Louis XIII

«Premier ministre de Louis XIII » et « fondateur de l’Académie française » : tels sont les titres associés à la figure d’Armand Jean du Plessis (1585-1642), cardinal-duc de Richelieu, sur les plaques de rue qui affichent son nom au coeur de Paris. Ce ne sont que les plus connus d’un grand nombre de titres acquis ou attribués à ce célèbre homme d’État et d’Église dont la vie, l’histoire et la légende se composent de mille et une facettes. Ce Dictionnaire invite le lecteur à les découvrir ou à les redécouvrir autrement à travers cent vingt notices rédigées par cinquante-sept spécialistes du Cardinal et de son époque. Replacé dans son contexte français, européen et, parfois même, mondial, chaque sujet abordé renvoie à plusieurs autres dont la lecture – complémentaire ou indépendante de celle d’une biographie de Richelieu – permettra à tout un chacun d’aborder, selon ses besoins et envies, la réflexion et l’action de celui qui avait largement contribué à l’avènement du Grand Siècle.

“Chief Minister of Louis XIII” and “founder of the Académie Française” are but the best-known titles held by Armand Jean du Plessis, Cardinal-Duke of Richelieu. The 120 entries in this dictionary offer an original exploration of the manifold facets of the statesman-cum-clergyman’s life and legend.

Ont participé à ce volume : Cécile d’Albis; Ghislaine André; Serge Aroles; Laurent Avezou; Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek; Françoise Bayard; Claire Béchu; Yves-Marie Bercé; Joseph Bergin; Christophe Blanquie; François Boulêtreau; Michel Cassan; Alexandre Cojannot; Jonathan Dewald; Jean-François Dubost; Hélène Duccini; Fadi El Hage; Hélène Fernandez-Lacôte; Alexandre Gady; Barbara Gaehtgens; Pierre Gatulle; Madeleine Haehl; Dénes Harai; Philippe Henrat; Françoise Hildesheimer; Alain Hugon; Stéphane Jettot; Arlette Jouanna; Camille Lefauconnier-Ripoll; Yves Le Guillou; Brigitte Lozza; Caroline Maillet-Rao; Claire Martin; Jacqueline Martin-Bagnaudez; Fabrice Maurin; Claude Michaud; Stéphane-Marie Morgain; Pascale Mormiche; Alice Motte; Yannick Nexon; David Parrott; Jotham Parsons; François Pernot; Laurent Perrillat; Benoist Pierre; Olivier Poncet; Pascal Rambeaud; Orest Ranum; Isabelle Richefort; Jean-Marc Roger; Paul Sonnino; Sylvie Taussig; Arnaud Teyssier; Erik Thomson; Myriam Tsimbidy; Marie-Catherine Vignal-Souleyreau; Laurent Veyssière.

Ya hace varias décadas, en la introducción a su estudio sobre los gobernadores de provincia franceses, R. Harding advertía que analizar esta figura, exclusivamente a través de los tratados jurídico-políticos y los edictos reales de la época -como muchas veces había hecho la Historia de las instituciones-solo podía proporcionarnos una visión parcial y, seguramente, distorsionada 1 . En efecto, más allá del marco estrictamente competencial, la naturaleza del cargo y dignidad de lugarteniente general-gobernador, quedaba definida por todo un conjunto de representaciones: retratos, ceremonias, ritos y prácticas políticas. A diferencia de lo que ha sucedido con el tema de la imagen del rey, objeto de una fecunda reflexión historiográfica, la de sus representantes personales en las provincias ha recibido mucha menos atención por parte de la historiografía francesa 2 .

Louise Bourgeois (midwife to Queen Marie de Medici) and Jean Héroard (royal doctor) recorded  competing accounts of their roles in 1601 at the birth of the future Louis XIII. As the first French midwife to be published, Bourgeois emphasises the theatricality of the event.

Louis XIII régnait, Richelieu gouvernait. Selon Voltaire, Louis XIII n'aurait été qu'un « malade, triste, sombre, insupportable à lui-même », un « esclave couronné, roi fainéant et sans charisme, adonné aux travaux domestiques ou aux activités manuelles, sous la férule du cardinal, véritable maître de la France ». Alfred de Vigny, dans son Cinq-Mars ou une conspiration sous Louis XIII, le peint en monarque sombre et taciturne, borné, enchaîné à un prêtre. Alexandre Dumas le décrit comme un « vain souverain, capricieux et infidèle, capable de la plus froide cruauté, coeur faible, manquant de générosité ». Le règne de Louis XIII est en effet éclipsé par le panache blanc de son père, qu'il ceindra lui-même à plusieurs reprises, et l'éblouissante renommée de son fils. Il a laissé l'impression d'un être effacé, austère et mélancolique, sans personnalité, fuyant son mal être dans la chasse, promenant sa solitude dans son petit pavillon de Versailles, tandis qu'un ministre tentaculaire et omnipotent, Armand Jean du Plessis cardinal de Richelieu, tient d'une main fermes les rênes de l'Etat.

