DEMIM Soraya

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ECOLE NATIONALE POLYTECHNIQUE

Département du génie de l’environnement


Laboratoire des Biotechnologies Environnementales et Génie des Procédés
(BIOGEP)

MEMOIRE DE MAGISTER

En Génie de l’Environnement
Option : Biotechnologie

Présenté par :
Melle Soraya DEMIM

THEME

Traitement de l’ultrafiltrat de margine par combinaison de


l’électrocoagulation et de la boue activée

Président du jury : Mr N. MAMERI Pr. E. N. P.


Directeurs de mémoire : Mme N. ABDI MC. E. N. P.
Mr M.S. BENHABILES CC. U. M. M. T. O.

Examinateurs : Mr H.LOUNICI MC. E. N. P. / U.M.M.T.O.


Mr R.BOUARAB MC. E. N. P.
Mr R.MOUSSAOUI MC. U. M. M. T. O.

Année Universitaire 2006 – 2007


SOMMAIRE :
Avant propos ……………………………………………………………………….. I
Liste des abréviations ……………………………………………………………… III
Listes des tableaux ………………………………………………………………… IV
Liste des figures ……………………………………………………………………. V
Introduction ………………………………………………………………………… 1
Etude bibliographique
CHAPITRE I : L’oléiculture et la production d’huile d’olive ……………………... 3
I.1. Introduction ……………………………………………………………………. 3
I.2. L’industrie oléicole en Algérie ………………………………………………… 3
I.2.1. Production d’huile d’olive …………………………………………………… 4
I.3. Description générale du procédé d’extraction d’huile d’olive …………………. 6
I.4. Analyses des fractions issues de l’extraction d’huile d’olive …………………. 7

CHAPITRE II : Les Margines ……………………………………………………. 9


II.1. Définition …………………………………………………………………….. 9
II.2. Composition chimique ………………………………………………………. 9
II.3. Caractéristiques des margines ……………………………………………….. 11
II.4. Production …………………………………………………………………… 11
II.5. Impact des margines sur l’environnement ………………………………….. 12
II.5.1 Impact sur les réseaux d’assainissement …………………………………… 12
II.5.2 Impact sur les eaux de surface ………………………………………………. 13
II.5.3 Impact sur les sols …………………………………………………………… 13
II.6. Valorisation des margines ……………………………………………………. 14
II.6.1. En biotechnologie …………………………………………………………… 14
II.6.1.1. Production d’exoenzyme ………………………………………………….. 14
II.6.1.2 Production de biopolymères ……………………………………………….. 14
II.6.2. En fertigation ……………………………………………………………….. 15
II.7. Traitement des margines ……………………………………………………… 15
II.7.1. Traitement physico-chimique ……………………………………………….. 16
II.7.1.1 Procédés non dégradatifs …………………………………………………. 16
II.7.1.1.1 Procédé d’adsorption sur charbon actif ………………………………… 16
II.7.1.1.2. Procédé membranaire : Ultrafiltration …………………………………... 16
II.7.1.1.3. Coagulation- Floculation ………………………………………………... 17
II.7.1.2. Procédés dégradatifs ……………………………………………………… 17
II.7.1.2.1 Procédé basé sur l’utilisation du peroxyde d’hydrogène ………………… 17
II.7.1.2.2. Procédé basé sur la photocatalyse hétérogène ………………………….. 18
II.7. 1.2.3. Procédé d’électrocoagulation ………………………………………….. 19
II.7.2. Traitement biologique ………………………………………………………. 19
II.7.2.1. Traitement anaérobie ……………………………………………………… 20
II.7.2.2. Traitement aérobie ………………………………………………………… 21

CHAPITRE III : Electrocoagulation ……………………………………………… 24


III. 1. Définition ……………………………………………………………………. 24
III.2. Principe ……………………………………………………………………… 24
III.3. Domaine d’application ………………………………………………………… 26
III.4. Technologie d’électrocoagulation …………………………………………….. 26
III.5 Mécanisme d’électrocoagulation vis-à-vis de la matière organique ……………. 29
III.5.1 Phénomène chimique ………………………………………………………… 29
III.5.2. Processus électrolytique …………………………………………………….. 30
III.5.2.1. Oxydation directe ………………………………………………………… 30
III.5.2.2 Oxydation indirecte ………………………………………………………… 31
III.6. Paramètres influençant le procédé d’électrocoagulation ……………………… 31
III.6.1. La nature des électrodes ……………………………………………………. 31
III.6.2. La surface active …………………………………………………………… 32
III.6.3. La température du milieu ……………………………………………………. 32
III.6.4. La densité du courant ……………………………………………………….. 32
III.7. Principales lois régissant l’électrocoagulation ………………………………… 33
III.8. Avantages et inconvénients de l’électrocoagulation ………………………….. 34
III.8.1. Les avantages de l’électrocoagulation ………………………………………. 34
III.8.2. Les inconvénients de l’électrocoagulation ………………………………… 35

Etude expérimentale
CHAPITRTE IV : Matériel & méthodes…………………………………………… 36
IV.1. Matière première …………………………………………………………….. 36
IV.2. Analyse physico-chimiques …………………………………………………. 36
IV. 2.1. Mesure du pH et de la conductivité ……………………………………… 36
IV. 2.2 Détermination de la demande chimique en oxygène (DCO) …………….… 36
IV. 2.3. Dosage de l’azote par la méthode Kjeldahl ……………………………….. 37
IV. 2.4. Dosages des phosphates …………………………………………………. 37
IV. 2.5. Dosage des polyphénols totaux …………………………………………. 37
IV. 2.6. Dosage des MES …………………………………………………………. 38
IV. 3. Traitement des margines …………………………………………………….. 38
IV. 3. 1. Traitement par ultrafiltration …………………………………………….. 38
IV.3.1.1. Description du pilote …………………………………………………….. 38
IV.3.1.2. Description de la membrane …………………………………………….. 40
IV.3.1.3. Mode de fonctionnement ………………………………………………… 41
IV. 2. 2. Traitement par électrocoagulation ……………………………………….. 41
IV. 2. 2.1. Description du pilote d’électrocoagulation ……………………………. 42
IV. 2. 2.2. Mode de fonctionnement ………………………………………………. 43
IV.2.3. Traitement biologique par boues activée …………………………...……… 43

CHAPITRE V : Résultat et discussion ……………………………………………. 44


V.1. Caractérisation des margines ………………………………………………… 44
V. 2. Traitement des margines par ultrafiltration ………………………………….. 47
V.2.1 Etat de la membrane ………………………………………………………… 48
V. 3. Traitement du perméat par électrocoagulation ………………………………. 50
V.3. 1. Choix de l’électrode ………………………………………………………. 50
V.3.2. Effet du pH ………………………………………………………………… 53
V.3.3. Influence de la salinité ……………………………………………………… 57
V. 3.4. Influence de l’intensité de courant …………………………………………. 61
V 3.5. Influence de la surface spécifique …………………………………………. 64
V.4. Traitement biologique de la solution d’électrocoagulation……… …………… 68
V.4.1. Influence de la composition du milieu sur la biodégradation ………………. 70
V.4.1.1. Influence d’une source additionnelle de carbone ……………………….. 70
V.4.1.2. Influence d’une source additionnelle en Azote et en phosphore ……….. 73

Conclusion …………………………………………………………………………. 77
Références bibliographiques ……………………………………………………… 79
Annexes ……………………………………………………………………………. 88
AVANT-PROPOS

Je tiens à remercier, pour leur accueil, Monsieur Hakim LOUNICI,


Directeur du Laboratoire de biotechnologie et génie des procédé BIOGEP Ecole
Nationale Polytechnique d’Alger, et Monsieur Nabil MAMERI, Professeur au
Laboratoire de biotechnologie et génie des procédé BIOGEP Ecole National
Polytechnique d’Alger.
Ce travail a été réalisé sous la direction de Madame Nadia ABDI, Maître
de conférence, à l’Ecole Nationale Polytechnique d’Alger et Monsieur Mohamed
Saleh BENHABILES, Chargé de cours à l’Université Mouloud Mammeri de
Tizi Ouzou. Je tiens à leur exprimer toute ma gratitude pour l’intérêt et la
confiance qu’ils m’ont témoigné.
J’exprime ma profonde reconnaissance à Monsieur Nabil MAMERI,
Professeur à l’Ecole Nationale Polytechnique d’Alger, tout d’abord pour
l’honneur qu’il me fait de présider le jury, et ensuite pour les conseils qu’il
m’avait prodigué.
J’assure ma profonde gratitude à Monsieur Hakim LOUNICI, Maître de
conférence à l’Ecole Nationale Polytechnique d’Alger et à l’Université Mouloud
Mammeri de Tizi Ouzou,à Monsieur Rabah BOUARAB, Maître de conférence à
l’Ecole Nationale Polytechnique d’Alger et à Monsieur Ramdane
MOUSSAOUI, Maître de conférence à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi
Ouzou, pour m’avoir fait l’honneur d’examiner ce travail.

I
Mes remerciements vont également :

Au personnel de l’ADE, de l’INRA, de l’ANRH, de l’INA.


A Madame Lydia Adour de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi
Ouzou.
A Madame Rabéa GACEB de l’Université des Sciences et des
Technologies Houari Boumediene.
A Madame AIT KACI de l’Université de Boumerdes (U.M.B.B).
A Monsieur AHMED ZAID de l’ Ecole Nationale Polytechnique
d’Alger.
A Monsieur Nadjib DROUICHE du Centre de Haut Commissariat de
Recherche d’Alger.

Je tiens à remercier Wassila et Rachida et toutes les personnes qui m’ont


apporté une aide efficace tout au long de ces années.

Mes remerciements sont adressés plus particulièrement à mes parents, mon


frère et mon oncle qui ont su me soutenir, m’encourager, m’aider et me supporter
tout au long de ces longues années d’étude.

Finalement, je remercie tous ceux ou celles qui ont agi dans l’ombre et
participé discrètement à l’accomplissement de ce mémoire.

Ma pensée, pieuse, va également à Madame Djamila BELHOUCINE-


MAMERI.

A la mémoire de mes grands parents Hacène Demim, Mohamed Said Ait-


Hammou et Fetha Ould-Hammou.

II
LISTE DES ABREVIATIONS :

t …………….. Tonne
Ha …………... Hectare
Q ……………. Quintaux
Hl …………… Hectolitre
Kg ………….. Kilogramme
Tm ………….. Tonne métrique
g ……………. Gramme
l ……………. Litre
m3 ………….. Mètre cube
COT ………… Carbone organique total
A ……………. Ampère
Ne …………... Nombres d’électrodes
Di …………… Distance interélectrode
T ……………. Température
I …………….. Intensité
mS ………….. Milli Siemens
KHP ………… Phtalate de potassium
VP1………….. Vanne d’alimentation
VP2 …………. Vanne de vidange de la cuve
PA …………... Pompe d’alimentation
VM2 ………... Vanne de purge de la pompe d’alimentation
PT1-PT2 ……. Capteur de pression d’entrée et de sortie module
PC ………….. Pompe de circulation
VM3 ………... Vanne de purge de la pompe de circulation
VM6 ………... Vanne de purge d’air de la boucle
M …………… Module porte membrane
VP3 …………. Vanne d’ouverture de boucle
FIT …………. Débitmètre électromagnétique de boucle
TT1 ………… Sonde de température Pt 100 DIN
TI1 ………….. Indicateur numérique de température
Ech …………. Echangeur de chaleur
EV3 ………… Electrovanne
VM4 ………... Vanne de réglage de pression
VM7 ………... Vanne de vidange perméat
EV2 ………… Electrovanne

III
LISTE DES TABLEAUX :

Tableau 1 : Estimation de la production d’huile d’olive par pays en 2005/2006 ……… 3


Tableau 2 : Différentes données de surface, de production et de rendement d’huile
d’olive entre 2000 -2006 ………………………………………………………………. 4
Tableau 3 : Le nombre d’huilerie dans trois willayas ………………………………... 5
Tableau 4 : Les principaux composés constituants la margine ………………………… 10
Tableau 5 : volume généré de margine lors de la production d’huile d’olive …………. 12
Tableau 6 : Caractéristique du pilote de laboratoire Microlab 130Sde la firme Gamma
filtration ………………………………………………………………………………… 40
®
Tableau 7 : Caractéristique de la membrane CERAVER ……………………………... 41
Tableau 8 : Caractéristiques physico-chimiques des margines ……………………….. 45
Tableau 9 : Valeur limite de rejet d’effluent industriel ………………………………… 46
Tableau 10 : Caractéristiques physico-chimiques de perméat de margine ……………. 47
Tableau 11 : Caractéristiques physico-chimiques de la solution d’électrocoagulation... 68
Tableau 12 : Résultats obtenus pour les différents traitements…………………………. 77

IV
LISTE DES FIGURES :

Figure 1 : production d’huile d’olive entre 2000 et 2006………………………………. 5


Figure 2 : Schéma général de fabrication d’huile d’olive ……………………………. 6
Figure 3 : Schéma des mécanismes réactionnels dans un réacteur d’électrocoagulation ... 24
Figure 4 : Réacteur d’électrocoagulation avec des électrodes monopolaires connectées
en série ………………………………………………………………………………….. 27
Figure 5 : Réacteur d’électrocoagulation avec des électrodes monopolaires connectées
en parallèle ………………………………………………………………………………. 28
Figure 6 : Réacteur d’électrocoagulation avec des électrodes bipolaires connectées en
parallèle …………………………………………………………………………………. 29
Figure 7 : Unité de microfiltration Microlab 130 S …………………………………... 39
Figure 8 : Réacteur pilote d’électrocoagulation ………………………………………. 42
Figure 9 : Evolution du flux d’ultrafiltration en fonction de la pression ……………... 48
Figure 10 : Evolution de la DCO en fonction du temps ………………………………... 50
Figure 11 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps …….. 51
Figure 12 : Evolution de la DCO en fonction du temps ……………………………….. 53
Figure 13 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction du pH ………………….. 54
Figure 14 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps……... 55
Figure 15 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction du pH ……………. 56
Figure 16 : Evolution du pH final en fonction du pH initial …………………………… 56
Figure 17 : Evolution de la DCO en fonction du temps ……………………………….. 58
Figure 18 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction de la concentration en
NaCl ……………………………………………………………………………………. 59
Figure 19 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps…….. 59
Figure 20 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction de la concentration
en NaCl ………………………………………………………………………………… 60
Figure 21 : Evolution de la DCO en fonction du temps ................................................... 61
Figure 22 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction de la densité de courant .. 62
Figure 23 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps……... 63
Figure 24 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction de la densité de
courant ………………………………………………………………………………….. 64

V
Figure 25 : Evolution de la DCO en fonction du temps ……………………………….. 65
Figure 26 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction du nombre de plaque …... 66
Figure 27 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps …….. 66
Figure 28 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction de nombre de
plaque …………………………………………………………………………………... 67
Figure 29 : Evolution de la concentration des polyphénols et de la DCO en fonction du
temps …………………………………………………………………………………… 69
Figure 30 : Evolution de la DCO en fonction du temps ………………………………. 70
Figure 31 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction de la concentration en
glucose …………………………………………………………………………………. 71
Figure 32 : Evolution des polyphénols en fonction du temps …………………………. 72
Figure 33 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction de la concentration
en glucose ………………………………………………………................................... 73
Figure 34 : Evolution de la DCO en fonction du temps ………………………………. 74
Figure 35 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction de la concentration en
glucose ………………………………………………………………………………… 74
Figure 36 : Evolution des polyphénols en fonction du temps ………………………… 75
Figure 37 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction de la concentration
en glucose ……………………………………………………………………………… 75

VI
INTRODUCTION
Introduction

Introduction :

L’oléiculture représente une des plus anciennes activités arboricoles dans le bassin
Méditerranéen. Pour ces pays, la production d’huile d’olive est une fortune économique
transmise sur plusieurs générations. Toutefois, cette production présente l’inconvénient de
générer d’énormes quantités d’effluent liquide communément appelé : Margines.

Ces effluents sont caractérisés par une couleur brune à brun-noirâtre, un pH acide et
une composition complexe en matière organique (sucres, protéines, polyphénols,…..) et en
sels minéraux. Ces propriétés attribuent un caractère polluant aux margines, leurs rejet dans
les cours d’eau (rivière, lac, oued), ou dans les réseaux d’égout municipaux ou l’épandage sur
des sols, sans traitement préalable n’est pas sans risque (destruction de la faune et de la flore
aquatiques, inhibition de la germination et du développement des jeunes plantes, inhibition de
certains microorganismes ….). Les effets négatifs observés par le rejet des margines sont
attribués principalement aux polyphénols.

Cependant, le volume de ces effluents est en progression continuelle, car avec la


promotion des vertus bénéfiques de l’huile d’olive pour la santé humaine, sa demande ne
cesse d’augmenter d’où une production qui croît constamment et qui s’étend au-delà de la
Méditerranée. On estime le volume de margine produit par le système presse (traditionnel) à
0,5 – 0,6 m3 par tonne d’olives triturées, tandis que le système tri-phasique (moderne) produit
1,3 – 1,4 m3 par tonne d’olives triturées (Paixao et al.,1999).

Vus ces volumes excessifs de margines produits et rejetés dans la nature, le traitement
s’avère indispensable afin de réduire l’impact environnemental.

Plusieurs méthodes de traitement (physique, chimique, biologique) ont été étudiées à


l’échelle laboratoire et semi-pilote. Ces méthodes semblent intéressantes mais limitées. Les
difficultés majeures rencontrées par ces traitements sont la coloration importante, la forte
charge organique et la forte teneur en polyphénols.

