Cours Psychosociologie 2023 Sed L2

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UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA

UFR. SCIENCES ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT

PSYCHOSOCIOLOGIE

Année académique 2022-2023

Syllabus de cours

Niveau : Licence 2 Gestion (SED)


Enseignant : Dr SADIA Martin-Armand
Maître de conférences (CAMES)
Psychologue de l’éducation
Téléphone Portable : (+225) 07 49 86 76 22
Courriel : [email protected]
Plan du cours

INTRODUCTION

Étymologiquement, psychologie signifie science de l’âme


: du grec psychê (âme) et logos (discours, science). Selon la
mythologie grecque en effet, ce nom « est dérivé de la
princesse psyché qui inspira l’amour à Eros. Evanescente
comme l’aube ou l’aurore, les grecs utilisèrent son nom pour
désigner le souffle et par analogie l’âme ».
Classiquement, la psychologie est donc définie comme « la
science des faits psychiques » (Dictionnaire usuel de
psychologie, Bordas)1. Des approches plus précises la
définissent comme « l’étude scientifique des faits psychiques,
la connaissance empirique ou intuitive des sentiments, des
idées, des comportements d’autrui et des siens, l’ensemble des
manières de penser, de sentir, d’agir qui caractérisent une
personne, un animal, un groupe, un personnage » 2. La Société
française de psychologie insiste, quant à elle, sur l’aspect
expérimental et scientifique à la fois, d’une « science qui a
pour but de comprendre la structure et le fonctionnement de
l’activité mentale et des comportements associés. Comme dans
toute science, les connaissances psychologiques sont établies
au moyen d’observations et d’expérimentations ». D’autres
spécialistes définissent actuellement la psychologie d’un point de vue global comme «la
science de la conduite ». Le mot « conduite » renvoie au comportement objectivement
observable à l’action sur l’environnement (par la communication), à l’interaction de
l’organisme avec son milieu.

1
Wikipedia.
2
Site de la Société française de psychologie :
http://www.sfpsy.org
Elle s’appréhende de plusieurs façons : en fonction des objets d’étude (psychologie de
l’enfant, psychosociologie, psycholinguistique etc.) et en fonction des champs d’intervention
(psychologie du travail, psychologie scolaire, etc.).

De façon générale, la psychologie peut donc être définie


comme l’étude scientifique du comportement des
individus (pris isolement ou en situation de groupe) et de leurs
processus mentaux (perception et mémoire, intelligence…).

Elle puise ses racines dans la philosophie et la physiologie. Elle


comporte plusieurs démembrements dont la psychosociologie,
science qui étudie les comportements des hommes dans les
organisations. C’est donc avant tout une psychologie sociale
appliquée aux organisations. Ainsi, les grands questionnements
de la psychosociologie porte sur :

Comment les individus se soumettent-ils ou pas à l’autorité ? Le rôle de l’influence sociale, à savoir
comment les leaders se comportent pour convaincre les autres personnes ? Comment les individus
apprennent dans les organisations et comment cet apprentissage contribue-t-il à améliorer les
performances ?

Avant de répondre à toutes ces interrogation dans les parties qui suivent, il importe dans un premier
temps de définir le concept organisation.

I. QU'EST-CE QUE L'ORGANISATION ?


Philippe Bernoux définit l’organisation à partir de cinq traits :
- La division des tâches : Dans toutes organisation les tâches sont définies de façon précise
- La distribution des rôles : Pour chaque membre de l’organisation correspond une tâche.
Cette tâche est exécutée de façon particulière. Le rôle est donc la manière avec laquelle un
individu accomplit sa tâche.
- Le système d’autorité : C’est l’ensemble des mécanismes qui assurent ‘l’adéquation du
comportement de l’individu aux buts que les organisateurs ont fixé à l’organisation »1.
- Le système de communications : Ce système assure la mise en relation entre les individus
appartenant à l’organisation. Philippe Bernoux note dans ce sens que généralement ce système
fonctionne de façon descendante c’est-à-dire du sommet à la base. Ce caractère descendant
constitue une limite à la réussite de la communication : « aucun groupe ne peut se passer de
communications de ses membres les uns avec les autres et dans touts les sens (…) de plus un
bon système doit pouvoir permettre aux membres du groupe un contact rapide.
De manière immédiate et appliquée à la gestion, trois sens peuvent être attribués au mot
organisation.
Sens 1 : l’activité d’organiser, qui consiste notamment à élaborer une structure,
des procédures, un ordre propre au système.
Sens 2 : l’organisation est le cadre que représente pour ses membres l’état d’un
système après l’acte d’organiser, notamment en termes de structures et de
culture.
Sens 3 : l’organisation est une institution sociale en tant que système organisé.
En résumé

Ce module porte sur la psychosociologie ou la psychologie sociale. Dans le cadre d’un


enseignement dont les bénéficiaires sont des étudiants inscrits en Sciences économiques et de
développement, l’on abordera outre l’historique et les différentes applications théoriques, les
pratiques de cette discipline au monde des organisations.
Le module s'adresse précisément, aux étudiants en licence 3 des sciences de gestion.

But et objectifs du cours

Le but de ce module est de se familiariser avec la psychosociologie. Plus


spécifiquement, au terme de ce module, l'étudiant ou l'étudiante sera en mesure :

 de faire l’historique de la psychologie sociale


 d’expliquer la psychosociologie, ses domaines d’application, les différentes définitions
disponibles….
 de discuter les grandes questions théoriques liées à la psychosociologie telle que la
personnalité, la communication, la motivation, la dynamique des groupes…

Organisation et Evaluation du cours :

Cet enseignement est un cours magistral assorti de séances de TD. Il se subdivise en trois (03)
sessions :

Chapitre 1 : Psychologie sociale : approche et théories


I. Aperçu historique
II. Approche psychosociale
III. Principales orientations théoriques et méthodologiques
Chapitre 2 : Relation sociale
I. Aspects psychosociaux de la relation
II. Formes et niveau de la relation
III. Modèles explicatifs de la relation
Chapitre 3 : Le groupe social
I. Notion de groupe
II. Fondements théoriques
III. Fonctionnement des groupes
IV. Structure des groupes
Chapitre 4 : Influence sociale
I. Bases de l’influence sociale
II. Formes de l’influence sociale
III. Impact de l’influence sociale
Chapitre 5 : Cognition sociale

I. Perception et cognition sociale


II. Préjugés et stéréotypes sociaux
III. Représentation sociale
Chapitre 6 : Violence sociale

I. Concepts et modèles théoriques


II. Grandes formes de violence sociales
III. Traitement psychosocial de la violence
Conclusion
Deux modes d’évaluation sont retenues. Au terme des Cours Magistraux, les étudiants
devront faire des exposés de groupe noté. La seconde évaluation est l’examen sur table.
Autrement dit, chaque étudiant inscrit à ce cours devra obtenir deux note pour prétendre
valider cette matière.

