DRAFT INTRODUCTION ET CHAPITRE 1
DRAFT INTRODUCTION ET CHAPITRE 1
DRAFT INTRODUCTION ET CHAPITRE 1
Olivier Delporte
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INTRODUCTION GENERALE
1. Mise en contexte de la thématique
La comptabilité n’est pas une nouveauté. Des historiens
(Colosse, 2010) assurent que des marques sur des os datant de 20 000 ou
30 000 ans représentent une forme de la comptabilité, enregistrant les
droits de chaque membre de la tribu sur le produit de la chasse. Depuis la
formalisation de la procédure comptable par le moine Franciscain Luca
Pacioli en 1340 dans son traité Summa de arithmetica, geometrica,
proportioni et proporionalita, la comptabilité a suscité beaucoup des
questions et des controverses dans la sphère scientifique et
professionnelle jusqu’à la normalisation comptable au niveau
international par le IASB au travers les normes IAS/IFRS dont l’adoption
est obligatoire pour les entreprises cotées en bourse et celles faisant
appel public à l’épargne.
Ayant été pendant plus de cinq décennies sous le
monopole de la SONAS jusqu’à sa libéralisation en 2015, le secteur des
assurances en RDC notamment ses aspects particuliers comme sa
comptabilité a été le moins exploité tant dans la sphère scientifique que
professionnelle car pour une entreprise publique, la performance et le
recours aux outils de la gestion tel que la tenue de la comptabilité
générale dite financière qui en plus revêt un caractère obligatoire et
légal, intéresse moins les responsables et dirigeants. Cette difficulté
propre aux entreprises publiques résulte du fait que le choix des dirigeants
émane des organes politiques, le risque existe en effet que leur nomination
intervient sur des critères plus politiques que professionnels et serait la cause
principale de la mauvaise gestion de ces entreprises. En effet, la détention par I
‘Etat de la majorité au moins du capital social lui confère certainement la qualité
d'actionnaire de contrôle avec les prérogatives et les devoirs qui lui sont
attachés, (Decoopman, 2017, p. 197).
est ainsi considérée comme une taxe et pas comme outil utile pour
l’intermédiation des risques
Ces quelques travaux tirés parmi tant d’autre abordent
dans un ou l’autre sens les aspects ayant trait à la comptabilité et ou aux
assurances mais ne tiennent pas compte de la particularité de la tenue de
la comptabilité dans les entreprises d’assurances congolaises étant
qu’outil de gestion d’entreprise pour un secteur spécifique et
nouvellement libéralisé.
Ainsi, la particularité de notre étude est qu’elle s’inscrit
dans un contexte double dont d’une part celui de la libéralisation d’un
secteur aussi sensible et spécifique qu’est celui des assurances et
nécessitant une pratique de la comptabilité qui tient compte de sa
spécificité et d’autre part, il s’agit de l’adoption des normes IAS/IFRS
dans la comptabilité des entreprises d’assurances en RDC, une pratique
qui répond au besoin d’intégration du pays à l’échelle internationale par
le biais des échanges des capitaux.
2. Problématique
En plus d’être un outil de gestion et de de son caractère
obligatoire, la tenue de la comptabilité générale dite financière tient
compte des impératifs de spécificité du secteur dans lequel une
entreprise exerce ses activités en vue de fournir des informations
régulières et sincères aux différents partenaires de celle-ci. Ainsi, la
comptabilité financière d’une compagnie d’assurance pourrait se résumer
en un seul compte général, qui serait débité des sinistres payés, des
commissions aux agents, des frais d’administration, etc., et qui serait
crédité des primes encaissées pendant l’année ». (Yasmina, 2021)
(Magnan & Aouam, 2017).
Pour organiser l’étude dans ce sens, nous avons décliné notre question
principale en trois questions de recherche, formulées comme suit :
3. Hypothèses
Aux questions énumérées ci-dessus, les hypothèses suivantes peuvent
être formulées :
4. Objectifs
L’objectif principal de cette recherche est la clarification et
la découverte de la comptabilité assurantielle en RDC. Ainsi, il s’agit
spécifiquement de :
6. Structure du travail
Introduction Générale
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Conclusion Générale
1 .1.2. Comptabilité
a. Définition
Bien que la comptabilité soit une discipline en soi, cette dualité des missions a
conduit traditionnellement à la séparer en deux sous-catégories (étroitement
interactives) en fonction des différents utilisateurs de ses résultats.
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Lord Kelvin (Sir William T. Kelvin) (1824-1907) « Mesurer c’est connaître. Ce que vous ne pouvez mesurer,
vous ne pouvez l’améliorer. »
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Cette derniere ayant une forte enprise sur les differents systemes comptables
africains, elle fera partie de notre reflexion en explicant les attentaes des
diffenrents partenaires sur les etats finaciers produits par l’entreprie .
Les associés ou actionnaires ont des intérêts économiques directs. Pour eux l’entreprise est une
source de liquidités sous la forme de dividendes. Ce droit leur est utile pour la connaissance des
perspectives d’avenir de la société afin de prendre une décision quant à la gestion de leur
portefeuille d’actions. C’est bien là le cœur de l’actionnariat : acheter, garder, ou vendre et c’est une
activité qui se doit d’être rentable. Les détenteurs du capital social sont donc de loin les plus attentifs
au moindre signe qui aiguillerait leur décision. Dès lors, ils doivent porter un jugement informé sur la
gestion et la marche des affaires de la société. En effet, parce que les associés ou actionnaires ont un
pouvoir de vie et même de mort sur la société, ils doivent connaître la richesse, le profit et l’équilibre
financier de celle-ci afin de mieux prendre la décision qui s’impose. Le moyen privilégié pour acquérir
cette connaissance est l’exercice de leur droit de communication et d’information, (Hangi, 2018, p.
73).
- Banques et preteurs
Les etats financiers leur permettent d’obtenir l’information pour deter,iner si le rembourssement de
leurs prets et les interets qi y sont liées seront payées à l’echeance.
Les etats fianciers produits pa l’entreprise leur permettent de determiner si leurs creances leur
seront remboursées à l’echeance. Les creanciers de lentreprise s’interesse à l’entreprise su une
periode plus curse que les preteurs, squf que les preteurs quf s’ils dependent de la contunuite de
l’entreprise quand celle-ci est pour eux un client majeur.
- Clients
Aux clients, la comptabilité finaicere e l’entreprise les informe sur la contuinuité d’exploitation de
l’entreprise, surotu qquand ils en dependent. Les clients s’interessent plus particulierement à la
perennité de l’entreprise.
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- Concurents
Aux concurents de l’entreprise, les etats fianciers leur permmettent de comparer les perfora,ces
relatives.
