Papers (single author) by Mathieu Berger
Berger M., 2024, "L' espace de l'interaction. Sources topologiques et écologiques de l'espace goffmanien", in D. Cefaï, M. Berger, L. Carlier, O. Gaudin (dir.), Ecologie humaine. Une science sociale des milieux de vie, Paris, Créaphis, p.583-636.
Dans ce chapitre, nous pointons d'abord les discontinuités évidentes entre les catégories spatial... more Dans ce chapitre, nous pointons d'abord les discontinuités évidentes entre les catégories spatiales des sociologues de Chicago des années 1920-1930, et celles d'Erving Goffman, parfois présenté comme le principal représentant, avec Becker et Strauss, d'une « seconde école de Chicago » des années 1950-1960. On peut reconstituer au fil de l'oeuvre de Goffman une petite théorie de l'espace de l'interaction, saisi tantôt :-sous l'aspect de sa différenciation en régions ;-pour sa clôture en tant que cellule séparée de son environnement par une « membrane » ;-en tant que cadre ou dispositif cognitivo-pratique accueillant et sous-tendant l'interaction ;-enfin comme sphère personnelle d'action, de perception et d'attention. Or ces notions spatiales doivent finalement peu aux travaux de Park, Burgess ou McKenzie. Quatre autres inspirations directes sont alors présentées, par ordre d'apparition dans l'oeuvre de Goffman : la psycho-sociologie fonctionnaliste des systèmes d'interaction de George Homans et Robert F. Bales, l'anthropologie cognitive de Gregory Bateson, la psychologie écologique de Roger Barker et Robert Sommer, et la biosémiotique de Jakob von Uexküll. À l'examen de ces références hétéroclites, on découvre une combinaison d'inspirations topologiques et écologiques. Les représentants des premières s'intéressent surtout au découpage, aux contours et à la clôture de l'espace de l'interaction, à la différence qu'il marque avec son environnement, à sa relative autonomie. Les recherches qui constituent les secondes veillent à restituer toute la texture, la substance, la matérialité de l'espace de l'expérience (humaine ou animale, individuelle ou collective), le lieu se faisant mi
Berger, M. (2024), "The Frame Analysis of Participation. A Goffmanian Take on Democratic Interaction and Its Ambiguities", Symbolic Interaction (Special Issue : "Frame Analysis" edited by I. Tavory)
Drawing on Goffman’s Frame Analysis and 20years of observations of city planning councils in West... more Drawing on Goffman’s Frame Analysis and 20years of observations of city planning councils in Western Europe and North America, this article lays the groundwork for a grammar of democratic ambiguity characterizing top-down participatory processes and other public meetings aimed at some degree of citizen inclusion in local, municipal, or regional government. After pointing out Goffman’s singular con- ception of the “interaction order,” the author shows how institutional organizers and ordinary citizens deal with interactional ambiguity, in its contrasting effects on the dynamics of these participatory assemblies. A primary form of ambiguity, between a “representative” and a “de- liberative” definition of participatory democracy, is proving inhibiting for citizens’ involvement and tends to “suspend interaction.” A second type of ambiguity arises from a wide range of facilitation methods (play- ful, dramaturgical, educational, therapeutic, esthetic, etc.) designed to transform the initial ambiguity to offer more fluid interaction and more stimulating involvement opportunities, yet in an activity that now has only an uncertain connection to civic participation. The author concludes by presenting some frame-analytical tools for tracking and evaluating dynamics of ambiguity transformation in participatory pro- cesses and emphasizes the implications of this type of sociological analysis for political theory.
Berger Mathieu, 2024, Further Steps To an Ecology of Urban Knowledge, in M. Berger & S. Van Hollebeke (Eds), Designing Transdisciplinarity in Urban Research. Metrolab Brussels (2015-2023), Brussels, Metrolab Series, p. 20-47.
Urban policy as social laboratory Since 2015, Metrolab has brought together sociologists, archite... more Urban policy as social laboratory Since 2015, Metrolab has brought together sociologists, architects, urban planners and geographers from UCLouvain and the Université Libre de Bruxelles around action research conducted within and alongside the ERDF-Brussels 2014-2020 program 1. This program, which represents an investment of around €200M and includes 58 very different projects, pursues a strategy of social, environmental and economic urban development, followed at the Metrolab by specific research units, each specialised in one of these issues. In their application submitted in response to the 2014 ERDF call, Metrolab's founders inscribed their project in the legacy of the research practices of the Chicago School and the epistemological principles of American pragmatism 2. The collective sees Brussels as its 'social laboratory', according to the metaphor dear to Robert Park; however, here, it is not just an urban milieu, but an urban policy that offers such a laboratory. 1 This text is a much expanded version of 'Ecology of Urban Knowledge. Notes from the Metrolab Experience', released in Designing Brussels Ecosystems (Declève et al., 2020). It has also been published in French in the journal Pragmata, in 2020 (Berger, 2020a). It seemed appropriate to use this text as a general introduction to our final book, as it sets a theoretical and narrative framework for the contributions that follow. Thanks to Daniel Cefaï, Louise Carlier and Benoît Moritz for their comments, suggestions and contributions. 2 It is thanks to the work of French sociologists who gravitated around Nanterre and EHESS-Paris, in permeated urban sociology in French-speaking Belgium.
Berger M. 2023. "Ethnographie et visual studies. Apports des théories de l'image aux pratiques d'observation et de description". SociologieS (Dossier "La responsabilité sociologique selon Jean-Louis Genard, coordonné par M. Berger & M. Roca i Escoda).
Cet article présente quelques apports des théories de l’image à la pratique de l’observation en s... more Cet article présente quelques apports des théories de l’image à la pratique de l’observation en sociologie. L’interprétation des images par leurs formes est d’abord l’occasion de rappeler qu’une observation est toujours tributaire de « concepts visuels » et des formes sociales qu’ils nous permettent de dégager dans le visible. L’évocation de la distinction établie par Barthes entre le studium et le punctum permet une transition vers une approche de l’image par les signes et la proposition d’une méthode de « description dense » proprement sémiotique. Dessous la forme symbolique, qui vaut dans sa typicité, la signification d’une image se déploie dans les régimes infra-symboliques de l’indice et de l’icône. En deçà d’une appréhension générale et de sens commun (« tiercéité »), l’expérience de l’image est irréductiblement indexicale, contextuelle (« secondéité ») et produit des interprétants intimes (« priméité »). La densité considérable des descriptions qu’il est possible de faire d’une photographie banale est alors l’occasion de penser les images comme des « phénomènes saturés » dont l’interprétation qualitative requiert une certaine durée, des possibilités de revisite et de réinterprétation. C’est à cette question de la temporalité et de l’effort d’interprétation qu’est consacrée la dernière partie de l’article, qui aborde le processus de (trans)formation du regard de l’ethnographe et le rôle qu’y jouent l’abduction et l’imagination sociologique.