En este trabajo hacemos una revisión bibliográfica sobre las guerras que tuvieron lugar en Italia desde finales del S. XV hasta mediados del S. XVI. Atenderemos a los principales protagonistas de los hechos, analizando los motivos que llevaron al conflicto armado, los objetivos y las consecuencias de los sucesivos enfrentamientos.

Serge Brunet, « Perceptions identitaires et nationales dans la France de la première modernité : de la francité et de l’hispanité des Gascons », in Mikhaïl-V. Dmitriev et Daniel Tollet (éd.), Confessiones et nationes. Discours identitaires nationaux dans les cultures chrétiennes, Moyen Âge – XXe siècle, Paris, Honoré Champion, « Bibliothèque d’étude des religions du monde », 2014, p. 57-125.
This study seeks to rediscover and understand the perceptions that the men of southwestern France (the Gascons) had of their identity and nationality during the historical period from the end of the Hundred Years War (1453) at the entrance of France in the Thirty Years War (1635), passing by half a century of wars of Religion, and the restoration of national unity by Henri IV. We have therefore chosen to decentralize the analysis of national identity by privileging the assessments which the Gascons, provincials of a peripheral and border region of Spain, gave of themselves, whether Catholic or Protestant, ligueurs, royals or politiques, in relatively calm texts, in order to search for the expressions of their identity in a time essential to the gestation of the modern feeling of national belonging. Anglo-Gascons in the fifteenth century, they became fully French in the following century, while remaining basically Gascons. Their qualities as soldiers are long valued. But their Spanish affinities, put to the service of the Ligue,
against the accession to the crown of France of the Protestant Béarnais Henri de Navarre, led them to be treated as "Spaniards" and "bad Frenchmen." After the assassination of Henry IV (1610), the "Spanish marriages" (1615) and the rise of the Parti dévot brought about the transformation of the positive image of their warlike valor into that of the ridiculous "Capitan Matamore" until the Peace of the Pyrenees (1659). We therefore dwell, with precision, and analyze, the invention of the ridiculous Gascon in the comedies of the baroque age. On the other hand, we conclude that it is fidelity to the sovereign who remains the foundation of Franceness and we measure how the world changes, with its representations, at the time of the establishment of the absolute monarchy of the Bourbons, and with the entry of France into the Thirty Years' War (1635).

Souvent utilisée en politique comme une excuse de temporisation et d’absence, souvent employée comme métaphore de la dysharmonie politique et de la difficulté d’un pouvoir à rétablir la paix et la prospérité, la maladie est aussi au cœur de l’exercice du ministériat de Louis XIII et de Richelieu. Par ses médecins, par la culture médicale et politique de son temps, Louis XIII a été poussé à croire sincèrement que toute action déplaisante ou critique envers sa politique aurait un effet néfaste sur sa santé. Dans l’exercice quotidien du pouvoir, la maladie du roi et sa souffrance sont vécues et interprétées comme autant de signes de son sacrifice christique pour le bien de ses sujets. De son côté, Richelieu est un homme très souvent malade, encore plus malade lorsqu’il s’agit de travailler à la guérison des maux du royaume. La maladie est la preuve même de son engagement. Loin de les affaiblir, la maladie rapproche les deux princes : dans les lettres qu’ils s’échangent, le cardinal et le souverain évoquent souvent leurs maux et se jurent que seule la présence de l’autre pourrait les soulager. La maladie n’est donc pas qu’un discours sur les difficultés du pouvoir, elle n’est pas qu’une conséquence de l’investissement personnel dans la résolution des crises politiques, elle n’est pas qu’une preuve d’identification christique, elle est aussi un élément de cohésion et de stimulation de l’activité politique, une composante ontologique du ministériat.

Saint Louis (Louis IX) was one of the most frequently invoked historical figures in Bourbon France. Positioned at the nexus of the relationship between church and state, his cult and memory had an important place in the political, religious, devotional, intellectual and artistic culture of the Ancien Régime. This book examines the cult between 1589 and 1830, using it to explore themes of sacral kingship (including the alleged desacralization of the monarchy before the Revolution) and historical memory.


In 1618, Louis XIII sought to extend devotion to Saint Louis across his whole kingdom, uniting his vast and varied population of subjects in celebration of the dynastic patron saint. This book argues that the king’s project had only limited success. Not only did early modern French people choose whether to celebrate Saint Louis based on their own interests – often at variance with those of the monarchy – but the elevation of Saint Louis into a model of ideal kingship handed them a tool with which to criticise their reigning king.


