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Année universitaire 2018-2019

Le maintien de l’autonomie
chez le sujet âgé

Présenté par LENGAGNE Luc.


Numéro d’étudiant : 21501712.

Sous la direction de Madame FABRE Claudine.

Mémoire d’Activité Physique Adaptée à l’Université de Lille.


Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 1
Sommaire

Introduction ................................................................................................................................ 3
1. Etude de la population rencontrée .................................................................................. 4
1.1. Adaptations au cours de l’exercice aigu et différences avec un public « normal » ..... 4

1.1.1. Sur le plan physiologique ..................................................................................... 4


1.1.2. Sur le plan psychologique .................................................................................... 4
1.1.3. Sur le plan social .................................................................................................. 5
1.2. Les effets de l’entrainement physique ......................................................................... 5

1.2.1. Sur les adaptations physiologiques ...................................................................... 5


1.2.2. Sur les adaptations psychologiques ..................................................................... 5
1.2.3. Sur les adaptations sociales ................................................................................. 6
1.3. Etude scientifique ........................................................................................................ 6

2. La pathologie ..................................................................................................................... 8
2.1. Définitions ................................................................................................................... 8

2.2. Principaux signes cliniques ......................................................................................... 9

2.3. Etude scientifique sur les bénéfices de l’activité physique adaptée ............................ 9

3. Le programme d’activité physique adaptée proposé dans la structure ..................... 11


3.1. L’objectif thérapeutique directeur ............................................................................. 11

3.2. Choix de l’activité physique ...................................................................................... 11

3.3. Programmation de l’activité physique ....................................................................... 12

3.4. Organisation du planning........................................................................................... 12

5. Conclusion ....................................................................................................................... 18
6. Références bibliographiques .......................................................................................... 19

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 2


Introduction

J’ai effectué mon stage dans le service de Soins de Suite et de Réadaptation gériatrique
et polyvalent du Centre Hospitalier de la Région de Saint-Omer à Helfaut durant quatre
semaines du 25 mars au 19 avril 2019 à raison de 35 heures par semaine. Ce stage s’est déroulé
sous l’encadrement de Madame Sophie MOUQUET, titulaire d’un Master Activités Physiques
Adaptées pour la Santé (APA-S) qu’elle a obtenu à l’Université du Littoral Côte d’Opale en
2018. Le service dans lequel j’ai eu l’occasion d’évoluer se trouve dans le pôle Dépendance et
Maintien de l’Autonomie.

Le service de Soins de Suite et de Réadaptation accueille des patients venant des services
de Chirurgie ou de Médecine. Il s’agit de personnes qui ont besoin d’une poursuite de soins
médicaux et/ou paramédicaux avant un retour au domicile ou dans l’attente d’un hébergement
en institution. Il y a donc des patients atteints de pathologies différentes telles que l’insuffisance
rénale, des pathologies cardiaques, des fractures, des troubles hémiplégiques, des personnes
atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ... Ce sont des personnes qui
auront chacun des objectifs différents s’agissant de leur prise en charge.

Le budget alloué au fonctionnement du pavillon Opale, pavillon occupé par les services
de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) et de Médecine Physique et de Réadaptation (MPR),
est de un million d’euros par an. Ces finances proviennent de la répartition du budget du Centre
Hospitalier de la Région de Saint-Omer qui, lui, reçoit une subvention d’environ 90 millions
d’euros par l’État par le biais de la loi de financement de la sécurité sociale, loi octroyant 50,9
milliards d’euros par an pour les dépenses de l’hôpital public et privé.

Dans le service de SSR de l’établissement, le prix de journée d’un patient est d’environ 500
euros. Dans cette tarification, on trouve les salaires du personnel hospitalier qui représentent
70%, les médicaments et dispositifs médicaux pour 13%, les charges fixes comme l’électricité
9% et enfin les frais immobiliers 8%.

