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NOTES DE COURS

DROIT CONSTITUTIONNEL

Professeur DJOLI
“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'introduction s'étudiera en 10 points :


1. Objet du cours
2. Définition du cours
3. Analyse de la définition
4. Spécificités du cours
5. Contenu du cours
6. Transformations du Droit constitutionnel
7. Méthodes du Droit constitutionnel
8. Interaction de l'enseignement du Droit constitutionnel
9. Orientations pédagogiques du cours
10. Plan du cours

​Il ne s'agit ici que d'un résumé facilitant la compréhension. Veuillez consulter l'ouvrage du professeur pour un
approfondissement de la matière.
ANDY MALOBA, G1 B.
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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

1. OBJET DU COURS

Le Droit conditionnel est un cours ambitieux. Il vise à encadrer le jeu politique par des règles
de Droit, il vise la saisine de la politique par le Droit, il vise l'instauration de la ​nomocratie
(gestion du pouvoir politique par des normes, dont la norme fondamentale est la
constitution).
Cette ambition civilisationnelle, vise à faire les armes céder le pouvoir au Droit.
Ainsi donc dit-on du Droit constitutionnel qu'il est un instrument de la pacification de la vie
politique.

Pour arriver à ses fins, le Droit constitutionnel procédera par la production des règles et
mécanismes visant à domestiquer la vie politique.
L'on constatera donc la ​juridicisation de la vie politique, t​ out un pouvoir organisé par des
règles juridiques.

Le Droit constitutionnel s'érige donc comme la branche la plus importante de l'enseignement


juridique, en ce sens que sans elle, l'État n'est pas.
Cette importance se démontre par l'article 45 alinéa 6 de la constitution qui dit :
“Les pouvoirs publics ont le devoir d’assurer la diffusion et l’enseignement de la Constitution,
de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la Charte africaine des droits de
l’homme et des peuples, ainsi que de toutes les conventions régionales et internationales
relatives aux droits de l’homme et au droit international humanitaire dûment ratifiées.”

Le Droit constitutionnel veut donc nous amener à étudier les fondamentaux d'un État de
Droit, càd, un État soumis au Droit, dans lequel l'exercice de la puissance publique n'est
autorisée que sur base de la constitution et des lois formellement et matériellement
conformes à la constitution.

Le Droit constitutionnel vise donc le respect de la pyramide des normes, telle qu'étudiée par
le juriste autrichien ​Hans Kelsen, ​prônant la suprématie de la constitution sur les autres
normes.

L'étude de la constitution n'est en fait qu'un paravent au-delà duquel se trouve le


constitutionnalisme, ​qui est une philosophie selon laquelle le pouvoir politique doit être
encadré par des principes, mécanismes et valeurs, lesquels doivent également limiter le
pouvoir politique.
Toute cette manœuvre a lieu à l'intérieur d'une loi appelée ​constitution.

Le constitutionnalisme est sous-tendu par une philosophie selon laquelle l'homme, être
sacré, est doté de droits bien établis et reconnus par la constitution.

En bref, avec le Droit constitutionnel, désormais, la politique se fera sur base de règles de
Droit reconnues dans la constitution.

​Il ne s'agit ici que d'un résumé facilitant la compréhension. Veuillez consulter l'ouvrage du professeur pour un
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2. DÉFINITION DU DROIT CONSTITUTIONNEL

Définir le Droit constitutionnel, c'est en faire une analyse descriptive.


Dans toute société, il y a ceux qui commandent et ceux qui obéissent, ceux qui ordonnent et
ceux qui supplient, ceux qui décident et ceux qui exécutent (...), Les gouvernants et les
gouvernés.
Le pouvoir est donc ce rapport inégalitaire-là (gouvernants-gouvernés), c'est la capacité
d'imposer sa volonté.
Ce pouvoir s'exerce dans une société, laquelle doit nécessairement être organisée par des
règles.
Lorsque cette société atteint la dimension d'un État, ces règles seront établies dans une loi
fondamentale appelée ​constitution.

CONSTITUTION

Du latin ​constituere, ​composé de ​cum (avec) ​et ​statuere (créer, organiser).


De là viendra ​constitution : ce qui est formé, établi, créé.

La constitution est un texte fondamental qui comprend l'ensemble des règles essentielles qui
fondent l'État et encadrent l'exercice du pouvoir politique au sein de l'État.

La constitution est une idée très ancienne.


L'on en parlait déjà à l'époque romaine. On en trouve également des traces à l'époque de
Platon et dans les écrits d'Aristote, notamment le fameux ​politeia​.
Les pensées constitutionnelles d'Aristote seront reprises dans la constitution d'Athènes.

Mais c'est avec la ​révolution américaine ​de 1787 qu'on connait la naissance de la
constitution moderne, avec la création d'un premier texte moderne, précédant la constitution
née de la révolution française de 1789.

En bref, le Droit constitutionnel est une branche de Droit public, étudiant les règles juridiques
grâce auxquelles le pouvoir politique s'établit, s'exerce, se transmet dans un État en vue
d'assurer le bien vivre ensemble et la protection des droits et libertés fondamentaux.

3. ANALYSE DE LA DÉFINITION

Deux types d'analyse : synthétique et analytique.

A. APPROCHE SYNTHÉTIQUE

Cette approche nous donne les cinq dimensions du Droit constitutionnel moderne :

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● Dimension normative
Le Droit constitutionnel est un système normatif, un ordonnancement, un ensemble de
règles contenues dans un document appelé ​constitution ​qui se décline en titres, subdivisés
en chapitre, puis en section, en paragraphes, en articles et en alinéa.
La constitution est la mère de toutes les lois, lesquelles doivent obligatoirement lui être
conformes.

● Dimension institutionnelle
Le Droit constitutionnel étudie la morphologie, l'anatomie, la structure des pouvoirs :
exécutifs, législatifs, judiciaires.
C'est en ensemble de règles juridiques grâce auxquelles le pouvoir s'établit.

● Dimension substantielle
Les règles de Droit constitutionnel ne sont pas de simple règles formelles, elle visent surtout
à assurer le vivre ensemble dans la paix. Il est irénique.

● Dimension axiologique
Le Droit constitutionnel est le Droit des droits et libertés fondamentaux.
Il est anthropocentrique, en son cœur se trouve l'homme.

● Dimension pathologique
Le Droit constitutionnel vise à restaurer la santé du Droit quand cette dernière est mise en
danger par une loi ou un traité anticonstitutionnel.

B. APPROCHE ANALYTIQUE

Dans cette approche, le Droit constitutionnel est défini comme :


- Une branche du Droit
- Une branche du Droit public
- Une discipline qui étudie les règles juridiques
- Les règles juridiques grâce auxquelles le pouvoir s'établit, s'exerce et se transmet au
sein de l'État
- Le Droit constitutionnel étudie les règles juridiques relatives au pouvoir politique dans
l'État
- Le Droit constitutionnel étudie les règles juridiques qui organisent le bien vivre
ensemble et la protection des droits et libertés fondamentaux

1. UNE BRANCHE DU DROIT

Le Droit ne peut être défini, il ne peut qu'être compris. Définir le Droit est une pente
savonneuse.

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Cinq approches ont été établies pour comprendre le Droit :

● Sur le plan étymologique


Le mot ​Droit​ vient du latin ​dirigere​ qui se traduit par ​diriger, aligner, ordonner.
De là naîtra le substantif ​directus ​qui signifie ​direct, droit.
Par là sortira le substantif ​dirito​ qui donnera le français d ​ roit,​ càd, ​ce qui est juste, correct.

​ énérera également le substantif latin ​ius ​qui donnera ​justicia, c​ àd, ​ce qui est juste.
Directus g
D'où l'expression​ directia est ars bonis et aequi : le Droit est l'art du juste et du bon.
Ainsi naîtra le mot ​droit, ​le mot ​justice, j​ ustifiant par ailleurs la balance égalitaire comme
emblème.

● Sur le plan analytique


Le Droit est un ensemble de règles à caractère général, impersonnel, contraignent,
permanent, édictées par l'autorité publique et sanctionnée par elle en vue d'assurer l'ordre
dans la société.
Telle est la définition formelle du Droit.

Il est noter que cette contrainte est multiforme. Celle du Droit constitutionnel par exemple,
est notamment spirituelle : ses effets ne sont pas matériels (légitimité, haute trahison…)

● Sur le plan sociologique


L'homme est un être social, et la vie sociale est génératrice de violences.
Le Droit peut de là être vu comme un mécanisme de contrôle et d'organisation de la vie
sociale.
D'où l'expression ​ubi societas, ibi ius.

Le Droit est un ensemble d'outils, de principes, de mécanismes, de règles,réunis en vue de


prévenir et de régler les problèmes sociaux.

● Sur le plan technique


Le droit est une prérogative, une faculté reconnue à un citoyen.

● Sur le plan objectif


Le Droit est un ensemble de normes édictées en vue de régir hic et nunc la société.
Le Droit comme discipline scientifique étudie les règles et prérogatives reconnues aux
citoyens.

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2. UNE BRANCHE DU DROIT PUBLIC

Dans la summa divisio du Droit, on distingue le Droit public et le Droit privé.


L'homme en tant qu'être privé, a des règles qui organisent sa vie privée (naissance,
mariage, adoption..) bref, tout ce qui lié à la personne, à ses biens et à ses obligations,
constituent le Droit privé.
Le Droit privé est un ensemble de règles juridiques qui s'appliquent aux personnes privées,
physiques ou morales, dans le cadre de leur vie privée.

Par ailleurs, le Droit public est un ensemble de règles qui régissent les rapports
intra-étatiques (États et autres institutions de l'État), et les rapports inter-étatiques (États
entre eux, et États et organisations internationales).

Cette distinction entre le Droit public et le Droit privé est fondée sur trois critères :
● Sur le plan organique : qualité des personnes
Les relations de Droit privé s'établissent entre particuliers, entre personnes privées
physiques ou morales.
Par contre, en Droit public, il s'agit des rapports entre gouvernants et gouvernés.

● Sur le plan formel : procédures d'établissement des règles


En Droit public, les rapports d'élaboration des règles sont verticaux, hiérarchisés : les
gouvernants prennent des décisions qui s'appliquent ergs omnes sur les gouvernés.
Il s'agit d'un rapport asymétrique, unilatéral : seule la volonté de l'État compte.

En Droit privé, les rapports d'élaboration sont de type horizontal. Les rapports sont
conventionnels et synallagmatiques, dominés par l'autonomie de la volonté de la personne.

● Sur le plan matériel : finalité des actes


Le Droit privé vise les intérêts de la personne. D'où l'expression ​pas d'intérêt, pas d'action.
Le Droit public lui ne vise pas l'intérêt privé, mais plutôt l'intérêt général.

CONSÉQUENCES DE CETTE DISTINCTION

L'on retient ici que le Droit public a formellement une suprématie sur le Droit privé.
Mais cette notion est relative, elle dépend des sociétés : dans les sociétés libérales par
exemple, c'est l'intérêt privé qui prime.
Mais de manière générale, c'est l'intérêt général qui compte. D'où l'expression ​salus populi
suprema lex.

Le Droit privé est égalitaire, contrairement au Droit public. Néanmoins, l'équilibre reste la
visée.
Le Droit privé garde ses domaines dans lesquels on ne peut empiéter, appelés ​les libertés
fondamentales.

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PORTÉE DE CETTE DISTINCTION


,
L'excès de supériorité du Droit public, l'excès de commandements, mènera à un système
totalitaire. Par contre l'excès de supériorité du Droit privé créera un abandon de la
souveraineté étatique au profit de l'impérialisme de la personne.

Aujourd'hui, on connaît une transformation des rapports entre ces deux Droits.
L'on pense que la distinction entre les deux serait hors de toute valeur scientifique. Cette
distinction aurait du reste tendance à s'estomper, suite au fait qu'elle serait ​infondée​.
Infondée, parce que le Droit public arrive à faire recours aux règles de Droit privé pour régler
certaines situations (l'arbitrage).
Aussi, rappelle-t-on que ce sont les principes de Droit privé qui sont à la base de tout, afin
d'illustrer l'omniprésence de ce Droit.

Cette séparation serait également inadaptée, ​car il y a des personnes privées qui peuvent
contribuer par leur service, à l'intérêt général.
Aussi l'État de son côté peut également poursuivre des intérêts privés, tel cas quand elle
crée une entreprise commerciale.

Les deux Droits connaissent notoirement aujourd'hui des interpénétrations. Cette relation
inceste donne naissance à un Droit bâtard dit ​économique.

3. DROIT CONSTITUTIONNEL, BRANCHE DU DROIT PUBLIC INTERNE

Parmi les branches du Droit public, on cite :


● Droit constitutionnel
Situé au sommet des branches, il étudie les règles juridiques relatives au pouvoir, lesquelles
règles sont inscrites dans la constitution.

● Droit administratif
Le Droit constitutionnel s'occupe des institutions politiques, avec un juge particulier : le juge
constitutionnel.
Mais le Droit administratif s'occupe des institutions administratives, c'est le Droit
constitutionnel détaillé, le Droit des mises en œuvre.
Son juge naturel est le juge administratif.

● Finances publiques ou Droit budgétaire


L’État dans sa nécessité d'action, a besoin de moyens financiers.
Ces finances se trouvent dans un document appelé​ budget.
Les règles relatives à ce budget sont comprises dans un enseignement appelé finances
publiques.

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Son juge naturel est le juge constitutionnel.

● Droit fiscal
Fixe les règles relatives aux contributions des personnes physiques ou morales en vue du
fonctionnement de l'État.

4. LE DROIT CONSTITUTIONNEL ÉTUDIE LES RÈGLES JURIDIQUES

Le Droit constitutionnel étudie les règles officielles, impersonnelles, obligatoires et


sanctionnables.

AMBITION DES RÈGLES DE DROIT CONSTITUTIONNEL

Les règles de Droit constitutionnel ont une finalité globale. Elles visent à régenter la vie
collective, l'organisation du vivre ensemble.
Le Droit constitutionnel est une réponse à des préoccupations sociales. Elle est fondatrice
de règles juridiques visant le bonheur du peuple.
Le Droit constitutionnel a pour ambition ultime ​l'épanouissement des libertés fondamentales.

4. SPÉCIFICITÉS DU DROIT CONSTITUTIONNEL

Le Droit constitutionnel présente beaucoup de spécificités :


● LE DROIT CONSTITUTIONNEL EST UN DROIT PRATIQUE

En observant la scène politique, on constate qu'il y a toujours un décalage entre le texte et la


pratique. Certains auteurs sont même arrivés à qualifier le Droit constitutionnel de ​purement
programmatique.

