MANAGEMENT
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MANAGEMENT
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………………………………………………1
CHAPITRE 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE ET TYPOLOGIQUE ........................................ 6
SECTION 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE ............................................................................ 6
1.1. L’origine du management .................................................................................................. 6
1.2. Étymologie du management ............................................................................................... 8
1.3. Quelques définitions du management ............................................................................... 8
SECTION 2 : APPROCHE TYPOLOGIQUE ............................................................................. 10
2.1. Présentation des différentes approches du management public ...................................... 11
2.2. Portée conceptuelle de la typologie proposée ....................................................................... 17
CHAPITRE 2 : LES ENJEUX DU MANAGEMENT EN THERMES DE PILOTAGE DES
ORGANISATIONS PUBLIQUES ..................................................................................................... 18
SECTION 1 : LA RECHERCHE D’UN EQUILIBRE DANS LES DIFFERENTES
CONCEPTIONS DE MANAGEMENT PUBLIC ........................................................................ 18
SECTION 2 : LA PRISE EN COMPTE DE L’INSTRUMENTATION DE GESTION .......... 20
2.1. Une approche traditionnellement juridique et technique de la gestion publique ............... 20
CHAPITRE 3 : L’APPORT DU MANAGEMENT PUBLIC DANS LA GESTION DES
ENTREPRISES PRIVEES ............................................................................................................. 25
SECTION 1 : LE MANAGEMENT PUBLIC : UNE AUTONOMIE AFFIRMEE .............. 26
SECTION 2 : LE MANAGEMENT PUBLIC SOURCE D’ENRICHISSEMENT DE LA
GESTION DES ENTREPRISE PRIVEES ................................................................................... 32
CONCLUSION .................................................................................................................................... 59
2
INTRODUCTION GENERALE
Les organisations du service public sont également concernées par cette logique
d’introduction intensive d’outils. Dans ce cadre, le management public concerne aussi bien
les processus de finalisation, d’organisation, d’animation et de contrôle, et s’appuie sur des
pratiques et techniques gestionnaires, dans un cadre d’orientations politiques spécifiques
(Bartoli, 2009).
3
déterminer s’il est pertinent de parler de management public ou de management(s) public(s)
tant les concepts en présence apparaissent différents. Cette question a priori anodine est
cependant lourde de conséquences. En effet, chaque approche du management public renvoie à
une conception bien particulière des organisations publiques, de leur finalité et par voie de
conséquence de la manière de les gouverner.
4
PREMIERE PARTIE : APPROCHE DEFINITIONNELLE ET PILOTAGE DU
MANAGEMENT
CMS GREFFE
5
CHAPITRE 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE ET TYPOLOGIQUE
Le management a une longue histoire, et sa pratique est bien plus ancienne que sa
formalisation académique et son enseignement en écoles ou à l’université. Pensez-vous que
pour construire des pyramides, les Égyptiens avaient quelques menues compétences en
management ! Les entreprises ont besoin du management pour organiser et utiliser les
ressources, il en va de même pour les nations. Les empires et les nations se sont construits grâce
au management des ressources afin de protéger les civilisations et de les faire évoluer.
Les règles étaient dures, la discipline était une valeur fondamentale et les sociétés étaient
structurées en classes. Il n’est pas étonnant que, lorsque les sociétés évoluent, les pratiques
managériales s’adaptent et, parfois même, les devancent afin de répondre aux nouveaux défis,
à des attentes et ambitions sans cesse renouvelées. Ainsi, lorsque, après l’agitation des deux
guerres mondiales, les ouvriers œuvraient en Europe pour mettre en place une nouvelle structure
sociale, les pratiques managériales inspirées par ce mouvement ont été prises en compte.
L’école dite des « relations humaines » était née. L’évolution du management a eu lieu à
chaque époque et ne s’est jamais arrêtée. La philosophie derrière ces changements a également
évolué, passant du stade de « pousser les individus à faire » à « aider les individus à faire »,
puis à « bien faire » et à « mieux faire ». De nouvelles pratiques émergent continuellement et
Internet, par le biais de la digitalisation des organisations et des transactions, n’est pas sans faire
changer les pratiques. Les connaissances et les compétences nécessaires pour manager
s’enrichissent et se diversifient. L’ensemble de ces connaissances et compétences seront
abordées tout au long de ce support de cours.
7
Source : Anthony R. N. (1988)
Le terme management est tiré de la langue anglaise mais il provient à l’origine du vieux français
ménagement qui signifie « responsabilité de quelque chose dont on n’est pas propriétaire ».
Toutefois, pour prendre la mesure de ce terme, il est nécessaire de partir du verbe anglais
« manage » dont on peut donner différentes traductions :
– gérer, diriger, administrer ;
– réussir ;
– manier, savoir s’y prendre avec ;
– faire face.
Ainsi, la polysémie du terme le rend difficile à définir, tant il ne peut être réduit au simple fait
de gérer et de commander. Le terme management renvoie en effet à trois dimensions :
– une dimension dynamique, qui le voit constituer la clé de voûte de la prise en compte du
changement et de l’environnement ;
– une dimension humaine, qui impose à la pratique de ne pas se limiter à la simple application
de techniques (nécessaire prise en compte de la complexité de la nature humaine) ;
– une dimension dialectique qui fait du management une relation entre deux acteurs ou plus.
Par nature, le management est difficile à circonscrire ; ainsi, ce n’est pas à une mais à plusieurs
définitions du management qu’il faut se référer, sans que celles présentées ci-dessous
constituent une liste exhaustive.
– H. Fayol (1918)
8
Manager, c’est « prévoir, organiser, commander, contrôler ».
– P. Drucker (1999)
« Activité visant à obtenir des hommes un résultat collectif en leur donnant un but commun,
des valeurs communes, une organisation convenable et la formation nécessaire pour qu’ils
soient performants et puissent s’adapter au changement. »
– A. Dayan (2004)
« Le management rassemble tous les concepts, techniques, outils, recettes ou expériences qui
permettent de gérer au quotidien le fonctionnement effectif d’une organisation. »
9
Source : élaboré par l’auteur.
Alors que le terme de management soulève des difficultés, le fait de lui adjoindre l’adjectif
« public » augmente considérablement la dose d’ambiguïté liée au concept. En effet, il semble
difficile de donner un contenu précis au concept de « management public » et ce tant au niveau
local que national (Huron et Spindler, 1998). Cette expression date du tout début des années
1970 (Gibert, 2004). Cette relative ancienneté n’a, toutefois, pas encore permis de stabiliser
véritablement son contenu et, paradoxalement, ce terme semble être devenu aujourd’hui
d’utilisation courante.
Force est de constater que les définitions du management public varient sensiblement en
fonction des auteurs et que les ouvrages de langue française qui abordent exclusivement ce sujet
sont rares. Ce n’est pas, pour autant, que les problèmes de management au sein des
organisations publiques ne sont pas abordés. On rencontre, ainsi, des ouvrages qui traitent de la
gestion publique, du New Public Management, du management des services publics, de la
modernisation des administrations, etc.
10
On distinguera ainsi, quatre idéaux types au sein desquels le management public peut être
entendu comme le management des organisations publiques, le management face à l’opinion,
le management du pouvoir politique et, enfin, celui de la puissance publique.
