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dimanche 5 janvier 2025

Ilaria Gaspari : « Le bonheur résulte d’un exercice de liberté »

La philosophie peut-elle nous guider vers le bonheur ? La philosophe Ilaria Gaspari, auteure de « Leçons de bonheur » (Puf), revisite la sagesse des penseurs antiques pour nous permettre de vivre heureux en temps de crise.

Qu’est-ce qu’être heureux ? Cela a-t-il à voir avec la béatitude, le bonheur ou la joie ?

Nous avons aujourd’hui une définition du bonheur très statique, qui ne correspond pas à la conception qu’en avaient les philosophes antiques. Nous avons tendance à lui accoler l’idée de sérénité. Le bonheur serait à l’image d’un ciel sans nuages, dépourvu de tous les soucis et troubles qui pourraient encombrer notre quotidien. Or, avec une telle approche, c’est vivre en dehors du monde. Une autre conception, plus consumériste, consisterait à rapprocher cet état de félicité à la notion de succès personnel et professionnel. Ce qui entraîne l’idée d’une comparaison et donc d’une compétition avec les autres. Les réseaux sociaux constituent un moyen sans précédent de représentation de ce type de bonheur, qui est pourtant très antinomique avec la vraie idée du bonheur.

Dans votre livre Leçons de bonheur (Puf), publié il y a cinq ans, vous étudiez la pensée des philosophes de la Grèce ancienne. Comment appréhendent-ils cette notion ?

Je commencerais par Épictète, un philosophe de l’école stoïcienne, mort vers 125 apr. J.-C. Dans son Manuel, il nous invite à séparer ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Ce qui est très utile afin d’éviter de perdre inutilement notre énergie et d’engranger trop de frustrations. Il marque ainsi la distinction entre liberté et nécessité. Cela donne la mesure de la possibilité du bonheur et nous incite à une forme de travail sur les choses sur lesquelles nous pourrions avoir une prise. Pour sa part, Épicure (341 av. J.-C., 270 av. J.-C.) parle d’idéal ataraxique, qui désigne une profonde quiétude résultant d’une absence d’émotions trop fortes ou de troubles.

Dans sa célèbre Lettre à Ménécée, il détaille sa méthode pour atteindre le bonheur, le but suprême de toute existence humaine, le présentant dans la forme d’une « médecine logique » contre le chantage des peurs, en quatre parties. Pour lui, il n’y a pas d’âge pour philosopher et être heureux. Il s’agirait ainsi de rationaliser nos peurs, liées à notre condition d’être mortel, différencier les désirs en privilégiant ceux qui sont nécessaires et faire preuve de mesure, grâce à la pratique de la philosophie vécue comme une activité faite à plusieurs.

Et que dit Socrate ?

Dans la retranscription de son procès faite par Platon, il est raconté que Socrate accepte sa condamnation car il confie avoir toujours répondu à son daimôn. Un concept très compliqué, que l’on pourrait définir comme une sorte de petite voix intérieure. Elle lui indiquerait que sa vie sans la philosophie ne mériterait pas d’être vécue. Rester fidèle à sa propre nature, dévoué à sa vocation naturelle, permettrait donc selon Socrate de connaître un destin heureux. D’ailleurs, le mot bonheur en grec est eudaimonia, composé de eu qui signifie « bien » et daimôn, « esprit ». Mais pour rester fidèle à sa propre nature faut-il encore bien se connaître, et cela n’est possible que dans la relation aux autres.

Au-delà des penseurs grecs, vous aimez citer aussi Spinoza (1632-1677)…

Je lui ai consacré mon master et ma thèse de doctorat. Il opère, on pourrait dire, une sorte de synthèse moderne entre Épictète et Épicure. Spinoza est le penseur de la joie, qu’il imagine comme augmentation de la force d’exister, notre puissance de vivre. Mais cette joie est lucide. Dans son livre chef-d’œuvre, Éthique, il nous incite à la cultiver comme une manière d’accroître notre connaissance et compréhension des choses singulières et de leurs liens dans la nervure immense de la réalité. Elle joue un rôle dans la construction d’une vie bonne et est accrue par la possibilité de s’imaginer partagée, plurielle, en ce qu’elle passe aussi par la connaissance. Avec Spinoza, plus on devient sage, plus on devient heureux.

Comment ces philosophes peuvent-ils nous inspirer aujourd’hui, alors que nous sommes cernés par les mauvaises nouvelles, comme la crise climatique, politique, la guerre en Ukraine, au Proche-Orient ?

