History of Liège - Middle Ages and Renaissance

Si la charte de Huy de 1066 constitue un moment-clef dans l’histoire économique et urbaine du diocèse de Liège et de l’Empire germanique, elle n’en est pas moins également une étape essentielle dans l’histoire du droit et des institutions du diocèse de Liège. Elle peut, en effet, être considérée comme la première ordonnance épiscopale, au sens normatif du terme, qui modifie le droit en vigueur et, à ce titre, elle participe au développement de l’autorité épiscopale dans le cadre de l’Église impériale. Mais, pour en mesurer pleinement la portée, cette charte de franchises doit être lue à la lumière de la charte capitulaire arrêtée deux jours avant elle. Cette dernière atteste clairement que le rapport de force et la négociation ne concernaient pas seulement deux parties, mais trois : l’évêque et les "burgenses" hutois, bien sûr, mais aussi le chapitre collégial de Huy. C’est de cette confrontation à trois qu’est né un droit nouveau et original.

- PIRENNE-HULIN Françoise, La cathédrale, un musée vivant, p. 3
- LHOIST-COLMAN Berthe, Les peintures de la cathédrale d’après les archives, p. 5-7
- LHOIST-COLMAN Berthe, Icône byzantine dite la Vierge de saint Luc, p. 9-10
- DE HENAU Pierrik Les interventions de l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA, Bruxelles), p. 11-12
- LHOIST-COLMAN Berthe, La Vierge au papillon, p. 13-15
- DE HENNAU Pierrik, Le prochain traitement du tableau (Vierge au papillon), p. 15
- LHOIST-COLMAN Berthe, La messe de saint Grégoire, p. 16-17
- LHOIST-COLMAN Berthe, Triptyque de la déploration, p. 17
- DEFLANDRE Geneviève, GAMBY Catherine, ESQUIROL Agnès, Le traitement du triptyque de la déploration à l’Institut de la Cambre (1991-1992), p. 18
- LHOIST-COLMAN Berthe, L’adoration des bergers (François Francken), p. 19
- LHOIST-COLMAN Berthe, L’adoration des Mages (François Francken), p. 19
- LHOIST-COLMAN Berthe, Le massacre des Innocents (François Francken), p. 19
- LHOIST-COLMAN Berthe, Le repos pendant la fuite en Egypte (François Francken), p. 20
- LHOIST-COLMAN Berthe, L’expulsion des marchands du Temple (François Francken), p. 20
- LHOIST-COLMAN Berthe, La résurrection de Lazare (François Francken), p. 20
- DELHAL Stéphane, LAVIGNE Sandra, MOREL Sylvie, MOUFFE Marie-Annelle, RIGAUD Anne, La restauration des Francken à l’Institut de la Cambre (1990-1992), p. 21
- LHOIST-COLMAN Berthe, Saint Charles Borromée intercédant pour les pestiférés (Bertholet Flémal), p. 22
- LHOIST-COLMAN Berthe, Les adieux de saint Pierre et de saint Paul (Bertholet Flémal), p. 23
- LHOIST-COLMAN Berthe Les quatre Docteurs de l’Eglise latine devant le Saint Sacrement (Erasme Quellin), p. 24-26
- LHOIST-COLMAN Berthe, Le baptême du Christ (Jean-Guillaume Carlier), p. 27-28
- LHOIST-COLMAN Berthe, L’Assomption (Gérard de Lairesse), p. 29-31
- LHOIST-COLMAN Berthe, La Conversion de saint Paul (Jean-Joseph Ansiaux), p. 32
- FOLVILLE Hugues, FOLVILLE Jacques, La restauration de l’ « Ansiaux de Liège » (1987), p. 33
- LHOIST-COLMAN Berthe, Saint François d’Assise en prière (Valéry de Rotermund), p. 34
- LHOIST-COLMAN Berthe, La mise au Tombeau (Valéry de Rotermund), p. 34-35
- LHOIST-COLMAN Berthe, Le mariage de sainte Catherine (Valéry de Rotermund), p. 35
- LHOIST-COLMAN Berthe, Le couronnement d’épines (Valéry de Rotermund), p. 36
- FOLVILLE Hugues, Le décor du XVIe siècle de la voûte du transept, p. 38
- GEORGE Philippe, La conservation du patrimoine, travail quotidien et œuvre collective, p. 39

