Téléchargez comme PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 0
RPUBLIQUE ALGERIENNE DMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTRE DE LENSEIGNEMENT SUPRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSIT MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU FACULT DU GNIE DE LA CONSTRUCTION DPARTEMENT DE GNIE MCANIQUE
MMOIRE DE MAGISTER SPCIALIT GNIE MCANIQUE OPTION SCIENCES DES MATRIAUX
PRSENT PAR
KAHINA KHELOUI
THME
Devant le jury dexamen compos de : M. ABERKANE Meziane Professeur, UMMTO Prsident M. AZEM Sad Professeur, UMMTO Rapporteur M. HALEM Nacer Professeur, UMMTO Examinateur M. OULD OUALI Mohand Matre de Confrences A, UMMTO Examinateur
ELABORATION DE LINTERMTALLIQUE FeAl UTILIS COMME RENFORT PARTICULAIRE DANS LES MATRIAUX COMPOSITES
Anne 2010-2011
Remerciements
Avant tout, je tiens exprimer ma profonde gratitude et reconnaissance Monsieur le Professeur AZEM Sad pour mavoir propos ce sujet. Son aide, ses orientations et conseils pour la ralisation de ce travail ont t dun grand apport. Je ne saurais jamais le remercier assez de tout ce quil a fait et continue de faire pour minitier la recherche et me permettre dacqurir une meilleure formation. Que Monsieur NECHICHE Mustapha, Matre assistant au dpartement de Gnie Mcanique, trouve ici lexpression de mes chaleureux remerciements pour laide prcieuse quil ma apporte et ses encouragements et conseils incessants. Je remercie Monsieur ABERKANE Meziane, Professeur au dpartement de Gnie Mcanique de mavoir fait lhonneur de prsider le jury de soutenance. Je remercie galement Monsieur HALEM Nacer, Professeur au dpartement de Chimie pour avoir accept de faire partie de ce jury. Je tiens exprimer mes remerciements Monsieur OULD OUALI Mohand, Matre de confrences au dpartement de Gnie Mcanique, de ses encouragements et davoir accept de prendre part au jury de soutenance. Je remercie Monsieur AMIROUCHE Safi, ingnieur de laboratoire pour son aide en microscopie lectronique balayage. Je tiens remercier tout le personnel du laboratoire SDM du dpartement de Gnie mcanique de luniversit Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Que les enseignants de lUniversit Mouloud Mammeri qui ont contribu ma formation trouvent ici lexpression de mes remerciements.
KHELOUI Kahina
Ddicaces
Je ddie ce travail : Ma famille Mon mari et belle famille Mes amis (es)
Sommaire Introduction.....1 Premire partie : Synthse bibliographique Chapitre I : Gnralits sur la mtallurgie des poudres I.1. Introduction...3 I.2. Procds dobtention des poudres.3 I.2.1. Procds mcaniques.....................3 I.2.2. Procds physiques4 I.2.3. Procds chimiques4 I.3. Procds de mise en forme partir des poudres ...4 I.3.1. Pressage uniaxial.4 I.3.2. Pressage isostatique froid.6 I.3.3. Pressage isostatique chaud..6 I.4. Frittage...6 I.4.1. Paramtres de frittage.6 I.4.2. Energies motrices du frittage7 I.4.3. Diffrents types de frittage..8 Chapitre II : Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage SHS II.1. Introduction.12 II.2. Historique12 II.3. Description du procd SHS...14 II.4. Diffrents changes thermiques lors dune raction SHS.16 II.4.1. Chaleur change entre lchantillon et le milieu environnant..16 II.4.2. Transport de chaleur au sein de lchantillon.16 II.4.3. Cintique chimique en phase htrogne17 II.5. Produits synthtiss par SHS.17 II.5.1. Cramiques.17 II.5.2. Intermtalliques..20 II.6. Paramtres influants sur une raction de type SHS..............24 II.6.1. Granulomtrie des ractifs..24
II.6.2. Densit des compacts de ractifs..24 II.6.3. Mode damorage...24 II.6.4. Vitesse de propagation25 II.7. Techniques associes une raction SHS..25 II.7.1. Broyage haute nergie et activation mcanique des ractifs25 II.7.2. Le procd MAFAPAS...27 II.7.3. Procd SHS sous champ...27 II.7.4. Procd SHS Centrifugation...28 Chapitre III : Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS III.1. Introduction...29 III.2. Mtallurgie physique du systme Fe-Al...29 III.2.1. Le diagramme binaire fer-aluminium30 III.2.2. Structure cristallographique..31 III.3. Caractristiques des intermtalliques fer-aluminium....32 III.3.1. Origine de la fragilisation des alliages fer-aluminium..33 III.3.2. Rsistance au fluage des alliages fer-aluminium..33 III.3.3. Rsistance loxydation des alliages fer-aluminium...34 III.4. Elaboration du compos FeAl par frittage ractif SHS...34 III.5. Influence du broyage haute nergie sur la raction SHS dans le cas du systme Fe-Al.39 Chapitre IV : Composites matrice mtallique et renforts de particules IV.1. Introduction...41 IV.2. Gnralits sur les composites..41 IV.3. Prsentation des composites matrice mtallique (CMM)..42 IV.4. Constituants des composites matrice mtallique (CMM).43 IV.4.1. Renforts discontinus.43 IV.4.2. Renforts continus..44 IV.4.3. Matrices mtalliques utiliss dans les matriaux composites46 IV.5. Elaboration des CMMp par mtallurgie des poudres..47 IV.5.1. Procd gnral.47 IV.5.2. Incorporation des particules par alliage mcanique..48 IV.6. Proprits gnrales des CMMp...49
Chapitre V : Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites V.1. Introduction....50 V.2. Classes de nanomatriaux.50 V.2.1. Classification de Siegel et Niihara.50 V.2.2. Classification de Gleiter.52 V.3. Composition des nanomatriaux52 V.4. Mthodes de synthse des poudres nanomtriques54 V.4.1. La synthse par CVD (Chemical Vapor Deposition).54 V.4.2. La pyrolyse par pulvrisation.55 V.4.3. La technique sol-gel55 V.4.4. Broyage haute nergie (mcanosynthse)55 V.5. Proprits des nanomatriaux.56 V.6. Les nanocomposites58 V.6.1. Nanoparticules trois dimensions nanomtriques.58 V.6.2. Nanoparticules deux dimensions nanomtriques.58 V.6.3. Nanoparticules une dimension nanomtrique..58 Deuxime partie : Rsultats exprimentaux et discussions Chapitre VI : Matires premires et techniques exprimentales VI.1. Introduction...59 VI.2. Matires premires59 VI.3. Techniques de caractrisation des poudres...59 VI.3.1.Tamisage59 VI.3.2. Granulomtrie laser...60 VI.4. Techniques dlaboration..61 VI.4.1. Compression uniaxiale..61 VI.4.2. Four de traitement thermique62 VI.4.3. Dispositif du frittage flash.63 VI.5. Techniques de caractrisation...64 VI.5.1. Microscopie lectronique balayage (MEB)64 VI.5.2. Analyse par diffraction des rayons X (DRX)65
VI.5.3. Analyse thermique.66 VI.5.4. Analyse dilatomtrique.67 VI.5.5. Broyage haute nergie68 VI.5.6. Microduret...69 Chapitre VII : Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS VII.1. Introduction.71 VII.2. Caractrisation des poudres lmentaires71 VII.3. Elaboration des composs Fe-Al par frittage ractif74 VII.3.1. Frittage du mlange Fe1-50%Al en atomes..74 VII.3.2. Frittage du mlange Fe2-50%Al en atomes .79 VII.4. Analyse thermique des mlanges.83 VII.5. Analyse dilatomtrique du mlange Fe1-50%Al en atomes85 VII.6. Elaboration des composs Fe-Al par frittage flash 87 VII.7. Elaboration dun composite matrice mtallique..89 Chapitre VIII : Elaboration et caractrisation du composite Cu-FeAl VIII.1. Introduction90 VIII.2. Matires premires.90 VIII.3. Elaboration du CMMp matrice Cu et particules FeAl...92 VIII.4. Caractrisation du CMMp labor..........93 VIII.4.1. Analyse par microscopie lectronique balayage (MEB)93 VIII.4.2. Profils de concentration des lments linterface Cu/FeAl95 VIII.4.3. Analyses ponctuelles EDS-X.97 VIII.4.4. Rpartition des lments (Cartographie-X).100 VIII.4.5. Analyse par diffraction des rayons X (DRX)..101 VIII.4.6. Essais de microduret..103 Conclusion gnrale....105 Rfrences bibliographiques...107 Annexe.114
Liste des figures et tableaux
Figure 1.1: Les diffrentes tapes de compression dune poudre...5 Figure 1.2: Les diffrents types de frittage.8 Figure 1.3: Reprsentation schmatique des contributions respectives des trois grandes tapes du frittage en phase liquide.................10
Figure 2.1: Schma de synthse par le procd SHS...15 Figure 2.2: Divers types de propagation du front de raction..15 Figure 2.3: Principe du broyage haute nergie.26 Figure 2.4: Prsentation de principe du procd MAFAPAS..27 Figure 2.5: Principe du procd FACS...28 Figure 2.6: Principe de synthse par SHS centrifugation.28
Figure 3.1: Diagramme dquilibre binaire fer-aluminium..31 Figure 3.2: Structures cristallographiques B2, DO 3 et A 2 ..32 Figure 3.3: Analyses thermiques et dilatomtrique dans le mlange Fe-40%Al chauff 850C avec une vitesse de 5C/min35 Figure 3.4: Phases forms et profil de lexpansion volumique dans le cas du compos Fe-40%Al fritt des tempratures entre 1000-1350C avec une vitesse de chauffe de 0.5C/min..36 Figure 3.5: Processus ractif et phases formes au cours du chauffage pour deux vitesses de chauffe du mlange Fe-40%Al37 Figure 3.6: Phases formes aprs frittage des compositions Fe-29 et 71,5%Al diffrentes tempratures38 Figure 3.7: Teneur daluminium diffus dans le fer en fonction de la temprature de frittage...39 Figure 3.8: Spectre de diffraction en temps rel du mlange FeAl labor par MASHS.40
Figure 4.1: Schma dun matriau composite..42 Figure 4.2: Morphologie des renforts discontinus44 Figure 4.3: Morphologie des renforts continus45 Figure 4.4: Principe gnral de la fabrication des CMMp par mtallurgie des poudres..48 Figure 4.5: Schma du principe dlaboration par infiltration.49
Figure 5.1: Divers types de nanomatriaux selon Siegel.51 Figure 5.2: Divers types de nanomatriaux selon Niihara...51 Figure 5.3: Divers types de nanomatriaux selon Gleiter...52 Figure 5.4: Composition des nanomatriaux52 Figure 5.5: Fraction volumiques de diverses phases en fonction de la taille de grain...54
Figure 6.1: Tamiseur RETSCH....60 Figure 6.2: Schma de principe du granulomtre laser....61 Figure 6.3: Schma du dispositif de compression uniaxiale61 Figure 6.4: Schma du four de traitement thermique...62 Figure 6.5: Principe du frittage flash64 Figure 6.6: Schma du dispositif danalyse thermique.66 Figure 6.7: Schma de principe du dilatomtre vertical SETARAM...68 Figure 6.8: Schma de principe du broyeur plantaire, principe de mise en rotation des jarres..69 Figure 7.1.a: Courbe de rpartition granulomtrique de la poudre fer 171 Figure 7.1.b: Aspect des particules de la poudre fer 1.72 Figure 7.2.a: Courbe de rpartition granulomtrique de poudre fer 2.72 Figure 7.2.b: Aspect des particules de la poudre fer 2.73 Figure 7.3.a: Courbe de rpartition granulomtrique de la poudre daluminium73 Figure 7.3.b: Aspect des particules de la poudre daluminium74 Figure 7.4: Diffractogrammes du mlange Fe1-50%Al at. fritts de diffrentes tempratures..76
Figure 7.5: Micrographies du mlange Fe1-50%Al at. fritts de diffrentes tempratures..78 Figure 7.6: Superposition et agrandissement des pics de diffraction des chantillons Fe1-50%Al at. fritts de diffrentes tempratures79 Figure 7.7: Diffractogrammes du mlange Fe2-50%Al at. fritt de diffrentes tempratures..81 Figure 7.8 : Micrographies du mlange Fe2-50%Al at. fritt de diffrentes tempratures..82 Figure 7.9: Superposition et agrandissement des pics de diffraction des chantillons Fe2-50%Al at. fritts diffrentes tempratures83 Figure 7.10: Courbe danalyse thermique du mlange Fe 1-50%Al at. soumis un chauffage anisotherme jusqu 900C...84 Figure 7.11: (a) Courbe danalyse thermique du mlange Fe2-50%Al at. soumis un chauffage anisotherme 900C, agrandissement du pic exothermique (b).85 Figure 7.12: Courbe dilatomtrique de lchantillon Fe1-50%Al at....86 Figure 7.13: Diffractogramme de lchantillon Fe1-50%Al at. aprs dilatomtrie..87 Figure 7.14: Amorage et propagation de la raction SHS dans le mlange fer- aluminium .88 Figure 7.15: Diffractogramme du mlange Fe-50%Al at. aprs frittage flash88 Figure 7.16: Micrographie du mlange Fe-50%Al at. aprs frittage flash...89 Figure 8.1 : Aspect des particules des poudres utilises...91 Figure 8.2 : Courbe de rpartition granulomtrique de la poudre de cuivre92 Figure 8.3 : Micrographie de lchantillon C1.93 Figure 8.4 : Micrographie de lchantillon C2 94 Figure 8.5 : Profil de concentration des lments travers linterface FeAl-Cu de lchantillon C1.95 Figure 8.6 : Profil de concentration des lments travers linterface FeAl-Cu de lchantillon C2.96 Figure 8.7: Micrographie et rsultats de microanalyse EDS-X de lchantillon C1..97
Figure 8.8 : Micrographie et rsultats de microanalyse EDS-X de lchantillon C2..........99 Figure 8.9 : Cartographie X de lchantillon C1 ..100 Figure 8.10 : Cartographie X de lchantillon C2101 Figure 8.11 Diffractogramme de lchantillon C1102 Figure 8.12: Diffractogramme de lchantillon C2..103
Tableau 2.1: Principaux produits synthtiss par SHS.23 Tableau 3.1: Proprits physiques des principaux aluminures de fer..32 Tableau 3.2: Proprits des composs FeAl et Fe 2 Al 5 .36 Tableau 4.1: Caractristiques des renforts utiliss dans les CMM...45 Tableau 6.1: Dsignation, puret et provenance des poudres lmentaires.59
Introduction
Introduction
A lheure actuelle la demande en matriaux de qualit est trs importante, notamment dans le domaine industriel. Llaboration par mtallurgie des poudres (MDP) suscite un grand intrt, vu ses avantages techniques et conomiques. Dailleurs, plusieurs chercheurs sintressent au dveloppement de ce procd et ltude de la ractivit des poudres lors de llaboration ainsi quaux proprits des produits synthtiss. Lune des techniques la plus rpandue en MDP, est la synthse par combustion auto-propage haute temprature SHS (Self-propagating High temperature Synhtesis). La synthse se fait partir des mlanges de poudres, ventuellement compacts, o la raction est amorce par un apport local dnergie. La raction a lieu avec dgagement dune quantit de chaleur qui augmente considrablement la temprature au voisinage de la zone ractionnelle et enclenche de nouveau la raction. Cette dernire se propage alors sous forme de front de combustion avec consommation rapide des ractifs initiaux et formation dun ou plusieurs produits. Le procd SHS, mthode de synthse rapide, peu coteuse en nergie et ne demandant quun quipement limit, reprsente une alternative intressante pour la production de matriaux, notamment rfractaires. Parmi ces produits, les composs intermtalliques du systme fer-aluminium font lobjet de ce travail. Ces composs prsentent de remarquables proprits mcaniques et physico-chimiques telles que la faible densit, les tempratures de fusion importantes, de fortes rsistivits lectriques et une excellente rsistance mcanique haute temprature. En outre, la prsence daluminium dans ces composs offre une trs bonne rsistance la corrosion et loxydation avec formation dune couche protectrice dalumine. Nanmoins, la synthse de ces composs Fe-Al par SHS engendre une importante porosit qui est due la violence de la raction de synthse. Afin dlaborer des matriaux denses, des chercheurs ont associs cette raction des techniques complmentaires comme lactivation mcanique des ractifs 1 Introduction
de dpart (MASHS) et lapplication des pressions extrieures lors de la synthse (MAFAPAS). Ces deux procds ont t appliqus avec succs au cas du FeAl. Le but de cette tude est la synthse de lintermtallique FeAl, par combustion auto-propage SHS, qui sera broy mcaniquement puis utilis comme renfort de particules dans un composite matrice de cuivre. Le choix de cette matrice revient ses remarquables caractristiques ainsi qu la bonne adhrence assure entre la matrice et les particules FeAl. Ce mmoire est scind en deux parties dont la premire porte sur la synthse bibliographique comportant des gnralits sur la mtallurgie des poudres et le procd SHS, llaboration des composs intermtalliques Fe-Al, les matriaux composites et les nanocomposites tandis que la seconde est consacre aux techniques exprimentales ainsi quaux rsultats et discussion. Dans le premier chapitre, nous prsentons les grandes lignes de la mtallurgie des poudres, les mthodes dlaboration, de mise en forme et de densification sont aussi abordes. Le deuxime chapitre est consacr la description du procd SHS, en citant les matriaux synthtiss et les divers paramtres qui influent sur la raction SHS. Au troisime chapitre, nous abordons les intermtalliques fer-aluminium et leurs principales proprits mcaniques et physico-chimiques ainsi que les rsultats de travaux sur leur laboration par le procd SHS. Le quatrime chapitre est consacr aux composites matrice mtallique, leurs proprits et applications ainsi que les procds de fabrication. Au cinquime chapitre, nous nous intressons la classification de nanomatriaux et aux diffrentes techniques dlaboration de ce type de matriaux. Dans le sixime chapitre nous dcrivons les techniques exprimentales dlaboration et de caractrisation des poudres lmentaires et des produits synthtiss. Le septime chapitre porte sur la dtermination des paramtres dlaboration du compos intermtallique FeAl et sa rduction ltat de poudre nanostructure qui est utilise comme renfort de la matrice de cuivre leffet dobtenir un composite matrice mtallique. Ce dernier est caractris par diffraction des rayons X (DRX) et par microscopie lectronique balayage (MEB). Nous achevons ce travail par une conclusion gnrale et des perspectives. 2 Introduction
Premire partie: Synthse bibliographique
Chapitre I : Gnralits sur la mtallurgie des poudres
I.1. Introduction Les procds classiques de la mtallurgie, se caractrisant par la solidification dun mtal ou alliage compltement fondu, se sont avrs moins appropris la fabrication de quelques produits rpondant certaines exigences telles que la densit, la duret et la texture requises. La mtallurgie des poudres (MDP) est un ensemble de procds technologiques permettant la ralisation de composants de formes prdtermines partir des poudres (mtalliques, cramiques ou composites) dont la granulomtrie et la constitution sont maitrises. Llaboration des poudres fait appel de diffrents procds mcaniques ou chimiques, qui permettent dobtenir, avec un minimum dtapes, des produits finis avec un cot de production rduit ou des proprits spcifiques ne pouvant pas tre acquises par dautres procds. Les principaux processus de la MDP pour la production de pices et de composants sont la compression et le frittage. La compression a pour objectif de dformer la poudre laide dune pression externe et dimprimer la forme de la pice. Le frittage consiste chauffer le comprim obtenu pour un objectif final de tenue mcanique. I.2. Procds dobtention des poudres En pratique, il existe trois mthodes de fabrication des poudres : mcanique, physique et chimique. Chacune de ces mthodes a une influence sur la taille des grains solides, leur rpartition, leur forme, leur composition chimique, leur microstructure et le cot des poudres obtenuesetc. I.2.1. Procds mcaniques Du point de vue mcanique, les techniques couramment utilises sont celles du broyage et la mcanosynthse. Le broyage est une technique base sur la fragmentation des particules par choc. Il permet lobtention des poudres de morphologies varies et de tailles pouvant atteindre des dizaines de microns. Des broyeurs dots dune enceinte ferme contenant des lments broyant (billes ou galets), anims dun mouvement rotatif ou vibratoire permette la fracturation des poudres par choc. 3 Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres
Durant le broyage, trois phnomnes peuvent tre engendr (la fracturation, la dformation et le soudage froid des particules). Ce dernier est plus pondrant pour les matriaux ductiles qui sagglutinent et deviennent difficiles broyer [1]. Des broyeurs hlices (dits de Hametag) : permettent de pallier cet inconvnient. Ils comportent deux hlices en acier dur, tournants grande vitesse, lune en face de lautre, dans une enceinte remplie de gaz inerte ou dhydrogne [2]. I.2.2. Procds physiques Les mthodes physiques se rfrent essentiellement aux techniques datomisations. Le principe de ce procd est de faire couler le mtal en fusion et de le soumettre aux jets dun fluide (eau, gaz, huile) dont le but est disoler les gouttelettes qui constituent ainsi les grains solides. Il existe dautres techniques physiques telles que lultrason, lorifice vibrantetc. I.2.3. Les procds chimiques Parmi les techniques chimiques, on distingue une diversit de mthodes de prparation des poudres qui consistent faire intervenir un ractant et un ractif. Lune des mthodes chimiques existant pour llaboration des poudres mtalliques, la rduction des oxydes qui consiste broyer mcaniquement les oxydes mtalliques puis les rduire par chauffage une temprature infrieure la temprature de fusion du mtal constituant et cela en prsence dagent rducteurs. Il existe dautres mthodes tels que : llectrolyse et les mthodes bases sur la rduction partir dun ractant liquide (llimination du solvant, la prcipitation, le procd sol-geletc.) [3]. I.3. Procds de mise en forme partir des poudres La phase de compression vise deux buts que sont la densification par rapprochement et dformation des grains solides laide dune pression externe, et lobtention de comprims ayant la forme et les dimensions dsires. I.3.1. Pressage uniaxial La mthode de compression la plus utilise est la mthode dite compactage uniaxial. Le cycle de compaction est dcrit par les tapes ci-dessous conformment la figure 1.1 :
4 Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres
1. Une quantit contrle de la poudre est mise en place dans la matrice. 2. Les poinons suprieur et infrieur se dplacent lun vers lautre en appliquant une pression prdtermine sur la poudre, gnrant ainsi un comprim conforme la forme et la taille de la matrice et des poinons. 3. Le poinon suprieur est retir de la matrice et le poinon infrieur se dplace vers le haut afin djecter la pice de la matrice.
