Cazorla-Foot Formation Jeune1
Cazorla-Foot Formation Jeune1
Cazorla-Foot Formation Jeune1
Georges CAZORLA1-2
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Introduction
L’évolution des caractéristiques de la compétition en football au cours de ces quinze dernières années
a entraîné de profondes révisions, parfois radicales, des conceptions non seulement de certains
aspects de l’entraînement mais aussi, objet de la présente étude, de la formation du jeune joueur.
Former un jeune footballeur impose à la fois de spéculer sur ce que sera le jeu au moment où l’enfant
d’aujourd’hui atteindra sa pleine maturité sportive et, au quotidien, de savoir choisir les contenus
d’entraînement dans le respect des stades du développement moteur de l’enfant pré pubère, pubère,
post pubère ou de l’adolescent qui nous est confié.
C’est dans cette double approche que nous inscrivons le présent travail. On ne peut en effet
envisager la formation du jeune joueur sans avoir tenté, sur la base de la connaissance de l’évolution
du jeu au cours de ces dernières années, d’élaborer une prospective des exigences de celui qu’il
risque de devenir dans les années futures. De même, malgré les limites éthiques imposées à
l’expérimentation chez l’enfant, nos connaissances sur son développement progressent et nous
devons en tenir compte.
A partir de l’observation et de l’analyse des actions du jeu, nous nous proposons de mettre en
évidence les principales qualités qui le soutendent pour ensuite examiner comment elles se situent en
fonction de l’âge, comment les évaluer et comment les développer dans la dynamique de l’évolution
du comportement moteur de l’enfant et de l’adolescent.
De nombreuses études ont mis en évidence les aspects multifactoriels du jeu et ont proposé des
modèles plus ou moins complexes pour les analyser (1). Il en ressort principalement que les différents
facteurs cognitifs, mentaux, technico-tactiques, physiques et physiologiques sont en constantes inter-
relations dans chacune des actions relevées au cours d’un match. Comment en effet évaluer une
technique sans prendre en compte les qualités de coordination, de vitesse d’exécution, de puissance
et de souplesse qu’elle requiert ? A l’inverse à quoi bon posséder ces qualités si la technique n’est
pas correctement acquise ? Bien que chacun de ces facteurs ne s’exprime qu’en relation avec les
autres, il est patent de noter que certaines qualités émergent comme facteurs de réussite pour réaliser
les principales techniques, actions technico-tactiques individuelles voire tactiques collectives.
Le travail d’observation et d’analyse de matches de haut niveau réalisé depuis plus de dix ans (2, 3, 4,
5) permet de façon globale de définir le football comme une « activité à actions technico-tactiques
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courtes, très intenses et aléatoirement réparties en fonction du poste, des partenaires, des
adversaires et ce, durant deux fois 45 minutes ».
Déjà émerge la notion fondamentale de capacité de reproduire des actions intenses et de courtes
durées qui fait surtout appel à des qualités de vitesse, de puissance, d’endurance musculaire, de
récupération rapide et, dans la durée totale du match, à celle de capacité aérobie. En outre, en 20 ans
le nombre de ces actions intenses a très significativement augmenté. Envisagé en moyenne par
joueur et par match, ce nombre est passé de 88 12 à 108 9 entre 1976 (2) et 1988 (3, 4) pour
aujourd’hui (5) atteindre 119 8. Cette évolution semble indiquer que les actions techniques doivent
et devront d’avantage se dérouler dans des durées et des espaces de plus en plus réduits, bien sûr
sous la pression d’un ou de plusieurs adversaires. Cette notion prend pédagogiquement toute son
acuité dans la formation du jeune joueur. En effet, l’apprentissage des techniques devra très tôt
inclure la vitesse ce qui nous fait émettre quelques doutes sur l’efficacité de méthodes trop
analytiques qui se proposent de décomposer les gestes techniques à des vitesses très éloignées de
la réalité. Le problème alors posé est de savoir si l’enfant possède les capacités pour répondre à ce
qui semble être une nécessité pour la pratique du football des années futures.
Afin d’identifier plus finement les qualités requises, examinons plus dans le détail comment se
répartissent ces actions au cours d’un match.
