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REPUBLIQUE DU BENIN

-----------------
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
-----------------
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
-----------------
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)
-----------------

CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT (CAP)


-----------------
DEPARTEMENT : Génie Civil
Option : Bâtiment et Travaux Publics (BTP)

Mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme d’ingénieur de conception

THEME
OPTIMISATION DU COMPORTEMENT PHYSIQUE ET MECANIQUE
DU BETON LEGER A BASE DE BALLE DE RIZ : APPROCHE PAR
PLANS D’EXPERIENCES

Présenté par : Sous la direction de :


Parfait S. ADOHO Dr Valéry K. DOKO
Enseignant-Chercheur à l'UAC/EPAC/GC
Maître Assistant des Universités de CAMES

Soutenu à Abomey-Calavi le Jeudi 23 Décembre 2021


Composition du jury
Président : Prof. OLODO Emmanuel, Enseignant à l’EPAC/UAC
Membres : 1) Dr HOUANOU Agapi, Enseignant à l’EPAC/UAC
2) Dr DOKO Valéry, Enseignant à l’EPAC/UAC
3) Dr ZINSSOU Luc, Enseignant à l’EPAC
Année académique : 2016-2018
4ème promotion
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

DEDICACES
Je dédie ce travail à :
- mon neveu ADOHO Matéo pour nourrir son rêve de devenir un Grand
promoteur immobilier,
- mes enfants Faith, Céphas, william, Noah, et Yanis, trouvez y l’Energie
et le Pouvoir de devenir….
- A ma grande sœur feue ADOHO Philomène, retrouve incessamment le
chemin de la paix

i
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

REMERCIEMENT
Je ne saurais commencer la rédaction de ce mémoire sans remercier Dieu Tout
Puissant pour son assistance et sa protection de tous les jours : « Tout vient de toi
Seigneur et nous venons t’offrir ce que ta main nous donne par amour et par bonté ».
L’homme étant un être social, ses œuvres sont inéluctablement le résultat de
nombreux efforts consentis par les membres de la société à laquelle il demeure
quotidiennement attaché. L’élaboration du présent mémoire n’a donc été possible que
grâce au soutien indéfectible et à la franche collaboration de plusieurs personnes. Qu’il
me soit donc permis d’exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude :
Au Dr Ing. Valéry DOKO, Maître-Assistant des Universités CAMES, mon
Maître de mémoire, pour avoir accepté d’encadrer ce travail et de le conduire de
main de Maître jusqu’à son terme. Ce document n’aurait pu être réalisé sans ses
conseils, sa disponibilité, son enthousiasme, son esprit d’écoute, et surtout cette
sa détermination à faire de nous des techniciens avertis,
au Dr. Jean-Louis FANNOU, mon Maître de mémoire, pour l’orientation
technique donnée au travail et pour toute la patience dont vous avez fait preuve
à mon égard.
à son excellence Monsieur le Président du Jury et aux Honorables Membres du
Jury.
à tous les Enseignants de l’Ecole Polytechnique (EPAC) d’Abomey-Calavi,
à mon feu père ADOHO Robert pour toutes ces années de souffrance,
ma mère GOGAN Geneviève pour son AFFECTION et sa BRAVOURE,
à mon Grand frère Franck ADOHO pour m’avoir soutenu financièrement tout
au long de ma formation,
à chère épouse ATEKPAMI M. F. Aubierge pour ton amour et ton soutien
indéfectible
.
J’adresse aussi mes sentiments de profonde reconnaissance à tous ceux qui, de près ou
de loin m’ont aidé d’une manière ou d’une autre, tout au long de ma formation et
pendant la rédaction de ce document.
Je voudrais enfin porter une mention toute spéciale à toute ma famille.

ii
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

RESUME
Nul doute que le béton est aujourd’hui le composite plus utilisé dans le domaine de
la construction. D’ailleurs, son utilisation quantitative dans la construction des
ouvrages tous les ans partout dans le monde en est une illustration. Cependant et vu
son indispensabilité dans ce domaine, il a été et reste toujours sujet à de multiples
travaux d'études et de recherches. Par ailleurs, eu égard au coût élevé des ouvrages
en béton classique ce qui du reste n’est pas à la portée de la plupart des pays comme
le nôtre, il était nécessaire voire indispensable d’intégrer dans ce composite des
matériaux innovants de construction à impact environnemental réduit. Cette vision
des choses fait depuis quelques années l’objet de plusieurs travaux. C’est le cas des
travaux de thèse du Docteur DOKO K. V. dont la présente étude s’est inspirée des
résultats.
En effet comme précédemment signalé, cette étude est une suite des travaux des
prédécesseurs qui se sont intéressés à cet aspect. Aussi, vise-t-elle à améliorer leurs
résultats en optimisant le comportement du composite. C’est ce qui justifie son
intérêt à l’étude de l’optimisation du comportement physique et mécanique du béton
léger à base de balles de riz.
Cette étude nécessite une connaissance particulière de l’influence des différents
éléments qui le composent.
Le présent travail a pour but de déterminer à l’aide de la méthode des plans
d’expériences, un ensemble de modèles prédictifs en fonction des proportions des
constituants des bétons formulés à base de balles de riz.
Un plan de mélange a été donc utilisé pour modéliser l’influence de quatre
paramètres clés liés à la cohésion du mélange et à sa résistance. Les paramètres
considérés dans cette étude sont : les teneurs en ciment, en sable, en balles de riz et
en eau.
La présente étude comporte deux phases essentielles :
 La première phase a pour but la détermination des principales caractéristiques
physiques et mécaniques des matériaux utilisés, le choix de la méthode de
formulation et la réalisation des différentes gâchées dans le domaine de l’étude.
 La deuxième phase vise l’établissement des modèles mathématiques qui permettent
de prédire la maniabilité du béton ainsi que sa résistance à 28 jours tout en mettant
en évidence les corrélations et les interactions qui existent entre les différents
constituants grâce au logiciel MINITAB (Ver. 19).
Mots clés : balles de riz, béton léger, optimisation, facteurs, plans d’expériences, plans
factoriels, plans de mélanges, composite, biomasse, facteur, niveau, domaine d’étude.

iii
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

ABSTRACT
There is no doubt that concrete is today, concrete is a composite more used in
the construction industry. Moreover, its quantitative use in the construction of
structures every year all over the world is an illustration of this. However, and
given its essentiak role in this field, it has always been the subject of sumerous
studies and research, in addiction, given the high standard of conventional
concrete structure which, moreover is not wethim the reach of most countries
such as ours, it was ans to see essential to integrate imorvative construction
materials with impact to this composite reduced environnemental impact. This
vision of things has been the subjects of several studiens for several years. This
is the case of the thesis work of Doctor DOKO K. V. whose present study was
inspired by the results.
As proviously indicated, this study is a continuation of the predecessors whos
were intersted in this aspects.
Also, it aims their results by optimizing the behavious of the justifies its interest
in the study of the optimization of the physical and mechanical behaviour of
lightweight correcte mude from rice huske .This study requires spécial know
bedge of influence of the different element that compose it. The am of this work
is to determine using the design of experiments mettwol a set of predictive
models according to the proposition of the To the proposition of the constitients
of concreter formulated from rice.The mixing plan was therefore used to model
the influence of four key parameters related to the cohesion of the mixture and
its resistance.
 The parameters considered in this study are: The content of cement, Sand,
rice huskies and water.This study has two essential phases.The first to
aims to determine the main physical and mechanical characteristics of the
materials used, the choice of the formulation method and the realization
of the various mixes in the field of the study.
 The second phase aims to establish mathematical models which make it
possible to product the workability of concrete as well as its resistance to
28 days while bightingliting the correlations that exist between the
different constituenty using
The MINITAB software (ver 19)
Key words : rice husks, lightweight concrete, optimization, factors,
experimental design, factorial design, mix design, composite, biomass, factor,
level, field of study

iv
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

SOMMAIRE
DEDICACES ...............................................................................................................................
REMERCIEMENT .................................................................................................................... ii
RESUME................................................................................................................................... iii
ABSTRACT .............................................................................................................................. iv
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... viii
LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. ix
LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................... ix
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 2

1.1 INTRODUCTION ............................................................................................................ 5


1.2 NOTIONS ET DEFINITIONS ......................................................................................... 5
1.2.1. Les bétons ..................................................................................................................... 5
 Les bétons légers ............................................................................................................. 6

a. Généralités....................................................................................................................... 6
b. Caractéristiques du béton léger : ..................................................................................... 6
c. Différents types de bétons légers .................................................................................... 6

1.2.2 Synthèse bibliographique sur les composites de biomasse végétale-ciment ... 16

1.2.2.1Composite à base de balles de riz, de gousses de mil et de fibres de rônier


.................................................................................................................................................. 16
CHAPITRE 2 : LES PLANS D’EXPERIENCE ...................................................................... 29
2.1. INTRODUCTION A LA MPE ......................................................................................... 30
2.2. LA METHODE CLASSIQUE ....................................................................................... 31
2.3La méthode des plans d’expériences. (MPE)
.................................................................................................................................................. 33
2.4Historique de la méthode des plans d’expériences.
.................................................................................................................................................. 34
2.5Terminologie propre aux plans d’expériences
.................................................................................................................................................. 35
2-5-1 REPONSES : ................................................................................................................. 35
2-5-2 LES FACTEURS .......................................................................................................... 36
2-5-2-1 FACTEURS CONTINUS ......................................................................................... 36
2-5-2-2 FACTEURS DISCRETS. ......................................................................................... 36

v
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

2-5-2-3 FACTEURS ORDONNABLES. .............................................................................. 36


2-5-2-4 FACTEURS BOOLEENS. ....................................................................................... 37
2-5-3 DOMAINE D’UN FACTEUR. .................................................................................... 37
2-5-4 LE POINT EXPERIMANTAL ................................................................................... 39
2-5-5 Domaine expérimental :.................................................................................................. 39
2-5-6 Variables centrées réduites ............................................................................................. 39
2-5-7 EFFET D’UN FACTEUR .............................................................................................. 42
2-5-8 MODELISATION DE LA REPONSE........................................................................... 42
CHAPITRE 3 : MATERIAUX MATERIELS ET METHODES ............................................ 48
INTRODUCTION .................................................................................................................. 49
3.2. CARACTERISTIQUES DES CONSTITUANTS DES COMPOSITES ................... 49
3.2.1. Etude des caractéristiques physiques des fibres de rônier et des balles de riz ....... 49
3.2.1.2. Les balles de riz : ....................................................................................................... 49
3.2.1.2. L’analyse granulométrique : .................................................................................... 50
1.2.1.4. Mesure de la masse volumique absolue ................................................................... 51
3.2.1.5. Mesure du taux d’humidité ...................................................................................... 52
3.2.2. Caractéristiques physique et mécanique du ciment utilisé ....................................... 53
3.2.3. Caractéristiques de l’eau de gâchage ......................................................................... 54
3.5 FORMULATIONS DES COMPOSITES .......................................................................... 57
3.5.1 Formulation par la méthode des plans de mélanges ........................................................ 57
3.5.2 Formulation du béton à base de balles de riz .................................................................. 62
3.6. ESSAIS DE CARACTERISATION PHYSIQUE ET MECANIQUE DES COMPOSITES
.................................................................................................................................................. 63
3.6.1. Essais physiques ............................................................................................................. 63
3.6.1.1. Mesure de la masse volumique ................................................................................... 63
3.6.1.2 Mesure du taux d’absorption d’eau des composites..................................................... 63
3.6.1.3 Mesure de la perte de masse des composites (désorption) ........................................... 64
3.6.2 Essais mécaniques ........................................................................................................... 64
3.6.2.1. Equipements nécessaires ............................................................................................. 64
3.6.2.2. Mode opératoire .......................................................................................................... 64
3.6.2.3. Détermination de la résistance en traction par flexion ................................................ 65
Figure 3-7 : Essai de flexion trois points. ............................................................................. 65
3.6.2.4. Détermination de la résistance en compression .......................................................... 66

vi
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS ................................................................. 67


INTRODUCTION .................................................................................................................... 68
4.1. PRESENTATION DES RESULTATS ............................................................................. 68
4.1.1. Résultats des essais physiques........................................................................................ 68
4.1.2. Résultats essais mécaniques ........................................................................................... 69
4.1.2.2. Riz ............................................................................................................................... 69
a. Traction par flexion trois points ........................................................................................... 69
4.2. ANALYSE DES RESULTATS ........................................................................................ 71
4.2.1. Analyse des résultats essais physiques ........................................................................... 71
4.2.1.2. Riz ............................................................................................................................... 71
4.2.2. Analyse des résultats essais mécaniques ........................................................................ 74
4.2.2.2. Riz ............................................................................................................................... 74
CONCLUSION ........................................................................................................................ 80
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES : ............................................................. 81

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Références bibliographiques : ............................ 83


ANNEXES............................................................................................................................ 85

vii
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1-1 : Applications des bétons fibrés (Chergui N., 2010) ............................................ 13
TABLEAU 1-2 : Caractérisation de l’hydratation des mélanges (DOKO K.V., 2013) ........... 18
Tableau 1-3 : composition des mélanges à base de balles de riz (DOKO K.V., 2013) .......... 19
TABLEAU 1-4 : Composition des mélanges à base de balle de riz (Chabi E., 2014) ............. 21
TABLEAU 1-5 : Résistances mécaniques en traction et en compression à 14 jours et à 28
jours (CHABI E., 2014) ........................................................................................................... 23
Tableau 1-6 : Paramètre influence les propriétés physiques, mécaniques et thermiques des
composites. ............................................................................................................................... 28
Tableau 2-1 : Nombre d’expériences à réaliser en fonction du nombre de facteurs et du
nombre de niveaux pour la méthode classique. (Parfait S.A., 2021) ....................................... 32
Tableau 2-2 : Niveau des facteurs pour le composite à base de balle de riz (Parfait S.A., 2021)
.................................................................................................................................................. 40
Tableau 2-3 :Variable centrée pour les composites à base de balle de riz (Parfait S.A., 2021)
.................................................................................................................................................. 40
Tableau 2-4 : Variable centrée réduite pour les composites à base de balles de riz (Parfait
S.A., 2021) ............................................................................................................................... 41
Tableau 3-1 : Proportions utilisées pour la composition des mélanges ................................... 50
Tableau 3-2 : Masse volumique apparente du matériau par mélange ...................................... 51
Tableau 3-3 : Masse volumique absolue des matériaux par mélange ...................................... 52
Tableau 3-4 : Taux d’humidité des matériaux par mélange ..................................................... 53
Tableau 3-5 : Caractéristiques physiques du ciment ................................................................ 53
Tableau 3-6 : Caractéristiques mécaniques du ciment ............................................................. 53
Tableau 3-7 : Caractéristiques de l’eau de gâchage ................................................................. 54
Tableau 3-8 : Procédure d’analyse DMAIC Six Sigma ........................................................... 58
Tableau 3-9 : Formulation des composites à base de balle de riz par le logiciel MINITAB
(Parfait S.A.) ............................................................................................................................ 62
Tableau 4-1 : Taux d’humidité composite à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021) ........... 68
Tableau 4-2 : Taux d’absorption composite à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021) ........ 68
Tableau 4-3 : Masse volumique composite à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021) ......... 69
Tableau 4-4 : Contrainte en traction composite à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021) ... 69
Tableau 4-5 : Contrainte en compression composite à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021)
.................................................................................................................................................. 70

viii
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

LISTE DES FIGURES

Figure 1-1 : Quelques granulats légers naturels (KE, 2008) ...................................................... 7