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 3


1. Etude de la population rencontrée

1.1. Adaptations au cours de l’exercice aigu et différences avec un public « normal »

1.1.1. Sur le plan physiologique

Chez les personnes âgées, l’exercice physique aigu provoque une augmentation rapide de
la fréquence cardiaque, souvent un essoufflement précoce et un besoin de faire une pause durant
l’activité. C’est un phénomène qui s’explique par le fait que les personnes âgées atteignent plus
rapidement leur fréquence cardiaque maximale, fréquence en relation direct avec l’âge puisque
la formule pour l’estimer correspond à 220 moins l’âge.

La consommation d’oxygène est également un facteur qui limite la pratique d’activité


physique chez la personne âgée non entrainée. En effet, la sédentarité et le vieillissement
provoquent une baisse de la captation d’oxygène par le muscle ainsi qu’une baisse du nombre
de mitochondries. L’individu aura donc atteint rapidement sa consommation maximale
d’oxygène (VO2 max).

Il existe donc des différences avec un public dit normal. Premièrement, la fréquence
cardiaque maximale d’un individu normal sera plus haute. Il aura également une consommation
maximale d’oxygène plus élevée ce qui lui permettra de maintenir un même exercice plus
longtemps et de façon plus intense.

1.1.2. Sur le plan psychologique

On peut observer certaines différences sur ce plan entre un public dit normal et les personnes
âgées. Avec l’âge, la personne devient de plus en plus dépendante, ce qui se répercute sur son
estime de soi et par conséquent sur sa motivation. On a donc la plupart du temps des personnes
qui pensent qu’elles ne sont plus capables de marcher, monter les escaliers ou pratiquer une
activité physique par exemple. L’entrainement aura donc des bénéfices sur ces points et
permettra de redonner confiance au patient pris en charge.

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1.1.3. Sur le plan social

Les personnes âgées sont les personnes les plus touchées par le phénomène d’isolement
social. Ce phénomène peut être causé par de multiples facteurs tels que la perte du conjoint,
l’éloignement géographique de la famille, la retraite professionnelle ou la perte d’autonomie.
Ces différents éléments sont autant de raisons qui limitent le contact de la personne âgée avec
l’environnement extérieur. C’est sur ces quelques points que se trouvent les principales
différences avec un public dit normal, public qui sera encore dans un mode de vie actif avec
des contacts avec l’extérieur plus fréquents et par conséquent un isolement social moindre.

1.2. Les effets de l’entrainement physique

1.2.1. Sur les adaptations physiologiques

Le vieillissement par le biais de la sarcopénie impacte de façon négative différents facteurs


musculaires. Ce syndrome se caractérise par une diminution des fibres de type II, ce qui affecte
la puissance et la vitesse des mouvements. L’entrainement physique offre des gains relatifs en
force musculaire lors des 6 à 12 premières semaines. Ces résultats obtenus rapidement seraient
dus certainement à une augmentation significative du signal électromyographique. (Hautier et
coll. 2007)

On observe également des bénéfices sur le plan de l’endurance aérobie. L’entrainement


physique permet l’augmentation de la VO2 max, composante essentielle du maintien dans
l’autonomie d’une personne âgée. En effet, une étude a montré une augmentation de 11% de la
VO2 max chez des hommes âgés de 73 ans en moyenne après un entrainement en endurance
d’une durée de 14 semaines à raison de trois séances par semaine. (Verney et coll. 2006)

1.2.2. Sur les adaptations psychologiques

L’activité physique a également des bénéfices sur la santé mentale des personnes âgées car
elle contribue à l’amélioration de leur qualité de vie et de leur bien-être. (Netz et coll. 2005)
Une étude traitant de l’impact de l’activité physique sur la qualité de vie des femmes de plus de
70 ans a été menée en utilisant un test d’auto-évaluation de la qualité de vie : le questionnaire

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généraliste SF-36. Cette étude a montré que l’activité physique était associée à une meilleure
qualité de vie liée à la santé. (Lee et coll. 2003)