Mathieu Berger, "Ecologia dos saberes urbanos: provas de pesquisa-ação no Metrolab Brussels", Ciências em Debate (v. 6, jan./dez. 2022), 2022
Desde 2015, o projeto Metrolab reúne arquitetos, planejadores urbanos, geógrafos e sociólogos em ... more Desde 2015, o projeto Metrolab reúne arquitetos, planejadores urbanos, geógrafos e sociólogos em Bruxelas para realizar pesquisas de ação sobre projetos de desenvolvimento urbano financiados pela política pública europeia FEDER. Inspirado nas práticas de pesquisa da Escola de Chicago e na epistemologia do pragmatismo americano, esse projeto de laboratório-observatório teve como objetivo reunir observadores acadêmicos e atores de políticas públicas em torno de situações urbanas concretas, a fim de aprimorar essas últimas por meio de investigação e experimentação. Neste artigo, o autor, como coordenador do Metrolab, faz uma retrospectiva dos sucessos e das dificuldades desse empreendimento, que consistiu em acolher e reunir tipos muito diferentes de conhecimento sobre a cidade, formas de engajamento e percepções da realidade urbana. O texto enfatiza especialmente os desafios de comunicação e intercompreensão levantados por essas práticas de pesquisa-ação, situações em que os modos de significação plurais e concorrentes entram em tensão. Duas variedades desses desafios, descritas aqui como ecosemióticas, são discutidas: as que ocorrem entre representantes de diferentes disciplinas dentro da equipe científica do Metrolab; e as que envolvem o laboratório-observatório e os atores dos projetos urbanos monitorados.
M. Berger, 2021, Perception et sémiose du malvenu. Retracer l'excommunication d'un participant dans une assemblée publique, Les Politiques Sociales (dossier "Les espaces publics et leurs indésirables" coordonné par M. Berger et S. Van Hollebeke), p.54-71.
Les travaux en sciences sociales et politiques relatifs à la disqualification de certains partici... more Les travaux en sciences sociales et politiques relatifs à la disqualification de certains participants dans des processus de démocratie participative ne manquent pas. La plupart d’entre eux traitent de la question en se focalisant sur les actes de discours ratés, malheureux, par lesquels les participants considérés apparaissent publiquement inaptes à la discussion, délibération, consultation, etc. Lorsqu’elles s’inquiètent de difficultés pouvant précéder la prise de parole, pointant la reconnaissance antédiscursive de l’énonciateur comme condition de félicité primordiale pour l’énonciation, ces recherches limitent souvent l’examen empirique à quelques critères catégoriels (genre, couleur de peau, signes culturels ou religieux, marqueurs de classe), et associent donc les processus d’exclusion à des types de participants. Dans ce texte, en revenant sur un exemple flagrant d’infélicité issu d’une ethnographie d’assemblées civiques en Californie, l’auteur retrouve les signes spécifiques et retrace les processus perceptifs et sémiotiques non verbaux à travers lesquels, en amont de la prise de parole, le caractère malvenu de la participation d’un individu “se pressent”, “se devine”, puis “se découvre” dans une séquence de micro-événements générant un trouble croissant. Dans une perspective pragmatiste, l’indésirable y est redéfini dans les termes du malvenu, l’exclusion du participant — que l’auteur nomme ici excommunication — s’accomplissant pas à pas au fil d’une venue malencontreuse à la communauté communicante.
Mathieu Berger, 2020, "Écologie des savoirs urbains. Épreuves de la recherche-action au Metrolab Brussels", Pragmata, 3 (1), p.430-491.
Depuis 2015, le projet Metrolab rassemble à Bruxelles architectes, urbanistes, géographes et soci... more Depuis 2015, le projet Metrolab rassemble à Bruxelles architectes, urbanistes, géographes et sociologue autour
de recherches-actions menées auprès de projets de développement urbain financés par la politique européenne FEDER. Inspiré par les pratiques de recherche de l’École de Chicago et l’épistémologie du pragmatisme américain, ce projet de laboratoire-observatoire a visé à rapprocher, autour de situations urbaines concrètes, observateurs universitaires et acteurs d’une politique publique, afin d’améliorer cette dernière par l’enquête et l’expérimentation. Dans cet article, l’auteur, en tant que coordinateur du Metrolab, revient sur
les réussites et difficultés de cette entreprise consistant à accueillir et faire coopérer des savoirs au sujet de la ville, des formes d’engagement et des perceptions de la réalité urbaine très différents. Le texte insiste en particulier sur les épreuves de communication et d’intercompréhension soulevées par ces pratiques de recherche-action, ces situations dans lesquelles des mo(n)des de signification pluriels et concurrents entrent en tension. Trois variétés de ces épreuves, qualifiées ici d’éco- sémiotiques, sont détaillées : celles qui se sont jouées entre représentants de disciplines différentes au sein de l’équipe scientifique du Metrolab ; celles qui ont associé le laboratoire- observatoire et les acteurs des projets urbains suivis ; enfin celles qui se sont posées entre l’observatoire et ceux qui l’ont observé, évalué, qu’il s’agisse de l’autorité de gestion régionale ou d’acteurs critiques issus d’associations et de collectifs militants.
Berger Mathieu, 2020, « Locked together screaming. Une assemblée municipale américaine enfermée dans l’offense », in L. Kaufmann et L. Quéré (dir.), Les émotions collectives, Paris, EHESS (Raisons pratiques, 29), p.381-417.