- Membres du persoonnel
Bien qu’il soit hors de question que l’ensemble des informations utiles à tous ces utilisateurs soit
rassemblé sur un seul jeu d’états financiers, il y a des besoins communs à tous les utilisateurs. L’IASB,
l’un des deux principaux organismes normalisateurs dans le monde et celui dont nous appliquons les
règles dans ce manuel, explique que de nombreux investisseurs, prêteurs et autres créanciers
existants ou potentiels, ne peuvent pas exiger des entités qu’elles les informent directement et qu’ils
doivent s’en remettre aux rapports financiers à usage général pour la plupart des informations
financières dont ils ont besoin. Par conséquent, c’est à eux que les états financiers à usage général
sont destinés en premier (voir Cadre conceptuel, IASB 2010, § OB5)2
Pour que les informations fiancieres communiquees par les etats fianciers soient
utilies, il faut que celle-ci soit pertinence et reprententent fidelement la relaité
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Cette position adoptée par l’IASB en 2010 est différente de celle du Cadre conceptuel de 2009. Seuls les
investisseurs y étaient considérés comme les premiers utilisateurs de l’information financière
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Comme le souligne Paluku (2018, p.49), l’objectif de l’image fidele est supossé
atteint orsue les comptes sont reguliers et sinceres. Si tel n’est pas le cas
exceptionnellement lors de l’application d’une regle comptble qi se revele
imprpreà à donner une image image fidele de l’entité, des complements doivent
etre apportés dans les notes annexes.
S’agissant toujours de l’objectif de l’image fidele visé par les etats fiananciers, la
loi comptable francaise preconise que si I'application d'une prescription compable se révèle
impropre à donner une image ffdèle de l'entreprise, il doit y êue dérogé, (Amblard, 2004, p. 55) ;
Reveant aux carectristiues qualitatves des etats fianciers, les deux qualités principales sont la
pertinence et la représentation fidèle et sont améliorées si elle est comparable, vérifiable, obtenue
en temps utile et intelligible.
i. Pertinence
« Une information financière pertinente est capable de modifier les décisions de ses utilisateurs »
(Cadre conceptuel, IASB 2010, § QC6). « L’information financière est capable de modifier les
décisions si elle a une valeur prédictive, une valeur de confirmation ou les deux » (Cadre conceptuel,
IASB 2010, § QC7). L’information comptable est utile pour rendre compte des actions qui ont été
effectuées et pour prévoir les conséquences qu’elles pourraient entraîner (y compris les actions
futures qui sont liées aux précédentes), (Stolowy, Lebas, Ding, & Langlois, 2013, p. 45). Pour cela,
l’information finaciere produite dans les etats fianciers doit avoir une valeur de prediction, de la
validation , ou les deux, (Paluku, 2019, p. 47).
« Les rapports financiers représentent les phénomènes économiques par le texte et par les chiffres.
Pour être utile, l’information financière doit non seulement représenter des phénomènes pertinents
mais aussi représenter fidèlement les phénomènes qu’elle prétend représenter. Pour être
parfaitement fidèle, une représentation doit présenter trois caractéristiques. Elle doit être
exhaustive, neutre et dépourvue d’erreur » (Cadre conceptuel, IASB 2010, § QC 12). « Une
représentation exhaustive comprend toutes les informations nécessaires pour qu’un utilisateur
comprenne les phénomènes représentés, avec toutes les descriptions et explications nécessaires »
(Cadre conceptuel, IASB 2010, § QC 13). « Une représentation neutre est impartiale dans le choix ou
la présentation de l’information financière » (Cadre conceptuel, IASB 2010, § QC 14).
« Représentation fidèle ne signifie pas exacte à tout point de vue. Dépourvue d’erreur signifie qu’il
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n’y a ni erreurs ni omissions dans la présentation du phénomène et qu’il n’y a pas eu d’erreur dans le
choix et la mise en œuvre du processus de production de l’information » (Cadre conceptuel, IASB
2010, § QC 15)
iii. Comparabilité
Les utilisateurs doivent être en mesure de comparer les états financiers d’une entreprise dans le
temps afin d’identifier les tendances de sa situation financière et de sa performance. En
conséquence, l’évaluation et la présentation des conséquences financières d’opérations et
d’événements semblables doivent être effectuées de façon cohérente et permanente pour une
même entreprise.
Poursuivant dans le meme angle d’idéé, Paluku «(2018, p.47) souligne que la comparabilité est la
qualité de ‘information aui permet aux utiliateurs de relever les similtudes et les differences entre
des elements La comparabilité et le but, la coherence et la permancne dans le chix ainsi que dans
l’application des methodes comptables permettent d’attendre cet objectif.
iv. Vérifiabilité
« La vérifiabilité garantit aux utilisateurs que l’information représente fidèlement les phénomènes
économiques qu’elle prétend représenter. La vérifiabilité signifie que des observateurs différents,
compétents et indépendants, puissent parvenir à un consensus sur le fait qu’une représentation
particulière est fidèle, sans pour autant qu’un accord parfait soit nécessaire, Il n’est pas nécessaire
que l’information quantifiée soit une estimation ponctuelle, pour qu’elle soit vérifiable. On peut aussi
vérifier les valeurs possibles sur un intervalle assorties de leurs probabilités respectives (Cadre
conceptuel, IASB 2010, § QC26).
v. Célérité
L’information peut perdre sa pertinence si elle est fournie avec retard. La direction peut avoir à
trouver un équilibre entre les mérites relatifs d’une information prompte et ceux d’une information
fiable. L’équilibre entre célérité et pertinence est un problème quotidien pour toutes les entreprises.
La rapidité d’obtention de l’information est coûteuse mais il peut être encore plus coûteux de
manquer une occasion stratégique. On doit donc arbitrer entre un élément d’information obtenu à
temps mais peu fiable ou une information fiable qui risque d’être trop tardive.
vi. Intelligibilité
L’information apportée par les états financiers doit être facilement compréhensible par les
utilisateurs. À cet effet, les utilisateurs sont présumés avoir une connaissance convenable des
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processus élémentaires de l’entreprise (comme par exemple ceux présentés sur les figures 1.1 à 1.3),
des activités économiques et de la comptabilité. Ils doivent être désireux d’étudier l’information avec
assez d’application (voir Cadre conceptuel, IASB 2010: § QC32).
a. Conventions comptable
compagnie a la capacité de les détenir jusqu’à une échéance. Il n’est pas tenu compte dans
l’évaluation des ces actifs amortissables de leur valeur de réalisation.
b. L’harmonisation comptable
ses chances vis-à-vis des investisseurs (Bampoky B., 2013, p.5). Elle peut
être « stricte (règles contraignantes) ou souple (possibilités d’options) ».
