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AMBRE & MAC
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Livre électronique258 pages4 heures

AMBRE & MAC

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À propos de ce livre électronique

Quand une jeune fille timide, brisée par son passé, croise sur sa route une belle femme courageuse, impliquée dans une affaire louche...

Jusqu'où l'amour les conduira-t-il ?
LangueFrançais
Date de sortie21 mai 2019
ISBN9782902562091
AMBRE & MAC
Auteur

Ingrid Morel

Née sur l'île de la Réunion à Saint Joseph une ville du Sud sauvage. J'ai toujours aimé me créer des histoires. A quatorze ans j'avais déjà des tonnes d'aventures dans la tête, mais j'avais un petit problème, je n'osais pas me lancer, impossible de terminer une seule de mes histoires. Manque de confiance, peur... Puis, finalement avec l'aide d'un bon ami, je me suis lancée, ou plutôt, nous nous sommes lancés et notre duo est né.

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    Aperçu du livre

    AMBRE & MAC - Ingrid Morel

    18

    Chapitre 1

    Impossible ! Pas une nouvelle fois… Je suis en retard, encore. Je regarde pour la troisième fois l'heure. Je grogne, saute du lit, fonce dans la salle de bain, et hurle. L'eau est glaciale. Ce n'est pas ma journée. Pas le temps, je me prépare à vitesse grand V.

    ― Sac, OK. Fenêtre, OK. Plante, pas OK… Mais pour aujourd'hui, on va faire court. Oh merde Bart ! Mon beau, je suis désolée, j'étais à deux doigts d'oublier tes croquettes…

    Direction la cuisine, le sac de croquettes. Bart, mon magnifique Rottweiler, fonce sur sa gamelle. Cette fois, je n'ai rien oublié. Plus le temps de toute façon. Je ferme la porte et dévale les escaliers comme pour fuir un danger, cours dans toute la rue. Je prends quand même le temps de regarder de chaque côté de la route avant de traverser les quatre passages piétons sur mon trajet. J'arrive complètement essoufflée chez Nadine. Elle ouvre la porte avec son sourire en coin et me laisse entrer. Je dis bonjour à Carlos avant qu'il ne sorte à son tour.

    — Vraiment désolée. Je sais que c'est la quatrième fois ce mois-ci. Je suis impardonnable.

    — Ambre, ça va. Tu n'as que cinq minutes de retard. Annie dort encore. Elle a eu son biberon il y a une heure. Tu connais le programme et tu as nos numéros. N'hésite pas. Je vais y aller. À tout à l'heure.

    Je lui fais un signe de la main avant qu'elle ne sorte elle aussi. J'ai de la chance, cette famille est géniale et être la baby-sitter d'un bébé de cinq mois est un pur bonheur. J'ai répondu à cette annonce sur un coup de tête, j'avais besoin d'argent après avoir été renvoyée de mon job de serveuse au café du coin. Ils m'ont tout de suite adoptée. Il faut dire aussi que ce sont des jeunes parents cool. Il arrive même que l’on fasse quelques soirées ensemble. Mon boulot est chouette, je m'occupe de la gamine et de la maison durant la journée.

    Aujourd’hui en particulier, le temps passe très vite. Quand les Douglas rentrent et me libèrent, je file chez moi pour me préparer.

    Ce soir, j'accompagne Lorianne, alias Lorie, à sa première séance photo. Elle a un peu peur et refuse d'être seule avec le beau photographe.

    J'entends déjà le klaxonne de sa Twingo.

    Je ne suis jamais à l'heure c'est dingue.

    Il faut vraiment que j'arrive à changer ça. Mauvaise habitude.

    Je descends donc la rejoindre. Elle m'attend appuyée sur la portière.

    — Canon Lorie. Tu as sorti le grand jeu, dis-moi. Tu es certaine que ce n'est pas le photographe que tu cherches à impressionner ?

    — Ne soit pas bête Ambre. Tu me connais. Ce n'est pas mon genre d'homme. En revanche, son assistant… J'en croquerais presque…

    Je m'installe tout en riant. Le trajet n'est pas très long et on rigole tout du long en réfléchissant sur la façon de pouvoir aborder l'assistant.

    Le studio est très grand. Je me mets à l'écart et la laisse faire ses photos. Alors qu’elle prend les poses qu’on lui demande, je ne peux m’empêcher une fois de plus de me dire qu’elle est vraiment très belle. La taille mannequin, blonde, pulpeuse…

    Je pourrais la dévorer des yeux des heures durant.

    Quand je suis près d'elle, je me sens bien, comme si j’étais importante. Je deviens visible.

