Bou5740 PDF
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UNIVERSITE MENTOURI-CONSTANTINE
FACULTE DES SCIENCES EXACTES
DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
N° d’ordre :
Série :
MEMOIRE
Présenté pour obtenir le diplôme de Magister en Physique
Spécialité : Sciences des Matériaux
Option : Métallurgie
THEME
Par
Abdelghani Boucheham
Soutenu le : 24 / 06 / 2010
Devant le jury :
Président A. Boubertakh Pr. Université Mentouri-Constantine
Rapporteur A. Karaali M. C. Université Mentouri-Constantine
Examinateurs K. Mirouh M. C. Université Mentouri-Constantine
N. Boukheit Pr. Université Mentouri-Constantine
C. Serrar M. C. Université Mentouri-Constantine
Remerciements
J’exprime mes profonds remerciements à mon encadreur, monsieur A. Karaali maitre de conférences
à l’université de Constantine pour l’aide compétente qu’il m’a apportée et pour son encouragement.
Son œil critique m’a été très précieux pour structurer le travail et pour améliorer la qualité des
différentes sections.
Ensuite, c’est à monsieur A. Boubertakh professeur à l’université de Constantine, que j’adresse mes
sincères remerciements pour avoir accepté de participer au jury en sa qualité de président.
Merci aussi à tous mes collègues et amis de qui se reconnaîtront ici. Je leur exprime ma profonde
sympathie et leur souhaite beaucoup de bien.
Mes pensées finales reviendront à mon père, ma mère et mes frères qui m’ont soutenu pendant toutes
ces années, chacun à sa manière, et sans qui je n’aurais pas pu aller au bout de mes projets … Merci !
Sommaire
Introduction générale…………………………………………………………………… 01
Introduction Générale
1
Introduction générale
Nous exposons dans le quatrième chapitre les différents résultats obtenus et les
interprétations que nous pouvons en donner.
Nous conclurons notre travail en présentant les résultats marquant de notre travail.
2
Chapitre I:
Chapitre I:
I.1. Introduction
engin,…), la dimension corrosion doit toujours être présente à l'esprit en vue d'optimiser la
3
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
électrochimique, etc.), ils peuvent remplir leur fonction pendant la durée de vie prévue d'une
réalisation technique.
Dans ce chapitre on va aborder deux types de corrosion : La corrosion humide et la
corrosion sèche (oxydation à haute température).
I.2.1. Définition
matériau ou de ses propriétés par réaction chimique avec l'environnement. Cette définition
admet que la corrosion est un phénomène nuisible: elle détruit le matériau ou réduit ses
propriétés, le rendant inutilisable pour une application prévue. Un autre phénomène dégrade
le matériau: l'usure, perte progressive de matière de la surface d'un solide, due au frottement
donc aussi les phénomènes de dégradation dus aux sollicitations mécaniques et chimiques
combinées [2,3].
Parfois, la corrosion est un phénomène bienvenu, voire souhaité. Elle détruit et élimine un
grand nombre d'objets abandonnés dans la nature. Certains procédés industriels font
également appel à la corrosion. Par exemple l'anodisation de l'aluminium est une oxydation de
la surface du métal pour former un film d'oxyde décoratif qui protège de la corrosion
atmosphérique. Le polissage chimique ou électrochimique des métaux permet, par dissolution
(corrosion) du métal, d'obtenir une surface lisse et brillante. Nous pouvons donc donner une
définition plus générale de la corrosion [4]: la corrosion est une réaction inter faciale
irréversible d'un matériau avec son environnement, qui implique une consommation du
matériau ou d'une dissolution dans le matériau d'une composante de l'environnement. Cette
définition inclut les effets positifs de la corrosion ainsi que l'absorption d'une composante de
l'environnement sans consommation du matériau. L'absorption de l'hydrogène par l'acier est,
par exemple, considérée comme une réaction de corrosion.
4
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Avant d'entrer dans les détails des aspects électrochimiques de la corrosion, il est utile de
décrire de manière qualitative les processus qui interviennent lorsqu'un métal est mis en
contact avec la solution aqueuse de l'un de ses sels [5].
La phase métallique solide comprend des ions métalliques Mn+ disposés suivant un réseau
cristallin et des électrons de conduction e- libres de se déplacer dans tout le volume du métal
en assurant la neutralité électrique globale du cristal.
A l'opposé, la phase aqueuse liquide est constituée d'un empilement compact mobile,
comprenant des molécules neutres (eau et composés divers non dissociés) des ions positifs et
des ions négatifs [6].
A l'interface, lors des fluctuations aléatoires d'énergie liées à l’agitation thermique, un ion
du réseau métallique peut quitter le métal et passer en solution; inversement un ion métallique
en solution peut venir au contact du métal et rester piégé sur certains sites préférentiels. Ce
transfert correspond à un transport de charges électriques d'une phase à l'autre.
Contrairement aux ions qui peuvent passer d'une phase à l'autre, les électrons libres ne
peuvent pas passer directement dans la phase aqueuse; ils se fixent sur des molécules ou sur
des ions en réduisant leur charge électrique. Là, encore se produit un transfert de charges
électriques d'une phase à l'autre.
En électrochimie, on appelle habituellement :
-Réaction anodique, toute réaction qui entraîne la libération d'électron; en terme chimique il
s'agit d'une oxydation;
-Réaction cathodique, toute réaction qui entraîne la capture d'électrons; en terme chimique
c'est une réduction.
Comme la corrosion d'une phase métallique nécessite le passage en solution de tous les
constituants du métal, ions et électrons, elle fait donc intervenir au minimum deux réactions
distinctes : une réaction anodique et une réaction cathodique [7,8].
La corrosion des matériaux métalliques en milieu aqueux implique des réactions entre le
métal (l’électrode) et la solution (l'électrolyte), qui se produisent à l'interface séparant les deux
milieux. La nature de cette interface, conditionnée par les phénomènes d'adsorption, de
ségrégation, et le phénomène de corrosion par lui même, va donc jouer un rôle important dans
l'évolution du système métal - solution.
5
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Un métal peut être considéré comme un composé globalement neutre formé d'ions positifs
occupant les positions du réseau cristallin et d'électrons mobiles. Malgré cette mobilité, les
électrons ne peuvent s'éloigner à une trop grande distance du cristal car les noyaux positifs
exercent une force d'attraction. Toutefois, en absence de milieu extérieur, la surface d'un
matériau métallique peut être considérée comme la superposition de deux couches minces,
l'une de charge positive située sous la surface du solide et l'autre, de charge négative,
adjacente à la surface. Cette zone de séparation des charges constitue la double couche
électrique (Fig. I.1).
A la surface du métal, une barrière de potentiel retient les électrons. Toutefois, l'effet tunnel
leur confère une probabilité de traverser cette barrière et de se placer au voisinage immédiat
de la surface. La distribution des électrons hors du solide dépend entre autres des propriétés
électroniques du matériau et des caractéristiques de la barrière de potentiel.
Lorsqu'un métal est en contact avec un électrolyte, on observe aussi une séparation des
charges électriques. Leur distribution à l'interface dépend alors en plus de l'adsorption de
molécules d'eau ou de cations hydratés ainsi que de l'adsorption chimique d'anions à la
surface du métal. Suivant le potentiel éventuellement appliqué, la charge du métal peut être
positive ou négative par rapport à celle de l'électrolyte. La composition de la double couche
6
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
dépend donc aussi de ce potentiel, mais la condition de neutralité électrique est toujours
respectée [10].
L'eau étant formée de molécules dipolaires, ces dernières vont, lors de leur adsorption à la
surface d'un métal, s'orienter en fonction des charges présentes à la surface. Les cations
dissous étant généralement hydratés, ils ne pourront pas approcher la surface à une distance
inférieure au rayon de la sphère qu'ils forment avec leurs molécules d'eau associées (sphère
d'hydratation).
Les anions sont par contre rarement hydratés. Ils peuvent s'adsorber chimiquement à la
surface du métal, même si cette dernière est de charge négative, et remplacer ainsi les
molécules d'eau.
Un exemple de ce type d'interface est illustré à la figure I.2.
7
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Le schéma de la figure I.3 montre qu'un courant continu peut traverser l'interface métal-
solution. Ce courant, appelé courant de transfert de charge ou courant faradique, traduit la
réaction électrochimique qui se produit à l'interface.
Certains couples métal-solution (par exemple Hg / NaCl) ne contiennent toutefois
pratiquement pas d'espèces réactives et permettent donc de faire varier la différence de
potentiel aux bornes du circuit équivalent sans qu'aucun courant ne le traverse. Ce cas
correspond à une valeur de Rt infinie dans le schéma de la figure I.3 et le système qui
possède cette propriété est une électrode idéalement polarisable, le mot électrode englobant
ici le matériau et la solution [2].
Soit M un métal en contact avec un solvant polaire tel que l'eau. Chaque atome métallique
peut être considéré comme un ion occupant un certain niveau d'énergie stabilisé par son
environnement électronique et que l’on peut représenter par son enthalpie libre chimique
molaire GC,M.
Il peut exister pour ces ions un niveau d'énergie différent dans le solvant polaire, stabilisé
par l'environnement des molécules d'eau et que l'on peut représenter par son enthalpie libre
chimique molaire GC,S (Fig. I.4).
8
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Toutefois, la présence d'ions positifs au voisinage de l'interface métal-eau ainsi que l'excès
d'électrons correspondant à la surface du métal crée très rapidement une barrière de potentiel
qui a tendance à inverser le phénomène de passage en solution. Il se crée alors un équilibre
dynamique que l'on peut schématiser par la réaction:
WE = -zF E (2)
9
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Où F est le nombre de Faraday (charge d'une mole d'électrons soit 96500 Coulomb).