L’ethnographie qui suit applique à un espace politique municipal (le City Council de Los Angeles)... more L’ethnographie qui suit applique à un espace politique municipal (le City Council de Los Angeles) la perspective développée par Goffman dans « La folie dans la place ». Elle retrace d’abord, sur des temps longs (2006-2019), l’émergence et la stabilisation d’un groupe de déviants civiques qualifiés de gadflies, qui constitue aujourd’hui une sorte de contre-institution municipale. À partir de descriptions, nous chercherons à comprendre ce que l’engagement forcené des gadflies dans ces assemblées et la folie qui s’y manifeste détruisent de l’expérience d’une participation à la sphère civique, puis nous tenterons de caractériser l’expérience et l’environnement – que les élus municipaux qualifient d’« environnement toxique » – qui se reconstituent affectivement sur ces ruines. Il s’agira pour cela de qualifier plus précisément cette mauvaise disposition sur laquelle déviants civiques et acteurs officiels semblent s’accorder et qu’ils cultivent à travers leurs interactions au City Council. C’est vers une phénoménologie du ressentiment que nous nous tournerons, l’antisphère civique étudiée se présentant alors comme une « communauté de ressentiment », une cellule où gouvernants et gouvernés se trouvent enfermés par défaut et où, sans espoir ou illusion de communication, « tenir ensemble » consiste pour eux à partager leur malaise et à nourrir leur fureur. Nous serons particulièrement attentifs aux manifestations et conséquences d’un « ressentiment démophobe » du côté des élus, qui sera étudié à la fois sous sa face pathique, incapacitante (malaise) et sous sa face active, productive (fureur). Détailler les « productions » du ressentiment du gouvernant pour le gouverné (réduction du citoyen à un sujet pathologique, conjuration de l’interaction communicative et de l’esprit public, nihilisme politique) nous permettra de distinguer le véritable « auto-empoisonnement démocratique » à l’œuvre dans ces assemblées, de cas plus documentés dans lesquels l’aversion des élus pour la parole citoyenne est « seulement » affaire de mépris.
Ce texte invite à approcher la participation civique ou politique à partir d’une "perspective de ... more Ce texte invite à approcher la participation civique ou politique à partir d’une "perspective de l’hospitalité" inspirée par les travaux de Joan Stavo-Debauge. Selon l’auteur, les sciences sociales de la citoyenneté et de la démocratie gagneraient à concevoir qu’une démocratie participative ne peut s’accomplir qu’à travers des épreuves de réception ; des épreuves engageant simultanément la réceptivité de l’ensemble social ou politique auquel on prend part et la recevabilité de celui qui vient prendre part, ou de ce qu’il avance. L’auteur ouvre alors deux champs d’enquête : le premier consiste en l’élaboration théorique du concept éco-sémiotique de « milieu de réception » ; le second consiste à repenser la sociologie de l’engagement à travers une phénoménologie de la venue et de l’arrivée.
Ce texte tente de poser les jalons d’une critique interne et reconstructrice de la "Théorie de l’... more Ce texte tente de poser les jalons d’une critique interne et reconstructrice de la "Théorie de l’agir communicationnel" de Jürgen Habermas. A travers la discussion de penseurs chers à Habermas (C.S. Peirce, K. Bühler, G. H. Mead), l’auteur plaide pour une "sensibilisation" du modèle de rationalité développé par le francfortois, condition d’une meilleure capacité de description des situations et processus de communication, autrement dit, d’un plus grand réalisme de la théorie : réalisme sémiotique, par la prise en compte de l’instabilité de la signification dans les situations d’interlocution (Bühler) et de la multi-modalité de sémioses combinant le symbolique, l’indiciel et l’iconique, aspects de tiercéité, de secondéité et de priméité (Peirce) ; réalisme écologique, à travers une plus grande attention pour les situations concrètes, pour les corps qui soutiennent la communication, ainsi que pour les milieux qui l’accueillent et la reçoivent (Mead).
A partir d'une lecture de Behavior in Public Places, l'auteur revient sur les apports d'E. Goffma... more A partir d'une lecture de Behavior in Public Places, l'auteur revient sur les apports d'E. Goffman aux théories de l'espace public politique. Théoriser les pratiques démocratiques demande de les appréhender comme des interactions censées avoir lieu. La locution "avoir lieu" est prise comme le point de départ d'une réflexion en trois temps, l'auteur explorant différentes acceptions articulées dans l'oeuvre de Goffman ("to take place", "to be held", "to happen") et leurs implications pour une épistémologie de l'engagement public.
SociologieS, Feb 2015
La participation citoyenne observable dans les assemblées de dispositifs d’État est régulièrement... more La participation citoyenne observable dans les assemblées de dispositifs d’État est régulièrement critiquée pour son faible impact sur les décisions et actions politiques. Une ethnographie attentive de ces espaces permet de saisir, au-delà de l'absence des effets positifs escomptés, une négativité propre à la « participation faible ». Appliquée à l’interaction démocratique, cette négativité tient, d’un côté, à l’engendrement de réflexes, habitudes et techniques « démophobes » chez les organisateurs de la participation, et d’un autre côté, à l’installation dans ces lieux de « publics fantomatiques ». Si ces publics fantomatiques ne sont pas seulement des abstractions (W. Lippmann), comment suivre leur formation et les étudier comme des réalités en train de se faire (J. Dewey) ? L’enquête, menée en Belgique et aux États-Unis, explore trois ensembles de dynamiques : errements, virtualisation et désintégration des engagements citoyens.
Berger M., "La participation sans le discours. Enquête sur un tournant sémiotique dans les pratiques de démocratie participative", EspacesTemps.net, Travaux, 15 septembre 2014.
