Cancer de Cavum
Cancer de Cavum
Cancer de Cavum
CANCER DU CAVUM
Dr Tahraoui Adel
1
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
I- DEFINITION GENERALITES
Cancer du rhino pharynx ayant comme particularités:
• Une sémiologie polymorphe
• fréquence élevée chez les enfants et adultes jeunes
• Distribution géographique particulière
• Absence de relation avec l’alcool et le tabac mais plutôt l’EBV
• L’UCNT est le type histologique le plus fréquent caractérisé par sa radiocurabilité
et la chimiosensibilité
III- ETIOPATHOGENIE
A- REPARTITION GEOGRAPHIQUE:
1- Zone à très frqce : chine du Sud 30 à 80/100.000/an
2- Zone à frqce interm : Afrique du nord, Méditerranée 8 à 12 / 100.000/an
3- Zone à frqce faible : USA, Europe 0.5 à 2 /100.000/an
B- ÂGEet SEXE :
2
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
• Pic à 50 ans pour les zones à haut risque et risque intermédiaire alors que l’on a
un deuxième pic entre 10 et 25ans pour les zones intermédiaires.
• Plus fréquent chez l’homme avec un sexe ratio de 2 à 3,5
C- FACTEURS DE RISQUbE/
1. L’EBV :
• Virus de la famille des herpes viridae
• Surtout la forme indifférenciée
• Il a un tropisme pour les lymphocytes B et les cellules épithéliales
• La sérologie Ig ANTI VCA (IgA et IgG) et anti EA(IgG) a un intérêt : 1-de
dépistage précoce et 2-de suivi.
• Seuls les Ig ANTI VCA de type IGM témoignent d’une infection récente
• La charge virale dans le sérum des patients (par [PCR] quantitative) est
proportionnelle au volume tumoral ce qui en fait un bon marqueur et un outil de
suivi thérapeutique et pronostique
2. GENETIQUE :-HLA-A2 et HLA-B-SIN2 chez les chinois -HLA-B5 chez les
algériens
3. NITROSAMINES :
• Salaisons et fumaisons (Chine)
• El quadid Maghreb
• Aliments épicés «Harissa traditionnelle» Maghreb
• Beurre rance
4. EXTRAITS EUPHORBIACEES
5. L’ALCOOL ET LE TABAC : joueraient un rôle dans la forme bien différenciée.
IV- ANATOMOPATHOLOGIE
A- MACROSCOPIE: Ulcération, bourgeonnement et infiltration peuvent s’associer.
B- MICROSCOPIE:
❖ TMS EPITHELIALES : 90% Epithélioma= carcinome épidermoïde.
1-OMS type 1: Carcinome épidermoïde bien différencié Kératinisant (+ frqt en
occident 30 à 40 %. Dans zones d’endemie : 5-10%)
2- OMS type 2 : Carcinome épidermoïde non Kératinisant anaplasique 15 à
20%
3- OMS type 3 : indifférencié de type nasopharyngé UCNT le + freq et de
meilleur Pc, EGFR surexprimé dans 80 à 100%
❖ TMS GLANDULAIRES :
• Adénocarcinome
• Carcinomes adénoïdes kystiques
❖ LMNH : souvent de haut grade de malignité
❖ TMS CONJONCTIVES ET TMS RARES : Exceptionnels sauf
Rhabdomyosarcome de l’enfant, Mélanome
❖ Chez l’enfant UCNT, LMNH et se partagent à égalité la fréquence.
3
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
❖ Nasofibroscopie :
« Toute adénopathie haute associée ou non à des symptômes otologiques ou
rhinologiques impose un examen clinique centré sur le nasopharynx »
• La nasofibroscopie pratiquée au nasofibroscope souple est l’examen de
référence (Préférée de loin à la rhinoscopie postérieure souvent difficile et
ne permettant pas un examen complet)
• Aspect tumoral : Bourgeonnant ou infiltrant
• Siège : Généralement latéral (fossette rosen muller) ou postéro-sup –
• Permet don d’évaluer le siège, la taille, l’extention et surtout de
pratiquer la Biopsie diagnostic
3- EX NEUROLOGIQUE : complet des paires crâniennes
4- RECHERCHE D ’ADP PERIPHERIQUES ET LEUR CARACTERISTIQUES:
Nombre, consistance, siège, fixité, taille, signes inflammatoires, forme.
5- EX OPHTALMOLOGIQUE : Acuité visuelle, Mobilité occulaire
6- EX GENERAL :
• Recherche de métastases viscérales : Dlr osseuse, HPMG, ictère, Dyspnée ou
douleurs thoraciques.