D'autre part, en appliquant la relation exprimant la variation d'enthalpie libre chimique à la
réaction (1) et en considérant, ainsi que nous l'avons déjà mentionné, que l'activité des ions
métalliques en solution diluée est assimilable à leur concentration on obtient:
RT Mz
GC,S – GM,C = ΔGr,C = ΔG°r,C + ln (3)
ZF M
Soit:
Gr, c RT
E= lnMz (5)
zF zF
Gr, c
Et en posant : E0 =
zF
lnMz
RT
E = E0 + (6)
zF
La relation (6) est appelée équation de NERNST d'une réaction d’électrode. E0 est le
potentiel standard de l'électrode de métal M (potentiel du métal en équilibre avec une solution
dont la concentration de ses ions est égale à 1)
Comme ln (0)=-∞, la relation de NERST permet de voir immédiatement que, aussi élevé
que puisse être le potentiel standard de l'électrode de métal M, sa mise en contact avec une
solution ne contenant aucun ion MZ+ s'accompagnera toujours du passage en solution d'une
certaine quantité du métal afin que l'équilibre corresponde à une valeur finie du potentiel E.
10
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Pour certains métaux dits "nobles", l'équilibre en présence d'eau s'établit toutefois pour des
valeurs de concentration en ions MZ+ négligeables au point que ces métaux sont considérés
comme inattaquables par l'eau [12].
Une quantité telle que E n'est pas mesurable directement. Pourtant, la connaissance et la
comparaison des potentiels d'équilibre de différentes réactions d'électrode s'avèrent nécessaire
en électrochimie et en corrosion. Dans ce but, on mesure les potentiels d'équilibre E par
rapport à une autre électrode à l'équilibre et en contact électrique avec la première par
l'intermédiaire de la solution, et que l'on désigne sous le nom d'électrode de référence.
L'électrode de référence arbitrairement choisie est l'électrode standard à l'hydrogène. Elle
est constituée d'un métal inerte (platine) plongé dans une solution d'acide normale à 25°C
dans laquelle on effectue un barbotage d'hydrogène sous une pression de une atmosphère. Le
platine sert uniquement de donneur et d'accepteur d'électrons pour la réaction:
11
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
lnMz
RT
V= E=E0 + (8)
zF
12
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
On peut déduire de cette échelle que les métaux comme l'or, l'argent ou le cuivre qui
présentent des potentiels standard positifs ne seront pas attaqués par l'eau puisqu'ils s'oxydent
moins facilement que l'hydrogène. Ce sont des métaux dits "nobles".
Une autre des applications pratiques de ce tableau est la protection d'un métal par un autre,
par exemple celle du fer par le zinc qui s'effectue industriellement soit par le procédé dit de
"galvanisation", soit au moyen d'anodes sacrificielles pour les très grandes surfaces (Coques
de navires).
Ce tableau constitue toutefois un guide imparfait car dans certains cas de corrosion que
nous aurons l'occasion d'étudier le métal n'est pas en équilibre avec ses seuls ions, ce qui a
pour effet de modifier son potentiel, où on voit à sa surface l'établissement d'un film passif, ce
qui a également pour effet de modifier son potentiel en le rendant plus noble.
13
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
La vitesse d'une réaction chimique peut être définie comme le nombre de moles d'atomes
réagissant par unité de temps et de surface d'électrode. Toutefois cette quantité peut se révéler
difficile à apprécier directement [15,16].
Dans le cas des réactions électrochimiques, qui mettent en jeu un transfert de charge, on
exprimera la vitesse de corrosion en termes d'équivalent de courant:
I=z FV (9)
Va
Red Ox +z e-
Vc
G *a
Soit pour la réaction anodique: Va =KRed CRed Exp( ) (10)
RT
G *c
Et pour la réaction cathodique: Vc=KOx COx Exp( ) (11)
RT
14
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Où KRed et KOx sont des constantes, CRed et COx les concentrations en espèces réagissantes,
ΔG*a et ΔG*c les variations d'enthalpie libre électrochimique d'activation des réactions
anodique et cathodique, R la constante des gaz parfaits et T la température en (°K).
L'enthalpie libre électrochimique d'activation peut se décomposer en l'enthalpie libre
chimique d'activation ΔG*ch (qui ne dépend pas du potentiel) et l'énergie électrique du
transfert des charges au potentiel Δф qui se réparti, pour les réactions partielles, selon les
relations:
Réaction partielle
15
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
G *a, ch zF
Ia = z F KRed CRed Exp (- ) Exp ( Δф) (14)
RT RT
G *c, ch (1 )zF
Ic = z F KOx COx Exp (- ) Exp( Δф) (15)
RT RT
E = Δф - Eref (16)
En utilisant les relations (14), (15) et (16) et en regroupant les termes qui ne dépendent pas
du potentiel E dans les constantes K'Red et K'Ox on obtient :
zF (1 )zF
I = Ia - Ic = zF K'Red CRed Exp ( Δф) - zF K'Ox COx Exp ( Δф) (17)
RT RT
16
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
G * i , ch iEref
Avec: k'i = Ki Exp (- ) , χRed = - α z F et χOx = (1-α) z F
RT
Lorsque la réaction d'oxydo-réduction est à l'équilibre, la densité de courant d'échange I (ou
la vitesse globale V) est nulle. Cela ne signifie pas "qu'il ne se passe rien" mais seulement
qu'il y a égalité des réactions partielles anodique et cathodique, soit:
Ia = Ic= I0 est la densité du courant d'échange de la réaction d'électrode à l'équilibre. Par
définition, le potentiel E est alors égal au potentiel réversible de l'électrode tel que défini par
la relation de NERNST (6). En utilisant les expressions de (17):
zF (1 )zF
I0 = z F K'Red CRed Exp( Erev) = z F K'Ox COx Exp( Erev) (18)
RT RT
zF (1 )zF
I = Ia – Ic = I0 [Exp( η)-Exp(- η)] (19)
RT RT
Avec η = E – Erev , surtension ou écart de potentiel par rapport à la valeur d'équilibre Erev
pour laquelle Ia = Ic = I0, et I=0.
La relation (19) est l'équation de Butler-Volmer de l'électrode.
Pour une surtension η suffisamment élevée, l'une ou l'autre des réactions anodique et
cathodique de la relation (19) devient rapidement négligeable. Ceci est illustré à la figure I.8
où l'on a représenté l'évolution des densités de courant I, Ia et Ic en fonction du potentiel E.
17
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
zF
I = I0 Exp ( ηa ) (20)
RT
(1 )zF
I = I0 Exp (- ηc) (21)
RT
Dans les relations (20) et (21) on peut définir les coefficients de Tafel anodique et
cathodique par :
RT RT
βa = et βc = (22)
zF (1 )zF
On a dans ce Cas :
I I
ηa = βa ln a et ηc = -βc ln c (23)
I0 I0
18
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
a
Log(Ia) = +log(I0) (24)
2,3 a
c
Log(Ic) = - +log(I0) (25)
2,3 c
Les relations (24) et (25) sont les droites de Tafel anodique et cathodique qui décrivent les
limites anodique et cathodique de l'équation générale de Butler-Volmer (19). La
représentation log(I0) en fonction de E est couramment utilisée pour la détermination des
paramètres cinétiques I0, βa et βc.
L'intersection des droites de Tafel (24) et (25) qui correspond à Ia = Ic = I0 et à des
surtensions ηa et ηc nulles (E = Erev ) permet en effet, sur une représentation de ce type, une
détermination graphique de la valeur de la densité de courant d'échange à l'équilibre. Le type
de diagramme ainsi obtenu est schématisé à la figure I.9. Les Domaines de potentiels pour
lesquels la courbe rejoint les droites de Tafel sont les domaines de Tafel anodique et
cathodique.
19
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Dans le cas d'une surtension η relativement faible, il est admissible de remplacer les
exponentielles de la relation (27) par leurs développements limités au premier ordre
(ex = 1+x et e-x = 1-x). On obtient alors:
20
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
zF zF
I = I0[(1+α η-(1-(1-α) η)] (26)
RT RT
zF
I = I0 η (27)
RT
On a donc une relation linéaire entre le courant et le potentiel et par analogie avec la loi
d'Ohm on définit une résistance de polarisation Rp :
RT
Rp = (28)
I 0zF
Les relations que nous avons déterminées jusqu'ici, et décrites par la courbe de polarisation
de la figure I.10, supposent implicitement que le phénomène limitant pour les vitesses de
réactions est le processus de transfert de charge. Toutefois, il n'en est pas toujours ainsi et
certaines réactions peuvent par exemple être limitées par un phénomène de diffusion régissant
le transport de matière au voisinage de l'électrode.
Le flux de diffusion de l'espèce i s'exprime par la loi de Fick :
φi = -D grad Ci (29)
Co Ce
Soit avec l = z F Di (30)
21
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Co
Ilim = z F Di (31)
C'est le cas par exemple lorsque le phénomène limitant est le transport de l'oxygène dissous
à la surface de l'électrode.
Lorsqu'au contraire la concentration en espèce à la surface atteint la saturation, on obtient
alors comme valeur limite, la densité de courant d'échange :
Co Csat
Ilim = z F Di (32)
Cette situation correspond à une réaction limitée par le transport des produits de corrosion.
