Chimie Générale
Chimie Générale
Chimie Générale
-2010-
Plan du cours
Chap. I. Atomistique : Structure et propriétés de la matière
I .1. La Chimie
I. 2. Propriétés de la matière
I. 3. L‘Atomes
I. 3.1. Structure de l‘atome
I. 3.2. Systèmes homogènes et hétérogènes, Formules chimiques, le corps pur, lois
stoechiométriques.
I. 3.3. Types de composés et molécules
I. 3.4. Structure électronique des atomes
I. 3.5. Description de la classification périodique des éléments
Chap. II. Liaison chimique : La molécule
II.1.La liaison ionique
II.2. La liaison covalente
II.3. La liaison covalente dative
II.4. Limites et insuffisances du modèle de Lewis.
II.5. Théorie des orbitales moléculaires. : Combinaison Linéaire des Orbitales Atomiques.
II.6. Hybridation
II.7. Structure de Lewis des molécules et ions polyatomiques
II.8. La règle de la parité : les radicaux
II.9. Interactions faibles
II.9.1. Liaison-hydrogène (pont hydrogène)
II.9.2. Interactions de Van der Waals
II.10. Prédiction de la géométrie des molécules covalentes : le modèle de la répulsion des
paires électroniques : Règles de GILLESPIE.
II.11. Nombre d‘oxydation (NO)
Chap. III. Réaction chimique: Stoechiométrie
III.1. Equilibrer une équation chimique
III.2.Analyse chimique
III.2.1. Calculs stoechiométriques : quantité de réactifs et produits
III.2.2. Etapes pour calculer les masses de réactifs et produits dans une réaction chimique :
III.2.3.Exercices
III.2.4. Calculs impliquant un réactif limitant
III.2.5. Classification des réactions chimiques
Chap. IV. Nomenclature
IV.1. Eléments
IV.2. Composés binaires de type I (ioniques)
Prof Dr Pius Mpiana T. Cours de chimie Générale, Partie I
3
VII.12.Mélanges non-idéaux
XII.5.Influence du pH
La chimie est une science qui s‘occupe de la matière (inerte et vivante), de ses propriétés
et de ses transformations. C‘est donc une science indispensable à l‘ingénieur agronome et
fait partie des quatre sciences naturelles que sont : la chimie, la physique, la biologie et la
géologie.
Les sciences naturelles étudient la Nature et les phénomènes qui s‘y déroulent. Elles sont
par essence interdisciplinaires et expérimentales.
matière inanimée et à tous les éléments de la table périodique ; aujourd‘hui, son champ
d‘étude inclut également les systèmes vivants (chimie bio-inorganique).
La biochimie s‘intéresse aux processus se déroulant dans les organismes vivants, par
exemple dans les cellules.
La chimie physique, à laquelle on rattache parfois la chimie théorique, développe des
méthodes d‘investigation et essaie de comprendre les phénomènes chimiques d‘un point
de vue théorique (thermodynamique, cinétique, par exemple).
La chimie analytique représente une démarche visant à reconnaître les substances ou
les éléments tant du point de vue qualitatif que quantitatif. Elle utilise des méthodes
physico-chimiques (instrumentales) ou chimiques (organiques et inorganiques).
I. 2. Propriétés de la matière
La matière qui compose le globe terrestre existe sous la forme de trois états : solide,
liquide ou gazeux.
état solide (sa forme est indépendante du récipient qui le contient).
Il existe des contacts étroits entre les différentes particules constituantes du solide, ce qui
en diminue la mobilité. Lorsque les particules sont régulièrement disposées, elles forment
un réseau cristallin (exemple : le chlorure de sodium NaCl). Dans le cas contraire, on
obtient un solide amorphe. La masse spécifique d'un solide est comprise entre 1 et 20
g/cm3.
état liquide (il prend la forme du récipient qui le contient).
Il existe des interactions attractives faibles entre les particules qui le constituent et qui
restreignent leurs mobilités. La densité est de l'ordre de 1 g/cm3.
état gazeux (il occupe spontanément tout le récipient qui le contient).
Les particules sont indépendantes et entrent de temps en temps en collision. La densité
d‘un gaz est donc très faible (10-3 g/cm3). La particularité d‘un gaz est qu‘il peut être
compressé de façon significative (par exemple, une bouteille de gaz liquide de type
butane ou propane).
Rémarque
Deux autres états de la matière méritent une mention : le plasma, un gaz à très haute
température (> 8000 K) où les atomes sont complètement ionisés et l‘état liquide-
cristallin intermédiaire entre solide et liquide et qui possède des propriétés optiques
utilisées dans les écrans.
La matière est composée d‘un ensemble de très petites particules, chacune ayant encore
les propriétés de cette matière : ce sont les atomes et les molécules. Les premiers
correspondent aux éléments, les secondes aux composés. La rélation entre le monde dans
lequel nous vivons, le macrocosme, et ce modèle microscopique est explicitée ci-dessous
:
I. 3. L’Atome
Le mot atome vient du grec « Atomos » qui veut dire indivisible. Bien que l‘atome reste
jusqu‘aujourd‘hui la plus petite particule de la matère qui puisse garder la proprieté de
cette matière, on s‘est aperçu que ces briques élémentaires des molécules, étaient eux-
mêmes constitués de particules plus petites, électrons et noyau (lui-même formé de
protons et neutrons).
Une question à laquelle il est encore très difficile de répondre est de savoir comment se
sont formés les atomes et les molécules. Depuis quelques temps, les physiciens sont
convaincus que l‘univers a commencé par une grande explosion originelle, le « big-bang
».
Les isotopes d‘un élément sont des nucléides ayant le même numéro atomique Z, mais
des nombres de masse A différents. Le numéro atomique Z = nombre de protons du
noyau. Comme l‘atome est globalement de charge nulle, Z est aussi le nombre
d‘électrons.
Les propriétés chimiques des isotopes, qui dépendent des électrons, restent identiques.
Leurs propriétés chimiques sont similaires mais leurs propriétés nucléaires peuvent varier
fortement et certains se désintègrent spontanément en émettant un rayonnement
électromagnétique () ou des particules (- = électron, + = positron, = ), c'est le
phénomène de radioactivité. On utilise certains isotopes radioactifs comme marqueurs ou
comme source de rayonnement en médecine et en biologie.
Exemples
Remarque: Un atome qui perd ou gagne un ou plusieurs électrons est appelé ion. Un
cation possède un défaut d'électrons et il porte donc une ou plusieurs charges positives.
Un anion possède un excès d'électrons et il porte une ou plusieurs charges négatives.
La masse atomique réelle est la masse d‘un atome réel, elle s‘exprime en kg ou en
u.m.a. (u) (unité de masse atomique) ou Dalton Da. L‘isotope sert de référence : on
postule qu‘un atome réel qui pèse 1,99625.10-26 kg correspond à 12 u exactement et ainsi
1 u = 1,66054.10-27 kg
1 u mp mn
Le nombre d’Avogadro NA est le nombre d‘atomes réels contenus dans 1 mole de
l‘isotope 12C du carbone.
La Mole est l‘unité de substance et on postule que 1 mole de 1 2 C pèse exactement 12
g.mol-1 et ainsi NA = 12.10-3 / 1,99625.10-26 = 6,022.1023 mol1.
La mole est un concept très général, qui peut être appliqué à beaucoup de choses car elle
donne une relation entre la description macroscopique et moléculaire/atomique de la
matière. La condition est qu'une quantité formée d'unités identifiables soit présente. Par
exemple, on peut parler d'une quantité d'électrons, protons, atomes, molécules, ions,
photons etc.
Le nombre de moles (n) est ainsi défini comme étant la masse de matière (du composé)
exprimée en grammes divisée par la masse molaire du composé.
1. Combien d'atomes de soufre y a t-il dans (a) 1,5 moles de S, (b) 0,4 mole de CS2
1mole d‘atomes de S contient 6,022.1023 atomes de S alors 1,5 moles de S contient 1,5 x
6,022.1023 = 9.1023 atomes
1mole d‘atomes de CS2 contient 6,022.1023 atomes de S. 0,4 mole de CS2 contient 2 x
0,4 = 0,8 mole de S. Ainsi 0,8 mole de S contient 0,8 x 6,022.1023 = 4,8.1023 atomes de S
2. Combien de nombre d'atomes de soufre y a t-il dans 3,2 g d‘un échantillon de soufre
pure.
Le nombre d‘atomes de soufre = 3,2 / 32= 0,1 mole. 1mole d‘atomes de S contient
6,022.1023 atomes de S alors 0,1 mole de S contient 0,1 x 6,022.1023 = 6,022.1022 atomes
Presque tous les éléments apparaissent sous la forme de mélanges d‘isotopes, dont la
composition est relativement constante, quelque soit la provenance de l‘élément.
Actuellement, 116 éléments sont connus, mais seuls 90 existent en proportions
mesurables dans la nature ; les autres ont été synthétisés dans des réacteurs nucléaires.
La masse atomique moyenne de l’élément naturel est égale à la masse moyenne des
isotopes de l‘élément dans leur abondance naturelle.
proportions relatives des deux isotopes sont de 69.09% et 30.91%. Calculez la masse
atomique moyenne du cuivre.
Réponse : 69.09%x62.93 + 30.91%x64.93 = 63.55 uma. La masse moyenne d'un atome
de cuivre est donc de 63.55 uma.
Exemple 4. Le chlore a une masse atomique moyenne de 35.45. Sachant qu'il existe deux
isotopes (35Cl et 37Cl), calculez leurs proportions respectives.
Réponse : soit A la proportion de 35Cl. Donc (1-A) est la proportion de 37Cl. A x 35 + (1-
A) x 37 = 35.45. Ainsi A = 0.775 soit 77.5% de 35 Cl et 22.5% de 37Cl.
La Masse molaire d’un élément est la masse d‘une mole (symbole : mol) de cet élément.
La mole étant l‘ensemble de NA = 6,022.1023 entités identiques (atomes, molécules,
particules..)
Exemple : La masse atomique réelle de 1 atome du nucléide 14N 14 u et la masse
molaire de 1 mole de 14N, c‘est à dire la masse de 6,022.1023 atomes de 14N 14 g.mol-1.
La masse molaire (d‘une mole) d‘un nucléide exprimée en g.mol-1 est exactement égale à
la masse atomique (d‘un atome réel de ce nucléide) exprimée en u.m.a.
La formule chimique d‘une molécule indique le nombre d‘atomes ni de chaque élément
Ei la composant. Une molécule contenant plusieurs atomes a évidemment pour masse la
somme des masses des atomes qui la composent. On définit la Masse moléculaire (ou
La Masse molaire d’une molécule) comme étant est égale à la somme des masses
molaires des atomes qui constituent la molécule M = Σ Mi (Ei) x ni où Mi est la
masse atomique de chaque élément Ei composant la molécule, x le signe de
multiplication , ni le nombre d‘atomes de cet élément présents dans la molécule. Une
mole du composé contient ni x NA atomes de chacun des éléments Ei. Cette quantité de
matière contient donc également NA molécules.
Ex : M (H2O) = (1 x 2) + 16 = 18 g.mol-1
Exemple 1: Le benzène, de formule C6H6, a une masse molaire M = 6 x 12.011 + 6 x
1.008 = 78.114 [g.mol-1]. 78.114 g de benzène contiennent NA molécules.
Exemple 2. Calculez la masse molaire de CuSO4. Masse molaire = 1 x masse Cu + 1 x
masse S + 4 x masse O et ainsi M = 63.55 + 32.07+ 4x16.00 = 159.62 g.mol-1
Remarque: Les chimistes parlent souvent de poids moléculaires au lieu de masses. Ceci
est faux, au sens rigoureux, puisque la définition ci-dessus n'a rien à voir avec des poids
(donc des forces). Le plus souvent, cette confusion ne cause pas de problèmes.
La masse en grammes d‘une mole d‘atomes d‘un élément est égale à la masse atomique.
Une mole d‘atomes est souvent appelée atome-gramme. La masse atomique ou masse
moléculaire M a donc pour unité des grammes par mole [g.mol-1] ou grammes par atome-
gramme.
Un élément est une substance qui ne peut pas être décomposée en une substance plus
simple par une réaction chimique, c‘est aussi une substance composée d‘un seul type
d‘atomes.
Un corps pur est composé d‘un seul élément (tous les atomes sont identiques). La
plupart des corps que nous rencontrons dans la vie quotidienne, comme p.ex. le bois, les
pierres, le béton ou le pain, sont des mélanges compliqués de substances diverses. Il
existe aussi dans la vie quotidienne des corps, qui, dans l'état idéal, sont proches du
concept de corps pur: sel de cuisine, sucre, diamant, eau de pluie, or etc. Le corps pur
idéal peut être caractérisé par une seule formule et il contient seulement les éléments
présents dans sa formule, et ceci dans les proportions stoechiométriques décrites par sa
formule
Un corps simple est composé d‘un seul type de molécules (toutes les molécules sont
identiques)
Un corps composé est composé de plusieurs molécules différentes.
Lorsqu'un corps n'est pas pur, on parle de mélange. Le mélange peut être soit homogène,
soit hétérogène. Dans l’homogène on ne peut pas distinguer les constituants de mélange
à l‘œil nu et dans un mélange hétérogène on peut en distinguer à l‘œil nu.
Même un corps pur peut former un système homogène ou hétérogène. Par ex. l'eau
liquide est un système homogène, l'eau liquide et la glace nageant à sa surface forment
toujours une substance pure, mais le système est hétérogène.
Un domaine homogène de la matière est appelé une phase. Une phase peut-etre solide (s);
liquide (l) ou gazeuse (g). Les transformations de substances en d'autres sont décrites par
les équations chimiques
Exemples:
Dire si les substances suivantes sont des corps purs ou des mélanges et si elles sont des
mélanges, préciser s‘ils sont homogènes ou hétérogènes
a) une soupe végétale
b) un morceau cubique de sucre
c) la mayonnaise
d) une bière de primus
Réponse : a) mélange hétérogène b) corps pure c) mélange hétérogène d) mélange
homogène.
Il existe différentes sortes de formules chimiques: formules stoechiométriques et
formules structurelles. Nous allons provisoirement discuter uniquement les formules
stoechiométriques.
4. si les nombres obtenus dans l‘étape 3 ne sont pas entiers, multiplier chaque nombre par
un entier pour obtenir uniquement des entiers.
Pour obtenir la formule moléculaire :
Méthode 1 :
1. obtenir la formule empirique
2. calculer la masse correspondant à la formule empirique
3. faire le rapport masse molaire / masse de la formule empirique
4. l'entier obtenu dans l‘étape 3 est l'indice n de la formule empirique, donc on doit
multiplier tous les indices dans la formule par cet entier.
Méthode 2 :
1. en utilisant les pourcentages massiques et la masse molaire, déterminer la masse de
chaque élément présent dans une mole du composé
2. déterminer le nombre de moles de chaque élément présent dans une mole du composé
3. les entiers de l'étape 2 sont les indices dans la formule moléculaire.
Exemple1: La combustion du méthoxyméthane donne les valeurs expérimentales
suivantes de rapport massique: % C = 52.24 % H = 13.05. Des tests qualitatifs nous
indiquent l‘absence de tout autre élément. La somme des masses n‘égalant pas 100%, on
en conclut que la substance contient 34.71% en poids d‘oxygène. Ainsi, 100 g de
substance contient 52.24 g de C, 13.05 g d‘H et 34.71 g d‘O. En tenant compte des
masses atomiques il y a:
On obtient donc la formule C4.36H12.93O2.16 (faire extrêmement attention aux arrondis, ils
peuvent fausser les résultats pour de grosses molécules). Toutefois, on sait que le nombre
d‘atomes doit être entier. On doit donc diviser la structure par le plus petit nombre
observé (2.16 dans le cas présent). On obtient alors C2.02H5.98O. À l‘erreur expérimentale
près (moins de 0.3 % si l‘analyse est correcte), la formule est donc C2H6O. Ceci est donc
la formule brute de notre composé, i.e. que l‘on a le rapport correct des éléments. La
formule moléculaire est un multiple de celle-ci dans les mêmes proportions:
C2H6O, C4H12O2, C6H18O3 ……
Ainsi, pour connaître cette formule réelle, on doit mesurer la masse moléculaire du
composé.
Exemple 2 :
Prenons l'exemple d'un composé qui contient C, H, N. Sa formule est CxHyNz. La
combustion de 0.1156 g de ce composé donne 0.1638 g de CO2, et 0.1676 g d'eau. En
supposant que tout le carbone présent a été transformé en CO2, nous pouvons déterminer
la quantité de carbone présente :
1 mole de CO2 pèse 12.01 + 2 x 16.00 = 44 g. Dans cette mole, la fraction de carbone
présente est de 12.01 g C / 44.01 g CO2.
La masse de carbone dans les 0.1638 g de dioxyde de carbone récoltés est de : 0.1638 x
12.01 / 44.01 = 0.04470 g de carbone. Tout ce carbone provient des 0.1156 g du composé
inconnu de départ et donc le pourcentage en masse de carbone dans ce composé est de :
0.04470 g C/0.1156 g composé x 100% = 38.67%.
La même méthode est utilisée pour déterminer la quantité d'hydrogène dans le composé
inconnu. Nous supposons que tout l'hydrogène présent dans les 0.1156 g de départ sont
convertis en eau. La masse molaire de l'eau est de 18.02 g et la fraction massique en
hydrogène dans l'eau est de 2.016 g H/18.02 g H2O. Donc la masse d'hydrogène dans
0.1676 g d'eau est 0.1676 x 2.016 /18.02 = 0.01875 g H, et la fraction massique
d'hydrogène dans le composé est de 0.01875 g/0.1156 g x 100% = 16.22% H. Comme le
composé inconnu ne contient que C, H et N, le pourcentage massique restant est de
l'azote dont la fraction massique est de : 100% - 38.67% C - 16.22% H = 45.11% N.
Nous avons déterminé les proportions massiques du composé, il nous reste à en
déterminer la formule (transformer en x,y,z qui représentent des atomes, donc des moles.
Rappelons que 38.67% de carbone signifie que dans 100 g du composé, il y a 38.67 g de
carbone. Si nous divisons les pourcentages de C, H et N par les masses atomiques
relatives, on en arrive à 38.67/12.01 = 3.220 mol C ; 16.22/1.008 = 16.09 mol H,
45.11/14.01 = 3.220 mol N. En divisant chaque nombre de moles par le plus petit d'entre
eux, nous trouvons le plus petit rapport de nombres entiers qui est C = 1, H = 5, N = 1. La
formule empirique de ce composé est donc (CH5N)n où l'indice n a été rajouté car
l'analyse ne donne que les rapports de moles et non des valeurs absolues. Nous pourrions
donc avoir aussi C2H10N2. Si maintenant nous connaissons par une autre méthode la
masse molaire du composé, nous pouvons déterminer sa formule absolue. Ex: si la masse
molaire est de 31.06 g/mol, la formule est de CH5N car 12.01 g C + 5 x 1.008 g H +14.01
g N x 1 = 31.06 g/mol.
Exemple 3: Un corps contient 26,57% de K, 35,36% de Cr et 38,07% de O . Quelle est sa
formule brute.
(1) Calculons le nombre d‘atomes-grammes
K: 26,57 / 39 = 0,68, Cr : 35,36 / 52 = 0,68 et O: 38,07 / 16 = 2,38
(2) Cherchons les indices entiers en divisant par le nombre le plus petit dont 0,68
K :1, Cr : 1 et O:3,5 ainsi la formule sera K Cr O3,5
Comme les indices ne peuvent-être que des nombres entiers on doit multiplier les indices
par deux et la formule brute demandée est donc K2Cr2O7
Exemple 4: un composé gazeux de bore et d‘hydrogène est analysé et l'on trouve qu'elle
contient 78,5% de bore et 21,5% d‘hydrogène en masse. Le composé a une masse
molaire de 27,5 g/mol. Quelles sont les formules empiriques et moléculaires du composé ?