Figure 1-2 : Quelques granulats légers artificiels (KE, 2008).................................................... 8
Figure 1-3 : Vue agrandie des vides dans le béton cellulaire (Cox et al. 2005) ......................... 8
Figure 1-4 : Différents types de bétons légers (Short A., Kinnenburgh M., 1968) .................... 9
Figure 1-5 : Rôle des fibres dans le béton (Chergui N., 2010) ................................................ 10
Figure 1-6 : Courbe d’hydratation du ciment dans le témoin et en présence des fibres de
rônier et de balles de riz (DOKO, 2013) ............................................................................... 16
Figure 1-7 : Rupture brusque de la pâte de ciment pure en flexion (DOKO K.V., 2013) ...... 20
Figure 1-8 : Fissuration contrôlée dans le composite ciment-fibres de rônier (DOKO
K.V., 2013)............................................................................................................................... 20
Figure 3-1 : Balles de riz provenant de Malanville (Parfait S.A., 2021) .......................... 49
Figure 3-2 : Courbes granulométriques du mélange grossier et du mélange fin (DOKO
K.V. 2013)................................................................................................................................ 51
Figure 3-3 : Aperçue de la page d’accueil du logiciel MINITAB (Parfait S.A., 2021) ........... 59
Figure 3-4 : Choix du plan des mélanges avec le logiciel MINITAB (Parfait S.A., 2021) ..... 60
Figure 3-5 : Choix et paramétrage des facteurs dans le logiciel MINITAB (Parfait S.A.,
2021)......................................................................................................................................... 60
Figure 3-6 : Exemple de formulation par plan de mélange (Parfait S.A., 2021) ............. 61
Figure 3-7 : Essai de flexion trois points. ............................................................................. 65
Figure 3-8 : Essai de compression............................................................................................ 66
Figure 4-1 : Courbes iso réponses de masse volumique de béton léger à base de balles de riz
(Parfait S.A., 2021) .................................................................................................................. 71
Figure 4-2 : Courbes iso réponses de contraintes de traction par flexion trois points de béton
léger à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021) ..................................................................... 74

ix
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Préliminaires

LISTE DES PHOTOS

Photo 3.1 : Malaxage des constituants du béton léger à base de balle de riz .......................... 56
Photo 3.2 : Humectage de l’intérieur des moules ................................................................. 57
Photo 3.3 : Remplissage des moules avec le béton ................................................................ 57
Photo 3.4 : Emballage des éprouvettes .................................................................................... 57

x
INTRODUCTION

1
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Introduction générale

INTRODUCTION GENERALE
La construction des infrastructures d’habitation et de transport étant une solution
partielle face aux défis générés par la croissance démographique, réaliser des ouvrages
durables exige la connaissance et l’identification des matériaux et méthodes appropriés
à chaque structure. Le matériau le plus utilisé dans le domaine de génie civil au monde
est le béton.
A ce jour, dans le cadre de la construction d’ouvrages de toutes natures, notamment de
bâtiments administratifs, d’immeubles d’habitation, de ponts, de routes, de tunnels,
d’aéroports, de barrages, de ports, de centrales thermiques et nucléaires et de plates-
formes offshore chaque année la quantité de béton utilisée de par le monde est estimée
à plusieurs milliards de mètres cubes. Ce matériau composite et hétérogène résulte
d’un mélange intime de ciment, de granulats et d’eau ; sa production et ses propriétés
physiques peuvent être nocives pour l’environnement. Cependant, vu sa grande utilité
dans le domaine de la construction, le matériau béton fait toujours objet de plusieurs
recherches scientifiques. Même si l'avancée est jugée considérable, les études
d'adaptation et de formulation s'avèrent nécessaires en chaque région du globe.
L'utilisation d'un plan d'expériences est d’autant plus intéressante qu’elle permet de
réduire le nombre des mélanges tout en faisant varier plusieurs paramètres (facteurs) à
la fois. Ce qui permettra d’évaluer leurs influences ainsi que leurs interactions sur les
caractéristiques des bétons.
L’objectif du présent travail est d’apprécier l’influence des différents constituants d’un
béton léger à base de balles de riz sur son comportement et de mettre à la disposition
des utilisateurs des bétons, un ensemble de modèles mathématiques simples à caractère
prédictif des propriétés essentielles du béton à savoir l’ouvrabilité, et la résistance
mécanique.
En vue d’étudier l’influence des différents paramètres du mélange, l’approche
classique consiste souvent à varier un seul paramètre du mélange et mesurer son effet
sur le comportement du béton en maintenant tous les autres paramètres constants.
Cette approche semble un peu longue et produit des informations limitées vu que les
interactions entre les paramètres du mélange ne peuvent pas être évaluées. Pour y
remédier, nous utiliserons un modèle expérimental en se basant sur des plans
2
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Introduction générale

d’expériences pour évaluer l’influence des divers paramètres du mélange et leurs


interactions sur les caractéristiques des bétons ordinaires.
Une série de formulations a été effectuée dans le but d’estimer la résistance mécanique
à la compression dans le béton à l’état durci.
Afin de mieux comprendre l’utilité de ces modèles, nous les avons graphiquement
présentés pour identifier les tendances majeures et prédire la meilleure direction pour
les futures études.
Ce mémoire est structuré en quatre chapitres :
Après une introduction générale, le premier chapitre présente une synthèse
bibliographique sur le matériau béton, il présente aussi les détails relatifs aux
constituants du béton et les méthodes de formulation. Le deuxième chapitre traite de la
démarche méthodologique des plans d’expériences et regroupe les différentes notions
de statistique appliquées à cette méthode. La caractérisation des différents matériaux
utilisés est présentée dans le troisième chapitre. Dans le dernier chapitre, il est présenté
l’étude expérimentale visant à déterminer les relations qui existent entre les différents
paramètres caractérisant le comportement des bétons, en utilisant la méthode de
recherche qui est adoptée et qui a été présentée. Ce chapitre est également consacré à
une analyse des résultats obtenus. Ce mémoire de fin d’études s’est achevé sur une
conclusion générale et clôturé par d’éventuelles perspectives.

3
CHAPITRE 1 :
REVUE DE
LITTERATURE

4
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

1.1 INTRODUCTION
La recherche contribue à améliorer non seulement l’espérance de vie, mais aussi
la qualité de vie et le bien-être des individus. Elle se doit donc d’être conduite avec
rigueur et suivant des principes préétablis. Toutes recherches scientifiques se basent
sur les résultats avérés et validés par la communauté scientifique. Nous avons
l’obligation de faire l’état de l’art sur notre sujet.

1.2 NOTIONS ET DEFINITIONS


1.2.1. Les bétons
Le béton est un matériau omniprésent aujourd’hui, aussi bien dans le monde de
la construction que dans d’autres domaines tels que l’art. A la fois économique et
facilement manipulable, le béton répond à de nombreux critères de performance. Sa
durabilité et sa résistance font de lui un matériau incontournable dans le domaine de la
construction. La variabilité de sa composition permet d’obtenir un type de béton
répondant à des besoins spécifiques. Pour commencer, il faut savoir que le béton est un
matériau composite, c’est-à-dire on l’obtient en mélangeant différents
constituants/éléments dont ceux de base sont le sable, le gravier, le ciment, le tout
gâché avec de l’eau. Lorsque vous cherchez à fabriquer du béton ou à vous en faire
livrer, gardez en mémoire qu’il est possible de doser le béton de différentes manières.
Il vous suffit simplement de savoir de quel béton vous avez besoin.
Il est en outre possible de rajouter au béton, ce qu’on appelle des « adjuvants »
afin de modifier certaines de ses caractéristiques.
Avec les nouveaux moyens technologiques, la famille des bétons est en
constante évolution. Le béton est un matériau dont la composition peut évoluer. On
peut adapter son dosage et ses constituants en fonction des performances
recherchées, tout en prenant en compte les normes de sécurité.
On peut citer : le béton léger, le béton auto-plaçant, le béton décoratif, le béton
haute-performance, le béton fibré, le béton désactivé, le béton lavé, le béton
bitumineux, le béton coloré, le béton sablé, le béton ciré, le béton imprimé, le béton
minéral, le béton tout-prêt, le béton matricé

5
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

 Les bétons légers


a. Généralités
Le béton léger est un type de matériau qui vous facilitera grandement la tâche.
Ce béton est composé en majorité de constituants l’allégeant, ce qui le rend bien
moins lourd qu’un béton ordinaire et, par conséquent, bien plus pratique d’utilisation.
Les matériaux lourds qu’on retrouve pour la fabrication des bétons classiques tels que
les granulats sont remplacés. A la place, il est possible d’ajouter des billes de
polystyrène par exemple. Cette caractéristique rend ce béton très utile dans la
réalisation de certains types d’ouvrages tels que les fondations ou dans l’isolation.

b. Caractéristiques du béton léger :


Le béton léger se différencie des autres types de béton, notamment par son
poids bien inférieur à celui du béton classique. Une fois sec, celui-ci possède une
densité pouvant allé de 300 à 1800 kg/m³, alors que celle d’un béton ordinaire se situe
plutôt entre 2000 et 2300 kg/m³.
En général, on distingue les bétons légers confectionnés à partir de granulats
légers de source naturelle, de ceux confectionnés à partir de granulats légers artificiels.
L'apparition du béton léger confectionné à partir de granulats légers artificiels date des
années vingt (20), soit depuis la mise au point par S.J. Hayde du premier procédé de
cuisson de l'argile à partir d'un four rotatif (Contant, 2000). Bien que l'utilisation des
bétons légers ait débuté au siècle dernier, ce n'est qu'à partir des années cinquante (50)
qu'ils ont connu un essor véritable (Contant, 2000). Il existe cependant d’autres
critères de classification des bétons légers.

c. Différents types de bétons légers


Les bétons légers peuvent être obtenus par utilisation de granulats légers, par
incorporation d’air dans le béton, par suppression des fines et par ajouts de fibres.
 Par utilisation de granulats légers : l’allègement du béton est dû à la faible densité
des granulats qui y sont utilisés. Le terme ‶granulat légerʺ désigne une gamme
d’agrégats ayant une densité spécifique considérablement inférieure à celle du sable
et du gravier, tous deux utilisés simultanément pour presque tous les bétons

6
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

(Expanded shale clay and slay institute, 2001). Toutefois, la densité limite
permettant de définir un granulat léger varie selon des codes et normes en vigueur
dans différents pays. Aux Etats-Unis, la densité sèche des granulats légers est
limitée à 1120 kg/m3 alors qu’en Pologne, elle est fixée à 1800 kg/m3
(EurolightCon, 1998). Les premiers granulats légers pour le béton sont des
granulats naturels issus des roches volcaniques, comme la pierre ponce (KE, 2008).
Aujourd’hui, plusieurs autres granulats sont utilisés dans différents pays du monde
selon leurs disponibilités. La figure 1-1, ci-dessous présente différents granulats
légers couramment utilisés.

Diatomite Coque de noix de palme

Laitier volcanique
Pierre Ponce

Figure 1-1 : Quelques granulats légers naturels (KE, 2008)

L’industrialisation des bétons de granulats légers a conduit à la création de


nouveaux produits qui, incorporés dans le béton, lui offrent une légèreté plus grande.
Au nombre de ces granulats artificiels, les plus en vue sont le schiste expansé, les

7
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

billes de polystyrène, les cendres volantes ou encore les scories. La figure 1-2 ci-
dessous présente l’argile expansée et les cendres volantes entassées.

Argile expansée Cendre volante


Figure 1-2 : Quelques granulats légers artificiels (KE, 2008)
 Par incorporation d’air dans le béton : Ce procédé consiste à ajouter à un
mélange de sable de chaux et de ciment, une petite quantité de poudre
d’aluminium. L’adjonction de la poudre d’aluminium a pour effet de libérer de
l’hydrogène qui fait lever la pâte et donne naissance à des myriades de cellules
gorgées d’hydrogène, rapidement chassé sous la pression de l’air ambiant. Le béton
ainsi confectionné est appelé béton cellulaire (Cox et al. 2005). Sur la figure 1-3 ci-
dessous, sont représentées les vues aux microscopes à différentes échelles d’un
échantillon de béton cellulaire. On y retrouve effectivement les vides d’air ou
cellules créées par le dégagement d’hydrogène. Les cellules ont des tailles variées
et peuvent atteindre jusqu’à 80 % du volume total du béton.

Figure 1-3 : Vue agrandie des vides dans le béton cellulaire (Cox et al. 2005)

Il est extrêmement important que les cellules soient petites, sphériques et


réparties de façon très homogène dans la masse. Les grandes cellules affaiblissent la
résistance car le transfert des contraintes se réalise au travers des parois des cellules.
Plus grande elles sont, plus grande est la concentration des contraintes dans les parois.

8
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

Ceci contrairement à ce qui se passe dans un béton ordinaire où le transfert des efforts
se fait au travers des granulats, le ciment sert de liant entre les agrégats. En adaptant
minutieusement la recette de fabrication, il est possible de modifier le diamètre et le
nombre de cellules (toujours fermées) et adapter la masse volumique de sorte qu’elle
puisse varier de 350 à 650 kg/m3.

 Par suppression de fines : Il s’agit ici de supprimer tout ou une partie des
granulats fins. Le béton produit alors une agglomération de gros granulats dont les
particules sont recouvertes par un film de pâte de ciment. Cette substitution des
granulats fins par les vides crée à l’intérieur du béton, de larges cavités (pores)
responsables de la diminution de la masse volumique (Neville, 1981). Le béton
ainsi confectionné est appelé béton caverneux (ou poreux). Ce procédé permet
d’obtenir des masses volumiques de l’ordre de 1600 à 1800 kg/m3 avec des
résistances à la compression comprise entre 3 et 7 MPa à 28 jours d’âge et ce,
même en utilisant des granulats usuels (Dreux, 1990). Lorsqu’on ajoute aux
granulats grossiers une petite quantité de fines, on parle de béton semi-caverneux.
Le béton cellulaire, le béton caverneux et le béton de granulats légers ne sont pas
des classes disjointes des bétons légers. En effet, des bétons caverneux peuvent être
produits à l’aide de granulats ultralégers. Rappelons que l’objectif final visé est la
baisse de la densité du matériau obtenu. La différence, ainsi que l’indique la figure
1-4 ci-dessous, se situe uniquement au niveau de la position des vides d’air (en
blanc sur la figure) dans le béton.

Béton cellulaire Béton caverneux Béton de granulats léger

Figure 1-4 : Différents types de bétons légers (Short A., Kinnenburgh M.,
1968)

9
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

 Par incorporation de fibres : Un composite fibré est un matériau constitué d’un


ensemble de fibres résistantes noyées dans une matrice dont les propriétés
mécaniques sont nettement plus faibles. Les fibres jouent le rôle de renfort tandis
que la matrice assure la cohésion du composite et le transfert des efforts aux fibres
(Magniont C., 2010). A la différence des armatures traditionnelles, les fibres sont
réparties dans la masse du béton et permettent de constituer un matériau qui
présente un comportement contrainte-déformation très différent. Elles peuvent,
sous certaines conditions et pour certaines applications ou procédés, remplacer les
armatures traditionnelles passives. Les bétons fibres font l’objet de méthodes
spécifiques de dimensionnement pour des applications structurelles (dalles,
dallages industriels, voussoirs, pieux, etc.). Des méthodes d’optimisation de leur
formulation ont été spécialement développées (CIMBETON, 2006).
 Rôles des fibres dans le béton
Le béton renforcé de fibres est un matériau composite dont les propriétés varient en
fonction des caractéristiques des fibres, de la qualité de la matrice cimentaire et des
autres composants éventuels (autres granulats, fluidifiants, etc.). L’ajout de fibres est
destiné à assurer la pérennité de l’ouvrage en s’opposant à l’apparition, la propagation
et l’élargissement des fissures dans le béton. En effet, le béton ordinaire est connu pour
sa résistance quasi nulle à la traction : la fissuration y est souvent très préjudiciable à la
stabilité de la structure et il n’existe aucune maîtrise de l’évolution de ce phénomène
dans le matériau. Par contre, la présence des fibres a tendance à assurer une couture
des microfissures apparaissant dans le béton ainsi que l’indique la figure 1-5 ci-
dessous.

Figure 1-5 : Rôle des fibres dans le béton (Chergui N., 2010)

10
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

 Atouts du béton fibré


Cette fonction des fibres dans le béton confère aux bétons fibrés des caractéristiques
intrinsèques représentant des atouts non négligeables. Au nombre de ces
caractéristiques, nous pouvons énumérer :
La maîtrise de la fissuration : avec l’action des fibres, la rupture même si elle est
atteinte, n’est plus brutale. On peut donc déterminer des moments de fissurations ou de
rupture permettant l’approche de dimensionnement des ouvrages en maîtrisant les
risques de fissuration et de rupture (Nardjes C., 2005).
Un renforcement multidirectionnel et homogène : sous l’effet de la répartition
homogène des fibres, le béton fibré présente, sauf dans certains cas exceptionnels, les
mêmes propriétés mécaniques dans toutes les directions (Nardjes C., 2005 ;
CIMBETON, 2006). Ce qui est loin d’être le cas du béton armé ordinaire où les
armatures ne travaillent que dans une direction privilégiée et dans une zone bien
précise (souvent la fibre inférieure en flexion simple).
Une facilité et une rapidité de mise en œuvre : contrairement au béton armé, la mise
en œuvre des bétons fibrés ne nécessite pas une pose préalable de ferraillage coûteuse
en ressources humaines et en temps (Nardjes C., 2005). Elle ne fait appel à aucune
technique particulière et peut se réaliser par coulage, pompage, moulage ou projection.
Un remplacement partiel ou total des armatures passives : avec des dispositions
adéquates, les bétons de fibres peuvent présenter des résistances très élevées rendant
de ce fait inutile l’incorporation de barres d’acier dans le matériau. Cet avantage est
très important puisqu’il peut influencer considérablement le coût des constructions.
Selon les fibres utilisées, ces fonctions se traduisent par une amélioration
significative des propriétés du béton relatives à :
 La cohésion du béton frais ;
 La déformabilité avant rupture ;
 La résistance à la traction par flexion ;
 La ductilité et la résistance post fissuration ;
 La résistance aux chocs ;
 La résistance à la fatigue ;
 La résistance à l’usure ;

11
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

 La résistance mécanique du béton aux jeunes âges ;


 La réduction des conséquences du retrait par effet de couture des microfissures ;
 La tenue au feu ; la résistance à l’abrasion

 Les différents types de fibres


Les fibres sont regroupées en plusieurs catégories selon le procédé d’obtention (naturel
ou artificiel) et la nature minérale ou organique de leur origine.