En ce qui concerne les déplacements, on peut constater que la distance totale parcourue en cours de
matches demeure relativement stable depuis plus de 20 ans : entre 8 500 et 9 500m. Par contre la
distribution des différentes modalités de déplacements évolue significativement en faveur des
démarrages brusques, des sprints très courts (d’une distance moyenne de 17 m) et des courses
moins intenses et courtes qui, respectivement représentent actuellement 14.9% et 14.3% de la totalité
des déplacements. Ces répétitions représentent en moyenne une action très intense et très courte
toutes les 50s pour les latéraux, 49s pour les centraux, 44s pour les milieux et 39s pour les
attaquants, soit en moyenne totale quel que soit le poste, une action intense (qui elle-même dure 2.8
1.6s) toutes les 43s. Cette première analyse permet de conclure à une importante sollicitation de la
puissance musculaire, de l’endurance musculaire spécifique ou capacité de reproduire des actions
intenses dans des intervalles courts pendant une durée relativement longue : 2 x 45min. Donc au plan
physiologique, surtout à la nécessité d’un important renouvellement du pool des phosphagènes
(adénosine triphosphate ou ATP et phosphocréatine ou PCr) qui sont les substrats énergétiques à
très faible réserve qui, dans ces conditions particulières alimentent le travail musculaire. Après chaque
exercice court et intense, la reconstitution de ces réserves devient prioritaire pour répondre aux
besoins des actions intenses subséquentes. Cette récupération nécessite la présence d’oxygène et la
vitesse de resynthèse de la PCr dépend de la quantité d’oxygène que le muscle peut utiliser. Comme
l’ont montré un certain nombre de travaux récents (6, 7, 8), il est possible d’améliorer la vitesse de
resynthèse de la PCr entre plusieurs exercices courts et intenses grâce à un bon développement
préalable de la capacité oxydative (capacité à utiliser l’oxygène) de muscles sollicités. Autrement dit,
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ces résultats expérimentaux expliquent et légitiment parfaitement la place que l’entraîneur accorde
habituellement au développement de la capacité aérobie aussi bien en préalable d’une saison sportive
que dans la formation du jeune joueur.
En conséquence, durant une saison sportive, le développement de la vitesse, de la force et de la
puissance musculaire devrait être envisagé seulement après celui des capacités aérobies (endurance
et puissance aérobie maximale). Pour améliorer les actions techniques intenses et répétées au cours
du match comme : les démarrages sprints, les sauts, les duels avec et sans ballon, les blocages
changements brutaux de direction…, un programme de musculation s’avère indispensable aussi bien
au niveau de la préparation qu’à celui de la formation du joueur.
Pour bien cerner les aptitudes de l’enfant à apprendre, il est bon d’évoquer brièvement que le
développement des structures nerveuses s’opère dans deux domaines : la prolifération des dendrites
(sorte de petits filaments appartenant au corps cellulaire du neurone) qui permet d’augmenter de
façon quasi incalculable le nombre de contacts (ou synapses) entre les neurones et donc
d’informations que ces derniers peuvent échanger entre eux, et l’élaboration de la gaine de myéline
qui enveloppe les axones (ou prolongement du corps des neurones en direction du secteur à inerver)
et qui est à l’origine de la vitesse de transmission des influx nerveux, par exemple du système nerveux
où sont élaborés les programmes moteurs, aux muscles choisis pour effectuer les mouvements
programmés. La totalité de la prolifération dendritique est réalisée au cours du développement de
l’embryon tandis que l’élaboration de la gaine de myéline est plus progressive. La myélinisation du
cortex se fait cependant plus rapidement pendant l’enfance. Elle se poursuit de façon proximale puis
progressivement distale (neurones périphériques) pour être achevée environ à la puberté. L’enfant est
donc très tôt équipé pour développer sa neuro-motricité fine (prolifération dendritique achevée à la
naissance) mais la motricité exigeant les mouvements distaux (comme par exemple ceux des
membres inférieurs) les plus rapides, les plus puissants et les plus spécialisés ne peut atteindre sa
pleine efficacité que lorsque la myélinisation des fibres nerveuses est achevée.
Sans oublier l’immense appétit de jeu qui caractérise le comportement de l’enfant, on peut donc dire
que dés 6-7 ans il est totalement apte à apprendre de façon globale un maximum de techniques.
