Gestion Des Ressources Humaines
Gestion Des Ressources Humaines
Gestion Des Ressources Humaines
I. Introduction
a) Le management
Le management existe dans toutes les organisations qui cherchent à atteindre un but, qu’elles
soient du secteur privé ou public, à but lucratif ou non, dans le système capitaliste ou socialiste.
Tout manager a pour mission de mettre en œuvre les moyens techniques, financiers et humains
dont il dispose pour atteindre ses objectifs. Il y parvient en assumant des activités qui sont à la
base du management :
• les fonctions de direction qui coordonnent et actives les trois suivantes pour aboutir aux
performances souhaitées ;
• les fonctions de planification centrées sur les résultats ;
• les fonctions d’organisation spécifient les moyens pour atteindre ces résultats ;
• les fonctions de contrôle qui déterminent si les résultats sont atteints ;
• Le feed-back ou information en retour permet des corrections adaptatives et sert à
l’élaboration de nouvelles décisions stratégiques.
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Toute organisation, quelle qu’elle soit, à besoin de définir ce qu’elle fait, comment elle va le
faire, pourquoi elle le fait, ce sur quoi elle va faire reposer ses efforts.
Le management est donc une notion clé lorsqu’il s’agit de conduire le changement social, les
managers étant là pour gérer les organisations en jouant un rôle économique et social tout en
assumant les responsabilités financières et humaines.
b) L’organisation
Il y a « phénomène organisationnel » dès lors qu’un individu unit ses efforts d’une manière
formelle à ceux d’un certain nombre d’autres personnes pour atteindre un objectif (ex :
entreprises, hôpitaux, écoles, …).
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2. Les théories de l’organisation.
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• L’axe vertical :
o L’approche rationnelle (en haut) : elle prévaudra si l’on est davantage centré sur les
résultats techniques et économiques et que l’on recherche d’abord l’efficacité à travers
une rationalisation du travail sur toutes ses formes.
Etre rationnel, c’est croire qu’il existe des buts et des objectifs clairs pour les
organisations. La définition des objectifs et le choix des moyens efficaces pour les
atteindre paraissent donc assez simples ;
o L’approche sociale (en bas) : elle prévaudra si l’on est d’abord concerné par la dynamique
des ressources humaines, par les satisfactions et la motivation du personnel, par la
recherche d’un consensus productif.
La détermination des objectifs est ici moins évidente, les objectifs ne découlent pas de
choix mécaniques.
• L’axe horizontal évoque à travers ses deux pôles la fermeture et l’ouverture du système que
représente toute organisation :
o L’organisation comme système fermé (à gauche) : on se situe avant les années 60 où les
théoriciens ne semblaient pas se soucier de l’environnement, la concurrence ou du
marché. On met l’accent sur ce qu’il fallait faire pour maximiser l’utilisation des
ressources en tenant compte uniquement de ce qui se passait à l’intérieur de
l’organisation, « comme si » l’environnement n’avait pas d’importance, « comme si »
l’organisation était indépendante et autosuffisante.
o L’organisation comme système ouvert (à droite) : des années 60 à nos jours, les
théoriciens admettent que la dynamique interne de l’organisation est modelée en tout ou
partie par des éléments extérieurs au système qui composent son environnement sous
toutes ses formes (économique, politique, sociale, …).
Les 2 axes bipolaires font ressortir 4 zones correspondant chacune à une conception différente de
l’homme au travail. :
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a) L’administration du personnel ou les fondements de la fonction RH (système
fermé/approche rationnelle) :
Contexte socio-économique : Nous nous situons entre 1900 et 1930, c’est-à-dire pendant la
révolution industrielle (18ème et 19ème). Cette période est caractérisée par :
• De nombreux progrès technologiques (machinisme) ;
• Une industrialisation massive de la production ;
• Une disparition des corporations de métiers ;
• Nouvelle forme de paternalisme de la part du patronat ;
• Avènement de l’entreprise capitaliste ;
• Construction d’un marché de libre-échange (début de la mondialisation) ;
• Naissance des valeurs démocratiques républicaines ;
• Forte dualisation de la société : bourgeoisie industrielle >< prolétariat ;
• Perte d’autonomie et déqualification progressive des travailleurs ;
• Conditions de travail misérables et précarisation économique de la classe ouvrière
• Naissance du mouvement ouvrier et du syndicalisme (1er syndicat en 1850) : législation
sociale (1888 : 1ère loi limitant le travail des enfants et des femmes) et concertation
sociale.
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Objectif : Organiser pour produire efficacement
Dans un souci de rationalité affirmée, on conçoit l’organisation comme un outil au service de fins
clairement déterminées.
Cette école classique propose un modèle rationnel, « scientifique » d’organisation du travail qui
doit permettre, quels que soient la latitude ou le contexte (système fermé), de fonctionner au
mieux des intérêts conjugués des dirigeants et des exécutants.
Fayo : énonce les principes administratifs sur lesquels doit reposer toute gestion efficace des
organisations. Il préconise un processus purement directif de gestion des hommes, partant du
sommet de la hiérarchie pour aboutir à la base. Division du travail, hiérarchie et centralisation
sont pour lui des phénomènes naturels. La discipline et l’autorité régissent l’organisation avec
d’un côté, les dirigeants (dont l’autorité naturelle s’impose) et d’un autre côté, les exécutants
(dont l’intérêt est bien compris).
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Options stratégiques :
• Fordisme : gains de productivité et croissance assurés par une production et une
consommation de masse. On va plus loin que Taylor car on va augmenter le salaire afin
de rétablir l’équilibre entre O et D en même temps ;
• Planification rationnelle (One best way) : dans un environnement stable et peu
compétitif (système fermé). On sait où on veut arriver et on ne change pas les paramètres.
Conception de l’homme :
• Main-d’œuvre vite opérationnelle et substituable ;
• Dominance du courant behavioriste en psychologie industrielle ;
• Postulat de l’homme économique : on le considère comme un être paresseux attiré par
les stimulants monétaires et un être irrationnel dont il faut organiser, planifier, contrôler le
travail ;
• Forme d’intégration : engagement calculé, fondé sur des incitants extrinsèques.
Faiblesses :
o Les théoriciens ignorent ou minimisent l’influence des forces de l’environnement ;
o Minimisation des phénomènes de pouvoir ou de groupe et des phénomènes informels qui
sont étroitement liés à l’apparition des phénomènes formels.
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et en aval et de conglomérats (ex. : St Gobin) On remarque des difficultés croissantes de
coordination et d’intégration interne difficulté de créer une culture d’entreprise.
On voit que la logique de système fermé prédomine mais les effets imprévus de l’OST
(absentéisme, freinage, …) font que l’on va essayer de lui donner un visage plus humain.
Un nouveau courant de pensée se développe : l’école des relations humaines. Il apportera une
réponse à l’insatisfaction exprimée de façon industrielle ou collective par certains ouvriers à la
chaîne soumis aux dures contraintes du système taylorien. De plus, la crise économique de 1929
fait que les postulats de rationalité totale qui avaient prévalu jusque là furent durement remis en
cause par les réalités sociales, économiques et politiques.
Les auteurs : McGregor, Maslow et Herzberg firent des études qui montrèrent que l’homme a
des motivations complexes et ne réagit pas uniquement à l’appât du gain. Certaines motivations
intrinsèques permettent d’obtenir des résultats quantitatifs et qualitatifs supérieurs qu’avec la
carotte et le bâton. Ces théories tracent la voie d’une réconciliation possible entre l’homme et son
travail. Un des modes d’accès à l’épanouissement et la réalisation de soi « auxquels chacun aspire
dans sa vie » serait la participation aux décisions et aux responsabilités (non pas l’accroissement
indéfini des contrôles et des sanctions).
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Le courant de la dynamique des groupes : Lewin s’intéressa au phénomène de leadership ainsi
qu’aux groupes restreints. Son étude avec Lippitt et White tenta de prouver l’excellence du style
démocratique sur les styles autocratique et de laissez-faire quant à la réalisation d’un objectif et à
la satisfaction éprouvée par les membres des différents groupes concernés. De plus, il souligna
l’importance des contributions des groupes : l’effet de synergie, le plaisir de fonctionner en
groupe, le sentiment d’appartenance permettant d’obtenir plus d’un groupe que d’une somme
d’individus juxtaposés.
Conception de l’homme :
• Personnel motivé et loyal ;
• Courant humaniste dominant en psychologie industrielle. Pour Karl Rogers, chaque être
humain a un potentiel de croissance et les entreprises ont tout intérêt à l’encourager à se
développer ;
• Postulat de l’homme en quête de réalisation :
o organisme vivant doté de besoins à assouvir et capable d’autorégulation
o dimensions socio-affectives de l’être humain
• Forme d’intégration : engagement affectif, stimulation fondée sur la motivation, la
réalisation de soi, la reconnaissance et l’appartenance sociale
Conception de la fonction RH : Champion des employés = fonction évoluée de la GRH (du côté
des employés) qui s’occupe des problèmes quotidiens :
• Concilier les intérêts économiques et les aspirations individuelles ;
• Répondre aux besoins et préoccupations des employés ;
• Assurer leur motivation et leur contribution aux objectifs de l’entreprise.
L’école des relations humaines s’est intéressée à des éléments essentiels tels que l’émergence des
structures informelles, l’importance des statuts, de la communication, etc. Cependant, on peut lui
reprocher son « psychologisme » qui tend à trop s’intéresser aux membres, pas assez à
l’organisation. Pour l’école des relations humaines comme pour l’école classique, le système
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organisationnel est considéré comme fermé sur lui-même, posé comme un tout en équilibre. On
considère au sommet que les relations entre employeurs et employés sont consensuelles par
nature. En cas de conflit, l’action psychologique permettre de rétablir l’harmonie préexistante et
de résoudre les problèmes de communication.
On peut expliquer le passage de la zone 2 à la zone 3 par une régression sociale en ce sens que
la théorie reprend des hypothèses mécaniques au sujet de l’individu. Mais elle peut aussi
représenter un progrès dans la mesure où les théoriciens en viennent à considérer l’organisation
comme modelée et façonnée par des forces exogènes et non plus uniquement endogènes.