Le Droit constitutionnel évolue souvent avec des violations de constitution consacrées, non
sanctionnées, d'où sa qualification de ​Droit mou.

En tout état de cause, il faut retenir que le Droit constitutionnel est un Droit particulier,, un
Droit​ self-executing (​ d'auto-exécution).
Il fonctionne lorsqu'il est auto-exécuté.
Ses dispositions doivent être exécutées automatiquement. Elles ne peuvent être appliquées
que quand il y a une forte adhésion de la masse populaire, une forte légitimité
(contrairement aux autres Droits qui sont purement dans la légalité).

La constitution est avant tout l'esprit commun d'un peuple, qui va organiser à son tour les
institutions.

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“La constitution est la pratique des choses, le tempérament des hommes, les habitudes de
penser et d'agir d'un peuple.” (François Mitterrand)

● DROIT AUX SANCTIONS PARTICULIÈRES

Longtemps a-t-on dit que le Droit constitutionnel était un Droit sans sanction.
Il est à noter que le Droit constitutionnel est un Droit noble. La sanction n'est pas le Droit,
plutôt l'échec du Droit.

Aujourd'hui, le Droit constitutionnel a connu plusieurs mutations :


- Juridicisation
Désormais, les conflits ne sont plus gérés par la politique mais par le Droit.

- Judiciarisation
Lesdits problèmes seront notamment réglés par un juge.

- Juridictionnalisation
Le juge agit dans le cadre d'une juridiction, d'une procédure.

SANCTIONS DU DROIT CONSTITUTIONNEL

- Sanctions juridiques organisées


- Sanctions juridiques non organisées
- Sanctions politiques organisées
- Sanctions politiques non organisées

● Sanctions juridiques organisées


Le Droit constitutionnel est le Droit de la constitution sanctionnée par le juge.
Il ne s'agit plus d'un Droit purement programmatique, la constitution moderne peut
maintenant se lire comme un catalogue de sanctions pénales.
Les Droits pénal et constitutionnel se soit interimmixés l'un dans l'autre.

Le Droit constitutionnel n'est plus sans sanction, il contient en effet des sanctions juridiques
organisées : haute trahison, etc.
Ses sanctions ne sont pas que pénales, elles sont également d'autres types : déchéance,
inconstitutionnalité, démission…

● Sanctions juridiques non organisées


Le Droit constitutionnel prévoit également des sanctions non organisées, dont les modalités
d'exercice ne sont pas organisées : le droit de résistance à l'oppression, le droit à
l'insurrection (article 64 de la constitution).

● Sanctions politiques organisées

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Motions de censure, motions de défiance, obligation de rendre compte de l'évolution de la


politique du gouvernement (...) La responsabilité politique des hommes politiques est
engagée.

● Sanctions politiques non organisées


Le jeu politique étant un monde de surprise, toutes les sanctions ne peuvent être organisées
: les manifestants peuvent lancer des projectiles aux gouvernants, la presse peut s'attaquer
violemment à un gouvernant…

● DROIT CONSTITUTIONNEL, UN DROIT CONVENTIONNEL

Les règles de Droit constitutionnel sont élaborées par des acteurs (peuple ou représentants
du peuple) qui trouvent des compromis transformés en règles.

● DROIT CONSTITUTIONNEL, UN DROIT INSTRUMENTAL

La règle de Droit constitutionnel n'est pas seulement un outil auquel les acteurs se
soumettent.
C'est une véritable arme dont les prescriptions juridiques sont les munitions.
Chaque acteur y fait recours dans la lutte pour le pouvoir.
Les stratégies politiques se nouent à partir des règles de Droit constitutionnel. Les batailles
politiques ne se font plus par la force.
Ainsi donc, étant mis à la disposition des acteurs politiques, le Droit constitutionnel est dit
instrumental.

5. CONTENU DU DROIT CONSTITUTIONNEL

Au départ, selon Marcel Prelot, on définit le Droit constitutionnel comme ​l'ensemble des
règles grâce auxquelles le pouvoir ​s'établit​, s​ 'exerce​ et se ​transmet​ dans l'État.
On notait là alors trois dimensions du Droit constitutionnel (établissement, exercice et
transmission du pouvoir).

Mais aujourd'hui, le contenu du Droit constitutionnel s'articule en cinq dimensions :

● DIMENSION GÉNÉTIQUE : ÉTABLISSEMENT DU POUVOIR

Le Droit constitutionnel étudie les mécanismes par lesquels le pouvoir naît et veille à ce que
cela soit fait dans le respect des règles, en procédant par le contrôle électoral.

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● DIMENSION STRUCTURELLE : ORGANISATION DU POUVOIR

En plus de la naissance, le Droit constitutionnel s'occupe également de l'organisation du


pouvoir, de sa structure.

● DIMENSION PHYCHOLOGIQUE : FONCTIONNEMENT DU POUVOIR

Le Droit constitutionnel analyse de quelle manière le pouvoir fonctionne dans la pratique et


vient éviter les dérives inconstitutionnelles.

● DIMENSION AXIOLOGIQUE : FINALITÉ DU DROIT CONSTITUTIONNEL

Le Droit constitutionnel vise à asseoir la philosophie du ​constitutionnalisme.​


Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des
pouvoirs déterminée n'a pas de Constitution.
Le Droit constitutionnel est en effet une poussée contre l'arbitraire, la domestication de la
violence politique.
La finalité est d'encadrer le pouvoir politique de l'État afin qu'il n'étouffe pas les libertés des
individus.

● DIMENSION PATHOLOGIQUE : LA CONSTITUTION COMME OUTIL DE


PRÉVENTION ET EE GESTION DES CONFLITS POLITIQUES

Le fonctionnement du pouvoir politique engendre des conflits qu'il faut désormais régler, en
termes de Droit, par une juridiction sous office d'un juge.

Toutes les règles, tous les actes et règlements doivent être conformes à la constitution,
quitte à être écartées de l'ordonnancement juridique.
Les règles de Droit constitutionnel sont des traitements préventifs (pour le cas des règles à
analyser avant promulgation) et de gestion.

6. TRANSFORMATIONS DU DROIT CONSTITUTIONNEL

Le Droit constitutionnel a subi des transformations et n'en est certainement pas à la


dernière.
Le titre du cours aujourd'hui était hier ​Droit constitutionnel et institutions politiques.

INSTITUTIONS

Selon Litré, une institution désigne tout ce qui est créé, établi par l'homme, dans le domaine
politique.
Ces institutions sont de deux types :

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- Institutions organes ou personne


Désigne des collectivités humaines réunies par une idéologies, des mécanismes, des
structures (...) Créés par l'homme.

- Institutions mécanismes
Désigne un système de règles de Droit qui régulent la vie des hommes et qui constituent un
système.

INSTITUTIONS POLITIQUES

Sont des structures, organes, règles, établis par les hommes dans le domaine politique, en
vue d'assurer le fonctionnement de la cité.
Contrairement aux institutions administratives qui s'occupent de la gestion quotidienne de la
cité, les institutions politiques elles prennent les grandes décisions, elles constituent. C'est le
logiciel central de la cité.

POLITIQUE

Concept polysémique, son sens varie :


● Selon la valeur
En terme de valeur, la politique peut être saisie au sens :
- Noble : comme un art supérieur de commandement de la cité. C'est le lieu où
se transforme la vie d'un peuple. C'est l'art d'ordonner, d'articuler la vie des
nations.
La politique est l'art du commandement social, l'activité pacificatrice permettant à
société divisée de s'organiser à une fin supérieure. (Aristote)

- Vulgaire : comme un lieu de corruption, de népotisme, d'enrichissement sans


cause, de mensonge.

● Selon la sphère
Dans une dimension restrictive, la politique est un monde réservé, clos, distinct des autres,
assujetti à des règles spécifiques.

● Selon la langue
En anglais, le mot ​politique​ traduit plusieurs données :
- Quand il se traduit par ​policy, i​ l désigne les politiques publiques, le
programme des dirigeants.
- Quand il se traduit par ​politics,​ il désigne le processus d'exercice, de
conquête, d'affrontement entre acteurs politiques.

● Selon le genre
- Les politiques ​au masculin, désigne l'ensemble de régulation qui assure
l'unité et la pérennité d'un espace social hétérogène.

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- La politique, a ​ u féminin, désigne le lieu de confrontation des acteurs


politiques, le lieu de compétition politique.

L'expression ​institutions politiques ​englobe tout cela. Mais on retient d'elle qu'elle est un
ensemble d'organes, de règles, visant à organiser le jeu politique.

CONSÉQUENCES DE L'ADJONCTION DE L'EXPRESSION ​INSTITUTIONS POLITIQUES


AU DROIT CONSTITUTIONNEL

Cette adjonction traduit les différentes transformations que le Droit constitutionnel a subi et
continue à subir comme science.

Dans son histoire, le Droit constitutionnel a subi quatre transformations :


● Premier âge : âge métaphysique ou théologique du Droit constitutionnel (âge des
obsédés textuels)
Le Droit constitutionnel est enseigné pour la première fois à Paris en 1834 par Peligrosso
Rossi.
Suite à son caractère trop politique, et les hommes politiques ne voulant pas voir une étude
sur eux et sur leurs stratégies politiques, ce cours sera supprimé pour revenir en Droit
constitutionnel simple.
Les enseignements étaient limités à lire et commenter le texte, sans plus.
Ce type de faire entrait alors une distorsion entre théories et réalités.

● Deuxième âge : adjonction de l'expression ​institutions politiques a ​ u titre ​Droit


constitutionnel
Avec le professeur Maurice Duverger dans les années 1959, on a été amené à analyser
maintenant les faits tels qu'ils sont.
Duverger va ajouter à la méthode juridique, la méthode sociologique.
Mais cette étape sera toxique au Droit constitutionnel, il aura une connotation beaucoup plus
sociologique et politique.

● Troisième âge : retour au simple ​Droit constitutionnel


Ici, le Droit constitutionnel fait un véritable retour sur la scène dans sa mission de saisir la
politique.

● Quatrième âge : internationalisation du Droit constitutionnel


Le Droit constitutionnel qui était bâti autour des frontières de Droit public interne, commence
à intégrer dans son voici une dimension internationale.
On commence à constater des constitutions élaborées dans un esprit international.
Telle notre constitution de la transition, élaborée sous l'égide de l'ONU.
On constate également l'inclusion dans le Droit interne de dispositions internationales. Tel
en France où l'on reconnaît la place aux lois européennes.

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En plus de l'internationalisation, on constate également l'ouverture du Droit constitutionnel


aux autres sciences : économie, Sociologie, droit pénal, etc.

7. MÉTHODES DU COURS

Deux méthodes :
- Juridique
- Sociologique

8. INTÉRÊT DU COURS

Triple :
● Sur le plan pratique
Comprendre l'organisation, le fonctionnement des institutions politiques et s'intégrer comme
citoyen dans la société.

● Sur le plan théorique


Saisir le jeu du pouvoir en tant que système. Comprendre les principes structurants et
déstructurants.

● Sur le plan pédagogique


Il est une obligation pour l'État d'assurer l'enseignement de la constitution à tous les stades
de l'éducation nationale.

9. ORIENTATIONS MÉTHODOLOGIQUES

Le Droit constitutionnel vise à fixer et ancrer les principes fondamentaux des libertés
humaines.

10. PLAN DU COURS

TITRE 1 : LE POUVOIR POLITIQUE : ENJEU DU DROIT CONSTITUTIONNEL


TITRE 2 : L'ÉTAT : CADRE DU JEU
TITRE 3 : LA CONSTITUTION : RÈGLES DU JEU
TITRE 4 : L'AMÉNAGEMENT DU POUVOIR POLITIQUE OU RÉGIMES ET SYSTÈMES
POLITIQUES : SYSTÈMES DU JEU
TITRE 5 : LES ACTEURS DE JEU POLITIQUES

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TITRE 1 : LE POUVOIR POLITIQUE : ENJEU DU DROIT CONSTITUTIONNEL

Qu'est-ce qui est en jeu ?


On se dispute quoi ?
Quel est l'objet de toutes les règles juridiques qui seront analysées ?

Ce titre sera traité en cinq chapitres :


- Qu'est-ce que le pouvoir politique ?
- Comment s'articule le pouvoir politique dans les sociétés animales ?
- Comment s'articule le pouvoir politique dans les sociétés humaines ?
- Quels sont les fondements du pouvoir politique (pourquoi un individu A obéit-il à un
individu B ?)
- Quelle est la visée du pouvoir politique ?

CHAPITRE 1 : QU'EST-CE QUE LE POUVOIR POLITIQUE ?

Le mot ​pouvoir v​ ient du latin ​potestas​ : capacité d'agir.


On parle de pouvoir lorsqu'un homme ou un groupe d'hommes exercent une domination sur
d'autres.
Il s'agit de la capacité d'un sujet ou d'un groupe d'obtenir la soumission d'autrui, ou encore,
la volonté s'exerçant sur d'autres volontés et capable de faire éventuellement leur
résistance.
Le pouvoir est la capacité d'obtenir d’un individu un comportement qui ne lui est pas
spontané ou naturel.

Le pouvoir est consubstantiel à la société. Dans chaque société, il y a des dominants et des
dominés.
Le pouvoir est une relation interpersonnelle, intersociétale. C'est une relation verticale entre
A qui donne des instructions à B.

Il ne s'agit pas d'une contrainte essentiellement physique. C'est une obéissance librement
acceptée.
La qualité du pouvoir dépend du consentement.
Ce dernier fait la différence ​la domination et le pouvoir ou la puissance : ​la domination est
brute, négative, tandis que le pouvoir est d'attrait, de volonté, positif.

Le pouvoir a plusieurs formes. Il peut être : économique, religieux, politique, etc.

SPÉCIFICITÉS DU POUVOIR POLITIQUE

Le pouvoir politique est celui qui s'exerce sur la cité, l'État.

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On entend par politique, l'ensemble des efforts que l'on fait en vue du pouvoir ou d'influencer
la répartition du pouvoir soit entre les États, soit entre les divers groupes à l'intérieur de
l'État. (Max Weber)

​ ui
Le pouvoir politique est le pouvoir de ​prévision, d'impulsion, de décision, de coordination q
appartient à l'appareil de l'État.
- Prévision : gouverner c'est prévoir, anticiper.
- Impulsion : le pouvoir politique est un pouvoir d'action.
- Décision : le pouvoir politique est un pouvoir de prises de décisions.
- Coordination : le pouvoir politique nécessité la capacité de faire le suivi et l'évaluation
de l'évolution des choses.
C'est à ce stade qu'intervient la sanction quand les choses vont à l'encontre des
résultats escomptés.

