Diapo Cours Psychologie Sociale Prof Tshimanga 2023
Diapo Cours Psychologie Sociale Prof Tshimanga 2023
Diapo Cours Psychologie Sociale Prof Tshimanga 2023
COURS DE
PSYCHOLOGIE SOCIALE
Destiné aux étudiants (tes) de
Première licence en S .P. Hospit. et
G.I.S.
CONTENU
Sommaire
00. Introduction
01. Le premier chapitre les généralités.
02. Le deuxième chapitre : phénomènes culturels et
sociétaux.
03. Le troisième chapitre aborde les problèmes sociaux.
04. Le quatrième chapitre concerne l’influence sociale.
05. Le cinquième chapitre sera axé sur quelques
phénomènes de groupe.
06. Le sixième chapitre a trait à la communication.
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COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
INTRODUCTION
D’une manière générale, les étudiants qui arrivent à l’Université, ont
probablement entendu parler de la psychologie dans son sens général,
mais concrètement, ils ne connaissent pas ou connaissent peu ce qu’on
qualifie de « psychologie sociale ». Dans ce sens, ils se posent plusieurs
questions :
Qu’est-ce que la psychologie sociale ?
En quoi est-ce qu’elle est différente des autres branches de la psychologie
ou de la sociologie ?
A quoi s’intéresse-t-elle ?
Et à quoi va-t-elle servir concrètement ou quelle est son utilité ?
Le présent cours se propose comme but d’apporter des éléments de
réponse à ces questions. Ainsi donc, l’objectif poursuivi dans ce cours est
de rendre l’étudiant capable de comprendre, de prévenir et de résoudre des
problèmes sociétaux. 3
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.1. DEFINITION DE LA PSYCHOLOGIE
Depuis les temps anciens, d’aucuns ont défini la psychologie comme la connaissance
empirique ou intuitive des sentiments, des idées et des comportements d’autrui. Il
s’agit là de la conception du sens commun qui fait référence à l’idée que tout le
monde se fait de la psychologie.
Actuellement, la psychologie est définie en général comme l’étude scientifique des
faits psychiques. De manière concrète, ces faits psychiques renvoient aux
comportements, aux états mentaux et aux processus mentaux (Delhomme et
Meyer, 1997, P. 13).
Par comportement, on entend l’ensemble des manifestations observables de notre
activité (manger, dormir, lire, donner une gifle à quelqu’un par exemple
Les états mentaux correspondent quant à eux, à ce qui est éprouvé par les individus
et réfléchi par la conscience (éprouver la faim qui pousse à manger, détester une
personne qui pousse à la gifler).
Les processus mentaux sont les activités mentales qui se situent à l’origine des
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comportements et des états mentaux.
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.2. IMPORTANCE DE LA PSYCHOLOGIE
La psychologie est une discipline scientifique qui intéresse tout le
monde industriel, enseignant, éducateur, médecin, infirmier,
policier, politicien, fonctionnaire, l’homme de la rue…
En effet, l’homme éprouve un besoin naturel de se connaitre soi-
même est empirique, car basée sur l’intuition. La connaissance
intuitive de sa propre personne et de celle de l’autre est faite d’une
part importante des préjugés qui sont générateurs des conflits dans
les rapports sociaux et qui rendent difficile l’intégration sociale.
Par ses méthodes scientifiques, la psychologie permet une
connaissance objective de sa propre personnalité et de celle de
l’autre, facilitant ainsi le processus d’adaptation et d’intégration
sociale. 5
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.3. FACTEURS DETERMINANT LE COMPORTEMENT
Le comportement est commandé et influencé par le système nerveux,
l’hérédité et le milieu.
I.3.1 Le système nerveux
Notre corps ressemble à une machine complexe dont le système nerveux
est le centre de commande (le moteur). Ce centre de commande reçoit les
messages en provenance des organes et dicte à l’organisme les réactions
appropriées.
Par le contact des organes sensoriels (la main, les yeux) les cellules
nerveuses sont excitées et elles transmettent l’influx nerveux (message)
au cerveau. Le cerveau enregistre le message et l’interprète, et transmet
en retour le message aux organes fonctionnels (le mouvement à
exécuter : retirer la main). Une fois que le message retour arrive, l’homme
retire sa main. 6
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.3. FACTEURS DETERMINANT LE COMPORTEMENT
I.3.2. L’hérédité
De prime abord, il semble difficile de déterminer l’influence directe de l’hérédité
de gènes sur le comportement. Il est établi scientifiquement que les gènes
contrôlant le fonctionnement des tissus et des organes d’un corps et aussi, la
façon dont le corps fonctionne sur le plan physiologique. Ce fonctionnement
physiologique du corps influence grandement le comportement.
Plusieurs exemples permettent d’affirmer qu’il existe un rapport entre
l’hérédité et le comportement. Citons par exemple :
L’identité des aptitudes motrices et de la nature de l’intelligence trouvée chez
de vrais jumeaux élevés dans des milieux différents ;
L’existence de certains talents chez les personnes ayant le même ancêtre
Ex : au sein d’une même famille, on trouve deux ou trois bons footballeurs,
musiciens ou menuisiers. 7
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.3. FACTEURS DETERMINANT LE COMPORTEMENT
I.3.3. Le milieu
L’environnement est l’ensemble des conditions ambiantes qui influencent de
l’une ou l’autre manière le comportement de l’individu. Ces différents facteurs
écologiques (du milieu) susceptibles d’influencer le comportement peuvent être
regroupés en facteurs du milieu physique et facteurs du milieu social.
Le Milieu physique
L’environnement physique est constitué des conditions géo-physiques et tous
les objets animés ou inanimés pouvant être des stimuli externes (climat, air,
arbres, voitures, soleil, pluie, animaux…). Le comportement de l’individu est
influencé en grande partie par les données de la perception : parce qu’il voit,
entend, touche et goûte. Ex. : Si nous entendons des coups de mortiers, c’est la
débandade. Les habitants du nord n’ont pas les mêmes comportements que
ceux du sud ; les peuples de la savane ont des comportements différents de
ceux des peuples vivant dans la foret ou8 encore de riverains.
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.3. FACTEURS DETERMINANT LE COMPORTEMENT
I.3.3. Le milieu
Le Milieu social
Notre comportement est influencé par la présence de
Autre, la nature des relations, le statut social et le nombre d’individus. En effet, on n’a
pas le même comportement envers sa mère qu’envers sa femme. L’homme adopte un
comportement différent dans une foule que lorsqu’il est seul. Dans la foule, il ne
raisonne plus, il suit le mouvement de masse. La société influence également notre
comportement à travers les coutumes, les interdits, les normes et la culture. La
présence d’un hibou dans une chambre a couché sera perçu comme de la sorcellerie en
milieu africain.
qui étudie les interactions entre les individus et le groupe
Selon les secteurs d’application,
Exemple : - La psychologie commerciale : applique les lois et principes de la psychologie
dans le commerce (le monde des affaires) pour faire connaitre les produits au grand
9
public, les lui faire accepter et
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.4. DEFINITION DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE
Nous venons de voir que la psychologie étudie l’homme, alors que dirons-
nous de la psychologie sociale ?
La psychologie sociale s’intéresse quant à elle à l’homme en société. A cet
effet, la psychologie sociale poursuit deux objectifs principaux ; à savoir :
Aider à mieux comprendre les processus psychologiques responsables
des comportements émis en société.
Aider à mieux comprendre l’influence du contexte social sur les divers
types de comportements.
Elle est donc l’étude scientifique du comportement social. Il s’agit ici, du
comportement au sens large : ici, on s’intéresse aussi bien aux pensées et
aux sentiments qu’aux comportements (émotions, attitudes,
attributions, bref, l’ensemble des phénomènes
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émotifs et cognitifs).
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.4. DEFINITION DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE
Selon le psychologue social suisse Doise (1982), la discipline fait appel à quatre
types d’explications pour rendre compte des phénomènes sociaux :
Le niveau intra-individuel : ce niveau est centré sur l’individu. Il correspond à
l’étude des mécanismes individuels et des processus psychologiques (perception,
évaluation, organisation du comportement dans un environnement social).
Le niveau interindividuel et situationnel : ce niveau se réfère à des situations
d’interactions particulières dans lesquelles les individus sont considérés comme
interchangeables (processus d’influence).
Le niveau positionnel : on prend cette fois en compte les statuts et la place
qu’occupe l’individu dans la société. Il est alors conçu comme un agent social
caractérisé notamment par son appartenance à une catégorie sociale (les
femmes, les hommes, les ouvriers, les cadres supérieurs, etc.)
Le niveau idéologique : ce niveau fait appel aux systèmes de croyances, de
représentations, d’évaluations et de normes
11
sociales.
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.5. L’UTILITE DE LA PSYCOLOGIE SOCIALE
La question que nous pouvons nous poser à ce niveau est celle de savoir à quoi la
psychologie sociale peut-elle bien servir concrètement ?
En effet, la psychologie sociale n’est pas une science qui répond systématiquement
à des demandes sociales, mais elle peut trouver une utilité et pallier à certaines
absences dans le champ social.
Elle a atteint un point culminant vers les années 1930, lorsque la société s’est
tournée vers cette discipline pour résoudre divers problèmes sociaux qui s’étaient
posé dans la société Américaine, notamment ceux liés au comportement des
soldats, aux habitudes alimentaires, au racisme, etc.
Aujourd’hui encore, la psychologie sociale étudie les problèmes sociétaux, que ce
soit le sida, les MST, la violence ou encore les questions environnementales.
L’exemple suivant témoigne de ce que la psychologie sociale peut apporter dans la
compréhension, la prévention et la résolution des problèmes sociaux.
Exemple : La modification des habitudes 12alimentaires
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.5. L’UTILITE DE LA PSYCOLOGIE SOCIALE
Dans le contexte de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis connurent une
pénurie de viande du fait que les américains mangeaient uniquement les parties «
nobles » de la viande animale.
Dans cette situation de crise, il fallait parvenir à changer leur comportement
alimentaire en leur faisant également consommer les abats (tripes, langue,
pieds…) sachant que leur comportement alimentaire était fortement ancré dans
leurs normes et tradition et il n’était pas facile de le changer. Un psychologue du
nom de Kurt Lewin a été chargé en 1943 d’étudier ce phénomène et de tenter de
faire changer les habitudes alimentaires des Américains.
L’intervention a porté sur des ménagères américaines, volontaires de la croix-
rouge pour l’aide à domicile.
Après étude, les résultats ont montré qu’après 3 semaines, 3% des ménagères des
deux premiers groupes avaient changé leurs habitudes alimentaires contre 32 %
dans le troisième groupe. 13
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.5. L’UTILITE DE LA PSYCOLOGIE SOCIALE
Ainsi, le message a été efficace, mais seulement dans la mesure où on donnait aux
ménagères la possibilité de prendre une décision collective, c’est-à-dire de
discuter les informations données, les préjugés à l’encontre des abats de viande,
ou encore en s’échangeant des recettes.