1.2.3. Sur les adaptations sociales

Nous avons vu que l’entrainement physique avait un effet bénéfique sur le bien-être général
des personnes âgées. Ce bien-être est également corrélé à la socialisation des individus par le
biais de la théorie socio-cognitive, théorie qui montre que les interactions sociales et culturelles
permettent à l’individu d’évoluer dans la société à travers une démarche collective intégrant la
coopération sociale. (INSERM, 2008) La pratique d’une activité physique régulière facilite
donc une intégration dans un milieu social et peut permettre de sortir d’une marginalisation.

1.3. Etude scientifique

J’ai choisi de m’intéresser à cette étude mise en place dans différentes maisons de retraite
au Japon. Cette étude intitulée Prevalence of sarcopenia and its association with activities of
daily living among japanese nursing home residents a été menée par Kamo et coll. en 2018.

Cette étude a pour but d’évaluer, chez 250 participants, la prévalence de la sarcopénie ainsi
que son lien avec la réalisation d’activités de la vie quotidienne. Pour mener à bien cette étude,
plusieurs tests ont été utilisés pour évaluer différentes composantes. L’état nutritionnel a été
testé par la mesure de l’IMC et par le test Mini Nutritional Assessment Short-Form. Pour ce
test, un score inférieur à 8 indique une malnutrition. La fonction cognitive a été quantifiée à
l’aide du Mini Mental State Examination avec des scores allant de 0 à 30. Plus le score est
faible, plus il est témoin d’une déficience cognitive. Pour l’évaluation de la fonction physique,
le Short Physical Performance Battery a été mis en place, il correspond à la somme des scores
de 3 exercices : un test d’équilibre, de vitesse de marche et de lever de chaise. Pour conclure,
en ce qui concerne les activités de la vie quotidienne, l’indice Barthel a été utilisé. Il permet
d’étudier l’autonomie sur différentes activités telles que l’alimentation, la toilette, les transferts
ou encore les déplacements.

Ces différents tests utilisés semblent en cohérence avec l’objectif de cette étude car on
souhaite évaluer l’impact de la sarcopénie sur les activités de la vie quotidienne. Il parait donc
indispensable de prendre en compte l’aspect fonctionnel de la personne, tout comme l’aspect

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 6


cognitif ou nutritionnel. Le fait de mesurer également le degré d’autonomie de la personne est
également important pour vérifier l’influence de la sarcopénie. Il aurait pu être judicieux de
compléter cette batterie de tests par un test de Tinetti afin d’évaluer le risque de chute du patient.

Les résultats de cette étude sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Activités de la
vie quotidienne

Figure 1 Résultats

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 7


On remarque que la prévalence de la sarcopénie est supérieure chez les hommes par rapport
aux femmes. Cela peut s’expliquer par le fait que le nombre de femmes participant à l’étude est
largement supérieur au nombre d’hommes. On remarque également qu’il n’y a pas de différence
significative dans les résultats à l’indice Barthel entre les patients chez qui une sarcopénie a été
décelée et les patients dits sains. On peut en conclure que la sarcopénie n’a pas d’influence
négative sur les activités de la vie quotidienne.

2. La pathologie

2.1. Définitions

Le vieillissement n’est pas une pathologie à proprement parler mais celui-ci entraine
l’apparition de certaines pathologies telles que l’ostéoporose, la perte d’audition ou encore les
troubles de la marche. La sarcopénie en fait également partie et c’est ce syndrome que j’ai choisi
de définir dans cette partie.

La notion de sarcopénie a été utilisée pour la première fois par Rosenberg en 1997 pour
qualifier la diminution progressive de la masse musculaire liée à l’âge, ce terme dérivant des
mots grecs sarx (chair) et penia (pauvreté).