1
Introduction

Ainsi, notre travail porte sur l’étude d’un traitement de margines très chargées par une
combinaison de trois procédés : l’ultrafiltration, l’électrocoagulation et la digestion aérobie
par boues activées, dont le but est de réduire au maximum les effets négatifs de ces effluents
(Abattre la DCO et réduire la concentration en polyphénols). Ce processus suit le schéma
suivant :

¾ Dans un premier temps, la margine est traitée par ultrafiltration à travers une
membrane minérale.
¾ Suite à cela, le perméat est récupéré puis traité par électrocoagulation. Une
optimisation des paramètres expérimentaux (type d’électrode, pH, salinité,
densité de courant, nombre d’électrode) sera réalisée.
¾ En fin, la solution d’électrocoagulation est traitée par boues activées en
aérobiose.

2
ETUDE

BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I

OLEICULTURE ET PRODUCTION

D’HUILE D’OLIVE.
Etude bibliographique

CHAPITRE I : L’oléiculture et la production d’huile d’olive

I.1. Introduction :

La longue tradition de la culture de l’olivier associée à une constante innovation


technologique font que l’oléiculture et la production d’huile d’olive représentent le produit
qui caractérise le mieux le bassin méditerranéen. C’est en effet, dans cette zone que se situe
95 % du patrimoine oléicole mondial et 98 % de la production mondiale d’huile d’olive
(El Murr, 2005).

On estime la production mondiale d’huile d’olive en 2005/2006 à 2.584.500 tonnes


(Afidol, 2005), dont les principaux pays producteurs sont Espagne, Italie, Grèce, Turquie
(tableau 1).

Tableau 1 : Estimation de la production d’huile d’olive par pays en 2005/2006.


(Afidol, 2005)

Pays Production d’huile (t) Taux de production (%)


CE 1 947 500 75,35
Tunisie 200 000 7,74
Turquie 112 000 4,33
Syrie 100 000 3,87
Maroc 75 000 2,90
Algérie 47 500 1,84
Argentine 25 000 0,97
Jordanie 20 000 0,77
Autres 57 500 2,22

I.2. L’industrie oléicole en Algérie :

Le verger oléicole Algérien est constitué d’une oliveraie dite moderne concentrée dans
les plaines de l’Ouest, spécialisée dans l’olive de table ; et d’une oliveraie traditionnelle qui se
caractérise par la prédominance d’un relief accidenté et représente 85 % du verger national et

3
Etude bibliographique

spécialisée dans la production d’huile d’olive (Ilbert, 2005).Cette culture oléicole se rencontre
principalement dans trois régions (Ilbert, 2005) :

Š Le centre : 90 % du verger est détenu par les wilayas de Béjaïa, Tizi-Ouzou,


Bouira.
Š L’Est : 40 % du verger est implanté au niveau des wilayas de Guelma, Jijel,
Skikda.
Š L’Ouest : 89 % du verger se trouve dans les wilaya de Mascara, Sidi Bel Abbés,
Relizane, Tlemcen.

Les données de surface et de production d’olive sont représentées dans le tableau 2.

Tableau 2 : Différentes données de surface et production d’olive entre 2000 - 2006


(Ministère de l’agriculture et du développement rural Algérien, 2007)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Surface (Ha) 168.080 177.220 190.550 209.730 226.337 239.352 263.352

Production totale
2.171.120 2.003.390 1.919.260 1.676.270 4.688.000 3.164.890 2.647.333
d’olives (Q)

Production d’olives à
1.824.390 1.667.930 1.441.570 1.041.530 4.100.020 2.307.855 1.962.580
huile (Q)

Production d’olives
364.730 335.460 477.690 634.740 587.980 857.035 684.750
de tables (Q)

Nous constatons que la production nationale montre une variation inter-annuelle assez
importante, fortement liée aux conditions climatiques et à l’effet saisonnier de l’olivier.

I.2.1. La production d’huile d’olive :

Selon les données statiques du ministère de l’agriculture et du développement rural


Algérien, la production d’huile d’olive connaît des fluctuations d’année en année. La figure 1

4
Etude bibliographique

donne un aperçu sur la production d’huile d’olive entre 2000 et 2006.

800000

production d'huile d'olive (hl)


600000

400000

200000

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
année

Figure 1 : Production d’huile d’olive entre 2000 et 2006.


(Ministère de l’agriculture et du développement rural Algérien, 2007)

L’année 2004 enregistre le meilleur taux de production d’huile d’olive (18,5 hl/t
d’olive triturée) avec un volume d’huile de 757.070 hl, ceci est lié à la quantité importante
produite en olive.

Le nombre d’huilerie est estimé à 1705 huileries dont 85 % sont des huileries
traditionnelles et 10 % des huileries modernes (Ilbert, 2005). A titre d’exemple, le tableau 3
donne un aperçu sur le nombre d’huilerie dans trois willayas : Béjaïa, Bouira, Mascara.

Tableau 3 : Le nombre d’huilerie dans trois willayas (Ilbert, 2005)

Willaya
Béjaia Bouira Mascara
Type d’huileries
Traditionnelle 180 96 0

Semi automatique 170 39 04

Moderne à chaîne continue 70 28 0

Le volume traité par chaque type d’huilerie est de :


Š 5 Q/ jour pour les huileries traditionnelles.
Š 20- 25 Q / jour pour les huileries semi-automatiques
Š 50- 60 Q / jour pour les huileries modernes à chaînes continues.

5
Etude bibliographique

I.3. Description générale du procédé d’extraction d’huile d’olive :

L’extraction d’huile d’olive peut être réalisée par l’un des trois procédés suivants :
a. Système discontinu d’extraction par presse.
b. Système continu d’extraction avec centrifugation à 3 phases.
c. Système continu d’extraction avec centrifugation à 2 phases.

Le schéma général de ces procédés est décrit dans la figure 2.

Effeuillage- Lavage Effeuillage- Lavage Effeuillage- Lavage

Broyage Broyage Broyage

Escourtinage Malaxage Pétrissage

Pressage Centrifugation Centrifugation

grignon moût grignon moût huile grignon humide

Séparation par
Séparation par centrifugation
décantation

huile margine
huile margine

(a) (b) (c)

Figure 2 : Schéma général de fabrication d’huile d’olive.


(Ministère de l’agriculture et du développement rural et des pèches
maritimes Marocain, 2006).
(a) Système discontinu d’extraction par presse.
(b) Système continu d’extraction avec centrifugation à 3 phases
(c) Système continu d’extraction avec centrifugation à 2 phases

6
Etude bibliographique

I.4. Analyses des fractions issues de l’extraction d’huile d’olive :

La trituration des olives dégage 3 composants essentiels : jus huileux, déchet solide
(grignon) et déchet liquide (margine).
On estime en moyenne que le traitement de 100 Kg d’olive produit environ 20 Kg
d’huile, et selon les cas et en fonction des systèmes d’extractions, produit également
(Ministère de l’environnement Espagnol, 2000) :

Š 40 Kg de grignon (taux d’humidité ≈ 35 %) et plus de 40 Kg d’eau résiduaire, si


l’on utilise le système traditionnel.
Š 55 Kg de grignon (taux d’humidité ≈ 50 %) et plus de 100 Kg d’eau résiduaire, si
l’on utilise le système continu à 3 phases.
Š 70 Kg de grignon (taux d’humidité plus de 60 %) et plus de 10 Kg d’eau
résiduaire, si l’on utilise le système continu à 2 phases.

a. L’huile d’olive :

L’huile d’olive est définie comme le produit obtenu de l’olive par des moyens
physiques et dans des conditions thermiques n’entraînant pas d’altération, sans autres
traitements que le lavage, la décantation, la centrifugation et le filtrage (Conseil oléicole
international, 2003).

Cette huile est riche en micronutriments bénéfiques pour la santé et c'est grâce à ces
micronutriments que celle-ci est connue pour son rôle préventif des maladies
cardiovasculaires et du cancer. Elle est tout à la fois un médicament, un cosmétique et un
aliment (EL MURR, 2005).

b. Déchet solide :

Selon le procédé d’extraction, nous distinguons deux types de grignon, le grignon sec
et le grignon humide.
b. 1. Le grignon sec :
Le grignon est constitué de la pulpe, du noyau et du tégument de l’olive. Son taux
d’humidité oscille entre 25 et 40 % et sa teneur en acides gras est d’environ 3 - 7 %. Cette
composition varie selon le procédé d’extraction employé (Ministère de l’environnement
Espagnol, 2000).

7
Etude bibliographique

Souvent, le grignon est destiné à une seconde extraction pour extraire l’huile
résiduelle, connue sous le nom " huile de grignon" (Ministère de l’environnement Espagnol,
2000).
Il peut être également utilisé dans l’alimentation du bétail (ruminants) ou comme
combustible solide (Nefzaoui, 1983).

b. 2. Le grignon humide :

C’est un résidu de consistance pâteuse dont le taux d’humidité supérieure à 60 %, est


généré par le système d’extraction à deux phases. Il s’agit d’un mélange de grignon et de
margine. Le grignon humide peut être séché et utilisé dans l’industrie de deuxième extraction.
Il peut servir à produire du compost (Ministère de l’environnement Espagnol, 2000).

c. Déchet liquide (margine) :

Les margines sont des résidus liquides qui présentent un pouvoir polluant élevé
(Ramos-Cormenzana et al., 1996) ; et doivent faire l’objet d’un traitement spécifique pour
éviter les impacts négatifs sur l’environnement. (Cette partie sera développée dans le chapitre
II).

8
CHAPITRE II.

LES MARGINES
Etude bibliographique

CHAPITRE II : Les Margines

II.1. Définition :

Les margines sont des résidus liquides constituées des eaux de végétation de l’olive et
des eaux ajoutées aux différentes étapes de l’extraction d’huile d’olive (Lopez et al., 1996 ;
Casa et al., 2003), à savoir:

Š des eaux de lavage du fruit : Ils s’agit de l’eau utilisée dans les laveuses d’olive,
dont la consommation est très variable, pouvant se situer autour de 80 à 120
litres d’eau par Tm d’olive.
Š des eaux de rinçage des trémies de stockage.
Š des eaux de nettoyage de l’huile : Ils s’agit des eaux issues de la dernière
centrifugation de l’huile, opération au cours de laquelle on ajoute à l’huile une
portion d’eau chaude oscillant entre 15 à 50 % du volume de cet élément.

Différentes terminologies sont employées pour désigner cet effluent : eau de


végétation, olive mill wastewater, alpechin, margine, jamila (Ministère de l’environnement
Espagnol, 2000).

II.2. Composition chimique :

Les composés fondamentaux des margines sont : l’eau (83 - 92 %), les substances
minérales (1 - 2 %) et les substances organiques (4 - 16 %) (Tsioulpas et al., 2002) .

Les substances organiques contiennent principalement des sucres, des acides


organiques, des polyalcools, des pectines, des polyphénols et de l’huile résiduelle (Hamdi et
al.,1992 (b) ; Ettayabi et al.,2003) , quant à la fraction minérale, elle est composée
essentiellement d’azote, de phosphore, de magnésium, de calcium et de potassium (Parades et
al .,1999).

Le tableau 4 regroupe les différents composés retrouvés dans les margines selon Balis
et al. (1994).

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Etude bibliographique

Tableau 4 : Les principaux composés constituants la margine (Balis et al ., 1994)

Composés Concentration Constituants majeurs


Eau % 83.0 – 92.0

Matière grasse % 0.03 -1.0 Résidus d’huile

Composés azotés % 1.2- 2.4 Glutamine, Proline, Histidine, Glycine,


Arginine, etc.

Sucres % 2.0 -8.0 Raffinose, Mannose, Sucrose, Glucose,


Arabinose, Ramnose, etc.

Acides organiques % 0.5 – 1.5 Acide acétique, Acide citrique, Acide


fumarique, Acide glucérique, Acide
lactique, Acide malonique, Acide malique,
Acide oxalique, Acide tartarique, etc.
Polyalcools % 0.5 – 1.5 Glycérine

Pectines, Tannins % 0.4 – 1.5

Composés
phénoliques % 0.3 – 0.8 flavonoides (Apeginine, Luteoline,
Quercetine), Phenols ( caffeique,
cinnamique, 2,6-dihydroxybenzoique, p-
hydroxybenzoique, Syringique, 3.4.5-
trimethoxybenzoique, Vanillique,
Veratrique, Ferulique, p- coumarique,
Protocatechuique, hydroxytyrosol, tyrosol,
Pyrocatechine), Oleuropéine, etc.

Sels (à 600°C) % 0.4 – 1.5 K, P, Na, Ca, Mg, Fe, Mn, Zn, Cu, Cl, S.

La composition des margines est très variable, du fait qu’elle dépend d’une multitude
de facteurs : la variété d’olivier, le type de terre, le degré de maturation de l’olive, la période
de stockage du fruit et enfin la méthode d’extraction (Yesilada et al., 1999). Ce dernier
facteur conditionne d’avantage la composition des margines (Borja et al., 1998).

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Etude bibliographique

Alburquerque et al. (2004) constatent que la concentration des composés des margines
générées par le procédé continu à trois phases, sont presque toujours inférieures à celles du
système presse. Les margines issues du système tri-phasique sont plus diluées.

II.3. Caractéristiques des margines :

Les margines fraîchement produites ont une odeur qui rappelle celle de l’huile d’olive,
quand elles fermentent, l’odeur devient fétide (Cobelas et Cabrera, 1995). Elles sont
caractérisées par une couleur rouge foncé à noire (Zouari et al., 1996 ; Hamdi, 1996 ), cette
dernière est due aux polyphenols (Hamdi, 1996 ; Yesilada et al., 1999), surtout à ceux de haut
poids moléculaire (Assas et al., 2002 ) et aux dérivés de la lignine (D’Annibale et al., 2004
(a)). Selon Assas et al (2000), la coloration des margines devient de plus en plus foncée
durant le stockage. Ce phénomène est expliqué par l’auto-oxydation et la polymérisation des
tannins et des composés phénolés.

Ces effluents sont, également, caractérisés par leurs pH compris entre 4,5 et 5,5, leurs
fortes conductivités (8 à 22 dS.m-1) (Cobelas et Cabrera, 1995) et leurs haut pouvoir polluant.
Ce dernier est mesuré par la DCO et la DBO5, qui sont respectivement de 80 - 200 g/ l
(Fiorentino et al., 2003 ) et de 50 – 100 g/l (Isodoris et al., 2004 ). Selon, Fadil et al. (2003)
et Fiorentino et al. (2004) ces valeurs sont 200 à 400 fois plus élevées que ceux des rejets
municipaux. De plus, ces effluents sont très riches en composés phytotoxiques et anti-
bactériens qui sont les polyphénols (D’Annibale et al., 2004 (a)).

II.4. Production :

Ce type d’effluent est généré dans tous les pays producteurs d’huile d’olive.
Cependant les volumes générés diffèrent d’un pays à un autre en fonction de l’importance de
cette industrie dans les pays concernés (Ministère de l’environnement Espagnol, 2000)
(tableau 5) et du type de procédé utilisé. On estime le volume de margine produit par le
système traditionnel de presse à 0,5 – 0.6 m3/ tonnes d’olives triturées alors qu’avec le
système continu tri-phasique, la production est de 1,3 – 1,4 m3/ tonnes d’olives triturées
(Paixao et al., 1999).

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Etude bibliographique

Tableau 5 : volume généré de margine lors de la production d’huile d’olive.


(Ministère de l’environnement Espagnol, 2000)

Volume margine Tm/an


Système Système à 3 Système à 2
pressoir phases phases
Andalousie 85.938 357.618 97.587

Catalogne 2.821 11.739 3.494

Castille 7.254 30.186 8.985


Espagne

Estrémadure 4.733 19.706 5.865

Grèce 130.897 1.028.882 -

Nord 3.075 4.265 -

Centre 70.283 97.489 -


Italie

Sud 572.880 794.640 -

Tunisie 78.120 617.265 -

Turquie 34.875 274.125 -

II.5. Impact des margines sur l’environnement :

Le rejet des effluents d’huilerie dans les cours d’eau (rivière, lac, oued), ou dans les
réseaux d’égout municipaux ou l’épandage sur des sols, sans traitement préalable n’est pas
sans risque.

II.5.1 Impact sur les réseaux d’assainissements :

Le rejet des margines tel quel, porte un grand préjudice sur le réseau publique. En
effet, les margines ayant un fort degré d’acidité agressent les matériaux constituants les
canalisations. Aussi, la présence de matière en suspension (10 - 20 %) provoque des dépôts de
sédiments réduisant ainsi le débit des canalisations avec un risque de fermentation et de
formation de gaz dangereux (Rozzi et al., 1996). Par ailleurs, les stations d’épuration ne sont
pas équipées pour traiter des eaux usées chargées en margines à causes de leurs fortes teneurs
en matières en suspension et de leurs fortes teneurs en matières organiques, affectant

12
Etude bibliographique

considérablement l’efficacité de la phase oxydante du traitement (United Nation


Environnement Programme Mediterranean, 2002).

II.5.2 Impact sur les eaux de surface :

Le rejet des margines dans les cours d’eau provoque de sérieux dégâts écologiques.

La présence de résidus huileux dans les margines forme une couche à la surface de
l’eau empêchant sa correcte oxygénation et le passage de la lumière solaire, faisant obstacle
au développement normal de la faune et de la flore (ministère de l’environnement Espagnol,
2000).

De plus, les fortes teneurs en matières organiques et en sels (Fe, K, Zn, Mn) induisent
une diminution du taux d’oxygène dissous jusqu'à provoquer une anoxie, d’où mauvaise
odeur, développement des microorganismes nuisibles et par voie de conséquence mort de la
faune aquatique (Cobelas et Cabrera, 1995 ; Yesilada et al., 1999). Paixao et al. (1999)
confirment cette toxicité par des essais sur trois espèces aquatiques (algues, rotifères et
crustacés) et concluent à une toxicité létale élevée. Selon Fiorentino et al. (2003) cette toxicité
est attribuée aux polyphénols et à un degré plus important aux polyphenols de faibles poids
moléculaires (inférieur à 350 Da).

II.5.3 Impact sur les sols :

Lors de l’irrigation des terres par les margines, une couche visqueuse imperméable à
l’air se forme et provoque son asphyxie (United Nation Environnement Programme
Mediterranean, 2002). De même, qu’on observe une diminution de la qualité du sol par un
changement des caractéristiques physico-chimiques de ce dernier (Ramos-Cormenzana et al.,
1996 ; Zenjari et Nejmeddine, 2001). Selon Zenjari et Nejmeddine (2001) ces changements
sont dus à la forte conductivité des margines.