CHAP. I: PSYCHOLOGIE SOCIALE : approches historique, conceptuelle et théorique


I. Aperçu historique
La psychologie sociale est une branche de la psychologie. Cette discipline
relativement récente est née au XXe siècle, notamment avec les travaux de Mac Dougall sur
l’instinct et de Ross sur le comportement social de l’homme.

En Europe, c’est à partir des travaux de Marx, de Tarde et Le Bon, que les bases d’une
psychologie sociale comme approche cherchant à comprendre pourquoi et comment
l’individu dans la foule change de comportement. Ainsi, à l’instar de toutes les sciences
humaines, la psychologie sociale s’inscrit dans un effort pour organiser une connaissance de
l’homme qui, durant des siècles, est restée essentiellement philosophique. Elle s’est alors
constituée « comme une science qui étudie les conduites et les phénomènes sociaux sous
l’angle des relations qui, à l’intérieur de ces processus, se jouent entre l’individuel et le
collectif. C’est ce qui apparaît essentiellement dans les travaux de :

- Auguste Comte (1798-1857) : pour lui « l’homme est un être social. Il est façonné par
la société dans laquelle il se trouve. Il n’est pas un être isolé, un homme enraciné dans
un groupe, plus ou moins organisé, qui sera l’objet de la nouvelle science qu’il
appellera, le premier la sociologie ».
- Gabriel Tarde (1903) : pour lui, l’individu change lorsqu’il est au sein d’un groupe.
Les individus ont tendance à imiter les comportements de ceux qui, dans la foule, leur
servent de modèle. L’imitation est donc selon lui, un processus social, dynamique et
sélectif, qui transforme l’individuel en social.
- Le Bon (1895) : il est l’auteur de la psychologie des foules. Il révèle que le seul fait
d’être dans une foule suffit pour modifier les comportements individuels. Dans la
foule, l’individu devient automate, se comporte comme une personne sous hypnose ;
et son rassemblement avec d’autre conduit à la formation d’un être qu’il nomme
« l’âme collective ».

Il importe de retenir que la constitution de la psychologie sociale comme discipline


scientifique sera tributaire de toutes ces influences et fera à partir d’un modèle dichotomique
individu/société qui, du moins à ses débuts, l’enferme soit dans une grille psychologique, soit
dans une grille sociologique pour penser social. Ce n’est que progressivement que la
délimitation de la psychologie sociale se réalisera autour d’un objet spécifique, qui articulera
les deux pôles sur lesquels elle s’est construite.

II. Qu’est-ce que la psychosociologie ?


L’approche psychosociologique est une discipline scientifique. Elle constitue une
branche des sciences humaines et sociales issue de la psychologie et de la
sociologie. On peut aussi l’appeler psychologie sociale. D’où le nom de
psychosociologue pour qualifier les spécialistes de cette discipline.
La psychosociologie a pour objet l’examen des rapports entre les personnes à
l’intérieur et entre les petits groupes, organisation ou société. Elle est qualifiée par le
professeur Jean Maisonneuve3 de « sciences de l’interaction. C’est-à-dire
l’interaction des influences sociales et des personnalités singulières : relation
des individus entre eux et des groupes entre eux »4

Les spécialistes définissent actuellement la psychologie d’un point de vue


global comme «la science de la conduite ». Le mot «conduite » renvoie au
comportement objectivement observable à l’action sur l’environnement (par la
communication), à l’interaction de l’organisme avec son milieu.

QUELQUES DEFINITIONS DE LA PSYCHO


3 SOCIOLOGIE
Maisonneuve Jean, Introduction à la psychologie, PUF, Coll. « Le
-« La psychologie
psychologue sociale s'intéresse, quels que soient les
» -ème édition.
stimuli
Paris, 1989 ou les objets, à ces
4
Larousse, Dictionnaire de sociologie. Ed. Club France
événements psychologiques fondamentaux que sont les Loisirs, Paris
2001. p 188.c
comportements, les
jugements, les affects et les performances des êtres humains
en tant que ces êtres
humains sont membres de collectifs sociaux ou occupent des
III. METHODES, OBJET ET DOMAINE DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

III.1. METHODE DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE


La méthode de recherche de la psychologie repose sur l’élaboration des
hypothèses et sur l’utilisation de l’observation et l’expérimentation.

