Cancer Du Cavum - New1 Corrigé

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 17

CANCER DU NASOPHARYNX

Objectifs :
1) Définir le cancer du nasopharynx

2) Décrire les signes cliniques et paracliniques ducarcinome épidermoïde


indifférencié de type nasopharyngé (UCNT).
3) Décrire quatre diagnostics différentiels du cancer du cavum
4) Traiter le carcinome épidermoïde indifférencié de type nasopharyngé
(UCNT)

1. GÉNÉRALITÉS
1.1 Définition

Le cancer du nasopharynx est une prolifération maligne primitive ou


secondaire développée au dépend de la muqueuse rhinopharyngée et des autres
structures du rhinopharynx.

1-2. Intérêt

Épidémiologie :c’est un cancer ayant une répartition géographique particulière


qui constitue un problème de santé publique en Asie et au Maghreb. C’est un
cancer viro-induit dans sa forme UCNT. Le facteur étiologique essentiel est
l’Epstein Barr Virus (EBV).

Diagnostique : le diagnostic est tardif, à cause des signes d’emprunt, évoqué à


la nasofibroscopie et confirmé par l´histologie

Thérapeutique : c’est un cancer radiosensible

Pronostic : c’est un cancer de mauvais pronostic

Note africaine : la pauvreté, le manque de moyen, le retard à la consultation,


l’insuffisance de plateau technique grèvent le taux de mortalité de ce cancer.

1
1-3.Rappels
1.3.1. Rappels anatomique

Le cavum ou arrière cavité des fosses nasales est la partie supérieure du


pharynx, étroite, exclusivement aérienne, conduit musculo – membraneux qui
s’étend de la base du crâne à une ligne horizontale passant par le bord supérieur
de l’arc ventral de l’atlas.

Le cavum est constitué de 6 parois recouvertes d’une muqueuse.

- La paroi antérieure est en rapport avec les choanes correspondant à la partie


postérieure des fosses nasales

- Paroi postérieure : répond à la fosse cérébrale postérieure au niveau du clivus


basilaire et de l’apex des rochers, aux méninges, aux organes sous-
arachnoïdiens.Elle est riche en éléments lymphoïdes appelés amygdales
pharyngé de LUSCKA.

- La paroi supérieure : répond au sinus sphénoïdal et latéralement au sinus


caverneux

- La paroi inferieure est en rapport avec le voile du palais et les piliers


postérieurs de l´amygdale

-les parois latérales du cavum sont musculo-aponévrotiques, centrées sur


l’ostium pharyngien de la trompe d´Eustache. Immédiatement en haut et en
arrière de celui-ci, se situe la fossette de Rosenmüller, point de départ des
cancers du cavum. Ces parois sont aussi en rapport avec la régionpara pharyngée
et la région rétro-stylienne qui contient la carotide internequi peut n’être qu’à 2
ou 3 mm du fond de la fossette de Rosenmüller lorsque celle-ci est très
profonde.

Le nasopharynx est recouvert de dedans en dehors par une muqueuse, des


fascias aponévrotiques, une architecture musculaire. La muqueuse est un
épithélium de type cylindrique stratifié à cils vibratiles au niveau de la voûte, le
pourtour des choanes et la face supérieure du voile pavimenteux stratifié
malpighien au niveau de la face postérieure.

Le cancer du nasopharynx est très lymphophile, en effet le nasopharynx présente


un riche réseau lymphatique sous-muqueux à l’origine d’un envahissement
ganglionnaire particulièrement fréquent. Le réseau lymphatique du nasopharynx
se draine vers trois relais principaux dont le 1er est situé dans l’espace rétro

2
pharyngé, à proximité des nerfs crâniens IX, X, XI (foramen jugulaire) et XII
(canal condylien antérieur). La 2e voie de drainage se fait au niveau de la
confluence du spinal accessoire et de la veine jugulaire avec, en particulier, un
ganglion situé au niveau de la pointe de la mastoïde, caractéristique des tumeurs
du nasopharynx. La 3e voie de drainage se fait vers les ganglions sous-
digastriques.

Dehors

1.3.2. Rappels physiologique

Le nasopharynx intervient dans la respiration, la phonation, l´olfaction retro-


nasal et la ventilation des oreilles moyennes.