Ainsi, en matière de comptabilité internationale, lorsque l’on se réfère au
référentiel IASB (International Accounting Standard Board), il est souvent
possible pour le traitement d’une opération comptable de choisir, soit la
méthode de référence, soit une méthode alternative autorisée. Les
possibilités en matière de choix varient selon les us et coutumes des pays
(Manuel de gestion, 1999, p.616), selon que le droit écrit prédomine (en
France et d’une manière générale en Europe Occidentale et en Afrique
francophone) ou selon que le droit coutumier est appliqué (les pays anglo-
saxons), si bien que dans tous les cas, il y a des textes légaux visant à
normaliser la manière dont les états financiers doivent être établis et
présentés (Gillet J.-P. et al., 1985, p.6), (Hangi, 2018, p. 47).
Les flèches en gris foncé indiquent un pouvoir de nomination, les flèches gris
clair une fonction de conseil et les flèches noires une obligation de compte
rendu. La figure ci-dessus montre que quatre entités distinctes interviennent
dans le processus de normalisation comptable. La composition et l’attribution de
ces entités sont abordées ci-dessous. La fondation (FAF) appointe les membres
de la commission et du comité d’interprétation. Initialement les 19 membres
(trustee) de la fondation ont été nommés par un comité ad hoc, dont 4 personnes
représentant les organismes de réglementation boursière, un normalisateur, un
auditeur et le président de la banque mondiale. Elle traduit donc l’ancrage de
l’IASC dans la communauté financière internationale. Les décisions s’y prennent
à la majorité simple à l’exception des décisions qui affectent la constitution elle-
même qui nécessite une majorité des trois quarts. Ses attributions d’ordre
stratégique sont les suivantes : des dettes id définir la stratégie de l’IASC,
mesurer son efficacité et approuver son budget ; définir les procédures du
conseil de la commission et du comité d’interprétation. Le Conseil (IASAC) est
composé de 49 membres appointés pour 3 années renouvelables. Il se réunit
périodiquement trois fois par an. Ses fonctions sont les suivantes : conseiller la
commission sur les priorités du travail à effectuer ; informer la commission des
implications des normes proposées pour les utilisateurs et les préparateurs des
comptes des états financiers ; éventuellement conseiller la fondation. La
commission (IASB) est composée de 14 membres qui servent à temps complet.
Elle élabore et rend public les projets de norme dans la forme d’exposés
sondages et des normes d’information financière. Elle approuve les
interprétations de l’IFRIC. Elle est obligée de consulter le Conseil (SAC) sur le
programme de travail, c’est-à-dire déterminer quels sont les thèmes pour
lesquels il convient d’apporter une solution normative. Ses missions sont les
suivantes : définir les procédures d’intégration des projets de normes et autres
documents ; former des groupes de spécialistes sur les principaux sujets ;
publier les projets de normes et les fondements des conclusions retenus dans les
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l’approche française, pays de droit écrit où c’est la hiérarchie des normes qui
leur confère une légitimité, (Touron & Tondeur, 2004, p. 1)
avec bien entendu une certaine nuance. L’article 35 de l’AUDCIF stipule que «
La méthode d’évaluation des éléments inscrits en comptabilité est fondée sur la
convention du coût historique et sur l’application des principes généraux de
prudence et de continuité de l’exploitation (...) » (Issa-Sayegh J. et al., 2014,
p.617) (TC). La référence à la convention du coût historique comme approche
d’évaluation et l’évocation du principe de continuité renvoie en théorie au
modèle dynamique ; la référence au plan comptable-cadre, permet de conclure
que les données comptables sont censées servir à l’élaboration d’agrégats
macroéconomiques (TPC). De cette suggestion, on déduit que la portée du plan
comptable adopté par le législateur est bien plus importante, car la
configuration de certains comptes laisse entrevoir la perspective d’une
consolidation des données à l’échelle régionale. C’est le cas pour le compte «
601- Achat de marchandises », présenté ci-dessous, qui illustre ce propos
Pratiquement, l’obligation de ventiler les achats selon qu’ils ont été réalisés
dans la région ou hors région, inscrit le référentiel dans l’optique d’une
comptabilité macroéconomique régionale. Cette option n’est du reste pas
surprenante car les pays de l’OHADA, qu’ils soient de l’Afrique centrale ou de
l’Afrique de l’Ouest, sont depuis plusieurs décennies engagés dans une logique
d’intégration régionale (Ghislaine D., 2007, pp.370-372) (TNIs). Ainsi du point
de vue des destinataires des données comptables, le SYSCOHADA reconduit le
dualisme « Comptabilité générale/Comptabilité de gestion » propre à l’école
comptable continentale. 1.2.4.2. La posture épistémologique sous-jacente à la
modélisation de la réalité comptable L’idée d’asseoir la modélisation comptable
sur un plan comptable-cadre (Chart of Accounts) est intimement liée à l’école
continentale (Allemagne, Espagne, France, Portugal, …) et serait
paradoxalement liée au développement des marchés financiers (Ngantchou A.,
2010, p.15). La conception du plan comptable-cadre adopté par le législateur
OHADA est très proche du modèle français où le plan comptable n’est pas
seulement une liste de comptes, mais comporte également une terminologie et
des règles relatives à l’enregistrement des opérations, à leur évaluation et des
modèles de documents de synthèse (Gouadain D., 2002, pp.85-99). Le
SYSCOHADA repose également sur un cadre comptable conceptuel, trait
caractéristique commun des modèles comptables anglo-saxons. Suivant
l’ouverture opérée par le plan comptable français de 1982 et la loi comptable
française du 30 avril 1983, le SYSCOHADA propose un dépassement du
formalisme rigoureux du traitement des évènements inhérents au plan, en
39
1.2.4.3. Les formats et les contenus des états financiers : préférence pour le
format en compte (tableaux en horizontal) et forte orientation vers la
comptabilité financière En envisageant l’entreprise sous l’angle juridique, le
modèle continental débouche sur une vision essentiellement patrimoniale,
propre à rendre compte de l’état des richesses créées ou de la richesse nette
détenue par la personne physique ou morale à un moment donné. Le modèle
anglo-saxon quant à lui se situe dans une perspective économique où
l’entreprise est un outil de production, dès lors que la préoccupation urgente est
d’évaluer l’efficacité productive et non l’état des richesses. Ces visions
différentes se traduisent par des nuances fortes au niveau de la forme et du
contenu des états financiers de synthèse comptable, mais que le SYSCOHADA
tente de réconcilier (Ngantchou A., 2010, p.16) et permettre en même temps de
réconcilier la comptabilité financière et la comptabilité fiscale (Deysine A. et
Blandin L., 2016, pp.2-6) A. Le format et le contenu du Bilan du SYSCOHADA La
préférence du législateur du SYSCOHADA est à la faveur du modèle continental
(format en compte et tableaux) dont le mérite est de rendre plus aisées les
comparaisons interentreprises et en même temps, de favoriser une synthèse à
l’échelle macroéconomique. Suivant le format officiel (obligatoire pour toutes les
entreprises), l’actif du Bilan comprend trois agrégats principaux : l’Actif
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ii. La CIMA
- Présentation de la CIMA
- Objectifs de la CIMA
- Le plan comptable des entreprises d'assurances est régi par le code CIMA
contrairement aux entreprises commerciales régies par l'OHADA ;
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- Le code CIMA prévoit la classe zéro (0) qui regroupe tous les engagements
(comptes spéciaux) jouant en quelque sorte le même rôle que la classe
neuf(09) utilisée en comptabilité analytique de gestion conformément au plan
OHADA ;
- La loi fait obligation à toute compagnie d'assurance de tenir des comptes de
provisions techniques. Ces dernières constituent l'un des aspects le plus
spécifique et le plus délicat de la comptabilité des entreprises d'assurance.