L’organisation est maintenant comprise comme un système ouvert sur l’environnement et donc
soumis aux aléas et aux incertitudes liés à cet environnement. La survie et le développement des
organisations dépendent de forces exogènes qu’il convient d’identifier avec soin. Les connexions
entre les exigences de l’environnement et la réponse de l’organisation sont gérées par des
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managers concernés par le contrôle des coûts, la recherche d’information et d’arrangements
adéquats pour affronter la complexité environnante.
Les auteurs : les théoriciens de la contingence (Chandler, Lawrence et Lorsch, Scott) vont mettre
l’accent sur la recherche permanente de la meilleure structure possible à partir d’une démarche de
type expérimental. La structure formelle est vue comme un résultat, une variable « dépendante ».
Différents auteurs ont utilisés plusieurs variables explicatives (indépendantes) comme la taille, la
technologie et l’incertitude afin d’expliquer et de mesurer les caractéristiques de l’organisation.
Dans cette période de redéfinition du champ de forces en présence, on se soucie plus d’une
performance globale sur le long terme que du rendement de la production quotidienne. Les
préoccupations de qualité, de compétitivité et surtout de rentabilité prennent le pas sur les
considérations immédiates de rendement. Ce qui prime, c’est la démarche rationnelle dans
l’analyse des paramètres de l’environnement. Après quoi on essayera de mettre en œuvre les
meilleures solutions qui seront différentes d’un endroit géographique à un autre en fonction de la
technologie, de l’environnement.
En 1951, Trist et Bamforth ont étudié l’influence sur les mineurs de la mécanisation de
l’extraction du charbon dans une mine anglaise. Par la mécanisation, on a séparé les ouvriers, il
ne se voyait plus. Il s’est passé l’inverse des améliorations attendues (accroissement de
l’absentéisme, augmentation des accidents de travail, baisse de productivité, détérioration du
climat de travail). Pourquoi ? Car en automatisant, on a supprimé les liens sociaux qui
existaient entre les mineurs. En faisant cela, on a supprimé ce qui permettait à chacun de « tenir
le coup ».
Principes clés :
• Concept de système ouvert sociotechnique :
o Interrelations entre les éléments du système
o Adaptation permanente du système à son environnement
o Interdépendance des sous-systèmes techniques et sociaux
• Méthodologie de recherche-action ;
• Philosophie politique de démocratie industrielle participative (impliquer le personnel et
les directeurs).
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Conception de la fonction RH : Agent de changement aidant l’organisation à être capable de
changer. Il cherche de nouveaux comportements qui permettront de maintenir la compétitivité de
l’E. Il est facilitateur interne, c’est-à-dire qu’il est capable d’accompagner les groupes dans les
changements organisationnels (réorganisation, introduction de nouvelles technologies, …).
Pratiques héritées :
• Nouvelles formes d’organisation du travail (NFOT) :
o Equipes semi-autonomes de production : réorganisation du travail au sein des
départements
• Démarches participatives d’amélioration et de changement :
o Cercles de qualité : réunion, pour être réactif aux problèmes de qualité existants,
où chaque travailleur peut participer
o Développement organisationnel : méthodologie d’accompagnement du
changement
o Business Process Re-engineering.
N.B : L’application trop stricte des conclusions des théoriciens de la contingence risque
d’accorder trop d’importance à l’environnement allant jusqu’à le promouvoir en déterminisme
unique et absolu, ce qui constituerait un paradoxe.
On peut expliquer le passage de la zone 3 à la zone 4 par le concept de jeu. Celui-ci est
« l’instrument essentiel de l’action organisée. Le jeu concilie la liberté et la contrainte. Le joueur
reste libre, mais doit, s’il veut gagner, adopter une stratégie rationnelle en fonction de la nature
du jeu et respecter les règles de celui-ci. Cela veut dire qu’il doit accepter, pour l’avancement de
ses intérêts, les contraintes qui lui sont imposées ».
On est toujours dans la perspective d’une organisation « système ouvert » mais on parie à
nouveau sur les hommes pour assurer la survie et le développement des entreprises. Cette survie
est considérée comme un jeu difficile à jouer parce que la nature de l’environnement est devenue
très complexe et soumise à des rapports de forces de plus en plus rudes. L’« acteur social
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complexe » va supplanter l’agent rationnel. Cet acteur social va être sollicité tel qu’il est avec ses
forces, ses faiblesses, ses limites, ses contraintes et ses absurdités éventuelles. L’entreprise est
agitée par des forces extérieures est en constante évolution.
On insiste sur la Théorie du capital humain : accent sur la contribution du personnel à la chaîne
de création de valeur – dualisation du personnel. On met l’accent sur l’absence de formalisme,
sur l’initiative individuelle et le mouvement. Les meilleures entreprises sont caractérisées par une
culture originale et réussissent par le biais d’une évolution dirigée mais pas déterministe. La
culture fait figure de facteur explicatif des dysfonctionnements. Elle fait aussi office de réserve de
productivité mobilisable. Elle joue un rôle dynamique important parce qu’elle constitue un
ensemble de connaissances et d’informations stockées sous des formes diverses et dont se servent
les membres de l’organisation pour résoudre à leur façon les problèmes qui se posent à eux. Ces
réserves en stocks permettent d’affronter plus sereinement les aléas et l’incertitude, et d’en
approvisionner les formes.
La mobilisation de tous dans et par la culture de l’organisation exige un engagement consenti de
la part du personnel pour atteindre les buts dans le respect des valeurs communes.
On assiste aussi à un recentrage des entreprises sur leurs “core competences” et externalisation
de ce qui n’est pas « core ». Cette conception est aussi marquée par la flexibilité du marché du
travail (on change plus d’emploi plus rapidement via contrats atypiques) et la flexibilité des
modes d’organisation (équipes plus petites, plus polyvalentes) du travail, adhocratie et
entreprises-réseaux. L’adhocratie est une des réponses structurelles aux situations complexes et
incertaines abordées dans cette zone. Elle produit plus de démocratie interne et de participation et
moins de bureaucratie mais exige des membres de l’organisation une grande tolérance à
l’ambiguïté et une interdépendance poussée. Si elle ne convient pas aux activités simples, elle
peut faire merveille pour affronter les turbulences d’un environnement hautement incertain et
soumis à des changements multiples.
On peut reprocher à la notion de culture une certaine imprécision de ses contours et le flou dans
lequel elle évolue souvent, faute de recherches expérimentales satisfaisantes.
Conception de la GRH : Partenaire stratégique (aligne les stratégies et les pratiques RH avec les
stratégies de l’organisation) :
• Individualisation / segmentation du lien salarial et des pratiques RH ;
• Valeur ajoutée de la fonction RH à la politique de l’entreprise (ROI).
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Pratiques en cours de développement :
• Gestion des/par les compétences : sélection, carrière, formation, évaluation ;
• Individualisation des formes de rémunération ;
• Diversification des statuts d’emploi: intérim, sous-traitance, … ;
• Tableaux de bords sociaux ;
• Externalisation des opérations administratives ;
• E-HR.
• Le modèle est pratique pour situer approximativement l’itinéraire des différents courants de
pensées qui continuent à s’entrecroiser dans la réalité. Il permet donc une clarification
pédagogique même s’il est sensiblement réducteur. Une de ses lacunes est qu’il ne prévoit pas
d’issue après la zone 4 ;
• L’évolution des théories de l’organisation apparaît largement tributaire de certains moments
historiques. Pour bien comprendre les théories, il faut explorer leur origine, identifier leurs
axiomes ;
• Les théoriciens semblent avoir suivi les représentations dominantes de leur époque et
contribué à les formaliser. Parce qu’ils n’arrivaient plus toujours à expliquer les événements
ni à les maîtriser, ils ont amendé certains principes théoriques ou les ont abandonnés a profit
d’autres jugés plus pertinents pour accompagner le changement ;
• L’itinéraire décrit ici n’est pas rectiligne. Il forme un zigzag : on passe du rationnel au social ;
• L’école classique a constitué le fondement des réflexions théoriques. Elle sert toujours de
référence et n’appartient pas encore au passé. Néanmoins, même si la production augmente,
on n’atteint jamais les résultats d’une rationalité optimale ;
• Cet itinéraire schématique ne saurait constituer un modèle obligé d’évolution, transférable par
exemple aux pays en voie de développement ;
• L’approche rationnelle a été privilégiée à deux moments historiques :
o La mise en place de l’outil industriel ;
o Le début d’un bouleversement important des équilibres économique, technologique et
géopolitique ;
• L’approche sociale a été privilégiée à deux reprises :
o Après la crise de 1929 où l’ordre rationnel méritait d’être reconsidéré ;
o De nos jours où la complexité croissante des organisations et les exigences de qualité
du marché obligent plus que jamais à s’appuyer sur les hommes et les « équipes
motivées ».
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II. La motivation au travail : Du cœur à l’ouvrage
1. Le phénomène de la motivation
Motivation : ensemble des forces incitant l’individu à s’engager dans un comportement donné.
Ce concept se rapporte à 2 types de facteurs qui invitent un individu à adopter une conduite
particulière :
• facteurs internes (cognitifs) : ce sont les motifs ou les besoins poussant un individu à
adopter un comportement précis ;
• facteurs externes (environnementaux) : contrainte ou forte incitation poussant une
personne à agir dans une direction prédéterminée. Par exemple, Taylor misait sur des
facteurs externes pour motiver ses employés (récompense monétaire en fonction du
rendement).
On peut aussi reprendre la définition de Lagache disant que la motivation correspond à une
« modification de l’organisme qui le met en mouvement jusqu’à réduction de cette modification.
C’est aussi un facteur psychologique prédisposant l’individu à accomplir certains actions ou à
tendre vers certains buts ». Il ressort de cette définition que la motivation se développe par le
biais d’une « énergie » (force ou pulsion) qui pousse les individus à adopter une conduite
permettant l’élimination d’une certaine tension. C’est cette dynamique qui encourage l’employé à
poursuivre son travail, et à satisfaire ses besoins physiques et psychologiques par l’action qu’il
adopte (phénomène intériorisé).
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Une explication intermédiaire, faisant intervenir une multitude de facteurs, est plus plausible.
Dans la réalité, certaines personnes aiment travailler et d’autres préfèrent le repos et les
loisirs.
Il importe qu’il y ait concordance entre les objectifs des employés et ceux de l’employeur. Au-
delà de l’intérêt porté à l’effort et à la persistance, il est donc essentiel que les gestionnaires
soient attentifs aux besoins particuliers des travailleurs et qu’ils réussissent à les faire
correspondre à ceux de l’organisation.