Journal of the Alamire Foundation 2 (2010), 233-269.
This paper focuses on the Cistercian historia in honor of the beguine and recluse Mary of Oignies. It provides a context for the office by studying the musical and literary culture at the Cistercian abbey of Villers, where it was composed, and aspects of the liturgical legislation in the Cistercian order. Furthermore, it suggests that the abbey protected the early beguine movement and promoted the cult of local saints in general, and that of Mary of Oignies in particular. The historia's only source, combined with a seventeenth-century reference, suggests that it was not composed for use at Oignies — where a different office, no longer extant, was sung — but for the Cistercian devotion to Mary of Oignies, or perhaps for a specific, not yet identified ceremonial event. The analysis of the office's texts demonstrates that it relies on the vita and its pastoral theme of the Seven Gifts of the Holy Spirit, and furthermore reflects the prominence of Bernard of Clairvaux and Mary Magdalene in the order. It cannot be certified if the author of the office is Goswin of Villers, even though it seems probable on account of his authorship of several vitae of local saints and his duties as a cantor at the abbey. Musically, the historia seems to be in accordance with the characteristics of the genre in the thirteenth century, and thus suggests that informed musicians were at work at the abbey.

La recherche qui suit relève sans doute davantage de l'anthropologie culturelle que de l'histoire de l'art. Quoique : il nous paraît de plus en plus évident, que cette dernière discipline, trop souvent confinée à la surface du visible, néglige de prendre les risques qu'impose toute démarche épistémologique. On croit encore trop souvent qu'une oeuvre picturale fonctionne intégralement selon des codes identifiables. Il ne sera donc pas question de reprendre ici les hypothèses émises sur l'atelier ou l'artiste qui a produit l'oeuvre, sur les généalogies d'influence, sur le style ni sur le discours iconique apparent du tableau.

L’analyse iconographique des frontispices évangéliques de la Bible de Floreffe permet notamment de renforcer deux hypothèses : celle du lien de cette dernière avec la Bible de Lobbes (1084) et celle de l’origine très vraisemblablement liégeoise du groupe de manuscrits dont elle fait partie. Par ailleurs, l’observation attentive des en-têtes contenant des allégories animales, tant dans cette bible que dans les Évangiles d’Averbode, indique que leur modèle est à rechercher dans un exemplaire de Physiologus ou de Bestaire comportant des résumés mnémoniques, et que certains tituli sont directement inspirés de l’œuvre de Rupert de Deutz. Enfin, cet article situe ces illustrations légendées dans une tradition que les Pères de l’Église ont eux-même initiée mais dont la mise en image n’est attestée que dans nos deux manuscrits.

A la in MARCHANDISE* L e 25 février 1344, le Tribunal liégeois des XXII était dissous pratiquement dans l'oeuf. À cette date, en effet, au crépuscule de son règne, posant l'un de ses derniers actes politiques, le prince-évêque de Liège Adolphe de la Marck (1313-1344), qui fut le protégé, le partenaire et l'émule du roi de France Philippe IV le Bel, déchira l'acte de fondation de cette cour, une cour instituée le 6 juin 1343, suite à la découverte de la prévarication de très proches collaborateurs du prince, et qui avait pour tâche essentielle de statuer sur les plaintes introduites contre les officiers publics pour déni de justice ou « menées contre droit »'. Cette institution judiciaire ne recouvrera la * Je tiens à dire toute ma gratitude à mon ami J.-M. CAUCHIES, qui, une nouvelle fois, pour ne pas dire comme toujours, a souhaité m 'associer aux activités du C.R.HI.D.I., fussent-elles délocalisées dans le Lyonnais.