Cette conception du management public se caractérise par une prise en compte très
limitée, voire même dans les cas les plus extrêmes, une non prise en compte de la dimension
publique de l’organisation. Le management public vise la recherche de gains de productivité au
sein d’organisations considérées comme des organisations classiques, si ce n’est qu’elles
seraient soumises à des modes de fonctionnement bureaucratiques générateurs d’inefficacité et
de coûts. Le management public apparaît comme le management d’organisations « imparfaites
» dans lesquelles il convient d’utiliser les outils qui ont fait leurs preuves dans le secteur privé,
moyennant une adaptation à la marge, voire sans adaptation. Ces divers modèles supposent tous
11
que l’on puisse transposer les concepts du secteur privé au secteur public comme le relève
Pettigrew (1997). Cette conception du management public se matérialise par une logique
d’action sous-jacente forte, par une dynamique visant la transformation des organisations
chargées de mettre en œuvre les politiques.
Dans les faits, les idées du New Public Management se sont concrétisées par un
ensemble d’expériences de réformes de l’administration qui ont été menées, dans les différentes
régions du monde, avec toujours la même thématique : réduction des coûts, identification claire
des tâches, autonomie contre responsabilisation (Gouiffès et Carmona, 1999). Aux Etats-Unis
: le « Initiative National Performance Review » du Vice-président Gore (1993). En Irlande, la
définition d’un document de stratégie pour l’administration en général : le « strategic
management initiative ». Au Royaume-Uni, la réforme des « Next Steps » de 1988 (passage au
modèle de l’agence) puis la réforme « Citizen’s Charter » de 1991 (charte du citoyen). Ou
encore, en Suède, la refonte intégrale en 1994 du système d’allocation budgétaire (fongibilité
intégrale des budgets).
Les lignes directrices des principales réformes marquées par le New Public Management
sont reprises, par la plupart des auteurs qui décrivent ce phénomène autour de thématiques
récurrentes. Un mouvement de privatisation et d’externalisation des activités exercées
auparavant directement par les organisations publiques avec une exigence accrue de « compte-
rendu » (accountability) aux autorités centrales et aux clients des services publics. Ceci dans la
sphère économique mais aussi administrative avec, par exemple, la dévolution de fonctions
administratives à des agences non gouvernementales ou semi-publiques (Perret, 2001). De la
même manière, on assiste au développement de « mécanismes de marché » au sein des
organisations publiques. Ce phénomène se double de la volonté d’améliorer la finalisation des
organisations publiques par la formalisation de leurs objectifs, le recours à la contractualisation,
le raccourcissement des lignes hiérarchiques, la frénésie de la mesure pour concrétiser les
objectifs, pouvoir cerner la performance publique ainsi que les comparer (Gibert, 2002). On
soulignera aussi une évolution sémantique qui vise à parler de « client » et à vouloir positionner
l’usager, citoyen, contribuable dans un rapport de prestataire à client.
Le New Public Management et ses déclinaisons font, par ailleurs, l’objet de critiques et
de remises en cause. Un des points d’achoppement est la remise en cause de l’idée selon laquelle
l’introduction de méthodes et d’outils de gestion modernes, leur multiplication et leur
développement constitueraient la solution permettant de résoudre tous les problèmes que
rencontrent les organisations publiques. Comme le précise Gibert (2002) « chez les Anglo-
saxons, certains auteurs soulignent volontiers une dérive de la modernisation de la gestion
publique vers ce qu’ils appellent le « managérialisme » » qui sous-tend à la fois l’hypothèse
que la multiplication et le développement des outils de gestion « modernes » constitueraient la
solution aux carences de la gestion publique et celle que le bon dirigeant serait celui orienté
vers l’efficacité.
13
2.1.2. Le management face à l’opinion
Cette approche du management public qui a été développée, en France, par Laufer et
Burlaud au début des années 1980, revisite le concept même de management public en faisant
de ce dernier non plus le management d’organisations publiques opposées aux organisations
privées telles que juridiquement définies mais le management d’organisations face au public.
Dans cette conception, le terme « public » a une acception différente et le « management public
» apparaît comme le management de la relation entre l’organisation et le public. Pour Laufer et
Burlaud (1980), le management public au sens large est ce que devient le management lorsque
le public prend conscience de l’effet de l’action de l’organisation sur son environnement
économique et social. Dès lors, les entreprises privées et publiques peuvent faire du
management public « Le management public (…) concerne aussi bien le secteur privé que le
secteur public » (1980). Pour ces auteurs (1997), cette conception du management public issue
de l’histoire de l’entreprise privée s’applique facilement au secteur public. Le management
public est alors ce que devient la gestion de l’organisation publique lorsque celle-ci connaît une
crise de légitimité, c’est-à-dire, lorsque les normes juridiques du critère du service public (et les
normes scientifiques positivistes correspondantes) ne suffisent plus à assurer la légitimité du
secteur public.
Le management public peut ainsi être défini comme le management du pouvoir visible.
Il implique une politique de communication (1980). Pour Laufer (1991), cela signifie que ce
n’est plus la main invisible du marché qui détermine les produits et les prix mais la main
invisible des managers qui manipule les marchés. Cette définition qui semble abstraite s’offre
pourtant, selon l’auteur, à l’analyse empirique grâce à une opérationnalisation particulièrement
simple : « on dira que le management devient visible lorsque la grande presse (qui symbolise
la circulation des opinions dans l’espace public) parle de ce management ». Il n’y aurait qu’à
observer l’évolution des rubriques de la presse quotidienne consacrée à l’entreprise depuis vingt
ans pour mesurer la montée du management public.
14
Cette approche du management de l’opinion ne s’intéresse donc pas aux organisations
publiques en particulier. Elle porte sur l’ensemble des organisations et il ne semble pas possible
d’affirmer qu’elle ait été relayée, en France, de manière aussi importante que l’approche
précédente, tant d’un point de vue théorique que pratique. Des conceptions similaires ont été
développées outre-Atlantique. Ainsi, par exemple, selon Bozeman, toutes les organisations sont
publiques qu’elles soient gouvernementales, privées ou à but non lucratif car elles sont toutes
affectées, au moins à un certain degré, par l’autorité politique : « All Organization are public
(…) public managers Can be found in most every type of organization (…) in any sector »
(Bozeman, 1987).
Ainsi, le management public est spécifique notamment parce que les organisations
publiques sont placées sous le contrôle d’institutions politiques et trouvent leur vocation dans
la notion de service public. Les spécificités du secteur public local obligent à concevoir des
outils « sur mesure » et soulignent, parfois, les limites de la notion. Ainsi, comme le relève
Drucker (1973), il ne faudra pas perdre de vue qu’« être simplement d’esprit privé est la
mauvaise prescription pour les maux dont souffrent les organisations publiques. Ces
organisations ont des problèmes de performance précisément parce qu’elles ne sont pas des
entreprises ».
Le management public, au sein de cet idéal type, se caractérise par une prise en compte
limitée d’une logique d’action, d’une dynamique visant la transformation de l’organisation. Il
s’agit plutôt de réaliser, à travers un processus budgétaire et/ou des politiques tarifaires, soit
une production de biens ou de services collectifs grâce à une affectation de ressources, soit une
certaine redistribution des richesses aboutissant à des transferts entre individus ou groupes
sociaux.
15
2.1.3. Le management de la puissance publique
16
privées consiste à produire des réalisations (outputs) à partir de moyens (inputs). La seconde,
spécifique au secteur public, vise la recherche d’impacts (outcomes) par la mise en place de ces
réalisations.