Le système politique est qualifié de ​système tout.

Ce tout constitué dans la constitution, qui établit la répartition des pouvoirs, des fonctions.
Une sorte de ​map power.
Celui qui détient ce pouvoir, détient alors la vie, l'avenir de la cité.
Seul l'intérêt général lui importe. Ainsi est considéré le népotisme comme une aberration.
Celui qui exerce le pouvoir ne vise pas en lui l'intérêt de ses proches auxquels il n'appartient
d'ailleurs plus, mais plutôt l'intérêt supérieur de la nation.

Le pouvoir politique est un pouvoir monopolistique.


L’État détient le monopole du pouvoir politique, le monopole de coercition.
Il est un aristocratique (le pouvoir), il appartient à une élite qui le mérite.
Il est octroyé à la suite d'une élection par laquelle le peuple déterminera son avenir.

CHAPITRE 2 : LE POUVOIR DANS LES SOCIÉTÉS ANIMALES

Le pouvoir n'est pas l'apanage des sociétés humaines.

​Il ne s'agit ici que d'un résumé facilitant la compréhension. Veuillez consulter l'ouvrage du professeur pour un
approfondissement de la matière.
ANDY MALOBA, G1 B.
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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

L'étude de vie des animaux permet de constater une certaine organisation entre eux, un
pouvoir distinct du pouvoir politique.

Le pouvoir dans les sociétés animales est étudié par une science appelée ​éthologie.

Les sociétés animales ont des structures et des organisations bien établies, qui permettent
d'observer l'organicime (organisation des petites sociétés).
Chez les insectes, les abeilles entre autres, il y a toujours un mal dominant, chargé de la
protection de la communauté, jouissant en retour des faveurs, notamment sexuelles.

​ ne pulsion aussi forte que la pulsion


Dans chaque société donc, il y a le ​libido dominandi, u
sexuelle.
“Nous peuplerons ton sol (pulsion sexuelle) et assurerons ta grandeur (libido dominandi).

L'organisation animale est imposée par la ​survie.


Cette survie s'obtient avec les moyens de bord : force, vitesse… dans un cadre unique : le
groupe.

La différence entre les sociétés animales et les sociétés humaines réside dans ​l'innovation,
la capacité de quitter la nature pour la culture.
La différence entre le pouvoir politique et le pouvoir animal est que celui-là a la capacité
d'innover, de créer. L'homme se bat contre le statu quo. La mission du pouvoir politique est
d'être au cœur de l'innovation sociale.

Les moyens, l'aura, l'honneur… sont donnés aux dirigeants en vue tout simplement de leur
permettre d'assurer ces transformations-là.

Les sociétés animales ou fragmentaires sont caractérisées par ​l'inhibition de toute capacité
d'initiative.
Tel est le cas dans nos clans africains.

CHAPITRE 3 : LE POUVOIR POLITIQUE DANS LES SOCIÉTÉS HUMAINES

L'homme est créé d'abord comme un être ​seul.​ La vie en solitude était impossible, il
cherchera à vivre en ​groupe​.
Les groupes formeront des ​sociétés, l​ esquelles devront se doter d'un pouvoir en vue de
survivre.
Le pouvoir créera des ​institutions ​dont la plus importante est l​ 'État.
L’État est donc une création humaine, mais surtout rationnelle. Il reposera et perdurera par
le consentement, lequel deviendra explicite et se renouvelera.

Le pouvoir politique peut être saisi à travers le ​temps ​et ​l'espace.

​Il ne s'agit ici que d'un résumé facilitant la compréhension. Veuillez consulter l'ouvrage du professeur pour un
approfondissement de la matière.
ANDY MALOBA, G1 B.
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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

DANS LE TEMPS

​Le pouvoir politique peut être :


- Diffus
Ce type de pouvoir est rencontré dans les sociétés anonymes, diluées.
C'est un pouvoir simple, indifférencié, sans stratification.
On le rencontre tel dans les villages, dans les clans…
Il est exercé par un homme qui est souvent le plus ancien.

- Personnalisé
Le pouvoir est détenu par une personne aux qualités exceptionnelles. Un être providentiel
qui s'impose par son équation personnelle. ​“Je suis roi parce que je suis moi.”
Ce pouvoir est incertain, arbitraire.

- Institutionnalisé
Le pouvoir n'est plus ni diffus, ni lié à la personne.
Il n'est plus fragile, il a acquis un statut, une durée, une solidité.
Au lieu d'obéir à un individu, à un homme, on obéit à une ​institution​.

DANS L'ESPACE

Le pouvoir politique est aussi tributaire de l'environnement, du contexte.


En principe ;
- Dans les sociétés sous-développées
Dans les sociétés où il y a de fortes inégalités, une faible cohésion sociale, appelées
sociétés fragmentées, fonctionnant sur des antagonismes primaires… le pouvoir est souvent
autoritaire.
Ce sont des sociétés où les menaces de force, de violence, génèrent des mécanismes de
monopolisation de pouvoir, de confiscation de pouvoir, de coup d'État, de fraude.
Bref, dans ces Etats, le pouvoir est très peu institutionnalisé et favorise l'émergence du
pouvoir autocratique.​
Les impératifs de sécurité prévalent au détriment de ceux de liberté.

Néanmoins, l'Inde fait exception à ce principe et est considéré comme la plus grande
démocratie au monde.

- Dans les sociétés développées


Dans les pays industrialisés, les hommes étant affranchis des besoins sociaux de base, ils
se développent des ​régimes libéraux d​ e démocratie représentative plus ou moins apaisées.
Les citoyens ont atteint un degré de sécurité humaine, et les violences politiques et enclaves
autoritaires sont exceptionnels.

- Dans les sociétés post-industrielles ou hyper-développées

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Dans ces sociétés, on rencontre comme une ​dépolitisation,​ un accroissement des taux
d'abstention, un désintéressement politique.
La politique est délaissée aux bureaucrates.
Tel le cas des pays nordiques en Europe, où on constate une montée de l'informatisation de
la politique en vue d'attirer l'attention population.

CARACTÈRES DU POUVOIR POLITIQUE

Le premier élément du pouvoir politique est son caractère :


- Global
Le pouvoir politique veut régenter la communauté. Il s'exerce sur une population large, sur
des questions transversales, sur des territoires vastes.

- Initial
Tout part de la politique.
Ce caractère justifie même la raison de l'intéressement à cette matière.
La politique permet de comprendre, de décrypter les problèmes sociaux.

CHAPITRE 4 : FONDEMENTS DU POUVOIR POLITIQUE

Pourquoi on obéit ?

A. FONDEMENTS SOCIOLOGIQUE DU POUVOIR

Le pouvoir politique est d'abord un phénomène sociologique. Qui a la réalité du pouvoir ?


L'obéissance peut découler de :
- La nature
Le pouvoir est consubstantiel à la nature. C'est une question sociale.
Dès la naissance, on trouve une hiérarchisation (pouvoir) : un père et une mère.
“Nous trouvons le pouvoir en naissant à la vue sociale comme nous trouvons le père en
naissant à la vie physique.” ​Bertrand de Jouvenel.

- La croyance
Le pouvoir politique n'est pas uniquement une affaire de courage, de physique.
Il faut aussi que les gens croient en vous, en votre vision, et qu'en retour, vous puissiez
adhérer à leurs attentes. Un leader est le fruit des attentes de la société.
C'est cette croyance qui crée la légitimité.

Types de légitimité
- Légitimité charismatique : fondée sur les qualités personnelles de la
personne.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Légitimité traditionnelle : fondée sur les coutumes, les traditions, l'héritage, le


sang.
“Je suis chef parce que la coutume m'a choisi”. “Je suis chef parce que je suis le fils
de…”

- Légitimité rationnelle-légale : c'est le légitimité moderne, fondée sur le Droit.


C'est à ce stade que la légalité vient de confondre à la légitimité. On est
légitime parce qu'on a la légalité, parce qu'on a été désigné conformément à
la loi.
La légitimité rationnelle-légale n'exclut pas n'a nécessité d'avoir également
les autres formes de légitimité.

- La contrainte
Le pouvoir découle de la croyance, c'est une question de foi.
Mais il découle également de la contrainte (imperium), la ​force.​
Un pouvoir sans force n'est qu'impuissance (mais force sans Droit n'est que tyrannie).
L'Érat est un détachement spécial d'hommes armés. ​(Lénine).

La contrainte est également ​économique.​


Ceux qui contrôlent nos estomacs, contrôlent nos révolutions.
La contrainte économique consiste en une pression exercée sur les membres de la société
en les menaçant d'une privation plus ou moins étendue des moyens de subsistance.
Qui peut priver un homme de sa subsistance tient facilement de lui obéissance.

Dans la doctrine marxiste, le pouvoir politique appartient aux propriétaires des moyens de
production.

Les conditions économiques commandent le comportement politique.


Ainsi dit-on que l'autonomie de la force dépend de ses capacités économiques.la puissance
politique est liée à la prodigarité.

Au-delà des contraintes physiques et économiques, on peut créer des conditions


d'obéissance par la ​psychologie​.
Cela se fait aujourd'hui par le contrôle du quatrième pouvoir : les médias.
Contrôler les esprits, les pensées, c'est contrôler les comportements.
Les Etats se doutent de moyens puissants de communication à cet effet.

Quid de la propagande ?
La propagande est une action organisée en vue de reprendre une opinion, une religion, une
doctrine.
Elle se fait par les images, les écrits, les dessins…
Il est question de persuader les gouvernés à l'obéissance.
C'est un travail de sensibilisation, d'orientation, en vue d'influencer les opinions, les
attitudes...un travail de manipulation.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Il s'agit de focaliser l'attention populaire sur un fait, un évènement, une situation.

- L'intérêt
Chaque acteur économique, en même temps qu'il poursuit son intérêt personnel participe
involontairement à la réalisation de l'intérêt général, celui-ci n'étant que la somme des
intérêts particuliers (Adam Smith).

Le ressort principal du lien social ne résiderait ni dans la contrainte, ni dans la croyance,


mais dans l'intérêt des individus à préserver leur vie et leurs biens.

Le caractère anarchique de l'État de nature explique pourquoi les individus conviennent d'un
pacte social au terme duquel une autorité sera instituée afin d'assurer la protection de leurs
intérêts.

SECTION 2 : FONDEMENTS JURIDIQUES DU POUVOIR POLITIQUE

Le Droit constitutionnel vient asseoir le pouvoir sur le Droit en déterminant qui est le
souverain.

LA SOUVERAINETÉ

A. DÉFINITION

La souveraineté (plenitudo potestas) est cette puissance absolue qui s'exerce sur un
territoire et une population, et qui donne aux gouvernants le droit de commander.
Elle est un tout inséparable de l'État, sans elle, l'État ne serait plus.

B. CARACTÈRES

- La souveraineté est un pouvoir de droit : il ne s'agit pas d'une situation de force, mais
d'un pouvoir s'inscrivant dans l'ordre juridique qu'il fonde.
- La souveraineté est un pouvoir initial : c'est la source de cet ordre originaire,
primaire.
- La souveraineté est un pouvoir inconditionné : parce qu'il ne procède d'aucune
norme supérieure.
- La souveraineté est un pouvoir inaliénable : en tant qu'exercice de la volonté
générale, elle ne peut jamais s'aliéner.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

C. THÉORIES DE LA SOUVERAINETÉ

1. THÉORIES THÉOCRATIQUES

Ici, la source du pouvoir c'est ​Dieu​.


Trois formes principales :
- Théorie de la nature divine
Ici, les gouvernants sont des dieux (pharaon).

- Théorie d'investiture divine des gouvernants


Assez différentes de la première où le roi est Dieu, ici, ce n'est pas le cas. Le roi n'est pas
Dieu, il a plutôt été choisi par Dieu.
Tel le cas dans les sociétés musulmanes (Maroc, Arabie Saoudite)

- Théorie de l'investiture providentielle


Ici, le roi n'est ni Dieu, ni choisi par Dieu. Il est choisi par le peuple, et la voix du peuple, c'est
la voix de Dieu.

Ces théories ont pour conséquence le glissement, la polarisation de la source du pouvoir


vers des êtres extérieurs, qui n'ont plus de compte à rendre qu'à Dieu.

2. THÉORIES DÉMOCRATIQUES

Nées à partir du 18e siècle (siècle des lumières)


Ici, le pouvoir n'aura plus comme source Dieu, mais le ​peuple​.

Deux théories démocratiques :


- THÉORIE DE LA SOUVERAINETÉ POPULAIRE

Développée par Jean-Jacques Rousseau qui dit : ​“Tous les hommes naissent libres et
égaux et possèdent tous une part égale de souveraineté” ​ (théorie du contrat social).

Conséquences
- L'exigence de la démocratie directe ou sémi-directe : cette théorie implique
que chaque citoyen dispose d'un droit propre originaire à participer à
l'exercice de la souveraineté.
Chaque peuple est titulaire d'une partie de la souveraineté.

- Le mandat est impératif : les députés sont perpétuellement sous contrôle. Ce


ne sont pas de représentants, ce sont des commissaires révocables à tout
moment. Ces parlementaires doivent se conformer et se plier aux directives
des électeurs.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Théorie de l'électorat-droit : le suffrage est conçu comme un droit individuel


qui est attaché à la qualité de citoyen. Rien ne peut donc kuibkger le droit de
vote des lois et actes liés à sa personne.

Critiques
La démocratie directe est envisageable sur dans les territoires exigus et faiblement peuplés.
Elle a subi des correctifs par des techniques de démocratie directe.
Dans la pratique, on recourt à la démocratie sémi-directe qui de caractérise par des
procédures permettant au peuple d'intervenir directement dans l'activité législative et
gouvernementale.

Ces techniques sont :


- La révocation du peuple (Recall)
Consiste à inviter un élu à démissionner par une pétition signée par un certain nombre de
citoyens.
En cas de refus de l'élu, de nouvelles élections sont organisées.

- L'initiative populaire
Permet à un citoyen à travers une pétition obligeant le gouvernement à se saisir d'une
question.

- Le véto populaire
Procédure d'abrogation d'une loi mise en œuvre par le peuple.

- Le référendum
Procédure la plus répandue, consistant à poser au peuple une question sur un texte.

​ n distingue :
Selon le caractère : o
- Le référendum obligatoire : prévu de plein droit en vertu d'une constitution
prévoyant une intervention du corps électoral dans la prise de décision.

- Le référendum facultatif : intervient de manière distcrétionnaire, sur demande


des assemblées, du gouvernement ou d'une partie des électeurs.