Entre 7 et 11 ans, jeu et multiplication des apprentissages moteurs doivent constituer l’essentiel de
son menu cinétique. Ces apprentissages ne doivent bien entendu pas se limiter aux différentes
techniques du football mais s’ouvrir à toutes les dimensions de sa psychomotricité. Par contre, dans la
perspective de formation du joueur de demain, l’accent devra être mis très tôt sur la maîtrise des
coordinations multiples des membres inférieurs. En effet, probablement à cause de leur mode
d’innervation : un neurone moteur pour plusieurs centaines voire milliers de fibres musculaires, les
membres inférieurs ne peuvent bénéficier d’une maîtrise motrice aussi fine que celle des membres
supérieurs dont le nombre de fibres innervées par le même motoneurone est beaucoup moins
important. Il est donc indispensable que les principales techniques soit apprises avant la puberté pour
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être ensuite répétées souvent, améliorées voire potentialisées par l’augmentation de la force et de la
puissance dont le principal développement devra surtout attendre la période post pubertaire.
La capacité aérobie se caractérise par ses deux dimensions : la puissance aérobie maximale (PAM)
ou quantité totale d’oxygène que l’organisme peut utiliser par unité de temps (généralement par
minute) et l’endurance aérobie qui est le pourcentage de cette PAM que le sportif peut maintenir le
plus longtemps possible. De nombreuses études ont montré que la capacité aérobie (endurance et
PAM) joue un rôle important en football. N’oublions pas que les distances parcourues sur grand terrain
voisinent les 10 km par match et que celles des entraînements ne sont pas en reste ! Une capacité
aérobie bien développée permet en effet au footballeur d’être plus actif sans ressentir de fatigue
excessive durant les 2 x 45 min d’un match, comme nous l’avons précédemment étudié, de mieux
récupérer entre deux ou plusieurs efforts intenses, d’augmenter sa capacité d’entraînement aussi bien
en intensité qu’en durée et de maintenir un bon niveau de condition physique pendant la totalité d’une
saison sportive. Ce n’est donc pas un hasard si les valeurs de consommation maximale d’oxygène (ou
VO2max véritable cylindrée énergétique de l’organisme du joueur), se situent entre 60 et 65 ml.min -
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.kg-1 pour les footballeurs professionnels. Ces valeurs relativement élevées sont supérieures à celles
des joueurs d’autres sports collectifs et, comme l’indique le tableau 1 (4, 5), semblent en relation avec
le niveau de jeu.
VO2 max
Auteurs Niveau (ml/min/kg)
Caru et Coll., 1970 Amateur 56.0
Chatard et Coll, 1991 Equipe du Sénégal 56 5
ème
Kae Oulaï ,1988 3 division française 58.5
Rower et Coll., 1976 Professionnels USA 58.9
Nos travaux 1989 Réserve girondins 60.7 4
Chatard et Coll., 1991 Professionnels St Etienne 61 3
Nos travaux, 1991 professionnels D2 61.1 3
Withers et Coll., 1977 Internationaux australiens 62.0
Nos travaux, 1989 Professionnels Girondins 64.4 4
1998 Professionnels Girondins 62.7 1.8
Ferret 1998 Equipe de France 1998
Championne du monde 64.1 2.1
Hollmann et Coll., 1984 Internationaux allemands 65.0
Rost et Hollmann, 1984 Internationaux suédois 67.0
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Tableau 1 : Synthèse des valeurs de VO2max obtenues chez des footballeur évoluant dans des
équipes de niveaux différents. On peut remarquer que ces valeurs sont plus importantes chez les
footballeurs de haut niveau. (In : Cazorla et al. 1995, 1998)
Comparé à l’adulte l’enfant est physiologiquement mieux adapté aux efforts aérobies. A intensité
relative identique sa consommation d’oxygène est nettement plus précoce et l’extraction de l’oxygène
par ses muscles actifs est significativement supérieure.
Mesurée en litre par minute on observe une augmentation progressive de sa consommation maximale
d'oxygène jusqu’à 18 ans, avec une très nette augmentation au cours de la puberté. Cette
augmentation est probablement due à la croissance tissulaire qui caractérise cette période. Afin
d’harmoniser les développements physiologiques et morphologiques il semble qu’une plus grande
importance doive être accordée au développement de la capacité aérobie au cours de la puberté (12-
14ans). Alors que la pratique de l’endurance aérobie se justifie surtout avant la puberté puisqu’elle
constitue la base de la condition physique et de la santé (9), le développement de la PAM peut et doit
être envisagé dés la puberté.