Dans les deux cas, cette limitation se traduit sur la courbe de polarisation par une valeur du
courant indépendante du potentiel. Cette partie de la courbe est appelée le palier de diffusion
.
I.3. Corrosion à haute température
I.3.1. Introduction
La corrosion à haute température est la dégradation des métaux par l'environnement à haute
températures (supérieure à 500 °C) ; c'est un phénomène complexe qui a lieu dans les
moteurs, chaudières et réacteurs. Les gaz de combustion ont en effet une composition
complexe du fait de la composition du combustible et de l'air : N2, O2, CO2 et H2O bien sûr,
mais bien souvent également S2, SO2, Cl2, NaCl, et divers oxydes (V2O5...).
la corrosion dite « sèche », qui résulte de l'oxydation du métal par les gaz (O2, S2, SO2,
H2O) ; on parle aussi d'oxydation à haute température ;
et la corrosion dite « chaude », ou « fluxage », qui résulte d'une dissolution de l'oxyde
par des sels fondus (Na2SO4) et oxydes qui se déposent (il peut aussi y avoir une
fusion eutectique, mécanisme similaire au sel sur la glace).
22
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Lorsque l'on met un métal en présence de l’oxygène, celui-ci s'adsorbe (c'est-à-dire se fixe)
sur la surface et réagit pour former une couche d'oxyde. À température ambiante, la diffusion
dans le solide est négligeable ; soit la couche d'oxyde est compacte et protectrice (alumine sur
l'aluminium ou chromine sur les aciers inoxydables) et le métal ne bouge pas, soit elle est
poreuse ou non adhérente (rouille), et le métal se dégrade par une croissance de la couche
d'oxyde au détriment du métal. Les mécanismes qui entrent en jeu sont la migration dans le
milieu extérieur (diffusion, convection, champ électrique) et les réactions de surface [17]. Au-
delà de 400 °C, la diffusion en phase solide, qui est activée thermiquement, entre en jeu, et
même une couche compacte va pouvoir se dégrader (l'oxyde forme une croûte qui se
craquèle).
Dans certains cas, l'oxyde est volatil (cas par exemple du PtO2), ou bien est fragile, poreux,
n'adhère pas au substrat. Dans ce cas, le mécanisme de dégradation est évident, l’oxygène réagit
avec le métal pour former de l'oxyde et cet oxyde s'évapore ou s'écaille. Dans le cas d'un oxyde
adhérent et compact, le mécanisme de la dégradation a été décrit par J. Bénard [18, 19]. La
dégradation se fait en cinq étapes (figure I.11) :
23
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Notons M l'atome de métal, quelque soit sa nature (Fe, Ni, Al, Cr, Zr…), et notons MnO2
l'oxyde correspondant ; les coefficients ont été choisis pour simplifier l'écriture en considérant
la réaction avec une molécule d’oxygène entière, cela peut être Fe2O3, Al2O3, Cr2O3 (n = 4/3),
Fe3O4 (n = 3/2), FeO, NiO (n = 2), ZrO2 (n = 1)... L'enthalpie molaire partielle (l'énergie libre
de Gibbs) ΔGMnO2 de la réaction d'oxydation :
nM + O2 → MnO2
24
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
S'écrit :
Où PO2 est la pression partielle d’oxygène exprimée en atmosphères, R est la constante des
gaz parfaits et T est la température absolue exprimée en kelvin (°K). L'enthalpie est
représentée dans le diagramme d'Ellingham-Richardson, où l'on trace ΔG0(T) [18, 19,20].
Le diagramme est bâti en supposant l'équilibre thermodynamique, des phases solides pures
(activités égales à un), la fugacité d’oxygène égale à sa pression partielle, et que ΔG0 dépend
linéairement de la température ; les ΔG se réfèrent à la réaction pour une mole de O2.
L'oxydation ne peut avoir lieu que si
ΔGMnO2 > 0
Soit:
ΔGO2 = RT·lnPO2
Et que l'on trace -ΔGO2(T) dans ce diagramme, on obtient une droite passant par 0 ;
l'intersection de cette droite et de la droite représentant ΔGMnO2 définit la zone de
températures où l'oxyde est thermodynamiquement stable pour la pression partielle de
l’oxygène donnée. Pour les conditions habituelles, la forme stable des métaux est la forme
oxydée.
25
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Certains auteurs suggèrent que dans le cas d'alliages, les atomes se placent
préférentiellement au voisinage des atomes les moins nobles, par exemple le fer dans le cas
d'un alliage Fe-Al [16]. Ceci a trois conséquences :
Une partie de l'oxygène adsorbé se dissout dans le métal et diffuse (c'est-à-dire que les
atomes d'oxygène se glissent entre les atomes du métal et progressent vers l'intérieur de la
pièce), ce qui dans certains cas peut conduire à une oxydation interne.
Les îlots d'oxyde, très minces, croissent latéralement jusqu'à se joindre. Cette croissance se
fait par diffusion de surface [19] ; la vitesse de diffusion dépend donc de la densité atomique
de la surface. Ainsi, selon l'orientation cristalline du substrat, certains germes d'oxyde
croissent plus vite que d'autres. Le film d'oxyde initial peut donc présenter une texture
(orientation cristallographique préférentielle).
26
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
l'oxygène adsorbé sur l'oxyde se dissocie, passe en solution dans l'oxyde, diffuse vers
l'interface métal/oxyde, et se combine à cette interface avec les atomes de métal ; la
création d'oxyde se fait donc à l'interface métal/oxyde, on parle de « croissance vers
l'intérieur » ;
le métal à l'interface métal/oxyde passe en solution dans l'oxyde, diffuse vers
l'interface oxyde/gaz, et se combine à cette interface avec l'oxygène adsorbé ; la
création d'oxyde se fait donc à l'interface oxyde/gaz, on parle de « croissance vers
l'extérieur ».
On peut aussi avoir une combinaison des deux, avec l'oxyde qui se forme au milieu de la
couche d'oxyde.
Dans le cas d'une diffusion vers l'extérieur, les ions métalliques partant laissent derrière eux
des lacunes. On a donc une contraction de la couche superficielle du métal qui crée des
contraintes. Lorsque la concentration en lacune est suffisante, elles se condensent pour former
des pores (principe similaire à la précipitation). On constate donc fréquemment des pores à
l'interface métal/oxyde. Cette formation de pores provoque une relaxation des contraintes,
mais donne lieu à des concentrations de contraintes.
27
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
le gaz réagit avec l'oxyde (l’oxygène est réduit), il capte des atomes métalliques de
l'oxyde, laissant des lacunes ainsi que des trous d'électron ;
Les lacunes et les trous d'électron diffusent vers l'intérieur, et à l'interface métal/oxyde, des
atomes du métal s'oxydent (captent les trous d'électron) pour devenir un ion Mm+ et passe dans
l'oxyde, laissant une lacune
M(métal) + m h → Mm•(métal)
en quelque sortes, la réduction d’oxygène crée un déficit d'ion métallique dans la couche,
qui « aspire » les atomes du métal ;
un atome du métal passe en insertion dans la couche d'oxyde, diffuse vers l'extérieur et
réagit avec l’oxygène en surface de l'oxyde.
Dans le cas d'une diffusion vers l'intérieur, les ions d'oxygène s'« incrustent » dans le métal
et créent donc une dilatation, qui génère des contraintes.
1. à l'interface métal/oxyde, les atomes du métal réagissent avec les ions O2- de l'oxyde
(le métal s'oxyde), laissant des lacunes ainsi que des électrons libres ;
28
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
2. les lacunes et les électrons diffusent vers l'extérieur, et à l'interface oxyde/gaz, des
molécules du gaz se réduisent (captent les électrons) pour devenir des ions O2- et
passent dans l'oxyde
O2 + 4e' → 2O2-
En quelque sortes, l'oxydation du métal crée un déficit d'ion oxyde dans la couche, qui
« aspire » les atomes du gaz.
L'autre situation (diffusion d'un atome ou d'un ion d'oxygène en interstice) est peu
probable, l'oxygène étant un « gros » atome.
I.3.8.Cinétique d'oxydation
I.3.8.1.Cinétique d'adsorption
« s » désigne un site d'adsorption, et les doubles brackets <<...>> indiquent que l'espèce est à
l'interface métal/gaz. Plusieurs modèles décrivent la cinétique d'adsorption isotherme :
29
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Mais ils sont rarement utilisés dans ce cadre. En effet, dans notre cas, nous pouvons retenir les
hypothèses suivantes :
Si le facteur limitant du phénomène est une réaction de surface, on a alors une cinétique
linéaire : étant à l'équilibre, l'apport en gaz sur la surface et la quantité de matière se désorbant
sont constantes, donc les concentrations en réactants sont constantes. Dès lors, la quantité de
matière réagissant est déterminée par la quantité de matière arrivant sur la surface et en
partant. Ce flux étant constant (équilibre), on en conclue que la réaction suit une cinétique
linéaire :
mox = kl.t
La cinétique d'adsorption joue dans les cas ou l'on a une couche d'oxyde non protectrice
(poreuse ou non adhérente, ou bien oxyde volatil) : si la couche est protectrice, la diffusion
dans la couche d'oxyde est beaucoup plus lente que l'adsorption et c'est donc la cinétique de
diffusion qui contrôle le phénomène. Cependant, la cinétique d'adsorption contrôle les
premières minutes de l'oxydation, pendant la germination de l'oxyde et la croissance latérale
des grains ; certains auteurs ont relevé une cinétique linéaire dans les premières minutes de
l'oxydation même dans le cas d'un oxyde compact et adhérent [23].