1.4 Épidémiologie

La distribution géographique mondiale de ce cancer permet d’établir trois zones


d’endémie:

- une zone à très haute fréquence avec la Chine du Sud (Canton), où


l'incidence est de 30 à 80/100 000/an et celle du nord où l'incidence est de 2 à
3/100 000/an.

- Une zone à fréquence intermédiaire (8 à 12/100 000/an) avec Taiwan, le


Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, les Caraïbes, le bassin
méditerranéen (Maghreb et Moyen-Orient), l'Alaska et le Groenland.

- Et enfin une zone à fréquence faible (0,5 à 2/100 000/an) dans le reste du
monde

3
Le cancer du cavum survient à tout âge avec un pic d’incidence entre 40 et 50
ans. Le sexe ratio est de 3 hommes pour 1 femme. Le carcinome épidermoïde
indifférencié est la forme histologique la plus fréquente. La fréquence des
métastases ganglionnaires et viscérales est une autre particularité de ce cancer.

Le cancer du nasopharynx type UCNT n´est pas lié à la double intoxication


ethylo – tabagique qui sont incriminés dans d´autres cancers des VADS.

1.5Étiopathogénie

Elle est multifactorielle et complexe faisant intervenir des facteurs viraux,


environnementaux et alimentaires, génétiques.

Les facteurs viraux

L´Epstein Barr Virus (EBV) de la famille des Herpes viridae humains représente
l’agent causal de la mononucléose infectieuse. C´est l´un des facteurs
étiologiques les plus importants des cancers du nasopharynx.

La liaison EBV-CNP repose sur la mise en évidence du génome viral et des


marqueurs viraux dans les cellules malignes de CNP dont la LMP1 qui exerce
un pouvoir oncogène très probable.

Facteurs environnementaux et diététiques

Le risque de la maladie est significativement associé à la consommation


d’aliment salé contenant des nitrosamines volatiles cancérigènes.

L’exposition très tôt dans l’enfance à ces carcinogènes alimentaires semble


constituer un facteur aggravant.

Les facteurs génétiques

Plusieurs observations de cas familiaux d'UCNT rapportés dans les zones de


haute incidence suggèrent une prédisposition génétique.

La perte d´hétérozygotie touchant le chromosome 3 très fréquente au niveau


de l´épithélium normal du nasopharynx (74%) et des lésions dysplasiques
(75%) pourrait constituer une étape précoce de la tumorogenèse du cancer du
nasopharynx chez les patients chinois.

1.6Anatomo-pathologie
4
1.6.1Macroscopie
Les cancers du cavum sont bourgeonnantset/ou ulcéro - infiltrant. La muqueuse
peut paraître normale alors que l’infiltration tumorale s’est déjà étendue au-delà
du cavum (adénopathies tumorales sans cancer primitif connu). La première
biopsie est alors positive dans 70 % des cas.
1.6.2 Histologie
Tumeurs épithéliales non glandulaires
Il s’agit de carcinomes non glandulaires infiltrant que l’OMS a classés en trois
types (1992) selon le degré de différenciation :
Type 1, carcinomes épidermoïdes kératinisant bien différenciés représentant 30
% à 40 % des cancers du nasopharynx en zone de basse incidence (France par
exemple) et moins de 0,5 % en zone d'endémie ;
Type 2, carcinomes épidermoïdes non kératinisant bien différenciés représentant
15 % à 20 % des cas ;
Type 3, carcinomes indifférenciés de type UCNT(UndifferenciatedCarcinoma
of Nasopharyngeal Type)représentant la majorité des cas en zone d'endémie
Tumeurs épithéliales glandulaires
- Adénomes pituitaires ectopiques (rares)
- Adénocarcinomes (< 2 % carcinomes)

Tumeurs non épithéliales

- Lymphomes
Ce sont les plus fréquentes. Il s’agit souvent d’un lymphome nasosinusien et
nasopharyngien, en règle d’architecture diffuse et le plus souvent constitués de
grandes cellules, souvent immunoblastiques, de haute malignité.
Les biopsies doivent être profondes pour être contributives.
 rhabdomyosarcome (2ème localisation après l’orbite, tumeurs
embryonnaires de haut grade de malignité)
- Autres
 Sarcomes
 Hystiocytofibrosarcomes