III.2. OBJET ET DOMAINE DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

 Objet de la psychosociologie
La psychosociologie a pour objet l’examen des rapports entre les personnes à l’intérieur du
groupe et entre les petits groupes, organisation ou société. C’est la science «de l’interaction.
C’est-à-dire l’interaction des influences sociales et des personnalités singulières : relation des
individus entre eux et des groupes entre eux ».
Elle étudie la conduite sociale de l’individu et du groupe.
Ceux-ci sont considérés comme des réponses aux stimuli sociaux. D’autre part la
psychosociologie s’occupe des interactions sociales et à leurs conséquences.
L’objectif de cette discipline est de contribuer à la formation d’une société
cohérente fondée sur les valeurs de la compréhension de la conduite de l’individu
au sein de la société. Elle s’intéresse d’autre part aux rôles sociaux et aux
stéréotypes psychiques.
La psychologie sociale s’intéresse à une série de thèmes comme sujets
l’interaction sociale, la délinquance juvénile et le phénomène des marginaux.
L’approche psychique traite des mécanismes psychologiques qui
interviennent dans la communication.. Elle cherche à comprendre comment les
influences qu’exerce un individu sur son environnement telle que les institutions de
la société. Elle n’ignore pas cependant les effets de ces mêmes institutions sur cet
individu
Les « relations interindividuelles », objet de la sociologie se caractérisent par
une influence réciproque, c’est-à-dire les effets échangés entre un individu et ceux
qui l’entoure. La sociologie s’appuie sur des moyens d’analyse comme les enquêtes, les
tests, l’analyse de contenu, l’analyse de discours etc. elle emprunte d’autre part des
concepts et des outils à d’autres disciplines (linguistique et la sémiologie (l’étude
des signes).
Mais à la différence du psychologue, le sociologue étudie toujours des
cognitions situées dans un contexte (historique, culturel et structurel) 5
D’autre part, la psychosociologie s’est développée grâce à une méthodologie
spécifique (sondage, recherches sur le terrain etc.) : « Elle n’est devenue possible
qu’à partir d’un changement de mentalité permettant de concevoir les faits
humains comme des choses c'est-à-dire de les soumettre malgré leur charge
affective (sentimentale) à l’observation empirique et à l’expérimentation. »6
Selon Allport (1924) : « la psychologie sociale a pour objet l’étude des relations
réelles ou imaginées de personne à personne dans un contexte social donné, en tant qu’elles
affectent les personnes impliquées dans cette situation ».
Pour Gergen (1981) : « en termes formels, la psychologie sociale est une discipline où
l’on étudie de façon systématique les relations humaines et leurs fondements psychologiques.
Une étude systématique comprend trois parties : le développement d’une théorie, l’appui
empirique à la théorie et l’encouragement à l’action.
Worchel et Cooper (1976) définissent la psychologie sociale comme la discipline qui
étudie les conditions dans lesquelles les individus sont affectés des situation sociales.
 Domaines de la psychologie sociale
La psychologie sociale est la science du conflit entre l’individu et la société ces
conflits concernent la résistance conformiste et les oppositions entre un leader et son groupe,
les déviations par rapport à l’orthodoxie.
La psychologie sociale est la science des phénomènes de l’idéologie et de la
communication. Par idéologie il faut entendre les cognitions c’est-à-dire les savoirs et les
connaissances. En effet c’est l’ensemble organisé des opinions, des informations et croyances
que chaque individu ou groupe possède à propos d’un objet social donné qui lui permet de
porter un jugement, une attitude à l’égard de cet objet. C’est ce que les gens pensent savoir
ou connaître à propos d’un objet ou d’un savoir donné. Les communications se rapportent
aux rapports humains globalement et aux rapports entre individu et groupe plus
particulièrement. En résumé la psychologie sociale est une discipline qui étudie de façon
systémique les relations humaines et leurs fondements.

6
Vallerand, R.-J, 1994)
Partant de ce qui précède l’on est endroit de se poser cette : que pense la psychologie
sociale de l’homme ?
- La psychologie sociale affirme tout simplement que « l’homme est par nature un être
social ». Elle considère la situation de l’homme à travers deux aspects à priori
irréductibles qui structurent sa vie et ses activités : l’individuel et le collectif.
- En outre, la psychologie sociale appréhende l’homme comme un être relationnel. Une
telle perception laisse transparaître une dimension ternaire de la vie sociale, à savoir
d’une part l’existence d’autrui dans la vie de chacun, d’autre part l’irréductibilité des
positions sociales A un niveau de sentiments interpersonnels. Et enfin, la nature
relationnelle de l’homme s’exprime par la communication, moyen nécessaire, mais
confronté à des barrières multiples.
Le jeu des influences dans la relation sociale : ici il est question de la nature
dynamique du social à travers deux aspects complémentaires, à savoir la malléabilité
de l’individu pris dans le tissu social et sous la pression des normes, d’un côté, et le
poids des déterminations ainsi que du contrôle social, dont l’individu n’a pas
forcément conscience de l’autre. En définitive, l’influence sociale traduit un jeu dans
lequel « nous sommes façonnés par les relations que nous vivons autrui et à notre tour,
nous les façonnons ».

III.3. Principales orientations théoriques


Qu’est-ce qu’une théorie ?
Selon Omar Aktouf (1987) « La théorie est la réunion d’un ensemble de lois
concernant un phénomène donné en un corps explicatif global et synthétique ». « Il s’agit de
propositions cohérentes qui tendent à montrer pourquoi tels comportements se produisent et
quelles relations peuvent être établies entre tel phénomène et telle attitude. »
On distingue quatre orientations principales:
 La théorie béhavioriste
 La théorie cognitive
 La théorie des règles et des rôles
 La théorie des représentations sociales (sociocognitives)

a. Théorie béhavioriste
Selon le postulat béhavioriste, les actions humaines sont gouvernées par des
évènements extérieurs d’abord. Le béhavioriste radical qui met l’accent sur le pouvoir
de la récompense et de la punition fournie par l’environnement a moins d’influence en
psychologie sociale que le néo-béhavioriste qui prend en compte les processus
psychologiques. S R
L’apport du behaviorisme
Le behaviorisme moderne a servi de bases théoriques pour comprendre le
comportement organisationnel comme la productivité, l’apprentissage, le leadership et
les conflits. - La productivité : Les concepts de conditionnement et de renforcement
ont permis de comprendre les effets des variations de renforcement sur la qualité et la
quantité du travail produit. Notamment dans le cadre des tâches routinières. En effet
des conditions de travail différentes engendrent des comportements différents des
employés (Hammami, 2007)7.

b. Théorie cognitive
Plusieurs auteurs rejettent le point de vue béhavioriste sur la prépondérance de
l’influence environnementale. Ils préfèrent un processus où l’on met l’accent sur les
processus intérieurs. Les théoriciens de la psychologie cognitive défendent fortement
ce point de vue. La théorie cognitive met l’accent sur les effets des pensées et
l’interprétation des gens sur l’activité sociale.

En définitive la théorie cognitive met l’accent sur les processus mentaux. Pour le
psychologue social qui adopte cette orientation, l’intérêt principal porte sur les pensées
et les interprétations.

