lundi 11 novembre 2024
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samedi 9 décembre 2023
Le cœur n'est pas qu'une pompe
SPIRALES : LE COEUR N'EST PAS UNE POMPE !
Beaucoup d’entre nous vivent sous le mythe médical selon lequel le cœur est une pompe, une idée née d’une culture industrialisée qui considère le corps comme une machine.
Le cœur est cependant bien plus beau et fascinant que nous n’aurions jamais pu l’imaginer !
"L'analyse moderne du cœur a montré que, même si le ventricule le plus puissant du cœur peut projeter de l'eau à six pieds de hauteur, la pression réellement nécessaire pour forcer le sang à traverser toute la longueur des vaisseaux sanguins du corps devrait être capable de soulever un poids de cent livres à un mile de hauteur » - Stephen Buhner
Alors, comment le sang circule-t-il dans les vaisseaux labyrinthiques de notre corps ?
Il bouge tout seul.
Vous voyez, le flux sanguin n’est pas un simple flux comme nous le pensions autrefois.
Il est en fait composé de deux flux, en spirale l’un autour de l’autre, à l’image d’une double hélice d’ADN, au centre de laquelle se trouve le vide.
"Le flux sanguin dans les vaisseaux vivants ressemble bien plus à une tornade qu'autre chose : un tel vide est nécessaire pour produire un vortex" - Stephen Buhner
À quel point cela est-il fascinant ?
Cette danse en spirale ne se trouve pas seulement dans la circulation sanguine, mais aussi dans la cellule sanguine elle-même !
Les cellules sanguines tournent en fait sur leurs propres axes de rotation. Ce sont des cellules en rotation plus petites dans un vortex en rotation plus grand.
Si votre esprit n’est pas encore époustouflé, revenons au cœur.
Il a été récemment découvert que le cœur lui-même n’est pas une masse musculaire, mais plutôt une « bande myocardique hélicoïdale » qui s’est enroulée en spirale sur elle-même, créant sa forme unique et ses chambres séparées.
C’est ce qu’on appelle le cœur hélicoïdal, et vous pouvez voir les médecins le découvrir en recherchant « Helical Heart » sur Youtube.
Associez cela aux découvertes selon lesquelles le cœur fonctionne comme une glande endocrine, possède son propre système nerveux qui fabrique et libère ses propres neurotransmetteurs et émet un champ électromagnétique bien plus puissant que celui du cerveau, et nous commençons à dépasser l'idée que le cœur est simplement une pompe mécanique.
C'est un organe de perception en spirale.
Si ce n’est pas beau, on ne sait pas ce que c’est !
Art de Gabriel Keleman
Article par Nimbin Apothecary
Recherche fondée sur des données probantes :
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16373590/ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11807730/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24209915/ https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7712215/
Regardez-les dévoiler le cœur ici en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=MbOyozg_GTs...
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mercredi 20 septembre 2023
A toute vitesse dans l'immobilité de l'absolu...
Vous pouvez au moins regarder le début pour voir qu'il n'y a pas besoin de bouger car nous voyageons déjà à une vitesse incroyable. Et en voyant cela, je pense que l'importance de la présence de l'homme devient relative. Par contre, nous pouvons admirer le simple fait de vivre dans ce mystère planétaire, solaire et galactique...
samedi 9 septembre 2023
Apprivoiser le temps
Par Jean-Marc Bastière
La question d’habiter le présent, nos heures, nos jours se pose avec acuité en ce mois de rentrée. Prendre soin de cette dimension essentielle de notre existence, est nécessaire. Voici quelques points d'attention à cultiver.
Notre condition est de vivre dans le temps. Il nous semble parfois être prisonnier de son cours implacable comme si nous étions emportés dans un fleuve impétueux, jamais loin de nous noyer. Comment rompre avec ce sentiment d’impuissance et d’inquiétude qui nous saisit alors pour retrouver un sentiment de liberté et de gratuité ? Comment habiter le temps de façon à donner à nos vies densité et plénitude, reflets de la joie et de la paix éternelles ? Ce sont des questions cruciales.
