Ebook Promets Moi Encore Caro M Leene
Ebook Promets Moi Encore Caro M Leene
Ebook Promets Moi Encore Caro M Leene
Maxime
Maxime
Londres – 2014 ?!
Mon cœur cogne plus vite, plus fort.
Je me souvenais partiellement des villes choisies, mais pas de l’ordre
exact.
Londres 2014.
Est-ce un signe ?
Tout se bouscule dans ma tête.
Pourquoi tout resurgit maintenant ?
Cassandre.
Un simple amour d’été.
Mon cœur se serre un instant. Je me souviens de la douleur et de la tristesse
ressentie face à son silence, de la fureur qui m’a possédé pendant des mois
jusqu’à ma rencontre avec Sarah.
Sarah a su m’apaiser et me redonner goût à la vie, au monde qui
m’entourait, et pour ça je lui dois tout.
Putain ! Londres 2014, je n’en reviens pas, tout me semble tellement irréel
et dingue.
Je finis néanmoins par m’endormir, les mains serrées sur cette petite liste
qui à l’époque représentait tous nos espoirs et notre amour.
1. Personnage joué par James Garner dans le film de Nick Cassavetes (M etropolitan Filmexport, 2004)
2. Promesse
Cassandre
Maxime
Cassandre
Maxime
Cassandre
Il est déjà presque midi, cette matinée a filé sans que je m’en rende
compte. Je demande à Suze si elle veut se joindre à nous et elle accepte
volontiers. Je préviens Neil du couvert supplémentaire et nous sortons.
– Ça va avec Neil ? demande-t-elle mine de rien.
La question de Suze me décontenance un peu. « Mine de rien » et Suze ne
vont absolument pas ensemble. Mon amie ne pose jamais une question en l’air.
– Oui, pourquoi ? je dis en essayant de cacher mon angoisse
– Non, comme ça… Tu n’as pas un truc à me dire ?
Mince !
Elle doit savoir pour samedi… Elle a dû comprendre que le coup de la
cousine de passage était bidon. Je me tourne, le visage crispé et la regarde
innocemment.
– Le M-A-R-I-A-G-E…, articule-t-elle le plus lentement possible comme
si j’étais débile.
– Aaaaahh ça ! je réponds en soufflant.
– Pardon ? Cassandre ? Tu plaisantes ? C’est tout l’effet que ça te fait ?
Elle n’a pas l’air contente du tout de ma réponse et je me rends compte que
j’ai laissé échapper ce « aaah ça » à voix haute. Suze continue de me fixer avec
un air désapprobateur pendant que nous rejoignons La City à pieds.
– Non, bien sûr, mais j’ai du mal à me faire à l’idée ! finis-je par avouer,
essayant de me rattraper.
Ça y est ! Il a fini par lui en parler. À quoi m’attendais-je ?
C’était évident qu’il allait se confier un jour ou l’autre.
Je n’ose même pas savoir ce qu’il a pu lui dire exactement. Par chance, son
téléphone sonne et me donne une échappatoire. Tout en décrochant, elle me
menace de son index fraîchement manucuré d’un rouge vif et me murmure « on
en parle après ».
Je suis dans de sales draps ! Mon amie est du genre têtue et la connaissant
elle va vouloir savoir pourquoi je n’ai rien dit.
Sa conversation s’éternise et me donne le loisir de profiter de notre balade.
J’aime Londres et le brouhaha très classe et organisé des Anglais. Mon
téléphone vibre dans ma poche, m’arrachant à ma contemplation.
Maxime
Cassandre
Maxime
Cassandre
Bonjour Cassie, vos premières idées me plaisent beaucoup, j’ai hâte de vous
rencontrer mercredi. Sarah
Cassie.
Ce diminutif très british me plaît.
C’est beaucoup plus fashion, plus anglais, que Cassandre. Suze passe son
temps à me bassiner que c’est idiot de ne pas dévoiler mon vrai prénom, que je
me planque. « Cassandre ! Paris est LA capitale de la mode ! Merde ! Tu es
française, sans rien faire, tu es déjà légitime dans le milieu ! Imagine ! »
C’est totalement ridicule. Je ne me cache pas, mais ce nom est une barrière
entre mon boulot et ma vie. Je n’aime pas mélanger ces deux univers.
Sarah m’a finalement l’air d’être une personne plutôt sympathique,
certainement un brin pourrie gâtée comme je m’y attendais, mais gentille.
J’éprouve même un peu de compassion pour cette jeune Française, lâchée dans
un pays inconnu, loin de son environnement, de sa famille et de ses amis pour
suivre son petit ami. J’aurais presque envie de faire un parallèle avec moi
quatre ans auparavant. Enfin presque ! Le petit ami en moins. Moi je ne suivais
personne, je fuyais. Ce départ était mon eldorado, j’étais sûre que ça me
permettrait de laisser ma peine et ma tristesse en France. Malheureusement
non. Les premiers temps, happée par ma nouvelle vie, ma douleur s’est
estompée, mais elle a été ravivée assez rapidement par les regrets.
Rien de pire.
Le regret est une émotion négative. Il accompagne consciencieusement un
profond chagrin et traduit un grand sentiment d’impuissance. Maxime et moi
resterons une occasion manquée, une histoire de vacances.
Je zigzague parmi les promeneurs et les observe attentivement. Ils ont l’air
heureux, le soleil brille et donne à cette journée des allures de vacances. Les
visiteurs d’un jour côtoient les Londoniens pour quelques heures. J’intercepte
des bribes de conversations, des éclats de rire et je me sens portée par cette
bonne humeur ambiante. Je suis à quelques mètres de l’entrée de la grande
roue.
Et si je me laissais tenter ?
J’habite ici depuis plus de quatre ans et je ne suis jamais allée apprécier le
panorama que nous offre ce manège volant.
Pourquoi ne pas y remédier ?
Sur un coup de tête j’achète un billet. Avant de me glisser parmi les
visiteurs dans l’interminable file d’attente, je m’arrête. Étrange, on dirait que
quelqu’un m’observe. Je jette un œil autour de moi, mais rien. Tout me semble
normal. Un groupe de touristes écoute un guide leur vanter l’histoire de cette
attraction et un peu plus loin, une petite fille fait un caprice. Je la regarde en
souriant, ses parents me jettent un regard désespéré, mais rien de plus. Je
deviens parano.
Finalement, je n’arrive même pas à me tromper moi-même. Je passe mon
temps à me répéter qu’il ne viendra pas et que ce n’est pas grave, alors qu’en
fait c’est tout le contraire. Je me crois suivie. Non, pire, j’espère, je rêve d’être
suivie, je l’imagine courant, arrivant vers moi.
Pffff… Réveille-toi ma grande…
Après une heure d’attente, la petite cabine de verre s’envole doucement. Je
me sens à l’abri, en sécurité, libre et désinvolte. Je suis une simple touriste se
perdant dans la contemplation de cette vue à couper le souffle et ça fait un bien
fou de ne pas penser. La ville s’étale à mes pieds, on dirait une représentation
miniature en Lego. Je balaye des yeux le panorama dégagé et prends conscience
que ma vie est ici, vraiment.
La cage de verre finit par arriver doucement en bas et me ramène dans le
monde réel. Je descends et rejoins les quais de la Tamise, sans même un regard
vers notre point de rendez-vous.