• Rechercher Sd paranéoplasique (<5%) : Fievre, Hippocratisme digital,
Dermatomyosite, réaction leucémoide, Sd de Pierre Marie (Ostéoarthropathie
hypertrophiante pneumique)
4
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
C- PARA CLINIQUE :
1- IMAGERIE:
❖ TDM du cavum:
• C’est l’examen de première intention
• Permet de visualiser la tumeur en précisant:
- Le siège
- L’aspect (L’asymètrie des images)
- Le volume
- Recherche l’asymétrie des structures très évocatrice
- L’extension de la tumeur
- Atteinte gonglionnaires : Notamment les adénopathies
rétropharyngées, premier relais de drainage et des ganglions
cervicaux
• Permet de préciser le stade T (T1 à T4) du TNM
5
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
6
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
❖ N0 Absence de ganglion
❖ N1 Atteinte unilatéral d’un ou plusieurs ganglions < ou = 06 cm, au-dessus de la
clavicule
❖ N2 Atteinte bilatérale d’un ou plusieurs ganglions < ou = 6 cm, au dessus des
clavicules
❖ N3 N3a > 6 cm N3b : Extension dans les creux susclaviculaires,
❖ M0, Mx, M1
X- TRAITEMENT :
A- BUTS: éradication de la tumeur, améliorer la survie et soulager le malade.
B- MOYENS:
1- MEDICAUX: Symptomatique: ATB, AINS, CTC, ANTALGIQUE,
2- RADIOTHERAPIE: percutanée utilisant les photons gamma ou X taux de
contrôle de 70% (Atteint 90% dans T1 et T2), c’est le TRT de référence
❖ Préparation à la radiothérapie
• Soins dentaire : extractions, gouttieres fluorée biquotidienne
• Amifostine en IV : 15 min avant irradiation → prévient la
Xerostomie
• Eviter l’exposition solaire, lotion alcoolisée, irritante
❖ Technique standard :
• Du lit tumoral : 70gy/6-7semaines : 2gy/jr pdt 5jr /semaine)
• Des aires Ganglionnaires : 50gy si N0 ; 65-70 gy si N1
❖ Technique Bi fractionnée : meilleur contrôle locorégional mais
toxicité aigüe plus importante
• 1ère, 5ème, 6ème semaine : 1,5 gy/fraction à 6h d’intervalle
• Radiothérapie classique pendant les 3 autres semaines
❖ IMRT( Intensity Modulated radiation therapy)
• Cette technique offre des avantages dosimétriques permettant
une planification du trt en 3 dimensions :
o Amélioration de la couverture des cibles à irradier
o Meilleure protection des organes critiques de voisinage
3- CHIMIOTHERAPIE:
❖ Méthotrexate : drogue de référence utilisée dans le TRT palliatif 40
mg/IM) + surveillance hématologique
❖ Les sels de platines les plus utilisés : cisplatine 100 mg/m2
❖ Le 5 Fu (1000mg/m2) (+ Cisplatine)
❖ Taxanes: Docetaxal (+ Cisplatine + 5 Fu)
❖ La mitomycine C ➔ T + ADP nécrotique
❖ Therapies ciblées : Anti EGFR : Cetuximab
7
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
➢ Mode :
o Chimioradio Concomitante : RT potentialisée par cisplatine 3 cycles
espacés de 3 sem (100mg/m2 à J1 J21 J42) ou AntiEGFR (cetuximab)
o Chimiothérapie d’induction suivie de RT conventionelle ou IMRT : 3
cures TPF ou TPX espacée de 3 semaines puis RT
▪ cure de TPF (J1 : 5FU + Taxane + Cisplatine, J2 : 5FU, J3 : 5FU)
▪ cure de TPX (J1 : 5FU + Taxane + Cisplatine, J2 : 5FU, J3,4,5 : 5FU)
le 5FU est donné sous forme orale
4-CURIETHERAPIE: Irradium 192 appliqué en intra tumoral
▪ Associé à l’irradiation externe.
▪ permettent d’augmenter le control tumoral de 15% on l’utilise pour
les récidives et les reliquats (de petite taille)
➔ Bilan pré thérapeutique :
• Examen stomatologique : avec panoramique dentaire et Soins avant RT
(gouttières fluorées)
• Dosage des AC anti-EBV : Suivre l’évolution de la Maladie
C- INDICATIONS En ALGERIE:
1- T1- No, RT exclusive
- T2-T3-N0-N1 radio chimiothérapie concomitante.