S’ouvrir au mystère
« Qu’est-ce que le temps ?, s’interroge saint Augustin dans ses Confessions. Si personne ne me le demande, je le sais bien ; mais si on me le demande et que j’entreprenne de l’expliquer, je trouve que je l’ignore. » Avant d’être une abstraction mesurée par les horloges, le temps est un mystère. Mais il n’existe vraiment qu’incarné, peuplé de visages et de paysages, de voix humaines et de sons familiers, de poisson grillé sur la plage et de moments d’oraison silencieuse… Le temps, je le perçois mes sens ouverts et mon cœur réceptif.
Cultiver la reconnaissance
Le temps n’est pas un dû mais un don, comme de l’eau pure qui nous est offerte ou une grâce qui nous est octroyée. L’attitude première que nous avons à cultiver est ainsi la reconnaissance pour ce temps qui nous est offert afin que notre vie s’y déploie. Nous pouvons en faire notre malheur si nous cherchons à l’accaparer comme un trésor, si nous nous cramponnons à lui de façon désespérée et cherchons à retenir de façon fébrile son écoulement inexorable, entre un passé qui n’est plus, un présent qui s’évapore et la mort qui se rapproche ! Un peu de confiance et de reconnaissance suffisent au contraire pour que le temps prenne un goût de bonheur.
S’imposer un régime du temps
Pour ne pas le subir, un emploi du temps réfléchi, sinon médité, a une grande vertu. Quand nous avons l’impression de ne plus rien maîtriser, tout remettre à plat et s’imposer un « régime du temps » drastique peut être salutaire. Avec des renoncements, des allégements. Savoir dire non à une sollicitation, ne pas précipiter une décision pour que la clarté se fasse et surtout pouvoir respirer à pleins poumons grâce à des moments de rafraîchissante gratuité.
D’où l’importance des offices liturgiques qui remettent tout en perspective. Pour goûter pleinement un rendez-vous, nous pouvons prendre un peu d’avance. A contrario, quand nous arrivons en retard, en particulier à la messe, nous ne sommes pas dans les meilleures dispositions.
Écouter sa voix intérieure
Quand je dois décider d’engager de mon temps, il peut être judicieux d’interroger quelle puissance de vie recèle mon choix. C’est une question d’oreille, non pas interne, mais intérieure. Ou de ressenti subtil. Est-ce de la joie et de la paix que je ressens ? C’est alors bon signe. Ou du trouble, une dissonance qui devrait me conduire à être prudent ? C’est une façon d’exercer le « discernement des esprits » évoqué par saint Ignace de Loyola dans ses Exercices spirituels.
Pour autant, il ne s’agit pas de renoncer, loin de là, à tout ce qui est rébarbatif, mais il faut alors mettre cela en perspective en fonction de notre but. Tenir ses engagements nous stabilise intérieurement. La vie n’est pas qu’une succession d’instants ; elle s’inscrit dans une durée qui lui confère son unité.
Habiter le présent
Le passé a été et l’avenir n’est pas encore. Seul le présent existe, mais quel est-il ? Le présent, en tant que succession d’instants toujours divisibles, n’est jamais présent, il se dérobe toujours. C’est pourquoi le présent véritable transcende l’instant, il l’englobe dans une réalité supérieure. Quand je suis avec quelqu’un, cette présence qui nous fait oublier le temps forme un tout – presque un tiers entre nous. Elle se trouve, sous sa forme la plus parfaite, dans le cœur-à-cœur avec Dieu, la « porte de notre chambre » refermée. D’où l’importance, si cela nous est possible, de ne pas mettre à la dernière place ces temps de prière silencieuse, comme nous en avons tous la tentation.
S’ouvrir à l’éternité
La voici donc, la porte dérobée de l’éternité : cette présence insistante qui se signale dans une douceur de brise. Nous la ressentons par intermittence, mais elle est toujours là, par-delà le temps. Pour l’accueillir, la disponibilité du cœur suffit. Comme si, occupé dans une maison de famille, nous apercevions par la fenêtre, sans nous y attendre, la merveilleuse nuit étoilée. Elle apparaît toujours par surprise, cette jeune éternité. Même son absence est présence. Car elle laisse dans son sillage un parfum de tendresse et d’amour.
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source : magazine La Vie
samedi 24 juin 2023
Les fleurs nous écoute
Le Glossophage de Pallas est une espèce de chauve-souris cubaine qui survole les fleurs. Elles se régalent de leur nectar, qu'elles viennent pomper avec leurs langues à toute vitesse, sans même se poser.