(1) Calculons le nombre d‘atomes-grammes
B: 78,5 / 10,81 = 7,26 et H: 21,5 / 1,008 = 21,3
(2) Cherchons les indices entiers en divisant par le nombre le plus petit dont 7,26
B :1 et H:3 ainsi la formule brute sera BH3
Comme la masse molaire est 27,5 on aura (BH3) n = 27,5 ainsi 13,83n = 27,5 et n = 2 et
par deux et la formule moléculaire demandée est donc B2H6
Exemple 5: une poudre blanche est analysée et l'on trouve qu'elle contient 43.64% de
phosphore et 56.36% d'oxygène en masse. Le composé a une masse molaire de 283.88
g/mol. Quelles sont les formules empiriques et moléculaires du composé ?
Exemple 6 : Déterminer le pourcentage en masse de chaque élément dans l‘aspirine
C9H8O4
M (C9H8O4) = (9 x 12 ) + (8 x 1) + (4 x 16) = 180 g/mol .
Ainsi % C = (9 x 12)/ 180 = 60 % , % H= (8 x 1) / 180 = 4,5 % et % O= (4 x 16) / 180 =
35,5 %
Exemple 7: Quelle est la teneur en poids des éléments dans 2,525g de KNO3.
M (KNO3) = 39 + 14 + (3 x 16) =101,1 g/mol .
Ainsi K = (39) x 2,525g / 101,1 = 0,976g, N= (14) x 2,525g / 101,1 = 0,35g et O= (3 x
16) x 2,525g / 101,1= 1,2g
I. 3.3. Types de composés et molécules
a) Solides ioniques
Les solides ioniques sont constitués de particules chargées positivement (cations, en
général métallique) et négativement (anions), qui s‘arrangent dans un réseau
tridimensionnel infini. Comme exemple, citons le sel de cuisine (de composition NaCl,
mais il n‘y a pas de molécules de NaCl dans le solide), le fluorure de calcium CaF2 ou le
carbonate de césium CsCO3
b) Corps métalliques
Les métaux ne sont pas constitués d‘atomes de l‘élément considéré, mais plutôt d‘une
sorte de molécule géante constituée d‘atomes identiques. Ainsi le fer, dont les atomes
s‘arrangent aux huit sommets d‘un cube avec, en plus, un atome au centre du cube : c‘est
un réseau cubique centré.
c) Solides covalents
Dans ces composés, des atomes non métalliques sont connectés entre eux par des liaisons
covalentes et sont arrangés dans un réseau tridimensionnel infini. Nous en avons déjà vu
deux exemples, le diamant et le graphite. Un autre exemple est le quartz, de formule brute
SiO2, dans lequel les atomes de silice sont tétraédriques et connectés à quatre atomes
d‘oxygène.
d) Solides amorphes
Les composés discutés plus haut sont tous cristallins, mais il existe aussi des solides dans
lesquels l‘arrangement des atomes (ou des molécules) ne se répète pas selon un motif pré-
établi (la maille élémentaire), mais un peu au hasard. On les dénomme « amorphes ». Ce
sont souvent des matériaux très importants, comme les ciments, les céramiques ou les
verres.
e) Composés moléculaires
Ce sont des substances composées de molécules dont la masse moléculaire est inférieure
à 104 daltons et qui ont une structure bien définie. Comme exemples, citons l‘éthanol
(alcool éthylique), le glucose, ou la vitamine B12. Beaucoup de composés moléculaires
cristallisent, ce qui permet d‘en déterminer la structure grâce à la diffraction des rayons
X. L‘éthanol, les glucose, les verres et porcelaine sont des composés amorphes
Ainsi, la cellulose se forme à partir du glucose avec élimination d‘une molécule d‘eau ; il
en va de même des chaînes peptidiques, construites à partir d‘acides aminés :
Exemples
n=3, l = 0 sous-couche 3s
n=3, l = 1 sous-couche 3p
n=3, l = 2 sous-couche 3d
Remarque: Les sous-couches 3s, 3p et 3d d'un atome d'hydrogène ont la même énergie
puisque n = 3 dans tous les cas.
c) Nombre quantique magnétique: m
m peut prendre (2 l+1) valeurs entières comprises entre -l et +l (m=-l, -l+1, …, -1, 0, l, …,
l-1, l). m contrôle l'orientation des orbitales dans l'espace.
Exemple
Les 3 orbitales d'une sous-couche p (l = 1) sont dirigées suivant les 3 directions
perpendiculaires d'un trièdre trirectangle px, py et pz correspondant aux trois valeurs de m
différentes: m = -1, 0, +1.
d) Nombre quantique de spin : s
Comme pour l'atome d'hydrogène, il est possible de modéliser pour des atomes
polyélectroniques, tels que le carbone (6 électrons) ou l'oxygène (8 électrons), le
mouvement des électrons en ajoutant l'interaction de chaque électron avec tous les autres
dans l'équation de Schrödinger (répulsion inter-électronique). Du point de vue
mathématique, le problème est très compliqué et même le plus souvent insoluble de
manière exacte. Cependant un modèle simple consiste à considérer chaque électron
comme subissant un effet de répulsion moyen des autres électrons.
On peut montrer que:
Les orbitales atomiques que nous avons obtenues pour l'hydrogène sont aussi valables
pour les atomes polyélectroniques.
L'énergie de chaque orbitale dépend maintenant des deux nombres quantiques : n et l.
On peut montrer que l'énergie des orbitales atomiques dans un atome polyélectronique
croit selon la fonction f = n + l. Lorsque f est identique pour deux orbitales, l'énergie croit
selon n.
Principe d'exclusion de Pauli : dans un atome, chaque électron doit posséder un jeu de
quatre nombres quantiques différents. En conséquence, une orbitale définie par les
nombres quantiques n, l, m ne peut contenir que deux électrons au maximum qui différent
par leur quatrième nombre quantique et s = + 1/2 ou s = - 1/2. Dans une orbitale, les
électrons doivent avoir des spins anti-parallèles.
b)Ordre de remplissage des orbitales : structure électronique d'un atome
polyélectronique
Les électrons d'un atome donné vont remplir les orbitales d'énergie croissante. Cette
dernière dépendant des nombres quantiques n et l, nous donnons ci-dessous une
représentation schématique de la valeur de cette énergie pour les 15 premières orbitales.
On notera que l'orbitale 4s a une énergie légèrement plus faible que celle des orbitales 3d
pour les éléments dont le numéro atomique est inférieur à 21. Le saut énergétique
correspondant au passage d'une couche à une autre après saturation des orbitales s et p
saturées est important, ce qui confère une grande stabilité aux éléments ayant leurs
orbitales s et p saturées.
Pour retenir l'ordre de remplissage, il est commode d'utiliser la méthode proposée par
Klechkowski. 1s 2s 2p 3s 3p 4s 3d 4p 5s 4d 5p 6s 4f 5d …
Règle de Hund : Lors de remplissage des orbitales, les électrons cherchent à occuper
d‘abords seuls un maximum d‘orbitales avant de se mettre a deux (appariement càd
avant de les compléter par un deuxième électron de spin opposé). Cette règle introduit
deux définitions nouvelles:
électron célibataire: électron seul dans une orbitale.
électrons appariés: deux électrons dans une même orbitale ne différent que par leur
nombre quantique s (doublet électronique: un électron avec s = +1/2 et l'autre avec s = -
1/2). Si, dans une sous-couche p, d ou f, on a le choix entre deux électrons appariés dans
la même orbitale et deux électrons célibataires (non-appariés) dans deux orbitales de
même énergie, la règle de Hund indique que c'est la seconde solution qui est la moins
énergétique.
Exemple
Soit deux électrons dans une sous-couche p. Il existe deux possibilités:
Dans le cas (1), les électrons sont appariés (un électron avec s = +1/2 et l'autre électron
avec s = -1/2), dans le cas (2), ils sont parallèles (les deux valeurs de s sont égales). La
règle de Hund indique que la deuxième possibilité est la plus stable.
En vue d'élaborer la configuration électronique des atomes, on utilise des cases pour
représenter les orbitales (en particulier les orbitales des couches non complètes) et des
flèches antiparallèles pour figurer les deux électrons appariés de spins opposés. Un type
d'orbitale est représenté par sa lettre symbolique, la couche électronique par le nombre
quantique principal précédent la lettre, un indice terminal donne le nombre d'électrons
présents dans la sous-couche.
Exemple
Structure électronique du carbone (Z=6)
Il s'en suit le schéma de remplissage suivant. Ce schéma peut être appliqué jusqu'au
dernier des éléments connus. Chaque élément est alors caractérisé par sa configuration
électronique.
Configuration électronique = schéma de l'occupation des orbitales.
Pour écrire la structure électronique d‘une espèce ionisée positivement dans le cas
général on enlève d‘abord les électrons les plus externes (ceux qui correspondent à n le
plus grand). Dans le cas des métaux de transition, on enlève donc d‘abord les électrons «
s»
Exemples
1. Soit l‘élément de numéro atomique Z = 14 :
a) Donner le symbole chimique et la configuration électronique à l‘état fondamental de
cet élément.
b) Combien d‘électrons s et p possède-t-il ?
c) Combien d‘électrons de valence et d‘électrons célibataires possède-t-il ?
d) A quel groupe appartient-il ? Indiquer les propriétés générales de ce groupe.
Réponse : a) 1s2 2s2 2p6 3s2 3p2, b) 3 orbitales s donc 6 électrons s et il possède 2 sous-
couche p comportant 8 électrons p, c) La couche externe est incomplète (3s2 3p2): il
possède 4 électrons de valence et en se basant sur la règle de Hund, les électrons p
occupent chacun une orbitale 3p différente. L‘atome possède donc 2 électrons
célibataires. d) 3s2 3p2, 2+2 = 4, il appartient au groupe IV.
2. Donner les valeurs des nombres quantiques principal et secondaire pour les orbitales
suivantes : 1s, 2s, 2p, 3s, 3p, 3d, 4s, 4p, 4d, 4f, 6f
Réponse : Pour caractériser les orbitales on utilise le symbolisme 1s 2s 2p…. Les
chiffres indiquent la valeur de n (nombre quantique principale) = 1, 2,… Les lettres s,
p…caractérisent les sous-couches définies par les nombres quantiques secondaires (l), qui
permet de parler d‘électrons s, électrons p,… l = 0, 1, 2, 3, ..... sous-couche s p d f
Des colonnes verticales qui correspondent à des "familles" ou des groupes chimiques,
les éléments définis par une colonne possèdent une configuration électronique identique
de leur couche externe. H n'appartient pas à un groupe.
Le bloc s constitué des éléments se terminant par les configurations sn (n = 1 et 2, les
alcalins et les alcalino-terreux càd groupe IA et groupe IIA). ils donnent des cations
monovalents : Na+, K+ …
ils donnent des oxydes basiques: Na2O + H2O 2 NaOH et les alcalino-terreux ils
donnent des cations bivalents: Mg2+, Ca2+ …
ils donnent des oxydes basiques: CaO + H2O Ca(OH)2
Le bloc p constitué des éléments se terminant par les configurations s2pn (n = 1 à 6, càd
groupe IIIA a groupe VIIIA).
Le bloc d constitué des éléments se terminant par les configurations s2d n (n = 1 à 10,
càd les éléments de transition).
Le bloc f constitué des éléments se terminant par les configurations s2f n (n = 1 à 14, les
càd actinides et les lanthanides).
La dernière colonne VIIIA contient les éléments possédant une couche complète. Leur
configuration électronique s2p6 est très stable, c'est pourquoi ces éléments existent sous
forme atomique comme corps simples. Ces atomes sont inertes et n'ont pas tendance à
former des liaisons. ils présentent une grande inertie chimique, mais leur réactivité
augmente avec Z, ainsi le Xénon (54Xe) donne des composés stables lorsqu'il se combine
avec des atomes très électronégatifs comme F et O (XeF2, XeF4, XeOF4, XeO3).
Cependant des molécules hypervalentes comme XeF2, XeF4, XeF6, XeO4 sont connues.
La configuration fondamentale d'un élément correspond à son énergie minimum. Si on
fournit un excès d'énergie, un atome peut atteindre une configuration excitée.
Lorsque de l'énergie thermique est fournie à un atome ou à un ion, plusieurs états
excités peuvent être atteints. Le retour à l'état fondamental s'accompagne de l'émission de
photons à des énergies précises caractéristiques de chaque atome ou ion, c'est le spectre
atomique (voir applications: spectres atomiques et rayons X).
Remarques:
1) La lettre A ou B permet de mieux préciser certaines analogies chimiques entre des
colonnes définies par le même chiffre romain (par exemple les éléments de la colonne IA
tout en ayant comme IB un électron célibataire dans l'orbitale s de la dernière couche
(ns1) ont des propriétés chimiques en partie différentes). Pour les 3 premières périodes,
cette distinction n'est pas justifiée.
2) La colonne VIIIA a été rajoutée par la suite au moment de la découverte des gaz rares
appelés aussi gaz inertes, seuls éléments chimiques à exister dans les conditions
normales, comme corps simples sous forme atomique.
3) Les lanthanides (Z de 57 à 71), les uranides (Z de 92 à 95) et les curides (Z de 96 à
103) sont représentés en dehors du tableau afin de limiter l'expansion des périodes.
Formellement la série des 14 lanthanides devrait être intercalée entre La (Z = 57) et Hf (Z
= 72).
I. 3.5.1. Lois périodiques
Les propriétés chimiques d'un élément dépendent essentiellement de ses électrons de
valence qui sont les plus énergétiques et donc les plus réactifs. Comme nous avons
a)Rayon atomique RM
Le rayon atomique RM d'un élément est défini comme la moitié de la distance entre deux
atomes voisins de cet élément pris dans les conditions standards.
Les ions n'ont pas la même taille que les atomes, les anions étant plus grands et les
cations plus petits, mais ils suivent les mêmes tendances périodiques.
Observation 1
RM diminue en traversant une période de gauche à droite.
Explication
L'augmentation systématique de la charge nucléaire en traversant la période contracte les
orbitales électroniques.
Observation 2
RM augmente en descendant un groupe.
Explication
Dans une colonne, lorsque Z augmente (en allant de haut en bas) , le nombre de couches
augmente, la distance noyau - électron périphérique augmente (le rayon atomique
augmente) « effet distance », la force d‘attraction noyau - e– périphérique diminue (e–
de plus en plus libre),
b)Potentiel d'ionisation
Le potentiel d'ionisation I1 est l'énergie qu'il convient de fournir à un atome gazeux E(g)
pour lui arrracher un électron.
Observation 1
I1 augmente en traversant une période de gauche à droite.
Explication
L'augmentation systématique de la charge nucléaire en traversant la période contracte les
orbitales électroniques. Les électrons de valence occupent une région de l'espace de plus
en plus proche du noyau et seront donc plus difficiles à arracher à l'élément.
Observation 2
I1 diminue en descendant un groupe.
Explication
Les orbitales électroniques s'expandent de plus en plus lorsque le nombre quantique
principal n augmente. Les électrons de valence occupent une région de l'espace de plus en
plus lointaine du noyau et seront donc plus faciles à arracher à l'élément. Ainsi, les
cations se forment facilement pour les éléments à gauche du tableau périodique: Li+, Na+,
Mg2+, Ca2+.
Remarque: l'ion peut être à nouveau ionisé selon:
Prenons l'exemple de l'aluminium pour mieux comprendre cette énergie. Les energies
requises pour arracher plusieurs électrons successivement à l'aluminium sont :
Plusieurs points importants peuvent être tirés de ces résultats. Dans un processus
d'ionisations successives, c'est toujours l'électron le plus haut en énergie (celui lié le plus
faiblement) qui est retiré en premier. L'énergie requise pour retirer l'électron le plus
énergétique d'un atome est appelée énergie de première ionisation (I1). Le premier
électron venant d'un atome d'aluminium provient de l'orbitale 3p. Rappel, l'aluminium à
la configuration [Ne] 3s23p1. Le deuxième électron provient de l'orbitale 3s. Remarquons
que la valeur de I1 est considérablement plus petite que la valeur de I2, l'énergie de
deuxième ionisation. Ce résultat n'est pas étonnant. En effet, le premier électron est retiré
d'un atome neutre, alors que le deuxième est retiré d'un ion chargé 1+. Cette
augmentation de charge positive lie les électrons restants plus fort encore et les énergies
d'ionisation augmentent. Cette augmentation des énergies d'ionisation dans un atome est
aussi explicitée par les énergies relatives des orbitales. L'augmentation de I1 à I2 est
attendue car le premier électron est retiré de 3p, qui est d'un niveau plus élevé que 3s,
d'où provient le deuxième électron. La plus forte augmentation se produit entre I3 et I4,
car nous passons d'un électron venant de 3s (niveau de valence) à un électron venant de
2p (niveau de coeur).
D'autre part, l'énergie de première ionisation décroît lorsque nous descendons dans
une famille d'éléments.
La raison principale de cette décroissance est que les électrons retirés sont de plus en plus
loin du noyau, écrantés par tous les électrons de coeur. Comme n augmente, la taille des
orbitales augmente, et l'électron est plus facile à retirer.
c)Affinité électronique
L'affinité électronique Ae d'un élément est l'énergie libérée par son atome quand il capte
un électron. Ae est positive lorsque la réaction d'attachement électronique est
exothermique
Ae augmente en traversant une période de gauche à droite mais varie très peu en
descendant un groupe. De même que pour le potentiel d'ionisation, il existe une seconde
affinité électronique lorsque E- capte un deuxième électron, etc…
Observation 1
Ae augmente en traversant une période de gauche à droite.
Explication
L'augmentation systématique de la charge nucléaire en traversant la période contracte les
orbitales électroniques. L'énergie de ces orbitales diminue et l'attachement d'un électron
devient plus favorable. Les gaz nobles (colonne VIIIA) représentent une exception car
l'électron supplémentaire entre dans la couche supérieure, beaucoup moins stable.
Observation 2
Ae varie très peu en descendant un groupe.
Explication
L'augmentation de l'énergie des orbitales lorsque n augmente est compensée par
l'augmentation de la charge nucléaire ressentie par l'électron entrant. Ainsi, les anions se
forment plus facilement pour les éléments de droite du tableau périodique: F-, Cl-, O2-.
Remarque: l'anion peut attacher un second électron selon:
Remarques :
1) augmente en traversant une période de gauche à droite et diminue en descendant un
groupe du tableau périodique. Le fluor est élément le plus électronégatif.
2) Les éléments en bas et à gauche du tableau périodique ont tendance à céder facilement
leurs électrons de valence à un partenaire lors de la formation d'une liaison chimique. On
dit qu'ils sont électropositifs.
3) Les éléments en haut et à droite du tableau périodique ont tendance à capter facilement
les électrons de valence d'un partenaire lors de la formation d'une liaison chimique. On
dit qu'ils sont électronégatifs.
Le modèle ionique décrit une liaison entre deux atomes A et B possédant des
électronégativités très différentes telles que la différence d'électronégativité
(en général 1.7 2.5). Les cations des groupes IA, IIA, IIIA et du bloc d (Li+, Na+,
K+, Ca2+ , Mg2+, Al3+, Cr3+, Mn2+, Cu2+, Zn2+, etc…) forment des liaisons ioniques avec
les anions des groupes VIA et VIIA (F-, Cl-, Br-, O2-, S2-, etc…) ou les oxo-anions (SO4 2-,
OH-, CO3 2-, etc…).