In following the cult of Saint Louis from the reigns of Henri IV and Louis XIII, when the Bourbons sought to establish their authority after the Wars of Religion, through the apogee of absolute monarchy under Louis XIV to the changed intellectual environment of the Enlightenment, the radicalism of the French Revolution and the attempt to rebuild royal authority during the Restoration, this book offers a new lens through which to view the twists and turns of this fascinating period of French history.

Ce livre étudie deux projets que le peintre Pierre-Paul Rubens (1577-1640) a formés de manière contemporaine et en lien étroit avec l'antiquaire Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637): le recueil de gemmes que Rubens passe pour avoir préparé en collaboration avec Peiresc d'une part; le cycle de peintures destinées à décorer la galerie de Marie de Médicis au palais du Luxembourg d'autre part. Tous deux passionnés de
camées antiques et collectionneurs, Rubens et Peiresc échangent, au fil des années, de nombreuses informations sur la glyptique antique, ainsi que des objets: moulages et empreintes de gemmes, dessins, estampes. L'un et l'autre ont des ambitions de publication dans le domaine des arts précieux antiques : tandis que Peiresc souhaite faire connaître le Grand Camée de France qu'il a découvert dans le trésor de la Sainte-Chapelle en 1620, Rubens a probablement l'intention de publier une partie de son cabinet. À partir de l'évocation, généralement fugace, de projets éditoriaux dans la correspondance du peintre et de l'érudit provençal, mais aussi de l'existence de plusieurs estampes de l'atelier Rubens représentant des camées, on postule généralement que les deux amis préparaient un recueil qui devait être cosigné, mais qui ne vit jamais le jour. Ce recueil fantôme est mentionné dans les ouvrages sur la glyptique antique, sans que ses contours soient véritablement précisés. Or, les estampes issues de l'atelier Rubens ne reproduisent pas un ensemble de gemmes représentatif de la collection personnelle du peintre, mais une sélection qui se focalise sur l'iconographie du pouvoir impérial. Ce constat, qui n'a à notre connaissance pas été formulé de manière claire dans les travaux antérieurs portant sur cette série d'estampes, nous a incitées à réexaminer les sources relatives au(x) projet(s) de publication de Rubens et de Peiresc, puis à considérer les liens que ces recherches antiquaires pouvaient entretenir avec leur engagement, en ce même début des années 1620, dans l'élaboration de la galerie Médicis.

This study aims to reconstruct the story of the gift sent by Anna of Austria, Louis XIV’s mother, to the Virgin of Loreto, the Angel with the Child by Jacques Sarazin, lead in Italy in 1643, as a thank you for her late motherhood. The events involving the sumptuous gift are an expression of the variable relationships between the Church of Rome and the court of Paris.
In the period of religious conflicts and after the war of the Thirty Years (1618-1648), devotion to the Madonna of Loreto appears to European sovereigns adequate to demonstrate their adhesion to Catholicism; consciousness of the role of religion as instrumentum Regni feeds a cult that takes on continental resonance.
The study focuses on the characteristics of the Angel with the Child by Jacques Sarazin; on the reception ceremonies in Palazzo Mazzarino in Rome and in the city of Loreto; on the devotions to the Virgin in Loreto and in the Parisian convent of Val-de-Grâce; on the new orientations of the politics towards the Church pursued by Louis XIV; on the fate of the Sarazin’s Angel with the Child in the eighteenth century, before and after the expedition of Napoleon Bonaparte to Italy.

Arnaud Clairand, Philippe Ganne et Philippe Schiesser, La réouverture de la Monnaie d'Aix-en-Provence (1634-1636), dans les textes publiés par D. Hollard et K. Meziane, Numismatique monégasque et provençale de l’Antiquité à nos jours, colloque de la SENA à Monaco (2015) à l’occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV (1715), actes du colloque à Monaco du 11 au 15 novembre 2015, Recherches et travaux de la Société d’Études Numismatiques et Archéologiques 8, 2018, p. 119 à 124.

Euro 14,00 " Molti hanno lodato lo spirito d'animo del duca di Parma, un esempio singolare e mostra spiritosa, della franchezza di un animo degno di Principe libero, e di imparare ai Spagnoli come si dovevano tenere conto dei principi italiani, e con qual rispetto si deva con essi procedere. Altri hanno biasimate le azioni del duca, che era degli primi anni imbevuto di pensieri grandi, di pretenzioni maggiori della sua condizione, che non c'era buona e sufficiente ragione di rompere con la Spagna "

in Oscar Jané (s.d.), Del tractat dels Pirineus [1659] a l’Europa del segle XXI : un model en construcció ?, actes du colloque « Penser et vivre le traité des Pyrénées. XVIIe-XXI siècle », Barcelone-Perpignan, 17-20 juin 2009, Barcelona, 2010, pp. 127-137.