 Les fibres naturelles d’origine végétale :


Les fibres végétales produites dans le monde proviennent principalement de quatre
parties des plantes : la tige (chanvre, lin, jute), les feuilles (sisal, abaca), les graines
(coton, kapok) et les fruits (coco) (FRD, 2012). La principale fibre végétale est la
cellulose qui résiste aux alcalis. Les fibres de cellulose sont obtenues à partir du bois
par différents processus : chimiques et mécaniques. Elles étaient utilisées pendant des
années comme un additif au ciment d’amiante et non par comme un renfort.
Aujourd’hui, elles sont utilisées principalement pour renforcer les matrices organiques
et aussi des matrices cimentaires destinées à la fabrication des plaques minces et
d’autres types d’éléments (Nardjes C., 2005).

 Les fibres naturelles d’origine minérale :


Elles regroupent plusieurs sortes de fibres (amiante, alumine etc.) et sont utilisées en
grande quantité dans plusieurs applications traditionnelles. Les fibres d’amiante
autrefois utilisées pour l’isolation et l’ignifugation, se sont aujourd’hui révélées
cancérigènes. De plus, ces fibres ne conviennent ni aux mortiers ni aux bétons à cause
de leur longueur trop faible et de la quantité d’eau importante exigée. Elles ne sont
donc utilisées qu’avec de la pâte pure (Nardjes C., 2005).

 Les fibres artificielles d’origine minérale :


Ce type de fibres est le plus utilisé dans le domaine industriel en général et dans le
domaine de génie civil en particulier. Il regroupe les fibres de verre, les fibres de

12
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

carbone, les fibres d’acier et d’autres. Elles sont aujourd’hui les plus répandues dans
l’industrie de la construction.

 Les fibres synthétiques d’origine organique :


Cette famille regroupe plusieurs types de fibres comme le nylon, le polypropylène, le
polyester etc. Elles sont apparues à la fin du XIXème siècle sous le nom de rayonne.
Elles sont dérivées de la cellulose naturelle.

 Domaines d’application des bétons fibrés :


Les performances optimales des bétons fibrés ne sont atteintes que lorsqu’on choisit le
bon type, la longueur adéquate et le dosage convenable de fibres bien connues.

Tableau 1-1 : Applications des bétons fibrés (Chergui N., 2010)

Applications Intérêt apporté par l’adjonction des fibres

Canalisation et coque minces faiblement Amélioration de la tenue des pièces aux


sollicitées jeunes âges
Modification des variations des fibres
Dallage, chaussées en béton, dallages Diminution de 40% de l’ouverture de
manufacturés, tous éléments structurés et fissures.
tous éléments structuraux soumis à la Augmentation de la rigidité après fissuration
flexion Augmentation de la résistance aux jeunes

Eléments structuraux soumis à la Amélioration de la charge ultime,


compression (poteaux, pieux, fondation Pas de rupture catastrophique
etc.
Structures soumises à des sollicitationsL’énergie absorbée est plus importante
pulsionnelles (exemple : piste d’aéroport).
La durée de choc est augmentée
La loi de comportement du matériau est
fortement modifiée.
Répartition des revêtements routiers, Amélioration de la résistance aux chocs
tablier de ponts Amélioration de la déformation
Partie exposée aux fortes variations de Remplacement avec succès du revêtement
température et même aux hautes réfractaire
températures Diminution du coût de répartition des
stabilisations des parois rocheuses et les talus

d. Applications des bétons légers : Etats des lieux


Les bétons légers sont utilisés pour la construction et la fabrication d’éléments de
toutes sortes. Ils servent aussi bien à la construction de grands ouvrages d’art qu’à
13
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

l’érection d’immeubles de grande hauteur. Dans le bâtiment, les applications des


bétons légers sont liées à deux points essentiels :

 La légèreté des structures : c’est la raison fondamentale qui justifie l’intérêt porté
aux bétons légers. Aussi, l’un des défauts majeurs du béton conventionnel n’est-il
pas son poids élevé ? Alors que le béton traditionnel conduit à la réalisation de
structures massives et peu élancées, de par ses propriétés mécaniques et un rapport
résistance/masse volumique beaucoup plus faible que celui d’autres matériaux, les
bétons légers, de résistance parfois comparable à celle des bétons classiques,
peuvent permettre une plus grande souplesse dans la conception des ouvrages
comme les immeubles de grande hauteur, les ponts à grande portée ou encore les
plates-formes offshores. C’est le cas du gratte-ciel One Shell Plaza construit à
Houston en 1971. Avec ses 50 étages et une hauteur de 218m, il fait partie des
bâtiments en béton léger les plus hauts du monde (KE, 2008). En 2007, un pont en
béton de granulats légers, le New Benicia-Martinez Bridge est achevé en
Californie. D’une longueur totale de 2,7km, il possède 22 travées, dont la portée
atteint 201m. la réduction du poids propre permet entre autres, de diminuer les
sections des éléments porteurs, de réduire la quantité d’acier et les dimensions des
fondations. Une meilleure adéquation du dimensionnement des ouvrages aux
contraintes des zones fortement urbanisées permet ainsi d’optimiser l’utilisation de
l’espace souterrain.

 L’isolation :
Les bétons légers, du fait des vides qu’ils contiennent sont des meilleurs
isolants thermiques comparativement au béton ordinaire. En effet, le réseau poreux du
béton léger permet d’y stocker de l’air qui est un bon isolant thermique et acoustique
(Nguyen TT., 2010). Ces paramètres revêtent plus d’importance à l’ère actuelle où la
conception est de plus en plus tournée vers la réduction des consommations
énergétiques dans le bâtiment.
Malgré les avantages qu’elle est susceptible de procurer, l’utilisation à grande
échelle du béton léger n’est pas encore une réalité dans l’industrie de la construction.
Elle ne s’étend qu’à quelques marchés de niche ciblés. Cette expansion timide est due
au fait que les bétons légers ne répondent pas à un besoin clairement exprimé de la part
14
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

des consommateurs et des professionnels du secteur (Sofred consultants, 2011). Aussi,


est-il nécessaire de noter que pour l’utilisation d’un béton à granulats légers (granulats
expansés), le prix des granulats est plus élevé, donc le prix du mètre cube de béton
léger est plus élevé que celui des bétons ordinaires (Blackburn D., 2006). L’intérêt
porté aux bétons légers ne pourrait connaître un véritable essor que si, des textes
règlementaires incitatifs, un prix compétitif ou un push d’un acteur majeur contribuent
à leur usage pour la mise en œuvre des différents ouvrages.
Les priorités étant tournées vers la sauvegarde de l’environnement, les
recherches sont focalisées sur les matériaux verts répondant aux besoins de légèreté
déjà exprimés. D’où l’idée de l’élaboration d’un nouveau type de matériau à base de
fibres végétales exploitable pour la fabrication d’éléments de construction de toutes
sortes. Il en est résulté l’ouverture d’un vaste domaine de recherche liant à la fois les
notions de construction durable et d’efficacité des structures.
Les bétons légers sont répartis en deux grands groupes selon la nature de
l’ouvrage ou le rôle auquel ils sont destinés. Les deux grandes familles que nous
distinguons ainsi sont les bétons structuraux et les bétons architecturaux.

 Béton léger structural


L’Association Canadienne du Ciment Portland (ACCP) définit le béton léger
structural comme un béton ayant une résistance à la compression à 28 jours supérieure
à 15 MPa et dont la masse volumique est inférieure à 1850kg/m3 à la fabrication
d’éléments dont les propriétés sont limitées par des contraintes spécifiques. Ainsi,
lorsque la capacité portante d’un sol ne permet pas d’y ériger une structure
conventionnelle, l’utilisation de béton léger pour les différentes parties de structure du
bâtiment permet d’obtenir un gain considérable en légèreté sans toutefois modifier de
façon significative le gabarit du bâtiment.

 Béton léger architectural


Par opposition au béton léger structural, le béton léger architectural est essentiellement
utilisé pour le remplissage et la mise en œuvre de panneaux non résistants. L’ACCP le
définit comme un béton ayant une résistance à la compression comprise entre 0,7 et 7
MPa et une masse volumique comprise entre 240 et 1440 kg/m3 (Contant, 2000).
Contrairement aux différentes méthodes traditionnelles de formulation qui se basent
15
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

sur la résistance, la conception et la mise en œuvre d’un béton léger architectural vise
une légèreté optimale. Pour ce faire, trois techniques principales sont utilisées afin
d’obtenir des masses volumiques aussi faibles :

1.2.2 Synthèse bibliographique sur les composites de biomasse végétale-ciment


Diverses études ont été réalisées par des chercheurs du domaine des
« matériaux » sur les composites cimentaires utilisant des biomasses végétales comme
granulat. Dans un premier temps il sera fait un compte-rendu sur les composites à base
de balles de riz, de gousses de mil et de fibres de rônier et ensuite un compte-rendu sur
les autres composites de biomasse végétale-ciment.

1.2.2.1Composite à base de balles de riz, de gousses de mil et de fibres de rônier


DOKO K. V.
Les balles de riz et les fibres de rônier sont compatibles avec le ciment (DOKO
K.V., 2013). La figure 13 présente les courbes d’hydratation de la pâte pure de ciment
ainsi que celle du mélange où ont été ajoutées les balles de riz et les fibres de rônier.
La quantité de chaleur produite lors de l’hydratation du ciment d’un mélange équivaut
à l’aire sous la courbe d’hydratation de ce mélange.

Figure 1-6 : Courbe d’hydratation du ciment dans le témoin et en présence des


fibres de rônier et de balles de riz (DOKO, 2013)

16
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

L’auteur a identifié trois zones :


o Dans la première zone qui part de zéro à cinq heures, la vitesse d’hydratation du
ciment dans le mélange contenant les fibres ou les balles de riz est plus élevée que
celle du témoin ;
o Dans la seconde zone comprise entre cinq heures et vingt-trois heures, la vitesse
d’hydratation revient à la normale.
o Dans la troisième zone qui part de vingt-trois heures à trente-six heures, la vitesse
d’hydratation est à nouveau inversée.
La vitesse élevée observée dans la première zone peut être attribuée à la quantité d’eau
du mélange ciment-fibres supérieure à celle du témoin. En effet, le supplément d’eau
favorise les réactions d’hydratation des phases du ciment avant qu’elles ne soient
freinées par les constituants chimiques des fibres de rônier ou des balles de riz. Cette
zone informe en outre sur le temps nécessaire pour déclencher l’extraction des
substances inhibitrices de la biomasse dans la matrice cimentaire. Dans la seconde
zone, les deux courbes d’hydratations évoluent de la même manière et l’effet
inhibiteur de la présence de la biomasse est clairement révélé. En outre, la quantité de
chaleur dégagée atteint son pic à une durée de 10 heures au niveau du mélange balles
de riz-ciment. La légère augmentation de la cinétique d’hydratation du ciment dans les
mélanges de fibres de rônier et des balles de riz au niveau de la troisième zone traduit
une plus grande présence des phases n’ayant pas réagi dans les deux premières zones.
Cette évolution des courbes confirme donc que le mélange témoin a été mieux hydraté
que ceux incluant des fibres de rônier et les balles de riz. Bien que les fibres de rônier
et les balles de riz réduisent le degré d’hydratation du ciment (réduction de la
température maximale), elles ne semblent avoir aucun effet considérable sur le temps
nécessaire pour atteindre la température maximale. Le tableau 1-2 ci-dessous
rassemble les différentes caractéristiques de l’hydratation du ciment dans les trois
mélanges : la température maximale Tm, le temps tm mis pour atteindre cette
température, l’énergie d’hydratation A, et le coefficient d’hydratation CA.

17
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

TABLEAU 1-2 : Caractérisation de l’hydratation des mélanges (DOKO K.V.,


2013)
Type de
Tm (°C) Tm (heure) A kcal CA (%)
mélange
Témoin (Ciment
56,0 9,38 0,245 100,00
+ eau)
Ciment + eau
42,4 9,80 0,218 89,11
+fibres de rônier
Ciment + eau +
42,1 10,28 0,201 82,04
balles de riz

DOKO K.V. a aussi établi pour la formulation des composites une expression
de la masse des granulats en fonction du dosage en ciment et en eau à mettre en œuvre,
qui est basée sur l’expression du volume absolu des composites et des masses
volumiques absolues des éléments constitutifs du composite. L’expression générale de
la masse des granulats se présente comme suit :

Où :
: est le dosage i en masse du ciment

: La masse du granulat

: Le rapport massique eau/ciment

: Le poids spécifique de la composition granulaire considérée

: La masse volumique de l’eau

: Poids spécifique du ciment

Connaissant les masses de granulats, on peut calculer les différentes proportions


des constituants entrant dans la formulation des composites. Les résultats ont montré
que les paramètres comme la granulométrie, le dosage et le rapport E/C influent sur les
caractéristiques mécaniques et thermiques du matériau. Les mélanges grossier et fin

18
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

présentent les meilleures caractéristiques. Les proportions utilisées pour la


composition des mélanges sont indiquées dans les tableaux ci-dessous :
Tableau 1-3 : composition des mélanges à base de balles de riz (DOKO K.V.,
2013)
DOSAGE EN
COMPOSITION
CIMENT EN C/R E/C NOMENCLATURE
GRANULAIRE
KG/M3
0,30 MF-D1-E0,30
MELANGE FIN 2,0 0,35 MF-D1-E0,35
0,40 MF-D1-E0,40
400
0,35 MG-D1-E0,35
MELANGE
2,2 0,40 MG-D1-E0,40
GROSSIER
0,45 MG-D1-E0,45
0,20 MF-D2-E0,20
MELANGE FIN 3,3 0,30 MF-D2-E0,30
0,35 MF-D2-E0,35
450
0,35 MG-D2-E0,35
MELANGE
3,8 0,40 MG-D2-E0,40
GROSSIER
0,45 MG-D2-E0,45
0,15 MF-D3-E0,15
MELANGE FIN 4,1 0,20 MF-D3-E0,20
0,30 MF-D3-E0,30
500
0,25 MG-D3-E0,25
MELANGE
4,6 0,30 MG-D3-E0,30
GROSSIER
0,40 MG- D3-E0,40

DOKO K.V. a aussi montré que les modes de rupture de la pâte de ciment et du
composite sollicité en flexion diffèrent (Figures 1-7 et 1-8). On constate que
contrairement à la matrice de ciment pure, la fissuration dans les composites est
ralentie par la présence des fibres de rônier ou de balles de riz.

19
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

Figure 1-7 : Rupture brusque de la pâte de ciment pure en flexion (DOKO


K.V., 2013)

Figure 1-8 : Fissuration contrôlée dans le composite ciment-fibres de rônier


(DOKO K.V., 2013)
Par ailleurs, DOKO K.V. a montré que les composites des fibres de rônier et de
balles de riz présentent de bonnes performances thermiques.