Dans le plan comptable des entreprises d'assurances, la classe trois (3) est
prévue pour le traitement comptable des prévisions techniques c'est-à-dire les
prévisions destinées aux règlements intégraux des engagements pris envers
les assurés et bénéficiaires de contrats d'assurances.
Le code CIMA en son article 430 stipule que : « les classes du cadre
comptable sont numérotées de 1 à 8 et O ». Chaque classe comporte des comptes
principaux (dont les deuxièmes chiffres sont numérotés de 0 à 9). Ceux-ci sont eux
même subdivisés en comptes divisionnaires (3 chiffres) qui à leur tour sont ventilés
en sous-comptes (4 chiffres dont le dernier est également numéroté de 0 à 9). Les
chiffres qui codifient les comptes se lisent toujours à partir de la gauche. Les classes
du cadre comptable sont aménagées de manière à séparer :
Class Comptes
e
1 Capitaux permanent
2 Valeurs immobilisées
3 Provisions techniques
4 Tiers
5 Financiers
6 Charge par nature
7 Produits par nature
8 Résultat
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0 Spécifiques ou de gestion
des pertes en cas d’échec. Ainsi, l’assurance permet d’éviter la faillite et la ruine des
organisations et joue aussi un rôle important dans la protection des personnes (Pozzana,
2015).
L'assurance est l'une des méthodes pour financer le risque qui convient le
mieux aux entreprises dont la taille n'est pas suffisamment importante pour s'auto-assurer.
Elle constitue également une méthode de mutualisation du risque où l'infortune d'un petit
nombre est partagée par l'ensemble de la société. Enfin, l'assurance fournit les outils
permettant de déterminer le coût du risque et son internalisation afin de pouvoir l'inclure dans
le coût global des produits ou des services commercialisés par l'entreprise (FNACAM, 2011).
a. L’assureur
L’assureur est souvent défini comme « un organisme habilité à pratiquer
des opérations d’assurances dans certaines branches de l’assurance, qui organise la
mutualisation des risques au sein de la communauté des assurés et qui s’engage, en cas de
réalisation de ces risques, à couvrir les pertes financières éventuelles de ses assurés dans
la limite de la convention (contrat d’assurance) qu’ils ont fixé ensemble » (Pozzana, 2015)
b. L’assuré
L’assuré est la personne soumise au risque c’est-à-dire qui a recourt au
contrat d’assurance pour garantir la vie, les actes ou les biens. C’est la personne qui paye
les primes stipulées et reçoit les prestations promises en cas de survenance du risque.
- Déclarations des risques : l’assuré doit répondre exactement aux questions posées
par l’assureur, dans le formulaire de déclaration du risque de façon à permettre à
l’assureur d’apprécier les risques qu’il prend en charge.
- Paiement de la prime : La prime est payable au domicile de l’assureur ou de
l’intermédiaire aux conditions prévues à l’article 502 du code des assurances.
Il faudra alors préciser ici que la prise d’effet d’un contrat d’assurance est
subordonnée au paiement de la prime.
- Déclaration des sinistres : l’assuré est tenu de déclarer à l’assureur dès qu’il en a
connaissance et au plus tard dans le délai fixé par le contrat ; tout sinistre susceptible
de mettre en jeu la garantie de l’assureur.
c. Le risque
Le cœur de métier est d’assurer le risque (Lamarque, 2014) qui définit le
risque comme étant tout évènement bon ou mauvais de réalisation certaine ou incertaine
susceptible de réalisation , mais de date incertaine ayant une répercussion sur le patrimoine
de l’individu en le diminuant ; ainsi , on peut s’assurer en cas de mariage, de naissance,…
Pour être pris en charge par l’assureur, le risque doit remplir les conditions suivantes :
souscription : les coassureurs désignent une société « apéritrice », qui agit comme
mandataire à l’égard de l’assuré.
- La réassurance quant à elle est une « Opération par laquelle un assureur, le cédant,
cède à un autre assureur, le réassureur ou le cessionnaire, une partie d’un risque
que lui-même a pris en charge en direct. Cette pratique se justifie par le désir de
limiter les risques auxquels l’assureur s’expose et d’éviter qu’un sinistre dont
l’ampleur serait catastrophique ne le conduise à la ruine. L’existence des réassureurs
n’est pas connue des assurés et l’assureur reste seul responsable à leur égard.
L’assureur et le réassureur sont liés par un contrat, ou traité de réassurance, par
lequel le cédant cède une partie de ses primes au cessionnaire, à charge pour lui de
payer une partie des sinistres »
d. La prime
La prime ou cotisation, dans un contrat d’assurance, est la somme que le
souscripteur verse en contre partie de la prise en charge du risque par l’assureur. C’est le
prix du risque (FNACAM, 2011).
- Prime pure: elle correspond au montant nécessaire pour compenser les sinistres.
C’est une prime d’équilibre technique. Elle peut être aussi définie comme le coût
statistique du risque assuré.
Prime pure = [taux de prime] x [capitaux assurés]
- Prime nette: elle est égale au montant de la prime pure auquel on ajoute le
chargement (les frais d’acquisition et de gestion du contrat).
Prime nette = [Prime pure] + [chargement]
a. Assurance de personnes
Les assurances de personnes ont pour objet de protéger la personne même de l’assuré.
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- Soit en couverture d’autres risques tels que : l’incapacité de gain, l’invalidité, le décès
accidentel…
b. Assurance-dommage
L’assurance dommage est celle pour laquelle la prestation de l’assureur
intervient après la réalisation du risque donc de sinistre et après l’évaluation préalable de ses
conséquences dévastatrices.
