dimanche 21 août 2011

Désillusion

Depuis combien de temps les zinnias fleurissent-ils nos jardins, avec des hauts et des bas, dans la dévotion des jardiniers ? Ils m'accompagnent depuis le jardin de ma mère, "mon" premier jardin, puisque j'y ai appris l'amour des fleurs simples ... et du zinnia !
J'en ai fait fleurir dans tous les jardins que j'ai tenus, des doubles, des simples, des géants, des nains,  mais ... depuis plusieurs années, le zinnia me boude ! En 2011 pourtant, j'ai craqué devant les grosses têtes mauves, aux pétales bien serrés, illustrant le sachet de semences.


J'ai porté un soin particulier au semis sous serre, au repiquage dans des petits pots, et je me réjouissais de mes futures floraisons, fière du résultat certain : les plantules étaient saines, robustes, pleines de promesse.

Et voilà :

La fleur est simple, rose, sur une tige de 40 cm, sans l'opulence attendue. Oh ! Elle n'est pas vilaine, mais ... ce n'est pas vraiment ce que j'attendais, ni ce que l'on me promettait !
La scène imaginée associait les Rudbeckias Marmelade échevelés avec les grosses têtes mauves des zinnias à fleur de dahlia :


Cherchez l'erreur ! Je ne suis pas sûr de m'obstiner et de resemer des zinnias ...

mercredi 17 août 2011

Plan du jardin

Dès le départ du jardin, ou presque, j'ai fait un plan du jardin, des arbres que j'y avais trouvés à mon arrivée et de mes plantations ... histoire de ne rien abîmer dans mon ardeur de jardinière. Je l'ai affiné d'année en année, de transformation en transformation avec l'appui de mon aide "Informatique et Gros Travaux" !
Ce plan m'a beaucoup servi, puisque fait à l'échelle, même si en regardant le travail effectué, je ne le referai pas de la même manière. Mais on ne remonte pas le temps et je vais de l'avant sans remords ni regrets ....
J'ai mis ce plan en ligne en  juin 2009, pour les membres de Jardipedia, sous mon pseudo jardipédien de Acer... Le jardin a un peu changé, surtout en 3, contre le garage du voisin, mais les grandes lignes sont les mêmes.


Vous trouvez sous http://fotoservices.bluewin.ch/fotopage/acer/ les photos correspondant aux différentes plate-bandes selon leur numéro.
Bonne visite !

lundi 15 août 2011

Lys

Longtemps, je les ai boudés, les lys ! Mes premiers échecs m'en avaient un peu dégoûtée, et j'étais partie de l'idée que ma terre était trop lourde, et que même les apports de sable n'avaient pas servi ... J'avais abandonné ... Il faut dire que le prix des bulbes était suffisamment dissuasif !
Au hasard d'une vente de fin de saison, en octobre,  j'ai acquis quelques bulbes de lys "orientaux" qui n'étaient pas en si mauvais état et je les ai plantés un peu à la va comme je te pousse, sans sable, assez profond pour qu'ils ne gèlent pas. Et voilà que ces faux capricieux ont bien supporté d'être un peu bousculés et qu'ils ont fleuri, abondamment. Depuis, je répète le processus chaque année et les anciens bulbes refleurissent, eux aussi !
Avant que leur saison ne se termine sous les assauts de la pluie, voici quelques photos de cette année
En place depuis trois ans, c'est le premier à s'ouvrir, la première photo date du 23 juin ... il a supporté la grosse chaleur, comme la pluie et les orages et il a fleuri sans discontinuer ...



Appelé le Géant rose, parce qu'il n'a pas de nom officiel, à part l'adjectif  "oriental",  celui-là grimpe à l'assaut du lilas et mesure deux mètres au moins, année après année




Ce lys jaune, acheté pour "crème", a été déplacé à plusieurs reprises, au gré de mes nettoyages. Il fleurit d'un jaune qui ne me plaît pas vraiment ... mais il reste au jardin de Gine parce qu'elle admire sa détermination à fleurir, advienne que pourra, depuis plusieurs années dans des endroits inattendus ...

Les nouveaux, achetés en mélange en septembre 2010, ont des couleurs plus assorties à mon jardin

Comment ne pas admirer la chair du lys ?