Ces réflexions sont aussi reprises, formalisées et/ou partagées par d’autres auteurs.
Ainsi, pour Santo et Verrier (1993), les instruments de gestion doivent être adaptés aux
contraintes et aux spécificités des administrations. Ou encore, comme le souligne Bartoli, les
spécificités du management public interdisent toute transposition directe et sans adaptation des
théories et méthodes « venues d’ailleurs ». Elle définit ainsi le management public comme
l’ensemble des processus de finalisation, d’organisation, d’animation et de contrôle des
organisations publiques, visant à développer leur performance générale et à piloter leur
évolution dans le respect de leur vocation (Bartoli, 1997).
Les différentes approches du management public ont été plus ou moins relayées, reprises,
développées par un ensemble d’auteurs. Ainsi, l’approche dite du « New public management »
qui constitue, semble-t-il, l’approche dominante, a fait couler beaucoup d’encre, en partie parce
qu’elle reposait sur des présupposés idéologiques en vogue depuis le milieu des années quatre-
vingts. Les autres approches se positionnent, au mieux, comme des alternatives et apparaissent
plus comme les fruits de réflexions d’individus ou de groupes qui restent, de ce fait,
minoritaires. Chacune de ces conceptions renvoie à un appareillage méthodologique spécifique
voire à des postures épistémologiques particulières. Par exemple, le management des
organisations publiques mobilise essentiellement les sciences économiques. Le management de
l’opinion ou le management du pouvoir politique s’inscrivent plutôt dans le champ des sciences
sociales.
17
Le management de la puissance publique se fonde à la fois sur les sciences économiques
et sociales. Au-delà, ces approches renvoient à différentes manières de faire de la recherche en
management public et ces différentes conceptions à différents modes de production des
connaissances. Au-delà, la mise en perspective de ces différentes approches met en exergue la
difficile émergence d’un paradigme commun du management public comme discipline
autonome et cadre unificateur.
Traditionnellement, les enjeux et méthodes de décision et d’action ont été abordés de façon
distincte et séquentielle : la première relèverait du politique qui fixe le cap, donne la vision
de ce qui doit être fait, la seconde relèverait de sa mise en œuvre opérationnelle, souvent
ramenée à une affaire "d’intendance". Le management se situerait alors à l’intersection de
ces deux sphères : sa dimension stratégique permettrait de traduire la vision politique,
portée par des discours et codifiée par des règles, en un langage pragmatique permettant sa
bonne exécution sur le terrain, via des techniques et méthodes pragmatiques relevant de la
gestion administrative. Pouvoir et responsabilité sont alors formellement concentrés sur
l’échelon décisionnel qui confie à des échelons intermédiaires le soin de traduire fidèlement
ses décisions sous la forme de règles générales et opératoires, puis de les transmettre à
l’échelon opérationnel pour exécution.
18
Les éléments de pilotage de ces organisations sont donc à rechercher dans les quatre
composantes que sont l’organisation, les politiques publiques, le processus de prise de décisions
entre les élus et l’administration et, enfin, les interactions avec les parties prenantes. Le pilotage
des organisations publiques doit alors rechercher un « équilibre » dans la prise en compte ces
différentes composantes. Les facteurs clés de réussite d’un bon pilotage de ces organisations
résideraient dans la recherche de l’amélioration de :
Le schéma suivant présente une vision synoptique de l’articulation entre ces différentes
dimensions.
Schéma 3: Une typologie des différentes dimensions du pilotage des organisations publiques
19
Source : AKTOUF O. (1989)
Dans ce cadre, le management consiste alors en une séquence, avant tout technique,
d’activités de planification, d’organisation, de direction et de contrôle de l’effectivité de la mise
en œuvre des décisions et de leur conformité aux règles impersonnelles de
fonctionnement de l’organisation. Les humains composants les échelons opérationnels sont
alors au service de la bonne application d’instructions et de consignes élaborées à des
échelons supérieurs qui doivent s’assurer de leur loyauté et de leur aptitude à réaliser les
activités qui leurs sont confiées.
Le gouvernement par les lois comme la gouvernance par les nombres qui "vise la
réalisation efficace d’objectifs mesurables plutôt que l’obéissance à des lois justes" (Supiot,
2015) mettent tous deux en exergue une approche impersonnelle de l’exercice du pouvoir. La
règle ou l’indicateur en sont les principaux moyens pour guider l’action collective et finalisée
en tant que fidèles déclinaisons de projets politiques traduits en stratégies puis en plans
d’actions, procédures et modes opératoires. L’autonomie formelle des échelons opérationnels
est alors très faible, le pouvoir de décision et la responsabilité quant aux effets produits sont
concentrés dans les échelons supérieurs qui conçoivent et traduisent les projets politiques.
20
2.1.1. D’une autonomie clandestine à une autonomie institutionnalisée
21
méthodes et structures d’inspiration bureaucratique et des cultures professionnelles peu
enclines à être "managées" selon des logiques exogènes à leurs propres référentiels, ne va
pas sans présenter des difficultés. Le déploiement de ces méthodes et outils dans les
organisations publiques ne devrait donc se faire qu’avec discernement, en prenant
impérativement en compte le contexte, notamment les différentes manifestations de la
"culture de service public", des cultures professionnelles concernées ainsi que leur finalité de
création de "valeur publique" (Lorino, 1999).
Cette cohabitation durable entre une gestion par les règles, toujours nécessaire à garantir
l’État de droit, avec un management orienté par une recherche de performance de l’action
publique où se combinent besoins de pilotage et de prise en compte de l’humain comme "un
Sujet, une intelligence à mobiliser, à stimuler et à respecter" (Taskin & Dietrich, 2020, p. 248)
constitue, selon nous, l’enjeu majeur du management public contemporain. En effet, les
agents publics se trouvent, aux différents échelons de responsabilité, dans la nécessité d’agir
à la fois de façon conforme aux cadres réglementaires, en utilisant au plus juste les
ressources qui leurs sont confiées, en rendant des comptes sur l’efficacité de leurs actions et
en tenant compte de leurs impacts sur leurs parties prenantes. Cette conception globale et
systémique de la performance publique reflète la complexité de l’action publique, accentuée
par la nature floue, ambiguë voire contradictoire des objectifs propres à la rationalité
politique qui ne facilite pas leur prise en charge managériale (Chatelain-Ponroy & al., 2021, p.
15)
Le management des organisations publiques avec la prise en compte des questions concernant
le système productif de l’organisation a conduit à des expériences de duplication des outils du secteur
privé pour améliorer la productivité des organisations publiques. L’introduction du contrôle de gestion
permet alors de pallier l’insuffisance d’outillage de ces organisations. Cette conception conduit à
développer des outils centrés sur les coûts, sur la définition d’objectifs et la mesure de leur atteinte en
faisant porter la réflexion sur les notions traditionnelles du contrôle de gestion (« effectivité », efficacité,
efficience et pertinence). Ceci, par exemple, à partir d’une segmentation stratégique centrée sur les
réalisations.