- L’adéquation actif - passif : elle est au cœur des métiers d'assurance. L'assureur
doit être en mesure de couvrir, à tout instant, ses engagements à l'égard des assurés
grâce aux revenus financiers et à la vente des titres acquis en contrepartie des
primes reçues. La première façon pour un assureur de sécuriser cette couverture
consiste à faire en sorte que la valeur des titres qu'il détient fluctue en congruence
avec celle de ses engagements. Cette politique d'adéquation passif/ actif constitue
une partie essentielle de la gestion financière des sociétés d'assurance ; elle est au
cœur de la valeur ajoutée du service fourni par les sociétés d'assurances. En
conséquence de quoi, il faut veiller à ce que les normes comptables qui s'appliquent
à l'actif et au passif des sociétés d'assurance soient aussi congruentes que possible,
de façon à ne pas introduire de biais comptables par rapport à la réalité économique
sous-jacente. Il s'agit là d'une forte spécificité du secteur de l'assurance, étroitement
liée aux deux autres spécificités mentionnées ci-dessus. Elle est d'autant plus
délicate à satisfaire que l'activité d'assurance consiste à transformer des passifs non
négociables sur un marché secondaire (la réassurance n'étant pas à proprement
parler un marché secondaire) en actifs négociables sur un marché secondaire et
disposant, de ce fait, d'une « valeur de marché » en général fiable ;
- La mutualisation des passifs : toute l'activité d'assurance repose sur l'exploitation
des opportunités de mutualisation des passifs d'assurance entre eux. Cette
mutualisation peut prendre une dimension spatiale (mutualisation entre différents
contrats à un instant donné) et temporelle (mutualisation entre différentes
générations de contrats à travers le temps). Ceci impose une congruence aussi
parfaite que possible non seulement entre les actifs et les passifs, mais aussi entre
les passifs eux- mêmes, sachant que l'étendue de la mutualisation entre ces passifs
dépend de chaque société d'assurance, de sa politique commerciale, de son
éthique... Il faut donc pouvoir raisonner par portefeuilles de contrats et, par voie de
conséquence, par portefeuilles d'actifs de façon à éviter d'introduire, là aussi, des
biais comptables ;
important que les calculs de capital économique font ressortir des besoins en fonds
propres souvent sensiblement inférieurs à ceux imposés par les autorités de
régulation du secteur et, donc, un coût non négligeable de la régulation.
Trois phases essentielles marquent l’histoire de la théorie institutionnelle (Barbu E., 2006, p.27) :
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- Une première période de 1880 à 1940 qui a vu l’émergence d’un courant institutionnaliste
sans liaison avec les organisations dans les domaines de l’économie et de la sociologie ;
- Une deuxième phase de 1940 à 1970, au cours de laquelle apparaissent les premiers travaux
reliant cadre institutionnel et organisations ;
- Enfin, la troisième période de 1970 à nos jours consacre la naissance de véritables théories
institutionnalistes en économie et leur utilisation en sciences de gestion. De ces dernières
théories, on déduit que les institutions comprennent toute sorte de contraintes que les êtres
humains conçoivent pour encadrer les interactions humaines. Ces contraintes incluent ce
qu’il est interdit de faire (aux individus), et parfois, dans quelles conditions quelques
individus sont autorisés à entreprendre quelques activités. En d’autres termes, elles sont le
cadre dans lequel les interactions humaines ont lieu, telles qu’elles sont classées en quatre
catégories, à savoir (Kpodar K., 2010, p.15) :
1. Les institutions légales qui déterminent le type de système légal, la définition et
l’application des règles de loi, en particulier les droits de propriété ;
2. Les institutions économiques qui définissent l’ensemble des règles qui gouvernent le
processus de production, d’allocation et de distribution des biens et services, y compris
les règles de régulation des marchés ;
3. Les institutions politiques qui se rapportent au type de système politique et aux règles
électorales ;
4. Les institutions sociales qui couvrent habituellement les règles ayant trait à l’accès à
l’éducation, à la santé et au système de la sécurité sociale.
Les IFRS étant une pratique et des normes des pays industrialisés, la question qui
se pose est celle de leur pertinence dans les pays en développement en Afrique. L’étude réalisée par
DiMaggio et Powell en 1983 au niveau organisationnel semble être exacte pour analyser le
comportement des pays en matière de normes IFRS. Dans leur étude du comportement
organisationnel, les auteurs ont déclaré que « le changement structurel dans les organisations
semble de moins en moins entraîné par la concurrence ou par le besoin d’efficacité ». Dans la théorie
institutionnelle, ils expliquent le comportement et la structure organisationnelle de plus en plus
homogènes par le concept d’isomorphisme. « L’isomorphisme est un processus contraignant qui
oblige une unité d’une population à ressembler à d’autres unités confrontées au même ensemble de
conditions environnementales » (DiMaggio et Powell, 1983, cités par Randriamiarana, 2015).
DiMaggio et Powell ont noté trois raisons qui expliquent cette situation : la première raison appelée
57
isomorphisme coercitif est l’influence politique et la recherche de légitimité ; cela est dû aux
pressions d’autres organisations. La deuxième raison, qualifiée d’isomorphisme normatif, découle
également de la pression, mais des professions. La dernière raison mentionnée est l’isomorphisme
mimétique qui est principalement motivé par l’incertitude : une entité imite d’autres organisations
qu’elle considère comme des références (Randriamiarana, 2015).
Les normes comptables IFRS reposent sur un certain nombre de principes parmi
lesquels : la primauté de la substance sur la forme ; l’approche bilancielle, avec une priorité du bilan
sur le compte de résultat ; le principe de neutralité et celui de prudence ; la valorisation à la juste
valeur des actifs et des passifs ; la priorité accordée à la vision de l’investisseur et la place importante
accordée à l’interprétation. La mise en œuvre de ces normes a pour but de favoriser l’intégration et
la croissance économique en Afrique. Cependant, ces normes IFRS sont difficiles à appliquer,
notamment dans les PME. Pour certains experts comptables et praticiens de droit, celles-ci ne sont
pas adaptées aux réalités des économies africaines, (Moussa, 2020, p. 3)
En ce qui concerne les pays africains, l’adoption des IFRS semble être davantage
motivée par l’isomorphisme mimétique : les pays africains tendent à imiter les pays développés qui
représentent leurs références afin d’être reconnus et donc de gagner en légitimité (Boubakary et
Zerbib, 2019). Les petits pays, invisibles sur la scène internationale, se conforment aux règles
institutionnelles afin d’établir leur légitimité et d’obtenir les ressources nécessaires à leur survie. En
effet, si la plupart des pays industrialisés ont modifié les normes IFRS pour répondre à leurs besoins
58
économiques, ceux les moins développés ont, soit adopté les normes IFRS sans aucun changement,
soit adapté leur comptabilité locale aux normes IFRS (Rananjason, 2010).