    Contrairement à elle, je suis du genre à fuir les projecteurs. Et je ne crois pas que Scott serait d'accord pour que je me montre ainsi. De toute façon, je n'ai pas le profil.

    Je la vois lancer des regards aguicheurs au petit assistant. Elle me fait rire, elle est parfaite. On passe une bonne partie de la soirée au studio, puis on va danser en boîte.

    On rejoint Scott par la même occasion et je lui saute au cou en le voyant. Ça fait tout juste deux mois qu'on est ensemble et tout se passe à merveille entre nous. Pendant qu’il commande des verres, je vais sur la piste et me déhanche sur les rythmes endiablés, accompagnée de Lorie. C’est notre truc de filles, on fait croire que nous sommes ensemble, ça empêche les dragueurs de nous coller.

    Et puis, on termine la nuit chez moi, où l’on s'écroule tous.

    Le lendemain matin, alors que je me réveille, Scott n'est déjà plus là. En même temps, il bosse dans le garage de son père, il n’a pas le choix, il faut être à l'heure.

    Avec Lorie, on en profite pour préparer la surprise. Ce soir, c'est l’anniversaire de Scott. J'ai prévu de faire une petite fête à l’appartement.

    — Dis, tu as bien prévenu ses potes de ne rien lui dire, hein ?

    — Oui, ils vont nous attendre en bas, vu que Scott sera déjà rentré. Tu as pu t'arranger avec les Douglas comme prévu ?

    — Oui, j'ai ma journée. Le gâteau est réservé. Pour les boissons, on va les acheter juste avant de rentrer et on les laisse dans ta voiture. Il va croire que je rentre comme d'habitude… Et dès que j’ouvre la porte de l'appartement… Surprise ! Ça va être génial. Je suis pressée d’y être.

    Comme deux folles, on s'active à nettoyer dans tous les coins. Pour cette journée, tout doit être parfait. Le soir arrive, on part faire les courses. Depuis le parking, je remarque que l'appartement est éclairé. Il est déjà là. Il ne nous attend pas, je suis censée rentrer dans deux bonnes heures. On retrouve les amis au pied de l’immeuble. On forme un joli petit groupe bigarré. Les garçons portent les boissons, Lorie le gâteau. On avance sans faire le moindre bruit, sourire aux lèvres. J’insère doucement la clé, ouvre la porte et fais signe d'entrer, le tout en silence.

    Personne dans le salon, ni dans la cuisine…

    Il doit sûrement être dans la chambre. Petit à petit, tout le monde arrive au centre de l’appartement. Mon sourire disparaît quand une voix se fait entendre depuis la chambre. Ce n'est pas vraiment celle de Scott. Même nos amis ont perdu leurs entrains. D'un pas décidé, je me retrouve devant la porte et l'ouvre en grand…

    Scott est là. Mais je reste figée alors que je le vois en train de s’activer entre les jambes de Marina, une ancienne collègue. La nana est allongée sur MON lit avec MON mec. Les yeux à moitiés clos elle a le visage qui se délecte de plaisir de leurs actes dégueulasses…

    Il y a des HA, des OH derrière moi, alors que nos amis découvrent le spectacle. Pour ma part, c’en est plus que je ne peux en supporter et je ne reste pas une seconde de plus. Je cours à travers l’appartement, laissant tout le monde sur place. Je veux fuir, ne plus voir ces images. Manque de chance, tout est filmé via les portables des amis. Je descends les escaliers quatre à quatre, manque de tomber, me rattrape de justesse.

    — Merde Ambre, attend ! Crie Scott, avant de recevoir le gâteau en pleine face.

    — Tu l'approches et je te la coupe. Et je t'assure que je suis sérieuse. Tu as bien merdé là, pauvre con ! Lui lance Lorie.

    Pendant que nos amis quittent le lieu de la fête devenu lieu du drame, je cours toujours en pleurant dans les rues encore bondées. Les yeux pleins de larmes, je me cogne contre les passants, mais ne m'arrête pas. Je traverse la route sans même regarder…

    On me tire soudain vers l'arrière et je tombe sur une jeune femme brune. Je remarque immédiatement le camion qui allait m'écraser si j'avais continué à avancer.

    — Loin de moi l'idée de vous faire la morale mais si votre but était de vous suicider, faites-le à l’abri des regards… Mais ça serait vraiment dommage, si vous voulez mon avis.

    — Heu... non je... merci, je...suis désolée…

    — Vous êtes sonnée là. Ça va ?