Figure 1.1 : Les diffrentes tapes de compression dune poudre. Les pressions utilises pour comprimer les poudres peuvent aller de 138 827 MPa (ou plus) en fonction de la densit et la taille de la pice dsire. La majorit des pices obtenues par lindustrie de la MDP sont consolides selon la mthode cite. Dautres mthodes plus spcifiques sont galement utilises. Pendant la phase de compression, la poudre se densifie sous laction de trois phnomnes. Ces trois phnomnes physiques permettent de scinder la phase de compactage en trois stades ordonns [4]: - Le rarrangement ou le tassement des grains se traduit par des dplacements accompagns dventuelles fracturations ou fragmentations. - La dformation locale des grains se traduit par un crasement en surface des grains suite laugmentation de la compacit. Cette dformation locale des grains est visible sur les zones de contact et entrane lapparition de surfaces planes sur les grains. - La dformation plastique de grande amplitude de chaque grain qui intervient pour les hautes compacits atteintes par les poudres mtalliques ductiles. Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres 5
I.3.2. Pressage isostatique froid Le principe de ce procd, dont les sollicitations sont purement mcaniques, consiste immerger un conteneur souple remplie de poudre dans un liquide, habituellement de leau, qui est comprim une haute pression. La poudre est alors rendue compacte travers une pression approximativement identique dans toutes les directions. Ceci conduit une bonne uniformit de la densit. Ce procd se distingue par sa capacit produire des pices trs lances telles que les barres [5]. I.3.3. Pressage isostatique chaud Ce procd combine des sollicitations mcaniques et thermiques. Son principe consiste placer de la poudre dans un conteneur sur lequel est applique une pression isotrope. Celle-ci est porte une temprature proche de la temprature de fusion du matriau. La mthode est utilise pour la consolidation de matriaux tels que les outils en acier, les superalliages base de nickel, titane, et composites matrice en aluminium. Les pices obtenues par ce procd ont des proprits physiques et mcaniques isotropes avec une porosit minime, en particulier pour les pices massives. I.4. Frittage Le frittage est un traitement thermique employ pour la consolidation des pices vert suite une lvation de la temprature, ce qui a pour effet de densifier le matriau et de rehausser ses proprits mcaniques. Il seffectue une temprature infrieure celle de fusion du constituant principal. Lors du frittage les grains sunissent et se renforcent entre eux, avec formation de joints de grains et limination de la porosit. I.4.1. Paramtres de frittage I.4.1.1. Atmosphre de frittage Le frittage peut tre effectu sous diffrentes atmosphres et chacune delle influe sur la qualit du produit final. Les pices frittes sous air sont exposes loxygne et la vapeur deau ce qui altre considrablement les proprits physico- chimiques des produits fritts par linclusion des oxydes qui sont souvent fragiles et ils Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres 6
modifient ainsi les proprits mcaniques. Par contre une atmosphre neutre ou contrle ( titre dexemple lazote ou largon) protge la composition dune corrosion haute temprature durant le frittage mais les oxydes existant avant le frittage restent [6]. I.4.1.2. Temprature de frittage Lors de la mise en temprature du comprim, il se produit, aux basses tempratures (infrieures 300C), llimination du liant et du lubrifiant. Le frittage proprement dit ne dbute qu des tempratures suprieures 400C et se traduit par un retrait de plus en plus important en fonction de la temprature. Les tempratures de frittage sont gnralement comprises entre 0.6 et 0.8 fois la temprature de fusion du matriau. I.4.1.3. Dure de frittage La dure du processus de frittage reprsente le temps ncessaire pour atteindre une densification complte du matriau. Elle dpend de plusieurs paramtres, mais elle est domine par la temprature de frittage. Pour une densification incomplte, un temps prolong est bnfique car il limine la porosit rsiduelle. Cependant un long frittage grossit la microstructure, augmente la taille des pores. La dure de frittage est fonction du matriau et peut varier de 15 minutes pour les coussinets poreux plusieurs heurs pour les alliages au carbone. I.4.2. Energies motrices du frittage Pour quon puisse faire voluer un systme, il faut absolument lui fournir de lnergie. Cette nergie sert activer le transport datomes par diffusion qui aboutit une diminution de lenthalpie. En dautre termes cette nergie est moteur des mcanismes de frittage et nest pas dune seule nature toute au long du processus. On distingue ainsi : - lnergie de surface ; - lnergie lie lexistence dun gradient de dfaut physique ; - lnergie lie aux quilibres entre les phases.
Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres 7
I.4.3. Diffrents types de frittage Dun point de vue technologique on distingue deux types de frittage. Le frittage naturel qui seffectu sans contrainte mcanique (chauffage sous air ou sous atmosphre contrle). Le second type cest le frittage sous charge, qui sopre en appliquant une pression extrieure simultanment au chauffage. Ce dernier est particulirement utilis pour les matriaux difficiles fritter ou pour obtenir des densits proches de la densit maximale thorique. Dun point de vue physico-chimique, on distingue deux autres types de frittage : le frittage en phase solide et le frittage en phase liquide. Si le produit obtenu aprs frittage a la mme composition chimique que les poudres initiales, on parle de frittage non ractif. Dans le cas contraire, o le produit form est compose dun mlange de deux (ou plusieurs) composs chimiques ; dans ce cas, le traitement thermique permet, dune part de former un nouveau matriau dautre part de le densifier; on parle alors de frittage ractif [7].
Figure 1.2 : Les diffrents types de frittage [7]. I.4.3.1. Frittage en phase solide Ce type de frittage seffectue une temprature avoisinant la temprature de fusion du constituant le plus fusible par activation de la diffusion ltat solide. Il peut tre utilis pour un systme mono ou polyphas. Dans lindustrie, ce mode de frittage est particulirement utilis pour la fabrication de pices dont les proprits dusage exigent une grande puret des joints de grains. Ltude du frittage en phase solide repose sur des concepts bien connus exigeant la maitrise des paramtres lis la poudre et qui influent sur le processus et les proprits du produit finale (le fritt) [7]. Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres 8
Deux mcanismes de frittage en phase solide sont distingus : - Les mcanismes sans retrait - Les mcanismes avec retrait Les mcanismes sans retrait consistent admettre que chaque pont de raccordement (col) grossit, en augmentant le rayon x, aux dpens des parties convexes voisines, sans quil en rsulte un rapprochement des centres des sphres, donc sans retrait apparent. Les pores initiaux tendent se sphriser, mais sans changement de volume. Lorsque la matire diffuse par llargissement du pont de raccordement provient de la zone de contact entre les deux particules et de la surface globale des particules. Il en rsulte un retrait volumique (diffusion en volume) du compact et une limination de la porosit. Ce type dvolution englobe les mcanismes de frittage avec retrait. I.4.3.2. Frittage en phase liquide Le frittage en phase liquide fait intervenir la fusion dau moins lun des constituants initiaux. En consquence, il se fait une temprature comprise entre le plus haut et le plus bas des points de fusion des constituants des poudres fritter. Les mcanismes mis en jeux font intervenir des phnomnes de fusion, de mise en solution, de diffusion, dcoulement liquide par capillarit, de rarrangement des particules solides et llimination de la porosit dans un milieu gomtrique tridimensionnel alatoire [6]. Lors du frittage en phase liquide, trois stade sont observes (figure 1.3).
Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres 9
Figure 1.3 : Reprsentation schmatique des contributions respectives des trois grandes tapes du frittage en phase liquide [6]. a)- Rarrangement des particules (stade1) Une augmentation trs rapide de la densit apparente du matriau est remarquable ds la fusion du liant. La phase liquide joue le rle dun lubrifiant permettant ainsi le glissement des particules lune sur lautre et leur rapprochement sous laction des pressions hydrostatiques du liquide et des forces capillaires. La dure de ce phnomne est trs courte. b)- Dissolution-prcipitation (stade 2) A la fin du rarrangement, les particules forment un empilement de grains lis entre eux par un film de fluide. Le systme ainsi form ne peut voluer par simple rarrangement. La densification se fait alors par les phnomnes de dissolution- prcipitation. Les forces de pression cres par la capillarit augmentent la contrainte au sein des particules. Les parties en contact sont dissoutes, diffusent dans le liquide et prcipitent sur les surfaces libres. Aprs rarrangement, lvolution de la densification est conditionne par les phnomnes physiques et chimiques. c)- Grossissement des grains (coalescence : stade 3) Cette tape appele aussi volution microstructurale est plus lente que les deux prcdentes, elle est caractrise par : - La formation de grains plus gros : Le rapprochement des grains au niveau des interfaces conduit la naissance de gros grains. Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres 10
- La croissance des grains par dissolution-prcipitation: Les petites particules dissoutes se prcipitent sur les grandes particules et contribuent leur grossissement. - llimination de la porosit restante par diffusion vers la surface. I.4.3.3. Frittage ractif On appelle frittage ractif, un frittage qui se dveloppe avec une raction, tels que le produit fritt diffre des composs initiaux. Il se produit dans un mlange port une temprature convenable lenclenchement dune raction chimique qui donnera par la suite un ou plusieurs composs chimiques diffrents au niveau de la structure et la nature chimique. Le changement intervient des tempratures voisines des points de changement de phase de lun des constituants (Fe-Al, Fe-Si) [8]. En outre, la microstructure des produits prsente une htrognit due la diffrence entre les proprits et les interfaces entre les lments entrants en raction. La raction de synthse auto-propage haute temprature SHS (Self-propagating High- temperature Synthesis) fait lobjet du prochain chapitre. Leffet Kirckendall Leffet Kirckendall est un effet nfaste qui surgit lors du frittage, dun mlange compos de constituants A et B ayant des grands carts au niveau des coefficients dhtrodiffusion ou de solubilits de ces constituants. On le rencontre gnralement dans un mlange de poudres tempratures de fusions trs diffrentes. Haiyan Gao et al. [9] ont tudie cet effet dans le cas du compos FeAl labor par frittage ractif de poudres lmentaires de fer et daluminium. Cet effet se manifeste par un gonflement des particules, une formation de lacunes dans les particules, qui conduisent lapparition de porosit. Afin de pallier cet effet nfaste, llaboration des matriaux se fait gnralement par lutilisation de poudre trs fine ayant une grande homognit, qui sera fritte de trs hautes tempratures avec des temps suffisamment importants. Chapitre I Gnralits sur la mtallurgie des poudres 11
Chapitre II : Gnralits sur la synthse par combustion auto- propage SHS
II.1. Introduction Llaboration de matriaux par mtallurgie des poudres prsente divers avantages techniques et conomiques : puret des produits, conomie de matires premires, temps de synthse relativement courts...etc. Aujourdhui, plusieurs chercheurs sintressent au dveloppement de ces techniques et ltude du comportement des poudres lors de llaboration et ainsi qu la qualit des produits forms. La synthse de matriaux par combustion auto-propage haute temprature (SHS : Self-propagating High temperature Synhtesis) est une des innovations les plus prometteuses en science des matriaux. Le principe du procd SHS (appele aussi: flamme solide) est connu depuis longtemps. Cependant, le dveloppement de ce dernier nest amplifi quau dbut du XIX e sicle. La comprhension du phnomne et les ractions associes dans diffrents mlanges de poudres, de linfluence des paramtres de raction et les proprits des matriaux synthtiss ont constitu les thmes de nombreuses tudes. Dans ce chapitre, nous aborderons d'abord brivement l'historique du procd et une description du processus dlaboration par combustion auto-propage haute temprature (SHS), comme nous dcrirons les diffrents changes thermiques lors dune raction SHS. Aprs avoir donn une liste des diffrents matriaux synthtiss, nous exposons les diffrents paramtres influenant cette raction, ainsi que les diffrentes mthodes exprimentales associes au procd SHS. II.2. Historique Ds que les hommes prhistoriques matrisrent le feu, ils utilisrent pour sa chaleur et pour les transformations de certaines matires abondantes et synthtiser des matriaux performants. De nombreux matriaux : les argiles, les minerais et certains mtaux ont t passs la flamme, en consquence, des modifications et des amliorations de proprits ont t distingues. Toutefois, La synthse de matriaux par raction directe partir des lments a t mise en vidence au dbut du XIXe sicle [10]. En 1825, Berzelius dcrit la raction d'oxydation du zirconium amorphe suivant la raction chimique [11]: Zr + O 2 ZrO 2
Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 12
En 1860, des tudes sur le zirconium ont t compltes par St Deville et Troost qui remarquent l'importance de la nature pulvrulente des produits utiliss [11]. En 1865, Beketov dcrit des ractions de type aluminothermie permettant disoler le mtal pur partir de ses oxydes [12]: Fe 2 O 3 + 2 Al Al 2 O 3 + 2 Fe Le fer (et son oxyde) peut tre remplac par un autre mtal (Cr, Mn, Cu, Ti, W, B, Mo, Ni, V, Nb, Ta, ...), loxyde mtallique peut tre rduit par un autre mtal (aluminium) par lamorage dune raction auto-propage dans tous le mlange [10]. En 1892, Moissan dcrit la combustion du titane dans l'azote 800C donnant le nitrure de titane suivant la raction ci-dessous : 2 Ti + N2 2 TiN Moissan, Wedekin, Stavenhagen et Schuchard prparent par ce procd de diffrents composs de l'aluminium. Par la suite, Fonzes-Diacon, puis Colani et l'quipe de Matignon et Tramay laborrent des phosphures, des arsniures, des borures et des siliciures en utilisant l'aluminium pour rduire simultanment les oxydes mtalliques et des non-mtaux (P, As, Si, B). En 1902, Muthmann et Kraft utilisrent la combustion pour produire particulirement les hydrures et les nitrures de crium [10]. En 1907, des chercheurs allemands utilisrent pour la premire fois des ractions de combustion de type SHS, produisant ainsi le Ca(CN 2 ) par nitruration du carbure de calcium. Des units capables de produire jusqu' 50 tonnes de produit ont t brevetes avant la premire guerre mondiale. Quelque temps aprs, la fission de l'uranium et du plutonium mtallique et de la fusion d'atomes d'hydrogne ont t classs comme deux autres importantes ractions auto-propage haute temprature, qui sont utiliss pour construire des bombes atomiques et la bombe hydrogne [10]. Dans les annes 1940 et 1950, des recherches sur la synthse par combustion ont t mene par plusieurs scientifiques amricains. Alexander, Walton, Poulos et Kraft tudirent la synthse de nitrures, doxydes, dintermtalliques et de composites cermets par ce procd [10]. En 1967, un dveloppement important eu lieu dans lex union sovitique. Merzhanov, Borovinskaya et Shkiro synthtisant le diborure de titane TiB 2 dcrivent la flamme Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 13
solide . Moins de 10ans plus tard, le procd SHS est une priorit du plan conomique sovitique, et plus de trente organisations sont impliques dans cette recherche. La recherche est devenue plus analytique afin de comprendre les mcanismes de transfert de chaleur, les ractions chimiques et la cintique des ractions SHS. Les rsultats de ces ralisations abouties la synthse de plus de 500 produits. Vers 1984, les USA, avec le programme DARPA (Defence Advanced Research Projects Agency), se sont mis ltude des systmes Ti-C et Ti-B dans les laboratoires U.S. Army Materials Laboratories avec les quipes de Rice et de Logan qui tudirent llaboration et la densification de cramiques et composites obtenus par SHS. Par la suite, Munir et Holt sengagrent dans la comprhension des mcanismes ractionnels au cours de ces transformations. Dans des tudes complmentaires, Kaeidacz et Moore tudirent linfluence de certaines paramtres de la raction SHS tels que : la taille des particules, la vitesse de chauffage et l'atmosphre dans le cas des alliages mmoire de forme, tel que Ni-Ti [10]. Depuis les annes 80 la synthse par combustion auto-propage haute temprature SHS commence se propager dans dautre pays : en Pologne, Core, Chine, Italie, Espagne, France, Inde, etc. II.3. Description du procd SHS La synthse par combustion auto-propage haute temprature (Self propagating High-Temperature Synthesis) est une raction de combustion entre ractifs (gnralement sous forme de poudre), ventuellement compact et chauffes une temprature o linterdiffusion donne lieu une raction chimique de synthse. Cette dernire est caractrise par une auto-propagation dune onde ractive qui senclenche au niveau des surfaces de contact entre les particules [13]. Cette synthse est dite de combustion pour son caractre exothermique et le fait quelle consomme compltement les ractifs de dpart. Pour lancer cette raction, une brve impulsion thermique suffit : soit on communique le comprim avec une bobine de tungstne que lon chauffe par application dun courant lectrique (voir figure 2.1) soit par laser, microondes etc [14]. Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 14
Figure 2.1 : Schma de synthse par le procd SHS. Alors, une raction SHS est initie par chauffage local de lchantillon jusqu une temprature suffisante pour que lenthalpie de formation du produit soit atteinte [11]. Durant cette raction il y a dgagement dune grande quantit de chaleur, ce qui engendre par la suite une augmentation de la temprature au voisinage de la zone brule et enclenche nouveau la raction. Cette dernire diffuse dans tout lchantillon sous forme de front de raction de combustion (flamme solide) et consomme rapidement lchantillon. A la temprature damorage de la raction (T i : temprature dignition), lnergie fournie provoque un dsordre et une diffusion des atomes vers llment de nature diffrente. Pour cela, on peut dire que la raction SHS se manifeste par diffusion ltat solide ou liquide et/ou par dissolution prcipitation. La propagation du front de raction est dite stable a , si la vitesse davance est constante quelque soient les valeurs choisies des paramtres (taux de compaction, diamtre des poudres, etc.). Pour dautres ractions comme (Si + C SiC), la propagation est pulse b . Enfin il existe un troisime mode de propagation, dite de type spin c , qui se caractrise par la propagation hlicodale dun point chaud en surface de lchantillon. Un tel type de propagation est plutt constat pour des ractions faisant intervenir un gaz ractif (nitruration, oxydation et hydruration). La figure schmatise, pour les trois modes, les positions du front de raction intervalles de temps rguliers.
Figure 2.2 : Divers types de propagation du front de raction [11]. Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 15
Selon la nature chimique des ractifs de dpart, et vu le temps de conversion qui est trs limit, les analyses de la raction SHS sont particulirement ardues. Jusqu un temps rcent, la plupart des chemins ractionnels ont t inspirs des diffrentes analyses chimiques et thermiques des ractions. Cependant ces dernires annes, les progrs scientifiques nous ont permis de suivre lvolution de la raction SHS grce lutilisation de la diffraction des rayons X en temps rel qui est couple une mesure de temprature par camra infrarouge [14-17]. Les aspects attractifs de cette raction SHS, sont les tempratures atteintes qui peuvent montrer jusqu 4000C. Selon la nature des ractifs, le front de raction est dune paisseur comprise entre 0.1 et 5 mm et se dplace avec une vitesse de 0.5 15 cm/s, alors que la dure de conversion des ractifs est infrieur la seconde [11]. II.4. Diffrents changes thermiques lors dune raction SHS Une raction SHS peut schmatiquement tre dcrite par trois phnomnes, savoir : Lchange de chaleur entre lchantillon et son environnement Le transport de chaleur au sein de lchantillon La cintique chimique en phase htrogne. II.4.1. Chaleur change entre lchantillon et le milieu environnant La chaleur peut transiter par conduction, convection, et rayonnement. Afin de faciliter la raction, on cherche gnralement minimiser la conduction en rduisant les points de contacts entre lchantillon et le porte chantillon. Comme les changes par convection pression constante sont infrieurs aux changes par rayonnement ds que la temprature dpasse 400C, et que lessentiel du procd se passe au-dessus de 1000C, on en vient ne plus considrer que les changes par rayonnement, dont les termes dpendent dune constante , de lmissivit du matriau et de la temprature du milieu environnant [11]. II.4.2. Transport de chaleur au sein de lchantillon Le transport de chaleur est rgit par deux loi thermodynamiques (pour les ractifs et les produits) dont les paramtres sont : la capacit calorifique pression constante C p ), la densit de lchantillon ainsi que sa conductivit thermique . Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 16
Lexothermicit de la raction est rgie par lenthalpie de formation du produit f H
et lavancement de la raction a/t. II.4.3. Cintique chimique en phase htrogne Elle est rgie par les diffrents paramtres qui influent sur lavancement de la raction. En plus dautres phnomnes de transport de matire comme la diffusion en phase liquide, la convection en phase liquide, lvaporation-condensation, le mouillage ractif, ainsi que des barrires de potentiel (impurets et oxydes ralentissant la raction) peuvent avoir lieu simultanment [18, 19, 20]. II.5. Produits synthtiss par SHS Des tudes d'valuation conomiques montrent que le procd SHS (Self- propagating High temperature Synthesis) est comptitif avec les procds classiques. Le procd SHS, mthode de synthse rapide, peu coteuse en nergie et ne demandant quun quipement rduit, reprsente une alternative intressante pour la production de matriaux, notamment rfractaires. Jusqu' prsent plus de 500 matriaux sont synthtiss par cette mthode. Ces composs sont mise en uvre dans des applications varies: abrasif, outils coupants, cathodes, lments de chauffage (rsistor), connecteur lectroniques, industrie arospatiale, matriaux pour turbine, alliage mmoire de forme, lments forte rsistance la corrosion, supraconducteur haute temprature, boucliers de scurit pour lindustrie nuclaireetc [10, 12, 14]. On distingue deux grandes classes de matriaux synthtiss par SHS : les cramiques et les intermtalliques. II.5.1. Cramiques Une cramique, comme un mtal, possde une structure lchelle atomique (cristalline ou amorphe). Elle se caractrise par la nature des liaisons chimiques entre les lments constituants (gnralement elle forme soit des liaisons ioniques ou covalentes). Elle possde une duret trs importante et un module de Young suprieure ceux des mtaux, ce qui reflte la plus grande raideur des liaisons ionique dans les oxydes, et des liaisons covalentes dans les silicates. Et comme les cramiques Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 17
sont essentiellement composs datomes lger (oxygne, carbone, silicium, aluminium) et que leur structures cristallines sont souvent non compactes, leurs masses volumiques sont faibles. Ceci leurs confre des modules spcifiques (E/) trs attractifs par leurs valeurs leves. Les cramiques prsentent ainsi une bonne rsistance loxydation et la corrosion hautes tempratures. Nanmoins, ces matriaux prsentent un comportement fragile et de faibles coefficients de dilatation. II.5.1.1. Borures Les borures sont l'origine des tudes ralises par les sovitiques ds 1967, notamment les travaux de Merzhanov et Borovinskaya sur le TiB 2 . Depuis, les borures des mtaux du groupe IVa (Ti, Zr, Hf) et Va (V, Nb, Ta) ont fait l'objet de nombreuses tudes. Le TiB 2 et le ZrB 2 sont synthtiss en grandes quantits et utiliss pour les hlices de turbines, pices de racteurs haute temprature et pour les lectrodes du fait de leur caractristiques : rsistance mcanique et au fluage, duret, rsistance aux chocs thermiques et la corrosion haute temprature [21]. Les borures de chrome et de tungstne prsentent une enthalpie de formation trop faible pour que la raction soit auto-entretenue. Pour parer cet handicap, loxydation du bore, raction trs exothermique (fH (298.15K) = - 1270 kJ.mol -1 ), est utilise comme source supplmentaire de chaleur [11]. En outre, les borures de niobium NbB 2 , produits par le procd SHS, possdent une haute conductivit lectrique et une bonne stabilit chimique haute temprature. II.5.1.2. Carbures Cest la famille de matriaux les plus synthtiss par SHS. Les carbures de titane TiC, de silicium SiC ont constitu les thmes de nombreux travaux. Le carbure de titane TiC est souvent cit dans la littrature du procd SHS. La forte exothermicit de la raction (fH (298.15K) = - 183.15 4 kJ.mol -1 ), facilite llaboration du matriau. En outre, il a t vrifi que le mcanisme ractionnel dans ce cas dpend essentiellement de la morphologie du graphite tandis que le taux de compactage et la granulomtrie des poudres nont quun effet supplmentaire. Outre, les carbure de zirconium ZrC prsentent ainsi des proprits trs attrayantes et qui Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 18
sont intermdiaires entre celles des cramiques et des mtaux. Ces carbures sont gnralement utiliss dans la fabrication des outils de coupe, creusets etc [22]. Les composites matrice mtallique Al, Ni, Co, Mo, Mg ou intermtalliques NiAl, FeAl, TiAl et renfort de carbures TiC, SiC, ZrC, WC sont largement tudi. Le carbure de tungstne WC fait aussi part des matriaux synthtiss par SHS. Ils sont les plus utiliss industriellement, comme pices de frottement, abrasifs et outils de coupe. Cependant, dans ce type de carbure, la raction est peu exothermique et ne se propage pas spontanment dans les conditions standards. Enfin, les carbures sont trs durs, rfractaires, prsentent des proprits leves hautes tempratures et rsistent aux chocs thermiques. Ce qui fait deux des matriaux de choix pour revtements de fours, rsistors lectroniques, lments de racteurs nuclaires, etc. Toutefois, ils prsentent une faible rsistance lendommagement. II.5.1.3. Siliciures Vu leurs proprits trs attrayantes, les siliciures de diffrents mtaux font lobjet de nombreuses tudes, titres dexemple les rfrences [23-26]. Les siliciures les plus connus sont : les disiliciures de molybdne (Mo 5 Si 3 , MoSi 3 et MoSi 2 ), de titane (TiSi 3 et Ti 5 Si 3 ), de zirconium (ZrSi et Zr 5 Si 3 ), de tantale (TaSi 2 ) et de fer (FeSi 2 ). Dans le cas du fer et du molybdne, la raction SHS nest pas toujours complte. Ce qui ncessite une activation mcanique des poudres lmentaires de dpart procd MASHS : prsent au paragraphe II.7 . Leffet de lactivation mcanique sur lvolution de la raction SHS dans le cas du compos Fe-Si est expliqu par Berntsen et al. [27]. La raction est peu exothermique (T max = 800 900 C dans le front de raction), relativement lente (V pr = 2 10 mm/s) et laisse une proportion de 20 30 % de fer et de silicium dans le produit. Le mcanisme ractionnel est une diffusion ltat solide qui engendre une certaine porosit (densit relative de 0.93). Les caractristiques les plus importantes des siliciures sont : leurs faibles densits et la rsistance loxydation haute temprature.
Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 19
II.5.1.4. Oxydes Les oxydes sont lorigine du procd de synthse par SHS par combustion Berzelius, 1825 . Les oxydes labors par SHS peuvent tre scinds en deux catgories : les oxydes synthtiss par dautres oxydes, sans faire intervenir de loxygne gazeux. Par contre, la seconde catgorie, sont les oxydes labors avec intervention de loxygne. Les oxydes mtalliques synthtiss par SHS sont dune grande puret et prsentent de remarquables proprits physiques, chimiques et mcaniques. Les plus cits sont lalumine (Al 2 O 3 ), la zircone (ZrO 2 ) et le dioxyde de titane (TiO 2 ). Les mcanismes de synthses de ces oxydes, leurs proprits ainsi que les divers domaines dapplication sont prsents la rfrence [28]. II.5.1.5. Nitrures Les nitrures, et notamment ceux des mtaux de transition, synthtiss par le procd SHS apporte une alternative intressante ces procds. Les plus tudis sont les nitrures de titane (TiN), de silicium (Si 3 N 4 ), daluminium (AlN), de tantale (TaN, Ta 2 N). Les nitrures ont une enthalpie de formation assez leve, ce qui fait augmenter la temprature dans le front de combustion (peut dpasser 5000 K) et empche la propagation de la raction. Pour cela, l'utilisation de la pression et la prsence d'un diluant (nitrure dj form) est ncessaire pour viter la dcomposition du nitrure form et la fusion du mtal [29]. Enfin, il existe dautres composs complexes labors par SHS tels que les carbonitrures, les nitrohydrures et les oxynitrures [30, 31, 32]. II.5.2. Intermtalliques Les intermtalliques sont parmi les matriaux pour lesquels l'avenir du procd SHS est le plus prometteur. Ils prsentent certaines proprits spcifiques trs intressantes, notamment pour remplacer les superalliages utiliss en aronautique dans les applications hautes tempraturesetc. En industrie, le procd SHS est peu utilis pour la synthse des intermtalliques en dpit de ses multiples avantages. Par consquent, la propagation du front de combustion prsente souvent un caractre explosif du fait des fortes conductivits thermiques des compacts de poudres de dpart. Toutefois, quelques Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 20
chercheurs ont palli ce problme par lutilisation de ralentisseurs et par amlioration des paramtres dlaboration. Parmi le grand nombre de composs intermtalliques existants, ceux bass sur des aluminures de mtaux de transition comme le nickel, le fer ou le titane ont t largement tudis durant les dernires dcennies pour leur application comme lments structuraux hautes tempratures [33]. II.5.2.1. Aluminures de nickel Daprs les travaux de Liu et Kumar [34] et ceux de Deevi et Sikka [35], les aluminures base de nickel, notamment le NiAl et Ni 3 Al sont trs attrayants par leurs proprits physiques et mcaniques. La temprature de fusion du compos NiAl est de 1638C et celle du Ni 3 Al approche les 1400C et jusqu' une temprature de1100C. Ces composs prsentent une excellente rsistance loxydation et la carburation. K. Morsi [36] exposa les diverses mthodes dlaboration des aluminures base de nickel, dont le procd SHS reste le meilleur. Les composs AlNi, AlNi 3 , Al 3 Ni 2 , Al 3 Ni sont souvent labors par cette technique. En effet, dans le cas des produits sus- cits la raction de synthse sinstaure aux tempratures dignition de 900C, leurs enthalpies de formation fH (298.15K) sont respectivement de -118,4 ; -153,1 ; - 56,5 et -150,7 kJ.mol -1 tandis que les tempratures maximales sont comprises entre 1100 et 1911C. La formation du produit final est obtenue par diffusion ltat solide avec une vitesse de propagation du front de 20 mm.s -1 . II.5.2.2. Aluminures de titane Les aluminures de titane, en particulier le TiAl et le Ti 3 Al, sont extrmement prometteurs pour les applications haute temprature. Ils prsentent divers avantages: module dlasticit plus lev, densit plus faible, meilleure tenue mcanique en temprature et plus grande rsistance loxydation [33]. Pour les deux composs sus- mentionns, les tempratures de synthse sont respectivement de 1450 et 1600C et une phase liquide transitoire est survenue lors du passage du front de raction. Selon K. Taguchi et al. [37] la prsence dune phase liquide lors de la synthse engendre la densification par compression isostatique chaud HIP et permet la production de pices en TiAl plus denses 99%. Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 21
II.5.2.3. Aluminures de fer Les composs de Fe-Al sont galement prometteurs dans le domaine industriel grce leurs cots daccs assez bas, leurs ressources mondiales et leurs hautes rsistances loxydation et la corrosion. Ils attirent donc beaucoup de chercheurs dans le monde entier. Au regard des exigences strictes et prcises du milieu industriel, en particulier dans laronautique, les aluminures de fer se trouvent confronts des faiblesses rdhibitoires: leur tnacit ainsi que leur ductilit sont trs insuffisantes temprature ambiante, et parfois mme ils prsentent une faible rsistance au fluage haute temprature. Cependant ce problme est souvent rsolu par diffrentes solutions, comme lajout dlments daddition [38]. Les composs Fe-Al, notamment FeAl et Fe 3 Al, font aussi lobjet de nombreuses tudes du procd SHS. Dans ce compos la raction senclenche gnralement une temprature dignition comprise entre 550 et 660C, par contre les tempratures de synthse peuvent atteindre les 1000C [39]. Le produit labor se forme par diffusion ltat solide, on laissant parfois une importante porosit et quelques phases rsiduelles telles que le Fe 2 Al 5 et Fe 4 Al 13 . II.5.2.4. Aluminures de niobium Les aluminures de niobium, en particulier Nb 3 Al et NbAl 3 , ont acquit une attention considrable haute temprature, en raison de leurs points de fusion trs levs, leurs densits relativement faible, leurs hautes rsistance l'oxydation. Ces aluminures sont habituellement labors par le procd SHS. Selon C.L. Yeh et al. [40], les enthalpies de formation ( f H) associe Nb 3 Al, Nb 2 Al, et NbAl 3 sont : -77.00, -74.09, et -130.05 kJ/mol, respectivement. En raison dexothermicit relativement faible pour le systme Nb-Al, la formation daluminures de niobium par une raction SHS partir de poudres lmentaires ncessite des traitements supplmentaires, tels que l'activation mcanique. Parfois quelque compos comme Nb 3 Al et Nb 2 Al sont difficiles obtenir l'tat pur. Par consquent, au lieu d'utiliser des poudres lmentaire, il est ncessaire de prparer des aluminures de niobium par la synthse de combustion de type thermite avec de l'oxyde de niobium (Nb 2 O 5 ) et de la poudre dAl.
Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 22
II.5.2.5. Intermtalliques du systme Ni-Ti Les alliages mmoire de forme (AMF) synthtiss par SHS sont principalement les intermtalliques du systme Ti-Ni. Dans ce type de matriaux la raction est peu exothermique et gnralement ncessite un prchauffage. Une faible granulomtrie de nickel ainsi quune haute temprature de prchauffage favorisent lobtention dun compos TiNi plus dense et plus pur [41]. Certaines composites matrice mtalliques ou intermtalliques, et renfort de fibres ou de particules sont ainsi synthtises par SHS (tableau 2.1). Tableau 2.1: Principaux produits synthtiss par SHS [10, 14, 20].
Carbures Al 4 C 3 , Cr 3 C 2 , Cr 7 C 3 , HfC, NbC, Nb 2 C, SiC, TaC, Ta 2 C, TiC, ZrC, WC, W 2 C.
Siliciures Cr 3 Si, CrSi 2 , FeSi, FeSi 2 , MoSi 2 , Mo 5 Si 3 , Mo 3 Si, NbSi 2 , Nb 5 Si 3 , NiSi 2 , NiSi, Ni 2 Si, TaSi 2 , Ta 2 Si, Ta 5 Si 3 , TiSi 2 , TiSi, TiSi 3 , Ti 5 Si 3 , ZrSi, ZrSi 2 , Zr 5 Si 3 , V 5 Si 3 , VSi 2 , V 3 Si, WSi 2 .
Nitrures AlN, BN, Be 3 N 2 , CrN, Cr 2 N, HfN, LaN, MoN, Mg 3 N 2 , NbN, Nb 2 N, SiN, Si 3 N 4 , TaN, Ta 2 N, TiN, Ti 2 N, VN, V 2 N, WN, W 2 N, ZrN. Oxydes Al 2 O 3 , BaSiO 3 , BaTiO 3 , CoMn 2 O 4 , Cr 3 O 2 , CuFe 2 O 4 , MgMn 2 O 4 , MnTiO 3 , PbTiO 3 , YBa 2 Cu 3 O 7-x . Hydrures TbH 2 , CsH 2 , IH 2 , NbH 2 , PrH 2 , TiH 2 , ZrH 2 .
Intermtalliques CoAl, CuAl, CuAl 2 , Cu 9 Al 4 , Fe 2 Al 5 , Fe 3 Al, FeAl, FeTi, MnBi 2 , NbGe, NbGe 2 , NiAl 3 , NiAl, Ni 2 Al 3 , Ni 3 Al 2 , Ni 3 Al, NiTi, Ni 2 Ti, NiTi 2 , Ti 3 Al, TiAl, TiAl 3 , TiCo, PdAl, PtAl, Re 2 Hf, ZrAl 2 , ZrNi. Composites Al 2 O 3 -Fe, FeAl-TiC, FeAl-Al 2 O 3 , Fe 3 Al-SiC, MoB-Al 2 O 3 , TiB 2 -TiC, Si-SiC, SiC-Al 2 O 3 , SiC-MgO, TiC-Al 2 O 3 , TiC-Ni, TiCZrO 2 , WC-Al 2 O 3 , NiAl-Al 2 O 3 , MoSi 2 -Al 2 O 3 , MoSi 2 -WSi 2 , TiSi 3 -SiC, TiAl-Al 2 O 3 .
Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 23
II.6. Paramtres influants sur une raction de type SHS Les paramtres affectant une raction SHS sont : la taille des ractifs de dpart, la conductivit thermique des ractifs et des produits, vitesse de chauffe, la densit initiale des mlanges compacts, le mode damorage, les impurets, latmosphre de synthse et les tats physiques des ractifs (solide, liquide, gaz. La plupart de ces paramtres sont interdpendants et ont un effet significatif sur la morphologie et les proprits des produits synthtiss. II.6.1. Granulomtrie des ractifs La taille des particules de poudres ractives affecte considrablement lignition et la propagation du front de combustion. Selon certaines recherches sur le procd SHS, plus les poudres ractives sont fines plus la raction de combustion devient plus rapide et complte. Cependant, il existe souvent un intervalle de granulomtrie (gnralement entre 0.1-100m) assurant une densification parfaite des ractifs et par consquent une meilleure ractivit. Lpaisseur de la zone ractionnelle diminue lorsque les granulomtries sont faibles quoique la vitesse de propagation du front samplifie [10]. II.6.2. Densit des compacts de ractifs La densit vert est un paramtre essentiel dans la synthse par SHS. Il affecte directement la conductivit thermique du mlange comprim. La compression des poudres engendre en effet un contact trs important entre les particules, donc une plus grande conductivit thermique. Lorsque cette dernire est assez leve, elle favorise une dissipation de chaleur trop rapide ce qui augmente le risque de freinage de la raction par le manque dnergie. En plus, une faible conductivit peut empcher ainsi la propagation de la chaleur. II.6.3. Mode damorage Les diffrents modes damorage influent considrablement sur lhomognit du produit. Dans la plus part des cas lamorage se fait par rsistance chauffante, laser, atmosphre chauffante, microondes. Un chauffage par flux uniforme dans toutes les
Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 24
directions de lespace ou par microondes permettrait dobtenir de meilleures densits et une bonne homognit. II.6.4. Vitesse de propagation La vitesse de propagation de la raction, sa stabilit et la temprature de combustion maximale ralise lors dune raction SHS dpendent essentiellement de la quantit de chaleur gnre par la raction et la perte de chaleur sur le front de raction. La dissipation thermique du front de raction se produit par des pertes de chaleurs lenvironnement et le transfre thermique au mlange adjacent de ractif qui est toujours au-dessous de la temprature dignition ou damorage de la raction. Par consquence, nimporte quelle perturbation de ces facteurs peut avoir comme consquence un changement de la vitesse et de la stabilit du front de raction. II.7. Techniques associes une raction SHS Les paramtres influants sur la raction ainsi que la nature chimique des ractifs ne permettent pas souvent damorcer la raction des tempratures suffisamment rduites, de satisfaire les critres dautopropagation et dobtenir des produits purs, homognes et denses. Dans le but dune amlioration du procd et dlaboration des produits ayant des caractristiques spcifies il est ncessaire d'associer la simple raction SHS des techniques complmentaires. II.7.1. Broyage haute nergie et activation mcanique des ractifs Contrairement au broyage classique utilis depuis la prhistoire pour rduire en poudre des matriaux, le broyage haute nergie permet de synthtiser, temprature ambiante, des matriaux organiss l'chelle nanomtrique, difficiles, voire impossibles obtenir par des mthodes classiques. Cette mthode consiste agiter plus ou moins violemment, une poudre et des billes contenues dans une enceinte tanche. Sous l'effet des collisions, les grains de poudre sont alternativement dforms plastiquement, fracturs et recolls les uns aux autres, conduisant un mlange des diffrents constituants. Lorsque la frquence des chocs augmente, les dformations- ruptures-soudures alternes des particules engendrent une diminution de leurs tailles.
Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 25
C'est le rapport des frquences de fracture et de collage qui fixe la taille finale des agrgats de poudre [42]. La figure 2.3 montre le principe du broyage haute nergie.
Figure 2.3 : Principe du broyage haute nergie. Ils existent divers modles de broyeurs, les plus courants sont : Le broyeur plantaire : dans lequel une dizaine de billes de 1 ou 2 cm de diamtre sont places avec la poudre dans une enceinte, solidaire d'un disque qui tourne en sens oppos elle. Lattriteur : dans lequel plus de 1000 billes de 0,2 1 cm de diamtre sont entretenues avec la poudre dans un caisson vertical et sont agites par des lments fixs l'axe, qui tourne. Le broyeur vibrations : dans lesquel le mouvement de lenceinte de broyage et des billes est vibratoire et alatoire dans toutes les directions de lespace. Une nouvelle mthode de production de matriaux purs et nanostructurs, appele MASHS (Mechanicaly Activated Self-propagating High-temperature Synthesis), a t dveloppe par Charlot et al. [43]. Ce procd est compos de deux tapes successives : la premire, cest ltape dactivation mcanique mene lintrieur du broyeur plantaire, dveloppe par Abdellaoui et al. [44], dans lequel les poudres lmentaires sont cobroyes (plus de 4h de temps). Cette tape dactivation mcanique permet llaboration de poudres micromtriques constitues de composants lmentaires rpartis lchelle nanomtriques. La seconde tape, consiste un amorage de la raction SHS dans le mlange activ, pralablement compact. Plusieurs chercheurs ont travaill sur ce procd pour llaboration des produits nanomtriques, titre dexemple la synthse du compos FeAl [43]. Dans la plus part Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 26
des composs tudis, le procd MASHS nlimine pas leffet de la raction SHS sur la porosit. II.7.2. Le procd MAFAPAS Le procd MAFAPAS (Mechanicaly Activated Field Activated Pressure Assisted Synthesis) consiste densifier les produits de la raction pendant son droulement. Un systme de compression assiste est alors conu pour aider densifier le matriau. Tout comme le MASHS, cette technique est initie par une activation mcanique des poudres dans un broyeur plantaire conduisant la formation dagrgat micromtriques dans lesquels les cristallites des constituants lmentaires sont rpartis alatoirement. La seconde tape qui a pour objet la synthse et la consolidation par activation de la raction en appliquant un fort courant lectrique (1250 1500A) et une pression mcanique. Ce procd a t appliqu avec succs au cas FeAl. Le produit labor prsente une bonne distribution nanomtrique mais conserve un tat de contraintes rsiduelles induites par la pression applique en cours de la raction [45]. Le principe du procd est illustr sur la figure 2.4.
Figure 2.4 : Prsentation de principe du procd MAFAPAS. II.7.3. Procd SHS sous champ Le procd SHS sous champ, appel aussi FACS Field-Assisted Combustion Synthesis est destin des synthses dont lexothermicit est trop faible pour que la raction soit naturellement autoentretenue, ou dont la propagation est instable. La figure 2.5 schmatise le principe de ce procd, dont un compact de poudres, ventuellement conducteur, est plac entre deux lectrodes en graphite et subit un chauffement par passage du courant lectrique. Si lchantillon est trop important et Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 27
lintensit est importante, lchantillon peut dailleurs subir une explosion thermique. Dans le cas contraire, la raction doit tre amorce l'aide d'un dispositif classique tel qu'un filament de tungstne, ou une plaque de graphite. En outre, ce procd prsente divers avantages, dont laspect le plus important rside dans la formation de lignes de concentration du courant qui provoquent une dissipation de lnergie lectrique dans cette zone provoquant ainsi une amplification considrable de la temprature et, par consquent, la fusion dun ractif comme le cas du SiC [11].
Figure 2.5: Principe du procd FACS. II.7.4. Procd SHS Centrifugation Cette technique a t utilise pour des synthses particulires, sous forte acclration. Elle est souvent utilise dans lindustrie, titre dexemple : fabrication des tubes et tuyauteries rsistants loxydation et la corrosion haute temprature. Elle consiste faire tourner grande vitesse un tube d'acier rempli de mlange de Fe 2 O 3 et daluminium. Lorsque le mouvement de rotation est enclench, la raction est amorce lextrmit du tube au moyen dun chalumeau oxyactylnique. La raction thermite (Fe 2 O 3 + 2 Al Al 2 O 3 + 2 Fe) forme le fer qui colle la paroi du tube en acier et une couche dalumine, trs rsistante la corrosion, couvre la surface intrieure du tube (figure 2.6) [11].
Figure 2.6: Principe de synthse par SHS centrifugation. Chapitre II Gnralits sur la synthse par combustion auto-propage (SHS) 28
Chapitre III : Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS
III.1. Introduction Les composs intermtalliques sont constitus de deux ou plusieurs lments mtalliques et prsentent une structure cristallographique diffrente de celle des lments qui les composent. Ces derniers prsentent des caractristiques mcaniques et physico-chimiques trs intressantes et qui sont intermdiaires entre celles des mtaux et des cramiques. Ces proprits sont dues aux fortes liaisons entre les atomes des lments qui les constituent et ainsi qu leur structure cristallographique ordonne. Parmi ces caractristiques : la faible densit, lexcellente rsistance mcanique haute temprature et le faible cot compar aux cramiques. Nanmoins, la majorit des intermtalliques prsentent de faibles proprits temprature ambiante, telle que la ductilit et la tnacit. Parmi les nombreux matriaux intermtalliques existants, ceux correspondants au systme fer-aluminium font lobjet de cette tude. Ils prsentent divers avantages : faible densit, une temprature de fusion trs importante et une forte rsistivit lectrique. En outre, ils prsentent une excellente rsistance la corrosion dans les atmosphres oxydantes due la formation dune couche protectrice. Ils sont utiliss comme lment de chauffe, changeur de chaleur, pices en mouvement (soupapes, aubes de turbines) pour lautomobile et laronautique et dune manire gnrale dans toutes les applications ncessitant une excellente rsistance la corrosion hautes tempratures. Dans ce chapitre, nous aborderons dabord la mtallurgie physique du systme Fe-Al. Aprs avoir prsent les caractristiques de ces composs intermtalliques, nous exposerons leur processus de formation par frittage ractif. III.2. Mtallurgie physique du systme Fe-Al Le fer est un lment mtallique blanc argent, magntique, mallable et de masse atomique de 55,845. Il fond 1538 C et il a une densit de 7,875 g/cm 3 . Cest le quatrime lment le plus abondant de la crote terrestre. Laluminium est un mtal blanc, lger, de masse atomique de 26,980. Il est mallable, rsistant et bon conducteur d'lectricit. Il fond 660 C et il a une densit de 2,699 g/cm 3 . Il est trs abondant dans la nature sous forme oxyde, gnralement il Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 29
est tir de la bauxite et son extraction est peu coteuse. Au contact de lair, il se couvre rapidement dune couche rsistante et transparente doxyde daluminium qui le protge de la corrosion. Cest pourquoi les matriaux en aluminium ne ternissent pas et ne se corrodent pas. III.2.1. Le diagramme binaire fer-aluminium Le diagramme dquilibre des phases du systme binaire Fe-Al est prsent sur la figure 3.1. Sur le cot gauche du diagramme on peut voir que la solubilit d'Al dans le Fe est dans la gamme de plusieurs pour cent. A partir de 12 % d'Al des phases intermtalliques se produisent, la phase subit des transformations ordre-dsordre avec modification des proprits mcaniques et magntiques [46]. Selon le diagramme, entre 23% et 52% at. on observe deux phases intermtalliques ordonnes Fe 3 Al et FeAl qui se cristallise respectivement dans les structures DO 3 et B 2 . Ces dernires sont stables dans la gamme de 23 36% at. pour le Fe 3 Al et de 36 52 % pour le FeAl. Pour les faibles teneurs en aluminium (~ 20% at.), la solution solide Fe-Al se cristallise dans la structure dsordonne de type A 2 comme le montre le diagramme (figure 3.1) [47]. Les diffrentes transformations lors des transitions ordre-dsordre sont bien dveloppes la rfrence [48]. Pour des teneurs infrieures 27%, la phase Fe peut se transformer et coexister avec une phase B 2 naissante. La phase DO 3 est le rsultat dune transformation Fe + B 2 ou directement dune transition dordre Fe DO 3 . Pour des teneurs variant de 23 % 52 %, la phase dsordonne Fe se transforme en une phase ordonne B 2 et avec la diminution de la temprature il y aura la transformation de : B 2 D03 [48].
Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 30
Figure 3.1 : Diagramme dquilibre binaire fer-aluminium [47]. III.2.2. Structure cristallographique La structure ordonne B 2 est cubique centr avec un paramtre de maille a. La figure 3.2(a) montre que les atomes de fer occupent les sommets, par contre les atomes daluminium occupent le centre de la maille. Pour la seconde structure ordonne figure 3.2 (b) DO 3 de paramtre a 0 = 2a, les 12 atomes de fer occupent les 4 sites octadriques et les 8 sites ttradriques, par contre les 4 atomes daluminium sont placs aux sommets et aux milieux des faces. La structure A 2 est aussi cubique centr ainsi que schmatis sur la figure 3.2 (c). Les atomes de fer et daluminium occupent alatoirement les sommets et les centres de mailles. Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 31
Figure 3.2 : Structures cristallographiques B2, DO 3 et A 2 [47]. III.3. Caractristiques des intermtalliques fer-aluminium Les alliages intermtalliques riches en fer du systme fer-aluminium, Fe 3 Al et FeAl, ont des proprits trs intressantes pour des applications mcaniques haute temprature. Contrairement aux autres aluminures, tels que Ni 3 Al, TiAl ou NiAl, les alliages Fe-Al prsentent lavantage incontestable dtre composs de mtaux non stratgiques : ils sont abondants et peu chers. De plus, la lgret de laluminium accorde aux alliages Fe-Al une faible densit qui varie entre 5.4 g/cm 3 et 6.7 g/cm 3
selon le pourcentage atomique de laluminium. Ils prsentent une bonne rsistance au frottement, une facilit de fabrication et une excellente rsistance loxydation et la corrosion mme dans des milieux trs agressifs. En effet, une couche de passivation adhrente dalumine (Al 2 O 3 ) se forme leur surface et leur procure ainsi une protection efficace. Cependant, leur fragilit temprature ambiante et la faible rsistance au fluage haute temprature constituent un vritable obstacle pour leur application au niveau industriel. Tableau 3.1 : Les proprits physiques des principaux aluminures de fer [49]. Compos Structure cristalline Temprature de fusion (C) Densit (g/cm 3 ) Mode de rupture Ductilit(%) RT Fe 3 Al DO 3 1540 6.7 C 4-8 FeAl B 2 1370 6.06 IG +/ C 2.5-8 Avec IG: rupture intergranulaire, C : rupture intragranulaire par clivage.
(a) (b) (c) Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 32
III.3.1 Origine de la fragilisation des alliages fer-aluminium Plusieurs hypothses prvalent pour expliciter les origines de la fragilit des alliages Fe-Al, notamment les composs FeAl et Fe 3 Al. La fragilit pourrait dcouler du fait que ces matriaux ont des structures cubiques ordonnes. La rupture se manifeste sous deux formes : la rupture intergranulaire et la rupture intragranulaire. La premire est souvent attribue une sgrgation dimpuret sur les joints de grains tandis quil est bien admis que la seconde trouve son origine dans leffet environnemental en prsence de vapeur deau, ou dune autre source dhydrogne [50, 51]. Plusieurs travaux exprimentaux ont dmontrs que les proprits mcaniques peuvent tre amliores par laddition des lments tels que le carbone, le bore et dautres lments de transitions (Ti, V, Cr, Zr, Nb, Mo, Hf, Ta, et le W). Crimp et Vedula [52] ont t les premiers mettre en vidence leffet du bore sur le mode de rupture du compos FeAl. En effet, le bore renforce les joints de grains en faisant passer le mode de rupture dintergranulaire lintragranulaire [53, 54]. La prsence de faibles quantits de carbone dans lalliage FeAl peut amliorer ainsi la ductilit en produisant les interfaces carbure/matrice qui agissent comme des piges lhydrogne. Pour lalliage Fe40Al-0.6C, Pang et Kumar [55] constatent en effet que la prsence de carbures modifie le mode de rupture, puisque la rupture volue dintergranulaire mixte lorsque la vitesse de dformation augmente. Schneibel et al. [56] ont montr que lajout du vanadium ou du cobalt 5% dans lalliage Fe-45%Al-5%X-0.2%B- 0.1%Zr augmente le module de Young. III.3.2. Rsistance au fluage des alliages fer-aluminium Les intermtalliques fer-aluminium prsentent une faible rsistance au fluage haute temprature par rapport celle des aciers et des alliages mtalliques. Ce comportement est gnralement attribu lordre dans la structure de ces composs et aux dislocations qui facilitent les ruptures intergranulaires [57]. En effet, les alliages Fe-Al prsentent de fortes concentrations de dfauts structurels mme aprs un lent refroidissement. Des voies dinvestigation sont explores pour rsoudre ce lourd handicap. Lune dentre elles consiste rduire la taille de grain et amliorer la cohsion Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 33
intergranulaire, notamment, une laboration de ces alliages par mtallurgie des poudres et une distribution fine de particules aux joints de grains [58]. Dautres auteurs suggrent, entre autre, que lajout dlments daddition permet de contenir les mcanismes de migration lacunaires et progresse les caractristiques mcaniques des composs Fe-Al, comme dans le cas du Fe-40Al-0.2Mo-0.05Zr-0.5Ti-0.2C-0.02B la rsistance au fluage a t significativement amliore [50]. Le molybdne est llment qui amliore le plus efficacement la rsistance au fluage des alliages Fe 3 Al. III.3.3. Rsistance loxydation des alliages fer-aluminium Les composs FeAl et Fe 3 Al renferment une quantit importante daluminium suffisante pour former une couche protectrice et trs compacte compose exclusivement dalumine. Grabke [59] a ralis des essais doxydation de diffrents alliages FeAl, en particulir Fe-48Al, des tempratures variant de 800 C 1100 C. A basse temprature (800C), la couche dalumine forme prsente de phases mtastables (-, - et -Al 2 O 3 ), tandis qu haute tempratures (1100C), lalumine est compose seulement dune phase stable -Al 2 O 3 . La cintique de croissance de la couche doxyde stable est plus lente que celle des phases mtastables, qui semblent subir des transformations au cours du cycle, ce qui explique la bonne rsistance loxydation haute temprature. En effet, des tudes ont montr que les transitions entre phases mtastables et de lalumine influent sur la cintique doxydation en favorisant un meilleur comportement plus haute temprature [48]. III.4. Elaboration du compos FeAl par frittage ractif SHS Le processus de formation du compos FeAl suscite un grand intrt ces dernires annes. De nombreuses recherches ont t dveloppes pour expliquer les divers mcanismes intervenant lors de la formation de cette phase ordonne FeAl. Lune des principales tudes a t dveloppe par Gedevanishvili et Deevi [39]. Selon les auteurs, deux ractions exothermiques ont t observ lors du chauffage dun mlange de poudre de fer et daluminium (figure 3.3), ventuellement compact et fritt sous une atmosphre contrle. La premire raction se droule 560C, o la raction de combustion senclenche et elle est responsable de la formation dune phase transitoire dur et fragile Fe 2 Al 5 qui est gnre par diffusion daluminium dans le fer. Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 34
Comme le montre le tableau 3.2, la densit du compos Fe 2 Al 5 est beaucoup plus faible que la densit du mlange de Fe-40Al. Cela signifie que Fe 2 Al 5 est un produit intermdiaire dans la synthse du compos FeAl, et par consquence le comprim de poudre devrait subir quelques changements de volume gonflement au cours du processus.
Figure 3.3 : Analyses thermiques et dilatomtrique dans le mlange Fe-40%Al chauff 850C avec une vitesse de 5C/min [39]. Cependant, la seconde raction qui se dveloppant une temprature de 655C, conduit la nuclation et la croissance de la phase FeAl. Cette dernire raction, rsulte de linteraction entre le fer Fe et la phase transitoire Fe 2 Al 5 , tel que confirm par Gao et al. [9]. Cette tude montre ainsi que la vitesse de chauffe influe normment sur la densit du produit recherch. Alors, pour une grande vitesse de chauffage (5C/min) la raction senclenche partir de 670C, dans le cas contraire (0.5C/min) cette dernire commence une temprature infrieure 540C. La figure 3.4 met en vidence linfluence de la phase transitoire Fe 2 Al 5 sur la densit des produits fritts de faible vitesse de chauffe (0.5C/min). Les chantillons fritts cette vitesse sont plus denses (moins poreux) que les chantillons fritts avec une vitesse plus importante.
Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 35
Tableau 3.2 : Proprits des composs FeAl et Fe 2 Al 5 [39].
Teneur en aluminium % at. (% mas.) Densit du Produit (g/cm 3 ) Point de fusion (C) Enthalpie de formation (kJ.mol -1 ) Structure cristalline Fe - 7.86 1538 - C.C Al - 2.7 660 - C.F.C FeAl 40 (24) 6.06 1370 - 12.0 C.C Fe 2 Al 5 71.4 (54.7) 3.96 1171 - 34.3 Orthorhombique Fe-40Al 40 (24) 5.39 - - -
Figure 3.4: Phases forms et profil de lexpansion volumique dans le cas du compos Fe-40%Al fritt des temprature entre 1000-1350C avec une vitesse de chauffe de 0.5C/min [39]. Afin d'tudier le mcanisme de la raction de synthse dans les deux cas (vitesse 0,5C/min et 5C/min), des expriences ont t ralises dans les mmes conditions que l'exprience prsente par la figure3.4, sauf que ces expriences ont t interrompues diffrentes tempratures 500, 600, 700 et 1000 C (figure 3.5).
Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 36
Figure 3.5: Processus ractif et phases formes au cours du chauffage pour deux vitesses de chauffe du mlange Fe-40%Al [39]. Afin de trouver la cause probable du problme de gonflement lors du processus de frittage dun mlange de poudre de fer et daluminium, une tude de deux compositions (Fe-29% et 71,5%Al en atomes) a t mene par Kang et Hu [60]. Les tempratures de frittage qui ont t choisies pour tudier les transformations de phase dans les deux compositions Fe-29% et 71,5%Al respectivement sont (500, 550, 650, 750 et 850C) et (550, 600, 650, 700 et 750C). Les auteurs ont rvl par analyses de DRX les diffrentes phases qui apparaissent au cours du frittage des deux mlanges (figure 3.6). Dans les deux cas, les auteurs montrent que le compos Fe 2 Al 5 est une phase transitoire et que le gonflement des chantillons est d la forte exothermicit et la violence de la raction SHS. Les tempratures dignition et de fin de raction sont, respectivement pour Fe-29%Al et Fe-71,5%Al, de 625-663C et 629-651C. Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 37
Figure 3.6: Phases formes aprs frittage des compositions Fe-29 et 71,5%Al diffrentes tempratures [60]. Dans le but de comprendre les diffrents phnomnes qui se produisent avant et pendant la raction SHS du compos Fe-Al, Ewelina Pochec et al. [61] ont tudi le frittage isotherme d'un mlange de poudres lmentaire de fer et daluminium, ventuellement press puis fritt diffrentes tempratures (570-630 C). Les auteurs confirment qu'il existe deux mcanismes de formation des composs Fe-Al. Le premier mcanisme repose sur la formation des phases de haute teneur en aluminium qui sont FeAl 3 et Fe 2 Al 5 . Tel que mentionn plus haut, ces phases transitoires sont formes par diffusion daluminium dans le fer. Comme le montre la figure 3.7, dans un premier temps la diffusion daluminium est trs lente (zone 1). Dans la gamme de temprature de 300-500C la vitesse de diffusion d'aluminium est faible et la teneur en aluminium dans le rseau cristallin de fer augmente lentement (zone2). Avec laugmentation de la temprature, au dessus de 500C la teneur en aluminium diffus augmente rapidement (zone 3) jusqu une temprature de 600C. Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 38
Figure 3.7: Teneur daluminium diffus dans le fer en fonction de la temprature de frittage [61]. Le second mcanisme est li la synthse par combustion auto-propage haute temprature (SHS) qui est enclench une temprature de 615C. La raction SHS produit une grande quantit d'nergie et permet la formation de la phase FeAl 2
haute teneur en aluminium et une phase secondaire ordonne FeAl. La phase FeAl secondaire devrait tre la phase finale et doit se produire en grandes quantits. Cette dernire ne peut tre obtenue sous forme d'une structure intermtallique finale quaprs un processus d'homognisation supplmentaire. Ces rsultats montrent que la temprature de traitement est un paramtre important pour le frittage isotherme. III.5. Influence du broyage haute nergie sur la raction SHS dans le cas du systme Fe-Al Lobjectif du procd MASHS est la synthse dun matriau nanostructur et dense. Charlot et al. [62] ont appliqu ce procd la synthse du compos FeAl. La synthse repose sur deux tapes : l'activation mcanique (MA) qui est un pr-broyage nergtique de courte dure conduisant des poudres nanostructures et la synthse des composs par une raction SHS. Une premire partie du travail a t d'tudier l'influence des diffrents paramtres contrlant ce procd MASHS et une seconde partie fut de comprendre les chemins ractionnels partir d'un dispositif original autorisant le suivi in-situ et en temps rel en utilisant la diffraction des rayons X Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 39
(rayonnement synchrotron) couple une thermographie infrarouge. Il a t clairement dmontr que l'utilisation de poudres actives mcaniquement entrane une diminution de la temprature d'amorage de la raction de combustion, o elle atteint 400C alors quelle dpasse toujours 550C lorsque les mlanges Fe+Al ne sont pas activs. La vitesse de propagation augmente jusqu 12 mm.s -1 alors quelle nest que de 2,5 pour lchantillon dorigine alors que le taux daugmentation de la temprature augmente de 480C.s -1 1600C.s -1 . Le spectre de diffraction obtenu (figure 3.8) montre la formation dun compos intermdiaire qui disparait en fin de raction. Le compos obtenu en fin de raction est le FeAl pur.
Figure 3.8 : Spectre de diffraction en temps rel du mlange FeAl labor par MASHS.
Chapitre III Elaboration des intermtalliques Fe-Al par SHS 40
Chapitre IV : Composites matrice mtallique et renfort de particules
IV.1. Introduction Les matriaux composites ont t utiliss par lhomme depuis la prhistoire. Le premier exemple citer est le composite de terre mlange la paille qui est utilise pour la construction des abris. Il sest avr que les proprits du matriau form sont plus intressantes que celles des matires premires utilises. De plus, certaines chercheurs ont cre limpermable avec du caoutchouc et le coton et dautre dpose le brevet du bton arm. De ce fait, nous arrivons donc une dfinition : le matriau composite est un assemblage d'au moins deux matriaux non miscible mais qui peuvent adhrer l'un l'autre. Le matriau composite est constitu de deux lments : le renfort qui sert d'ossature et la matrice qui sert de protection. Les matriaux composites ont beaucoup t dvelopps au XXme sicle et ont envahis beaucoup de domaine, notamment les transports, laronautique et larospatiale. Ils permettent un gain de poids considrable par rapport aux matriaux conventionnels tout en gardant des proprits mcaniques similaires voir meilleures. Les composites matrice mtallique (CMM) ont t dvelopps partir des annes 1960-1965 aux Etats Unis et en France. Les applications envisages taient orientes exclusivement vers lindustrie aronautique et spatiale. A partir des annes 1980, la disponibilit des fibres cramiques bon march a permis un grand dveloppement et des applications industrielles plus larges. Dans ce chapitre nous prsentons les matriaux composites dune manire gnrale. Par la suite, nous talerons notre recherche sur les matriaux composites matrices mtallique (CMM) et plus spcialement ceux renforts de particules (CMMp), o nous allons prsenter leurs constituants, leurs principales proprits et ainsi que les divers techniques dlaboration dont la mtallurgie des poudres reste la plus rpandue. IV.2. Gnralits sur les composites Un matriau composite est constitue de plusieurs matriaux diffrents non miscibles mais ayant une forte capacit dadhsion. Il possde des proprits mcaniques meilleures que celles de chacun de ses constituants pris sparment. Sa structure peut tre schmatise par une matrice (organique, mtallique, cramique) Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 41
recevant des renforts de formes diverses (fibres longues ou courtes, particules fines) et de nature variable (matriau organique, mtallique, cramique ou vgtal). La figure 4.1 montre le schma dun matriau composite. Le renfort assure souvent la tenue mcanique et la matrice, la cohsion et le transfert des efforts vers le renfort.
Figure 4.1 : Schma dun matriau composite. IV.3. Prsentation des composites matrice mtallique (CMM) Les matriaux composites matrices mtalliques (CMM) sont constitus dune matrice en mtal (aluminium, titane, magnsium, molybdne, cobalt et cuivre) et dun renfort en matriau caractristiques distinctes (cramique, mtallique ou intermtallique) [63]. La matrice mtallique donne au matriau composite de nouvelles proprits: de meilleures proprits mcaniques, une meilleure rsistance au feu et la temprature, une meilleure conductivit lectrique et thermique, une rsistance aux radiations, une impermabilit au gaz. Les CMM matrice daluminium sont dsormais assez largement rpandus dans lindustrie mcanique et en particulier dans le secteur aronautique pour des pices soumises des chargements et des tempratures modres. Les renforts sont gnralement des cramiques (carbures, oxydes, borures) sous forme continue (fibres mono ou multiflamentaires) ou discontinue (particules, trichites ou fibres courtes). Ces composants CMM raliss par mtallurgie des poudres, prsentent des proprits trs attrayantes: module dYoung trs lev, trs bon comportement en fatigue thermique, trs bonne rsistance lusure et un trs bon rapport rsistance mcanique/densit [64]. Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 42
IV.4. Constituants des composites matrice mtallique (CMM) IV.4.1. Renforts discontinus Ils sont des renforts dont les dimensions sont trs infrieurs celles du composite. On distingue trois types de renfort discontinu : les particules, les trichites et les fibres courtes. Renforts de particules Nous dsignons par le terme particules toutes les morphologies de renfort quasi- isotrope (facteur longueur/diamtre compris entre 0,2 et 1). Ils peuvent tre de type sphrique ou aciculaire de taille moyenne peut varier entre 5 et 50m. Les fractions volumiques de ce type de renfort varie gnralement entre 10 et 50%. Les composite matrice mtallique et renforts de particules (CMMp) les plus dvelopps sont matrice daluminium et renfort soit : carbure de silicium SiC ou dalumine Al 2 O 3 . Les particules peuvent tre associes au mtal sous forme disperse par mlanges, ou prpares en prformes et imprgnes ultrieurement par le mtal [63]. Renforts de trichites Les trichites sont des fibres discontinues monocristallines. Elles ont des proprits mcaniques trs leves. Pour les CMM, les trichites testes ont t le SiC, SiN et le TiC. Les procds de fabrication de trichites sont bass sur une croissance en pitaxie partir dune phase gazeuse (carbure ou azote) ou par pyrolyse dun prcurseur riche en silicium. Les fractions volumiques des trichites sont comprises entre 0.1 et 25%. Le diamtre moyen des trichites varie entre 0.1 et 0.5 m, leur longueur entre 20 et 100m. La manipulation des trichites sous forme divise pose des problmes de scurit, leur inhalation est cancrigne. Les trichites peuvent tre directement associes au mtal sous forme disperse par mlanges, ou prpares en prformes et imprgnes ultrieurement par le mtal [63]. Renforts de fibres courtes Les fibres courtes sont des fibres polycristallines ou amorphes dalumine ou de mlanges dalumine et de silice. Ils sont fabriqus par centrifugation, qui consiste mlanger des fibres et de produits non fibreux (globules). La taille et la fraction Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 43
volumiques de ces globules peuvent influer sur les proprits du composite. La fraction volumique des fibres courtes est voisine de celle des trichites qui varie dans la gamme de 5 25%. Leur diamtre varie entre 3 et 5 m et leur longueur entre 100 et 600 m. Ils peuvent tre directement associes au mtal sous forme disperse par mlanges, mais le plus souvent elles sont prpares en prformes et imprgnes ultrieurement par le mtal. La figure 4.2 montre la morphologie de quelques types de renforts discontinus [63].
Figure 4.2 : Morphologie des renforts discontinus. IV.4.2. Renforts continus Ce sont des mches mono ou multifilamentaires ou hybrides. Leurs dimensions sont voisines de celles du composite. Les mches monofilamentaires Les mches monofilamentaires les plus utilises sont de bore ou de SiC, labores par dpt chimique en phase vapeur sur un monofilament en tungstne ou en carbone. haute temprature, ces renforts prsentent des proprits trs importantes. Leurs diamtres varie dans la gamme de 100 300 m et sont difficile manipuler vu leur grande rigidit. Ils sont alors tisss et imprgns de mtaux rfractaires, permettant ainsi dlaborer des CMM hautes performances tempratures leves [63]. Les mches multifilamentaires Les mches multifilamentaires sont constitues de 300 1000 filaments unitaires de diamtres moyens de 5 20 m. Les plus frquents sont en cramique (SiC, Al 2 O 3 ), en carbone ou en acier. Lavantage de ces mches est la facilit de leur utilisation, vu leurs dimensions, et les procds de leur fabrication (filage dans un prcurseur orgamtallique, pyrolyse, cotrfilage). La figure 4.3 prsente les deux types de mches (a) Fibres courtes (b) Trichites (c) Particules Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 44
continues. Les caractristiques des divers types de renforts (continu et discontinu) sont rassembles au tableau 4.1.