L’évaluation de la puissance aérobie maximale est aujourd’hui très accessible grâce aux différents
tests enregistrés sur cassettes audio. Si seul un « état des lieux » est recherché en début de saison
pour organiser des groupes homogènes d’entraînement, le test navette de Léger et coll. peut suffire
alors que le test vam-éval est plus conseillé pour obtenir la vitesse de course à laquelle le VO 2max est
atteint (VAM), ce qui permet de gérer plus efficacement les vitesses les plus appropriées aux
développement des différentes capacités physiologiques.
Dans le document qui accompagne l’envoi de cette cassette, toutes les explications sont fournies pour
mettre en place les tests et utiliser leurs résultats afin d’orienter les contenus d’entraînement. (Cf
CRESS tel : 05 56 31 28 18 pour obtenir tous renseignements utiles)
Pour développer la capacité aérobie, commencer par évaluer collectivement la VAM des jeunes à
entraîner. Constituer ensuite les groupes de VAM homogènes et programmer des vitesses de course
correspondant à 70% de VAM au début de la période d’entraînement, pour progressivement les
augmenter ensuite jusqu’à 80% au cours des quatre à six semaines suivantes. La durée totale des
exercices consacrés au développement de la capacité aérobie ne doit pas inférieure à 15 min dans le
cas d’exercices continus. Envisagés par intervalles, la durée de chacun des exercices doit toujours
être supérieure à trois minutes. Dans le cas d’exercices avec ballon, privilégier les circuits techniques
ou les jeux continus sur ½ terrain ou le terrain complet avec des effectifs compris entre 5 contre 5 et 8
contre 8.
Sans ballon, la puissance aérobie maximale peut être développée en utilisant des exercices continus
mais à vitesses variées type fartlek (nom suédois qui signifie : jeu de vitesse) ou des exercices
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intermittents courts (selon l’âge : 10 à 15s de course à 110-120% de la VAM avec des récupérations
passives courtes : 30, 20, 15s, le tout multiplié par 2 x 10, 3 x 10, 2 x 15 et 4 x 10 maximum). Pour la
mise en place de cet exercice voir figure 1.
GROUPES
DE VAM 70 m
1 : 14 km/h
72.5 m
2 : 14. 5 km/h
75.5
3 : 15 km/h m
80 m
4 : 16 km/h
82.5 m
5 : 16. 5 km/h
Terrain de football
Figure 1 : Mise en place d’un exercice de course permettant de développer la puissance aérobie
maximale sans production importante de lactate et à des intensités proches de celles du match.
Entraînement intermittent court : 15 s de course et 15 s d’arrêt à une intensité correspondant à 120 %
de la V.A.M. à x par 20, 30ou 40 fois selon le niveau d’entraînement. Les jeunes footballeurs sont
placés par groupes homogènes de V.A.M.
Avec ballon :
- avec des intervalles longs : 3 à 4min, des jeux peuvent être organisés sur la moitié ou le tiers du
terrain avec des effectifs réduits à 4 contre 4 ou à 3 contre 3 de façon à maintenir une intensité
élevée. Une récupération de 3 à 4 min entre chaque intervalle doit être active mais à faible intensité.
- avec des intervalles très courts : respecter dans ce cas les formes envisagées dans les exercices
intermittents courts. Comme l’ont montré les travaux de Saltin et Essen, 1977 (10), l’avantage de ces
derniers est de développer la puissance aérobie maximale en utilisant des intensités proches de celles
du match tout en limitant la production de lactate.
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meilleur niveau…une bonne capacité anaérobie lactique peut parfois être utile aussi. Bien que la
recherche de son développement systématique ne s’impose pas en football, selon la période de la
saison, seuls un ou deux « espaces lactiques » de 10 à 15 min à placer entre des sessions aérobies
devraient être hebdomadairement envisagés au sein des entraînements au cours de la période de
compétition. Pour ce faire, sans ballon, des courses par intervalles de 30s à 2min à vitesse maximale
(= à VAM) ou supra maximale (110 à 130% de VAM) espacées de 3 à 4min de récupération passive
et répétées de 3 à 4 fois s’avèrent être les plus efficaces. Avec ballon, les mêmes types d’exercices
envisagés à 2 contre 2 ou à 3 contre 3 sur 1/3 de terrain intègrent en outre des aspects technico-
tactiques d’où le nom de « préparation physique intégrée » donné à cette forme d’entraînement. Dans
le but de métaboliser plus rapidement le lactate produit et l’acidose musculaire induite ; il est
recommandé de prévoir une activité à intensité modérée d’environ 10 min après de telles séquences.