Il est vrai que pendant des années, le futur était lié à la notion de progrès. On pensait que les générations d’après vivraient mieux que les précédentes. La tendance s’est désormais inversée. Quant aux guerres, jamais après la fin de la Seconde Guerre mondiale nous n’avons été autant en proximité, à cause des images qui sont sans cesse diffusées sur nos écrans. Elles nous touchent profondément, car nous avons une nature empathique. Pour surmonter un tel contexte mortifère, on peut exercer le geste que nous enseignent Épictète et Épicure. Agir à notre niveau, se concentrer sur ce qui est dans notre pouvoir et ne pas tomber sous le chantage de la peur.

Plutôt que d’être sous l’emprise de nos réactions émotives, il faut se tourner aussi vers le champ du rationnel, essayer de comprendre et d’appréhender la complexité. C’est difficile car les peurs sont très valorisées et manipulées par le politique. Les réseaux sociaux et leurs algorithmes, qui ont pour carburant les passions tristes, jouent également un rôle néfaste en la matière. Ces nouveaux outils de communication flattent nos réactions émotionnelles et réinvestissent le champ de la croyance. Le contraire de la lecture, qui nous apprend la complexité, la nuance et font grandir l’homme.

Le politique peut-il contribuer à notre bonheur, dans la mesure où cela a trait finalement à notre part intime ?

Il ne peut pas définir pour nous ce qui relèverait ou non de notre bonheur, mais contribuer à ce que chacun puisse l’atteindre. Certes, les inégalités économiques sont de plus en plus prononcées. Mais le politique pourrait viser une égalité de moyens, notamment dans le domaine de l’éducation. Il faudrait aussi avoir le courage de l’optimisme et ne pas utiliser les passions tristes comme outil de propagande. Relisons alors encore Spinoza et son Éthique. Notre bonheur est accru lorsque nous savons que le plus grand nombre d’êtres humains peuvent être heureux.

Le bonheur est-il un état ou une succession de moments ?

Dans notre époque qui a peur du futur, nous identifions le bonheur à des petits instants pris sur les malheurs. Je crois davantage à une approche fondée sur un parcours, des efforts faits avec soi-même, dans la fidélité de son daimôn, tel que Socrate nous y invite.

Le bonheur résulte d’un exercice de liberté, pas seulement vis-à-vis des coups du sort, des joies et des malheurs, que la vie nous réserve, des caprices de l’opinion des autres, mais aussi et par-dessus tout vis-à-vis de nous-mêmes, vis-à-vis des habitudes transformées en automatismes, vis-à-vis des réactions immédiates qui font de nous des marionnettes, à la merci d’un système de croyances reçu sans distance critique. Vivre une vie bonne, c’est s’appuyer sur notre potentialité de connaissance et notre sens de la responsabilité.

---------------------------- Source : La Vie magazine


jeudi 2 janvier 2025

Quand et combien de temps méditer ?


À quel moment de la journée consacrer un temps spécifique de méditation ? L’expérience montre que le matin, avant de commencer toutes nos activités, est un excellent moment. Ce n’est pas pour rien que, dans toutes les traditions spirituelles, les moines privilégient la méditation ou la prière matinales. Cela permet de clarifier et d’ancrer notre esprit et de conserver toute la journée le parfum de ce temps privilégié de présence. Malheureusement, il est souvent difficile, lorsqu’on a une vie familiale et professionnelle bien remplie, de prendre du temps le matin sans abréger son temps de sommeil, tout aussi précieux ! Je recommande alors de prendre seulement deux minutes pour se centrer, respirer, sentir son corps, poser une intention pour sa journée. On pourra renouveler l’exercice plusieurs fois dans la journée, dans les transports par exemple, ou à son bureau : fermer les yeux, respirer amplement avec attention, sentir son corps et lâcher son mental quelques minutes. Si nous parvenons à prendre au moins sept fois par jour ces précieuses minutes d’attention, cela aura un véritable impact sur nos vies. On peut aussi prendre un petit temps le soir avant de dormir, mais en conservant l’esprit alerte et vigilant, car si on est trop fatigué, on risque de confondre méditation et engourdissement de l’esprit.

On recommande généralement en mindfulness de méditer au moins trente minutes par jour d’affilée. C’est en effet une bonne durée pour permettre à l’esprit de s’entraîner efficacement. Mais mon expérience m’a montré que la régularité comptait plus que la durée : mieux vaut méditer dix minutes tous les jours que deux heures une fois par semaine. Et surtout, encore une fois, l’essentiel c’est ensuite d’essayer d’appliquer cette qualité de présence que l’on développe en méditation à tous les moments de la journée : lorsqu’on marche, lorsqu’on travaille, lorsqu’on mange, lorsqu’on échange avec les autres.

Extrait de "Méditer à cœur ouvert" de Frédéric Lenoir

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jeudi 19 décembre 2024

Dire oui à son "non"

Mes chers amis,


La méditation, en soi, ne demande aucun support de méditation. L'invitation est simplement d'être présent à l'esprit qui repose en lui-même sans rien en faire. Mais manifestement cela n'est pas simple. 