5
2. SIGNES
2.1.TDD :Carcinome épidermoïde indifférencié nasopharyngé (UNCT) de
l’adulte jeune
2.1.1. CDD :
Soit Il s´agit d´un patient qui consultepour :
-un syndrome de masse ganglionnaire : ADP cervicales Hautes (révélatrices
dans 40% des cas)
- un syndrome rhinologiques : épistaxis récidivantes, obstruction nasale uni
ou bilatérale, rhinorrhée purulente ou sanguinolante, rhinolalie fermée
(nasonnement) ;
- un syndromeoropharyngés : dysphagie, trismus, trouble de la déglutition
- un syndrome otologiques : otalgie nocturne, sensation de plénitude
d’oreille, hypoacousie unilatérale progressive de transmission, acouphènes,
autophonie, otorrhée
- SF ophtlamologiques : diplopie
- SF neurologiques : paralysie oculo-motrice du VI, syndrome douloureux de
l’hémiface ou du pharynx par atteinte du V ou du IX, céphalées

2.1.2 Signes cliniques


2.1.2.1. Interrogatoire
Malade
 Identité complète du malade : nom, prénom, âge, sexe, profession,
situation géographique
 ATCD personnels médicaux : otite séro-muqueuse, surdité, trouble visuel,
 ATCD personnels chirurgicaux, vaccinaux
 ATCD familiaux : cancer familial
 Habitudes alimentaires : consommation de salaisons, fumaisons,
conserves de légumes salés, de soja salé, infusion, aliments épicés.
Maladie
 Le début de la maladie
6
 L’évolution (lente, rapide)
 Les traitements antérieurs ou en cours
 Les signes fonctionnels :
 SF rhinologiques : Ils sont à type de :
- épistaxis répétées évidente ou au mouchage,
- obstruction nasale uni ou bilatérale d’aggravation progressive,
- rhinorrhée persistante, parfois sanguinolente non améliorée par le
traitement,
- rhinolalie fermée (nasonnement) ;
 SF otologiques : présents dans 40 à 60 % des cas, souvent unilatéraux à
type de :
- hypoacousie de transmission (par dysfonctionnement de la trompe
auditive que ce soit un catarrhe tubaire ou un épanchement séro-
muqueux),
- acouphènes uni ou bilatérales ou plus rarementotalgie, autophonie,
otorrhée.
 SF oropharyngés : dysphagie, trismus (envahissement de l’espace
masticateur), plus tardivement des troubles de la déglutition (rarement
rencontré au début).
 SF ophtalmologiques : diplopie, exophtalmie
 SF neurologiques : paralysie oculomotrice du VI, syndrome douloureux
de l’hémiface ou du pharynx par atteinte du V ou du IX, céphalées

2.1.2.2 Examen physique


L’examen du malade sera fait dans un cabinet de consultation ORL, le malade
assis dans un fauteuil de consultation ou alors couché. Le plateau technique sera
le matériel standard de consultation ORL comprenant : un bon éclairage focal
(miroir de CLAR), des abaisses langues, un miroir laryngé, un otoscope ou un
microscope d’examen, des porte-cotons, un jeu de spéculum auriculaire, une
aspiration, un jeu de diapason, xylocaïne en spray
Examen général
 Apprécie l’EG