Depuis de nombreuses années déjà, tout particulièrement depuis que P.E. Schramm a publié les multiples et importants travaux que l'on sait2, la symbolique du pouvoir est devenue un thème de recherches majeur et des plus prolifique, tout spécialement pour ce qui est de la période médiévale. Il n'est pas une année qui ne voit se tenir un colloque qui lui soit consacré. Il n'est pas un historien du pouvoir qui ne s'y soit essayé et il n'est pas non plus le moindre niveau ou type d'autorité sur la symbolique desquels l'on ne se soit pas penché. Cela n'a somme toute rien que de très prévisible. On ne peut en effet correctement apprécier la nature d'un Etat si l'on ne prend pas en compte les signes du pouvoir de même que les gestes et 1 La présente contribution constitue à la fois une synthèse provisoire et un approfondissement des propos que nous avons tenus, sur le même sujet, dans La fonction épiscopale à Liège, aux XIIIe et XIVe siècles. Etude de politologie historique, Thèse de doctorat en Philosophie et Let tres, Liège, Université de Liège, 1994-1995, pp. 317-330 (actuellement sous presse, dans Bi bliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège, 272; nous ren voyons donc, présentement, aux pp. de la version dactylographiée). Comme toujours, nous avons bénéficié, pour l'élaboration de notre communication comme pour la rédaction de cet article, des conseils avisés de MM. J.L. KUPPER et A. JORIS, respectivement Professeur ordinaire et Professeur honoraire aux Universités de Liège et de Luxembourg, Membres de la Commission royale d'Histoire de Belgique, ce dont nous leur sommes particulièrement recon naissant. Pour l'enthousiasme qu'il insuffle inlassablement aux diverses Rencontres du Cen tre, il n'est que justice -en outre, cela nous est particulièrement agréable -de dédier cet article à M. J.M. CAUCH1ES, Professeur aux Facultés Universitaires Saint-Louis à Bruxelles et à l'Université Catholique de Louvain, Membre de la Commission royale d'Histoire de Bel gique. 2 Le lecteur pourra aisément se reporter à la synthèse de J.M. BAK, Médiéval symbology ofthe State : Percy E. Schramm' s contribution, dans Viator, t. IV, 1973, pp. 33-63.

- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Qu’est-ce qu’un Trésor de cathédrale ?, p. 5
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Salle du Prince-Evêque, p. 7-17
- KUPPER Jean-Louis, La Vierge de Xhoris, p. 9
- GHISLAIN Jean-Claude, Les ivoires médiévaux, p. 10-12
- GHISLAIN Jean-Claude, Vierge Hodigitria, p.12
- GHISLAIN Jean-Claude, Ivoire narratif des trois résurrections, p. 12
- KUPPER Jean-Louis, La paix de Fexhe, p. 16
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Liège et Bourgogne, p. 18
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Salle du Grand-Prévôt, p. 20-24
- DEMOULIN Bruno, Le mécénat d’Erard de la Marck, prince-évêque de Liège
(1505-1538), p. 21-22
- COLMAN Pierre, Tazza dite Coupe Oranus, p. 23
- COLMAN Pierre, Reliquaire de saint Hubert, p. 24
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Salle du Doyen, p. 25-27
- GÉRIN PAUL, L’évêque et le chapitre cathédral au XIXe siècle, p. 26
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Salle du Chantre, p. 28-30
- ALLART Dominique, Les peintures du XVIe siècle, p. 29
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Salle des Archidiacres, p. 31-39
- ENGEN Luc, MONJOIE Séverine, Michel Natalis (Liège, 1610 – Liège, 1668), p. 32
- CHEVALIER Ann, MONJOIE Séverine, Jean Del Cour (Hamoir, 1631 – Liège, 1707), p. 32-33
- COLMAN PIERRE, Buste de Lambert de Liverlo, p. 34
- CHEVALIER Ann, MONJOIE Séverine, Guillaume Evrard (Liège, 1709 – Tilleur, 1793), p. 34-35
- CHEVALIER Ann, MONJOIE Séverine, François-Charles de Velbrück, prince-évêque de Liège (1772-1784), p. 35
- STIENNON Jacques, La Vierge de dom Rupert, p. 37-38
- GHISLAIN Jean-Claude, Fragment de cuve baptismale romane, p. 38
- RUWET Joseph, Carte de la Principauté de Liège en 1789, p. 39
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Salle de l’Ecolâtre, p. 41-45
- PHILIPPE Joseph, Ombres et souvenirs de la cathédrale Saint-Lambert de Liège, p. 42-43
- GEORGE Philippe, PIRENNE Françoise, Salle du Coûtre, p. 46-52
- RAXHON Philippe, Exercice de style : Nostalgie d’une cathédrale perdue, p. 53

"La cathédrale Saint-Lambert de Liège est une des institutions les plus considérables de la Basse-Lotharingie, et même un des chapitres cathédraux les plus importants de l’Empire. Acteur religieux et politique de premier plan, elle possédait aussi un temporel d’envergure. Ce travail vise à dresser le tableau de son patrimoine foncier, en accordant une attention particulière aux modalités de gestion de celui-ci et aux besoins auxquels il répondait. Ce livre n’est donc pas une monographie d’histoire économique stricto sensu ; il cherche avant tout à mettre en relation le contexte institutionnel liégeois avec les ressorts de la prospérité et des difficultés matérielles de la cathédrale. Cette dernière sera continuellement appelée à redéfinir les contours et la gestion de son domaine, en fonction des évolutions politiques, sociales et économiques qui l’affecteront tout au long de son histoire.