Pour la grande majorité d'entre nous, nous avons besoin d'un support et le support le plus simple, le plus accessible est de poser son attention sur les sensations de la respiration. La respiration est toujours présente, en tout cas tant que nous sommes vivants. Nous ne pouvons prendre conscience de la respiration que maintenant dans l'instant présent. La respiration se fait sans aucun effort, elle se fait à l'insu de notre plein gré. La respiration est toujours nouvelle, vous n'avez encore jamais fait la respiration qui va venir.

Une fois que vous avez ancré votre attention sur le support de la respiration, l'invitation est d'être attentif aux pensées qui surviennent. Remarquez que les pensées surviennent quand vous n'êtes plus attentif au support de la respiration. Nous ne sommes capable que d'une chose à la fois.

Remarquez que les pensées surviennent sans que vous ne fassiez rien. Vous ne savez pas qui les a provoquées. Regardez la pensée surgir, regardez la être, et regardez la partir

Quand vous croyez saisir une pensée, fixer une pensée, en fait vous ne saisissez rien, vous ne faites qu'observer qu'une autre pensée apparaît, une pensée en relation avec la précédente qui elle est déjà partie.

C'est ce lien entre les pensées qui nous fait croire que nous sommes "partis" dans nos pensées.

Parmi nos pensées, peut parfois surgir une pensée de refus, un "non".

Je vous invite à être présent à ces "non", car c'est à partir d'eux que la haine et la colère pourraient se développer. Voir le "non" et lui dire oui, c'est créer les conditions pour éviter que la colère ne se développe.

Comme la colère n'est pas plus profitable à vous qu'aux autres, cela pourrait être intéressant.

Bonne méditation à vous tous.

Avec ma profonde amitié.

Philippe Fabri

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jeudi 21 novembre 2024

Peut-on saisir l'instant

 Mes chers amis,


Lama Sangpo qui a pris la succession de lama Teunsang au centre bouddhiste de Montchardon était ce Week end en visite au centre bouddhiste tibétain de Genève dont Jean Marc Falcombello est l'enseignant .

Il nous a donné une instruction très simple pour nous aider à méditer : 

"Si je porte mon attention à la pensée, dans l'instantanéité, juste au moment où elle se produit, cela disparaît, cela cesse."

Cette invitation, extrêmement simple est très profonde, car elle nous fait réaliser, si on la pratique vraiment, qu'aucune pensée n'est saisissable, que nos pensées sont semblables à courant dans lequel il n'y a jamais la même eau.

Chaque pensée ne peut être vue que dans l'instant et elle est sans durée. On ne peut donc en faire l'expérience que dans l'instant.

L'instant est le seul moment auquel nous avons accès. Nous n'avons plus accès à avant et nous n'avons pas encore accès à après. Nous ne connaissons que la pensée de maintenant. Et ce que nous percevons dans l'instant, si nous nous en approchons, cela disparaît, comme un mirage dans le désert.

Ce monde de pensée ne serait donc qu'une succession d'instants insaisissables. Quelle est donc la substance des pensées ?

Ne peut-on pas dire qu'elles sont insubstantielles, sans substance individualisable ? Qu'elles sont en essence vides, sans nier leur apparence ? Peut-on en dehors de la méditation rester conscient de cela ?

Nous ne choisissons pas nos pensées, mais les pensées que nous suivons vont être à la base de nos actes. Etre conscient de ses pensées dans l'instant est la base d'une vie avec des actes conscients, des actes dont nous allons progressivement découvrir les conséquences.

Allons-nous favoriser les actes qui font du bien à nous et aux autres, plutôt que ceux qui entraînent de la souffrance ? Lequel de ces deux types d'actes nous permet-il de nous détendre dans le bien-être ?

Dévoiler la nature de nos pensées est un chemin pour dévoiler notre véritable nature et la laisser s'exprimer par son expression naturelle qui est pleine d'amour et de compassion.

Avec ma profonde amitié pour vous tous.

Philippe Fabri

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jeudi 14 novembre 2024

Espace vacant

 


Vous êtes devenu un toxicomane de cette drogue que l’on appelle intellect et sous son influence,

vous analysez tout ; 

vous cogitez, 

vous considérez…..

vous rendez compliquées les choses les plus simples ! 

Vous devez vous débarrasser de cette accoutumance et vous abandonner au processus intuitif de la réceptivité pure.

Réaliser sa vraie nature ne requiert aucun effort d’ordre phénoménal.

L’illumination ne peut être atteinte, ni forcée.

Elle ne peut que survenir, lorsqu’on lui en donne l’opportunité, lorsque cesse l’obstruction opposée par les concepts. 

Elle ne peut apparaître que lorsqu’on lui donne un espace vacant dans lequel apparaître.

Voyez le faux comme le faux, et ce qui reste est vrai.