L’une des raisons mentionnées dans la littérature pour l’adoption des normes IFRS
est le secteur privé. Revenant sur l’histoire, le développement de cette dernière renforcé par le
processus de libéralisation, a été la principale raison invoquée par la Banque mondiale pour soutenir
les pays africains en faveur de l’adoption des normes IFRS. La privatisation a été le point de départ du
processus de libéralisation dans de nombreux pays en développement (Randriamiarana, 2015). C’est
l’une des principales caractéristiques du programme des gouvernements successifs en Afrique
francophone depuis le début des années 90. La Banque mondiale, principal acteur du processus de
privatisation de nombreuses entreprises, soutenait différents programmes de privatisation du début
des années 90 au début des années 2000. L’un des points clés de ces programmes est la gouvernance
d’entreprise qui est considérée comme la principale condition du succès de la privatisation. Selon la
Banque mondiale, l’utilisation de normes internationales vise à renforcer les pratiques d’audit
comptable et financier ainsi que la transparence financière dans le secteur privé et les entreprises
publiques. Ainsi, elle est une condition préalable à une bonne gouvernance d’entreprise. En retour,
une bonne gouvernance d’entreprise est une condition du succès des normes IFRS.
Owolabi et Iyoha (2012) n’ont pas mentionné la recherche de légitimité parmi les
facteurs qui affectent l’adoption des normes IFRS au Nigéria, mais insistent davantage sur l’efficacité.
Les auteurs ont souligné qu’en plus de la recherche d’efficacité, l’adoption des normes IFRS au
Nigéria est également motivée par l’effet de réseau. Ce dernier est proche de l’isomorphisme
mimétique de DiMaggio et Powell (1983). Il est donc évident que l’adoption des normes IFRS est un
enjeu dans le développement des pays africains. Cependant, certaines difficultés ne contribuent pas
favorablement à l’adoption des normes comptables internationales, (Moussa, 2020, p. 11)
59
d’un système de données comptables très développé pour cela. Toutefois, à partir d’un certain seuil,
la complexité devient trop importante et, pour la maîtriser, ces dirigeants ont dès lors besoin de
supports écrits et de l’utilisation des TIC pour le traitement et la publication des données comptables,
(Ngongan, 2013, p. 154)
L’étude de Ngongang (2013) quant à elle révèle d’une part, que la pratique
de la comptabilité analytique est déterminée par la taille et le secteur d’activité de l’entreprise
et d’autre part, que la taille, le secteur d’activité et la structure de propriété ont une influence
sur l’importance accordée aux outils classiques du contrôle de gestion. Pour lui, l’âge de
l’entreprise n’explique pas le degré d’importance d’aucun outil de gestion. En plus, il ressort
d’une étude de Ngongang (2010) que la branche d’activité et la forme juridique de
l’entreprise expliquent le choix de la méthode des coûts complets.
3
Rédigé par Laurent GRANGER : Analyse PESTEL - analyse de l'environnement en ligne sur
https://www.manager-go.com/strategie-entreprise/pestel.htm (consulté le 20/04/2023)
65
L'analyse SWOT a été l'un des premiers outils stratégiques à apparaître. Il a été développé par
Learned et of. (1969). Les auteurs de ce schéma étaient professeurs à Harvard, c'est pourquoi on
appelle aussi le modèle SWOT, modèle de Harvard, (Autissier, Giraud, & Johnson, 2015, p. 20).
L'analyse SWOT (pour Strengths, Weaknesses, Opportunilies and Threats ou, en français, Forces,
Faiblesses, Opportunités et Menaces) est un outil de diagnostic stratégique de l'entreprise, à la fois
interne et externe. Helfer et al. (2013, p. 87) précisent que l'utilisation de cet outil « repose sur une
conception de l'entreprise considérée comme un système ouvert sur son environnement, la stratégie
définissant les modes de relation entre l'entreprise et cet environnement ». Le diagnostic consiste à
faire ressortir les aspects stratégiques positifs et négatifs de l'entrepri.se et de son environnement.
Le diagnostic interne est représenté par la première ligne de la figure, c'est-à-dire les forces et les
faiblesses de l'entreprise. Il s'agit de« définir les capacités et les aptitudes stratégiques de
l'entrepri.se » (Helfer et al., 201 3, p. 87). Les forces correspondent aux atouts distinctifs de
l'entreprise sur lesquels elle est meilleure que la concurrence (métier, compétences et savoir-faire).
Quant aux faiblesses, el les concernent au con traire les points sur lesquels l'entreprise es:t moins
bonne que la moyenne de son secteur. Ensuite, le diagnostic externe a pour objectif de détecter les
potentielles modi:tications de l'environnement qui seraient susceptibles d'affecter l'entreprise. Selon
qu'elles sont favorables ou défavorables, ces possibles évolutions sont identifiées en tant
qu'opportunilés ou menaces.
SWOT est un puissant outil d’analyse stratégique et concurrentiel. En identifiant les forces et
les faiblesses d’une entreprise (environnement interne) ainsi que les opportunités et les
menaces présentes sur son marché (environnement externe), elle établit un diagnostic qui
permet à toute entreprise d’évaluer son positionnement stratégique et de trouver des pistes
d’amélioration pour son développement futur. Voir les exemples de SWOT sur ce site et
ceux cités.
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Cet outil présente un diagnostic de la situation actuelle d’une entreprise et, réalisé de la
façon la plus exhaustive possible, il favorise et facilite la prise de décision. Il est possible
d’exploiter cet outil à tout moment, que ce soit lors de la phase de création d’une entreprise
et de son business-plan ou après plusieurs années pour une activité déjà ancrée et mature.
niveau de formation prédisposerait à une introduction plus ou moins intense des TIC dans le
traitement et la publication des informations comptables et financières. Cependant, si la faiblesse du
niveau de formation d’un dirigeant peut être effectivement en partie responsable d’un état de sous-
utilisation des TIC, nous pouvons affirmer que le type de formation du dirigeant sera lui aussi une
variable explicative du degré d’utilisation de ces outils. Les personnes ont une tendance naturelle à
faire ce qu’elles savent faire (P. Chapellier, 1993). Ainsi, un dirigeant disposant d’une formation de
type comptable et/ou gestionnaire aura sans doute plus tendance à utiliser les TIC dans le traitement
et la publication des informations comptables et financières qu’un autre.