Les principales théories cognitives en psychologie sociale sont :

La théorie du champ de Kurt Lewin (1951) et théories de l’interaction symbolique

 La théorie du champ

Selon cette théorie, il y a une interdépendance entre la personne et son environnement. Mais
cette interdépendance est formée essentiellement de ce que les gens perçoivent de et dans
l’environnement physique : un champ, c’est donc l’environnement « psychologique », c’est-à-
dire tel que l’individu le perçoit. Il désigne les processus mentaux qui le structurent pour
constituer un champ topologique, c’est-à-dire un espace mental fait de valeurs qui déterminent
les conduites dans un environnement.

La théorie du champ permet d’attirer l’attention sur le fait que ce qui détermine d’abord le
comportement, c’est la façon dont l’individu se présente le monde environnant. Dans cette
perspective, ce sont les constructions mentales qui influencent les conduites et leur intérêt est

7
HAMMAMI S. (2007).COURS PSYCHOSOCIOLOGIE APPLIQUEE A L’ORGANISATION
de saisir les effets produits sur l’activités sociales. Dans ce sens, les perceptions sociales, les
opinions ou les préjugés en tant que processus mentaux positifs ou négatifs façonnent les
relations sociales.

 L’approche phénoménologique

Elle consiste tout d’abord à isoler, caractériser les conduites comme des
phénomènes, c’est-à-dire comme des éléments qui sont provisoirement
interdépendants de leur insertion particulière dans un contexte, dans une
situation trop précise, dans une cause trop particulière pour en faire un objet
d’étude isolable.

 La théorie de l’interaction symbolique

Elle montre que chaque phénomène comporte cette dimension qui est inhérente
au fonctionnement social. L’accent est donc mis sur « l’efficacité symbolique »
dans la mesure où la réalité est définie comme celle à laquelle ont croit (Lévi-
Strauss) ;

Les théories de l’interaction symbolique peuvent être définies comme une étude
de la dynamique des systèmes culturels ; elles montrent comment, à travers les
normes et valeurs, ils sont utilisés ou interviennent comme facteurs d’influence
de comportements. Dans cette perspective, la réalité sociale n’est pas réductible
à la réalité objectivée : chacun manipule des symboles pour agir. Les processus
sociaux sont des jeux symboliques qui permettent de donner une interprétation
aux croyances et aux produits dans une société.

c. Théorie des règles et des rôles : la logique déontique

La théorie des règles et des rôles est née de la préoccupation des psychologues
pour les grands patterns de l’activité sociale. Les sociologues explorent des questions
telles que : comment un grand nombre d’individus peuvent-ils vivre dans une
harmonie relative ? Pour expliquer ces schémas de comportements quelques
sociologues ont proposé que les gens partagent les règles qui dictent leurs conduites
dans le temps. Lorsque ces règles sont largement adoptées et que les gens sont
d’accord pour y obéir, même les relations les plus complexes peuvent se dérouler.
Ainsi, les individus se voient être comme des acteurs d’une même pièce où chacun
joue sa partition. La société peut être harmonieuse si tous jouent le rôle qui leur est
prescrit. En mettant l’accent sur les règles et sur la cognition, n’explorent pas la façon
dont une personne interprète et perçoit l’information du monde extérieur.

Cette approche est utile pour comprendre les séries de comportement sur une période
de temps prolongée. Les béhavioristes ont tendance à étudier les réactions
momentanées entre le stimulus et la réponse. Les théoriciens de la cognition sociale
s’intéressent à la perception immédiate d’un stimulus et à ce que pense celui qui le
perçoit. Par contre les théoriciens des règles et des rôles proposent une vision qui met
au défit ce point de vue traditionnel. Selon leur perceptive la personnalité est un peu
plus que l’ensemble des rôles adoptés par un individu devant un auditoire donné. En
définitive, l’orientation des règles et des rôles explique le comportement des individus
en termes de règles qu’ils suivent ou en termes de rôle qu’ils jouent dans la vie
quotidienne. Cette théorie suggère que des changements de styles de vie peuvent être
faites en tout temps et donc ne sont pas déterminés une fois pour toute.

d. Théorie des représentations sociales

Selon Jodelet, « Le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance


spécifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l’opération de processus
génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de
pensée sociale. Les représentations sociales sont des modalités de pensée pratiques orientées
vers la communication, la compréhension et la maîtrise de l’environnement social, matériel et
idéel. » (Jodelet, 1997 : 365). Aussi, « Par représentations sociales, nous entendons
l'ensemble organisé des connaissances, des croyances, des opinions, des images et des
attitudes partagées par un groupe à l'égard d'un objet social donné» (op.cit).
CHAP. II. RELATION SOCIALE ET LA NOTION DE GROUPE SOCIAL
I. RELATION SOCIALE
1. Aspects psychosociaux de la relation
La relation sociale est l’expression du lien social qui, met en évidence les formes particulières
d’influence qui agissent sur les comportements. Tout individu se trouve relié d’une
quelconque manière à autrui, parents, frères, institutions, groupes, etc. il est donc inséré dans
un tissu social complexe qui l’enserre, oriente son action et définit sa sociabilité.
2. Formes et niveau de la relation
a. Formes de la relation
En fonction des situations dans lesquelles elles s’expriment, les relations sociales
peuvent comporter trois modalité ou formes :
- Relation interpersonnelle ou relation à l’autre. Ici, l’on considère que
« c’est à partir de l’individu, considéré comme unité et un pôle de consistance,
que se développent les liens avec autrui,
- Relation organisationnelle ou relation aux normes : la deuxième façon
d’envisager les relations consiste à les appréhender sous l’angle des rôles que
chacun joue, selon son appartenance à une société ou un groupe social donné.
Les comportements des individus sont réglés selon les exigences du champ
social ;
- Relation sociale ou relation de différence : l’individu n’est pas seulement
inséré dans des organisations, sa relation à autrui est déterminée par son
appartenance à une catégorie sociale définie, à une ethnie, à une classe d’âge.
Cet ensemble de facteurs détermine toute relation en créant des distances
socio-culturelles entre les individus (langage, style de vie, habillement).