A cette occasion, Lewin a montré que la prise de décision collective engage plus à
l’action qu’une décision individuelle.
L’intervention a porté sur des ménagères américaines, volontaires de la croix-
rouge pour l’aide à domicile. Après étude, les résultats ont montré qu’après 3
semaines, 3% des ménagères des deux premiers groupes avaient changé leurs
habitudes alimentaires contre 32 % dans le troisième groupe.
Ainsi, le message a été efficace, mais seulement dans la mesure où on donnait aux
ménagères la possibilité de prendre une décision collective, c’est-à-dire de
discuter les informations données, les préjugés à l’encontre des abats de viande,
ou encore en s’échangeant des recettes.14
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES
I.5. L’UTILITE DE LA PSYCOLOGIE SOCIALE
A cette occasion, Lewin a montré que la prise de décision
collective engage plus à l’action qu’une décision individuelle.
En résumé, nous dirons que la psychologie sociale s’intéresse
donc à l’étude scientifique du comportement social de l’homme,
analysant aussi bien les composantes psychologiques des
phénomènes que leur dimension sociale.
En effet, elle est une discipline qui articule plusieurs niveaux
d’explication et qui permet de prendre en compte aussi bien les
facteurs individuels que contextuels, sociétaux et culturels.
En ce sens, elle est une science charnière, entre la psychologie et
la sociologie, sans être annexée15ni à l’une, ni à l’autre.
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
INTRODUCTION
D’après Linton (1945), le concept de culture désigne donc le mode
de vie d’une société particulière. Chaque société a un univers
culturel qui lui est spécifique, décelable à l’aide de plusieurs indices :
La manière de se comporter et de parler des individus ;
La tenue vestimentaire, les pratiques culinaires, les façons de
travailler ;
Les valeurs, les mœurs, les croyances, les schémas de pensée, les
modes de parenté,
Les lois, les coutumes ;
La gestion de l’espace architecture, agencement des villes,
villages, jardins, etc. 16
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
INTRODUCTION
Ainsi, une culture est à la fois un ensemble d’éléments
physiques et visibles, mais aussi d’éléments symboliques.
Les éléments suivants illustrent la façon dont la culture
façonne les modes de vie des individus.
1° Le rôle de la culture et des théories naïves (valeurs,
attitudes, les visions du monde, les modes de pensée
inhérentes à une culture).
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COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
D’après Linton (1945), le concept de culture désigne donc le mode de
vie d’une société particulière. Chaque société a un univers culturel qui
lui est spécifique, décelable à l’aide de plusieurs indices :
La manière de se comporter et de parler des individus ;
La tenue vestimentaire, les pratiques culinaires, les façons de
travailler ;
Les valeurs, les mœurs, les croyances, les schémas de pensée, les
modes de parenté,
Les lois, les coutumes ;
La gestion de l’espace architecture, agencement des villes, villages,
jardins, etc. 18
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Comme dit ci-dessus, la culture est cette façon pour un groupe, une
communauté d’individus d’exprimer leur être au monde ; dans le
monde et pour le monde.
Cette expression prend des domaines, des champs et des aspects
divers et aussi étendus. Par exemple, la façon de gérer
l’environnement physique et économique, de tisser des liens
sociaux, de diriger la cité, par une ou des visions philosophiques
morales et spirituelles données, de s’exprimer dans la création
artistique (Kayembe Kalula, 2006, p. 47), de considérer une maladie,
une vaccination, une transfusion sanguine, de gérer les déchets de
ménage… 19
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
La culture a donc bien des aspects universels, mais surtout et aussi bien
des particularités qui définissent les groupes ; communautés et même
des sous-groupes au sein des communautés : on parle alors de sous
cultures.
C’est dire que tout individu est dès la naissance le fruit et la prolongation
non seulement des facteurs innés, mais aussi qu’il est « immergé » dans
ce monde culturel consciemment et/ ou inconsciemment, l’individu est
en échange permanent et souvent dialectique avec lui.
De façon plus remarquable, il en reçoit par exemple « les visions du
monde ». « Les abords et approches envers l’existence, le réel ». Bref, la
mentalité et/ou les mentalités, comme, il peut avec d’autres en changer
le contenu et même la forme. 20
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Il faut signaler que cette culture tout en restant pendant certaines périodes plus
ou moins stables n’est pas figée ; de façon progressive ou parfois radicale, elle peut
subir des mutations, des changements. Ceci souvent à partir du changement du
contenu de l’environnement physique, de la production économique, des liens
sociaux et des productions de l’esprit, que ce changement soit essentiellement dû
au groupe lui-même ou imposé par la « force des choses » à ce groupe par un ou
d’autres groupes extérieurs ( Kayembe Kalula 2006, p.48).
Deux types de situations pathologiques nous semblent à cet égard dignes
d’intérêt :
L’impact des traditions sur le comportement collectif et individuel ;
La xénophobie.
Dans le cadre de notre cours, nous allons nous intéresser uniquement à la
première situation. 21
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie mentale
Généralités
Dans la plupart de cultures négro – africaines, la maladie et surtout la maladie
mentale est considérée comme le fruit d’une attaque par « l’autre » (force
surnaturelle, ancêtre, sorcier, etc.) pour diverses raisons (recherche d’être plus
« puissant », en touchant aux fétiches, violation d’un interdit, d’un tabou, etc.).
D’où la place psychologiquement et sociologiquement prépondérante que
prend le « guérisseur devin » , du féticheur, de « l’occultiste » et même du
pasteur et du prêtre dans la chaîne des acteurs impliqués dans le traitement
des personnes victimes de troubles psychiatriques, de comportement ou
même toute maladie psychique chargée d’une aura de mystère ou de terreur
(exemples du VIH/SIDA) (Kayembe Kalula, 2006, p. 48).
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COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Généralités
L’adhésion plus ou moins inconditionnelle, aveugle et constante à ce
paradigme magico – religieux insinue toute une conception, une
vision et conduit à quelques conséquences susceptibles d’influencer
négativement l’état psychique des individus ou des groupes :
Dans des situations « normales », cela peut aboutir à : des
comportements d’irresponsabilités, de défaitisme, de dépendance,
mais aussi d’ambivalence, de haines irrationnelles, etc., souvent
accompagnés ou suivis d’actes de23 violence ;
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie mentale
Généralités
Dans les situations où un membre du groupe manifeste des troubles de
comportements :
Pour l’individu, il devient de plus en plus angoissé et méfiant. Ceci ayant
une répercussion néfaste sur son tableau clinique, l’évolution de ses
troubles et la prise en charge ;
Pour la famille ou le groupe ; la recherche du « fautif » du criminel, du
« mangeur », aggrave l’atmosphère autour du patient perturbant
davantage son comportement ; mais, surtout créant des tensions au sein
de la famille, et/ou du groupe avec une répercussion négative sur la prise
en charge du patient (rejet, violences sur les enfants dits sorciers, les
vieux, les féticheurs, les détraqués).
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COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE II : LES PHENOMENES
CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie mentale
Généralités
A ce stade du problème dans ce type de cultures, il est évident que des
mesures volontaristes dans le sens d’un changement des mentalités et de
comportements soient plus qu’urgentes.
Elles doivent venir des individus, des associations savantes,
philanthropiques ; mais, aussi de l’État à travers une éducation dès les bas
âges sur la méthodologie du savoir et critères de la pensée positive ; mais,
aussi à travers des lois et leur exécution, afin de protéger des groupes
vulnérables, enfants, femmes, vieillards, qu’ils soient ou non atteints des
perturbations psychologiques, physiques ou des pathologies
psychiatriques voire neuropsychiatriques.
25
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Swahili
Selon E.N. Mujynya (1972, p.116), « entretenir la vie, l’accroitre et enfin la
perpétuer, constitue aux yeux des Swahili, un grave devoir auquel personne n’a
le droit de se soustraire surtout qu’il va non pas uniquement de son seul
bonheur ; mais aussi, de celui de tous ses descendants ».
L’exploitation des forces de la nature, les institutions sociales que l’on trouve au
sein du clan et de la tribu, la procréation et tous les moyens qui concourent
directement ou indirectement à l’entretien et à l’épanouissement de la vie
humaine, s’inscrivent dans le contexte de la survie telle que l’auteur l’a décrit
dans sa thèse « l’homme dans l’univers « des » Bantu ».
26
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie mentale
Dans la société « des » Swahili
cette préoccupation d’être et de rester une force vitale, même après la mort,
influence beaucoup le comportement du Muswahili. A ses yeux, la vie est ce qu’il y a
de plus précieux et il considère comme étant un impérieux devoir de l’entretenir, de
la perpétuer et surtout de la respecter. Il prend assez tôt qu’il doit aussi la respecter
chez ses semblables et la morale Swahili tend à montrer que le crime ne paie pas et
que celui qui veut poursuivre égoïstement son idéal en foulant aux pieds les droits de
ses semblables risque de voir ses méfaits tourner contre lui et porter préjudice à ses
propres intérêts.
L’impression qui se dégage est que celui qui veut réaliser, en paix et dans un climat
de sécurité, l’idéal de la survie, doit se garder de porter atteinte à la vie d’autrui sans
quoi, il s’expose réellement à mettre en péril la sienne propre.
Ainsi donc, tout homme est invité, dans le milieu Swahili, à collaborer effectivement
au maintien de la vie, à son renforcement et accroissement, en évitant, autant que
possible, tout ce qui, de par sa nature, affaiblit, diminue ou détruit mentalement la
vie.
27
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
Pratiquement, dans maintes sociétés congolaises, principalement la
société « des » Kongo, l’enfant est considéré comme étant un esprit
pur, innocent qui ne peut causer du tort ni à lui-même ni à autrui.
Cependant, à cet âge, l’enfant est encore très vulnérable aux mauvais
esprits « jeteurs de mauvais sort » ou « Ndoki » (les sorciers). A l’âge
pré-adulte, c’est-à-dire devenu jeune homme ou jeune fille, il peut
devenir victime des « Ndoki », tout comme il peut aussi être responsable
de ses malheurs ou fautes pour avoir commis des fautes (échec dans
l’initiation pour l’acquisition d’un pouvoir mystique, vol, adultère,
jalousie, raillerie), souligne Zamenga Batukezanga (1981, p. 16)
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
Ici, les Kongo estiment que le bonheur comme le malheur résultent de
la « Loi du choc en retour ». Cette Loi agirait de cette manière :
Le mal et le bien causés à autrui reviennent à leurs auteurs,
l’intensité du choc en retour est multipliée par le nombre de
personnes victimes de ce mal ou bénéficiaires de ce bien.