Selon l'objet :
- Le référendum constituant : adoption d'un projet de constitution ou de révision
constitutionnelle.

- Le référendum législatif : le peuple votant lui-même une loi.

Selon l'origine : l​ e référendum peut être d'initiative parlementaire, gouvernementale


ou populaire.

Selon le moment :

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Le référendum antérieur : l'opinion du peuple est demandée avant le vote


d'une loi.

- Le référendum postérieur : il peut être de ratification ou d'abrogation d'une loi.

- THÉORIE DE LA SOUVERAINETÉ NATIONALE

Elle a été consacrée par la déclaration des droits de l'homme de 1789. Le principe est que
toute souveraineté réside essentiellement dans la nation, nul corps, nul individu ne peut
exercer d'autorité qui n'en émane expressément.

Ici, le peuple n'est plus considéré comme de manière individuelle mais dans un tout.

Aujourd'hui en RDC, au regard de l'article 5 de la constitution, cette théorie a évolué et est


devenue un peu un mélange des deux.
On note qu'en général, la réalité divine, la symbolique divine et la présence divine dans le
pouvoir ne disparaît pas. Le président américain prête serment sur la bible, la reine
d'Angleterre est chef de l'Église anglicane.

Conséquences
La souveraineté est indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la nation.
Aucune section du peuple, aucun individu ne peut d'en attribuer l'exercice.

Cette théorie postule une démocratie représentative, le peuple exerce son pouvoir par ses
représentants.
Le mandat est représentatif et non impératif : le représentant ne reçoit plus d'ordre du
peuple parce qu'il a la capacité de vouloir pour la nation.

Critique
La théorie de la souveraineté nationale est une fiction juridique dangereuse. Le principe
représentatif aboutit à une confiscation du pouvoir par les gouvernants. On arrive à une
démocratie sans le peuple, voire contre le peuple.

CHAPITRE 5 : FINALITÉ DE L'ENCADREMENT JURIDIQUE DU POUVOIR POLITIQUE

Quelle est la finalité d'avoir une constitution ?

La mission du Droit constitutionnel reste l'encadrement du pouvoir politique par le Droit, la


promotion du constitutionnalisme, l'épanouissement des droits et libertés fondamentaux.

On relève ici plusieurs branches du droit constitutionnel :


- Droit constitutionnel normatif : qui fait l'étude de la pyramide des normes.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Cette théorie émet ​l'obligation de conformité : l​ es normes inférieures doivent être conformes
aux normes supérieures.

- Droit constitutionnel institutionnel : le Droit constitutionnel est un droit organique, droit


de fonctionnement des institutions politiques organisées sur base de la séparation
des pouvoirs (à ne pas confondre avec l'insolement des pouvoirs) : chaque pouvoir a
ses compétences, et entre les pouvoirs existent des relations.
Cette notion vise à sauvegarder les droits et libertés fondementaux , à l'instar du droit
constitutionnel normatif.

- Droit constitutionnel axiologique : assume ici sa fonction de promotion des droits et


libertés fondementaux.

- Droit constitutionnel pathologique : toujours dans la même optique de protection des


droits et libertés fondementaux .

Il en résulte que le Droit constitutionnel est à tous azimuts un droit anthropocentrique.

A. CONCEPT DROIT ET LIBERTÉS FONDEMENTAUX

Les mots droits et libertés fondementaux sont interdépendants. Toute liberté est
accompagnée du droit de l'exercer.

Les droits et libertés fondementaux renvoient à des prérogatives individuelles sur ou contre
autrui consistant à exiger une action ou une abstention : droit à la vie, à la propriété, à la
participation de la gestion de la chose publique…

La liberté évoque des zones d'autonomie de la personne. Elle consiste à faire ou à ne pas
faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.
La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent et de ne pas être contraint à
faire ce que l'on ne veut pas.
Il n'y a qu'une personne qui décide pour moi : cette personne c'est moi.

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approfondissement de la matière.
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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

D'où la nomination d'autonomie : c'est moi qui prends la loi.

Une liberté fondamentale a une protection supérieure au plan normal, elle est protégé par le
droit interne au plus haut niveau (loi suprême) et par le droit international. Elle échappe ainsi
au contrôle des autorités administratives.

La notion de droits et libertés fondementaux est proche de celle des droits de l'homme. Mais
cette dernière est plus philosophique. Elle désigne des droits naturels, divins, inhérents à la
personne humaine.
Ces concepts sont également proches de celui des ​libertés publiques, l​ ibertés opposables à
la personne publique consacrées par des textes législatifs.

B. SOUBASSEMENT DES DROITS ET LIBERTÉS FONDEMENTAUX

Quel est le fondement des droits et libertés fondamentaux pour que le Droit constitutionnel
en fasse son objet ?

Les différents reposent sur la fondamentalité, càd l'essentialité de l'homme. Il s'agit de


valeurs suprêmes s'imposant à toute organisation politique.
Ces droits sont fondamentaux parce qu'ils sont au sommet de toute la hiérarchie des valeurs
humaines, intouchables car consacrés par des lois fondamentales.

Les droits et libertés fondementaux tirent donc leur source de la sacralité de l'homme.
Ces droits sont dits fondementaux parce qu'ils constituent la fondamentalité de l'être.

C. SOURCES DES DROITS ET LIBERTÉS FONDEMENTAUX

Elles sont internationales, nationales et régionales.


- Internationales
Les droits et libertés fondementaux s'imposent par la charte de l'ONU considérée comme
une constitution mondiale.
Cette charte attribue la cause du non respect des droits de l'homme la guerre et l'instabilité.
À la charte de l'ONU sont associées d'autres textes particuliers, notamment le pacte
international des droits civils et politiques.

- Régionales
La charte africaine des droits de l'homme prône la promotion des droits et libertés
fondementaux .

- Nationales
La constitution elle-même, avant tout, promeut les droits et libertés fondementaux.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

À ses côtés se trouvent différents textes organiques relatifs au pouvoir judiciaire, à la


commission nationales des droits de l'homme.

D. TYPOLOGIE (CATÉGORIES) DES DROITS ET LIBERTÉS FONDEMENTAUX

Première génération des droits et libertés fondementaux : droits civils et politiques (droits et
libertés)
Il s'agit de libertés physiques : aller et venir, sûreté, inviolabilité du domicile, etc.
Il s'agit de libertés intellectuelles : libertés de conscience, d'opinion, d'expression, etc.
Il s'agit de droits politiques : droit de gouverner, droit de participation, etc.

Deuxième génération : droits creances


On considère ici que la société a une dette envers ses membres. Les citoyens doivent
bénéficier d'une action positive de l'État, lequel doit fournir une matière.
Ex : droit à l'eau, à un environnement assaini, à l'élection, à un logement décent, etc.

Troisième génération : droits collectifs ou de solidarité


Ex : droit à la paix, etc.

E. COMMENT GARANTIR LES DROITS ET LIBERTÉS FONDEMENTAUX

Il existe des mécanismes de protection verticaux et horizontaux :


- Verticaux : les droits et libertés fondementaux sont protégés par les gouvernants
pour les gouvernés.
- Horizontaux : les citoyens entre deux respectent les droits des autres.

F. COMMENT RESPECTER LES DROITS DE L'HOMME ?

- Garanties non juridictionnelles


La protection des droits de l'homme doit se faire par des organes politiques d'abord (article
60, Constitution)
Des organes au plan national et international ont été créés pour la protection des droits de
l'homme : commission nationale des droits de l'homme, humain rights watch, etc.

- Garanties juridictionnelles
Les juges (nationaux et internationaux) disposent de mécanismes pour protéger les droits de
l'homme.

En somme, il faut retenir que le Droit constitutionnel est le support de certaines valeurs, il se
fonde sur le respect des normes en vue de l'épanouissement des droits et libertés
fondementaux , seule condition de l'épanouissement du vivre ensemble.

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TITRE 2 : ÉTAT : CADRE DU POUVOIR POLITIQUE

Le pouvoir politique s'inscrit et s'exerce dans le cadre de l'État. Cet Etat se présente comme
le cadre spécial et organisationnel privilégié au sein duquel s'affrontent le pouvoir et la
liberté, les gouvernants et les gouvernés.

L'État est une invention humaine, une aventure ambiguë, parfois incertaine. Elle représente
la forme fondamentale du Droit constitutionnel.

L'Etat moderne se présente comme une organisation sociale exemplaire et généralisée.


C'est une forme historique universelle, une forme d'organisation variable (il y a des Etats
faibles et forts, libertés et autoritaires…)

CHAPITRE 1 : NOTION DE L'ÉTAT

SECTION 1 : DÉFINITION

Le concept ​Etat ​est un concept à plusieurs sens, et à plusieurs sciences.

A. DÉFINITION ÉTYMOLOGIQUE

État vient du latin ​Stare :​ être debout, qui a donné l'adjectif status = ce qui est debout, fixe
(traduit une certaine position, stabilité).
L'État est une organisation stable, fixe, par opposition à tout ce qui est passager, instinctif,
émotionnels, improvisé, appelés les ​sociétés mollusques, rampantes ​(tribu, clan)

Il s'oppose à des organisations momentanées et nomades : il est une organisation spatiale


avec des frontières.

L'Etat a une base physique claire (territoire) dans laquelle vit une population identifiable et
se trouve une organisation.

B. DÉFINITION COURANTE

Trois sens :
- Large : l'État désigne la collectivité organisée ayant pour support sociologique la
nation. On a ici le concept ​État-nation​. L'Etat c'est tout le monde, gouvernants et
gouvernés.
- Strict : l'État désigne seulement les gouvernants. On a ici le concept
Etat-gouvernement. I​ l désigne l'ensemble des pouvoirs publics, des institutions.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Étroit : l'État ne désigne pas tous les gouvernants, mais uniquement le pouvoir
central, qui a les moyens, la décision, par rapport aux collectivités territoriales
(provinces).

C. DE MANIÈRE SPÉCIFIQUE

Pour les politologues : l'État est une entreprise (ensemble d'hommes et de moyens) unis au
service d'une idée, d'une organisation de nature politico-institutionnelle structurée
territorialement dans un espace dans lequel est assurée le monopole de la ​violence
physique légitime​ (Max Weber)

Pour les politologues, l'État c'est l'armée, le gouvernement, la bureaucratie…

Pour les sociologues :​ l'État est une société résultant de la fixation sur un territoire d'une
collectivité humaine relativement ​homogène régie par un pouvoir institutionnalisé détenant le
monopole de la force armée.

L'homogénéité ici, veut dire qu'au delà des diversités, l'État doit se revendiquer une identité
propre et un sentiment de vivre ensemble.
C'est l'élément fondamental sociologique de l'État, ce sur quoi insistent les sociologues,
contrairement aux politologues qui insistent sur la force légitime.

Pour les juristes : l​ 'État est une personne morale souveraine, territoriale, soumise au Droit
qu'elle crée (R. Carré de Malberg)

SECTION 2 : FORMATION DE L'ÉTAT

Deux théories :
A. APPROCHE JURIDIQUE

Pour les juristes, il y a plusieurs théories de la formation de l'État.


Cette école soutient que l'État est une formation politique voulue et réalisée consciemment
par une convention.
Cette formation humaine peut-être sociale, politique ou fruit d'une institution.

1. THÉORIE DU CONTRAT SOCIAL

- Selon Thomas Hobbes


Hobbes dit que l'État est le fruit de la prise en compte de l'insociabilité de l'homme.
Au commencement, l'homme est loup pour l'homme. Le cahos généré a mis en danger la
liberté humaine. Raison pour laquelle l'homme a dû renoncer à sa liberté au profit du
Léviathan en échange de la sécurité (la liberté est destructrice de la paix)

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Il s'agit donc d'un contrat liberté contre sécurité.

Danger :​ l'homme abandonne toute sa liberté à un monarque, être monstrueux.


La théorie de Hobbes justifie l'autoritarisme, les monarchies absolues.

- Théorie de Jean-Jacques Rousseau


Rousseau aussi part de l'État de nature. Mais à la différence de Hobbes, il dit que la liberté
et l'égalité sont le mal originel. Pour lui, l'homme est né naturellement bon, c'est la société
qui risque de le corrompre.

Il y a donc nécessité de mettre en commun nos libertés pour créer une ​association​, somme
des volontés collectives gérée par tous,et non y ​renoncer​ au profit d'un Léviathan.
Cette société créee défend et protège avec force tous les droits et libertés de chacun.
Cette somme de libertés amène la création de ​l'État-nation e ​ t à l'invention de la démocratie
directe.

​ ien que séduisante, cette théorie contient très peu d'exemples dans l'histoire
Danger : B
(Suisse)

2. THÉORIE DE JOHN LOCKE

Pour Locke, ce ne sont pas des individus isolés qui donnent naissance à l'État, mais des
hommes politiques (aristocrates, bourgeois…).
On retrouve cette théorie dans la naissance de la France, de l'Angleterre ou des États-Unis.
Cette théorie bien que relationnelle n'est pas universelle, elle est événementielle.

3. THÉORIE DE LA FONDATION DE L'INSTITUTION

Cette théorie dit que l'État n'est au départ qu'une idée qui rencontre des fondateurs qui vont
matérialiser l'idée et attirer des adhésions.

B. APPROCHE EXTRA-JURIDIQUE

Une tendance rejette la naissance de l'Etat hors du droit : on parle alors de la formation
extra-juridique de l'Etat tant il est vrai que ce phénomène Etat est une « aventure incertaine
» qui mélange le fait, la raison, la vision, la volonté, l'émotion, voire l'accident.

1. THÉORIE SOCIO-HISTORIQUE

Pensée gréco-romaine selon laquelle l'État est un produit de la nature, qui nait parfois de
circonstances violences (conquêtes).
Il s'agit d'une évolution sociale naturelle (famille, clan, tribu…)

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

2. THÉORIE MARXISTE

L'Etat est né d'un conflit social entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas.
Ceux qui ont vont créer une structure pour se protéger de ceux qui n'ont pas, et cela mènera
à la création de la police, l'armée…

/// ÉTAT POST-COLONIAL

Produit de la colonisation et d'une forte volonté de d'émancipation.


Fabriqués artificiellement par des gens contrôlés par l'Occident, ces Etats connaissent
beaucoup de difficultés à naître.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

CHAPITRE 2 : ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L'ÉTAT

Raymond Carré de Malberg définit l'État comme une communauté d'hommes fixée sur un
territoire propre et possèdent une organisation. D'où résulte pour le groupe une puissance
supérieure d'action.
Ainsi, pour qu'un Etat existe, il est nécessaire de réunir un certain nombre d'éléments
constitutifs qui conditionnent la naissance, la disparition et l'éventuelle résurrection autant
sur son existance propre dite.