    Je la regarde et sans comprendre, pleure dans ses bras, assise par terre sur ce trottoir froid. Je ne connais même pas son nom mais j'avais ce besoin de tout relâcher. Elle me sert fort, et le sanglot devient plus prononcé. Les passants nous regardent, mais je ne peux m'arrêter. Au bout de quelques minutes, elle m'aide à me relever. Je la laisse me diriger vers un café. Elle commande deux cafés et on s’assoit à une table au fond. La tasse serrée entre les mains, la tête baissée, je ne bouge plus perdue dans mon chagrin. Elle me tend alors un mouchoir. Par automatisme, je le prends puis la regarde. Elle me fixe sans rien dire. J'avale une gorgée avant de rompre le silence.

    — Je suis désolée, je ne voulais pas... Tout à l'heure, le camion… Je ne suis pas suicidaire. La soirée a été dure.

    — Je ne sais pas pourquoi, mais un aussi beau visage ne doit pas être rempli de larmes. Dîtes-vous que tout ce qui arrive aujourd'hui est fait pour que demain soit meilleur. Rien n'arrive par hasard. Croyez-moi.

    Je hoche la tête, mais sans pour autant y croire. J'ai évité les rencontres avant de tomber sur Scott et je pensais réellement que c'était le bon… La vision que j'ai eue ce soir, me prouve simplement que je ne suis pas faite pour trouver l'amour.

    — Je m'appelle Mac. Enfin Mackenzy. Et vous ?

    — Ambre. Enchantée et désolée encore.

    — On va se tutoyer, c'est plus simple. Alors Ambre, déjà tu vas arrêter d'être désolée et me faire un joli sourire. Ensuite, si tu veux, je peux te prêter une épaule amicale, mais seulement si tu le souhaites. On ne se connaît pas, tout restera donc entre nous. Aucune fuite.

    Impossible de détacher mon regard de son visage, elle est magnifique et inspire la confiance. Des cheveux à la garçonne et une frange, lui donne cet air de rebelle qu'on a envie de connaître. Je bois une autre gorgée et tente un petit sourire qui je le sais paraît très faux.

    — Mackenzy, c'est gentil mais je dois rentr....

    Je m'arrête en plein milieu de ma phrase. Je ne peux pas rentrer. Je ne suis pas prête à l'affronter, à entendre sa voix et sûrement ses mensonges…

    Cette fois, je me sens complètement perdue. Mon téléphone sonne, je regarde l’écran où son nom apparaît. Mon visage se ferme automatiquement. Mac le remarque et se permet de regarder le nom inscrit. Elle appuie sur la touche rejeter. Un second appel, et elle fait de même. Je la laisse faire. En ce moment, elle est ma bouée, mon rempart contre Scott, contre ma douleur. Je n'ai qu'elle pour tenter de tenir bon.

    — C'est ton mec ? Il t'a fait du mal ?

    — Mon EX… Depuis une heure maintenant. C'est son anniversaire, j'ai voulu faire une surprise entre amis, mais c'est finalement moi qui ai eu droit à la surprise. Il était avec une autre dans MON lit, dans MON appart… Je refuse de lui parler…

    — OK, je comprends. Il a été con, on ne laisse pas une aussi jolie femme.

    Je m'apprête à lui répondre quand une troisième sonnerie retentie. Elle prend alors le téléphone et répond.

    — Écoute, toi. Scott c'est ça ? Tu as voulu jouer, tu t'es planté. Maintenant, tu vas gentiment la laisser tranquille. Si elle veut te parler c'est elle qui le décidera. Toi, tu la lâches.

    Et elle raccroche d'un coup. Je la regarde, étonnée. Je ne sais même pas quoi lui dire. Elle vient de répondre sans même savoir qui est Scott. Elle me tend mon téléphone et rajoute par la même occasion que si je ne sais pas où dormir, elle peut m'héberger le temps que je règle mes soucis. Sa gentillesse me touche mais je ne peux pas m’inviter chez une inconnue comme ça.

    Et si je me faisais des idées ?

    Et si c’était une tueuse ?

    Je regarde mon téléphone et voit que j’ai reçu un message de Lorie. Elle s'inquiète pour moi après mon départ précipité. Je relève la tête vers Mackenzy, et sourit.

    — C'est ma meilleure amie… Je pense que je vais aller chez elle. Mais je tiens à te remercier correctement, tu m'as sauvé la vie. Que dirais-tu d'un repas entre filles, toi, moi, et Lorie ? Tu peux choisir l'endroit qui te convient. Alors ?

    — Tu n'es pas obligée tu sais. Le simple fait de te savoir vivante me va déjà très bien.