Concernant l’enfant, tout indique que sa capacité anaérobie lactique n’est pas encore suffisamment
mature avant la période post pubertaire pour investir les charges lourdes de travail musculaire que
nécessiterait son développement.
Plusieurs études (16, 17) utilisant la biopsie musculaire ont montré chez l’enfant une concentration
moindre et une activité 50% moins élevée d’une des enzymes clé de la glycolyse lactique (la
phosphofructokinase : PFK) que celle de l’adulte sédentaire. Naturellement l’enfant est moins apte
que l’adolescent et celui-ci moins apte que l’adulte à mobiliser sa glycolyse lactique et donc à fournir
des efforts intenses de 30s à 2min. Par contre ces mêmes études ont mis en évidence une activité
50% plus élevée de l’enzyme succinate déhydrogénase (SDH) intervenant dans le cycle de Krebs
témoignant de la meilleure aptitude aérobie de l’enfant comparée à celle de l’adulte. Il est d’ailleurs
probable que l’immaturité de la glycolyse lactique de l’enfant résulte tout simplement de son mode de
fonctionnement qui utilise plutôt la filière énergétique aérobie.
Par contre, contrairement à des croyances tenaces, rien ne nous permet actuellement de dire qu’il est
dangereux pour l’enfant de pratiquer des exercices lactiques. Il peut parfaitement s’y adonner comme
par exemple dans certaines actions exceptionnelles du jeu ou dans certains sports comme la
gymnastique ou le patinage, sans aucune conséquence pour son organisme. Il a même été prouvé
que l’apport énergétique via la glycolyse lactique pouvait être très significativement augmenté après
un entraînement comprenant des exercices dits « lactiques » : 1min à intensité élevée (18). Ceci
montre que le processus anaérobie lactique bien qu’immature chez l’enfant est capable de s’adapter
par l’entraînement chez le jeune non pubère.
Dans ce cas aussi, on peut s’interroger sur l’opportunité de développer un processus physiologique
naturellement immature chez l’enfant. N’est-ce pas ici encore une façon de vouloir forcer la nature ?
Malgré l’absence apparente de danger, il convient néanmoins d’être prudent car en voulant griller les
étapes n’expose-t-on l’enfant à obtenir des performances, certes précoces, mais souvent sans
lendemain. Le caractère éprouvant que représente la répétition d’exercices intenses peut expliquer les
abandons, précoces eux aussi, plus par les contraintes psychologiques difficilement supportables par
l’enfant que par des raisons purement physiologiques. Peu enclin à produire des efforts maximaux à
travers l’activité sportive l’enfant veut avant tout jouer pour se faire plaisir.
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Ce n’est que progressivement après la période pubertaire, précisément un ou deux ans après cette
période, que ce type d’entraînement peut aussi bien physiologiquement que psychologiquement être
délibérément envisagé par le jeune adolescent lui-même. Mais est-ce bien utile dans la formation du
jeune footballeur ?
En football la vitesse et la capacité de la reproduire souvent en cours de match constituent deux des
qualités les plus importantes, surtout pour répondre aux exigences des postes d’attaquants et de
milieux qui les sollicitent le plus.
Au cours d’un match, comme dans bien d’autres activités sportives, la vitesse peut prendre plusieurs
formes : Il peut s’agir d’une simple vitesse de réaction à une prise d’information(s) sous la
dépendance essentielle du système nerveux central ou bien d’une vitesse de démarrage qui dépend
non seulement du temps de réaction mais aussi de la puissance musculaire des membres inférieurs,
ou encore d’une vitesse vivacité ou vitesse-coordination pour réaliser des techniques ou tout
simplement des séquences de sprint-blocage-redémarrage avec ou sans changement de direction.