Il y a des éléments nécessaires et cumulatifs :


- Élément matériel ou physique : le territoire
- Élément personnel ou humain : la proposition
- Élément formel ou organisationnel : la puissance publique
Ces éléments sont insuffisants pour qu'il ait un État, d'où la nécessité d'ajouter :
Un élément décisif, politique : l​ a souveraineté.

SECTION 1 : ÉLÉMENT MATÉRIEL OU PHYSIQUE : LE TERRITOIRE

PARAGRAPHE 1 : NOTION ET ÉLÉMENTS

Il est l'espace géographique et matériel sur lequel s'installe la population.


Il est composé d'une portion de la surface terrestre, de l'espace aérien qui surplombe cette
portion et du sous-sol. A cela s'ajoute pour les Etats côtiers, la bande de mer adjacente à
cette côte.

● Territoire terrestre :
Il est délimité par des frontières conçues sous forme linéaire.
On oppose les frontières naturelles (cours d'eau, montagnes), aux frontières artificielles
fixées par des traités.

● Territoire maritime
La mer territoriale est un espace mzrutulrbsuibsnegenf des côtes vers le large jusqu'à une
étendue fixée par la Convention de Montego Bay du 10/12/1982.
L’État riverain étend progressivement sa souveraineté sur l'espace maritime qui comprend :
- Les eaux intérieures : espace sur lequel l'État a des compétences identiques à celles
qu'il a sur son territoire sur une bande immergée de 12.000 marins appelée mer
territoriale.
- La zone économique exclusive (ZEE) : couvrant le plateau continental, 200.000
nautiques.
- La haute mer: ouverte à tous les Etats du monde en vertu du ​principe de liberté qui la
caractérise.

● Territoire aérien

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Couche d'air atmosphérique surplombant les territoires terrestre et maritime.


La convention de Chicago du 17/12/1944 fixe les conditions d'exercice de la souveraineté
sur le territoire aérien et de survol par les avions civils étrangers.
L’État exerce de droit la police et la surveillance dans cette couche d'air exclue l'espace
extra-atmosphérique.

PARAGRAPHE 2 : RÔLE DU TERRITOIRE

A. THÉORIE DU TERRITOIRE-OBJET
Le territoire était avant considéré comme une propriété de l'État.

B. THÉORIE DU TERRITOIRE-SUJET
L'Etat étant considéré comme un être vivant ayant besoin de l' espace, sa personnalité se
confondait avec son territoire.
D'où la naissance de la théorie de l'espace vital, selon laquelle la puissance de l'État était
liée à son territoire, plus il est grand, plus il est puissant.

C. THÉORIE MODERNE
Le territoire est considéré comme la limite à l'intérieur de laquelle s'exerce la puissance de
l'État.

Il y a de grands Etats. Le territoire est un élément de puissance. Un grand espace peut être
un avantage, encore faut-il avoir la capacité d'exercer sa souveraineté sur toute son
étendue.
Il existe également de petits États tels qu'Israël, le Vatican, mais qui ont une grande
puissance.

SECTION 2 : ÉLÉMENT HUMAIN : LA POPULATION

PARAGRAPHE 1 : SUR LE PLAN JURIDIQUE


La population est l'ensemble d'individus vivant et travaillant sur le territoire d'un État.
On y trouve :
A LES NATIONAUX

Sont ceux qui ont la nationalité de l'État. Ils lui sont rattachés par un lien de nationalité
conformément au droit interne.
Ce lien de rattachement peut être obtenu de deux manières:
- Droit du sang : lorsque la nationalité se transmet par la voie de la naissance
illogique.
- Droit du sol : lorsqu'elle se transmet par le fait de naître sur le territoire de l'État.
Ce phénomène a donné naissance au ​tourisme de la nationalité, ​qui a conduit les
Etats à établir certaines conditions d'obtention de la nationalité par cette voie.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

L'État peut choisir un des deux modes, ou l'un des deux.

B LES ÉTRANGERS

Désignent les sujets des autres Etats qui vivent dans un autre. Ce droit leur est octroyé par
une carte de séjour réglementé par le législation interne.

C. PERSONNES EN SITUATION INTERMÉDIAIRE

- Les résidents communautaires


Certains États ont conclu des accords permettant à leurs nationaux de s'installer sur le
territoire d'un autre État sans avoir à obtenir le statut d'étrangers.
Ils ont des droits spécifiques très proches de ceux des nationaux.

- Les ressortissants du Commonwealth


Dans la même situation que ceux de l'Union européenne, ils ont un statut commun en plus
de leur nationalité propre.

- Les apatrides
Désignent ceux qui n'ont aucune nationalité.
La convention sur les apatrides proscrit aux Etats de laisser leurs membres en état
d'apatridie.

PARAGRAPHE 2 : SUR LE PLAN SOCIOLOGIQUE

Il est avant tout important de distinguer :


- La population : ensemble d'individus qui vivent sur un territoire dans lien affectif entre
eux.
- Les nationaux : comprend les vivants, mots et futures naissances.
- Le peuple : ensemble de vivants habitant un territoire avec un certain lien entre eux.

A. NATION

Deux sens :
- Objectif : c'est la conception allemande de la nation. Elle définit la nation par des
critères objectifs. La nation désigne un ensemble de personnes qui ont un certain
nombre de critères objectifs en commun (race, langue, etc)
- Subjectif : conception française. Ici, la nation ne se détermine pas par des éléments
objectifs, mais par la volonté de vivre ensemble.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Rapport entre Etat et nation


L'État est une notion juridique, la nation une notion sociologique.
Le rapport entre les deux donné lieu à deux types de relations :
1. Coïncidence ou non de l'État et de la nation
On cherche ici à savoir si certaines nations sont réparties sur plusieurs Etats ou bien
certains Etats comprennent plusieurs nations.

- Nation pluri-étatique
Certaines communautés culturelles sont réparties sur le territoire de plusieurs Etats (tutsi en
RDC, Rwanda, Burundi ; kurdes en Irak, Syrie, Turquie ; etc)
Les nations gardent malgré tout leurs contacts et cela peut créer des tensions entre Etats.

- États pluri-nationaux
Certains Etats comprennent plusieurs nations (Suisse).
L'État a l'obligation de faire régner une véritable cohésion entre les différentes
communautés.

2. Antériorité de l'État à la nation


L'hypothèse d'un État antérieur à la nation correspond à la situation des États-Unis et des
Etats africains.
Aux Etats Unis, l'État américain à précédé la nation. L'État a été fondé en 1787, mais la
nation n'est née qu'au lendemain de la première guerre mondiale, quand le congrès a
stoppé le flot de migrants fuyant la guerre.

En Afrique, les peuples africains se sont brutalement retrouvés ensemble au lendemain de


l'indépendance. Il s'agit de structures issues du partage artificiel de l'espace à la conférence
de Berlin.
Cette situation a été à la base de plusieurs conflits entre les nouveaux Etats, jusqu'à
pousser l'OUA à proclamer en 1963 le principe ​d'intangibilité des frontières.

SECTION 3 : L'ORGANISATION DU POUVOIR POLITIQUE

L'existence d'une autorité publique qui exerce le pouvoir est la troisième conditions
d'existence de l'État.

PARAGRAPHE 1 : DÉFINITION

Désigne le pouvoir général de direction donnant à l'État la prérogative d'édicter des règles
de conduite et à prescrire toutes les mesures nécessaires pour la gestion de la
communauté.

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PARAGRAPHE 2 : CARACTÈRES

- Unité : la puissance publique est indivisible malgré la pluralité de gouvernements.


- Continuité : l'activité de l'État est continue. L'État est présumé éternel.
- Légalité et légitimité :
- Légalité : le gouvernement doit être un gouvernement de Droit, investi
conformément à la loi.
- Légitimité : le gouvernement doit être le fruit des attentes sociales.
- Effectivité : le gouvernement doit assurer de manière effective la puissance publique.

SECTION 4 : LA SOUVERAINETÉ

La souveraineté est la puissance absolue, suprême et perpétuelle de la République.


Elle s'exprime :
- Sur le plan externe : par une indépendance absolue, une absence de toute sujétion à
l'égard des puissances étrangères.
- Sur le plan Interne : par une affirmation du caractère irréductible, unique du pouvoir
de l'État. Cette supériorité absolue lui confère la compétence des compétences,
notamment celle d'imposer sa volonté à l'intérieur de son territoire non seulement
aux hommes mais aussi à tous les groupements publics et privés.

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CHAPITRE 3 : FORMES DE L'ÉTAT

SECTION 1 : ÉTAT UNITAIRE

L'État unitaire ou simple est celui qui ne possède qu'un seul centre d'impulsion et de
décision politique et gouvernementale.

Deux formes :
A. Etat unitaire centralisé
Est celui dans lequel l'organe conditionnel répond à la triple unité de souveraineté, de la
puissance de l'État et de gouvernement.

Deux modalités :
- La concentration
L'État unitaire concentré est celui où il n'existe aucune autorité nommé par l'État au niveau
local qui assure le relais et prend au besoin, des décisions localement à l'application de la
règle de Droit nationale.
Toutes les décisions sont prises sans exception par les autorités politiques et
administratives centrales.

Ce système est utopique : un Etat unitaire centralisé et en même temps concentré n'existe
pas.

- La déconcentration
Un Etat unitaire déconcentré est celui dans lequel le pouvoir central giuverne et administre
au moyen d'agents locaux nommés par lui et qui ont chacun des compétences de décision
pour une portion du territoire, mais qui lui sont entièrement subordonnés et sont soumis au
pouvoir hiérarchique.

Trois éléments :
- Un pouvoir de décision limité est remis à des fonctionnaires de l'État nommés par le
pouvoir central et assurant leurs fonctions dans les circonscriptions administratives,
simples découpages du territoire national.
- Les fonctionnaires sont des autorités déconcentrées agissant au nom de l'État et
poursuivant l'intérêt général sous le contrôle du pouvoir central.
- Les autorités déconcentrées sont surveillées par les mécanismes de contrôle de
légalité et d'opportunité qui s'exerce sur leurs actes.

B. État unitaire décentralisé


Est celui dans lequel il y a reconnaissance d'autres ce très de décision que l'État.
La décentralisation est un mode de gestion de service public qui consiste à confier certaines
tâches à des collectivités et autorités locales qui s'administrent librement.

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Caractéristiques :
- Les collectivités locales décentralisées se voient reconnaître la personnalité juridique
et gèrent les affaires locales et représentent les intérêts locaux distincts de l'intérêt
national.
- Ces collectivités locales disposent d'organes propres élus.
- Les entités décentralisées disposent d'un budget propre financé par des ressources
propres.
- La décentralisation consacre le contrôle des actes juridiques des autorités
décentralisées. Les actes ne sont pas soumis au contrôle hiérarchique, mais à un
contrôle de tutelle fondé sur la légalité des actes.

SECTION 2 : ÉTAT FÉDÉRAL

L'État fédéral est une association ou une dissociation d'États superposés en vue de former
une structure étatique ou Etat à double étage, avec au niveau supérieur un Etat fédéral ou la
fédération et au niveau inférieur des Etats fédérés.
Ce concept vient du latin foedus : pacte, alliance.
C'est l'adoption d'une constitution qui donne naissance à l'État fédéral.

Deux formes :
- Le fédéralisme par agrégation : lorsqu'une pluralité d'États unitaires indépendants
consentent de se regrouper en un seul ensemble fédéral.
- Le fédéralisme par dissociation : lorsqu'un Etat unitaire éclate en raison de son
hétérogénéité ou de son immensité.

Les six principes du fédéralisme :


- L'autonomie
Les entités fédérées ont la capacité d'auto affirmation, auto définition, auto organisation,
auto gestion, elles ont le pouvoir de se gouverner et de d'administrer librement.
Ils conservent leur nature d'État, bien qu'ils perdent leur personnalité juridique internationale.
Les Etats fédérés ne peuvent faire sécession.

- La participation
Ce principe assure aux Etats fédérés une représentation (sur le plan organique) et un
pouvoir d'action (sur le plan fonctionnel) au niveau fédéral.
Sur le plan organique : le fédéralisme nécessite le bicaméralisme, avec une chambre
représentant les Etats fédérés.
Sur le plan fonctionnel : les entités fédérées participent à la désignation de l'exécutif fédéral.

- La garantie
Garantue de compétence : la constitution assure les compétences de l'État fédéral et des
Etats fédérés.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Garantie d'utilisation des compétences : chaque collectivité doit être en mesure d'utiliser ses
compétences.

- Subsidiarité
Cnest un principe départiteur des compétences qui assigné à chaque niveau et à chaque
collectivité des tâches déterminées.

- Coopération
Principe amenant une entente librement consentie entre l'État fédéral et l'État fédéré.

- Complémentarité
Principe voulant que les entités les mieux nanties rétrocèdent une partie de leur revenu aux
moins nanties.

SECTION 3 : ÉTAT RÉGIONAL

C'est une forme hybride entre l'État fédéral et l'État unitaire.


L'État régional est une organisation caractérisée par la reconnaissance conditionnelle d'une
réelle autonomie politique et normative au profit des collectivités régionales tout en
sauvegardant le caractère uni de l'État.

Ex : Italie, Espagne, RDC.

Quatre caractéristiques :
- Unité
L'ordre juridique de l'État régional demeure un, contrairement à l'État fédéral.
Les entités n'ont pas de pouvoir constituant, contrairement aux entités fédérées.

- Autonomie
Dans cette forme d'État, on confie à des régions une large autonomie avec une organisation
politique propre renforcée par un pouvoir législatif défini et garanti par la constitution.

- Garantue conditionnelle des compétences


Alors que le décentralisation est organisée par une loi, le régionalisme est organisée par la
constitution.

- Reconnaissance des spécificités


Le régionalisme concerne une entité territoriale suffisamment vaste et sur une unité
naturelle, historique, géographique, économique et culturelle.
Il est question de trouver des solutions adaptées aux instances et aux particularités locales
assurant la garantie des minorités, la prévention et la limitation des inégalites territoriales.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

SECTION 4 : COMPOSÉS D'ÉTAT

PARAGRAPHE 1 : CONFÉDÉRATION D'ÉTATS

Les Etats confédérés sont des Etats souverains qui possèdent à ce titre la personnalité
internationale.
Leurs rapports sont purement diplomatiques. Il ne s'agit pas d'un État, mais d'une
association d'États.