b. Niveau de la relation
Les niveaux de la relation rendent compte de l’état de développement et d’approfondissement
d’une relation. Linvinger et Snoek (1972) ont proposé un modèle dans lequel ils distinguent
trois niveaux de relations qui correspondent à des degrés d’intimité différents et impliquent
des modalités d’interactions spécifiques à chaque niveau : contact initial, la relation
superficielle et la relation profonde
- Le premier niveau est défini par un contact zéro dans lequel deux individus
sont mis en présence l’un de l’autre, mais sans se connaître ; il se caractérise
par une prise de conscience de la présence d’autrui dans laquelle l’un des pôles
prend en compte l’existence de l’autre qui, à son tour, pourra réagir à
l’attention qui lui est portée. Ce stade est en quelque sorte le préambule de la
relation.
- Le deuxième niveau est défini par la relation superficielle entre deux
personnes. Celle-ci s’établit entre deux personnes autour de centre d’intérêt tels
la musique, le cinéma, le sport…
- Le troisième niveau est défini par la réciprocité qui comporte deux aspects :
une connaissance mutuelle plus grande et le désir de poursuivre des buts
commun…

II. Modèles explicatifs de la relation

Pour expliquer le fonctionnement des relations, un certain nombre de théories se


sont développées parmi lesquelles nous retiendrons celles de l’échange et de l’équité.
L’échange est une relation dans laquelle nous cherchons à obtenir la meilleure
relation possible pour nous ; il apparaît comme une situation stratégique. Selon Gergen et
Gergen (1981), les individus tentent d’acquérir, à travers l’échange, un plaisir maximal à un
coût minimal, c’est-à-dire ils essaient de dépenser aussi peu d’efforts que possible pour
obtenir le maximum de satisfaction. Les échanges révèleraient une stratégie du coût
psychologique minimale dans la vie sociale.
Quant aux théories de l’équité, elles mettent l’accent sur la recherche de ce qui est
équitable dans une relation. Dans ce cas ce qui compte ce n’est plus la correspondance entre
les termes de l’échange, mais leur acceptation résultant d’un équilibre dans les échanges entre
partenaires.
Chapitre 3 : Le groupe social
I. Notion de groupe
Le groupe est une structure sociale qui favorise la socialisation des sujets. La
communication y est souvent très aisée car chacun peut parler avec autrui sans
difficultés. De plus, la structure sociale va déterminer des normes qui vont construire
l'identité du groupe. Par exemple, dans une équipe de football, il est communément admis
que chaque joueur x portera un maillot (norme) aux couleurs relatives à son équipe (signe
d'identité et d'appartenance au groupe).
On parlera de « groupe restreint » lorsque le groupe sera composé de 3 à 15/20
personnes. Ainsi, une équipe de football constitue un groupe restreint; les clients d'une
boulangerie qui attendent leur tour à la caisse aussi.
Ce qui caractérise le groupe restreint selon Gustave Fischer (2015) c’est :
- Poursuite d’un même but ;
- Sentiment d’interdépendance ;
- Existence de relation affective
La plupart des définitions des groupes insistent sur l’importance de la dimension
interpersonnelle, élément central représenté par la relation de face à face (face to
face groups).
Un groupe peut être formel ou informel, cela signifie que le groupe peut avoir une
organisation codéifiée ou pas. Si vous êtes témoins d'un accident de la circulation, vous serez
alors dans un groupe informel, celui des « témoins ». Ce groupe réunira les témoins qui ne
seront liés par aucune 'norme' et aucune 'appartenance de groupe', pourtant leur comportement
sera implicitement codéifié.
2. Typologie des groupes
Typologie des groupes dans les organisations
Groupe formel Groupe informel
Groupe d’appartenance Groupe formel Groupe informel
d’appartenance d’appartenance
Groupe de référence Groupe formel de référence Groupe informel de
référence

Les groupes formels


Ils sont qualifiés par le psychanalyste anglais Bion23 de groupe de niveau des tâches.
Ils se créent pour l’accomplissement de tâches précises. Dans ce cas les membres se forment
d’une manière consciente intentionnelle et rationnelle. Le but de leur formation en groupe est
en relation avec la réalité objective de l’entreprise. La structure de ces groupes est régulée par
des normes et des procédures prédéfinies par l’entreprise, ils ont un statut, une autorité
explicite et des rôles bien définis. Ex : les conseils d’administration, les comités des
directeurs, les groupes de travail etc.
Les groupes informels :
Ils sont qualifiés par Bion, de groupe des niveaux des émotions par opposition aux
groupes de niveaux des tâches. Ces groupes se forment d’une manière inconsciente sur la base
des relations affectives, sentimentales et souvent irrationnelle à partir d’interactions et des
besoins subjectifs des individus.
Les membres des groupes informels ne sont pas nommés comme c’est le cas des
membres des groupes formels. Ils y adhèrent d’une manière volontaire. Leurs finalités ne
sont pas toujours en adéquation avec ceux du niveau des tâches. Il est important de signaler
que souvent des groupes informels se créent dans les groupes formels. Mais par opposition
aux groupes formels, dans les groupes informels les rôles ne sont pas définis et les structures
d’autorité se font d’une manière naturelle et spontanée.
La foule
Est constituée d’un grand nombre d’individus, situé dans un même endroit sans l’avoir
voulu explicitement. Chacun est là pour son propre compte et cherche à satisfaire en même
temps une même motivation individuelle. Ici sont exclues les manifestations préparées. « La
foule se définit par la psychologie de la simultanéité ».
la bande
Se caractérise par le nombre réduit comparativement à la foule. Les membres sont
réunis volontairement et ont du plaisir à se retrouver parce que l’exigence d’adaptation est
supprimée ou suspendue. La bande est éphémère soit parce qu’elle peut rentrer en sommeil et
se réveiller pour de sporadiques discussions ; ou soit que les membres évoluent
psychologiquement et se désengagent ainsi du groupe.
Le regroupement
Est une réunion de personnes en petit, moyen ou grand nombre. La périodicité des
réunions est plus ou moins importante avec une constance relative des objectifs. Le but
principal est de répondre à un intérêt de ses membres ; c’est le cas des associations du genre
Loi 1901.
Le groupe primaire ou groupe restreint
Est déterminé par son nombre restreint, par le fait que chacun a une perception individualisée
de l’autre et que les échanges interindividuels sont nombreux. Les participants ont en
commun les mêmes buts. Il existe une interdépendance, une solidarité en dehorsdes réunions
et actions communes, très forte, d’où la constitution de sous-groupes (relation affective). Des
normes, des signaux et des rites propres s’érigent. On n’a pas systématiquement toutes ces
caractéristiques représentées à la fois dans le même groupe. Le groupe primaire est en général
restreint, mais les auteurs nous donnent une grille d’analyse nuançant les deux termes. Le
groupe primaire est nuancé par les liens personnels, intimes, chaleureux qui s’installent ; alors
que le groupe restreint (6 à 13 personnes) connote une dimension numérique.
Parler de groupes primaires sous-entend qu’il existerait des groupes secondaires.
Le groupe secondaire ou organisation : (hôpital, école, entreprise, parti politique) voit ses
membres poursuivre des buts similaires ou complémentaires.
Parallèlement au groupe restreint, les auteurs identifient le groupe large (25 à
50 personnes) comme étant une particularité où il est impossible de connaître chacun.