Exemples : NaCl, K2S
Lorsque des atomes sont liés par des liaisons ioniques, il ne se forme pas de molécules
diatomiques, mais des composés ioniques constitués d'un assemblage infini de cations et
d'anions. Ces ions sont ainsi empilés régulièrement en trois dimensions de manière à
mettre en présence des partenaires de charges opposées : pas de voisins directs de même
signe. Un réseau cristallin se forme tel que l'ensemble soit électrostatiquement neutre.
Une autre donnée importante du cristal est la coordinence ou nombre de coordination
(noté NC) qui détermine le nombre de voisins immédiats qu'un ion possède.
Exemple : le chlorure de sodium Na+Cl-
Exemple 1 : maille élémentaire de NaCl (sel de cuisine) qui cristallise dans le réseau CFC
(Cubique à Faces Centrées) appartenant au système cubique.
Na+ : NC = 6, Cl- : NC = 6
La notion de force électrostatique, s'appliquant à des ions, est insuffisante pour expliquer,
par exemple l'association de deux atomes d'hydrogène pour former une molécule
d'hydrogène alors que leurs cortèges électroniques devraient, au contraire, les amener à se
repousser. Il est donc nécessaire d'introduire un autre type de phénomène pour expliquer
une telle association.
II.2. La liaison covalente
Dans le modèle de la liaison covalente, deux atomes apportent chacun un électron de
valence. Ils forment une liaison chimique assurée par le partage des deux électrons de
valence soit une paire d'électrons liante distribuée de manière équiprobable entre les
atomes.
Lorsque les deux atomes interagissent, chacun apporte un électron qu'il va partager avec
l'autre atome pour former une paire d'électrons liante. Comme la différence
d'électronégativité entre les 2 atomes identiques (homonucléaires) est nulle, les électrons
sont essentiellement distribués symétriquement entre les 2 atomes on parle alors d‘une
liaison covalente homopolaire.
Exemple:
Les deux liaisons etne sont pas de même nature. Elles ont des énergies différentes.
Les doublets assurant des liaisons sont des doublets liants. Les doublets n‘assurant pas de
liaison sont des doublets non liants ou doublets libres.
La force d'une liaison covalente est mesurée par l'enthalpie de liaison qui représente
l'énergie nécessaire à la rupture de la liaison pour donner les atomes gazeux.
Exemple:
Dans une liaison covalente polarisée, les deux atomes A et B partagent les deux électrons
de valence de façon dissymétrique (molécules diatomiques hétéronucléaires). Il en résulte
un excès de charge négative sur l'atome le plus électronégatif et une fraction de charge
positive sur l'atome le moins électronégatif. La liaison covalente est polarisée et possède
donc une contribution covalente due au partage des électrons et une contribution
électrostatique due à l'attraction des charges.
La différence d'électronégativité est suffisante (0.5 1.5) pour produire une
répartition non-symétrique de la paire liante entre A et B. Si (A) < (B), B attire
d'avantage les électrons responsables de la liaison chimique et on observe une
polarisation de cette liaison conduisant à la formation d'une fraction de charge négative
sur B (-) et une fraction égale et opposée (+) sur A. La liaison entre A et B est
constituée de deux contributions : covalente et électrostatique.
Une liaison covalente polarisée se forme dès que les atomes A et B possèdent des
électronégativités différentes (molécules diatomiques hétéronucléaires.).
La liaison ne sera plus 100% covalente mais possédera un certain caractère ionique.
Toutefois, il faut se rappeler que même dans une liaison très polaire, par exemple Na+ et
F- qui est la plus polaire imaginable, les charges partielles ne sont que ± 0,9.
Exemple : En utilisant le concept d'électronégativité, prévoir la partie négative de la
molécule ICl.
L‘effet de la polarisation d‘une liaison peut se faire sentir à plusieurs atomes de distance.
On dit d‘un tel effet qu‘il est inductif.
Ainsi, la présence d‘un atome fortement électronégatif comme le chlore se fait sentir sur
le carbone qui le supporte, mais il influence les liaisons des deux atomes suivants:
L‘électronégativité de l‘hydrogène (2.20) étant voisine de celle du carbone (2.50), la
liaison C—H est très peu polarisées. Tous les autres substituants sont alors classés
attractifs ou répulsifs par rapport à la liaison C—H.
L‘état de polarisation d‘une liaison est caractérisé par la valeur des charges partielles +
et , mais aussi par le sens et la valeur de son moment électrique, ou moment dipolaire.
Le moment dipolaire est une quantité vectorielle, il possède un sens, une direction et un
module. On le représente par une flèche parallèle à la liaison, orientée par convention du
pôle + vers le pôle - (convention différente de celle des physiciens). Une croix à l‘opposé
de la pointe de la flèche rappelle cette convention.
Par convention, le vecteur est orienté de la charge négative vers la charge positive.
L‘apparition de moment dipolaire réel : = charge • distance
Où e est la charge absolue portés par chacun des atomes (eu.e.s où (u.e.s) :
unités électrostatiques) et d est la longueur de la liaison entre deux atomes A et B formant
la liaison covalente polaire, d est exprimée en Angstrom Ǻ où 1 Ǻ = 10-8 cm.
On exprime les unités de moment dipolaire de Debye (D) selon la relation
Le pourcentage de caractère ionique (% i) d‘une liaison A-B est lié à la valeur de :
- si = 0 : la liaison est covalente à 100 % (% i) = 100 = 0 %
- si = 1 : la liaison est ionique à 100 % (% i) = 100 = 100 %
Étant des quantités vectorielles, les moments dipolaires de toutes les liaisons d‘une
molécule s‘additionnent pour donner un moment dipolaire moléculaire global. Il est ainsi
possible que ce moment dipolaire résultant ne coïncide avec aucune liaison. Il est aussi
possible que la somme des moments dipolaires soit nulle. Ainsi une molécule comme le
CCl4, CO2, CH4 qui possède 4 liaisons ayant des moments dipolaires important ne
possède aucun moment dipolaire résultant à cause de sa symétrie. La molécule est alors
dite non-polaire (apolaire), et ce bien que ses liaisons soient polarisées.
Exemples :
1) Calculer le pourcentage ionique des liaisons dans HF, HBr et HI sachant que :
HF HBr HI
Moment dipolaire en D 1,82 0,78 0,38
Rayon ionique (en Ǻ) 0,92 1,41 0,38
Réponse : 41,2 % dans HF, 11,5% dans HBr et 4,9% dans HI
2) En se basant sur les valeurs d‗électronégativités, classer les molécules suivantes dans
l‘ordre croissant de leurs moments dipolaires estimés : NH3, PH3, AsH3, AsF3, AsBr3 et
AsI3
Réponse : en se basant sur la différence d‘électronégativité entre deux atomes, et comme
le moment dipolaire augmente avec cette différence on peut déduire que :
PH3< AsH3< AsI3 < AsBr3 < NH3 < AsF3
II.3. La liaison covalente dative
Il arrive qu'un seul atome fournisse les deux électrons assurant la liaison comme dans
H3P-BF3 où les deux électrons proviennent de l'atome de phosphore.
C‘est une mise en commun d‘électrons entre un atome B qui possède un doublet libre
(non liant) et un autre atome A qui comporte une lacune électronique :
Symbole : Flèche du donneur vers l‘accepteur ou tiret avec des charges formelles.
L‘usage actuel est d‘utiliser le symbolisme des charges formelles.
Les quatre liaisons N-H sont identiques. L‘azote a en effet fonctionné comme donneur et
a perdu un électron.
On peut aussi parler de la Mésomérie dans le cas ou les électrons sont délocalisés et
peuvent se déplacer d‘un site à un autre. On a donc des structures de résonance car elles
diffèrent uniquement par la position d‘un doublet électronique dans la molécule.
Ici les liaisons OO ne sont ni simples, ni doubles longueur et énergie sont
intermédiaires (indice de liaison moyen : 1+ 2 / 2 = 1,5).
Naturellement, seule l'orbitale liante peut expliquer la formation de H2. Du point de vue
énergétique, < *.
L‘ordre (ou indice) de liaison est donné par : Nl = ½ [nb e- liants - nb e- anti-liants].
Lorsque l‘indice de liaison Nl augmente l‘énergie de dissociation (Ediss) de la liaison
augmente et la distance interatomique (longueur de liaison) diminue.
L‘expérience montre que l‘énergie des O.M. suit l‘ordre : s < *s < x = y < z < *x =
*y < *z
La théorie des orbitales moléculaires permet de prévoir la présence de deux électrons
non-appariés dans les orbitales anti-liantes, ce qui rend O2 moins réactif envers la
matière organique dont tous les électrons sont appariés. L'utilisation contrôlée de O2 par
les organismes vivants et leur survie doit énormément à cette structure électronique
particulière.
II.6. Hybridation
Sur le même principe, pour les doubles liaisons l'hybridation est de type sp2, il y a alors 3
liaisons identiques sp2 et une orbitale 2p non hybridée, cette orbitale forme ce que l'on
appelle une liaison , dans ce cas on a donc 3 liaisons et 1 liaison (pour de plus
amples détails voir le chapitre sur les alcènes)
Les alcynes sont quand à eux hybridés sp c'est-à-dire deux liaisons et deux liaisons .
Exemples
1. Donnez la valence de Al, Ca, K, S, Si, Ar, C, N, O, H.
2. construisez les molécules suivantes selon la théorie du lien de valence, en hybridant les
orbitales si nécessaire. Indiquez l'état d'hybridation des différents atomes.
H2, F2, BeH2, BH3, CH4, NH3, H2O, HF, PCl5, SF6, C2H6, C2H4, C2H2, C6H6, CO2.
b)Transition entre liaison covalente et liaison ionique
La transition entre liaisons covalentes et liaisons ioniques est monotone et continue. La
classification exacte d'une liaison chimique peut donc être ambigue. A chaque type de
liaison est associé des interactions intra et intermoléculaires particulières.
Dans le cas d‘un ion, on tient compte des électrons supplémentaires pour un anion, ou
dans le cas d‘un cation on enlève un nombre d‘électrons équivalent à sa charge.
b) Le nombre d‘électrons nécessaire pour satisfaire à la règle de l‘octet pour les atomes
est calculé :
(8 x 4 )+ 8 = 40 électrons
Cl C
(dans le cas de H, on ne compterait que deux électrons par atome H)
c) Le nombre d‘électrons partagés est c = b – a. donc c = 40 - 32 = 8
d) On place les atomes autour de l‘atome central de la molécule.
e) Nb d‘électrons s = 6
f ) Nb d‘électrons p = 8 - 6 = 2 (1 liaison p)
g) Nb d‘électrons non partagés : a – c = 24 – 8 = 16 (8 doublets libres)
L‘atome d‘azote porte dans cette structure une charge formelle + 1, et deux atomes
d‘oxygène sur trois portent une charge formelle -1. Evidemment, comme les 3 oxygènes
sont équivalents, il y a en fait trois écritures équivalentes de l‘ion nitrate. Ces écritures,
appelées « formes limites de résonance », expliquent en particulier que les longueurs des
3 liaisons NO sont équivalentes dans l‘ion nitrate.
b)Réduction de la charge formelle par « expansion de la couche de valence » :
A partir de la troisième période de la classification périodique, la règle de l‘octet n‘est pas
toujours respectée, car la sous-couche 3d peut accueillir des électrons.
Exemple : Structure de Lewis de l‘ion sulfate SO42-
Plus il y a de paires électroniques liantes entre deux atomes, plus la liaison est courte et
forte.
Les radicaux sont souvent trop réactifs pour être compatibles avec les organismes vivants
qui sont endommagés par les réactions rapides qu'ils engendrent.
Exemple : le radical superoxyde produit par réduction incomplète de l'oxygène est
très réactif. Il doit être éliminé par un enzyme (superoxyde dismutase) pour éviter sa
toxicité.
II.9. Interactions faibles
II.9.1. Liaison-hydrogène (pont hydrogène) : E ~ 10 à 30 kJ.mol- 1
Les acides carboxyliques se présentent sous une forme dimère à l‘état pur ou en solution
concentrée. En effet, la liaison hydrogène entre le proton du groupement OH et l‘oxygène
du carbonyle d‘un autre groupement acide carboxylique est très forte : Au point que la
température de fusion de l‘acide correspond en fait à celle du dimère.
Le pont-H est responsable des anomalies observées dans les propriétés physico-
chimiques des composés qui le renferment.
1- Le pont-H intermoléculaire augmente anormalement la température d‘ébullition et la
température de fusion. Beaucoup d‘autres propriétés sont aussi largement affectées.
2- Augmentation de la viscosité
La glycérine est visqueuse car elle peut former trois liaisons hydrogène intermoléculaires.
Le sucre possède huit groupements OH et et donc capable de former 8 liaisons par pont
hydrogène, il est tellement visqueux qu‘il est devenu un solide.
Les acides aliphatiques sont liquides jusqu‘à C10, puis solides (les cires de bougie par
exemple). Les acides aromatiques sont tous solides. Les diacides donnent souvent des
liaisons H intramoléculaires :
Le pont-H intramoléculaire modifie profondément les propriétés physiques et chimiques
des composés chélatés. La température de fusion et la température d‘ébullition diminuent
entre autres.
La géométrie adoptée est celle qui éloigne au maximum les deux doublets
AX3 , Exemple : BF3
AX3E
En chimie organique les acides de Lewis sont appelés électrophiles et les bases de Lewis
sont appelées nucléophiles. Toute base de Lewis est une base de Brønsted.
En résume
Exemples
Fe + Cl2 → Fe2+ + 2 Cl–
MnO2 + 4 HCl → MnCl2 + Cl2 + 2 H2O
Le degré d‘oxydation du Fe passe de 0 à +2 (on note que Fe0 a été oxydé en FeII). Celui
du Cl passe de 0 à –1 (Cl0 a été réduit en Cl-I ). Le degré d‘oxydation du manganèse dans
MnO2 est +4. Il est réduit à +2 dans Mn2+ (MnIV réduit en MnII). Celui de l‘oxygène
dans MnO2 et H2O reste inchangé à –2.
Exercices
1 a) Déterminer le degré d‘oxydation de l‘azote dans chacune des substances suivantes :
N2O ; NO ; HNO3 ; NH3 .
b) Donner la formule de Lewis des molécules de NO et de NH3 et déterminer leur
géométrie.
c) Indiquer la polarité des liaisons N–O et N–H à l‘aide d‘une flèche.
Réponse :
a) Comme :
– La somme des degrés d‘oxydation des atomes du composé est zéro.
– Le degré d‘oxydation d‘hydrogène est +1 en combinaison avec les non-métaux.
– Pour l‘oxygène le degré d‘oxydation est -2 dans la plupart des composés.
Donc le degré d‘oxydation de l‘azote dans leurs composés suivants sont : N2O ( +1); NO
(+2) ; HNO3 (+5); NH3(–3)
b) La configuration électronique à l‘état fondamental des éléments :
N : 1s2 2s2 2p3 : la couche de valence
O : 1s2 2s2 2p4 : la couche de valence
H : 1s1
Les formules de Lewis des molécules formées :
La flèche indique le sens du déroulement de la réaction. Une double flèche indique que la
réaction est terminée et a atteint l'équilibre chimique.
L'équation chimique d'une réaction correspond à une transformation microscopique
impliquant des atomes et des molécules.
C : 3a = c, H : 8a = 2d, O : 2b = 2c + d
4/ On obtient 3 équations et 4 inconnues. Il suffit de considérer un coefficient égal à 1
pour l'élément le moins fréquent, soit dans l'exemple décrit le carbone ou l'hydrogène; on
choisira le carbone, donc a = 1. Il s'en suit que c = 3, d = 4, b = 5.
5/ L'équation est maintenant équilibrée:
III.2.Analyse chimique
III.2.1. Calculs stoechiométriques : quantité de réactifs et produits
Les coefficients stoechiométriques représentent un nombre de molécules, et non des
masses. Cependant, dans un laboratoire ou une usine, les quantités de substances
demandées ne sont jamais exprimées pratiquement en molécules, elles le sont en masse,
volume,... Nous voyons ici comment utiliser une équation chimique pour déterminer les
masses des réactifs et produits.
Prenons l'exemple de la réaction du propane avec de l'oxygène qui produit du dioxyde de
carbone et de l'eau. Quelle masse d'oxygène va réagir avec 98.1 g de propane.
La première chose à faire est d'écrire l'équation chimique balancée correspondante :
C3H8 + 5O2 3CO2 + 4H2O
Cette équation signifie que 1 mole de propane réagit avec 5 moles d'oxygène pour former
3 moles de dioxyde de carbone et 4 moles d'eau. Ces proportions sont toujours respectées
dans la réaction chimique. Combien de moles de propane représente 98.1 g ?
1 mole de propane pèse 3x12.01 g C + 8x1.008 g H = 44.1 g
Donc 98.1 g représente 98.1/44.1 = 2.18 mole
Maintenant nous revenons au fait que 1 mole de propane doit réagir avec 5 mole
d'oxygène, donc 2.18 mole de propane doivent réagir avec 5x2.18 = 10.9 mole d'oxygène
(le rapport de 5 doit être respecté. Finalement nous savons qu'une mole d'oxygène (O2)
pèse 32.0 g, donc 10.9 mole pèsent 32.0 x 10.9 = 349 g d'O2. Nous pouvons étendre la
question à : quelle masse de dioxyde de carbone sera formée par la combustion de ces
98.1 g de propane ? Nous savons (voir équation) que 1 mole de propane donnera, après
réaction, 3 moles de CO2, donc, 2.18 mole donneront 3x2.18=6.54 mole de CO2. Comme
la masse molaire du CO2 est de 44.0 g, nous formerons 6.54 x 44.0 g = 288 g de CO2.
III.2.2. Etapes pour calculer les masses de réactifs et produits dans une réaction
chimique :
0. écrire l'équation chimique correspondant à la réaction décrite
1. balancer l'équation de la réaction chimique
2. convertir les masses de réactifs ou produits en mole de substance
3. utiliser l'équation balancée pour employer le bon rapport de moles
4. utiliser le rapport de moles pour calculer le nombre de moles du réactif ou produit
désiré
5. convertir les moles en grammes si demandé dans le problème.
III.2.3.Exercices
1. l'hydroxyde de lithium solide est utilisé dans la navette spatiale pour retirer le dioxyde
de carbone de l'environnement et le transformer en carbonate de lithium solide et eau
liquide. Quelle masse de dioxyde de carbone peut être absorbée par 1.00 kg d'hydroxyde
de lithium.
2. Le bicarbonate de sodium (NaHCO3) est utilisé comme antiacide. Il neutralise l'excès
d'acide chlorhydrique produit dans l'estomac. Les produits de la réaction sont du chlorure
de sodium, de l'eau et du dioxyde de carbone. D'autre part, le lait de magnésie (qui est
une solution aqueuse d'hydroxyde de magnésium) est aussi utilisé comme antiacide. Sa
réaction avec l'acide chlorhydrique forme de l'eau et du chlorure de magnésium (MgCl 2).
Quel est l'antiacide le plus efficace par gramme ?
III.2.4. Calculs impliquant un réactif limitant
Quand des réactifs sont mélangés pour effectuer une réaction, ils le sont souvent dans des
quantités stoechiométriques, c'est à dire, dans les quantités correctes telles que définies au
point précédent, qui font que tous les réactifs sont consommés entièrement en même
temps. Néanmoins, dans beaucoup d'autre cas, les quantités de réactifs présents ne
respectent pas les proportions stoechiométriques. Un des réactifs va, par sa quantité,
limiter la réaction. Le réactif limitant d'une réaction est l'espèce pour laquelle la quantité
disponible est inférieure à celle exigée par la stoechiométrie de la réaction.