Selon cette approche, les outils de contrôle de gestion du secteur privé peuvent s’appliquer aux
organisations publiques moyennant quelques adaptations. Ainsi, pour Kaplan et Norton (2002), la
plupart des organisations à but non lucratif et des administrations ont rencontré des difficultés avec la
22
structure initiale du tableau de bord prospectif où l’axe financier était placé tout en haut. Etant donné
que le succès financier n’est pas l’objectif principal de la plupart de ces organisations, la structure peut
être modifiée de façon à placer les clients ou les bénéficiaires en haut du tableau de bord. Pour ces
auteurs, il suffit alors de simplement renverser les axes de la carte stratégique et d’inverser les axes
clients et financiers sans fondamentalement modifier le processus de mise en place du tableau de bord
prospectif. Cette approche se fonde ainsi sur une orientation « client ».
Les organisations publiques doivent répondre à la satisfaction des clients. Dès lors, les politiques
publiques ne visent pas tant à modifier un environnement ou maintenir une situation mais à apporter une
prestation de service.
La définition que nous avons proposée dans une contribution précédente donne un
premier aperçu de la nature de cette hybridation : "le management stratégique des organisations
publiques peut être défini comme la conception et la mise en œuvre de processus de finalisation,
d’organisation, d’animation et d’évaluation visant à assurer le pilotage des organisations
publiques et la gestion des relations entre les acteurs "parties prenantes" de l’action publique,
dans le cadre des orientations des politiques publiques et de la loi" (Bartoli & Chomienne, 2011,
p. 26). En partant des missions traditionnelles du management, formalisées initialement par H.
Fayol (1917), il s’agit d’articuler d’une part les dimensions politiques et juridiques de l’action
publique avec l’échelon organisationnel où elle se déploie, d’autre part de mettre l’accent sur
la nécessité pour le management des organisations publiques de se préoccuper conjointement
de leur pilotage gestionnaire et du management humain de leurs parties prenantes.
23
L’organisation d’une collectivité territoriale se caractérise par une dualité hiérarchique
qui est produite par l’existence parallèle de deux filières de remontée des affaires, l’une
politique, l’autre administrative. Dès lors, les interférences entre les deux filières, sources de
conflits de pouvoir, sont difficiles à éviter (Dion, 1984). Cela conduit à une mise sous tension
de la relation entre l’administration et l’exécutif. Il s’agit alors d’assurer le contrôle de la
délégation par la mise en place, par exemple, de documents et de temps de rencontres permettant
des échanges entre le ou les élu(s) concerné(s) et les services qui mettent en œuvre les politiques
publiques.
24
CHAPITRE 3 : L’APPORT DU MANAGEMENT PUBLIC DANS LA GESTION DES
ENTREPRISES PRIVEES
Souvent qualifiées d’inefficaces et moins rentables, les organisations publiques font preuve
pendant des années d’énormes dysfonctionnements et de déficiences en raison de leur nature
organisationnelle et de la finalité de leur institution (Charreaux, 2006, Grout et Stevens, 2003).
Plusieurs pays optent pour les privatisations de leurs entreprises publiques, ce qui mène à
s’interroger d’une part sur le rôle de l’État dans l’économie (en raison de son échec dans divers
domaines) et d’autres parts si les entreprises privatisées sont toujours plus performantes que les
entreprises d’État dans des secteurs stratégiques et des environnements concurrentiels
spécifiques. Même si les réponses à ces questions favorisent la propriété privée, la question doit
encore être posée.
La littérature théorique et empirique révèle une plus grande ambiguïté sur les mérites de
la privatisation et de la propriété privée. « Cette réalité paradoxale est encore accentuée
lorsqu’on établit un parallèle entre, d’une part, le secteur privé rendu efficient et compétitif
grâce à un modèle de gestion organisé autour des notions de suivi, de contrôle et d’incitation,
et, d’autre part, le secteur public, en particulier l’Administration publique, qui souffre d’une
faible gouvernance et d’une productivité insuffisante ».
Néanmoins, ces dernières années, les idées de gestion du secteur privé ont été introduites
de manière jusqu'alors inconnue dans la sphère publique, et dans tous les domaines des
politiques publiques : de santé, d’éducation, aux transports, à la sécurité, et aussi aux services
25
gouvernementaux. L’hypothèse centrale était que les pratiques de type commercial
amélioreraient à la fois l’efficience et l’efficacité des organisations publiques (Alford et
Hughes, 2008).
Cette réflexion conduit à considérer que le management public n’est pas sous-management «
imparfait » face à un management privé « parfait ». Cette conception du management public
comme discipline autonome, considère les organisations publiques comme des organisations
particulières différentes des organisations privées et va plutôt rechercher les limites de
l’instrumentation de gestion dans son incapacité à s’adapter à un milieu différent de celui au
sein duquel il a été développé : la grande entreprise industrielle privée. Une telle approche peut
même conduire à considérer que les réflexions sur la mise en place de systèmes formels de
contrôle de gestion au sein des organisations publiques permettent d’enrichir les réflexions sur
le contrôle de gestion privé.
L’étude des organisations publiques pourrait ainsi permettre d’enrichir, à plusieurs égards,
certains axes de réflexion développés par les chercheurs en sciences de gestion. Ainsi, la
confrontation d’une technique de management à un environnement différent peut permettre un
renouveau de la réflexion sur celle-ci (Pariente, 1998). Pour Burlaud et Gibert (1984), c’est en
cela même que le management public qui s’enrichit de nombreuses disciplines est, en retour, à
même de leur apporter beaucoup. L’expérience acquise dans la conduite du changement dans
un environnement complexe pourrait ainsi bénéficier, sous l’angle méthodologique, au secteur
privé (Guyon, 1997).
Les réflexions sur l’introduction des systèmes formels de contrôle de gestion au sein des
organisations publiques pourraient, par exemple, constituer des sources d’inspiration pour les
entreprises du secteur privé. Comme le soulignent Burlaud et al (2004) « En s’intéressant à la
sphère publique, le contrôle de gestion met en exergue des phénomènes qui valent aussi -et de
plus en plus- dans le secteur privé et dont la prise en considération irrigue les réflexions sur le
contrôle de gestion traditionnel : finalités multiples d’une organisation, définition de la
performance et de ses multiples composantes, etc. ». Ainsi, les organisations publiques qui ont
une relation particulière à leur environnement sont-elles été des précurseurs, des terrains
d’expérimentation riches pour les dirigeants des entreprises privées (Burlaud, 1990).
26
1.1. Convergence du Management public/privé
Alain Thiétart en 1999 définit le concept du management comme étant une action, un art ou
une manière de conduire une organisation, de la diriger, de planifier son développement, de la
contrôler, pouvant être appliqués à une entreprise publique, ainsi qu’à une entreprise privée, à
but lucratif ou non (cité par Zampiccoli, 2011). La gestion correspond, à l'origine, à
l’administration des organisations, « notre société est celle des organisations, pas des marchés,
les organisations constituent des moteurs de la richesse et de l’ordre social qui doivent être
gérées » (Spender, 2007). La gestion, qu’elle soit publique ou privée, a un rôle important à jouer
dans notre bien-être économique, social et politique et les conséquences de la gestion sont
considérables (Ghoshal 2005 ; Khurana 2007). La gestion implique la coordination de l’effort
humain et des ressources matérielles pour atteindre les objectifs organisationnels (l’objectif de
toute entreprise est atteint grâce à l'utilisation des ressources avec la manière la meilleure et la
moins chère).
Or, la notion du management public a fait l’objet de plusieurs controverses, elle associe deux
contextes contradictoires, elle confronte à la fois le secteur privé et le secteur public soit le
libéralisme et le socialisme. Sur cette base, une délimitation entre secteur public et privé doit
s’imposer pour permettre de rapprocher deux idéologies opposées. « Il implique d’expliciter les
fondements et les finalités de l’action publique, tout autant que ses conditions et ses enjeux. »
(Bartoli et Trosa, 2016).