Certaines fleurs sont capables d'appeler les chauves-souris : les chercheurs ont découvert qu'une fleur de vigne avait adapté la forme de sa feuille de manière à ce qu'elle puisse renvoyer les ultra-sons à l'oreille de la chauve-souris pour indiquer sa présence. Grâce aux appels de la feuille de vigne, la chauve-souris peut en visiter deux fois plus en une nuit et la plante gagne un pollinisateur efficace... Un bel exemple de synergie.
Quelle partie de la fleur lui permet d'écouter ?
Une étude a fait le buzz dans la communauté scientifique récemment : une équipe israélienne a mis au jour un autre système de collaboration. Les chercheurs ont diffusé les bourdonnements d'abeilles mellifères dix centimètres au-dessus d'une centaine d'onagres, une herbacée aux petites fleurs jaunes. Résultat : la production de nectar a explosé et en à peine trois minutes, la concentration en sucre des plantes a augmenté de 20%. Cette technique permet à la fleur d'attirer d'autres insectes pour peu qu'elle en ait entendu un seul, et ainsi disséminer efficacement son pollen.
L’équipe a reproduit l'expérience en enlevant un ou plusieurs pétales : la fleur ne réagissait plus au bourdonnement. Les pétales des fleurs feraient donc office d'oreilles. C'est sûrement pour cette raison que de nombreuses fleurs ont une allure d'antenne parabolique, idéale pour recevoir et amplifier les ondes sonores... même si pour l'instant ce phénomène n'a été identifiée que chez une seule espèce.
S'agit-il vraiment d' "oreilles" ?
N'allons pas trop loin dans l'anthropomorphisme - on parle d'"oreille", mais les plantes n'ont pas d'oreilles comparables à celles des animaux. Elles possèdent plutôt des détecteurs de vibrations qui sont répartis dans toutes les cellules de l'organisme - et même dans les racines, comme on l'a vu avec le maïs.
La discipline de la phytoacoustique est aujourd'hui en plein essor. Les chercheurs doivent à présent comprendre les processus moléculaires ou mécaniques à l'origine de ces écoutes et traitements du son. Certains scientifiques pensent que les plantes pourraient également être affectées par les bruits que nous émettons.
En attendant, il y en a une qui n'a pas l'air de s'en plaindre : Desmodiym Gyrans, la plante qui danse. On a encore du mal à savoir pourquoi mais les sons déclenchent chez elle des mouvements rapides de ses feuilles, et en rythme s'il vous plait.
source : radio France et les 4 saisons
samedi 21 janvier 2023
Arbres timides ?
La langue des arbres. Dans une forêt, le feuillage et le branchage de certains arbres — les pins, les chênes ou les châtaigniers — ne s'emmêlent jamais avec ceux de leurs voisins. Il y a toujours entre eux un espace d’une trentaine de centimètres pour laisser passer la lumière du soleil et éviter l'échange de maladies ou d'insectes parasites. Ce phénomène scientifique fascinant porte un nom merveilleux : la timidité des arbres.
jeudi 12 janvier 2023
Par delà la crampe...
je me fais un sang d’encre
les mots le remontent
à contre-courant
jusqu’à la crampe
tu me donnerais une phrase
on l’appellerait « rivière »
les mots y fermeraient les yeux
pour arrêter de mourir
Joëlle Abed
Photo par Joëlle : ciel parisien de juin 2021
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dimanche 27 novembre 2022
Conscience mystérieuse...
« Quelque chose respire à travers nous, et expérimente cette réalité en utilisant notre corps comme récepteur, notre cerveau comme filtre : c’est le mystère de la conscience.
Il existe une communauté indistincte de gens qui cheminent incessamment vers la recherche du lien avec cette conscience universelle, à l’écart de la culture, des conditionnements, des dogmes, des religions, et de toute idéologie. Ceux-là se réunissent autour de la beauté de l’instant présent et de l’intensité de l’expérience directe.