Ces dernières années, dans le domaine de la participation citoyenne aux politiques de la ville, b... more Ces dernières années, dans le domaine de la participation citoyenne aux politiques de la ville, bon nombre de chercheurs en philosophie politique et en sciences sociales ont plaidé pour un décentrement du discours et de l’argumentation, pour une communication démocratique plus « inclusive », plus « sensible », davantage en prise sur les environnements, sur les dimensions expérientielle et matérielle des problèmes urbains. Le message semble avoir été reçu. Visites de groupes dans les quartiers, reportages vidéo ou photo, expositions de dessins, jeux de construction, fonds de cartes à recouvrir d’icônes et de gommettes autocollantes, ateliers visant à imaginer « la ville de ses rêves », activités de théâtre-action, jeux de rôle et jeux de plateau, etc., sont en effet devenus des incontournables de la « boîte à outils » des professionnels de la participation. Dans cet article, plutôt que de nous intéresser aux différents « outils » dans leurs spécificités, nous voudrions interroger plus généralement la prolifération des méthodes cadrant les contributions citoyennes dans le domaine de l’image ou de l’imagination, et repliant la parole ordinaire dans ses fonctions d’ostension et de figuration, c’est-à-dire dans ses fonctions « indexiques » et « iconiques » (Charles Sanders Peirce). L’hypothèse qui nous guide est celle-ci : en lieu et place d’un enrichissement des processus de communication, on assisterait plutôt à un véritable « tournant sémiotique » dans les pratiques de démocratie participative ; un tournant à travers lequel l’image profane en viendrait peu à peu à se substituer au discours citoyen et à éluder, avec lui, les prétentions d’articulation, de problématisation, de synthèse et de généralisation chez les « participants ordinaires ».
Berger M., 2015, "The Politics of Copresence. An Ecological Approach to Resistance in Top-Down Participation", European Journal of Cultural and Political Sociology, 2 (1), p. 1-22, Oct 2015
The globally unfavourable assessment of state-generated forms of participation often extends to t... more The globally unfavourable assessment of state-generated forms of participation often extends to the citizens’ talk in itself. Today, it is the very idea that ordinary citizens are able to express themselves in a relevant and fruitful way during technical and tightly framed public discussions that seems to be called into question. How do citizens respond to the difficulty to express their ideas or concerns about their neighbourhood, in a forum where they have been invited to do so? What are their reactions to repeated failure to impact the discussions and the projects? ‘Exit’, ‘voice’ and ‘loyalty’ are three typical reactions to dissatisfaction. This paper will describe a fourth option, ‘internal resistance’. Following this option, citizens, while conserving appearances of loyalty, resituate themselves in the interaction through tactical moves that are found to each illustrate one of the main principles of Goffman’s conception of the ‘interaction order’: focusing, mutuality, equality.
Mathieu Berger, "Bruxelles-Nord : Les politiques de la ville au défi de l'hospitalité", in ARCH (Eds), Whose Future Is Here? Searching For Hospitality in Brussels Northern Quarter, Brussels, Metrolab Series, p. 197-211, 2019
Cette conclusion de l'ouvrage "Whose Future Is Here?" tire les enseignements de la recherche-acti... more Cette conclusion de l'ouvrage "Whose Future Is Here?" tire les enseignements de la recherche-action menée par le collectif ARCH en 2019 dans le quartier Nord de Bruxelles et interpelle les pouvoirs publics bruxellois, en proposant des pistes d'actions pour une adaptation des politiques de la ville aux spécificités des quartiers de gare dans une grande métropole et aux enjeux de l'hospitalité urbaine devant le fait migratoire.
Mathieu Berger, "Brussels-North : Urban Policies Challenged By Hospitality", in ARCH (Eds), Whose Future Is Here? Searching For Hospitality in Brussels Northern Quarter, Brussels, Metrolab Series, p. 197-211, 2019
This conclusion to the book "Whose Future Is Here? draws lessons from the research-action carried... more This conclusion to the book "Whose Future Is Here? draws lessons from the research-action carried out by the ARCH collective in 2019 in the Northern Quarter of Brussels and challenges Brussels public authorities by proposing courses of action for adapting city policies to the specific characteristics of station districts in a large metropolis and to the challenges of urban hospitality in the face of migrations.
Illustration de Pauline Varloteaux
Co-écrit avec Pauline Varloteaux (architecte).
Recherche et illustrations de Pauline Varloteaux.
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Papers (single author) by Mathieu Berger
de recherches-actions menées auprès de projets de développement urbain financés par la politique européenne FEDER. Inspiré par les pratiques de recherche de l’École de Chicago et l’épistémologie du pragmatisme américain, ce projet de laboratoire-observatoire a visé à rapprocher, autour de situations urbaines concrètes, observateurs universitaires et acteurs d’une politique publique, afin d’améliorer cette dernière par l’enquête et l’expérimentation. Dans cet article, l’auteur, en tant que coordinateur du Metrolab, revient sur
les réussites et difficultés de cette entreprise consistant à accueillir et faire coopérer des savoirs au sujet de la ville, des formes d’engagement et des perceptions de la réalité urbaine très différents. Le texte insiste en particulier sur les épreuves de communication et d’intercompréhension soulevées par ces pratiques de recherche-action, ces situations dans lesquelles des mo(n)des de signification pluriels et concurrents entrent en tension. Trois variétés de ces épreuves, qualifiées ici d’éco- sémiotiques, sont détaillées : celles qui se sont jouées entre représentants de disciplines différentes au sein de l’équipe scientifique du Metrolab ; celles qui ont associé le laboratoire- observatoire et les acteurs des projets urbains suivis ; enfin celles qui se sont posées entre l’observatoire et ceux qui l’ont observé, évalué, qu’il s’agisse de l’autorité de gestion régionale ou d’acteurs critiques issus d’associations et de collectifs militants.
de recherches-actions menées auprès de projets de développement urbain financés par la politique européenne FEDER. Inspiré par les pratiques de recherche de l’École de Chicago et l’épistémologie du pragmatisme américain, ce projet de laboratoire-observatoire a visé à rapprocher, autour de situations urbaines concrètes, observateurs universitaires et acteurs d’une politique publique, afin d’améliorer cette dernière par l’enquête et l’expérimentation. Dans cet article, l’auteur, en tant que coordinateur du Metrolab, revient sur
les réussites et difficultés de cette entreprise consistant à accueillir et faire coopérer des savoirs au sujet de la ville, des formes d’engagement et des perceptions de la réalité urbaine très différents. Le texte insiste en particulier sur les épreuves de communication et d’intercompréhension soulevées par ces pratiques de recherche-action, ces situations dans lesquelles des mo(n)des de signification pluriels et concurrents entrent en tension. Trois variétés de ces épreuves, qualifiées ici d’éco- sémiotiques, sont détaillées : celles qui se sont jouées entre représentants de disciplines différentes au sein de l’équipe scientifique du Metrolab ; celles qui ont associé le laboratoire- observatoire et les acteurs des projets urbains suivis ; enfin celles qui se sont posées entre l’observatoire et ceux qui l’ont observé, évalué, qu’il s’agisse de l’autorité de gestion régionale ou d’acteurs critiques issus d’associations et de collectifs militants.