30
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Globalement, la corrosion se fait par diffusion à travers l'oxyde. Plus le film est épais, plus
le temps de diffusion est long. Une analyse rapide montre que l'épaisseur e du film d'oxyde, et
donc la prise de masse de la pièce, varie comme la racine carrée du temps :
En 1933, Carl Wagner a fait une analyse plus fine et obtient lui aussi une cinétique
parabolique. Il pose comme hypothèses que :
la migration fait intervenir, outre la diffusion par sauts aléatoires, l'effet du gradient de
potentiel chimique ainsi que l'effet du champ électrique local créé par la répartition
des charges ;
l'oxyde a une composition proche de la stœchiométrie ;
à tout instant, l'oxyde est localement à l'équilibre chimique ;
le circuit est ouvert, c’est-à-dire que le courant électrique global est nul et donc que les
flux d'espèces chargées sont couplés.
31
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Lorsque la couche se rompt, en raison des contraintes générées, le gaz accède directement à
une surface importante non-oxydée. On constate donc : une accélération de la prise de masse,
une rupture de la loi quadratique.
Lorsque la couche est très fragile et se rompt ou se décolle en permanence, ou bien lorsque
l'oxyde est poreux, voir volatil, rien ne s'oppose à l'oxydation, la loi est donc linéaire.
I.4.1. Introduction
C'est le phénomène de corrosion le plus simple et le mieux connu. Il survient dans le cas
d'un environnement homogène (absence de gradient de température, de pression ou de
concentration le long de l'interface) et lorsque le métal lui-même présente vis à vis de cet
environnement un comportement suffisamment homogène. Cette homogénéité de
comportement peut être le fait soit d'une homogénéité intrinsèque du matériau due à l'absence
d'inclusions ou de défauts structuraux, soit à la non sélectivité de l'environnement vis à vis de
ces défauts [13]. La vitesse de corrosion est en général exprimée en termes de perte de masse
32
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
par unité de surface et par unité de temps (après desquamation dans le cas d'un oxyde
adhérent) ou par l'épaisseur de métal corrodé en fonction du temps. Ces deux grandeurs sont
bien évidemment reliées par la masse volumique du matériau considéré et pour les aciers, on a
sensiblement : 1g.dm-2/ an= 12 μm / an.
C'est une des formes les plus courantes de corrosion en milieu aqueux. Comme son nom
l'indique, elle résulte de la formation d'une pile (Fig. I.15) qui conduit à une hétérogénéité de
l'attaque.
Les zones où se produisent les réactions anodique (corrosion du matériau) et cathodique
(réduction de l'oxydant) sont distinctes. Ainsi que nous l'avons mentionné, cette sélectivité
33
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
des réactions est due à une hétérogénéité provenant soit du matériau, soit du milieu ou des
conditions physicochimiques à l'interface.
Nous avons vu que pour un milieu donné, chaque métal peut être caractérisé par son
potentiel de corrosion. Il est alors possible d'établir ce que l'on nomme des "séries
galvaniques" qui donnent, pour un milieu considéré, le classement des différents métaux
selon leur potentiel de corrosion mesuré expérimentalement. A partir de ces indications, il
devient possible de prévoir le sens de la pile qui sera créée suite au couplage électrique de
deux métaux différents. On observe alors un accroissement de la vitesse de corrosion du métal
le moins noble (potentiel de corrosion le moins élevé) et une diminution de la vitesse de
corrosion du métal le plus noble (potentiel de corrosion le plus élevé).
La corrosion due au couplage galvanique de deux matériaux va dépendre de nombreux
paramètres que l'on peut regrouper dans les 4 catégories suivantes:
34
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
35
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
tamponné (par exemple NaCl), on observe un accroissement de la corrosion dans les zones
mal aérées et au contraire une diminution de l'attaque dans les zones bien aérées.
Le pH des zones aérées (cathodiques) devient plus élevé suite à la réduction de l'oxygène
entraînant la formation d'ions OH- et contribue à la passivation de l'acier. Dans le cas où le
matériau est passivable, la corrosion de la zone moins aérée peut devenir plus forte que celle
de la zone aérée. La corrosion par aération différentielle est notamment responsable des
attaques survenant juste en dessous de la ligne d'eau pour les coques de navires par exemple,
ou sous des gouttes isolées dans le cas d'une condensation sous calorifuge. On peut également
la rencontrer sur des structures enterrées dans des sols dont les perméabilités à l'oxygène sont
différentes. Dans le cas de matériaux non passivables, la corrosion des zones moins aérées ne
peut toutefois jamais dépasser celle des zones aérées.
La figure I.16 illustre quelques exemples de situations pouvant donner lieu à un
phénomène de corrosion par aération différentielle.
Elle se caractérise par une attaque très localisée d'où son nom de piqûre (en anglais Pitiing
corrosion, de pit : puits, trou), et est généralement associée à une rupture locale du film passif
qui se produit souvent en présence de chlorures, ou à une passivation incomplète (quantité
insuffisante d'inhibiteur de corrosion par exemple). La quantité de métal corrodé est très faible
mais cette forme d'attaque peut parfois conduire à des perforations rapides des pièces
affectées. La corrosion par piqûres est un phénomène très répandu qui concerne une grande
36
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
variété de matériaux comme les aciers, les aciers inoxydables, les alliages de nickel, de titane,
d'aluminium ou de cuivre.
Cette forme de corrosion présente de grandes analogies avec la corrosion par piqûres que
nous venons d'étudier. Comme cette dernière, elle concerne avant tout les alliages passivables
(aciers inoxydables, alliages de titane, d'aluminium...) utilisés dans des milieux aérés ou
contenant un oxydant et le plus souvent en présence d'halogénures (chlorures par exemple).
Elle se rencontre dans des zones confinées (d'où son nom de corrosion par effet de
crevasse) de faible volume et ou le milieu est stagnant, telles que les interstices entre deux
plaques rivées, les zones sous dépôts ou les joints.
37
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
Comme son nom l'indique, cette forme de corrosion se manifeste par une attaque localisée
aux joints de grains du matériau. Ces derniers en effet constituent des zones désordonnées par
rapport au réseau cristallographique plus régulier des grains. Ils contiennent de ce fait de
nombreux défauts de structure (lacunes, dislocations) favorables à la précipitation de phases
intermétalliques ou de composés métalliques tels que les carbures, ainsi qu'à la ségrégation
d'impuretés en solution solide.
38
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
39
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
I.4.3.7. La biocorrosion
40
Chapitre I Corrosion des métaux et alliages
41
Chapitre II:
Alliages Cobalt-Chrome
utilisés en odontologie
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
Chapitre II:
II.1. Introduction
II.2. Préparation
II.2.1. Composition
42
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
Plus récemment, dans certains alliages commerciaux le nickel a remplacé en partie le cobalt
comme dans le LG de Jelenko et le Crutanium de chez Krupp dans lequel, en outre,
l'introduction de titane (7 % environ) compense la diminution du pourcentage du chrome et de
molybdène (Tab.II.1).
Co Cr Mo Ni Ti C Si Mn Fe
Vitallium 62.5 30.8 5.1 0.4 0.3 0.5 0.7
Jelenco
Crutanium 70.4 10.3 0.5 9.8 8.2 0.3 0.5
43
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
II.2.2. Solubilité
Le système binaire cobalt- chrome (Fig. II.1) est caractérisé par une large solution solide et
la présence d'une phase intermédiaire qui à toute température a la composition CoCr.
L'eutectique à 1 395°C correspond à 43.4 % en poids de Cr ou 46.5 atomes %.
La solubilité à l'état solide du chrome dans le cobalt atteint un maximum de 41 atomes %de
Cr à 1310°C et diminue pour atteindre environ 38 atomes %de chrome à 960°C.
A cette température la solution solide de structure cubique faces centrées réagit avec la
phase intermédiaire σ pour former une solution solide de structure hexagonale compacte
contenant 40 atomes % de chrome.
% Cr en poids
Atom.% Cr
44
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
II.3.1. Structure
b)Sur le plan microscopique : l'alliage cobalt- chrome molybdène présente une structure de
matrice à coeur, la matrice est constituée par une solution solide riche en cobalt et le coeur par
un eutectique complexe de carbures de molybdène et de chrome. La formation de ces carbures
est influencée par la cristallisation dendritique et ils se solidifient à la périphérie des grains,
modifiant les propriétés mécaniques, tant il est vrai que la résistance de ces alliages résulte
essentiellement de la combinaison de la solution solide et de la précipitation des carbures.
II.3.1.1. La matrice
La matrice austénitique est donc une solution solide riche en cobalt, durcie par le chrome et
dont le molybdène augmente l'étendue, alors que le tantale la diminue. Elle est très semblable
à celle des alliages nickel-chrome, si ce n'est qu'elle contient plus de cobalt.
- Les carbures : la teneur en carbone des alliages base cobalt est généralement assez élevée
et varie de 0,25 à 1% alors que celle des aciers inoxydables austénitiques varie de 0,02 à 0,20
%, celle des super-alliages base nickel de 0,05 à 0,20 %.
La quantité de carbures formée dépend évidemment de la quantité de métal réactif et le type
de carbure est fonction du degré d'électronégativité de l'élément d'addition.
Ces carbures se forment selon le schéma général :
45
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
Les carbures précipitent aux joints de grains et dans les régions interdendritiques sous forme
de fines et de grosses particules. Ceux du type MC sont les durcisseurs majeurs des alliages
cobalt- chrome.