Alexis Wilkin est actuellement chercheur qualifié du Fonds national de la Recherche scientifique (FNRS-FRS), à l’Université libre de Bruxelles (Histoire du Moyen Age). Lauréat du concours annuel de l’Académie (2007), il avait auparavant travaillé aux universités de Liège (où il a fait sa thèse de doctorat (2006), jusqu’en octobre 2009), de Harvard et de Gand. Il s’intéresse à l’histoire économique et institutionnelle du Haut Moyen Age et du Moyen Age classique."

Résumé Une grande partie des objets produits par les orfèvres mosans étaient destinés à orner les autels et à magnifier ses différentes fonctions, à commencer par la célébration de l'eucharistie et le culte des reliques. Cet article tente de montrer comment les images développées sur les retables, les staurothèques et les châsses appartenant à ce corpus évoquent conjointement ces deux fonctions. La présence des reliques a été rappelée par plusieurs scènes de transitus, tandis que la destinée de l'âme détachée de son corps a fait l'objet d'une représentation foncièrement originale sur le retable de Stavelot où saint Remacle est accueilli dans un paradis céleste distinct du royaume des cieux. Et de manière tout aussi exceptionnelle, on a signifié que les reliques étaient destinées à se recomposer en représentant la résurrection des saints au moment du Jugement dernier sur le triptyque de Sainte-Croix de Liège et sur deux des quatre pignons qui flanquaient la châsse de saint Servais à Maastricht. Si ces thèmes demeurent exceptionnels, il en va tout autrement pour les représentations hiératiques du saint qui occupent systématique-ment un des deux pignons des châsses mosanes auxquelles s'ajoutent les exemples rhénans. La comparaison avec les statues-reliquaires suggère que ces images étaient destinées avant tout à servir de support à la dévotion. Ces thèmes hagiographiques cohabitent avec des images interprétables dans une perspective eucharistique, comme le Christ en buste et la croix ou la Crucifixion que combinent régulière-ment les staurothèques. L'examen des textes liturgiques, des livres de l'officiant et des décors d'autel montre que ces images évoquant le Christ glorieux et le Christ souffrant se réfèrent aux rôles de sacrificateur et de victime qu'il remplit simultanément au moment de la consécration. Sur les reliquaires mosans, cette signification est attestée par une remarquable série d'indices visuels : un autel orné de candélabres, des anges entonnant le Sanctus ou transférant les oblats [Recepción del artículo: 26/09/2016] [Aceptación del artículo revisado: 23/11/2016]

"The Peace of Fexhe has always been seen by the Liegeois as a constitutional treaty of paramount importance as it provided the principality of Liège with a representative assembly. Yet, this text, enacted in 1316, remained in use until the end of the State of Liège. The present article focuses therefore on its history in order to determine the role it actually played in the political life of Liège at the end of the Middle Ages and during the Modern Times.

What emerges is that, signed in a context of tension, the Peace of Fexhe really was a compromise signed between two parties exhausted by famine, not the victory of one over the other. Even though the treaty seems to record several claims of the opponents to the prince-bishop Adolphe de La Marck, it really is the latter who, in spite of what numerous historians believed, continued to direct the political game of Liège. Indeed, his arbitrators managed to counter the claims of their opponents through the insertion of clauses preventing any real upheaval within the principality. For Adolphe, this treaty is therefore a break in his quest for a total sovereignty. Following him, the prince-bishops of Liège strove in defence of their power, contravening if need be the text of 1316.

The Liégeois appeared to us to have been perfectly aware of the limits of the Peace of Fexhe but they endeavoured to gloss over these in order to make the text an absolute reference in the domain of political claims and a revered rallying symbol. Then, it will be through the constant reminder of this treaty that various political claims arose, making it de facto the source of the “Liegian constitution”.