Toutes les décisions y sont prises à l'unanimité et je sont valables, sur base du traité
constitutif, qu'après la confirmation par les autorités de chaque Etat. Chaque membre peut
se retirer librement de la confédération.

Caractères :
- La confédération est un groupement de caractère international ou les Etats membres
conservent leur souveraineté et leur personnalité internationale.
- La confédération d'États ne forme pas un Etat central distinct de ses membres.
- La confédération est une forme très perfectionnée du fédéralisme. Le lien juridique
qui unit les Etats est un traité international adopté à l'unanimité.
- Un seul organe agit au nom de la confédération : la diète conditionnelle.

PARAGRAPHE 2 : L'UNION EUROPÉENNE

L'Union Européenne est une structure se situant à un niveau d'intégration très supérieure à
celui d'une confédération, mais inférieur à celui de l'État fédéral.

- L'Union n'est pas vraiment une confédération


Les décisions Issues des institutions européennes sont directement applicables aux
ressortissants des Etats membres sans nécessité ultérieure de ratification.
Les décisions ne sont pas toutes prises à l'unanimité.
Le droit communautée est supérieur au Droit national.

- L'Union n'est pas non plus une fédération


L'Union est fondée sur des traites internationaux et la souveraineté des Etats membres est
préservées.

SECTION 5 : DISTINCTION ENTRE LES DIVERSES FORMES D'ÉTAT

PARAGRAPHE 1 : ETAT FEDERAL ET ÉTAT UNITAIRE DÉCENTRALISÉ

- Sur le plan politique : ce critère est quantif. La distinction entre les deux réside dans
la nature et dans le poids des compétences reconnues aux collectivités. Les entités

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

fédérales apparaissent comme de véritables Etats dotés d'un pouvoir constituant,


alors que les entités décentralisées ne sont dotées que d'un pouvoir législatif.

- Sur le plan juridique : ce critère est qualitatif. Dans l'État fédéral, l'exercice des
compétences est libre, contrairement à l'État décentralisé sur lequel pèse la tutelle.
Le point de départ de l'État unitaire est le principe d'unité, alors que celui de l'État
fédéral est le principe de pluralité.

PARAGRAPHE 2 : ÉTAT FÉDÉRAL ET CONFÉDÉRATION

- La différence entre les deux réside dans le siège de la souveraineté : dans la


confédération, la souveraineté appartient à chaque Etat, d'où souverainetés
multiples. Dans l'État fédéral, la souveraineté se trouve dans une seule entité, d'où
souveraineté unique.

- Ainsi, l'État fédéré n'a pas de personnalité internationale, alors que la confédération
est une association d'États.

- La confédération est fondée par un traité international, alors que l'État fédéré est
fondé par une constitution.

PARAGRAPHE 3 : ÉTAT FÉDÉRAL ET ÉTAT RÉGIONAL

- Indivisibilité de l'État régional : l'État régional est un Etat unitaire fortement


décentralisé. Sa structure est unique contrairement à l'État fédéral.
- Autonomie conditionnelle de l'État fédéral : l'État fédéré dispose d'une autonomie
conditionnelle, contrairement à l'État régional qui ne dispose que d'un pouvoir
législatif.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

CHAPITRE 4 : DISPARITION DE L'ÉTAT

L'État est un organisme vivant qui naît, évolue et peut disparaître.


En effet, l'État est composé de quatre éléments constitutifs. La parte d'un de ses attributs
peut lui faire perdre la qualification d'État

A : DISPARITION PAR ABSORPTION

C'est un processus conduisant à l'incorporation pacifique à un Etat existant d'un ou plusieurs


États préexistants qui disparaissent.
La disparition de l'État A peut être le résultat de son absorption par l'État B.
Le territoire et la population de l'État A qui disparaît s'ajoute à ceux de l'État B qui s'agrandit.

B : DISPARITION PAR FUSION

La fusion désigne la formation d'un État unique à partir de plusieurs entités distinctes qui
disparaissent et laissent place à une seule personnalité internationale.
Il s'agit d'un procédé conventionnel par lequel deux États ou plus s'entendent pour n'en
former plus qu'un.
La fusion de deux Etats fait disparaitre les deux Etats de départ de la scène internationale.

C : DISPARITION PAR SCISSION

La scission est une opération par laquelle un Etat originaire est décomposé ou éclaté en
deux ou plusieurs nouveaux Etats.

D. DISPARITION PAR DÉLIQUESCENCE

Est considéré comme un Etat en déliquescence, tout Etat en échec qui a perdu le monopole
de la puissance légitime sur son territoire.

Des indicateurs probant :


- Un gouvernement central si faible ou inefficace qu'il n'exerce qu'un contrôle marginal
sur son territoire.
- La légitimité du gouvernement à prendre certaines décisions est contestée.
- L'absence de services publics essentiels.
- La présence de réfugiés ou des déplacements de population.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

TITRE 3 : RÈGLES DE JEU DU POUVOIR POLITIQUE : CONSTITUTION

La naissance de l'État coïncide au moment précis où il se dire d'une constitution.


La constitution obéit à un rythme binaire : elle fixe le mode désignation des gouvernants
d'une part, et déterminé les droits et libertés des gouvernés d'autre part.
Ce sont là les deux versants du constitutionnalisme, ce mouvement qui vise la limitation de
l'absolutisme royal et la sauvegarde des droits et libertés fondamentaux dans un cadre
normatif appelé constitution.

CHAPITRE 1 : NOTION DE CONSTITUTION

- Constitution au sens matériel :


Lle critère matériel prend en considération le contenu du texte fondateur. Il définit la
constitution comme ​l'ensemble de règles écrites ou non relatives à l'accession, à l'exercice
et à la dévolution du pouvoir politique aux libertés et droits fondamentaux des citoyens.

On rencontre donc au minimum dans une constitution, les règles relatives à la forme de
l'État, au statut des gouvernants, à l'exercice du pouvoir et aux relations entre les pouvoirs
publics.

- Constitution au sens formel


Ce critère organique privilégie le contenant et non le contenu, c'est-à-dire la procédure
juridique d'élaboration et de révision de la loi fondamentale.

- Constitution au sens substantiel


La constitution est l'expression philosophique et politique d'une communautée. Elle exprime
une vision du monde, un projet de société d'un peuple. C'est son âme, son identité, son
principe structurant.

CHAPITRE 2 : FORMES ET FICTIONS DE LA CONSTITUTION

SECTION 1 : FORMES DE LA CONSTITUTION

Constitution écrite
Est celle dont les règles fixant le statut du pouvoir de l'État et les garanties accordées aux
citoyens sont fixées et coulées dans un document écrit qui se qualifie lui-même de
fondamental.

Constitution coutumière
Est celle dont les règles concernant le fonctionnement politique de l'État se sont cristallisées
progressivement sans être nécessairement inscrites dans un seul texte écrit qui se
dénomme constitution.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

L'opposition entre les deux n'est pas absolue.


Ainsi :
- Aucune constitution n'est exclusivement coutumière. Il y a toujours quelques écrits,
même de façon éparpillée.
- Aucune constitution n'est exclusivement écrite. Toute constitution ne peut tout prévoir
ni tout régler. Ses lacunes laissent des places vides qu'un certain nombre d'usages
et pratiques non expressément prévues par le texte. C'est ce qu'on appelle coutume
conditionnelle (Voir cours de Droit public).

SECTION 2 : FONCTIONS DE LA CONSTITUTION

- Fonction génétique
La constitution est le fondement de l'État. C'est la source de légitimité et de légalité, elle
fonde l'autorité des gouvernants. Toute autorité investie conformément à la constitution est
présumée légitime.

- Fonction organique
La constitution détermine le statut des gouvernants ou des services publics de l'État. Elle
pose les règles de jeu politique et de distribution des rôles de différents acteurs politiques.

- Fonction axiologique
La constitution détermine des objectifs idéologiques et politiques des Etats.

CHAPITRE 3 : ÉLABORATION ET RÉVISION DE LA CONSTITUTION

SECTION 1 : POUVOIR CONSTITUANT ORIGINAIRE

A. DÉFINITION

Le pouvoir constituant originaire est celui qui intervient pour élaborer une constitution, soit
lorsqu'aucun constitution n'est en vigueur, soit lorsque l'ordre juridique ancien disparaît (à la
création d'un nouvel Etat ou à la suite d'une révolution).

B. CARACTÈRES​.
- C'est un pouvoir initial et discrétionnaire
Il intervient dans un espace vierge.

- C'est un pouvoir inconditionné : il bénéficie d'une liberté totale.


Tiutefois, cette liberté reste limitée. En effet, bien que libre, le pouvoir constituant originaire
reste subordonné aux attentes sociales, à la vision du peuple et à sa nature, également, il
reste subordonné aux normes internationales garantissant les droits et libertés
fondamentaux.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

​ ODES D'ÉLABORATION DE LA CONSTITUTION.


C. M
Trois modes :
- Autoritaires
- Semi-democratique
- Démocratiques

1. Procédés autoritaires
Deux modes :
- L'octroi : technique par laquelle le titulaire du pouvoir accorde par sa seule volonté
une constitution à ses sujets par un geste unilatéral.

- Le plébiscite : la constitution est l'oeuvre d'un seul homme. Toutefois, le peuple


intervient en aval pour entériner un texte dont il ne connait peut-être rien.

2. Procédés semi-democratiques
La constitution résulte d'une transaction ou d'un compromis entre un monarque et le peuple
(ou du moins ses représentants).

3. Procédés démocratiques
Le pouvoir constituant appartient au peuple souverain et les gouvernements puisent leur
autorité dans le consentement des gouvernés.
Trois modes :
- La participation mesurée : le soin d'élaborer la constitution est confié à une
assemblée spécialement désignée à cet effet. L'assemblée élue par le peuple rédige
et adopte la constitution.

- La participation libérée : le peuple ici est associé au processus d'élaboration de la


constitution par la référendum. Le projet est mis au point par une assemblée
constituante élue, mais il doit être ratifié par le peuple. Le peuple intervient en amont
(élection d'une assemblée constituante) et en aval (ratification de la constitution).

- La participation exaltée : consiste à faire participer le peuple à l'élaboration de la


constitution en lui soumettant à discussion diverses propositions.

SECTION 2 : POUVOIR CONSTITUANT DÉRIVÉ

A. DÉFINITION

Le pouvoir de révision doit être entendu comme le pouvoir déterminé par la constitution
elle-même pour amender le tête constitutionnel, Cad, de créer, modifier, supprimer une ou
plusieurs dispositions dans le respect de l'identité du texte originaire. Il s'agit de l'amending
power par opposition au framing power.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

B. CARACTÈRES

Deux caractères :
- Caractère instituté ou subordonné : le constituant originaire prévoit à l'avance sous
l'aspect des clauses de révision les conditions selon lesquelles son œuvre sera
modifiée le moment venu.
- Caractère limité : la révision est limitée dans sa démarche de manière à parvenir à
un équilibre entre le souci d'adapter la constitution à de nouvelles réalités et celui de
préserver l'identité et la fixité de l'État.

C. ÉTENDUE

La constitution fixe les limites aux révisions :


1. Limites absolues et relatives
- Les limites absolues portent sur les dispositions intangibles. Ce sont des
clauses d'éternité.
- Les limites relatives sont des dispositions révisables sous réserve du respect
des conditionnalités prévues dans le texte.
2. Limites temporelles : la condition peut fixer un délai minimum pendant lequel on ne
peut réviser la constitution.
3. Limites circonstancielles : la constitution peut interdire toute révision pendant l'état de
guerre, l'état de siège, l'intérim à la présidence de la République ou l'empêchement
de réunion libre du parlement.
4. Limites matérielles : la constitution peut soustraire certaines matières ou imposer des
procédures particulières.
5. Limites explicites et implicites
- Les limites explicites sont celles inscrites expressément par la constitution.
- Les limites implicites sont celles qui découlent de l'esprit, des valeurs
structurelles du texte conditionnel.
6. Limites capitales ou latérales
- Révisions capitales : sont celles qui ont pour objet de réviser la nature du
régime.
- Révisions latérales : sont celles destinées à combler les lacunes ou corriger
les imperfections techniques.

D. PROCÉDURE

La révision peut être plus ou moins aisée en raison de la nature souple ou rigide de la
constitution.
- La constitution est souple ; lorsqu'elle ne prévoit pas de règles particulières pour sa
modification. Elle est donc révisée selon la procédure prévue pour l'élaboration des
lois ordinaires.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- La constitution est rigide ; quand sa révision s'opère selon une procédure spéciale et
complexe différente de celle des lois ordinaires (réunion des deux chambres, vite à
majorité qualifiée, recours au référendum, ratification des institutions provinciales).

CHAPITRE 4 : SUPRÉMATIE OU PROTECTION DE LA CONSTITUTION

La suprématie de la constitution sur les autres règles juridiques implique que des
mécanismes soient mis en œuvre pour que soit assurée la conformité de celles-ci à celle-là.

SECTION 1 : PROTECTION NON JURIDICTIONNELLE DE LA CONSTITUTION

A. PROTECTION POPULAIRE DE LA CONSTITUTION

Une démocratie ne prend toute son ampleur que lorsque les citoyens exercent leur
citoyenneté, Cad, lorsque, utilisant les différents canaux d'expression démocratique à leur
disposition, les citoyens prennent une part active dans la défense de la constitution.

Sanction politique inorganisée, ce contrôle est exercée par le peuple en vertu de son droit
de résistance à l'oppression.

B. PROTECTION INSTITUTIONNELLE

Les institutions ont également le devoir de protéger la constitution. C'est le sens originel des
techniques de séparation des pouvoirs.

SECTION 2 : CONTRÔLE JURIDICTIONNEL

Est celui qu'assure le juge en vertu de son pouvoir de gardien de la loi et de l'ordre public.

A. CONTRÔLE PAR VOIE D'ACTION

Contrôle objectif, il consiste pour le requérant de demander directement au juge l'annulation


de la loi pour inconstitutionnalité (contrôle a priori) ou de la censurer (contrôle a posteriori).
Il s'agit donc d'un procès objectif fait à la loi.
La loi incondtionnelle sera annulée ex tunc et cette annulation vaut erga omnes.

B. CONTRÔLE PAR VOIE D'EXCEPTION

Contrôle subjectif. Il s'effectue au cours d'un litige. L'une des parties demande au tribunal de
ne pas faire application d'une loi, l'estiment incondtionnelle : on parle alors d'exception
d'inconstitutionnalité.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Ce contrôle ne conduit pas à l'annulation de la loi, mais seulement à la mise à l'écart hic et
nunc de la loi dans le cas sous examen.