« La sarcopénie, définie comme une réduction de la masse musculaire squelettique, est un


phénomène inéluctablement lié au vieillissement, mais également à une alimentation protéique
déficiente ainsi qu’à une activité physique réduite. […] Ce déficit, à la fois nutritionnel et
physique, provoque une faiblesse musculaire, une instabilité motrice, une dépendance vis-à-vis
d’autrui, le tout accompagné d’un surcoût des soins de santé. » Poortmans et coll. en 2009

« La sarcopénie se définit à la fois par une perte de masse, de fonction et une altération de
la qualité musculaire, ces deux dernières étant fortement associées à la morbi-mortalité. Elle
est maintenant une maladie reconnue par l’Organisation mondiale de la santé sur la
classification internationale ICD. » Tournadre et coll. en 2019

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2.2. Principaux signes cliniques

La sarcopénie est une pathologie qui affecte d’abord les activités de la vie quotidienne. En
effet, ses conséquences ont des répercussions sur de nombreuses tâches comme se lever,
marcher, monter les escaliers, faire le ménage ou encore jardiner.

C’est une pathologie à l’origine d’une détérioration générale de l’état physique qui se traduit
par une diminution des fonctions locomotrices de la personne. Cette diminution va entrainer
une augmentation de la sédentarité, une perte d’autonomie, une perte de force et de tonus
musculaire ainsi qu’une diminution de l’endurance. Ces multiples conséquences augmentent
également le risque de chute ainsi qu’une entrée dans la dépendance pour la personne âgée.

2.3. Etude scientifique sur les bénéfices de l’activité physique adaptée

L’activité physique chez les personnes âgées apporte de réels bénéfices au niveau de la santé
de celles-ci. Pour le montrer, j’ai décidé de m’intéresser à l’étude Effet des parcours de marche,
d’équilibre et de force sur la condition physique des personnes âgées menée par Zouita et coll.
en 2018.

Cette étude se déroule durant quatre semaines à raison de trois fois par semaine. L’objectif
est de proposer une activité ludique dans l’optique de dynamiser les personnes âgées et
d’entretenir leur condition physique. Pour cela, les différents chercheurs ont mis en place un
protocole avec 10 patients, hommes et femmes, âgées de 65 à 89 ans. Ces patients vont devoir
réaliser différents tests tels que le questionnaire Ricci et Gagnon, qui est un questionnaire qui
détermine le niveau d’activité de la personne par différentes questions avec des cotations allant
de 1 à 5. Le score total déterminera si la personne testée a plutôt un profil inactif, actif ou très
actif.

Les autres tests de cette étude seront :


- Un test de souplesse du tronc,
- Un test du gratte-dos,
- Un test de marche de 6 minutes,

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- Un test de marche sur place de 2 minutes,
- Un test de 30 secondes assis-debout,
- L’échelle d’estime de soi de Rosenberg.

Ce protocole comprend également trois activités :


- La marche sous forme de parcours avec des exercices fonctionnels sur différentes
surfaces.
- Le travail de l’équilibre.
- Le renforcement musculaire des membres inférieurs.

Cette étude a de réels intérêts car elle permet de donner une programmation d’activités
physiques qui serait bénéfique pour la condition physique des personnes âgées. Elle donne
également des recommandations sur d’autres activités ou exercices qui pourraient être
intéressants en étant associés aux parcours de marche pour obtenir des résultats encore plus
positifs.

La méthodologie utilisée est parfaite pour observer les bénéfices de l’activité physique sur
la condition physique des personnes âgées. En effet, ce protocole permet d’évaluer de
nombreuses composantes telles que l’équilibre, l’endurance, la souplesse, la force et également
le côté psychologique avec l’échelle d’estime de soi. Chacune de ces composantes est évaluée
par les différents tests mis en place durant ce protocole. On peut donc mesurer l’évolution des
personnes âgées sur tous les plans.