7
 État d’hydratation et nutritionnel altéré ou conservé
 Syndrome paranéoplasique : Anémie, asthénie, anorexie, hippocratisme
digital, ostéoarthropathiehypertrophiantepneumique
 Constantes : T°, pouls, TA, FR, FC et le poids
Examen ORL
 Muqueuses
- Rhinoscopie antérieure : sécrétions muco-sanglantes ou
purulentes aidée de la nasofibroscopie permet de préciser l'aspect
macroscopique de la tumeur (ulcérant, infiltrant ou végétant), sa
taille et son extension.
- Rhinoscopie postérieure : Elle est L’examen du cavum est
difficile et doit être effectué sous anesthésie locale voire générale
et va retrouver une masse dure et saignante au contact au niveau
de la fossette de ROSENMULLER.
- Oropharyngoscopie et cavité buccale: extension sur la paroi
postérieure du pharynx, le long des piliers postérieurs, atteinte des
nerfs mixtes (signe du voile = asymétrie du voile ; signe du rideau
= asymétrie du pharynx ; absence de reflexe nauséeux)
- Laryngoscopie indirecte sera faite
 Examen otologique : otite séromuqueuse(otoscopie : le tympan perd sa
semi transparence normale, s’épaissit, devient dépoli avec une dilatation
du réseau vasculaire débordant sur la peau adjacente du CAE. Les reliefs
restent cependant bien visibles.), ou bombement du tympan et une
collection dans la caisse du tympan ou normale.
NB : L'examen du rhinopharynx en nasofibroscopie doit être
systématique en présence d'un dysfonctionnement tubaire chez
l'adulte, d'autant qu'il est unilatéral.
 Aires ganglionnaires : ADP cervicales haut situées uni ou bilatérale,
fixées, situées dans le territoire sous-digastrique ou spinal, révélatrices du
cancer dans 40% des cas.
 Paires crâniennes : III, IV, V, VI, IX, X, XI, XII. Atteinte des nerfs
crâniens donnant un syndrome de l’apex orbitaire (amaurose), un
syndrome du sinuscaverneux (paralysie des III, IV, VI et exophtalmie),

8
un syndrome pétro-sphénoïdal (atteinte du V, VI, troubles cochléo
vestibulaires), un syndrome de l’apex pétreux.
 Glandes : thyroïde, salivaires (parotide, sous maxillaire, sub-linguale)
 L’examen ORL doit être complet
Examen des autres appareils
Il appréciera l’état cardio-respiratoire, pulmonaire, rénal, digestif,
ophtalmologique (BAV…), osseuse, cérébral, à la recherche de métastases.

2.1.3 Signes para cliniques


Bilan à visée à diagnostique
 Cavoscopie à l´aide de l’optique : permet d’objectiver la tumeur, de
préciser sa nature, son siège et de réaliser des biopsies
 Anatomopathologie : confirme le type histologique d´UCNT.
Bilan d’extension
 TDM cervico-faciale: précisera le siège de la tumeur et ses limites,
son extension aux structures voisines (orbitaires, endocrâniennes,
para pharyngées, au sphénoïde, à la fosse ptérygo-maxillaire et à la
pointe du rocher…).
 IRM : appréciera le volume tumoral, l’extension péri neurale,
l’extension vers les espaces profonds. Elle est peu performante pour
apprécier les atteintes osseuses
 TEP scan : tomographies par émission de positon
 Radiographie pulmonaire de face : bilan métastatique
 Échographie abdomino-pelvienne ou TDM thoraco-abdominal:
bilan métastatique
 Scintigraphie osseuse : bilan métastatique
Bilan préthérapeutique
 Sérologie EBV : mise en évidence de taux élevés d’Ac spécifiques
de l’EBV( IgG anti EA, anti VCA et des IgA anti – VCA, IgG anti
EBNA).

9
 NFS, GS/Rh, glycémie, créatinémie, transaminases, ionogramme
sanguin
 Consultation en stomatologie pour évaluer l’état bucco-dentaire.
2.1.4 Évolution
Bien traité, le cancer du cavum évolue vers la rémission.
Non traité, mal traité ou vu tardivement, on aboutira à des complications :
Locorégionales
 L’extension tumorale entraîne une atteinte des nerfs crâniens donnant un
syndrome de l’apex orbitaire (amaurose), un syndrome du
sinuscaverneux (paralysie des III, IV, VI et exophtalmie), un syndrome
pétro-sphénoïdal (atteinte du V, VI, troubles cochléo vestibulaires).
 L’extension peut se faire vers le voile du palais, vers les fosses nasales et
les sinus, vers la fosse infra-temporale entraînant un trismus.
A distance : Métastases pulmonaires, hépatiques, aux plans profonds :
médullaire
Décès
2.1.5La classification des carcinomes épidermoïdes du cavum
Classification de l’American Joint Comete of Cancer 2010
 Classification de la tumeur (T)
T1 :Tumeur localisée à un seul site du nasopharynx.
Tumeur s'étendant à l'oropharynx et/ou à la cavité nasale, sans extension para
pharyngée.
T2 : Tumeur avec extension para pharyngée infiltration postéro latérale de la
tumeur, au-delà du fascia pharyngo – basilaire
T3: Envahissement des structures osseuses de la base du crâne et/ou des sinus
paranasaux
T4 : Tumeur avec extension intracrânienne et/ou atteinte des nerfs crâniens, de
l'hypopharynx, de l'orbite, ou avec extension à la fosse infra temporale ou à
l'espace masticateur.
 Extension ganglionnaire (N)