Afterwards, the Liegeois had recourse to the Peace of Fexhe in order to legitimate their political options. However, it was absolutely not a general rule since several politicians close to the people, such as Thierry de Perwez or Raes de Heers did not make use of the text. On the contrary, it was within more “cultivated” circles, such as the municipal magistrates and the burgomasters, that the text was the less rarely used, whether it be at the time of the promulgation of the decisions of the Council of Trente or at the eve of the Liegian Revolution.

Moreover, it is by its almost uninterrupted presence in the Liegian politics that the Peace of Fexhe asks the question of the administration of law in the principality. In spite of a common objective, punishing the abuse of power of the episcopal officers, it was in opposition over the question of the procedure with the Peaces of the XXII . Yet the Court of the XXII considered itself to be in charge of the defence of the Peace of Fexhe. Similarly, the capitulations of the prince-bishops swore to the respect of the text and court without fear of a contradiction that no one seemed to have wanted to highlight. This shows how deep it was rooted in the Liegian legal culture, even though the real action of the Peace of Fexhe through the centuries left few traces.

In conclusion, the Peace of Fexhe owes its prestige to its recuperation by different political forces that used it as a battle flag, adapting it, contradicting it sometimes, to their claims. Thus, event though its exact stipulations were forgotten as soon as the end of the 16th century and it was then progressively completed, it survived in the imagination and built up its prestige on the additional meaning its utilisations provided it with, for, in Liège, who defends Fexhe defends the good right."

- MÉLARD-MARGANNE Marc, MÉLARD-MARGANNE Marie-Hélène, Cloches et Carillons dans les principautés de Liège et Stavelot-Malmedy. Richesse et actualité du patrimoine campanaire, p. 2-33
- LHOIST-COLMAN Berthe Les cloches et le carillon de la Cathédrale de Liège de la Révolution à nos jours, p. 34-46

Le 16 octobre 1435, à la demande des représentants de la paroisse et des quartiers de Saint-Étienne et de Sainte-Madeleine 1 , les échevins de Liège signifient à Maroiette Hochet et à ses compagnes qu'elles doivent quitter la rue Cligne Oreille 2 , où elles résident, pour les inconvenienches et distourblier qu'elles faisoient comme a burdeal publicque az bonnes gens et voisiens, et, de la même manière, à Sente de Viemme, qu'elle ne tenist plus en sa maison femmes wangnantes argent à leurs corps. Toutefois, Beatrix de Lairesse se présenta devant la cour ; elle fit valoir le fait que les maisons en question étaient ses boins hiretages et y avoient demoret grande espause de temps, et qu'en consé---75 --

Cependant ils y pataugèrent, ils y trempèrent leurs talons et s’y firent des semelles de pavement rose, d’argile de Notger et de mortier d’hypocauste. Ils - eux, les archéologues, faut-il encore prononcer ce mot ? - pataugèrent (c’est une habitude) puis s’en allèrent navrés, mouillés, avec de grands éternuements. Mais ils ont tenu à rendre aux vestiges de nos origines le salut quotidien […].

Extrait du Journal de Liège, édition du 14 novembre 1907.

- CAUCHIES Jean-Marie, David de Bourgogne, un prince-prélat, p. 7-21
- PIRENNE Françoise, La chasuble de David de Bourgogne, un chef d’œuvre de l’art textile, p. 22-46
- HOUSSIAU Albert, Note d’iconographie chrétienne, p. 47-49
- DE JONGHE Daniël, Analyse technologique du velours, p. 50-51

Aborder la question des enceintes urbaines liégeoises, c’est immanquablement s’attaquer, dés le départ, à l’enceinte dite « notgerienne » eu égard à son fondateur présumé, le premier prince-évêque Notger (972-1008). Réputée être la première enceinte de Liège, la nature et le tracé de ce dispositif ont fait couler beaucoup d’encre depuis le début du siècle passé. Historiens et érudits de tout poil se sont penchés sur la question, parfois avec bonheur, parfois en dépit du bon sens, s’enlisant occasionnellement dans de savoureuses querelles . De ces joutes savantes, cependant, il ressort qu’il y avait autant d’enceintes notgériennes que d’auteurs, même si de très nombreux points étaient en concordance. De fait, l’écheveau à démêler était d’autant plus complexe que les différents acteurs qui s’y étaient attelés ne purent faire autrement que de puiser aux mêmes sources, sources dont le laconisme certain a entraîné, à chaque fois selon l’auteur, une interprétation sensiblement personnelle.
Ce n’est que très récemment qu’un travail historique de synthèse a été réalisé sur la question, permettant de remettre au goût du jour quelques certitudes déjà anciennes sur le tracé général des fortifications qui entouraient la cité au début du XIe siècle .