Les résultats de cette étude ont montré une amélioration du niveau d’activité des patients
puisque le score moyen au questionnaire Ricci et Gagnon, qui était de 10,2 en début de prise en
charge, ce qui correspond à un profil inactif, est passé à 25,1, soit un profil actif. On note
également une amélioration importante de la distance parcourue en 6 minutes car on passe de
27,23 mètres en moyenne à 108,98 mètres. Ces résultats montrent également une augmentation
de l’estime de soi.

On peut en conclure que les parcours mis en place durant cette étude permettent une
amélioration générale de la condition physique des personnes âgées et qu’ils apportent des
bénéfices sur l’équilibre, la marche, la force et l’estime de soi. L’objectif sera par la suite

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d’essayer d’avoir une continuité quant à cette pratique d’activité physique pour conserver cette
autonomie le plus longtemps possible.

3. Le programme d’activité physique adaptée proposé dans la structure

3.1. L’objectif thérapeutique directeur

L’objectif du service de SSR de cet établissement est de stabiliser l’état de santé du patient
et de le rendre de nouveau autonome pour les gestes de la vie quotidienne ainsi qu’à la marche.
Le projet thérapeutique quant à lui sera défini à l’entrée dans le service avec l’équipe soignante,
le patient et sa famille. Selon le projet de sortie, on pourra adapter les objectifs du séjour en
fonction du souhait du patient au sujet de son retour à domicile ou de son hébergement en
institution.

3.2. Choix de l’activité physique

L’activité physique adaptée dans cet établissement est basée sur la pratique de gymnastique
douce, de parcours moteurs et de renforcement musculaire. La gymnastique douce et les
parcours moteurs sont des activités bénéfiques pour les personnes âgées car elles sont en
relation directe avec l’autonomie. Elles permettent au patient de réaliser des tâches du quotidien
de façon ludique. Ce sont également des activités où l’équilibre est travaillé, ce qui a un impact
positif au niveau de la marche puisqu’en renforçant l’équilibre, on diminue le risque de chute
tout en rendant la marche moins compliquée et plus sûre pour le patient. Le parcours moteur
peut également être modifié selon les objectifs de la séance. On peut cibler l’équilibre, la marche
ou encore le travail de la fonction aérobie.

Ces activités ont des limites puisqu’elles peuvent être lassantes et répétitives pour les
patients car le matériel utilisé est souvent le même. De plus, lors des parcours moteurs, les
patients passent chacun leur tour accompagnés par l’enseignant en Activités Physiques
Adaptées (APA). Les autres patients présents lors de la séance sont alors contraints de patienter
en attendant leur tour. Cela peut être intéressant notamment car il est important d’avoir un temps
de récupération entre 2 efforts. Cependant, si un patient est beaucoup plus rapide que les autres
pour réaliser le parcours, il peut s’ennuyer pendant le passage des autres personnes et ne faire

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que deux ou trois passages pendant la séance d’une heure. Il est donc nécessaire d’essayer de
réaliser des groupes homogènes pour éviter ce genre de situation.

3.3. Programmation de l’activité physique

L’activité physique adaptée, dans le service de SSR de cet établissement, est prescrite ou
non par le médecin lors de la visite d’entrée du patient. Elle est ensuite programmée par
l’enseignant en APA en fonction de la pathologie et des capacités du patient pris en charge.
Certains patients étant en convalescence d’une fracture au niveau du membre inférieur, n’auront
pas l’autorisation de poser le pied pendant le début de la rééducation. Ces personnes seront vues
trois fois par semaine pour une pratique ciblée sur du renforcement musculaire général pour
préparer le corps à une reprise progressive de l’appui et de la marche. Les patients déjà capables
de marcher correctement seront vus tous les jours pour perfectionner la marche et l’équilibre
lors de parcours moteurs.