Comme tous les ans, cette journée a filé à toute allure et a rejoint les autres
dans la case échecs. Pourtant, étrangement, cette année quelque chose a changé.
Une colère grandissante. Cette année, j’ai besoin de comprendre son silence.
Cette année, je veux une explication, je l’exige même.
Pourquoi a-t-il abandonné ? Pourquoi n’a-t-il pas daigné tenir sa
promesse ? Étaient-ce des paroles en l’air pour lui ? Il avait l’air tellement
sincère et amoureux.
Une bouffée de courage m’enivre, je regarde droit devant moi, redresse les
épaules et bombe la poitrine. Je n’étais pas n’importe qui. Il n’avait pas le
droit. Certes, je n’ai pas répondu à ses appels mais j’avais mes raisons et s’il
me connaissait aussi bien qu’il le prétendait, il aurait dû savoir que quelque
chose ne tournait pas rond ! Il aurait dû comprendre que j’avais un problème…
Il a préféré abandonner, je lui en veux tellement. Je fais défiler les noms de
mon téléphone jusqu’au sien.
J’hésite. Je le fixe de longues secondes.
Tout d’un coup, c’est vital, j’ai besoin de me prouver quelque chose, j’ai
besoin de cet acte, de ce coup de folie. Ce regret lancinant obscurcit ma vie et
se révèle tous les ans plus fort que l’année précédente.
STOP ! Je dois y mettre fin.
Tu avais promis.
J’ai toujours été impulsive et sincère. Ces mots risquent sûrement de passer
pour des reproches… Mais au fond n’est-ce pas exactement leurs sens ?
Je n’aurai pas de réponse, et finalement je n’en attends pas. Aujourd’hui,
j’avais juste envie qu’il sache que je lui en voulais, juste de me manifester. Lui
dire : « Eh oh, je suis vivante, je suis là. Moi, je n’ai pas oublié ! »
Je souris. C’est con, mais ça fait du bien. J’ai l’impression d’avoir fait un
pas de géant. Cela ne changera rien à ses absences, mais je l’ai fait.
J’ai agi.
Enfin.
Le soir, après avoir déambulé dans les petites rues animées de Londres qui
me plaisent tant, je m’effondre, épuisée par cette journée. Je m’enroule dans
ma couette douillette, en essayant de faire le vide dans ma tête. Cette année,
aucune larme, juste une indescriptible sensation de bien-être et de plénitude,
comme si ce message m’avait libérée d’un poids énorme. Tandis que je sombre
dans un profond sommeil, je ne remarque pas mon portable s’éclairer à la
réception d’un message.
J’étais là.
11. Regrets
Maxime
Tu avais promis.
J’étais là.
Depuis, silence.
Je ne sais pas ce que j’espérais, mais une chose est sûre pas le silence. Une
part de moi aurait voulu l’appeler, mais je n’ai pas osé, paralysé à l’idée
d’entendre sa voix. Je ferme les yeux, mon cœur s’emballe en repensant à la
sensation éprouvée lorsque son SMS est apparu sur mon portable. Je peux
encore sentir le sol se dérober sous mes pieds en découvrant son reproche. Je
me souviens de l’étonnement face à ce numéro inconnu, de mes mains
tremblantes en lisant ces trois petits mots puis la stupeur en comprenant qu’elle
m’en voulait. Depuis tout ce temps, elle avait mon numéro. Comment était-ce
possible ? Cela voulait-il dire qu’elle ne m’avait jamais oublié ? Dans ce cas-là
pourquoi n’avait-elle jamais répondu à mes appels ? Pourquoi ne m’avait-elle
pas prévenu qu’elle irait aux rendez-vous ?
J’essaye pour la énième fois de me souvenir à quelle période j’ai effacé son
numéro de mon répertoire, banni son nom de ma vie, mais sans succès.
Probablement un soir où je me suis heurté pour la millième fois à son putain de
répondeur.
Tout aurait pu être tellement différent.
Le calme de l’appartement accentue un peu plus mon moral de plomb.
Mon Dieu ! Elle était là, assise sur son muret.
Elle était là…
Après tout ce temps, elle était simplement là. Elle lisait ou gribouillait sur
un calepin sans donner l’impression d’attendre et pourtant elle était bien là,
aussi belle que dans mes souvenirs, peut-être même plus. Elle relevait la tête de
temps en temps, balayait la place et replongeait dans sa lecture. Elle n’attendait
pas vraiment. Étrangement, elle ne semblait même pas espérer que je vienne.
Alors pourquoi était-elle là ?
Je me suis fondu dans la masse et je me suis incrusté dans un groupe de
touristes. Noyé ainsi dans la foule, j’ai pu la détailler tranquillement.
Rayonnante, gracieuse, délicieuse. Tout simplement elle.
Cassandre. Ma Cassandre.
Pris de court lorsqu’elle s’est levée, je n’ai pas hésité une minute, je lui ai
emboîté le pas et l’ai suivie, laissant une distance raisonnable entre nous. Je me
suis faufilé dans la file de la grande roue et j’ai attendu patiemment notre tour.
De dos, je voyais sa nuque dégagée, la brise soulevait ses beaux cheveux roux
comme dans un songe. J’avais envie de la rejoindre et de la toucher pour
vérifier qu’elle était bien réelle.
À plusieurs reprises elle a regardé autour d’elle à la recherche de
quelqu’un, de moi peut-être. Sentait-elle ma présence ? Il m’a simplement suffi
de baisser la tête et ses yeux ne se sont jamais attardés sur ma personne. Je n’ai
pas poussé le vice jusqu’à monter dans la même cabine qu’elle, même si
j’avoue avoir hésité, j’ai pris la suivante, c’était bien plus raisonnable. Je me
suis calé à côté de la vitre et j’ai eu tout le loisir de la détailler. À des centaines
de mètres au-dessus du sol, elle paraissait heureuse, sereine, comme si
l’altitude lui donnait une sensation de liberté et de bien-être. En descendant,
j’ai voulu l’aborder et puis je me suis ravisé.
Que lui aurais-je dit ?
Finalement, je n’étais pas prêt. J’ai eu peur.
Pour la toute première fois, j’ai admis les regrets et me suis avoué qu’ils
faisaient partie de ma vie. J’aurais aimé la voir sous la tour Eiffel, devant le
Duomo à Florence, ou contemplant un tableau de Van Gogh à Amsterdam.
J’aurais dû tenir ma promesse et ne pas l’abandonner. Pourtant, en 2012, j’avais
failli craquer. J’avais été à deux doigts d’acheter un billet pour Barcelone. Il ne
manquait plus qu’une étape et mon vol était validé, mais sans le savoir, Paul,
mon meilleur ami, m’avait ouvert les yeux. Il lui avait suffi de mentionner la
joie de Sarah à l’idée de cette escapade en amoureux pour que je ferme mon
ordinateur d’un coup sec. Retrouver Cassandre au parc Güell signifiait trahir
Sarah. Je n’étais tout simplement pas ce genre de type. Ce jour-là je m’étais
résigné, je devais tourner la page et donner une vraie chance à mon couple.
Mais en prenant cette décision j’ai trahi ma promesse envers Cassandre. Je
me rappelle avoir moi-même insisté à l’époque sur le « sans questions ni
jugements », mais après toutes ces années, si j’avais été la voir, ne m’aurait-
elle pas jugé ?