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théories, on tente donc d’expliquer ce qui motive une personne à se conduire d’une
manière plutôt que d’une autre dans certaines circonstances. On présente les divers
besoins ressentis par les individus ainsi que les conditions qui les motivent à satisfaire ces
besoins.
Ces quatre théories ont pour objet de cerner les besoins et leur rôle quant au démarrage d’un
cycle de motivation.
• Les théories de processus (comment est-on motivé ?) : tentent d’expliquer de quelle façon
les forces interagissent avec l’environnement pour amener l’individu à adopter un
comportement particulier. Ces théories s’attardent davantage aux aspects situationnels et à
la relation entre les besoins et les divers aspects de l’environnement.
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récompense.
Motivation : attentes x valeur instrumentale x
valence.
La force de la motivation (F) influence l’adoption
de comportements.
Modèle behavioriste Les individus adoptent presque automatiquement
les comportements qui ont été suivis de
conséquences agréables dans le passé et évitent
ceux qui ont été suivis de conséquences
désagréables.
Quatre techniques peuvent être utilisées pour
modifier un comportement :
- le renforcement positif ;
- le renforcement négatif ;
- la punition ;
- l’extinction.
Théorie de l’équité (Adams) Les individus sont stimulés par les iniquités qu’ils
perçoivent lorsqu’ils comparent leurs rapports
intrants-extrants à celui d’autres personnes ou
groupes.
Plusieurs possibilités s’offrent aux employés qui
désirent rétablir l’équité :
- modifier les extrants ;
- modifier les intrants ;
- changer le référent de comparaison ;
- réduire l’iniquité de façon cognitive ;
- changer d’emploi.
Théorie des objectifs (Locke) Les individus auront un rendement plus élevé si les
objectifs qu’ils acceptent de poursuivre sont
difficiles mais réalistes. Donc, l’établissement
d’objectifs incite l’individu à agir.
Pour qu’un individu soit motivé :
- il doit poursuivre des objectifs ;
- les objectifs doivent être clairs et précis ;
- les objectifs doivent être difficiles mais
réalistes ;
- les objectifs doivent être acceptés par
l’individu.
De plus, toutes ces théories (contenu et processus confondus) peuvent être classées selon 5
conceptions :
• instrumentale : “Tout travail mérite salaire” ;
• humaniste : “Le travail, c’est la santé” ;
• rationnelle : “Le travail, un intérêt bien calculé” ;
• sociale : “A travail égal, salaire égal” ;
• négociée : Un contrat d’échange psychologique.
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2. Les différentes conceptions de la motivation.
Son approche expérimentale vise à prévoir un phénomène en déterminant les conditions qui
permettent de le reproduire et de le contrôler. L’observation du comportement d’un individu en
interaction avec son milieu joue un rôle prépondérant.
Le principe de base est que le comportement est fonction de ses conséquences. Cet aspect sera
abordé sous l’angle du contrôle des comportements par la manipulation des conséquences qui y
sont associées. L’accent est mis sur les motifs extrinsèques qui expliquent comment, et non
pourquoi, un comportement est adopté et répété. On considérera qu’un individu adopte
automatiquement les comportements qui ont entraîné des conséquences heureuses dans le passé
et il évite, un peu par réflexe, les comportements dont ont découlé des conséquences fâcheuses.
On peut donc expliquer la probabilité d’apparition des comportements par la loi de l’effet. Ainsi,
puisque le comportement dépend de ses conséquences, il faut s’attendre à ce que les
comportements dont les conséquences sont souhaitables aient plus de chances de se reproduire
que les comportements dont les conséquences ne le sont pas. C’est en contrôlant les
conséquences qu’on peut contrôler les comportements (= modèle du conditionnement opérant de
Skinner).
Un conditionnement opérant existe lorsque l’émission d’un comportement ou d’une réponse (R),
par un animal ou un individu, a un effet sur son environnement. Autrement dit, un stimulus, une
conséquence ou un événement particulier (C) apparaît, demeure ou disparaît lorsqu’une réponse
(R) ou un comportement particulier est émis (R C). C’est cette relation entre la réponse (R) et
la conséquence (C) qui détermine la probabilité d’apparition d’un comportement particulier (ex :
R = travailler plus que d’habitude, C = recevoir des félicitations de son patron).
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Punition Ajout d’un stimulus aversif Diminution du comportement
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Tableau récapitulatif de l’ensemble des options possibles
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L’extinction ou la suppression d’un comportement : privé d’un renforcement positif
ou négatif, un comportement tendra à disparaître. L’extinction ou la suppression d’un
comportement s’apparente à la punition en ce sens qu’il y a apparition d’une
contingence négative, mais elle s’en distingue parce qu’il s’agit d’une conséquence
négative. En omettant de renforcer (positivement ou négativement) un comportement
non souhaitable, on veut s’assurer qu’il disparaîtra. Il arrive qu’un comportement non
souhaitable fasse l’objet d’une attention positive des collègues de travail. Cette attention
particulière a l’effet d’un renforcement positif et accroit la probabilité que le
comportement non souhaitable se reproduise. On doit donc s’efforcer de supprimer
l’attention accordée à ce comportement afin que l’individu adopte un comportement plus
approprié.
Technique Définition Exemples
Renforcement Fait de valoriser l’adoption d’un Offrir une promotion ou une augmentation
positif comportement précis par l’octroi de de salaire à un employé dont le rendement
récompenses. respecte ou dépasse les normes de
l’entreprise.
Renforcement Fait de valoriser le maintien d’un Cesser de talonner un employé qui agit de
négatif comportement désirable par l’élimination façon responsable et autonome, et qui
de conséquences potentiellement fournit un bon rendement.
désagréables.
Punition Retrait de conséquences positives ou Réduire le salaire d’un employé qui
application de conséquences négatives s’absente sans raison valable ou qui arrive
lorsqu’un comportement non souhaitable en retard.
est adopté.
Extinction Omission de renforcer positivement ou - Omettre de féliciter un employé qui a
négativement un comportement que l’on obtenu un bon rendement si, pour y
veut voir disparaître. parvenir, il a négligé certaines normes de
sécurité.
- Ne pas nettoyer les salles à manger
lorsque les employés laissent trainer leurs
déchets.
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Quels sont les effets de la conception instrumentale ?
Ce chercheur reconnaît l’existence de cinq catégories de besoins s’organisant selon une structure
hiérarchique. Selon Maslow, ces besoins ne peuvent être ressentis simultanément mais plut^to
successivement selon un ordre bien établi.
Hypothèses :
a) Un besoin satisfait ne peut plus motiver ;
b) Les besoins supérieurs ne motivent que si les besoins inférieurs ont été comblés ;
c) Pyramide universelle mais chacun a une place spécifique dans la pyramide.
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Les besoins physiologiques : nourriture, repos, exercice, sexualité, … Ces besoins ne
sont jamais assouvis, un besoin venant constamment remplacer celui précédemment
comblé. Les besoins physiologiques priment sur tous les autres et, s’ils ne sont pas
comblés, deviennent vite une préoccupation essentielle de survie. Cependant, il ne faut
pas penser qu’un besoin physiologique satisfait sera un facteur déterminant du
comportement (ex : l’air qu’on respire n’aura aucun effet de motivation sur le
comportement). La société dans laquelle nous vivons oblige l’individu à travailler ou, à
tout le moins, à se procurer de l’argent afin d’assouvir ses besoins physiologiques. Sans
argent, il est difficile, voire impossible, de satisfaire ses besoins primaires.
Les besoins de sécurité : une fois les besoins physiologiques assouvis, les besoins de
sécurité émergent. Ils sont reliés à la protection immédiate et future de l’individu. On
peut les voir comme « tout moyen ou outil servant à protéger l’individu contre le danger
ou la menace » (ex : sécurité d’emploi, protection contre l’injustice, allocation de salaire
décent, …). En général, l’individu n’exige pas de sécurité absolue. Tout ce qu’il désir,
c’est de mettre toutes les chances de son côté. S’il croit avoir réussi, il consentira
davantage à prendre des risques. Les besoins de sécurité des travailleurs sont en partie
comblés lorsqu’ils occupent un emploi permanent, à temps plein. En effet, cet emploi
leur fournit un salaire régulier qui leur permet généralement de se nourrir
convenablement et d’avoir l’assurance de pouvoir se loger et se vêtir. La syndicalisation
ainsi que la convention collective peut procurer une certaine sécurité aux employés.
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Les besoins d’appartenance : besoins d’affiliation et d’appartenance à un milieu social,
besoins d’amitié, d’amour (ex : désir de travailler en équipe, de nouer des relations avec
son entourage, …). Ce besoin incite les gens à faire partie d’associations ou de
regroupement et à collaborer avec les individus qui les entourent. Les dirigeants
perçoivent souvent ces besoins comme une menace pour l’organisation alors que des
études ont prouvé qu’un groupe cohérent peut, dans des circonstances favorables, se
révéler plus efficace qu’un nombre égal d’individus travaillant seuls.
Les besoins d’estime : dans l’entreprise, ils sont satisfaits dans la mesure où, d’une part,
les travailleurs ressentent un sentiment de fierté à la suite de la maîtrise des tâches qu’on
leur confie et, d’autre part, ils reçoivent une reconnaissance de leurs pairs et de
l’organisation en conséquence de cette maîtrise. Une fois satisfaits, ces besoins devraient
entraîner une meilleure qualité de production et sont donc importants pour les dirigeants
et les travailleurs. Ces besoins peuvent être partagés en 2 catégories :
– les besoins d’estime de soi : les besoins de confiance en soi,
d’indépendance, d’épanouissement, de compétence et de savoir ;
– les besoins touchant à la reconnaissance de la compétence par les
collègues et par l’organisation : la considération, le respect, les
promotions et la valorisation des titres professionnels.
Les besoins d’estime sont insatiables, car lorsque l’individu se rend compte de ce qu’ils
signifient pour lui, ils les recherchent inlassablement. Cependant, les employés situés en-
dessous de ce palier ont peu l’occasion de satisfaire leurs besoins d’estime car les
méthodes traditionnelles de gestion accordent peu d’importance à cet aspect de la
motivation humaine.