Les grosses particules semblent empêcher le glissement aux joints de grains et engendrer des
dislocations, alors que les fines particules interfèrent sur leur mouvement.
- Les phases complexes : ces phases précipitent à la fois en plaques ou en blocs et
entraînent une diminution de la résistance et de ductilité de l'alliage.
Leur légèreté, source certaine de confort due à leur faible masse volumique de l'ordre de 8
à 8,5 g/cm3 implique la prévision d'une masse d'alliage plus importante que nécessaire, pour
obtenir lors de la centrifugation une pression d'injection suffisante, et une meilleure
coulabilité.
- Intervalle de fusion :
Les alliages cobalt-chrome ont un intervalle de fusion relativement élevé et ce d'autant plus
que la teneur en Co est importante. La fusion débute aux environs de 1250°C et se terni aux
environs de 1400°C, la plage de fusion pâteuse s'étendant de 150°C environ.
- Dilatométrie thermique :
Le coefficient moyen de dilatation linéaire est de 13 x 10-6/°C à 20°C, et celui de la dent de
11,4 x 10-6/°C au niveau de la couronne.
- Conductibilité thermique :
Le coefficient de conductibilité thermique entre 0°C et l00°C est de l'ordre de 7,95 W/m.K
encore plus faible que celle du cobalt entre 0°C et l00°C : 68,9 W/m.K et celle de l'argent
étant 418 W/m.K (1 en syst. C.G.S.).
- Retrait :
Le retrait théorique total du liquidus au solidus, et du solidus à l'ambiante, est compris entre
2,13 et 2,25 % pour la plupart de ces alliages. En pratique, le retrait est limité par les
frottements liés à la complexité géométrique du châssis, et par l'augmentation de la valeur du
rapport surface-volume.
46
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
-Traitement thermique :
Il consiste en un vieillissement à 870°C-900°C, afin de permettre la précipitation des
carbures. En prothèse adjointe, les alliages cobalt- chrome étant déjà suffisamment durs, ce
type de traitement doit être évité. En orthodontie, au contraire, les alliages du type Elgiloy
peuvent être chauffés à 480°C pendant 3 mn afin d'améliorer de plus de 50% leur résistance à
la déformation permanente aux dépens toutefois de la ductilité qui diminue dans les mêmes
proportions. Pour ce faire on utilise, comme pour les alliages Ni-Cr de même destination, soit
un four approprié, soit l'effet Joule au moyen d'un dispositif monté sur les soudeuses
électriques, la fusion d'une pâte thermosensible à la surface du fil, indiquant le moment
d'interruption du courant à la température désirée.
47
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
Masse volumique
g/cm3 7.8-8.4 8-8.5 14-15
Conductibilité 250
1. Module d'élasticité, limite élastique, résistance à la rupture, sont les plus élevés de tous
les alliages utilisés en odontologie.
Leur grande limite élastique permet pratiquement d'éviter toute déformation plastique
permanente au niveau des barres des châssis et des crochets les plus fins et les plus minces,
grâce, en outre, à la rigidité que leur confère leur haut module d'élasticité. Toutefois, s'il est
vrai que la rupture ductile est pratiquement impossible en utilisation, la rupture fragile est
relativement fréquente du fait de leur faible pourcentage d'allongement, ce qui contre-indique
en principe toute rectification brutale à la pince (Tab. II.3).
48
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
E en GPa
Limite
élastique 390-660 400-600 160- 160- 240- 410-
Résistance
à la rupture 680-840 550-800 330- 410- 410- 690-
Dureté
en V.H.N. 360-390 200-350 90- 120- 130- 210-
140 170 150 230
Allongement
à la rupture 3-4 1-3 20-25 10-20 4-25 4-10
A en %
2. Dureté:
La dureté globale de ces alliages varie entre 280 Hv et 365 Hv alors que celle de la dentine est
de 70 Hv et celle de l'émail de 320 Hv.
3. Coefficient de frottement:
Etant donné la dureté des alliages cobalt-chrome paraissent supérieurs aux alliages d'or dont
le coefficient de frottement est supérieur.
Mathématiquement le coefficient de frottement est le rapport F/P où F désigne la force de
glissement et P la force normale à la surface, ce qui peut s 'écrire F = μ P.
Lorsque μ = 0,20 cela signifie que pour déplacer un corps de 100 g horizontalement, il faut
exercer une force de 20 g autrement dit 5 fois plus petite que celle nécessaire à le soulever.
49
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
Ceci n'est vraiment intéressant que dans le cas du frottement à sec, où il y a proportionnalité
entre la charge et la force de frottement, cette dernière étant indépendante des dimensions des
surfaces mises en jeu.
D'où le risque important d'usure dentaire créée par l'emploi des alliages métalliques (crochets,
taquets d'appui) chez les bruxomanes, sinon dans le cas de prothèses mal équilibrées. A cet
égard, les alliages cobalt-chrome paraissent supérieurs aux alliages d'or dont le coefficient de
frottement est supérieur.
Pour ce qui est du frottement liquide, c'est-à-dire en lubrification hydrodynamique (salivaire
et surtout alimentaire) l'épaisseur du film, même faible, réduit cependant le coefficient de
frottement, et donc diminue la force de frottement, c'est-à-dire l'usure.
Cette propriété n'est vraiment intéressante pour les alliages cobalt-chrome, qu'au niveau de
la coulée puisqu'ils n'ont pas vocation d'infrastructure pour restaurations céramo-métalliques.
De fait il est préférable que la fusion ait lieu à l'abri de toute oxydation et de tout apport
d'éléments étrangers tel le carbone, apporté par l'arc électrique par exemple ou l'oxygène par
la flamme d'un chalumeau mal réglé.
En réalité la pellicule protectrice formée à la surface de l'alliage en fusion, l'isole de l'air
ambiant et le rôle du chrome est, à cet égard, fondamental dans la résistance à l'oxydation à
chaud.
Il faut toutefois redouter la formation de carbures qui précipitent aux joints de grains
appauvrissant en chrome les régions voisines, les rendant sensibles à la corrosion
intergranulaire.
50
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
Dépendant de nombreux facteurs internes (structure du métal, état de surface, efforts subis)
et externes (milieu, pH, taux d'oxygène, température...) la résistance à la corrosion
électrochimique de ces alliages a fait l'objet d'études in vitro, et s'est révélée très bonne dans
des solutions salivaires artificielles même en présence d'acide lactique. Les fractures
observées après usage semblent plutôt dues à des défauts de fonderie (impuretés, retassures)
comme l'ont confirmé les examens radiographiques, qu'à des phénomènes de corrosion sous
fatigue.
Parmi les propriétés biologiques [28-30], il faut tenir compte simultanément de la corrosion
et des effets toxicologiques. La figure II.2 montre l’évolution du potentiel de dissolution de
quelques alliages dentaires dans une solution de salive synthétique. Dans toute restauration
dentaire, la salive dit être considérée comme un électrolyte et l’on peut déterminer
expérimentalement la valeur du potentiel métal - solution. La résistance à la corrosion
électrochimique des alliages Co-Cr, principalement étudiée in vitro, s’est révélée assez bonne
dans des solutions de salive artificielle. Notons que les alliages Co-Cr ont un meilleur
comportement en bouche que les aciers inoxydables.
De Micheli et coll [31] ont constaté, sur les alliages Co-Cr, que, pour des proportions en
chrome inférieures à 11,4 % en poids, l’attaque en présence de salive artificielle est
importante et de grandes quantités de Co et de Cr passent en solution. Si les teneurs en
chrome et molybdène augmentent, la dissolution est plus faible. Pour ces alliages, une faible
teneur en nickel est un atout supplémentaire sur le plan de la toxicité. Les éléments qui jouent
un rôle favorable sont: le molybdène à des potentiels très négatifs, le tungstène et le niobium
qui interviennent pour limiter la corrosion intergranulaire. Outre le milieu agressif, il faut
tenir compte aussi d’autres paramètres liés à l’emploi : sollicitations mécaniques externes,
milieu buccal en présence de la plaque dentaire et le rôle très important des microorganismes.
51
Chapitre II Alliages Cobalt-Chrome utilisés en odontologie
II.6. Utilisation
II.6.2. Indications
53
Chapitre III:
Matériaux et procédures expérimentales
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
Chapitre III:
Les alliages ont été élaborés sous forme de barreaux, à l'Ecole des mines de Saint-Etienne,
par solidification dirigée sous une atmosphère protectrice d'argon-hydrogène.
Les dimensions de barreaux sont (300 x 50 x 30) mm3, puis découpés sous forme
parallélépipédique (4 x 2 x 2) mm3 pour les essais de l'ATD, (5 x 4 x 3) mm3 pour les essais
d’oxydation et de la microdureté, pour les essais électrochimiques et tribologiques les
échantillons sont découpés sous forme de cylindre (5 mm de hauteur et 15 mm de
diamètre).Le tableau III.1 donne leur composition chimique.
Quatre échantillons ont été étudiés W0, W4, W8 contenant respectivement 0 ; 4 ; 8 % (en
poids) en tungstène et le Stellite.
Les essais électrochimiques sont réalisés avec une cellule à trois électrodes (Fig. III.1),
fabriquée en verre est possédant une contenance de 275ml.
54
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
55
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
Les électrodes utilisées sont : une électrode au calomel saturé (SCE) comme électrode de
référence, une contre électrode de platine, et l'électrode de travail (nos échantillons).