20
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

CHABI Edem
Dans son mémoire de fin de formation pour l’obtention du Diplôme d’Etudes
Approfondies (DEA) intitulé ‶Formulation du béton de balle de riz pour la production
des entrevous : étude du comportement au cisaillement et au poinçonnement, flexion
des entrevousʺ, CHABI E., en dehors des formulations constituées uniquement de
ciment, balles de riz et de l’eau, s’est aussi intéressé à une formulation avec ajout de
sable. Toutefois, il n’a pas justifié cette option encore moins les raisons qui l’ont guidé
dans le choix des dosages en sable de cette formulation.
L’auteur a étudié quatre formulations présentées comme suit :

TABLEAU 1-4 : Composition des mélanges à base de balle de riz (Chabi E.,
2014)

L’auteur a montré que la résistance mécanique des composites baisses en


fonction du mode de conservation (Saturation, vieillissement, Dessiccation et
Saturation-dessiccation) par rapport à la conservation à l’air ambiant.
Les éprouvettes soumises à la saturation ont les masses volumiques les plus
élevées. Ce qui est tout à fait normal puisque tous les vides du matériau ont été
occupés par l’eau engendrant ainsi une augmentation de masse. Ensuite vient le
matériau ayant subi le cycle de vieillissement. Rappelons que cet essai a consisté à
saturer le matériau et à le mettre à l’air libre pendant 24h et ceci suivant plusieurs
cycles. Le matériau initialement saturé perd donc une partie de son eau libre et de son
eau liée lorsqu’on le met 24h à l’air libre traduisant ainsi sa masse volumique
légèrement inférieure à celle du matériau ayant subi la saturation. Le témoin est
l’éprouvette qui a été conservé à l’air libre au démoulage. L’eau contenue dans ce

21
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

matériau est l’eau ayant servi à sa formulation et s’évapore au fur et à mesure de sa


maturation. Il est donc évident que la masse volumique de ce matériau soit inférieure à
celle du matériau ayant subi le cycle du vieillissement et de saturation.
L’éprouvette ayant subi la dessiccation possède la plus petite masse volumique. Ce qui
est normal puisque les pores du matériau ont été complétement dépourvus d’eau
contribuant ainsi à la réduction de la masse volumique du matériau. Par contre, le
cycle de saturation-dessiccation pendant l’intervalle de 24h ne participe pas à
l’assèchement total des pores du matériau justifiant ainsi la masse volumique du
matériau ayant ce cycle légèrement supérieur à celle du matériau ayant subi la
dessiccation.

Figure 1-9 : Variation du taux d’absorption des composites à différentes dates.


Afin de mieux caractériser le matériau en étude, Edem CHABI s’est intéressé à
son comportement en présence de l’eau. La figure 1-16, montre la variation du taux
d’absorption des composites à différentes dates.
Le mélange fin possède le taux d’absorption le plus élevé compte tenu des vides
contenu dans le matériau à cause du dosage en ciment. Par ailleurs, lorsqu’on compare
le mélange grossier et le tout-venant ayant même dosage en ciment, on remarque que
les tout-venants absorbent plus d’eau. Ceci est dû à la granulométrie. Le tout-venant
est constitué essentiellement de grosses particules donc, contient plus de vides que le
mélange grossier qui est constitué de 30% de particules fines. Globalement, le taux
d’absorption augmente avec l’âge des éprouvettes. Ceci paraît normal puisque, les

22
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

éprouvettes perdent l’eau contenue dans les pores au fil du temps donc, vont plus
absorber d’eau. Par contre, on remarque une baisse du taux d’absorption de certaines
éprouvettes à 28 jours. Ceci confirme l’absorption de la vapeur d’eau contenue dans
l’air ambiant par le matériau.
Le tableau 1-5 ci-après présente les résultats des résistances mécaniques en traction et
en compression à 14 jours et à 28 jours d’âge.

TABLEAU 1-5 : Résistances mécaniques en traction et en compression à 14


jours et à 28 jours (CHABI E., 2014)

Les résistances à 14 jours sont toutes inférieures aux résistances à 28 jours.


L’évolution de la résistance varie d’une formulation à une autre. La plupart des
éprouvettes atteignent déjà à 14 jours, une résistance de plus de 90% de la résistance à
28 jours. Ce qui est en accord avec la littérature selon laquelle les fibres améliorent la
résistance mécanique du béton aux jeunes âges.
SEDAN
L’auteur distingue trois phases dans le comportement du composite fibré :
Phase I : Comportement quasi-linéaire proche de celui de la pâte de ciment seule. Dans
cette phase, les efforts sont majoritairement repris par la matrice ;
Phase II : A partir de F*, apparition de la première fissure de la matrice, puis reprise de
la charge par les fibres. Ce qui d'après l'auteur, limite la propagation de Ia fissure par
un effet de pontage F* ;

23
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

Phase III : Au-delà de F*, diminution contrôlée de la charge contrairement à la pâte de


ciment seule qui casse brutalement. L'auteur associe cette phase à une rupture
progressive des interfaces fibres/matrices suivie d'un déchaussement des fibres F
Le passage d'une matrice fragile à un composite ductile est souligné pratiquement par
tous les auteurs, Mais il ne va pas forcément de pair avec l'amélioration des résistances
à la flexion, à la traction ou à la compression. Celles-ci dépendent de plusieurs
paramètres notamment le dosage et la longueur des fibres.

KRIKER ET AL.
Les études de KRIKER et al. mettent en évidence une diminution de la
résistance en compression avec l'augmentation du dosage en fibres et de la longueur
des fibres (KRIKER et al., 2005). La résistance d'un mortier renforcé par 2% en
volume de fibres de palmier dattier de longueur 15 mm représente 90% de celle du
mortier non renforcé alors que celle d'un mortier renforcé par 3% de fibres de 60 mm
de longueur ne représente plus qu'environ 55% de celle du béton seul. L'auteur
attribue cette diminution à l'augmentation du nombre de défauts et à la non-uniformité
de la répartition des fibres.

ISMAÏL ET BIN HASHIM


Contrairement à ce constat, les études d’ISMAÏL et BIN HASHIM (ISMAIL,
BIN HASHIM, 2008) sur l'impact de la longueur et du dosage des fibres de palmier
démontrent que les résistances à la compression, à la flexion et à la traction
augmentent avec le diamètre des fibres. Pour ces travaux, les matériaux utilisés
sont les fibres issues des usines de transformations des noix de palme et le ciment de
type portland. Ces résultats apparemment contradictoires ne font que confirmer la
variabilité du comportement des composants de fibres végétales en fonction de
l'essence d'origine ou de la nature des fibres utilisées.

BAHLOUL ET AL.
BAHLOUL et al. démontrent que l'augmentation du dosage en fibres d'alpha
dans une matrice cimentaire baisse les résistances du matériau en compression. Selon

24
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

ces auteurs, ce phénomène serait dû à l’augmentation des vides suite à l'ajout de fibres,
lesquels vides auraient pour effet de réduire la compacité du matériau (BAHLOUL et
al., 2009). Leurs études ont porté par ailleurs sur le comportement mécanique des
mortiers renforcés avec les fibres dans différents milieux de cure. Ils concluent à cet
effet que la conservation à l'air ambiant donne des résistances meilleures à celles
obtenues sur les éprouvettes conservées dans l'eau douce. Ce constat serait dû à l'effet
de mouillage de l'eau sur les fibres végétales, conduisant à la perte de leur résistance
mécanique.

TAMBA ET AL.
TAMBA et al. ont étudié le comportement d'un composite ciment - copeaux de
bois suivant le mode de conservation. Ils ont abouti à la même conclusion que la cure
en salle séchée donne de meilleurs résultats que la conservation en salle humide
(TAMBA S. et al., 2007). En observant l'évolution des caractéristiques mécaniques
suite aux variations du rapport pondéral Ciment/Copeaux de bois, ils recommandent le
rapport Ciment/Bois = 3 qui offre une résistance de 4,3 MPa en flexion contre 12 MPa
en compression.

SCIDA ET AL.
Des études menées par SCIDA et al. sur la corrélation entre vieillissement
hydrique et propriétés mécaniques, il ressort que la diffusion de l'eau dans le
composite entraîne une baisse du module élastique et simultanément, une
augmentation de la déformation (Scida et al., 2011).
MERZOUD ET AL.
S'agissant des composites de fibres d'Ampelodesma Mauritanica à base de
matrice cimentaire, MERZOUD et al. ont étudié l'effet de la variation en eau sur les
résistances mécaniques (Merzoud et al., 2008). En maintenant le rapport diss/ciment =
5, ils ont fait varier dans une fourchette de 0,55 à 0,9 le rapport massique Eau/Ciment.
Les résistances en flexion et en traction enregistrées pour les différentes formulations
montrent une variation en cloche. Ils ont ensuite fait remarquer que les résistances en
flexion et en compression ne sont pas éloignées l'une de l'autre. Ce qui donne un

25
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

rapport de 1,29 qui n'est pas le cas des bétons ordinaires qui donnent par contre un
rapport de près de 10 entre la compression et la flexion.

ARNAUD L. et BOYEUX B.
ARNAUD L. et BOYEUX B. ont réalisé différents essais sur des échantillons
de béton de chanvre afin d'en déterminer les performances techniques. Leurs travaux
ont porté notamment sur l'absorption acoustique et le comportement hygrothermique
du matériau (Arnaud L., BOYEUX B., 2001). Des résultats obtenus, il apparaît que le
béton de chanvre a un coefficient d'absorption acoustique supérieur à 0,5 pour toutes
les fréquences du domaine audible. Par ailleurs, ils estiment le niveau de la
conductivité thermique variant entre 0,064 et 0,09 W/(m.K.). Ce qui fait du béton de
chanvre un bon isolant thermique. Cependant, ils relèvent qu’une forte sensibilité du
matériau à l’humidité agit négativement sur cette propriété d’isolation thermique en
provoquant une augmentation pouvant aller jusqu’à 309% de la conductivité
thermique.

BEDERINA M. ET AL.
BEDERINA M. et al. ont montré que l'ajout de copeaux de bois allège
considérablement le béton de sable dunaire et augmente son pouvoir isolant. Selon la
quantité de bois, il est possible d'avoir des résistances mécaniques intéressantes. Il est
donc possible d'avoir toutes les catégories de bétons légers.
Enfin, il faut noter qu'une tentative de traitement des copeaux de bois par
enrobage au ciment leurs a permis de résoudre le problème de retrait et d'absorption
d’eau, tout en augmentant considérablement la résistance mécanique et sans trop
affecter les gains obtenus en pouvoir isolant et en allègement. La structure est plus
compacte et l'adhérence est meilleure.

MOUGEL ET AL.
MOUGEL et al. ont montré que dans le matériau durci, la matrice ciment et le
bois sont tous deux poreux et hygroscopiques. L'eau fait partie intégrale du matériau
et peut se retrouver sous plusieurs formes : eau libre et eau absorbée. Les teneurs en

26
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

eau libre et en eau absorbée varient en fonction de l’humidité de l'environnement. Ce


qui entraîne des phénomènes de retrait/gonflement de l'ordre de 3 à 5 mm/m
(MOUGEL et al. 1995). L'ampleur de ces variations dépend de la structure des
composites bois/ciment. Elles restent cependant très inférieures aux variations subies
par le bois seul ou en association avec une résine (panneaux de particules, contre-
plaqué ...) mais ne répondent pas toujours à certaines exigences.
La plupart des études envisagées pour réduire l'instabilité dimensionnelle des
composites bois/ciment sont basées sur le traitement des particules de bois. Ces
procédés emploient des solutions minérales (silicate de sodium, acide phosphorique,
chlorure de calcium) pour minéraliser le bois. La cristallisation de ces sels dans le bois
limite en effet la libération des extractibles et améliore à la fois la stabilité
dimensionnelle des particules de bois et l'adhésion entre le bois et la matrice de
ciment.
En somme, les analyses faites autour des travaux des chercheurs sur les
matériaux composites biomasse végétale-ciment nous ont montré que les
caractéristiques physiques, mécaniques et thermiques de la composite biomasse
végétale-ciment dépendent de plusieurs paramètres qui sont récapitulés dans le tableau
1-6 ci-après :

27
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 1

Tableau 1-6 : Paramètre influence les propriétés physiques, mécaniques et


thermiques des composites.
Facteurs Variables
Noix de coco, sisal, bagasse,
Types de fibres bambou, jute chanvre, Diss, gousse de
mil etc…
Géométrie des fibres Longueur, diamètre, section,
morphologie (bouches, crochets…)
Morphologie des fibres Mon filamenteuse, faisceaux,
frisotis, nœuds.
Surface des fibres Rugosité, présence d’argents de
surface
Propriétés de la matrice Type de ciment, nature et taille
des granulats, adjuvants
Formulation du composite Rapport E/L, dosage en fibres
Méthode de malaxage Type de malaxage, séquence
d’introduction des constituants, temps et
vitesse de malaxage.
Méthode de mise en œuvre Vibration conventionnelle,
égouttage sous vide, extrusion,
projection.
Méthode de moulage Pression de moulage
Cure Température, humidité

CONCLUSION
Plusieurs auteurs dont le Dr DOKO K. Valéry ont démontré la compatibilité des
balles de riz et des fibres de rônier avec la matrice cimentaire. Les composites à base
de fibre végétale offrant des résistances mécaniques acceptable avec des
caractéristiques physique et thermique très proches voir parfois meilleures que celles
des composites couramment utilisés. De plus il existe des méthodes avérées de
détermination des paramètres thermiques tels que la conductivité et la diffusivité.

28
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 2

CHAPITRE 2 : LES
PLANS D’EXPERIENCE

29
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 2

2.1. INTRODUCTION A LA MPE


L’étude d’un phénomène par la méthode des plans d’expérience peut se
schématiser de la manière suivante : l’expérimentateur s’intéresse à une ou plusieurs
grandeurs, par exemple la résistance mécanique en traction ou en compression d’un
matériau composite, la perméabilité ou la capacité thermique d’un matériau, le prix de
revient d’un tel matériau, ou même encore son apparence physique (la beauté). Ces
grandeurs dépendront d’un grand nombre de variables. La résistance mécanique sera
fonction des composantes du matériau, des conditions de mise en œuvre, du processus
de fabrication, de ou des différents intervenants. Prenons par exemple la résistance en
compression du béton ordinaire. Il (le béton) est en général constitué de : sable, ciment,
gravier et eau (pour le moment nous venons d’énumérer quatre facteurs susceptibles
d’avoir une influence sur la résistance en compression du béton ordinaire). Il est très
courant en BTP de faire une formulation du béton en vue de savoir avec précision la
quantité nécessaire de chaque matériau utilisé pour atteindre une résistance bien
spécifique. Mais l’unique connaissance des composantes ne suffit généralement pas
pour mener à bien une telle étude. Vous convenez avec nous que cette résistance
dépendra aussi de la méthode de vibration, du type de vibreur, du temps de vibration, de
la vitesse de la bétonnière, de l’opérateur, du temps de mise en œuvre du béton, du
temps de prise, des conditions climatiques (température, pression, humidité du milieu),
etc. Il en est de même de l’étude de la résistance mécanique en traction, la perméabilité,
la capacité thermique, le prix de revient, ou de l’apparence physique (l’aspect
qualitatif).
Sous une forme mathématique, nous pouvons désigner par Y la grandeur
d’intérêt (l’objet de l’étude : capacité portante, résistance mécanique, capacité
thermique, etc.) que nous appellerons également REPONSE et par Xi l’ensemble des
éléments susceptible d’influencer la réponse, que nous appellerons FACTEUR.
Nous avons alors :

L’étude du phénomène se ramène alors à la mesure de la réponse en fonction des


différentes valeurs que l’on peut donner aux facteurs.

30
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

. (2-1)

Nous allons décrire rapidement la méthode classique pour étudier la fonction à plusieurs
variables

2.2. LA METHODE CLASSIQUE


La méthode classique ou méthode intuitive n’est pas la meilleure. Elle consiste à fixer
les valeurs de toutes les variables sauf une et à mesurer les réponses pour plusieurs
valeurs de la variable mobile. Cette technique est ensuite répétée pour chaque variable
de la fonction. Si nous avons m variables et que nous décidons de donner n valeurs
expérimentales à chacune d’elles, nous sommes conduits à effectuer nm expériences.
Prenons le cas du béton ordinaire pour lequel bien sûr nous n’avons pu de manière
exhaustive citer tous les facteurs possibles et considérons qu’en réalité la seule
connaissance des quatre (m=04) facteurs de base qui entrent directement dans la
composition du béton (ciment, sable, gravier et eau) sont les seuls susceptibles
d’influencer la résistance à la compression (réponse) du béton ordinaire. Fixons les
facteurs tels que ciment, sable, gravier et en donnons cinq (n=05) valeurs
expérimentales à chacun d’eux. Nous aurons donc à réaliser pour notre étude nm = 54 =
625 expériences. Si de plus dans un souci de précision on considère aussi les autres
facteurs, alors le nombre de facteurs s’élève désormais à m = 10. Ce qui nous conduit à
réaliser nm = 510 = 9 765 625 expériences.
Le tableau 2-1, présente le nombre d’expérience à réaliser en fonction du nombre de
facteurs et du nombre de niveaux pour la méthode classique.