Certains auteurs ne trouvent aucune relation entre le degré d’utilisation et
l’expérience de l’utilisateur (R. Reix, 1981 et 1984). Ainsi, nous affirmons, en nous appuyant sur les
travaux existants, qu’il n’y a aucune relation entre l’introduction des TIC dans les pratiques
comptables et l’expérience professionnelle du dirigeant. Nous pouvons également soutenir l’idée
d’autres chercheurs, comme J. Martel et al. (1985) et G.W. Nelson (1987), selon laquelle les niveaux
de production et d’utilisation des données comptables augmentent avec l’expérience pour affirmer
que l’introduction des TIC dans le traitement et la publication des informations comptables et
financières augmente avec l’expérience du dirigeant qui, au fil du temps, acquiert de nouvelles
techniques de gestion, (Ngongan, 2013, p. 155)
Un premier courant qui identifie une corrélation positive entre les pratiques
comptables et le type de formation du dirigeant (Chapellier, 1994 ; Lassoued et Abdelmoula,
2006 ; Affes et Chabchoub, 2007 ; Ngongang, 2007) et un second qui note une absence de
corrélation entre les pratiques comptables et le type de formation du dirigeant (Lavigne,
2002; Lavigne et Saint-Pierre, 2002 ; Chapellier et Mohammed, 2010).
S’agissant du premier courant, Chapellier (1994) dans son étude démontre
l’existence des liaisons entre les pratiques comptables et les déterminants comportementaux
suivants : la formation et les buts du dirigeant, la formation et la mission du comptable
interne et l’implication du comptable externe. Lavigne (1999) quant à lui identifie le lien entre
les pratiques de comptabilité générale et les facteurs de contingence comportementaux tels
que : les préférences informationnelles du dirigeant, la formation et la mission du comptable
interne et les exigences des créanciers externes à l’égard des états financiers.
En outre, une corrélation positive entre le niveau de formation du dirigeant
et l’indice d’importance du SIC a été établie par Lavine et Saint-Pierre (2002). Lassoued et
Abdelmoula (2006) ont quant à eux trouvé qu’il existe une liaison statistiquement significative
entre l’utilisation des données comptables et le niveau de formation du dirigeant. D’après
Affes et Chabchoub (2007), les PME dont les dirigeants ont une formation en comptabilité,
en finance ou en gestion, possèdent de SIC plus complexe que les autres. D’où le niveau de
formation est un facteur discriminant du SIC des PME. Ngongang (2007) trouve que le type
68
Influence de la structure des coûts sur le choix de méthode de calcul des coûts.
Z. BELAID et H. BERGERON (2006) soutiennent que l’augmentation des coûts indirects est
une condition propice pour mettre en place un système de calcul de coûts capable de
remédier aux insuffisances des méthodes traditionnelles. En effet, certaines méthodes
comme la méthode des sections homogènes procèdent à une répartition des charges
indirectes en utilisant des centres d’analyse entrainant des lourdes administratives. Ainsi,
une entreprise qui présente une structure de coûts dominée par les coûts indirects choisirait
une méthode différente de celle des sections homogènes.
dans les entreprises d’assurances en RDC. Il s’agira d’une part des facteurs de contigence
structurelle aui sont entre autres : la taille, l’age, la thechnologie, la strategie et l’actionnariat
et d’utre part il s’agira des facteurs de contingence comportementale se referent
essentiellement au profil des dirigeants d’enteprises des compagnies d’assurance en RDC.
individuel. La nodélîsatînn compuble, source d'îrcertitudc Commençons par mener notre réflexion en
amont du processus. Se pose alors la question suivante : devant un événement particulier, le
compable se trouve-t-il en situation dincertitude ? On serait tenté de répondre par la négative tant
les automatismes qui I'animent sont nombreux et prégq4nts. Considérons fe problème d'un peu plus
près ; nous constatons alors que notre praticien serait qès rapidement embarrassé par la multiplicité
des choix s'il riavait recours à un cadre normalisé lui indiqpant qne solution attendue. Une première
approche nous permet alors de recenser quatre sources principales d'incerdtude. - Prernière source
dincmtitude: la délimitation du champ d'observation. Sans I'intervention des conventions
comptables, une première série de questions viendrait à gagner l'esprit du praticien : de qui tient-on
la comptabilité ? Où commence I'entreprise, où s'arrête-t-elle ? Quand doit-on arrêter les comptes ?
Qugls sont les événements qui relèvent de I'observation comptable ? Quels sont ceur qui en sont
exclus et pourquoi ? Çomment juger si une dépense est une charge ou une affectation du résultat ?
Etc. - Deuscièrne source d'incertitudz: le langage monétaire. Une seconde série de questions relatives
à la façon de traduire et communiquer les flux repérés dans le champ d'observation pourrait là
encore plonger le praticien dans I'incertitude. Comment mesurer les flux qui naissent de I'activité de
I'enueprise ? En d'autres termes, quel critère de mesure doit-on adopter ? Comment donner une
expression monétaire à certains événements qui relèvent notamment du non-marchand ou du
qualitatif ?
L compable doit-il pour âutant lcs ignorer ? Comment ryréger des sommes exprimées à des époques
différentes ? Etc. - Ti'oisième source d'incertitade: la procédure. Après avoir repéré le champ
d'observation et le symbolisme utilisé, un certain nombre de questions se posent quant à la
procédure à suivre : comment ef[ectuer la saisie des informations sélectionnées (le mécanisme de la
partie double ne s'impose pas de lui-même et n'a pas toujours prévalu) ? Quelle organisation
conrptable est la plus efficace ? Quels sont les documents obligatoires ? Comment orienter les
comptes ? Quelle présentation adopter ? Etc. - Quatrièmc source d'incertitude : le fait générateur. Le
mornent exact qui va déclencher la procédure d'enregistrement est une source d'incertitude
supplémentaire : à quel moment enregistre-t-on un flux ? Quand un bien doit-il ou peut-il être
considéré comme une charge ? Comme un acdf ? Doit-on enregistrer une charge seulement probable
? Peut-on enregistrer un produit de même nature ? Etc. Ia conoentïon corntne dîspositif dz
coordônati.on Cette liste est loin d'être exhaustive, et bien d'autres sources d'incertitude seraient à
même de bloquer son comportement en plongeant le comptable dans la confirsion et l'irrésolution.