    — Oui, mais si je suis vivante c'est grâce à toi.

    — D’accord, j'accepte. On peut aller chez Joe, si ça vous va à toutes les deux.

    — C'est parfait. Ils font des sandwichs à tomber… Et leurs glaces… J'en ai déjà l'eau à la bouche… C'est un de mes endroits préféré pour manger. On met ça pour samedi midi ?

    Elle hoche la tête. Je suis ravie. Mon cœur est peut-être en morceaux ce soir mais j'ai l'impression que Mackenzy est une bonne personne. Une nouvelle amitié peut-être ?

    Je réponds au message de Lorie et lui dit que j'arrive. Je me lève pour partir mais avant de quitter ma nouvelle amie, elle prend la peine de marquer sur mon bras son numéro de portable. D'abord hésitante, je fais de même. Je quitte le café, respire profondément l'air froid du soir et me dirige chez Lorie.

    Après trente minutes de marche, elle m’ouvre la porte et s’agrippe à moi, soulagée, et me fait entrer. Elle m'installe dans le fauteuil, prend notre grosse couette spécial déprime, et sort un énorme pot de glace. On ne parle pas de Scott mais on se remémore toutes les conneries faites par le passé. On rigole, elle sait me redonner le sourire. C’est la meilleure.

    Trois heures du matin, je lui raconte enfin ma rencontre avec Mackenzy. Elle est assez surprise, je ne m'attache pas aux personnes aussi vite en général. Ma peur de voir débouler un psychopathe à chaque coin de rue me stoppe la plupart du temps. Mais elle remercie tout de même le ciel d’avoir mis Mac sur ma route et de m’avoir évité un accident stupide. Je lui raconte aussi pour le rendez-vous de samedi et elle accepte de m’accompagner. Enfin, il est temps d'aller dormir.

    Le lendemain, le réveil est dur. Je sais que je dois repasser chez moi, au risque de le croiser. Mais je dois bien aller travailler. Je prends mon courage à deux mains et laisse un mot à Lorie qui dort encore profondément. La connaissant, elle est partie pour toute la matinée. Je sors sans un bruit.

    Arrivée en bas de chez moi, mon cœur s'emballe. Je me répète à moi-même :

    — Courage Ambre. Tu peux le faire, tu es capable de lui tenir tête. Et puis c'est mon appart, pas le sien…

    Je monte marche par marche et j'ouvre ma porte. Les boissons prévues pour la fête sont éparpillées au sol. Le gâteau en morceau traîne ici et là. Je pense reconnaître l’œuvre de Lorie. Elle seule peut abîmer un aussi bon gâteau pour un salaud. Je fais le tour du regard et espère qu'il ne soit pas dans la chambre ou dans la salle de bain. Personne.

    Ouf, il n'est pas là.

    Je passe dans la chambre et les images de la veille me reviennent en tête. Je refoule mon envie de pleurer. Mackenzy a raison, mon visage ne mérite pas les larmes et surtout pas pour lui. Je prends mes vêtements, file sous la douche. Je m'occupe ensuite de Bart et file travailler.

    Je suis épuisée et les Douglas le remarque. Je leur promets d'assurer comme à mon habitude. Carlos ne peut pas prendre sa journée il n'a donc pas le choix. Je me retrouve seule avec sa femme. Celle-ci ne se prive pas pour me questionner mais devine déjà que tout vient d'un garçon. J'ai du mal à en parler mais elle réussit à me faire dire que tout ça n'est pas un hasard. Encore une fois, cette phrase vient s’imposer à moi. Elle appelle sa collègue et prend sa journée pour rester avec moi. Des patrons en or, je vous l’ai dit…

    Nous allons prendre l'air au parc, ça nous fera du bien, décide-t-elle. Je prépare donc le sac d’Annie, et on y va. Sur place je suis étonnée de voir au loin Mackenzy. Je me dirige vers elle. Son sourire parle pour elle, elle est contente de me voir.

    — Bonjour. Je ne m'attendais pas à te voir ici. Tu viens souvent ?

    — Bonjour ma belle. Non pas vraiment. En fait, je suis de passage dans cette ville. Ça va mieux toi ?

    — On va dire que la vie continue. Puisque tu es là, je te confirme que c'est parfait pour samedi. On se rejoint là-bas ?

    — Génial, pas de soucis… Ah, je crois qu'on t'appelle là.

    Je me retourne, Annie n'a apparemment pas très envie d'être au parc. Je m'excuse et quitte Mackenzy. Je prends la poussette et le sac. Nous décidons de faire le tour du parc en marchant, en espérant que la petite se calme. Et le miracle s'effectue.