Cependant, le problème majeurs posé par l’irrigation des sols par les margines est la
destruction de la microflore bactérienne présente dans ce dernier, induisant un déséquilibre
écologiques (Ramos-Cormenzana et al., 1996 ; Borja et al ., 1995 ; Aggelis et al ., 2003).
Aussi, une inhibition de la germination et une inhibition du développement des jeunes pousses
ont été observées (Casa et al., 2003 ; Fadil et al., 2003 ; Isidoris et al., 2004). Selon ces
auteurs, ses effets antibactériens et phytotoxiques sont liés aux polyphénols.

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Etude bibliographique

Selon Benyahia et Zein (2003), les eaux souterraines peuvent être aussi contaminées
par les polyphénols et par les nitrates lors de l’épandage des margines sur les sols.

II.6. Valorisation des margines :

La richesse des margines, en éléments organiques et minéraux, suggèrent leurs


utilisation en biotechnologie à des fins industrielles (production d’enzymes d’intérêt,
production de biopolymères) mais aussi en fertirrigation.

II.6.1. En biotechnologie

II.6.1.1. Production d’exoenzyme

La production d’enzyme revêt un intérêt particulier en industrie, surtout lorsque celle-


ci peut être produite à de faible prix de revient. Trois types d’enzymes ont pu être produites à
partir de culture sur la margine : la lipase, la laccase et la peroxydase manganèse dépendante.

™ Les lipases :

Les lipases sont produites à partir de culture de souches lypolytiques sur des
margines ; plusieurs souches ont été utilisées, dont : Penicillium citrinum, Aspergillus niger,
Aspergillus oryzae, Geotricum candidum, Rhizopus sp.
Une fois l’enzyme purifiée, elle est utilisée dans l’industrie alimentaire : industrie laitière,
industrie pharmaceutique et industrie du cuir (D’Annibale et al., 2003).

™ La laccase et la peroxydase manganèse dépendante :

La laccase et la peroxydase manganèse dépendante sont produites et extraites à partir


de culture de champignons blancs de putréfaction Panus tigrinus. Après leurs purifications,
ces enzymes sont utilisées dans le traitement des eaux usées, pour leurs hauts pouvoir de
dégradation (Fenice et al., 2003).

II.6.1.2. Production de biopolymères :

Trois types de biopolymères ont pu être produits : Le Xanthan par Xanthomonas


campestris ( Lopez et al., 1996 ; Lopez et al., 2001), le polyhydroxylkanoates par Azotobacter
chroococcum (Gonzalez-Lopez et al., 1996) et Pseudomonas putida (Ribera et al., 2001), et
le ß glucane par Botryosphaeria rhodina (Crognale et al ., 2003).

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Etude bibliographique

Cette production sur un rejet tel que les margines présente quelques atouts comme
l’absence de dépendance vis-à-vis des aléas climatiques et écologiques pouvant affecté la
qualité, le coût et l’approvisionnement par rapport à leurs homologues extraits des algues et
des plantes. Ces biopolymères peuvent être utilisés en cosmétologie, en nutrition et autres ….

II.6.2. En fertirrigation :

Longtemps les margines ont été utilisées comme engrais naturel (Balis, 1999).
Néanmoins leur utilisation répétée à des doses importantes provoquent des changements de
propriétés du sol et un effet négatif sur le développement des plantes (Cereti et al., 2004 ; El
Hadrami et al ., 2004).

Le compostage de ces margines présente une bonne alternative à l’épandage des


margines

Parades et al. (2000 ; 2002) observent que le compostage des margines permet de
réduire l’effet phytotoxique et l’effet antibactérien de celles-ci, de même qu’il permet
l’obtention d’un compost stable et de bonne qualité fertilisante. Cependant, son utilisation à
des doses élevées et à des fréquences importantes provoquent l’augmentation de la salinité du
sol, principalement en Cl- et Na+ (Parades et al., 2005). Pour cela il est nécessaire d’étudier
les caractéristiques physico-chimiques des sols à fertiliser ainsi que les besoins des plantes
cultivées avant toute utilisation (Ministère de l’environnement Espagnol, 2000).

II.7. Traitement des margines :

La valorisation des margines est confrontée au caractère saisonnier de l’industrie


oléicole, au volume très important généré et à la concentration variable de ses composés. Les
solutions citées précédemment ne suffisent plus. Il est impératif de traiter ces margines par
d’autres procédés afin de pouvoir les rejeter dans des récepteurs naturels sans risque majeur.
Ce paragraphe donne une liste non exhaustive des procédés actuellement existant et
mis en œuvre pour le traitement des margines à des fins de minimisation, voir élimination des
éléments susceptibles de provoquer une pollution.

15
Etude bibliographique

II.7.1. Traitement physico-chimique :

II.7.1.1 Procédés non dégradatifs :

II.7.1.1.1 Procédé d’adsorption sur charbon actif :

Le principe de l’adsorption est le transfert des polluants de la phase liquide vers la


phase solide (Zawlotzki Guivarch, 2004). Le charbon actif est l’adsorbant le plus
communément utilisé pour éliminer les molécules peu solubles de type phénols,
hydrocarbures saturés, pesticides …. (Gendrault Derveaux, 2004).

Galiatsatou et al (2002) ont étudié l’adsorption des matières organiques et des


polyphénols présents dans les margines sur du charbon actif produit à partir des résidus
solides d’olives. De même qu’ils ont étudié l’effet de la structure du charbon actif sur
l’adsorption. Ils ont constaté que :

9 Les polyphénols sont adsorbés dans les mésopores ;


9 La fraction organique totale est adsorbée dans les micropores ;
9 Lorsque le charbon actif à une structure similaire, l’adsorption des polyphenols et
l’adsorption de la matière organique sont gérées par la présence des groupements
carbonyles.

II.7.1.1.2. Procédé membranaire : Ultrafiltration :

L’ultrafiltration est définie comme étant un procédé de séparation dont la force


agissante est un gradient de pression de l’ordre de quelques bars, et dont la sélectivité est
obtenue à partir d’une membrane artificielle qui agit comme un tamis macromoléculaire. Les
espèces à séparer restent partiellement ou totalement retenus en amont de la membrane alors
que le reste est en aval (Brun, 1989).Cette technique permet une réduction de la DCO et des
solides en suspensions présents dans les eaux (Zawlotzki Guivarch, 2004).

Mameri et al. (2000) et Drouiche et al. (2004) ont appliqué le procédé d’ultrafiltration
sur des margines, dont la DCO initiale été de 30 000 mg/l. ils ont obtenu un très bon
rendement d’abattement de DCO, de l’ordre de 90 %.

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Etude bibliographique

II.7.1.1.3. Coagulation- Floculation :

Sous le terme de coagulation- floculation, on entend tous les processus physico-


chimiques par lesquels les particules colloïdales ou les solides en fines suspensions sont
transformés par des floculants chimiques en espèces plus visibles et séparables (les flocs). Les
flocs formés sont ensuite séparés par décantation et filtration puis évacués (Zawlotzki
Guivarch, 2004).

Flouri et al. (1996) ont étudié l’effet de deux coagulants chimiques : le sulfate
d’aluminium et la chaux, et n’ont obtenu que 25 et 15 % de réduction de couleur
respectivement. Ils ont constaté qu’au delà d’une certaine concentration en agent coagulant,
l’effet inverse été obtenu. Ils ont conclu que ce type de traitement n’est pas approprié au
traitement des margines. Alors que l’utilisation d’un autre type de coagulant, le FeCl3 permet
une réduction de 82 % de toxicité, dû principalement à l’élimination des polyphénols
(Fiorentino et al., 2004). Ils suggèrent l’utilisation de ce procédé comme un prétraitement au
procédé biologique.

II.7.1.2. Procédés dégradatifs :

II.7.1.2.1 Procédé basé sur l’utilisation du peroxyde d’hydrogène :

Le peroxyde d’hydrogène est un oxydant fort et son application pour le traitement des
polluants organiques et inorganiques est bien établie (Zawlotzki Guivarch, 2004). Son
utilisation permet d’augmenter la quantité de radicaux hydroxyles disponibles pour
l’oxydation radicalaire.

Les radicaux OH • , extrêmement réactifs, sont consommés rapidement par la matière


organique, les bicarbonates, les carbonates, l’ammonium et les alcools tertiaires (Gendrault
Derveaux, 2004).

Flouri et al (1996) obtiennent une décoloration des margines de l’ordre de 50 % pour


une concentration en H2O2 de 20 g/l, Aucune amélioration de la décoloration n’est observée
pour des concentrations supérieures à celle-ci.

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Etude bibliographique

II.7.1.2.2. Procédé basé sur la photocatalyse hétérogène :

Lors de la photocatalyse hétérogène une source lumineuse induit des réactions photo-
électrochimiques à la surface du photocatalyseur semi-conducteur tel que TiO2. Cette réaction
génère dans le milieu réactionnel des entités très réactives, (les radicaux hydroxyles et les
radicaux hydroperoxyles), qui oxydent la matière organique (Zawlotzki Guivarch, 2004).

Ce type de traitement a été appliqué sur des margines diluées sous irradiation UV et en
présence d’un catalyseur le TiO2 à une concentration de 0,2 g/l. Ceci a permit d’avoir des
rendements d’abattement de COT et de polyphénol de 20 et 22 % respectivement. Alors que
l’utilisation d’un autre type de catalyseur comme le persulfate de sodium permet d’avoir
respectivement des rendements de dégradation de 92 et 99 % pour COT et polyphénols. Une
autre voie d’amélioration du procédé est l’ajout du peroxyde d’hydrogène au milieu en
présence de TiO2 à une molarité de 50 mM, permet l’obtention d’un rendement de 99 % de
dégradation (Passarinho et al., 1997).

Poulios et al. (1999) ont étudié l’application du procédé photochimique sur un


polyphénol récalcitrant à la biodégradation et présent dans les margines : l’acide
protocatechuique, en solution synthétique et à une concentration de 50 mg/l en présence de
ZnO2. Ils obtiennent une minéralisation total de ce dernier. Alors qu’en présence d’un autre
catalyseur le TiO2 la dégradation n’est que partielle et dépend des caractéristiques
cristallographiques de l’acide. Cependant l’ajout du peroxyde d’hydrogène au milieu
réactionnel permet une minéralisation totale de celui-ci.

Toute fois, Cermola et al (2004) constatent que la nature du catalyseur influence sur
l’efficacité du procédé. Ils mettent en évidence que l’utilisation du rose de bengal améliore le
rendement de minéralisation des polyphénols : cathecol, tyrosol, acide caféique, acide
vanillique, acide 4-hydroxycinnamique en solution synthétique par rapport aux autres
catalyseurs utilisés à savoir le 9,10-dicyanoanthracene et le 2,4,6-triphenylpyrylium
tetrafluoroborate.

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Etude bibliographique

II.7. 1.2.3. Procédé d’électrocoagulation :

L’électrocoagulation se réfère à la production électrochimique d’agents déstabilisants


qui provoquent la neutralisation de la charge pour la réduction des polluants (Zawlotzki
Guivarch., 2004). Ces agents, appelés coagulants, sont produits in situ par oxydation
électrolytique d'une anode suite au passage d’un courant électrique (Labanowski). (Ce
procédé sera traité plus en détails au chapitre III).

Plusieurs chercheurs ont appliqué l’électrocoagulation au traitement des margines, et


ont observé de bon rendement de dégradation de la matières organique notamment en
polyphénols.

II.7.2. Traitement biologique :

La mise en œuvre de culture microbienne peut revêtir de nombreuses formes.


Classiquement, on distingue les procédés dits à cultures libres et les procédés dits à cultures
fixées.

Les culture libres : on provoque le développement d’une culture bactérienne


dispersée au sein du liquide à traiter. On utilise pour cela un bassin brassé pour conserver en
suspension la culture, dans lequel on maintient soit une certaine concentration en oxygène, ce
sont les procédés aérobies. Soit au contraire, l’absence d’oxygène, ce sont les procédés
anaérobies (Degrémont, 1978).

Les cultures fixées : on utilise la capacité des microorganismes à produire des


exopolymères permettant leur fixation sur divers supports pour former un biofilm (Filoux et
Vallet, 2003). Comme les cultures libres, les cultures fixées peuvent s’utiliser en traitement
aérobie ou anaérobie.

Les cultures libres ont comme principal avantage une simplicité de mise en œuvre,
cependant limité par la faible concentration en microorganismes et conduisent ainsi à
des volumes d’ouvrage important. En revanche, les cultures fixées permettent d’obtenir des
concentrations en biomasses plus importantes (Gendrault Derveaux, 2004).

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Etude bibliographique

Dans le milieu particulièrement complexe que représente la plupart des eaux


résiduaires, les éléments traces, les vitamines et autres facteurs de croissances sont
généralement en, concentrations suffisantes pour assurer le renouvellement des
microorganismes et donc une épuration correcte. Il peut arriver cependant, que l’effluent à
traiter ne contienne pas assez de phosphore, ni même d’azote, il faut alors en ajouter pour
stimuler l’activité microbienne. Pour qu’un effluent puisse être traité par voie biologique, il
doit en outre présenter des caractéristiques compatibles avec la croissance microbienne : pH,
température, salinité, absence de produits inhibiteurs ou toxiques (Gendrault Derveaux 2004).

Les substances contenant du carbone organique sont consommées par les


microorganismes ; le carbone représente le constituant essentiel du matériel cellulaire et les
molécules organiques sont source de carbone pour les hétérotrophes et d’énergie pour les
chimioorganotrophes. Les sources d’azotes susceptibles d’être consommées par les
microorganismes incluent pratiquement toutes les formes d’azotes organiques ou minérales ;
l’azote est métabolisé pour fournir essentiellement les protéines, les acides nucléiques et les
polymères des parois cellulaires. Le phosphore est également consommé et incorporé dans les
acides nucléiques, les phospholipides et les polymères des parois bactériennes, il est aussi un
élément capital de l’ATP intervenant dans les échanges énergétiques cellulaires (Meyer et al
1984).

II.7.2.1. Traitement anaérobie :

La digestion anaérobie des margines est un processus complexe qui se déroule


généralement en trois étapes ; la première étape consiste en la dégradation des complexes
organiques en composés simples, les polysaccharides et les polyphénols sont convertis en
monomères (monosaccharides et phénols respectivement). La seconde étape correspond à la
conversion des phénols et des monosaccharides en acides organiques, tels que l’acide
acétique, l’acide lactique, et l’acide formique, et en alcool. Ces réactions de bioconversion
sont assurées par des bactéries acétogènes. La troisième et dernière étape conduit à la
réduction des acides organiques en biogaz (mélange de méthane (60 - 80 %) et d’autres gaz,
principalement le dioxyde de carbone). Cette phase est assurée par des bactéries
méthanogènes anaérobies strictes (Sabbah et al., 2004).

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Etude bibliographique

Plusieurs types d’inoculum sont utilisés pour la dégradation anaérobie des margines,
nous pouvons citer : des biomasses de margines (issues d’un procédé d’évaporation après
stockage) diluées et neutralisées (Borja et al ., 1998), des boues issus d’une digestion aérobie
(Fezzani et Ben Cheikh, 2007) ou d’une digestion anaérobie ( Beccari et al., 1996) et des
déjections d’élevage comme ceux des porcins ( Marques et al ., 1998 ; Marques, 2001).
Cependant, le bon déroulement de la fermentation nécessite l’ajustement du pH entre 7 et 8,5 ;
condition optimale de vie des microorganismes responsables des différentes réactions
métaboliques (Beccari et al., 1996 ; Andreozzi et al ., 1998 ).

Le problème majeur que rencontre la digestion anaérobie des margines est lié à la
toxicité des polyphénols et aux acides gras insaturés (Hamdi, 1996 ; Beccari et al., 1996 ;
Benitez et al., 2001). Plusieurs prétraitements sont proposés ; nous pouvons
citer : l’adsorption sur charbon actif en poudre (Sabbah et al ., 2004) ou sur résine (Duolite
XAD 761) (Zouari et Ellouz, 1996), l’ozonation (Andreozzi et al., 1998), et des
prétraitements aérobies (Geotricum , Aspergilus , Azotobacter) (Hamdi et al., 1992 (a) ;Borja
et al., 1995 ; Borja et al ., 1998).

II.7.2.2. Traitement aérobie :

Dans les procédés aérobies, les germes hétérotrophes utilisent la matière organique,
qui constitue la pollution, comme source de carbone et d’énergie et l’oxygène comme
accepteur final d’électrons.

La pollution carbonée est transformée :

- soit en CO2 et H2O par oxydation totale pour produire l’énergie nécessaire au
fonctionnement et à la croissances des cellules ;
- soit en composés cellulaires lors de la croissance des bactéries et des autres
organismes associés.

Ainsi, la pollution essentiellement sous forme soluble au départ, est en partie éliminée
et en partie transformée en microorganismes qui sont sous formes particulaires.
On estime, qu’environ un tiers de la matière organique est oxydée pour la production
d’énergie et les deux tiers restants, servent à la croissance des microorganismes, qui se
retrouvent sous forme de boues en excès (Moletta, 2002).

21
Etude bibliographique

Lors de la digestion aérobie des margines, plusieurs types d’inoculum ont été utilisés,
soit en culture pure soit en consortium. Nous pouvons citer :
Coriolus versicolor (Yesilada et al., 1999), Funalina trogii (Yesilada et al., 1999),
Phanerochaete chrysosporium (Sayadi et Ellouz , 1992 ), Pleurotus sp. (Aggelis et al., 2003 ;
Olivieri et al., 2006), Laeti poreus (Yesilada et al., 1999), Aspergillus sp. (Hamdi et al.,
1991 ; Fadil et al., 2003), Geotricum sp.(Assas et al., 2000, ; Fadil et al., 2003 ), Panus
tigrinus (D’Annibale et al., 2004 (b)), Lentinulla edodes (Vinciguerra et al., 1995 ;
D’Annibale et al., 2000 ; D’Annibale et al.,2004 (a)), Funalina trogii (Yesilada et al., 1999),
Laetiporus sulfureuse (Yesilada et al., 1999), Candida tropicalis (Fadil et al., 2003 ; Ettayebi
et al., 2003), boues activées (Benitez et al., 1997).