Outre le rôle essentiel du système nerveux central pour coordonner ces différentes actions motrices,
la qualité de contraction des fibres musculaires sollicitées, la puissance et l’élasticité totale des
groupes musculaires auxquels elles appartiennent sont aussi déterminants pour répondre à l’efficacité
souhaitée. Enfin la vitesse-vélocité qui permet de prolonger un sprint lors des relances et des contres
dépend en outre des réserves en phosphagènes (ATP-PCr) et de l’aptitude à poursuivre les
contractions musculaires requises en milieu de plus en plus acide. Il convient cependant de
reconnaître que ces sprints longs sont assez rares en match.
La vitesse est donc sous la double dépendance de la qualité de la commande nerveuse et de la
qualité des effecteurs : les muscles sollicités.
Chez l’enfant, nous l’avons étudié précédemment, jusqu’à la myélinisation complète des axones et à
la maturation du système neuromusculaire, c’est à dire jusqu’à la période pré pubertaire voire
pubertaire, la vitesse de conduction nerveuse présente un déficit par rapport à l’adulte. Par ailleurs,
dés l’âge de deux à trois ans, sous forte dépendance génétique, la distribution des fibres musculaires
est achevée. Selon les pourcentages que représentent ses fibres à contraction rapides (type IIb ) et à
caractéristiques intermédiaires (IIa), l’enfant présente très tôt une vitesse de contraction et une
puissance musculaire plus ou moins importantes. Selon le type d’entraînement qui lui sera proposé,
les pouvoirs biochimiques de ses fibres évolueront majoritairement dans le sens d’une augmentation
de leur pouvoir oxydatif mais très peu dans le sens d’une augmentation de leur vitesse de contraction.
Autrement dit, il peut bien améliorer sa capacité aérobie mais peu sa vitesse.
Cependant, malgré les limites imposées par les facteurs héréditaires, deux auteurs (19, 20) ont
montré qu’il était possible de développer la vitesse par une pratique d’exercices de vitesse-vivacité et
de vitesse-vélocité avant et pendant la puberté.
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Comme la vitesse dépend fortement aussi des coordinations nerveuses et du développement des
programmes moteurs associés, il est parfaitement justifié d’envisager très tôt (vers 6-7 ans) de
commencer son développement. C’est d’ailleurs dans le premier âge scolaire (7-8 ans) que se
manifeste la plus forte croissance de la fréquence et de la vitesse gestuelle. C’est bien entendu
surtout à travers le jeu que doit être pensée la possibilité du développement de la vitesse de l’enfant
pré pubère. Au cours de la puberté et ensuite de l’adolescence le développement de la vitesse pourra
être associé à celui de la force et bénéficiera en outre de l’augmentation très importante de la
production de testostérone, hormone anabolisante qui permet d’augmenter la masse musculaire et
donc la puissance contractile.
En football la force intervient de plus en plus dans le jeu moderne notamment dans les duels avec et
sans ballon. En outre en interaction avec la vitesse elle détermine la puissance contractile ( ou, selon
la terminologie des entraîneurs : la force explosive) très sollicitée dans le jeu aérien, les duels et les
frappes. Longtemps suspectés par les entraîneurs, les programmes de musculation font désormais
totalement partie de la préparation des joueurs de haut niveau.
Sous prétexte que l’enfant présente un déficit en testostérone et à cause des risques qu’une
musculation avec charges pourrait faire courir à un squelette encore incomplètement ossifié et en
pleine croissance, il a été longtemps soutenu qu’il fallait proscrire les séances de renforcement
musculaire et de musculation de tous programmes d’entraînement de l’enfant.
Il faut se souvenir que la force musculaire résulte de l’interaction d’au moins deux facteurs qui
paraissent essentiels : de la qualité de la commande nerveuse et de la qualité des fibres musculaires
appartenant aux groupes musculaires sollicités.
La commande nerveuse permet d’augmenter le nombre de fibres recrutées (ou phénomène de
sommation spatiale représentant entre 75 et 80% des possibilités de tension maximale), la fréquence
de décharges des influx au niveau des muscles déjà activés (ou phénomène de sommation temporelle
prenant à son compte entre 15 et 20% du reste). Notons aussi le rôle non négligeable de la
synchronisation des recrutements intra et inter musculaires dans l’amélioration de la force maximale.