Le mal, ou le bien causé peut aussi revenir ou tomber sur la
progéniture de l’auteur. Un enfant est-il né infirme ? sa mère se serait
moquée d’un infirme ou d’une mère ayant un enfant infirme. Tout
acte de mauvaises mœurs causé par une femme pourrait avoir des
conséquences sur elle-même et surtout sur ses enfants. Ainsi, il a
toujours été recommandé à la femme Kongo d’observer
scrupuleusement les bonnes mœurs.29
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
Des tabous interdisent à la femme enceinte de manger certains
produits alimentaires. Elle évitera par ailleurs de se laisser passer la nuit,
une lampe derrière son dos parce que, croit-on, le bébé dans le sein
reste en position assise, le visage tourné vers le dos de sa mère.
Comme le corps humain est transparent, la lumière et autres rayons
lumineux risquent d’abimer les yeux du bébé encore très fragiles. C’est
l’explication qu’on donne de l’enfant louche.
Alors qu’il était dans le sein sa mère distraite, elle aurait laissé passer
une lumière (feu) derrière son dos.
30
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
Dans la société « des » Kongo souligne ZamengaBatukezanga (1979,
p.18), l’enfant est considéré comme étant encore un esprit pur et de ce
fait reconnu innocent. La maladie (mentale) qui lui survient ne pourrait
provenir que :
Des parents (la mère serait principalement la cause de la maladie
(mentale) surtout si c’est le premier enfant qui naît. Dans ce cas, la
société pense que sa mère avait eu des relations sexuelles extra-
conjugales ou se serait moquée d’un enfant malade (mentale) ;
Du jeteur de mauvais sort « Ndoki » (dans ce cas, on recourt à tous les
moyens « fétiches » pour découvrir et dénoncer ce Ndoki, jeteur du
mauvais sort. Il semble que dans certaines sociétés comme chez les
Tshokwe, on tue tout enfant malade 31 (mentale) ;
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
De la maladie mentale qui aurait une fonction religieuse. (le congolais
et/ou le Kongo pense que la maladie mentale dont on devine mal
l’origine pourrait avoir une fonction religieuse : c’est-à-dire que Dieu
aurait envoyé une telle maladie pour mettre à l’épreuve les membres
d’une société afin de mesurer leur degré de bonté et d’humanité. La
maladie, est dans ce cas, l’objet de dévotion et de vénération.
Certaines interprétations de la « Loi du choc en retour », indiquent qu’un
malade (mental) serait un revenant, c'est-à-dire un mort qui, pour ne
s’être pas bien comporté de son vivant est refoulé du monde des morts
par les ancêtres ou par Dieu. Pour expier ses fautes, Dieu et la nature, le
rendent malade (mental).
32
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
Cette conception traditionnelle n’est pas éloignée de celle du monde
moderne. En effet, certaines religions attribuent encore à la maladie
mentale une fonction chrétienne dans le même sens. Et, des sociétés
secrètes, ésotériques, interprètent encore aujourd’hui la maladie
mentale comme étant une punition, une occasion d’expier une faute. Un
membre d’une société ésotérique osa de ce fait, déclarer qu’en
s’occupant des malades mentaux, nous allons à l’encontre de la loi
divine. Ces malades méritent ce sort, il n’y a pas de raisons de les aider :
« laissez-leur l’occasion de réparer leurs torts »
33
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
Dans le cas chronique, la maladie (mentale) est souvent considérée
comme l’effet des sorciers, des « ndoki ». De ce fait, elle est l’objet de
longues et interminables palabres qui commencent habituellement par :
la recherche et la dénonciation du malfaiteur par un féticheur, un
visionneur ou un prophète ;
la confession publique et générale « Munkukusa » chez les Manianga
dans la société « des » Kongo, en cas d’échec de tentative de
retrouver et de dénoncer le malfaiteur, en cas de malaise. Il s’agit de
confesser et demander d’être exhaussé et purifié par la société. On
demande que l’esprit des ancêtres purifie la société et ses membres
(Zamenga Batukezanga, 1979, p.19).
34
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Kongo
Considérée comme la résultante de la « loi du choc en retour », la
maladie (mentale) à l’âge adulte est interprétée comme une punition,
un tribut que le malade mentale paie pour expier le mal causé à autrui.
Dans ce cas, tout en lui devant de l’assistance, la société « des » Kongo
considère ce malade avec mépris et souvent avec un esprit vindicatif. Il
arrive qu’il soit abandonné. Ainsi, tout en étant intégré et admis dans la
communauté, le malade est l’objet d’interrogations et de suspicions
perpétuelles qui font tisser, autour de lui, de nombreux mythes et
légendes.
35
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Luba du Kasaï
Culturellement l’étiologie de certaines maladies (mentales) :
La maladie mentale est considérée comme une sanction infligée aux
parents de l’enfant suite à une déclaration d’un autre malade mentale :
« comme tu te moque de moi, tu auras mon semblable dans ta famille ».
Elle peut être aussi due par le non-respect des interdits pendant la
grossesse (la mère en état de gestation qui mange la viande de singe,
des œufs et le vol commis par des parents de l’enfant en gestation), ou
bien par la prédestination.
le trouble de l’agressivité est conçu comme ayant pour base la prise des
drogues par l’un de conjoints avant la naissance de l’enfant souffrant de
ce trouble et aussi par le fait que la mère du malade (mental) avait
consommé une viande d’un animal36méchant pendant la grossesse.
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Luba du Kasaï
Aussi, le bégaiement de l’enfant serait causé par la tristesse et les
frustrations de la mère enceinte ; la mutité ou la surdimutité serait
causée par un choc dû à un coup administré à la mère en état de
gestation créant ainsi une angoisse profonde et entrainant la perte de la
parole et aussi par le mauvais climat dans la famille ainsi que la moquerie
faite au sourd muet par l’un des parents de l’enfant.
La conception de la maladie mentale d’origine périnatale s’accompagne
des problèmes qui entourent la naissance d’un enfant. Le cas, par
exemple, des enfants attribués frauduleusement à un jeune homme ;
l’adultère d’une femme mariée en période de gestation dont
l’accouchement n’intervient qu’après l’aveu (Lubembe Bisong’a Kazadi,
2006). 37
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Luba du Kasaï
Dans la période post-natale, l’enfant est considéré comme innocent. Ainsi, en
cas de maladie (mentale), sa famille serait à l’origine de cette maladie. Cela
serait dû à la prostitution de la mère, le mauvais comportement de deux
parents, la punition infligée aux parents par le chef coutumier suite à une
désobéissance ou le non-respect de la coutume.
Chez l’adolescent, le trouble de comportement serait causé par les fétiches mal
maitrisés pour la première fois l’adultère avec la femme d’autrui ou la punition
infligée à celui-ci par un vieux ou vieillard du village à la suite d’un mauvais
comportement. On peut aussi associer à cette liste, le vol du jeune adolescent.
le vieillard est considéré comme un monument vivant dans cette société. Il
serait alors inconcevable qu’un homme de beau cœur puisse devenir malade
(mental) avant son décès à la vieillesse pendant qu’il était normal toute la
période de sa vie. 38
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Luba du Kasaï
L’interprétation que cette société donne dans le cas d’espèce est qu’elle serait
due à la sorcellerie. On suppose donc qu’il a beaucoup tué, et ne mériterait que
cette sanction pour qu’il soit le bienvenu dans le monde des ancêtres, et qu’il ne
revienne pas dans la famille. Dans l’autre cas, la maladie (mentale) à cet âge est
causée par les gifles infligées au vieillard considéré par les jeunes comme sorcier
suite à un décès d’un jeune de sa famille. Ainsi, le processus de la prise en charge
de la maladie mentale dans cette société est axé sur les rites d’initiation animés
par les sages de la cour du chef coutumier.
39
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie mentale
Dans la société « des » Luba du Katanga
Ce peuple manifeste une confiance vis-à-vis des noms attribués aux enfants.
C’est le cas de toutes les vertus, où la confiance doit s’appliquer dans tous les
domaines de l’existence et de la formation de la personnalité.
Chez ces derniers, les noms de naissance sont significatifs ; ce qui veut dire que
le nom donné à l’enfant est significatif et détermine ses actions. Par exemple
« Mukeya » qui veut dire personne immaculée (sans tâches), « Mwisobe » qui
veut dire l’unique fils ou fille parmi les autres enfants de la famille.
On ne surnomme pas quelqu’un qui est déjà décédé à travers l’enfant qui vient
de naitre, si son homonyme était handicapé mental ou bien possédait une
maladie psychiatrique. Car, le nouveau-né sera identique à son homonyme.
Aussi, on évite efficacement de prononcer le vrai nom d’un blessé ou de
quelqu’un qui est en danger de mort avec une maladie (mentale) grave ; car les
esprits maléfiques pourraient, en apprenant ce nom, agir sur cet homme. C’est
pour la même raison que le Muluba hésite de révéler son nom à un étranger.
40
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
II.1. CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA MALADIE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.1.1. Impact des croyances, traditions et conceptions de la maladie
mentale
Dans la société « des » Luba du Katanga
Pour le peuple Luba du Katanga, souligne le même auteur, les troubles
psychiques observés chez un enfant né normalement et en bonne santé
est un problème lié à la sorcellerie : On déclare que, c’est la mère qui en
voulant graver les étapes de la sorcellerie, a donné l’enfant entre les mains
des sorcières et que ces sorcières se sont emparées de l’enfant.
Une autre explication s’attarde sur le fait que la mère, avait déjà livrée son
fils ou sa fille entre les mains de ses amies sorcières ; prenant pitié de son
enfant, a retiré par là sa décision ; ce qui par conséquent met en colère ses
amies sorcières et finissent par abimer l’esprit de l’enfant à travers les
troubles psychiques.
41
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
Dans une enquête conduite par nous axée sur la conception du VIH/SIDA et
la connaissance de ses modes de contamination et de prévention par les
jeunes du quartier Gambela II à Lubumbashi, nous avons constaté qu’une
couche d’individus (10.60 %) de la population ciblée, minoritaire soit-elle,
continuait à entretenir une conception profane de la maladie selon
laquelle, le sida était imaginaire et mystique.
Nous avons, à cet effet, recommandé que des organisations travaillant
dans notre pays, les institutions, les communautés, les programmes
nationaux de lutte contre le sida, le programme d’appui au secteur de la
santé s’impliquent par des projets divers et bien conçus, dans la création et
le renforcement auprès de ces jeunes, d’une conception réaliste de la
maladie.