Lien vers le texte et le dossier :
https://journals.openedition.org/sociologies/22399
de certaines situations problématiques, à différentes phases du projet, qui ont entravé l’enquête et éloigné les chercheurs de leur ligne pragmatiste. À la lumière de ce parcours fait de revers, qui illustre les difficultés d’une application pratique de l’expérimentalisme deweyen,
les auteurs concluent par l’esquisse d’une critique expérimentale du pragmatisme. Ils visent ici en particulier une rhétorique de l’action présente chez Dewey, et amplifiée par certains commentaires, qui conçoit sur un mode majeur tant les situations problématiques soumises à l’enquête, que ses possibles effets pratiques. À distance de ce pragmatisme héroïque, les auteurs défendent un pragmatisme modeste, dont l’enquête s’accommode du caractère parfois mineur des troubles qui la suscitent
et du caractère indirect, différé et imprévisible de ses conséquences pratiques.
En livrant une généalogie de la pensée écologique dans les sciences sociales et en l’illustrant par une série d’enquêtes, cet ouvrage défend trois approches complémentaires de l’étude des milieux de vie humains.
Il revient, d’abord, à Chicago, aux origines de l’écologie humaine, quand ont été forgés les premiers outils d’analyse statistique et cartographique des territoires urbains et suburbains.
Il rend compte, ensuite, d’une socio-anthropologie des mondes sociaux, avec leurs espaces de vie et leurs histoires de vie : une série de cas d’étude, de la banlieue parisienne à Bruxelles, Hollywood ou Hambourg, démontre ici la fécondité de cette ethnographie des milieux de vie.
Il propose, enfin, une troisième perspective qui combine une sémiologie et une psychologie écologiques. Centrée sur les corps des citadins et les champs d’expérience à leurs entours, elle décrit leurs façons de s’ancrer dans différentes espèces d’espaces, de les percevoir et de les transformer. Ces territoires, lieux d’appropriation, d’expérimentation et de protestation, sont aussi des terrains de conquête et de résistance : l’écologie humaine s’ouvre alors au droit à la ville.
Trois perspectives sur l’écologie humaine qui explorent comment les sociétés humaines sculptent leurs milieux de vie dans leur biotope terrestre. Cet ouvrage contient en outre des articles inédits en français de Robert E. Park, Kevin Lynch, Andrew Abbott et Jack Katz, ainsi que la traduction de l’ethnographie pionnière de la « ville telle que la vivent les enfants » par Martha Muchow. Ses présentations intermédiaires en font un utile manuel de synthèse sur différents épisodes de la sociologie de Chicago et de l’histoire de l’écologie humaine.
Contributors : Minister-President Rudi Vervoort (Brussels-Capital Region), Dr. Carlotta Fioretti (JRC-Commission européenne), Profs. Harvey Molotch (New York University), Miodrag Mitrasinovic (Parsons School of Design), Luca Pattaroni (EPFL), Patrick Le Galès (Science Po Paris), Daniel Cefaï (École des hautes études en sciences sociales), and Marc Zune (UCLouvain) ; Sophie Feyder and Lucile Gruntz (Critical Narratives) ; Louise Carlier, Sara Cesari, Louise Prouteau, Roselyne de Lestrange, Marco Ranzato, Andrea Bortolotti, and Christian Dessouroux (Metrolab).
Ce premier volume de « La fabrique de l'infrastructure sociale » s'intéresse au défi posé à nos lieux de rencontre dans la ville par l’actuelle crise sanitaire, et la peur des contacts étroits dans des espaces fermés qu’elle entraîne.
Quelles sont et quelles seront ses conséquences pratiques sur les infrastructures sociales existantes et futures (leur utilisation, leur gestion, leur image publique, etc.), sur les politiques qui les promeuvent et les financements qui les soutiennent ? La pandémie Covid-19 annonce-t-elle une crise des espaces communautaires et des équipements sociaux de proximité, voire de nos « intérieurs publics » ? L'infrastructure sociale peut-elle se réinventer face à la pandémie, grâce à des solutions basées sur la technologie, le design, le comportement social ou l'utilisation d'espaces virtuels en ligne ?
Cet ouvrage explore ces problèmes sous différents angles disciplinaires avec l'aide de spécialistes internationaux, qu'ils soient analystes ou praticiens, afin de formuler des hypothèses et des perspectives concrètes pour une politique d'infrastructure sociale qui serait à la fois socialement pertinente et matériellement appropriée pour la ville (post-)Covid.
Les textes composant le livre reprennent, en français ou en anglais, les interventions de nos différents invités au séminaire « Social Infrastructure in the (Post)Covid City » (octobre 2020-février 2021): Eric Klinenberg (NYU), Mark Pimlott (TU Delft), Céline Bonicco-Donato (Université Grenoble Alpes), Maria Chiara Tosi (IAUV Venise), Bruno Yvin (Agence Alphaville), Justine Harzé (Cabinet du Ministre-Président de la RBC), Tom Sanders et Miguel Vanleene (Perspective.Brussels).
Coordonnés et rédigés par nos chercheurs, les logbooks Metrolab montrent l'application d'une approche de recherche interdisciplinaire à une situation urbaine donnée et visent à fournir aux acteurs de l'action publique et des politiques de la ville des outils testés par le Metrolab.
ARCH has gradually been built up through the voluntary involvement of many researchers (academics or not) and practitioners with diverse backgrounds (sociologists, architects, urban planners, artists, activists, anthropologists) in a collective action research project aiming to promote urban hospitality in Brussels, which is a metropolis either crossed and impacted by migration movements. Urban hospitality is understood as the ability of an urban environment to open up and welcome newcomers who come forward ; here more precisely, people in migratory situations occupying different places in the Northern Quarter. Witnessing the deplorable conditions of their extreme reception, vulnerability and distress, ARCH members have come together to highlight their situation and call on the people of Brussels (particularly public authorities, administrations and urban affairs professionals) about our common duty of hospitality and humanity.