Sarah interrompt le cours morose de mes pensées en entrant comme une
folle dans la chambre. Je vois dans ses yeux qu’elle désapprouve totalement ma
fainéantise matinale, mais je m’en fous.
– Avant que tu trouves une excuse pitoyable, je te préviens : tu n’as pas le
choix. Vendredi prochain, nous avons rendez-vous avec Cassie. Elle veut nous
voir tous les deux pour les tenues de fiançailles.
Je lève les yeux au ciel, agacé, Sarah ne jure plus que par sa conseillère en
fringues, accessoirement la femme de mon boss.
– Si tu veux, je finis pas répondre sans conviction.
De toute façon, tant que je ne l’aurai pas vue, elle ne me lâchera pas. Et
puis, si je réfléchis deux secondes, ce rendez-vous n’est rien comparé à la
mascarade qui m’attend, alors autant être bien habillé, et paraître à l’aise.
Fiancés. Nous sommes fiancés.
Face au silence de Cassandre et pour me persuader que son message ne
m’avait pas totalement anéanti, j’ai fait ce truc complètement stupide, j’ai
demandé Sarah en mariage. Rien d’exubérant, pas de romantisme dégoulinant,
une simple question balancée après lui avoir fait l’amour. Ma vie me filait
entre les doigts et j’ai eu soudain ce besoin primaire de me prouver que je
maîtrisais la situation. Cassandre est mon passé et Sarah mon avenir. Je dois
aller de l’avant.
Après ce week-end sans grande activité, la routine reprend ses droits. Je
retourne chez Barclays en me forçant à avoir une mine pas trop pitoyable.
Même la première place en haut du bus ne parvient plus à m’émouvoir, plus
rien n’a de sens. Perdu dans mes pensées, je sens mon portable vibrer. Persuadé
qu’il s’agit d’un énième message de Sarah, je sors le téléphone de ma poche et
regarde l’écran sans entrain.
Bonjour Maxime, ta réponse m’a prise de court. J’aurais tellement aimé que tu
aies le courage de te montrer.
À Paris, sous la tour Eiffel ce jour-là, une part de moi est morte. Maintenant, je
me suis habituée à cette douleur, à ces regrets, ils font partie de moi.
Je m’excuse sincèrement de m’être emmurée dans le silence, j’avais mes raisons.
J’ai la certitude que toi et moi avions quelque chose à vivre.
Nous sommes malheureusement passés à côté de notre histoire.
Je t’embrasse affectueusement. Cassandre
Je n’en crois pas mes yeux, je relis son message une bonne dizaine de fois.
Je pose ma tête contre la vitre froide et regarde, perdu, les boutiques défiler. Je
ferme un instant les yeux, et mentalement me répète son message. Dans ces
mots, je reconnais la Cassandre sensible et douce que j’ai aimée, celle qui
m’attendrissait, celle que j’avais envie de protéger, celle qui était tout
simplement la femme de ma vie. Je ne devrais pas, mais une terrible peur de la
perdre à nouveau m’ordonne de répondre. Juste quelques SMS pour savoir ce
qu’elle devient, en tout bien tout honneur. Je me persuade que ce n’est rien
d’autre, je fais taire la petite voix qui au fond de moi hurle que c’est bien plus.
Je bouillonne. Son message vient tout simplement de me réanimer. Je mesure la
dangerosité de la situation. Je suis fiancé, je vais me marier dans quelques mois
et pourtant j’entame une correspondance avec mon ex.
Tout sauf sain, mais tellement excitant.
12. Florence
Cassandre
Cassandre
Cassandre
J’étais là.
Je ne sais pas.
S’en sont suivies de longues heures de silence. J’ai plusieurs fois consulté
mon téléphone, mais plus rien, plus de petite enveloppe. L’impatience a
rapidement été remplacée par la rancœur. Nous étions en train d’échanger, de
discuter et seulement parce que ma réponse ne lui a pas plu, il a soudainement
décidé d’arrêter de communiquer. Qui fait ce genre de chose ? Il a douze ans ou
quoi ? J’ai passé une partie de l’après-midi à ruminer, furieuse qu’il choisisse
la voie du silence. Trop facile ! Et surtout, tellement lâche…
Pourtant dans mes souvenirs, il était tout sauf lâche.
Ma réponse ne lui convient pas alors il s’efface… Pitoyable !
D’une rage qui m’est peu familière, j’ai finalement craqué et renoué le
contact au bout de quelques heures. J’ai fait le premier pas, pas pour lui mais
pour moi, car en cinq jours, Maxime a retrouvé une place prépondérante dans
mon cœur.
Est-ce de la tendresse ? De la nostalgie ? De l’amour ?
Je n’en ai aucune idée, mais à l’évidence, il fait naître en moi des
sentiments contradictoires.
Je dois garder les pieds sur terre et ne pas oublier la colère qui m’a
consumée les premiers temps. Je ne dois pas oublier qu’il m’a abandonnée et
qu’il a trahi la confiance que j’avais en lui. Une fois, il m’avait dit « je ferais
tout pour toi ». Il mentait. Il n’a pas tout fait. Il ne s’est pas battu pour moi. Je
me démenais avec la douleur de la mort de ma mère, plus rien n’avait de sens,
il aurait dû comprendre que quelque chose ne tournait pas rond, il n’aurait pas
dû lâcher, me laisser.
Le rire cristallin de Sarah me ramène à la réalité. Elle paraît tellement
insouciante qu’un instant j’envie la simplicité de son bonheur et de sa vie. Je
lui propose de monter à l’étage passer une des tenues sélectionnées pour gagner
un peu de temps. Elle ne se fait pas prier, impatiente de découvrir les
merveilles que je lui ai dégotées et m’assure que son fiancé ne devrait pas
tarder à arriver. Espérons-le !
La voix mélodieuse d’Adèle résonne toujours dans l’atelier, emplissant la
pièce d’une ambiance douce et légère, j’aime beaucoup sa voix qui mélange
intimité et puissance. J’aimerais bien aller la voir en concert, il paraît que c’est
grandiose, malheureusement elle n’a pas beaucoup de dates et à chaque fois les
places s’arrachent en quelques heures. Dernièrement j’écoute en boucle ses
chansons et j’y trouve un certain écho. D’ailleurs là tout de suite, je préférerais
être dans un bon bain chaud à me prélasser plutôt qu’ici.
Je sursaute en entendant la porte de l’atelier grincer, puis un léger
claquement. Le fiancé tant désiré nous honore enfin de sa présence. Miracle !
Je suis curieuse de voir sa tête, je me demande si physiquement et
intellectuellement ils vont bien ensemble. Les pas se font plus clairs, il est dans
le couloir et s’apprête à entrer. Je rassemble rapidement mes croquis éparpillés
sur une table à dessin pour ne pas paraître complètement désordonnée et surtout
camoufler mon énervement. Je tourne le dos à la porte, mais un raclement de
gorge m’informe de son arrivée.
Pour qui se prend-il ? Ne peut-il pas tout simplement dire bonjour comme
tout le monde et s’excuser de son retard ?
Encore un type qui se croit tout permis !
Je me tourne bien décidée à lui faire comprendre que le retard n’est pas une
attitude à renouveler, mais je me fige.
Comment est-ce possible ?