Ce que les anciens appelaient magie, n'est qu'un approfondissement des liens subtils que l'esprit entretient avec la matière, avec le cours des évènements, que l’intérieur entretient avec l’extérieur. Toute magie effective n'est qu'histoire de collaboration avec une dimension subtile et archétypale, cette intelligence collective, cet ineffable qui donne et qui reprend, avec lequel il s'agit de collaborer, en convenant tacitement que l'on recevra ce qui est demandé à la seule condition que ce cadeau profite au plus grand nombre et au bien collectif. Plus nous approfondissons le sujet de ce Mystère, plus nous le vivons et interagissons avec la dimension subtile de cette existence. »
Stephan Schillinger
peinture : Väinö Alfred Blomstedt - Francesca 1897
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lundi 12 septembre 2022
Mystère
Le Daodejing parle d'embrouillé, de confus et de mélangé. Il parle aussi de mystère. Tous ces termes sont liés dans ce sens : aucun d'entre eux n'a de structure interne : l'un est mélangé, l'autre est obscur. Chacun est très désordonné. C'est un état naturel, pas un jugement de valeur. Le confus et le mystérieux font partie intégrante de ce monde. Il ne faut pas les rejeter ou les ignorer, mais les comprendre et les intégrer dans une vision juste.
De nouvelles choses naissent de l'embrouillé, comme lorsque le lotus pousse à partir de la boue, ou que le vin fermenté se développe à partir de la purée de riz et de la levure, ou encore que notre quête de connaissance s'accélère après avoir été confronté à une confusion accablante. Le mystère a également de nombreux aspects, mais il représente généralement ce que nous ne savons pas.
Sur un plan pratique, nous sommes obligés de nommer l'inexplicable et nous l'appelons donc mystère. "Débarrassez-vous de la vision sombre : pouvez-vous être sans défaut ?" (chapitre 10) Cela se lit littéralement : "vision mystérieuse". Nous sommes censés voir dans les ténèbres. Nous avons le pouvoir de le faire.
L'embrouillé représente la qualité indéfinissable de la matière. Le mystérieux est la présence invisible de l'avenir inconnu. Les deux forment une paire corrélée. Tout vient d'eux. Tout peut retourner vers eux.
Le mystérieux représente aussi l'unité. "Ces deux côtés sortent ensemble...". Ensemble, ils sont appelés mystérieux." (chapitre 1) Pourquoi deux côtés forment-ils un tout et pourquoi un tout a-t-il une présence propre ? Comment un tout peut-il avoir une identité plus grande que la somme de ses parties ? Personne ne le sait. C'est un mystère. Mais c'est un mystère qui fonctionne.
Traduit de Deng Ming Dao par Fabrice Jordan
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samedi 27 août 2022
Récitation
Respire et me nourris de pureté
Dans l'expir, le Mystère, dans l'inspir, le féminin
Je semble être et ne pas être
Récitations taoïstes du matin
Traduction de Catherine Despeux,,
"Le livre de la contemplation intérieure" Ed. Rivages poche
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jeudi 12 mai 2022
Lien mystère entre le fond et la forme
extrait de Le Livre des transformations de Richard Wilhelm
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dimanche 6 mars 2022
pause pour l'Essentiel
Je voudrais qu’il n’y ait plus de mots
mais pour le dire, il faut des mots
un grand nuage de silence blanc
à l’origine des sons
d’abord celui de mon propre souffle
se perdant dans les soupirs du vent
puis les sourds battements du cœur
tambour chamanique de ma terre-chair
un trille d’oiseau, un battement d’aile
le clapotis de l’eau, une étincelle
le frémissement de l’arbre, l’oscillation du ciel
un rire d’enfant, une brise de mer
le bruit doux du mystère...
Mettre le monde en pause
redéfinir l’essentiel....
Elisabeth Kuhn
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lundi 1 novembre 2021
L’invisible, un mystère qui rend plus humain
Dans son dernier livre intitulé "Vivre avec l'invisible", la psychothérapeute et écrivaine française Marie de Hennezel explore le lien qu'entretient chaque être humain avec l'invisible. Une relation intime, essentielle, et si naturelle qu'elle en devient oubliée, délaissée ou trop taboue.