The research was developed over a short period of time, in close collaboration with the Citizen’s Platform – which welcomes hundreds of people every day among the 800 migrants and refugees present in this part of the city. The Platform co-defined the lines of the survey with ARCH members according to some of the needs and problems it faced on a daily basis, and contributed to the implementation and progress of research activities, as well as the production of results. We conducted this inquiry using a combination of methods based on collective exploration of the neighbourhood, ethnographic observation and mapping of places of occupation and reception, participation in the work and activities of the Platform, organisation of focus groups, conducting interviews, etc.
Today, we’re publishing the results of this collective research – already exhibited, presented and discussed for the first time at a symposium held in June 2019 – in order to share the knowledge produced with all those interested in this issue, and to challenge the politicians on the hospitality issues facing the Northern Quarter. The Brussels government has recently made available a significant amount of funding to enable the Humanitarian Hub and the Porte d’Ulysse shelter to continue their activities over the next two years, demonstrating in the same way its attention to the challenges of reception and its commitment to a more decent migration policy. However, the problems arising from the presence of migrants in the Northern Quarter and its public spaces remain poorly considered in the field of urban policies. By adopting a socio-spatial perspective on these issues, this book invites us to extend this commitment towards a policy of urban hospitality.
Sommaire
Espace public et indésirables : interactions, institutions, politiques
Sarah Van Hollebeke, Mathieu Berger et Louise Carlier
Habermas au Starbucks. Clients, oisifs et traînards dans le tiers-lieu capitaliste
Robin Wagner-Pacifici
Perception et sémiose du malvenu. Retracer l’excommunication d’un participant dans une assemblée publique
Mathieu Berger
Ce que produit l’incongru. Affects et socialité dans un lieu public à Shanghai
Lisa Richaud
D’intruses à invitées, l’accès des femmes à la ville d’Alger et leur appropriation des espaces urbains
Ghaliya Djelloul
Entre bienfaisance et pollution. Les ambassadeurs d’ONG dans l’espace public
Baptiste Véroone
Feindre l’indifférence en passant. Perceptions des femmes en attente de clients au coin d’une rue à Bruxelles
Sarah Van Hollebeke
Négocier le discrédit dans des réunions de patients vivant avec la maladie d’Alzheimer
Simon Lemaire
Psychiatrie hors-les-murs et signalement des citoyens
Antoine Printz
Les gardiens de la paix bruxellois, défenseurs d’un ordre moral aux contours flous
Lionel Francou
La figure de l’enquêteur dans le quartier de la Villeneuve de Grenoble
Maïlys Toussaint
(Mathieu Berger et Julien Charles)
*L’idéal participatif ébranlé par l’accueil de l’étranger.
L’hospitalité et l’appartenance en tension
dans une communauté militante (Joan Stavo-Debauge)
*Mépris et répression de la prise de parole en public.
Construction d’une domination symbolique profane
dans une copropriété et dénonciation publique (Alessio Motta)
*La vie publique de l’enfant (Marc Breviglieri)
*Retrouver la face par la participation. Ethnographie de la fragile élaboration d’une œuvre d’art par des adolescents dans un quartier populaire (Anthony Pecqueux)
*De la personne au sujet politique. Une ethnographie des prises
de parole populaires dans les assemblées de barrios au Venezuela
(FedericoTarragoni)
*Ce corps qui manque à la représentation. Entre démocratie participative et critique artistique, Les nouvelles scènes de l’expérience politique (MatthieudeNanteuil)
ARCH has gradually been built up through the voluntary involvement of many researchers (academics or not) and practitioners with diverse backgrounds (sociologists, architects, urban planners, artists, activists, anthropologists) in a collective action research project aiming to promote urban hospitality in Brussels, which is a metropolis either crossed and impacted by migration movements. Urban hospitality is understood as the ability of an urban environment to open up and welcome newcomers who come forward ; here more precisely, people in migratory situations occupying different places in the Northern Quarter. Witnessing the deplorable conditions of their extreme reception, vulnerability and distress, ARCH members have come together to highlight their situation and call on the people of Brussels (particularly public authorities, administrations and urban affairs professionals) about our common duty of hospitality and humanity.
The research was developed over a short period of time, in close collaboration with the Citizen’s Platform – which welcomes hundreds of people every day among the 800 migrants and refugees present in this part of the city. The Platform co-defined the lines of the survey with ARCH members according to some of the needs and problems it faced on a daily basis, and contributed to the implementation and progress of research activities, as well as the production of results. We conducted this inquiry using a combination of methods based on collective exploration of the neighbourhood, ethnographic observation and mapping of places of occupation and reception, participation in the work and activities of the Platform, organisation of focus groups, conducting interviews, etc.
Today, we’re publishing the results of this collective research – already exhibited, presented and discussed for the first time at a symposium held in June 2019 – in order to share the knowledge produced with all those interested in this issue, and to challenge the politicians on the hospitality issues facing the Northern Quarter. The Brussels government has recently made available a significant amount of funding to enable the Humanitarian Hub and the Porte d’Ulysse shelter to continue their activities over the next two years, demonstrating in the same way its attention to the challenges of reception and its commitment to a more decent migration policy. However, the problems arising from the presence of migrants in the Northern Quarter and its public spaces remain poorly considered in the field of urban policies. By adopting a socio-spatial perspective on these issues, this book invites us to extend this commitment towards a policy of urban hospitality.
www.desiredspaces.be
Among other reflections on the city and urban planning challenged by COVID-19, our text highlights different types of 'grounds' (background urban spaces) that are always in danger of being overlooked and neglected, especially when a city focuses on its foreground and its most valued and visible 'figures', as may be the case in a situation of health and economic crisis.
We distinguish three types of ground spaces ('indoor', 'backdrop', 'out-of-frame') -- which by definition are usually given little consideration -- each questioning 'the Urban Project' in its relationship to urban reality. This text is therefore also an opportunity to reflect on the general positioning of the CityTools agency, in favor of a 'grounded urbanism'.
*CityTools (Antoine Crahay, Nicolas Hemeleers, Mathieu Berger) is a multidisciplinary urban planning agency based in Brussels, active on spatial, social and environmental issues, defending a vision of urban planning as a collective process grounded in a socio-urban context.
www.desiredspaces.be
Parmi d'autres réflexions sur la ville et l'urbanisme à l'épreuve du COVID-19, notre texte met en lumière différents types d'espaces urbains d'arrière-plan (cette dimension que nous appelons le 'ground') qui risquent toujours de basculer dans l'oubli, en particulier lorsqu'une ville se focalise sur son avant-scène et ses 'figures' prisées, comme peut y inviter une situation de crise sanitaire et économique.