27
2011) et, en fait, sont chargés de soutenir le fonctionnement continu de la démocratie, au sens
constitutionnel. Comme l'a fait valoir l'ancien Premier ministre australien Hawke :« Notre bien-
être économique, politique et social dépend du secteur public et de ses pratiques de gestion.
Ainsi, le secteur public à travers sa direction et ses employés touche toute notre vie de manière
directe et indirecte. ».
Selon lui, il semble nécessaire d'établir une base rationnelle pour l’organisation et la
gestion des grandes entreprises, qu'elles soient publiques ou privées. L’un des problèmes les
plus critiques était de savoir comment une grande organisation pourrait fonctionner de manière
plus systématique et efficace. Weber percevait que la bureaucratie, c'est-à-dire la gestion par
fonction ou par poste plutôt que par personne, répondait aux besoins de la société. Pour lui, la
bureaucratie était une organisation idéale, pas la plus souhaitable, mais en fait la forme pure
d'organisation. Weber a cherché à définir la bureaucratie comme une organisation qui serait
parfaitement rationnelle qui offrirait une efficacité maximale en termes de fonctionnement
(Weber, 1978).
Son modèle représentait une hypothèse plutôt qu'une description factuelle de la manière
dont la plupart des organisations étaient structurées. Par conséquent, il est également vrai que
des combinaisons de divers arrangements organisationnels peuvent apparaître dans la pratique.
Mais ce que Weber a tenté de décrire était un type d'organisation idéale pour des fins d’analyse
théorique. Essentiellement, la construction bureaucratique devait servir de modèle normatif
pour faciliter la transition de la petite entreprise à la grande entreprise. D’après l’idée de Weber,
28
il existe trois types d’autorité légitime : l’autorité traditionnelle, l’autorité charismatique et
l’autorité rationnelle-légale.
Les organisations publiques semblent évoluer à un rythme de plus en plus rapide dans
le monde entier. Des changements majeurs ont concerné des réformes organisationnelles,
économiques et politiques qui ont affecté l'appareil politico-administratif des organisations
publiques (Pollitt et Bouckaert, 2004 ; Streeck et Thelen, 2005).
Le NMP a été influencé d’une part par les théories classiques de l’organisation (Udehn 1996,
p. 1) et d’autre part par « la nouvelle économie institutionnelle » qui puise son fondement
théorique dans les théories de l'agence, des droits de propriété, des coûts de transaction et des
théories des choix publics qui ont exercé une forte « influence normative » sur les réformes du
secteur public (Hood, 1991, Nigro et Kellough 2008). La théorie microéconomique et celle du
choix public sont ancrées dans un modèle basé sur « le marché » et la concurrence. Ce modèle
prône la réduction de l’intervention publique par la séparation de l’élaboration des politiques et
leurs mises en oeuvre en considérant le gouvernement comme une entreprise dans le secteur
public : en se servant des principes du secteur privé et en considérant les citoyens comme des
clients (Box et al. 2001, p. 611 ; Kettl 1997). Il s’agit d’un moyen de donner plus de « choix »
et de « voix » aux utilisateurs de services et de promouvoir l'efficacité dans la prestation des
services publics (George A. Larbi, 1999).
29
Théorie de l'agence : Les fondements théoriques de la relation d’agence remontent aux
travaux de Jensen et Meckling (1976) qui définissent cette relation comme « un contrat par
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l’agent), pour
exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d’un certain pouvoir de
décision à l’agent ». Quand une firme est dirigée par un propriétaire-manager, il n’y a pas a
priori de conflit d’intérêts entre le dirigeant et l’actionnaire. Un problème d’agence apparait là
où est instauré une séparation du contrôle et de la propriété et où il y a
Théorie des droits de propriété : Cette théorie se place au cœur de l’approche néo-
classique des institutions. Elle démontre comment la forme de la propriété agit sur l’efficience
organisationnelle. Pour les théoriciens de ce courant (Furubotn et Pejovich 1972, Amann 1999),
l’efficacité d’une entreprise sera plus ou moins grande selon le type de propriété qui la
caractérise (propriété privée, propriété publique…). Dans ce cas, les organisations publiques se
caractérisent par une forme de droits de propriété particulière par rapport aux actionnaires des
entreprises privées.
Il faut souligner que les droits des citoyens sur les entreprises publiques sont fortement
réduits, de sorte qu'ils ne peuvent pas vendre leurs actifs qui sont en réalité virtuels (Albouy et
30
Obeid, 2007). La multitude des intervenants du secteur public (ministères de tutelle, État et
parlement, dirigeants, conseil d’administration, actionnaires) rendra la chaîne de délégation des
pouvoirs complexe. Ici l’identification des mandataires réels est difficilement identifiable
donnant naissance à des conflits d'intérêts internes parfois entre les parties prenantes, qui
peuvent être amenées à prendre des décisions sur la base de critères autres que ceux qui servent
l’intérêt général (Bozec, 2004 ; Albouy et Obeid, 2007).
Théorie des coûts de transactions : Développée par Williamson (1985), elle traite
principalement la question de savoir quand les marchés ou les hiérarchies sont utilisés comme
des dispositions efficaces pour l'organisation de la production (Williamson, 1975). Elle est
également mobilisable dans cette perspective. En effet, elle se préoccupe des structures
optimales de gouvernance pour différents cas de figure d’une transaction. L’État délègue
certaines de ces missions à des agents habilités, se rendant ainsi principal selon la théorie de
l’agence. Il existe certains secteurs de transactions, comme celui construction de routes et
d'autoroutes, les transports, etc., qui seraient moins coûteux s'ils étaient sous-traités ou opérés
dans le cadre des partenariats public-privé, pour réduire les coûts administratifs et assurer une
certaine concurrence (Islam, 2015).
Lorsque l’État ne peut pas déléguer certaines de ses activités, il peut modifier ses
structures de gouvernance en tenant compte des formes optimales de rendement (Germain,
2001). La réciprocité des relations contractuelles dans l’organisation engendrera des coûts de
transaction, qui s’expliquent principalement par l’opportunisme des acteurs et la particularité
des actifs (Begne, 2012). La production de biens et services finaux implique une succession
d'étapes, chacune comportant des éléments de coût. Si le gouvernement réduit son implication
économique, il y a une probabilité d'économies d'efficacité : des gains d'efficacité seront réalisés
par l’économie des coûts de transaction (Coase, 1988).
31
faire appuyer les idées libérales et néolibérales des récentes décennies sur le plan économique.
Cette théorie suppose que l’inefficience budgétaire des organisations publiques en général et la
faiblesse de leur productivité en particulier est due aux groupes d’intérêts et aux jeux politiques.
Selon l'école du « Public Choice », les dirigeants des organisations publiques ou toute autre
personne impliqués (en l’occurrence les administrateurs, les politiciens et les bureaucrates),
censés prendre des décisions en faveur du bien général de la société s’orientent plutôt vers
l’accomplissement de leur propre intérêt (Tullock, 1965, 1976 ; Tullock et al., 2000 ; Maclean,
2011).