10
N0: pas de signe d’atteinte des ganglions lymphatiques régionaux.

N1: métastase dans un seul ganglion lymphatique homolatéral d’au maximum 3


cm dans son plus grand diamètre.

N2: métastase unique dans un seul ganglion lymphatique homolatéral de plus de


3 cm et d’au maximum 6 cm dans son plus grand diamètre ou métastases
ganglionnaires homolatérales multiples toutes d’au maximum 6 cm dans leur
plus grand diamètre.

N2a : métastase dans un seul ganglion lymphatique de plus de 3 cm mais


d’au maximum 6 cm dans son plus grand diamètre.

N2b : métastases homolatérales multiples toutes d’au maximum 6 cm dans


leur plus grand diamètre.

N2c : métastases bilatérales ou controlatérales d’au maximum 6 cm de


plus grand diamètre.

N3: métastase dans un ganglion lymphatique de plus de 6 cm dans son plus


grand diamètre.

 Métastases
M0 : pas de métastase
M1: métastase à distance surtout osseuses (vertèbres, côtes, bassin),
pulmonaires, hépatiques et pleurales.
 STADES
Stade I : T1-N0-M0.

Stade II : T2-N0-M0.

Stade III : T3-N0-M0 ; T1, T2, T3-N1-M0.

Stade IVa : T1, T2, T3-N2-M0.

Stade IVb : tous T-N3-M0 ; T4-tous N-M0.

Stade IVc : tous T-tous N-M1.

11
2.2 Formes cliniques
2-2-1Formes selon l’âge
Formes de l´adulte jeune: TDD

Formes de l'enfant
Elles sont rares et représentent 25 % des cancers cervico-faciaux de l'enfant. Le
diagnostic est souvent tardif car la symptomatologie est voisine de l'hypertrophie
des végétations adénoïdes. La taille des végétations adénoïdiennes et la récidive
rapide doit faire évoquer un cancer. Une adénopathie cervicale peut être
révélatrice.
Formes du sujet âgé
Ils sont plus fréquents dans les pays occidentaux ou l’âge moyens de survenue
des cancers du nasopharynx est de 55 ans. Le type histologique 1 de l’OMS bien
différentié prédomine.
2.2.2 Formes évoluées
Formes localisés
Elle représente encore moins de 10% des NPC et ont des taux de survie globale
et sans maladie supérieurs au formes à haut risque avec un schéma thérapeutique
pouvant faire appel à la radiothérapie seule. Les formes sous muqueuses posent
des problèmes pour l’obtention d’une preuve histologique du fait de leur siège
pouvant nécessiter des biopsies répétées du nasopharynx ou un prélèvement
ganglionnaire cervical.
Formes secondaires
Leslocalisations secondaires au niveau du cavum d´autre cancers sont rares
(moins de 5%). On peut citer entre autre les tumeurs de la base du crâne, des
fosses nasales, des sinus. Le traitement est fonction de celui de la tumeur
primitive.

3. DIAGNOSTIC
3.1 Diagnostic positif
Il est évoqué chez un adulte jeune présentant des facteurs de risques (d´infection
à EBV, habitudes alimentaires de salaisons, fumaisons, repas épicés) qui
présente des adénopathies cervicales hautes postérieures indolores, associés à
12
une symptomatologie rhinologique ou otologique, ou neurologique
persistante.La cavoscopie met en évidence une lésion ulcéro bourgeonnante ou
ulcero – infiltrante dont la biopsie avec examen anatomo – pathologique
confirme le diagnostic de carcinome épidermoïde indifférencié de type
nasopharyngé

3.2Diagnostic différentiel
3-2-1.Chez l’adulte :

 Avec les autres tumeurs malignes :


 Cancer des FN : un écoulement nasal purulent persistant avec présence
de sang le plus souvent unilatérale.L’endoscopie nasale montre la masse
bourgeonnante unilatérale et permet la biopsie. L’anatomopathologie
confirme le diagnostic.
 Cancer des sinus :un écoulement nasal purulent persistant avec ou sans
présence de sang. La TDM des sinus visualise la lésion.