Résumé de la communication

L'itinéraire de Pierre de Marca (5894-1662) est singulier. Ce grand savant, homme politique et prélat était un proche de Richelieu et de Mazarin. Il s'est intéressé à plusieurs reprises à la Catalogne, en tant qu'historien (sa Marca Hispanica (1688) sera publiée de manière posthume), Visiteur Général de 1644 à 1651 et négociateur à la Conférence de Céret (1660) pour établir la frontière des deux royaumes au lendemain de la Paix des Pyrénées.. Nous proposons une relecture de l'action de Pierre de Marca à la lumière des conceptions politiques qu'il a exposées dans son ouvrage, le De Concordia sacerdoti et imperii (1641). Apologue du droit divin des rois, adversaire des théories monarchomaques, il s'est efforcé en Catalogne comme en Béarn d'adapter des institutions forales fondées sur le pactisme, à la nouvelle réalité de l'État moderne fondé sur la puissance absolue du Roi. La personnalité de Pierre de Marca - originaire du Béarn récemment intégré au domaine royal - tout comme son action en Catalogne, montrent que c'est aux marges des royaumes qu'ont largement été définis la monarchie absolue et l'État moderne ; là où l'intégration de sociétés et d'espaces nouveaux créait un débat nécessitant des efforts juridiques et idéologiques.

Mots clés :

Pierre de Marca, frontières, absolutisme, droit divin, Visiteur Général, intendant, Marca hispanica, Pyrénées, Béarn, conférence de Céret, histoire et historiens.

Nel ricostruire il tratto originario della storia della marina di guerra francese si impone preliminarmente il riconoscimento di elementi, strutturali e storici, che gettino luce sugli intenti e i tormenti e dei suoi primi quattro secoli di vita.
La prima considerazione, di ordine geostrategico, riguarda la particolarità francese di godere dell'affaccio su due spazi marittimi completamente distinti, l'Atlantico, con la Manica, e il Mediterraneo. Questa condizione peculiare, estremamente vantaggiosa per l'economia, alieutica e commerciale, risulta invece in un grave affanno strategico, di proiezione e securitario: la marina francese deve infatti ripartirsi in due squadre separate da migliaia di miglia di navigazione, e, ad aggravare, se possibile, una già elevata aleatorietà dei tempi di ricongiunzione delle due flotte, da compiersi attraverso uno stretto spesso sorvegliato da potenze ostili. La riunione delle squadre di Ponente e Levante è da sempre un affaire complicato: in caso di venti contrari o bonaccia diventa quasi impossibile programmare piani d'azione congiunti.
Il secondo ordine di considerazioni, spiccatamente storico e culturale, riguarda una vocazione terrestre di longue durée, che ha sempre privilegiato l'espansione continentale e la difesa dei confini nordorientali, a dispetto dell'esposizione marittima equivalente rispetto a quella terrestre sul perimetro dell'Hexagon: i lati marittimi Hendaye-Brest-Dunkerque e Banyuls-Mentone valgono sommati quanto il confine pirenaico e i segmenti contigui che separandosi a Lautenbourg, segnano i confini con Belgio, Lussemburgo, Germania, Svizzera e Italia. Eppure la Francia pare consegnata ad uno sguardo "ostinatamente terriero", abdicando alle proprie potenzialità talassocratiche, lasciando, cioè, l'oceano agli inglesi, forse perché rosa dall'ossessione dei "confini naturali", la cui teoria già abbozzata in Richelieu sarà resa esplicita dalla penna di Danton: confini che mai si dimostreranno affidabili quanto lo sono sempre state le difese naturali della Manica e del mare del Nord per l'Inghilterra.
Ripercorrere la storia della marina di guerra francese dai suoi balbettanti esordi, passando dal conflitto con l'Inghilterra e dall'originaria lotta identitaria e fondante chela Francia ha intrapreso per riunire dal XIV secolo sotto una corona tutte le sue terre, può contribuire a spiegare il contrasto tra il frequente e prolungato oblio di sé stessa come sea power, e la carsica ambiziosa consapevolezza dei suoi regnanti del fatto che le potenzialità di proiezione di potenza che da regionali vogliano trasformarsi in continentali e poi in globali, siano da sempre legate alle condizioni di una Francia anadiomene.