Figure 4.3 : Morphologie des renforts continus. Tableau 4.1 : Caractristiques des renforts utiliss dans les CMM [63]. Type de renfort Nature chimique Densit
Diamtre (m) Module dYoung (GPa) Rsistance la rupture (GPa) Particules SiC TiC Ba 4 C Al 2 O 3
(1) SiC produit partir de prcurseurs polycarbosilane, (2) SiC produit partir de prcurseurs polytitanocarbosilane, (3) Carbone haute rsistance, (4) Carbone haut module. (a) Monofilamentaire (b) Multifilamentaire Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 45
IV.4.3. Matrices mtalliques utiliss dans les matriaux composites Les matriaux composites matrice daluminium (CMAl) Les CMAl sont largement utiliss dans lindustrie mcanique, notamment dans le secteur aronautique pour des pices soumises des chargements et des tempratures modres. Ces composants (CMAl) raliss par mtallurgie des poudres, prsentent des proprits trs attrayantes, du fait de laddition de particules cramiques fines (gnralement SiC ou fibres dalumine): module dYoung trs lev, trs bon comportement en fatigue, trs bonne rsistance lusureetc [65]. Les proprits mcaniques des CMAl dpendent de la nature du renfort, de sa gomtrie et de leur technique dlaboration [64]. Les matriaux composites matrice de magnsium (CMMg) La faible densit du magnsium et de ses alliages ainsi que sa basse temprature de fusion en font un candidat intressant comme matrice pour les structures trs sensibles aux incidences de masses leves. Ce type de matrice, on le retrouve gnralement renforc de particules de carbure de silicium ou dalumine ou de graphite sous forme de fibre. Les composites magnsium-graphite assurent de trs bonnes caractristiques : dilatation quasi-nulle, conductivit thermique leve, faible densit et une grande rigidit [63]. Des composite magnsium-carbures (exemple TiC ou SiC), labors par le procd SHS possdent lavantage supplmentaire de la synthse in-situ des particules de renfort [66]. Les matriaux composites matrice de cuivre (CMCu) Le cuivre est souvent utilis comme matrice pour sa trs haute temprature de fusion. Les composite matrice de cuivre prsentent ainsi de trs bonne proprits mcaniques et une conductivit lectrique relativement importante. Les CMCu sont souvent labor par mtallurgie des poudres. La poudre de cuivre nest jamais utilise ltat pur, gnralement lajout dlments daddition semble ncessaire. Parmi les autres matriaux utiliss comme matrices de matriaux composites, les aciers, les superalliages base de fer, de nickel et de cobalt. Pour toutes ces matrices la fibre continue utilise est un monofilament de tungstne ou dalliages de tungstne (W-ThO 2 , W-Re, W-Hf, W-Re-Hf). Dans le cas des matrices en acier, un renfort discontinu de particules de TiC est aussi utilis pour amliorer la rsistance lusure. Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 46
Les composites Cu-W ont des performances mcaniques trs leves hautes tempratures et une grande conductivit thermique. Ils sont gnralement utiliss pour la fabrication des moteurs de propulsion spatiale [63, 67]. IV.5. Elaboration des CMMp par mtallurgie des poudres Dans le but de fabrication des CMMp, plusieurs techniques dlaboration ont t tudies. Parmi les procds les plus appropris et les plus utiliss, la mtallurgie des poudres qui apporte de multiples avantages. IV.5.1. Procd gnral Le procd gnral de la mtallurgie des poudres est souvent employ pour la fabrication des CMM. Les grandes firmes (Duralcan, Rolls-Royce, Toyota, Advanced Composite Materials Corp. ou Aerospace Corp.) utilisent ainsi ce procd pour llaboration de larges gammes de CMMp [68]. Ce procd consiste introduire des poudres mtalliques et de renfort dans un cylindre rotatif (type broyeur sec autogne) ou quip dun agitateur mcanique (type malaxeur) qui mlange pendant un certain temps, afin que la rpartition du mlange soit homogne. Le temps de brassage, la forme du brasseur et latmosphre sont les facteurs tudier. Cette phase est cruciale puisquelle conditionne la qualit de la rpartition des particules. Gnralement, les particules sont plus petites que les poudres mtalliques, ce qui favorise llimination des porosits aux interfaces mtal- particule. Dans le cas o les poudres ou bien les particules sont de faibles dimensions, elles ont tendance sagglomrer. Le liant doit viter la formation de ces agglomrats. Cependant, ces matriaux renferment gnralement des agents toxiques pour les oprateurs et/ou pour lenvironnement. Afin dviter la formation doxydes indsirables ou de pores au cours du frittage, une tape de dgazage est ncessaire pour assurer une qualit optimale du produit. Cette opration de dgazage est souvent ralise dans une enceinte communiquant directement avec la matrice de compactage ou in-situ (lors du compactage) [68]. La mise en forme des comprims est gnralement ralise soit par compression uniaxial, froid ou chaud, ou isostatique chaud (HIP : Hot Isostatic pressing). Pour lobtention dune pice totalement densifie, il est ncessaire deffectu le frittage Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 47
sous haute pression et haute temprature. La figure 4.4 montre le principe gnral de la fabrication des CMMp par mtallurgie des poudres [68].
Figure 4.4: Principe gnral de la fabrication des CMMp par mtallurgie des poudres. IV.5.2. Incorporation des particules par alliage mcanique Dans cette technique dlaboration, un broyeur rotatif boulets dalumine est utilis pour mlanger les poudres tout en vitant les interactions chimiques et les ventuelles oxydations. Avec le mouvement rotatif du dispositif, le cylindre entrane les boulets qui poussent les particules sincruster mcaniquement dans les poudres. Par dformation plastique successives des poudres mtalliques ductiles, les particules dures de cramiques sintroduisent donc dans la matrice mtallique. Dans ce procd on nutilise pas de liant, mais on sintresse beaucoup plus latmosphre utilis pendant le brassage. Pour cela, ltape de broyage est ralise dans une atmosphre contrl (gaz inerte) afin dviter les interactions chimiques quil ne sera plus possible de rduire par la suite (formation de pellicules doxyde linterface particule-mtal). Un grand nombre de travaux portent sur lamlioration des procds afin de permettre lobtention de produits purs et totalement denses. A titre dexemple, llaboration dun CMMp base de carbure de tungstne dans lacier est effectu par broyage des poudres Fe-C et WC. Les poudres compactes sont par la suite infiltres Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 48
par le cuivre qui possde la plus basse temprature de fusion des lments en prsence. Une technique base sur le principe de linfiltration est trs employ actuellement pour llaboration dune large gamme de cermets tels que WC-FeAl ou TiC-FeAl. La figure 4.5 ci-dessous schmatise le principe dlaboration par infiltration [68].
Figure 4.5: Schma du principe dlaboration par infiltration. IV.6. Proprits gnrales des CMMp Dune manire gnrale, les CMMp sont souvent utiliss pour leur excellente rsistance lusure, aussi bien en abrasion quen rosion ou en frottement, cause de la prsence de particules de renfort trs dures. Compars aux aciers, les CMMp offrent beaucoup dintrt. Leur densit est plus faible (principal critre de choix). Ramens lunit de masse volumique, la limite dlasticit et le module dYoung sont plus levs et la rsistance lusure est meilleure. De plus, les CMMp prsentent un grand intrt cause de leurs proprits ajustables presque volont. Selon la morphologie des particules et leur rpartition, il est possible de faire varier les proprits dans des proportions intressantes. Cest le cas, par exemple, de la majorit des proprits physiques telles que le coefficient de dilatation thermique, la diffusivit thermique, la rsistance lectriqueetc [68].
Chapitre IV Composites matrice mtallique et renforts de particules 49
Chapitre V : Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites
V.1. Introduction Ds le dbut des annes 60, des tudes et des recherches dans le domaine nanomtrique mobilisent toute la communaut scientifique qui ne cesse de confirmer cette formidable intuition qua eu Richard Feynman par des dcouvertes voire par la production de nanomatriaux prsentant des proprits mcaniques et physiques qui taient inimaginables ces dernires annes. Actuellement, les nanomatriaux suscitent un grand intrt qui sexplique par plusieurs facteurs notamment les progrs des techniques de microscopie comme le microscope lectronique transmission ou encore le microscope force atomique. Ces outils ultramodernes ont permis de voir la matire autrement, mme jusqu la dimension de latome, ce qui a rendu lunivers des nanomatriaux et leur ralit plus palpable. Ainsi, les nanomatriaux sont constitus dun ensemble de particules nanomtriques, dont la taille est infrieure 100nm alors que les matriaux traditionnels sont habituellement composs de particules de plusieurs milliers de nanomtres. Les nanocomposites sont des matriaux dont le renfort possde au moins une des trois dimensions de lordre du nanomtre. Dailleurs, lobjectif de notre travail cest dlaborer des nanoparticules partir dune phase intermtallique ordonne FeAl synthtise par SHS, quon va introduire par la suite dans une matrice mtallique pour obtenir un nanocomposite. Dans ce chapitre, nous nous intresserons dans un premier temps la classification des nanomatriaux puis dans un second temps leur composition ainsi que les diffrentes techniques dlaboration, dont la mcanosynthse reste la plus utilise. Ensuite, nous aborderons leurs principales caractristiques mcaniques et leurs spcificits. En dernier, nous prsentons les diffrents types de nanocomposites. V.2. Classes de nanomatriaux V.2.1. Classification de Siegel et Niihara Dans la littrature, on distingue plusieurs classifications de nanomatriaux. Elles sont fondes sur la dimension de la phase ou des phases nanomtriques. Selon Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 50
quil sagisse respectivement de particules disperses, de couches planes ou de nanograins assembls en volume ou de systmes monophass ou multiphass composites. Selon Siegel [69], les matriaux nanocristallins se prsentent sous forme damas ou dagrgats (a), de multicouches (b), de monocouches superficielle ou incluses (c) ou encore sous forme de matriaux tridimensionnelles (d).
Figure 5.1: Divers types de nanomatriaux selon Siegel [69]. Niihara [70], suggre des nanocomposites se rpartissant en quatre sous-classes. La matrice nest pas gnralement lchelle nanomtrique : elle contient des particules lintrieur et le composite est dit alors de type intragranulaire. Si au contraire ces particules nanomtriques se situent dans la zone de joints de grains, les composites sont de type intergranulaire. Il y a aussi des nanocomposites mixtes qui contiennent la fois des particules intra et intergranulaires.
Figure 5.2: Divers types de nanomatriaux selon Niihara [70]. Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 51
V.2.2. Classification de Gleiter Daprs Gleiter [71], il existe au moins une des dimensions des constituants dont la taille est infrieure 50nm et environ de 50% des atomes sont dans les joints de grains. Le tableau de la figure 5.3 donne la classification des nanomatriaux selon leur composition et la dimension des cristallites.
Figure 5.3: Divers types de nanomatriaux selon Gleiter [71]. V.3. Composition des nanomatriaux La microstructure des matriaux petits grains influe directement sur le mcanisme dominant la transformation. On peut considrer en effet que la composition cristalline dun nanomatriau est constitue de trois phases : le cur du grain, le joint de grain et les lignes triples.
Figure 5.4: Composition des nanomatriaux. Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 52
Le cur de grain est compos dun cristal dont la configuration gomtrique dpend des atomes qui composent le matriau. Ces cristaux ou grains sont orients au hasard les uns par rapport aux autres. Le joint de grain est la rgion qui spare deux grains. Lune des caractristiques essentielles des nanomatriaux est lie au nombre important datomes qui se trouvent dans les joints de grains. En supposant que les grains aient une forme sphrique ou cubique, la fraction volumique dinterface, donn par Mtschele et Kirchheim est [72]: (5.1) O : paisseur moyenne des joints de grains; d: Taille moyenne des grains. Afin dillustrer cette relation liant la fraction volumique des joints de grains la taille des cristallites, on peut citer les travaux de Siegel faisant lhypothse que lpaisseur moyenne du joints de grain varie de 0.5 1nm, c'est--dire une largeur de 2 4 plans atomiques. Les joints de grains ne sont pas dpourvus de dfauts qui dpendent essentiellement de la mthode et des processus de fabrication des nanomatriaux. On appel lignes triples ou encore joints triples, linteraction entre au moins trois grains. Ces dernires possdent une fraction volumique directement lies la gomtrie cristalline, et surtout la taille moyenne des grains. Daprs Ranganathan et al. [73], les lignes triples pourraient avoir un rle important dans la dformation des matriaux grains ultrafins. Wang et al. [74] accordent une grande importance aux lignes triples dans leur modle composite et notamment leur contribution la diffusion. Les nanomatriaux se distinguent par deux paramtres importants: la rduction du volume et laugmentation du rapport volume/surface. La fraction volumique de ces trois phases dpend de la taille de grain. Les travaux de Zhou et al. [75] montrent lvolution de la fraction volumique en fonction de la taille de grain (figure 5.5). Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 53
Figure 5.5: Fraction volumiques de diverses phases en fonction de la taille de grain. On constate que pour des tailles de grains suprieures 20nm, la contribution des lignes triples est ngligeable. Cependant, pour des tailles infrieures 10nm, leur fraction volumique augmente rapidement. V.4. Mthodes de synthse des poudres nanomtriques Etant une tape essentielle dans la fabrication des composs nanomtriques, des efforts ont t raliss pour assurer la production dune poudre tout en faisant un contrle appropri de la taille des particules, de la prsence des agglomrations et du degr de contamination. Plusieurs techniques sont apparues pour la fabrication des particules ultrafines, les plus utiliss sont: V.4.1. La synthse par CVD (Chemical Vapor Deposition) Cest lune des techniques conventionnelles utilises pour la synthse de poudres cramiques nanomtriques. Dans cette technique, un prcurseur est transform en gaz, suivi dun dpt basse pression en nanoparticules. Cette technique a t utilise pour la synthse des nanotubes en carbone. Un processus similaire, la technique de condensation dune phase gazeuse, dveloppe initialement pour la production des mtaux par Gleiter [76]. Il est ncessaire de mentionner que cette technique permet un bon contrle de la taille des particules, de la largeur de la distribution en taille. De plus, les paramtres dlaboration peuvent tre ajusts afin dviter la croissance et lagglomration des particules formes, ainsi que la contamination de la poudre forme. Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 54
V.4.2. La pyrolyse par pulvrisation La pyrolyse par pulvrisation est base sur la prparation dune solution, ce processus est largement utilis dans la prparation de poudres de mtaux et doxydes. Le processus peut tre dcrit simplement par la transformation de gouttelettes dun liquide de taille de lordre du micron, dun prcurseur ou dun mlange de prcurseurs dans les particules solides travers le chauffage. En pratique la pyrolyse par pulvrisation comporte plusieurs tapes [77]: La gnration de gouttelettes dun liquide de taille du micron dun prcurseur ou dune solution prcurseur, Lvaporation du solvant, La condensation du solut, Le dpt et la raction du solut, Le frittage des particules solides. V.4.3. La technique sol-gel La technique sol-gel a t utilise pendant plusieurs annes pour produire des oxydes mtalliques et des poudres cramiques. Dans cette technique, le sol est constitu de prcurseurs qui sont soit des particules collodales disperses dans un liquide de taille comprise entre un nanomtre et un micromtre, soit des alkoxydes (organomtallique ou bien une solution dans un solvant). Pour lobtention des poudres, on doit liminer par schage la phase liquide interstitielle constitue principalement dalcool et deau pigs dans la structure du gel humide. Le contrle simultan de la taille, de la morphologie et de la surface des particules est lun des avantages de lutilisation de cette mthode [78]. Cependant, cette dernire est souvent limite par le cout lev des prcurseurs alkoxydes. V.4.4. Broyage haute nergie (mcanosynthse) La mcanosynthse permet dobtenir, par des chocs mcaniques successifs crs lintrieur dun broyeur, des poudres mtalliques rsultant de dformations plastiques svres. La dformation des particules de poudres est rpte jusqu ce que la composition dsire soit atteinte. Les nanoparticules sont obtenues aprs un temps de broyage suffisant. Les procds de broyage qui permettent llaboration de Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 55
nanoparticules par voie mcanique peuvent savrer tre une alternative intressante par rapport dautres procds de synthse par voie physique ou chimique. Contrairement aux autres mthodes dlaboration, la mcanosynthse permet dobtenir de trs grandes quantits de poudres. Elle est maintenant reconnue comme lun des moyens de fabrication dune large gamme de matriaux grains fins. V.5. Proprits des nanomatriaux A la dimension du nanomtre, la matire procure des proprits exceptionnelles et souvent totalement diffrentes de celles des mmes matriaux lchelle micro ou macroscopique, notamment en terme de rsistance mcanique, de ractivit chimique, de conductivit lectrique ou de fluorescence [78]. Limite dlasticit Il est apparu que la rduction de la taille des grains influe considrablement sur lvolution des proprits mcaniques des nanomatriaux. La limite dlasticit augmente avec la rduction de la taille des grains (d), elle suit la loi empirique de Hall- Petch: (5.2) Cette loi est valable jusqu une limite de taille de grains infrieures 20nm. Cette croissance de la limite lastique lorsque la taille du grain dcrot saccompagne dun dplacement vers les hautes tempratures de transition ductile-fragile. Le phnomne a t dcrit comme tant une consquence de linteraction des dislocations avec les joints de grains qui constituent un obstacle leur propagation ; des empilements de dislocations se forment jusqu' ce que la dislocation en tte de lempilement soit soumise une contrainte seuil lui permettant de se transmettre au grain voisin [78]. Duret La duret H dun matriau est dfinie par le rapport de la force F applique sur un poinon la surface de lempreinte A rsiduelle laisse dans le matriau aprs dchargement : (5.3) Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 56
Cette caractristique mcanique mesure le plus communment sur un nanomatriau, est intrinsquement reli la capacit du matriau se dformer plastiquement. Dans le cas des matriaux gros grains, la dformation plastique se traduit par la nuclation et / ou la mise en mouvement de lignes de dislocation dans le matriau. La contrainte ncessaire pour activer une telle source dpend de la distance sparant les deux points dencrage dune dislocation. On comprend donc aisment que la diminution de la taille des grains induit une rduction de la distance entre les points dencrage et donc une augmentation de la limite dlasticit. La relation empirique de Hall-Petch rend compte de ce phnomne. Rsistance la rupture La contrainte de rupture dun matriau est relie sa tnacit et la taille de dfauts.
(5.4) La rsistance la rupture est fortement influence par la porosit du matriau. En augmentant la taille du dfaut critique, la contrainte la rupture diminue dune faon considrable. Dautre part, la rsistance la rupture nest pas lie directement la taille du grain mais plutt la taille du dfaut critique C. En outre, lorsque la taille de grain dcroit, la rsistance la rupture augmente car la taille des dfauts a tendance varier comme la taille des grains. La corrlation entre les paramtres (taille de dfauts, taille de grain et porosit) dpend des conditions dlaboration. Lajout de nanoparticules dans une matrice permet une augmentation de la rsistance la rupture en rduisant le grossissement des grains. Dans le cas du nanocomposite Al 2 O 3 -SiC fritts sous charge, une dispersion de 5% en volume de particules de SiC conduit gnralement une amlioration sensible de la rsistance la rupture [78].
Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 57
V.6. Les nanocomposites On peut dfinir les nanocomposites comme tant une simple incorporation de particules ayant au moins une des trois dimensions nanomtrique dans une matrice soit mtallique, polymre ou cramique. Ces derniers peuvent tre class de la mme manire que les composites, selon la morphologie du renfort qui y est dispers et plus spcialement selon le nombre de leur dimension nanomtrique. On retrouvera en plus des composites fibres et particules, un nouveau type de composite dit renfort lamellaire. On distingue alors trois types de renforts, les nanoparticules trois dimensions nanomtriques, les nanofibres et les feuillets. V.6.1. Nanoparticules trois dimensions nanomtriques Les trois dimensions de la particule sont de lordre du nanomtre. Dans cette catgorie on compte, par exemple : Les agrgats datomes Les nanoparticules mtalliques et intermtalliques Les fullernes Le gain de proprits physiques particulires (optiques, lectriques, magntiques) est recherch lors de lajout de ce type de particule [79]. V.6.2. Nanoparticules deux dimensions nanomtriques Les nanofibres sont des particules dont deux dimensions sont de lordre du nanomtre. La troisime est beaucoup plus grande. La grandeur caractristique est le facteur de forme. Il est dfini comme le rapport de la longueur au diamtre de la fibre et est souvent suprieure 100. Il existe des fibres creuses, les plus connues tant les nanotubes de carbone et des fibres pleines (nanofils). V.6.3. Nanoparticules une dimension nanomtrique Les feuillets possdent deux directions privilgies. La particule possde une dimension de lordre du nanomtre et les deux autres de lordre du micromtre. Le facteur de forme est alors dfini comme le rapport de la longueur du feuillet sur lpaisseur [79]. Chapitre V Gnralits sur les nanomatriaux et les nanocomposites 58
Deuxime partie: Rsultats exprimentaux et discussions
Chapitre VI : Matires premires et techniques exprimentales
VI.1. Introduction Dans ce chapitre, nous prsentons dabord les matires premires utilises ainsi que les techniques dlaboration et de caractrisation des matires premires (poudres mtalliques) et des produits synthtiss. Les modes opratoires et les paramtres exprimentaux y sont exposs. VI.2. Matires premires Afin dlaborer les composs intermtalliques Fe-Al, nous avons utilis une poudre daluminium et deux poudres de fer diffrentes par leurs granulomtries (Fe1 diamtre infrieur 50m et Fe2 compris entre 50 et 80m). Le tableau 6.1 prsente les compositions des poudres lmentaires ainsi que leurs provenances. Tableau 6.1 : Dsignation, puret et provenance des poudres. Dsignation de la Poudre Puret (%) Provenance Fer (Fe) 99 RIEDEL-DE HAN AG Aluminium (Al) 99,5 PROLABO
VI.3. Techniques de caractrisation des poudres VI.3.1.Tamisage La dtermination de la taille des particules des poudres de fer utilises est effectue sur un tamiseur de marque RETSCH (figure 6.1). Les tamis sont superposs par ordre dcroissant de la taille des mailles du plus haut au plus bas de la colonne. Les tamis sont spars par des joints en caoutchouc assurant ltanchit. Lopration de tamisage consiste verser la poudre dans le tamis situ en haut de la colonne dont la pile de tamis est serre par des boulons. Une fois que tout est mis en place, lopration de tamisage est lance en slectionnant le mode de vibration, sa frquence et sa dure fixe 30min. Les particules de poudre se sparent et les plus fines traversent tous les tamis et tombent dans un plateau plac sous la colonne. Les particules relativement plus grosses sont arrtes au niveau de chacun des tamis en fonction de leurs tailles. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 59
Cette technique permet de calculer les fractions massiques relatives chaque intervalle de granulomtrie entre deux tamis voisins. Ceci nous permet daccder la rpartition granulomtrique de la poudre analyse.
Figure 6.1 : Tamiseur RETSCH. VI.3.2. Granulomtrie laser Lanalyse granulomtrique des poudres utilises dans notre travail est effectue sur un granulomtre laser de type COULTER LS 1100. Pour cela, une petite quantit de poudre est verse dans une colonne remplie deau et claire par un faisceau laser monochromatique, de longueur donde de 750nm. Chaque particule diffuse une lumire qui forme une image danneaux concentriques dintensit centrale et dangle de diffraction caractristiques de sa taille. Une petite particule diffuse une lumire peu intense mais sur une large zone angulaire alors quune grosse particule diffuse intensment sur une petite zone angulaire. La mesure des flux lumineux et des angles de diffraction est effectue sur plusieurs dtecteurs disposs de sorte envelopper tout le domaine angulaire. laide de deux lentilles, la lumire diffuse est canalise sur les dtecteurs. Un logiciel enregistre et analyse les rsultats. En fin danalyse, la rpartition granulomtrique de la poudre est reprsente sous forme dune srie statistique donnant pour chaque intervalle de taille (classe) le volume relatif correspondant. De plus, certaines caractristiques telles que la moyenne de taille des particules, le mode et la surface spcifique de la poudre sont prsentes. Il est noter que la mesure couvre une gamme de tailles de 0,4 1000 m et qui est partage en 84 classes statistiques. La figure 6.2 schmatise le principe de fonctionnement de cet appareil. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 60
Figure 6.2 : Schma de principe du granulomtre laser. VI.4. Techniques dlaboration VI.4 .1. Compression uniaxiale Les mlanges de poudres tudier sont homogniss dans un turbulat pendant 30 minutes et sont soumis une compression sur un ensemble presse hydraulique- pastilleuse cylindrique montr sur la figure 6.3.