Prenons l'exemple suivant :
L'azote gazeux peut être préparé en passant de l'ammoniac gazeux sur de l'oxyde de
cuivre (II) à haute température. Les autres produits de réaction sont du cuivre métallique
et de la vapeur d'eau. Si un échantillon contient 18.1 g d'ammoniac réagit avec 90.4 g de
CuO, combien de grammes d'azote peut on former, et quel est le réactif limitant ?
L'équation chimique correspondante est :
2NH3 + 3CuON2 + 3Cu +3H2O
Le nombre de mole d'ammoniac (masse molaire 17.03 g/mol) est de 18.1 g/17.03g/mol
=1.06 mol. Le nombre de mole de CuO est de 90.4/79.55=1.14 mol Pour déterminer le
réactif limitant, nous utilisons le rapport de moles entre CuO et NH3 dans l'équation :
1.06 mol ammoniac x 3 mol CuO/2mol NH3= 1.59 mol CuO. Donc il faut 1.59 mol CuO
pour réagir avec 1.06 ammoniac. Comme nous n'avons que 1.14 mol à notre disposition,
CuO est le réactif limitant. La quantité d'azote formé dépend donc de la quantité de CuO
présent. Comme dans l'équation nous avons 1 mole d'azote formée pour 3 moles d'oxyde
de cuivre, et que nous avons en réalité 1.14 mole CuO, on formera donc : 1.14 x 1/3 =
0.380 mole d'azote gazeux. En utilisant la masse molaire de l'azote (28.0 g/mol), nous
trouvons la masse d'azote formée : 0.380 x 28.0 = 10.6 g d'azote.
La connaissance d'une réaction chimique équilibrée permet de faire des prédictions quant
aux quantités de produits formés à partir d'une masse de réactifs à disposition et,
inversement, de déterminer une masse de réactifs mis en jeu, connaissant la quantité de
produits formés.
Le réactif limitant d'une réaction est l'espèce pour laquelle la quantité disponible est
inférieure à celle exigée par la stoechiométrie de la réaction.
Equation équilibrée de la formation de l'acétylène à partir du carbure de calcium:
Expérience : Lorsque l'on verse 100 g d'eau sur 100 g de carbure de calcium, il se forme
de l'hydroxyde de calcium et de l'acétylène. Pour identifier le réactif limitant, on procède
selon cette méthode (voir cours théorique)
Une équation chimique ne correspond qu'à un bilan de masse et ne décrit pas forcément
le mécanisme de cette réaction. La grande majorité des réactions chimiques ont lieu en
une série d'étapes, chacune correspondant à une réaction élémentaire:
Un produit de la première étape, X, qui est éliminé lors de la deuxième étape, est appelé
intermédiaire réactionnel car il n'apparaît pas dans la stoechiométrie de cette réaction (il
peut, dans certains cas, être isolé ou observé pendant la réaction).
Le processus détaillé par lequel une réaction complexe a lieu est décrit par le mécanisme
de la réaction. En biochimie, les réactions compliquées peuvent comprendre des dizaines
d'étapes successives.
III.2.5. Classification des réactions chimiques
Il existe des milliards de réactions possibles, et le chimiste les groupe en différentes
catégories. les réactions sont divisées en les groupes suivants :
- Réactions de précipitation
- Réactions acide base
- Réactions d'oxydoréduction
Quasiment toutes les réactions peuvent être classées dans une de ces trois catégories.
Nous reviendrons plus loin sur ces différents types de réaction. Nous allons ici décrire
seulement la stoechiométrie de ces réactions, ainsi que leurs particularités, afin de
permettre la résolution des différents problèmes.
a) Réactions de précipitation
Quand un produit insoluble est produit par la réaction de deux solutions d‘électrolytes, on
parle de précipitation.
Exemples:
BaCl2 (aq) + K2SO4 → BaSO4 (s) + 2 KCl (aq)
Cd(NO3)2 (aq) + Na2S (aq) → CdS (s) + 2 NaNO3 (aq)
Dans le cas d‘électrolytes forts, l‘équation peut être écrite sous la forme ionique complète:
Cd2+ + 2NO3- + 2Na+ + S2- → CdS + 2Na+ + 2NO3-
Ici les ions Na+ et NO3– apparaissent de part et d‘autre de l‘équation. Ce sont des ions
spectateurs. L‘équation peut alors être simplifiée sous une forme ionique réduite:
Cd2+ + S2- →CdS↓
b) Réactions acide-base
La réaction entre un acide et une base est appelée réaction de neutralisation. Le composé
ionique produit par la réaction est appelé un sel :
Acide + base → sel + eau
HCl (aq) + NaOH (aq) → NaCl (aq) + H2O (l)
H2SO4 (aq) + Mg(OH)2 → MgSO4 (aq) + 2 H2O (l)
Chaque ion hydroxyde réagit avec un ion hydronium. L‘équation ionique réduite de la
dernière réaction est: 2 H3O+ (aq) + 2 OH– → 4 H2O (l),
ou encore H3O+ (aq) + OH– → 2 H2O (l)
Elle est la même pour toute réaction de neutralisation d‘un acide par une base formant un
sel soluble. Dans certains cas, la réaction de neutralisation aboutit à la formation d‘un gaz:
CaCO3 (aq) + 2 HCl → CaCl2 + H2CO3 (aq)
H2CO3 (aq) → H2O (l) + CO2 (g)
c) Réactions d’oxydo-reduction
L‘oxydation est une transformation chimique dans laquelle des électrons sont perdus par
un atome, une molécule ou un ion. La réduction est une transformation chimique dans
laquelle des électrons sont gagnés par un atome, une molécule ou un ion.
Exemples:
Fe → Fe2+ + 2 e– les atomes de Fe sont oxydés en ions ferreux Fe2+
Cl2 + 2 e– → 2 Cl– le chlore moléculaire est réduit en chlorures
Comme le nombre total d‘électrons doit être conservé, l‘oxydation et la réduction ont
toujours lieu simultanément. On parle de réaction d’oxydo-réduction (ou de réaction
rédox): le nombre total d‘électrons perdus par oxydation doit être égal au nombre
d‘électrons gagnés par réduction.
plus élevée a un nom suivi du suffixe -ique, alors que celui avec la charge la plus petite a
un nom avec le suffixe -eux. Dans ce système, Fe3+ est le cation ferrique, Fe2+ est le
cation ferreux. Les noms de FeCl3 et de FeCl2 sont donc respectivement chlorure ferrique
et chlorure ferreux.
L‘utilisation de chiffres romains est de mise seulement quand plus d‘un composé ionique
peut être formé a partir d‘une paire donnée d‘éléments. Cela se produit le plus souvent
pour les composés contenant des métaux de transition, qui forment souvent plus d‘un
cation. Les éléments qui ne forment qu‘un cation ne doivent pas être identifiés par un
chiffre romain. Les éléments des groupes IA et IIA, ainsi que l‘aluminium, ne nécessitent
pas de chiffres romains.
IV.4. Composés ioniques avec ions polyatomiques
Nous n‘avons pas encore considéré les composés ioniques qui contiennent des ions
polyatomiques. Par exemple, le composé nitrate d‘ammonium, NH4NO3, contient les ions
polyatomiques NH4+ et NO3 -. Les ions polyatomiques ont des noms spéciaux qui doivent
être mémorisés pour pouvoir nommer les composés qui les contiennent. Les ions
polyatomiques les plus importants sont repris dans le tableau suivant :
Nous remarquons par ailleurs que plusieurs anions contiennent un nombre différent
d‘atomes d‘oxygène (oxanions). Quand il y a deux possibilités, l‘anion avec le plus grand
nombre d‘oxygènes reçoit le suffixe -ate, celui avec le plus petit nombre, le suffixe -ite.
Quand plus de deux oxanions existent pour une série, on rajoute les préfixes hypo (pour
le plus petit nombre d‘oxygène) et per- (pour le plus grand nombre d‘oxygènes).
IV.5. Composés binaires de type III : covalents - contenant deux non métaux
Les composés binaires covalents sont formés par deux non métaux. Bien qu‘ils ne
contiennent pas d‘ions, leur nomenclature ressemble à celle des composés ioniques :
1. le second élément de la formule est nommé en premier, avec le même suffixe que pour
les anions càd en rajoutant le suffixe -ure au nom de l‘anion (sauf si c‘est de l‘oxygène,
auquel cas le suffixe est -ide)
2. le premier élément est nommé en second
3. des préfixes (mono, di, tri, tetra…) sont rajoutés au premier nom pour indiquer le
rapport stoechiométrique entre les éléments si nécessaire.
Exemple : CO2 est le dioxyde de carbone, CO est le monoxyde de carbone, Na2S :
sulfure de disodium ou sulfure de sodium, SF6 : hexafluorure de soufre, MnO2 : dioxyde
de manganese, ICl3 : trichlorure d‘iode, NO2 : dioxyde d‘azote, ClO3 : trioxyde de chlore.
Certains composés sont toujours appelés par leurs noms usuels et non leur nom
systématique. L‘eau et l‘ammoniac sont les meilleurs exemples. Les noms systématiques
de H2O et NH3 ne sont jamais utilisés.Il en est de meme H2O2 : eau oxygenee, H2N-NH2 :
hydrazine, CH4 : methane, SiH4 : silane, SbH3 : stibine….
IV.6. Acides
Lorsqu‘elles sont dissoutes dans l‘eau, certaines molécules produisent une solution
contenant des ions H+ libres (protons). Ces substances, les acides, possèdent leur propre
nomenclature. Les règles dépendent si l‘anion contient ou non de l‘oxygène. Si l‘anion ne
contient pas d‘oxygène, l‘acide est appelé « acide Xxhydrique » ou Xx est la racine du
nom de l‘anion. HCl est donc l‘acide chlorhydrique, H2S est donc l‘acide sulfuhydrique,
H2Se est donc l‘acide sélénhydrique
Quand l‘anion contient de l‘oxygène, le nom de l‘acide est formé par la racine du nom de
l‘ion suivie du suffixe -ique ou -eux. Si le nom de l‘anion correspondant se termine par
ate, alors le suffixe sera -(r) ique, si l‘anion se termine par -ite, alors le suffixe sera -eux.
H2SO4 est donc l‘acide sulfurique, H2SO3 : acide sulfureux, H2S2O8 : acide persulfate,
HNO3 : acide nitrique et HNO2 : acide nitreux, H2CO3: acide carbonique et H2SiO3:
acide silicique.
S‘ils existent plus de deux oxacides avec le meme atome central, on fait intervenir les
prefixes hypo- et per- . HClO : acide hypochloreux, HClO2 : acide chloreux, HClO3 :
acide chlorique, HClO4 : acide perchlorique. HIO : acide hypoiodeux, HIO2 : acide
iodeux, HIO3 : acide iodique, HIO4 : acide periodique. H3PO4: acide phosphorique,
H3PO3 : acide phosphoreux, H3PO2 : acide hypophosphoreux. H2MnO3: acide manganeux,
H2MnO4: acide manganique et HMnO4: acide permanganique.
Remarques:
Le préfixe thio indique qu‘un atome de soufre remplace totalement ou partiellement un
atome d‘oxygène dans une molécule. Example : H2S2O3 : acide thiosulfurique, H2CS3 :
acide trithiocarbonique.
Les acides thioneux et thioniques se caracterisent par la présence de liaisons S-S.
Example : H2S2O2 : acide dithioneux, H2S2O6 : acide dithionique, H2S4O6 : acide
tétrathionique.
IV.7. Bases
Les bases sont des composes qui se dissocient en solution aqueuse en ion metallique et
en ion hydroxyde. NaOH : hydroxyde de sodium, Ca (OH)2 : hydroxyde de calcium,
Al(OH)3 : hydroxyde d‘aluminium, Fe(OH)2 : hydroxyde de fer (II) ou hydroxyde
ferreux , Fe(OH)3 :hydroxyde de fer (III) ou hydroxyde ferrique, Mn(OH)2 : hydroxyde
de manganèse.
IV.8. Sels
Les sels sont des composés obtenus en remplacant les hydrogènes d‘un acide par des
atomes métalliques. On parle des sels neutres lorsque tous les hydrogènes acides ont été
substitués, par example Na2SO4 : sulfate de sodium, Na3PO4 : phosphate de sodium,
KClO : hypochlorite de potassium, KClO4 : perchlorate de potassium, K2WO4 : tungstate
de potassium, Na2CrO4 : chromate de sodium, KMnO4 : permanganate de potassium.
Il existe aussi les sels hydratés càd contenant de l‘eau dans leurs formules et on les
nomme de la manière suivante : CuSO4.5H2O : sulfate de cuivre (II) pentahydraté,
Na2SO4.10H2O : sulfate de sodium décahydraté, MgSO4.7H2O : sulfate de magnesium
heptahydraté, CaSO4.2H2O : sulfate de calcium dihydraté et K Al (SO4)2.12H2O : sulfate
de potassium et d‘aluminium dodecahydraté.
Lorsque le remplacement des atomes d‘hydrogènes par les atomes métalliques est
incomplet, on obtient un sel acide (hydrogenosel) par exemple NaHSO4:bisulfate de
sodium ou hydrogenosulfate de sodium, MgHCO3 : bicarbonate de magnesium, NaHCO3 :
bicarbonate de sodium, KHS : bisulfure de potassium ou hydrogeno sulfure de sodium,
NaH2PO4 : dihydrogenophosphate de sodium.
IV.9. Des noms aux formules
Le passage des noms aux formules est tout aussi important, et il faut tenir compte des
règles énoncées ci-dessus pour retrouver les formules correspondantes. La formule
empirique d'un composé est son écriture dans le language chimique. C'est la formule qui
interviendra dans les équations chimiques. Etablissons la formule de l'hydroxyde de
calcium : Hydroxyde signifie que le groupement OH- est présent. Calcium signifie que
nous aurons l'ion Ca2+ (celui ci n'a qu'un seul état d'oxydation car rien n'est précisé dans
la formule). La molécule doit être neutre, donc nous devons avoir deux anions OH- par
ion Ca2+. La formule est donc Ca (OH)2.
en ml / min dans les conditions normales. La tension de vapeur de l‘eau à 20°C est 17.5
Torr.
Réponses :
1. La loi des gaz parfaits : P1V1/T1= P2V2/T2 où T1=15+273=288K et T2=273-46=227K.
V1=0,12m3, P1=1,02.105Pa, P2=5,5.103Pa ainsi V2= 1,75m3.
2. Oxygene : P finale=PinitialeVinitiale / Vfinale = 200Torr200/500= 80 Torr
Azote : P finale=PinitialeVinitiale / Vfinale = 100Torr300/500= 60 Torr
Pression totale : P= P(O2) + P(N2)= 80+ 60 = 140 Torr
3. Volume d‘air sec (conditions normales T=273 K, P=1atm)= 52,2l273 / 293 (750-
17,5) Torr/760 Torr = 49,1L. La vitesse de consommation d‘oxygene est donc : (0,2032-
0,1678).47, 1 L / 6min = 0,280 L / min.
V.6. Loi générale des gaz parfaits
Losque les interactions moléculaires sont inexistantes, les molécules sont libres de se
mouvoir indépendamment les unes des autres, on parle d‘un gaz parfait. On caracterise le
système gazeux en tenant compte de la quantité de matière n ou m qu‘il renferme (en
nombre des moles ou en gramme), le volume qu‘il occupe, la presssion et la température.
Ainsi l‘équation d‘etat des gaz parfaits s‘ecrit comme :
P· V = n · R· T
Où n = nombre de moles de gaz et R = constante molaire des gaz parfaits. La valeur
numérique de R peut être calculée à partir du volume molaire, connu, d‘un gaz parfait
dans les conditions normales :
Avogadro a émis l‘hypothèse que des volumes égaux de tous les gaz dans les mêmes
conditions de température et de pression contiennent le même nombre de molécules. Le
volume molaire (volume occupé par une mole de gaz, soit NA molécules) dans les
conditions normales, définies pour P = 1 atm et T = 0°C, est de 22.414 litres.
La loi des gaz parfaits pourait donc encore être généralisée plus avant en y incorporant
l‘hypothèse d‘Avogadro.
Partant de l‘équation des gaz parfaits on peut déterminer la masse molaire des gaz.
Comme P, T et V sont connus, on peut déduire:
P.V m
n comme la masse du gaz est liée au nombre de moles par la relation n
RT M
mRT
ainsi on peut déduire que M
PV
Exemple 1 : Quel est le volume occupé par 15.0 g d‘argon à 90°C et 735 Torr ?
P.V=nRT or n= m/M = 15g/39, 9g.mol-1 = 0,376 mol. On tire alors V= nRT/P= 11,6 l.
Exemple 2 : L‘analyse d‘un composé organique a livré la composition en masses
suivante : C = 55.8 %, H = 7.03 %, O = 37.2 %. Un échantillon de 1.500 g de ce composé
est vaporisé et on trouve un volume de 545 cm3 à 100°C et 740 Torr. Quelle est la
formule moléculaire du composé ?
Réponse : La formule molaire brute calculée à partir de la composition est C2H3O. Le
composé evapore est comme un gaz parfait, ainsi de la formule PV= nRT on tire n=
0.0173mol et la masse molaire est 86,7g/mol ainsi la formule moleculaire sera : C4H6O2
Exemple3 : Combien de grammes de zinc doit-on dissoudre dans l‘acide sulfurique pour
obtenir 500 ml d‘hydrogène à 20°C et 770 Torr ? Réponse : 1,38g de zinc.
Exemple 4 : calculer la densité du CO2 dans les conditions normales de température et de
pression.
Réponse : le volume occupé par le gaz dans les CNTP est 22,4l et la masse molaire du
CO2 étant 44 g/mole, comme m=d. V on peut deduire que V= 44/22,4= 1,96g/l
Exemple 4 : Un échantillon de 1,12l de gaz butane a 0,2atm et a 0°C pèse 0,58g. Quelle
est sa masse molaire.
mRT
Réponse : M comme m=0,58g, R=0,082 latm.mole-1K-1, P=0,2atm, V=1,12l et
PV
T=273K, on deduit que M= 58g/mole
V.7.Pressions partielles
La loi des gaz parfaits est valable pour tout gaz et pour le mélange des gaz.
Dans un mélange des gaz, la pression partielle Pi d'un gaz dans un mélange est la pression
qu'il exercerait s'il occupait seul tout le volume considéré. En appliquant a chacun des
constituants du melange la loi des gaz parfaits, on a :
n RT n RT n RT
p1 1 ; p2 2 ; p3 3 …..
V V V
La pression totale P s‘ecrit :
RT
P = P1 + P2 + P3 + ...= (n1 +n 2 +n 3 +...)
V
La part Pi / Ptot de la pression totale due à l‘un des constituants i est égale à la fraction
molaire de ce constituant :
Example : une solution 5% en poids (en masse) de sucrose dans 100g de solution doit-
être preparée en pesant 5 g de sucrose à dissoudre dans 95 g d‘eau.
b). Volume de soluté par unité de volume de solution (V/ V)
Lorsque le soluté est un liquide on prefère souvent exprimer la concentration en fonction
du volume. On definit alors le volume du corps dissous (soluté) par rapport à la somme
des volumes des solutés et du solvant.
Example : une solution aqueuse d‘ethanol 5% en volume (V/V) doit-être preparée en
dissolvant 5 ml d‘ethanol dans 95 ml d‘eau de facon à produire 100 ml de solution.
c). Masse de soluté par unité de volume de solution (P/ V)
Ici le soluté est un solide et on exprime la concentration en fonction du volume de
solution.