Nisargadatta  Maharaj

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dimanche 29 septembre 2024

Vérification de pensées

 Le travail sur les pensées commence par vérifier leur véracité en les confrontant à la réalité. L'existence peut-elle être autrement ?...


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mardi 27 août 2024

Alors respire....

"Le vent coule si paisible

sur le sommeil de la prairie

que les herbes semblent

inventer la brise en rêve.

Et les nuages passent sans bouger

tellement ils sont haut et loin

de nos pensées .

Et les pensées se perdent

Dans le bleu d'un autre ciel.

Alors respire le rien."

Jean Mambrino 1923-2012 - Ainsi ruse le mystère. Poèmes

peinture : Andrew Wyeth 1917-2009 Blackberries

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dimanche 11 août 2024

Pensées psychomagiques...

  • La vérité n'est pas la réalité. La vérité n'est que la saisie d'un des multiples aspects de la réalité.
  • Le désir de donner fait fleurir. Le désir de posséder fait flétrir.
  • Hors de notre opinion, les choses en elles-mêmes ne sont ni pures ni impures. La boue fertile est aussi pure ou impure que l'or.
  • Maître Ejo Takata m'a dit : « Vous êtes la cause de ce qui vous oppose. Il n'y a aucune opposition en dehors de toi. ”
  • Conseils pour la vie sociale : À l'intérieur le lumineux, dehors le neutre ; à l'intérieur la force, dehors la délicatesse ; à l'intérieur la noblesse, dehors la conduite commune. Ne t'exhibe pas !
  • Déclarations d'amour : Que signifie l'éternel sans ton regard éphémère ? Tel que tu es sans moins ni plus. Donnez-moi vos imperfections, je m'en contenterai.
  • Bonne éducation : Nous pouvons tous être nécessaires, peut-être jamais indispensables.
  • On lui fait du mal en forçant l'autre à recevoir quelque chose qu'il ne demande pas.

Alejandro Jodorowsky

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mardi 30 juillet 2024

Pensées remises en question


Q : J'ai besoin d'un amoureux...

Byron Katie : "J'ai besoin d'un amoureux" — Est-ce vrai ?

Q : ... Non...

K : Comment réagis-tu quand tu as cette pensée que tu as besoin d'avoir un amoureux et que tu n'en as pas ?

Q : Je me sens seule et malheureuse.

K : Est-ce que la pensée "J'ai besoin d'un amoureux" t'apporte la paix ou du stress ? 

Q : Définitivement du stress.

K : Oui ! Et qui serais-tu si tu rencontrais un homme merveilleux sans la pensée que tu as besoin d'un amoureux ? 

Q : Je serais probablement très relax. 

K : Oui ! Tu serais ta propre copine idéale et il serait un bonus. Tu es ce que tu cherches.

Alors, "J'ai besoin d'un amoureux" — Retourne la phrase...

Q : Je n'ai pas besoin d'un amoureux.

K : Bingo ! Réalité ! Et comment je sais que je n'ai pas besoin d'un amoureux ? Parce que je n'en ai pas. 

Cette pensée peut revenir, car les pensées n'arrêteront pas, mais jusqu'à ce que je rencontre mes pensées avec un amour inconditionnel, je ne peux pas le rencontrer lui avec un amour inconditionnel, car il va me dire ce que je n'ai pas encore regardé en moi. Et je vais essayer de taire ces pensées avec la méditation, avec les médicaments, l'alcool, la nourriture, les achats... et les pensées ne s'arrêteront pas. 

Mais quand je remets mes pensées en question, c'est une chose merveilleuse, c'est comme l'amour inconditionnel. Et après, l'autre peut me dire n'importe quoi et il ne peut pas devenir mon ennemi, parce qu'il ne peut me dire que ce que j'ai déjà pensé, et ce que le monde a pensé ; il n'y a pas de nouvelles pensées stressantes. Et de vivre dans un monde où je n'ai pas besoin d'un partenaire, c'est être ouvert à tous les êtres humains, aux chats, aux chiens et aux arbres. 

Aussi, cela te laisse ouverte à tous les hommes dans ta vie, et quand il y en a un qui te dit : "Tu es vraiment une femme magnifique", tu n'as pas besoin de le marier juste parce qu'il t'a flattée. Tu vas te dire à toi-même : "Ouais, il a raison !" 

~ Byron Katie

(extrait d'une vidéo en anglais)

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jeudi 18 juillet 2024

Couper la haine à la racine

 Mes chers amis,


La haine qui est de l'aversion poussée à son paroxysme est un poison puissant pour chacun de nous car elle risque d'aboutir à de la colère qui fait du tort à tout le monde, à moi comme aux autres, une émotion perturbatrice qui échappe complètement à notre contrôle.