La qualité des fibres musculaires est aussi bien liée à leur nature : type I, type IIa et IIb, qu’à leur
surface de section.
Au cours de la croissance la force musculaire augmente en fonction de l’accroissement de la masse
corporelle. La vitesse d’augmentation devient maximale un an après le pic de croissance, c’est à dire
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entre 14.5 et 15.5 ans chez les garçons, période où la production de la testostérone augmente aussi
de façon significative. La force maximale se stabilise entre 20 et 30 ans chez le garçon.
Selon les travaux les plus récents (21, 22, 23), on ne peut plus soutenir aujourd’hui qu’un enfant ne
peut bénéficier des effets d’un programme de musculation avant la puberté. A la condition de
respecter certaines précautions, ces travaux démontrent formellement que l’enfant est totalement
capable d’augmenter sa force musculaire dans les mêmes proportions que celles de l’adulte. Avant la
période pubertaire cette augmentation dépend essentiellement des facteurs nerveux alors qu’après,
les facteurs musculaires et notamment l’augmentation des surfaces de section traduites par des
muscles plus volumineux, y contribue majoritairement.
Il reste à résoudre le problème de la sécurité de l’enfant qui passe par des règles à respecter
impérativement, par l’adaptation du matériel à utiliser et par des contenus d’entraînement à conseiller.
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5- de ne jamais augmenter les charges tant que la technique n’est pas parfaitement maîtrisée,
6- de ne pas excéder par exercice 2 à 3 séries de 6 à 15 répétitions au maximum,
7- de n’augmentera la charge que très progressivement : 0.5 à 1 kg. seulement lorsque l’enfant est
capable de répéter l’exercice 15 fois,
8- de s’entraîner 1 à 2 fois par semaine à raison de 15 à 20 min,
9- d’inclure surtout des exercices à base de contractions concentriques (les contractions excentriques
doivent être évitées surtout chez les plus jeunes),
10- de concerner un maximum de groupes musculaires,
11- de toujours faire précéder chaque séance d’un échauffement et de la faire suivre par des
exercices d’étirement et de récupération,
Bien que la musculation correctement maîtrisée avec charges ne soit pas à exclure des programmes
de développement moteur de l’enfant, pendant la période pré pubertaire il est conseillé d’opter plutôt
pour un renforcement musculaire plus général, avec un soin particulier pour le gainage du bassin.
Ensuite, à mesure que l’adolescent s’approche de sa maturité, s’il possède bien les différentes
techniques de musculation, il lui est très fortement recommandé d’inclure la musculation comme un de
ses modes de préparation pour améliorer son efficacité en cours de match. Concernant les jeunes
footballeurs, un renforcement de compensation de la partie haute du corps s’avère aussi
indispensable dans chacune de ses séances de musculation.
En outre, il convient de savoir, qu’au cours de la croissance, les tendons, relativement bien irrigués à
cet âge, se développent en harmonie avec leurs muscles respectifs. La musculation précoce peut
donc jouer à leur égard un rôle très important qu’elle pourra tenir plus difficilement à l’âge adulte. En
effet, à cette période de la vie, l’irrigation sanguine des tendons devient de plus en plus réduite,
limitant de ce fait l’harmonie de leur développement avec celui des muscles soumis à des
programmes de musculation intensive. L’augmentation parfois considérable des tensions musculaires
ainsi obtenues peut dépasser l’élasticité et la résistance mécanique de tendons mal préparés ce qui
pourrait expliquer en partie les déchirures et les spectaculaires ruptures tendineuses rencontrées par
des adultes devenus musculairement surpuissants. L’harmonie du développement du couple « muscle
tendon » doit donc se préparer au cours de la croissance, jouant ainsi un rôle de prévention dans la
future carrière sportive du jeune footballeur en formation.
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propre à chacun des niveaux de cette relation. Ainsi, il est possible de mettre en évidence son point
de rupture ou niveau critique de la relation force-vitesse. Remarquons qu’il peut en être de même de
la relation action technique-vitesse.