31
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

Tableau 2-1 : Nombre d’expériences à réaliser en fonction du nombre de


facteurs et du nombre de niveaux pour la méthode classique. (Parfait S.A.,
2021)
F
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
N
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

2 2 4 8 16 32 64 128 256 512 1024

3 3 9 27 81 243 729 2187 6561 19683 59049

4 4 16 64 256 1024 4096 16384 65536 262144 1048576

5 5 25 125 625 3125 15625 78125 390625 1953125 9765625

6 6 36 216 1296 7776 46656 279936 1679616 10077696 60466176

7 7 49 343 2401 16807 117649 823543 5764801 40353607 282475249

8 8 64 512 4096 32768 262144 2097152 16777216 134217728 1073741824

9 9 81 729 6561 59049 531441 4782969 43046721 387420489 3486784401

10 10 100 1000 10000 100000 1000000 10000000 100000000 1000000000 10000000000

Nous remarquons que le nombre d’expériences croît très rapidement en fonction


de l’évolution du nombre de facteurs et du nombre de niveaux définis pour les facteurs.
Ces nombres élevés d’expériences constituent un travail gigantesque qui dépasse les
limites de faisabilité aussi bien en temps qu’en coût. Par conséquent, il convient que
l’expérimentateur réduise le nombre des essais et il n’a, à sa disposition, que deux
possibilités :
 Réduire le nombre de points expérimentaux.
Pour (n = 04) quatre points expérimentaux, au lieu de (n = 05) cinq par variable, nous
remarquons que le nombre d’expériences passe de nm = 510 = 9 765 625 à nm = 410 =.
1 048 576.
Pour (n = 03) trois points expérimentaux, le nombre d’expériences passe à nm = 310 = 59
049 ; et,

32
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

Pour (n = 02) deux points expérimentaux, le nombre d’expériences est de nm = 210 = 1


024. Ce qui est encore beaucoup et dépasse souvent les budgets disponibles ou le temps
que l’on peut consacrer à l’étude.

 Réduire le nombre de variables.


Pour (10) dix facteurs prenant chacun deux valeurs, nous aurons à réaliser nm = 210 =
1024 expériences. En nous focalisant uniquement sur quatre facteurs à savoir : ciment,
sable, gravier et eau et en fixant pour chaque facteur deux variables, alors le nombre
d’expériences à réaliser passe à nm = 24 = 16 expériences.
Il faut donc, soit réduire le nombre de valeurs à attribuer aux facteurs ou soit réduire
tout simplement le nombre des facteurs. Mais l’abandon de certains facteurs pourrait
laisser un goût d’amertume et surtout un doute sur la pertinence du résultat obtenu.
C’est la raison pour laquelle, une méthode systématique et ordonnée est indispensable
pour résoudre ce problème.

2.3 La méthode des plans d’expériences. (MPE)


Contrairement à la méthode empirique qui consiste à faire varier les facteurs les uns
après les autres et en maintenant les niveaux des autres facteurs fixes, la méthode des
plans d’expériences permet de faire varier les niveaux de tous les facteurs à la fois à
chaque expérience, mais de manière programmée et raisonnée. Le fait de faire varier
tous les facteurs à la fois n’est pas un inconvénient. Il offre au contraire de nombreux
avantages parmi lesquels :
 La diminution du nombre des essais.
 Le nombre de facteurs étudiés très grand
 La détection des interactions entre facteurs
 La détection des optimaux
 Une meilleure précision sur les résultats
 Une optimisation des résultats
 Une modélisation des résultats
Les plans d’expériences permettent l’étude de nombreux facteurs tout en maintenant le
nombre des essais à des niveaux raisonnables. C’est pourquoi, l’une de leurs
33
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

applications principales est la recherche des facteurs influents. Au lieu de limiter le


nombre des facteurs à étudier, l’expérimentateur réduira dans un premier temps, le
nombre de points d’expérience par facteur. Parmi les facteurs étudiés, beaucoup seront
sans influence et seuls quelques-uns joueront un rôle dans les variations de la réponse.
En fonction des résultats obtenus, il sera alors facile de choisir de nouveaux points
expérimentaux pour préciser tel ou tel aspect de l’étude. Ainsi, tous les facteurs
influents auront été détectés et étudiés tout en maintenant le nombre d’expériences au
juste nécessaire.
La méthode des plans d’expériences permet d’obtenir le maximum de renseignements
avec le minimum d’expériences et donc le minimum de coût, dans le but de modéliser
ou d’optimiser les phénomènes étudiés.
Au cours de ces dernières années, cette méthodologie, du fait de la pertinence des
informations apportées, s’est développée dans la plupart des secteurs d’activités. Les
techniques et les notions développées sont si générales qu’elles peuvent être utilisées
dans tous les domaines.
On peut donc diviser les plans d’expériences en deux grandes catégories :
 Les plans pour étudier, estimer et comparer les effets des paramètres.
 Les plans pour régler les paramètres afin d’atteindre un optimum.
Le but de cette science est donc l’optimisation du choix des essais et de celui de leur
enchaînement au cours de l’expérimentation. Cette méthode apporte à l’expérimentateur
un puissant outil de réflexion et d’analyse qui permettra de conduire son
expérimentation avec sûreté et précision.

2.4 Historique de la méthode des plans d’expériences.


Les agronomes sont les premiers scientifiques à s’être posés le problème de
l’organisation des essais. En effet, ils avaient beaucoup de paramètres à étudier :
composition du sol, rôle des engrais, ensoleillement, température, exposition au vent,
pluie, nature de l’espèce étudiée etc. et les expériences duraient longtemps. C’est
FISHER qui proposa une méthode où l’on organisait les essais en combinant les
facteurs : plans en carrés latins ou en carrés gréco-latins, analyse de variance etc. Les
idées de FISHER furent reprises par des spécialistes des sciences agronomiques :

34
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

YATES et COCHRAN par exemple, ainsi que par des statisticiens qui développèrent
des méthodes fort utiles : PLACKETT et BURMAN, HOTELLING, YOUDEN,
SCHEFFE. L’aspect souvent hautement théorique, la difficulté des calculs, et les
propositions révolutionnaires de ces pionniers ont probablement freiné la diffusion
rapide de ces techniques dans le monde industriel et universitaire. Pourtant, de grandes
sociétés virent tout l’intérêt que l’on pouvait tirer de ces méthodes pour améliorer les
recherches et accélérer les mises au point. M. DUPONT De Nemours adapta les
techniques utilisées en agronomie aux problèmes de la chimie en Angleterre, TOTAL
en France utilise les plans d’expériences depuis longtemps. Mais les applications de ces
méthodes n’eurent pas la diffusion générale qu’elles méritaient et restèrent souvent dans
le domaine qui les avait vues naître, l’agronomie.
Malgré tout, ces techniques sont encore peu connues et peu utilisées. L’obstacle des
calculs n’existe plus grâce à la puissance de l’informatique. Reste à surmonter les
restrictions des utilisateurs en leur montrant les avantages qu’ils peuvent tirer de
l’expérimentation méthodique.

2.5 Terminologie propre aux plans d’expériences


2-5-1 REPONSES :
On appelle réponse, l’objet même de l’étude, l’objectif à atteindre, le caractère
recherché, cela peut être une grandeur mesurable, un comportement, ou encore un trait
de caractère. Dans un cas comme dans l’autre l’objectif sera de la transformer en
quantité mesurable pour faciliter son utilisation entant que fonction.
La réponse, encore appelée grandeur d’intérêt ou fonction réponse est généralement
notée Y. la modélisation mathématique consiste à trouver une fonction (un modèle) qui
traduit au mieux les variations de la réponse suivant les valeurs prise par les variables
(facteurs influant la réponse) de la fonction. La fonction réponse est déterministe. Elle
dépend uniquement des facteurs sans aucune incertitude possible. Ce qui revient à
ignorer les erreurs de mesure. Elle est aussi invariante. En effet, le comportement
n’évolue pas en fonction du temps. Comme pour dire que les mêmes causes produisent
les mêmes effets.

35
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

Dans le cas des plans d’expériences, cette fonction mathématique est souvent une
fonction polynôme. L’intérêt de modéliser la réponse par un polynôme est de pouvoir
calculer ensuite toutes les réponses du domaine d’étude sans être obligé de faire les
expériences.
2-5-2 LES FACTEURS
Les facteurs sont des variables sur lesquelles l’expérimentateur peut agir. Ils sont
susceptibles d’influencer la réponse ou non. La construction des plans et l’interprétation
des résultats dépendent en grande partie des types de facteurs rencontrés dans l’étude.
Un facteur ne peut prendre de valeur en dehors de son domaine de validité, le quel
domaine est généralement délimité par deux valeurs qui sont la plus petite et la plus
grande qu’on puisse lui attribuer.
On distingue plusieurs types de facteurs à savoir : les facteurs continus, les facteurs
ordonnables, les facteurs discrets, les facteurs booléens.

2-5-2-1 FACTEURS CONTINUS


Les facteurs continus peuvent prendre toutes les valeurs possibles dans leurs domaines
de validités. Ils se comportent exactement comme les variables continues au niveau des
études de fonctions. La quantité d’eau qui entre dans la réalisation du béton de ciment
est bien un exemple de facteur continu.

2-5-2-2 FACTEURS DISCRETS.


Contrairement aux facteurs continus, les facteurs discrets ne peuvent prendre que des
valeurs particulières. Ces valeurs ne sont pas forcément numériques. On peut
représenter un facteur discret par un nom, une lettre, une propriété ou même par un
nombre qui n’a en soit aucune valeur numérique mais qu’une signification de repère.
Par exemple, on peut s’intéresser à la classe granulaire d’un agrégat tel le gravier, le
sable ou encore les balles de riz.

2-5-2-3 FACTEURS ORDONNABLES.


Il s’agit de facteurs discrets que l’on peut mettre dans un ordre logique. Par exemple
grand, moyen, petit ou encore premier, deuxième, troisième et quatrième.

36
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

2-5-2-4 FACTEURS BOOLEENS.


Les facteurs booléens sont des facteurs discrets qui ne peuvent prendre que deux
valeurs : Vrai ou Faux, Ouvert ou Fermé, Blanc ou Noir, Haut ou Bas.
La compréhension des plans d’expériences s’appuie sur la notion essentielle d’espace
expérimental des grandeurs étudiées. Nous allons examiner en détail ce concept
fondamental. Nous insisterons sur les facteurs continus qui sont les plus couramment
utilisés.

2-5-3 DOMAINE D’UN FACTEUR.


La valeur donnée à un facteur pour réaliser une expérience est appelée niveau. Lorsque
l’on étudie un facteur, on ne le fait pas varier dans de larges proportions. On définit
toujours, en fonction des besoins de l’étude, deux bornes : la borne inférieure est le
niveau bas, et la borne supérieure le niveau haut. Si l’on étudie par exemple l’influence
de la quantité de l’eau de gâchage sur la résistance mécanique du béton de ciment,
même si cette ressource existe en quantité voulue et facilement accessible à
l’expérimentateur, il ne peut se permettre de choisir à son gré la quantité d’eau de
gâchage qui lui plaira. En effet, cette eau joue deux rôles importants à savoir :
 Faciliter la prise du ciment qui est un liant hydraulique.
 Garantir une consistance bien spécifique au béton en vue de faciliter sa mise en
œuvre
Ainsi, si l’expérimentateur définit un niveau bas en dessous du minimum requis pour
assurer par exemple une réaction chimique complète entre le ciment et l’eau, il prend
déjà le risque de biaiser les résultats de son expérience. De même s’il dépasse de trop le
niveau supérieur, il prend le risque de détruire le caractère liant du ciment.
Il revient à l’expérimentateur de définir les deux niveaux en fonction des spécificités de
l’étude. L’ensemble de toutes les valeurs que peut prendre le facteur entre le niveau bas
et le niveau haut s’appelle le domaine de variation du facteur ou plus simplement le
domaine du facteur. S’il y a plusieurs facteurs, chacun d’eux à son domaine de
variation. A l’intérieur du domaine d’un facteur continu, toutes les valeurs sont
théoriquement possibles. On peut donc y choisir deux, trois ou plusieurs niveaux selon
les besoins de l’étude.

37
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes basés sur les formulations de béton
léger à base de balles de riz et de fibres de rônier réalisées par le Dr. DOKO K. V. et
CHABI Edme. L’annexe 01 rend compte des niveaux hauts et bas de l’ensemble de
leurs formulations pour chaque facteur étudié.
Le choix du facteur d’influence est souvent plus complexe qu’on se l’imagine, ainsi
donc :

 Ciment :
Nous avons décidé d’étudier l’influence de la quantité de ciment dans le béton ordinaire
le choix du niveau bas fixé à 150 kg pour 1m3 de béton est orienté par le fait que le
béton de propriété couramment utilisé et dosé à 150 Kg de ciment par m3 est déjà un
béton de faible résistance. En ce qui concerne le niveau haut de ce facteur fixé à 400 kg
de ciment par m3 de béton, nous savons qu’au-delà du dosage 400 kg par m3 de béton,
nous ne sommes plus dans le domaine du béton ordinaire mais plutôt du béton à haute
performance. Par conséquent, les dispositions de formulation de fabrication et de mise
en œuvre ne sont plus les mêmes.

 Gravier :
Ici, la préoccupation sera autre chose que sur les niveaux hauts ou bas de ce facteur. En
effet le choix de la granulométrie est discutable puisqu’on pouvait aussi bien
s’intéresser au volume de gravier utilisé dans cette formulation, à son degré
d’absorption, à son taux de friabilité etc. autant de facteurs sous le même matériau qui
pourrait laisser penser qu’ils ont été tout simplement négligés. Ce qui n’est pas le cas.
Tous les autres facteurs sont simplement considérés comme étant des constantes et donc
leur niveau haut est égal à leur niveau bas. L’expérimentateur se doit donc de maintenir
ces facteurs constants au même niveau pour chaque essai.

 Sable :
Ici, nous faisons ressortir le caractère discret du facteur étudié, le niveau bas étant
désigné par du sable fin et le niveau haut par du sable dit grossier.

38
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

 Eau :
Comme vu précédemment, l’eau est un facteur que nous pouvons considérer comme
continu et dont la définition des niveaux bas ou hauts dépend de plusieurs
considérations.

2-5-4 LE POINT EXPERIMANTAL


Un point expérimental est un point qui a pour coordonnées l’ensemble des facteurs à un
niveau bien spécifique appartenant au domaine de chaque facteur concerné. Nous
pouvons par exemple citer comme point expérimental un point A ayant pour
coordonnées l’ensemble des points bas de tous les facteurs étudiés. Ainsi, en
considérant l’exemple du béton à base de balle de riz, nous pouvons avoir :

soit

Nous pouvons donc trouver autant de point d’expérience que possible, le plus important
c’est de pouvoir respecter l’appartenance de chaque coordonnée au domaine

expérimental de son facteur. Ainsi donc le point C n’est par un point

expérimental pour notre exemple de béton car la coordonnée en ciment définie à 300kg
de ciment ne se retrouve pas dans le domaine expérimental du facteur ciment.

2-5-5 Domaine expérimental :


Le domaine expérimental est l’espace défini par l’ensemble des points d’expériences.

2-5-6 Variables centrées réduites


Comme vous l’avez certainement remarqué, les points expérimentaux définis plus haut
ont des coordonnées dont les unités sont très variables et parfois difficiles à exprimer
voire impossible. L’objectif étant de trouver l’influence des facteurs et de leurs
interactions sur les résultats objet de l’étude. Il sera donc plus simple de pouvoir

39
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

représenter l’ensemble des coordonnées dans une même unité. Pour cela nous allons
passer par les étapes suivantes :
 En un premier temps, il faut identifier le centre du domaine expérimental de chaque
facteur :

Tableau 2-2 : Niveau des facteurs pour le composite à base de balle de riz
(Parfait S.A., 2021)
DOMAINE DES FACTEURS
CENTRE DU
FACTEURS NIVEAU BAS (A- NIVEAU HAUT
DOMAINE (A0)
1) (A+1)
CIMENT 139 379 259

RIZ 67 307 187

SABLE 0 240 120

EAU 54 294 174


 Ensuite, il faut effectuer un changement de variable qui permet de ramener les
coordonnées du centre de chaque facteur à l’origine de son nouveau repère.

Tableau 2-3 : Variable centrée pour les composites à base de balle de riz
(Parfait S.A., 2021)
CENTRE DU DOMAINE EN CENTRE DU DOMAINE DANS LE
VARIABLE D’ORIGINE (A0) NOUVEAU REPERE. (Xo)
259 0

187 0

120 0

174 0
Il faut maintenant effectuer un dernier changement de variable sur les niveaux
bas et hauts des facteurs. Les niveaux bas et haut auront respectivement pour valeurs
dans le même nouveau -1 et +1.