2° Le rôle de la culture et des théories naïves (valeurs, attitudes, les visions
du monde, les modes de pensée inhérentes à une culture) sur le
développement de l’enfant. 42
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
La culture influence le développement des enfants qui en sont membres
en contribuant à prescrire de manière tacite la façon dont ils doivent
grandir. En effet, si les potentialités humaines sont universelles, leur
expression et leur forme dépendent de la culture dans laquelle les
individus vivent (Bruner, 1991)
D’après Super et Harkness (1986), l’enfant ne doit pas être étudié en
dehors de son contexte de vie si l’on désire comprendre les processus
d’acquisition d’une culture particulière et de socialisation. Le milieu
culturel est donc un facteur décisif dans le développement de l’enfant. Ce
dernier ne peut prospérer qu’en fonction de ce que son environnement lui
propose.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
L’étude menée par Jean Claude Tshimanga sur le développement moral
des enfants congolais de Lubumbashi et ses environs a montré que les
enfants évoluant dans les milieux pauvres marqués par l’absence de jouets
pouvant favoriser une activité manipulatoire leur permettant de découvrir
le monde, accusaient un développement moral qualitativement moins
développé par rapport à ceux vivant dans les milieux riches donnant accès
à des très nombreux objets à manipuler.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
3° Le rôle de la culture sur la perception du temps
La culture confère aux individus une manière de percevoir les choses.
Dans la société occidentale moderne, tout individu en possession de ses
capacités mentales connaît son âge, et cela nous paraît aller de soi.
Cependant, dans d’autres sociétés, les hommes sont incapables de donner
cette information. La raison de cette méconnaissance est culturelle : ces
sociétés n’ont pas de calendrier précis, il est par conséquent difficile de
quantifier le nombre d’années vécues. Les cadres de référence et la
perception du temps ne sont en fait pas les mêmes. La grille du temps est
fonction de la culture dans laquelle elle s’enracine.
Par ailleurs, on sait que tout comportement humain est le produit d’une
interaction complexe entre des facteurs génétiques, historiques,
écologique, socioculturels er de l’expérience passée et actuelle du sujet.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
3° Le rôle de la culture sur la perception du temps
Cependant, la culture ne joue pas un rôle moindre dans cette interaction,
puisqu’elle tend à donner du sens au monde et conduit à l’élaboration de
représentations, de normes et de valeurs qui dictent la manière de se
comporter. Ces pratiques et représentations sociales d’une culture
déterminent des modes de vie très différents. Cette réalité explique tant
soit peu les réactions de certaines communautés face à certaines
questions de santé publique, par exemple, la gestion des ordures
ménagères, la consommation des psychotropes, de l’alcool etc.
4° Culture et personnalité
Einstein a dit que « le poisson ne sait rien de l’eau dans laquelle il nage
toute sa vie ». De la même manière, Linton (1945) à son tour stipule que,
nous ne nous ne rendons pas compte que nous sommes immergés dans
une culture. L’environnement dans lequel nous vivons est culturellement
déterminé, et contribue notamment à46 façonner notre personnalité.
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
4° Culture et personnalité
Si nous prenons l’exemple des enfants qui sont élevés au sein d’une famille
nucléaire, (composés des parents, des frères et sœurs) parvenus à l’âge
adulte, chacun d’eux aura un comportement affectif et émotionnel
différent de ceux qui ont été élevés au sein d’une famille élargie, les
premiers auront tendance à cristalliser émotions et attentes sur quelques
personnes seulement. En revanche, les seconds seront plus ouverts et
auront un comportement affectif et émotionnel moins restrictif.
En plus des facteurs héréditaires, les facteurs environnementaux et
culturels ont également une importance prépondérante dans la
détermination de la personnalité.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
5° Normes et valeurs
D’après Muchielli (1994), une valeur est un principe de référence partagé par
un ensemble d’individus. Chaque société comporte un certain nombre de
valeurs ; lesquelles orientent le système de pensée des individus et guident
leurs conduites. Les valeurs s’expriment au travers des normes sociales.
Pour Maisonneuve(1989), une norme correspond à un ensemble de règles et
de modèles de conduite dont la transgression génère des sanctions. Les
normes ne sont pas nécessairement partagées par tous les membres du
groupe : s’il en est des communes que chacun se doit de respecter, il en est
également des spécifiques, dites « normes de rôle » qui s’appliquent
uniquement à certains membres du groupe en fonction de leur statut et de
leur rôle.
Valeurs et normes dépendent largement de la culture dans laquelle elles
s’inscrivent. En effet, disons que chaque société dispose de ses propres règles
de conduite et de jugement qui diffèrent de celles des autres.
48
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
5° Normes et valeurs
Les valeurs déterminent donc ce qui est socialement acceptable tandis que
les normes assurent le respect de ces valeurs dans la société.
Prenons l’exemple de tutoiement : le tutoiement dans certaines cultures,
les individus se tutoient d’emblée, ce qui n’est pas le cas dans la société
occidentale. Les personnes issues de telles cultures et qui connaissent mal
ces règles d’interaction en occident, auront tendance à tutoyer les
personnes auxquelles elles s’adressent. Ces dernières vont percevoir ce
comportement comme étant incivil, bien que la personne issue d’une autre
culture n’ait pas eu une intention insultante. Le problème est que le
référentiel normatif des deux interlocuteurs n’est pas le même.
49
CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
Pour ce qui est des valeurs culturelles, chaque culture se compose d’un
système de valeurs partagées par ses membres. Ces valeurs ont des
dimensions susceptibles de variabilité interculturelles, exemple :
L’individualisme et le collectivisme
Dans certaines sociétés, les liens entre les individus sont lâches tandis que
dans d’autres ils sont extrêmement forts. Les premières sont dites
individualistes. Les individus sont largement indépendants les uns des
autres, la liberté est une valeur importante et chacun ne s’occupe que de
lui et de son entourage proche. A l’inverse, dans les sociétés collectivistes,
les individus s’identifient à leur groupe d’appartenance de manière très
prononcée et lui accordent dévouement et loyauté. Chacun vit en
communauté et s’occupe des autres membres du groupe. Le degré
d’individualisme le plus élevé est en Amérique (91%) suivi de la France et la
Suède 71% chacun.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
La masculinité et la féminité
Toute société est divisée entre des rôles plutôt féminins et des rôles à
tendance masculine. Cette distinction est arbitraire et varie d’une société
à l’autre. Ainsi, certaines sociétés cherchant à maximiser la division du rôle
en fonction du sexe seront dite »masculines » tandis que celles cherchant à
le minimiser seront dites « dites » féminines. La masculinité est 95% au
Japon et de 5% en Suède.
6° La socialisation
Elle correspond au processus par lequel les individus apprennent les règles
de la société dans laquelle ils vivent, que ce soit ses normes et valeurs, ses
croyances ou ses modèles de conduite. Elle est donc cultuellement
marquée et l’insertion de chacun dans la société.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
6° La socialisation
On distingue deux types de socialisation :
La socialisation primaire : elle se déroule pendant l’enfance et permet
aux individus d’intégrer le modèle culturel de la société dans laquelle ils
sont nés. La famille joue un rôle fondamental dans la socialisation
primaire, puisqu’elle est le premier groupe que l’enfant côtoie
Toutefois, l’école ou les médias peuvent également contribuer à
socialiser l’enfant.
La socialisation secondaire : elle intervient un peu plus tard, à la fin de
l’enfance. L’enfant côtoie alors un grand nombre de groupes
susceptibles de le socialiser (entreprises, clubs de sport, groupes
d’amis…). Ces différentes fréquentations contribuent elles aussi à
l’intégration des valeurs et croyances de la société, éventuellement en
modulant mes acquis de la socialisation primaire.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
6° La socialisation
Piaton(1977), en parlant de socialisation et institution familiale, il dit que la famille a
une fonction d’imprégnation culturelle. Elle permet l’apprentissage des us et
coutumes, des valeurs et normes en vigueur dans la société et pour une classe
sociale particulière. Il donne l’exemple des comportements « bourgeois » et
« ouvriers » dans l’éducation des enfants. Si par exemple un enfant commet une
mauvaise action, les parents « bourgeois » favoriseront la recherche de sens, les
intentions de l’enfant lors de son action, tandis que les parents »ouvriers »
privilégieront les conséquences de l’action. Les normes de comportement sont
donc apprises et influencent les conduites futures des enfants et des adultes qu’ils
deviendront.
Ainsi d’après Pieron, au cours de son développement, l’individu subit des
influences diverses qui orientent son mode de pensée et ses comportements. La
socialisation en est un élément important ? car elle permet d’intégrer l’enfant dans
la société en lui apprenant les règles de vie adéquates, que ce soit en terme de
mode de pensée, de codes de conduites, de croyances ou d’idéaux.
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CHAPITRE II : LES PHENOMENES CULTURELS
I.2. CONCEPTION DE LA MALADIE DU SIDA PAR LES JEUNES DE
LUBUMBASHI
6° La socialisation
Piaton(1977), en parlant de socialisation et institution familiale, il dit que la famille a
une fonction d’imprégnation culturelle. Elle permet l’apprentissage des us et
coutumes, des valeurs et normes en vigueur dans la société et pour une classe
sociale particulière. Il donne l’exemple des comportements « bourgeois » et
« ouvriers » dans l’éducation des enfants. Si par exemple un enfant commet une
mauvaise action, les parents « bourgeois » favoriseront la recherche de sens, les
intentions de l’enfant lors de son action, tandis que les parents »ouvriers »
privilégieront les conséquences de l’action. Les normes de comportement sont
donc apprises et influencent les conduites futures des enfants et des adultes qu’ils
deviendront.
Ainsi d’après Pieron, au cours de son développement, l’individu subit des
influences diverses qui orientent son mode de pensée et ses comportements. La
socialisation en est un élément important ? car elle permet d’intégrer l’enfant dans
la société en lui apprenant les règles de vie adéquates, que ce soit en terme de
mode de pensée, de codes de conduites, de croyances ou d’idéaux.
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COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE III : LES PROBLEMES
SOCIAUX
La vie sociale génère des problèmes et des conflits que les psychologues
sociaux peuvent concourir à résoudre, sinon à mieux comprendre. Le
présent chapitre recense diverses thématiques ayant fait l’objet
d’études psychosociales ou sociologiques.
1. Le genre
Ce terme permet de différencier le sexe social du sexe biologique. Il
renvoie au culturel et au social et considère le masculin et le féminin
comme un principe d’organisation sociale.
Comme les hommes et les femmes vivent ensemble dans un espace
social commun, on peut voir que les relations entre genres diffèrent des
relations entre personnes de même sexe. Comment chacun fait-il pour
savoir comment se comporter et interagir avec le sexe opposé ?
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CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
1. Le genre
Les notions de féminin et de masculin sont socialement construites et le
comportement d’un individu dépend de son genre. Le sexe est la sexe à la
base d’un code qui structure les interactions. Ainsi, les relations de genre
sont ambivalentes et ne vont pas sans poser problème. Il existe donc une
manière d’être spécifique à chaque sexe en sus de la distinction
biologique. Ainsi, comme le disait Simone de Beauvoir(1949), » on ne naît
pas femme, on le devient ». Il en va de même pour les hommes. Il existe
des normes de masculinité et de féminité à respecter, et elles sont
inculquées dès la petite enfance.