Tout les inoculums utilisés sont des souches pures et appartiennent à la classe des
champignons ou des levures, excepté les boues activées qui regroupent plusieurs classes de
microorganismes. Ces souches ont été choisies pour leurs propriétés de dégradation de
composés aromatiques y compris les polyphénols par la sécrétion dans le milieu d’enzymes
lignio-cellulosiques (Sayadi et Ellouz, 1992 ; D’Annibale et al., 2004 (a)). Trois types
d’enzymes ont été détectés et identifiés dans les milieux de dégradation : la laccase (phénol
oxydase), la lignine peroxydase, la peroxydase manganèse dépendante.

Certaines espèces, tel que Pleurotus spp (Tsioulpas et al., 2002 ; Aggelis et al ., 2003 ;
Olivieri et al ., 2006 ), excrètent uniquement la laccase, d’autres, tels que Phanerochaete
chrysosporium ( Sayadi et Ellouz., 1992), excrètent la lignine peroxydase et d’autres encore
excrètent deux enzymes à la fois : la lignine peroxydase et la laccase, le cas de Panus tigrinus
( D’Annibales et al., 2004 (b) ; Vinciguerra et al., 1995).

Selon les caractéristiques intrinsèques de chaque souche, on note une différence de


potentiel de dégradation, lié à la DCO et à la concentration en polyphénols. En effet, certaines
souches ne tolèrent qu’une faible concentration en polyphénols et une faible DCO, d’où la
nécessité de diluer les margines (Tsioulpas et al., 2002 ; D’Annibale et al., 2004 (b)).

Alors que d’autres espèces (Géotricum candidum, Panus tigrinus, phanerochaete


chrysosporium, Candida tropicalis, Aspergillus sp) nécessitent une source de carbone,
d’azote ou de soufre annexe (Assas et al., 2000 ; Fadil et al., 2003 ).

22
Etude bibliographique

D’autres souches, tels que Lentinulla edodes (Vinciguerra et al ., 1995 ; D’Annibale et


al., 2004 (a)), Coriolus versicolor, Funalina trogii et Laetiporus sulfureuse (Yesilada et
al.,1999) arrivent à dégrader la matière organique présente dans les margines sans dilution au
préalable et en absence d’apport nutritionnel externe mais avec une longue phase de latence.

23
CHAPITRE III.

ELECTROCOAGULATION
Etude bibliographique

CHAPITRE III : Electrocoagulation

III. 1. Définition :

L'électrocoagulation est une technologie électrochimique du traitement des eaux


résiduaires, qui trouve à l’heure actuelle une popularité accrue (Holt et al., 2005 ; Mollah et
al., 2004).

Le réacteur d’électrocoagulation est défini comme une cellule électrochimique


composée d’électrodes. Lorsqu’un champ électrique est appliqué, l’anode subit une oxydation
et génère in situ un coagulant (Labanowski, 2004). Celui-ci permet la neutralisation des agents
polluants présents dans les effluents (Holt et al., 2005 ; Labanowski , 2004).

III.2. Principe :

L’électrocoagulation consiste à coaguler les polluants grâce à une électrolyse à anode


métallique suite au passage d’un courant électrique.

Figure 3: Schéma des mécanismes réactionnels dans un réacteur d’électrocoagulation.


(Daneshvar et al ., 2006)

24
Etude bibliographique

Les principales réactions mises en jeu pour des électrodes en métal soumises à un
courant continu sont les suivantes (Kim et al. , 2002) :

A l’anode : le métal est oxydé suivant la réaction :

M → M n+ + n e − M : Matériel de l’anode
n : Nombre d’électrons mis en jeu
(oxydation / réduction)

A la cathode : l’eau est réduite suivant la réaction :

n
n H 2O + n e − → H 2 + n OH −
2

Les ions métalliques libérés à l’anode, se complexent aux ions hydroxyles libérés par
l’électrolyse de l’eau et génèrent des hydroxydes de métal, selon la réaction suivante :

M n + + n OH − → M (OH )n

Ces hydroxydes de métal sont insolubles et jouent le rôle de coagulant et réagissent


avec les matières en suspension et/ou les colloïdes, d’où élimination des polluants.

Généralement, pour la dépollution des eaux usées, on utilise des électrodes en


aluminium ou en fer.

Dans le cas de l’aluminium, la formation du coagulant Al(OH )3 passe par la formation

et la transformation de divers espèces monomériques, tel que Al (OH )4 + , Al (OH )2 , Al (OH )4


2+ + −

et polymériques, tel que Al 2 (OH )2 , Al 6 (OH )15 , Al 7 (OH )17 , Al 8 (OH )20 , Al13 O 4 (OH )24 ,
+ 3+ 4+ 4+ 7+

Al13 (OH )34 (Bayramoglu et al., 2004 ; Mollah et al 2004).


5+

De même que pour les électrodes en fer, la formation du coagulant Fe(OH )3 passe par la

formation et la transformation de divers espèces qui sont Fe(H 2 O )6 , Fe(H 2 O )5 (OH ) ,


3+ 2+

Fe(H 2 O )4 (OH )2 , Fe(H 2 O )8 (OH )2 et Fe 2 (H 2 O )6 (OH )4 (Mollah et al., 2004).


+ 4+ 4+

25
Etude bibliographique

III.3. Domaine d’application :

L’électrocoagulation offre la possibilité d’épurer les eaux usées de leur contenu en


métaux lourds (chromes, zinc, plombs, …..) (Kim et al., 2002), en hydrocarbures (Laforest,
1999) et en composés organiques récalcitrants à la dégradation, tels que les halobenzenes, les
pesticides… (Bejankiwar et al., 2005), mais aussi permet l’élimination des matières en
suspension (Jiang et al., 2002 ; Mollah et al., 2004) et des colloïdes ( Tsouris et al., 2001 ;
Laforest, 1999 ).

Cette technique est utilisée également pour l’élimination des colorants et des pigments
dans l’industrie textile (Kim et al., 2002 ; Bayramoglu et al ., 2004). D’autres auteurs citent son
emploi dans la séparation des gouttelettes lipidiques à partir des émulsions huileuses (Tsouris et
al., 2001 ; Murugananthan et al., 2004).

III.4. Technologie d’électrocoagulation :

Dans la forme la plus simple, un réacteur d’électrocoagulation est constitué d’une cellule
électrolytique comprenant une anode et une cathode, reliée à un générateur (Mollah et al.,
2001).

Selon Mollah et al (2001), ce type de dispositif pose des problèmes d’exploitation pour
le traitement des eaux usées ; la vitesse de dissolution du métal n’est pas appréciable et il est
nécessaire d’utiliser des électrodes à grande surface. Pour augmenter la surface spécifique,
Mollah et al (2001) et Mollah et al (2004) incitent à utiliser plusieurs électrodes connectées en
série ou en parallèle.

a. Monopolaire série :

La cellule d’électrocoagulation est constituée d’électrodes monopolaires montées en


série, les électrodes externes sont reliées à un générateur alors que les autres électrodes sont
interconnectées entres elles (Mollah et al., 2001 ; Mollah et al ., 2004 ) (figure 4) .

26
Etude bibliographique

Figure 4 : Réacteur d’électrocoagulation avec des électrodes monopolaires


connectées en série.(Daneshvar et al ., 2004)

Cependant, ce type de procédé présente l’inconvénient de nécessiter une différence de


potentiel élevée pour assurer le bon fonctionnement de la cellule, car celle-ci présente une
résistance électrique plus élevée (Mollah et al., 2001 ).

b. Monopolaire parallèle :

La cellule d’électrocoagulation est constituée de paires de plaques de métaux


conducteurs placées entre deux électrodes parallèles et qui sont reliés à une source de courant
(Mollah et al., 2001) (figure 5 ).

27
Etude bibliographique

Figure 5 : Réacteur d’électrocoagulation avec des électrodes monopolaires


connectées en parallèle.(Daneshvar et al.,.2004)

Dans ce type de procédé, le courant électrique est partagé entre toutes les électrodes, en
fonction de la résistance des cellules individuelles (Mollah et al ., 2001).

c. Bipolaire parallèle :

Le mode bipolaire a vu le jour pour remédier aux différents problèmes rencontrés dans
les systèmes précédemment cités.

Dans ce type de dispositif, seul les électrodes d’extrémités sont connectées au générateur
de courant alors que les électrodes intermédiaires s’autopolarisent (Mameri et al., 1998 ; Mollah
et al., 2004) (figure 6). Lorsque le courant électrique traverse les deux électrodes, les faces non
chargées des plaques conductrices seront transformées en faces chargées, qui auront alors une
charge opposée par rapport au côté parallèle, qui lui est adjacent. Ainsi, durant l’électrolyse, le
côté chargé positivement subit des réactions anodiques, tandis que pour la face chargée
négativement subit une réaction cathodique. (Mollah et al., 2001) .

28
Etude bibliographique

Figure 6 : Réacteur d’électrocoagulation avec des électrodes bipolaires connectées


en parallèle.(Daneshvar et a .,2004)

Selon Mollah et al (2004) ce dispositif est simple à réaliser et permet une meilleure
distribution de courant ainsi qu’un gain de tension, puisque le courant passe dans toutes les
cellules.

III.5 Mécanisme d’électrocoagulation vis-à-vis de la matière organique :

L’oxydation électrochimique des matières organiques présentes dans les eaux


résiduaires constitue un phénomène complexe, du fait de la richesse du milieu en diverses
substances et des multiples réactions pouvant se produire simultanément au cours de
l’opération.

III.5.1 Phénomène chimique :

Lors du procédé d’électrocoagulation, le coagulant est produit in situ par oxydation


électrolytique du matériau de l’anode (Holt et al., 2002 ; Casqueira et al., 2006), conduisant à
l’élimination des matières organiques.

29
Etude bibliographique

Ainsi Mollah et al (2001) décrivent le procédé d’électrocoagulation en deux étapes


successives conduisant à la déstabilisation des colloïdes auquel s’ajoute une étape de
floculation.

Š formation du coagulant par dissolution électrochimique de l’anode.


Š déstabilisation des contaminants, des particules en suspension et rupture des
émulsions.
Š agrégation des phases déstabilisées pour former des flocs.

Les mécanismes d’élimination des substances organiques dissoutes via précipitation


et/ou adsorption sur flocs sont évoqués par divers auteurs (Tsouris et al., 2001 ; Jiang et al.,
2002). Cependant il n’est pas toujours évident de déterminer le mécanisme impliqué.

III.5.2. Processus électrolytique :

L’action du processus électrochimique sur la matière organique conduit essentiellement


à son oxydation directe à la surface de l’anode et/ou à son oxydation indirecte en solution.

III.5.2.1. Oxydation directe :

Selon Labanowski (2004) , lors d’une oxydation directe, la matière organique est tout
d’abord adsorbée sur l’anode puis transformée par une réaction de transfert d’électrons ou bien
détruite par des espèces oxydantes adsorbées sur l’électrode. Les mécanismes d’oxydation de la
matière organique passe par une électrolyse de l’eau à l’anode produisant les radicaux
hydroxyles adsorbés :

( )
H 2 O + MeO x → MeO x OH • + H + + e −

Les radicaux hydroxyles adsorbés peuvent former de l’oxygène actif chimiquement


adsorbé :
( )
MeO x OH • → MeO x +1 + H + + e −

La matière organique est alors oxydée soit par les radicaux hydroxyles, soit par
l’oxygène actif en CO2 :

( )
MO + MeO x OH • → MeO x + CO 2 + y H + + z e −
MeO x +1 + MO → MeO x + MO − O

30
Etude bibliographique

III.5.2.2 Oxydation indirecte :

La matière organique peut être également oxydée via des processus d’oxydation
indirecte. En effet, suivant les conditions expérimentales et les électrodes utilisées, l’oxydation
de l’eau peut induire la formation d’oxygène et ensuite des radicaux tels que OH • et O • qui
participent alors à l’oxydation de composés organiques pour former du CO2 (Labanowski ,
2004).

III.6. Paramètres influençant le procédé d’électrocoagulation :

L’efficacité d’un traitement de dépollution par électrocoagulation dépend de nombreux


facteurs, en particulier, la nature des électrodes, le pH du milieu, la température du milieu, la
durée de traitement, la conductivité du milieu, la densité du courant.

III.6.1. La nature des électrodes :

Les principaux critères de choix d’une électrode utilisée en électrochimie sont la


conductivité, l’efficacité et la durabilité.

En général, les matériaux d’électrodes sont limités à des métaux nobles (platine) et à
certains oxydes de métaux (le dioxyde de plomb, le dioxyde d’étain, le dioxyde d’iradium)
(Trong, 1999). Selon Labanowski (2004) les électrodes en oxydes métalliques (MeOx)
présentent une plus grande conductivité et une plus grande oxydabilité que les matériaux nobles.
De plus ce type d’électrode influence sensiblement les réactions électrochimiques possibles en
favorisant la formation de certains oxydants, laissant supposer de possibles phénomènes
d’oxydation indirecte. En revanche, les électrodes en aluminium ou en fer présentent à leurs
surfaces une couche d’oxyde naturelle qui laisse supposer une oxydation directe de la matière
organique.

D’autres métaux sont également employés, tels que le palladium, l’iradium, le cuivre,
le nickel (Trong, 1999). Ce type d’électrode présente l’inconvénient d’augmenter l’oxydation
de l’anode et la passivation de la cathode.

Selon Mollah et al (2001), les électrodes qui conviennent le mieux pour le traitement
de l’eau sont en fer ou en aluminium.

31
Etude bibliographique

III.6.2. La surface active :

La surface active est définie comme étant la surface de l’électrode mise en contact avec
la solution à traiter. Plus la surface active est grande, plus le transfert électrochimique entre les
molécules organiques et les électrodes est important, améliorant l’efficacité du traitement
(Trong ,1999 ; Murugananthan et al., 2004). Ainsi, de nombreux types d’électrodes ont été
développés pour augmenter la surface spécifique, par exemple, électrode poreuse, électrode
constituée d’un empilement de tissus de fibres de carbone, électrode de forme
parallélépipédique combinée de plusieurs grilles de métal déployé en acier inoxydable, etc.
(Trong, 1999).

III.6.3. La température du milieu :

L’efficacité du traitement par oxydation électrochimique des eaux contaminées dépend


aussi de la température du milieu (Trong ,1999). En général, la vitesse de réaction chimique et
ou, électrochimique augmente avec l’accroissement de température du milieu. Cependant le
traitement à des températures élevées diminuera la vie des électrodes, en effet la plupart des
anodes en métaux ne peuvent résister aux attaques des oxydants abondamment générés.

III.6.4. La densité du courant :

La densité du courant est définie comme le rapport de l’intensité du courant mesuré sur
la surface active de l’électrode.

I
j= j : densité du courant A/m2
S
I : intensité du courant A
S : surface active de l’électrode m2

Cependant, une application d’une intensité de courant très élevée n’entraîne qu’une
surconsommation d’électricité qui se traduit par l’échauffement de l’eau accompagnée par la
diminution de la résistance électrique du milieu (Laforest ,1999).

32
Etude bibliographique

III.7. Principales lois régissant l’électrocoagulation :

Une des principales lois explicitant les réactions d’électrocoagulation est la seconde loi
de Faraday. Cette loi montre que la quantité d’ions métalliques dissout par oxydation
anodique est directement proportionnelle à l’intensité imposée et à la durée d’électrolyse mais
inversement proportionnelle à la valence d’ions émis (Labanowski, 2004).

Araya-Farias (1999) et Mollah et al (2004) expriment la deuxième loi de Faraday


relative à une électrode, comme suit :

M I ⋅t
mthéorique = × m théorique : masse théorique dissoute en g
n F
M : masse molaire de l’ion considéré en g/mole
n : nombre d’électrons mis en jeu dans la réaction
considérée
t : durée d’électrolyse en seconde
F : constante de Faraday = 96 500 C. mole -1.

A partir de cette loi, il est possible d’estimer la masse d’électrode théorique


consommée par électrolyse et d’en déduire un rendement anodique : R anode.

Masse expérimentale dissoute (g)


R anode = ×100
Massse théorique donnée par la loi de Faraday (g)

A la cathode, et sans autres réactions de réduction, la production d’hydrogène par


électrolyse de l’eau suit également la seconde loi de Faraday, de même le rendement
cathodique peut être exprimer par :

Masse experimentale formée (g)


Rcathode = ×100
Masse théorique donnée par la loi de Faraday (g)

33
Etude bibliographique

Toutefois, la quantité dissoute dépend également du nombre d’électrodes et par


conséquent du mode de connexion monopolaire ou bipolaire. Dans le mode bipolaire, pour p
électrodes, le système sous tension est constitué de (p-1) anode (Jiang et al ., 2002 ) et la
masse dissoute s’exprime alors de la façon suivante :

M I⋅t
m théorique = × × (p − 1)
n F

III.8. Avantages et inconvénients de l’électrocoagulation

III.8.1. Les avantages de l’électrocoagulation :

Les avantages de l’électrocoagulation sont :

Š l’électrocoagulation nécessite un équipement simple avec un mode opératoire


facile laissant suffisamment de latitude pour régler les problèmes de
manipulation éventuels (Mollah., 2001).
Š l’électrocoagulation permet une réduction remarquable de métaux, de MES et une
réduction notable de DCO (Laforest, 1999 ; Jiang et al ., 2002) .
Š l’électrocoagulation produit un volume de boues réduit et qui peut être facilement
éliminé (Kim et al., 2002).