2. Pourquoi les groupes se créent ?


Le besoin de sécurité : Le groupe apporte une sécurité psychologique à l’individu c'est-à-dire
une sorte de protection. Le groupe permet, dans des situations menaçantes (période de crise)
d’affronter collectivement les problèmes dans l’organisation et de solliciter ainsi l’aide d’un
membre du groupe plutôt que de s’adresser à la direction.
- Le besoin de coopération : Par la visée d’un objectif commun, le groupe permet
collectivement de réaliser certaines tâches et résoudre certains problèmes qui nécessitent une
compétence collective.
- Le besoin d’estime et de pouvoir : Les groupes assurent aux individus la satisfaction des
besoins d’estime qu’apportent les autres membres des groupes. Pour d’autres personnes les
groupes permettent d’assouvir le besoin de pouvoir car il assure à ses membres un sentiment
d’invulnérabilité..
- Le besoin d’identification : L’appartenance à un groupe permet à certains individus de
construire leur personnalité sur le modèle d’autres membres du groupe, généralement des
personnes privilégiées et influentes dans le groupe sont prises comme modèle.
- Le besoin d’affiliation : C’est un besoin universel et naturel qui répond à l’instinct grégaire
de l’homme. C’est le besoin d’établir et de rétablir des relations affectives positives. C’est
aussi le désir d’être aimé, accepté et admiré par les autres car l’être humain est incapable de
vivre seul. Il a besoin d’avoir des amis qui le supportent et qui le comprennent.

CHAPAP. IV : INFLUENCE SOCIALE


I. Dynamique des groupes
La dynamique de groupe est l'ensemble des phénomènes, mécanismes et processus
psychiques et sociologiques qui émergent et se développent dans les petits groupes
sociaux appelés aussi groupes restreints. Tout groupe se singularise par la qualité des
rapports humains entre ses membres.
Les études de la psychologie sociale sur le groupe ont été développées notamment à
partir de la conception de Lewin (1975) qui a introduit une approche dynamique des
processus de groupe. Pour Lewin (1948), « l’essence d’un groupe ne réside pas dans la
similitude ou la dissemblance de ses membres, mais dans leur interdépendance. On peut
caractériser un groupe comme un tout dynamique, ce qui signifie qu’un changement dans
l’état d’une quelconque de ses parties change l’état de toutes les autres sous-parties. » Le
groupe est ici défini comme un lieu d’apprentissage et de changement, mais cela dans la
mesure où il est aussi un référent normatif et idéologique représentant le fonctionnement vers
lequel le changement est censé conduire : un système social autorégulé et démocratique dont
il constitue l’archétype.

II. Autrui et la performance

Autrui est un terme définissant l'autre de manière générique. En effet, dans notre vie
quotidienne, nous sommes amenés à rencontrer diverses personnes de manière continue et/ou
répétée dans le temps. Par exemple : le facteur, le boulanger, le professeur, le conjoint, etc.
En psychologie sociale, l'autre sera appelé « autrui », et l'individu cible d'une expérience sera
appelé « sujet ».

Performances

La performance c’est la production d'un travail réalisé par un individu, souvent sous
une contrainte de temps.

Par exemple, si dans une boulangerie, deux employés produisent des baguettes de pain :

 Employé no 1 : 120 baguettes de pain par heure.


 Employé no 2 : 135 baguettes de pain par heure.

Dans ce cas de figure là, l'employé n o 2 est plus productif que l'employé no 1, il est donc plus
performant. Nous pourrons donc dire que l'employé le plus performant sera celui qui
produira la plus grande quantité de pain en un temps limité.

En matière de performance, autrui peut jouer deux rôle opposés :

 Autrui, un facilitateur social

Pour Norman Triplett autrui pouvait favoriser les performances de chacun des sujets d’un
groupe. Ainsi, autrui est un élément décisif dans la réalisation d'une tâche.

 Autrui, un inhibiteur social

En revanche chez, Max Ringelman, autrui pouvait diminuer les performances de chacun des
sujets d'un groupe. En effet, cet auteur révèle dans une étude publiée en 1883, que autrui est
un élément décisif dans la réalisation d'une tâche de formation agronomique. Il est
déclencheur de l'inhibition sociale que l’on nomme aussi « paresse sociale » .

III. Le groupe et le comportement social de l’individu

Dans les organisation, l’individu perd son originalité et se comporte comme le lui dicte
le groupe. L’on distingue trois modalité de comportement :
Conformisme : Le conformisme désigne le processus d'influence sociale par lequel
une personne est amenée à aligner ses propres perceptions, croyances ou conduites sur
celles d'un ensemble d'autres personnes. Commander la même boisson que ses amis lors
d'une sortie, adopter les codes vestimentaires en usage dans son entourage professionnel,
ou encore adhérer aux préjugés en vigueur dans son nouveau club sportif à propos des
membres d'un club concurrent constituent des manifestations ordinaires de
cette forme d'influence. Elle est un facteur puissant de cohésion groupale et le vecteur
privilégié de la reproduction des usages sociaux.

Normalisation : Il y a normalisation chaque fois qu’un groupe est confronté à un


problème auquel personne ne peut fournir de par son expérience, sa
compétence ou son statut de solution toute faite. (Amado & Guidetti, la
dynamique des communications dans les groupes) Elle conduit à la genèse
d’une norme dans le groupe.
Une norme est un ensemble de valeurs largement dominant et suive dans une
société donnée, impliquant des sanctions en cas de non respect, dans un
champ d’interaction complexe. La norme est non seulement apprise mais aussi
socialement désirable et donne toujours lieu à des jugements de valeur.