Je cligne plusieurs fois des yeux pour être sûre de ne pas rêver. Je suis
pétrifiée, paralysée, abasourdie. Je reste totalement hébétée face à cet homme,
incapable de prononcer le moindre mot. La surprise est telle que ma tête se met
à tourner, mon cœur a un raté et des picotements s’emparent de ma nuque, se
propageant à l’ensemble de mon corps. Je manque de défaillir et de m’écrouler.
Dans un éclair de lucidité, j’attrape d’une main le rebord de mon bureau et le
serre de toutes mes forces. J’ai imaginé des centaines de fois nos retrouvailles,
mais même dans mes rêves les plus fous, jamais, au grand jamais, de cette
façon.
Son Max est donc mon Maxime ?
Le collègue de Neil est Maxime, mon Maxime ?
Toutes ces personnes n’en sont qu’une et c’est mon amour perdu ?!
Impossible. Tout bonnement impossible. Machinalement je secoue la tête,
ferme les yeux et inspire profondément. J’ouvre à nouveau les yeux, mais rien
n’a changé. Il est toujours là, devant moi, immobile et ahuri.
Mon Maxime est fiancé ? Fiancé avec Sarah ? Le même Maxime que celui
qui m’écrit depuis cinq jours ? Le même Maxime que Neil voit tous les jours ?
Des sentiments contradictoires me submergent. L’envie de l’embrasser est
aussi forte que la peur du chaos qui s’insinue dans chaque petite parcelle de
mon être. Je sais que ces retrouvailles vont provoquer un cataclysme dans ma
vie, malgré toute la joie dont cette heureuse coïncidence m’enveloppe. Il me
fixe sans un mot, mais je lis dans ses yeux l’incompréhension, l’hébétude.
Sarah choisit ce moment pour descendre les escaliers d’un pas léger et
sautillant dans une jolie robe rose pâle. La bulle dans laquelle nous étions
enfermés depuis quelques minutes éclate et les notes d’Adèle me parviennent à
nouveau aux oreilles. Elle fonce sur lui, l’enlace, l’embrasse chastement sur les
lèvres, réveillant ma jalousie. Elle lui attrape le bras et le tire vers moi. Elle ne
se rend compte de rien, en même temps, j’ai déjà moi-même du mal à y croire.
– Maxime, voici Cassie.
– Cassandre, je corrige immédiatement. Cassandre.
Il ne me quitte pas des yeux, et n’a toujours pas ouvert la bouche. Pas un
mot, pas un sourire, rien. Toujours silencieux et sans cesser de me regarder, il
tend sa main et serre la mienne. Le courant électrique qui me parcourt à cet
instant est tellement puissant que je la lâche immédiatement, trop rapidement.
Sarah semble surprise par ma réaction. Je fais un effort surhumain pour me
tourner vers elle, je m’excuse, j’ai besoin d’air, j’étouffe. Je dois sortir, c’est
trop pour moi. Sans demander mon reste, je sors précipitamment.
La fraîcheur londonienne du début de soirée me saisit immédiatement, je
m’adosse contre le mur de briques rouges et ferme les yeux. J’expire plusieurs
fois afin d’aider mon cœur à reprendre un rythme normal.
Maxime est là.
Dans mon atelier.
Avec sa fiancée.
Le même Maxime qui, hier, me disait que j’étais la seule femme qui avait
réellement compté pour lui.
C’est un cauchemar ! Ma tête se remet à tourner et ma vue se brouille.
Toute seule contre ce mur, je me laisse glisser et commence à pleurer
doucement. Je suis perdue et il est impossible de dire si je pleure de joie ou de
chagrin, je suis submergée par un flot d’émotions. J’appuie ma tête contre le
mur et la tape doucement, essayant de rassembler mes idées et d’étudier les
options qui s’offrent à moi. La plus tentante là tout de suite est celle de s’enfuir
tout simplement, ne jamais revenir, les laisser en plan… Mais ma raison me
hurle, non, me supplie, m’implore de faire preuve d’intelligence et de retourner
affronter mon destin, d’entrer dans l’atelier et de faire comme si de rien n’était.
Je peux le faire. Je dois le faire. Je dois juste me reprendre et me calmer.
J’inspire à pleins poumons et ravale mes larmes. Je me redresse en m’appuyant
sur le mur, j’essuie mes joues et passe l’index sous mes yeux pour ôter le
maquillage qui a sûrement coulé.
Allez haut les cœurs, Cassandre !
15. Stupéfaction
Maxime
Je regrette une chose… J’aurais aimé te faire l’amour dans chacune de ces villes.
À partir de cet aveu, sans vraiment l’anticiper, nos échanges sont devenus
plus forts, plus intimes et doucement nous avons transgressé cette frontière
invisible de l’attirance sexuelle.
J’avais relu sa réponse cinquante fois.
Maxime
Cassandre
Cassandre
Maxime
Cassandre
Maxime
Cassandre
Maxime
J’ai essayé d’y croire, j’ai eu envie d’y croire. Je me suis voilé la face. Rendez-vous
dans une autre vie, celle où les promesses ont un sens.
Un coup de poignard. J’ai relu son message cinquante fois, puis je l’ai
effacé, tremblant de rage. Je n’étais pas furieux après elle, mais après moi de
l’avoir fait souffrir.
Sarah ne m’a pas même consulté tant c’est évident pour elle, nous allons à
la soirée. Aujourd’hui j’ai une mission, une seule : savoir si Neil y va
accompagné.
Depuis le café, je tourne la question en boucle, cherchant la meilleure façon
d’aborder le sujet sans éveiller les soupçons. J’essaye de me raisonner, c’est
une question, une simple petite question, rien à voir avec « Ta nana vient ? Non
je demande parce que je suis fou d’elle et on a failli coucher ensemble chez
toi. »
Je pianote frénétiquement sur mon ordi lorsque Neil passe me déposer un
dossier, me félicitant au passage de mon efficacité. Avant de partir, alors qu’il
est entre mon bureau et le couloir, il se retourne et me demande si j’ai confirmé
ma présence demain à la soirée. Trop heureux de cette perche, je fonce.
– Ouais, Sarah adore ce genre de choses ! dis-je en levant les yeux au ciel.
Ça fait des jours qu’elle réfléchit à sa tenue.
Il sourit, j’ai l’impression qu’il va me gratifier d’un discours caricatural
sur les femmes, et en même temps je l’ai bien cherché, mais il s’abstient.
– Et toi ?
– Ouais.
Merde ! Il ne peut pas développer un peu plus bon sang ! Je vais devoir lui
tirer les vers du nez, et pour le coup ça me soûle.
– Avec Cassandre ?
C’est bizarre de prononcer son prénom à haute voix, cela fait des mois que
je me l’interdis.
– Ah non ! Cassandre n’est pas à Londres en ce moment, je serai en
célibataire !
Quoi ? Pas sur Londres ? C’est quoi ce bordel ? Elle n’est pas là et je ne
suis pas au courant ? Mais où peut-elle être ?
Si je lui jette cette question au visage il ne va rien comprendre mais la
simple idée de ne pas savoir où elle est me coupe la respiration. Je sais que
c’est stupide, mais la savoir dans la même ville que moi m’aidait
inconsciemment à tenir. Mon boss balance sa bombe sans en dire plus et quitte
mon bureau, me laissant comme un con, des questions plein la tête.
Peut-être l’a-t-elle quitté ?
Non, il n’a pas la tête du type qui s’est fait larguer. Il se marre tout le temps
et n’a pas l’air de se laisser aller.