Goffman(1977), parlant de l’affectation des enfants à une classe sexuelle,
avance qu’à leur naissance, les enfants sont placés dans l’une ou l’autre
des classes sexuelles sur la base de leur configuration physique.
Cependant, cette catégorisation n’est que la première d’une longue série
de différentiation entre filles et garçons. En effet, ces derniers ne sont pas
traités de la même manière durant leur éducation.
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CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
1. Le genre
Les jouets sont différents : tandis que les filles s’amusent avec poupées,
dînettes et autres ustensiles servant à materner, cuisiner, faire le ménage
ou les courses, les garçons jouent plus souvent avec des petites voitures,
des ballons et autres jeux permettant soit de simuler la guerre et le
combat, soit de se dépenser physiquement.
De manière semblable, les comportements tolérés et encouragés
différent. Les petites filles ont le droit de pleurer et se font consoler,
tandis que les garçons doivent faire preuve de rudesse et montrer qu’ils
sont « des hommes » ; le garçon sera puni plus rudement en cas de bêtise.
L’apprentissage des rôles futurs se fait donc dès l’enfance, par les jeux et
les comportements valorisés. Les femmes apprennent ç se comporter
comme des êtres fragiles qu’il faut protéger, les hommes à être forts et
faire montre de maîtrise et de ressources.
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CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
1. Le genre
Les groupes « mâle » et « femelle » diffèrent donc non seulement d’un
point de vue biologique, mais également d’un point de vue social. Etant
donné le traitement différent dont ils sont l’objet, hommes et femmes
acquièrent une manière d’être et de se comporter différente les uns des
autres. Les femmes sont la plupart du temps jugées inférieures aux
hommes et subissent des discriminations liées à leur sexe. Le plus
souvent, elles les acceptent car elles ont intériorisé les normes de
masculinité et de féminité.
58
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
2. SANTE ET CONDUITES A RISQUE
La psychologie sociale s’intéresse aux questions de santé car il s’agit d’un
domaine dans lequel la demande sociale est importante. De nombreuses
pathologies sont partiellement dues aux conduites à risque : sida, cancer,
alcoolisme, etc. La psychologie sociale peut permettre d’aider à
comprendre les processus psychologiques et sociaux par lesquels des
individus acceptent de s’exposer à la maladie, mais également comment ils
réagissent quand ils sont malades.
Par ailleurs, nous devons savoir que les craintes et la perception du risque
ne sont pas les mêmes d’une société ou d’une classe sociale à l’autre.
Chacun apprécie les risques à sa manière, en fonction de son mode de vie,
de ses valeurs, de sa morale.
Pollak en 1988, a étudié l’exposition des homosexuels au virus du sida. Il
montre que les conduites préventives ne sont pas seulement fonction du
risque de contamination, mais de plusieurs facteurs qui s’opposent : le
risque de contagion et le risque de solitude ; le souci de santé et les
pulsions sexuelles. 59
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
2. SANTE ET CONDUITES A RISQUE
Un compromis est donc nécessaire et conduit à accepter plus ou moins
l’exposition au danger.
Beaucoup de campagnes de prévention échouent fréquemment à
convaincre les populations du bien-fondé de la protection contre le sida,
parce qu’elles s’appuient sur une approche savante qui n’est pas peut être
celle qui est appropriée aux individus concernés. L’acceptation du risque
n’est pas forcément rationnelle : elle est liée à la vie quotidienne, à la
proximité ou non avec l’objet dangereux, avec l’évaluation de sa propre
vulnérabilité, etc.
Dans notre société et surtout dans les sociétés occidentales, avec le
système de liberté, l’adolescence correspond à correspond à une période
durant laquelle la prise de risque est beaucoup plus importante que dans
d’autres moments de la vie.
Les jeunes ont tendance à s’exposer à des situations dans lesquelles ils
mettent leur santé et parfois même leur vie en péril.
60
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
2. SANTE ET CONDUITES A RISQUE
Un exemple avance le cas d’un jeune de quinze ans fait un pari avec ses
camarades, et tente de traverser une autoroute en courant. Il est fauché
par les voitures et sérieusement blessé. Cet exemple montre l’influence du
groupe pais également la connotation positive de la prise de risque : il est
bien vu de prendre des risques. Ici, la prudence est au contraire peu
valorisée, elle symbolise la tiédeur et le retrait.
Les processus psychologiques et sociaux par lesquels des individus
acceptent de s’exposer à la maladie (VIH/SIDA, les MST, CIRRHOSE de foi,
etc.) sont également le fait de la consommation des substances psycho
actives. Celles – ci sont des composés chimiques que certains
consomment pour modifier leur humeur ou leur comportement.
61
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
2. SANTE ET CONDUITES A RISQUE
Bien que l’on pense tout d’abord à des drogues comme l’héroïne et la
cocaïne, cette définition comprend également des drogues légalement
admises telles que l’alcool, la nicotine la caféine contenue dans le café, les
sodas et le chocolat.
Ces « drogues sûres » affectent également l’humeur et le comportement,
elles peuvent créer une dépendance et interviennent dans plus de
problèmes de santé et de mortalité que toutes les drogues illégales
réunies.
Bien entendu, l’altération du jugement, le changement d’humeur ou la
réduction des attitudes psychomotrices (difficultés à se mouvoir ou à
parler clairement), dépendent de la drogue ingérée, de la quantité
absorbée et de la réaction biologique individuelle.
62
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
2. SANTE ET CONDUITES A RISQUE
Cet aspect des choses est un argument de poids dont il faut se servir dans
une campagne contre le tabagisme (usage de nicotine : vu ses propriétés,
sources de dépendance et de conséquences graves pour la santé), étant
donné que la consommation de ces substances fragilise ou déstabilise
l’éducation reçue, le travail ou les relations, met physiquement en danger
le consommateur( par exemple : quelqu’un qui consomme du produit
psycho actif en conduisant sa voiture, tout en s’exposant aux accidents, il
aura des problèmes avec la justice) et perturbe le comportement avec le
lot des conséquences (ivresse, sexualité non protégée…) sur la santé tant
physique que mentale.
Dans les lignes qui suivent, nous examinons spécifiquement en détails les
effets nocifs de l’alcoolisme et son impact social.
63
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Introduction
L’alcoolisme surtout chronique, constitue un grand problème pour le
système de santé publique. Le comportement d’un alcoolique le conduit à
son déclin social et nécessite un soutien psychiatrique et
psychothérapeutique. Chez les hommes, on constate des lésions
organiques à partir d’une consommation régulière d’environ 80 g d’alcool
par jour. Cela correspond à environ 1,5 litre de bière ou 0,6 litre de vin.
Pour les femmes, la limite est de 60 g d’alcool par jour. Des maladies
neurologiques particulièrement graves peuvent aussi s’installer. Le plus
souvent, les patients atteints d’alcoolisme ne se considèrent pas comme
malades et refoulent leur maladie. Des tests biochimiques peuvent
cependant aider le médecin à la dévoiler. A ce sujet, les enzymes du foie
sont particulièrement recommandés.
64
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Introduction
Si les paramètres liés à l’alcool sont élevés à l’issu des tests, c’est qu’il
existe indubitablement une dépendance à l’alcool. La seule augmentation
d’un des paramètres n’est pas significative, mais doit constituer une
présomption quant à une affection éventuelle.
L’alcool sous forme d’éthanol est celui qui est beaucoup plus consommé
en France. On le consomme sous forme de vin (120 g d’éthanol/l), de bière
(50 g/l ou d’eau-de-vie (400-600 g/l). L’éthanol intervient dans le décès de
nombreuses personnes.
L’alcool entre en jeu pour plus de 50 % des accidents d’automobiles
mortels. 30% des personnes qui se suicident sont en état d’ivresse. Au sein
de la population, il existe une forte corrélation entre la mortalité par
cirrhose de foie et la consommation d’alcool. Son incidence est de 30
décès par an pour 100.000 personnes sur l’ensemble de la population
française.
65
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Introduction
L’alcool est considéré être l’agent tératogène (qui engendre des
malformations) le plus important dans notre environnement culturel.
Chaque année, environ 2000 enfants naissent avec des malformations
dues à l’alcool (donc une répétition annuelle de la catastrophe de 1960 due
à la thalidomide, (médicament antiémétique, un somnifère retiré du
marché au début des années 1960 après avoir provoqué des graves
malformations congénitales).
66
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Les effets psychotropes
L’alcool est un produit qui stimule initialement l’individu et qui ensuite le
calme ou l’endort. Il est également désinhibiteur, c’est-à-dire qui élève
jusqu’à l’enthousiasme et lui donne l’impression d’avoir un bien être au
dessus des autres.
L’usage chronique d’alcool aboutit à un état dépressif si celui-ci n’était pas
déjà préexistant. L’alcool est placé parmi les drogues. L’état de manque
ou le sevrage alcoolique engendre des tremblements, des confusions
mentales, qui, sans soins, peuvent aller jusqu’au décès. Lors de ces états,
la personne tremble, transpire, et a souvent des hallucinations.
67
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Les effets psychotropes
Les autres effets sur le cerveau et sur les nerfs
L’alcool a comme autre particularité de détruire les neurones soit
directement lors de l’absorption de doses massives, soit en empêchant
l’absorption digestive des vitamines B. Les neurones ayant absolument
besoin de ces vitamines pour vivre, il y a mort neuronale. Cette mort
neuronale se traduit par trois types de symptômes :
Des troubles définitifs de l’équilibre, la personne reste soûle à vie du fait
des lésions situées au niveau du cervelet (ataxie = désordre morbide des
fonctions nerveuses, caractérisé surtout par le manque de coordination
des mouvements volontaires) et des nerfs périphériques (polynévrite =
atteinte simultanée de plusieurs nerfs par une intoxication « alcoolisme
par exemple ou par une infection ‘’ virus’’ »).
68
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Les effets psychotropes
Les autres effets sur le cerveau et sur les nerfs
Des troubles de la mémoire des faits immédiats, la personne devient
définitivement incapable de mémoriser les faits récents, tout en
conservant intact les faits anciens. Cela est dû à des lésions de la région
hippocampique (circonvolution du lobe temporal) du cerveau.
Des troubles démentiels (une sorte de folie, de déraison,
d’extravagance, d’aliénation) plus généraux ; liés à des atteintes moins
localisées du cortex cérébral.
Les effets sur le foie
L’alcool induit trois types d’effets sur le foie : l’hépatite, la stéatose et la
cirrhose.
L’hépatite traduit la destruction des cellules du foie, ou hépatocytes. En
général, une hépatite est réversible à l’arrêt de la cause c’est-à-dire
l’intoxication.
69
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Les effets psychotropes
Les effets sur le foie
La stéatose est une accumulation de graisse dans les tissus. On les
retrouve dans le sang à des taux anormalement élevés chez les
consommateurs excessifs d’alcool. Ce dépôt de graisse disparait
difficilement après l’arrêt de l’alcoolisation.
