Sur la bande des fréquences humaines, il existe une longueur d’onde, que pas grand monde ne capte . Bien peu en connaissent ne serait ce que l’existence. La part préservée en eux , cependant, la soupçonne sans oser y croire.
Elle les travaille cette longueur d'onde, elle les tenaille, leur mémoire originelle se souvient qu’elle existe.
Mais leur "raison" la range sur le rayon des mythes, légendes, contes de fées et idéaux dont le temps est censé guérir.
Cette longueur d’onde est celle de la bonté ; celle de la compassion ; celle de la bonne volonté.
Mais attention !
Pas de la bonté mièvre, de la compassion imbécile , de la bonne volonté qui bêle …
C’est une longueur d’onde qui n’émet aucun son du moins aucun décelable à l’oreille de chair.
Ce qu’elle diffuse n’est audible que d’une oreille intérieure , laquelle, bien qu’elle soit là, ne devient accessible que par un rare travail. Ouverte par le travail, cette oreille intérieure capte la longueur d’onde en question, et cette longueur d’onde émet un climat.
Au sein du climat généré par cette fréquence inconnue , il n’y a plus d’argumentations défensives ; plus de répliques : plus de "débats" ; plus de vainqueur ni de vaincu. Il n’y a plus d’humiliations ; plus de règlements de comptes.
Il y a des paroles. Parfois agréables, parfois pas, du moins de prime abord, justement pour qui se réfère encore aux fréquences connues .
Il y a des silences. Il peut y avoir des larmes, des larmes bienfaisantes qui ouvrent toujours plus grand. Il y a des rires et des sourires.
Et tout cela a un goût qui instantanément rassasie, soulage et détend quiconque s’y relie : le goût de la vérité. Celle qui ne s'énonce pas, ne procède de personne, celle qui ne participe de rien d’autre qu’elle même. Et qui, pourtant, n’est pas une vérité sèche, soi-disant métaphysique, prétendument "non duelle".
Une vérité incarnée, immanente à l’humain ; l’humain, en tant que lui même émanation de cette longueur d’onde si bien cachée
Toute parole, tout regard, tout sourire, tout silence, tout geste qui puise sa source dans cette longueur d’onde est investi d’une force qui ne se discute pas . D’une autorité qui en impose sans diminuer et encore moins écraser .
Cette longueur d’onde, elle est là, toujours. Elle émet.
Mais il est si difficile de s’y connecter, si difficile de la trouver et surtout de ne pas la perdre une fois captée. S’y connecter, se brancher sur elle, est en soi un travail, travail rendu possible par tant de nettoyages d’écuries, d’audaces et de périples hasardeux au bord des précipices. Cette longueur d’onde ne prêche pas ; elle n’enseigne même pas, quoiqu’elle soit condition préalable à toute transmission digne de ce nom
Est ce qu’elle prie ? Oui mais pas de la manière connue .
Elle ne demande rien. Elle confie, elle invite, elle remet,…
Elle est en elle même prière. Cette longueur d’onde n’est pas bon marché.
On ne s’y abonne pas par quelques slogans psychologiques ou spirituels, ni par des concepts philosophiques, si impeccables de rigueur soient ils .
Elle ne se brade pas à la foire des "éveils". Elle se paie cher. Très cher.
En unités de prétention, de mensonge, d’illusion, de postures, de déni, de résistance, d’évitement et autres noms donnés à ce qui, au final, n’est rien sinon le faux.
Elle ne diffuse aucune recette. Elle ne résout rien. Et cependant, elle éclaire tout , de sa lumière inouïe.
Elle est l’unique issue. La seule réponse.
Le vœu que je m’adresse, chaque année et chaque jour, est de me souvenir d’elle, de me connecter à elle et, autant que possible, de demeurer de plus en plus en elle.
Pas pour m’y protéger. Pas pour mon confort, pas pour « ma » paix , mais pour la paix.
Afin d’être son serviteur dans la multiplicité complexe du visible .
Si, derrière la mécanique des « fêtes », la litanie des vœux pieux, des souhaits qui sonnent creux, des prières pour la forme, si il existe un esprit de Noël, c’est en cette longueur d’onde et en elle seule que cet esprit vit.
Cette fréquence n’appartient qu’à elle même. Elle n’est à personne.
Certainement pas à une élite dont je m’imaginerais être, parce que j’ai le front d’écrire pareil texte. Et elle est notre terre commune.
Elle est l’esprit de Noël , de Hanouka , de Divali, de al -Mawlid al nabawî.
Amen Om Shalom Salam aleykoum
Gilles Farcet
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