Quelqu'un peut-il souhaiter, le matin en s'éveillant, éprouver de la haine toute la journée, que surtout cette haine ne s'arrête pas et si possible qu'elle s'amplifie.

La haine aboutit immanquablement à du mal être pour nous-même. Nous pouvons croire que la haine et la colère vont nous faire du bien sur le moment, mais ces émotions vont juste agiter notre esprit et perturber cette paix intérieure terrain sur lequel le bien être peut se développer.

La haine se développe toujours à partir d'un ressenti "je n'aime pas, je ne veux pas cela".

Ce ressenti s'exprime sous la forme d'une pensée.

Pouvons nous essayer de voir la façon dont cette pensée s'est construite. Qui a construit cette pensée ? Où a t elle été construite ? Où a t elle surgi, où s'est-elle manifestée ? Puis-je attraper cette pensée ? Par où pourrais-je l'attraper ? Quelle est la forme et/ou la couleur de la pensée ? De quoi est-elle faite, a t elle une substance ?

Une pensée peut-elle rester fixe, ou est-elle comme une rivière, jamais constituée de la même eau ?

Quand la pensée n'est plus là, où a t elle disparu ? A-t-elle laissé une trace, si oui où ? La trace ne serait elle pas simplement une autre pensée sur laquelle on peut appliquer le même processus d'analyse.

Existe-t-il une poubelle à pensée ? elle serait bien pleine !

Mon expérience est que les pensées ne viennent de nulle part, ne séjournent nulle part, sont insubstantielles et disparaissent sans laisser de trace. Ce processus d'analyse permet de couper l'aversion à sa racine et donc d'empêcher la haine de se développer. On peut alors simplement laisser l'esprit se poser en lui-même afin qu'il puisse manifester ses qualités, qui sont les qualités de notre nature de bouddha, les qualités du divin en nous.

Je ne fais ici que vous proposer un processus possible pour diminuer la haine qui peut encore parfois jaillir au fond de nous, cela me semble important.

Avec ma profonde amitié pour vous tous.

Philippe Fabri

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lundi 1 juillet 2024

Ce que nous ne sommes pas...

 


Profitons de ce jour de repos pour essayer de nous définir.

Comment ça ?

Nous ne pouvons nous connaître que pour ce que nous ne sommes pas.

1. Le cheval court comme un fou, mais il ne peut pas échapper à sa queue.

L'ego ne peut pas être éliminé, mais oui, il peut être apprivoisé.

2. Nous sommes en train de naître, nous vivons, nous mourons, tout ça en même temps.

3. Quand on le raconte, le temps devient la prison.

Les montres sont complices de ceux qui nous asservissent.

4. Nous sommes ce que nous croyons être, nous sommes ce que nous aimons, nous sommes ce que nous pouvons faire. Et pour être ça, nous devons avoir un but dans la vie.

5. Un arbre est vraiment un arbre quand il y a des oiseaux qui chantent entre ses branches.

Mais un arbre n'est pas un arbre s'il n'a personne pour chanter.

6. Cherche ton vrai visage dans le cœur des autres, où entre les battements de cœur et le sang, un miroir brille.

7. Nous pouvons perdre de nombreuses années à élargir l'ombre des petites choses.

Je le répète, nous ne nous connaissons que pour ce que nous ne sommes pas.

En vérité, être c'est ne rien être.

C'est merveilleux de chanter parmi les branches de notre arbre généalogique.

Nous ne sommes pas un, nous sommes tous.

Si tu n'es pas d'accord avec moi, je suis d'accord avec toi. Aussi, j'ai un espoir dans mon cœur.

Alexandre Jodorowsky

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samedi 29 juin 2024

Revenir sans cesse


Avec le temps, l'expérience qui consiste à étiqueter ses pensées « penser » devient aussi beaucoup plus claire. On peut être complètement plongé dans une rêverie, dans une remémoration du passé ou faire des projets d'avenir, totalement absorbé, comme si on avait pris place dans un avion qui s'est envolé. On est ailleurs, on est avec d'autres personnes, on a redécoré une pièce ou bien on a revécu des événements, agréables ou non, ou bien on s'inquiète énormément de quelque chose qui pourrait arriver, ou encore on retire une grande jouissance en pensant à quelque chose qui pourrait se produire, mais on y est immergé tout entier, comme si on était dans un rêve. Puis, soudain, on s'en rend compte et on revient, un point c'est tout.

C'est automatique. On se dit « penser » et, en le disant, fondamentalement, on choisit de laisser tomber ces pensées : on ne les refoule pas, mais on les reconnaît avec beaucoup de clarté et de douceur comme du « penser », pour ensuite les abandonner.

Quand on commence à se familiariser avec ce processus, on acquiert une puissance incroyable : voir que l'on peut être complètement obsédé par l'espoir, la peur et toutes sortes d'autres pensées, se rendre compte de ce que l'on fait — sans le critiquer —, et que l'on peut abandonner ces pensées.