Relazione elaborata nell'ambito degli studi per il conseguimento della Laurea Magistrale in Storia e Società nella quale si affronta la tematica del "favorito" Richelieu alla corte del re di Francia Luigi XIII. Si evidenzia come gli intrighi di corte portassero a resistenze marcate all'avvento di questa figura, che comunque riuscì ad affermarsi concretamente durante il "secolo di ferro".

Une gravure bien connue d’Eris van Pasce montre, en 1628, Le roi et le Cardinal dans une nef sur la Seine. L’originalité de cette représentation est de placer Richelieu à la poupe de l’embarcation où se trouve le gouvernail, attribut traditionnel de l’autorité royale. Ce choix graphique inattendu fut fait au lendemain de l’entrée de Louis XIII à Paris où seul le roi eut été montré sur la nef de l’État. Deux iconographies officielles entrèrent ainsi en concurrence après la prise de La Rochelle : l’une célébrait exclusivement le roi tandis que l’autre le glorifiait à travers la célébration du principal ministre. En observant la place que la métaphore marine occupa dans l’activité publique de Richelieu de sa nomination à l’évêché de Luçon à sa mort (1608-1642), cette étude explique comment la symbolique ministérielle de l’homme d’État trouva sa matrice dans celle de l’homme d’Église. Elle permet également de comprendre comment les images inspirées, voire commandées par le Cardinal pouvaient montrer l’abandon du timon au principal ministre en évitant d’évoquer une quelconque aliénation hypothétique de la souveraineté royale.

Devenu Premier ministre de Louis XIII en août 1624, Armand Jean Du Plessis, cardinal de Richelieu, convainc le roi de France d’intervenir contre la Pax hispanica en Italie. L’alliance du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie devient une priorité pour le cardinal-ministre car, à cheval sur les Alpes, l’État de Piémont-Savoie occupe une position géostratégique entre l’Espagne et la France. Maître dans l’art de tromper ses ennemis comme ses alliés par ses ruses, complots et autres stratagèmes politiques, Richelieu manipule le duc de Savoie dont il se méfie et charge le duc de Lesdiguières, connétable de France, de convaincre Charles-Emmanuel Ier d’envahir la république de Gênes, banquier de l’Espagne, pour faire diversion et pour diviser les forces espagnoles afin de faciliter l’intervention française en Valteline, une vallée alpine stratégique en Lombardie disputée par la France et l’Espagne. Convaincu d’avoir conclu une bonne alliance, Charles-Emmanuel Ier tombe dans une ruse de guerre du cardinal-ministre qui n’a jamais envisagé l’aider. Défait militairement à l’automne 1625, le duc tombe dans un second piège en mars 1626 : il est de nouveau trahi par Richelieu qui signe une paix secrète avec l’Espagne à Monzon une fois la Valteline sous son contrôle. Cette communication propose d’étudier la place de « l’art du piège » dans la politique de Richelieu à travers l’exemple de cet épisode méconnu de l’histoire diplomatique franco-savoyarde.

The reciprocal support given by members of the clergy to the military was vital. War was ever-present in early-modern Europe and internal unrest customarily accompanied armies. To illustrate the role of the religious in the Irish case, this article examines the links that developed between Franciscan chaplains and Irish soldiers in the late sixteenth and early seventeenth centuries. It explores their political outlook and shared cultural interests in peacetime and war, the relevance of their devotional literature to the rank and file and the assistance that Irish military units provided to the friars.

in Congreso Internacional de la red The Court Studies : “La Corte en Europa : política y religión (siglos XVI-XVIII)”. Universidad Autonoma de Madrid Madrid, 13-16 diciembre 2010, publié in J. Martinez Millian, M. Rivero Rodriguez, G. Versteegen (Coord.), La Corte en Europa : Política y Religión (siglos XVI-XVIII), trois tomes, Ediciones Polifemo, Madrid, 2012, vol. I, pp. 447-466.

L'anti-jansénisme à la cour de France (1630-1668)
par Thierry Issartel

Le jansénisme a joué un rôle fondamental dans la vie religieuse et politique du royaume de France à partir de la seconde moitié du  XVIIe siècle. Cette branche augustinienne rigoriste issue du « parti dévot » a toujours refusé une appellation inventée par ses détracteurs pour mieux la stigmatiser comme  hérésie. L'engagement de la Cour de France, dans une querelle théologique qui opposait les jésuites molinistes aux jansénistes, ne laisse pas de surprendre. Les historiens ont eu du mal à définir les motifs qui ont poussé Richelieu puis Mazarin à engager ainsi le roi dans une controverse qui ne pouvait qu'affaiblir le catholicisme, et à combattre un « phantosme » d'hérésie alors que le protestantisme restait puissant dans le royaume. Certains n'ont pas hésité à mettre en avant des motivations personnelles assez mesquines au regard des enjeux et de la virulence des affrontements.