Š l’électrocoagulation évite l’utilisation de réactifs chimiques, de telle sorte qu’il n’y


a aucun problème de neutralisation des réactifs en excès et aucune possibilité de
pollution secondaire par les substances chimiques ajoutées comme dans le cas des
traitements chimiques des eaux usées. Cette absence de réactif chimique rajouté
permet d’assurer avec succès un traitement biologique réalisé en aval (Tong.,
1999).
Š coût de fonctionnement souvent plus faible que les stations classiques qui
nécessitent l’ajout périodique de réactif (Tsouris et al ., 2001).

34
Etude bibliographique

III.8.2. Les inconvénients de l’électrocoagulation :

Les inconvénients de l’électrocoagulation sont :

Š L’effluent traité doit être exempte de grosses particules, nécessitant un traitement


préalable (Laforest, 1999).
Š l’effluent doit avoir une conductivité élevée (Laforest, 1999)
Š un film imperméable d’oxyde sur la cathode peut être formé, ce qui conduit à une
perte d’efficacité de l’unité d’électrocoagulation (Mollah et al., 2001).
Š lorsque des électrodes sacrificielles sont utilisées, celles-ci sont dissoutes par suite
d’oxydation, ce qui nécessite le remplacement régulier de ces électrodes (Mollah
et al., 2001).

35
ETUDE

EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV.

MATERIEL & METHODES


Matériel & Méthodes

CHAPITRTE IV : Matériel & méthodes.

Dans ce chapitre, on décrit le matériel et les méthodes généraux utilisés lors des
procédés expérimentaux.

IV.1. Matière première :

La margine :

La margine utilisée dans notre étude a été récupérée au niveau d’une huilerie
traditionnelle, située dans la région de Ait Yala (Basse Kabylie), produisant de l’huile selon
un système discontinu d’extraction par presse. La margine est filtrée sur tamis pour éliminer
tout débris, brindilles et autres…, et stockée au réfrigérateur à 4°C pour les utilisations
ultérieures.

IV.2. Analyses physico-chimiques :

Les paramètres physico-chimiques retenus lors de notre étude sont présentés


brièvement ci-dessous :

IV.2.1. Mesure du pH et de la conductivité :

La mesure de ces deux paramètres est réalisée respectivement à l’aide d’un pH-mètre
(Metrohm) et d’un conductimètre (Hanna) en plongeant dans la solution étudiée, parfaitement
homogénéisée à température ambiante, l’électrode spécifique.

IV.2.2. Détermination de la demande chimique en oxygène (DCO) :

La demande chimique en oxygène est la concentration d’oxygène équivalente à la


quantité d’un oxydant (dichromate) consommée par les matières oxydables dans un
échantillon d’eau. La matière est oxydée, en milieu acide (H2SO4) et en présence d’un
catalyseur (sulfate d’argent), par le dichromate de potassium (K2Cr2O7) introduit en excès.
Une lecture de la densité optique à 600 nm permet de déterminer la DCO en se référant à une
courbe étalon dressée à partir d’une série de solutions standard de KHP (phtalate de
potassium) ayant les concentrations suivantes : 20 mg/l, 50 mg/l, 100 mg/l, 250 mg/l, 300
mg/l, 425 mg/l, 750 mg/l et 900 mg/l.

36
Matériel & Méthodes

La méthode de la DCO est sensible à l’interférence des chlorures qui contribuent à


accroître le résultat. L’utilisation de sulfate de mercure est indispensable.
La méthode utilisée est la méthode à reflux préconisée par l’APHA (1985).

IV.2.3. Dosage de l’azote par la méthode Kjeldahl :

Le dosage de l’azote total par la méthode Kjeldahl permet de doser l’azote organique
et ammoniacal, à l’exclusion des nitrites et des nitrates. L’azote organique est d’abord
minéralisé à chaud en milieu acide, puis distillé après alcalinisation et recueilli dans une
solution acide. Il est ensuite dosé par titration. La méthode utilisée est la méthode macro-
Kjeldahl préconisée par l’APHA (1985).

IV.2.4. Dosages des phosphates :

Le dosage des phosphates est réalisé par colorimétrie suivant la méthode de l’acide
ascorbique. En milieu acide, le phosphate se complexe au molybdate d’ammonium et au
tartrate double d’antimoine. Ce complexe est réduit par l’acide ascorbique en un composé
coloré en bleu, présentant deux valeurs maximales d’adsorption, l’une vers 700 nm, l’autre
plus importante à 880 nm. La méthode utilisée est la méthode ISO N° 6878.
Une courbe étalon est nécessaire pour déterminer la concentration en phosphates, celle-ci est
réalisée à partir d’une série de solutions standard de KH2PO4 ayant les concentrations
suivantes : 0 mg/l, 0,015mg/l, 0,03 mg/l, 0,06 mg/l, 0,120 mg/l et 0,240 mg/l.

IV.2.5. Dosage des polyphénols totaux:

Le dosage des polyphénols totaux est réalisé par méthode colorimétrique, selon la
méthode de Folin-Ciocalteux (1927). En milieu alcalin, les polyphénols réduisent l’acide
phosphomolybdique du réactif Folin Ciocalteu. Cette réduction se traduit par l’apparition
d’une coloration bleue foncée. Ainsi, une lecture de la densité optique à 765 nm permet de
déterminer la concentration des polyphénols, en se référant à une courbe étalon dressée à
partir d’une série de solutions standard de l’acide gallique ayant les concentrations suivantes :
0 mg/ml, 0,02 mg/ml, 0,04 mg/ml, 0,08 mg/ml, 0,1 mg/ml, 0,14 mg/ml, 0,16 mg/ml et 0,2
mg/ml.

37
Matériel & Méthodes

IV.2.6. Dosage des MES :

Les MES sont déterminées par séchage de l’échantillon à 105°C et sont exprimées en
mg/l (APHA, 1985).
La relation qui exprime la concentrations des MES est la suivante :

M1 − M 2
MES = 1000 V : Volume en millilitres de la prise d’essai
V
M1 : Masse en milligramme de la capsule vide.
M2 : Masse en milligramme de la capsule et de son contenu
après séchage à 105 °C

IV.3. Traitement des margines :

Le protocole expérimental utilisé dans le cadre de notre étude "Traitement des


margines" consiste à traiter ces dernières à travers une succession d’étapes qui sont :
l’ultrafiltration, l’électrocoagulation et enfin une biodégradation.

IV.3. 1. Traitement par ultrafiltration :

L’ultrafiltration des margines est réalisée en mode continu dans un pilote de


laboratoire Microlab 130 S de la firme Gamma filtration.

Les conditions opératoires utilisées sont inspirées des travaux de Mameri et al.
(2000) ; une pression transmembranaire de 2 bars et une vitesse de recirculation de 0,4 m/s.

A la fin de cette opération, le perméat est récupéré et caractérisé par un certain nombre
d’analyses physico-chimiques : DCO, phosphate, azote, polyphénols, pH, conductivité et
MES, et enfin conservé à 4 °C pour toutes utilisations ultérieures.

IV.3. 1. 1. Description du pilote :

Le Schéma général du pilote Microlab 130 S est illustré dans la figure 7. Celui-ci est
composé essentiellement de :

38
Matériel & Méthodes

Š Un réservoir ;
Š Un module d’ultrafiltration ;
Š Une pompe volumétrique
Š Un débitmètre électromagnétique à débit réglable s’échelonnant entre 0 et 5
m3/h ;
Š Un échangeur de chaleur ;
Š Deux touche de mise en marche des pompes d’alimentation et de recirculation ;
Š Deux touche de variation de la vitesse de recirculation

Perméat

EV2

VM6
Rétentat
VM7

Membrane

FIT

Ind. T1 FIT

EC
VP3 TT1
VP2 PA PC
EV3

VP1
PT2
VM2 PT1 VM3
VM4

Ind. P1 Ind P2

Figure 7 : Unité de microfiltration Microlab 130S

Le réglage de la pression transmembranaire est effectué avec une manette reliée à la


pompe d’alimentation. La lecture de la pression se fait par deux indicateurs de pression à
l’entrée et à la sortie du module. Ces indicateurs sont munis d’un point de mesure et de deux
points de consignes réglables. Ces deux points de consignes donnent respectivement les
valeurs de la pression minimale et maximale. Dans le cas d’un dépassement de ces valeurs

39
Matériel & Méthodes

l’appareil s’arrête automatiquement. La température du fluide au voisinage de la membrane


est fixée avec un point de mesure contenant deux points de consigne réglable réservés pour la
température minimale et maximale.

Les principales caractéristiques que présente ce pilote sont résumées dans le tableau 6.

Tableau 6 : Caractéristique du pilote de laboratoire Microlab 130S de


la firme Gamma filtration

Caractéristiques Valeurs
Température maximale du système 95°C
Viscosité maximale 900 Cps
Pression maximale 8 bars
Volume de la cuve 25 L
Puissance installée 4,1 KW

IV.3. 1.2. Description de la membrane :

La membrane, choisie pour nos essais, est une membrane minérale de type
CERAVER®. Cette membrane est composée d’éléments filtrants multicanaux, comprenant un
support constitué d’un corps rigide de structure macroporeuse très perméable et très solide. Le
diamètre des pores du support est d’environ 15 µm comportant plusieurs canaux parallèles de
diamètre de 4 mm, dont la surface intérieure est revêtue de la membrane. La membrane est
constituée d’une ou plusieurs couches de céramique à porosité finement calibrée. Le support
et la membrane sont liés d’une manière monolithique par frittage. Ses principales
caractéristiques sont résumées dans le tableau 7.

40
Matériel & Méthodes

Tableau 7 : Caractéristique de la membrane CERAVER®

Caractéristiques Valeurs
Composition Al2O3
Diamètre moyen des pores 15µm
Diamètre du canal 4mm
Longueur 850mm
Nombre de canaux 19
Surface utile 0,2 m²
Pression d’éclatement 100 bars

IV.3. 1.3. Mode de fonctionnement :

Le mode de fonctionnement de ce pilote est le suivant :


Š Remplir le bac d’alimentation avec 25 litres de margines.
Š Mettre en marche la pompe d’alimentation (PA).
Š Ouvrir la vanne d’alimentation produit VP1, la vanne réglage de pression VM4.
Š Régler la consigne de température ainsi que les alarmes de pression minimale et
maximale.
Š Dès l’obtention du débit de rétentat à 350 l/h, démarrer la pompe de recirculation
(PC) et fixer le débit désiré.
Š Recycler le rétentat dans le bac d’alimentation et collecter le perméat dans une
cuve.

IV.3.2. Traitement par électrocoagulation :

L’électrocoagulation du perméat recueilli après l’ultrafiltration est réalisée dans un


pilote de laboratoire, fonctionnant en mode discontinue. La solution de filtrat utilisée présente
les caractéristiques suivantes :

DCO : 66,7 g/l ; Polyphénols : 5,86 mg/ml

Le but de cette étude est de produire une solution à faible charge organique et à faible
concentration en polyphénols, en optimisant les paramètres opératoires suivantes :

41
Matériel & Méthodes

3 Le type d’électrode : deux matériaux différents ont été étudiés, le fer et l’aluminium.
3 Le pH du milieu : quatre pH ont été testés 3, 4, 5 et 6. L’ajustement des solutions a été
réalisé avec de la soude (10 N) pour le pH 6 et de l’acide sulfurique (10 N) pour les
pH 3 et 4.Quant au pH 5, nous avons travaillé avec la solution de filtrat sans aucun
ajustement de pH.
3 La concentration en électrolytes (NaCl) : différentes concentration en NaCl ont été
étudiés, ces concentrations sont 2,5 g/1, 5 g/l, 7 g/ l et 10 g/1. Nous avons utilisé la solution
de filtrat sans addition de NaCl comme témoin (0 g/l de NaCl rajouté).
3 La densité de courant : quatre valeurs de densités ont été étudiées (12,12 ; 24,12 ; 30,3 et
36,3 A/m²).
3 La surface spécifique : la surface spécifique a été étudié en variant le nombre d’électrodes
2, 4, 5 et 6.

Des échantillons sont prélevés en fonction du temps, filtrés et conservés à 4°C jusqu'à
ce qu’ils soient analysés (DCO, polyphénols, pH).

IV.3.2.1. Description du pilote d’électrocoagulation :

Le pilote d’électrocoagulation utilisé est illustré par la figure 8.

1
4
1. Une cellule
2. Un générateur A

V
3. Un système de refroidissement
4. pompe à eau
2
A V
cellule
5. Electrodes
6. Un thermomètre

Figure 8 : Réacteur pilote d’électrocoagulation.

42
Matériel & Méthodes

IV.3.2.2. Mode de fonctionnement :

La cellule est remplie avec 1 litre de solution de filtrat, les électrodes externes sont
reliées au générateur (P- Fontaine). La solution est pompée par le fond de la cellule vers un
système de refroidissement, grâce à une pompe à eau, la solution qui sort du serpentin
retourne vers la cellule.
Le débit de la pompe assure à la fois l’alimentation du système de refroidissement et une
faible agitation de la solution.

IV.3. 3. Traitement biologique par boues activées :

La solution traitée par les boues activées est celle produite lors de l’électrocoagulation
aux conditions optimales.
Ce traitement est réalisé dans le but de réduire au maximum la charge organique et
surtout éliminer les polyphénols.

Pour se faire, des cultures en batch et en aérobiose ont été réalisées dans des
Erlenmeyers de 250 ml avec un volume utile de solution de 50 ml en présence de boues
activée adaptées (5 ml). A une température contrôlée de 25 °C et avec une agitation modérée.

Le suivi de la DCO et de la concentration des polyphenols en fonction du temps à


permis d’évaluer le procédé.

Les boues activées :


Les boues activées utilisées proviennent de la station d’épuration d’eau usée urbaine
de Staoueli, prélevées d’un bassin d’aération.
Ces boues activées ont été adaptées sur une margine diluée, dont le but est de favoriser
le développement de certaines souches plus que d’autres capables de dégrader aussi bien les
composés simples que les composés complexes.
Pour cela, nous débutons l’adaptation par une faible DCO, estimée à 37 g/l, puis celle-ci
est augmentée progressivement jusqu’à atteindre la valeur de 60 g/l.
Nous estimons que les boues activées ont été adaptées à la valeur de DCO appliquée
lorsque la concentration finale obtenue en DCO est identique après deux cinétiques
successives (Benitez et al ., 1997).

43
CHAPITRE V.

RESULTATS & DISCUSSION


Résultats & Discussion

CHAPITRE V : Résultat et discussion

V.1. Caractérisation des margines :

Les résultats expérimentaux de l’analyse physico-chimique des margines issues de Ait Yala
sont illustrés sur le tableau 8.

Nous constatons des différences de composition quantitative et qualitative, notamment


d’un pays à un autre et d’une région à une autre. Ces différences sont imputables au mode de
culture, au climat, au taux de maturation des fruits et au mode d’extraction d’huile d’olive
(Fiorentino et al ., 2003).

La margine étudiée est fortement chargée en matière organique et présente un pH acide.


Cette acidité est attribuée à la présence des acides phénoliques et des acides gras (Fakharedine et
al .,2006).

La conductivité est moins importante que celle des régions Marocaines. Selon Zenjari et
Nejmeddine (2001) la forte conductivité des margines dans les régions Marocaines est dûe à
l'utilisation du NaCl en concentration élevée pour conserver les olives.

Les valeurs enregistrées de DCO, Polyphénols, Azote Kjeldahl, Phosphate, et MES sont
très élevées et confirment l’origine de notre margine ; produite à partir d'un système traditionnel
à presse, très réputé pour la production d’un faible volume de margine mais très concentrée par
rapport au système conventionnel qui consomme beaucoup plus d’eau, donc produit un volume
assez important de margine diluée (Alburquerque et al., 2004).

44
Résultats & Discussion

45
Résultats & Discussion

Ce type d'effluent ne répond pas aux normes Algériennes en vigueur pour le rejet
des effluents industriels, notamment les industries agroalimentaires (corps gras ) : Décret exécutif n° 06-
141 du 19 Avril 2006 (Annexe 1 et 2) (tableau 9 ).

Tableau 9 : Valeur limite de rejet d’effluent industriel (Décret exécutif n° 06-141 du 19 Avril 2006)

Tolérance à certaine valeur limite de rejet


Valeur limite de rejet d’effluent industriel
d’effluent industriel selon la catégorie
agroalimentaire : corps gras
Paramètres Unité Tolérance au
Tolérance au Valeur
Valeur limite
Valeur limite Valeur limite limite ancienne
ancienne
installation
installation
pH - 6,5 - 8,5 6,5 - 8,5 5,5 - 8,5 6-9
MES mg/l 35 40 150 200
Azote Kjeldahl mg/l 30 40
Phosphore total mg/l 10 15
DCO mg/l 120 130 700 800
Indice phénol mg/l 0,3 0,5

Ces données montrent qu'il est impératif de traiter cet effluent avant tout rejet ou une
éventuelle utilisation.

46
Résultats & Discussion

V. 2. Traitement des margines par ultrafiltration :

L’ultrafiltration de la margine entre dans le cadre d’un prétraitement, dont le but est de
réduire la charge organique et d’éliminer les grosses particules. La présence de grosses
particules peut réduire l’efficacité du traitement d’électrocoagulation qui sera réalisé en aval.

Les résultats expérimentaux de l’analyse physico-chimique du perméat de margine


obtenus par ultrafiltration sous une pression transmembranaire de 2 bars et une vitesse de
recirculation de 0,4 m/s (Mameri et al., 2000), sont illustrés sur le tableau 10.

Tableau 10 : Caractéristiques physico-chimiques de perméat de margine.

Caractéristiques Margine (Ait Yalta) Perméat


DCO (g/l) 193,5± 0,05 92 ± 0,05
Polyphénols (mg/ml) 11,42±0,1 8,1 ±0,1
Azote Kjeldahl (g/l) 0,31±0,05 0,2016 ±0,05
Phosphate (mg/l) 40,96±0,01 27,32 ±0,01
MES (g/l) 124,12±0,01 88,724 ±0,01
pH 5,05±0,01 5,25 ±0,01
Conductivité (mS/cm) 15,4±0,01 15,1 ±0,01

A priori, nous constatons que les ordres de grandeurs du pH et de la conductivité


sont semblables à ceux du milieux d’origine (margine). Ceci peut être expliqué par :

Š La perméabilité de la membrane au ions, d’où même conductivité.