Comme stipulé par Gruening (2001, p12), les individus représentent des « short-term
material self interest maximisers ». À cela, s’ajoute la critique des problèmes identifiés dans un
secteur public bureaucratique où des bureaucrates maximisent les dépenses gouvernementales
et exigent des réglementations alourdies afin de légitimer leur rôle ; La théorie des choix publics
constitue un cadre théorique principal qui a influencé la vague de nouvelles réformes de gestion
dans le secteur public (Harris et Seldon, 1987 ; Lane, 2000 ; van den Berg, 2004 ; Adu Boahen,
2016).L'objectif global de cette théorie était de réduire la taille de l'État, qui était supposée trop
grande, et de permettre au secteur privé (marché) d’avoir plus de contrôle sur l'économie
(Niskanen, 1973 ; Lane, 1997 ).
De surcroit, la théorie des choix publics sous-tend l'hypothèse que les systèmes
d'administration publique sont démodés, n'offrent pas beaucoup de choix et de flexibilité aux
consommateurs (utilisateurs), et contribuent par conséquent aux problèmes de performance du
secteur public (Perlman, 1976, cité par Adu Boahen 2016). Pour pallier les déficiences de la
gestion publique, les théoriciens des choix publics ont plaidé pour l'introduction de mécanismes
de marché dans les systèmes de gestion publique (Friedman, 1962 ; Tullock et al., 2000 ;
Jackson, 2003 ; Pesqueux, 2020).
Les causes de l'émergence du NMP sont très variées selon les pays. La politique
stratégique de la Grande Bretagne avait comme but la baisse des impôts et la démobilisation de
l’état (Pesqueux, 2006). Pour le Japon, le but était de gérer le secteur public d’une façon plus
32
homogène, pour résorber la contrainte de l’inefficacité (Amar & Berthier, 2007). D’après les
réformes mises en place, il est possible de classer les pays en trois catégories. La première
englobe les pays anglo-saxons à savoir : l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Grande- Bretagne
et les Etats Unis. Leurs finalités étaient de changer radicalement les modes de gestion du secteur
public en s’appuyant sur des régimes qui se basent sur le principe du marché et mettent les
prestations au premier rang.
Les pays du nord de l’Europe constituent la deuxième catégorie ; elle comporte les pays
suivants : la Norvège, la Finlande, la Suède et les Pays-Bas qui se sont délimités par une
coopération massive entre l’état et les communes, en se focalisant sur le consentement dans la
phase d’exécution. Finalement, La Suisse l’Allemagne et l’Autriche forment la troisième
catégorie. Leurs objectifs étaient de passer de la comptabilité publique vers la comptabilité
double, de gérer les ressources humaines d’une autre façon ainsi que de fortifier la stratégie
axée sur le résultat et le client. C’est la modernisation interne du secteur public (Thom & Ritz,
2013).
Selon Merrien (1999, p. 95), la « vogue » du NPM découle des faits suivants : des soucis
réels et concrets en relation avec des situations graves (dette publique, déficit commercial,
délocalisation de la production), domination successive des idées néo-libérales et managériales,
des chaînes de génies donnant des solutions toutes prêtes à vendre, et enfin des pouvoirs
politiques qui éprouvent là une occasion à saisir. Tous ces facteurs ont rendu clair le
développement de ce courant du NMP qui permettrait de résoudre les différents
dysfonctionnements à l’aide de nouvelles méthodes du management que nous exposerons ci-
après mais après la définition du management public.
Il y’a trois modèles distincts du NMP ayant des objectifs différents (Emery & Giauque, 2008)
: Le modèle de l’efficience ou modèle de marché : sa finalité est l’efficience du secteur public
en le rapprochant au secteur privé.
33
portée aux gestionnaires qui sont proches des clients et du terrain. Ceci provoque une
décentralisation des processus de décision.
CS GREFFE
34
INTRODUCTION
Poister et al. (2010) notent ainsi l’absence d’études démontrant de manière claire une
influence positive de la planification stratégique sur la performance des organisations
publiques. En outre, force est de constater le découplage entre d’un côté la planification
stratégique et de l’autre la gestion opérationnelle et budgétaire. Ce constat pousse à s’interroger
sur la légitimité même de la stratégie en milieu public et sur le type d’approche qui lui est
applicable.
Ces questionnements nous poussent à nous interroger (1) sur les processus de formation
et d’implémentation de la stratégie en milieu public, (2) sur la nature de celle-ci qui demeure,
selon Johanson (2009), un sujet faiblement exploré, (3) ainsi que sur les liens et les
interdépendances existant entre les différentes phases du processus de management stratégique.
La formation de la stratégie relève-t-elle en milieu public de processus formels, rationnels et
déductifs ou à l’inverse d’approches politiques faites de compromis, de négociation, de jeux de
35
pouvoirs conduisant à des changements incrémentaux de faible portée ou bien encore d’une
conception mixte mêlant intention stratégique de long terme et construction de la stratégie
« chemin faisant » ?
36
CHAPITRE 1 : APPROCHE DEFINITIONNELLE ET THEORIE DU
MANAGEMENT DES ORGANISATIONS.
INTRODUCTION PARTIELLE.
Cette sous partie traitera essentiellement comme l’indique le titre, des réflexions sur le
management et son évolution à travers le monde et à travers l’histoire.
37
38
39
SECTION 1 : CONCEPTS ET DEFINITIONS DE LA STRATEGIE
• Au sens militaire : " Art d’employer les forces militaires pour atteindre les résultats fixés
par la politique " (Fiévet, 1992)
• Au sens économique, plusieurs définitions font référence : " Domaine des sciences de
gestion qui traite de la conduite de l’entreprise dans son ensemble. La stratégie s'exerce
typiquement dans des situations complexes et incertaines, marquées par les jeux
d'acteurs qui s’affrontent, s’évitent ou coopèrent" (Koenig, 1996) ; "L'art de construire
des avantages concurrentiels durablement défendables" (Porter, 1980) ; « La stratégie
est l’orientation des activités d’une organisation à long terme. Elle consiste à obtenir un
avantage concurrentiel grâce à la reconfiguration des ressources de l’organisation dans
un environnement changeant, afin de répondre aux besoins du marché et aux attentes
des différentes parties prenantes (propriétaires, employés, financiers). » (Frery, Johnson
et Scholes, 2000).
Se déterminer une stratégie, c’est se fixer des objectifs et les moyens pour les atteindre,
sur un horizon de temps donné, compte tenu des contraintes internes et externes pour chacun
des segments stratégiques.
La tactique est une opération qui vise à « exploiter les liaisons établies entre l’entreprise
et le milieu environnant sans les modifier profondément (Gervais, 2003). La tactique peut être
perçue également comme l’art de déployer et manœuvrer les forces au combat (issu du verbe
tassein qui signifie en grec, placer).
40
1.3. Les caractéristiques des décisions stratégiques
✓ Elles traduisent les orientations à long terme. Elles engagent l’avenir des entreprises et
les enjeux sont importants (internationalisation…)
✓ Elles sont destinées à développer un avantage concurrentiel, quelque chose de différent
des concurrents, perçu et valorisé par les clients (en 1986, l’Espace était le seul
monospace sur le marché français de l’automobile)
✓ Une décision stratégique implique des changements en termes de répartition de
ressources et de compétences
✓ Elles influencent les décisions opérationnelles
✓ Une décision stratégique concerne l’entreprise dans son ensemble et toutes ses fonctions
✓ C’est une décision à traiter dans la complexité de l’organisation et de son
environnement
✓ Ce sont des décisions risquées, prises dans un contexte marqué par l’incertitude. Ansolf
(1965) considère les décisions stratégiques comme des décisions essentiellement
externes, « traitant des relations de la firme avec son environnement ». A l’inverse des
décisions opérationnelles qui sont plutôt de nature interne et qui ont pour objet « de
maximiser l’efficacité du processus de conversion des ressources de la firme » (Ansolf,
1965).