Figure 6.3 : Schma du dispositif de compression uniaxiale. La pastilleuse est constitue dun corps cylindrique perc dun trou de 10 mm de diamtre et dans lequel coulissent deux pistons. Le jeu entre les pistons et le corps est minime, de sorte que les particules de poudres ne puissent quitter la cavit de la pastilleuse lors du compactage. Les pices en contact avec la poudre sont en acier inoxydable. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 61
La poudre comprimer est place entre les deux pistons et une pression est applique sur un poinon par le biais dune presse hydraulique. Lorsque la pression dsire est atteinte, la compression est relche et le comprim vert est ject de la pastilleuse. VI.4 .2. Four de traitement thermique Aprs lopration de compactage, les comprims vert sont soumis des traitements thermiques de frittage dans un four de type EDWARDS permettant de raliser des traitements sous vide secondaire de lordre de 4.10 -5 torr. La temprature peut atteindre 1300C avec une vitesse de chauffage trs rduite (10C. min -1 ). Un systme de pompage primaire et secondaire permet datteindre un niveau de vide secondaire et de le maintenir pendant toute la dure du traitement. Le schma du four est reprsent sur la figure 6.4.
Figure 6.4 : Schma du four de traitement thermique. Ce four est constitu dun creuset en cramique dans lequel on dispose lchantillon. Ce dernier est entour dune rsistance chauffante et dun thermocouple plac sur la paroi intrieure de lenceinte du four. Des crans thermiques sont placs Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 62
au dessus de lenceinte pour empcher la monte de la chaleur vers le couvercle. Lensemble du four est entour dun circuit deau qui assure le refroidissement pendant le traitement. La programmation du cycle thermique est assure par un rgulateur lectronique. Le thermocouple plac lintrieur de lenceinte capte la temprature et transmet linformation au rgulateur. Ce dernier compare linformation et agit sur le gradateur qui joue le rle dinterrupteur. Aprs lintroduction de lchantillon et vrification de ltanchit du circuit, on applique un vide secondaire qui sera indiqu par la jauge vide. La programmation du cycle thermique est ensuite effectue en introduisant la vitesse de chauffe et la temprature atteindre. Ds que celle-ci est atteinte, on fixe un temps de maintien pour le traitement (dans notre cas cest 1 heure de temps) puis le refroidissement est assur en introduisant la vitesse et la temprature du palier final (temprature ambiante). VI.4 .3. Dispositif du frittage flash Dans le but de mettre en vidence lvolution instantane de la combustion auto-propage (SHS) du mlange de poudre Fe-50%Al, nous avons utilis la mthode du frittage flash ou Spark Plasma Sintering (SPS). Dans une enceinte en verre, nous avons plac un comprim vert entre deux lectrodes qui sont relies lenroulement secondaire dun transformateur abaisseur. Lopration est effectu sous vide primaire, afin dviter loxydation de lchantillon lors de lexprience. La figure 6.5 montre le principe du frittage flash. Le courant lectrique appliquer sur les lectrodes passe travers lchantillon, qui produit une certaine chaleur entre les particules de poudre par effet Joule et la temprature augmente rapidement jusqu lamorage de la raction. Le front de raction SHS sinitie et se dplace rapidement tous le long de lchantillon en provoquant un gonflement brusque de la pastille. Lamorage de la raction et sa propagation travers la pastille ont t enregistrs au moyen dune camra vido. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 63
Figure 6.5 : Principe du frittage flash VI.5. Techniques de caractrisation VI.5.1. Microscopie lectronique balayage (MEB) Pour la caractrisation microstructurale de nos chantillons, nous avons utilis un microscope lectronique balayage (MEB) de type Philips XL30. Ce microscope est quip dun systme de microanalyse par dispersion dnergie EDS-X (Energy Dispersive of X-Rays). Le MEB est un appareil dauscultation de haute rsolution qui utilise les rayonnements mis par un chantillon bombard par un faisceau dlectrons. Le faisceau gnr par le canon lectrons est acclr par une haute tension pour augmenter son nergie. Des bobines (lentilles) assurent la dviation du faisceau pour balayer une portion de la surface de lchantillon analyser. Linteraction des lectrons primaires avec la matire provoque lmission de divers rayonnements qui sont : Les lectrons secondaires (SE) : de faible nergie et rsultant de linteraction inlastique des lectrons primaires et les lectrons des atomes de lchantillon. Ils sont utiliss dans lexamen de la morphologie et de la topographie du fait quils proviennent des couches superficielles. Les lectrons rtro-diffuss (BSE) : de plus grande nergie et rsultant de linteraction lastique des lectrons primaires avec les noyaux des atomes. Ils sont utiliss pour produire le contraste chimique entre les lments constitutifs Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 64
de la matire du fait que le coefficient de rtrodiffusion dpend du numro atomique. En effet, les lments chimiques lourds rtrodiffusent plus dlectrons du fait de leur nombre atomique lev, ce qui produit des zones claires sur la micrographie, contrairement aux lments lgers qui sy prsentent en zones sombres. Les rayonnements X: provenant de lexcitation des atomes aux niveaux lectroniques profonds. Le retour lquilibre par transition des lectrons des niveaux suprieurs vers les niveaux excits provoque lmission dun rayonnement X caractristique de latome. Ils sont utiliss pour faire lanalyse chimique lmentaire qualitative et quantitative. Le MEB est dot de diffrents dtecteurs permettant de recueillir et de traiter ces rayonnements. Lappareil est reli un micro-ordinateur pour lacquisition dimages et un autre pour le traitement des spectres danalyse. VI.5.2. Analyse par diffraction des rayons X (DRX) Lanalyse par diffraction des rayons X de nos chantillons est ralise sur un diffractomtre de type Panalytical goniomtre thta-thta. Cette analyse nous a permis didentifier les phases formes aprs traitements thermiques et de suivre leur volution. La technique danalyse par diffraction des rayons X repose sur linteraction lastique dun faisceau monochromatique de photons X avec la matire cristallise. La source des rayons X est constitue dun tube scell anticathode en cuivre (= 1.5406 ) coupl un filtre en nickel.
La tension applique aux bornes du tube est de 45 kV. Le tube et le gnrateur sont rgulirement refroidis par un circuit deau maintenant la temprature 20C. Le diffractomtre est gr par un ordinateur permettant une acquisition automatique des spectres de diffraction. Les paramtres utiliss au cours de nos expriences sont les suivants : Lintervalle de balayage est de 20 100 degrs. Le pas de balayage est de 0,02. Le temps dexposition par pas est 1 seconde. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 65
La vitesse de rotation de lchantillon est de 30 tr.min -1 . Une fois que les paramtres sont injects, lexprience est lance et lenregistrement est instantan. A la fin de lexprience, lidentification des phases est effectue au moyen du logiciel EVA permettant de comparer les raies exprimentales celles dune banque de donnes (fichier JCPDS). VI.5.3. Analyse thermique Pour mettre en vidence le caractre exothermique de la raction de combustion dans les mlanges fer aluminium, une analyse thermique a t effectue. Lchantillon est plac dans une nacelle en cramique dpose dans le tube dun four. Pour mesurer la temprature de lchantillon, un thermocouple de type Ni-NiCr est pos tout prs de lchantillon et reli une table traante. La rgulation du four est assure par un deuxime thermocouple plac dans lenceinte du four et reli un rgulateur lectronique. Aprs avoir allum le four, on fixe dabord sa temprature 500C. Ds que lchantillon est stabilis cette temprature, on enclenche le chauffage avec une vitesse de 20C/min vers la temprature de 900C. La temprature de lchantillon est ainsi enregistre instantanment sur la table traante. A la fin de lexprience, on obtient la variation de la temprature de lchantillon en fonction du temps.
Figure 6.6 : Schma du dispositif de lanalyse thermique.
Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 66
VI.5.4. Analyse dilatomtrique Afin dtudier le comportement du compact de poudre de fer et daluminium lors du traitement thermique, un dilatomtre vertical de type SETARAM a t utilis. La figure 6.7 reprsente le schma de cet appareil qui est quip dun four rsistor en graphite pouvant chauffer jusqu 1700C, protg lors du cycle thermique par un circuit dargon. La programmation du cycle thermique et lacquisition des rsultats sont effectues sur un microordinateur. La premire opration, consiste positionner le comprim vert de 2 mm de hauteur et 8 mm de diamtre entre deux plaques dalumine, disposer dans le porte chantillon. Par la suite, un palpeur est mis au contact de la plaque suprieure qui lui communique la variation de hauteur de lchantillon au cours du traitement thermique. La charge due au palpeur est de 20 g pendant la mise sous vide et de lenvoi du gaz puis diminue 2 g au dbut du chauffage et maintenue durant le cycle thermique. Le comportement des plaques en alumine au cours du mme cycle est enregistr en superposant directement les deux plaques et en oprant dans des conditions similaires. Le logiciel corrige alors le rsultat de lexprience en tant la dilatation due aux plaques dalumine. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 67
Figure 6.7: Schma de principe du dilatomtre vertical SETARAM. VI.5.5. Broyage haute nergie Pour le broyage de notre poudre, nous avons utilis un broyeur plantaire de type pulverisette 7. Ce broyeur est constitu dun plateau anim dun mouvement rotatif (avec une vitesse de rotation de 100 800 tr.min -1 ) sur lequel on dispose deux jarres tournant autour de leurs axes dans le sens oppos au mouvement de rotation du plateau. La figure 6.8 schmatise le principe du broyeur plantaire. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 68
Les forces centrifuges rsultantes de ces mouvements agissent sur le contenu des jarres en produisant des effets trs haute nergie de chocs, de frottements des billes sur les parois des jarres. Ce procd particulirement efficace permet ainsi dobtenir des poudres nanostructures. Afin dviter loxydation de la poudre, nous avons charg les jarres dans une boite gants sous atmosphre dargon. Afin dviter sa contamination par les lments de broyage (jarre et billes) une opration a t mene sur la premire charge pendant une heure afin de recouvrir les parois et les billes dune couche de poudre. Ainsi, pendant dautres oprations de broyage la poudre est protge de toute contamination des aciers de la jarre et des billes. Les deux jarres et les billes utilises sont en acier inoxydable. Le rapport de la masse de poudre la masse des billes est fix 1/10. Une fois que les jarres sont solidement fixes sur le plateau, le broyeur est ferm puis programm au moyen dun programmateur permettant dintroduire la vitesse et la dure de broyage.
Figure 6.8: Schma de principe du broyeur plantaire, principe de mise en rotation des jarres. VI.5.6. Microduret Pour nos essais de microduret, nous avons utiliss un microduromtre de type ZWICK ROELL ZHV. Cet appareil est dot dun pntrateur en diamant de forme pyramidal (Vickers), permet de cibler la plage analyser. Il est constitu aussi dun microscope permettant davoir une image agrandie 400 fois et dun systme didentification. Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 69
Une fois les paramtres injects dans le programme (valeur de la charge) la phase indenter est localise est ramene en un point connu de la rglette (deux droites superposes). En lanant lindentation, le pntrateur se dplace de sorte indenter la phase cible. La charge est applique pendant 20 secondes puis retire automatiquement. Le microscope se repositionne sur lempreinte et permet de mesurer, par dplacement des deux droites, les deux diagonales de lempreinte. Lappareil affiche les mesures effectues et le programme calcule par la suite la valeur de la microduret correspondante.
Chapitre VI Matires premires et techniques exprimentales 70
Chapitre VII : Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS
VII.1. Introduction Dans la premire tape de ce travail, nous avons tudi llaboration de composs intermtalliques Fe x Al y par combustion auto-propage haute temprature SHS. Le choix de ce procd dlaboration est justifi par les divers avantages prsent dans la partie bibliographique (chapitre II) et la ncessit dtudier lventualit dutilisation des produits obtenus par simple frittage ractif SHS. Dans ce chapitre, nous caractrisons dabord les poudres lmentaires utilises dans cette tude. Par la suite, nous exposons les rsultats dexpriences menes dans le but d'expliquer les phnomnes se droulant avant et pendant la raction SHS et linfluence de cette dernire sur la synthse du compos intermtallique FeAl pur. VII.2. Caractrisation des poudres lmentaires La rpartition granulomtrique de chaque poudre lmentaire a t dtermine par granulomtrie laser. Les courbes obtenues, les moyennes de taille et les valeurs statistiques relatives chaque poudre ainsi que les surfaces spcifiques sont respectivement reprsentes sur les figures 7.1.a, 7.2.a et 7.3.a. La forme des particules de chaque poudre a t mise en vidence par observation au microscope lectronique balayage en mode dlectrons secondaires. Les micrographies obtenues sont illustres sur les figures 7.1.b, 7.2.b et 7.3.b. La poudre de fer 1 prsente une rpartition granulomtrique monomodale. A 50% de son volume, elle est constitue de particules de tailles comprises entre 33,73 et 54,79.58 m avec une moyenne de 44.33m (figure7.1.a). La forme des particules est irrgulire (figure 7.1.b) avec une surface spcifique de 2.254 cm 2 .ml -1 .
Figure 7.1.a : Courbe de rpartition granulomtrique de poudre fer 1. Moyenne : 44,33 m Surface spcifique : 2,254 cm 2 .ml -1
Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 71
La poudre de fer 2 prsente une rpartition granulomtrique monomodale. A 50% de son volume, elle est compose de particules de tailles comprises entre 61,18 et 89,68 m avec une moyenne de 55,45 m (figure 7.2.a). La forme des particules est irrgulire (figure 7.2.b) avec une surface spcifique de 1,079 cm 2 .ml -1 .
Figure 7.1.b : Aspect des particules de la poudre fer 1.
Figure 7.2.a : Courbe de rpartition granulomtrique de poudre fer 2.
Moyenne : 55,45 m Surface spcifique : 1,079 cm 2 .ml -1
Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 72
Figure 7.2.b : Aspect des particules de la poudre fer 2. La poudre daluminium a une rpartition granulomtrique monomodale, dont 50% de son volume est constitue de particules de tailles comprises entre 36,04 et 70,17 m avec une moyenne de 55,52 m (figure 7.3.a). Lobservation au microscope lectronique balayage rvle une morphologie irrgulire des particules daluminium (figure 7.3.b) avec une surface spcifique de 1,492 cm 2 .ml -1 .
Figure 7.3.a : Courbe de rpartition granulomtrique de la poudre daluminium.
Moyenne : 55,52 m Surface spcifique : 1,492 cm 2 .ml -1
Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 73
Figure 7.3.b : Aspect des particules de la poudre daluminium. Daprs ces rsultats, nous constatons que la taille des particules de la poudre de fer 1 est plus voisine de celle daluminium par rapport la poudre de fer 2. De plus, la surface spcifique de la premire poudre est relativement plus importante. VII.3. Elaboration des composs Fe-Al par frittage ractif Afin dtudier les diffrents phnomnes qui se produisent lors de la synthse du compos intermtallique FeAl par frittage ractif, nous avons soumis les comprims raliss avec une poudre daluminium et deux poudres de fer diffrentes par leurs granulomtries, des traitements thermiques de frittage diffrentes tempratures (550, 680, 800 et 1100C) pendant 1heure de temps sous vide secondaire (4. 10 -5 torr). La vitesse de chauffe et de refroidissement a t fixe 10C.min -1 . Les diffrentes phases obtenues aprs frittage sont identifies par diffraction des rayons X (DRX) et observes au microscope lectronique balayage (MEB) en mode dlectrons rtrodiffuss. VII.3.1. Frittage du mlange Fe1-50%Al en atomes Les chantillons fritts dans les mmes conditions et de diffrentes tempratures, sont analyss par DRX afin didentifier les phases formes au cours du frittage. Les diffractogrammes sont reprsents sur la figure 7.4 en fonction de la temprature de traitement.
Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 74
(a) 550 C (b) 680 C Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 75
Figure 7.4: Diffractogrammes du mlange Fe1-50%Al at. fritts de diffrentes tempratures.
(c) 800 C (d) 1100C Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 76
Lanalyse par DRX de lchantillon fritt 550C (figure 7.4.a) rvle la prsence du fer et de laluminium ltat pur. En effet, cette temprature la raction entre les deux mtaux ne sest pas encore produite. En revanche, les diffractogrammes du mme mlange fritt 680, 800 et 1100C ne montrent que des produits de raction entre les deux mtaux du mlange (figures 7.4.b, 7.4.c et 7.4.d). La raction de combustion senclenche donc une temprature situe entre 550-680C. Au cours du traitement 680C (figure 7.4.b) trois composs sont obtenus : deux phases haute teneure en aluminium, Fe 2 Al 5 et FeAl 2 , qui sont forms par interaction du fer et de laluminium et une troisime phase naissante FeAl forme par raction du fer et les deux premires phases ou bien par interaction de ces deux phases elles mme. Les deux premiers composs diminuent en quantit aprs frittage 800C (figure 7.4.c) et disparaissent compltement 1100C. Les chantillons Fe1-50%Al en at. fritts de diffrentes tempratures sont examins au microscope lectronique balayage (MEB). Lobservation a t effectue en mode dlectrons rtrodiffuss afin de pouvoir identifier les diffrents composs par contraste chimique. Les micrographies des fritts sont reprsentes sur la figure 7.5 en fonction de la temprature de traitement. La figure 7.8.a rvle deux phases qui sont le fer et laluminium ltat pur identifis par DRX aprs traitement 550C. Le fer dont le numro atomique est plus lev apparait en clair tandis que laluminium est plus sombre. Il apparat quaucune raction nest dbute cette temprature. Les produits fritts 680 et 800C montrent trois phases qui sont bien visibles par contraste chimique (figure 7.5.b et 7.5.c). La phase claire correspond celle qui est plus riche en fer en loccurrence le compos FeAl, quoique la phase relativement plus sombre est celle moins riche en fer Fe 2 Al 5 . La troisime phase de couleur moins sombre convient au compos FeAl 2 . Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 77
Figure 7.5 : Micrographies du mlange Fe1-50%Al at. fritts de diffrentes tempratures. La figure 7.5.d montre une structure prsentant un lger contraste qui est probablement du une inhomognit de rpartition des lments ou bien la prsence dune autre phase mineure qui nest pas dtecte par DRX. La formation des composs transitoires provoque un gonflement important de lchantillon. Pour cela, aprs traitement 1100C lchantillon est trs poreux et dune structure spongieuse qui est due la violence de la raction de synthse.
(a) 550 C (b) 680 C (c) 800 C (d) 1100 C Fe Al Fe 2 Al 5
FeAl 2
FeAl Fe 2 Al 5
FeAl FeAl 2
FeAl Porosit Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 78
Figure 7.6 : Superposition et agrandissement des pics de diffraction des chantillons Fe1-50Al % fritts de diffrentes tempratures.
La figure 7.6.a prsente la superposition des diffractogrammes des diffrents fritts. Lagrandissement des pics les plus intenses (figure 7.6.b) montre que les intensits des raies de diffraction du compos FeAl augmentent en fonction de la temprature alors que celles des deux autres composs (FeAl 2 et Fe 2 Al 5 ) diminuent et disparaissent 1100C, ceci suggre que le produit est en plus grande quantit lorsque la temprature de frittage augmente. VII.3.2. Frittage du mlange Fe2-50%Al en atomes Les chantillons labors partir de cette composition ont t fritts 680, 800 et 1100C, respectivement sous vide secondaire. Les spectres de diffraction de ces trois chantillons sont respectivement prsents sur les figures 7.7.a, 7.7.b et 7.7.c.
Fritt 550C
Fritt 680C
Fritt 800C
Fritt 1100C (110) (110) (200) (a) (b) FeAl JCPDS 33-0020 Fe 2 Al 5 JCPDS 47-1435 FeAl 2 JCPDS 34-0570 Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 79
(a) 680 C (b) 800 C Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 80
Figure 7.7: Diffractogrammes du mlange Fe2-50%Al at. fritt de diffrentes tempratures. Lidentification des pics de diffraction a permis de constater la formation des composs FeAl 2 , Fe 2 Al 5 et FeAl avec consommation totale des ractifs de dpart aprs frittage 680 et 800C comme le montrent les figures 7.7.a et 7.7.b. Lorsque la temprature est leve 1100C seul le compos intermtallique FeAl se forme comme le rvle la figure 7.7.c. Il apparait donc que la synthse du compos intermtallique FeAl est possible par frittage haute temprature. A plus basses tempratures la raction passe par la formation de composs tels que le Fe 2 Al 5 et FeAl 2 qui coexistent avec le compos FeAl. Les chantillons fritts sont examins au microscope lectronique balayage (MEB). Les micrographies des fritts sont reprsentes sur la figure 7.8 en fonction de la temprature de traitement.
(c) 1100 Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 81
Figure 7.8: Micrographies du mlange Fe2-50%Al at. fritt de diffrentes tempratures. Les lectrons rtrodiffuss, nous ont permis de distinguer trois phases par contraste chimique qui sont : une phase sombre (Fe 2 Al 5 ), une phase moins sombre (FeAl 2 ) et le compos FeAl relativement plus clair. Par contre, le fritt 1100C ne rvle quune seule phase, cest le compos recherch (FeAl) avec absence des autres composs intermdiaires (Fe 2 Al 5 et FeAl 2 ) tels que confirm par le diffractogramme reprsent sur la figure 7.7.c. La superposition des diffractogrammes des diffrents fritts est illustre par la figure 7.9.a. Lagrandissement des pics (110) (figure 7.12.b) montre que les intensits de diffraction du compos FeAl augmentent en fonction de la temprature alors que celles des deux autres composs (FeAl 2 et Fe 2 Al 5 ) diminuent et disparaissent (a) 680 C (b) 800 C (c) 1100 C FeAl Fe 2 Al 5
FeAl 2
Fe 2 Al 5
FeAl FeAl 2
FeAl Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 82
1100C. Il semble que la raction volue temprature en faveur de la formation du compos FeAl seul.