C'est probablement l'un des outils les plus stupéfiants qu'on puisse recevoir, cette capacité de simplement renoncer aux choses, sans être pris dans l'étreinte de ses propres pensées de colère, de passion, d'inquiétude ou de dépression.

Pema Chödrön – Entrer en amitié avec soi-même

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dimanche 19 mai 2024

« Seule la contemplation est révolutionnaire »

 Écologie, technique, ère de la « propagande » : Jacques Ellul avait-il anticipé les travers de notre époque ?

Tour d’horizon des principaux thèmes sur lesquels le monde actuel semble, hélas ! donner raison à la pensée d’Ellul.

Par Sixtine Chartier



Et si Jacques Ellul avait (presque) tout prévu ? C’est un journaliste du Canard enchaîné, Jean-Luc Porquet, qui l’affirme, dans un livre paru en 2003 au Cherche Midi. Lister les prévisions d’Ellul est une entreprise risquée, car la relecture a posteriori est propice aux biais de confirmation. Sans aller jusqu’à en faire un prophète – statut revendiqué pour nombre d’autres penseurs du passé –, ses grandes thématiques éclairent des logiques encore à l’œuvre dans notre société.

La critique de la technique

Clé de voûte de son œuvre, l’analyse du phénomène de la technique est sans doute le plus grand apport d’Ellul à la compréhension du monde d’aujourd’hui. Son premier livre, paru en 1954, mais rédigé entre 1948 et 1950, la Technique ou l’Enjeu du siècle, annonce la couleur. « Pour Ellul, ce ne sont pas les idéologies qui vont primer mais la technique, décrypte Frédéric Rognon, spécialiste du penseur, professeur de philosophie à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. C’était inaudible à l’époque, mais aujourd’hui personne ne peut le nier. »

À l’aube des Trente Glorieuses, période d’accélération de la modernisation, Ellul révèle en effet la place centrale des techniques dans les sociétés modernes. Il n’est pas le seul, comme le souligne l’historien François Jarrige dans La modernité dure longtemps (Éditions de la Sorbonne, 2020), citant d’autres penseurs et écrivains comme Bernanos (la France contre les robots, 1947) ou le sociologue Georges Friedmann. « Ellul conteste la thèse de la neutralité de la technique, explique Frédéric Rognon. Il montre qu’elle est ambivalente. Tout progrès produit à la fois et de façon indissociable des effets positifs en termes de rapidité, d’efficacité, de confort… et en même temps des effets catastrophiques, comme des destructions des libertés et de la qualité de vie. »

Face aux innovations, Ellul nous invite donc à peser le pour et le contre avant de s’y engager. À l’heure des prouesses de l’intelligence artificielle ou des manipulations génétiques du vivant, cette invitation est plus que jamais d’actualité.

Un précurseur de l’écologie


Cette critique du « système technicien » dans lequel le monde semble aujourd’hui enferré mène tout droit à la pensée écologique. Ellul est souvent considéré comme un des précurseurs de l’écologie. « C’est à lui que l’on doit la formule : “On ne peut pas concevoir un développement infini dans un monde fini”, indique Frédéric Rognon. Son premier texte écologique date de 1935. À cette époque, il critique le modèle américain du productivisme et de la standardisation qui s’installe en Europe, tout en constatant que le régime soviétique emprunte le même chemin. Alors que le monde intellectuel français s’enflammait pour l’un ou l’autre de ces modèles, il estime que le problème réside plus profondément dans l’accélération du progrès technique. Il en appelle déjà à la sobriété. »

La pensée englobante d’Ellul prédit un chaos généralisé au niveau planétaire du fait de la conjonction des crises environnementales, financières, internationales et sanitaires. Lucidité factice de la pensée du pire ? L’actualité semble malheureusement encore une fois donner raison à Ellul.

L’ère de la « propagande »

Ce sont peut-être les travaux de Jacques Ellul qui sont les plus prémonitoires. Il adopte une définition large en désignant « une propagande horizontale, qui ne vient pas forcément d’un pouvoir politique autoritaire, mais se transmet les uns par les autres », explique Frédéric Rognon.

Pour le professeur à Sciences Po Paris David Colon, auteur de Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain (Belin, 2019), les analyses d’Ellul sont d’une actualité frappante. Il cite son livre de 1962 (Propagandes) : « En réalité, la multiplicité des informations n’éclaire nullement le lecteur et l’auditeur, mais le noie. Il ne peut ni les retenir dans sa mémoire, ni les coordonner en système, ni les expliquer : s’il ne veut pas risquer de devenir fou, il est obligé d’en retirer une image globale. Et cette image sera d’autant plus simpliste que le nombre de faits qu’on aura fourni aura été plus grand. » Une phrase qui semble écrite pour notre époque, à l’heure des réseaux sociaux.