Pourquoi est-elle partie ? Un voyage professionnel ? Des vacances ? Un
break ? Quand va-t-elle revenir ? Mon Dieu ! Va-t-elle seulement revenir ?
Merde. J’ai besoin de savoir !
Je fonce le rejoindre, il est encore dans le couloir.
– Neil, on déjeune ensemble ce midi ? Ça fait longtemps, ça pourrait être
sympa d’aller à la brasserie de la rue d’à-côté, celle des burgers !
Sans surprise, il accepte et je retourne à mon rapport. J’essaye de me
reconcentrer, mais j’ai un mal fou, je suis en train de dresser mentalement une
liste de questions à lui poser. Ma mère choisit pile ce moment pour m’envoyer
un SMS et reprendre ma psychothérapie, son obsession du moment.
Si tu n’as pas le courage de créer la vie que tu désires, tu seras forcé de passer
beaucoup de temps à vivre une vie dont tu ne veux pas.
Ma mère. Sérieux, elle choisit toujours son moment ! J’avoue qu’une fois
de plus elle fait fort. Je relis plusieurs fois sa phrase et c’est comme si chaque
mot venait percuter mon esprit et explosait en moi, me sortant de mon
brouillard.
Peut-être devrais-je l’appeler ? Cassandre, je veux dire… Pas ma mère !
C’est comme si tout se mettait doucement en place, comme si mon cerveau
comprenait enfin la marche à suivre. Une solution se dessine peu à peu dans
mon esprit torturé et il me semble entrevoir tout au bout du tunnel un peu de
lumière.
Et si j’affrontais mes peurs en lui avouant que je l’aime ? Que se passerait-
il ?
Je n’ai pas la réponse, pas encore, mais ma décision est déjà prise. Je souris
en pensant à ma mère, qui a finalement réussi à m’amener là où elle le
souhaitait ! Je tremble malgré tout en pensant aux épreuves qui m’attendent car
je sais que le chemin pour être heureux et serein est encore long. Perdu dans
mes pensées, je ne vois pas Neil se pencher sur son téléphone et pianoter
rapidement. Il relève la tête et avec un grand sourire m’annonce :
– Changement de programme, Cassandre rentre ce soir !
24. Retour à Londres
Cassandre
Maxime
Cassandre
Je referme mon livre d’un coup sec, faisant sursauter Neil, et je m’enfonce
dans le canapé comme pour m’y dissoudre. Neil m’examine, puis reprend le
cours de son programme télé. Je fixe l’écran, il regarde des vieux clips de
chansons d’amour des années 1990.
Tout me ramène à Maxime.
Je suis tranquillement en train de lire et je tombe sur cette phrase,
certainement insignifiante pour la plupart des lecteurs, mais tellement vraie
pour moi. Je ferme les yeux essayant de me concentrer sur la musique qui se
diffuse dans la pièce, mais la douceur de la mélodie n’arrive pas à me calmer.
Je souffle bruyamment comme si cela pouvait être d’une quelconque utilité.
Quinze jours ont passé et la honte ne m’a pas quittée.
À mon réveil, le lendemain matin de la soirée Barclays, tout m’est revenu
d’un bloc dans un grand frisson. J’aurais tout fait pour oublier, mais les
souvenirs étaient tous plus clairs les uns que les autres et me renvoyaient des
images bien trop nettes de mon comportement d’allumeuse. J’avais passé ma
journée au lit, planquée sous mon oreiller. Neil s’amusait de ma gueule de bois
et je n’avais nullement cherché à le contredire, peu encline à lui donner des
détails sordides de ma trahison. Je voulais juste être seule, réfléchir et poser les
choses calmement.
Honte…
Mais surtout humiliation…
Humiliée. Maxime m’avait humiliée.
– Cassandre ?
Sans bouger, je lève une paupière pour montrer à Neil que je l’ai entendu.
Je suis certaine qu’il a compris qu’il y avait un problème et pour l’instant, je
lui suis juste reconnaissante de ne pas aborder le sujet. Je sais bien qu’il n’est
pas dupe et qu’il finira par en parler, nous partageons de moins en moins de
choses par ma faute. En bonne froussarde, je repousse juste l’échéance et prie
pour que cette discussion arrive le plus tard possible, espérant même que je
finirais par aller mieux et pourrais balayer d’un revers de main ses inquiétudes.
Si seulement…
– Il faut qu’on parle.
Et merde. Je sens au ton qu’il emploie que c’est sérieux. Il n’ajoute rien,
j’ouvre les yeux, il me fixe. Pas sûre que cela soit le bon moment pour discuter,
je suis trop engluée dans une mélasse de sentiments. J’ai encore beaucoup de
mal à trier et analyser mes émotions. Dans un effort surhumain, je me redresse,
il me regarde, inquiet, et cette image me serre le cœur.
Sommes-nous devenus ce genre de couples qui vivent ensemble sans rien
partager ? Suis-je devenue une inconnue à ses yeux ?
J’ai l’impression d’être une nouvelle Cassandre. Enfin, pas exactement
d’ailleurs. Je suis simplement redevenue la vraie Cassandre, la Cassandre de
Maxime. Avec lui, je me suis toujours sentie moi-même, sans barrière. Il ne
m’a jamais jugée et a toujours fait ressortir le meilleur de moi. Aujourd’hui, je
suis en colère contre moi, contre lui de m’obliger à faire des choses stupides. Je
suis furieuse, mais surtout pas contre Neil. J’ai fait preuve d’une telle faiblesse,
je l’ai laissé revenir dans ma vie et tout bouleverser. On se retrouve, il me sort
le grand jeu, puis s’enfuit comme un enfant et cinq mois plus tard me repousse
dans des chiottes parce qu’il doit impérativement me parler ?! Mais à quoi il
joue ? Maintenant, à cause de lui, tout est sens dessus dessous… Je suis
tiraillée entre mes deux moi, incapable d’agir, terrorisée par les options qui
s’offrent à moi.
– Je dois t’en parler depuis un moment, mais je n’ai jamais trouvé la bonne
occasion. Terrence m’a…
« Terrence » ?
Je souffle, Neil veut juste me parler de son boulot. Je souris bêtement,
rassurée par la légèreté du sujet et l’encourage à continuer. Tant qu’il ne s’agit
pas de notre relation ! Même s’il finira bien par mettre le sujet sur la table, je
suis soulagée que nous évoquions juste Terrence. J’intercepte quelques bribes
de phrases, hoche la tête vigoureusement de temps en temps, mais laisse mon
esprit s’envoler vers le seul sujet qui m’intéresse : Maxime. Mon cerveau lutte
et m’envoie des images de lui, son sourire, ses lèvres, nos corps enlacés, mais
surtout je nous revois dans ces satanées chiottes.
– … Seattle !
Neil ne parle plus, il a dû finir son laïus et je n’ai aucune idée de l’attitude
à adopter. Ses yeux brillent d’excitation, mais j’y décerne aussi une petite lueur
d’inquiétude et d’espoir. Je reste silencieuse, priant pour qu’il me donne un
indice.
– Alors tu en penses quoi ?
Euh… J’hésite, mais je finis néanmoins par lui demander de répéter.
Étrangement, il ne se froisse pas.
– Je comprends, chérie, dit-il doucement. Je sais que c’est soudain, mais
c’est une opportunité en or.