Dans ces conditions, conrment surmonte-t-il cette situation ? Peut-on lui prêter une autonomie de
décision qui soit telle qu'il choisisse de façon isolée les règles idoines ? Est-il souverain au point de
pouvoir émettre un jugement à chaque fois qu une difficulté de cet ordre survient ? Et même en
postulant une rationalité pasfaite, peut-on imaginer un seul instant que ses normes de références
72
correspondront à celles des autres comptables ? Seront-elles acceptées par les utilisateurs de
I'information comptable ? Rien rt'est moins str. On ne doit pas perdre de vue que la comptabilité est
avant tout un système de représentation du monde économique qui répond à des objectifs de
cornrnunication vers des utilisateurs en situation d'information limitée (Reix, 1995). Nos systèmes
capitalistes s'accommodent difficilement d'une diversité des représentations comptables. kur
principale caractéristique est de s'appuyer sur une séparation entre l'épargne et la gestion des
entreprises, le lien entre les deux étant assuré par la sphère financière. Cette disjonction requiert
alors un langage commun, la comptabilité. C'est elle qui permet de comparer les entreprises entre
elles et infne de favoriser une allocation de l'épargne (Crouzet, Véron, 2002), Reflet de l'activité et de
la situation économique d'une entreprise, la compbbilité est exprimée en unités monétaires selon
des méthodes uniformes qui rendent ces données analogues et cohérentes d'une entreprise à
l'autre. Ainsi, les conventions comptables découlent des exigences de comparabilité, de transparence
et de permanence grâce auxquelles les décisions de financement peuvent se fonder sur des données
financières. Cependant, et malgré la communauté d'intérêt des individus, la coordination entre les
acteurs du système comptable reste problématique du fait même de la multiplicité des solutions
possibles. On I'a vu, aucune règle ne s'impose cornme intrinsèquement préférable à une autre ; aussi
a-t-il été nécessaire de ( convenir )), iest-à-dire s'entendre sur les termes de la modélisation
comptable ou, si l'on préêre, construire des accords sur la façon de raduire des événemens
économiques dans les livres comptables de I'entreprise. C'est pourquoi, plutôt que de proceder à un
calcul judicieux après une longue réflexion sur les conséquences de telle ou telle écriture, le
comptable oriente ses actes en se référant à un ensemble de pratiques communément admises dals
sa profession, les conuentions compables, ces dernières étant le plus souvent confortées par une
réglementation et un plan comptable assez complets. Grâce à elles, le professionnel agit la plupart
du temps en toute quiétude ; sauf exception, il n est jamais bloqué : il sélectionne dans son
envfuonnement les fain enregisuables, rejette les autres, les quantifie, les valorise, les convertit au
besoin, arrête ses comptes à telle date et ceci dans le cadre d'une procédure adminisuative précise et
acquise. À tel point, d'ailleurs, qu il en arrive à perdre conscience d'évoluer le plus souvent dans un
espace convenu, iesçà-dire résultant de choix à un moment donné. Les solutions s'imposent comme
si elles étaient uniques. IJenquête que nours avons menée auprès d'un échantillon de professionnels
du chiffiecorrobore fortement ce point de vue
(Hangi, 2018, p. 22)Sans approfondir l’historique de la théorie des conventions, il est utile de
mentionner que c’est en 1936 qu’on a attribué à l’économiste Keynes, la primauté de l’usage de la
73
notion de convention appliquée au fonctionnement des marchés financiers. Le logicien Lewis (1966)
défend sa thèse de doctorat sur l’analyse des conventions linguistiques à partir de la théorie des jeux.
C’est de là que Schelling (1977) s’est intéressé à la coordination spontanée entre ces deux acteurs,
qui a justifié la transdisciplinarité de la convention au cœur de réflexion de courants de recherches
hétérogènes sans pour autant être appropriée par l’un d’eux (Demaria S., 2008, p.105).
Pour rappel, cette notion de convention a été définie en 1936 par Keynes en ces termes : « Dans la
pratique, nous sommes tacitement convenus, en règle générale, d'avoir recours à une méthode qui
repose à vrai dire sur une pure convention. Cette convention consiste essentiellement dans
l'hypothèse que l'état actuel des affaires continuera indéfiniment à moins qu'on ait des raisons
définies d'attendre un changement » (Keynes M. J., 1969, p.167). Keynes a démontré que cette
logique mimétique tend à se répandre, car tous les acteurs, qu’ils connaissent ou non la valeur
fondamentale d’un titre, prennent leurs décisions en fonction des autres. Selon lui : « la sagesse
universelle enseigne qu’il vaut mieux pour sa réputation échouer avec les conventions que réussir
contre elles ». Il multiplie les exemples qui ont fait date, « les experts et les ignorants », « le concours
de beauté »,… pour étayer sa vision de la décision fondée sur le mimétisme conventionnel (Keynes J.
M., 1969, p.172). Cette convention keynésienne, appliquée au marché financier, permet de décider
de manière mimétique, en supposant la stabilité de l’état des affaires. Elle est donc un modèle
particulier de dispositif de coordination des acteurs, et lorsqu’elle est appliquée au marché financier,
elle est empreinte de limites liées à son application exclusivement destinée à la prise de décisions
financières. Le second auteur clé pour l’approche conventionnaliste est David Lewis qui,
contrairement à Keynes, a étudié les conventions ordinaires. Néanmoins, comme le note Batifoulier
(2002, p.1) ; l’objectif de Lewis n’est pas de proposer une théorie des petites décisions quotidiennes,
mais de « rendre compte des conditions dans lesquelles des individus rationnels parviennent à se
coordonner de manière spontanée sans accord préalable ». Au fait, Lewis prend comme point de
départ la volonté des individus d’organiser leurs relations dans différents domaines de la vie. Or,
plusieurs possibilités de coordination se présentant aux acteurs, la solution adoptée sera
certainement arbitraire. Cette solution est la convention de Lewis, prise au sens d’une régularité de
comportement où chacun se conforme au comportement qu'il croit que l'autre adoptera, dans le
respect des six critères qu’il a établis, en considérant que : 1. Chacun se conforme à la convention ; 2.
Chacun croit que les autres se conforment à la convention ; 3. Cette croyance que les autres se
conforment à la convention donne à chacun une bonne et décisive raison pour se conformer à la
convention . Tous préfèrent une conformité générale à la convention plutôt qu'une conformité
légèrement moindre que générale ; 5. Il existe au moins une alternative à la convention ; 6. Les faits
énumérés de 1 à 5 sont affaires de savoir commun : Common Knowledge (CK). L'objectif du CK
lewisien est de rendre publiques les conditions d'existence de la convention et d'assurer ainsi sa
74
Ainsi, la comptabilité comme toute représentation, elle est réalisée pour le compte d’un individu (le
dirigeant), à destination d’un tiers (l’actionnaire) et régie par des pratiques communément admises
par les membres de la profession, rendant ainsi possible une homogénéité de l’information
comptable diffusée aux parties prenantes (Loukakou D., 2006, p.330). Outre cela ; sur le terrain, « le
comptable oriente ses actes en se référant à un ensemble de pratiques communément admises dans
sa profession, les conventions comptables » (Amblard M., 2004, p.50), telles qu’elles ressortent dans
le tableau ci-après
agréés, commissaires aux comptes, etc.). Ceci étant, il est utile de recourir aussi à la théorie néo-
institutionnelle sociologique.
PLAN DU TRAVAIL
SOMMAIRE (6 pages)
DEDICACE
IN MEMORIAM
REMERCIEMENT
ABREVIATION ET SIGLES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
RESUME
Bibliographie (4 pages)