Example : une solution aqueuse à 3 % (P/V) de NaCl doit-être preparée en dissolvant 3
de NaCl et ajouter 100 ml d‘eau de facon à produire 100 ml de solution.
d). Molarité (M)
C‘est le nombre de mol (n) de substance dissoute par unité de volume de solution (litre).
n m( g ) m( g ) 1000
Elle s‘exprime en mol.L-1 ou molaire. M où n donc M
V (l ) Mm Mm V (ml )
Example 1: Quelle est la molarité d‘une solution contenant 16.0 g de CH3OH dans 200
ml de solution ?
Example 3: Quelle est la molarité des solutions suivantes: a) H2SO4, 4.9 g/L ; b) KMnO4,
3.16 g/L; c) NaCl, 3500 g/m3 ; KBr, 150 mg/L.
Réponse : La molarité des solutions suivantes en mol/L (M) est: a) H2SO4, 4.9 g/L ⇒
5x10-2; b) KMnO4, 3.16 g/L ⇒ 2x10-2 c) NaCl, 3500 g/m3 ⇒ 6x10-2 ; d) KBr, 150 mg/L
⇒1.26x10-3.
e). Normalité (N)
C‘est le nombre d‘équivalent-grammes de substance dissoute par unité de volume de
solution (litre). La definition de l‘équivalent-gramme est liée au type de réaction dans
laquelle le soluté doit-être engagé. Elle s‘exprime en Eq.L-1 ou normale.
m( g ) 1000
M où Meq=Mm/x
Meq V (ml )
Example: H2SO4 (Mm=98, Meq=98/2=49), HCl (Mm=36, 5, Meq=36, 5/1=36, 5), NaOH
(Mm=40, Meq=40/1=40), Al(OH)3 (Mm=78, Meq=78/3=26), H3PO4(Mm=98,
Meq=98/2=49).
f). Molalité (m)
C‘est le nombre de mol de substance dissoute par unité de masse solvant (kg). Elle
m( g ) m( g )
s‘exprime en mol.kg-1 ou molale. M où n
Mm kg ( solvant ) Mm
Example 1:
Quelle est la molalité d‘une solution qui contient 20.0 g de sucre de canne, C12H22O11,
dissous dans 125 g d‘eau ?
Réponse :
Example 1: Calculer (a) la molarité et (b) la molalité d‘une solution d‘acide sulfurique de
densité 1.198 qui contient 27.0 % en masse de H2SO4.
Réponse :
VI.2.Solutions moléculaires
Les solutions de constitution moléculaire sont solubles dans de nombreux solvants
organiques (benzène, toluène, dichlorméthane, diethylether, etc). En général, ces corps en
état pur gardent en solution les mêmes structures moléculaires. Ces solutions ne sont pas
conductrices d'électricité.
VI.3.Solutions électrolytiques ou ioniques.
Les molécules ioniques sont très peu solubles dans les solvants organiques. Cependant
ces substances sont souvent très bien solubles dans l'eau et dans quelques autres solvants
polaires. Ces solutions sont conductrices d'électricité, car les sels sont décomposés en
ions. Les composés ioniques (sels) existent souvent uniquement sous forme des ions.
Ainsi, en solution, NaCl p.ex. existe uniquement sous forme de ions indépendants Na+ et
Cl-. En solution, il n'existe pas de molécules NaCl. Dans d'autres cas, lors du processus de
dissolution de molécules neutres, il se forme aussi quantitativement des ion. C'est le cas
pour HCl p.ex. Il existe aussi des cas où la ionisation n'est pas quantitative; c'est le cas
p.ex. pour l'acide acétique CH3COOH. L'eau est un si bon solvant pour les ions qu'elle se
ionise partiellement elle-même. Il se forme alors H3O+ et OH-.
Les interactions existant en solution entre les molécules ou les ions séparés du solide et
les molécules du solvant stabilisent le soluté en entourant chaque particule d‘une sphère
de molécules de solvant. Ce processus est appelé solvatation. La solution est réputée être
une solution saturée lorsque le soluté dans la solution est en équilibre dynamique avec le
soluté non dissout.
VI.4.Règle de similitude
La solubilité d‘une substance dépend du choix du solvant et de la substance elle-même
NaCl par exemple est très soluble dans l‘eau mais insoluble dans le benzène. Inversement,
la graisse (des molécules à longue chaîne hydrocarbonée) se dissout dans le benzène,
mais pas dans l‘eau.
La règle de similitude veut que des molécules aux caractéristiques semblables puissent
agir réciproquement comme solvant et soluté. Cette règle reflète le fait que les attractions
entre les particules du soluté à l‘état solide doivent être remplacées par des attractions
soluté-solvant lorsque la solution se forme. Si les nouvelles interactions sont semblables à
celles qu‘elles remplacent, il faut très peu d‘énergie pour former la solution.
Des solides ioniques et des molécules facilement polarisables seront dissous par des
solvants polaires, dont les molécules sont porteuses d‘un dipôle électrique (comme l‘eau
ou l‘acétone, par exemple). On parlera volontiers dans ce cas de substance hydrophiles.
Des molécules apolaires (sans charge électrostatique ni dipôle électrique et difficilement
polarisables) ne se dissoudront que dans des solvants également apolaires. Les
interactions avec un solvant polaire, tel que l‘eau, se solderont pour des molécules
apolaires par un changement de l‘enthalpie libre positif ΔGsol > 0. On parlera alors
d‘interactions hydrophobes.
Examples : Octanol-1 CH3- (CH2)6-CH2-OH est plus soluble dans les hydrocarbures que
le methanol CH3OH parcque Octanol-1 presente une portion parrafinique (apolaire) plus
importante. En plus, la molecule sera beaucoup plus soluble dans l‘eau losqu‘elle
renferme plus des groupes hydroxyles (voir formation des liaisons par pont hydrogene).
VI.7.Loi de Raoult
Quand un liquide A dans un mélange est en équilibre avec sa vapeur sous une pression
partielle PA , les potentiels chimiques de A dans les deux phases sont égaux :
μA (l) = μA (g) , or nous savons déjà que μA (g) = μ0A + RT⋅ln (PA / P0). Par analogie,
dans le liquide, nous aurons: μA (l) = μ*A + RT⋅ln aA (l) où μ*A est le potentiel chimique
de A à l‘état liquide pur. Dans une solution idéale, l‘activité aA du constituant A peut être
remplacée par sa fraction molaire xA . Il découle alors :
μA (l) = μ*A + RT⋅ln xA = μ0A + RT⋅ln (PA / P0)
Si on passe d‘une pression P0 à une pression P*A , correspondant à la pression de vapeur
de A pur: μ*A = μ0A + RT⋅ln (P*A / P0) et PA = xA ⋅ P*A
La pression partielle Pj de la vapeur d‘un constituant dans un mélange est proportionnelle
à sa fraction molaire xj dans la solution et à sa pression de vapeur P*j à l‘état pur (loi de
Raoult),
VI.8.Loi de Henry
La loi de Raoult est une bonne description de la pression de vapeur PA du solvant A dans
une solution très diluée. Elle ne s‘applique pas bien toutefois au soluté B. Dans une
solution diluée, le soluté est en effet très loin de se trouver dans sa forme pure.
On trouve expérimentalement que la pression partielle de vapeur PB du soluté B, par
exemple de l‘éthanol dilué dans l‘eau, est en fait proportionelle à sa fraction molaire xB.
A la différence du solvant, la constante de proportionnalité n‘est cependant pas égale à la
pression de vapeur PB* du soluté pur. Loi de Henry : PB = xB ⋅ kH
La constante de Henry kH est caractéristique du soluté. Elle est choisie de sorte que la
droite PB = ƒ(xB) soit tangente à la courbe expérimentale en xB = 0 (xA = 1). Les solutions
suffisamment diluées pour que le soluté obéisse à la loi de Henry sont dites solutions
diluées idéales.
Exemple 1: La concentration en O2 dans l‘eau qui est nécessaire pour la vie aquatique est
d‘environ 4 mg.l–1. Quelle est la pression partielle minimale d‘oxygène dans
l‘atmosphère qui peut garantir cette concentration à 20 °C ? La constante de la loi de
Henry pour l‘oxygène dans l‘eau à 20 °C est 3.3.107 Torr.
La loi de Henry permet de prévoir la solubilité d‘un gaz dans un solvant. La fraction
molaire du gaz en solution est proportionnelle à la pression partielle PA du gaz au-dessus
de la solution et donc à la pression totale P : PB = xB (g) ⋅ P
xB (l) = PB / kH = xB (g) ⋅ P / kH
La solubilité du gaz dans le solvant, donnée par xB (l), est d‘autant plus grande que la
constante de Henry est faible.
VI.10.Propriétés colligatives
Un soluté modifie l‘entropie d‘une solution en introduisant un degré de désordre absent
du solvant pur. On peut donc s‘attendre à ce qu‘il change ses propriétés physiques. Outre
l‘abaissement de la pression de vapeur du solvant, déjà traité par la loi de Raoult, un
soluté non volatil exerce trois influences principales:
1) Il entraîne une élévation de la température d‘ébullition d‘une solution
2) Il provoque un abaissement de la température de congélation
3) Il induit une pression osmotique
Ces quatre effets ne dépendent que du nombre de particules du soluté présentes et non
pas de leur nature chimique. C‘est pour cette raison que ces propriétés sont qualifiées de
colligatives (―qui dépendent de l‘ensemble‖).
Une solution aqueuse à 0.01 mol⋅kg–1 d‘un non-électrolyte, par exemple, devrait avoir le
même point d‘ébullition, le même point de congélation et la même pression osmotique,
quel que soit la nature du non-électrolyte. Une mole de NaCl libére en se dissociant en
solution aqueuse deux fois plus de particules (en l‘occurence une mole de chacun des
ions Na+ et Cl–) qu‘une mole d‘un non-électrolyte, tel que le sucrose par exemple. On
s‘attend donc à ce que l‘effet sur les propriétés physiques du solvant soit plus important à
concentrations molaires identiques pour un électrolyte que pour un non-électrolyte.
VI.11.Constantes ébullioscopiques et cryoscopiques
On trouve empiriquement (et on peut le justifier thermodynamiquement) que l‘élévation
de la température d‘ébullition (ou point d‘ébullition) ΔTvap et l‘abaissement de la
température de congélation (ou point de congélation) ΔTfus sont tous deux proportionnels
à la molalité m du soluté :
ΔTvap = + Kb m
ΔTfus = – Kf m
Kb [K⋅kg⋅mol–1] est la constante ébullioscopique du solvant, et
Kf [K⋅kg⋅mol–1] sa constante cryoscopique.
Example 1 :
L‘addition de 0,24 g de soufre à 100 g de tétrachlorure de carbone provoque un
abaissement de 0,28 °C du point de congélation de ce dernier et la constante
cryoscopique de CCl4 vaut vaut 29,8 K kg mol– 1, Quelle est la masse molaire et la
formule moléculaire du soufre ?
Réponse : L‘abaissement du point de congélation est donnée par l‘expression
ΔTfus = – Kf m, ainsi m = – ΔTfus / Kf or le Kf (CCl4) = 29,8 K kg mol–1. m = 0,28 K /
29,8 Kkgmol = 9,4.10–3 mol kg –1.
On calcule le nombre de moles de soufre dans 100 g de tétrachlorure de carbone, CCl4,
n (Sx)= 0,100 kg 9,4.10–3 mol kg –1= 9,4.10–4 mol. Par conséquent, on trouve la masse
molaire de Sx. 9,4.10–4 mol correspond à 0,24 g.
Comme la masse molaire atomique du soufre est 32,1 g mol–1, on peut conclure que la
valeur de x dans Sx est
VI.12.Pression osmotique
On appelle osmose (d‘un mot grec signifiant ―poussée‖) le phénomène de passage d‘un
solvant pur dans une solution dont il est séparé par une membrane semi-perméable. Une
telle membrane comporte des pores nanométriques (mesoscopiques) laissant passer le
solvant, mais bloquant les particules du soluté. Le solvant circule du compartiment de
plus faible concentration en soluté vers celui caractérisé par la plus forte concentration et
tend donc à égaliser les concentrations de part et d‘autre de la membrane.
La pression osmotique π est la pression que l‘on doit appliquer à la solution pour stopper
l‘écoulement entrant dans le solvant. L‘un des exemples les plus importants d‘osmose est
la circulation de fluides à travers les membranes cellulaires. Dans le dispositif simple
présenté dans le schéma ci-dessus, la pression qui s‘oppose au passage du solvant
provient de la hauteur h de la colonne de solution produite par le phénomène d‘osmose
lui-même.
La pression osmotique est donnée l‘équation de van‘t Hoff :
On notera la similitude de cette équation avec celle des gaz parfaits. Dans la plupart des
cas, les approximations faites pour les solutions très diluées ne tiennent pas et l‘équation
de van‘t Hoff ne s‘applique que pour [soluté] tend vers zero. L‘une des applications les
plus courantes de l‘osmose est l‘osmométrie, qui est la mesure des masses molaires des
protéines et des polymères synthétiques à partir de la pression osmotique de leurs
solutions.
Example 1 :
Calculer la valeur de la pression osmotique, à 25°C, d‘une solution de CaCl2 (aq) 0,10 M.
Réponse : La pression osmotique, π est donnée par l‘expression suivante : π.V ≈ n RT ou
π ≈ [soluté]RT. Le CaCl2 se dissocie dans l‘eau de manière à fournir 3 ions par entité
formulaire.
π = 0,0821 L atm K–1 mol–1·298 K· 3·0,1 mol L–1 = 7,3 atm
Example 2 :
On dissout 4 g d‘hémoglobine humaine dans de l‘eau de manière à obtenir 100 mL de
solution, dont la pression osmotique est de 0,0132 atm à 7°C. Calculer la masse molaire
de l‘hémoglobine.
Réponse : On calcule la molarité à l‘aide de l‘expression suivante π.V ≈ n RT ou π ≈
[soluté]RT. L‘hémoglobine étant un non-électrolyte, il ne se dissocie pas en ions en
solution.
Chap.VII. Thermodynamique
VII.1. Introduction
Thermos veut dire « chaleur » et dynamos veut dire « mouvement », la thermodynamique
est initialement l‘ étude de la transformation de la chaleur en mouvement ou de l‘énergie
calorifique en énergie mécanique. Mais actuellement on peut dire que la
thermodynamique étudie la transformation d‘une forme d‘énergie en une autre forme
d‘énergie. En chimie, la thermodynamique étudie les transformations chimiques qui
accompagnent les réactions chimiques. La thermochimie est donc l'étude des échanges
d'énergie (de chaleur) dans les réactions chimiques. La thermodynamique repose sur deux
notions, l‘énergie et l‘entropie, introduites à l‘aide de deux principes déduites de
l‘expérience.
L'énergie est la capacité à effectuer un travail ou à fournir de la chaleur. L'énergie
cinétique Ec : c'est l'énergie du mouvement. Les atomes et/ou molécules d‘un système
chimique possèdent une certaine énergie cinétique provenant du mouvement (translation,
mais aussi rotation et vibration) des particules sous l‘effet de l‘agitation thermique.
L'énergie cinétique d'une molécule de masse m est liée à sa vitesse v par : Ec = mv2/2.
Les atomes et/ou molécules d‘un système chimique possèdent également une énergie
potentielle associée aux électrons des couches périphériques des atomes et qui sont
impliqués dans des liaisons chimiques.
L'énergie potentielle Ep : c'est la contribution à l'énergie apportée par les interactions
entre les particules. C'est l'énergie associée à la position d'un objet.
VII.2. Etat d'un système, variables et fonctions d'état
Pour définir l'état d'un système il faut être capable de préciser à chaque instant la valeur
numérique de chacun des paramètres caractéristiques du système : masse, température,
pression, concentrations des constituants dans les différentes phases, masse volumique,
volume, indice de réfraction, pressions partielles des gaz dans les différentes phases
gazeuses, etc.
Parmi ces paramètres caractéristiques que l'on appelle aussi variables d'état, certains
dépendent de la quantité de matière à laquelle ils se rapportent, d'autres non.
Une grandeur (variable ou fonction d‘état) peut être extensive ou intensive. Les variables
d'état extensives dépendent de la quantité de matière : la masse, le volume etc. Ces
variables sont additives ou multiplicatives après réunion de deux systemes. Les variables
intensives ne dépendent pas de la quantité de matière : la pression, la température etc.
Contrairement aux variables extensives, les variables intensives ne sont pas additives ou
multiplicatives.
En général les variables d'état ne sont pas toutes indépendantes dans un système donné :
elles sont fonction les unes des autres, c'est la raison pour laquelle on les appelle
également fonctions d'état. Si l'on peut trouver une relation entre les fonctions d'état d'un
système, cette relation est une équation d'état; ainsi, dans le cas des gaz parfaits, la
relation entre les fonctions d'état que sont la température, la pression, le volume et le
nombre de moles (autre manière d'exprimer la masse), s'écrit :
P.V=n.R.T
Où P est la pression du gaz (variable intensive) exprimée en Pascal (Pa); V est le volume
occupé par le gaz (variable extensive) exprimé en mètre cube (m3); T la température
thermodynamique (variable intensive) exprimée en Kelvin (°K); 0°C correspond à
273,15°K; n est le nombre de moles du gaz (variable extensive); R est la constante des
gaz parfaits, exprimée en joules par degré et par mole (R = 8,32 J. K-1.mol-1 ou 1,98 Cal
K-1.mol-1).
En thermochimie, on appelle énergie interne U d'un système, l‘énergie globale
caractérisant l‘état d‘un système. L‘énergie interne ne dépend que des conditions
(température, pression, ...) caractérisant l‘état actuel d‘un système chimique. Elle ne
dépend pas de l‘histoire des transformations subies. On dit qu‘elle est une fonction d‘état
du système.
Il est impossible de connaître la valeur absolue de U d‘un système. On peut par contre
déterminer une variation ΔU de l‘énergie interne lors d‘une transformation d‘un état
initial (i) à un état final (f) : ΔU = Uf – Ui. On notera que, selon cette définition, ΔU > 0
pour un processus endoénergétique (accroissement de l‘énergie interne du système), alors
que ΔU < 0 pour un processus exoénergétique (abaissement de l‘énergie interne par
dégagement d‘énergie).
L'unité d'énergie est le Joule (J). Dans le système international, 1 J = 1 kg (m/s) 2 = 1 kg
m2 s-2. 1 cal = 4.184 J.
VII.3. Réaction chimique et énergie
Toutes les réactions chimiques sont associées à un échange d‘énergie. De l‘énergie peut
être dégagée lors de la réaction ou au contraire consommée. La réaction de combustion
du méthane (gaz naturel), par exemple, dégage une quantité d‘énergie équivalente à 890
kJ par mole de CH4 consommée.
CH4 + 2 O2 CO2 + 2 H2O
Cette énergie dégagée peut prendre la forme de chaleur mais aussi de travail (mécanique,
électrique, rayonnement...).
Au contraire, une réaction telle que celle qui prend place durant la photosynthèse des
algues et des plantes vertes consomme de l‘énergie. L‘eau y est oxydée en oxygène,
tandis que le gaz carbonique est réduit en hydrates de carbone. Dans ce cas, cette énergie,
représentant 522 kJ par mole de CO2 consommée, est fournie aux réactifs (de manière
très indirecte) sous forme de rayonnement (lumière). Cette réaction permet de stocker
l‘énergie lumineuse sous forme chimique. Les hydrates de carbone (sucres) sont en effet
le carburant utilisé par la plupart des êtres vivants.