Nous distinguons trois types d'espaces de fond ('indoor', 'backdrop', 'out-of-frame'), par définition peu considérés, chacun interrogeant le Projet urbain dans son rapport au réel. Ce texte est alors également l'opportunité d'une réflexion sur le positionnement général de l'agence CityTools, en faveur d'un urbanisme de fond, d'un urbanisme ancré (grounded urbanism).
*CityTools (Antoine Crahay, Nicolas Hemeleers, Mathieu Berger) est une agence d’urbanisme pluridisciplinaire basée à Bruxelles, active sur les questions spatiales, sociales et environnementales, défendant une vision de l’urbanisme comme un processus collectif ancré dans une réalité de terrain.
M. Muchow & H. Muchow, 1935
- Première partie
https://youtu.be/dZxJ0BLgz_0
- Deuxième partie :
https://youtu.be/sGC5bNnQCB0
4. ÉNONCIATIONS COMPOSITES : ÉTUDIER DES ENSEMBLES SIGNIFIANTS
[Cours vidéo 4a]
4.1. L’unité de base : le "move" comme énonciation composite
4.2. Des paquets de signes : hétérogénéité et unification
4.2.1. Hétérogénéité sémiotique
4.2.2. Unification sémiotique
4.3. Discours et gestes
4.4. Analyses
4.4.1. Le geste comme diagramme
4.4.2. Les dimensions écologique et co-opérative de l’agir sémiotique
a) Le substrat de l’action signifiante
b) Co-opération : s’appuyer sur les aptitudes communicatives d’autres participants
[Cours vidéo 4b]
4.4.3. Orateurs faibles et démocratie
a) Sémiotique de l’excommunication
b) Prises sensibles et images frappantes : indices et icônes dans la rhétorique profane
4.4.4. Architecture : percevoir et concevoir des ensembles signifiants
a) Sémiotique et architecture : Deux critiques du modernisme
b) Objets architecturaux : figures sans fond
c) De l’architecture comme espace à l’architecture comme signe
d) Architecture iconique, indiciaire et symbolique
e) La sémiose itérative de la conception architecturale
4.4.5. Des arguments incarnés
Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
https://youtu.be/LUbf1bNmzA4
3. Sémiotique : Concepts et applications en sociologie
3.1. Sémiotique et pragmatique
3.2. Karl Bühler : le signe langagier dans l’interlocution
3.2.1. L’ Organon Modell
3.2.2. Fonctions du langage et prétentions à la validité
3.2.3. Symbole, symptôme, signal : trois aspects du signe dans la communication
3.2.4. Les fonctions du langage, entre simultanéité et pertinence
3.2.5. Une théorie sémiotique du langage accorde un primat à la réception
3.3. Charles Sanders Peirce : les textures de la signification
3.3.1. La structure triadique du signe
3.3.2. Les trois catégories fondamentales
3.3.3. Triade du signe dans son rapport à l’objet
3.3.4. Triade du signe dans son rapport à l’interprétant
3.3.5. Triades de l’interprétant
Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
https://youtu.be/FYkfwMITiGU
2. Erving Goffman : une sociologie des interactions centrée sur les signes
2.1. Jouer le jeu ou être hors-jeu (05:18)
2.2. Des individus vulnérables, exposés et alertes (21:55)
2.3. Une conception défensive, agonistique et stratégique de la vie sociale (31:36)
2.4. L'exposition de soi : voir et être vu
2.5. Comment la vie sociale est-elle viable? (35:11)
2.6. Les formes de la vie sociale : cohérence et incongruité (52:30)
2.7. Perturbations au niveau du "fond" de la situation : des environnements alarmants (1:01:47)
2.8. Perturbations au niveau de la "figure" de la situation : des performances défectueuses (1:14:46)
2.9. Perturbations au niveau de la "forme" de la situation : des situations difformes, déformées, transformées (1:26:53)
Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
https://youtu.be/iXglrQ81zac
Préambule (00:00)
Plan du cours (10'22'')
- Méthodes qualitatives et interprétation : du discours aux signes
- Signes : Techniques d'analyse sémiotique
- Exemples et exercices
- Sons : interjections, voix, musique
- Images : de l'observation des conduites à l'analyse photographique
- Exemples et exercices
1. Méthodes qualitatives et interprétation : du discours aux signes (15:34)
1.1. La sociologie comme science interprétative (15:50)
- quelles "qualités" recherche l'analyse qualitative? (16:20)
- description dense (18:45)
- des interprétations étayées par des enquêtes : analogie avec l'enquête policière (26:30)
- matériau hétérogène et vivant (43:40)
1.2. Relier le discours aux signes (55:53)
- contre la séparation arbitraire du verbal et du non-verbal (56:50)
- l'interaction incarnée (1:00:50)
- exemples (1:08:40)
1.3. Saisir le discours comme signe (1:31:04)
- L'indexicalité du discours 1:33:20
- Le signe langagier et ses fonctions 2:01:08
-- manifestation
-- représentation
-- appel
Le cours "Signes, Sons, Images : Méthodes d'analyse en sociologie" (LSOC2083) est un cours conçu et réalisé par Mathieu Berger et initié en 2019-2020 dans le cadre du Master en sociologie de l'UCLouvain (Faculté ESPO / Ecole PSAD). Ce cours de 15h, qui a une visée d'apprentissage pratique de méthodes d'analyse, devait être mené sous la forme d'ateliers lors de deux journées continues (18 et 20 mars 2020). Etant donné la situation de crise autour du coronavirus et le basculement en mode virtuel des enseignements de l'UCLouvain, le cours prendra la forme de 5 vidéos de 90 à 120 minutes complétées par des exercices et un travail personnel à remettre par les étudiants pour le premier jour de la session d'examens de juin. Les étudiants de l'UCLouvain qui suivent ce cours trouveront l'ensemble des documents utiles sur la page Moodle de ce cours : https://moodleucl.uclouvain.be
While « Palaces for the People », « Maisons du peuple », « Centros civicos », as major and idealized forms of social infrastructure, have structured the imaginary of progressive city planning in the first half of the 20th century, subsequent trends may have weakened their ambition, meaning and appeal. However, the fact that social infra-structure has emerged as a key factor in the response to recent economic and environmental crises for what regards the most fragile urban populations , reaffirmed its importance, and brought notions of « third place » , « welfare space » , « inclusive enclave », etc., back to the political agenda in many large cities.