Les besoins d’actualisation (ou besoin de réalisation de soi) : besoin qu’éprouve une
personne de réaliser ses aspirations, de se perfectionner et de créer, au sens large du
terme. Maslow soutient que les gens qui ont satisfait les besoins les plus élevés de la
pyramide ont une conception claire de la réalité. De plus, les gens s’acceptent et
acceptent les autres plus facilement. Ils se montrent plus indépendants, créatifs et
apprécient sereinement le monde environnant. Ces gens entrent souvent dans une phase
génératrice permettant à d’autres personnes de poursuivre leur cheminement vers
l’actualisation de soi.
27
c. La théorie des 2 facteurs de Herzberg : modèle bi-factoriel de Herzberg :
L’étude originale de Herzberg avait pour but de vérifier l’hypothèse selon laquelle certains
facteurs étaient satisfaisants tandis que d’autres facteurs provoquaient strictement l’insatisfaction.
Cependant, l’étude a montré que certains facteurs contribuent plus que d’autres aux moments
d’intense satisfaction. Ces facteurs sont liés à la tâche elle-même et au sentiment
d’épanouissement psychologique qu’éprouvent les individus. Ces facteurs intrinsèques sont
désignés sous le nom de facteurs motivationnels ; ils comprennent la réussite, la considération,
le travail lui-même, les responsabilités et l’avancement.
D’autres facteurs tendent à susciter l’élimination des attitudes négatives au travail, sans, toutefois
entraîner un rendement supérieur et soutenu de l’employé. Ces facteurs extrinsèques, aussi
appelés facteurs d’hygiène (ou facteurs de conditionnement), comprennent les politiques et
l’administration de l’entreprise, la supervision (aspects techniques), le salaire, les relations et les
conditions de travail.
En somme, selon cette théorie, il y aurait chez l’homme deux catégories de besoins :
• Comme l’animal, il y a le besoin d’éviter les situations pénibles et la douleur ;
• Comme être humain, il y a le besoin de s’épanouir psychologiquement.
28
Insatisfaction neutralit� Satisfaction
Pour Herzberg, cette réalité ne tient pas, et il existe obligatoirement une division entre les
facteurs permettant d’atteindre la non-satisfaction et ceux associés à un contexte de satisfaction
au travail. De plus, chez Herzberg, les 2 catégories de besoins agissent selon des continuums
différents et sont comblés par deux groupes distincts de facteurs.
Exemple :
- Les faits : Picard ne reçoit aucune marque de considération pour le travail qu’il accomplit
comme comptable
- Sa réaction : La considération étant un facteur motivationnel, son niveau peu élevé
n’entraînera pas d’insatisfaction, mais suscitera chez Picars un état de non-satisfaction.
Exemple :
- Les faits : Bigras travaille sous une surveillance étroite et sévère ;
- Sa réaction : La surveillance étant un facteur d’hygiène, Bigras ressent un sentiment
d’insatisfaction. Les facteurs d’hygiène, à un niveau peu élevé, déterminent un état
d’insatisfaction.
29
• Accroitre l’autonomie ;
• Équipe de travail semi-autonomes ;
• Feedback sur la performance.
30
e. La théorie des attentes ou théorie de l’expectative de Vroom :
Selon cette théorie, le comportement individuel s’explique par la valeur perçue de ses
conséquences. De plus, l’individu effectue un choix conscient et délibéré des moyens lui
permettant d’atteindre ses objectifs de telle sorte que les efforts individuels ne sont pas consentis
de manière routinière, mais plutôt selon une approche coûts-bénéfices. Ainsi, l’individu réfléchit
et évalue les options possibles, ce qui lui permet de prendre une décision fondée sur des
considérations liées aux particularités de la nouvelle situation dans laquelle il se trouve. Les
individus choisissent rationnellement les comportements qu’ils estiment les plus appropriés pour
atteindre leurs objectifs plutôt que d’adopter automatiquement des comportements déclenchés par
l’activation d’un besoin qui cherche satisfaction (≠ avec les théories de contenu).
Dans sa forme la plus simple, la théorie de l’expectative est liée au choix d’une stratégie
comportementale. La théorie stipule que l’individu évaluera un ensemble de comportements et
choisira celui qui est le plus approprié et qui lui permettra d’obtenir les récompenses auxquelles il
attache une certaine importance ou une certaine valeur.
Les principaux éléments de cette théorie sont la perception que l’individu a des relations qui
existent entre son effort au travail, son rendement et les récompenses susceptibles d’être
obtenues. Notons que les capacités individuelles représentent une variable modératrice
importante dans le modèle. Les attentes, la valeur instrumentale et la valence détermineront donc
la stratégie comportementale qui sera adoptée par chaque individu.
31
Soit, dans ce schéma :
• Les attentes : correspondent à la croyance qu’une augmentation des efforts provoquera
une amélioration du rendement ou de la productivité ;
• La valeur instrumentale (soit l’utilité) : correspond à l’estimation de la probabilité pour
l’individu d’obtenir une récompense s’il améliore son rendement ;
Ces deux premières valeurs se situent sur un axe gradué allant de 0 à 1.
• La valence est associée à l’attrait ou à la valeur que l’individu attribue à la récompense ou
aux conséquences finales. Elle est évalué sur une échelle de -1 à 1 car une conséquence
peut être jugée indésirable (-), sans valeur (0) et désirable (+) selon les besoins et la
situation.
Le raisonnement et la décision se feront sur base d’un calcul : Attentes x Utilité x Valence. On
remarque que si l’individu attribue la valeur 0 à l’un des facteurs, le résultat obtenu sera nul et
l’individu ne sera pas motivé à adopter le comportement en question. Toutefois, comme la
plupart des comportements ne sont pas limités à une seule conséquence, l’individu effectue le
calcul pour chaque conséquence du comportement et c’est la somme des résultats obtenus qui
détermine si le comportement sera adopté ou non. L’individu peut aussi prévoir une diminution
de sa qualité de vie familiale ou un rejet de la part de ses coéquipiers (valence négative). C’est
donc en évaluant l’ensemble des conséquences que l’individu pourra décider s’il accroîtra ou non
l’effort qu’il fournit au travail.
Selon la théorie, le comportement qui est associé à la force de motivation la plus grande
deviendra le comportement choisi par l’individu dans la poursuite de ses objectifs. De plus, les
gestionnaires et les spécialistes des RH devraient veiller à ce que, dans leur entreprise, l’effort
soit stimulé par des récompenses au rendement qui sont accessibles et alléchantes, ainsi que par
une diminution des coûts associés à l’effort.
Locke a démontré que le rendement et le comportement d’un individu sont influencés par les
objectifs qu’il se fixe. Ainsi, ses expériences ont démontré clairement que les individus qui se
fixent des objectifs difficiles à atteindre ont un niveau de rendement plus élevé que les individus
qui préfèrent adopter des objectifs faciles à atteindre. Cette théorie met en évidence la capacité de
l’être humain à choisir les buts ou les objectifs qu’il désire atteindre et stipule que les objectifs
32
adoptés influencent fortement les cognitions et les comportements. Ainsi, pour motiver un
employé, il suffit de l’encourager à se fixer des objectifs de rendement élevé ou du moins de
l’amener à accepter les objectifs qui lui sont fixés. Une fois que l’individu a l’intention
d’atteindre ces objectifs, il consentira à fournir des efforts requis pour y parvenir.
3 notions importantes ?
• La spécificité : elle fait référence à la clarté et à la précision des objectifs. Plus les objectifs
sont clairs et précis, plus il y a de chances qu’ils soient atteints ;
• La difficulté : plus les objectifs sont élevés ou difficiles à atteindre, plus le rendement est
élevé. Le niveau de difficulté doit cependant rester réaliste ;
• L’acceptation : il est primordial que l’individu intègre les objectifs fixés. En effet, seuls les
objectifs acceptés et réalistes motiveront l’individu à fournir un rendement élevé. Ainsi, si
l’individu rejette les objectifs, il sentira une baisse de motivation et n’atteindra pas des
niveaux de rendement élevés.
• Rencontre entre employé et supérieur hiérarchique pour fixer des objectifs SMART :
- de performance ;
- de développement ;
en cohérence avec les objectifs organisationnels ;
• Suivi régulier et réajustement des objectifs, si nécessaire ;
• Entretien d’évaluation, avec rétribution à la clé ;
• Recommencement du cycle.
33
Conception sociale de la motivation.
Adams affirme que les individus préfèrent en général une condition d’équité, soit d’avoir le
sentiment d’être traité d’une façon juste et impartiale par rapport aux autres dans leur relation
d’échange avec l’organisation. Cette théorie est basée sur le rapport intrants-extrants en milieu de
travail :
34
• Les intrants sont représentés essentiellement par la contribution de l’individu à
l’organisation, comme la scolarité, la compétence et le rendement sa contribution ;
• Les extrants correspondent à tout ce que l’individu reçoit de l’organisation en échange de
sa contribution comme le salaire, la reconnaissance et la progression de sa carrière les
gains de l’individu.
Ainsi, un individu engagé dans relation d’échange avec d’autres personnes ou avec une
organisation évalue l’équité des gains qu’il retire de cet échange en comparant son rapport
intrants-extrants à celui de ses collègues de travail ou à celui de toute personne ou groupe avec
qui la comparaison est possible et logique. Lorsque le rapport de l’individu A correspond au
rapport de l’individu B, un état d’équité existe. Lorsque les rapports diffèrent, un état d’iniquité
apparaît et l’individu peut croire, par exemple, qu’il est sous-payé (% devient <) ou surpayé (%
devient >).
Ces postulats illustrent clairement les forces qui incitent les individus à agir. Il s’agit en effet du
concept de dissonance cognitive et du processus de comparaison sociale. Ainsi, lorsqu’un
individu se compare à ses collègues de travail, il se forme une idée assez précise de l’équité de la
situation dans laquelle il se trouve. S’il perçoit un déséquilibre lors de son évaluation de la
situation, l’individu sera motivé à entreprendre une action dans le but de rétablir l’équilibre qu’il
recherche. L’individu peut tenter de réduire l’iniquité au moyen de certains mécanismes (ex : si
sous-payé, on peut augmenter son rendement en demandant une révision salariale, démission,
changer de personne de référence, …).
La théorie fait ressortir qu’une récompense prend toute sa valeur aux yeux d’un individu lorsqu’il
la voit comme un gain équivalant à ses contributions et comparables aux gains et aux
contributions de son entourage.