Š Le passage de molécule à faible diamètre à travers les pores de la membrane,
et au caractère acide (tel que les polyphénols), d’où le pH qui reste
inchangé.

Nous notons, aussi, un taux d’abattement de la matière organique de 52 % (mesuré par


la DCO) tandis que celui de l’azote Kjeldhal n’est que de 35 %. Par ailleurs, les taux
d’abattement des polyphénols, des phosphates et des MES sont respectivement de 29 %, 33 %
et 28,5 %.

47
Résultats & Discussion

Ces abattements sont jugés intéressant mais pas suffisant, connaissant les propriétés de
l’ultrafiltration à arrêter les molécules de masse molaire élevée (polymères, protéines,
colloïdes) et de ne laisser passer que les petites molécules (eau, sel). Ce résultat serait
imputable aux caractéristiques intrinsèques de la membrane.

Mameri et al. (2000) et Drouiche et al. (2004) ont obtenu des rendements
d’abattement de DCO de 90 % en utilisant une membrane organique. Cela suggère que la
membrane organique est plus fiable que la membrane minérale. Selon Mameri et a.l (2000) la
nature de la membrane à pores ultrafins semble être un paramètre important qui pourrait
fortement augmenter ou diminuer la capacité de la membrane. La taille des pores ne semble
pas exercer une grande influence sur la performance du procédé.

Dans le cadre de cette étude, nous avons choisi de travailler avec une membrane
minérale pour sa plus forte résistance hydrodynamique et pour son nettoyage (large gamme de
pH).

V.2.1 Etat de la membrane :

Pour apprécier l’état de la membrane après passage des margines à travers celle-ci,
nous avons suivi l’évolution du flux d’un solvant (eau de robinet) en fonction de la pression
appliquée au voisinage de la membrane, à l’état vierge (avant passage de la margine) et à
l’état usé (après passage de la margine). Cette évolution est illustrée sur la figure 9.

400

350 avant UF

300

250
Flux ( l/h.m²)

200 aprés UF

150

100

50

0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4

ΔP (bar)

Figure 9 : Evolution du flux d’ultrafiltration en fonction de la pression.

48
Résultats & Discussion

Nous remarquons que la pression appliquée a un effet direct sur le flux. Le flux évolue
d’une façon linéaire en fonction de la pression appliquée dans le cas d’une membrane vierge
(Avant UF). Dans ce cas le flux est exprimé par l’expression mathématique suivante :

J = A (Δp ) A : Perméabilité de la membrane au solvant, évaluée à 100,84 l/h.m².bar


Δp : Différence de pression appliquée

Quand à la membrane usée (après passage de margine), nous remarquons que la


pression appliquée à un effet direct sur le flux, celui ci est linéaire au départ puis s’en écarte à
partir d’un seuil. De même que nous remarquons que le flux tend vers une valeur limite. Ceci
est dû au colmatage de la membrane et à la formation d’une couche de polarisation en amont
de celle-ci.

Selon Brun (1989), ce phénomène dépend de la nature des solutés, de leurs


concentration dans la solution et de la vitesse de circulation de celle-ci. L’accumulation de
macrosolutés à l’interface amont tend à former une couche concentrée plus ou moins
gélatineuse, dont la viscosité et la pression osmotique peuvent être beaucoup plus élevées
qu’en solution, formant un gel. Ce gel constitue une seconde membrane et ne permet plus au
flux d’augmenter. Ce flux est déterminé par l’équation :

J = Δp / (R m + R g + Rcl ) Rm : Résistance de la membrane.


R g : Résistance du gel.
Rcl : Résistance de la couche limite.

Turano et al. (2002) suggère l’utilisation de la centrifugation en amont de


l’ultrafiltration pour réduire les phénomènes de colmatage et de polarisation de la membrane.

49
Résultats & Discussion

V. 3. Traitement du perméat par électrocoagulation :

Le traitement par électrocoagulation est un traitement qui succède à l’ultrafiltration,


afin de réduire la charge organique et en particulier réduire au maximum les polyphénols pour
permettre un traitement biologique plus favorable en aval.
L’efficacité du traitement est évaluée par le suivit de différents paramètres (DCO,
concentration des polyphénols, pH) en fonction du temps.

V.3.1. Choix de l’électrode :

Il a été établi que la nature de l’électrode joue un rôle important dans le processus
électrolytique (Labanowski ,2004).

Dans le cadre de notre étude, nous avons testé l’effet de deux types d’électrodes, à
savoir l’aluminium et le fer sous les conditions opératoires suivantes :
Š Le nombre d’électrodes : 6,
Š Distance inter-électrode :1,5 cm,
Š pH : 5,
Š Température : 30 °C,
Š Densité de courant : 12,12 A/m².

a. Evolution de la DCO :

La figure 10 illustre l’évolution de la DCO en fonction du temps pour les deux types
d’électrodes testées.

Fe
70000
Al
60000

50000
DCO (mg/l)

40000

30000

20000

10000

0
0 50 100 150 200 250 300 350
Durée de traitement (mn)

Figure 10 : Evolution de la DCO en fonction du temps


Ne : 6 ; Di : 1,5 cm ; pH : 5 ; T : 30 °C ; J : 12,12 A/m²

50
Résultats & Discussion

L’allure des courbes est similaire pour les deux types d’électrodes. Nous observons un
abattement progressif au cours du temps suivi d’un palier. Ce dernier est atteint au bout de
270 minutes pour le fer et au bout de 300 minutes pour l’aluminium.
La réduction de la DCO est estimée à 20 g/l pour les électrodes en fer et à 23,3 g/l
pour les électrodes en aluminium ce qui se traduit par des taux d’abattements respectifs de 30
% et 35 %.

Inan et al (2004) ont obtenu un rendement d’abattement de DCO de l’ordre de 42 %


pour des électrodes en fer et 52 % pour des électrodes en aluminium, après 20 minutes
d’électrocoagulation d’une solution de margine diluée à 10 % (DCO initiale de 48,5 g/l).

Israilides et al (1997) ont obtenu un taux d’abattement de DCO de 41 % après 1 heure


de traitement et 93 % en 10 heures de traitement, en utilisant l’acier inoxydable 304 comme
cathode et une anode en titane recouverte de platine (Ti/Pt).

b. Evolution de la concentration en polyphénols :

La figure 11 illustre l’évolution de la concentration des polyphénols au cours du


temps.

7 Fe
concentration en polyphénols (mg/ml)

Al
6

0
0 50 100 150 200 250 300 350
durée de traitement

Figure 11 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps


Ne : 6 ; Di : 1,5 cm ; pH : 5 ; T : 30 °C ; J : 12,12 A/m²

51
Résultats & Discussion

Ces courbes présentent une allure similaire. Un abattement progressif au cours du


temps suivi d’un palier. Une valeur fixe est atteinte au bout de 300 minutes pour les deux
types d’électrodes.
La réduction des polyphénols est évaluée à 3,45 mg/ml pour l’électrode de fer et 3,85
mg/ml pour l’électrode d’aluminium, ce qui correspond respectivement à des rendements de
58,5 % et 65,5%.

Israilides et al (1997) ont obtenu un taux d’abattement de polyphénols de 50 % après


une heure de traitement et 99 % en 10 heures de traitement, en utilisant l’acier inoxydable 304
comme cathode et une anode en titane recouverte de platine (Ti/Pt).

Dans notre expérimentation, la réduction en DCO et en polyphénols sont du même


ordre de grandeur pour les deux types d’électrodes avec une légère amélioration pour
l’électrode en aluminium.

Nous observons aussi une coloration noirâtre de la solution au cours de


l’électrocoagulation avec l’électrode en fer et une décoloration de la solution dans le cas de
l’électrode en aluminium. Ce résultat corrobore parfaitement avec les travaux de Adhoum et
Monser (2004). L’auteur a interprété ce résultat par les deux hypothèses suivantes :
Š Une production en excès de Fe (II) et Fe (III) durant l’électrolyse, ces espèces
donnent une coloration spécifique à la solution.
Š Une réaction de complexation entre les ions ferreux et les molécules de
polyphénols, formant des composés solubles bruns.

Ce même phénomène a été aussi observé par Kobaya et al (2006) lors de l’électrolyse
par le fer d’un effluent agroalimentaire (effluent issus de la production de Chips). Ils ont
attribué cela à la production des ions Fe 3+ et au complexe Fe (OH)3, donnant une coloration à
la solution. De même qu’ils ont choisi de travailler avec l’aluminium, pour éviter tout
phénomène de coloration et de corrosion qu’engendre le rejet de cette solution par la présence
des ions ferreux.

52
Résultats & Discussion

Quant à l’efficacité plus ou moins importante de l’aluminium, cela est attribué selon
Martin et al (2006) , à la production d’une quantité importante de molécules d’hydrogène au
niveau de la cathode, favorisant la dissolution de l’électrode avec une formation importante
d’hydroxydes d’aluminium. Ceci permettant une bonne dégradation et une bonne séparation
par flottation.

Pour toutes ces raisons, nous optons pour l’utilisation d’une électrode en aluminium
pour la suite de notre travail.

V.3.2. Effet du pH :

Au cours de l’électrolyse, le pH joue un rôle dans la genèse de Al(OH)3. Ces particules


interviennent pour dégrader et ou adsorber la matière organique (Ge et al., 2004).

Pour évaluer l’effet de ce paramètre, nous avons varié le pH initial de la solution de


filtrat (quatre pH ont été étudié : 3, 4, 5 et 6), tout en maintenant les autres conditions
opératoires constantes :
Š Nombre d’électrode en Aluminium : 6,
Š Distance inter-électrode : 1,5 cm,
Š Température : 30 °C,
Š Densité de courant : 12,12 A/m².

a. Evolution de la DCO :

70000
60000
50000
DCO (mg/l)

40000
30000
20000 3 4
10000 5 6
0
0 50 100 150 200 250 300 350
Durée de traitement

Figure 12: Evolution de la DCO en fonction du temps


Ne(Al) : 6 ; Di : 1,5 cm ; T : 30 °C ; J: 12,12 A/m²

53
Résultats & Discussion

La figure 12 illustre l’évolution de la DCO en fonction du temps pour les différents pH


étudiés.
Nous observons un début d’abattement de DCO plus rapide et plus prononcé dès les
premières minutes de traitement pour le pH 4 en comparaison aux autres pH étudiés. Au-delà,
l’abattement est graduel et atteint une valeur fixe au bout de 270 minutes.

Pour les autres pH, l’évolution de l’abattement de la DCO est progressif et atteint un
palier au bout de 300 minutes.

La charge éliminée de DCO est de 23,3 g/l pour les pH 3 et 5, de 26,6 g/l pour le pH 4
et enfin de 16,7 g/l pour le pH 6 correspondant respectivement aux abattements de 35 % ; 40
% et 25 % (figure 13).

100
d'abattement

80
60
Taux

(%)

40
20
0
3 4 5 6
pH

Figure 13 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction du pH

Nous observons un meilleur abattement à pH 4. Ce résultat est différent de celui


trouvé par Inan et al (2004), où le pH optimal est de 6.

Adhoum et Monser (2004) ont trouvé un résultat similaire au notre. Dans un souci
d’économie de réactif, ils ont préféré de travailler avec un pH de 5 dont les résultats sont très
voisins du pH 4.

54
Résultats & Discussion

b. Evolution des polyphenols :

concentration en polyphénols 7
6
5
(mg/ml)

4
3
2 3 4

1 5 6

0
0 100 200 300 400
Durée de traitement (mn)

Figure 14 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps.


Ne(Al) : 6 ; Di : 1,5 cm ; T : 30 °C ; J : 12,12 A/m²

La courbe de la figure 14 représente l’évolution des polyphénols au cours du temps.

Nous observons un abattement graduel et progressif dès le début de la réaction


d’électrocoagulation, pour les pH 4 et 5. Un palier est atteint au bout de 300 minutes pour le
pH 4 et de 270 minutes pour le pH 5. Par ailleurs, l’abattement ne débute qu’au bout de 10
minutes pour le pH 3 et au bout de 20 minutes pour le pH 6 puis progresse pour atteindre un
son maximum au bout de 300 minutes de réaction pour le pH 3 et 210 minutes pour le pH 6.

La charge éliminée en polyphénols pour les pH 3, 4, 5 et 6 est respectivement 3,56 ;


3,82 ; 3,79 ; 2,36 mg/ml, correspondant à des taux d’abattement de 61,8 ; 65,9; 65,3 et 40,7%
(figure 15). Nous constatons que les pH 4 et 5 conduisent au même rendement de 65%.

55
Résultats & Discussion

100

d'abattement
80
60

taux

(%)
40
20
0
3 4 5 6
pH

Figure 15 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction du pH.

De ces résultats, nous constatons que le pH 4 ou le pH 5 donne les meilleurs


rendements. Nous pouvons expliquée cela par la présence de quantité importante de certaines

espèces et polymères à ces valeurs de pH ( Al OH ( )


2+
, Al 2 (OH )2 , Al13 (OH )32 ), très
4+ 7+

favorables à la formation du coagulant Al (OH)3, élément actif de l’électrocoagulation (Ge et


al .,2004) .Ces résultats rejoignent ceux de Adhoum et Monser (2004)

c. Evolution du pH :

La figure 16 illustre l’évolution du pH final par rapport au pH initial.

10

0
3 4 5 6

Figure 16 : Evolution du pH final en fonction du pH initial

56
Résultats & Discussion

Nous remarquons une augmentation du pH final par rapport au pH initial.

Pour des pH initiaux de 3, 5 et 6, les valeurs de pH en fin de réaction sont


respectivement de 5,4 ; 9,8 et 10,3. Une solution neutre est obtenue pour le p H 4.
Ce résultat est analogue à celui de Israilides et al (1997), Inan et al (2004) Adhoum et Monser
(2004) et Khoufi et al (2006).

Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer l’augmentation du pH au cours du


traitement. Parmi lesquelles nous citons :
Š Une augmentation d’ions hydroxydes (OH-) par rapport au protons (H+) lors
l’électrocoagulation (Adhoum et al., 2004).
Š Une réduction des polyphénols dans le milieu, favorisant l’augmentation du pH
(Khoufi et al.,2006).

La valeur du pH égale à 4 correspondrait au pH optimal. Il permet à la fois de réduire


la DCO et les polyphénols. De même qu’il permet une bonne décoloration.

V.3.3. Influence de la salinité :

Il a été prouvé que l'addition d'électrolytes au milieu réactionnel lors de l'électrocoagulation


permet d'augmenter la conductivité de la solution réduisant la consommation de courant,
plusieurs types d'électrolytes peuvent être utilisés (Chen, 2004).

Le NaCl est l’électrolyte le plus adapté par rapport aux autres (tel que le MgCl2). Ces
derniers ont l’inconvénient de précipiter sous forme de Ca2+ et Mg2+ qui forment une couche à
la surface des électrodes causant une diminution du courant, d'où une diminution de l'efficacité du
traitement (Chen, 2004).

Pour évaluer l’efficacité de l’électrolyte utilisé, nous avons varié la concentration de NaCl de
2,5 g/1 à 10 g/1 et avons travaillé aux conditions suivantes :
Š Nombre d’électrode en Aluminium : 6,
Š Distance inter-électrode : 1,5 cm,
Š Température : 30 °C,
Š Densité de courant : 12,12 A/m²,
Š pH = 4.

57
Résultats & Discussion

a. Evolution de la DCO :

0 g/l 2,5 g/l


70000 5 g/l 7 g/l
60000 10 g/l
DCO (mg/l)

50000
40000
30000
20000
10000
0
0 100 200 300 400
durée de traitement (mn)

Figure 17 : Evolution de la DCO en fonction du temps


Ne(Al) : 6 ; Di : 1,5cm ; T : 30 °C ; J : 12,12 A/m² ; pH :4

La figure 17 représente l'évolution de la DCO en fonction du temps. Il apparaît que


l'abattement de la DCO est rapide dès les premières minutes de l'électrolyse pour les milieux
présentant une salinité comprise entre 2,5 et 7 g/l, et progresse par la suite d'une manière graduelle
pour atteindre une valeur fixe au bout de 270 minutes. Nous obtenons respectivement les valeurs de
36,6 ; 26,6 et 23,3 g/1 de DCO en fin de traitement, pour les concentrations de 2,5 ; 5 et 7 g/1.

Quant à la valeur de 10 g/1 de NaCl, l'abattement de la DCO ne débute qu'au bout de


40 minutes de réaction, puis progresse lentement pour atteindre un palier au bout de 270 minutes. La
DCO finale obtenue est de 40 g/l, valeur similaire au témoin (0 g/l).

L'augmentation de la concentration en NaCl dans le milieu engendre une augmentation du


taux d'abattement de DCO (figure 19), en effet le maximum d'abattement (65 %) est obtenu pour
la concentration de 7 g/1 en NaCl. Cependant, à 10 g/l en NaCl, une chute de rendement est observée,
atteignant la valeur de 40 % (figure 18).

58
Résultats & Discussion

100

Taux d'abattement
80
60

(%)
40
20
0
0 2,5 5 7 10
Concentration en NaCl (g/l)

Figure 18 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction


de la concentration en NaCl

Israilides et al (1997) ont obtenu une réduction de DCO allant de 178 à 11 g/l en
10 heures d'électrolyse, en utilisant une concentration de 4 % en NaCl.

Nous observons que la mise en oeuvre d'une certaine quantité de NaCl permet d'améliorer
le rendement mais qu'au-delà d'une valeur seuil, l'efficacité du procédé
d'électrocoagulation se trouve perturbé. Chen (2004) est arrivé à la même conclusion et a
recommandé l'utilisation d’une concentration en NaCl n'excédant pas les 20 %.

b. Evolution de la concentration en polyphénols


Concentration en polyphénols

7 0 g/l 2,5 g/l


6 5 g/l 7 g/l

5 10 g/l
(mg/ml)

4
3
2
1
0
0 50 100 150 200 250 300 350
durée de traitement (mn)

Figure 19 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps.


