Petits essais en forme de notules

Malraux définit le lecteur par vocation comme celui qui jouit de «la faculté d'éprouver comme présents les chefs-d'oeuvre du passé»...



Je souscris à cette définition et m'attacherai à présenter ici quelques réflexions au fil de mes lectures qui suivent rarement l'actualité littéraire, pour le plaisir de partager découvertes ou, éventuellement, récriminations... . Quoique, la vie étant bien courte, il vaut mieux, dans la mesure du possible, écarter le désagréable lorsque cela, comme il arrive trop rarement, est en notre pouvoir et vouloir.






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samedi 11 mai 2013

Photo de la semaine (50) : tergiversations...

Bon.  Cinquante participations, cela se célèbre... mais que publier pour satisfaire le public en délire qui se presse, tous les samedis matins, pour découvrir de nouvelles merveilles? Je ne sais trop, mais cela devient urgent, car je ne peux plus, à cette heure-ci, évoquer le décalage...

Une fleur de pommier? Martine a déjà représenté la chose avec beaucoup de maestria, et je ne vais tout de même pas «copier», moi qui interdis à cœur de semaine toute forme de plagiat...

Exit, donc, la jolie branche qui se déflore rapidement en cette journée de grand vent.  M'est avis que les pommes seront encore clairsemées...



J'avais aussi pensé à évoquer le pique-nique de la semaine dernière dans le quartier italien de notre nécropole montréalaise, ce qui aurait ouvert la porte au récit d'une légende urbaine née de la proximité du cimetière Notre-Dame-des neiges et de la faculté de médecine de l'Université de Montréal, mais, non... ce sera pour une autre fois.



Je vous parlerai donc plutôt d'un bédéiste venu rencontrer les étudiants de mon Cégep cette semaine : Michel Rabagliati...   C'est le bédéiste québécois le plus célèbre et dire qu'il vit de sa plume depuis
plus d'une dizaine d'années dans un «pays» qui compte 49% d'anal-phabètes fonctionnels, c'est déjà donné la mesure de son importance.


Michel Rabagliati est né tout comme moi en 1961, une année de grands crus donc.  Il a très bien gagné sa vie comme illustrateur avant d'envoyer balader les ordinateurs qui le rendaient fou pour revenir à la plume et à l'encre de Chine.
La série des Paul compte maintenant sept albums et il travaille au huitième en ce moment.* 

J'aurai l'occasion de vous reparler, cet été, de cet auteur que j'affectionne, car chaque album mérite son petit détour, mais je voulais aujourd'hui souligner ce qui m'a le plus retenue de son intervention auprès des étudiants.
Et peut-être cela se résumerait-il par un mot : l'exigence...
Au moment où le CAPES de lettres classiques disparaît pendant qu'on songe à ne plus enseigner l'écriture cursive aux enfants pour la remplacer par la maîtrise du clavier, ce petit bonhomme -il n'est pas très grand de taille- a fasciné les étudiants pendant une heure et demie en leur parlant de l'exigence d'un travail qui n'est pas très éloigné de celui des enlumineurs d'autrefois, à cette nuance près qu'il écrit lui-même ses histoires, inspirées en grande partie des vicissitudes de son quotidien et de celui des membres de sa famille.
Le fondamental synopsis pondu, il s'attelle au premier crayonné, semblable à ce que l'on retrouve dans l'album inachevé d'Hergé, Tintin et l'Alph-Art; ce premier crayonné est ensuite placé sur une source lumineuse qu'il a aménagée dans sa table à dessin pour qu'il puisse tracer le second crayonné. Certaines modifications sont alors faites. Vient enfin l'étape de l'encrage avec de fins petits pinceaux. Je ne puis vous montrer ces diverses étapes, mais vous imaginerez sans difficulté le travail nécessaire à l'élaboration des planches que vous pouvez consulter en ligne sur le site de l'auteur à moins que vous ne décidiez de vous procurer un de ses albums. 





*Le septième, qui n'est pas montré dans cette illustration est Paul au Parc.









Je m'arrête ici pour aujourd'hui, qui dit fin de session dit aussi... ai-je besoin de vous le rappeler : CORRECTIONS, ma damnation!

Je vous salue donc bien bas et passerai bientôt voir les copinautes d'Amartia...