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican
Le lien humain avec l’invisible est naturel, secret, spontané, parfois poétique. Il peut prendre des formes variées: intuitions, rêves prémonitoires, synchronicités, dialogue avec un ange gardien ou présence protectrice d’un saint, d’une personne disparue... Les chemins vers la prescience d'un ailleurs, d'une possible proximité avec l'au-delà, sont innombrables. Une démarche d’humilité et de mystère qui «rend plus humain», et fait parler le cœur.
En s'appuyant sur de nombreux témoignages et sa propre réflexion de psychanalyste, Marie de Hennezel dévoile l'universalité du lien entretenu avec l'invisible dans son dernier essai "Vivre avec l'invisible", paru le 30 septembre 2021 chez Robert Laffont.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour vouloir explorer ce lien avec l’invisible dans un livre?
Une conversation avec Stéphane Hessel avant sa mort. Il citait cette phrase du poète allemand Rainer Maria Rilke: «Nous sommes encadrés d’invisible». Stéphane Hessel n’étant pas quelqu’un de religieux, cela m’avait particulièrement intrigué. J’ai donc commencé à écouter mes patients, à prendre des notes au fil des années, et le confinement est arrivé. Des personnes très seules m’ont alors dit s’être souvenues de la mort d’un proche, s’être adressées à un saint ou à un ange. Une relation qui les a aidées à tenir le coup. Je me suis dit qu’il était temps d’écrire un livre, dont le seul objectif est de montrer que le lien à l’invisible est quasi-universel. Un livre sur le lien, non sur l’invisible, que je serais bien incapable de définir au-delà de «ce que l’on ne voit pas». Les gens mettent des choses différentes derrière ce mot «d’invisible», mais c’est une expérience naturelle. On en parle peu car elle relève de l’intime et du secret, mais aussi car l’on redoute d’être pris pour un fou ou de ne pas être cru. L’irrationnel n’a tellement pas sa place dans notre monde.
Qu’est-ce que le monde gagnerait à «reconscientiser» ce lien avec l’invisible, à renouer avec ce fond mystique en chacun?
De l’humilité, car tout ne repose pas sur ce que nous voyons, touchons et pouvons expliquer. Aussi le mystère de la transcendance, qui semble effectivement être rentré dans la grande intimité de chacun. On n’ose plus en parler. C’est dans les moments de désarroi, détresse et grande vulnérabilité que l’on fait appel à un invisible –anges, saints, personnes disparues. On se rend compte alors d’une forme d’efficacité, c’est-à-dire que l’aide arrive. Cela m’a beaucoup frappée que les gens me disent: «Quand je demande de l’aide, elle arrive». Une sorte de lien qui se perpétue au-delà du visible.
Ce n’est pas seulement extérieur. Il y a tout le champ qui relève aussi de l’intériorité: l’intuition, la petite voix intérieure, les rêves. Des personnes sentent en elles qu’il y a un guide, une force. Les écrivains disent prendre la plume et que leurs personnages les emmène on ne sait pas toujours où. Les gens décrivent des expériences où «autre chose intervient». Quelqu’un me disait qu’au fond, je proposais un cadre spirituel qui dépasse les religions. Des personnes sans religion particulière sentent bien qu’il y a «autre chose». Nous pouvons y gagner à redevenir plus humains, admettre qu’on ne peut pas tout contrôler ou compter seulement sur ses propres forces.
Vous dites que les enfants et les personnes âgées ont un accès privilégié aux réalités invisibles. Que faut-il à un esprit qui a perdu ce lien pour le lui faire retrouver ?
Je ne sais pas s’il y a quelque chose à faire, car la vie s’en charge. Dans l’épreuve, les gens se tournent vers un invisible, un grand-père, une grand-mère, une figure protectrice. Notre monde est si rationnel, que peut-être faudrait-il oser ne serait-ce qu’en parler plus. Comme la mort et la vieillesse, c’est un sujet tabou. Des sujets dont on n’aime pas parler, car ils nous renvoient à cette part de l’humain qui ne maîtrise pas les choses, au mystère, et aux questions sans réponses.
Y-a-t-il un écueil à trop vouloir chercher l’invisible, je pense à l’occultisme par exemple?