L'électrolyte utilisé est la salive artificielle proposée par BRUGIRARD [39] (Tab. III.2), et
légèrement modifiée dans le cadre de la normalisation A.F.N.O.R. [33,34]:
Composition Concentration(g/l)
Na Cl 0.7
K Cl 1.2
Na2 HPO4 0.2
KH2PO4 0.2
NaH CO3 1.5
KSCN 0.33
Urée 1.3
La dilution de l'eau permutée est faite juste avant emploi, l'urée se dégradant rapidement
dans le temps.
Le Ph est stabilisé à 6,7 par adjonction de l'acide lactique.
La salive sera maintenue à 36 °C (température moyenne de la salive humaine). Cette salive est
préparée et changée après chaque manipulation.
Les essais d'oxydation ont été effectués dans un four "Adamel", ils consistent à maintenir
les différents échantillons, W0, W4, W8, aux températures 950, 1000 et 1050°C, pendant des
durées allant de 30mn jusqu'à 2h.
Dans cette étude, une bille fixe en acier 100C6 est placée en contact avec la surface de nos
échantillons sous les conditions suivantes :
La force normale appliquée es t : 2 DaN ;
La vitesse de rotation de disque est : 20 t/mn ;
Nombre de cycle est : 1000.
56
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
Les échantillons de différentes dimensions sont initialement polis avec du papier abrasif
jusqu'au grain 1200, puis sur feutres garnis de pâtes diamantées de granulométrie 3 μm.
L'attaque métallographique est réalisée au réactif suivant : 80% chlorhydrique (HCL) +
20% d'eau oxygénée (H2O2) durant 1 à 2 minutes.
57
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
La diffraction des rayons X (DRX) est la technique essentielle utilisée dans l'étude des
solutions solides ordonnées (cristaux) ayant la propriété, lorsqu'ils sont irradiés par les rayons
X, de provoquer un phénomène discontinu (contrairement aux gaz, aux liquides et aux solides
amorphes dont le comportement vis-à-vis des rayons X donne lieu à un phénomène de
diffusion continue) en ne renvoyant le faisceau X incident que dans certaines directions
privilégiées. Ce phénomène de diffraction est une conséquence de la disposition ordonnée des
atomes dans les cristaux.
L'interaction des rayons X avec la matière entraîne une diffusion cohérente qui est
caractérisée par le fait que :
2d
h,k ,l
sin n
58
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
Dans le cadre de notre travail on a choisi la 2ème méthode, à l'aide d’un diffractomètre à
poudre automaisé Siemens D8 Advance (Fig. III.3), pour déterminer la structure cristalline à
partir des spectres de diffraction enregistrés avec une anticathode de cuivre (I = 20 mA et V=
40 KV). Le balayage a été fait pas par pas, entre 10 et 120°.
III.2.2.4. La microdureté
59
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
Principe:
L'étude des processus électrochimiques nécessite un appareillage capable de contrôler et
mesurer les potentiels et/ou les courants électriques sur une interface électrochimique. La
première méthode potentiostatique a été utilisée par Cottrel en 1903 pour la vérification des
60
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
équations de transfert de masse par diffusion contrôlée. Il a utilisé une cellule avec deux
électrodes auxquelles il a connecté une batterie en série avec un galvanomètre pour la mesure
du courant (Fig. III.5)
Avec de tels instruments, on ne peut étudier que des processus extrêmement lents.
L'une des deux électrodes est l'électrode de travail, électrode à laquelle se produit le
processus électrochimique étudié, l'autre électrode est à la fois l'électrode de référence et la
contre-électrode. Existe ici plusieurs inconvénients en ce qui concerne la cellule
électrochimique.
La différence de potentiel fournie par la batterie est reportée sur la cellule, principalement
en trois parties: aux deux interfaces électrode- solution et sur la résistance de la solution.
61
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
l'influence de ces termes, il faut travailler avec des courants faibles et une solution de
conductivité élevée (R petit).
En 1942, Hickling eu l'idée de faire intervenir dans le montage une troisième électrode et
d'utiliser un contrôle automatique du potentiel. Son appareil mesurait la différence de
potentiel entre l'électrode de référence et l'électrode de travail et appliquait le courant par
l'intermédiaire de la troisième électrode nommée "Auxiliaire". Le temps de réponse était de
l'ordre des quelques secondes. Son appareil était le premier qui utilisait la réaction négative
pour la mesure et le contrôle des électrodes et le principe est le même jusqu'à aujourd'hui.
Le développement des amplificateurs opérationnels a apporté un important gain de temps
de réponse et de précision. Le schéma simplifié d'un potentiostat avec trois électrodes, qui
utilise des circuits opérationnels, est présenté Figure III.6
L'amplificateur A1 fonctionne avec réaction négative sur la boucle de réaction formée de:
l'électrode auxiliaire (CE), la solution, l'électrode de référence (REF), l'amplificateur A2 et la
résistance R2. Soit Uref le potentiel de l'électrode de référence. L'amplificateur A2 est
structuré comme répéteur de potentiel donc le potentiel à la sortie de celui-ci est aussi Uref.
Conformément à la première loi de Kirchoff appliquée au noeud de l'entrée inverseur de A1,
la somme des courants est nulle:
Uin Uref
0 (2)
R1 R2
62
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
i I (5) A= 1 cm2
A
Le principe d'un appareil destiné aux analyses thermiques différentielles est schématisé sur
la figure III.7, il comprend essentiellement:
*Un four doté d'un dispositif régulateur permettant une élévation de la température à une
vitesse constante et programmable.
*Deux creusets: le premier pour y mettre l'échantillon et le second pour y mettre l'étalon
(mais ce deuxième creuset peut être laissé vide).
*Un thermocouple différentiel pour mesurer la différence de températures correspondant à
l'échantillon et au témoin respectivement.
*Un thermocouple pour mesurer la température du four.
*Un amplificateur du signal ATD.
*Un enregistreur.
Le couple différentielle qui permet de mesurer ΔT= Te-Ts est formé par deux couples
simples en opposition. La liaison entre S et R est constituée, par exemple, par un fil de
63
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
platine et les deux autres branches du couple par un fil de platine-rhodié. Si l'échantillon et
l'étalon sont à la même température, aucune force électromotrice n'apparaît aux bornes du
couple, le signal ATD correspondant sera donc nul. Par contre lorsqu'un effet thermique se
manifeste dans l'échantillon, sa température est différente de celle de l'étalon et une force
électromotrice peut être mesurée aux bornes du couple différentielle.
Les extrémités du couple différentielle sont reliées aux bornes d'un enregistreur qui trace
directement après amplification des tensions, la courbe donnant la différence de température
entre les échantillons en fonction de la température. Dans le cas de plusieurs types de
transformation; la température de l'échantillon demeure constante au cours de la
transformation (transformation de phase, transformation allotropique ...). L'écart Te-Ts sera
donc négatif ce qui se traduit par un pic orienté vers le bas du thermogrammme.
Si, à l'inverse, l'échantillon est le siège d'une réaction chimique (par exemple)
exothermique sa température va augmenter vite que celle du l'étalon. L'écart ΔT= Te-Ts sera
donc positif, ce qui donne un pic orienté vers le haut du thermogramme.
64
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
Les courbes ATD ou les thermogrammes (figure III.8) contiennent donc, des pics
endothermiques orienté vers le bas du thermogramme et des pics exothermiques orienté vers
le haut.
65
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
*Température Tfm de fin de pic correspondant au retour du pic sur la ligne de base.
Dans le cas particulier d'un corps pur cristallin, la température de fusion est mesurée à la
température onset Teim et pour les corps semi-cristallins, comme de nombreux polymères, la
température de fusion (ou de ramollissement) est mesurée à la température Tpm au sommet
du pic.
66
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
67
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
III.2.2.6.2.4. Remarques
Lors d'une analyse thermique différentielle, on devrait choisir des vitesses de chauffe
relativement basse (2°C/min) varier très lentement pour obtenir à chaque instant la structure
thermodynamiquement la plus stable. Dans ces conditions, l'essai sera très long mais la
différence de température entre l'échantillon et l'étalon sera une différence entre des
températures d'équilibre. A l'inverse, si on fait varier la température assez rapidement
(600°C/h), il en résulte un décalage des températures des transformations vers le haut au cours
du chauffage et vers le bas lors du refroidissement.
La méthode d'analyse thermique différentielle est assez simple dans son principe, elle
nécessite cependant, un grand soin dans sa mise en oeuvre.
Choix de l'étalon: l'étalon doit être choisi de façon à ce qu'il possède des propriétés
physico-chimiques assez voisines de celle de l'échantillon pour éviter la dérive des courbes
ATD.
La masse de l'échantillon doit être choisie judicieusement, elle ne doit pas être trop petite
(sinon le signal ATD sera trop faible et ne peut pas être exploité) ni trop grande (sinon le
phénomène de dérive sera plus manifesté).
Le choix de l'atmosphère de l'essai est également important; si on veut étudier les réactions
intervenant « in situ » de l'échantillon, il faut travailler sous vide ou sous atmosphère neutre.
Si au contraire, on veut étudier des phénomènes d'oxydation ou de réduction, on peut faire des
essais sous oxygène ou sous hydrogène.
C'est aussi l'une des méthodes d'analyse thermique qui permet de suivre les anomalies qui
apparaissent dans la loi de variation d'une propriété physique du métal au moment où se
produit la transformation.
L'analyse dilatométrique consiste à déterminer des points de transformations et des
températures de transformations avec le changement de volume du matériau considéré. Au
cours des analyses, si une transformation se produit à une certaine température, on constate un
changement de dimensions au niveau de l'échantillon, ainsi qu'une variation du coefficient de
dilatation qui se traduit par une anomalie sur la courbe dilatométrique.