3.4. Organisation du planning

Dans le service dans lequel j’ai réalisé mon stage, des séances de gymnastique douce et de
parcours moteurs sont organisées tous les matins dans la salle de sport. Ce choix a été fait car
ce sont des personnes qui sont pour la plupart du temps très fatigables et qui ont différentes
activités ou rendez-vous au cours de leur journée : kinésithérapie, ergothérapie, consultations,
visites, etc. On considère donc que les patients sont plus en forme et aptes à faire de l’activité
physique durant la matinée. De plus, les visites sont autorisées toutes les après-midi, les patients
sont souvent indisponibles pendant cette période.

Le planning de l’enseignant en APA est divisé en deux parties. Le matin, de 9h à 12h,


il organise trois séances d’une heure chacune de gymnastique douce ou de parcours moteurs. Il
y a entre trois et quatre patients présents par séance, ce qui est nécessaire pour pouvoir
individualiser la pratique et les objectifs de chacun. Ensuite, le lundi, mercredi et jeudi après-
midi, ce sont des séances d’activités physiques individualisées avec un patient par heure de
13h30 à 16h30. Le mardi et vendredi après-midi, des réunions de synthèse sont organisées avec
le cadre de santé, le médecin, un(e) kinésithérapeute, un(e) ergothérapeute, un(e) enseignant(e)
en APA, un(e) infirmier(e), un(e) aide-soignant(e), un(e) assistant(e) de service social. Ces
réunions ont pour but de parler de chaque patient, de son état de santé, de son projet et de ses
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progrès afin de réajuster la prise en charge si besoin ou de programmer une date de sortie si les
objectifs ont été atteints.

L’organisation du planning se fait également en fonction de l’équipe pluridisciplinaire car


si certains patients ont une seule prescription pour de l’APA, d’autres ont des prescriptions pour
de l’APA, pour de la kinésithérapie et pour de l’ergothérapie. Il est donc nécessaire de
s’organiser pour savoir qui prend en charge le patient, combien de fois par semaine, quel jour
et à quel moment.

4. Implication professionnelle de terrain

Durant le stage, j’ai mis en place plusieurs séances d’activité physique avec différents
objectifs tels que la marche, l’équilibre, l’endurance ou le renforcement musculaire. J’ai choisi
de présenter ci-dessous deux séances basées sur le même objectif qui est le renforcement de la
fonction d’équilibration.

Objectif des séances : Travail de la fonction d’équilibration

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 13


Séance 1 :
Cette séance se déroulera avec trois patients sous forme de parcours moteur avec trois ateliers différents et trois
passages par personne pour pouvoir respecter les temps de récupération pour chaque patient. On prend en compte
qu’un patient met environ cinq minutes pour réaliser le parcours en entier, ce qui fait un total de 45 minutes pour
la séance.
Dispositif Consignes Critères de réussite Variantes

Empreintes de Le patient doit marcher en Marche fluide sans perte Remplacer les pieds par une
pieds disposées mettant les pieds sur les d’équilibre. Regard loin ligne droite que le patient
sur une distance empreintes. devant et dos bien droit. doit suivre en mettant un
de 5 mètres, pied devant l’autre. Pour
obstacle (cônes + complexifier encore un peu,
barre en on pourra ajouter un
plastique). obstacle à franchir au milieu
de cette ligne.

Filet de Le patient est d’un côté, Lors de la marche, pas de On pourra adapter
badminton l’enseignant en APA est de bascule vers l’avant l’exercice en diminuant la
réglable en l’autre. L’enseignant en APA lorsque le patient renvoie taille du ballon, en enlevant
hauteur, ballons lance le ballon au-dessus du le ballon. le rebond au sol ou encore
de différentes filet dans un périmètre de 1 en remplaçant le ballon par
tailles, raquettes, mètre autour du patient. Le des raquettes et une balle en
balle en mousse. ballon rebondit une fois et le mousse.
patient doit se déplacer pour le
rattraper puis le renvoyer.
Swiss ball, barre Le patient doit s’assoir sur le Garder l’équilibre pendant Le patient pourra se tenir à
horizontale pour swiss ball en se tenant à la l’exercice. Inspiration lors la barre avec une main, puis
que le patient barre horizontale devant lui. de la montée de genou et aucune tout en continuant
puisse se tenir, Il doit réaliser des mouvements de l’extension puis de réaliser ces mouvements.
ballon en mousse. de montées de genoux et expiration lors de la On pourra également faire
d’extension des jambes. descente. des passes avec un ballon en
mousse pour complexifier
l’exercice.