Ce dernier, blanc immaculé, a été associé à la carotte sauvage que j'aime bien "cultiver" pour la légèreté de ses ombelles qui agrémentent mes bouquets et allège la truculence des grosses fleurs. Ce lys blanc en a profité pour s'y vautrer, non sans grâce !

Ne me suis-je pas plainte ici des fleurs sans parfum ? Et bien, me voilà servie ! Tellement servie, que j'hésite à en faire des bouquets, les effluves des lys semblant incommoder tout le monde sauf moi : j'aime cette odeur, un peu amère, collante à l'arrière gorge comme un vin noir, avec une note de jasmin lourde ...

mardi 9 août 2011

Tropicales

Il pleut, il fait froid... le jardin courbe la tête sous les orages... la jardinière renâcle à sortir dans le vent... Mais les exotiques de la maison n'en ont cure : elles rattrapent leur hiver passé à l'intérieur et un peu d'air frais les stimule ! Je garde ces quelques hibiscus et bougainvillées depuis plusieurs années, en les maudissant l'hiver, parce que je n'ai pas de lieu approprié pour les garder (12°C seraient l'idéal), parce que dans ces conditions, elles sont sensibles au puceron laineux, parce qu'elles prennent trop de place, mais chaque automne, je craque : je ne peux pas les laisser geler, elles ont été tellement belles l'été durant !


Le bougainvillée est rabattu sévèrement deux fois par année, et à chaque fois que cette liane fait mine de grandir et d'empêcher tout déplacement. Pour le dédommager de ces interventions agressives, je le nourris à l'or brun lors de son rempotage, tous les deux ans, et j'ajoute de l'engrais lors du surfaçage l'année suivante.


Pour les hibiscus, je les taille moins souvent ... ils sont moins coriaces et accusent fortement les attaques du ciseau ou du puceron. Mais enfin, eux non plus n'ont pas le droit de grandir ...



Je les sors à mi-mai, après les dernières gelées, je les tiens au nord de la maison pendant une ou deux semaines, histoire de leur permettre de s'acclimater à la lumière. Le soleil ne les touche que dans l'après-midi et cela leur laisse le temps de forcir la peau de leur feuille. Je les rempote à ce moment là. Immédiatement, les boutons se forment et je peux ensuite les transférer plein soleil, contre le mur de la maison. A moins qu'il ne pleuve ...


J'adore ces grandes fleurs, comme des voiles de soie plissée, si doux ... Pas un jour, je n'oublie de sentir sous mes doigts la fragilité et ces corolles ...


Je les garde, en souvenir de mes jardins sous d'autres tropiques, où les bougainvillées grimpaient à la cime des maisons et des arbres, et où les hibiscus formaient des haies serrées. C'est ma nostalgie ...

vendredi 5 août 2011

L'année de l'Acanthe

La première fois que je l'ai rencontrée,c'était dans la cour arrière d'un immeuble moderne, à Lisbonne. Je n'en revenais pas de l'opulence de son feuillage, de la hauteur de ses hampes, dans un endroit pas spécialement soigné, et assez ombragé. C'était l'Acanthus mollis dont la feuille très large a été  utilisée en décoration de l'Antiquité à nos jours. Moi, ce qui m'avait frappée c'était la couleur délicate et mauve de ses bractées.


Bien des années plus tard, visitant le jardin nouvellement acquis par des amis dans une région aux hivers plus cléments, je découvrais l'Acanthus spinosus, aux bractées blanches, bien protégées par des épines - plus ou moins acérées.



Je repartais de chez eux avec quelques pousses que j'ai repiquées à la va-vite dans un endroit libre, sous le jeune chêne - ce qui n'était pas vraiment approprié, je le reconnais - mais je craignais d'être envahie par cette plante présentée comme indélogeable par mes amis, tout en me demandant si elle était capable de s'adapter à l'hiver des Préalpes !

Quelques feuilles fluettes, même pas piquantes, me signalaient leur présence, et je n'attendais plus aucune floraison après tant d'étés sans croissance... MAIS, grâce à notre printemps si chaud, cette année, l'Acanthe s'est développée et a fleuri !


Depuis un bon mois, je la regarde évoluer et pas un jour ne passe sans que je l'admire ! Et avouez que sur le tronc du chêne - qui a lui aussi bien forci depuis tout ce temps - MON Acanthe a fière allure ...