C’est définitif, je suis totalement larguée ! Il prend mon absence de
réaction pour un état de choc. Il se lève du fauteuil club et me rejoint sur le
canapé, je l’observe sans rien comprendre.
– Nous ne sommes pas obligés de donner notre réponse maintenant,
reprend-il en m’ôtant la mèche qui me couvre le front. Nous avons le temps
d’en parler. Promis, chérie. Je ne ferai rien sans ton accord.
Il m’enlace et je me laisse faire, cherchant désespérément à faire le lien
entre les quelques mots que j’ai pu attraper au vol et sa dernière remarque.
Banque – Bureaux – Juniors – Équipe – Opportunité – Seattle.
Lovée contre lui, je reste silencieuse un long moment, puis j’entends son
souffle régulier, il s’est endormi. Je me dégage doucement de ses bras et le
regarde avec tendresse. Comment peut-on aimer deux personnes à la fois ? La
vie est injuste. Elle m’a privée de Maxime pendant des années, a mis Neil sur
mon chemin, m’a laissée l’aimer et maintenant elle me force à choisir.
Choisir.
Voilà à quoi j’en suis réduite.
En même temps, Maxime a choisi pour moi, pour nous. Cette constatation
m’arrache un rictus de colère. À la réception de son message pendant la soirée,
j’avais senti mon cœur s’emballer. J’étais allée aux toilettes, le sourire aux
lèvres, persuadée de la suite des événements. Mon corps le réclamait tellement
que je n’attendais qu’une chose, qu’il m’embrasse ardemment. Je rêvais depuis
des heures de ses lèvres sur ma peau brûlante et je pensais bêtement qu’il allait
me faire l’amour dans ces toilettes. Tout sauf glamour et romantique je
l’admets, mais sur l’instant je n’avais rien d’autre en tête. Le champagne m’a
fourvoyée sur ses intentions. Il m’a repoussée ! Humiliée… J’ai voulu
l’embrasser, je lui ai même sauté dessus, mais il s’est contenté de se décaler.
– Ça suffit Cassandre !
Sa voix était sèche, son ton cassant, je l’entends encore très distinctement
dans ma tête, sa phrase cogne et tourne en boucle.
Suis-je devenue ce genre de filles ? Celles qui veulent se faire sauter dans
les toilettes ? Une fille qui trompe son adorable et gentil fiancé ?
Mon Dieu ! J’ai honte.
Il voulait parler. Juste parler. Moi qui croyais qu’il me désirait… Quelle
conne !
Sa mise en garde ne m’avait pas arrêtée et j’avais à nouveau tenté de
l’embrasser, essayant de lui déboutonner sa chemise. Après son deuxième
refus, j’avais ravalé ma fierté et j’étais sortie en courant. Je l’avais au loin
entendu crier.
– Cassandre, je dois te parler, c’est important !
J’avais laissé sa phrase mourir et couru encore plus vite. Trop tard mon
gars, t’as tout fait foirer. Dans un excès de colère, je me suis juré de ne plus
jamais penser à lui, encore moins de le revoir. Et comme chacun sait, je tiens
toujours mes promesses. Dans la foulée, j’ai bloqué son numéro et j’ai dit à
Neil le soir lorsqu’il est rentré à l’appartement que son collègue avait l’air con.
Il a semblé un peu surpris par mon attitude, mais il n’a pas cherché à
comprendre et s’est contenté d’acquiescer. Après tout, je n’avais jamais
entendu parler de lui pendant des mois, il n’y avait aucune raison que cela
change.
Mon plan n’était certes ni parfait ni infaillible, mais il avait au moins
l’avantage de faire illusion.
Neil finit par se réveiller, il s’étire, les yeux pleins de sommeil. Je lui
souris, essayant de me donner bonne conscience. Depuis septembre, j’essaye
chaque jour de me convaincre qu’être avec Neil est la meilleure chose pour
moi, même si au fond, la petite voix ne se tait pas. Sans se rendre compte du
malaise, Neil reprend notre conversation où il l’avait laissée.
– Par contre, si nous acceptons la proposition de Barclays et déménageons à
Seattle, nous devrons nous marier. Terrence m’a dit que cela faciliterait
grandement nos demandes de visas !
Sidérée, je reste muette.
Est-il sérieusement en train de me demander en mariage ? Et de partir vivre
à Seattle ?
Un silence gênant envahit le salon, Neil me fixe, les yeux emplis d’espoir,
attendant un simple oui qui ne vient pas.
27. Rupture
Maxime
Mon chéri, une maman se range toujours derrière ses enfants. Appelle-moi si
besoin.
Merci maman.
Après une nuit de merde, hantée par de vieux souvenirs, mais aussi les cris
et les pleurs de Sarah, je prends une décision importante. Cela faisait un
moment qu’elle me trottait dans la tête, mais je n’avais jamais osé. Maintenant,
plus rien ne me retient.
Nous sommes dimanche matin, mais je m’en fous. Je relis mon message
une dernière fois et appuie sur « Envoyer » pendant que j’en ai le courage.
Cassandre
Maxime
Cassandre
Maxime
Cassandre
Rien d’alarmant.
Tout va bien !
Respire Cassandre !
Je me répète en boucle ces trois phrases depuis quelques minutes sans
parvenir à m’arrêter de courir dans cette horrible avenue. Des touristes chinois
s’écartent de mon chemin et me laissent passer en me regardant avec de grands
yeux éberlués.
Trois cents mètres plus loin, à bout de souffle et totalement exténuée, je
suis contrainte de faire une pause, un affreux point de côté me cisaille le ventre.
Ma respiration est douloureuse, elle m’oblige à prendre appui sur le
lampadaire. Une petite fille passe à cet instant avec sa mère et me désigne du
doigt.
– Maman, regarde la dame ! Qu’est-ce qu’elle a ? Pourquoi elle est comme
ça ? et il est où son…
La mère, gênée, ordonne à sa fille de se taire et de ne pas me montrer du
doigt. Elles passent devant moi la tête baissée, mais quelques pas plus loin, la
fillette se retourne et me sourit en me faisant un petit signe de la main.
Je l’envie. Elle doit avoir quatre ou cinq ans et des rêves plein la tête,
l’innocence de sa jeunesse me rend nostalgique. À cet âge-là, on croit au prince
charmant et le bonheur est d’avoir accès aux bonbons sans aucune restriction.
Ok Cassandre ! Respire…
Tout va bien se passer.
Mon Dieu ! Non, c’est la cata… C’est même pire que tout !
Cette journée n’avait pourtant pas trop mal commencé et rien ne laissait
présager que j’allais complètement péter les plombs. Il était tout juste
10 heures ce matin lorsque j’avais poussé les portes de la boutique Stéphanie
Allin pour mon second essayage. Ana, ma conseillère, m’avait alors embrassée
comme si nous nous connaissions depuis des années et étions les meilleures
amies du monde. Des baisers mimés, sans contact, juste bruyants, sans la
moindre chaleur humaine. J’avais levé les yeux au ciel, agacée par ce
déferlement de faux sentiments.
Peut-être étais-je déjà un peu de mauvaise humeur ?