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 14


Pour ce parcours, il y a eu des difficultés pour certains patients qui ont dû réaliser les
différents ateliers avec une aide technique pour la marche ou pour conserver l’équilibre. Je me
suis également rendu compte que l’atelier avec le swiss ball était difficile pour la plupart des
patients car c’est un exercice qui sollicite énormément l’équilibre du patient. Je n’ai donc pas
mis en place les variantes pour cet exercice et je suis resté derrière le patient pour assurer une
sécurité supplémentaire pendant la réalisation.

Au niveau de l’exercice avec les lancers de ballon, j’ai dû adapter les couleurs et la taille
du ballon car des personnes étaient atteintes de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).
Pour ces personnes, j’ai travaillé avec un ballon plus gros en laissant toujours un rebond au sol
pour qu’elles aient le temps d’apprécier la trajectoire du ballon.

Certaines personnes ont également des problèmes de surdité ou des troubles cognitifs.
J’ai donc dû réexpliquer les consignes de chaque atelier à ces personnes de façon individuelle
en utilisant un vocabulaire plus simple et en parlant plus fort.

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 15


Séance 2
Cette séance était basée sur la pratique du Mölkky, le but étant de travailler l’équilibre
statique pendant le lancer du bâton de bois, mais également l’équilibre dynamique avec la
marche pour aller ramasser les objets. C’est une séance réalisée pour quatre patients pour que
ceux qui ne jouent pas puissent s’assoir et récupérer en attendant.

Dispositif Consignes Critères de réussite Variantes


Un jeu de On dispose les quilles à 2 Le patient ne doit S’il est difficile pour
Mölkky, une mètres du patient. Chaque pas être déséquilibré le patient de se
aide technique. patient tire une fois sur lorsqu’il lance le baisser seul pour
toutes les quilles puis va bâton de bois et qu’il remettre en place les
remettre en place les va remettre en place quilles, on placera
quilles qu’il a fait tomber. les quilles tombées. une aide technique
On comptera la nombre de de son choix à ses
quilles tombées par patient côtés pour qu’il
pour amener un côté puisse s’aider.
compétition. Au fur et à mesure
de l’exercice, on
éloignera les quilles,
ce qui augmentera le
déséquilibre au
lancer car le patient
devra tirer plus fort.
De plus, cela
augmentera la
distance de marche à
parcourir.

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 16


Un jeu de On dispose les quilles Le patient ne doit L’exercice étant déjà
Mölkky partout dans la salle. Les pas être déséquilibré difficile, je n’ai pas
numéros des quilles allant lorsqu’il lance le ajouté de variantes
de 1 à 12, on va les bâton de bois et qu’il pour le complexifier.
disposer de façon à ce que va remettre en place Cependant pour le
les quilles valant le plus de les quilles tombées. faciliter, si le patient
points soient au plus loin a des difficultés il
des patients et les quilles pourra se servir
valant le moins de points d’une aide technique
au plus près. Chacun leur pour marcher
tour, les patients devront jusqu’à la quille. On
décider de quelle quille ils autorisera également
souhaitent faire tomber. Si 3 lancers par
le patient arrive à la personne si on voit
renverser et à aller la que c’est trop
remettre en place, il difficile.
marquera le nombre de
points inscrits sur la quille.