35
j. La conception sociale en pratique :
On désire quitter cette dichotomie pour chercher une plus grande diversité :
• Une diversification des termes de l’échange : compétences, employabilité, équilibre vie
professionnelle/privée, temps de travail, ...
• Une individualisation des échanges :
o gestion des compétences ;
o individualisation des rémunérations, des horaires, des trajectoires, etc.
• Une responsabilisation de l’individu.
Emergence du contrat psychologique.
37
Il y a encore aujourd’hui une certaine difficulté à identifier les formes actuelles du contrat
psychologique.
Que retenir ? Les formes d’investissement au travail ont fortement évolué en fonction des
modes d’organisation du travail
Compliance instrumentale
Implication affective
Intérêt calculé
Contrat psychologique négocié
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39
III. Groupes et équipes de travail
2. Définition
Un groupe : existe à partir du moment où plusieurs individus (au moins deux) réalisent mieux
ensemble plutôt que séparément ce qu’ils désirent ou ce qu’ils doivent faire.
Le groupe ou équipe de travail : est défini comme tout ensemble formel bien identifié, de deux
individus ou plus, interdépendants dans l’accomplissement d’une tâche dont ils partagent
collectivement la responsabilité envers l’organisation (formellement mandaté par l’organisation).
Groupe primaire : groupe au sein desquels les relations interpersonnelles sont immédiates,
directes, fréquentes, vécues face à face, intimes, chaleureuses, chargées d’émotions. Ce type de
groupe est en général restreint, cultive la solidarité, la spontanéité, la réciprocité de ses membres.
Groupe d’appartenance : groupe auquel on appartient de fait, au sein duquel on est inséré, dans
lequel on joue un rôle (tel prof appartient à son école…). L’appartenance à un groupe rassure en
cas de danger même sans aucun signe tangible de soutien de sa part. Lorsque les groupes
auxquels nous appartenons (au moins 6) ne nous procurent plus les gratifications qui
correspondent à nos motivations profondes, celles-ci nous pousseront peut-être à nous affilier à
d’autres groupes.
Avant même de quitter un tel groupe d’appartenance, on adopte déjà, par anticipation, les normes
et les valeurs du groupe dans lequel on postule son entrée : le groupe de référence.
Groupe de référence : la façon dont un individu se fait une idée de son statut dans la société. Le
statut d’une personne se définit par rapport à la position qu’il occupe face aux autres. C’est par
rapport à ses groupes de référence que chacun peut évaluer sa destinée et le sort qui lui est
réservé. C’est donc le groupe auquel on s’identifie ou on désire s’identifier.
Groupes formels : ils sont créés pour remplir des fonctions spécifiques qui font partie de la
mission de l’organisation. Ils participent à sa rationalité propre. Dans ce genre de groupe, les
membres tentent d’atteindre les objectifs de l’organisation qui les emploie. Ils peuvent être de
deux types :
• Les groupes opérationnels permanents : ils émanent de la structure de l’organisation elle-
même et apparaissent souvent à la simple vue de l’organigramme (ex : équipe de
41
direction). Dans ces groupes, c’est l’organisation qui fixe les buts, réglemente les liens
d’interdépendance et établit le niveau des performances attendues ;
• Les groupes temporaires : ils peuvent être constitués pour effectuer une certaine tâche,
mais celle-ci achevée, ils cessent d’exister, à moins qu’on leur trouve une autre tâche ou
qu’ils prennent des fonctions moins officielles.
Groupes informels : les membres d’une organisation ont d’autres besoins que d’effectuer
strictement leurs tâches (des besoins sociaux notamment). Les groupes informels sont des
groupes reprenant des membres d’un groupe, quel que soit leur statut, qui ont en commun des
besoins ou des caractéristiques tels que l’âge, les intérêts culturels, les loisirs, les valeurs
politiques… L’adhésion à ces groupes demeure volontaire.
Dalton distingue trois groupes informels :
• Le clan horizontal où les membres sont tous issus du même rang ou de la même catégorie
et travaillent ensemble au sein du même service par exemple ;
• Le clan vertical où les membres se situent à des échelons hiérarchiques différents d’un
même département. La création de ces groupes découle d’un intérêt commun qui va
prévaloir sur d’autres considérations comme le statut, l’âge… ;
• Le clan mixte qui est composé de personnes occupant des rangs hiérarchiques différents,
appartenant à des départements différents et travaillant dans des lieux différents. On
trouve dans ces groupes des individus cherchant une efficacité accrue en éliminant
certains aléas.
42
Elles réalisent le travail et déterminent comment elles vont s’organiser pour l’accomplir.
Se situant généralement hors de la ligne hiérarchique, leur produit risque de ne pas être
pris en compte par l’organisation ;
L’instauration d’équipes de travail est un processus long, lent, coûteux bien que parfois des
résultats étonnants en termes d’efficacité puissent rapidement apparaître. Ce passage progressif
de la production individuelle à la production collective implique beaucoup de formation, de
réorganisation du travail, de réaménagement des lieux de travail, de ressources externes, de
réunions d’équipe avant que les équipiers soient efficaces dans la résolution quotidienne de leurs
problèmes. Ce passage de l’individuel au collectif est généralement exprimé par le modèle des
quatre phases de Tuckman :
43
(CPEG). Une des stratégies pour vaincre le défaitisme consiste à contrer le discours de la
minorité active d’opposants, à rendre les équipiers favorables au changement conscients
de leurs propres défaitistes, à amener les équipiers à prendre eux-mêmes la décision de
s’engager dans le processus de transformation;
• Turbulence (storming) ou structuration des tâches et rôles : cette phase est caractérisée
par des désaccords concernant l’influence du leadership, le pouvoir et l’utilisation des
ressources au sein du groupe. Le superviseur prenant moins de place dans l’équipe, on
voit l’incertitude s’accroitre par rapport à la répartition du travail et des rôles de chacun
(qu’est-ce qui appartient à l’ÉT et qu’est-ce qui appartient à l’accompagnateur, aux autres
ÉT, qu’est-ce qui appartient à chaque équipier ?) où la bataille vise souvent à échapper
aux tâches, aux responsabilités. Parallèlement, les affrontements quant aux rôles à jouer se
font de plus en plus nombreux alors que l’ET doit trouver des façons de gérer ses
différends qui étaient autrefois tranchés par le superviseur. Les difficultés à coopérer
apparaissent et l’efficacité diminue. Les individus sont préoccupés par la sécurité
d’emploi et leur capacité à assumer les nouveaux rôles ;
• Normalisation (norming) ou définition et adhésion aux normes de fonctionnement :
maintenant, les règles du jeu sont définies et les désaccords entre participants résolus. Le
rôle du coordinateur se précise et les membres s’entendent mieux sur les normes de
fonctionnement au sein du groupe. Pour éviter un repli sur elle-même et la perte de ses
acquis, il faut maintenir l’ouverture vers l’organisation. On peut diviser cette phase en 2
étapes :
• Celle de la dépendance par rapport à un leader émergeant de l’équipe qui oriente
les efforts collectifs. Il y a un accroissement de la confiance entre les équipiers et
un apaisement des conflits au sein de l’ET. Le facilitateur a plus de disponibilité
pour traiter les difficultés extérieures à l’ET qui affectent son fonctionnement ;
• Celle de la cohésion où on voit un leadership multiple apparaître en fonction des
situations rencontrés par l’équipe. Les membres sont confiants dans leurs
capacités, loyaux entre eux au point même de trop protéger un membre peu
performant.
• Performance (performing) ou réalisation des buts et adaptation : les équipiers travaillent
véritablement ensemble à la réalisation de buts communs. On fait face avec succès à de
nouvelles difficultés, on assume des défis inédits. Les membres sont devenus polyvalents
dans les tâches et savent utiliser les ressources externes à l’ÉT. Elle atteint la phase
d’autogestion quand elle se coordonne et qu’elle coopère avec d’autres ÉT de
l’organisation. L’état de maturité est lui aussi évolutif et nécessite d’être entretenu par de
nouveaux projets de développements ;
• Adjourning : fin du groupe.
2 expériences princeps :
• Années 30 - Sherif et l’effet autocinétique : dans une pièce noire, il y avait un point
lumineux fixe. Quand les individus le regardaient, ils avaient l’impression qu’il bougeait.
44
Les individus devaient évaluer de façon personnelle puis en groupe et oralement
l’amplitude du « mouvement » du point lumineux, après la disparition de celui-ci.
On voit qu’il y a un processus de normalisation des groupes : construction de normes
collectives que tous les individus partagent (ex : tolérance au bruit, heures de pause, …).
Conclusion :
• Tout groupe est créateur de normes propres ;
• Tout groupe exerce une pression au conformisme ;
• Ce qui rend les normes particulièrement résistantes au changement.
Dérive possible : le social loafing ou paresse sociale. On remarque que lorsqu’il y a une
diminution de la participation d’une personne du groupe, cela tend à devenir une norme et on voit
que la production peut baisser. On peut cependant lutter contre ce phénomène :
• En réduisant la taille du groupe ;
• En rendant visible la participation de chacun (ceci doit être fait pour telle date) ;
• Feed-back sur la production ;
• Clarté sur la répartition des rôles.
b) Cohésion et affinités
Cohésion, affinités : degré d’attractivité des membres les uns pour les autres et leur attachement
à conserver leur appartenance. Celle-ci :
• est fonction de l’homogénéité du groupe ;
• accroît la satisfaction et renforce le conformisme ;
• Très faiblement corrélé à la performance (.30) ;
• Technique d’analyse : le sociogramme (voir Moreno plus bas)
• Risque de la cohésion - le « group-think » (Janis, 1972) : le groupe exclu à priori tous les
avis divergents par rapport à la ligne de conduite dominante qui s’est construite dans le
45
groupe. La cohésion est elle qu’on se renferme et se prive de tout autre schéma de pensée.
Cela peut mener à des erreurs de décisions stratégiques.
Solutions : collecter de l’info, encourager des positions divergentes.