---------------source : La Vie


dimanche 28 janvier 2024

lundi 11 décembre 2023

De maître à pensées...

 


Nous devons cheminer entre deux risques : si nous ne suivons pas une voie traditionnelle comportant la transmission d’un maître ayant lui-même reçu cette transmission d’un autre maître, nous risquons tout simplement de ne suivre que nous-mêmes et de nous bercer de nouvelles illusions. L’autre danger consiste à suivre une tradition en se figeant dans des formes, ou dans une pratique, qui devienne l’imitation d’un idéal créant en nous une personnalité artificielle. Il est essentiel de ne jamais perdre le contact avec le sens de l’expérience en suivant aveuglément les cultes ou les croyances.

Roland Rech - Moine zen en Occident

(...) Si, en étant bien concentré sur la posture du corps et la respiration, on se met à observer l'esprit, alors on réalise que l'esprit est insaisissable car c'est l'esprit lui-même qui observe, c'est l'esprit qui pense . Si on s'avise de vouloir saisir l'esprit, cela ne peut pas être l'esprit mais une idée au sujet de l'esprit et à ce moment-là, l'esprit , au lieu d'être ce qu'il est, illimité comme le vaste ciel contenant tout, devient à son tour une pensée, une fabrication mentale, quelque chose de séparé et de limité. Alors, l'esprit perd le pouvoir de nous libérer et devient un objet d'attachement parmi d'autres. Si l'on essaye d'observer l'esprit, ce que l'on peut juste faire, c'est d'observer ce qui apparaît et disparaît d'instant en instant dans cet esprit . En étant attentif au moment de l'apparition d'un phénomène, si on observe comment surgissent la pensée, la sensation, la perception, alors très vite l'agitation mentale se calme. Très vite un espace vide apparaît entre les pensées, les sensations et les perceptions. C'est le point où observation et concentration se rejoignent. Cela permet à l'esprit de fonctionner suivant sa véritable nature, c'est à dire de ne pas s'aliéner aux choses, aux pensées en s'identifiant à elles. Et, cela ne peut se réaliser qu'instantanément."(...)

Roland Rech - la voie de l'oiseau

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jeudi 26 octobre 2023

Flocons de pensées

 Hier à la méditation, nous avons abordé un sujet sur lequel nous pouvons toujours revenir : quelle est notre intention en méditant ?

Avons nous une intention uniquement tournée vers notre bien être ?

Est-elle plus altruiste ? Est-elle orientée vers le bien de tous les êtres ? La réponse appartient bien sûr à chacun, mais la question mérite toujours d'être posée.

Nous avons ensuite parlé de nos pensées. Elles peuvent bien souvent nous emporter, surtout si nous n'avons aucune idée de quoi elles sont faites, si nous leur accordons une réelle et substantielle importance.


Les pensées peuvent être comparées à des flocons de neige qui quand ils arrivent sur une pierre très chaude, disparaissent instantanément en touchant la pierre, au lieu de s'accumuler en un gros tas de neige.

La pierre chaude c'est cultiver la présence pour être capable de voir la pensée surgir sans que nous ne fassions rien, de réaliser que cette pensée est insaisissable, on ne peut ni l'attraper, ni la retenir et quoi qu'on fasse (ou ne fasse pas) et elle disparaît sans laisser de trace, si ce n'est parfois d'entraîner une nouvelle pensée qui aura les mêmes caractéristiques.

Quand cela est vu, le flocon de la pensée disparaît en un instant, sans laisser de trace.

Cela est relativement facile à comprendre, mais apprendre à ne rien faire de nos pensées, à ne pas se laisser entraîner ou distraire par elles demande une attention bien aiguisée.

La question est : Souhaitez-vous vraiment vous y entrainer ? Ou préférez-vous être le jouet de vos pensées qui risquent de vous amener à poser des actes de façon uniquement réactionnelle, des actes posés sans aucune conscience et dont vous ignorez souvent les conséquences ?

Quelle est la solution qui pourrait vous amener à être vraiment heureux ?

Notez qu'il n'est aucunement question d'influencer la chute des flocons, de diminuer vos pensées. Cette intention-là ne pourrait avoir qu'un résultat très temporaire.

Je vous souhaite à tous une belle journée, laissant les flocons vos pensées s'évaporer grâce à la pierre chaude de l'attention.

Philippe Fabri

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lundi 24 juillet 2023

Conscience des pensées

 

Hier à la méditation chez nous à Saint Maxire nous avons continué l'exploration de notre esprit en nous interrogeant sur la source de notre distraction et la source de nos émotions.