6 CO2 + 6 H2O C6H12O6 + 6 O2
Une réaction chimique (comme tout autre processus) qui dégage de l‘énergie est appelée
réaction exoénergétique. Une réaction qui consomme de l‘énergie fournie aux réactifs
sous quelque forme que ce soit est appelée endoénergétique.
VII.4. Notion de système en thermodynamique
Pour caractériser les variations et les échanges d'énergie, on définit le système comme
étant la partie de l‘univers que l'on étudie (milieu réactionnel, être vivant, une quantité de
matière dans un ballon…).et le milieu extérieur comme étant le reste de l'univers.
Un système est ouvert lorsqu'il peut échanger de la matière ou de l'énergie avec le milieu
extérieur. Un système est fermé lorsqu'il ne peut pas échanger de la matière avec le
milieu extérieur mais seulement de l'énergie. Un système est isolé lorsqu'il n'y a aucun
échange ni de matière ni d'énergie avec le milieu extérieur.
Une transformation est dite exothermique lorsqu'elle libère de l'énergie, endothermique
lorsqu'elle absorbe de l'énergie et athermique lorsqu'elle s'effectue sans échange de
chaleur. Par convention de signe, l‘énergie reçue par le système est positive et l‘énergie
fournie par le système est négative. La conventionne consiste à se placer du point de vue
du système et à compter positivement tout ce qui entre dans le système et négativement
tout ce qui en sort.
On admet que la quantité de chaleur reçue par un corps (solide ou liquide) à pression
constante (la situation est différente pour les gaz) se traduisant par une variation de
température dT est de la forme : dq = m . c . dT
où m est la masse du corps et c sa chaleur massique, constante caractéristique du corps. Il
convient de noter qu'en général c n'est pas indépendante de la température.
Le produit (m . c) s'appelle capacité calorifique.
La quantité de chaleur reçue par un système peut correspondre à un changement d'état
physique; dans ce cas on peut écrire : q = M . L où L est la chaleur latente massique de
changement d'état.
VII.5. Premier principe de la thermodynamique
La chaleur est une forme d'énergie. Les autres formes d'énergie : mécanique, électrique,
chimique, etc. tendent, dans les processus naturels, à être transformées en énergie
calorifique (ou thermique q). Quand d'autres formes d'énergie sont transformées en
énergie calorifique, ou vice versa, l'énergie calorifique est exactement équivalente à la
quantité d'énergie transformée : C'est la loi de conservation de l'énergie.
L‘énergie globale du système devant être conservée, il résulte que la variation de
l‘énergie interne du système durant une transformation (transformation physique ou
réaction chimique) doit être égal à la somme de la quantité de chaleur q échangée avec
l‘environnement et d‘un travail w (mécanique, électrique,...) : dU = q + dw.
Cette relation évidente, découlant de la loi de conservation de l‘énergie, constitue le
premier principe de la thermodynamique.
Les valeurs de H°f de diverses substances chimiques se trouvent dans des tables.
Quelques valeurs d'enthalpie standard de formation H°f de diverses substances à
25°C.
Exemple1 :
Comme l'enthalpie est une fonction d'état, c'est à dire que sa valeur ne dépend pas du
chemin réactionnel parcouru mais seulement de l'état des réactifs initiaux et de celui des
produits finaux, on peut écrire:
, H > 0
Utilisation de l'énergie vitale
, H < 0
d) Notion de Capacité calorifique
La capacité calorifique spécifique Cp à pression constante d‘une substance est la
quantité de chaleur requise pour élever la température de 1 Kelvin (ou 1°C) par gramme
de substance (ou par mole, si CP est exprimée en unités molaires):
Exemple1: Un réacteur chimique est construit en acier et a une masse de 450 kg. Le
réacteur contient 200 kg d‘eau. Quelle quantité de chaleur est nécessaire pour augmenter
la température de l‘ensemble de 5°C à 100°C (point d‘ébullition de l‘eau sous 1 atm) ?
CP (acier) : 0.46 J.K–1.g–1 ; CP (eau liquide) : 4.18 J.K–1.g–1 ; CP (vapeur) : 2.01 J.K–1.g–1.
Réponse : q= mcΔT=0.46 J.K–1.g–1. 450000g. (100-5) K=19,665.106J
Exemple 2: On veut chauffer 450g d‘eau de 25oC à 80oC au moyen de l‘énergie libérée
par la réaction : C aO(s) + H2O (l) → Ca (OH) 2 (s). Quelle quantité de chaux vive doit-
on utiliser, sachant que le transfert d‘énergie n‘est que de 60% ? La quantité de chaleur
nécessaire pour élever 1g d‘eau de 1oC est en moyenne de 4,19J.
Ho (CaO) = – 635,5 kJ•mol–1, Ho (H2O liq) = – 285,8 kJ•mol–1 et Ho (Ca(OH)2) = – 988,0
kJ.mol–1
ΔS = (ΔSext + ΔSi )
Où ΔSext représente la variation d‘entropie due aux échanges avec l‘extérieur et ΔSi
représente l‘entropie créée. On peut déduire de ce qui précède que l‘entropie d‘un
système isolé ne peut qu‘augmenter; elle augmente jusqu‘à une valeur maximum qui
correspond à un état d‘équilibre stable du système (état dans lequel le système n‘est plus
susceptible d‘évoluer sans l‘intervention du milieu extérieur).
Le deuxième principe de la thermodynamique peut s‘exprimer mathématiquement par :
ΔSi ≥ 0
ΔSi = 0 pour un processus réversible;
ΔSi > 0 pour un processus irréversible.
Example 1:
Un système est plongé dans une atmosphère ambiante à 25 °C, il recoit 418,4J. Quelle
est la quantité d‘entropie recue ?
ΔSsyst = q/ Tsyst = 418, 4/ 298 °K= 1, 40JK-1
Example2 : Montrer que le transfert de 418,4J de chaleur a partir d‘un système à 300 °K
vers l‘environnment a 200 °K est un processus spontané.
ΔSsyst = q/ Tsyst = -418, 4/ 300 °K= -1,381JK-1 et Δsext= q/ Text=
+418,4/200 °K=+1,381JK-1 = +2,092JK-1 et comme ΔStot = ΔSsyst + Δsext=-1,381JK-
1
+2,092JK-1= +0,711 JK-1.Ainsi Δstot >0 on a un processus spontané.
L'entropie dépend de l'état physique des composés. On s'attend à ce que le désordre
augmente selon: S°(solide) < S°(liquide) < S°(gaz). Lors de la transformation de la glace
en eau, puis de l'eau en vapeur, l'entropie augmente A 0 K, l'entropie est nulle car on est
en présence d'un solide ordonné (glace). Lorsque la température augmente, des vibrations
de réseaux se manifestent qui désorganisent petit à petit l'ordre parfait du réseau cristallin
et S augmente graduellement. A 273 K, la transition entre le solide et le liquide
s'accompagne d'une brusque augmentation de l'entropie, car les particules dans les
liquides présentent moins d'interactions entre elles que dans les solides.
L'entropie étant également une fonction d'état, la variation d'entropie standard d'une
réaction quelconque peut être calculée par la loi de Hess:
Exemple 4:Le cerveau d‘un étudiant moyen en période de travail intense, par exemple
lorsqu‘il s‘attaque à des problèmes de thermochimie, fonctionne à une puissance de 25 W
environ. Quelle masse de glucose faudra-t-il que l‘étudiant consomme pour maintenir ce
rendement pendant une heure ? L‘enthalpie libre standard d‘oxydation de C6H12O6 en
CO2 et en vapeur d‘eau à 37°C est ΔG0r = –2828 kJ. mol–1.
Réponse : le cerveau fournit une enthalpie libre de ΔG = 3600s. 25 J.s-1 = 9.104 J, pour
fournir une enthalpie équivalente il faudrait : 9.104 J /2828 kJ. mol–1= 3,2.10-2 mol. Ainsi
il faut donc une masse de glucose de : 3,2.10-2 mol. 180 g/mol = 5,7g
Exemple 5:Classer les molecules suivantes dans l‘ordre croissant de leur entropie molaire
standard : CH2Cl2 (g), CHCl3 (g), CH3Cl (g)
Réponse : toute augmentation de la masse se traduit par une augmentation d‘entropie c à
d du desordre thermique donc nous aurons l‘ordre suivant : CH3Cl < CH2Cl2 (g) < (g)
CHCl3 (g),
Comme pour les enthalpies standards de formation (Hf°), on fixe par définition
Gf°(éléments)= 0.
La forme la plus stable d‘un corps simple est l‘état dans lequel son enthalpie libre est la
plus faible. Dans ce cas ΔG0f = 0. ΔG0f d‘un composé est une mesure de sa stabilité par
rapport aux corps simples.
VII.9.Spontanéité et cinétique
Comme l'énergie libre est une fonction d'état, la valeur de G° d'une réaction nous
renseigne sur la différence d'énergie entre l'état final et initial de la réaction et ne donne
aucun renseignement sur la vitesse de cette réaction ni sur le mécanisme de cette réaction.
Un système thermodynamiquement instable comme le glucose vis-à-vis de son oxydation
aérobique (Gr° = -2880 (kJ/mol)) réagit infiniment lentement aux conditions normales
bien que sa réaction de combustion soit fortement spontanée d'un point de vue
thermodynamique. Il existe des molécules chimiques capables d'accélérer ces réactions
sans affecter Gr°, ce sont les catalyseurs que l'on appelle enzymes dans les organismes
vivants.
Exemple 1 :
La synthèse industrielle de l‘acide éthanoïque liquide, CH3COOH, à partir du méthane,
CH4, et du dioxyde de carbone est-elle réalisable? Si oui, doit-on prévoir un réacteur
réfrigéré ou un réacteur chauffé?
Réponse : Une réaction est spontanée dans les conditions standard si Δ G < 0. On calcule
la variation d‘enthalpie libre standard:
Δ G > 0; donc la réaction est impossible dans le sens indiqué dans les conditions standard.
Comme Δ H < 0 et Δ S < 0, en augmentant la température la spontanéité diminue. Δ G ne
pourrait devenir négatif que pour de très basses températures:
A cette température les réactions chimiques ne sont plus réalisables à des vitesses
acceptables, même en présence de catalyseur.
Exemple 2 : CaCO3(s) → CaO(s) + CO2(g)
- Cette réaction est-elle exothermique ou endothermique? - Est-elle spontanée à
température ambiante? - Si non, peut-elle le devenir?
Mémento :
G : - est l‘énergie disponible pour faire du travail
- tend vers 0 quand la réaction se rapproche de l‘équilibre
- permet de prévoir le sens d‘une réaction.
H : - est la chaleur dissipée ou absorbée dans une réaction
- Ne permet pas de prédire le sens de l‘évolution d‘une réaction.
S : - mesure l‘état de désordre au sein d‘un système
- Ne permet pas de prédire le sens de l‘évolution d‘une réaction.
VII.10.Enthalpie libre dans un mélange
L‘enthalpie libre molaire de l‘un des constituants d‘un mélange ne peut évidemment pas
être donnée dans des conditions standard, puisqu‘il n‘apparait pas à l‘état pur.
Nous venons de voir que pour un gaz parfait :
Gm est l‘enthalpie libre molaire partielle du constituant dans le mélange. Cette grandeur
est plus communément appelée potentiel chimique du constituant et notée μm. Le rapport
adimensionnel am = Pm / P0 est appelé son activité.
Prof Dr Pius Mpiana T. Cours de chimie Générale, Partie I
102
Dans ce cas, le système n‘évolue pas au-delà d‘un certain degré d‘avancement,
correspondant à un état d‘équilibre. Cet équilibre est dynamique. Il correspond à un point
où il se forme par unité de temps autant de moles de réactifs qu‘il n‘en disparaît pour
former les produits. La réaction est réversible et on l‘indique par l‘utilisation d‘une
double flêche dans son équation.
Un système est en état d'équilibre chimique, si dans des conditions expérimentales
identiques, on peut aboutir au mélange des corps chimiques par deux réactions
réversibles, c'est-à-dire inverse l'une de l'autre et limitées. Un système à l'équilibre ne
nécessite aucune énergie pour s'y maintenir. Un équilibre chimique est un système
dynamique. Les réactifs et produits sont transformés continuellement l'un en l'autre. Leur
vitesse de disparition et d'apparition sont égales.
VIII.2.Calcul de la constante d'équilibre K : Quotient réactionnel (Q)
Considérons enfin une réaction chimique de la forme: n1 A (g) + n2 B (g) → n3 C (g)
A un stade intermédiaire de la réaction, dans le mélange réactionnel constitué à la fois de
A, B et C (présents avec des activités aA, aB et aC) l‘enthalpie libre de la réaction est :
Les deux premiers termes représentent l‘enthalpie libre standard de la réaction à partir
des réactifs purs et jusqu‘au produit pur: ΔG0r = n3 G0 (C) – {n1 G0 (A) + n2 G0 (B)}
Le troisième terme peut être réarrangé sous la forme:
Cette relation est l‘une des plus importantes de la thermodynamique. Elle relie la
constante d‘équilibre d‘une transformation quelconque (physique ou chimique) à
l‘enthalpie libre standard de la transformation.
VIII.4.Loi d’action de masses : loi de Gulberg-Waage
Lorsque les gaz sont idéaux ou que la concentration des espèces en solution est faible, les
interactions intermoléculaires sont négligeables (γ ≈ 1) et les activités des espèces
peuvent être remplacées par approximation par leurs pressions partielles, dans le cas de
gaz, ou leurs concentrations molaires, dans le cas d‘espèces en solution.
Par simplification, la concentration molaire d‘un constituant est notée par sa formule
entre crochets. Par exemple [Cl–], [Na+], [CH3COOH], ...
On notera que dans ce cas, la constante d‘équilibre n‘est plus en général adimensionnelle.
Pour la distinguer de la constante thermodynamique, on la note KP ou Kc, selon qu‘elle
est exprimée en pressions partielles ou en concentrations. L‘expression KP ou Kc =
constante est appleée la loi d‘action de masses. Avec Kp=Kc (RT) Δn, où Δn= (somme de
moles des produits) – (somme de moles de reactifs).
Dans le cas d‘équilibres hétérogènes (coexistence de plusieurs phases), la concentration
d‘un solide ou d‘un liquide pur (nombre de moles par unité de son propre volume) reste
constante même s‘il est consommé lors de la réaction. Un solvant contenant une faible
concentration de solutés peut être également assimilé en pratique à un liquide pur. Les
solides, les liquides purs et les solvants n‘apparaissent donc pas dans l‘expression de la
loi d‘action de masses.
VIII.5.Influence de la temperature
A une température T1, on a : ΔG0r = ΔH0r – T1 ΔS0r et donc :
ln K1 = – ΔH0r / R T1 + ΔS0r / R.
A une température T2: ln K2 = – ΔH0r / R T2 + ΔS0r / R
Cette dernière formule est une forme de l‘équation de Van‘t Hoff. Si T2 > T1, le terme
entre parenthèse est positif. Il découle que la constante d‘équilibre d‘une réaction
endothermique (ΔH0r > 0) augmente avec la température. L‘inverse est vrai pour ΔH0r <
0 et donc la constante d‘équilibre d‘une réaction exothermique diminue lorsque la
température augmente. Ces conclusions confirment l‘observation empirique connue sous
le nom de principe de Le Chatelier : « Lorsqu’un système en équilibre est soumis à une
perturbation, la composition à l’équilibre se modifie de sorte à minimiser l’effet de cette
perturbation ».
Example : A 96°C, la pression de dissociation du composé LiCl.NH3 suivant la réaction :
LiCl.NH3(s) = LiCl(s) + NH3 (g) est 367mmHg et a 109°C, elle est de 646 mmHg.
Calculer l‘enthalpie de la dissociation du composé.
Réponse: Kp=P NH3 (g). En appliquant la loi de Van‘t Hoff
Kp=P (NH3)1=646 et Kp= P (NH3)2= 367 et T1= 96°C = 369K et T2= 109°C = 382K
Ainsi la valeur de ΔH0= + 50972 J = + 51,0 kJ.
VIII.6.Influence de la pression
On se souvient que ΔG0r est défini comme étant la différence entre les enthalpies libres
des substances prises dans leur état standard, donc à P0 = 1 atm. De ce fait ΔG0r a la
même valeur quelque soit la pression réelle à laquelle la réaction se déroule. Or, comme
ln K est proportionnel à ΔG0r, on en déduit que K est indépendant de la pression.
Où PHI et P et xHI et xH2 sont les pressions partielles et les fractions molaires
respectivement de HI et H2 dans la phase gazeuse. Si K reste bien constant, une
augmentation de P entraînera toutefois ici une diminution de la fraction molaire de HI et
donc un déplacement de l‘équilibre vers la gauche de notre équation.
Cette constatation est généralisable pour tout équilibre où une phase gazeuse est présente
et s‘exprime comme un cas particulier du principe de Le Chatelier : Quand on comprime
un système à l’équilibre càd on augmente la pression, la composition à l’équilibre se
modifie de sorte à réduire le nombre de molécules de la phase gazeuse.
Exemple 1 : Dire dans quelles conditions de pression et de temperature chacune des
reactions suivantes est favorisee :
a) CO (g) + 3H2 (g) = CH4(g) + H2O(g) ΔHr0= -206,7kJ
b) C (s) + CO2 (g) = 2CO (g) ΔHr0= +172,4kJ
c) H2 (g) + I 2(g) = 2HI (g) ΔHr0= -9,205kJ
Réponse: a) à haute pression et à basse température b) à basse pression et à haute
température c) à basse température et la pression est sans effet.
b) Lorsque la pression totale augmente, l‘équilibre est déplacé "vers la gauche", dans le
sens d‘une diminution de volume. Deux volumes (2 moles) gazeux (PCl3 + Cl2), forment
un seul volume (1 mol) de PCl5. Donc une augmentation de la pression totale favorisera
la réaction de PCl3 avec Cl2 pour former davantage de PCl5 (la réaction évoluera vers le
plus petit nombre de moles)
c) Si on augmente la concentration de Cl2, il y aura consommation d‘un peu plus de PCl3
pour former davantage de PCl5.
d) Une augmentation de la concentration de PCl5 entraînera une formation
supplémentaire de PCl3 et de Cl2.
e) Un catalyseur diminue le temps nécessaire pour atteindre l‘équilibre, mais ne favorise
pas la réaction dans un sens par rapport à la réaction dans l‘autre sens.
Exemple 3:
VIII.7.Equilibres ioniques
Dans les solutions aqueuses ou en présence d‘un autre solvant polaire, beaucoup de
composés ont tendance, par dilution, à se dissocier.
Toutes ces réactions sont exo-énergétiques. La première est très rapide et peut même
conduire à une explosion, la deuxième moins et peut prendre plusieurs minutes, voire
heures ; quant à la troisième, elle est lente, elle nécessite plusieurs semaines, voire
plusieurs années pour être complète. Pourtant, l'équation chimique caractérisant chacune
d'entre elle est assez semblable.
IX.2.Vitesse d'une transformation chimique
La vitesse d'une réaction chimique est définie soit par rapport à la disparition d'un réactif
R (VR), soit par rapport à l'apparition d'un produit P (VP).
Elle s'exprime en unités de concentration par unité de temps, typiquement: mol.l-1.s-1. On
s'arrange pour que la vitesse soit positive, si bien que les définitions suivantes sont
adoptées pour la vitesse instantanée de réaction:
En effet, la concentration des réactifs diminuant au cours de la réaction, leur dérivée par
rapport au temps est négative. Il y a naturellement une relation entre les VR et les VP: elle
est donnée par les coefficients stoechiométriques de l'équation chimique.