Neil et moi nous étions disputés une fois de plus pour une broutille stupide
et j’avais encore en travers de la gorge sa réflexion. Ces derniers temps, cela
arrivait de plus en plus fréquemment et je le vivais mal, même si je ne pouvais
qu’admettre que c’était ma faute. Je faisais de moins en moins d’efforts et tout
m’énervait, comme si mon esprit se focalisait sur ses mimiques les plus
agaçantes. Peu à peu, nous nous étions éloignés et même si aucun de nous ne le
verbalisait, notre couple ne tenait plus qu’à un fil. Les huit derniers mois, nous
nous étions totalement perdus et nous étions presque devenus des étrangers,
nous nous concentrions sur nos carrières respectives, attendant que la crise
passe, en vain. Pour autant aucun de nous ne prenait de décision et nous
espérions sûrement tous les deux que notre nouvelle vie aux États-Unis nous
aiderait. Je continue de m’accrocher aux articles de magazines féminins qui
décrivent ces périodes comme des phases essentielles d’une relation
amoureuse. Ça va passer et nous allons forcément redevenir Cassandre et Neil,
le couple amoureux et heureux de nos débuts.
– Grandis Cassandre ! m’avait-il lancé ce matin.
« Grandis » ?!?
Qu’avait-il voulu insinuer ?
Alors je n’avais pas le droit de râler parce qu’il avait fermé la fenêtre de la
cuisine alors que je voulais aérer la pièce ? Ces derniers temps, il pensait être le
seul à vivre dans cet appartement, j’avais donc été au regret de le ramener sur
terre. Il n’habitait plus ici à temps complet mais lorsqu’il revenait de Seattle, il
chamboulait toutes mes habitudes. Il m’avait regardée comme si j’étais une
mégère et avait rouvert la fenêtre avec cet air condescendant qui m’insupporte.
Il était ensuite parti en haussant les yeux au ciel et lorsque je lui avais demandé
quel était son problème, il m’avait servi sa petite phrase bien faite : « Grandis
Cassandre ! » Quelques minutes plus tard, après sa douche, il m’avait
embrassée comme si de rien n’était et j’avais refoulé ce désagréable sentiment
de crispation qui montait en moi. Ça allait finir pas passer !
Après presque un semestre de relation à distance, il nous est de plus en plus
difficile de partager des choses, surtout avec un seul aller-retour par mois. Neil
et moi nous essoufflons.
Les klaxons de plusieurs voitures me ramènent sur terre. Un type passe à
bord d’une estafette et me crie :
– T’as perdu quelque chose ma jolie ?
Je le regarde passer et lui sors mon plus beau majeur… Ça soulage, surtout
dans cette tenue !
Je lâche enfin mon poteau et reprends ma marche, dérivant dans les rues
londoniennes. Je ne fais plus attention aux regards ahuris des passants,
imaginant très bien ce qu’ils peuvent penser de moi en me voyant. Je déambule
comme si j’étais seule au monde.
– Mademoiselle, tout va bien ? Vous avez besoin d’aide ? me demande un
monsieur.
– Non, pourquoi ? dis-je en le fixant comme s’il était fou.
Il me regarde bizarrement, mais n’ajoute rien et reprend son chemin. J’ai
bien conscience que ma tenue ne joue pas en ma faveur, quelqu’un va
forcément finir par appeler les flics pour les prévenir. Le magasin les a même
sûrement déjà appelés et Ana doit hurler que je les ai volés. Je tourne à droite et
m’enfonce dans une ruelle bien plus calme débouchant sur un petit square
désert.
Parfait.
C’est tout ce dont j’avais besoin.
Je m’installe sur un banc, un peu gênée par mon accoutrement et, enfin
seule, me refais le déroulement de cette invraisemblable matinée.
– Vous avez fini Cassandre ?
J’avais entendu la voix haut perchée d’Ana mais je n’avais pas envie de
sortir tout de suite.
– Oui… Oui… Presque ! Dans cinq minutes ! avais-je fini par répondre.
– Prenez votre temps surtout ! On ne se marie qu’une fois dans sa vie !…,
avait-elle ajouté en riant.
Cette phrase avait fonctionné comme un électrochoc. Je m’étais observée
dans le grand miroir entouré d’ampoules roses, le reflet qu’il me renvoyait était
plutôt joli et agréable, mais juste à l’opposé de mes envies. J’avais toujours
imaginé que je dessinerais ma propre robe et que je me marierais en France,
dans un endroit pittoresque. Je ne pouvais pas dire le contraire, ma robe était
vraiment somptueuse, cousue main, longue et ornementée de perles. Une large
bretelle de dentelle couvrait mon épaule gauche, ce détail donnait un côté
original à la robe, mais je ne sais pas, quelque chose clochait.
La couleur ?
La forme ?
La longueur ?
Non, elle était magnifique, ce n’était pas ça…
C’était… mon visage. Il était… Comment dire ?
Morne et terne.
Voilà le triste constat. L’étincelle qui autrefois brillait dans mes yeux avait
tout simplement disparu quand j’ai définitivement perdu Maxime. Après
m’être fixée longuement, consternée par mon reflet, je m’étais avachie dans le
fauteuil rose crème de la cabine d’essayage, stoïque, déprimée. J’avais fermé
les yeux et, comme bien souvent, le premier visage qui m’était apparu avait été
celui de Maxime. Dès lors, mes mains n’avaient cessé de me démanger, j’avais
essayé de lutter, mais en vain, c’était devenu tout à coup irrépressible. Mon
index était resté levé au-dessus de son nom dans mon répertoire téléphonique
pendant plusieurs minutes. Un léger raclement de gorge impatient d’Ana
m’avait ramenée à la réalité et j’avais débloqué le numéro de Maxime. À
mesure que les enveloppes apparaissaient sur mon portable, j’avais réalisé
l’ampleur des actes manqués.
– Je sors dans cinq minutes, avais-je tout de même réussi à articuler, pour
calmer ma conseillère. Je prends juste le temps de me regarder.
Mon explication avait eu l’air de convenir à Ana car elle s’était contentée
de lancer un « Bien sûr ! ». J’avais inspiré un grand coup et commencé à ouvrir
ses messages, décidant de les lire par ordre chronologique. Je les avais fait
défiler sans vraiment comprendre ce que je voyais. Il y en avait des dizaines,
tous plus adorables, tous plus désespérés les uns que les autres, et contre toute
attente, des photos en pagaille de lui avaient envahi mon écran. J’avais eu
beaucoup de mal à déglutir en comprenant qu’il s’était finalement rendu dans
chacune des villes liées à notre promesse. J’avais découvert avec une immense
émotion son visage souriant en haut de la tour Eiffel et le voir nonchalamment
poser devant le Duomo, bras nus, avait éveillé une bouffée de désir. Au parc
Güel, ses lunettes de soleil m’avaient empêchée de voir ses yeux magnifiques
et à Amsterdam, il m’avait définitivement reconquise en prenant la photo d’un
tableau où un énorme cœur rouge avait été peint. Toutes ces photos étaient pour
moi. Juste pour moi.
Il ne restait qu’une enveloppe close, un seul SMS non ouvert, daté de
décembre. J’ai hésité à appuyer car après celui-ci tout serait vraiment fini. Il
l’avait envoyé deux mois auparavant et depuis il n’avait pas donné de
nouvelles, il avait sûrement abandonné.
Pouvais-je lui en vouloir ?
Bien sûr que non. Mais à moi, oui, je pouvais m’en vouloir. Je m’étais
finalement décidé et j’avais ouvert cet ultime message, tremblante.
Stupéfaite.
Mon cœur cherchait à sortir de ma poitrine pour avoir plus de place.