Un jeu de On réalisera une partie Avoir intégrer les On pourra autoriser


Mölkky, une avec les vraies règles du règles du jeu et ne si nécessaire une
chaise Molkky, les patients seront pas être déséquilibré aide technique pour
par équipe de 2. On lors du lancer. se tenir lors du
expliquera donc les règles lancer. On réduira la
et on jouera la partie. C’est distance des quilles
une partie plus ludique si besoin.
pour la fin de la séance.
Chaque équipe aura une
chaise pour permettre au
joueur qui ne joue pas de
s’assoir quelques instants.

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 17


Cette séance a été appréciée des patients car ils ont bien aimé le côté ludique et
compétitif de l’activité. Il était cependant difficile pour certaines personnes d’aller ramasser les
quilles car le risque de chute était très présent. J’ai donc mis en place une chaise à chaque fois
qu’un patient devait remettre en place les quilles. Je me suis également systématiquement
positionné à côté du patient pour être présent en cas de déséquilibre.

Lors du dernier exercice, il y a eu quelques difficultés au niveau de la compréhension des


règles du jeu. J’ai dû réexpliquer les consignes de façon individuelle à chaque patient. Je me
suis également rendu compte que la distance de quatre mètres était compliquée à atteindre de
façon précise. J’ai donc adapté en rapprochant les quilles à deux mètres, ce qui a permis aux
patients de toucher plus souvent les quilles et ne pas rester en échec sur chaque tir.

5. Conclusion

Ce stage m’aura permis de développer certaines compétences importantes pour exercer la


profession d’enseignant en APA. Tout d’abord, durant ce stage, j’ai été très libre quant à
l’organisation des séances. J’ai pu rapidement me familiariser au projet de la structure et aux
attentes quant à une prise en charge des patients en APA. J’ai appris à mettre en place des
programmes d’interventions et faire un bilan de ceux-ci pour le partager avec l’équipe
pluridisciplinaire. Mon stage étant d’une durée de quatre semaines, j’ai pu également évaluer
les progrès des patients avec différents tests tels que le Time Up and Go, le test de la double-
tâche, le test de la station unipodale et le test des poussées sternales. J’ai réalisé ces différents
tests à l’entrée puis à la sortie des patients pour évaluer l’efficacité de la prise en charge. J’ai
pu organiser une séance de mon choix lors de ma dernière semaine de stage. J’ai donc choisi
d’organiser une séance de Wii. J’ai fait le choix des patients pour lesquels cette activité serait
bénéfique en fonction de leur besoin. Cela m’a permis de concevoir moi-même un programme
intervention, de présenter l’activité aux patients et également d’avoir plus de responsabilités
quant à la prise en charge.

Il reste néanmoins des points où je dois encore m’améliorer et sur lesquels je dois encore
acquérir de l’expérience. Pour commencer, il me faudra adapter plus efficacement le contenu
de mes interventions en fonction des capacités et des contre-indications des pathologies des

Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 18


patients. Pour cela, il faudra que je prenne connaissance plus efficacement du dossier du patient
afin de pouvoir adapter au mieux ma pratique à sa pathologie. Il faudra également que je sois
capable de connaitre les raisons de ma prise en charge et pourquoi je dois travailler cet objectif
avec ce patient. Enfin, il conviendra que je sois plus précis dans mes consignes et plus présent
aux côtés des patients durant les exercices afin de les encourager, de les motiver davantage et
ne pas être avec eux seulement pour le côté sécuritaire.

6. Références bibliographiques

- Hautier C, Bonnefoy M. (2007). Réentraînement à l’effort des patients âgés. Annales de


réadaptation et de médecine physique, 50, Pages 469-474.

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- Kamo T, Ishii H, Suzuki K, Nishida Y. (2018). Prevalence of sarcopenia and its


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- Poortmans J.R, Carpentier Y.A. (2009). Sarcopénie, vieillissement et exercice. Science


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- Ben Moussa Zouita A, Hergli C, Guiga S, Zohra Ben Salah F, Dziri C. (2018). Effet des
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Le maintien de l’autonomie chez le sujet âgé 19

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