Le point de vue adopté ici, en toute humilité, est celui de l’interrogation et de la nuance. Il ne porte pas, ou peu, sur ce qui est acquis, mais plutôt sur ce qui a été laissé dans l’ombre ou n’a pas été encore suffisamment questionné. Chemins préalablement défrichés et ensuite ignorés. Ou de nouvelles voies, tout simplement. Il est ainsi intéressant de s’occuper de la ville avant et après le règne de Notger, de s’interroger sur les caractéristiques principales des fortifications que ce dernier a mis en place, sur l’ambiguïté de certaines sources, sur les œuvres de ses prédécesseurs et successeurs les plus directs, etc. En définitive, le but est d’examiner tous ces témoignages. Que peuvent-ils nous apprendre ? Que peuvent-ils nuancer ? Que peuvent-ils préciser?

The representation of the Martyrdom of Saint Lambert in the “Palude Diptych” is an important work in the pictorial heritage of Liege. In order to explain its particular iconography, this study makes the fi rst in-depth analysis of the political and religious
context, as well as specifi c hagiographic and liturgical sources, of the town’s cathedral.
The painting was commissioned by the cathedral’s cantor, Henri ex Palude († 1515), after he had presided over special ceremonies for the opening of shrines and the veneration of relics, which in turn led to the renewed veneration of Bishop Lambert’s nephews, Peter and Audolet, who were both assassinated at the same time as Saint Lambert. An unusual man, Henri ex Palude, both a lawyer involved in peace negotiations between the Hornes and La Marck families and a canon responsible for liturgical ceremonies, was intensely devoted to Saint Lambert. After demonstrating
that the painting was not placed in the Cathedral, the author suggests that it was conceived as an altarpiece for the altar in the cantor’s cloister.

Les pièces en vers composées immédiatement après un événement militaire, un siège ou, plus souvent, une bataille rangée, ne sont pas rares au XV e siècle. Certaines, produites dans le camp des vaincus, sont conçues comme des complaintes, tandis que les autres, majoritaires semble-t-il dans le corpus des textes conservés, sont des poèmes ou chansons célébrant la victoire et, souvent aussi, le prince qui s'en fait attribuer le mérite. Un bon exemple des deux types de cette production littéraire est fourni par la floraison de pièces rimées qui suivit la bataille d'Azincourt du 25 octobre 1415 : on y trouve une seule complainte française déplorant l'état lamentable du royaume, dont le texte ne fait qu'une allusion sibylline à la défaite (« Feble ennemi en grant desconfiture / Victorien, et peu débilité 1 ») et, en revanche, une abondante production anglaise, sous forme de ballades, de poèmes, d'épigrammes 2 , au sein desquels la Carole d'Azincourt, si souvent interprétée, est la pièce la plus célèbre.

Entre défiance et amitié... Des relations politiques, diplomatiques et militaires tourmentées entre le roi de France et le prince-évêque de Liège au bas moyen âge (XIIIe-XVe s.) B R U X E L L E S PALAIS DES ACADÉMIES R u e D u c a l e , 1 1998 T i r a g e à p a r t d u B u lle tin d e la C o m m iss io n ro y a le d 'H isto ire , t . C L X I V , 1 9 9 8 , p p . 3 1 -1 2 8 . Entre défiance et amitié... Des relations politiques, diplomatiques et militaires tourmentées entre le roi de France et le prince-évêque de Liège au bas moyen âge (XIIIe-XVe s.)1