Les membres d’un groupe qui parvient à maturité se répartissent certaines fonctions, élaborent
des modes de communication et deviennent progressivement plus sensibles aux attentes
réciproques, aux attitudes et aux actions normatives des autres membres. Du fait de la
différenciation des statuts et des rôles, on voit émerger une structure spécifique, véritable identité
du groupe. Le comportement le plus modeste d’un individu au sein d’un groupe s’inscrit dans un
cadre, un modèle de comportements et des règles déjà instituées. La structure représente cet
ensemble de règles vécues à travers la grille des statuts et des rôles attribués aux individus. Dans
un groupe, elle est significative de l’unité et de la stabilité de ce groupe.
Trois catégories de facteurs expliquent la tendance qu’ont les groupes à se structurer de manière
formelle ou informelle :
• Les membres d’un groupe souhaitent atteindre une certaine efficacité dans le travail ;
46
• Les différences de motivation et d’habileté des individus poussent ceux-ci à choisir de
façon sélective des fonctions et des rôles différents au sein même du groupe. La structure
est alors le reflet de l’harmonisation de ces capacités et des goûts individuels ;
• L’impact des structures de l’environnement social et physique qui englobent le groupe
incite ses membres à une certaine organisation.
Les variables les plus significatives de la structure du groupe sont les statuts et les rôles.
Les statuts : ensemble des attributs liés à la position d’un individu dans un système culturel ou
dans un groupe donné. Il permet de prévoir certains comportements auxquels son détenteur peut
s’attendre légitimement de la part des autres. Un statut professionnel donné correspondra à une
position dans la hiérarchie, à l’exécution d’un certain type de travail avec tel degré de prestige.
Distinction entre les statuts imposés dés la naissance (sexe, âge, ethnie, caste, …) et les statuts
acquis (dépendant de l’action individuelle du sujet, de ses efforts, de son initiative, …).
La présence de hiérarchie dans les statuts permet de définir les règles du jeu social et
professionnel, ainsi que certaines responsabilités des membres. La connaissance d’un statut
permet de mesurer la valeur ou l’importance que les autres lui confèrent.
Les statuts peuvent être à la base de problème (ex : un employé qui devient le chef de ses
collègues changement de comportement.
Les rôles : ensemble des comportements attendus de celui qui occupe une position dans un
groupe. C’est le déroulement des comportement liés à un statut, la mise en œuvre, par un
individu, d’un ensemble de comportements reliés à la position sociale qu’il occupe (père de
famille, chef de service, …).
Dans une entreprise ou une organisation, les rôles prescrits sont souvent consignés sous forme de
description de tâches. Les subordonnés s’attendent par exemple à être convoqués par leur chef et
à ce que celui-ci répartisse l’information, règle les conflits et les représente auprès des autres
instances de l’organisation.
C’est la complémentarité des rôles qui détermine l’efficacité et la rentabilité des actions d’un
groupe. Les rôles sont interdépendants à l’intérieur d’un groupe déterminé et se définissent les
uns par rapport aux autres (le fils renvoie au père, le mari à l’épouse, le salarié à l’employeur,
…). Tout rôle se joue dans une interaction avec un ou plusieurs rôles complémentaires.
47
comportement d’équipe contributions
Apporte dynamisme,
Fonceur provocant, s’enrichit de Défiant, agressif
la pression
Apporte la discipline et
Rôles orientés action
Réalisateur la fiabilité, conservateur Inflexible et conservateur
et efficace
Apporte la conscience, le
Finisseur Inquiet à l’excès
soin, anxiété
Apporte la maturité,
Manipulateur, pas
Président confiance, un bon
d’intellect aiguisé
président
Apporte la coopération,
Rôles orientés vers la
Equipier doux, clairvoyant et Indécis dans l’urgence
personne
diplomatique
Sur-optimiste, perd l’intérêt
Apporte l’enthousiasme,
Promoteur une fois l’enthousiasme
extraverti, communicatif
initial passé
Apporte la créativité, Ignore des choses fortuites,
Concepteur imaginatif, peu mauvaise communication
orthodoxe car trop préoccupé
Rôles orientés idées Apporte le jugement Manque de capacité à
Contrôleur-
(Pensée et résolution objectif, sobre, inspirer et à guider les
Evaluateur
de problèmes) stratégique et discernant autres
Apporte l’attachement,
Participe seulement dans un
Spécialiste l’indépendance de
domaine étroit
pensée, autonome
d) Interactions et communication
1943 : Kurt Lewin, spécialiste du changement, réalise une étude sur la consommation d’abats aux
USA car il n’y avait plus assez de viande. Il crée 3 groupes :
o Un groupe-contrôle où on ne parle pas d’abats ;
o Un groupe où on vante les vertus des abats par des exposés ;
o Un groupe assistant aux exposés, puis échange sur les habitudes alimentaires, en
particulier les abats. De nombreuses ménagères se sont engagées à acheter des
abats.
Dans le 2ème groupe, les forces propulsives ont été trop encouragées, ce qui a aussi renforcé les
forces restrictives.
Dans le groupe 3, les forces restrictives ont été amoindries par les discussions, elles ont été
levées. Il est donc important d’identifier les forces et de favoriser les discussions où on va
s’engager publiquement à agir. Dans ce cas, on a plus de chance de s’engager plus loin.
Le groupe est donc un puissant levier de changement des normes sociales. Il permet aux forces
motrices et restrictives d’être en équilibre quasi-stationnaire (Research Center for Group
Dynamics (Michigan))
49
Le but explicite ou implicite de la recherche sur les ET est de comprendre l’efficacité des équipes
de travail. Il y aurait au moins 4 grandes catégories de facteurs influençant la performance de
l’équipe de travail. L’entreprise flexible est capable de s’adapter à des idées plus souples et ainsi
réduire la normalisation.
50
• L’interdépendance des équipiers : les possibilités synergiques du travail en équipe
reposent sur la prémisse que les individus qui composent l’équipe sont reliés les uns aux
autres de manière à les rendre significativement interdépendants. L’interdépendance
envers les équipiers devient encore plus opérante lorsque l’équipier perçoit que son succès
personnel dépend du succès de son groupe ou que les membres de l’ET perçoivent qu’ils
peuvent atteindre leurs buts si, et seulement si, leurs coéquipiers atteignent aussi le leur.
Toutefois l’interdépendance objective résultant des conditions concrètes mises en place en
regard des équipiers ne suffit pas à garantir une efficacité supérieure. Si l’individu se
perçoit interdépendant vis-à-vis de ses collègues, il y a de fortes probabilités qu’il
manifeste des comportements de coopération. Par contre, si malgré le contexte
d’interdépendance, l’individu ne se perçoit pas en interdépendance avec les autres, les
possibilités sont plus élevées qu’il manifeste des comportements compétitifs à l’égard de
ses collègues. Le postulat est que plus les membres sont interdépendants, plus l’équipe est
susceptible d’être efficace. Les formes les plus reconnues d’interdépendance inter-
équipiers sont :
o Interdépendance en regard de la tâche : = le degré auquel la tâche requiert que les
membres de l'organisation travaillent les uns avec les autres. L’instauration
signifiante de ce type d’interdépendance requiert que la tâche soit suffisamment
complexe pour justifier l’appariement de plusieurs individus et que des gains
d’efficacité significatifs puissent résulter de cet aménagement. Ces restructurations
devraient représenter un défi devant lequel les équipiers se sentiront
collectivement responsables et incités à la collaboration de manière à ce que
l’accomplissement de la tâche puisse susciter des apprentissages et des sanctions
autogénérées par les participants. L’exécution collective d’une tâche peut faire
appel à quatre niveaux d’interdépendance :
Interdépendance commune (pooled interdependance) : est à son minimum
vu que les différentes contributions des équipiers sont mises en commun,
après que chacun a accompli sa tâche indépendamment des autres. Dans
cette situation, les membres de l’ET ont des rôles similaires et chacun
d’eux complète sa tâche en entier. La performance groupale de l’ET
correspond à la somme des performances individuelles juxtaposées ;
Interdépendance séquentielle : un membre de l’équipe doit accomplir sont
travail avant qu’un autre équipier puisse à son tour agir. Les membres de
l’ET ont des rôles différents et accomplissent, dans un ordre linéaire,
différentes parties de la tâche. Les extrants ou résultats de A deviennent les
intrants de B et ainsi de suite ;
Interdépendance réciproque : le travail est organisé de façon réciproque ou
itérative : il s’agit encore d’une organisation du travail séquentielle, mais le
travail circule dans les deux sens : l’extrant de l’équipe A devient l’intrant
de l’équipe B et vice-versa ;
Interdépendance maximale : lorsque les échanges sont simultanés et mutli-
directionnels. C’est le cas de l’interdépendance d’équipes : le travail est
fait conjointement et simultanément par les équipiers sans délai mesurable
dans le flux de travail entre eux.
51
Quel que soit le degré d’interdépendance de tâche vis », nombre de techniques de
réaménagement de travail sont disponibles pour activer les facteurs
d’interdépendance (ex : élargissement des tâches, restructuration du travail, etc.).
o Interdépendance en regard des sanctions : c’est sur l’accomplissement de son
mandat et sur l’atteinte des objectifs que l’équipe sera évaluée et sanctionnée par
l’organisation. La sanction collective sur résultats est un des plus puissants leviers
pour hausser l’interdépendance des membres pour autant qu’elle respecte trois
conditions :
La contingence au rendement groupal : plus les sanctions sont contingentes
au rendement groupal, plus la performance de l’ET devient prioritaire chez
les équipiers ;
L’origine externe de la sanction : la sanction échappe au contrôle des
équipiers car elle est administrée par un agent extérieur à l’ET, sur lequel
ils n’ont d’influence significative que via leur rendement collectif ;
L’uniformité de son application groupale : les sanctions sont les mêmes
pour tous car c’est la performance groupale qui est sanctionnée.
L’influence de ce type d’interdépendance se fait particulièrement pressante
lorsque l’équipe atteint son point subjectif de non-retour au-delà duquel les
conséquences seront forcément négatives. Le point de non-retour, c’est le moment
où une majorité d’équipiers sent que l’objectif ne sera pas atteint si l’équipe
n’effectue pas un réalignement majeur tout de suite.
o Cohérence des multiples interdépendances : le degré de congruence entre ces
différentes formes d’interdépendance augmenterait la qualité et la quantité du
rendement groupal. Au contraire, l’incompatibilité peut diminuer l’efficacité de
l’équipe. L’interdépendance entre équipiers est accrue en confiant collectivement
à l’ET une plus grande marge discrétionnaire sur la gestion du temps incluant les
pauses, vacances, etc.