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42
43
1.4. Le processus stratégique
44
45
46
L’analyse de la stratégie d’entreprise comporte deux grandes phases : celle de l’analyse
externe, où sont explorés les facteurs environnementaux structurels, et l’analyse interne où
les ressources propres à la firme sont évaluées et comparées à celles des principaux
concurrents. Cette seconde partie de l’analyse stratégique a connu de grands
développements. Pour les théoriciens de la ressource, chaque firme dispose d’un
portefeuille spécifique de ressources qui lui fournit des avantages dans la mise en oeuvre de
certaines stratégies. Si pour les théoriciens de la concurrence, l’ensemble des firmes
présentes dans une industrie (ou dans un groupe stratégique) était considéré comme
47
homogène car soumis aux mêmes facteurs structurels, ceux-ci dictant les mêmes
comportements, les théoriciens de la ressource considèrent les industries comme
hétérogènes car composées de firmes possédant des combinaisons de ressources et
compétences spécifiques.
Dans ce contexte, développer une stratégie consiste, pour une firme donnée, à choisir un
ensemble d’actions qui exploite le mieux les spécificités de son portefeuille de ressources et
compétences, pour autant que ce portefeuille soit valorisé sur le marché donné. La concurrence
entre firmes de l’industrie s’exerce dans la mise en œuvre des ressources et compétences
communes ou accessibles à l’ensemble des firmes. Mais chaque firme est protégée de la
concurrence par l’originalité de son portefeuille de ressources et par sa capacité à la préserver
au cours du temps.
Pour aboutir à des décisions, le processus d’analyse stratégique consiste à identifier, évaluer
et comparer ses forces et ses faiblesses (analyse interne) par rapport à celles des concurrents ; à
analyser les évolutions probables de l’environnement (analyse externe) pour y déceler des
conditions propices ou défavorables à l’action. Les actifs stratégiques dont la firme doit
s’assurer la maîtrise sont ceux qui se situent à l’intersection de ces deux ensembles (Amit et
Schoemaker, 1993).
- Construire une stratégie, c’est identifier dans l’entreprise les ressources et compétences
à partir desquelles on va créer des opportunités nouvelles et des avantages concurrentiels. Une
ressource a de la valeur lorsqu’elle permet à la firme d’exploiter une opportunité, de résister à
une menace, ou de neutraliser les forces des concurrents. L’on fait preuve de proactivité en
déployant une stratégie push. La logique de l’analyse stratégique ne part plus de
l’environnement et des opportunités qu’il recèle pour aboutir à l’identification des ressources à
acquérir, développer et exploiter. Ce sont les ressources, les savoirs tout particulièrement, qui
recèlent les opportunités de développement et de rentabilité pour la firme.
48
Une seule entreprise peut s’appuyer à la fois sur une stratégie construite et une stratégie
déduite. La stratégie construite (de l’idée au marché) est plus risquée mais les gains potentiels
plus importants.
Planification de la stratégie
La stratégie élaborée selon ce processus sert de guide mais elle est susceptible d’inflexion
(remise en cause, abandon). La stratégie, c’est d’abord de la décision humaine, donc de la
subjectivité d’une part, de l’intuition et de l’expérience d’autre part. Des outils servent d’aide à
la décision dans la détermination de la stratégie de l’entreprise.
D’abord apprenti dans un petit atelier de mécanique de Philadelphie puis ouvrier, contremaître,
ingénieur en chef à la Midvale Steel Co. et enfin consultant en organisation industrielle, F.W.
Taylor est le fondateur de l’OST.
Pour Taylor (Shop Management 1903, Principles of Scientific Management 1909) on peut
augmenter la (faible) productivité de l’ouvrier sans augmenter sa fatigue et en le gratifiant de
meilleurs salaires. Selon lui, il n’existe qu’une façon d’exécuter rationnellement et efficacement
une tâche (the one best way) et chaque ouvrier peut être formé pour devenir « excellent » à un
poste donné. C’est à la direction qu’il incombe de découvrir ces méthodes et de fournir les
possibilités de perfectionnement.
Les principes :
49
- Division verticale du travail (séparation des tâches) : les tâches de conception,
d’organisation, de contrôle et d’exécution sont confiées à des personnes différentes.
- Division horizontale du travail (parcellisation) : le processus de production est
divisé en tâches élémentaires confiées à des ouvriers spécialisés.
- Etude scientifique du travail : les méthodes de travail sont analysées, décomposées,
chronométrées puis rationalisées afin de réaliser des gains de temps et des économies
de gestes.
- Sélection scientifique des ouvriers et entraînement de la main d’œuvre.
- Adaptation des outils aux tâches à réaliser…
- Salaire au rendement.
Fayol complète l’approche Taylorienne en analysant le travail des dirigeants. Il est à la direction
ce qu’est Taylor à l’atelier. Il est le premier à définir ce que nous appelons aujourd’hui «
management » : « Administrer c’est à la fois prévoir, organiser, commander, coordonner
et contrôler ».
Il dégage une typologie des organisations fondée sur l’origine de l’autorité (aptitude à faire
observer volontairement des ordres) qu’il distingue du pouvoir (aptitude à forcer l’obéissance).
Le pouvoir appartient aux propriétaires, l’autorité quant à elle, légitime les dirigeants.
50
L’autorité traditionnelle est fondée sur les précédents et les usages. « Le leader tient son
autorité de son statut social dont il a hérité, et l’extension de cette autorité est fixée par la
coutume ». C’est le cas par exemple des entreprises familiales qui se transmettent sur plusieurs
générations.
La bureaucratie suppose :
- Une stricte définition des objectifs, des tâches et des responsabilités de chacun.
- Une structure pyramidale (hiérarchique) qui contrôle tout et un système cohérent de règles
et de procédures.
Ce modèle est rationnel et sécurisant puisqu’il permet de protéger les salariés contre l’arbitraire
du chef. Mais un formalisme excessif est source de dysfonctionnements (bureaucratie dans son
acception péjorative) :
- Insatisfaction du personnel
- Forte résistance au changement et rigidité des réponses de l’entreprise face aux sollicitations
de l’environnement.
Ce modèle fut un temps celui des grandes entreprises. Aujourd’hui le meilleur exemple
d’organisation bureaucratique est certainement celui de la fonction publique
Malgré leurs limites et les critiques qu’elles ont soulevés, ces doctrines classiques étaient
relativement bien adaptées à l’esprit et aux conditions de l’époque. Par ailleurs le taylorisme
même existe toujours et le fayolisme demeure un cadre de référence en matière de management
auquel se réfèrent de nombreuses écoles modernes.
Quelques liens :
51
- Max Weber et la rationalisation des activités sociales
Le contexte : cette approche rompt avec l’analyse Taylorienne qui considère l’individu comme
uniquement motivé par l’argent. Sont ainsi pris en compte les besoins psychologiques
(influence de S. Freud) de l’homme au travail et les changements de mentalité sociale
(contestation de l’OST, élévation des qualifications, crise de 1929…).