D'une manière générale, pour une réaction : a A + b B c C + d D. les vitesses vA, vB, vC
et vD sont différentes, car a, b, c et d peuvent être différents.
Comment la vitesse de disparition des réactifs sont-ils reliés aux vitesses de formation
des produits.
réaction est le nombre d‘entités chimiques qui participent à la réaction élémentaire, ceci
est égal à 2
réaction bimoléculaire v = k[NO][O3]
Note importante : Les ordres partiels de réaction , ...ne peuvent en général pas se
déduire des coefficients stoechiométriques a, b, c, ... sauf si la réaction est une étape
élémentaire du mécanisme réactionnel. Une loi de vitesse sera donc toujours déterminée
expérimentalement.
Exemple 1: Une expérience a établi que la réaction 2NO + H2 → N2 + 2H2O est du
second ordre par rapport à NO et du premier ordre par rapport à H2 . Ecrire l‘équation de
vitesse de cette réaction.
Réponse : v = k [NO]2[ H2]
a) Réactions de premier ordre Réactifs → Produits
Par hypothèse, admettons que la réaction suivante est une réaction de premier ordre :
A B
La loi de vitesse (à T constante) s'écrit :
Cette équation est une équation différentielle à deux variables ([R] et t) et sans second
terme. Pour la résoudre, on sépare les variables :
c) Le temps de demi-vie (t1/2) est le temps nécessaire pour que la concentration du réactif
diminue de moitié. Pour la réaction 1er ordre :
Réponse :
A partir des résultats expérimentaux, pour établir l‘ordre de la réaction, on dispose de
deux moyens :
1. Calcul de la constante de vitesse k, pour vérifier l‘équation correspondante.
2. Représentation graphique.
1) Calcul de la constante de vitesse k pour les couples de valeurs de t et de concentration
du saccharose. On procède par approche successive :
– si l‘ordre est zéro, la vitesse est constante. Il doit disparaître cinq fois plus de
saccharose pendant 500 min que pendant 100 min. Ceci n‘est pas le cas et l‘ordre de la
réaction n‘est donc pas zéro.
– Si la vitesse est d‘ordre un, on calcul k par la relation
Exemple 3:
La réaction HCOOC2H5 + OH– → C2H5OH + HCOO– a une loi de vitesse de la forme υ =
k [HCOOC2H5][OH–] et sa constante de vitesse, à 298 K vaut 1,93·10-1 L mol-1 s–1.
a) Quelle est l'ordre global de cette réaction?
b) Quelle est sa vitesse initiale si [HCOOC2H5]o = [OH–]o = 2·10-2 mol L–1?
c) Combien de temps faut-il pour que 60% de HCOOC2H5 initialement présent soit
consommé ?
Réponse :
Elle obéit à une loi cinétique du premier ordre. L‘activité A (vitesse de désintégration)
s‘écrit :
s'enflamment pas spontanément à température ambiante, il faut les allumer pour qu'ils
brûlent. Il en va de même de l'eau oxygénée qui ne se décompose pas spontanément et du
permanganate en solution dans l'eau qui n'oxyde pas cette dernière à température
ambiante.
Dans tous les cas, sans exception, on remarque que la vitesse des transformations
chimiques augmente lorsque l'on augmente la température.
Cette dépendance semble être spécifique à chaque réaction : elle est tantôt grande,
tantôt nettement plus faible.
Ao : facteur préexponentiel ou facteur de fréquence de collisions. Il est indépendant de la
température et a les mêmes unités que k.
Ea : Energie d‘activation. Elle a les mêmes unités que RT (J.mol1).
Comme la température augmente le nombre de collisions entre A et B, k augmente avec
T.
Exemple 1 : La durée de durcissement d‘une colle à deux composants est de 24h à 20°C
et de 4h à 40°C. Combien de temps fautdra-t-il attendre pour que la colle soit dure si l‘on
travaille à 60°C et à 10°C ?
Réponse : L‘effet d‘un changement de température sur la vitesse d‘une réaction nécessite
la connaissance de son énergie d‘activation. Les données concernant l‘utilisation à 20 °C
et 40 °C permettent de la déterminer, puis de la réutiliser pour calculer les vitesses aux
autres températures. Les temps de réaction sont inversement proportionnels aux
constantes de vitesse (toutes choses égales par ailleurs, en particulier les concentrations).
On calcule l‘énergie d‘activation (Ea) par l‘équation suivante, tirée de la loi d‘Arrhénius.
Exemple 2 :Un catalyseur multiplie la vitesse initiale d‘une réaction de premier ordre par
un facteur 400, à 25°C. L‘énergie d‘activation Ea est de 46,44 kJ mol-1.
a) Quelle température faudrait-il atteindre pour obtenir le même effet sans catalyseur?
b) De combien a varié la valeur de l‘énergie d‘activation par l‘emploi de ce catalyseur?
Réponse :La dépendance entre la constante de vitesse et la température est représentée
par la loi d‘Arrhénius:
d‘où T2 = 438 K (165°C) , Il faudra élever la température à 165 °C pour obtenir le même
effet sans catalyseur.
b) Soit Ea l‘énergie d‘activation de la réaction avec catalyseur: On applique l‘équation
précédente et on calcule Ea à 25 °C:
Exemple 3 :
La constante de vitesse de l‘hydrolyse du saccharose a été mesurée à deux températures
différentes: à 134 °C k = 2,2·10–3 s–1 et à 174 °C k = 1,7·10–2 s–1.Déterminer l'énergie
d'activation de la réaction.
Réponse : En connaissant la constante de vitesse de la réaction à deux températures
différentes, on calcule l'énergie d'activation (Ea) par l'équation suivante, tirée de la loi
d'Arrhénius:
Exemple 4 :
Si la présence d‘un catalyseur permet de réduire de 88 kJ mol–1 à 75 kJ mol–1 l‘énergie
d‘activation de la décomposition de N2O5 à 50 °C, par quel facteur sa vitesse se trouve-t-
elle multipliée ?
Réponse :La valeur de l‘énergie d‘activation, comme la température, intervient sur la
vitesse par l‘intermédiaire de la constante de vitesse k, liée à ces deux paramètres par la
loi d‘Arrhénius :
IX.7.Catalyse
a)Définition et mode d’action des catalyseurs.
La catalyse a une action cinétique et non pas thermodynamique. En d‘autres termes, si
une réaction n‘est pas faisable (ΔG > 0), elle ne sera pas activée sous catalyse. En
revanche, le catalyseur pourra activer une réaction possible en diminuant l‘énergie de
l‘état intermédiaire, voire en passant par plusieurs états intermédiaires d‘énergie plus
faible. Les enjeux de la catalyse sont de réaliser des transformations « irréalisables » car
Dans la catalyse homogène, le catalyseur est liquide ou en solution comme les réactifs et
produits. Actuellement, cette catalyse n‘est utilisée que lorsqu‘une grande sélectivité
(stéréochimie par exemple) est nécessaire.
b) La catalyse enzymatique
Le catalyseur et les réactifs sont dans une phase homogène, mais le mécanisme de la
catalyse est de type hétérogène. L'enzyme possède un site réactif qui fixe les réactifs
(appelés substrats) par des liaisons non covalentes (liaisons hydrogène, interactions
dipôle-dipôle, forces de Van der Waals ou de dispersion, interactions d'empilement ,
effet hydrophobe par exemple). Comme dans le cas précédent, il y a trois phases :
fixation du (des) substrat(s), réaction, désorption du (des) produit(s).
protons (ou numéro atomique) Z est constante. Par exemple, nous trouvons les groupes
suivants : Le carbone 12 (stable) : 12C, l'azote 14 (stable) : 14N et l'oxygène 16 (stable) :
16
O
e) Isomères
Nous désignons par isomères des atomes ayant même nombre de masse A, même numéro
atomique Z et même nombre de neutrons N mais dont les énergies internes de liaison de
leurs nucléons sont différentes. Cette forme instable (donc radioactive) peut être de
longue durée et correspond à un état excité qui disparaît par émission d'un photon X ou γ.
Exemples : Le technétium 99 : 99Tc radioélément artificiel présente une forme métastable
(utilisée en médecine nucléaire) : 99Tcm
X.3.Les différents modes de radioactivité (ou de désintégration)
Au delà du noyau du bismuth 20783Bi (Z > 83) on ne trouve aucun nucléïde stable. Tout
noyau instable va tendre à devenir stable par désintégration ou émission de rayonnement
ou de la radioactivité. Toute désintégration radioactive donne naissance à un élément
chimique différent.
a) La désintégration bêta moins ()
C‘est celle que subissent les noyaux ayant un excès de neutrons, par exemple : 131I par
rapport à 127I stable ; en conséquence, il y a alors transformation d'un neutron en un
proton et un électron ou "beta moins, β- (n → p + + e-). Le noyau se transforme donc de
la manière suivante:
Réponse: (a) Ca -40 est l‘isotope stable, Ca-47 a un Z+N egal a 47 qui est superieur a 40
c‘est ainsi que le Ca-47 decroit par émission β-.( b) Al-27 est l‘isotope stable tandisque
Al-25 a un Z+N = 25 qui est inferieur a 27 donc l‘isotope Al-25 se desintègre soit par
émission d‘un positron β+ ; (c) le Na-23 étant l‘unique isotope stable de sodium , le Na-26
decroit par émission β- et (d)le Na-23 étant l‘unique isotope stable de sodium , Na-22 se
desintègre soit par émission d‘un positron.
X.4.Les réactions nucléaires
Une réaction nucléaire survient quand une particule de projectile frappe un noyau de
cible. La première réaction nucléaire, qui fut aussi la dernière contribution séminale de
Rutherford à la physique, était la première transmutation nucléaire
Deux autres réactions très connues avec des particules α sont la découverte du neutron
(Chadwick, 1932),
avec X qui est le noyau cible, a le projectile, Y est le noyau produit et b la ou les
particules éjectées (on dit émergeante), à noter que a ou b peuvent également être des
photons.
Dans la notation abrégée de Bethe, on écrit le noyau cible, à gauche, entre parenthèses on
écrit le projectile et la particule émergente, séparés par une virgule, et finalement le
noyau produit. A
X (a, b) A‘ Y
Une réaction nucléaire est décrite par l‘équation symbolique:
Réponse:
X.5.La Radioactivité
La radioactivité est la propriété naturelle de certains noyaux atomiques à émettre de façon
spontanée un rayonnement, impliquant la désintégration de noyaux atomiques instables.
Cela correspond à une recherche spontanée de stabilité nucléaire. Cette émission de
rayonnement accompagne le phénomène de désintégration radioactive, qui transforme le
noyau de l'élément "père" (X) en noyau fils (Y). Ainsi, le noyau d'un isotope radioactif va
se transformer spontanément en un noyau d'un isotope plus stable du même élément, ou
Prof Dr Pius Mpiana T. Cours de chimie Générale, Partie I
127
bien encore en un noyau d'un autre isotope plus d'un autre élément chimique ou d‘une
particule.
La radioactivité naturelle a été découverte par Henri Becquerel (1896) et la radioactivité
artificielle par Frédéric Joliot et Irène Joliot-Curie (1934).
X.6.Effets des radiations nucléaires
Les différents rayonnements nucléaires dont les énergies s‘échelonnent entre 103 et
quelques 106 eV ont différents comportements vis à vis de la matière qu‘il rencontre. Ces
rayonnements sont assez énergétiques pour ioniser la matière environnante en éjectant
des électrons des atomes constituant la matière qui leur est exposée. C'est pourquoi on les
considère comme rayonnements ionisants. Ainsi, les radiations nucléaires peuvent
endommager les tissus vivants. Cette propriété rend les rayonnements nucléaires
(radioactivité) offensifs voire dangereux. Mais cette propriété les conditionne également
pour les applications médicales (médecine nucléaire).
On constate par exemple que les parcours décroissent selon l‗ordre suivant:
P >> P > P
Le rayonnement est le moins pénétrant, car les particules (ions He2+) sont assez
massives et captent des électrons à la surface de la matière pour former des atomes
d'hélium. Bien qu'elles ne pénètrent pas très profondément dans un tissu vivant, elles sont
très dangereuses, car l'ionisation du tissu humain peut provoquer des troubles graves et
des cancers. Ceci est d'autant plus dangereux si les particules sont inhalées ou ingérées.
D'un autre côté, une protection en papier est suffisante pour blinder les rayons à cause
de leur faible pouvoir de pénétration.
Le rayonnement est plus pénétrant, car les électrons sont des particules plus petites que
les ions d'hélium. Ils peuvent pénétrer jusqu'à environ un centimètre de profondeur dans
un tissu vivant avant d'être arrêtés. Ils peuvent être capturés par les bio-molécules qui
sont en conséquence ionisées.
Le rayonnement est le plus pénétrant de tous les rayonnements nucléaires, car il s'agit
de photons de haute énergie, sans charge ni masse qui peuvent traverser la plupart des
matériaux. En traversant des tissus vivants comme le corps humain, ils peuvent
provoquer des dommages en ionisant des molécules situées sur leur chemin, ce qui peut
induire un disfonctionnement de l'ADN et provoquer l'apparition de cancers.
X.7. Activité radioactive
La probabilité de désintégration par unité de temps est donnée par la "constante
radioactive" λ et a pour unité l'inverse du temps tel que [λ] =s-1. Cette constante peut être
calculée et c‘est une caractéristique du noyau radioactif. La constante radioactive varie
pour tous les isotopes connus:
Soit N(0) le stock d'atomes (nombre de noyaux radioactifs présents) d'un isotope
radioactif au temps initial, t=0 et soit N(t) , le nombre le plus probable d'atomes
radioactifs restant au temps t . N(t) = N(0) e-λt
La "période radioactive" ou de "demi-vie" T½ d'un isotope est le temps moyen qu'il faut
attendre pour que 50% du stock de noyaux radioactifs d'un isotope donné soit désintégré:
Nous avons ainsi une relation très important entre la période et la constation radioactive.
Les périodes s‘expriment dans une unité de temps qui, pour des raisons de commodité
peut être évaluée en s, j, années ; elles varient dans des limites énormes selon la nature
de l‘isotope, c‘est ainsi que pour les thoriums, le 218Th a une T/1/2 de 0,18s, alors que le
232
Th (naturel) a une T/1/2 de 1,4*1010 ans (>1017 s), pratiquement 24 ordres de grandeurs
En combinant les deux dernières formules, nous pouvons déduire la période effective Te,
c'est-à-dire le temps au bout duquel la moitié de la radioactivité du radioisotope
contaminant est éliminée de l'organe critique ou de l'organisme, à la fois par le
phénomène de transition spontanée et par les processus physiologiques.
Ce qui signifie que la moitié de l'activité du carbone 14 à l'intérieur du corps disparaît (ou
est éliminé) au bout de 12 jours. Malheureusement, ce radioisotope est renouvelé
régulièrement par la chaîne alimentaire.
L'activité A d'une source radioactive est le nombre de désintégrations par unité de temps.
Remarque: Son unité de mesure est le "Becquerel" est est note [A] = [Bq]. 1 Becquerel
correspondant donc à une désintégration par seconde. L'ancienne unité de mesure de la
radioactivité était le "Curie" [Ci].
L‘acide et la base sont dits "conjugués" ; ils forment un couple acido-basique noté : acide
/ base.
b) Polyacide et polybase
Un polyacide est une espèce pouvant libérer 2 ou plusieurs protons; une polybase est une
espèce pouvant fixer 2 ou plusieurs protons.
c) Ampholyte
Un ampholyte est un composé qui peut se comporter soit comme un acide, soit comme
une base. Les solutions correspondantes sont dites "amphotères".
L‘ion HS- est un ampholyte, car il joue le rôle d‘un acide dans le couple HS-/S2- et se
comporte comme une base dans le couple H2S/HS-.
XI.2.Réaction acido-basique
Une réaction acido-basique implique deux couples acide-base conjugués qui échangent
des protons :
Lorsqu‘on introduit un acide (AH) ou une base (B) dans l‘eau, il se produit alors une
réaction entre la substance introduite et le solvant (eau) :
Pour éviter de devoir écrire des puissances, on donne souvent les constantes d‘acidité et
de basicité sous la forme de l‘opposé de leur logarithme, en définissant: pKe = – log Ke
et px = – log x
c) Constante d’acidité
- Lorsqu‘un acide faible AH est mis dans l‘eau, il se produit une dissociation :
- Un acide est d‘autant plus fort qu‘il cède plus facilement un proton H+.
Plus un acide est fort, plus l‘équilibre est déplacé dans le sens 1 et par conséquent plus Ka
est grand c à d l‘acide le plus fort a un pKa la plus faible et son Ka sera élevée.
- Une base est d‘autant plus forte qu‘elle capte plus facilement un proton H+ (la base se
protone).
Plus une base est forte, plus l‘équilibre est déplacé dans le sens 1 et par conséquent plus
la constante Ka du couple acido-basique AH/A- est faible. De même, plus une base sera
forte, plus la valeur de Kb sera élevée et plus celle de son pKb sera faible.
- L‘eau est à la fois un acide et une base. Les pKa des 2 couples H3O+/H2O (Ka = 1) et
H2O/OH- (Ka = 10-14) sont respectivement 0 et 14 à 25°C.
Constantes d’ionisation
Exemple : a) Le pKa de l‘acide acétique est de 4.77 est celui de l‘acide chloroacétique de
2.85. Quel est l‘acide le plus fort en solution? Expliquez.
b) Trois bases sont caractérisées en solution par les constantes de protonation
suivantes: A, pKb=9.1; B, Kb=7.1·10-11 ; C, pKa=5.12. Placez ces composés dans l‘ordre
croissant de basicité.
XI.3.Le pH (potentiel d’hydrogène)
a) Définition du pH
Il s'agit d'une notion introduite par le chimiste danois Soerensen, permettant de
caractériser l'acidité d'une solution. Par définition, le pH d'une solution est donné par la
relation : pH = - log [H3O+] où [H3O+] est exprimé en mol.l-1.
L‘acidité d‘une solution aqueuse dépend de la concentration en ions H3O+.
En toute rigueur, pH = - log a(H3O+), mais dans les cas énumérés, l'activité de l'ion H3O+
sera assimilée à sa concentration.
Echelle de pH
Le pH d'une solution dépend de la concentration des protons dissociés, et non pas de
toute la concentration en acide dans une solution.
Pour l'eau pure, les concentrations en [H3O+] et [OH-] sont égales, [H3O+] = [OH-] = 10-7
mole/l à 298 K
Dans une solution d'acide il existe un excès de protons, [H3O+] > [OH-]
A l'inverse, dans une solution de base, il existe un défaut de protons, [H3O+] < [OH-]
XI.4.Détermination du pH
a) pH d’un monoacide fort.
Lorsque l‘on dissout dans l‘eau un acide fort HA (HNO3, H2SO4, HBr, HCl, HI..) de
concentration initiale Co, on a :
Dans le cas de solutions peu diluées (Co > 3.10-7 mol.l-1) le milieu est suffisamment acide
pour que [OH-] issu de l‘autoprotolyse de l‘eau soit négligeable devant [H3O+].
Dans le cas de solutions peu diluées (Co > 3.10-7 mol.l-1) le milieu est suffisamment
basique pour que [H3O+] issu de l‘autoprotolyse de l‘eau soit négligeable devant [OH-].
Cette formule est valable pour un pH calculé supérieur à 7,5 : pH > 7,5
Exemple : solution de soude NaOH de concentration initiale : Co = 10-3 mol.l-1
pH = 14 + log Co = 14 + log 10-3 = 11
c) pH d’un monoacide faible.