- T4 ou T - N2 -N 3 chimiothérapie d’induction puis radiothérapie.
2- M+d’emblée → chimiothérapie exclusive si réponse + RT
→Essai thérapie ciblée
3- Récidive locale → RCP
4- Récidive M+→ chimiothérapie ou thérapie ciblée + sel platine
5- Récidive ggl → Evidement cervical +/- RT+/-CT
D- SURVEILLANCE
❖ A 3 mois puis tous les 4 à 6 mois pendant 2 ans elle est:
• Clinique
• Endoscopie (nasofinroscopie)
• TDM et IRM
• Sérologie EBV
E- COMPLICATIONS DU TRAITEMENT :
• Dermite radique, mucite, dysphagie, agueusie.
• Hyposialie, caries dentaires,
• Otite séreuse
• Sclérose des muscles du cou et des masticateurs
• Ostéonécrose de l’os mandibulaire.
• Dysmorphie crâniofaciale (Surtout si sujet jeune) et troubles
hypothalamo-hypophysaires
• Tumeurs induites.
F- PRONOSTIC : Survie à 5 ans 30-55 %, si M+ < 30%
➔ Éléments de mauvais pronostic:
• Ostéolyse basicrânienne et atteinte des nerfs+++.
• ADP > 6cm basses et fixes ou ADP sus claviculaire
• Augmentation des AC après traitement.
• Type histologique 1 selon l’OMS
• Présence de métastase
8
Service ORL et CCF du CHU de Sidi Bel Abbes Dr Tahraoui A
XI- CONCLUSION :
❖ La collaboration internationale associée à une approche scientifique ont permis
de mieux comprendre la pathogénie des cancers nasopharyngés.
❖ Les progrès concomitants de la balistique en radiothérapie et des connaissances
en oncologie médicale ont permis et permettent une amélioration de la survie. Le
dépistage précoce, reste le meilleur moyen de lutte, contre ce type de pathologies.
REFERENCES :
1- Chen Y-P, Chan AT, Le Q-T, Blanchard P, Sun Y, Ma J. Nasopharyngeal carcinoma.
Lancet 2019;394:64–80.
2- Ferlay J, Ervik M, Lam F, Colombet M, Mery L, Pi˜neros M, et al. Global Cancer
Observatory: Cancer Today. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer;
2015.
3-Xu F-H, Xiong D, Xu Y-F, Cao S-M, Xue W-Q, Qin H-D, et al. An epidemiological
and molecular study of the relationship between smoking risk of nasopharyngeal carcinoma,
and Epstein-Barr virus activation. J Natl Cancer Inst 2012;104:1396–410.
4-Chan AT, Grégoire V, Lefebvre J-L, Licitra L, Hui EP, Leung SF, et al. Nasopharyngeal
cancer: EHNS-ESMO-ESTRO Clinical Practice Guidelines for diagnosis, treatment and
follow-up. Ann Oncol 2012;23(Suppl. 7), vii83-85.
5- Pfister DG, Spencer S, Brizel DM, Burtness B, Busse PM, Caudell JJ, et al. Head and neck
cancers, version 1.2015. J Natl Compr Canc Netw 2015;13:847–55, quiz 856
6- Lee AW, Ng WT, Pan JJ, Poh SS, Ahn YC, AlHussain H, et al. International guideline for
the delineation of the clinical target volumes (CTV) for nasopharyngeal carcinoma. Radiother
Oncol 2018;126:25–36.
7- Lee AW, Ng WT, Pan JJ, Chiang C-L, Poh SS, Choi HC, et al. International guideline on
dose prioritization and acceptance criteria in radiation therapy planning for nasopharyngeal
carcinoma. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2019;105:567–80.
8- Sun Y, Li W-F, Chen N-Y, Zhang N, Hu G-Q, Xie F-Y, et al. Induction chemotherapy plus
concurrent chemoradiotherapy versus concurrent chemoradiotherapy alone in locoregionally
advanced nasopharyngeal carcinoma: a phase 3, multicentre, randomised controlled trial.
Lancet Oncol 2016;17:1509–20.
9-Yu KH, Leung SF, Tung SY, Zee B, Chua DT, Sze WM, et al. Survival outcome of patients
with nasopharyngeal carcinoma with first local failure: a study by the Hong Kong
Nasopharyngeal Carcinoma Study Group. Head Neck 2005;27:397–405.
10- Fee WE, Moir MS, Choi EC, Goffinet D. Nasopharyngectomy for recurrent
nasopharyngeal cancer: a 2- to 17-year follow-up. Arch Otolaryngol Head Neck Surg
2002;128:280–4.