Notre contribution a pour but de réévaluer la dimension proprement politique de ce que l'on appelle le premier jansénisme, clairement perçue comme une menace doctrinale par la monarchie française, à une époque où l'absolutisme royal revendique le droit divin : le jansénisme a semblé soutenir une théologie politique récusant de telles prétentions.


• Nous aborderons dans un premier temps les années de gestation (1630-1640) durant lesquelles Cornelius Jansen correspond avec Jean Duvergier de Hauranne, l'abbé de Saint-Cyran, devenu après la mort du Cardinal de Bérulle le chef du parti dévot. Après la « Journée des Dupes », Richelieu obtient la disgrâce de la reine et persécute ceux qui se proclament « bons catholiques » dans un contexte de tensions de plus en plus fortes avec l'Espagne où la propagande entre les deux puissances amène la publications de pamphlets et de libelles. Nos recherches ont permis d'établir que Jansenius a commencé par publier en 1631 deux pamphlets contre le livre de Guez de Balzac, Le  Prince (1630). Cet engagement se confirme en 1634 par la publication du Mars Gallicus qui attaque au travers du sacre des rois de France les prétentions sacrales de ces derniers. C'est ce qui amène Richelieu à enfermer sans procès Saint-Cyran.

• Dans un second temps, nous aborderons la structuration des camps (1640-1652). Avant même la publication posthume de l'Augustinus (1640), et la mobilisation des jésuites qu'elle entraîna, le « jansénisme » était déjà perçu comme doctrine théologico-politique en contradiction avec les fondements idéologiques de l'absolutisme français. L'Augustinus montre a postériori que ses écrits ne sont pas des « divertissements » au sens pascalien du terme, mais bien de l'application politique des principes théologiques de l'augustinisme tel que le conçoit et le synthétise Jansenius. Des camps se structurent, chacun recherchant des appuis auprès du roi. La Fronde (1648-1652) fait apparaître à tort ou à raison le jansénisme comme l'une des forces d'opposition.

• Dans une troisième partie, nous décrirons, dans le contexte de la « Fronde religieuse » qui agite le clergé parisien après 1652, la reprise de la politique de persécution autour du Cardinal Mazarin jusqu'à la « paix clémentine ». La polémique internationale suscitée par le sacre de Louis XIV (1654) relance les accusations à l'encontre d'une théologie politique opposée au droit divin et à la sacralité du roi de France. La destitution du Cardinal de Retz de l'archevêché de Paris, son remplacement par Pierre de Marca inaugure une politique répressive à l'égard de Port-Royal et de ses partisans.  Seule la mort des principaux protagonistes (Mazarin, Marca et Alexandre VII) entraîna une paix provisoire après 1668. Mais Louis XIV, entamant son règne personnel, gardait une hostilité fondamentale envers les Jansénistes...

El anti-jansenismo en la Corte de Francia
por Thierry Issartel

Jansenismo ha tenido un papel fundamental en la vida religiosa y politica del reino de Francia despues de la secunda mitad del siglo XVII. Esta rama augustiniana rigorista, salida del « parti dévot », ha siempre denegado una denominaciỏn inventada por sus detractores para estigmatizar ella como herejỉa.  El compromiso total de la Corte de Francia en una pelea teolỏgica que oponỉa jesuitas « molinistas » y jansenistas no deja de sorprender. Los historiadores han tenido dificultades para explicar los motivos que han empujado Richelieu y despues Mazarino a contratar el Rey en una controversia que no podỉa hacer mas que debilitar el catolicismo, y combatir una fantasma de herejỉa, mientras que el protestantismo quedaba poderoso en el reino. Algunos no han vacilado en decir que estaba motivos personales bastante mesquinos respecto a lo apuesta y la virulencia de los enfrentamientos.

Nuestra contribuciỏn tiene como objetivo reevaluar la dimensiỏn propiamente polỉtica del « primer jansenismo », claramente percibida como una amenaza doctrinala para la monarquia francesa, en un tiempo donde el absolutismo real reivindicaba el derecho divino : el jansenismo parecia defender une teologỉa polỉtica recusando tales pretensiones.

