Hug 000001086
Hug 000001086
Hug 000001086
1. Résumé
Les sondes transurétrales sont généralement posées pour une période à court, moyen et long
terme.
Elles sont facilement colonisées par des germes de la région périnéale, fécaux ou cutanés. La
présence de la sonde transurétrale favorise par conséquent la présence de bactéries dans les
urines.
On estime qu’après 30 jours de sondage transurétral, une bactériurie est présente dans 100%
des cas (1).
Un quart des patient-es porteur-ses de sonde va présenter une infection urinaire et parmi eux
et elles 3 à 5 % vont développer une bactériémie (2).
Cela implique de proposer aux patient-es porteur-ses de sonde des soins adaptés et de
qualité :
- des soins d’hygiène
- des soins de surveillance : surveillance locale, surveillance du matériel de
drainage des urines et de fixation, et surveillance des urines
2. Cadre de référence
Réalisation des soins d’hygiène et des soins de surveillance chez les patient-es avec une
sonde transurétrale à deux voies non spécifiques.
Les soins d’hygiène sont réalisés autant de fois que nécessaire en lien ou indépendamment
de la toilette corporelle complète et au moins une fois par jour.
4. Indications
Soins effectués chez le- la patient-e dépendant-e avec une sonde transurétrale non spécifique
à deux voies.
5. Contre-indications
Pour les patient-es porteur-ses de sonde transurétrale à deux voies péri opératoire urologique
ou non urologique ou les patient-es porteur-ses de sonde transurétrale à demeure spécifique
comme les sondes à 3 voies, les sondes Hématuria à 3 voies ou 2 voies, la ou le professionnel-
le de santé doit se référer aux protocoles de soins du service.
6. Précautions / prévention
Le système clos
Le respect du système clos permet de réduire les contaminations par voie endoluminale.
Cela implique de ne jamais déconnecter le collecteur d’urine de la sonde urinaire.
Le système clos est mis en place stérilement lors de la pose de la sonde et son changement
se fait en même temps que le changement de la sonde.
Ne jamais déconnecter
La connexion du grand uriflac se fait dans le respect de l’asepsie c’est-à-dire avec des gants
propres et après désinfection du robinet vidangeur avec compresses imbibées de désinfectant
alcoolique et sans oublier d’ouvrir après avoir connecter le grand uriflac le robinet. La
manipulation s’effectue avec gant et compresses imbibées de désinfectant alcoolique
7. Matériel
Chariot
Poubelle
Gant à usage unique
Solution hydro-alcoolique
Savon liquide doux
Lavettes jetables ou gants de toilette tissu
Cuvette remplie d’eau tiède
2 linges
Protection plastifiée ou linge de bain
8. Déroulement
Dans le contexte d’une ou un patient non souillé par des selles. Dans le cas contraire, il est
recommandé de commencer par la toilette du siège avant la toilette intime :
Nettoyer la sonde sur environ 4 cm avec la même lavette du méat vers l’extérieur de la sonde
sans tirer sur la sonde
Si présence de sécrétions génitales, il est recommandé de changer de gant ou de lavette
Nettoyer les petites lèvres puis les grandes Laver le pénis du gland vers la basse ainsi
lèvres que les bourses
Changer de lavette ou gant tissu Changer de lavette ou de gant tissu
Rincer dans le même ordre, méat, sonde, Rincer dans le même ordre méat, sonde,
petites et grandes lèvres gland, bourses
Recalotter le gland
9. Contrôle et surveillance
Les sondes urinaires à demeure constituent une source d’infection nosocomiale fréquente et
elles peuvent favoriser des lésions de traction urétrale. Il est important de dépister les signes
et symptômes d’une infection des voies urinaires afin de prévenir les risques d’infection. De
même, il est recommandé d’éviter les complications non infectieuses telles que les lésions de
traction ou les lésions cutanées. Les surveillances auprès du ou de la patiente doivent être
réalisées quotidiennement, à raison d’au moins une fois par équipe.
Être attentif-ve chez les personnes âgées : les manifestations urinaires chez
ces derni-ères sont souvent atypiques. Cela peut se manifester par un
changement touchant l’autonomie, un changement de comportement ou un
baisse des capacités cognitives nouvelles.
Ainsi, devant tout changement chez une personne âgée avec sonde
transurétrale, il est indispensable d’être attenti-ve et de voir avec la ou le
médecin la conduite à tenir.