La cirrhose est un dépôt de protéines dans le foie. Ce dépôt n’est pas
réversible. Le foie devient dur, pierreux. La cirrhose peut évoluer vers
l’insuffisance hépatique (jaunisse) ou vers le cancer du foie.
Les effets sur le pancréas
La prise d’alcool engendre des inflammations et des destructions
Pancréatiques. Les conséquences en sont des insuffisances des fonctions
digestives (diarrhées ou constipations chroniques), des cancers du
pancréas et du diabète puisque le pancréas régule le taux de sucre.
70
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Les effets psychotropes
Les effets sur le foie
Les effets classiques sont des reflux œsophagiens et des inflammations
des muqueuses. Cette inflammation des muqueuses est à l’origine de la
malabsorption de certaines vitamines, et donc indirectement des troubles
neurologiques. Le consommateur se plaint de reflux alimentaires le matin
et de brûlures digestives.
Les effets sur les vaisseaux et le cœur
L’effet le plus classique est la réduction de l’artérite. Cet effet bénéfique
est un peu controversé car, il peut être dû aux folâtres qui sont des
molécules présentes dans beaucoup de boissons alcoolisées et non à
l’alcool lui-même.
L’hypertension artérielle est assez régulièrement constatée. L’alcool est
considéré comme étant la première cause d’hypertension artérielle en
France. Sur le système veineux, les boissons alcoolisées aggravent les
douleurs veineuses et les problèmes hémorroïdaires.
71
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Les effets psychotropes
Les effets sur les vaisseaux et le cœur
Enfin, on constate chez les grands alcooliques une atteinte du muscle
cardiaque pouvant aller jusqu’à l’insuffisance cardiaque et à la mort. Les
palpitations favorisées par la prise de certaines boissons alcoolisées sont
un moindre mal.
Les effets cancérigènes
Ils sont souvent favorisés par la prise concomitante de tabac. Les cancers
les plus fréquents sont, outre le cancer du pancréas déjà cité, les cancers
de la langue, de la gorge (cordes vocales, larynx) et les cancers de
l’eosophage.
Les effets sur la moelle osseuse
L’alcool a un effet délétère sur le développement des globules rouges et
des globules blancs. Cet effet peut être : toxique ou indirect : carences
vitaminiques. Ici également, tout dépendra du terrain individuel.
72
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Les effets psychotropes
Les effets sur les vaisseaux et le cœur
Enfin, on constate chez les grands alcooliques une atteinte du muscle
cardiaque pouvant aller jusqu’à l’insuffisance cardiaque et à la mort. Les
palpitations favorisées par la prise de certaines boissons alcoolisées sont
un moindre mal.
Les effets cancérigènes
Ils sont souvent favorisés par la prise concomitante de tabac. Les cancers
les plus fréquents sont, outre le cancer du pancréas déjà cité, les cancers
de la langue, de la gorge (cordes vocales, larynx) et les cancers de
l’eosophage.
Les effets sur la moelle osseuse
L’alcool a un effet délétère sur le développement des globules rouges et
des globules blancs. Cet effet peut être : toxique ou indirect : carences
vitaminiques. Ici également, tout dépendra du terrain individuel.
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CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
2° LES CONSEQUENCES SOCIALES DE L’ALCOOLISME
La mise en parallèle des effets négatifs tant sur les plans physiques, psychiques
et comportementaux des effets positifs que recherche la personne dans le
produit, pousse à réfléchir sur les conséquences de ces effets.
L’alcool a une action particulière, celle de modifier les comportements comme
déjà signalé plus haut et celle d’entrainer des troubles de la conduite à
plusieurs niveaux :
Sur le plan familial
L’excès d’alcool peut entraîner des violences, des disputes familiales et aller
jusqu’au divorce, à la séparation des corps… Il peut aussi engendrer des
maltraitances pour les enfants, des abus de drogue, des déviances sexuelles…
Des problèmes financiers peuvent se greffer et prendre de dangereuses
proportions : saisies et ventes des biens immobiliers par exemple.
Tous ces problèmes peuvent altérer les relations dans le système familial de
part ce qu’ils induisent : dissimulation, mensonge, crainte colère…
74
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
2° LES CONSEQUENCES SOCIALES DE L’ALCOOLISME
• Sur le plan amical
Le cercle du buveur est dans bien des cas restreint. L’alcoolo-dépendant
devient dépendant de sa relation à l’autre. Il ne se retrouvera que dans l’autre.
Cette relation ne sera pas sans conséquences, elle l’exclut de toute autre
relation et peut produire une forme d’isolement puis d’exclusion.
• Sur le plan professionnel
L’absentéisme au travail est l’une des conséquences d’une alcoolisation
excessive. L’alcool est aussi à l’origine de 15 à 20 % des accidents du travail et
d’une diminution de la rentabilité. L’employeur peut être amené à prendre des
mesures disciplinaires. Souvent, le licenciement pour faute professionnelle est
l’aboutissement d’une conduite alcoolique sur le lieu du travail.
75
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
2° LES CONSEQUENCES SOCIALES DE L’ALCOOLISME
• Sur le plan légal
La conduite d’un véhicule en état d’ivresse, la suspension du permis de
conduire sont des problèmes en rapport avec la loi.
De même les abus d’alcool peuvent entraîner le sujet à commettre des vols,
des effractions, des agressions, voire des homicides. Il s’en suivra des
sanctions pénales avec tout ce que cela implique aux différents niveaux
précités.
La demande de soins peut émerger lorsque la personne a testé les limites dans
un ou plusieurs niveaux des conséquences décrites ci-haut.
L’un des phénomènes le plus marquant des conséquences sociales semble
être un processus de rupture, de liaison, voire d’isolement.
L’aide à donner à la personne en proie à ces conséquences peut venir d’un
médecin traitant, d’un centre de cure, d’un thérapeute…. Dans tous ces cas,
l’aide accordée permettra à la personne de se retrouver, de devenir conscient
de son état et de montrer la volonté d’arrêter avec l’alcoolisation.
76
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
3. LES EFFETS NOCIFS DE L’ALCOOLISME ET SON IMPACT SOCIAL.
Conclusion
Eu égard à ce qui vient d’être dit, l’alcoolisme constitue un véritable fléau
social il détruit et tue des personnes, bien qu’il soit pour plusieurs, un moyen
de connexion par excellence. Que chacun tire la sonnette d’alarme à sa
manière lorsqu’il sera en contact avec la communauté.
77
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
4.1. ETIOLOGIE
Dans l’antiquité, le tabac était inconnu en Europe. Pourtant, les hommes
brulaient diverses herbes dont ils utilisaient la fumée pour soigner ou pour
prier. On a même retrouvé à Pompéi des fresques prouvant l’usage de piper.
En Amérique, les indiens utilisaient le tabac comme plante médicinale, et aussi
lors de rituels pour la purification des adultes.
En 1492, Christophe Colomb découvre l’Amérique et s’aperçoit que les indiens
fument une plante nommée (septum). Sous forme d’un tube de feuilles
roulées.
Ils utilisent des longues pipes ou chiquent les feuilles de tabac. Christophe
Colomb raconte que les indiens brulent une plante avec de petits morceaux de
charbon et en aspirent la fumée odorante.
En 1949, Doll, Bread, Fod et Hill mènent la première étude prospective en
Grande Bretagne auprès de 59.600 médecins britanniques. Elle démontre pour
la première fois la responsabilité directe du tabac dans la survenue du cancer
de poumon surtout par l’utilisation de la cigarette.
78
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
4.2. SORTES DE TABAC
Le tabac est principalement consommé sous forme de cigarette, mais aussi le
cigare. On distingue le tabac avec fumé du tabac sans fumé, le tabac sans fumé
se reparti à son tour en tabac à chiquer : il se vend sous forme de longs bings,
souvent dans une bague à tabac comme le suggère son nom, la chique ne se
suce pas, mais se mâche.
4.3. EPIDEMIOLOGIE
A la suite de l’augmentation des prix du tabac en 2002-2003, la prévalence du
tabagisme était de 30% en France en 2004. Le tabagisme est à l’origine de
66.000 décès par an en France 59.000 chez les hommes et 7000 chez les
femmes. Il est associé à la survenue de trois grands groupes de pathologies.
Les cancers, les maladies cardio-vasculaires et les pathologies respiratoires
chroniques. Une relation a été retrouvée avec des complications gravidiques
ou ostéoporotiques. Le tabagisme passif est aussi à l’origine d’un grand
nombre des pathologies dont le cancer du poumon, les maladies
coronariennes et les accidents vasculaires. (Cérébraux)
79
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
4.4. LES PATHOLOGIES LIES AU TABAC
Le tabagisme est une cause majeure de maladies, associée à un très fort impact
sanitaire sur la santé des populations. C’est la première cause de mortalité
évitable, avec environ 75 000 décès estimés en 2015, soit environ 13% des décès
survenant en France métropolitaine. En moyenne, un fumeur régulier sur deux
meurt des conséquences de son tabagisme.
Un cancer sur trois est dû au tabagisme. Le plus connu est le cancer du
poumon, dont 80 à 90 % des cas sont liés au tabagisme actif. Mais d’autres
cancers sont également causés par le tabac : gorge, bouche, lèvres, pancréas,
reins, vessie, utérus. Le cancer de l’œsophage est plus fréquent en cas
d’association du tabac et de l’alcool.
Le tabagisme actif peut également être à l’origine des maladies cardio-
vasculaires : fumer est un des principaux facteurs de risque d’infarctus du
myocarde. Les accidents vasculaires cérébraux, l’artérite des membres
inférieurs, les anévrismes, l’hypertension artérielle sont également liés, en
partie, à la fumée de tabac. L’atteinte vasculaire peut aussi provoquer des
troubles de l’érection. 80
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
4.4. LES PATHOLOGIES LIES AU TABAC
La BPCO (ou bronchopneumopathie chronique obstructive) est une
maladie respiratoire chronique qui est essentiellement due au
tabagisme. Cette maladie peut évoluer vers une insuffisance respiratoire
chronique. A tout stade de la maladie, le tabagisme est un facteur
aggravant la maladie.
D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme : les
gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’
hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, l’eczéma, le psoriasis, le
lupus, les infections ORL (Nez - gorge - oreilles) et dentaires, la cataracte
et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à
la cécité. Sans oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque
le déchaussement et la perte des dents.
Fumer durant la grossesse comporte de multiples risques
81
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
4.4. LES PATHOLOGIES LIES AU TABAC
Pour la grossesse elle-même :
Le tabac serait responsable d’environ 35 % des grossesses extra-utérines,
c’est-à-dire que le fœtus ne s’implante pas au bon endroit
Le risque de faire une fausse couche au début de la grossesse est trois fois
plus grand. Le tabac est une cause d’accouchement prématuré.