• En primer lugar, estudiaremos los años de gestaciỏn (1630-1640) durante las cuales Cornelius Jansen cartearse con Jean Duvergier de Hauranne, abad de Saint-Cyran, el jefe del partido « dévot » despues de la muerte del Cardenal de Berulle (1629). Despues del « Dia de los Engañados » (10-11 de noviembre 1630), Richelieu consigue la desgracia de la reyna-madre y persigue los que se llaman « buenos catỏlicos », durante un contexto de tensiones cada vez mảs fuertes con España, donde propaganda entre las dos potencias conduce a la publicaciỏn de panfletos y libelos. Nuestras investigaciones han permitido establecer que Jansenio ha publicado dos panfletos en 1631 contra el libro de Guez de Balzac, El Principe (1630). Este compromiso fue confirmado por la publicaciỏn del Martes francés (1635) que ataca a traves de la consagraciỏn de los Reyes de Francia las pretensiones  a la sacralidad de ellos. Es lo que lleva Richelieu a encerrar Saint-Cyran sin juicio (1638-1643).

• En un segundo lugar, trataremos de la estructuraciỏn de los campos (1642-1652). Ante de la publicaciỏn postuma del Augustinus (1640) y de la mobilisaciỏn de los Jesuitas que siguiỏ, el jansenismo estaba ya percibido como una doctrina teologico-polỉtica en contradicciỏn con los cimientos ideolỏgicos del absolutismo francés. El Augustinus mostra a posteriori que sus escritos polỉticos no estaban « divertimentos » en el sentido de Pascal, pero una applicaciỏn polỉtica de los principios teologicos del augustinismo tal que Jansenio lo concibiỏ y lo sintetizỏ. Dos campos se estructuran, cada uno buscando apoyos en la Corte, cerca del Rey. La « Fronde » (la Honda) (1648-1652) hizo aparecer sin razỏn y a razỏn el jansenismo como una fuerza de opposiciỏn.

• En un tercer lugar, describiremos, en el contexto de la « Honra religiosa» que agita el clero parisiano despues de 1652, la reanudaciỏn de la politica de persecuciỏn alrededor del Cardenal Mazarino, hasta la « Paz Clementina ». La polémica internacionala suscitada por la consagraciỏn de Louis XIV (1654) reactiva las accusaciones en contra de una teologia polỉtica opuesta al derecho divino y a la sacralidad del Rey de Francia. La destituciỏn des Cardenal de Retz, arzobispo de Paris, y su sustituciỏn por Pierre de Marca inaugura una polỉtica represiva con respeto de Port-Royal et de sus partidarios. Solo la muerte de los protagonistas (Mazarin, Marca y Alejandro VII) provoca una paz provisionala despues de 1668. Pero, Louis XIV, iniciando su reinado personal, guardaba una hostilidad funtamentala contra los jansenistas...

- Questo saggio ricostruisce la fortuna letteraria e figurativa della "Gerusalemme Liberata" di Torquato Tasso nella Francia del primo Seicento, con particolare riferimento agli anni di Maria de' Medici, sottolineando come arti figurative e riprese letterarie abbiano contribuito concordemente ad un sintomatico e del tutto peculiare scivolamento verso forme schiettamente "romanzesche" dell'originario testo epico italiano.

- Cet article retrace la fortune littéraire et artistique de la Jerusalem Délivrée du Tasse en France au temps de Marie de Médicis. Merci de trouver le texte complet ici:

https://preo.u-bourgogne.fr/interfaces/index.php?id=284

Throughout most of the seventeenth century, the printer and publisher Antoine Vitré dominated the printing of Arabic in Paris. He produced mainly religious texts, intended for use by missionaries in the Orient. One of these books was the Arabic translation of Cardinal Richelieu's famous catechism Instruction du Chrétien. This article looks at the story behind the preparation of the Arabic edition, its printing, and its use by missionaries. It explores the role written texts played in conveying a religious message to an essentially illiterate society. In addition, it uses the story of Richelieu's text in Arabic to attempt to explain why Middle Eastern societies declined to adopt mass printing before the nineteenth century, even though there were apparently no interdictions against its implementation.

La Fronde d'un homme de Richelieu : le cas Thibault de Lavie. Par Mathieu SERVANTON « On ne peut pas même dire avec vérité que c'est le Parlement de Bordeaux qui fait [la] poursuite [de la révocation du duc d'Épernon], bien qu'elle se fasse en son nom. Les plus vertueux, les plus savants et les plus sages officiers de cette compagnie, entre lesquels sont le premier et second président et les plus considérables de la Grand' Chambre qui s'étaient retirés pour être fidèles à S.M., pour n'avoir point de part à la rébellion, sont en un sentiment contraire, aussi bien que plusieurs et la plupart des autres officiers du même parlement que la nécessité de conserver leur biens, leurs maisons, leurs familles a retenu dedans Bordeaux contre leur volonté et que la violence de douze ou quinze de leur collègues qui sont auteurs de tous les désordres à contraint pour sauver leur vie de souscrire à des résolutions qu'ils condamnent et qu'ils détestent non seulement en leur âme et en leur pensée mais encore en discours ordinaires avec leurs amis 1 ».