Il met en évidence les différents besoins de l’homme au travail. Répondre à ces besoins
permettra à l’entreprise de motiver son personnel.
Ses travaux le conduisirent à conclure que l’homme connaît deux catégories de besoins :
La non satisfaction de ces besoins engendre des conflits, mais leur satisfaction ne suffit pas à
motiver.
52
La réponse à ces besoins est source de motivation. La rationalisation et la simplification du
travail en ont appauvri le contenu, il faut donner au salarié des tâches plus complexes, plus de
liberté et de responsabilité.
Exemple : USA 1943, les autorités cherchent à inciter les ménagères à consommer des abats
(mets méprisés et difficiles à conserver) afin d’éviter le rationnement des autres morceaux de
viande.
• 2° méthode : après une brève information les femmes sont invitées à discuter du problème
en groupe sous la conduite d’un animateur…
Résultat : la consommation d’abats sera 10 fois plus importante avec la deuxième méthode.
Analyse du résultat :
53
- l’entretien individuel ou la propagande de masse laissent l’individu dans une situation
solitaire or, l’une des principales résistances au changement est la crainte de l’individu de
s’écarter des normes du groupe.
Il est donc plus facile de modifier les habitudes d’un groupe que celles d’un individu pris
isolément.
Le contexte : Courant né aux USA, au cours de la deuxième guerre mondiale, du besoin ressenti
par les autorités militaires de préparer scientifiquement leurs décisions urgentes. Ce courant a
été favorisé par le développement de l’informatique qui offrait de puissants moyens de calculs
nécessaires à la résolution de certains problèmes. Le courant mathématique se situe dans le
prolongement de la rationalité Taylorienne. Ce mouvement se distingue par une approche
purement quantitative et une polarisation sur les techniques et les outils (PERT, programmation
linéaire…).
Le contexte : les insuffisances de l’école des relations humaines et les critiques à l’encontre du
courant mathématique vont conduire au développement de nouvelles théories. Cette école se
propose d’étudier les facteurs psychosociologiques et décisionnels influençant l’efficacité de
l’entreprise.
54
La Psychologie « Post-Hawthornienne »
- l’individu ordinaire aime se sentir dirigé, il fuit les responsabilités, il a peu d’ambition et
recherche avant tout la sécurité.
- le travail n’est ni agréable ni déplaisant en soi : si l’homme n’aime pas son travail c’est parce
qu’il a été conduit à ne pas l’aimer.
- il ne craint pas les responsabilités, c’est pour lui un moyen d’enrichissement et d’intérêt
au travail.
La théorie y et son style de direction démocratique est la plus efficace car elle repose sur des
motivations profondes et permet d’intégrer les buts individuels et ceux de l’organisation.
• Le style autoritaire exploiteur : Le chef impose ses décisions. Les subordonnés sont
contraints par un système de sanctions. C’est le management par la peur
55
• Le style autoritaire paternaliste repose quant à lui sur le désir qu’ont les subordonnés
de plaire au chef (recherche de la récompense). Ainsi ne remonterons principalement de
la base que les informations susceptibles de convenir au patron. Il s’agit d’un
management par la carotte plutôt que par le bâton.
• Le style consultatif : les subordonnés sont consultés mais n’ont pas de véritable
influence sur la décision.
• Le style participatif : il s’appuie sur :
Selon Likert les services faiblement efficaces ont tendance à dépendre de cadres tayloristes (les
trois premiers styles) « orientés emploi », les services efficaces seraient dirigés par des cadres «
orientés employés » pour lesquels le rôle de chef consiste à gérer des gens et non des fonctions.
Simon s’intéresse au processus de décision. Il remet en cause la valeur opératoire des modèles
mathématiques et approfondit le concept de rationalité limitée.
Ainsi, dans la plupart des cas, l’individu confronté à un choix construit un modèle simplifié
de la réalité en se référant à sa propre expérience (le comportement est donc plus habituel que
raisonné). S’il ne peut se référer à son expérience l’individu va chercher une solution qui lui
apporte un niveau de satisfaction minimum, en effet sa rationalité limitée (faute de temps,
d’information ou de capacité) ne lui permet pas de trouver une solution optimale (il est par
56
exemple fréquent que trois devis soient suffisants en entreprise pour prendre une décision
d’équipement).
Ce mouvement est issu des travaux menés par le Tavistock Institute de Londres dans les années
1970 sur le concept d’intégration sociale et technique du travail. L’école socio technique
envisage l’entreprise comme un système (un ensemble d’éléments en interrelations) et analyse
les conséquences de l’introduction de nouvelles techniques de production.
AVANT APRES
Condition de travail très difficile Mécanisation, travail moins pénible
Les mineurs sont polyvalents et travaillent en Travail spécialisé
équipe autonome
Solidarité face aux difficultés Regroupement des petites équipes
Il existe une forte interdépendance entre les composantes psychologiques et sociales d’un
système organisationnel et ses composantes techniques. Pour obtenir une organisation efficace
il faut optimiser conjointement ces différentes composantes.
57
2.6. L’ère des Gourous
Depuis les années 1970 des auteurs prolifiques souvent américains et issus des milieux
industriels tentent de développer des modèles de gestion efficace des entreprises :
Bibliographie :
SECTION 3 : COMMUNICATION
SECTION 1 : LE SUIVI
SECTION 2 : L’EVALUATION
58
CONCLUSION
Chaque approche du management public porte, plus particulièrement, sur un aspect du pilotage
des organisations publiques : la prise en compte des questions concernant le système productif
de l’organisation (management des organisations publiques), la prise en compte de l’interaction
avec les tiers (management face à l’opinion), le pilotage politico-administratif de ces
organisations (management du pouvoir politique), ou encore, l’amélioration de la performance
publique entendue comme la performance des organisations et des politiques publiques
(management de la puissance publique). Il s’agit alors de s’intéresser à la complémentarité de
ces approches et à leur mise en perspective. Au-delà, ces réflexions seraient susceptibles de
faire progresser les réflexions les plus récentes sur le management des organisations publiques
mais aussi privées.
59
Bibliographie
AKTOUF O. (1989), Le management entre tradition et renouvellement, 3ème édition, Gaëtan
Morin éditeur
ANTHONY R. N. (1988), The management control function, Boston, Harvard business school
press ; trad. française La fonction contrôle de gestion, Paris, Publi-union, 1993
AUBY J.-F. (1996), Management public – Introduction générale, Notions essentielles, Sirey
BOZEMAN B. (1987), All Organizations Are Public: Bridging Public and Private
Organization Theories, San Francisco, CA: Jossey-Bass
BURLAUD A., GIBERT P. (1984), « L’analyse des coûts dans les organisations publiques »,
Revue politiques et management public, n°1, Hiver, pp. 93-117
Burlaud A. (1990), Coûts, contrôle et complexité dans les organisations, dans Gestion
industrielle et mesure économique. Approches et applications nouvelles, ECOSIP, Collection
Gestion, Economica
DRUCKER P. F. (1973), “Managing the public service institution”, Public Interest, n°33, fall
GIBERT P., ANDRAULT M. (1984), « Contrôler la gestion ou évaluer les politiques publiques
», Revue Politiques et Management Public, vol 2, p. 123-133
60
GIBERT P. (1994), « Ménager la publicitude », communication du 27 avril 1994 à l’École de
Paris du management
61