Pour le développement du fœtus :
Plus on fume, plus la toxicité est importante pour le fœtus. Dans l’utérus,
le fœtus reçoit de l’oxygène grâce au sang de sa mère. En revanche, quand
elle fume, son sang se charge alors en monoxyde de carbone, gaz
particulièrement dangereux. De plus, la nicotine empêche une bonne
circulation du sang. Le bébé ne reçoit donc pas assez d’oxygène. D’autres
substances chimiques contenues dans la fumée sont également toxiques
pour le développement du fœtus, qui peut être retardé. C’est ce qu’on
appelle un retard de croissance intra-utérin (petit poids de naissance,
petite taille, petit périmètre crânien).82
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
4.4. LES PATHOLOGIES LIES AU TABAC
Pour le développement du fœtus :
Le tabagisme passif subi par les femmes enceintes non fumeuses a des
conséquences sur l’enfant à naître : les produits chimiques contenus dans
la fumée du tabac respirée par la mère passent dans le sang de la mère et
dans celui du fœtus
Le tabagisme passif est le fait d’inhaler la fumée dégagée par un ou
plusieurs fumeurs (provenant de la fumée émise par la combustion de la
cigarette ou celle recrachée par les fumeurs). Par extension, on parle aussi
de tabagisme passif pour l’exposition du fœtus au tabagisme (actif ou
passif) de la mère.
La fumée de tabac contient plus de 4 000 substances chimiques parmi
lesquelles la nicotine, des irritants, des produits toxiques (monoxyde de
carbone, goudrons) et plus de 50 cancérogènes.
Extrêmement nocive pour le fumeur la fumée l’est également pour le non-
fumeur. 83
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
4.4. LES PATHOLOGIES LIES AU TABAC
Pour le développement du fœtus :
Le tabagisme passif, s’il est plus toxique dans un environnement fermé,
l’est également dans un environnement ouvert, en particulier dans les lieux
couverts (terrasse, auvents, etc.).
Le tabagisme passif peut concerner :
L’entourage du fumeur
Les personnes qu’il croise dans son quotidien mais également le fœtus
dans le ventre de sa mère
On estime qu’en 2014, 15,5% des personnes âgées de 15 à 75 ans occupant
un emploi étaient exposées à la fumée des autres à l’intérieur des locaux
de leur lieu de travail. Au domicile, 28,2% des 15-75 ans déclaraient que
quelqu’un fumait à l’intérieur du domicile.
84
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Les fumeurs ne doivent pas négliger une modification de leur voix, car elle
peut correspondre à une maladie sévère.
La consommation d’oxygène présent dans l’air est indispensable à la survie
des êtres humains. La respiration apporte cet oxygène au niveau des
poumons où il passe dans le sang. Pour arriver aux poumons, l’air passe
par le nez et la bouche puis la gorge, la trachée et les bronches.
Le fumeur respire un air chargé de produits toxiques qui vont agresser les
cellules qui tapissent les parois de ces organes. Cette agression directe de
l’appareil respiratoire explique la survenue chez les fumeurs de maladies
infectieuses, inflammatoires, allergiques et cancéreuses.
– Maladies infectieuses : les fumeurs font plus fréquemment des otites,
sinusites, angines, bronchites, grippes et pneumonies ; ce risque est
d’autant plus important que leur consommation est importante.
85
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
– Maladies inflammatoires : il s’agit essentiellement des broncho-
pneumopathies chroniques obstructives (BPCO), qui correspondent à la
bronchite chronique et à l’emphysème ; ces maladies sont dues à la
destruction progressive des poumons et des bronches par la fumée de
cigarette et conduisent progressivement à l’insuffisance respiratoire.
– Maladies allergiques : la maladie asthmatique est plus fréquente et plus
grave chez les fumeurs; il en est de même du rhume des foins.
– Maladies cancéreuses : la fumée de cigarette provoque des cancers des
lèvres, de la langue, de la bouche, de la gorge, des cordes vocales, de la
trachée, des bronches et des poumons.
Le risque est fonction de la quantité de tabac fumé et surtout augmente
rapidement en fonction du nombre d’années de tabagisme. Ces cancers
qui étaient l’apanage de l’homme il y a une vingtaine d’années sont de plus
en plus fréquents chez les femmes qui ont commencé à fumer dans les
années 70/80. 86
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
88
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies allergiques
Asthme
Source : https://www.passeportsante.net/fr
89
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies allergiques
Asthme
L’asthme non traité perturbe le quotidien des patients ; lorsque les
crises sont fréquentes et sévères, la maladie peut mettre en cause le
pronostic vital. Au cours de la crise, le malade ressent une difficulté à
respirer (un essoufflement), la respiration devient sifflante, avec une
sensation d’oppression thoracique et une toux sèche.
Les traitements ont pour objet d’améliorer le calibre des bronches et de
réduire l’inflammation ; ils sont souvent pris par inhalation.
90
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
Cancers de la bouche
* Les cancers peuvent se déclarer au niveau des
lèvres, de la langue, du plancher buccal, des
gencives, des joues ou du palais. L’exposition aux
substances cancérigènes amène une cellule normale
à devenir cancéreuse puis à se multiplier et envahir
progressivement ces organes de la bouche.
* Le diagnostic est souvent tardif car les symptômes
sont discrets et non douloureux au début
Fumer, chiquer et priser du tabac sont des facteurs de risque de
développer un cancer de la bouche. Les cancers de la bouche sont six
fois plus fréquents parmi les fumeurs ou ex-fumeurs que parmi les non-
fumeurs.
91
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
• Cancers des lèvres
Les lèvres sont les parties charnues qui bordent la bouche et couvrent
les dents. Elles ont un rôle important dans la prononciation, l’expression
faciale et l’alimentation. Les lèvres sont composées de la lèvre blanche
cutanée et de la lèvre rouge formée par le vermillon et la muqueuse
labiale qui fait partie de la cavité buccale.
Le cancer des lèvres se présente, dans un premier temps, sous forme
d’une « croûte » ou d’un ulcère qui saigne, il grossit ensuite pour
constituer une tumeur. Il représente 10 à 20 % des tumeurs de la cavité
buccale.
92
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
• Cancers de la langue
La langue est l’organe principal responsable du goût. Elle joue aussi un
rôle important dans la mastication des aliments, la déglutition et la
parole.
Le cancer de la langue atteint, le plus souvent, sa partie arrière.
Les symptômes évocateurs d’un cancer de la langue sont : une douleur,
une difficulté à avaler, une toux avec rejet de sang, une modification de
la voix, une mauvaise haleine, des ulcères qui ne guérissent pas avec des
saignements, une douleur à l’oreille, ou une perte de poids.
93
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
• Cancers de la langue
La langue est l’organe principal responsable du goût. Elle joue aussi un
rôle important dans la mastication des aliments, la déglutition et la
parole.
Le cancer de la langue atteint, le plus souvent, sa partie arrière.
Les symptômes évocateurs d’un cancer de la langue sont : une douleur,
une difficulté à avaler, une toux avec rejet de sang, une modification de
la voix, une mauvaise haleine, des ulcères qui ne guérissent pas avec des
saignements, une douleur à l’oreille, ou une perte de poids.
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CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
Cancer du pharynx
Le pharynx est une partie du tube digestif située à l’arrière de la cavité
buccale ; elle correspond au carrefour des voies digestives et respiratoires.
À ce point de croisement, la cavité buccale communique avec l’œsophage,
et les fosses nasales avec le larynx.
Les symptômes du cancer du pharynx sont :
– une gêne ou une douleur d’un côté de la gorge ;
– la sensation d’avoir un corps étranger dans la gorge ; une douleur à
l’oreille ;
– une difficulté à avaler ; une sensation de brûlure d’un côté de la gorge ;
– une voix enrouée ; une boule dans le cou.
95
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
Cancer du larynx
Les symptômes du cancer du larynx sont : une modification de la voix,
enrouée, des difficultés et des douleurs en avalant, une toux, des maux de
gorge persistants, des crachats de sang et une douleur au niveau de
l’oreille.
La fumée de tabac est la première cause de survenue du cancer du larynx
car les substances toxiques qu’elle contient altèrent directement la
muqueuse du larynx et provoquent l’apparition de cellules cancéreuses. Le
tabac multiplie par 10 le risque de survenue d’un cancer du larynx et près
d’une personne sur deux atteintes par cette maladie en meurt. Le risque
s’accroît avec le nombre de cigarettes fumées. La fumée secondaire est
également considérée comme un facteur de risque de cancer du larynx.
96
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
• Cancer de la trachée, des bronches et du poumon
* Les poumons sont situés dans le thorax, sous les côtes.
Le poumon droit est composé de 3 lobes, et le gauche
de 2 lobes. Ils fournissent l’oxygène à l’ensemble de
l’organisme et permettent l’élimination du gaz
carbonique contenu dans le sang.
* L’exposition aux substances cancérigènes présentes
dans la fumée de tabac amène la transformation d’une
cellule bronchique normale en une cellule cancéreuse
qui, en se divisant, produit une tumeur qui se
développe dans le thorax et peut donner des
métastases à distance.
97
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
Cancer de la trachée, des bronches et du poumon
Les poumons sont situés dans le thorax, sous les côtes. Le poumon droit
est composé de 3 lobes, et le gauche de 2 lobes. Ils fournissent l’oxygène à
l’ensemble de l’organisme et permettent l’élimination du gaz carbonique
contenu dans le sang.
L’exposition aux substances cancérigènes présentes dans la fumée de
tabac amène la transformation d’une cellule bronchique normale en une
cellule cancéreuse qui, en se divisant, produit une tumeur qui se développe
dans le thorax et peut donner des métastases à distance.
98
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système respiratoire
Maladies cancéreuses
Cancer de la trachée, des bronches et du poumon
Les principaux signes cliniques qui peuvent annoncer l’existence d’un cancer du
poumon sont :
– le rejet de sang au cours de la toux (hémoptysie) ;
– une toux qui s’aggrave et persiste ;
– des bronchites et pneumonies fréquentes ;
– une douleur thoracique ;
– une modification de la voix ;
– un amaigrissement.
Fumer du tabac multiplie par 15 à 30 fois le risque de la survenue de cette maladie
et est responsable de 80 à 90% des cas de cancers du poumon. Le risque dépend de
l’âge auquel on a commencé à fumer, de la quantité de cigarettes consommées par
jour et surtout du nombre d’années de tabagisme. L’exposition à la fumée
secondaire est le principal facteur de risque de cancer du poumon chez les non-
fumeurs. (Médite, 2017) 99
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
I.2.4.1. Les effets sur le système nerveux
La nicotine va entraîner, en plus de l'effet addictif, une impression d'apaisement et
de facilitation de la concentration en augmentant l'éveil. En réalité, ce sont de
fausses impressions qui augmentent l'addiction. En dehors de cette addiction, qui
devient rapidement aussi forte qu'une addiction à l'héroïne, peu d'effets à
proprement parler sur le cerveau ont été observés. Une étude a néanmoins prouvé
que fumer endommagerait la région du cortex cérébral qui gère la mémoire,
l'attention et la concentration du sujet au bout de plusieurs années de tabagisme.