• La qualité des transactions entre équipiers : l’efficacité groupale est ^mus grande lorsque
les équipiers s’entraident, lorsque leurs interactions sociales sont positives ou lorsqu’ils
déploient des efforts pour régler les problèmes. Les transactions entre équipiers
s’effectuent au moins sur trois objets : la tâche, les rapports interpersonnels, les besoins et
enjeux individuels. A l’endroit de chacun de ses objets, des barrières peuvent survenir qui
bloquent ou inhibent le fonctionnement de l’équipe ; tout comme des manques d’habileté
ou de savoir-faire à l’endroit de ces objets peuvent nuire à la bonne marche de l’équipe.
La qualité des transactions entre équipiers repose essentiellement sur la compétence de
chacun des équipiers. Cette compétence est généralement insuffisante chez les équipiers
au début, mais il est possible de l'apprendre. La tendance actuelle est de distinguer les
compétences à acquérir selon trois champs :
o La maîtrise des pratiques procédurales : cette compétence porte directement sur la
tâche collective à accomplir, celle qui justifie la création d’une équipe de travail et
mobilise les énergies de production. La formation vise le développement de
connaissances et de pratiques procédurales à caractère technique sont essentiels à
l’exercice d’une expertise polyvalente de la totalité de la tâche attribuée à l’ET ;
o La maîtrise des habiletés fonctionnelles de production : ces compétences sont plus
complexes à acquérir. Dans ce lot, on a des formations à la communication
52
fonctionnelle. Ce sont souvent les équipes elles-mêmes qui demandent un tel
perfectionnement ;
o La maîtrise des compétences d’équipier : l’acceptation par les équipiers de leur
interdépendance est favorisée par le degré de compétence que les équipiers
s’accordent les uns les autres autant à l’exécution correcte des tâches de
responsabilité mutuelle Une autre caractéristique d’équipes efficaces réfère à la
flexibilité et à la versatilité à accomplir des tâches autres que les leurs : si les
membres de l’ET peuvent se substituer les uns aux autres, l’efficacité et la
confiance sont accrues. Ces compétences qui rendent le travail collectif possible
sont aussi de nature sociale et interpersonnelle (ex : apprendre à conduire des
réunions, etc.). Techniquement, les compétences à acquérir peuvent être
subdivisées en champs clés (ex : compétences techniques, sociales, etc.). Chacun
de ces champs clés est à son tour fractionné en échelon de niveau croissant de
difficulté.
Socio-technique :
• Equipes semi-autonomes ;
• Cercles de qualité,…
53
Entreprise flexible:
• Equipes projets ad hoc ;
• Communautés d’apprentissage : Peter Senge a développé un courant managérial qui
préconise l’apprentissage de tous ses membres.
Illustration vidéo:
1971 : Introduction des groupes semi-autonomes dans les usines Volvo de Kalmar : il est à noter
que le groupe n’est pas pour autant « tout puissant » au sein de l’entreprise. Il faut toujours mettre
en place des normes de performance.
− Technologie permettant une auto-gestion des équipes et une recomposition du
tissu social ;
− Courant de l’empowerment (Lawler, 1986) ;
− Courant de la démocratie organisationnelle.
54
IV. Leadership, pouvoir et autorité
1. Définition
La capacité d'influence résulte d’une fonction mettant en relation la position formelle et une
certaine équation personnelle :
f (position formelle + équation personnelle)
Distinction conceptuelle :
55
obstacles à surmonter pour mettre en œuvre la direction retenue >< contrôle et
résolution des problèmes.
– En fonction des compétences : le manager sait ce qu’il doit faire tandis que le
leader sait ce qu’il faut faire. Un leader est capable de :
o Définir une vision enthousiasmante du futur ;
o Communiquer de manière à capter l’attention et créer une communauté de
compréhension ;
o Susciter la confiance par la constance et la fiabilité entraîne la confiance ;
o Avoir une image positive de lui et contagieuse pour les autres.
N.B : Attention, cette comparaison peut être trompeuse car on compare des choses de nature
différente. En effet, le management est une fonction alors que le leadership ne l’est pas. Le
leadership se rapporte plutôt à une capacité à agir, c’est-à-dire à des compétences. Mais, ces
compétences permettent d’exercer des activités qui relèvent à la fois des fonctions de direction et
de management.
2. 4 approches
Origine : problème de recrutement des officiers militaires recherche des traits distinctifs des
bons leaders.
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Les traits principaux que doit avoir le leader :
• Il doit être intelligent (pour mener à bien les missions mais pas trop sinon écart avec les
subalternes) ;
• Il a confiance en lui ;
• Il est déterminé (il finit son travail, il persévère) ;
• Il est intègre, loyal vis-à-vis de l’entreprise ;
• Il est sociable, il sait créer de bonnes relations.
Résultats :
Limites :
• Les traits font-ils le leader OU l'exercice du leadership façonne les personnes ? ;
• Pas de prise en compte de la situation OR
1° Le leadership fleurit surtout dans les situations de crise ;
2° Le leader est l'incarnation des besoins et objectifs du groupe.
• Il est difficile de développer les habiletés d’un leader.
Contexte : ateliers d'enfants (10-11 ans) qui changent d'animateur toutes les 6 semaines.
3 styles de leadership :
• Autoritaire: donne les ordres, impose la façon de faire ;
• Démocratique: suggère, informations techniques, aide le groupe à décider ;
• Laisser-faire: pas d'intervention.
57
Résultats
2 rôles du leader :
• Centré sur la tâche : organise, répartit les tâches, planifie pour que le travail soit
accomplit ;
• Socio-émotionnel : réduit les tensions, résout les conflits, soutient le moral, garantit le
bien-être.
Les 2 rôles sont soit assumés par la même personne, soit par des personnes différentes. Les rôles
évoluent en fonction de la dynamique du groupe
Applications pratiques:
− Ohio : grille de gestion de Blake & Mouton: supériorité du style 9.9 ;
− Michigan : privilégie le style centré sur les personnes.
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Grille de gestion de Blake et Mouton (1964)
Le style « gestion autocratique » est dit directif. Le manager qui l’adopte obtient une
performance de la part de ses collaborateurs principalement par l’intermédiaire de la
contrainte organisationnelle et hiérarchique. Il planifie, organise et contrôle le travail de
ses collaborateurs de manière très précise en ne leur laissant qu’un très faible degré
d’autonomie et d’initiative. Il donne des instructions sur les activités à effectuer, mais
également sur la manière de les réaliser, tout en effectuant par ailleurs un suivi régulier ;
Le style « gestion paternaliste » est dit convivial. Pour le manager qui l’adopte, les
individus passent au premier plan. Il obtient une performance de leur part en mettant tout
en œuvre pour satisfaire leurs aspirations. Il s’assure que ses collaborateurs obtiennent
ce qu’ils désirent en étant convaincu que des personnes dévouées agissent sans
contrainte. Lui aussi planifie, organise et contrôle le travail de ses collaborateurs, mais
en leur laissant beaucoup plus d’autonomie et d’initiative que ne le fait le manager
directif ;
Le style « gestion anémique » est dit laisser-faire. Le manager qui l’adopte accorde peu
d’importance à la fois au travail à faire et à ceux qui le réalisent. Il laisse ses
collaborateurs livrés à eux-mêmes et le travail se fait tout seul. Il est présent tout en étant
absent. Il joue au mieux un rôle de transmission d’informations montantes et
descendantes ;
Le style « gestion démocratique » est dit idéal. Le supérieur apparaît comme un
conseiller, un consultant, un animateur disposé à aider ses subordonnés à résoudre leurs
problèmes. Ainsi, le manager qui travaille dans cet esprit est beaucoup plus qu’un
détenteur de l’autorité, plus qu’un supporter dévoué, plus qu’un agent de transmission
ou qu’un homme de compromis. Il est plutôt celui qui ouvre des perspectives, éduque,
favorise les améliorations et permet à chacun de progresser.
Le manager doit être capable d’adopter des styles différents en fonction de la situation dans
laquelle il se trouve, c’est-à-dire en fonction du degré d’autonomie de ses collaborateurs.
Cependant, le problème majeur de ce type de matrice est qu’elle ne donne pas d’indication, pas
de marche à suivre.
Ces théories oublient que, selon les collaborateurs, on aura un leadership différent Il n’y a pas
un style de leadership meilleur que les autres.
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c) Approche axée sur la situation
On voit ici que chaque niveau de leadership s’adapte à un degré de maturité des employés :
• D1 – S1 : un employé non-compétent et qui est disposé à faire son travail, le leader sera
de type directif, en fournissant beaucoup de directives et peu de soutien (car employé
motivé donc pas besoin de le motiver) ;
• D2 – S2 : un employé étant peu compétent et non-disposé à travailler. Le leadership sera
de type « coaching ». On donne des directives pour augmenter les compétences et on est
plus centré sur les relations pour augmenter la motivation ;
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• D3 – S3 : employé compétent mais manque de motivation, de confiance. On va plus être
axé sur les relations (augmenter la motivation) et être moins directif (on laisse + de marge
à l’employé) ;
• D4 – S4 : l’employé est compétent et motivé. Le leadership sera de type « delegating » et
laissera l’employé libre (on n’est pas axé sur la relation, ni sur la tâche). On se met
d’accord au début et, après, les employés sont libres.
Cependant, il existe d’autres formes de leadership car il y a une multitude de situations. De plus,
une des limites de ce modèle est, qu’en pratique, on peut difficilement savoir le comportement
qu’il faut adopter.
d) Retour à des approches personnalisantes (redécouverte des théories sur les grands
leaders)
1ère théorie : le leadership transformatif de Bennis & Nanus : Ils ont interviewé les 90 meilleurs
leaders des USA et ont retenu 4 caractéristiques centrales :
• Ralliement par la vision : il faut avoir une vision inspirante, rallier cette vision à l’avenir
de la société. Cette vision est crédible, réaliste et attirante.
• Transmettre cette vision, être un architecte social : on communique une direction qui va
changer les valeurs de l’entreprise. On va faire que les subordonnés adhèrent à cette
nouvelle identité ;
• Capacité à gagner la confiance : il faut une cohérence en paroles et actes, verbal et non-
verbal. Il faut que les personnes aient confiance en elles et entre elles ;
• Auto-déploiement, image positive de soi : si le leader a une image positive de lui-même,
cela se rejettera sur les employés.