 Avec des tumeurs bénignes :


 Hypertrophie du tissu nasopharyngé : inflammation locale aiguë ou
chronique
 Polype primaire : obstruction nasale.L’introduction d’un spéculum dans
les fosses nasales montre un polype translucide gélatineux, molasse
obstruant les fosses nasales. La biopsie avec examen
anatomopathologique confirme le diagnostic.
 Kyste sous muqueux :toujours en position médiane, sont formés par une
rétention liquidienne translucide. Au scanner et à l’IRM, ils ont un aspect
liquidien strict sans rehaussement visible après injection de produit de
contraste.
 Lipomes :asymptomatiques. TDM: tumeur de densité graisseuse, sans
rehaussement par le PC.

3.2.2Chez l’enfant :

 Tumeurs bénignes :
 Hypertrophie adénoïdienne ou VG : enfant consultant pour une
obstruction nasale associée à une pathologie inflammatoire, récidivante,
des voies aériennes et des oreilles. La radiographie du cavum confirme
le diagnostic.
13
 Angiofibrome : se voit surtout chez l´enfant de sexe masculin.
Caractère vasculaire de la masse à la clinique. Angiographie fait le
diagnostic

 Polype inflammatoire (antrochoanal de KILLIAN) : obstruction


nasale, rhinorrhée. L’imagerie en coupe et surtout la tomodensitométrie
permet un diagnostic aisé.
 Fibrome nasopharyngien :Le diagnostic positif de fibrome naso
pharyngé est :
- Suspecté chez un adolescent mâle
- suspecté par la clinique devant une obstruction nasale chronique unilatérale
et épistaxis recidivante ;
- Evoqué à la TDM qui objective la masse tumorale, sa localisation
anatomique précise et se signe par l’existence d’une masse isolée dans la
cavité nasale, le nasopharynx et/ou la fosse ptérygopalatine, isodense par
rapport aux muscles, et par une érosion de la berge postéro supérieure du
foramen sphénopalatin,
- confirmé histologiquement par l’examen anatomopathologique.

 Tumeurs malignes :
 Sarcomes, crânio-sarcomes, neuroblastomes

3.3 Diagnostic étiologique Cf. étiopathogénie

4. TRAITEMENT

4.1Traitement curatif

4.1.1Buts

Améliorer la qualité de vie du patient

Éviter les complications

Contrôler la tumeur

4.1.2Moyens

Thérapeutique
 Radiothérapie
- Radiothérapie traditionnelle
14
- Radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité
(RCMI)
- La curiethérapie ou la radiothérapie de contact

La dose totale délivrée est généralement de 65 à 70 Gy en 6 à 7 semaines à


raison de 5 fractions de 2 Gy/semaine.

Les aires ganglionnaires rétro pharyngées supérieures, sous-digastriques et


cervicales postérieures sont traitées par le même champ latéral. Après 42-45 Gy,
une protection médullaire est utilisé et un cache personnalisé (cerrobend) est
souvent nécessaire pour irradier de façon correcte la région rétropharyngée et la
base du crâne.

 Chimiothérapie

Les agents les plus efficaces sont : la cisplatine (CDDP), le 5-fluoro-uracile, la


bléomycine, la doxorubicine, l’épirubicine, la mitoxantrone, le méthotrexate et
les taxanes.

On a habituellement recours à la chimiothérapie selon le protocole TPF


(Taxotère- cisplatine-5-FU) ou la chimiothérapie néo adjuvante selon le
protocole (Bléomycine : 15 mg IV à J1 puis 12 mg/m² IV de J1 à J5 ;
Epirubicine : 70 mg/m² à J1 ; Cisplatine : 100 mg/m² à J1) suivie de
radiothérapie à la dose de 70 Gy.

Le protocole TPF (taxotères + 5-FU) est le plus utilisé.