The current health crisis, and the fear of close contact in indoor spaces that it entails, presents a different challenge. What are and what will be its practical consequences on existing and future social infrastructures, on the publics that they host, on the policies that promote them and the fundings that support them? Does the COVID-19 pandemic herald a major crisis of local community spaces and social facilities, or even of our larger « public interiors » ? Or does it call for a reconsideration of their function, use, design, layout? If these places are indeed of « infrastructural » importance for an urban society, what other indirect consequences can be feared and foreseen? Can the social infrastructure reinvent itself in the face of the pandemic, through technology-, design-, management- or behavior-based solutions, or through the use of online virtual spaces?
The purpose of this seminar is to explore these problems from different disciplinary angles with the help of the best specialists, both analysts and practitioners, in order to formulate solid hypotheses and concrete perspectives for a social infrastructure policy that would be both socially relevant and materially appropriate for the (post-)Covid city.
define the current situation and the complex needs of the Northern
Quarter.
ARCH has hosted collaborations between people with very diverse profiles
including sociologists, anthropologists, architects, urban planners, all committed to this situation and willing to call out to Brussels governmental and administrative protagonists on the subject. ARCH’s
researches were conducted in collaboration with the BXLRefugees' Platform, one of the main — more precisely, one of the few — actors
currently supporting migrant persons and families in Brussels.
After six months of action research and collective reflections on urban
hospitality in the Northern Quarter, we would like to invite you on June 19-June 20, eve of the World Refugee Day, for a moment of dialogue with the
members of ARCH. We will be delighted to show you some of the work done and to consider together new perspectives for the future of this important area of our city.
[Résumé] Pour de nombreux penseurs de la modernité tels que John Dewey, Hannah Arendt, Claude Lefort et Jürgen Habermas, le concept d’espace public prend sens dans le cadre d’une société autonome et démocratique qui aspire à l’auto-détermination des orientations collectives et interdit la monopolisation du pouvoir par des groupements et des individus particuliers. L’espace public est le lieu dans lequel se manifeste et s’expérimente la puissance constituante du collectif démocratique qu’est le Public. Comme l’atteste l’usage fréquent de la majuscule, les concepts de Public et d’espace public sont donc normativement très exigeants. Ils sont même si exigeants qu’ils ont conduit la plupart des sociologues à les juger introuvables, inopérants ou impraticables. Pourquoi parler alors d’espace public et de public si c’est uniquement pour dire qu’ils n’existent pas ou trop peu ? Pour répondre à cette question, cette présentation se propose de caractériser l’espace public comme étant le lieu de la régulation de la distance et de la proximité entre les individus. Une telle caractérisation permet de conjoindre la définition matérielle de l’espace public comme un espace concret de visibilité et d’accessibilité mutuelles et sa définition immatérielle comme un espace virtuel de délibération et de participation collectives. Cette caractérisation permet surtout de souligner le travail indissociablement social, moral et politique dont les espace publics matériels et immatériels sont les sites privilégiés : celui de la régulation de la distance spatiale, affective et symbolique qui lie et sépare les êtres et leur indique la manière dont ils devraient se traiter les uns les autres.
48 Quai du commerce 1000 Bruxelles
Entrée gratuite sur inscription (50 places)
[email protected]
2. Joan Stavo-Debauge (CEMS-EHESS) : La ville comme théâtre d’opérations. Du sniper au djihadiste.
3. Jack Katz (UCLA) : Explaining random shootings in schools, shopping malls and workplaces.
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Thursday June 23 at 19:45
@ Metrolab Brussels
48 Quai du Commerce 1000 Brussels
Reservations (50 seats) : [email protected]
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About CITIES IN SHOCK : The aggressions we have witnessed recently were not only directed towards groups or populations ; they targeted cities and what is at their core : the liberal public space and urbanity as a way of life. Today, these tragic events require dialogical interpretations and explanations, involving specialists from urban research, sociology of terrorism and criminology. The series of conferences Cities in shock is an attempt to start such a dialogue. The first session, ECOLOGIES OF VIOLENCE on June 23, will address the spatial and ecological dimensions of extreme violence in various urban places and situations. The second session THE URBAN TRACES OF TERRORIST ATTACKS on June 29, will tackle the issue of the material, symbolic and mnesic traces of terrorist attacks in NYC, Paris, Brussels and Madrid. Other sessions will be planned in September and October.
« Les limites de l’inclusion démocratique »
coordonné par Mathieu Berger et Julien Charles
Lundi 24 novembre 2014, 15h-19h
Ecole des hautes études en sciences sociales
105 Boulevard Raspail (salle 8), 75006 Paris.
Introduction:
Daniel Cefaï et Loïc Blondiaux
Intervenants:
Mathieu Berger, Julien Charles,
Matthieu de Nanteuil, Joan Stavo-Debauge,
Marion Carrel, Julien Talpin
Organisation :
CEMS-EHESS, Participations, CriDIS-UCL
La recherche « Intérieurs. Notes et Figures » menée par l’équipe curatoriale du pavillon belge, en se concentrant sur les espaces de logement, rend compte des paysages domestiques issus de ces processus de transformation. Pour cela, elle s’appuie sur un matériel empirique constitué de milliers de photographies d’intérieurs de logements prises au cours d’une période de cinq mois sur l’ensemble du territoire belge. Elle tente de constituer un vocabulaire et d’illustrer les attitudes qui, au-delà des formes, permettent de nommer une culture propre à ces transformations. L’ensemble de photos, de notes et de figures est restitué sous la forme d’un ouvrage aux airs de manuel publié pour l’ouverture du pavillon.
Une interprétation de ce matériel est proposée au sein du pavillon belge. Celle-ci reprend certaines figures significatives de l’étude sous la forme d’interventions architecturales, de maquettes ou de traitement de surface. Générant tantôt une nouvelle organisation spatiale, tantôt de nouveaux rapports visuels, elles jouent sur le décalage entre l’architecture et les formes d’appropriation qu’on peut en avoir, comme pour mettre en tension le réel et ses possibles.