Obéissance à l’autorité : L'obéissance (ou soumission à l'autorité) est l'une des formes de
l'influence sociale. En psychologie sociale, il est question d'obéissance lorsqu'un individu
adopte un comportement différent parce qu'un autre individu, perçu comme une source
d'autorité, le lui demande/impose.

IV. Changement dans les organisations

 MOSCOVOCCI ET LE CHANGEMENT PAR LE GRAND GROUPE


De l'influence sociale comme mécanisme de conformisation ...
Les phénomènes d'innovation et d'émergence ont longtemps été négligés dans les études sur
les dynamiques d'influence, de normes et de consensus dans les groupes sociaux. Les
psychologues sociaux considéraient en effet et considèrent encore parfois l'influence sociale
comme un mécanisme de conformisation. On entend par conformisation "la modification par
un individu de son comportement ou de son attitude afin de le mettre mieux en harmonie avec
le comportement ou l'attitude du groupe dont il fait partie" (Levine et Pavelchak 1984 : 26).
Parce qu'ils comparent leurs croyances avec celles des autres en vue d'obtenir une perception
exacte de la réalité (hypothèse de la théorie de la comparaison sociale, Festinger 1954), ou
parce qu'ils souhaitent obtenir des récompenses ou éviter les sanctions du groupe (hypothèse
de la théorie de l'influence normative, Deutsch et Gerard 1955), les individus ont tendance à
se conformer. Dans cette perspective, les normes, attitudes et pratiques en vigueur dans un
groupe sont analysées comme étant le fait d'une majorité initiale. Les majorités sont en effet
supposées disposer de meilleures informations et plus à même de dispenser des récompenses
ou des sanctions. On les considère donc tout naturellement comme source d'influence par
excellence.

 Le changement du fait du petit groupe (Kurt Lewin)


Les apports des travaux de Lewin sont intéressants dans le cas d’un changement
organisationnel. L’appartenance à un groupe favorisera un processus d’apprentissage et
l’adoption de certaines attitudes ou opinions chez ses membres. L’influence du groupe jouera
sur les actions individuelles, chaque membre tenant compte de l’attitude des autres. En
agissant sur un élément particulier, par exemple en augmentant très fortement une force
favorable au changement ou en diminuant le champ d’une force défavorable au sein du
groupe, on peut modifier sa structure d’ensemble. Les modifications sont d’abord effectuées
dans des sous-groupes (une équipe de travail) avant d’être appliquées à un groupe plus large
(un service de l’entreprise). Ce petit groupe, ainsi transformé, devient l’acteur du
changement social à l’intérieur d’un périmètre plus large (l’entreprise). Le changement
se poursuivra alors de lui-même vers un nouvel équilibre. Ainsi, Lewin suggère qu’il est en
plus facile de faire évoluer des individus en groupe que séparément, le groupe agissant
comme un réducteur d’incertitude.

BIBLIOGRAPHIE

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Anzieu D (1984). Le groupe et l’inconscient, Paris, Dunod.
Anzieu D et Martin J Y (1979). La dynamique des groupes restreints, Paris, PUF.
Chapitre 5 : LEADERSHIP ET GESTION DE CONFLIT

I. LEADERSHIP

Par leadership on entend la relation au sein d’un groupe et qui permet à un individu
meneur de ce groupe de guider, d’orienter et d’influencer les autres membres de du
groupe jusqu’à l’aboutissement de l’objectif fixé. C’est une capacité, une aptitude.
Le rôle du leader consiste à motiver, à impulser, à guider, à inspirer et à influencer son
entourage dans une démarche de compétition.
Au regard de ce qui précède, on retient comme conditions du leadership:
a. L’existence de suiveurs
b. La nécessité de l’interaction entre le groupe et le leader. C’est une relation
synallagmatique.
Le leadership emporte l’idée d’une relation de pouvoir, le pouvoir de diriger les autres
à un moment donné ou dans des circonstances précises.
1. Typologie du leadership
On distingue 3 types de leaderships :
- Le leadership autoritaire : il prend toutes les décisions seules
- Le leadership participatif : il est démocratique. Il requiert toujours l’avis des autres
membres du groupe avant de prendre une décision. Il y a une communication entre les
autres membres du groupe et lui.
- Le leadership laisser-faire : c’est un leader laxiste. Ici, le leader ne prend pas de
décision. Il laisse les membres du ou ses administrés faire leur propre choix et même à
leur guise.
NB : pour faire un bon leader, il faut parvenir à concentrer en soi les trois types de
leadership. Le leadership se conçoit toujours à partir de d’une vision et d’un objectif.
En outre, en ce qui concerne l’efficacité, plusieurs auteurs affirment ainsi que le leader
efficace a besoin de maîtriser de façon Equilibrée et simultanée des attitudes
apparemment contradictoires à savoir : capacité de décision et de réflexion, vision
large et attention aux détails, changements importants et ajustements limités,
orientation vers la performance et vers les personnes. Ainsi, selon une équipe de
chercheurs, «le test du leader peut être l’aptitude à manifester des comportements
contradictoires et opposés tout en maintenant une certaine mesure d’intégrité, de
crédibilité et de direction».
2. Profil du leader idéal
En somme, le leader idéal est celui qui :
- Selon la théorie de TAYLOR (théorie de l’organisation scientifique du travail) le
leader idéal est celui, qui est capable d'organiser l'activité du groupe pour le rendre
performant et accroître son rendement ;
- Pour MAYO travers la théorie des relations humaines, le bon leader est celui qui met
- l'accent sur la dimension relationnelle du groupe. Il joue sur la fibre affective pour
conduire son groupe ;
- Leadership adaptatif: leader est celui qui peut adapter un style de commandement, de
gestion en fonction de l'organisation du groupe. C’est un leader qui se montre flexible.