.Effets secondaires :

- Toxicité aiguë : mucitequi débute généralement entre la deuxième et la


troisième semaine de traitement et cicatrise quelques semaines après la fin du
traitement ; la dermoépidermite, la perte de goût et le dysfonctionnement
salivaire (salivation épaisse et collante).

- Toxicité tardive : hyposialie, asialie, trismus, BAV, hypoacousie, fibrose sous


cutanée, atteinte des nerfs crâniens, anomalies hypophysaires.

 Chirurgie : essentiellement celle des adénopathies

- Chirurgie des ganglions : N1 N2 : curage fonctionnel ; N3 : curage radical ;

N Fixé : curage radical ; N< 3 Cm : curage fonctionnel; N > 3 Cm : curage


radical.

15
- Chirurgie des métastases

Adjuvants:
- Antalgiques : Paracétamol
- Anti-inflammatoires : corticoïdes
- ATB : béta-lactamines
- Trachéotomie : de ventilation
- Gastrostomie d’alimentation

4.1.3 Indications

La prise en charge est pluridisciplinaire dans un cadre de concertation.

Le traitement du cancer nasopharyngé n’est envisageable que lorsque l’état


général du patient le permet.

- UNCT :

Les tumeurs T1 à T2/N0 seront traitées par radiothérapie seulement, étant donné
les bons résultats thérapeutiques en termes de survie globale et sans maladie.

Les tumeurs T3 à T4/N0 ou N1, N2 ou N3 quel que soit le T : radio-


chimiothérapie concomitante.

Carcinome métastatiqued’emblée : 3 à 6 cyles de chimiothérapie.

Ce traitement peut être suivi d’un évidement ganglionnaire en cas de non


stérilisation ou de récidive ganglionnaire.

- Carcinome épidermoïde OMS type 1 ou 2 :

Chimio-radiothérapie concomitante qui peut être précédée d’un évidement


ganglionnaire en cas d’adénopathie supérieure à 3 cm (N2 ou N3).

- Lymphomes :

Chimiothérapie après un bilan d’extension complet.

- Chez l’enfant : on a facilement recours à une chimiothérapie pour diminuer


les doses d’irradiation délivrée sur le crâne.

4.1.4 Surveillance

- Clinique : Signes fonctionnels, Signes physiques


16
- Para clinique : Dosage des marqueurs de l´EBV (anticorps anti EBV) et des
marqueurs (T3, T4, Ig G, Ig A),cavoscopie, endoscopie, IRM, TDM

4.1.5Pronostic

Le pronostic est sombre, la survie globale à 5 ans étant de 35%. Cependant, il est
fonction de l’extension à la base du crâne qui aggrave le pronostic.

Ce cancer présente un taux élevé de métastases ganglionnaires, et surtout aux os,


viscérales (poumon foie) source principale d´échec thérapeutique, malgré une
radiosensibilité marquée permettant d'obtenir un taux de contrôle locorégional
de la maladie relativement élevé.

4-2 Traitement préventif

Il repose sur :

- La lutte contre les facteurs favorisants

- Intérêt du dépistage : dosage des Ac anti EBV, rhinoscopie postérieure,


nasofibroscopie, cavoscopie.

CONCLUSION

Le cancer du cavum est caractérisé par son originalité géographique dans sa


forme UCNT, son rapport important avec le virus Epstein Barr. Il est de
diagnostic tardif du fait du confinement du nasopharynx.

Le retard à la consultation amène à traiter les cancers à un stade très avancé. Un


diagnostic précoce améliore la survie. C´est un cancer radiosensible. Le
pronostic dépend du type histologique, de l’âge, de l’extension à la base du
crâne, et de la présence de métastase. Cependant ilreste le plus souvent mauvais.

Références bibliographiques

- Eléments d’ORL, E Poncet, J. Trotoux, R. Peynegre


- Cancer du nasopharynx, H Boussen. A Gamoudi, EMC 2011
- Le livre de l’interne ORL : cancers du nasopharynx ; Pierre Bonfils, Olivier
Laccourreye et Vincent Couloigner
-ORL et chirurgie cervico-faciale : cancers du nasopharynx de S. Albert et H.
Bozec.

17

Vous aimerez peut-être aussi