Dans notre étude on a utilisé un dilatomètre différentiel ADAMEL LHOMARGY du type
DI24, pour déterminer avec précision les caractéristiques des changements de phases qui
peuvent apparaître, lors d'un cycle thermique. Le cycle thermique comprend un chauffage de
68
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
la température ambiante jusqu’à 1100°C suivi d'un refroidissement avec la même vitesse que
celle du chauffage jusqu’à l’ambiante sous argon. La vitesse appliquée est de 5 °C/min.
Le pilotage du dilatomètre est assuré automatiquement par un système
informatique. L’exploitation des courbes dilatométriques enregistrées se fait à
l’aide d’un logiciel particulier (LOGIDIL) qui permet le traitement des courbes
de dilatation en fonction du temps ou de la température pour chaque segment du
cycle thermique imposé, avec la courbe dérivée correspondante
tangentielle et FN la force normale. La force tangentielle est mesurée par des jauges de
contraintes et le logiciel associé au tribomètre trace l’évolution de ce rapport en fonction de la
distance de frottement.
Les résultats des mesures dépendent énormément des conditions d’essais : vitesse de
rotation du disque, charge appliquée, état de surface des échantillons, distance de glissement,
durée de l’essai (nombre de cycles), couple de matériaux en contact, humidité ambiante et
température.
69
Chapitre III Matériaux et procédures expérimentales
La charge appliquée va impliquer des déformations du matériau qui peuvent être plastiques
ou élastiques et régit donc l’ensemble du réseau de contraintes superficielles.
70
Chapitre IV:
Résultats et interprétations
Chapitre IV Résultats et interprétations
Chapitre IV:
Résultats et interprétations
L'aspect micrographique représenté par les figures IV.1 et IV.2, révèle une structure à gros
grains avec des précipités de couleur blanche disposées en lamelles.
L'analyse des phases par diffraction de RX montre que la matrice est formée de solutions
solides de cobalt hexagonal (Co hc) et de cobalt cubique à faces centrées (Co cfc).
Notons que le précipité intermétallique sigma (σ) prévu par le diagramme d'équilibre
binaire Co-Cr représenté par la figure II.1 n'a pas pu être décelé dans les diffractogrammes
que nous avons réalisés.
71
Chapitre IV Résultats et interprétations
La phase Co cfc est toujours présente dans le cobalt et ses alliages. Elle est stable à haute
température, et devient une phase résiduelle après refroidissement de l'alliage (c'est-à-dire à
température ambiante).
La concentration de la phase Co cfc peut être augmentée par l'addition d'éléments dans le
cobalt. A ce sujet, nous pouvons citer le travail de Diderich et coll. [36] dans lequel, ils ont
étudié l'effet d'addition d'éléments dans le cobalt pur sur la formation de la phase de Co cfc.
Ils ont pu conclure que les éléments d'addition les plus favorables sont dans l'ordre
décroissant Al, Nb, Ti, Fe, Zr, N, Ta, Cr et Ni. Le pourcentage de la phase Co cfc a été
déterminé par diffraction de rayons X en utilisant la relation suivante [37]:
I (200 )
% phase Co cfc = 100
I (200 ) 0.45 I (10 1 1)
Où I (200) et I (10 1 1) sont respectivement, les intensités diffractées par les plans (200) et
(10 1 1) des phases cubique et hexagonal. Nous avons utilisé la relation précédente pour
déterminer le pourcentage de la phase de cobalt cfc présente dans nos échantillons. Les
résultats obtenus à partir de la figure IV.3, sont respectivement de 3.65, 7.5 et 9% de phase Co
cfc pour W0, W4 et W8.
72
Chapitre IV Résultats et interprétations
30
W8
20
(1011)
(200)
10
30
W4
Intensité (u.a)
20
(1011) (200)
10
30 W0
20 (1011)
(200)
10
20 40 60 80 100 120
2Théta(°)
Les valeurs de la microdureté (Hv) des trois alliages étudiés sont présentées dans le tableau
ci-dessous.
L’échantillon W0 W4 W8
Microdureté Hv 250 270 290
73
Chapitre IV Résultats et interprétations
2
exo
1
flux thermique
850
0
-1
400
-2
0 200 400 600 800 1000
temperature(°C)
2
exo
1
flux thermique
-1
400
-2
850
74
Chapitre IV Résultats et interprétations
0,015
X 10 L/L0
0,010
-3
0,005
0,000
T (°C)
75
Chapitre IV Résultats et interprétations
0,06
Chauffage
Refroidissement
0,05
0,04
X 10 L/L0
0,03
-3
0,02
0,01
0,00
0 200 400 600 800 1000
T (°C)
Segment de chauffage
0,06
Dérivée du segment de
chauffage
0,05
0,04
X 10 L/L0
0,03
-3
0,02
0,01
0,00
T (°C)
76
Chapitre IV Résultats et interprétations
0,08
Segment de refroidissement
0,07 Dérivée du segment de
refroidissement
0,06
0,05
X 10 L/L0
0,04
-3
0,03
0,02
0,01
0,00
0 200 400 600 800 1000
T (°C)
0,06
Segment de chauffage
Segment de refroidissement
0,05
0,04
X 10 L/L0
0,03
-3
0,02
0,01
0,00
0 200 400 600 800 1000
T (°C)
77
Chapitre IV Résultats et interprétations
0,04
X 10 L/L0
0,03
-3
0,02
0,01
0,00
T (°C)
0,06
Segment de refroidissement
Dérivée du segment de
0,05 refroidissement
0,04
X 10 L/L0
0,03
-3
0,02
0,01
0,00
0 200 400 600 800 1000
T (°C)
78
Chapitre IV Résultats et interprétations
0,05
Segment de chauffage
Segment de refroidissement
0,04
0,03
X 10 L/L0
0,02
-3
0,01
0,00
T (°C)
0,05
Segment de chauffage
Dérivée du segment de
0,04
chauffage
0,03
X 10 L/L0
-3
0,02
0,01
0,00
0 200 400 600 800 1000
T (°C)
79
Chapitre IV Résultats et interprétations
0,030
X 10 L/L0
0,025
-3
0,020
0,015
0,010
0,005
0,000
0 200 400 600 800 1000
T (°C)
W0 C
0,06
W4 C
W8 C
0,05
0,04
(10 / C)
-3 o
0,03
0,02
0,01
80
Chapitre IV Résultats et interprétations
0,08
W0 R
0,07 W4 R
W8 R
0,06
0,05
(10 / C)
-3 o
0,04
0,03
0,02
0,01
La figure IV.6 montre les courbes dilatométriques obtenues sur les échantillons des trois
alliages étudiés W0, W4 et W8, sur ces trois courbes on note :
Un premier domaine de dilatation linéaire à basse température avec un pic de dilatation qui
se manifeste aux environs de 400°C pour les trois alliages.
Un autre pic de dilatation à 800°C pour W0 et à 850°C pour W4 et W8,
Un nouveau domaine de dilatation linéaire à haute température.
Les courbes dilatométriques des alliages représentées par les figures IV.16 et IV.17
montrent que l’addition du tungstène influence peu sur le coefficient de dilatation des alliages
base Co-Cr. Cependant, il retarde la transformation hc cfc (ε α) de 50°C (800°C pour
W0 et 850°C pour W4et W8). La transformation inverse s’effectue avec une hystérèse de
50°C lors du refroidissement.
81
Chapitre IV Résultats et interprétations
Nous avons tracé les courbes de polarisation cyclique dans un intervalle de [-2.4V, 1.2V]
avec une vitesse de balayage de 5mV/S et après avoir atteint l'équilibre au bout d'une demi
heure. Les figures IV.18, IV.19, IV.20 et IV.21 nous montrent respectivement la variation
d'intensité de courant en fonction de potentiel appliqué en mode linéaire des échantillons W0,
W4, W8 et du Stellite.
82
Chapitre IV Résultats et interprétations
83
Chapitre IV Résultats et interprétations
Ces courbes sont presque identiques "aller" et "retour" ce qui implique qu'il n'y a aucune
détérioration de l'état de surface des échantillons [33]. Elles montrent dans le domaine
intermédiaire un palier, ce dernier correspond à une passivation provisoire des échantillons.
On a formation d'un film passif stable sur la surface des échantillons à partir d'un potentiel Ep
jusqu'à un potentiel Erp où l'on observe une rupture , ce potentiel de rupture ou potentiel de
piqûre est dû à la présence d'ions de chlore dans la solution assurant la destruction du film
passif dès que le potentiel critique est atteint . Les intervalles de passivité des différents
échantillons W0, W4, W8 et le stellite sont respectivement : [- 1.42 V, 400 mV],
[- 1.45 V, 400 mV], [- 1.47 V, 400 mV] et [- 1.39 V, 400 mV].
On constate que le domaine de passivité est plus étendu pour le Stellite puis respectivement
pour W0, W4 et enfin W8.
Les densités de courant de corrosion des différents échantillons sont évaluées par la
méthode d’exploration des droites de Tafel grâce au logiciel que nous avons utilisé (Corr.
Analys. Soft, v. 2.23). Le tableau suivant représente les paramètres de corrosion
correspondant :
84
Chapitre IV Résultats et interprétations
L’échantillon sans tungstène, W0, montre une valeur de densité de courant (icorr) plus noble
que les deux autres échantillons qui contiennent du tungstène W4 et W8. Par contre, il montre
une valeur de densité de courant moins noble que celle du Stellite.