40
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

Tableau 2-4 : Variable centrée réduite pour les composites à base de balles de
riz (Parfait S.A., 2021)
FACTEUR NIVEAU BAS NIVEAU HAUT
CIMENT 139 379
RIZ 67 307
SABLE 0 240
EAU 54 294
CORDONNEE DANS
-1 +1
LE NOUVEAU REPERE

En résumé, au moyen d’un changement d’unité de mesure et d’origine, en


attribuant la valeur -1 au niveau bas et la valeur +1 au niveau haut, les nouvelles
coordonnées des facteurs dans le nouveau repère sont appelées des VARIABLES
CENTREES REDUITES.
 On appelle ‘’Pas‘’ la valeur correspondant à l’unité de la variable centrée réduite
mesurée en unité d’origine.

Le passage des variables d’origine A aux variables centrées réduites X et inversement,


est donné par la formule suivante :
(2-2)

Avec A0 : Valeur centrée réduite en unités courantes


Pas : Nouvelle unité
L’intérêt des unités codées est de pouvoir présenter les plans d’expériences de la même
manière quels que soient les domaines d’étude retenus et quels que soient les facteurs.
La théorie des plans d’expériences présente ainsi une grande généralité. L’utilisation
des V.C.R (Variables Centrées Réduites) est très répandue dans les logiciels de plans
d’expériences et certaines opérations comme la recherche des meilleurs points
d’expériences par le critère de D-optimalité n’est réalisable qu’avec ces variables. Les
variables codées résultent du rapport de deux grandeurs de même unité physique. Elles
sont donc sans dimension. La disparition des unités naturelles associée au fait que tous
les facteurs ont le même domaine de variation (unités codées) permet la comparaison
directe des effets des facteurs entre eux.
41
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

2-5-7 EFFET D’UN FACTEUR


L’effet d’un facteur sur une réponse est la manière dont le facteur influence la
réponse. Il peut aussi arriver que des facteurs dont on juge l’influence très faible ou
carrément inexistante puissent s’avérer très influents lorsqu’ils sont en combinaison
avec d’autres facteurs : on parle d’interaction entre facteurs. Il peut être aussi défini
comme la comparaison entre les valeurs prises par la réponse lorsque ce dernier passe
du niveau bas (-1) au niveau haut (+1). Il est caractérisé par une constante notée ai.
Cette constante intervient dans le modèle mathématique décrivant cette réponse qui
sera :
 Positive si cette variation du facteur est favorable à l’accroissement de la réponse.
 Négative si elle est favorable à la diminution de la valeur de la réponse.
 Nulle si elle est sans influence sur la réponse.
Lorsque la définition des contrastes est connue et que la campagne d’essais a été menée,
il est alors possible de calculer les effets des facteurs et interactions et de déterminer
ceux qui sont influents. Les hypothèses de travail habituellement retenues sont les
suivantes :
Les interactions d’ordre trois ou supérieur sont négligées,
 Si un contraste est nul, soit en général les effets aliasés sont tous nuls, soit ils se
compensent. Ce qui est rarement le cas.
 Si deux effets sont faibles, on supposera que leurs interactions les sont aussi.
 Si deux effets sont forts, on se méfiera de leurs interactions qui peuvent également
être fortes.
La problématique est de savoir quand un effet est influent ou non. Il va donc falloir
estimer l’erreur que l’on commet sur le calcul des différents effets.

2-5-8 MODELISATION DE LA REPONSE


La fonction qui lie la réponse aux facteurs suit une loi d’évolution dont la
formulation générale est la suivante :

Cette fonction est trop générale et il est d’usage d’en prendre un développement
limité de Taylor-Mac Laurin, c’est-à-dire une approximation. Si les dérivées peuvent
42
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

être considérées comme des constantes, le développement précédent prend la forme


d’un polynôme de degré plus ou moins élevé :
(2-3)


 Y est la grandeur à laquelle s’intéresse l’expérimentateur, c’est la réponse ou la
grandeur d’intérêt.
 Xi, Xj, …Xk représentent respectivement un niveau des facteurs i, j, …k
 a0, ai, aij, …aijk sont les coefficients du polynôme.
Ce modèle est appelé modèle a priori ou modèle postulé. Les modèles établis sont des
modèles de prévision valables dans le domaine d’étude, domaine que l’on doit toujours
préciser. Ce ne sont pas des modèles théoriques basés sur des lois physico-chimiques ou
mécaniques. Dans quelques rares cas, il est possible d’utiliser des lois physiques
théoriques connues.
Deux compléments doivent être apportés au modèle purement mathématique
précédemment décrit.
 Le premier complément est le manque d’ajustement. Cette expression traduit le fait
que le modèle choisi par l’expérimentateur avant les expériences est probablement
un peu différent du modèle réel qui régit le phénomène étudié. Il y a un écart entre
ces deux modèles. Cet écart est le manque d’ajustement (lack of fit en anglais), on
le note par la lettre D.
 Le second complément est la prise en compte de la nature aléatoire de la réponse.
En effet, dans le cas général, si l’on mesure plusieurs fois une réponse en un même
point expérimental, on n’obtiendra pas exactement le même résultat. Il y a une
dispersion des résultats. Les dispersions ainsi constatées sont appelées erreurs
aléatoires ou erreurs expérimentales (pure error en anglais) et on les note par la
lettre e. La relation générale doit donc être modifiée pour

s’écrire :
(2-4)

Il existe plusieurs types de plans d’expériences :


 Plans factoriels complets.

43
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

 Plans factoriels fractionnaires.


 Plans de mélange.
 Plans hybrides.
 Plans de TAGUSHI
 Etc.
Pour la formulation dans le cadre de notre étude, nous avons opté pour les plans de
mélange. Dans le paragraphe qui suit nous vous présentons les raisons de ce choix.

Les plans de mélange :


Dans les plans d’expériences classiques (plans factoriels, plans pour surfaces de
réponse), les facteurs sont indépendants. Cela signifie que l’on peut choisir en toute
liberté le niveau d’un facteur quels que soient les niveaux déjà attribués aux autres
facteurs. Par exemple, si pour un plan à deux (2) niveaux et quatre (4) facteurs, on a
choisi les niveaux des trois premiers facteurs, on pourra encore choisir librement les
niveaux du quatrième facteur. Cette liberté n’existe pas lorsque l’on étudie des
mélanges car en général, on étudie les réponses en fonction des proportions des
constituants du mélange. Dans ce cas, les facteurs d’étude sont les proportions des
constituants du mélange. Comme la somme de ces proportions est toujours égale à 100
%, le pourcentage du dernier constituant est imposé par la somme des pourcentages des
premiers composés du mélange. De ce fait, les facteurs ne sont pas indépendants et cela
entraîne des problèmes particuliers. La méthodologie de mise en forme de l’étude et la
conduite des essais sont tout à fait comparables à celles des plans d’expériences
classiques. Il faut bien se rendre compte qu’il y a plan de mélanges lorsque la réponse
étudiée dépend des proportions des constituants du mélange et non des quantités de
mélange utilisées. Par exemple, la mise en œuvre du béton est une indication de la
proportion des différents constituants rapportés à un volume d’un m3 de béton. La mise
en œuvre du béton en faisant varier les proportions des constituants ne fait plus partie
des plans de mélanges. Si la réponse dépend de la quantité du mélange, il s’agit alors de
plans d’expériences classiques pour lesquels le choix des niveaux est libre. Nous
commencerons par examiner le problème de la non-indépendance des facteurs qui est à
la base de la distinction entre les plans de mélanges et les plans d’expériences

44
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

classiques. La non-indépendance des facteurs est exprimée par la contrainte


fondamentale des mélanges.

Contrainte fondamentale des mélanges :


Soit un mélange ayant n constituants. Le premier constituant représente un
certain pourcentage du mélange, le second constituant un autre pourcentage du
mélange, etc. Ainsi, chaque constituant participe pour une certaine part au mélange
total. Mais l’ensemble des constituants du mélange forme un tout et la somme de leurs
teneurs est égale à 100 %. Lorsque l’on a défini les proportions des n − 1 premiers
constituants, la proportion du dernier ne peut plus être choisie. Elle s’impose.
Si l’on note xi la teneur en constituant i, la somme des teneurs de tous les constituants
du mélange satisfait à la relation :

(2-5)

La teneur de chaque constituant reste comprise entre 0 et 100 %. Lorsqu’on


augmente la teneur de l’un des constituants, la teneur des autres est automatiquement
diminuée pour que la somme de toutes les teneurs reste égale à 100 %. Si, au lieu
d’utiliser les pourcentages, on ramène la somme des teneurs des différents constituants
à l’unité, on écrira :

(2-6)

Cette relation s’appelle la contrainte fondamentale des mélanges. C’est à cause de cette
contrainte que les mélanges doivent être étudiés à part car les représentations
géométriques des plans de mélanges sont différentes des représentations utilisées pour
les plans d’expériences classiques et les modèles mathématiques sont eux aussi
profondément modifiés.

45
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

Modèles mathématiques des plans de mélanges :


Le modèle mathématique appliqué aux plans de mélanges prend en compte la
contrainte fondamentale des mélanges. Les polynômes utilisés présentent des
particularités que nous allons indiquer.

Modèle du second degré :


Le modèle mathématique du second degré comprend les termes du premier
degré, les termes rectangles et les termes carrés. Comme précédemment, nous allons
partir du modèle mathématique des plans factoriels et nous allons examiner les
conséquences de la contrainte fondamentale des mélanges. Pour un mélange à deux
constituants, sachant qu’il n’y a pas de constante, on pourrait écrire :

(2-7)

Prenons en compte la contrainte fondamentale des mélanges :


peut écrire :

Multiplions chaque membre par x1, on a :

On constate que le terme carré est converti en un terme du premier degré et en un terme
rectangle. Les termes carrés disparaissent donc de la relation initiale. On obtient un
modèle comprenant uniquement des termes du premier degré et des termes rectangles,
soit en adaptant les notations :

Pour un mélange à trois constituants, on a :

Modèle du troisième degré


Le modèle mathématique du troisième degré, particulier aux plans de mélanges, peut
s’obtenir à partir d’un polynôme du troisième degré sur lequel on applique la contrainte
fondamentale des mélanges. Le modèle, appelé modèle cubique complet, est le suivant :

46
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Chapitre 2

Il est plus courant d’utiliser le modèle simplifié qui ne comprend que les termes du
premier degré, les termes rectangles et le produit des trois constituants. Le modèle
simplifié, appelé modèle cubique restreint, correspondant à un mélange de trois
constituants est le suivant :

(2-8)
La détermination des coefficients des polynômes pour une modélisation mathématique
devient de plus en plus complexe avec le nombre de facteurs et de degré du modèle
polynômial choisi. Toutefois, les progrès technologiques surtout ceux de
l’informatique, nous dotent de logiciels puissants, efficaces et performants qui facilitent
la résolution des problèmes mathématiques par la méthode des plans d’expérience.
Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour l’utilisation du logiciel
Minitab qui est un logiciel parmi tant d’autres capable de faire le même travail. Il a
l’avantage d’être très facile à utiliser, même pour les non-initiés et présente une
interface très dynamique et interactive.

47
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 3

CHAPITRE 3 :
MATERIAUX MATERIELS
ET METHODES

48
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 3

INTRODUCTION
Ce chapitre présente les différents constituants du béton léger à base de balles
de riz, l’ensemble des techniques et les méthodes mises en œuvre pour la
caractérisation de ces différents constituants enfin, les composites élaborés.

3.2. CARACTERISTIQUES DES CONSTITUANTS DES COMPOSITES


3.2.1. Etude des caractéristiques physiques des balles de riz
3.2.1.2. Les balles de riz :

Figure 3-1 : Balles de riz provenant de Malanville (Parfait S.A., 2021)

Les balles de riz utilisées (figure 3-1) proviennent de la rizerie de Malanville


située au Nord du Bénin.
Les particules de balles de riz ainsi obtenues sont séchées à l’air libre sous un
abri pendant 48 heures et sont ensuite séparées par tamisage à l’aide des tamis
d’ouvertures 5 – 2,5 – 1,25 – 0,63 et 0,315mm. Elles n’ont subi aucun traitement
particulier. Les refus sur chaque tamis sont recueillis séparément dans des sacs.
Nous avons donc porté notre intérêt sur quatre classes granulaires représentant
les plages de variation de la grosseur des fibres courtes (0,315 ; 0,63 ; 0,63 ; 1,25 ;
1,25 ; 2,5 ; 2,5 ; 5).
A partir de ces quatre classes, le Dr. DOKO K. V. a constitué deux types de
mélanges (Mélange fin et Mélange grossier désignés respectivement par MF et MG
de modules de finesse respectifs 2,7 et 3,00) utilisés pour la confection des éprouvettes
(Dr. DOKO K.V. 2013). D’après les travaux du Dr DOKO K.V., les résistances en
traction et en compression des éprouvettes issues des formulations à base du mélange

49
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

grossier (MG) donnent de meilleurs résultats en comparaison à celles de mélange fin


(MF).

3.2.1.2. L’analyse granulométrique :


Conformément à la norme « (NF P 94-056) », l’analyse granulométrique permet
de déterminer la grosseur et les pourcentages pondéraux respectifs des différentes
familles de grains constituant les échantillons. Elle s’applique à tous les granulats de
dimension nominale inférieure ou égale à 63 mm et supérieure à 0,08 mm à
l’exclusion des fillers. Le matériau doit être séché à l’étuve jusqu’à masse constante
avec une température maximale de 105°C.
L’essai consiste à classer les différents grains constituants l’échantillon par
rapport à leur dimension en utilisant une série de tamis (0,16 – 0,315 – 0,63 – 1,25 –
2,5 – 5 – 10 – 20 – 40 et 80 mm), emboîtés les uns les autres, dont les dimensions des
ouvertures sont décroissantes du haut vers le bas.
Le matériau étudié est placé en partie supérieure des tamis et la séparation
dimensionnelle des grains s’obtient par vibration de la colonne de tamis. Les
pourcentages de refus cumulés, ou ceux des tamisât cumulés, sont représentés sous la
forme d’une courbe granulométrique en portant les ouvertures des tamis en abscisse,
sur une échelle logarithmique, et les pourcentages en ordonnée, sur une échelle
arithmétique.
L’essai d’analyse granulométrique a été fait sur les compositions granulaires obtenues
à partir des mélanges de refus des tamis utilisés conformément au tableau 3-1.

Tableau 3-1 : Proportions utilisées pour la composition des mélanges

Granulats Balle de riz


Diamètre des particules/fibres Mélange Grossier (MG)

2,5 ; 5 40%

1,25 ; 2,5 30%

0,63 ; 1,25 20%

0,315 ; 0,63 10%

Module de finesse 3,00

50
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

Les courbes granulométriques des deux mélanges sont présentées à la figure 3-1 ci-
dessous.

Figure 3-2 : Courbes granulométriques du mélange grossier et du mélange fin


(DOKO K.V. 2013)

3.2.1.3. Mesure de la masse volumique apparente


Cet essai a pour but de déterminer le poids par unité de volume d’un matériau non
tassé. La masse volumique apparente se calcule avec la formule :

(3-1)

Pour les matériaux en étude, les résultats se présentent comme l’indique le tableau 3-2
ci-dessous :
Tableau 3-2 : Masse volumique apparente du matériau par mélange
Matériaux Mélange Grossier
Balle de riz 0,169

1.2.1.4. Mesure de la masse volumique absolue


L’essai a pour but de connaître la masse d’une fraction granulaire lorsque par exemple
on élabore une composition de bétons. Ce paramètre permet, en particulier, de
51
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

déterminer la masse ou le volume des différentes classes granulaires malaxées pour


l’obtention d’un béton dont les caractéristiques sont imposées. Le principe consiste à
observer l’élévation du niveau d’eau dans une éprouvette suite à l’introduction du
matériau.
La masse volumique absolue s est la masse par unité de volume de la matière qui
constitue le granulat, sans tenir compte des vides pouvant exister dans ou entre des
grains. Il ne faut pas confondre s avec la masse volumique apparente  qui est la
masse de matériau par unité de volume, celui-ci intégrant à la fois les grains et les
vides.
Le tableau 3-3 ci-dessous résume les résultats pour les deux mélanges de balles de riz.

Tableau 3-3 : Masse volumique absolue des matériaux par mélange


Matériaux Mélange Grossier

Balle de riz 0,658

3.2.1.5. Mesure du taux d’humidité


Le taux d’humidité est la quantité d’eau contenue dans une unité de masse de
matériau. Le but de cet essai est de déterminer la masse d’eau contenue dans une unité
de masse de granulats à utiliser.
Le taux d’humidité H est alors donné par la relation :

(3-2)

Avec la masse du granulat et la masse de l’échantillon à l’état sec. Le taux

d’humidité obtenu pour le mélange relatif à chaque matériau est contenu dans le
tableau 3-4 suivant.