This paper explored the role of foreigners in the royal households of Louis XIII's
court. As historians have begun to adopt a more transnational approach to French
history, interest in strangers at the French court has increased. Indeed, in 2011 the
Centre de Recherche du Château de Versailles put together a large project to
illuminate the lives of foreigners and travellers at the French court. This research
has tended to focus, however, on ambassadors and voyagers while little attention has
been accorded to the many foreigners who held office at the French court. From the Swiss and Scottish mercenaries in the military household, to the Spanish and Italian
retinues of the two queens, Anne of Austria and Marie de' Medici, Louis XIII's court was cosmopolitan in its composition. At the same time, the experiences of many of these household officers suggest that they frequently became the target of xenophobic attitudes. While some of these groups have been examined individually, there has been no attempt to analyse their experiences collectively. What motivated these foreigners to uproot their lives and pursue careers at the French court? What types of relationships did they build in France and in the French court? How far did they seek to assimilate into French court culture? What privileges and difficulties did their foreign status grant them? By exploring these different strands, in the context of Louis XIII's court, this paper not only shed light on the culture of one of the most historiographically neglected courts, but will also illuminate the difficult balancing act that foreigners were forced to perform in their daily lives. In so doing, it shed light on what it meant to be foreign and concomitantly what it meant to be French in seventeenth-century France.

Récurrentes dans les discours des hommes et femmes politiques de nos jours, les images aquatiques ont une longue histoire inégalement explorée. Alors que la place de l’eau dans les représentations politiques de l’Antiquité et du Moyen Âge est assez bien connue, elle ne l’est guère en ce qui concerne l’époque moderne. Ce livre entend contribuer à combler cette lacune historiographique en analysant les usages que le pouvoir royal (Henri IV, Louis XIII, Louis XIV), le pouvoir ministériel (Richelieu, Mazarin) et le pouvoir nobiliaire (Fronde) faisaient du milieu aqueux, entre 1594 (sacre d’Henri IV) et 1715 (décès de Louis XIV), pour passer leurs messages politiques. Les puissants de ce long XVIIe siècle n’inventaient pas cette pratique, mais ils la cultivaient assez fréquemment et très subtilement. Douce ou salée, mesurable ou infinie, calme ou déchaînée, l’eau était un élément naturel extrêmement propice à la mise en scène de la glorification du gouvernement royal de la France aussi bien en temps de prospérité qu’en temps de crise. Entre l’époque des guerres de religion et celle des Lumières, la France baroque vit la naissance d’une flotte redoutable, l’expansion coloniale, la création des compagnies commerciales maritimes, l’agrandissement des ports et la construction de grands canaux : autant d’entreprises d’un État en voie de renforcement qui légua à la postérité des sources variées et abondantes. Peintures, gravures, médailles, sculptures, poèmes et décors des entrées royales nous invitent ainsi à une plongée au cœur des images aquatiques dessinées autour de la nef de la France, symbole d’une communauté qui est, aujourd’hui, celle de la République, après avoir été, hier, celle de la Royauté.

Pour briser l’unité du parti protestant mené par le duc de Rohan dans les années 1620, Louis XIII fit appel au service d’Auguste II Galland (1572-1637). Commissaire aux synodes nationaux des Églises réformées de France (1623-1631), ce dernier devait pacifier les villes protestantes de Languedoc en 1627 pour empêcher le passage d’un secours du duc de Rohan vers La Rochelle assiégée. Au terme de sa mission, Galland rédigea deux mémoires à l’attention du roi qui sont conservés aujourd’hui à la Bibliothèque national de France tout comme les brouillons des lettres envoyées par le commissaire aux villes majoritairement protestantes de Castres et de Montauban en décembre 1628. Ces documents permettent de découvrir la pensée politique d’un protestant royaliste. Galland suit globalement les « politiques » et les « bons Français » et ne s’en distingue vraiment que dans la question de la réunification religieuse : à ses yeux, cette opération est impossible à réaliser car la volonté divine s’y oppose vivement, en choisissant, « par des raisons secrètes », de « souffrir » la division religieuse de la France.

Luynes (Charles d’Albert, duc de -) – Charles d’Albert de Luynes voit le jour le 5 août 1578 à Mornas, dans le Comtat-Venaissin. Il est le fils d’Anne de Rodulf et d’Honoré d’Albert de Luynes (1540-1592), chevalier de l’ordre de Saint-Michel (1569), gouverneur du Pont-Saint-Esprit (1573-1578), de Beaucaire (1578-1585), puis, à la fin de sa vie, de Bollène, dans le Comtat-Venaissin...