Si nous voyons une corde et que nous imaginons que c'est un serpent, nous sommes distraits de la corde et avons peur du serpent, et habituellement nous allons essayer de fuir la corde. Que se passe-t-il en réalité ? Nous n'avons pas peur de la corde, nous avons simplement peur de notre pensée au sujet de la corde. Nous avons vu la corde et la pensée qui a suivi est "c'est un serpent" et les pensées se sont enchaînées pour aboutir à une émotion de peur qui est une facette de l'aversion.

Donc la réalité c'est que nous avons peur de ce qui est apparu dans notre propre conscience, nous avons peur de nos constructions mentales. C'est en soi une très bonne nouvelle car à ce niveau nous avons tout pouvoir de faire se dissoudre cette peur qui n'est qu'un mouvement de notre esprit. Cela nous amène à prendre conscience petit à petit, pas à pas, que notre problème n'est pas tant ce qui arrive et sur lequel nous ne pouvons pas grand chose, mais la relation que nous entretenons avec ce qui arrive.

La clé de ce travail est de prendre conscience des pensées qui ce lèvent après une simple perception qui est factuelle. Et nous pouvons observer que suite à une perception, nous pouvons observer un mouvement de notre esprit, ce qui est humain et toute à fait normal. Ce mouvement est le plus souvent rempli d'attachement et d'aversion, ce qui est encore humain et tout à fait normal. Le problème est la saisie de cet attachement ou de cette aversion que nous prenons pour un phénomène existant, comme nous croyons à la réalité du serpent, alors qu'il ne s'agit que d'une pensée, d'un mouvement de notre esprit.

Pouvons-nous essayer de conserver notre esprit fluide avec la discrimination nécessaire ? C'est par cette présence à nous-mêmes que petit à petit nous pourrons commencer à nous libérer des émotions qui nous perturbent à cause de la saisie de nos attachements et de nos aversions.

Avec ma profonde amitié pour vous tous, je vous souhaite à tous une très belle journée, conscients de ce qui se passe dans votre petit esprit.

Philippe Fabri

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vendredi 5 mai 2023

Le choix des pensées



Vous avez certainement déjà remarqué que vous ne choisissez pas vraiment vos pensées, elles apparaissent, elles surgissent, sans que vous ne fassiez rien.

Votre libre arbitre, quand vous prenez conscience de la pensée qui a surgi, est de suivre ou ne pas suivre cette pensée, de réaliser que son contenu n'est pas toujours vrai (notamment les jugements), que si vous discutez avec cette pensée, vous allez créer une autre pensée jusqu'à cela devienne un véritable tumulte mental.

D'une certaine façon toutes les pensées que vous cultivez vont revenir et celles que vous ne suivez pas vont perdre de leur force et finalement ne plus revenir.

Pour modifier nos pensées, nous pouvons aussi prendre l'habitude de cultiver des pensées altruistes, des pensées de générosité, de courage, de patience...

Changer le monde et changer les autres est au-dessus de mes forces et ne correspond pas vraiment à ce que je souhaite. Changer ma vue sur le monde est par contre possible.

Puis-je réaliser

  • que tout est impermanent et donc peut-être précieux ?

  • Que tout dépend de causes et de conditions, qu'aucun phénomène, aucune perception n'existe seul, par lui-même. Tout est toujours la conséquence d'autre chose selon les conditions du moment.

  • Que tous les êtres souhaitent être heureux.

  • Que tous les êtres ne souhaitent pas souffrir.

  • Que l'immense majorité des êtres est inconsciente des conséquences de ses actes, preuve en est qu'ils réalisent des actes qui font souffrir les autres et qu'ainsi ils n'empruntent pas le chemin du bonheur.

Je vous souhaite à tous une belle journée sur le chemin du bonheur.


Philippe------------

samedi 18 mars 2023

Accorder un instant à l'instant


Il nous est parfois difficile de lâcher-prise, de laisser partir les choses. Nous avons tendance à nous accrocher, à nous attacher aux choses, aux êtres et peut-être surtout à nos pensées, à nos concepts, à nos opinions. Peut-être est-il plus simple de laisser venir, de laisser venir quoi ? Juste l'instant suivant, cet instant qui survient de toute façon, peu importe de quoi était rempli l'instant précédent, cet instant qui est toujours différent de l'instant précédent, cet instant que nous ne pouvons absolument pas prédire, cet instant sur le contenu duquel nous avons tellement peu de pouvoir, cet instant qui remplace l'instant précédent qui disparaît et donc auquel il est impossible de s'accrocher, Qui produit cet instant suivant ? D'où provient-il ? Quand il survient, il est impossible à saisir car l'instant suivant, suivant est déjà là. 
Où part l'instant précédent quand l'instant suivant est là ? Si vous avez l'audace de vous ouvrir (ou plutôt de réaliser que vous êtes déjà ouvert) pour laisser venir l'instant suivant, vous n'aurez plus aucun mal à lâcher prise dans tous les domaines.

Philippe Fabri

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