Ne(Al) : 6 ; Di : 1,5cm ; T : 30 °C ; J : 12,12 A/m² ; pH :4

59
Résultats & Discussion

La figure 19 représente l'évolution de la concentration en polyphénols en fonction


du temps.

Nous observons un abattement important et rapide dès le début de l'électrolyse pour les deux
concentrations de 2,5 et 5 g/1, suivi d'un abattement graduel pour atteindre respectivement les
valeurs de 1,37 mg/ml et de 2.2 mg/ml au bout de 270 minutes.

Quant aux concentrations 7 et 10 g/1 en NaCl, l'évolution de l'abattement est progressive et


moins prononcée au cours du temps. Elle atteint une valeur de 2,37 et 2,75 mg/ml respectivement,
au bout de 270 minutes pour le premier cas et au bout de 210 minutes pour le second cas.

La plus faible concentration en NaCl permet de réduire les polyphénols de 4,49 mg/ml,
correspondant à un abattement de 76,37 % alors que la concentration la plus élevée permet de
réduire la concentration en polyphénols de 3,11 mg/ml, correspondant à un taux d’abattement
de 52,58% (figure 20).

100
Taux d'abattement
des polyphénols

80
60
40
20
0
0 2,5 5 7 10
Concentration en NaCl (g/l)

Figure 20 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction


de la concentration en NaCl

Ils apparaît que la diminution de la concentration en polyphénols est inversement


proportionnelle à la concentration en NaCl.

Israilides et al (1997) ont obtenu un rendement de 50 % en une heure d'électrolyse et 99,4 % en


10 heures d'électrolyse, en utilisant une concentration de 4 % en NaCl.

60
Résultats & Discussion

A l’issu de ces résultats, nous pouvons dire que la concentration qui permet de réduire
la DCO est différente de celle qui permet de réduire le maximum de polyphénols.

Une meilleure décoloration de la solution est observée pour la concentration de 2,5 g/l
de NaCl, concentration optimale à laquelle nous obtenons un bon rendement d’abattement en
polyphénols.

V. 3.4. Influence de l’intensité de courant :

Selon Adhoum et al (2004), le courant électrique n’avait pas d’effet direct sur la
concentration du coagulant généré lors de l’électrolyse mais avait plutôt sur la production des
bulles d’oxygène et d’hydrogène, et sur le diamètre de ces dernières ; ainsi que sur la genèse
des flocs, éléments qui pourront favoriser l’élimination de la matière organique.

Pour évaluer l’effet de ce paramètre, nous avons varié la densité de courant de 12,12 à
36,3 A/m², et nous maintenons les autres paramètres fixes :
Š Electrode en Aluminium, au nombre de 6,
Š Distance inter-électrode : 1,5 cm,
Š Température : 30 °C,
Š pH : 4,
Š [NaCl] = 2,5 g/l

a. Evolution de la DCO :

70000

60000

50000
DCO (mg/l)

40000

30000

20000 12,12A/m² 30,3 A/m²

10000 24,2 A/m² 36,3 A/m²


0
0 50 100 150 200 250 300 350
duré de traitement (mn)

Figure 21 : Evolution de la DCO en fonction du temps


Ne(Al) : 6 ; Di : 1,5 cm ; T : 30 °C ; pH :4 ; [Na Cl]= 2,5 g/l.

61
Résultats & Discussion

La figure 22 représente l’évolution de la DCO au cours du temps en fonction des


densités de courant appliqué.

Nous remarquons que l’allure des courbes est similaire.L’abattement est assez rapide
suivi d’une évolution graduelle pour enfin atteindre un palier. Ce dernier est atteint plus
rapidement pour les densités égales et/ou superieur à 24,2 A/m² (150 minutes) en comparaison
à la densité de 12,12 A/m² où le palier n’est atteint qu’au bout de 270 minutes. De même
nous constatons que l’évolution de l’abattement de la DCO est proportionnelle à la densité de
courant. Cette observation concorde avec les travaux de Adhoum et Monser (2004).

Lorsque la densité de courant passe de 12,12 A/m² à 36,3 A/m², l’abattement de la


DCO évolue de 45 à 56 % (figure 22).

100
d'abattement (%)

80
60
Taux

40
20
0
12,12 24,2 30,3 36,3
densité de courant (A/m²)

Figure 22 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction


de la densité de courant.

Adhoum et Monser (2004) ont observé une amélioration de rendement celle –ci est de
80,6 %, à plus forte densité. Au delà d’une valeur seuil de celle-ci, aucune amélioration n’est
observée.

62
Résultats & Discussion

b. Evolution des polyphénols :

7 12,12 A/m² 30,3 A/m²


polyphénols(mg/ml) 6
Concentration en

5 24,2 A/m² 36,3 A/m²


4
3
2
1
0
0 100 200 300 400

durée de traitement (mn)

Figure 23 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps.


Ne(Al) : 6 ; Di : 1,5 cm ; T : 30 °C ; pH :4 ; [Na Cl]= 2,5 g/l.

La figure 23 illustre l’évolution de la concentration en polyphénols au cours du temps


pour les différentes densités appliquées.

L’évolution de l’abattement est rapide dès le début de la réaction pour toutes les
densités supérieures à 12,12 A/m² et atteint dans tous les cas un palier au bout de 150 minutes.
Tandis que pour la densité de 12,12 A/m², le palier n’est atteint qu’au bout de 200 minutes.

La densité la plus faible appliquée permet de réduire une charge en polyphénols de


3,88 mg/ml qui correspondant à un abattement de 66 % , alors que la plus forte densité permet
une réduction de 5 mg/ml corresppondant à un abattement de 85 % (figure 24).Adhoum et
Monser (2004) ont obtenu un rendement de 91 % à plus forte densité (75 mA/cm² et 120
mA/cm²).

Nous remarquons que l’évolution de la concentration en polyphénols est


proportionnelle à la densité de courant appliquée.

63
Résultats & Discussion

90

T a u x d 'a b a tte m e n t (% )
80
70
60
50
40
30
20
10
0
12,12 24,2 30,3 36,3
densité de courant (A/m²)

Figure 24 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction


de la densité de courant.

Il apparaît donc que le maximum d’abattement de DCO et de polyphénols correspond


à la plus forte densité appliquée. Nous remarquons aussi une nette amélioration de la
décoloration de la solution à cette même densité. Ces résultats corroborent parfaitement avec
les travaux de Adhoum et Monser (2004).

Ce phénomène d’abattement et de décoloration peut être interprété par le rôle que peut
jouer les bulles d’hydrogène et d’oxygène, formées en quantité très importante lors de
l’électrocoagulation à forte densité. En effet, nous avons observé un faible volume d’écume
pour la faible densité avec une faible décoloration. Par contre, lorsqu’on augmente la densité
de courant, un grand volume d’écume est produit et la solution se décolore d’avantage.

Nous choisissons la densité de 36,3 A/m² comme valeur optimale.

V 3.5. Influence de la surface spécifique :

La surface spécifique est définie comme la surface d’échange des électrodes en contact
avec la solution électrolysée. Selon Murugananthan et al (2004) plus la surface active est
grande plus le transfert électrochimique entre les molécules organiques et les électrodes est
important, améliorant l’efficacité du traitement.

64
Résultats & Discussion

Pour évaluer l’effet de ce paramètre, nous avons fait varier le nombre d’électrode de 2
à 6 et avons maintenu les autres paramètres constants.
Š Electrodes en Aluminium ;
Š Distance interélectrode : 1,5 cm.
Š Température : 30 °C ;
Š Densité de courant : 36,3 A/m² ;
Š pH = 4 ;
Š [NaCl]= 2,5 g/l

a. Evolution de la DCO :

70000
60000
50000
DCO (mg/l)

40000
30000
20000 2 plaques 4 plaques
10000 5 plaques 6 plaques
0
0 100 200 300 400
Durée de traitement (mn)

Figure 25 : Evolution de la DCO en fonction du temps


Electrodes Aluminium ; Di : 1,5 cm ; T : 30 °C ; pH : 4 ;
[NaCl]= 2,5 g/l ; J: 36,3 A/m²

Les résultats expérimentaux montrant l’effet du nombre d’électrodes appliqués sur


l’efficacité du traitement sont illustrés sur la figure 25.

Nous remarquons un abattement plus rapide et plus prononcé dès le début de la


réaction pour un nombre de plaques compris entre 5 et 6. L’équilibre est atteint au bout de
150 minutes pour un nombre d’électrodes égales à 6 et au bout de 180 minutes pour un
nombre de plaques égales à 5.

65
Résultats & Discussion

Lorsque le nombre est inférieur à 5, l’abattement est graduel et moins prononcé. Le


palier est atteint qu’après 300 minutes de réaction pour un nombre 2 plaques et 270 minutes
pour 4 plaques.

Effectivement, la charge éliminée en DCO est proportionnelle au nombre d’électrodes


utilisées et un abattement de 55 % est atteint pour 6 plaques, alors qu’il n’est que de 35 %
pour 2 plaques (figure 26).

100
d'abattement (% )

80
60
T aux

40
20

0
2 4 5 6

nombre de plaque

Figure 26 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction


du nombre de plaque

b. Evolution des polyphénols :

7 2 plaques 4 plaques
polyphénols (mg/ml)

6
Concentration en

5 5 plaques 6 plaques
4
3
2
1
0
0 100 200 300 400

Durée de traitement (mn)

Figure 27 : Evolution de la concentration des polyphénols en fonction du temps.


Electrodes Aluminium ; Di : 1,5 cm ; T : 30 °C ; pH :4 ;
[NaCl]= 2,5 g/l. J : 36,3 A/m²

66
Résultats & Discussion

La figure 27 illustre l’évolution de la concentration en polyphénols au cours du temps


pour différent nombre d’électrodes.

Nous observons un abattement rapide et prononcé dès le début du traitement pour un


nombre de plaques égale à 5 et de 6.Un palier est atteint au bout de 120 minutes dans les deux
cas.

Pour un nombre de plaques inferieur à 5, l’abattement est moins prononcé et graduel .


l’équilibre est atteint au bout de 300 minutes.

La charge de polyphénols éliminée est proportionnelle au nombre de plaques. Elle est


de 3,28 ; 3,62 ; 4,66 et 5 mg/ml pour un nombre de plaques respectif de 2, 4, 5 et 6,
correspondant aux abattements de 56 % ; 61,77 % ; 79,5 % et 85,3 % (figure 28).

100
Taux d'abattement

80
60
(%)

40
20

0
2 4 5 6
nombre de plaque

Figure 28 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction


de nombre de plaque

Nous obtenons ainsi un abattement maximal de DCO et de polyphénols pour le


nombre de plaques le plus élevé, avec une meilleure décoloration. Ce qui confirme notre
choix à savoir 6 plaques.

67
Résultats & Discussion

V.4. Traitement biologique de la solution d’électrocoagulation :

Le traitement biologique est réalisé en fin de chaîne pour produire une solution à faible
charge organique et de moindre toxicité pour l’environnement.

La solution d’électrocoagulation, sera traitée par les boues activées, présente les
caractéristiques illustrées dans le tableau 11.

Tableau 11 : Caractéristiques physico-chimiques de la solution


d’électrocoagulation.

Paramètres Valeurs
DCO (g/l) 33±0,05
Polyphénols (mg/ml) 1,1±0,1
Azote Kjeldahl (g/l) 0,14±0,05
Phosphate (mg/l) 3,56±0,01
MES (g/l) 25±0,01
pH 7,04±0,01
Conductivité (mS/cm) 13,1±0,01

Cette solution est neutre et présente une charge organique faiblement concentrée en
comparaisons à la solution initiale (la margine).

Le traitement de la solution par les boues activées est réalisé en batch sous agitation
modérée, en aérobie et à 25 °C. Les résultats de l’évolution des paramètres DCO et
polyphénols sont illustrés dans la figure 29.

68
Résultats & Discussion

40000

Conc entration en poly phénols


1,4
1,2
35000
1
DCO (mg/l)

( mg/ml)
30000 0,8
0,6

25000 0,4
DCO Polyphénols
0,2
20000 0
0 50 100 150 200 250 300
Durée de traitement (Heures)

Figure 29 : Evolution de la concentration des polyphénols et


de la DCO en fonction du temps

Nous remarquons une évolution progressive de l’abattement de la DCO au cours du


temps. Cet abattement ne débute qu’après 48 heures d’incubation pour atteindre un palier au
bout de 96 heures. La charge de DCO passe de 33,3 à 29,3 g/l, correspondant à un taux
d’abattement de 12 %. En ce qui concerne les polyphénols, aucun abattement n’est observé.

Le faible taux d’abattement de DCO observé est dû probablement à la dégradation de


certains composés facilement assimilables (tel que les sucres).

Les composés complexes ne sont pas dégradés (cas des polyphénols), car leur
biodégradation nécessite l’induction des enzymes nécessaires à leur hydrolyse par d’autres
substrats (Ettayabi et al., 2003).

Nous pouvons conclure que la composition du milieu, présence de certains composés à


des concentrations suffisantes, influence sur le développement des microorganismes et sur la
biodégradation de la matière organique.

69
Résultats & Discussion

V.4.1. Influence de la composition du milieu sur la biodégradation :

Afin d’étudier l’influence de la composition du milieu de fermentation sur


l’abattement de la DCO et de la biodégradation des polyphénols, nous avons ajouté à la
solution d’électrocoagulation une source annexe de carbone, d’azote et de phosphore.

V.4.1. 1. Influence d’une source additionnelle de carbone :

Plusieurs sources de carbone ont été utilisées pour la biodégradation des margines.
Parmi lesquelles, nous citons : le glycérol (Vinciguerra et al., 1995), le sucrose (D’Annibale
et al.,2003) , le sacharose (D’Annibale et al.,1998) et l’hexadécane (Ettayabi et al .,2003).

Dans le cadre de notre travail, nous avons choisi le glucose comme source de carbone
car c’est un sucre facilement assimilable.

Plusieurs concentrations en glucose (0 g/l, 5 g/l, 10 g/l, 15 g/l, 20 g/l) ont été étudiées
pour déterminer l’optimum qui permettra le meilleur abattement de DCO et de polyphénols

a. Effet sur la DCO :

L’évolution de la DCO en fonction du temps est illustrée sur la figure 30.

70000 0 g/l 5 g/l

60000 10 g/l 15 g/l

50000 20 g/l
D C O ( m g/ l)

40000

30000

20000

10000

0
0 50 100 150 200 250 300
durée de traitement (h)

Figure 30 : Evolution de la DCO en fonction du temps.

70
Résultats & Discussion

Nous remarquons une progression graduelle de l’abattement de la DCO dans le


temps, et elle est fonction de la DCO initiale. Plus la concentration en glucose augmente plus
la DCO initiale est importante. En effet, pour 15 et 20 g/l en glucose la charge de DCO
éliminée est respectivement de 24 et 23 g/l. Pour les concentrations de 5 et 10 g/l, la charge
de DCO éliminée est respectivement de 18,7 et 22,6 g/l.

Nous constatons aussi, que les cinétiques d’abattements de la DCO pour les
concentrations de 5 et 10 g/l en glucose sont plus rapides et plus prononcées dès le début de
la fermentation par rapport aux autres concentrations.

De plus, nous remarquons que la concentration de 10 g/l en glucose donne la


meilleure DCO finale (20 g/l) correspondant à un taux d’abattement de 53 %, et qu’au-delà
de cette concentration en glucose la DCO finale augmente (32 et 37,3 g/l pour les
concentration de 15 et 20 g/l en glucose) (figure 31). Ce phénomène peut être dû à
l’inhibition de la flore microbienne présente dans les boues activées par excès de substrat.

100
taux d'abattement ( %)

80

60

40

20

0
0 5 10 15 20
concentration en glucose (g/l)

Figure 31 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction


de la concentration en glucose.

Nous concluons que la concentration de 10 g/l en glucose est la concentration


optimale à l’abattement de la DCO.

71
Résultats & Discussion

b. Effet sur les polyphénols :

La figure 32 illustre l’évolution des polyphénols en fonction du temps

0 g/l 5 g/l
Concentration en polyphénols

1,4 10 g/l 15 g/l


20 g/l
1,2
1
(m g/m l)

0,8
0,6
0,4
0,2
0 50 100 150 200 250 300
Durée de traitement (h)

Figure 32 : Evolution des polyphénols en fonction du temps

A priori, l’ajout de glucose dans le milieu réactionnel a induit un abattement des


polyphénols.

Nous remarquons aussi, que la diminution de la concentration des polyphénols sui la


même progression pour les quatre concentrations de glucose utilisées ; abattement graduel
suivi d’un palier. Cependant cet abattement est moins prononcé en début de réaction.
La concentration de 10 g/l en glucose permet une cinétique plus rapide et plus prononcée dès
le début de la réaction par rapport aux autres concentrations en glucose.

La charge de polyphénols éliminée est respectivement de 0,25 ; 0,32 ; 0,21 et 0,14


mg/ml pour 5, 10, 15 et 20 g/l de glucose additionné, correspondant à des taux d’abattement
de 22,7 ; 29 ; 19 et 12,7 % (figure 33), la concentration de 10 g/l en glucose donne le
meilleur rendement.

72
Résultats & Discussion

100

taux d'abattem ent (% )


80
60
40

20
0
0 5 10 15 20
concentrations en glucose (g/l)

Figure 33 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction


de la concentration en glucose.

Ceci nous permet de conclure que la présence de glucose induit la biodégradation des
polyphénols. Ce résultat est confirmé par les travaux de Ettayebi et al (2003). Ils ont montré
que la présence d’hexadécane dans le milieu de fermentation induit la dégradation de la
fraction phénolique présente dans les margines.