3. Sources du leadership
Il existe deux sources du leadership : le leadership de droit et le leadership de fait.
Le leadership de droit est lié au statut, aux diplômes, au rang hiérarchique.
Quant au leadership de fait, il est une résultante de la qualité relationnelle, la capacité
à être aimable et à se faire écouter de tous sans avoir été nommé officiellement.
4. Approche théorique du leadership
Plusieurs théories permettent de comprendre le leadership dans les organisations :
- Théories personnologiques : ici ce sont les des critères tiurés des caractérisdtiques
personnels de l’individu . il peut s’agir de sa taille, de son teint, de son timbre vocal…
A l’intérieur de cette théortie, il y a le leadership charismatique (qualificatif
initialement présenté par le Sociologue Max Weber au XIXe siècle),il sensibilise
émotionnellement ceux qui l’entourent, lesquels ont tendance à s’identifier à ce leader
et à s’inspirer des a vision. Selon Boal et Bryson, il y a deux formes de charisme:
visionnaire et de réponse à la crise:
• le leader charismatique visionnaire commence avec la création de nouveaux
schémas interprétatifs ou théories de l’action puis va vers les actions;
• le leader charismatique répondant à la crise commence avec l’action (pour gérer
La crise) puis va vers la création de nouveaux schémas interprétatifs. Les effets du
charisme de réponse à la crise sont temporaires par nature.

- Théorie fonctionnaliste : c’est la fonction exercée qui fait de vous un chef


- Théorie transactionnelle : il y a un transaction entre le chef et le groupe. Le chef
essaye de repérer les attentes du groupe. Il cherche à donner satisfaction à ses attentes.
C’est aussi la théorie du chef soumis ; Leadership transactionnel, est surtout
caractérisé par la fourniture de salaires et de prestige aux collaborateurs en retour de
leur implication au travail.

- Théorie interactionniste : il y a une interaction entre le chef, le groupe et


l’environnement. Ici le leader est choisi en fonction d’une situation. Il peut être
remplacée si la situation change. C’est aussi un leadership dit situationnel qui se base
sur la capacité à faire ou à ne faire quelque chose ;

- Théorie du leadership transformationnel, qui consiste à Poursuivre des buts


collectifs au travers de l’ajustement mutuel des motivations des leaders et des
collaborateurs en direction de l’accomplissement du changement souhaité.
Contrairement au leadership stratégique, le leadership transformationnel accorde de
l’importance aux relations entre leaders et collaborateurs.

- Théories du leadership stratégique, surtout focalisé sur la création de sens et de


projet pour l’organisation. Les activités consistent sur tout à prendre des décisions
stratégiques, communiquer une vision du futur, développer des structures
organisationnelles, infuser un système de valeurs dans la culture organisationnelle.
3.Leadership et prise de décision

II. GESTION DE CONFLIT

Le conflit est un élément permanant du vécu de toute organisation. Il peut être défini par
« l’existence de relation antagonistes entre deux ou plusieurs unités d’action dont l’une au
moins tant à dominer le champs social de leur rapport » (A. Touraine). Si le conflit est
permanent, cela supposes, pour que l’unité continue à fonctionner, que la négociation y soit
aussi permanente, les observateurs concluent donc à l’existence d’armistices sociaux en vue
de décrire le vécu des rapports sociaux dans les unités productives ; toute organisation vit
normalement en état d’armistice, c’est-à-dire de conflit provisoirement suspendu.

Lorsque le conflit devient aigu, c’est-à-dire lorsque les armistices qui permettent à
l’organisation de fonctionner sont rompus, celle-ci entre dans une situation de crise ou de
conflit ouvert qui perturbe le déroulement des activités. La crise résulte d’une exacerbation
du conflit qui se traduit par la rupture de la communication ou au contraire, provoque
l’engagement du débat sur la place publique. La grève une forme particulière de crise ou
de conflit ouvert. Elle traditionnellement définie comme une cessation collective complète et
concertée du travail en vue de faire aboutir les revendications professionnelle.

II.1. formes du conflit


 Le conflit individuel
Il trouve sa source dans des oppositions entre salariés pour des raisons essentiellement
psychologiques mettant en cause des individus. Il est une réalité de la vie des organisations,
mais n’engendre généralement que des perturbations mineures.

EXEMPLE

Pour des raisons personnelles, le chef de publicité de l’entreprise J est en conflit ouvert avec
le directeur commercial : la communication est rompue entre eux ; les échanges
indispensables s’opèrent par l’intermédiaire de circuits détournés.

 LE CONFLIT ORGANISATIONNEL

Le fonctionnement d’une organisation peut susciter la naissance de conflits qui mettent en


cause deux individus ou bien deux ou plusieurs groupes : services, départements, usines et
sièges… Ce type de conflit ne se caractérise pas parce qu’il met en opposition plus de deux
personnes mais parce qu’il concerne la définition et l’exercice du pouvoir dans l’organisation.

EXEMPLE

Dans la mairie de C, les services techniques sont en conflit avec les services comptables, les
uns et les autres cherchant à exercer une tutelle réciproque ; ils sont conduits à opérer la plus
grande rétention d’information possible et ne coopère qu’avec la plus grande réticence.

 LE CONFLIT COLLECTIF

Il ne constitue pas somme de litiges individuels mais oppose les catégories ou classes sociales
définies en fonction de leurs rapports avec la production on pense surtout au conflit
« classique » entre apporteurs de capitaux et apporteurs de travail mais la réalité des conflits
montre que ce type de conflit doit être examiné dans une plus large optique ; il est nécessaire :

- De scinder chaque classe en groupe socio homogène ayant un comportement


identique : par exemple les OS et les cadres supérieurs parmi les salariés les
apporteurs de capitaux gestionnaires ou non parmi les investisseurs en capital les
actionnaires majoritaires et minoritaires… ;
- De tenir compte des catégories que représentent les groupes d’environnement - les
clients, les fournisseurs, les membres de l’environnement géographique -, qui se
définissent elles aussi de façon homogène par rapport à la production bien qu’elle
échappe au champ de la gestion du personnel. Par exemple, le boycottage des
productions par les consommateurs est une forme ouverte d’un conflit collectif
opposant une entreprise à ses clients.

La grève, le Lock-out constituent des phases (conflit ouvert) dans un conflit collectif du
travail, catégorie particulière de conflit opposant les salariés et les dirigeants.

4.BIBLIOGRAPHIE
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