Ces résultats indiquent que l’ajout du tungstène aux alliages base Co-Cr n’améliore pas
leurs comportement électrochimique. Par contre, il les rend moins nobles [39, 40].
Nous montrons respectivement dans les figures IV.22, IV.23, IV.24 et IV.25, l'état de
surface des échantillons W0, W4, W8 et du Stellite après polarisation cyclique.
85
Chapitre IV Résultats et interprétations
86
Chapitre IV Résultats et interprétations
Ces figures montrent un aspect des surfaces oxydées lors d’un essai électrochimique. Ces
alliages sont auto-protégés par la formation d’un film d’oxyde très mince qui agit comme une
barrière de protection entre la surface des échantillons et le milieu agressif on retardant la
vitesse de dissolution des alliages dans ce dernier.
Nous représentons respectivement dans les figures IV.26, IV.27, IV.28 et IV.29 les spectres
de diffraction RX des échantillons W0, W4, W8 et du Stellite après polarisation cyclique.
87
Chapitre IV Résultats et interprétations
16
14
12
rO
3
10
2
C
Intensite(u.a)
8
C
r O2
3
6
-2
0 20 40 60 80 100 120
2Theta(°à
20
15
Intensite(u.a)
Cr2O3
10 Cr2O3
rO
3
2
C
0 20 40 60 80 100 120
2Theta(°)
88
Chapitre IV Résultats et interprétations
25
20
15
Intensite(u.a)
10 Cr2O3
5
Cr2O3
0 20 40 60 80 100 120
2Theta(°)
80
70
60
50
Intensite(u.a)
40 Cr2O3
30
20
Cr2O3
10
-10
0 20 40 60 80 100 120
2Théta(°)
On constate que le produit principal de corrosion formé sur la surface des alliages étudiés
est l’oxyde de chrome (Cr2O3). L’oxyde s’étale sur toute la surface corrodée des échantillons,
89
Chapitre IV Résultats et interprétations
conduisant ainsi à la passivation des alliages. Ce résultat est en parfait accord avec l’étude
menée par I. Milosev sur des alliages CoCrMo [41].
Lors des essais d'oxydation des alliages W0, W4 et W8 à T = 950, 1000 et 1050°C et
pendant des temps de 30 mn jusqu'à 2 h, on peut remarquer la formation (sur tous les
échantillons à différentes températures) de deux couches bien distinctes contenant des
porosités et sensiblement de même épaisseur : une couche externe de structure colonnaire et
une autre couche stratifiée correspond à la couche interne. La figure ci-dessous montre la
morphologie des couches oxydées :
La diffraction de RX classique sur des échantillons oxydés montre que l’oxyde en surface
est le monoxyde de cobalt(CoO). La diffraction des RX rasants a été utilisée pour caractériser
la couche interne qui se compose d’une matrice spinelle CoCr2O4 [42].
Les spectres de diffraction classique et rasante de l’alliage W0 oxydé à 1000°C sont
représentés respectivement sur les figures IV.31 et IV.32.
90
Chapitre IV Résultats et interprétations
CoO
CoO
CoO
91
Chapitre IV Résultats et interprétations
Dans cette étude, on mesure les gains de poids à l’aide d’une balance de précision.
Les figures IV.33, IV.34 et IV.35 représentent respectivement les gains de poids en fonction
de la racine carré du temps d’oxydation à T=950, 1000 et 1050°C.
80
W0
W4
W8
60
m/S(10 g/cm²)
40
-4
20
0
20 40 60 80 100
1/2
t (s)
92
Chapitre IV Résultats et interprétations
80
W0
W4
W8
60
m/S(10 /cm )
2
40
-4
20
0
20 40 60 80 100
1/2
t (s)
80
W0
W4
W8
60
m/S(10 g/cm²)
40
-4
20
0
20 40 60 80 100
1/2
t (s)
93
Chapitre IV Résultats et interprétations
Les courbes obtenues sont conformes à une loi d’oxydation sensiblement parabolique et les
constantes de vitesse d’oxydation correspondantes sont données dans le tableau suivant :
Température Kp(10-11g2cm4s-1)
(°C)
W0 W4 W8
950 994 303 251
1000 2426 646 481
1050 5008 1362 854
W0
W4
W8
Kp(10 g /cm s)
1
4
-8 2
0,14
7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0 8,1 8,2 8,3
-4
1/T(10 /°K)
94
Chapitre IV Résultats et interprétations
95
Chapitre IV Résultats et interprétations
96
Chapitre IV Résultats et interprétations
stabilisé (moyenne entre 400 et 1000 cycles) : 0.6 pour W0, 0.7 pour W4, stellite et 0.8 pour
W8 [43].
On constate que, le coefficient de frottement augmente légèrement quand la teneur en
tungstène augmente dans nos échantillons.
Les figures : IV.41, IV.42, IV.43 et IV.44 montrent respectivement l’état de surfaces des
échantillons W0, W4, W8 et du Stellite après l’essai tribologique.
97
Chapitre IV Résultats et interprétations
98
Chapitre IV Résultats et interprétations
Lors de tous les essais réalisés, un tribofilm est observé sur les cicatrices d’usure. Ce
comportement est analogue à celui classiquement observé par ailleurs [44]. Pour chaque
échantillons, on peut observer deux surfaces : une partie de la surface en contact(B) et une
autre sans contacte(A) qui montre l’état initial de la surface de l’échantillon.
99
Conclusion générale
_______________________________ Conclusion générale
Conclusion générale
Le principal but de ce travail est de mettre en évidence l'influence du tungstène sur l'état
microstructural des alliages base Co-Cr, leur comportement électrochimique, et leur
oxydation ainsi que leur comportement tribologique.
Pour ce but, nous avons utilisé les techniques suivantes: la diffraction de rayons X, la
microscopie optique, la microscopie électronique à balayage, l’analyse thermique
différentielle, la dilatométrie, la microdureté, la cellule de corrosion pour l’étude potentio-
cinétique et un tribomètre pour l’étude tribologique.
Au cours de cette étude, nous avons pu dégager les conclusions suivantes:
-Nous avons montré que l'augmentation de la teneur en tungstène influence peu sur les
coefficients de dilatation et de contraction des alliages Co-Cr. Cependant, il déplace la
température de transformation ε α de 50°C vers les hautes températures.
-L'apparition d'un palier de passivation au cours des essais électrochimiques, est due à la
formation d’une couche relativement compacte et adhérente, formée essentiellement de
Cr2O3.
-L'adition du tungstène aux alliages Co-Cr ne change pas la morphologie des couches
d'oxyde formées durant l'oxydation.
100
_______________________________ Conclusion générale
-L’oxyde formé sur la surface de tous les échantillons à différentes températures est divisé
en deux couches d’oxyde bien distinctes : une couche externe contient que le monoxyde de
cobalt (CoO) et une autre interne se compose d’une matrice spinelle CoCr2O4.
- Les valeurs des énergies d’activation des alliages Co-Cr diminuent avec l’augmentation
de la teneur en tungstène dans ces alliages.
101
Références
Références
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102
Références
103
RESUME
Les alliages métalliques utilisés en odontologie sont en contact permanent avec les fluides
et les tissus vivants de la bouche, de plus ils subissent des contraintes complexes au cours de
la mastication. A cet effet, ces alliages dentaires doivent posséder certaines qualités qui sont
nécessaires à leur utilisation, telles que : l’absence de toxicité et une bonne résistance à la
corrosion, une dureté modérée, une limite élastique élevée et une grande rigidité pour que
l’alliage ne subisse pas en bouche des déformations permanentes, une température de fusion
inférieure à 1400oC, permettant ainsi l’utilisation de moyens classiques de laboratoire pour
leur élaboration.
Dans ce travail, nous nous intéressons à l’étude de l’influence d’une addition mineure : le
tungstène, sur l’état microstructural des alliages dentaires à base de cobalt-chrome et sur leur
comportement en milieu salivaire et leur oxydation, ainsi que leur comportement
tribologique. Pour ce faire, l’étude nécessite l’utilisation de plusieurs techniques classiques
de caractérisation notamment : la microdureté, la microscopie optique, la microscopie
électronique à balayage, l’analyse thermique différentielle (ATD), la dilatométrie, la
diffraction de rayons X (DRX), la cellule de corrosion pour l’étude potentio-cinétique et un
tribomètre pour l’étude tribologique.
Les résultats montrent que l’addition du tungstène a un effet négatif sur la résistance à la
corrosion des alliages dentaires base Co-Cr.
Metallic alloys used in odontology are in permanent contact with the fluids and living
tissues of mouth, moreover they undergo complex constraints during the chewing. So, these
dental alloys must have certain qualities which are necessary for their use, such as: the
absence of toxicity and good corrosion resistance, a moderate hardness , a great rigidity and a
melting point lower than1400°C, which helps for their elaboration in laboratory.
In this work, we are interested in the study of the influence of a minor addition of tungsten,
on the microstructural state of cobalt-chromium dental alloys and on their behaviour in
salivary medium and their oxidation. With this intention, the study in particular requires the
use of several traditional techniques of characterization such as microhardness measurements,
optical microscopy, scanning electron microscopy, differential thermal analysis (DTA),
dilatometry, x-ray diffraction (XRD), the cell of corrosion for the potentiokinetic study and a
tribometer for tribological study.
The results show that the addition of tungsten has a negative influence on the corrosion
resistance of Co-Cr dental alloys.
1400°C
Co-Cr
;Co-Cr-W :