Un acide faible (CH3COOH, HF, acides organiques..) est partiellement dissocié dans
l'eau.Un acide faible HA a un pKa compris entre 0 et 14 G°ass > 0). Soit une solution
d‘un monoacide faible HA de concentration initiale Co. Deux équilibres se produisent
simultanément :
Cl-: base conjuguée (très faible) d‘un acide fort (HCl). Cl-est un ion indifférent ou
spectateur; il ne participe à aucun équilibre acido-basique. Na+ : ion spectateur, acide
conjugué (très faible) d‘une base forte (NaOH); il ne participe à aucun équilibre acido-
basique.
Cl: ion spectateur, base conjuguée très faible d‘un acide fort (HCl) et NH4+ : acide
conjugué (faible) de la base faible NH3 (pKa = 9,2)
pH (NH4Cl) pH (NH4+) pH d' un acide faible
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Na+ : ion spectateur, acide conjugué très faible d‘une base forte (NaOH) et CH3COO:
base conjuguée (faible) de l‘acide faible CH3COOH (pKa = 4,8)
pH(CH3COONa) pH(CH3COO)pH d' une base faible
Or, le mélange d‘un acide faible et d‘une base faible donne une solution faiblement acide
ou faiblement basique pH est voisin de 7.
On montre que si : [H3O+] << C et [OH] << C, en faisant le produit Ka1.Ka2 :
g) Solution tampon.
Utilité de l'effet tampon
Le pH du sang humain doit être fixé dans un domaine relativement étroit autour de pH =
7,4 (7,35-7,45) afin d'assurer la survie cellulaire. Il peut être maintenu dans ces limites
grâce à des systèmes tampon faisant intervenir des carbonates, des phosphates ou des
protéines plasmatiques par exemple.
Le pouvoir tampon du sang, indépendamment de son rôle dans le métabolisme va
intervenir par exemple pour minimiser les conséquences d'une ingestion accidentelle
d'acide.
Définition
Une solution tampon est une solution capable d'absorber une certaine quantité d'acide ou
de base sans entraîner une forte variation de pH. Une solution tampon est un mélange
dans des proportions égales ou voisines d'acide faible AH et de sa base conjuguée A
(acide faible en solution) ou de base faible et de son acide conjugué (base faible en
solution). Il existe une large gamme de solutions tampon.
En général le pH d‘une solution tampon est compris entre 4 < pH (solution tampon) < 10.
Pour des raisons d‘efficacité tampon : les concentrations C1 de l‘acide faible AH et C2 du
sel NaA sont relativement élevées > 102 mol.l1 donc > à [H3O+] et [OH].
Etant donné que [H3O+] et [OH] sont négligeables devant [AH] et [NaA], on peut écrire :
C1 = [AH] où AH : acide faible, peu dissocié dans l‘eau
C2 = [A ] où NaA : sel entièrement dissous dans l‘eau
5, 2 = 4, 76 + log ([A-] / [AH]), 0, 44 = log ([A-] / [AH]), le rapport [A-] / [AH] = 10-0, 44
= 2, 75 ainsi le pH = 4, 76 + log (16,7·10-2 / 5·10-2) = 5,28. Pour préparer une solution
tampon de pH = 5,2 pour un volume donné, il faut utiliser 2,75 moles d'acétate de sodium
pour une mole d'acide acétique.
Applications biologiques
Les solutions tampons sont utilisées pour étalonner les pH-mètres, pour contrôler le pH
de solutions où ont lieu des réactions chimiques. De même, dans le milieu vivant, de
nombreuses réactions enzymatiques ne peuvent avoir lieu que dans un domaine de pH
très restreint. Comme certaines d'elles consomment ou au contraire produisent des ions
hydronium H3O+, il est nécessaire que des systèmes tampons interviennent pour réguler
le pH.
En solution aqueuse, les équilibres sont les suivants pour H3PO4:
À la fin de la réaction :
D‘où une faible variation de pH. En l'absence d'un système tampon le pH serait passé de
7,2 à 12; or, à un pH aussi basique, l'activité enzymatique est impossible.
On entend par tampon protéique l'ensemble des groupements protéiques qui se
comportent comme des ampholytes. Le rôle des protéines est assez réduit dans le plasma.
Au pH plasmatique, les fonctions acides carboxyliques des protéines sont sous forme
carboxylate qui assurent l'effet tampon. Il faut tenir compte du pKa moyen des fonctions
acide carboxyliques/carboxylates.
L'hémoglobine Hb comporte plusieurs sites pouvant jouer un rôle de tampon dans le sang,
on considère donc un pKa moyen, celui-ci variant en fonction de la forme oxygénée ou
non de l'Hb:
L'ensemble des différents systèmes tampons évoqués ci-dessus lutte contre les variations
de pH au sein de l'organisme en se tamponnant mutuellement : c'est le principe
d'isohydrie
XI.5.Applications
1. Mélanges d'acides
a) Mélange d'acides forts
Exemple : quel est le pH d'une solution obtenue en mélangeant 250 ml de HClO4 0,4 M
et 350 ml de HCl 0,1 M ?
Reponse : nt = (0,25·0,4) + (0,35·0,1) = 0,135 mol; [H3O+]t = 0,135 / (0,25 + 0,35) =
0,225 M et ainsi le pH = -log [H3O+]t = -log (0,225) = 0,648
b) Mélange d'un acide fort et d'acide faible
Exemple : quel est le pH d'une solution obtenue en mélangeant 500 ml de CH3CO2H 0,03
M et 200 ml de HCl 0,04 M ?
nt = (0,2·0,04) = 0,008 mol, [H3O+]t = 0,008 / (0,2 + 0,5) = 1,14.10-2 M et ainsi le pH = -
log [H3O+]t = -log (1,14·10-2) = 1,94
forme du réactif de titrage est égal au nombre de moles de OH– (ou de H3O+) initialement
présents dans la solution à titrer. Au point d‘équivalence, la solution est une solution de
sel dans l‘eau. La solution est acide si elle contient des ions acides, elle est basique si elle
contient des ions basiques.
Lors d‘un titrage acide-base, on détecte la fin de la réaction de neutralisation (point
d‘équivalence) en mesurant le pH à l‘aide d‘un pH-mètre ou en employant un indicateur
coloré qui change de couleur dans une zone donnée de pH.
Un indicateur est un acide faible dont la forme acide HIn est caractérisé par une couleur
différente de celle de sa base conjuguée In–.
Le point de virage de l‘indicateur est le pH auquel les concentrations des deux formes
HIn et In– sont égales : [HIn] = [In–]ainsipH = pKa.
Un indicateur acide-base doit être choisi de sorte que son point de virage soit proche du
pH du point d‘équivalence du titrage.
Il existe aussi un grand nombre d‘indicateurs acide-base naturels. Ces composés sont
souvent des molécules de la classe des anthocyanines et sont responsables de la couleur
rouge ou bleue de certains végétaux (hortensia, coquilot, chou rouge, bleuet, ...).
La neutralisation d'un acide (ou d'une base) par une base (ou un acide) donne un sel plus
de l'eau : HCl + NaOH → NaCl + H2O.
b) Etablissement d'une courbe de titrage
La variation de pH en fonction du volume de titrant ajouté constitue une courbe de titrage.
Une telle courbe peut être enregistrée en continu (par un potentiomètre automatique) ou
établie point par point. Cette courbe est sigmoïdale et présente une importante variation
de pH au point d'équivalence, qui permet la détermination de ce dernier. Une estimation
très précise du point d‘équivalence peut être obtenue par la mesure du pH pendant le
titrage. Le graphe de pH = ƒ(n) est appelé courbe de titrage (ou courbe de neutralisation).
XI.7.1.Titrage d’un acide fort par une base forte
Exemple: déterminer la courbe de titrage de 50.00 ml de HCl 0.05M par NaOH 0.10 M.
Determinons le point equivalent (PE) : 50ml 0,05= 0,1 Vequivalent ainsi Vequivalent
= 25 ml.
Prof Dr Pius Mpiana T. Cours de chimie Générale, Partie I
149
Procédures à suivre :
Apres le P.E :
Note : plus l'acide (ou la base) est dilué, plus le saut de pH diminue.
XI.7.2.Titrage d’une base par un acide fort
Ce cas est symétrique au cas du titrage d‘un acide par une base forte. La différence réside
évidemment dans le fait qu‘ici le pH diminue au cours du titrage au lieu d‘augmenter.
Dans le cas du titrage d‘une base forte par un acide fort, la courbe de neutralisation varie
lentement pendant l‘addition de l‘acide, puis présente une partie quasi-verticale pendant
laquelle le pH change brusquement de plusieurs unités. Le pH du point d‘équivalence est
encore égal à 7.
Procédures à suivre :
1. Pour VNaOH = 0. Le pH est celui d'un acide faible, donc pH = ½ (pKa - log [CH3CO2H])
2. Pour Véq > VNaOH > 0. Le pH est imposé par l'acide faible qui est progressivement
neutralisé par la soude.
3. Point de demi-équivalence (VNaOH = 25 ml)
XII.3.Relation entre Ks et s
Example1 :
La concentration en ion Mg2+ d'une solution est 1.10–3 M. Y-a-t-il précipitation de
Mg(OH)2 si la concentration des ions OH- de la solution est : a) 10–5 mol. L–1 ; b) 10–3
mol L–1 . Ks [Mg(OH)2] = 7,1.10–12 mol3 L–3.
Réponse : On écrit l'équilibre chimique de solubilité et l'expression du produit de
solubilité. On exprime la concentration des ions OH– à l'équilibre qui est égale à la
concentration maximale dans la solution.
Il faut donc que la concentration en ion OH– soit supérieure à 8,4.10–5 mol L–1 pour que
Mg (OH)2 précipite.
a) [OH–] = 10–5 mol L–1 < 8,4.10–5 mol L–1 ainsi pas de précipitation
b) [OH–] = 10–3 mol L–1 > 8,4.10–5 mol L–1 il y‘aura donc précipitation
On calcule Qs (produit ionique), si Qs > Ks il y‘aura précipitation ; mais si Qs < Ks il n‘y
aura pas de précipitation
Example 2 :
Quelle masse de sulfate de baryum BaSO4 peut-on dissoudre,
a) dans 500 ml d‘eau pur ?
b) dans 500 ml d‘eau contenant déjà 5 mg de chlorure de baryum BaCl2 ?
Ks (BaSO4) = 1, 07.10–10 mol2 L–2
Réponse :
Example 4 :
A cette solution on ajoute des ions Cl- sous forme de NaCl solide (le volume reste 1 L).
D‘après le principe de modération de Le Châtelier, l‘équilibre se déplace dans le sens -1
c à d vers la formation de AgCl(s) et la solubilité de AgCl en présence de NaCl va
diminuer.
Example 1: La concentration en ions argent d‘un litre d‘une solution est [Ag+] = 410–3
M. Calculer la quantité de NaCl qu‘il est nécessaire d‘ajouter pour commencer à
précipiter AgCl. Le produit de solubilité de AgCl à 25 °C est 1.810–10 mol2l–2.
Réponse :
XII.5.Influence du pH
Le milieu est basique (présence d‘ions OH-). Les ions H3O+ et OH- provenant de
l‘autodissociation de l‘eau sont en quantités négligeables (Ke = [H3O+][OH-] = 10-14)
Soit : pH = 14 + log [OH-] = 10,5
A toute variation du pH il y‘a variation de [OH-] et donc modification de la solubilité de
l‘hydroxyde Mg(OH)2
Comment évolue la solubilité de Mg(OH)2 dans un milieu moins basique ?
Autre exemple :
- Calculer la solubilité du sulfate de baryum BaSO4 solide dans 1 L d‘eau.
- Comment évolue la solubilité de BaSO4 dans une solution d‘acide chlorhydrique HCl ?
Ks (BaSO4) = 10-10
La relation entre l‘enthalpie libre ΔGr [J] de la réaction et la f.é.m. E [V] est donnée par:
ΔGr = – n.F .E où ΔGr = ΔGr0 + RT lnK
où la constante de Faraday F est la charge d‘une mole d‘électrons, soit 9.6485⋅104
C⋅mol–1. n représente ici le nombre d‘électrons échangés au cours de la réaction. K=
constante d‘équilibre.
XIII.7.Loi de Nernst.
Exemple la Pile Daniell : Principe de la pile
Elle est consituee de deux électrodes métalliques : Zn et Cu plongaent respectivement
dans une solution de Zn2+ (ZnSO4) et de Cu2+ (CuSO4).
Le rôle du pont salin est d‘assurer le passage des ions SO4 2- du compartiment cathodique
vers le compartiment anodique.
Pour les solutions telles que : [Zn2+] = [Cu2+] = 1 mol.L-1, on a : E° = 1,10 volt (valeur
expérimentale). A partir de la relation de Nernst, et connaissant la valeur de E°, on peut
calculer la force électromotrice de la pile pour des valeurs quelconques de [Zn2+] et [Cu2+]
Note : l‘anode et la cathode sont définies d‘après la nature de la réaction qui s‘y produit
et non selon le signe de leur polarité.
XIII.8.Potentiel standard
Dans les conditions standard, correspondant à une pression P = P0 = 1 atm pour tous les
gaz et a = 1 pour l‘activité de chaque ion, la force électromotrice standard E0 d‘une pile
est donnée par :
ΔGr0 = – n⋅F ⋅E0
Tout comme pour les enthalpies standard de formation, la loi de Hess permet de prévoir
l‘enthalpie libre de réactions qu‘on ne peut pas mesurer directement au laboratoire. Elle
permet également de définir une référence pour la f.é.m. standard d‘un couple rédox.
On appelle potentiel standard d‘un couple rédox Ox / Réd la f.é.m. standard E0 de la pile
formée entre ce couple et un couple de référence Oxréf / Rédréf dans le sens
conventionnel de la réduction.
Cas d‘une réaction d‘oxydo-réduction entre deux couples redox (équivalent à une pile) :
Example 1:
a) Quelle est la différence de potentiel de la pile lorsqu‘elle ne débite aucun courant (pile
thermodynamique) ?
b) Quelle est la polarité respective des deux électrodes ?
c) Quelle est la fonction de chacune des électrodes lorsque la pile débite ?
d) Quelle est la réaction globale spontanée ?
e) Calculer la constante d‘équilibre de la réaction spontanée.
Réponse : On écrit des demi-réactions et on cherche les potentiels standard Eo pour le des
deux couples redox,
a) Pour pouvoir répondre à cette question, il faut connaître le potentiel redox de chaque
couple. Les conditions n‘étant pas standard, il faut les calculer à l‘aide de l‘équation de
Nernst.
Example 2:
On considère une pile formée de deux électrodes reliées par un pont salin à 25°C. La
première électrode est constituée d'une plaque de platine plongeant dans une solution
contenant 151,70 g·L–1 de SnCl2, et 3,91 g L–1 de SnCl4. La seconde électrode est une
électrode à hydrogène (pH2= 1 bar) plongeant dans une solution de chlorure d'ammonium
0,15 M. La différence de potentiel mesurée est de 0,405 V.
a) Ecrire le diagramme de la pile et les deux demi-réactions à courant nul.
b) Calculer le pH de la solution dans le deuxième compartiment (électrode à hydrogène).
c) Déterminer la polarité des électrodes.
d) Calculer la valeur du pKa du couple NH4+ / NH3.
Réponse :
Example 3:
Réponse :
C‘est une pile de concentration, dont la dissymétrie est due à la différence d‘activité des
ions Ag+ dans les deux compartiments.
L‘oxydation du fer par le chlore est une réaction spontanée (ΔGr0 < 0).
Par contre si on remplaçait Cl2 par Zn2+, on aurait :
L‘oxydation du fer par les ions Zn2+ n‘est pas une réaction spontanée (ΔGr0 > 0). C‘est la
réaction inverse, soit la réduction des ions Fe2+ en fer par le zinc qui est spontanée.
Example :
Considérons la réaction:
3 Fe + 2 Al3+ 3 Fe2+ + 2 Al n = 6
avec: E0 (Al3+/Al) = – 1.66 V / SHE et E0 (Fe2+/Fe) = – 0.44 V / SHE
Les valeurs des potentiels standard de demi-pile E0 sont des mesures d‘enthalpies libres
standard de réaction par mole d‘électrons échangés. De même, la f.é.m. E0pile de la pile
formée par les deux demi-piles sera une mesure de l‘enthalpie libre standard de la
réaction rédox globale, exprimée par mole d‘électrons.
Pour une réaction d‘oxydo-réduction générale:
y Ox1 + z Réd2 y Réd1 + z Ox2 avec n électrons échangés,
Il découle de la loi d‘additivité des enthalpies (loi de Hess) quelques soient n , y et z :
E0pile = E0 (Ox1 / Réd1) – E0 (Ox2 / Réd2) , ou encore E0pile = E0cathode – E0anode
Exemple : Calculez le potentiel standard du couple rédox Fe2+/Fe3+ sachant que :
L‘additivité des potentiels de demi-piles n‘est vraie que dans le cas d‘une réaction
d‘oxydo-réduction globale (pour obtenir la f.é.m. d‘une pile). Elle n‘est en général pas
vraie pour la combinaison de deux demi-réactions (E est une grandeur intensive).
Potentiel d‘électrode standard apparent. Certains couples redox en milieu aqueux font
intervenir les espèces H+ et OH-.
Cas général
Problème
A 25 °C, une pile électrochimique est constituée de deux électrodes reliées par un pont
électrolytique. Le premier compartiment contient une électrode de platine en équilibre
avec une solution d'acide phosphorique de pH = 1,7 et un mélange gazeux à 90 %
d'hydrogène et 10 % d'azote sous une pression de 1 atm. Le second compartiment est
constitué d'une lame de nickel plongeant dans une solution de sulfate de nickel, NiSO4,
dont l'activité des ions Ni2+ est a = 0,001. Données : Acide phosphorique H3PO4 pKa1 =
2,2, pKa2 = 7,2, pKa3 = 12,4. E°(Ni2+/Ni) = – 0,257 V / SHE
a) Déterminez les potentiels respectifs des deux électrodes
b) Ecrire l'équation globale de la réaction spontanée en précisant la fonction de chacune
des électrodes lorsque la pile débite du courant.
c) Calculer la force électromotrice de la pile
Exemple: L‘électrolyse d‘une solution de sulfate de cuivre CuSO4 permet de déposer sur
la cathode du cuivre métallique. Cu2+ (aq) + 2 e– Cu (s). Soient I, t et m,
respectivement l‘intensité du courant d‘électrolyse, la durée de l‘opération et la masse de
cuivre métallique déposée.
Exemple 2:
Dans une cellule électrolytique, AgCl est réduit en argent métallique et ion chlorure à la
cathode, et le cuivre est oxydé en Cu2+ à l‘anode. Un courant de 0,5A est passé à travers
la cellule pendant 90 minutes. Calculez les poids (masses) du cuivre dissous et de l‘argent
déposé.
Solution : T = 90 min = 5400s,
0,5 A.5400s
La charge à travers la cellule = 0,0280 faraday . Réactions de demi-
96.485Cfaraday1
cellule.
Cathode : AgCl(s) + 1é Ag(s) + Cl-(aq)
Anode : Cu(s) Cu2+(aq) + 2é
Poids de Ag déposé = 0,0280 mol x10787mol-1 = 3,02g.
0,0280molx63,55gmol 1
Poids du cuivre dissous = 0,89g
2
Exemple 3:
Calculez:
A) l‘intensité du courant qui, traversant un coulomètre à sulfate de cuivre, y dépose une
masse de 3,175 g de cuivre en 20 minutes;
B) la masse de sulfate de cuivre décomposée;
C) la variation de concentration du ion sulfate;
D) et le volume d‘oxygène recueilli à l‘anode aux conditions normales.