Figure 7.9: Superposition et agrandissement des pics de diffraction des chantillons Fe2-50%Al at. fritts diffrentes tempratures. Le frittage ractif SHS, qui permet un maintien du produit synthtis une haute temprature et par consquent favorise les mcanismes diffusionnels et augmente aussi lhomognisation du produit final FeAl. En comparant les rsultats obtenus dans le cas des deux compositions (Fe1- 50Al et Fe2-50Al), nous constatons que le mlange base de la poudre de fer 1 (paragraphe VII.2), favorise un contact important entre les particules de fer1 et de laluminium ce qui amplifie ainsi la conductivit thermique du compact de poudre. VII.4. Analyse thermique des mlanges Afin de mettre en vidence le caractre exothermique de la raction dans les deux cas de composition (Fe1-50Al et Fe2-50% Al at.), une analyse thermique a t ralise. La figure 7.10 montre lvolution de la temprature de lchantillon Fe1- Fritt 680C Fritt 800C Fritt 1100C
(110) (200) (a) (b) FeAl JCPDS 33-0020 Fe 2 Al 5 JCPDS 47-1435 FeAl 2 JCPDS 34-0570 Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 83
50Al% at. en fonction du temps. Le dilatogramme montre qu partir de 500 C, la temprature de lchantillon volue normalement jusqu 653C o il y a apparition dun pic exothermique qui est la consquence dune raction entre les particules de fer et daluminium. Pour cet chantillon, base de poudre fine de fer, la raction SHS est brusque et se dplace avec une vitesse extrmement leve. On voit en effet que la variation de temprature intervient 653C et prend fin 745C environ et ne dure quune dizaine de secondes. partir de 735C la temprature de lchantillon augmente davantage jusqu une temprature maximale de 900C.
Figure 7.10 : Courbe danalyse thermique du mlange Fe 1-50%Al soumis un chauffage anisotherme jusqu 900C.
La courbe de lchantillon Fe2-50%Al at. (figure 7.11.a) base de la poudre de fer grossire prsente un accroissement normal de la temprature jusqu 686C o on observe un pic exothermique. Au dbut de la raction, la vitesse de propagation est dabord relativement lente jusqu 708C. Au-del de cette temprature, la raction devient plus violente et le front de raction se dplace avec une trs grande vitesse jusqu 783C comme le montre la figure 7.11.b. A partir de 776C environ, le chauffage de lchantillon se poursuit jusqu' 900C.
Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 84
Figure 7.11 : (a) Courbe danalyse thermique du mlange Fe2-50%Al soumis un chauffage anisotherme 900C, agrandissement du pic exothermique (b). En conclusion, on peut dire que la taille des particules de la poudre de fer influe sur le dclenchement de la raction de combustion. Plus la poudre est fine plus la raction SHS samorce rapidement et se propage avec une trs grande vitesse. Dailleurs, dans le cas de la deuxime composition Fe2-50%Al at. la raction sinitie une temprature suprieure celle de fusion daluminium et se dplace avec deux vitesses diffrentes. Alors, on peut justifier ce rsultat par le fait que les particules de fer sont de grande taille, alors la quantit de chaleur dgage aprs la raction de combustion linterface fer/aluminium est absorbe par la particule de fer de grosse taille. Pour cela, le front de raction se dplace dabord avec une faible vitesse, et de plus en plus que la temprature squilibre dans toute la particule, la vitesse de la raction samplifie soudainement. VII.5. Analyse dilatomtrique du mlange Fe1-50%Al en atomes Dans le but de mieux comprendre le comportement du compact de poudre de fer et daluminium avant et aprs la raction SHS, un chantillon Fe1-50%Al at. a t soumis une analyse dilatomtrique. Cette dernire a t effectue suivant un cycle (a) (b) Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 85
anisotherme avec une vitesse de chauffe de 10C. mn -1 jusqu une temprature maximale de 1200C. Le dilatogramme est reprsent sur la figure 7.12. Cette courbe rvle dabord une dilatation normale jusqu 410C environ o un lger retrait se manifeste. La faible dilatation reprend jusqu 654C, temprature dignition de la raction SHS qui provoque un gonflement brutal de lordre de 40% et qui dure environ 15 secondes. La dilatation de cet chantillon prend fin une temprature de 672C suivie dun faible retrait. La raction est tellement brusque, le gonflement engendr est traduit par un segment de droite vertical comme le montre le dilatogramme. A 900C environ, le compos form subit un retrait, significatif dun frittage en phase solide. A partir de 950C jusqu' la temprature maximale, la variation dimensionnelle est presque nulle et le retrait au refroidissement une allure linaire. Ce qui montre une stabilit du nouveau compos jusqu' la temprature de 1200C. Figure 7.12: Courbe dilatomtrique de lchantillon Fe1-50%Al at.
Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 86
Lidentification par DRX du compos form durant la raction a montr quil sagit du produit recherch FeAl (figure 7.13). Lanalyse a permis aussi de constater que la totalit du fer et de laluminium purs est consomme durant la raction SHS.
Figure 7.13: Diffractogramme de lchantillon Fe1-50%Al at. aprs dilatomtrie. VII.6. Elaboration des composs Fe-Al par frittage flash Lobservation de leffet de la raction SHS a t possible en utilisant la mthode du frittage flash ou Spark Plasma Sintering (SPS). Cette dernire consiste chauffer lchantillon par effet Joule d un courant fort le traversant. Pour cela la raction est mise en vidence, sous vide et dans une enceinte en verre permettant de filmer instantanment le front de raction. La squence enregistre a t fractionne et les photographies obtenues sont reprsentes sur la figure 7.14. Ces images montrent que la raction dbute en un point la 7ime seconde et se propage travers lchantillon de 1cm de hauteur et 10 mm de diamtre. La raction de combustion sachve la 3ime minute et 8 secondes, ce qui nous permet destimer un temps de conversion des ractifs 3 minutes environs. En fin de raction, Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 87
lchantillon subit un gonflement et prsente une forme irrgulire, ajoute au changement de couleur du blanc argent au gris bleu.
Figure 7.14: Amorage et propagation de la raction SHS dans le mlange fer-aluminium. Lanalyse par diffraction des rayons X (figure 7.15) du produit de la raction rvle la formation de deux composs intermtalliques FeAl et FeAl 2 .
Figure 7.15 : Diffractogramme du mlange Fe-50%Al aprs frittage flash. 4 s 7 s 20 s 40 s 1min s 3min 3min 8s 3min 17s Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 88
La micrographie obtenue par MEB (figure 7.16) rvle un contraste chimique des deux phases FeAl et FeAl 2 . Le compos FeAl apparait en lectrons rtrodiffuss avec une brillance relativement plus leve que le compos transitoire FeAl 2 .
Figure 7.16 : Micrographie du mlange Fe-50%Al aprs frittage flash. Il apparait donc quil est possible dlaborer le compos FeAl par raction SHS quelque soit le mode damorage de cette raction (chauffage au four, chauffage local de lchantillon ou par frittage flash). Ce compos saccompagne dautres composs qui dpendent de la temprature de lchantillon. En effet, lorsque le mlange ractif est chauff haute temprature (1100C) lintermtallique FeAl form est relativement pur. VII.7. Elaboration dun composite matrice mtallique Le compos FeAl synthtis est sous forme de pastille poreuse. Celle-ci a t rduite ltat de poudre au mortier dAgathe puis soumise un broyage mcanique haute nergie dans le but dlaborer une poudre nanomtrique. Cette poudre est utilise comme renfort particulaire dune matrice de cuivre leffet dobtenir un matriau composite matrice mtallique.
FeAl Porosit FeAl 2
Chapitre VII Elaboration de composs Fe-Al par frittage ractif SHS 89
Chapitre VIII : Elaboration et caractrisation du composite Cu-FeAl
VIII.1. Introduction Pour llaboration du composite matrice mtallique renforts particulaires (CMMp), nous avons opt pour une matrice de cuivre renforcer par des particules de FeAl de tailles trs rduites, obtenues par broyage du compos FeAl synthtis par frittage ractif. Le choix du cuivre comme matrice du CMM renforts particulaires FeAl est motiv par la bonne adhrence assure entre ces deux matriaux. Par ailleurs, lassociation des proprits intressantes de ces deux constituants : la ductilit du cuivre et la duret du renfort FeAl ainsi que sa rsistance loxydation confre au matriau composite une bonne rsistance au choc, une bonne tenue mcanique et une utilisation possible de ces composs dans des milieux agressifs ou atmosphres oxydantes. Dans ce chapitre, nous prsenterons les rsultats portant sur llaboration et la caractrisation du composite matrice de cuivre et particules FeAl obtenues par broyage mcanique du compos synthtis par frittage ractif. VIII.2. Matires premires Les matires premires utilises pour llaboration de ce composite sont la poudre FeAl obtenue par broyage mcanique du compos intermtallique synthtis et une poudre de cuivre pur 99,5% fournie par Merck. Le cuivre est un mtal mallable et ductile et considr comme un excellent conducteur dlectricit et de chaleur. Il prsente des conductivits lectriques quivalentes comprises entre 91 et 95% de celle de largent 20C et une importante conductivit thermique, de lordre de 4,04. 10 2 W.m -1 .K -1 25C [80]. La densit du cuivre est de 8,9 ; sa temprature de fusion est de 1083C et sa masse atomique est de 63,54 g/mole. Le cuivre nest attaqu que par des acides oxydants tels que lacide sulfurique chaud et lacide nitrique. Il prsente donc une bonne rsistance la corrosion. La figure 8.1 reprsente les micrographies obtenues par microscopie lectronique balayage, en lectrons secondaires. La poudre FeAl est constitue de Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 90
particules trs fines de forme irrgulire (Figure 8.1.a) tandis que les particules de cuivre ont une forme dendritique comme le montre la micrographie de la figure 8.1.b.
Figure 8.1 : Aspect des particules des poudres utilises (a) Particules FeAl broyes pendant 24 heures (b) Poudre de cuivre La figure 8.2 reprsente la courbe de rpartition granulomtrique de la poudre de cuivre. On voit que cette distribution est bimodale avec des tailles moyennes de lordre de 13,6 et de 120 m. La surface spcifique calcule par le logiciel du granulomtre est de 1,579 cm 2 .ml -1 . Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 91
Figure 8.2 : Rpartition granulomtrique de la poudre de cuivre. VIII.3. Elaboration du CMMp matrice Cu et particules FeAl Dans un premier temps, le compos FeAl synthtis est sous forme de pastille poreuse. Lutilisation de ce matriau comme renfort consiste dabord le broyer manuellement et le passer travers tamis vibratoire de 50 m douverture. Ltape suivante, consiste soumettre cette poudre de FeAl un broyage haute nergie dans un broyeur plantaire pendant 24 heures. Cette opration consiste agiter violemment et grande frquence la poudre et des billes dans un conteneur en acier trait. Sous leffet des chocs entre les billes et la paroi interne du conteneur de broyage, les particules FeAl, trs fragiles, se fracturent. Ceci engendre la rduction de la granulomtrie des particules FeAl et le volume de leur porosit. Pour viter toute oxydation, la poudre broyer et les billes sont mises dans le conteneur sous atmosphre dargon. Dans la troisime tape, nous avons prpar des mlanges de poudre FeAl et de cuivre avec une composition de 50 % en masse. Le mlange a t homognis dans un turbulat pendant 20 min puis soumis une compression uniaxiale dans une pastilleuse sous deux diffrentes pressions de 225 et 450 MPa. Par la suite, ces mlanges ont subi un traitement de frittage en phase liquide une temprature de 1120C sous atmosphre dargon pendant 1 heure avec une vitesse de chauffe et de refroidissement de lordre de 15C.min -1 .
Moyenne : 13,6 et 120 m Surface spcifique : 1,579 cm 2 .ml -1
Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 92
VIII.4. Caractrisation du CMM labor VIII.4.1. Analyse par microscopie lectronique balayage (MEB) Un composite C1 a t labor en comprimant le mlange FeAl-50%Cu sous une pression de 450 MPa. Lchantillon fritt a t poli et observ au microscope lectronique balayage. La figure 8.3 montre la micrographie en mode dlectrons rtrodiffuss de cet chantillon.
Figure 8.3 : Micrographie de lchantillon C1. La micrographie montre les particules FeAl (en sombre) incrustes dans la matrice de cuivre (en clair) et une porosit (en noir). Une certaine inhomognit de distribution des particules dans la matrice est observe. En effet, des agglomrats de particules FeAl se retrouvent au voisinage de la partie droite de la micrographie et de larges domaines o la matrice domine (partie gauche). Une porosit est par ailleurs observe essentiellement au voisinage des particules FeAl. Ces dernires prsentent des zones claires, correspondant du cuivre diffus dans les particules. En outre, des mesures de la taille des particules ont t effectues laide du logiciel MicroscopControl. On voit que les particules FeAl ont des tailles comprises entre 5 et 40 m environ. Une sphrisation des particules FeAl est galement mise en vidence, ce qui traduit un phnomne de dissolution-prcipitation aux bords des particules FeAl. Il est noter que lors du frittage du composite C1, une quantit de cuivre a t rejete vers les surfaces latrales de lchantillon. Ceci est probablement caus par la FeAl Porosit Cu Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 93
compression leve exerce pour lobtention du matriau vert et qui favorise le contact entre particules FeAl engendrant ainsi des interfaces stables. Le cuivre, fondu lors du frittage, scoule vers des zones nergtiquement favorables. Ce qui fait quune quantit apprciable se trouve expulse vers lextrieur de lchantillon. Pour vrifier cette hypothse, un autre chantillon C2 de mme composition a t labor dans des conditions similaires au prcdent, mais sous une pression de compactage de 225 MPa. La figure 8.4 illustre la micrographie de lchantillon C2 en mode dlectrons rtrodiffuss.
Figure 8.4 : Micrographie de lchantillon C2. Aprs avoir enlev lchantillon du four de frittage, nous avons remarqu une diminution sensible de la quantit de cuivre sur la surface latrale de lchantillon. Lobservation au MEB rvle toutefois une importante porosit comme lillustre la micrographie (Figure 8.4). Pour cerner linfluence de la pression de compactage froid sur linterdiffusion des lments pendant le frittage des deux chantillons, des profils de concentration, des microanalyses ponctuelles EDS-X et une cartographie X ont t raliss.
Cu FeAl Porosit Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 94
VIII.4.2. Profils de concentration des lments linterface Cu/FeAl Afin de mieux mettre en vidence la diffrence observe concernant linterdiffusion des lments, un profil de concentration le long dun segment DE partant de la matrice jusquau milieu dune particule FeAl a t ralis par EDS-X (figure 8.5). On voit bien que la rpartition de laluminium le long du segment est quasiment constante. Ceci contrairement au fer et au cuivre qui prsentent des profils de concentration changeant dallure au niveau de linterface Cu- FeAl. Ces courbes montrent quau voisinage de la particule FeAl, la proportion du fer rapporte celles du cuivre et de laluminium est leve tandis quau niveau de la matrice, la proportion de cuivre rapporte celles du fer et de laluminium est plus faible. A un point de linterface (point X), les proportions de Fe et de Cu sgalisent tandis que celle dAl reste nettement plus faible. Ce rsultat traduit une diffusion accrue de laluminium dans le cuivre rduisant ainsi celle du fer.
Figure 8.5 : Profil de concentration des lments travers linterface FeAl-Cu de lchantillon C1.
Pour vrifier lhypothse mise concernant le rejet dune certaine quantit de cuivre malgr le fait que les micropores du FeAl se remplissent du Cu et mieux comprendre le phnomne dinterdiffusion des lments, un profil de concentration travers les interfaces FeAl/Cu (segment MN traversant une particule FeAl) du deuxime chantillon C2 a t effectu par EDS-X. Les rsultats obtenus sont reprsents sur la D E X x Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 95
figure 8.6. Nous remarquons que la rpartition de laluminium le long du segment est quasiment constante. Ceci contrairement au fer et au cuivre qui prsentent des profils de concentration variables et antagonistes.
Figure 8.6 : Profils de concentration des lments travers linterface FeAl-Cu de lchantillon C2.
Les deux courbes qui prsentent la rpartition du Cu (en vert) et du fer (en rouge) le long du segment MN montrent que dans un premier temps, la proportion en cuivre est quasiment constante jusqu' linterface Cu-FeAl o elle diminue brusquement. Au mme niveau de cette interface, une augmentation brusque de la proportion de fer (droite quasiment verticale) est galement observe. A lintrieur de la particule, on voit que la proportion de Fe est importante tandis quau niveau de la matrice, cette teneur est trs faible. La teneur en aluminium est, comme dans le cas du composite C1, quasiment constante. En comparant les changements dallure des courbes reprsentatives de lvolution de la teneur en Cu et en Fe travers linterface particule-matrice dans les deux cas (composites C1 et C2), on voit que cette volution est progressive dans le cas du C1 tandis quelle est brusque pour le C2. Ce qui traduit une meilleure interdiffusion des lments dans le cas du C1 o les atomes dune espce donne parcourent des distances plus importantes dans la phase antagoniste (Fe et Al dans la matrice et Cu dans la particule FeAl). M N y y Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 96
Ce rsultat illustre le fait que cette interdiffusion est dautant plus accentue lorsque le contact FeAl-Cu, obtenu suite au compactage, est accru. Or, un compactage sous une pression leve favorise le contact entre particules dures (FeAl) par rarrangement pendant que ltape de compression pour les particules ductiles dpasse ce stade et seraient plutt dans ltape de dformation plastique. Cette configuration offre la possibilit au cuivre, sous pression, de scouler, lorsque ltat liquide est atteint, vers les zones o la quantit de matire est moins importante. VIII.4.3. Analyses ponctuelles EDS-X Pour vrifier les rsultats obtenus par MEB, des microanalyses ponctuelles EDS-X ont t effectues. La figure 8.7 illustre la zone cible de la microstructure, les points danalyse ainsi que les spectres dnergie des rayons X caractristiques et les teneurs correspondantes des lments prsents en chaque point de lchantillon C1.
Zones cible K Fe (%) K Al (%) K Cu (%) Masse Atome Masse Atome Masse Atome A 02,96 02,89 11,91 24,07 85,13 73 ,05 B 78 ,59 69,64 12,97 23,79 08,44 06,57 C 36,56 34,05 12,63 24,34 50,82 41,61 D 74,26 63,79 16,40 29,16 09,34 07,05
Figure 8.7 : Micrographie et rsultats danalyse EDS-X de lchantillon C1. Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 97
Ltude des spectres de dispersion en nergie des rayons X caractristiques montre que le point A de la matrice contient le cuivre en quantit prpondrante (85,13% en masse) et des quantits de Fe (02,96%) et Al (11,91%). Ce rsultat traduit une diffusion des lments Al et Fe dans la matrice de cuivre. Au point B situ dans une particule FeAl, il se trouve que le fer est en plus grande proportion (78,59% en masse) ainsi que laluminium (12,97%). Le cuivre est galement prsent avec une proportion de 08,44% en masse. La quantit relative dAl par rapport celle du Fe en ce point rvle une diffusion accrue de laluminium dans la matrice puisque cette dernire contient davantage de Al que de Fe. Cette diffusion accentue de laluminium dans le cuivre est due au fait que le fer possde un numro atomique (26) infrieur celui du cuivre (29) et que laluminium est situ loin du cuivre dans le tableau priodique, ce qui favorise sa diffusion dans le cuivre comme le rapporte la bibliographie [81]. La prsence dune telle proportion de cuivre montre quune certaine quantit de celui-ci, destin constituer la matrice et densifier le matriau, diffuse dans les particules FeAl. En outre, lanalyse au point C (zone claire dans la particule FeAl) rvle la prsence dune quantit plus importante de cuivre (50,82%) dans cette zone qui semble tre un micropore dans le compos FeAl. En effet, lors de llaboration de lintermtallique FeAl par combustion autopropage haute temprature, la violence de la raction engendre un gonflement de lchantillon ( lchelle macroscopique) gnr par lapparition de micropores suite au passage du front de raction [60]. Cette microporosit se remplit de cuivre suite une aspiration capillaire lors du frittage en phase liquide. Ce qui a t dmontr par comparaison avec les rsultats obtenus suite un frittage en phase solide [82]. De plus, ces rsultats rvlent une certaine homognit de rpartition de laluminium dans les diffrentes zones analyses avec des teneurs de 11,91 % en masse (dans la matrice de cuivre) ; 12,97% et 12,63 (en 2 points de la particule FeAl) et 16,40 % (au niveau du point D situ dans une petite particule FeAl). Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 98
De mme, les rsultats des microanalyses ponctuelles de lchantillon C2 (figure 8.8) montrent quau point A dune particule FeAl, le fer est prpondrant avec 78,45% en masse. En ce point, laluminium est en quantit plus importante que dans le cas du composite C1 puisquil atteint une teneur de 14,15% tandis que le cuivre est prsent avec 7,05% en masse. Ce rsultat montre quil y a diffusion du cuivre dans le rseau de FeAl et se retrouve galement au niveau des micropores des particules.
Zones cible K Fe (%) K A l (%) K Cu (%) Masse Atome Masse Atome Masse Atome A 78,45 68,42 14,51 26,18 07,05 05,40 B 03,41 03,33 11,72 23,72 84,87 72,95 C 75 ,62 65,60 15,30 27,47 09,08 06,93 D 32,78 30,47 13,18 25,36 54,04 44,16
Figure 8.8 : Micrographie et rsultats de microanalyses EDS-X de lchantillon C2.
Au point B, situ dans la matrice de Cu, on voit que le cuivre est en plus grande quantit (84,87% en masse). Le fer et laluminium sont galement prsents mais avec Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 99
de plus faibles proportions puisquelles sont, respectivement, de 03,41 et 11,72 % en masse. Pour le point D, situ au niveau dune zone claire de la particule FeAl, la proportion de cuivre est importante puisquelle est de 54,04% en masse. Il est trs clair que cette zone est un micropore rempli de cuivre tandis que les teneurs du fer et de laluminium sont plus faibles : 32,78 et 13,17% en masse respectivement.
VIII.4.4. Rpartition des lments (Cartographie-X) Dans le but de mieux cerner la rpartition des lments Fe, Al et Cu dans le matriau composite C1, une cartographie X a t effectue. Les rsultats (figure 8.9) montrent que le cuivre, (en rose), est prsent en quantit apprciable dans les particules, notamment au sein des micropores (figure 8.9.b). Laluminium, (en bleu), initialement contenu dans les particules prsente une rpartition homogne (figure 8.9.d) contrairement au fer, (en vert), qui est essentiellement concentr dans les particules FeAl (figure 8.9.c).
Figure 8.9 : Cartographie X de lchantillon C1 : a) microstructure analyse, b) K Cu, c) K Fe, d) K Al. a)
b)
c)
d)
Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 100
La figure 8.10 reprsente la zone analyse et les cartographies de rpartition des lments de lchantillon C2. Sur ces figures, nous constatons que le cuivre (en rose) est concentr au niveau de la matrice et prsente dimportantes teneurs au niveau des micropores des particules FeAl (8.10.a). Le rsultat est similaire au cas du composite C1. Laluminium, (en bleu), prsente une rpartition quasi-homogne dans tout lchantillon (figure 8.10.d). Par contre, le fer (en vert) se trouve plus concentr au niveau des particules FeAl avec de faibles teneurs au niveau de la matrice de cuivre.
Figure 8.10 : Cartographie X de lchantillon C1 : a) microstructure analyse, b) K Cu, c) K Fe, d) K Al. VIII.4.5. Analyse par diffraction des rayons X (DRX) Pour une complmentarit des rsultats, une analyse par diffraction des rayons X a t galement ralise sur lchantillon C1. Le diffractogramme obtenu est illustr sur la figure 8.11.a.