    Un frisson me parcourt soudain le dos. J'ai cette sensation étrange de quelqu’un nous observe. Je jette un œil un peu partout mais ne vois rien de louche. Je vais finir par devenir paranoïaque. Mon mal-être refait surface. Impossible d'apprécier cette sortie au parc. Je lâche un soupir de soulagement quand Nadine décide de rentrer. Je reçois plusieurs messages de Scott, mais je décide de les ignorer.

    Quand l'heure de retourner chez moi arrive, j'ai la boule au ventre. Si on m'avait dit quelques jours plus tôt que je serais stressée à l'idée de rentrer chez moi, je ne l'aurai pas cru. Je retiens ma respiration au moment de franchir la porte d’entrée de l’appartement. Comme si le fait de ne plus respirer pouvait arrêter le temps, ou mieux encore, pouvait empêcher la confrontation. C'est raté, j'entends déjà du mouvement dans le fond de l'appartement. Le bruit de pas se fait plus rapide, il est devant moi quand j’ouvre les yeux. Il a l'air désolé, du moins c’est ce que je pense en le voyant.

    — Ambre, princesse. Je suis un con, un véritable con je sais. J'ai merdé, je suis désolé… Mais je t'assure cette fille, ce n'est rien… Toi et moi...

    — Non, arrête ça ! Il n'y a plus de toi et moi… Et je confirme, tu as été con… Dès le début, je te l'ai dit, je peux accepter plein de choses, mais surtout pas qu'on me trompe… Et en plus chez moi… Mais tu as réfléchi un peu ? Est-ce qu'à un seul moment tu t'es dit que c'était ma chambre ?

    — Je sais, je n'ai pas pensé. Je… Enfin princesse, c'est juste une erreur… On peut oublier ça et recommencer.

    — Scott, dégage ! Et pas la peine de tenter de prendre contact avec moi… Tu ramasses tes affaires et tu te casses, illico.

    Il a l'air énervé maintenant. Pensait-il vraiment que je serais assez conne pour rester avec lui. J'ai déjà du mal à rester dans ma chambre…

    Il tourne les talons et commence à débarrasser ses affaires, remplissant son sac de sport. Je le regarde du coin de l’œil. Il range la veste que je lui ai offerte. Pincement au cœur. J'ai beau tenter de rester forte, s’il reste là encore longtemps, je vais tomber en pleurs… Et il en profitera pour m'avoir…

    Il passe derrière moi, tente un baiser que je refuse. Il m’attrape alors et me retourne avec une rapidité et une force qui mettent tout mon corps en alerte. Son regard de charmeur a totalement disparu. Je suis prise au piège entre le bureau et son corps, je ne peux pas détourner le regard je suis figée. Je ne le reconnais pas. Qu’est-ce qui lui prend ?

    — J'ai merdé, j'aurai dû penser que tu allais préparer une fête… Tu es toujours gentille et serviable, la parfaite petite amie. Mais je peux t'assurer que toi et moi ce n'est pas fini. Je te laisse le temps de digérer tout ça, mais je vais revenir… Et, au passage, Marina n'est vraiment pas importante, juste un coup d'un soir. Comme toutes les autres… Toi et moi c’est différent, tu es à moi… Alors réfléchis bien.

    Je reste inerte tandis qu’il me donne un baiser sur le front comme il le faisait avant d'aller bosser. Quand enfin la porte se referme, je cours pour la fermer à clé et me laisser glisser au sol. Les larmes coulent toutes seules. Comment ai-je fait pour ne rien voir ?

    Ce n'est pas ce Scott qui était à mes côtés. Je dois me ressaisir. Ce n'est pas la première fois qu'une histoire d’amour se termine. Oui, enfin là c'est un peu différent.

    Toutes les autres ?

    Qu’a-t-il voulu dire ?

    Ce salaud s'est tapé des tas d'autres filles pendant qu'il était avec moi ?

    Ce n'est plus de la tristesse, mais les nerfs qui lâchent, je fonds en larmes de plus belle. Je me sens idiote d'avoir cru en lui. Je compte bien lui montrer que la gentille Ambre sait s'amuser sans lui.

    — Princesse ! grrr ! Je ne veux plus entendre ce putain de mot de ma vie…

    Je me relève, décidée à faire le ménage dans ma vie, à commencer par l'appartement. Je prends un sac poubelle, me dirige dans la chambre, et regarde les affaires qu'il a laissé. Il ne pouvait pas tout emporter

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