V.4.1. 2. Influence d’une source additionnelle en Azote et en phosphore :

Selon Assas et al. (2000) et Fadil et al. (2003), certains microorganismes ont besoin
en plus de la source de carbone d’une source d’azote et de phosphore pour leurs croissances.

Dans le cas de notre étude, nous avons choisi le (NH4)H2PO4 comme source
additionnelle d’azote et de phosphore.

Le (NH4)H2PO4 a été ajouté à la solution d’électrocoagulation sous différentes


concentrations permettant ainsi de faire varier les rapports DCO/N/P comme suites 100/6/2,
100/5/1 et 100/4/0,5.

73
Résultats & Discussion

a. Effet sur la DCO :

La figure 34 illustre l’évolution de la DCO en fonction du temps.

45000
40000 100/6/2 100/5/1
35000
100/4/0,5
DCO (mg/l)

30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
0 100 200 300 400
Durée de traitement

Figure 34 : Evolution de la DCO en fonction du temps.

D’après la figure 34, nous remarquons que l’allure des courbes est similaire pour les
différents rapports DCO/N/P étudiés. L’abattement de la DCO est assez rapide dès le début
de la fermentation pour les différents rapports étudiés. Cet abattement est particulièrement
rapide et prononcé pour le rapport DCO/N/P = 100/5/1.

Les charges de DCO éliminées sont respectivement de 29,3, 33,3 et 32,0 g/l
pour les rapports 100/4/0,5, 100/5/1,100/6/2. Le rapport de 100/5/1 donne le meilleur
rendement d’abattement de DCO (78 %) (figure 35).

100
taux d'abattement (%)

80

60

40

20

0
100/6/2 100/5/1 100/4/0,5
DCO/N/P

Figure 35 : Rendement d’élimination de la DCO en fonction


de la concentration en glucose.

74
Résultats & Discussion

Le complément en nutriment à améliorer le rendement d’abattement de DCO.

b. Effet sur les polyphénols :

La figure 36 illustre l’évolution de la DCO en fonction du temps.


concentration des polyphénols
1,2
100/6/2 100/5/1
1

0,8 100/4/0,5
(mg/ml)

0,6

0,4

0,2

0
0 50 100 150 200 250 300 350
Durée de traitement (heures)

Figure 36 : Evolution des polyphénols en fonction du temps

L’allure des courbes est similaire, un abattement graduel suivi d’un palier. Pour les
rapports de 100/5/1 et 100/4/0,5 le palier est atteint au bout de 264 heures.

De même, nous remarquons que l’abattement est moins prononcé au début de la


fermentation pour les différents rapports étudiés.

La concentration éliminée en polyphénols est respectivement de 0,69 mg/ml, 0,9


mg/ml et 0,83 mg/ml pour les rapports de 100/6/2, 100/5/1 et 100/4/0,5. Le meilleur
rendement est de 81,8 % et correspond au rapport 100/5/1 (figure 37).

100
taux d'abattement (%)

80
60
40
20
0
100/6/2 100/5/1 100/4/0,5
DCO/N/P

Figure 37 : Rendement d’élimination des polyphénols en fonction


de la concentration en glucose.

75
Résultats & Discussion

Il ressort de ces résultats que le complément nutritif en azote et en phosphore


améliore efficacement l’élimination des polyphénols.

En conclusion, la composition du milieu de fermentation à un effet significatif sur


l’abattement de la DCO et l’élimination des polyphénols. Un complément nutritif (source de
carbone, source d’azote et source de phosphore) s’avère nécessaire.

76
CONCLUSION
Conclusion

Conclusion :

Notre étude a consisté à traiter une margine fortement chargée en matière organique
par une succession de traitement, dans un premier temps une ultrafiltration suivi d’une
électrocoagulation et en fin un traitement par boues activées dont le but est d’obtenir une
solution finale très peu chargée et de moindre toxicité.

Les résultats des différents traitements, réalisés en série sont résumés dans le tableau
12.

Tableau 12 : Résultats obtenus pour les différents traitements.

Valeur initiale Valeur finale Taux d’abattement (%)


Traitements
DCO Polyphénols DCO Polyphénols
(g/l) (mg/ml) (g/l) (mg/ml) DCO Polyphénols

UF 193,5 11,42 92 8,1 52 29


EC 66,6 5,86 30 0,86 55 85
TB 42,6 1,1 9,3 0,20 78 82

L’ultrafiltration (UF) a été réalisée en mode continu à travers une membrane minérale
et a permis d’avoir un abattement de 52 % en DCO et 29 % en polyphénols.

L’électrocoagulation (EC) a été réalisée en mode discontinu avec une étude


d’optimisation des paramètres opératoires pour l’obtention d’une solution moins chargée. Les
conditions optimales obtenues sont : Electrode en aluminium au nombre de six, pH 4,
concentration en NaCl : 2,5 g/l, densité de courant : 36,3 A/m².
Ce procédé a permis de réduire la DCO de 66,7 à 30 g/l et de réduire les polyphénols de 5,86
à 0,86 mg/ml.

77
Conclusion

Le traitement biologique (TB) de la solution d’électrocoagulation a été réalisé en


batch et en aérobie en présence de boues activées adaptées. Il nous a permis de conclure à la
nécessité d’additionner des compléments nutritifs à la solution (source de carbone, source
d’azote et une source de phosphore) pour pouvoir dégrader les polyphénols et avoir un
meilleur rendement d’abattement de DCO.
Sans complément nutritif, un très faible abattement de DCO est observé et aucune dégradation
des polyphénols n’a lieu.
La solution finale obtenue après optimisation des conditions nutritives présente une
concentration en polyphénols de 0,20 mg/l et une DCO finale de 9,3 g/l.

D’après ces résultats, il apparaît que la combinaison de ces trois procédés est un
moyen efficace pour réduire les effets nocifs de cet effluent sur l’environnement. De plus, ces
procédés permettent une valorisation de ce déchet, car la solution finale pourrait être utilisée
dans l’irrigation ou dans d’autres domaines. Cependant, il est impératif de procéder à des
analyses physico-chimiques, microbiologiques et toxicologiques poussées pour estimer la
composition de cette solution et évaluer son degrés de toxicité.

Enfin, cette étude pourrait être poursuivie en :


3 utilisant un autres types de membrane, tel qu’une membrane de nanofiltration.
3 améliorant les conditions de travail de l’électrocoagulation (dispositif, puissance
de générateur et volume du milieu traité).
3 travaillant sur des volumes important et en continu pour le traitement biologique.
3 évaluant le degré de toxicité des résidus obtenus.

78
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87
ANNEXES
Annexe

1. Détermination de la demande chimique en oxygène (DCO) :


1.1. Réactifs :
a. Solution de digestion :
Š Dissoudre 10,216 g de k2Cr2O7, dans 500 ml d’eau distillée (solution A).
Š Ajouter 167 ml de H2SO4 concentré à 33,3 g de HgSO4, dissoudre à
température ambiante (Solution B).
Š Mélanger les solution A et B, compléter à 1000 ml.
b. Réactif d’acide sulfurique :
Š Dissoudre 5.5 g de Ag2 SO4 dans 1 Kg de H2SO4

1.2. Protocole :
- Préparation du blanc : introduction de 2 mL d’eau distillée dans un tube contenant les
réactifs préparés (2 ml de la solution de digestion et 1 ml de la solution d’acide
sulfurique en présence de sulfate d’argent).
- Introduire 2 ml d’échantillon à doser dans un tube contenant au préalable les réactifs
(2 ml de la solution de digestion et 1 ml de la solution d’acide sulfurique en présence
de sulfate d’argent).
- Bien agiter les tubes.
- Mettre les tubes ensuite à chauffer à 148 °C pendant 2 heures, dans un DCOmètre.
- Laisser refroidir ensuite pendant environ 20 minutes.
- Lire au spectrophotomètre la valeur de l’absorbance de l’échantillon après avoir fait
le zéro avec le blanc (gamme de concentration de 30 mg/L à 1500 mg/L) à la longueur
d’onde de 600 nm.
Le résultat est exprimé en mg d’oxygène par litre.

88
Annexe

2. Dosage de l’azote par Kjeldahl :


2.1. Protocole :
- Prélever à l’aide d’une pipette 5 mL de l’échantillon et les introduire dans le matras.
- Ajouter 7,5 g du catalyseur (CuSO4 + K2SO4).
- Ajouter 10 mL de H2SO4.
- Ajouter 10 mL d’eau oxygénée 30% (H2O2); utilisé comme anti-moussant.
- Ajouter quelques billes de verres (anti-choc).
- Disposer le tube sur le bloc de minéralisation.
- Mettre la coiffe et ouvrir le robinet d’eau.
- Chauffer avec modération pour éviter que la mousse monte dans le tube.
- Continuer à chauffer doucement jusqu’à disparition de la mousse et carbonisation de
la masse.
- Chauffer plus fort jusqu’à ébullition régulière du liquide (420°C) et obtention d’un
liquide clair et limpide.
- Poursuivre le chauffage encore 30 minutes.
- Laisser refroidir.
- Régler sur l’appareil de distillation automatique le volume de soude 35% (50 mL), le
volume d’eau distillée (50 mL) et le temps nécessaire pour la distillation (5 min).
- Brancher le tube sur l’appareil.
- Le distillat est récupéré dans une fiole d’erlenmeyer contenant environ 25 mL de la
solution d’acide borique 4% et quelques gouttes de l’indicateur coloré Tashiro (2 V de
rouge de méthyle 0,2 % + 1 V bleu de méthylène 0,2 %).
- Titrer rapidement l’ammoniac recueilli dans la solution d’acide borique par la
solution d’acide sulfurique (0,1N) jusqu’à changement de la coloration (virage au
violet). L’azote est exprimé par :
% N2 (g) = (V1 x 0.014 x 100 x N) / V0 Où
N : Normalité de la solution d’acide chlorhydrique
utilisée pour l’échantillon = 0,1N.
V0 : Le volume en mL, de l’échantillon = 5 mL.
V1 : Le volume en mL, de la solution d’acide
chlorhydrique utilisée pour l’échantillon.

89
Annexe

3. Dosages des phosphates :


3.1 Réactifs :
a. Réactif mixte :
Š Dissoudre 13 g d’heptamolybdate d’ammonium dans 100 ml d’eau distillée
(Solution A).
Š Dissoudre 0,35 g de tartrate d’antimoine dans 100 ml d’eau distillée
(Solution B).
Š Mélanger 150 ml d’acide sulfurique pur dans 150 ml d’eau distillée
(Solution B).
Š Mélanger les solution A et B, puis C. Compléter à 500 ml avec de l’eau
distillée.
b. Réactif d’acide ascorbique à 10 % :
Š Dissoudre 10 g d’acide ascorbique dans 100 ml d’eau distillée.

3.2. Protocole :
- Mélanger respectivement :
- 40 ml d’échantillon à analyser
- 1 ml d’acide ascorbique.
- 2 ml du réactif mixte (Heptamolybdate d’ammonium, tartrate double
d’antimoine, acide sulfurique)
- Attendre 10 minutes, le temps du développement de la couleur bleue
- Effectuer la lecture à une longueur d’onde de 880 nm.
- Déduire de la courbe d’étalonnage, dont la gamme des concentrations est de 0 à 0,7340
mg/l en phosphate, la teneur en phosphate.

90
Annexe

4. Dosage des polyphénols totaux.

4.1 Réactifs :
a. Solution de carbonate de sodium (20 %) :

Š Dissoudre 20 g de carbonate de sodium dans 100 ml d’eau distillée


4.2. Protocole :

- Mélanger respectivement :
- 0,5 ml d’échantillon compléter à 10 ml en eau distillée
- 0,5 ml du réactif de Folin-Ciocalteu.
- Après 3 minutes, ajouter 1 ml d’une solution de carbonate de sodium (20 %).
- Mettre dans un bain marie bouillon pendant 1 minute.
- Laisser la coloration se développer pendant 2 heures.
Lire la densité optique à 725 nm.

91
Annexe

5. Dosage des MES


- Centrifuger un volume d’échantillon durant 20 minutes.
- Recueillir le culot, le déposé dans une capsule préalablement séchée à 105 °C.
- Sécher ensuite la capsule et son contenu à 105 °C pendant 24 heures.
- laisser refroidir dans un dessiccateur, puis peser.

92
‫ﻣﻠﺨﺺ‬

‫ﺗﻌﺘﺒﺮ اﻟﻤﺨﻠﻔﺎت اﻟﺴﺎﺋﻠﺔ اﻟﻨﺎﺗﺠﺔ ﻋﻦ اﺳﺘﺨﻼص زﻳﺖ اﻟﺰﻳﺘﻮن ﻣﻠﻮث ﺑﻴﺌﻲ ﺧﻄﻴﺮ ﺑﺴﺒﺐ اﻟﻘﻮة اﻟﺘﻠﻮﺛﻴﺔ اﻟﺘﻲ ﻳﻤﻠﻜﻮﻧﻬﺎ) ﻟﻐﻨﺎﺋﻬﺎ‬
.(‫ﺑﺎﻟﻤﺎدة اﻟﻌﻀﻮﻳﺔ واﻟﻤﺘﻌﺪد اﻟﻔﻴﻨﻮﻻت‬
‫اﻟﻬﺪف ﻣﻦ هﺬﻩ اﻟﺪراﺳﺔ هﻮ ﻣﻌﺎﻟﺠﺔ هﺬﻩ اﻟﻤﺨﻠﻔﺎت ذﻟﻚ ﺑﺘﻨﺴﻴﻖ ﺑﻴﻦ ﺛﻼث ﺗﻘﻨﻴﺎت ﻣﺎﻓﻮق اﻟﺘﺮﺷﻴﺢ وآﻬﺮو ﺗﺨﺜﺮ وأﺧﻴﺮااﻟﺘﺤﻠﻞ‬
.(‫اﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺑﺎﻻﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﺤﻮﻻت اﻟﻤﻨﺸﻄﺔ وذﻟﻚ ﻟﺘﺨﻔﻴﻒ ﻣﻦ ﺳﻤﻴﺘﻬﺎ)ﺗﺨﻔﻴﻒ ﻣﻦ اﻟﻤﺘﻌﺪد ﻓﻴﻨﻮﻻت‬
‫اﻟﺸﺮوﻃﺎﻟﻌﻤﻠﻴﺔ ﻟﻬﺬﻩ اﻟﻤﻌﺎﻟﺠﺔ هﻲ‬
Δ P = 2bars V = 0,4 m/s : ‫ﻣﺎﻓﻮق اﻟﺘﺮﺷﻴﺢ‬
2
36,6 A/m =‫[ اﻟﻜﺜﺎﻓﺔ‬NaCl ] =2 ,5g / l pH =4 ‫ﺷﺮاﺋﺢ ﻣﻦ اﻻﻟﻤﻨﻴﻮم‬6:‫آﻬﺮوﺗﺨﺜﺮ‬
100/5/1=ODC/N /P 10g /l =[‫ ]اﻟﺠﻠﻮآﻮز‬:‫وأﺧﻴﺮااﻟﺘﺤﻠﻞ اﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺑﺎﻻﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﺤﻮﻻت اﻟﻤﻨﺸﻄﺔ‬
9٫3g /l=ODC ‫ﻣﺠﻤﻮع هﺎﺗﻪ اﻟﻤﻌﺎﻟﺠﺎت ﺳﻤﺤﺖ ﺑﺎﻟﺤﺼﻮل ﻋﻠﻰ ﻣﺤﻠﻮل ﻧﻬﺎﺋﻲ ذو ﺗﺮآﻴﺰ ﺟﺪ ﺿﻌﻴﻒ‬
0.2 mg / ml=‫ﻣﺘﻌﺪداﻟﻔﻴﻨﻮﻻت‬

‫ ﻣﺘﻌﺪداﻟﻔﻴﻨﻮﻻت‬، ‫ اﻟﺘﺤﻠﻞ اﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ‬، ‫ آﻬﺮوﺗﺨﺜﺮ‬، ‫ ﻣﺎﻓﻮق اﻟﺘﺮﺷﻴﺢ‬:‫آﻠﻤﺎ ت اﻟﻤﻔﺎ ﺗﻴﺢ‬

Résumé

Les ma rgines résultent de l’extraction d’huile d’olive et constituent le problème majeur de


l’oléiculture à cause de leur pouvoir polluant (très riches en matières organiques et en
polyphénols).
Le but de cette étude porte sur le traitement de ces margines par combinaison Ultrafiltration,
Electrocoagulation et un traitement biologique par boues activées en vu de réduire leurs
toxicité (réduction des polyphénols).
Les conditions optimales sont :
Ultrafiltration : ΔP : 2 Bar ; V : 0,4 m/s
Electrocoagulation : 6 plaques en Aluminium ; pH 4 ; [NaCl] : 2,5 g/l ; Densité : 36,6 A/m²
Traitement biologique : [glucose] : 10 g/l ; DCO/N/P : 100/5/1
L’ensemble de ces traitements a permis d’obtenir une solution finale très peu chargée (DCO :
9,3 g/l ; Polyphénols : 0.2 mg/ml).

Mots clés : Ultrafiltration, Electrocoagulation, Traitement biologique, polyphénols.

Abstract

The olive mill wastewater (OMW) resulted from the process of extraction of olive oil made
up the major problem of environment because of high rate of pollution (migh organic matte
rand high polyphenols)
The aim of this study is based on the treatment of this OMW by Conbination with
Ultrafiltration, Electrocoagulation and the biological treatment by activated sludge in order to
reduce their toxicity (reduction of polyphenols zand organic matter)
Operating conditions of this treatment are :
Ultrafiltration : ΔP : 2 Bar ; V : 0,4 m/s
Electrocoagulation : 6 plaque en Aluminium ; pH 4 ; [NaCl] : 2,5 g/l ; Densité : 36,6 A/m²
biological treatment : [glucose] : 10 g/l ; DCO/N/P : 100/5/1
All these tratment have allowed to obtain a final solution very low charged (DCO: 9,3 g/l ;
Polyphénols : 0.2 mg/ml).

Keywords: Ultrafiltration, Electrocoagulation, biological treatment, polyphenols.

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