La fixation du collecteur
Le collecteur doit être fixé. Et cela plus bas que la vessie afin d’éviter le reflux
d’urine et à distance du sol pour ne pas contaminer le bouchon vidangeur
Fixation au lit ou au fauteuil pour les grands collecteurs avec leur matériel de
fixation.
Fixation à la jambe pour les collecteurs-jambes.
Attention
Il n’est pas recommandé d’effectuer des cultures urinaires de contrôle
régulier chez une ou un patient avec une sonde transurétrale. Et cela
même si les urines sont concentrées et nauséabondes.
Il est préconisé d’effectuer cet examen en cas de prescription médicale
et si suspicion d’infection.
Pour les prélèvements, ils sont réalisés par des personnes formées
selon le protocole institutionnel Document institutionnel – Prélèvement
d’urine
L’éducation de la ou du patient doit débuter dès la pose de la sonde transurétrale. Les soins
éducatifs porteront sur la compréhension des raisons de la pose de la sonde vésicale, les
risques lors du maintien de la sonde et la détection précoce des complications éventuelles.
L’éducation au ou à la patiente a pour but de permettre à la personne de comprendre les soins
et d’y participer, et d’éventuellement devenir actrice ou acteur de ses soins notamment si ce
ou cette dernier sort à domicile avec sa sonde transurétrale.
L’éducation se basera alors davantage sur les savoir-faire mais également sur les savoir-
agir. »
En effet, il est indispensable que le ou la patiente et / ou son proche-aidant-e puisse gérer la
sonde transurétrale au quotidien et connaisse les précautions standards.
Les précautions standards comprennent :
- La réalisation de l’hygiène des mains avant la manipulation de la sonde et de la poche
collectrice des urines (et le port de gant à usage unique pour le ou la proche-aidante)
- L’exécution d’une toilette intime à l’eau et savon au moins une fois par jour et après
chaque selle
- La fixation de la sonde et la fixation de la poche collectrice des urines
- Le maintien de la poche collectrice en dessous du niveau de la vessie
- La réalisation de la vidange de la poche collectrice dans le respect des précautions
standards dès qu’elle au ¾ plein et avant la mobilisation
- La surveillance de l’écoulement des urines et les signes d’infection : la température, la
survenue de douleurs abdominales et ou pelviennes, lombaires, ou brûlures urinaires
- Le dépistage des complications non infectieuses : des lésions cutanées au niveau de
la sonde, au niveau de la fixation de la sonde, la présence de sang dans les urines...
- L’adaptation des apports hydriques aux recommandations médicales
- L’utilisation d’habits adaptés : éviter le port de vêtements serrés et changer
quotidiennement les sous-vêtements
La ou le patient et aussi éventuellement son proche-aidant-e doivent connaitre la procédure
en cas de déconnection accidentelle de la sonde à la poche collectrice et avoir un contact avec
un ou une professionnel-le de santé ( infirmier- ère du domicile, médecin traitant-e , urologue,
spécialiste clinique) en cas de problème ou de doute.
Elimination des déchets selon la procédure institutionnelle pour les déchets infectieux et/ou
souillés par des liquides biologiques - http://www.vigigerme.ch/
4. Références
1. Züllig S. Recours ciblé à la sonde vésicale : plus rare, plus court, plus sûr Bull Med
Suisses 2016 ;97(46):0. 2016;97(46):1604.
2. Nicolle LE. Catheter associated urinary tract infections. Antimicrobial resistance and
infection control. 2014 ;3:23.
3. Likun Zhu, Rui Jiang ,Xiangjun Kong, Xinwei Wang,Lijun Pei, Quingfu Deng, and Xu Li.
Effect of various cathéter fix sites on catheter- associeted lower tract symptoms.
Experimental and therapeutic médicine 2021 : 21 :47,
Toutes les photographies ont été prises aux HUG avec le consentement de la ou du patient.
5. Personnes rédactrices
Cette page met à disposition les « Procédures médico-soignantes » qui régissent l’application des
soins et thérapies aux hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Ces procédures sont placées sous la
responsabilité de la Direction des soins et de la Direction médicale et qualité des HUG. Elles
s’adressent à tous les professionnels et professionnelles de la santé travaillant aux HUG et, à titre
informatif, au public dans un souci de partage de connaissances.
Les HUG déclinent expressément toute responsabilité en cas d'utilisation inappropriée ou illicite de ce
document hors des HUG.