Lchantillon C1 tant enrob de rsine conductrice contenant du cuivre (utilise pour permettre le transfert des lectrons vers la masse dans le MEB), la rponse de cette a)
b)
c)
d)
Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 101
dernire participe aussi au diffractogramme de lchantillon. Pour se passer de cette interfrence, nous avons analys la rsine seule afin dobtenir son diffractogramme.
Figure 8.11: Diffractogramme de lchantillon C1 (a) et agrandissement des pics les plus intenses (b).
Nous constatons par ailleurs lapparition dautres pics de diffraction correspondant au compos intermtallique Fe 2 Al 5 , form probablement suite lappauvrissement du FeAl en atomes de Al qui diffuse en plus grande quantit dans la matrice. Ce qui a t vrifi par cartographie EDS-X qui a permis de rvler une rpartition quasi- homogne de laluminium dans la matrice de cuivre.
Le diffractogramme de la figure 8.12 reprsente le cas de lchantillon C2 qui montre les mmes effets sur le cuivre et le compos FeAl. De plus les dcalages sont relativement plus important ce qui justifie une diffusion plus accrue dans lchantillon C2. Nous constatons galement que lintensit de la raie du cuivre est relativement plus leve ce qui tmoigne de la prsence dune quantit plus importante de cuivre.
Cu JCPDS 04-0836 FeAl JCPDS 33-0020 Fe 2 Al 5 JCPDS 47-1435
(a) (b) Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 102
Figure 8.12: Diffractogramme de lchantillon C2 (a) et agrandissement des pics les plus intenses (b).
VIII.4.6. Essais de microduret Dans le but de voir linfluence de cette interdiffusion sur la duret des phases, des essais de microduret ont t effectus en ciblant les diffrentes zones de lchantillon. Pour les indentations HV 25 , les empreintes donnent des valeurs comprises entre 233 et 333 HV 25 avec une moyenne de 283HV 25 pour les particules FeAl. Pour la matrice de cuivre, les durets obtenues sont nettement plus faibles puisque leur valeur moyenne est de 107,66HV 25 . Enfin, comme perspective dune meilleure densification, il parait judicieux de raliser un contact entre particules FeAl-Cu le plus homogne possible avant le compactage et/ou de minimiser lappauvrissement en cuivre des zones entre particules FeAl suite la diffusion et laspiration capillaire pour remplir les micropores. Ceci est possible en ralisant un revtement uniforme de chaque particule FeAl par le cuivre en utilisant un procd mcanique tel que la mcanofusion. En effet, dans ce procd, les particules FeAl et Cu seront amenes subir intimement des contraintes
(a) (b) Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 103
de compression-attrition grande frquence dans un racteur de mcanofusion [83]. Ce procd est ralis en provoquant la rotation rapide des particules dans une chambre cylindrique et leur passage forc dans un entrefer, pralablement ajust, entre la paroi de la chambre et des pices fixes. Les rsultats exposs dans la littrature [83], obtenus pour divers systmes, montrent que les particules de faible taille forment un revtement sur les plus grosses et les plus ductiles enrobent les plus dures. Une fois ce revtement ralis, un frittage par compression isostatique chaud (HIP) permettrait de remplir en totalit les micropores des particules FeAl et dliminer la porosit engendre par diminution de la quantit de Cu dans la matrice.
Chapitre VIII Elaboration et caractrisation du composite FeAl-Cu 104
Conclusion gnrale
Conclusion gnrale
Ltude de llaboration des composs intermtalliques Fe-Al par frittage ractif, nous a permis de mieux comprendre les diffrents phnomnes qui se produisent durant la raction SHS. Lanalyse par diffraction des rayons X (DRX) des mlanges Fe1-50Al et Fe2-50%Al at. base de poudre de fer de diffrentes granulomtries a montr les produits fritts sont constitus particulirement du compos FeAl plus haute temprature (1100C). A de plus basses tempratures (680, 800C), la raction passe par la formation de composs intermdiaires tels que le Fe 2 Al 5 et FeAl 2 qui coexistent avec le compos FeAl. Il semble que la raction volue temprature en faveur de la formation du compos FeAl seul. La raction rapide et exothermique du fer et de laluminium a t mise en vidence par des analyses thermiques et dilatomtriques. Il apparait que le mlange base de poudre de fer faible granulomtrie prsente une meilleure ractivit et une temprature damorage relativement plus basse (voisine de 653C). Ltude de la synthse des composs Fe-Al par frittage flash, nous a permis de suivre lvolution instantane de la raction par combustion du mlange de fer et daluminium. Il sest avr que llaboration du compos FeAl par raction SHS est possible par chauffage local de lchantillon ou par frittage flash qui consiste faire passer un fort courant travers lchantillon pendant un temps trs rduit. Le mlange Fe1-50% Al, base de poudre de fer de forme irrgulire et de faible granulomtrie, est fritt 1100C leffet dobtenir le compos FeAl qui sera broy pendant 24 heures et fritt en prsence du cuivre en vue dune laboration dun composite matrice mtallique. Le produit fritt prsente une porosit, notamment entre les particules FeAl. Son analyse par microscope lectronique balayage (MEB) a rvl une diffusion du cuivre, accentue par aspiration capillaire du liquide, dans les micropores des particules FeAl. Ce phnomne engendre la formation de la porosit dans la matrice de cuivre. Des analyses par dispersion en nergie des rayons X (microanalyses Conclusion gnrale 105
ponctuelles, profils de concentration et cartographie X ) ont permis de quantifier les diffrents lments (Fe, Al et Cu) dans les particules FeAl et dans la matrice. Nous avons remarqu quil y a dpart dune certaine quantit de fer et daluminium vers la matrice de cuivre pendant que ce dernier diffuse dans les particules et rempli les microporosits. Nous avons constat que laluminium est llment qui diffuse le plus engendrant ainsi lappauvrissement des particules en cet lment, ce qui favorise lapparition dune phase Fe 2 Al 5 identifie par diffraction des rayons X (DRX). Cette interdiffusion provoque par ailleurs une augmentation du paramtre de maille du cuivre constituant la matrice. Les mesures de microduret des diffrentes phases de ce composite ont montr que la phase FeAl est trs dure et prsente une valeur de 330 HV 25 . Dans le composite C1, une certaine quantit de cuivre se retrouve concentre au niveau des surfaces latrales de lchantillon. Ce qui est principalement d la pression utilise lors du compactage froid (450 MPa). Il sest avr que dans lchantillon C2 compact sous une pression de 225 MPa, la quantit de cuivre rejet vers les surfaces latrales de lchantillon diminue. Toutefois, ltude de linterdiffusion des lments montre que le contact accru entre particules FeAl-Cu favorise cette interdiffusion. Il semble alors quun traitement permettant de raliser ces contacts de manire homogne, comme le procd de mcanofusion, permettrait de mieux densifier le matriau.
Conclusion gnrale 106
Rfrences bibliographiques
Rfrences bibliographiques
[1] : Didier bouvard : Mtallurgie Des Poudres, pp. 21-57, 177-195, 299-331 ; Edition Herms ; 2002. [2] : H. Pastor : les carbures cramiques, lindustrie cramique N 710, octobre 1977. [3] : Robert Girsching : La mtallurgie des poudres, Edition la revue doptique ; 1951. [4] : Thse Doctorat : Modlisation de compressibilit des poudres mtalliques ductiles, par la mthode des lments directes, universit Joseph Fourier de Grenoble : Matriaux, Mcanique, Electrochimie ; 2009. [5] : Arnaud Franchon : Mtallurgie des poudres, Institut des Matriaux Industriels (IMI), canada ; Novembre 2002. [6] : Didier Bernache-Assollant et Jean-Pierre Bonnet : Frittage : Aspects physico- chimique : partie 2 : Frittage en phase liquide. AF6621. Techniques de lingnieur. [7]: Didier Bernache-Assollant et Jean-Pierre Bonnet : Frittage : Aspects physico- chimique : partie 1 : Frittage en phase solide. AF6620. Techniques de lingnieur. [8]: N. Berntsen, CH. Gras, D. Vrel, E. Gaffet, F. Bernard, J. C. Niepce: Le processus MASHS dans le systme Fe-Si, communication au rseau franais de mcanosynthse ; 1999. [9]: H. Gao, Y. He, P. Shen, J. Zou, N. Xu, Y. Jiang, B. Huang, C.T. Liu : Porous FeAl intermetallics fabricated by elemental powder reactive synthesis. Intermetallics, Vol 17, pp. 1041-1046; 2009. [10]: John J. Moore and H. J. Feng: Combustion synthesis of advanced Materials, Part I. Progress in Materials Science Vol. 39, pp. 243-273; 1995. [11]: D. Vrel: Synthse de matriaux cramiques par combustion auto-entretenue de poudres (procd SHS). Modlisation et application au carbure de titane. Thse de lUniversit Paris XIII ; Juin 1995. [12]: A. G. Merzhanov: History and recent Developments in SHS, Review Paper. Ceramics International 21 pp. 371-379; 1995. Rfrences bibliographiques 107
[13]: A. Makino: Fundamental aspects of heterogeneous flame in the self-propagating high-temperature synthesis (SHS) process. February 2000. [14]: A. Varma. La synthse par combustion. Pour la Science, n 276, pp. 90-94; 2000. [15]: J. F. Javel, M. Mirand, J.J. Kuntz, F.Z. Nassik, J. C. Gachon: real time X-ray diffraction study of the formation by SHS of the phases and H in the ternary system AL-Ni-Ti. Journal of Alloys and Coumpounds, 247, pp.72-81; 1997. [16]: S. Paris, E. Gaffet, D. Vrel, D. Thiaudiere, M. Gailhanou, F. Bernard: Time- Resolved XRD Experiments for a Fine Description of Mechanisms Induced During Reactive Sintering. Science of Sintering, 37, pp. 27-34; 2005. [17]: D. Carole, N. Frty, S. Paris, D. Vrel, F. Bernard, R.-M. Marin-Ayral: Investigation of the SHS mechanisms of titanium nitride by in- situ time-resolved diffraction and infrared thermography. Journal of Alloys and Compounds, 436, pp. 181-186; 2007. [18]: J. J. Moore, H. J. Feng : Combustion synthesis of advanced materials, part II. Classification, applications and modelling. Progress in Materials Science. Vol 39, pp. 275-316; 1995. [19]: C. L. Yeh, H. C. Chuang: Experimental studies on self-propagating combustion of niobium nitride. Ceramics International, 30, pp. 733-743; 2004. [20]: P. Massino : Some aspects in self-propagating high temperature synthesis. Ceramics International, 30, pp. 311-332; 2004. [21]: A. K. Khanra, M. M. Godkhindi, L. C. Pathak: Sintering behaviour of ultra-fine titanium diboride powder prepared by self-propagating high-temperature synthesis (SHS) technique. Materials Science and Engineering, A 454-455, pp. 281-287 ; 2007. [22]: J. Li, Z.Y. Fu, W.M. Wang, H. Wang, S.H. Lee, K. Niihara: Preparation of ZrC by self-propagating high-temperature synthesis. Ceramics International, 36, pp. 1681- 1686; 2010. [23]: S. C. Deevi, N. N. Thadhani: Reaction synthesis of high-temperature silicides. Materials Science and Engineering, A192-193, pp. 604-611 1995. [24]: Ch. Gras, D. Vrel, E. Gaffet, F. Bernard. Mechanical activation effect on the self- sustaining combustion reaction in the Mo-Si system. Journal of Alloys and Coumounds, 314, pp.240-250; 2001. Rfrences bibliographiques 108
[25]: C.L. Yeh, H.J. Wang, W.H. Chen. A comparative study on combustion synthesis of Ti-Si compounds. Journal of Alloys and Compounds, article in press, accepted 17 October 2006. [26]: C.L. Yeh, W.H. Chen. A comparative study on combustion synthesis of NbSi compounds. Journal of Alloys and Compounds, 425, pp. 216-222; 2006. [27]: N. Bernsten, Ch. Gras, D. Vrel, E. Gaffet, F. Bernard, J. C. Niepce. Le processus MASHS dans le systme Fe-Si. Congrs Matriaux 2002, Dijon, France. [28]: K. C. Patil, S. T. Aruna, S. Ekambaram. Combustion synthesis. Current opinion in Solid State & Materials Science 2 pp. 158-16; 1997. [29]: C.L. Yeh, H.C. Chuang: Combustion characteristics of SHS process of titanium nitride with TiN dilution. Ceramics International, 30, pp. 705-714 ; 2004. [30]: R. Pampuch. Advanced HT Ceramic Materials via Solid Combustion. Journal of the European Ceramic Society. 19, pp. 2395-2404 ; 1999. [31]: C.L. Yeh, Y.D. Chen: Direct formation of titanium carbonitrides by SHS in nitrogen. Ceramics International, 31, pp. 719-729; 2005. [32]: V. Rosenband, M. Torkar, A. Gany: Self-propagating high temperature synthesis of complex nitrides of intermetallics. Intermetallics, 14, pp. 551-559; 2006. [33]: N.S. Stoloff, C.T. Liu, S.C. Deevi : Emerging applications of intermetallics. Intermetallics, 8, pp. 1313-1320; 2000. [34]: C.T. Liu and K.S. Kumar: Ordered intermetallic alloys, Part I: nickel and iron aluminides. JOM, May, pp. 38-44; 1993. [35]: S.C Deevi, V.K Sikka: Nickel and iron aluminides: an overview on properties, processing and applications. Intermetallics, 4, pp. 357-375; 1996. [36]: K. Morsi: Review: reaction synthesis processing of NiAl intermetallic materials. Materials Science and Engineering A299, pp. 1-15; 2001. [37]: K. Taguchi, M. Ayada, K. N. Ishihara, P. H. Shingu. Near-net shape processing of TiAl intermetallic compounds via pseudo HIP-SHS route. Inrermerallics, 3, pp. 91-98; 1995. [38]: P. Hausild, J. Siegl, P. Mlek, V. Sma: Effect of C, Ti, Zr and B alloying on fracture mechanisms in hot-rolled Fe-40 (at. %) Al. Intermetallics, 17, pp. 680-687; 2009. Rfrences bibliographiques 109
[39]: S. Gedevanishvili, S.C. Deevi. Processing of iron aluminides by pressureless sintering through Fe+Al elemental route. Materials Science and Engineering A325 pp. 163-176; 2002. [40]: C.L. Yeh, H.J. Wang: Effects of sample stoichiometry of thermite-based SHS reactions on formation of Nb-Al intermetallics. Journal of Alloys and Compounds, 485, pp. 280-284; 2009. [41]: C.L. Yeh, W.Y. Sung: Synthesis of NiTi intermetallics by self-propagating combustion. Journal of Alloys and Compounds, 376, pp. 79-88; 2004. [42]: E. Gaffet, F. Bernard, J.C. Niepce, F. Charlot, C. Gras, G. Le Caer, J. L Guichard, P. Delcroix, A. Mocellinc, O. Tillement: Some recent developments in mechanical activation and mechanosynthesis. J. Mater. Chem, 9, pp. 305-314; 1999. [43]: F. Charlot, E. Gaffet, B. Zeghmati, F. Bernard, J.C. Niepce: Mechanically activated synthesis studied by X-ray diffraction in the Fe-Al system. Materials Science and Engineering A262 pp. 279-288; 1999. [44]: M. Abdellaoui, E. Gaffet: The physics of mechanical alloying in modified horizonatl rod mill: Mathmatical treatment. Acta Materialla 44, pp. 725-734; 1996. [45]: S. Paris, F. Bernard, E. Gaffet, Z. Munir : Le procd MAFAPAS : une solution alternative pour laborer des massifs nanostructurs. Congrs Matriaux 2002, Dijon, France. [46]: O. Ikeda, I. Ohnuma, R. Kainuma, K. Ishida: Phase equilibria and stability of ordered BCC phases in the Fe-rich portion of the Fe-Al system. Intermetallics 9 pp.755-761; 2001. [47]: G. Frommeyer, E.J. Drewes, B. Engl: Physical and mechanical properties of iron- aluminium (Mn, Si) lightweight steels. La revue de mtallurgie, 2000. [48]: Mayerling Martinez Celis : Transformations de phases et comportement loxydation dalliages Fe-Al. Thse de docteur de lINP Toulouse. Mai 2007. [49]: Batsirai M. Mutasa : Defect structures in ordered intermetallics; grain boundaries and surfaces in FeAl, NiAl, CoAl and TiAl; 1997. [50]: C. T. Liu, C. G. McKamey, E. H. Lee: Environmental effects on room- temperature ductility and fracture in Fe 3 Al. Scripta Metallurgica et Materiala 24, pp. 385-390; 1990. Rfrences bibliographiques 110
[51]: David Colas: Renforcement dalliages Fer-Aluminium ordonns B2. Influence daddition (Ni, B) et de la microstructure. Thse de docteur de lEcole Nationale Suprieure des Mines de Saint-Etienne. Septembre 2004. [52]: M.A. Crimp, K.M Vedula: Effect of boron on the tensile properties of B2 FeAl. Mat. Sci. Eng, 78, pp. 193-200 ; 1986. [53]: J.W. Cohron, Y. Zin, R.H. Zee and E.P. George: Room-Temperature mechanical behavior of Fe-Al: Effect of stoichiometry environment, and boron addition. Acta Materialia, Vol 46, No 17, pp. 6245-6256; 1998. [54]: S.C. Deevi and V.K. Sikka: Effect of boron on the vacancy hardening of FeAl. Scripta Materialia, vol 36, No. 8, pp. 899-904; 1997. [55]: L. Pang and K.S. Kumar, Tensile ductility of an Fe-40Al-0.6C alloy. Intermetallics 8, pp. 693-698; 2000. [56]: J. H. Schneibel, E. D. Specht, W. A. Simpson: Solid solution strengthening in ternary B2 iron aluminides containing 3d transistion elements. Intermetallics 4, pp. 581-583; 1996. [57]: D.J. Alexander, P.J. Maziasz and J.L. Wright: Processing and alloying effects on tensile and impact properties of FeAl alloys. Materials Sciences and Engineering. A 258, pp. 276-285; 1998. [58]: J.L. Jordan, S.C. Deevi: Vacancy formation and effects in FeAl, review. Intermetallics 11, pp. 507-528; 2003. [59]: H.J. Grabke: Oxidation of NiAl and FeAl. Intermetallics, volume 7, Issue 10, pp. 1153-1158; 1999. [60]: H. Z. Kang, C. T. Hu: Swelling behavior in reactive sintering of Fe-Al mixtures. Materials Chemistry and Physics 88, pp. 264-272; 2004. [61]: Ewelina Pochec, Stanisaw Jozwiak, Krzysztof Karczewski, Zbigniew Bojar: Fe-Al phase formation around SHS reactions under isothermal conditions. Journal of Alloys and Compounds 509, pp. 1124-1128 ; 2011. [62]: F. Charlot, F. Bernard, E. Gaffet, D. Klein and J. C. Niepce: In situ time- resolved diffraction coupled with a thermal I. R. camera to study Mechanically Activated SHS reaction: case of Fe+Al binary system. Acta materialla, vol. 47, N 2, pp. 619-629; 1999. Rfrences bibliographiques 111
[63]: S. Dermarkar: Matriaux composites matrice mtallique. Techniques de lIngnieur, M 250, pp. 1-16; 2001. [64]: J. W. Kaczmar, K. Pietrzak, W. Wlosinski: The production and application of metal matrix composite matrials. Journal of Materials Processing technology 106, pp. 58-67; 2000. [65]: Arnaud Kremer: tude du choix structurel doutils coupants en diamant revtu ou polycristallin massif pour lusinage comptitif et environnemental des composites a matrice mtalliques et renfort cramique particulaire (CMMp Al/SiC). Thse de docteur de lEcole Nationale Suprieure dArts et Mtiers ParisTech. Mai 2009. [66]: P. W. Ho, Q. F. Li, J. Y. H. Fuh: Evaluation of WCu metal matrix composites produced by powder injection molding and liquid infiltration. Materials Science and Engineering A 485, pp. 657-663; 2008. [67]: S. H. Hong, B. K. Kim: Fabrication of W20 wt % Cu composite nanopowder and sintered alloy with high thermal conductivity. Materials Letters 57, pp. 2761-2767: 2003. [68]: J. Masounave, N. Villar: Elaboration des composites particules. Techniques de lIngnieur, M 2 448 ; 2001. [69]: R.W. Siegel: What do you really know about the atomic-scale structure of nanophase materials? J. Phy. Chem. Solids 55, pp. 1097-1106, 1994. [70]: K. Niihara: The certinial memorial, issue 99, pp. 974, 1991. [71]: H. Gleiter: Nanostructured materials: basic concepts and microstructure. Acta materialia, volume 48, Issue 1, pp. 1-29, 2000. [72]: T. Mtschele, R. Kirchheim: Segregation and diffusion of hydrogen in grain boundaries of palladium. Scripta Metallurgica, Volume 21, Issue 2, pp. 135-140, 1987. [73]: S. Ranganathan, R. Divakar, V.S. Raghunatahn: Interface surface in nanocrystalline materials. Scripta Mater. 44, pp. 1169-1174, 2001. [74]: G.F. Wang, X.Q. Feng, S.W. Yu, C.W. Nan: Interface effects on effective elastic moduli of nanocrystalline materials. Materials Science and engineering A 363 (1-2), pp. 1-8, 2003. Rfrences bibliographiques 112
[75]: Y. Zhou, U. Erb, K.T. Aust, G. Palumbo: The effect of triple junctions and grain boundaries on hardness and youngs modulus in nanostructure Ni-P. Scripta Mater, 48, pp. 825-830; 2003. [76]: H. Gleiter: Deformation of polycrystals: Mechanisms and microstructures, (eds) N. Hansen, A. Horsewell, T. Leffers and H. Lilholt (Roskild, Denmark: Riso National Laboratory), pp. 15-21; 1981. [77]: C. Guozhong: Nanostructures and nanomaterials: Synthesis, properties and applications. By Imperial College Press ISBN 1-86094-415-9, ISBN 1-86094-480-9 (pbk); 2004. [78]: C. Suryanarayana: Structure and properties of nanocrystalline materials. Bull. Mater. Sci, Vol. 17, No. 4, pp. 307-34; 1994. [79]: M. Wautelet et coll : Les nanotechnologies, Edition Dunod, Paris ; 2003. [80]: D. Arnaud, J. Barbery, R. Biais, B. Fargette et P. Naudot : Proprits du cuivre et de ses alliages. Techniques de lIngnieur, M 430. [81]: P. Guiraldenq : Diffusion dans les mtaux. Techniques de lIngnieur, M 55. [82]: S. Azem, M. Nechiche, K. Taibi: Development of copper matrix composite reinforced with FeAl particles produced by combustion synthesis. Powder Technology, 208, pp. 515-520 ; 2011. [83]: F. Jay : Des particules revtues aux matriaux massifs : synthse par mcanofusion et dpt chimique en phase vapeur, caractrisation et tude de l'oxydation haute temprature. Thse de Doctorat, Universit de Poitiers ; 2008.
Elaboration Et Caracterisation d'Un Materiau Refractaire Thermoresistant Pour Supports de Cuisson Rapide Des Produits Céramiques [Ressource Textuelle, Sauf Manuscrits]