52
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

Tableau 3-4 : Taux d’humidité des matériaux par mélange


Matériaux Mélange Grossier
Balles de riz 8,04

3.2.2. Caractéristiques physique et mécanique du ciment utilisé


Le ciment utilisé est de type CPJ 35 provenant de la cimenterie SCB Lafarge
d’Onigbolo. La connaissance des caractéristiques du ciment utilisé s’avère importante
pour pouvoir bien caractériser les composites en étude.
Les tableaux 3-5 et 3-6 ci-dessous présentent donc les caractéristiques physiques et
mécaniques de ce ciment.
Tableau 3-5 : Caractéristiques physiques du ciment
VALEURS
CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
CARACTERISTIQUES
Densité apparente 1,073

Masse volumique 3,01

Début de prise 3h05

Fin de prise 4h39

Surface spécifique (Blaine) 3155

Expansion 1,50

Refus sur tamis 0.08 10,92

Refus sur tamis 0.16 0.80

Tableau 3-6 : Caractéristiques mécaniques du ciment

Nombre de jours Résistance à la compression (MPa)


2 jours 13,2
7 jours 24,2
28 jours 33,0
53
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

3.2.3. Caractéristiques de l’eau de gâchage


Les caractéristiques de l’eau de gâchage sont inscrites dans le tableau 3-7

Tableau 3-7 : Caractéristiques de l’eau de gâchage

Paramètres Unités Précision Valeurs Méthodes d’analyse


0
Température C ± 0,1 28,8
Electrochimique NF T90-106 avec
Oxygène l’oxymètre Oxi 730 WTW inolab
mg/l ± 0,1 3,6
dissous
Potentiel
d’Hydrogène - ± 0,01 4,79
Electrochimique (NFT 90-008)
(pH)
avec le pH 3110 SET 3 (WTW)
Potentiel
MV ± 0,1 125,2
redox (eH)
Electrochimique NF EN 27888
Conductivité µs/cm ±1 463
avec le conductimètre pH/EC/TDS
Sels Totaux waterproof
mg/l ±1 231 Family
dissous (TDS)
Néphélométrie NF T 90-033 grâce
Turbidité NTU ± 0,01 0,11 au turbidimètre TURBIQUANT
110 IR MERCK
Matières en
suspension mg/l ± 0,1 0,0 Par filtration EN 872
(MES)
Carbone
organique mg/l ± 0,1 13,5
Total (COT)
Spectrophotométrique par l’emploi
Ammonium mg/l ± 0,1 0,0
de Kits
Chlorure mg/l ± 0,01 1,08
Magnésium mg/l ± 0,1 24, 3
Sulfate mg/l ± 0,1 9,3

L’eau de gâchage est un constituant indispensable à la confection des mortiers et


bétons à base de liants hydrauliques parce que nécessaire à l’hydratation du ciment et à
l’ouvrabilité de ces derniers. Elle doit être propre et ne pas contenir d’impuretés
nuisibles (matières organiques, alcalis, etc.) car, elle agit non seulement pour conduire
à la prise de ces matériaux par réaction entre les constituants anhydres des ciments,
mais aussi pour leur conférer certaines caractéristiques à l’état durci. Cependant le
54
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

respect du rapport Eau/Ciment (E/C) ne suffit pas pour garantir au béton, une
meilleure performance de caractéristiques recherchées. En effet, la qualité de l’eau y
participe aussi.
La norme XP P18-303 a fixé de limite admissible de certains paramètres
(organoleptique, physico-chimique, organique, minéral et métallique) de l’eau de
gâchage pour béton. En effet, elle considère comme eau de gâchage pour le béton, les
eaux qui satisfont aux normes de potabilité. Le plus courant, pour des raisons
économiques, il urge de réaliser un forage à proximité pour la confection des
parpaings, bétons, etc.
Ainsi, nos essais ont été réalisés avec l’eau de forage du Campus d’Abomey-Calavi.
Cette eau, utilisée pour la consommation présente les caractéristiques mentionnées
dans le tableau 3-7 ci-dessus.
Les différentes analyses ont été réalisées selon les normes AFNOR en vigueur.
L’échantillon a un pH acide mais conforme à la norme en vigueur concernant l’eau de
gâchage pour le béton. Cette valeur exprime aussi la présence du dioxyde de carbone
qui caractérise les eaux de forage.
La valeur des Matières En Suspension (MES) exprime la faible présence de particules
solides ; hypothèse confirmée par la turbidité enregistrée. De plus, l’échantillon est
faiblement chargé en matière organique conformément à sa concentration en Carbone
Organique Total (COT).
Par ailleurs, la faible conductivité de l’échantillon témoigne les faibles teneurs
enregistrées en ions chlorures.
Somme toute, sous réverse d’étude de la résistance à 28 jours, l’échantillon pourrait
servir d’eau de gâchage pour béton. D’une part, desservant le campus comme eau de
consommation, et d’autre part respectant la norme XP P 18-303.

3.3. COMPATIBILITE ENTRE LES GRANULATS ET LE CIMENT


D’après nos recherches et comme mentionné plus haut dans la revue de littérature,
plusieurs chercheurs tels que le Dr ADJOVI, le Dr TCHEOUALI et le Dr DOKO,
ont eu à démontrer la compatibilité du ciment avec les balles de riz et les fibres de
rônier par la méthode de la calorimétrie isotherme.

55
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

3.4 Malaxage des constituants et mise en œuvre des éprouvettes


3.4.1. Malaxage des constituants
L’étape de malaxage est très importante. Lorsqu’elle est réussie, elle assure une bonne
homogénéité des mélanges. Les divers constituants du béton sont malaxés de façon à
avoir un matériau de composition homogène, ayant par la suite des propriétés
uniformes. Dans le cas des présents travaux, le malaxage a été fait dans un plateau.
Selon le type de formulation, les différentes quantités de matériaux correspondantes
ont été mesurées et mélangées. La mise en place des constituants dans le mélange a été
faite suivant un ordre.
 Mise en place des constituants solides et malaxage (Balles de riz, ciment et
sable) ;
 Addition de l’eau et malaxage ;
 Ajout du complément d’eau et malaxage jusqu’à obtention d’un mélange
homogène.

Photo 3.1 : Malaxage des constituants du béton léger à base de balle de riz
3.4.2. Mise en œuvre des éprouvettes
Pour les essais mécaniques, un seul modèle de moules métalliques a été utilisé. Il
s’agit des moules de dimensions 4 X 4 X 16cm3. L’intérieur des moules a été humecté
d’une couche d’huile pour faciliter le démoulage après durcissement du mortier. Les
moules sont remplies en deux couches chacune compactée à l’aide d’une tige en bois.
Ils sont ensuite arasés et entreposés dans le laboratoire pendant 24heures.

56
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

Photo 3.2 : Humectage de l’intérieur des moules Photo 3.3 : Remplissage des moules avec le béton

3.4.3. Emballage des éprouvettes pour acheminement au laboratoire


d’écrasement
Après 24 heures, les éprouvettes sont démoulées et entreposées à l’air ambiant du
laboratoire pendant 14 ou 28 jours avant écrasement. Elles sont ensuite emballées et
transportées au laboratoire pour écrasement.

Photo 3.4 : Emballage des éprouvettes


3.5 FORMULATIONS DES COMPOSITES
3.5.1 Formulation par la méthode des plans de mélanges
MINITAB Statistical Software est un logiciel d’exploitation de donnée crée en
1972 à l’origine à l’université de Pennsylvanie par Barbara Ryan, Thomas Ryan Junior
et Brian Joiner destiné à la base aux étudiants mais qui a été adopté pour l’analyse
statistique de données dans les industries et sociétés de services dans le cadre de
l’application des techniques de la méthode DMAIC Six Sigma :
57
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

Tableau 3-8 : Procédure d’analyse DMAIC Six Sigma


D/M (Définir/Mesurer  Diagrammes d’Ishikawa
 Analyse de Pareto
 Etudes R&R
 Carte de contrôle
 Analyse de capabilité
 Graphiques
A (Analyser)  Etudes R&R
 Tests d’hypothèses
 ANOVA
 Corrélation
 Régressions uni/multi variées linéaires ou non
linéaires
 Analyse de capabilité
 Graphiques
 Plan d’expérience
 Arbres de classification
I (Improuve : Améliorer)  ANOVA
 Régressions uni/multi variées linéaires ou non
linéaires
 Analyse de séries temporelles
 Optimisation de réponse
 Analyse de capabilité et de suivi
 Tests d’hypothèses
 Etudes R&R
C (Contrôler)  Cartes de Contrôles
 Tests d’hypothèses
 Fiabilité

Il faut savoir qu’à la base minitab s’appelait Omnitab et avait été développé par
NIST (National Institute of Standards and Technology). Il implémente une série de
méthodes de fouille de données issues du domaine de la statistique exploratoire, de
l’analyse de données, de l’inférence statistique, des plans d’expérience pour les
besoins de métiers suivants :
 Master Black Belt Six Sigma
 Ingénieur procédés/processus
 Business Analyst
 Ingénieurs qualités (qualiticiens)
 Ingénieurs en gestion de projets
58
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

 Dirigeants de départements
 Doctorants
Pour le calcul des paramètres statistiques et le tracé des graphiques d’effets des
facteurs sur une réponse ou sur le ratio S/N correspondant à cette réponse en utilisant
le processus ANOVA, la matrice expérimentale est établie à l’aide du logiciel
MINITAB.19, selon les étapes suivantes :

Figure 3-3 : Aperçue de la page d’accueil du logiciel MINITAB (Parfait S.A.,


2021)

59
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

Figure 3-4 : Choix du plan des mélanges avec le logiciel MINITAB (Parfait
S.A., 2021)

Figure 3-5 : Choix et paramétrage des facteurs dans le logiciel MINITAB (Parfait
S.A., 2021)

60
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

Figure 3-6 : Exemple de formulation par plan de mélange (Parfait S.A., 2021)

61
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

3.5.2 Formulation du béton à base de balles de riz


Tableau 3-9 : Formulation des composites à base de balle de riz par le logiciel
MINITAB (Parfait S.A.)
FORMULATION CIMENT RIZ SABLE EAU
F1
556 268 480 696

F2 876 268 320 536

F3 676 868 120 336


F4
796 508 240 456
1
F5 156 388 120 336

F6 556 748 0 696


F7
556 268 960 216

F8 876 588 0 536


1
F9 556 228 0 216
F10
676 388 120 816
1
F11 036 268 0 696

F12 676 388 600 336


F13
556 748 480 216

F14 556 588 320 536


1
F15 036 268 480 216
1
F16
516 268 0 216
1
F17 556 268 0 176
1
F18 036 748 0 216
F19
876 588 320 216

62
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

3.6. ESSAIS DE CARACTERISATION PHYSIQUE ET MECANIQUE DES


COMPOSITES
3.6.1. Essais physiques
3.6.1.1. Mesure de la masse volumique
L’essai consiste à déterminer la masse des différentes éprouvettes
confectionnées pour déterminer la masse volumique puisque le volume des éprouvettes
est connu à différentes dates d’écrasement.
a. Matériel
 Balance électronique ;
 Un bocal + couvercle ;
 Une étuve.
b. Mode opératoire
 Mettre l’éprouvette à l’étuve jusqu’à masse constante, soit mS cette masse ;
 Remplir le bocal d’eau et peser avec le couvercle, soit m1 ;
 Mettre l’éprouvette dans le bocal, le remplir d’eau et peser, soit m2 la masse
de l’ensemble avec le couvercle.
La masse volumique de l’éprouvette d’essai est ainsi calculée par la formule ci-
dessous.

(3-3)

3.6.1.2 Mesure du taux d’absorption d’eau des composites


L’essai consiste à déterminer le gain de poids du matériau dans le temps
a. Matériel utilise
 Une balance électronique ;
 Un bac à eau.
b. Mode opératoire
 Mettre les composites à l’étuve à une température de 105°C jusqu’à poids
constant puis peser, soit m0 ;
 Immerger les composites dans l’eau ;
 A différents âges, sortir les échantillons, les nettoyer et les peser, soit m1.

63
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

Le taux d’absorption est donné par l’expression :

(3-4)

3.6.1.3 Mesure de la perte de masse des composites (désorption)


Cet essai consiste à suivre l’évolution de la perte de masse due à l’évaporation
d’eau du composite suivant le temps.
a. Matériel utilise
 Une balance électronique.
b. Mode opératoire
 La masse des différentes éprouvettes est régulièrement mesurée afin de
suivre son évolution dans le temps.
 Soient m0, la masse initiale et mT la masse mesurée à l’instant T.
La perte de masse est donnée par :

(3-5)

3.6.2 Essais mécaniques


La norme EN 196-1 a pour but de connaître les résistances à la traction et à la
compression du composite durci. Ils sont effectués sur des éprouvettes prismatiques de
dimensions 4 x 4 x 16 cm3.
Les éprouvettes sont chargées en compression et en flexion à l’aide d’une
presse jusqu’à la rupture. La force provoquant la rupture dans chaque cas est exploitée
pour déterminer les résistances mécaniques du mortier.

3.6.2.1. Equipements nécessaires


 Presse hydraulique ;
 Un comparateur de déplacement permettant de lire les déformations de
l’éprouvette ;
 Un dispositif d’acquisition numérique permettant de lire les charges
appliquées.
3.6.2.2. Mode opératoire
Au jour prévu, les éprouvettes sont rompues en flexion. Les demi-prismes
obtenus sont ensuite rompus en compression. Le comparateur, placé de manière

64
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

adéquate, permet de relever pour les charges appliquées des déformations


correspondantes.

3.6.2.3. Détermination de la résistance en traction par flexion

Figure 3-7 : Essai de flexion trois points.

Si Ff est la charge de rupture de l’éprouvette en flexion, le moment de rupture


vaut le quart de la charge de rupture fois la longueur de l’éprouvette (Ff L/4). La
contrainte de traction correspondante sur la face inférieure de l’éprouvette est :

(3-6)

Les essais de compression sont réalisés sur six (06) demi-prismes. La moyenne
des résultats obtenus sur chacun des prismes est la résistance à la compression. Si l’un
des six (06) résultats diffère de ±10% de la moyenne, il est écarté et la moyenne est
calculée à partie des cinq (05) restants. Si à nouveau un des cinq (05) résultats s’écarte
de ±10% de la nouvelle moyenne, toute la série des six (06) mesures est écartée.
Auquel cas il convient de rechercher les raisons de cette dispersion : malaxage, mis en
place, conservation. Lorsque la résistance est satisfaisante, la moyenne ainsi obtenue
est la résistance du matériau à l’âge considéré.

65
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

3.6.2.4. Détermination de la résistance en compression

Figure 3-8 : Essai de compression

Si Fc est la charge de rupture, la contrainte de rupture vaudra :

(3-7)

Les essais de compression sont réalisés sur six (06) demi-prismes. La moyenne
des résultats obtenus sur chacun des prismes est la résistance à la compression. Si l’un
des six (06) résultats diffère de ±10% de la moyenne, il est écarté et la moyenne est
calculée à partie des cinq (05) restants. Si à nouveau un des cinq (05) résultats s’écarte
de ±10% de la nouvelle moyenne, toute la série des six (06) mesures est écartée.
Auquel cas il convient de rechercher les raisons de cette dispersion : malaxage, mis en
place, conservation. Lorsque la résistance est satisfaisante, la moyenne ainsi obtenue
est la résistance du matériau à l’âge considéré.

66
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

CHAPITRE 4 :
RESULTATS ET
DISCUSSIONS

67
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

INTRODUCTION
Ce chapitre est consacré à la présentation et à l’analyse des résultats des essais
effectués sur les éprouvettes issues des formulations proposées par le logiciel
MINITAB. A la phase analyse des résultats le logiciel sera aussi utilisé pour la
détermination du modèle de prédiction numérique basé sur une analyse statistique, tout
en utilisant les principes et les contraintes du plan de mélange.