Oui il y a un vrai écueil. Cela n’a pas d’intérêt. Des gens m’ont donné des témoignages montrant qu’il s’agit là d’une piste dangereuse. L’invisible est là, autour de nous. On peut faire appel à l’invisible quand l’on en ressent le besoin, mais pas le rechercher, vouloir le maîtriser, le contrôler. Il existe un certain danger aussi pour tous ceux qui essaient «d’expliquer» l’invisible. C’est une piste que je n’ai pas voulu prendre; à mon sens, elle ne mène nulle part. Le lien avec l’invisible arrive spontanément, naturellement. On ne le contrôle pas. C’est un cri du cœur qui jaillit dans des moments de questionnements, de désarroi, comme un signe qui vient nous rappeler que nous ne sommes pas seuls. Le lien avec l’invisible ne peut pas venir du mental, mais du cœur.
Il est intéressant à ce propos d’écouter les personnes aveugles, qui vivent dans l’invisible; ce qu’elles disent de la perception de l’autre à travers la voix, la présence. Ce sont des facultés qu’ont aussi les voyants mais qu’ils négligent. La joie des aveugles aussi, m’a beaucoup frappée, car au fond, eux, sont «nécessairement» à l’intérieur d’eux-mêmes. Une intériorité très riche.
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dimanche 22 août 2021
Ecouter la musique
1. L’honorer
À quoi sert le musicien ? À rien, disait Olivier Messiaen, sinon à ouvrir autrui au monde de Dieu. En 1988, à l’église de la Sainte-Trinité, à Paris, j’avais passé plusieurs soirées avec lui à travailler sur sa Nativité du Seigneur. « Comment se fait-il que votre musique exprime aussi bien le mystère sacré ? », lui ai-je demandé. « Parce que le compositeur est croyant... », m’a-t-il répondu. Tout artiste l’est, mais il ne le sait pas forcément. Si l’on veut rendre à la musique sa dimension spirituelle, si l’on veut entrer en phase avec le message qu’elle transporte, entrevoir cet au-delà qu’elle révèle, on ne peut pas la galvauder, la traiter comme un vulgaire produit de consommation. Elle mérite mieux que ça !
2. Se préparer
Il faut se mettre dans un certain état d’esprit, se préparer, se prédisposer à l’écoute. La démarche du concert est belle en cela qu’elle honore le côté sacré de la musique. En concert, on ne fait rien d’autre, a priori, qu’écouter. Il est important aussi de rester en silence de temps en temps, de préserver ce silence extérieur qui est la seule façon de percevoir une musique intérieure.
3. Se laisser faire
Si on se laisse faire, si on entre dans une forme d’abandon de soi, si l’on se remet entre les mains et dans l’esprit de la personne qui chante ou joue, alors la musique pourra parler au cœur et à l’âme. Lors des ordinations sacerdotales (celles que j’ai accompagnées à Notre-Dame m’ont bouleversé) l’évêque dit aux ordonnants : « Que le Seigneur continue en toi ce qu’il a commencé. » Cette phrase me touche.
4. Se renseigner
Avant ou après l’écoute, il est bon de se renseigner sur le compositeur et l’œuvre en question, sur les circonstances d’écriture, l’environnement historique ou sociétal par exemple. L’œuvre est-elle liée à un drame précis, à un événement, à un poème, etc. ? Que porte le compositeur, quelle est son intention ?
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dimanche 16 mai 2021
Le temps de la relation
« L’Amitié au sein d’un couple rappelle à l’un et à l’autre qu’il y a un temps pour s’unir et un temps pour la solitude, un temps pour partager et un temps pour faire silence, un temps pour l’étreinte et un temps pour le retour à soi.
Elle rappelle aussi que l’Intimité ne se réduit pas à la relation charnelle, qu’elle requiert le partage de l’Intériorité, le dialogue d’Âme à Âme, elle oriente et illumine une Étreinte qui, au lieu de se contenter d’une satisfaction sexuelle, témoigne de la Beauté, du Mystère et du Sacré des Êtres.
Là, elle devient Amour. »
- Jacqueline Kelen
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dimanche 18 avril 2021
Le silence de l'aube
"Quand toute parole est oubliée dans le silence..." Voilà la phrase qui résonne dans ma tête ce matin. Tôt levée, je marche dans l’aube nouvelle, enveloppée de sa fraîcheur, attentive à ne rien perdre de ce moment où la nuit se retire, nous laissant dans la respiration du monde et sa promesse de renouveau.