SECTION 3 : LES APPLICATIONS DU CONTRÔLE DE CONDITIONNALITÉ

Dans le système américain,​ tous les tribunaux, du plus petit au plus grand, ont le pouvoir de
contrôler la conditionnalité des lois, à l'occasion de n'importe quel procès.

Dans le système européen,​ la compétence du contrôle est dévolue à un tribunal créé


spécialement à cet effet.

Dans le système africain​, copie du système européen, on connaît la naissance de


juridictions conditionnelles jeunes, à faible jurisprudence, encore sous dépendance du chef
de l'État.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

TITRE 4 : AMÉNAGEMENT DU POUVOIR POLITIQUE AU SEIN DE L'ÉTAT

CHAPITRE 1 : THÉORIE DE SÉPARATION DES POUVOIRS

Initiée par Aristote, puis John Locke, avant d'être enrichie par Montesquieu, la théorie de la
séparation des pouvoirs est une théorie qui consiste en une certaine distribution des
pouvoirs pour éviter qu'ils ne soient concentrés entre les mains d'un seul homme ou d'un
seul organe, au risque pour ce dernier d'en abuser.

CHAPITRE 2 : AGENCEMENT DES POUVOIRS AU SEIN DE L'ÉTAT

Montesquieu distingue trois fonctions :


- Fonction législative
- Fonction exécutive
- Fonction juridictionnelle
Chaque fonction correspond à un pouvoir.
Ainsi a-t-on :
- Le pouvoir législatif
- Le pouvoir exécutif
- Le pouvoir judiciaire

SECTION 1 : ÉLÉMENTS D'AGENCEMENT DES POUVOIRS

PARAGRAPHE 1 : POUVOIR EXÉCUTIF

A. NOTION

Le pouvoir exécutif évoque :


- Au sens matériel, l'exécution des moins
- Au sens organique, l'autorité politique chargée d'exécuter les lois

B. STRUCTURE

Deux formes :
- Exécutif moniste : est celui où toutes les compétences sont dévolues à un seul
organe.
Deux types :
- Exécutif moniste unipersonnel : le pouvoir est confié à un seul homme.

- Exécutif moniste collégial : plusieurs personnes sont associées pour


gouverner.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Exécutif dualiste : est celui dans lequel les compétences sont partagées entre deux
organes.

C. RÔLE

On distingue :
- Les fonctions traditionnelles de l'exécutif
- Au plan administratif : l'exécutif assure l'exécution des lois, la direction de
l'administration et exerce des compétences dans l'ordre internationale et en
matière militaire.

- Au plan de participation à la fiction législative : l'exécutif exerce une influence


sur la fonction législative.

- Tendances récentes de l'évolution de l'exécutif


Il est observé une tendance générale au renforcement de l'exécutif. On remarque :
- La transformation du jeu par l'absorption de la fonction législative par
l'exécutif.

- Le développement, la complexité, la technicité et l'urgence des interventions


étatiques.
-
- La démocratisation de la vie politique sur fond de nouvelles techniques de
communication.

PARAGRAPHE 2 : LE PARLEMENT

A. NOTION

Le parlement est un organe collectif composé d'un nombre assez élevé des membres
chargés d'édicter des lois selon une certaine procédure et de contrôler l'exécutif.

B. STRUCTURE

On peut classer les assemblées suivant deux critères :


- Le mode de désignation : on distingue les assemblées élues, héréditaires, comptées,
ou nommées par l'exécutif.

- La structure : le parlement peut être monocaméral ou bicaméral.


La seconde chambre peut être fédérale (elle représente les Etats fédérés), démocratique
(représente les collectivités dans un Etat unitaire), ou aristocratique (représente une certaine
classe sociale).

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

C. FONCTIONS DES PARLEMENTS

Les fonctions traditionnelles​ sont :


- Fonction législative : le parlement édicte la loi.

- Fonction financière : le parlement élabore la loi des finances et contrôle le budget.

- Fonction de désignation de l'exécutif : cette fonction s'exerce parfois par une


participation à l'existence de l'exécutif.

- Fonction de contrôle de l'exécutif : le contrôle de l'action de l'exécutif se manifeste


par la mise en jeu éventuelle de la responsabilité politique du gouvernement, et par
diverses procédures, telles que les questions écrites, orales, les débats, les
questions d'actualité, les interpellations et les commissions d'enquête.

- Fonction judiciaire à l'égard de l'exécutif : le parlement peut traduire les membres de


l'exécutif devant les juridictions où se constituer lui-même en juridiction.

- Fonction de sélection : est sans doute la plus discrète mais pas la moins utile. Les
assemblées parlementaires remplissent une activité de formation et de sélection du
personnel politique et gouvernemental.

Déclin des fonctions parlementaires traditionnelles


- Déclin de la fonction de législation : traditionnellement exercée par le parlement, la
fonction législative a été confisquée par l'exécutif, restreinte au profit des collectivités
régionales qui ont été dotées de pouvoir législatif, restreinte encore par le droit
international dont les normes sont supérieures aux normes internes.

- Déclin des fonctions financières : de plus en plus de budget sont fixées par des
règlements.

Nouvelles fonctions des parlements.


Actuellement, les parlements assurent :
- Le rôle de représentation nationale : élus de base, ils sont quotidiennement proches
de la population.

- Pouvoir délibérant : par la réflexion et le débat parlementaire.

- Pouvoir de contrôle politique : sans doute la fonction essentielle dans les parlements
contemporains.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

SECTION 2 : MODALITÉS D'AGENCEMENT DES POUVOIRS OU RÉGIMES POLITIQUES

Les régimes politiques désignent les rapports entre les organes exécutif et législatif.

PARAGRAPHE 1 : TYPOLOGIE CLASSIQUE DES RÉGIMES POLITIQUES

Cette typologie est fondée autour des rapports entre les trois pouvoirs, rapport découlant de
la théorie de la séparation des pouvoirs.

Analyse des différents régimes politiques suivant la typologie classique.

A. RÉGIME DE CONFUSION DES POUVOIRS

Les régimes de confusion sont ceux qui se réalisent lorsqu'un même organe constionnel
exerce, soit de manière formelle, soit arbitrairement les principales fonctions de l'État. Un
organe unique cumule les trois fonctions.

FORME

1. CLASSIFICATION MATÉRIELLE

Cette classification tient compte de l'étendue de la confusion des pouvoirs.


Cette étendue peut être :
- Absolue : lorsqu'on a un organe unique ou multifonctionnel.
- Relative : lorsque les organes gouvernementaux sont étroitement subordonnés de
telle sorte que l'un d'eux est investi de tous les pouvoirs de décision.

2. CLASSIFICATION ORGANIQUE

Cette classification tient compte du bénéficiaire de la confusion.

a. Confusion au profit de l'exécutif ou régime de concentration des pouvoir


i. Formes anciennes

On parle de "monocratie", qui est un régime où le pouvoir est détenu par un seul homme.
Ces formes peuvent être :
- La monarchie absolue : lorsque tous les pouvoirs sont détenus par un seul homme,
par hérédité ou par volonté divine.

- La tyrannie : lorsqu'un seul homme détient le pouvoir pour son propre et seul intérêt.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- La dictature ancienne : lorsqu'un homme exerce tous les pouvoirs pour un temps
déterminé et un objectif déterminé.

ii. Formes modernes


Les formes modernes de confusion de pouvoir au profit de l'exécutif sont appelés "dictature".
Deux types de dictature ;
- Dictature militaire : régime de concentration des pouvoirs entre les mains d'un
militaire.

- Dictature totalitaire : régime de concentration des pouvoirs entre les mains d'un
homme soutenu par un parti.

b. Confusion des pouvoirs au profit de l'assemblée : régime d'assemblée

Au sens large,​ le régime d'assemblée désigne tout régime dans lequel les assemblées ont
reçu de la constitution ou ont pris en fait une prépondérance politique sur le gouvernement.

Au sens strict,​ il désigne un système dans lequel l'exécutif est contraint de se plier aux
volontés de l'Assemblée sans pouvoir démissionner.

Trois caractéristiques :
- Forme collégiale de l'exécutif : l'exécutif comprend plusieurs personnes avec des
pouvoirs égaux.

- Nomination de l'exécutif par l'Assemblée : les membres de l'exécutif sont nommés


par l'Assemblée.

- Droit pour l'Assemblée de censurer l'exécutif sans possibilité pour l'exécutif de


démissionner : l'Assemblée dicte sa conduite à l'exécutif. Il peut voter a défiance, mis
l'exécutif ne peut démissionner. Il doit tout simplement se conformer à la volonté de
l'Assemblée.

Ce régime est une utopie. Le seul exemple en est le régime Suisse. Dans ce régime, les
membres de l'exécutif sont élus pour des mandats longs et renouvelables. Il leur arrive alors
d'aller jusqu'à 12, voir 30 ans, tandis que les parlementaires ne font que 2 ans. Les
membres de l'exécutif ont donc une plus grande expérience et finit par les dominer.

B. RÉGIME DE SÉPARATION STRICTE OU RÉGIME PRÉSIDENTIEL

Le régime de séparation stricte ou rigide est celui dans lequel les pouvoirs s'absorbent dans
leurs fonctions respectives et s'isolent l'un de l'autre dans une spécialisation fonctionnelle et
irrévocabilité mutuelle.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

1. Organisation des pouvoirs

- Un exécutif monocéphale.
Le pouvoir exécutif est confié à une seule et même personne, le président de la République
qui cumule les attributions de chef d'État et chef de gouvernement.

Le Président tire son autorité de son investiture populaire. Il est donc indépendant du
parlement qui ne peut mettre en cause se responsabilité politique.
A charge de revanche, il ne peut disposer du droit de dissolution à l'encontre du parlement.

Il y a absence de moyens d'action réciproques entre l'Assemblée et l'exécutif, il y a


séparation de pouvoir par isolement ou spécialisation entre les organes qui sont en équilibre
: Checks and balances.

- Un parlement bicaméral
Le congrès est composé de deux chambres.

2. Fonctionnement ou relations entre les pouvoirs publics

- Spécialisation fonctionnelle
Chaque pouvoir est tenu de s'occuper de ses fonctions traditionnelles.
Au législatif revient le pouvoir d'édicter les lois et de voter de budget, à l'exécutif revient celui
d'exécuter les lois et exercer la fonction administrative.

- Indépendance organique
L'exécutif et le législatif sont indépendants quant à l'origine de leur recrutement respectif :
l'organe législatif ne peut participer à la désignation de l'organe exécutif et réciproquement.
Les deux pouvoirs procèdent du suffrage et ont donc une égale légitimité populaire.

Cependant, chaque organe dispose de la ​faculté d'empêcher :


- Le Président dispose du véto législatif suspensif. Il peut peut le poser à la
promulgation d'une loi et cette dernière ne saura entrer en vigueur. Il
bloquerait ainsi l'action législative.

- Par contre, la chambre peut enclencher la procédure de l'impeachment, qui


consiste à mettre en cause la responsabilité pénale du président et celui-ci
sera jugé par le Sénat qui pourrait, en cas de culpabilité prononcée à la
majorité de deux tiers, condamner le président et par ricochet le destituer.

C. RÉGIME DE SÉPARATION SOUPLE OU DE COLLABORATION DES POUVOIRS

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Le régime parlementaire est un régime dans lequel les organes d'État collaborent et
dépendent mutuellement : la collaboration fonctionnelle, autant qu'élargie se joint à la
révocabilité mutuelle.

1. Organisation des pouvoirs

- Un exécutif bicéphale
Le parlementarisme se caractérise par le dualisme de l'exécutif constitué par dissociation de
deux organes : un chef de l'État, l'élément fixe, et un gouvernement, élément mobile.

Le chef de l'État est politiquement irresponsable. Il peut être élu par le parlement, ou
accéder au trône par hérédité.

Le gouvernement est un organe collégial et solidaire dirigé par un chef de gouvernement.


Pour gouverner, le gouvernement a besoin de la confiance de la majorité parlementaire. Ce
soutien se manifeste par le vote d'investiture.
Le contreseing ministériel est la caractéristique du régime parlementaire. Toute décision du
chef de l'État doit être contresignée par le gouvernement qui prend acte et endosse la
responsabilité politique.

- Un parlement bicaméral
Le bicamérisme est utile pour que la chambre unique ne devienne pas trop puissante et
inique en face d'un exécutif divisé en deux organes.

2. Rapports entre les pouvoirs

Les deux organes doivent collaborer pour l'exercice de leurs fonctions.

- Collaboration équilibrée
Il y a compatibilité entre les fonctions parlementaire et gouvernementale (du point de vue
personnel), et il existe des compétences ouvertes ou concurrentes entre les deux organes
(du point de vue fonctionnel).

- Collaboration sanctionnée
En régime parlementaire, les pouvoirs sont révocables mutuellement :
- Le parlement peut mettre en jeu la responsabilité politique du gouvernement
devant lui par le biais du vote d'une motion de censure (pour renvoyer tout le
gouvernement), ou d'une motion de défiance (pour renvoyer un seul ministre).

- En contrepartie, le gouvernement peut exercer une pression sur le parlement


par son droit de dissolution, qui consiste pour l'exécutif à abrégée la durée
des mandats des parlementaires afin de provoquer de nouvelles élections.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

D. RÉGIMES MIXTES

Le régime mixte emprunte à la fois au régime présidentiel etbau régime parlementaire.


Il s'agit d'un régime dans lequel le président de la République est élu au suffrage universel
direct et qu'il possède certains pouvoirs propres qui excédent ceux d'un chef d'État
parlementaire normal.
Cependant, le gouvernement reste confié à un cabinet formé d'un premier ministre et de
ministres qui peuvent être renversés panun vote du parlement.

Ce régime emprunte au régime présidentiel l'élection du président au suffrage universel


direct, l'existence des pouvoirs propres et importants au profit du chef de l'État, et
accessoirement, l'impossibilité pour les ministre d'être en même temps parlementaires.

SECTION 3 : TYPOLOGIE MODERNE DES RÉGIMES POLITIQUES

Cette typologie classe les régimes politiques selon que le système admet ou 'o' la
concurrence, la compétitivité.

A. RÉGIME POLITIQUE NON COMPÉTITIF

Ce régime se caractérise par l'articulation du jeu politique autour d'un seul parti politique.

On distingue :
- Le régime de partis uniques
Avec un seul parti autorisé.

- Le régime sans parti


Qui sont en réalité des préludes à la création des partis uniques ou qui les voilent.

- Les régimes semi-monolithiques


Qui sont de deux types :
- Les régimes des partis uniques à structure souple : avec un seul parti mais
souple, autorisant les différences d'opinion.