4.1. PRESENTATION DES RESULTATS


4.1.1. Résultats des essais physiques
4.1.1.1. Riz
a. Taux d’humidité
Tableau 4-1 : Taux d’humidité composite à base de balles de riz (Parfait S.A.,
2021)
Formulation F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10
Taux
d’humidité 6,19 5,10 - 10,53 4,12 - 9,18 21,15 - -
(%)
Formulation F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19

Taux
d’humidité 8,89 11,59 - - 4,76 - - - -
(%)

b. Taux d’absorption
Tableau 4-2 : Taux d’absorption composite à base de balles de riz (Parfait S.A.,
2021)
Formulation F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10

Taux
37,
d’absorption 50,65 - 82,35 35,33 - 29,79 70,83 - -
89
(%)
Formulation F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19
Taux
d’absorption 42,53 53,85 - - 24,56 - - - -
(%)

68
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

c. Masse volumique
Tableau 4-3 : Masse volumique composite à base de balles de riz (Parfait S.A.,
2021)

Formulation F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10

Masse
volumique 963 1188 - 638 1238 - 1175 600 - -
(kg/m3)
Formulation F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19
Masse
volumique 1088 813 - - 1425 - - - -
(kg/m3)

4.1.2. Résultats essais mécaniques


4.1.2.2. Riz
a. Traction par flexion trois points
Tableau 4-4 : Contrainte en traction composite à base de balles de riz (Parfait
S.A., 2021)
Formulation F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10
Traction
par flexion 3,16 5,34 1,26 0,47
- - - - - -
trois points ±0,11 ±0,95 ±0,09 ±0,05
(MPa)

Formulation F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19

Traction
par flexion 3,33 0,76 3,91
- - - - - -
trois points ±0,33 ±0,02 ±0,16
(MPa)

69
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

b. Compression
Tableau 4-5 : Contrainte en compression composite à base de balles de riz
(Parfait S.A., 2021)
Formulation F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10

Compression 3,24 3,36 1,45 16,57


- - - - - -
(MPa) ±0,16 ±0,11 ±0,04 ±0,62

Formulation F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19

4,33 17,51 3,06


Compression - - - - - -
±0,16 ±1,12 ±0,15
(MPa)

70
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

4.2. ANALYSE DES RESULTATS


4.2.1. Analyse des résultats essais physiques
4.2.1.2. Riz
a. Masse volumique
Figure 4-1 : Courbes iso réponses de masse volumique de béton léger à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021)
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

 Interprétation :
 Interprétation de l’influence des différents facteurs sur le comportement
mécanique du matériau béton de balles de riz (MASSE VOLUMIQUE).
 CIMENT :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur ciment influe à la fois
positivement et négativement sur de la masse volumique du matériau béton selon que
sa quantité est en plus ou en moins dans la formulation.
En effet, l’augmentation de la quantité du facteur ciment à partir de ses valeurs de
maintien (139g) jusqu’à 139,737g induit un accroissement de la masse volumique du
matériau béton à son maximum (1,09011g/m3).
Toutefois, au-delà de cette quantité de 139,737g du facteur ciment, la masse
volumique du matériau béton décroît à son minimum (0,9462 g/m3).

 SABLE :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur sable influe négativement sur
la masse volumique du matériau béton.
En effet, toute addition du facteur sable au mélange induit un accroissement de la
masse volumique du matériau béton. Cette masse volumique atteint son maximum
(1,09011 g/m3) lorsque la quantité de facteur additionnée atteint 238,782g.

 RIZ :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur balles de riz influe à la fois
positivement et négativement sur la masse volumique du matériau béton selon que sa
quantité est en plus ou en moins dans la formulation.
En effet, l’augmentation du facteur balles de riz à partir de ses valeurs de maintien
(67g) jusqu’à 67,0698g induit une baisse progressive de la masse volumique du
matériau béton à son minimum (0,945946g/m3).
Toutefois, au-delà de cette quantité de 67,0698g du facteur balles de riz, la masse
volumique du matériau béton connaît un accroissement progressif à son maximum
(1,09011 g/m3) lorsque l’augmentation de la quantité du facteur balles de riz a atteint
67,4815g.

72
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

 EAU :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur eau influe positivement sur
la masse volumique du matériau béton.
En effet, l’augmentation de la quantité du facteur eau à partir de ses valeurs de
maintien (54g) induit une baisse de la masse volumique du matériau béton à son
minimum (0,945946 g/m3).

Conclusion :
Suite à l’analyse des différentes courbes iso réponses et de l’influence des différents
facteurs sur le béton de balles de riz, il ressort que la formulation qui offre la meilleure
masse volumique répondant à la caractéristique de béton léger (600kg/m3) est celle
correspondant à F8 composée de :
 219g de ciment
 147g de riz
 0g de sable
 134g d’eau

73
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

4.2.2. Analyse des résultats essais mécaniques


4.2.2.2. Riz
a. Traction par flexion trois points
Figure 4-2 : Courbes iso réponses de contraintes de traction par flexion trois points de béton léger à base de balles de riz
(Parfait S.A., 2021)
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

 Interprétation :
 Interprétation de l’influence des différents facteurs sur le comportement
mécanique du matériau béton de balles de riz (TRACTION).
 CIMENT :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur ciment influe à la fois
positivement et négativement sur le comportement mécanique en traction du matériau
béton selon que sa quantité est en plus ou en moins dans la formulation.
En effet, l’augmentation de la quantité du facteur ciment à partir de ses valeurs de
maintien (139g) jusqu’à 262,469g induit un accroissement de la contrainte en traction
du matériau béton de son minimum (1,0785MPa) à son maximum (3,90823MPa).
Toutefois, au-delà de cette quantité de 262,469g du facteur ciment, la contrainte en
traction du matériau béton décroît de façon progressive.

 SABLE :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur sable influe à la fois
positivement et négativement sur le comportement mécanique en traction du matériau
béton selon que sa quantité est en plus ou en moins dans la formulation.
En effet, l’addition du facteur sable au mélange jusqu’à 116,322g induit un
accroissement de la contrainte en traction du matériau béton à son maximum
(3,90823MPa).
Toutefois, au-delà de cette quantité de 116,322g du facteur sable, la contrainte en
traction du matériau béton connaît une baisse (1,0785MPa) lorsque la quantité du
facteur sable augmente à 238,712.

 RIZ :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur balles de riz influe à la fois
positivement et négativement sur le comportement mécanique en traction du matériau
béton selon que sa quantité est en plus ou en moins dans la formulation.
L’augmentation de la quantité du facteur balles de riz à partir de ses valeurs de
maintien (67g) engendre une évolution en dents de scie de la contrainte en traction du
matériau béton.

75
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

En effet, l’augmentation de la quantité du facteur balles de riz à partir de ses valeurs de


maintien (67g) jusqu’à 67,0073g induit une baisse de la contrainte en traction du
matériau béton de son maximum (3,90823MPa) à 3,4148MPa.
Toutefois, au-delà de cette quantité du facteur balles de riz (67,0073g), la contrainte en
traction du matériau béton s’accroît atteignant 3,89995MPa lorsque la quantité du
facteur balles de riz passe à 67,2676g. Cette contrainte en traction chute ensuite à
1,0785MPa pour une augmentation de la quantité du facteur balles de riz à 67,3764g.

 EAU :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur eau influe à la fois
positivement et négativement sur le comportement mécanique en traction du matériau
béton selon que sa quantité est en plus ou en moins dans la formulation.
L’augmentation de la quantité du facteur eau à partir de ses valeurs de maintien (54g)
engendre une évolution en dents de scie de la contrainte en traction du matériau béton.
En effet, l’augmentation de la quantité du facteur eau à partir de ses valeurs de
maintien (54g) jusqu’à 54,2091g induit un accroissement progressif de la contrainte en
traction du matériau béton de 3,8995MPa à son maximum (3,90823MPa).
Toutefois, au-delà de cette quantité du facteur eau (54,2091g), la contrainte en traction
du matériau béton connaît une baisse drastique passant de son maximum
(3,90823MPa) à son minimum (1,0785MPa) lorsque la quantité du facteur eau
augmente à 54,912g. Cette contrainte en traction du matériau béton remonte ensuite à
3,4148MPa pour une forte augmentation de la quantité du facteur eau à 160,072g.

Conclusion :
Suite à l’analyse des différentes courbes iso réponses et de l’influence des différents
facteurs sur le béton de balles de riz, il ressort que la formulation qui offre la meilleure
contrainte en traction (5,34MPa) est celle correspondant à F5 composée de :
 289g de ciment
 30g de sable
 97g de balles de riz
 84g d’eau

76
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

b. Compression

Figure 4-3 : Courbes iso réponses de contraintes de compression de béton léger à base de balles de riz (Parfait S.A., 2021)
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de
riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

 Interprétation :
 Interprétation de l’influence des différents facteurs sur le comportement
mécanique du matériau béton de balles de riz (COMPRESSION).
 CIMENT :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur ciment influe positivement
sur le comportement mécanique en compression du matériau béton selon.
En effet, l’augmentation de la quantité du facteur ciment à partir de ses valeurs de
maintien (139g) induit un accroissement de la contrainte en compression du matériau
béton à son maximum (6,772408MPa).

 SABLE :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur sable influe négativement sur
le comportement mécanique en compression du matériau béton.
En effet, l’addition du facteur sable au mélange induit une baisse progressive de la
contrainte en compression du matériau béton à son minimum (5,09133MPa).
 RIZ :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur balles de riz influe à la fois
positivement et négativement sur le comportement mécanique en compression du
matériau béton selon que sa quantité est en plus ou en moins dans la formulation.
En effet, l’augmentation de la quantité du facteur balles de riz à partir de ses valeurs de
maintien (67g) jusqu’à 67,7366g induit une baisse progressive de la contrainte en
compression du matériau béton à son minimum (5,09133MPa).
Toutefois, au-delà de cette quantité de 67,7366g du facteur balles de riz, la contrainte
en compression du matériau béton s’accroît progressivement jusqu’à son maximum
(6,772408MPa).

 EAU :
L’analyse des courbes iso réponses montre que le facteur eau influe à la fois
positivement et négativement sur le comportement mécanique en compression du
matériau béton selon que sa quantité est en plus ou en moins dans la formulation.

78
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Chapitre 4

L’augmentation de la quantité du facteur eau à partir de ses valeurs de maintien ((54g)


engendre une évolution en dents de scie de la contrainte en compression du matériau
béton.
En effet, l’augmentation de la quantité du facteur eau à partir de ses valeurs de
maintien (54g) jusqu’à 54,7757g induit une baisse de la contrainte en compression du
matériau béton de 5,11933MPa à 5,09133MPa.
Au-delà de cette quantité de 54,7757g, la contrainte en compression du matériau béton
connaît un accroissement de 5,11933MPa à 6,772408MPa pour ensuite sensiblement
chuter à 6,69859MPa lorsque la quantité du facteur eau augmente de 170,761g à
176,25g.

Conclusion :
Suite à l’analyse des différentes courbes iso réponses et de l’influence des différents
facteurs sur le béton de balles de riz, il ressort que la formulation qui offre la meilleure
contrainte en compression (17,19MPa) est celle correspondant à F12 composée de :
 169g de ciment
 150g de sable
 97g de fibres de rônier
 84g d’eau

79
CONCLUSION

80
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles
de riz : approche par plans d’expériences Conclusion générale

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES :


Cette étude, est une contribution à la formulation et l’optimisation des
propriétés physiques, mécaniques de composite à matrice cimentaire renforcée par des
biomasses végétales : cas des balles de riz.
La compatibilité des balles de riz avec le ciment CPJ 35 sans que celle-ci
n’aient subi aucun traitement étant déjà établie par d’autres chercheurs, les paramètres
susceptibles de déterminer l’état des propriétés physiques et mécaniques des matériaux
ont été recensés. L’application des plans d’expériences en particulier les plans de
mélanges, a permis d’avoir des formulations qui couvrent un grand domaine
expérimental ouvrant ainsi la porte vers l’exploration de nouvelles formulations
insoupçonnées.
Les résultats obtenus ont permis d’établir l’existence des valeurs optimales pour
le taux de particules et la quantité d’eau correspondant aux meilleures résistances
mécaniques.
Il faut signaler que l’utilisation des plans de mélanges a permis d’atteindre des
résistances en compression au-delà des attentes.
Le tableau … suivant présente en comparaison aux travaux de nos prédécesseurs
quelques résultats auxquels nous sommes parvenus.
Tableau …
DIFFERENCE
METHODE METHODES PAR PLANS
CARACTERISTIQUES ENTRE LES
CLASSIQUE D’EXPERIENCES
DU COMPOSITE RESULTATS
(1) (2)
(2-1)

Compression 15,63 MPa 17,51 MPa 1,88 MPa

Traction 12,25 MPa 05,34 MPa -6,91 MPa

Masse volumique 1080 kg/m3 600 kg/m3 -480 kg/m3

Quant aux propriétés physiques, toutes les éprouvettes réalisées ont des densités
inférieures à 2000 kg/m3 permettant de classer les matériaux mis au point dans la
catégorie des bétons légers. Bien que les capacités d’absorption des matériaux soient
importantes, la légèreté constatée est un atout ouvrant de nombreuses perspectives
quant aux applications possibles de ces composites.

81
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles Références
de riz : approche par plans d’expériences bibliographiques

Cette étude orientée vers l’optimisation des propriétés physiques et mécaniques,


des composites à base de balles de riz, a permis d’approfondir les connaissances sur
les bétons de biomasse végétale et aussi sur l’utilisation de méthode nouvelles de
formulation automatique des composites. Ce matériau possède probablement de
grandes possibilités d’amélioration en vue de son utilisation dans la construction.
Enfin, trois axes importants de réflexion sont ici proposés pour de futures
recherches :
 Etude comparative des coûts de mise en œuvre d’élément de remplissage ;
 Etude de l’adhérence acier et béton à base de balles de riz ;
 Reprise de l’étude en redéfinissant le domaine d’étude avec les plans
d’expériences.

82
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles Références
de riz : approche par plans d’expériences bibliographiques

REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES

83
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles Références
de riz : approche par plans d’expériences bibliographiques

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Goupy J., Creighton L., 2000. Introduction aux plans d’expérience. 3e édition
DUNOD
Triboulet P., 2008. Notion de base sur les plans d’expérience (Lycée NIEPCE –
CHALON sur SAÔNE)

84
ANNEXES

85
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Annexes

ANNEXE 01 : ANALYSE DES DONNER POUR LA VALIDITE DU DOMAINE DES


ETUDES

FORMULATION CIMENT SABLE RONIER EAU MASSE ABSOLUE

1 277,78 - 138,89 83,33 500,00


2 270,27 - 135,14 94,59 500,00
3 263,16 - 131,58 105,26 500,00
4 277,08 - 125,94 96,98 500,00
5 269,61 - 122,55 107,84 500,00
6 262,53 - 119,33 118,14 500,00
7 332,66 - 100,81 66,53 500,00
8 311,91 - 94,52 93,57 500,00
9 302,47 - 91,66 105,87 500,00
10 309,95 - 81,57 108,48 500,00
11 300,63 - 79,11 120,25 500,00
12 291,86 - 76,80 131,34 500,00
13 358,71 - 87,29 54,00 500,00
14 346,28 - 84,46 69,26 500,00
15 323,85 - 78,99 97,16 500,00
16 340,74 - 74,07 85,19 500,00
17 329,51 - 71,63 98,85 500,00
18 309,14 - 67,20 123,66 500,00
19 139,00 240,00 67,00 54,00 500,00
20 379,00 - 67,00 54,00 500,00
21 139,00 - 307,00 54,00 500,00
22 139,00 - 67,00 294,00 500,00
MIN 139,00 - 67,00 54,00
MAX 379,00 240,00 307,00 294,00

86
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Annexes

ANNEXE 02 : ESSAIS DE COMPRESSION SUR LES COMPOSITES A BASE DE


BALLES DE RIZ (Parfait S.A., 2021)

FORCE DE RUPTURE (KN) MOYENNE CONTRAINTE


FORCE
1 2 3 4 5 6

F1

F2 4,867 5,501 5,446 5,183 4,921 5,214 5,19 3,24

F3

F4

F5 5,512 5,117 5,315 5,256 5,606 5,407 5,37 3,36

F6

F7 2,328 2,357 2,309 2,421 2,215 2,325 2,33 1,45

F8 26,7 26,62 24,523 26,589 25,614 26,895 26,51 16,57

F9

F10

F11 7,191 6,9 6,496 6,842 7,214 6,951 6,93 4,33

F12 30,115 26,696 26,238 26,459 28,598 30,002 28,02 17,51

F13

F14

F15 4,967 4,895 4,664 4,574 5,172 5,12 4,90 3,06

F16

F17

F18

F19

87
Optimisation du comportement physique et mécanique du béton léger à base de balles de riz : approche
par plans d’expériences Annexes

ANNEXE 03 : ESSAIS DE TRACTION SUR LES COMPOSITES A BASE DE


BALLES DE RIZ (Parfait S.A., 2021)
FORCE DE FLEXION
FORCE MOYENNE CONTAINTE
1 2 3

F1

F2 0,872 0,811 0,845 0,843 3,16

F3

F4

F5 1,079 1,492 1,356 1,424 5,34

F6

F7 0,362 0,331 0,314 0,336 1,26

F8 0,134 0,132 0,111 0,126 0,47

F9

F10

F11 0,801 0,976 0,887 0,888 3,33

F12 0,206 0,198 0,201 0,202 0,76

F13

F14

F15 0,998 1,045 1,085 1,043 3,91

F16

F17

F18

F19

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