Mais cela serait réversible. (Nichter, M., and E. Cartwright, 1991)
Les effets sur le système urinaire
Les effets sur le système digestif
Les effets sur la peau
La diminution du niveau d’oxygène dans le sang, ainsi que les toxines présentes
dans la nicotine peuvent rendre la peau plus pâle, voire grise, et engendrer de la
sécheresse. En outre, les rides apparaîtront plus tôt car les vaisseaux sanguins se
rétrécissent et n’apportent pas assez d’oxygène, ni les nutriments importants
(vitamine A ou C) pour les cellules de la peau.
100
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
Le rôle du personnel de santé dans la prévention du tabagisme
Le rôle du personnel de santé dans la prévention du tabagisme
On sait que la consommation du tabac est une cause de mauvaise santé évitable.
L'une des plus importantes, cela devrait inciter tous les agents de santé à arrêter
de fumer et à profiter de leur situation et de leur milieu professionnels pour
promouvoir une société qui serait débarrassées du tabac.
Les interventions des personnels soignants; médecins, infirmiers, agents de santé
primaires, dentistes, etc. ; permettent d'atteindre la majorité des fumeurs du fait
des contacts fréquents de ces professionnels de santé avec le grand public. Par
exemple aux Etats unis, chaque fumeur va chez le médecin 4,3 fois en moyenne par
ans; et les médecins sont en contact avec au moins 70% de la totalité des fumeurs
chaque année.
Dans un certain nombre de pays le personnel infirmier et le personnel de soins de
santé primaire assurent l'essentiel de soin préventif, ce sont en eux en particulier
qui s'informe des habitudes tabagiques de leur patient et leur fournissent des
conseils à ce sujet à l'occasion de la consultation.
101
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
4. LE TABAGISME ET SON IMPACT SOCIAL
Le rôle du personnel de santé dans la prévention du tabagisme
Aussi au Royaume Uni pour combattre les effets nocifs du tabac sur la santé, le
gouvernement a créé des services nationaux et locaux de sevrage tabagique qui
ont pour rôle d'encourager les fumeurs à s'arrêter de fumer et de les aider dans
cette démarche.
Il existe donc un besoin assez évident de mener des actions visant à aider les
fumeurs à mettre fin à leur habitude tabagique.
102
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
7. LES FACTEURS INFLUANT DIRECTEMENT SUR LA SANTE ET LA FORME
D’après l’organisation mondiale de la santé (O.M.S.) citée par Danish (1983
p.837) la santé est définie comme un « état global de bien-être physique,
moral et social, et nom seulement une absence de maladie ou d’infirmité ».
Une personne peut favoriser sa santé en pratiquant certaines activités et
en mettant fin à d’autres, bref en acquérant de meilleures habitudes de
vie.
Le lien entre le comportement et la santé souligne les relations étroites
entre les aspects physiques, intellectuels et affectifs du développement ;
Ce qu’une personne fait se répercute sur ce qu’elle ressent. Mais il ne suffit
pas de connaître les bonnes habitudes en matière de santé. La
personnalité de l’individu, le contexte social et ses sentiments l’emportent
souvent sur ses bonnes intentions et l’incitent à adopter des
comportements malsains.
103
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
7. LES FACTEURS INFLUANT DIRECTEMENT SUR LA SANTE ET LA FORME
Examinons quelques-uns des comportements et des facteurs situationnels
liés à la santé :
1°) Le régime alimentaire
Le dicton « on est ce qu’on mange » résume l’importance d’un régime
alimentaire sain pour la santé physique et mentale. Ce que les gens
mangent détermine en partie leur apparence, comment ils se sentent et
leur vulnérabilité à certaines maladies. Par exemple une forte
consommation de certains gras augmente les risques de problèmes
cardiaques.
2°) Le régime alimentaire et le poids
Dans une société qui valorise la minceur, l’obésité entraîne souvent de
sérieux problèmes socio-affectifs. Elle augmente aussi la probabilité de
troubles tels que l’hypertension, les maladies cardiaques et certaines
formes de cancer.
La façon la plus simple de garder un poids suffisant est d’équilibrer son
régime alimentaire de faire de l’exercice.
104
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
7. LES FACTEURS INFLUANT DIRECTEMENT SUR LA SANTE ET LA FORME
3°) Le régime alimentaire et le cholestérol
Un taux élevé dans le sang d’une substance grasse appelé cholestérol constitue un
risque de troubles cardiaques (Heart Point, 1997). En effet, lorsqu’il est présent en
trop grande quantité, le cholestérol se dépose dans les vaisseaux sanguins et
risque de les bloquer au point d’empêcher le sang de parvenir au cœur, ce qui
provoque un infarctus. Le seul moyen d’éviter ces troubles qui reste d’actualité est
de choisir des aliments faibles en cholestérol mais nutritif comme les céréales, les
grains, etc.
4°) Le régime alimentaire et le cancer
D’importantes recherches effectuées à l’échelle mondiale laissent fortement
présumer l’existence d’un lien entre les habitudes alimentaires et le risque de
contracter certains types de cancer. Par exemple, le cancer du sein et un régime
alimentaire riche en matières grasses. En outre, la relation entre le poids corporel
et le cancer est établie, mais elle dépend de l’âge de la personne. Ainsi, l’obésité
semble avoir des effets cancérigènes plus marqués chez le jeune adulte lorsqu’elle
persiste depuis plusieurs années (santé et bien-être social, 1988).
105
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
7. LES FACTEURS INFLUANT DIRECTEMENT SUR LA SANTE ET LA FORME
5°) L’exercice physique
L’exercice physique régulier permet de tonifier les muscles, de renforcer le
cœur et les poumons, de diminuer la pression artérielle, de prévenir les
infarctus, le cancer et l’ostéoporose, de soulager l’anxiété et la dépression
et, peut-être, de prolonger l’espérance de vie.
6°) L’usage de la cigarette
Fumer augmente le risque de cancer de maladies cardiaques et d’autres
troubles susceptibles d’abréger la vie. On a clairement établi le lien entre la
cigarette et le cancer du poumon, entre la cigarette et le cancer du larynx,
de la bouche, de l’œsophage, de la vessie, du rein, du pancréas et du col de
l’utérus.
On a également associé la cigarette à certaines maladies gastro-
intestinales (dont l’ulcère), aux infarctus, aux accidents cérébro-vasculaires
et aux maladies respiratoires comme la bronchite. Par ailleurs, le non-
fumeur souffre souvent de tabagisme passif, c’est-à-dire qu’il respire la
fumée des fumeurs qui se trouvent dans 106 son entourage.
CHAPITRE III : LES PROBLEMES SOCIAUX
7. LES FACTEURS INFLUANT DIRECTEMENT SUR LA SANTE ET LA FORME
6°) L’usage de la cigarette
A tout âge, la personne qui cesse de fumer en retire des bienfaits
physiques. Un fumeur qui réussit à cesser sa consommation avant l’âge de
35 ans peut même légitimement aspirer à une aussi bonne santé que le
non-fumeur.
107
COURS DE PSYCHOLOGIE SOCIALE
CHAPITRE V : LES PHENOMENES
DE GROUPE
En psychologie sociale, le groupe est un domaine d’étude majeur car il constitue
même un véritable « laboratoire » pour l’étude des phénomènes de groupe. Dans
ce chapitre, nous présentons les principaux mécanismes de groupe.
LE LEADERSHIP
Le leadership désigne l’influence qu’un membre d’un groupe, le leader, exerce sur
les autres. Le leadership ne repose pas sur des caractéristiques sociales (statut,
richesse, etc. Il existe trois types de leaders, caractérisés par leur mode de gestion
du groupe :
Le leader autoritaire
Ce type de leader reste à l’écart du groupe et prend seul ses décisions concernant
le travail et l’organisation, sans les justifier. Ses critères d’évaluation ne sont pas
connus des autres membres du groupe. Ce mode de fonctionnement peut se
trouver dans les armées, les sectes, voire dans certains groupes politiques.
108
CHAPITRE V : LES PHENOMENES DE
GROUPE
Le leader démocratique
Dans ce type de fonctionnement, les décisions sont prises dans des
discussions provoquées par le leader et dans lesquelles l’avis des membres
du groupe est pris en compte. Le leader démocratique justifie ses
positions et ses jugements. Il participe au fonctionnement social du tout
en restant différent des autres.
Le leader laissez-faire
Ce dernier type de leader se caractérise par son comportement passif : il
ne juge pas, n’évalue pas, ne prend pas d’initiatives, tout en conservant
son statut de leader. Ce type de leader a des conséquences sur le
fonctionnement des groupe, Lippit et White (1972) ont montré qu’avec le
leader autoritaire, la cohésion est mauvaise, et le groupe s’éclate en sous-
groupes ; le leader démocratique fait que le groupe résiste
particulièrement bien aux perturbations et agressions qui viennent de
l’extérieur, le leader laissez-faire fait que les performances sont
mauvaises, car si le groupe est actif, il est improductif en raison de
l’absence de projet commun, la cohésion
109
est faible.
CHAPITRE V : LES PHENOMENES DE
GROUPE
LE PROCESSUS DE DECISION
La prise de décision passe par cinq phases qui sont :
la définition du problème
l’information
l’évaluation
la solution
la décision
Généralement, le processus de décisions débouche sur des conflits de
trois ordres:
conflits substantiels qui portent le fond ou le contenu du débat
conflits socio émotionnels
conflits en rapports avec les luttes interpersonnelles
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CHAPITRE V : LES PHENOMENES DE
GROUPE
LE PROCESSUS DE DECISION
La manière dont une décision est prise affecte tôt ou tard
l'efficacité du travail en groupe. Exemple, si la décision est
prise en se basant sur le principe de la majorité, il y aura une
minorité qui doit se plier. Cependant, cette minorité va en
souffrir. Cela va retenir sur le rendement de l’équipe. Ainsi, il
faut trouver un processus de décision qui soit satisfaisant
pour tous les membres. Une décision minoritaire conduit
généralement à la dictature. En outre, on a constaté que
lorsque les membres participent à la décision, on obtient
plus facilement une modification de comportement que
lorsque la décision a été imposée par le chef.
Dans bien des cas, les individus ont tendance à prendre des
décisions différentes en groupe que celles qu’ils auraient
prises dans des situations individuelles.
111
COURS DE LA PSYCHOLOGIE DE LA SANTE
1. Comportement de santé
2. Prédire les comportements de santé : le rôle des croyances
sur la santé
3. La théorie de l’attribution
4. La perception des risques
Conclusion
Bibliographie
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