- Les partis dominants : ici, plusieurs partis existent, mais l'un d'entre eux est
beaucoup plus grand que les autres. Il concentré tous les pouvoirs sans
risque d'être perdant à la prochaine élection.

B. RÉGIME POLITIQUE COMPÉTITIF

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

Est un régime ouvert à toutes les forces politiques


On distingue plusieurs types :
- Le système bipartisan : lorsque deux partis concourent à l'exercice alternatif du
pouvoir.

- Le système tripartisan : avec trois partis, soit deux et demi qui concourent à
l'exercice du pouvoir.

- Le multipartisme tempéré : il se caractérise par l'existence d'alliances stables et


cohérentes.

SECTION 4 : TYPOLOGIE SYSTÉMATIQUE DES RÉGIMES POLITIQUES

Cette typologie découle du fonctionnement réel des institutions.

On distingue ;

A. LE SYSTÈME GOUVERNEMENTALISTE

Une majorité stable gouverne sous l'égide de don chef, le premier ministre. Le premier
ministre est choisi par les électeurs qui votent pour la personne du leader, pour le candidat
local du parti, mais aussi pour le programme de ce parti.
Le premier ministre va donc dominer aussi bien l'exécutif que le législatif.
Il a les mains libres pour exécuter son programme avec le soutien de la majorité
parlementaire.

B. LE SYSTÈME PRÉSIDENTIALISTE

Dans ce système, le président élu au suffrage universel est investi d'un pouvoir de direction
politique. Il conduit la nation avec l'aide de collaborateurs qui forment son équipe
gouvernementale.

C. LE SYSTÈME PARLEMENTARISTE

Dans ce régime, l'État est dirigé par un gouvernement instable résultant d'une coalition non
désignée par les électeurs et non dotée d'un leader incontesté.

SECTION 5 : TYPOLOGIE CONTEMPORAINE : RÉGIMES DÉMOCRATIQUES ET


NON-DÉMOCRATIQUES

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

A. RÉGIMES DÉMOCRATIQUES

Un régime démocratique est celui fondé sur le système représentatif, des élections libres et
transparentes après à générer l'alternance, le multipartisme, qui consacre la compétitivité et
Institue la liberté de la presse, le refus de la censure, la bonne gouvernance, le tout garanti
par une justice indépendante.

B. RÉGIMES NON-DÉMOCRATIQUES

Ce sont des régimes opposés aux régimes démocratiques.


Ils sont :
- Autocratiques : le peuple ne choisir pas ceux qui gouvernent. Ceux-ci s'imposent par
la force, la fraude ou la ruse.
- Autoritaires : ces régimes ignorent les libertés fondamentales.
- Totalitaires : ces régimes vont jusqu'à supprimer l'autonomie de la sphère privée.

C. RÉGIMES HYBRIDES

Sont au milieu des deux premiers. Il s'agit en réalité de régimes non-démocratiques


déguisés.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

TITRE 4 : PARTICIPATION AU POUVOIR POLITIQUE

CHAPITRE 1 : ACTEURS DU JEU POLITIQUE : LES PARTIS POLITIQUES ET LES


GROUPES DE PRESSION

PARAGRAPHE 1 : PARTIS POLITIQUES

A. DÉFINITION

Un parti politique est une organisation durable des personnes, unies par une même
philosophie ou une idéologie, dont elles poursuivent la réalisation, avec comme finalité la
conquête et l'exercice du pouvoir.

Organisation : les partis ont des organes structurés, des appareils implantés au niveau
central et à l'échelon local.

Organisation durable : la durée de vie dépasse celle de son fondateur.

Ayant une certaine idéologie : un parti est au service d'une idée qu'il cherche à traduire dans
les faits.

Conquête et exercice du pouvoir : un parti doit avoir une démarche programmatique pour
accéder au pouvoir, l'exercer et le conserver.

B. TYPOLOGIE

- Typologie traditionnelle

- Partis des cadres : sont des partis des notables, des personnalités influentes,
d'élus.

- Partis de masse : ils cherchent à rassembler le plus grand nombre


d'adhérents.

- Typologie moderne

- Partis d'électeurs : ils se préoccupent avant tout d'attirer et charmer le plus


grand nombre d'électeurs.

- Partis des militants : ils s'identifient à une classe sociale et valorisent une
idéologie dont ils sont porteurs.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Partis des notables : ils sont essentiellement tournés sur les personnalités,
privilégiant la qualité de l'adhérant aux dépends du nombre d'adhérents.

C. RÔLE

- Les partis ont la ​fonction intermédiaire​ entre le peuple et le pouvoir.

- Ils ont également la ​fonction constituante ; ils assurent lorsqu'ils ont réussi à
conquérir le pouvoir, la conduite de la politique nationale.

- Les partis de la majorité apportent leur soutien au gouvernement : ​fonction


gouvernante.

- Les partis d'opposition contestent l'action de l'exécutif et proposent un


programme politique de rechange : ​fonction programmatique​.

- Les partis politiques éclairent sinon eququent l'opinion, par des réunions
politiques, des manifestations, etc. ; ​Fonction éducatrice.

- Les partis sélectionnent les candidats aux élections : ​fonction de sélection.

- Les partis encadrent et surveillent les élus pour les maintenir dans la
discipline du parti : ​fonction d'encadrement et e surveillance.

PARAGRAPHE 2 : GROUPES DE PRESSION

A. DÉFINITION

La participation politique des citoyens se fait de manière apparente à travers les partis
politiques, mais de manière indirecte au travers des couloirs ou lobbies par des groupes de
pression ou d'intérêts.

Un groupe de pression est une organisation constituée pour la défense d'intérêts et exerçant
une pression sur les pouvoirs publics afin d'obtenir d'eux des décisions confirmes à ses
intérêts.

L'existence d'un groupe organisé : l'existence d'un intérêt peut être momentané ou
permanent, un groupe peut s'organiser pour prendre en charge la gestion de cet intérêt par
une association momentanée ou permanente.

La défense d'intérêts : le groupe ainsi constitué vise la dense ou la promotion d'intérêts


particuliers ou généraux.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

L'exercice de pression : les groupes visent non pas à exercer le pouvoir, mais à amener les
pouvoirs publics à prendre des décisions conformes à leurs intérêts.

B. TYPES

On classe les groupes de pression :


- Suivant les objectifs
On distingue les groupes de pression qui défendent l'intérêt général, et ceux qui défendent
des intérêts particuliers.

- Suivant les méthodes


On distingue ceux qui exercent leur action publiquement, et ceux qui l'exercent de manière
occulte.

C. FONCTIONS

- Fonction d'articulation des intérêts


L'articulation des intérêts est le processus par lequel les individus et les groupes de pression
formulent leurs demandes auprès des décideurs politiques.

- Fonction manifeste de revendication


Les groupes de pression fournissent une information concrète aux systèmes politiques.

- Fonction latente d'intégration


Ils l'exercent en canalisant le flux revendicatifs dépouillés de leurs virtualités
révolutionnaires.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

CHAPITRE 2 : MODES DE PARTICIPATION AU JEU POLITIQUE

SECTION 1 : MODES NON-DÉMOCRATIQUES

PARAGRAPHE 1 : L'HÉRÉDITÉ

A. NOTION

L'hérédité est une technique par laquelle le pouvoir est dévolu suivant certaines règles à un
membre de la famille de la personne qui exerçait jusque-là le pouvoir et dont les fonctions
viennent de prendre fin.

B. FORMES

1. L'hérédité individuelle ou monarchie


Il y a hérédité individuelle lorsque les fonctions sont dévolues à un individu. Elle peut être
patriarcale ou matriarcale.

2. Les Assemblées héréditaires


Il y a Assemblée héréditaire lorsqu'une assemblée est composée des membres qui y
accèdent par voie d'hérédité.
Ex : la chambre des Lords en Grande-Bretagne.

PARAGRAPHE 2 : COOPTATION

A. NOTION

La cooptation est la technique par laquelle le gouvernant en exercice désigne le gouvernant


futur : le successeur est désigné par le prédécesseur.

B. FORMES

1. Cooptation d'un individu


C'est l'opération qui consiste pour le gouvernant en place à désigner celui qui le remplacera.
Elle peut être :
- Juridique : se fait conformément aux règles constitutionnelles en vigueur.
- De fait : elle n'est pas consacrée officiellement.

Elle peut aussi être :


- Directe : œuvre d'une décision définitive du gouvernant en fonction.
- Indirecte : le gouvernant propose un candidat à un corps ou organe institué.

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Elle peut également être :


- Du vivant du gouvernant : elle intervient tant que le gouvernant est encore en vie.
- Par testament : se réalise en se référant à l'acte testamentaire laissé par le défunt.

2. Cooptation d'une assemblée


A la mort d'un membre de l'Assemblée, les survivants désignent son successeur.

PARAGRAPHE 3 : CONQUÊTE

A. NOTION

La conquête est une technique qui permet à une personne ou à un groupe de personnes de
s'accaparer du pouvoir par la force de l'armée ou du peuple.

B. FORME

1. La révolution

La révolution est une transformation brutale, radicale et rapide des structures politiques,
sociales et parfois économiques d'un pays.
Elle est considérée comme le moyen ultime pour un peuple opprimé et privé de ses droits de
se libérer de l'oppression.

La révolution est toujours sous-tendue par un mouvement populaire puissant, spontané ou


encore encadré dont la force balaye l'ordre établi.

2. Le coup d'État

Le coup d'État est un changement des gouvernants opéré hors des procédures
constitutionnelles en vigueur, par une action entreprise au sein même de l'État au niveau de
ses dirigeants ou de ses agents plus souvent des militaires.

Contrairement à la révolution, dans le coup d'État, la population se bordé à l'acceptation


passive ou craintive de ce qu'elle considère comme une révolution de palais.

En somme, la révolution, démocratique, a pour objet de redonner au peuple l'exercice du


pouvoir constituant originaire afin de lui permettre de fonder une nouvelle société, alors que
les coups d'État se proposent seulement de chasser l'équipe au pouvoir pour lui substituer
une autre : ils confisquent la souveraineté et se gardent généralement de donner au peuple
l'occasion de s'exprimer, si ce n'est, parfois longtemps après, pour ratifier sous la pression
de ce qui a été élaboré en dehors de lui.

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

TABLE DES MATIÈRES

Objet du cours
Définition du Droit constitutionnel
- Constitution
Analyse de la définitif
- Approche synthétique
- Dimension normative
- Dimension institutionnelle
- Dimension substantielle
- Dimension axiologique
- Dimension pathologique
- Approche analytique
- Une branche du Droit
- Quatre approches
- Sur le plan étymologique
- Sur le plan analytique
- Sur le plan sociologique
- Sur le plan technique
- Sur le plan objectif
- Une branche du Droit public
- Distinction entre Droit public et Droit privé
- Sur le plan organique
- Sur le plan formel
- Sur le plan matériel
- Conséquences de cette distinction
- Portée de cette distinction
- Une branche du Droit public interne
- Droit constitutionnel
- Droit administratif
- Droit fiscal
- Droit constitutionnel étudie les règles juridiques
- Ambitions du Droit constitutionnel
Spécificités du Droit constitutionnel
- Droit constitutionnel, un Droit pratique
- Droit constitutionnel, un Droit aux sanctions particulières
- Sanctions du Droit constitutionnel
- Sanctions juridiques organisées
- Sanctions juridiques non organisées
- Sanctions politiques organisées
- Sanctions politiques non organisées
- Droit constitutionnel, un droit conventionnel
- Droit constitutionnel, un droit instrumental
Contenu du Droit constitutionnel

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Établissement du pouvoir
- Organisation du pouvoir
- Finalités du Droit constitutionnel
- Constitution, outil de prévention et de gestion des conflits
Transformations du Droit constitutionnel
- Politique
- Sens du mot
- Selon la valeur
- Noble
- Vulgaire
- Selon les sphère
- Selon la langue
- Selon le genre
Méthodes du Droit constitutionnel
Intérêt du cours
- Sur le plan pratique
- Sur le plan théorique
- Sur le plan pédagogique
Orientations méthodologiques
Plan du cours
Pouvoir politique
- Pouvoir politique
- Spécificités
- Pouvoir de prévision
- D'impulsion
- De décision
- De coordination
- Pouvoir dans les sociétés animales
- Pouvoir politique dans les sociétés humaines
- Dans le temps
- Diffus
- Personnalisé
- Institutionnalisé
- Dans l'espace
- Sociétés sous-développées
- Sociétés développées
- Sociétés post-industrielles
- Caractéristiques du pouvoir politique
- Global
- Initial
- Fondementaux du pouvoir politique
- Sociologique
- Nature
- Croyance

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Légitime charismatique
- Légitimité traditionnelle
- Légitimité relationnelle-légale
- Contrainte
- Physique
- Économique
- Psychologique
- Propagande
- Intérêt
- Juridique
- Souveraineté
- Définition
- Caractéristiques
- Souveraineté pouvoir de droit
- Pouvoir initial
- Pouvoir inconditionné
- Pouvoir inaliénable
- Théories
- Théories théocratiques
- Théorie de la nature divine
- Théorie de l'investiture divine
- Théorie de l'investiture providentielle
- Théories démocratiques
- Théorie de la souveraineté populaire
- Conséquences
- Critiques
- Techniques de solutions
- Révocation
- Initiative populaire
- Véto populaire
- Référendum
- Selon le caractère
- Selon l'objet
- Selon l'origine
- Selon le moment
- Théorie de la souveraineté nationale
- Conséquences
- Critiques
- Finalité de l'encadrement juridique du pouvoir politique
- Conception droits et libertés fondementaux
- Soubassement des droits et libertés fondementaux
- Sources des droits et libertés fondementaux
- Typologie
- Première génération

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“Parce que seul l'intérêt supérieur général compte”

- Deuxième génération
- Troisième génération
- Comment garantir les droits et libertés fondementaux
- Mécanismes de protection verticale
- Mécanismes de protection horizontal
- Comment respecter les droits de l'homme
- Garanties juridictionnelles
- Garanties non juridictionnelles
État
- Notion
- Définition
- Définition étymologique
- Définition courante
- Au sens large
- Au sens strict
- Au sens étroit
- Définition spécifique
- Pour les politologues
- Pour les sociologues
- Pour les juristes
- Formation
- Approches juridique
- Théorie du contrat social
- Théorie de Thomas Hobbes
- Théories de Jean Jacques Rousseau
- Théorie de John Locke
- Théorie de la fondation de l'institution
- Approches extra-juridiques
- Théories socio-historique
- Théorie marxiste
- État post-colonial

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