Ces derniers jours, les prairies ont commencé tout en douceur à se recouvrir de leur robe de printemps, et à travers leur vert tendre, pointent de minuscules fleurs bleues et rouges, pâles dans cette aube naissante ; seules taches de couleur, les genêts éclaboussent de leur jaune glorieux les bordures des prés. À l'horizon, les montagnes enveloppées de voiles de brume hésitent entre le gris et le bleu : elles se veulent légères, formes changeantes, pour quelques instants encore. Dans le ciel qui s’éclaire, j’aperçois un minuscule croissant de lune, une petite lune de trois jours, émouvante dans sa fragilité, qui s’efface doucement.
Sortie avant la première méditation de la journée, j’ai voulu voir le monde s’éveiller, accompagner la lumière naissante, vivre cet accomplissement, si quotidien que nous en oublions parfois la beauté. Et être entourée de silence : le monde respire et les champs, la forêt et moi retenons notre souffle - pas un oiseau ne chante, le murmure de la rivière même est assourdi de rêves, nul ne bouge. « Quand toute parole est oubliée dans le silence, écrit le vieux moine chinois Wanshi. qui aimait sans doute, lui aussi, sortir du lit pour admirer l'aube, vous apparaissez devant vous-même avec clarté. »
NAISSANCE, RENOUVEAU, LUMIÈRE
Qu’a-t-il vu. ce matin-là. lorsqu'il marchait dans les collines ? Connaissons-nous le silence dont il parle ? Que se passe-t-il en nous lorsque le tumulte qui entoure nos jours s’arrête un instant et que nous nous retrouvons au creux de notre vie. là où tous nos déguisements tombent ? Lorsque le cœur s’enrichit de silence, un silence plus profond, plus tranquille que l’absence de bruit : un silence qui palpite avec le monde, qui en réfléchit la beauté et nous donne notre place juste, à la fois essentielle et fragile. Un silence, tout de transparence, source même de notre existence.
Et il poursuit : « Alors, les limites du temps s'effacent, et en cet instant, tout revient à la vie. » Naissance, renouveau, lumière… nos yeux s’ouvrent, nos peurs s'effacent, nous sommes en harmonie avec nous-même. nous sommes le chant, nous sommes le mystère. Le ciel s'emplit de bleu azur ; le soleil apparaît : la journée sera belle.
Joshin Luce Bachoux
lundi 12 avril 2021
Anagramme taoiste
Maître Lao-tseu
“Qui sait ne parle pas
Qui parle ne sait pas
Garde la bouche fermée
Garde la porte close
Émousse tout tranchantDénoue tous les nœuds
Harmonise toute lumière
Mêle toute poussière
Là réside l’Unité mystérieuse
Atteins suprême vacuité
Maintiens en toi quiétude
Dans la manifestation foisonnante des choses
Je contemple leur retour
Car toute chose après avoir fleuri
Retourne à sa racine”
Ou l’âme artiste
dimanche 11 avril 2021
La saveur de l'existence
Aujourd'hui, nous vivons dans une culture de l'immédiat. On s'emballe, on se passionne, on s'enthousiasme ; on se désole, on dégringole. On vit dans l'émotion : cela peut nous jouer de bien vilains tours. Au risque de passer à côté de notre authenticité.
œuvre de Philippe Ramette |
Prendre un peu de hauteur, regarder les choses avec un peu de distance, laisser plus de place au raisonnement nous fait grandir. Les pas de côté que d'autres nous suggèrent, la prise de hauteur que la vie nous impose quelquefois, ou la descente dans notre profondeur nous permettent d'accueillir ce qui se dessine dans nos vies avec plus de légèreté. Et se précise alors le choix de continuer le chemin entamé ou de décider de changer de route, si elle ne nous convient pas.
Mystérieusement, les pas de côté, la prise d'un peu de hauteur ou de profondeur, qui peuvent parfois nous donner le sentiment d'avoir un pied dans le vide, nous recentrent, nous alignent, nous remettent dans notre vraie nature, apportent de plus en plus de vie et de saveur à l'existence. Changer de point de vue, c'est bien souvent changer de point de vie.
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lundi 5 avril 2021
Mystère de l'omniprésence
mardi 16 mars 2021
Fil d'Amour