L’endurance musculaire qui dans le cas du football peut se définir comme la capacité de répéter un
nombre élevé de fois, un geste ou une action exigeant de la force ou de la puissance : nombre de
duels avec et sans ballon, de démarrages de vitesse, de sauts, de séquences sprints-blocages-
redémarrages…, nécessite à la fois un bon développement de la force, de la puissance et des
capacités aèrobies. Elle peut se travailler sous forme de circuits de musculation dés le début de la
reprise de l’entraînement et ensuite tout le long de la saison. Outre l’aspect ludique des circuits de
musculation, l’amélioration de l’endurance musculaire, de la force, de la puissance musculaire et de la
puissance aérobie maximale peut être obtenue par cette forme d’entraînement, à la condition de
respecter l’organisation suivante : constituer au moins 8 ateliers individuels assez proches les uns des
autres, choisir pour chaque atelier des exercices qui sollicitent des groupes musculaires différents, la
durée d’exercice à chaque atelier doit être comprise entre 10s en début de saison et tendre
progressivement ensuite vers un maximum de 20s, prévoir une récupération très courte d’une durée
maximum de 30s en début de saison et progressivement de 15s entre chaque atelier, se limiter à un
circuit au début et ajouter progressivement quelques ateliers supplémentaires, et/ou augmenter le
nombre de circuits complets. A chaque atelier le nombre maximum de répétitions doit être
correctement réalisé et si possible enregistré. Ainsi un auto contrôle commencera très tôt à être
introduit dans chaque exercice afin de favoriser la gestion individuelle des progrés.
Cette même organisation peut être adoptée pour l’entraînement physique général ou/et technico-
tactique. Dans ce cas il s’agit alors de circuit training de préparation physique générale (PPG) ou de
préparation physique spécifique (PPS).
En cours de match, dans plusieurs techniques comme le taccle ou certains dribbles ou encore assez
souvent dans des actions particulières non contrôlées, l’amplitude articulaire surtout des membres
inférieurs est mise à rude épreuve. Seuls les footballeurs ayant entraîné l’élasticité surtout de leurs
adducteurs et de leurs ischio jambiers s’en sortent sans trop de dégâts. Une bonne amplitude
articulaire peut aussi améliorer l’efficacité de certains gestes techniques comme le tir.
Par ailleurs, en nous appuyant uniquement sur notre expérience personnelle, nous avons pu constater
que les footballeurs obtenant les moins bons résultats au test de souplesse (depuis la position assise
membres inférieurs tendus, par flexion avant du tronc pousser le plus loin possible en avant le curseur
d’un caisson flexomètre) étaient les pensionnaires les plus assidus de…l’infirmerie. Autant de raisons
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qui plaident en faveur d’une amélioration et d’un entretien de cette qualité en prévoyant au cours et à
l’issue de chaque entraînement des exercices d’étirements.
Dès le plus jeune âge l’enfant présente un niveau élevé de souplesse, un entraînement «poussé» de
l’amplitude de ses articulations ne semble donc pas nécessaire avant 9-10 ans.
Par contre lui apprendre très tôt les techniques d’auto étirement, est fortement recommandé pour la
suite de sa « carrière ».
D’après certains auteurs (24), la période optimale pour développer cette qualité et pour obtenir les
gains les plus importants se situerait entre 11 et 14 ans. La souplesse doit être ensuite entretenue
très régulièrement afin de conserver le niveau acquis.
Conclusion
Le tableau 2 récapitule l’ensemble des orientations qu’il conviendrait de planifier sur la totalité de la
formation du jeune footballeur. On peut notamment noter l’importance des apprentissages et du jeu
surtout dans la période pré pubertaire et pubertaire. Surtout à ces âges, il ne faut surtout pas « que
les joies du sport ne les privent jamais du plaisir de jouer » Sprumont (24). Puis, progressivement, et
seulement si la formation initiale a été correctement réalisée, à partir de 12-14 ans, sans s’effacer
totalement, ces deux conditions doivent laisser de plus en plus place à la spécialisation et à
l’intensification de l’entraînement. Spécialisation qui à notre avis doit se conjugue avec polyvalence
susceptible d’amener le jeune footballeur à évoluer à plusieurs postes de jeu sans perdre son
efficacité
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Tableau 2 : Périodes les plus favorables au développement des principales qualités du footballeur au
cours de sa formation. + : début du développement ou développement très modéré ; ++ :
augmentation du développement ou développement modéré ; +++ : important développement ; ++++ :
développement très important et absolument prioritaire ; → : entretien des capacités acquises.
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