- PÉRIN Patrick, Entre Antiquité et Moyen-Âge, l’art « barbare », p. 3-5
- PÉRIN Patrick, L’architecture religieuse, p. 5-7
- DIERKENS Alain, Plan de la nécropole mérovingienne et du monument funéraire de Franchimont, « Colline du tombeau », p. 6
- DIERKENS Alain, Coupe en verre moulé provenant de la place Saint-Aubain à Namur, p. 6
- PÉRIN Patrick, Deux témoins exceptionnels de l’architecture mérovingienne : la crypte Saint-Paul de Jouarre et l’hypogée des Dunes, à Poitiers, p. 8-9
- DIERKENS Alain, Bulla de la tombe 17 du « Vieux cimetière » d’Arlon, p. 9
- Plan de l’abbaye de Nivelles au milieu du VIIe siècle (d’après J. Mertens), p. 10
- PÉRIN Patrick, Un témoin prestigieux de la sculpture mérovingienne : le chancel de Saint-Pierre-aux-Nonnains, à Metz, p. 10
- PÉRIN Patrick, Le décor architectural et mobilier, p. 11
- PÉRIN Patrick, Une production originale : les sarcophages de plâtre moulé de la région parisienne, p. 12
- PÉRIN Patrick, La sculpture funéraire, p. 13
- DIERKENS Alain, Sarcophage de sancta Chrodoara à Amay, p. 14
- DIERKENS Alain, Sarcophage de saint Ermin à Lobbes, p. 14
- PÉRIN Patrick, Monastères et Scriptoria, p. 15-16
- DIERKENS Alain, Petit reliquaire portatif d’Andenne, p. 16
- PÉRIN Patrick, L’Occident barbare : le goût de l’ornement, p. 17-18
- DIERKENS Alain, Fibule de la tombe 90 du cimetière de Rosmeer, p. 18

A lain M a r ch an d isse Chercheur qualifié du F.N.R.S. Maître de Conférences à l'Université de Liège Dans de précédentes études, nous avons tenté de montrer que, au sein de la principauté de Liège des xme-xve siècles, d'une part l'action législative est largement accaparée par le pouvoir épiscopal, l'initiative urbaine en la matière se trouvant du même coup considérablement restreinte ', d'autre part que la vacance du siège épiscopal, suite au transfert ou au décès d'un prélat, conduit fréquemment à la désignation d'un mambour, régent temporel au pouvoir étendu et bien défini, dont le rôle est de tenir solidement les rênes politiques de l'État2. En l'un comme en l'autre constat, Liège, siège à la fois d'une princi pauté d'Empire et d'un diocèse de l'Église romaine, dont le chef détient, en symbiose, des responsabilités politiques et religieuses, laïques et ecclésias tiques, temporelles et spirituelles fort étendues, affiche résolument sa spécifi cité. Il n'en va pas autrement, semble-t-il, en matière d'entourage princier, tout au moins pour les xme-xive siècles3.

- ALEXANDRE Pierre, Le tremblement de terre de 1692, p. 3-19
- KUPPER Jean-Louis, Le miracle de Notre-Dame, p. 20
- LHOIST-COLMAN Berthe, La Vierge des Avocats du Trésor de la Cathédrale de Liège : origine et parcours de la statue, p. 36-38
- BAERT Louis-Pierre, La restauration de la Vierge des Avocats, p. 39-40
- MARTINOT Lucien, WEBER Georges, STRIVAY David, DELBROUCK-HABARU Jeanne-Marie, GUILLAUME Joseph, La Vierge des Avocats sous l’œil du cyclotron, p. 40-43

Laevinus Torrentius (1525-1595) was one of the foremost humanists of his time. Called the “prince of poets” or “the Christian Horace” by his friends,  he achieved fame as the editor of Suetonius and Horace.  Well connected with Rome, where he spent several years in his youth, and with the antiquarians, he developed a serious (although interrupted) interest in ancient numismatics. It turns out that the Royal Library of Belgium holds a rich archive of material relating to this prominent figure. Not only do we possess the detailed inventory of his vast library amounting to more than 1,700 volumes (RLB, Ms. 3974-3975) – very unusual for the 16th c. – but we are even more fortunate to have an inventory, made after his death, of his coin collection (RLB, Ms. 6269).  Furthermore, we also have: a bound volume containing copies of more than 1,200 letters sent by Torrentius during the years 1583-1595 (RLB, Ms. 15704); a contemporary copy of the original deed by which he donated some of his properties to the Jesuits in Leuven (RLB, Ms. 16590, fol. 11);  the manuscript of his commentary on Suetonius (RLB, Ms. 3526); and several books which once belonged to his library.