J’étais bouche bée et j’avais eu besoin de le relire plusieurs fois, je ne
comprenais pas ou pire je refusais de comprendre.
J’avais fermé les yeux et compté jusqu’à dix pour être sûre de ne pas rêver.
Lorsque j’avais prononcé le chiffre dix à haute voix et rouvert les yeux, le
message était toujours là. J’avais immédiatement manqué d’air et m’échapper
était devenu la seule solution. J’étais sortie comme une furie de mon cocon
rose poudré et j’étais passée devant les yeux sidérés d’Ana et des autres
clientes.
De l’air… Vite !
J’avais crié « Je reviens ! » avant de pousser brutalement la porte et de
courir. J’avais entendu au loin la voix d’Ana se perdre et hurler que je ne
pouvais pas faire cela, mais peu importe, je m’en foutais. Je m’étais mise à
courir sans m’arrêter, sans aucun but précis, je devais juste partir, tout quitter.
Le square est toujours désert. Assise sur mon banc délabré, vêtue de ma
robe de mariée, j’observe la petite balançoire se lever doucement en grinçant à
cause du vent.
Quelle image triste et pathétique !
Je souris en pensant au ridicule de la situation, je me mets à rire, au début
doucement, puis de plus en plus fort et je ne peux bientôt plus m’arrêter. Prise
d’un fou rire monumental, mais surtout nerveux et hystérique, je me laisse
aller. Tout devient alors flou et des larmes se mettent à rouler sur mes joues,
elles deviennent inextinguibles et je ne fais rien pour les arrêter. D’une main
tremblante, je relis le message de Maxime.
Cassandre, pour toi, j’aurais tout fait. New York est notre dernière chance. Si tu
viens au rendez-vous, je ne te laisserai pas le choix, je t’épouserai.
33. New York
Maxime
Cassandre
Cassandre
Maxime
Je l’ai fait ! Écrire cette histoire a été une véritable aventure ! Beaucoup de
passion, d’envie, de joie et de sourires niais, mais aussi un peu de stress et de
méninges torturées mais nous y sommes !
Je souhaite d’abord remercier Harlequin de m’avoir donné ma chance. Un
grand merci de m’avoir conseillée en août 2016 et de m’avoir encouragée à
renvoyer mon histoire corrigée.
Un énorme merci à Léna, mon éditrice, avec qui j’ai pu échanger à travers
de longs mails ! Merci pour tes conseils et tes commentaires toujours très
avisés qui m’ont souvent fait rire. J’ai cru ne jamais survivre à la soirée
Barclays mais en fin de compte J’AI RÉUSSI ! D’accord entre deux valises
pour le ski et jusqu’à pas d’heure mais je l’ai quand même fait !
Merci à Laura de m’avoir bougée ! Un soir elle m’a dit « Cette histoire est
top, tu devrais te lancer, peut-être même l’auto-éditer ». Je suis restée
silencieuse devant mon téléphone me demandant si elle n’était pas folle. J’ai
fini par répondre : « Toute seule, non ! Mais tu vois j’aime bien le style Emily
Blaine, chez Harlequin ». Sa réponse n’a pas tardé : « Bah envoie-leur alors ! ».
« Envoie-leur ? » Juste « envoie-leur »… Cela semblait tellement simple que
j’ai suivi son conseil et j’ai envoyé ! Merci du fond du cœur pour ce
merveilleux conseil. Merci mille fois de toujours être là pour moi, de
m’écouter et surtout de délirer ! On en a fait du chemin depuis notre rencontre
en 2015… On peut être fières ! Je suis sûre que nous avons encore beaucoup de
belles choses à partager…
Merci ma chouchou, Debo, mon amie et lectrice ultra-passionnée ! Folle
amoureuse de tous les héros, j’espère que Maxime a conservé la petite place
dans ton cœur que tu lui avais attribuée. Un méga giga merci pour m’avoir
aidée dans ma toute première relecture. Tu as découvert avant même mon envoi
à Harlequin les changements liés à mon histoire et les nouveaux chapitres (n’en
veux pas à Léna d’en avoir supprimé des morceaux, elle l’a fait pour la bonne
cause !). Merci pour ton enthousiasme toujours très communicatif et la
confiance (qui parfois me fait défaut !). Tu n’as jamais douté que je mènerais
ce projet à bien ! Merci, merci et encore merci…
Anne, ma partenaire de salon, merci de m’avoir soutenue dans cette
aventure ! À nous quatre on forme une sacrée équipe ! Merci de m’avoir
écoutée, laissé exploser ma joie ou me plaindre durant les derniers mois. Tu es
une véritable amie. J’ai hâte que tu découvres la nouvelle version de Maxime et
Cassandre et surtout que tu me donnes ton avis ! Bon sang, je compte sur une
double chronique les filles !!
Ma famille et mes amies.
Merci à mon mari Pierre-Yves qui a géré toute l’intendance pendant mes
corrections ! Il aime se surnommer Tony Danza car Monsieur fait deux
machines dans la semaine… Vous y croyez ?! Les hommes sont merveilleux !
Merci mon babe de me soutenir dans mes nouveaux projets, de toujours
m’encourager et de croire en moi.
Merci à mes monstres, Rapha et Gabi, toujours très fiers de leur maman !
Je m’excuse auprès de toutes les personnes à qui ils racontent ma vie et
rabâchent les oreilles en disant « Ma mère est écrivain ».
mesenfantssontlesmeilleurs
Émilie, as-tu remarqué que je me suis largement inspirée de ta robe de
mariée ?! Elle était tellement jolie que je n’ai pas pu m’en empêcher ! Merci
pour l’inspiration !
Méla, j’ai la chance incroyable que tu écoutes toutes mes histoires
rocambolesques (et Dieu sait qu’il y en a !!) Je sais que les histoires d’amour
ne sont pas ta tasse de thé et je t’avais prévenue que tu n’étais pas obligé de lire
cette histoire !
Céline, un énorme merci pour ton soutien inconditionnel, l’intérêt que tu
portes à ma nouvelle passion compte beaucoup pour moi.
Merci à ma famille et belle-famille pour leur enthousiasme, leur gentillesse
et leur soutien. Si mes frères ont été au bout de cette histoire, ils ont dû bien
rire ! Je ne vous ai pas forcés à la lire, inutile de m’en parler pendant des
années !!!!
Je n’oublie pas mes collègues qui s’étaient déjà lancés à corps perdu dans
mon premier roman. Je travaille dans un univers à 80 % masculin alors lorsque
je leur ai dit : « Cette fois ça ne vous intéressera pas… C’est une histoire
d’amour ! » Ils m’ont répondu « Mais non ! Nous aussi on a une maman ! ».
Pas certaine tout de même qu’ils auront été conquis !! Mes copines par contre
Nath, Nancy, Sabine, Véro, Célia (surtout Célia !!!!) j’espère que vous aurez
passé un bon moment !
Enfin un grand merci à tous les lecteurs qui se seront laissés tenter ainsi
que les blogueuses qui chroniqueront mon histoire. Encore une fois j’ai écrit
avec mon cœur, j’espère que vous l’aurez senti !
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© 2017 HarperCollins France S.A.
Conception graphique : Tangui M orin
Couple © GETTY IM AGES/Yuri ARCURS/Royalty Free
Paysage © GETTY IM AGES/joeyful Di nuovi orizzonti/Royalty Free
ISBN 9782280377577
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