61
Les conceptions du leadership dans leur contexte historique
62
V. Culture et valeurs dans les organisations
Années 30-50 : Mayo met en évidence l’importance des phénomènes informels dans le
fonctionnement des organisations. Selon lui, les comportements des employés étaient
davantage dictés par leurs perceptions subjectives de l’environnement de travail et des
normes se développant au sein des groupes. De plus, les syndicats avaient une culture
forte On comprend la force des phénomènes collectifs et cette culture a une mauvaise
image auprès des managers.
Années 80 : 2 best-sellers sur la culture organisationnelle que l’on voit comme facteur
d’excellence :
• Peters et Waterman avec le prix de l’excellence en 1982. Ils ont fait des recherches dans
de nombreuses entreprises. 8 attributs en ressortent (orientation client,…) et les auteurs
soulignent que les phénomènes culturels ont leur importance en ce qui concerne la
performance ;
• Ouchi & Wilkins en 1985.
A cette époque, Les entreprises japonaises imposèrent leur supériorité aux entreprises
américaines, sans toutefois que cette réussite puisse être attribuée à des caractéristiques
structurelles ou à des procédés de production différents. On a alors souligné comme facteur
explicatif les particularités de la culture japonaise (basée entre autres sur le dévouement)
pénétrant jusqu’au cœur des organisations.
63
2. Définition de la culture organisationnelle (CO)
Cooke & Rousseau (1988) : les façons de penser, de se comporter et de croire que les membres
d’une unité sociale ont en commun.
Hofstede (1991) : Programmation collective de l’esprit qui définit les façons de penser, de
ressentir et d’agir et qui distingue les membres d’un groupe ou d’une catégorie de personnes des
autres groupes ou catégories de personnes.
Schein (1986) : structure faite de postulats fondamentaux, inventés, découverts ou élaborés par
un groupe donné lorsqu’il apprend à faire face à ses problèmes d’adaptation externe et
d’intégration interne, qui a suffisamment bien fonctionné pour être considérée comme valide et
être enseignée aux nouveaux membres comme la bonne façon de percevoir, de penser et de
ressentir face à ces problèmes.
Les auteurs s’accordent pour considérer que la culture d’une organisation est composée de trois
ou quatre strates distinctes, allant des plus profondes, inconscientes et stables au plus
superficielles, manifestes et changeantes.
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Selon ce modèle dit de « l’oignon », le noyau de toute culture s’articule autour de
quelques hypothèses ou postulats fondamentaux portant, notamment, sur la nature
humaine, la nature des relations entre l’homme et son environnement ou encore le
rapport au temps. Ces éléments constituent les éléments les plus stables, permanents et
intangibles (car fortement ancrés) de la culture ;
Ces présupposés s’expriment, s’actualisent à travers une multitude de valeurs et de
croyances. Ces dernières définissent, par exemple, dans quelle mesure il est préférable
de promouvoir la compétitivité ou la solidarité entre les membres de l’entreprise, si on
privilégie l’adaptation et le changement continu ou la stabilité ;
La troisième strate de la culture représente le niveau des normes de pensée et d’action.
Ce niveau correspond aux routines comportementales, habitudes, modèles d’actions et
rituels, ainsi qu’aux schémas cognitifs d’interprétation des événements, qui apparaissent
dans toute culture organisationnelle. Ces normes comportementales et structures
d’interprétation sont directement déterminées par les valeurs sous-jacentes ;
Une culture organisationnelle se distingue enfin par toute une série d’artefacts, c’est-à-
dire de manifestations matérielles, tangibles (contrairement aux 3 points précédents)
telles que le jargon utilisé, les productions écrites, la disposition physiques des bureaux,
les logos et autres symboles, les styles vestimentaires, … Ces artefacts, relativement
aisés à observer, ne trouvent leur sens que dans l’interprétation de niveaux de culture
sous-jacents, des normes d’interprétation et d’action, des valeurs et croyances qui leur
donnent sens.
La culture organisationnelle est constituée de diverses dimensions. Elle peut donc être située par
rapport à plusieurs traits distincts les uns des autres : une organisation peut être plus ou moins
ouverte à l’innovation, tournée vers la productivité, ou encore encline à la formalisation
bureaucratique. Ces dimensions plus ou moins indépendantes les unes des autres, constituent en
quelques sorte la palette des instruments qui ensemble, avec leurs tonalités respectives,
composent l’harmonie propre à chaque entreprise.
65
L’important dans ce schéma est qu’il faut aller plus loin qu’une couche seule. Si on prend tout
l’ensemble, cela permettra de comprendre comment faire évoluer la CO, savoir ce qu’il faudra
changer dans chacune des couches. Le modèle de Quinn est un des modèles qui s’impose le plus
largement dans ce domaine.
66
développée et une rationalisation des procédures. Le respect de l’autorité et la
communication descendante prédominent ;
• Les cultures de type « buts » sont avant tout tournées vers le marché externe, cherchant à
y asseoir leur position par une grande rationalisation des processus internes. La
planification, le management par objectifs, les récompenses au mérite sont les moyens
privilégiés utilisés par ces entreprises pour orienter les comportements de leurs membres
vers les objectifs à atteindre.
Comme dans toute typologie, aucune entreprise ne correspond parfaitement à l’un de ces quatre
types, chacune présentant plutôt un profil sur les quatre dimensions du modèle. De plus, il n’est
pas toujours facile de différencier « but » et « innovation »
6. Pluralité des CO
• Sous-groupes, départements
• Importation de culture des personnes venant de l’extérieur
• Groupements informels : par exemple, ceux qui se
retrouvent à la cafétéria ou qui se rassemblent pour
faire valoir leurs droits
• Tout ce qui fait partie de l’environnement
de l’organisation (ex : la culture du pays)
Distance au pouvoir : elle fait référence au degré suivant lequel les membres d’une
société acceptent une répartition inégale du pouvoir. Dans les cultures à faible distance
au pouvoir, les relations de travail sont relativement égalitaires et les supérieurs
hiérarchiques facilement accessibles. A l’inverse, dans les pays marqués par une forte
distance au pouvoir, les employés sont soumis à l’autorité de leur supérieur et les
relations sont fortement hiérarchisées. Une grande distance au pouvoir est valorisée par
67
les pays d’Amérique du Sud et les pays d’Afrique noire tandis que les pays anglo-
saxons, scandinaves et germaniques valorisent une faible distance au pouvoir.
Les valeurs sont essentiellement acquises au fil de la socialisation primaire et pénètrent dans
l’entreprise via le processus d’embauche alors que les pratiques sont apprises après l’entrée dans
l’entreprise, au fil d’un processus de socialisation organisationnelle.
Ce modèle postule que dès l’embauche, l’entreprise tend à recruter et à sélectionner des candidats
qui sont prêts à adhérer à ses valeurs. Ces jeunes recrues sont ensuite soumises à un processus
formel ou informel de socialisation pendant lequel elles « apprennent les valeurs, normes,
croyances, présupposés et comportements requis pour leur permettre de participer comme
68
membre à part entière à l’entreprise ». Au terme de cette étape, les personnes qui s’écartent trop
fortement du modèle culturel ambiant quittent l’entreprise, soit volontairement en raison de
l’inconfort personnel engendré par cette déviance, soit involontairement parce qu’elles ne
rencontrent pas les standards de performance attendus dans l’entreprise. Ces départs sont
l’occasion pour l’entreprise de réaffirmer ses priorités.
Sathe affirme ensuite que les valeurs et croyances peuvent être perpétuées et renforcées grâce à
une dynamique comportementale. De plus, si la culture constitue une forme particulièrement
efficace de régulation des comportements, un subtil contrôle des comportements peut en retour
contribuer à la perpétuation des normes culturelles.
La culture de l’entreprise se perpétue aussi via des stratégies plus directes d’explicitation et de
promotion de ses valeurs et croyances. Enfin, différents moyens de communication peuvent être
utilisés pour véhiculer la culture, tels le jargon, les métaphores, les mythes, les histoires, etc.
Ce modèle de perpétuation peut aussi être vu comme un modèle de changement culturel. Il met
en effet en évidence les principaux leviers utilisés par les entreprises pour modeler les croyances
et valeurs de leurs membres : engager des personnes conformes au modèle que l’on veut
promouvoir, leur proposer des repères clairs dans un programme de socialisation bien pensé,
adopter des pratiques de gestion, d’évaluation et de promotion cohérentes par rapport au modèle
promu, développer des artefacts véhiculant ces nouvelles valeurs et croyances, et se séparer des
personnes trop éloignées du nouveau modèle.
69
9. Méthodologies d’étude de la culture organisationnelle
L’entreprise a une culture lorsque la culture est considérée comme une variable caractérisant
l’entreprise. L’objectif des chercheurs est dès lors de définir aussi précisément que possible les
composantes et dimensions de cette variable culturelle et de les mettre en relation avec d’autres
variables pertinentes.
Deux tendances :
– Concevoir la culture organisationnelle comme une variable dépendante qui
s’explique partiellement par le contexte national dans lequel l’entreprise se
situe ;
– Considérer la culture comme une variable indépendante produite par
l’entreprise pour assurer sa régulation et sa cohésion sociale et pour s’adapter
à son environnement.
L’entreprise est une culture lorsque la culture est considérée comme une grille de lecture
permettant de donner sens à l’ensemble des phénomènes organisationnels. Plusieurs approches :
– Cognitiviste : la culture est un système de connaissances ou de cognitions
partagées, qui tout à la fois oriente et se construit au fil des interactions
quotidiennes ;
– Sémiotique : la culture est vue comme un système de symboles partagés par
les membres d’une société, symboles dont il convient de déchiffrer le sens
par un travail impératif, long et minutieux ;
– Psychodynamique : la culture est vue comme la projection des structures
universelles et inconscientes de l’esprit humain.
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2 questions:
• Certains types de culture sont-ils associés à une meilleure performance ? ;
• Une entreprise est-elle plus performante si elle est à une culture «forte»?
L’impact de la culture sur la performance organisationnelle a été envisagé sous deux angles
différents :
Cette approche postule que certains types de cultures organisationnelles sont associés à une
meilleure performance financière que d’autres. Autrement dit, les entreprises performantes se
distingueraient des autres par la nature des valeurs qui y sont partagés.
Expériences :
• Denison (1990) : effet bénéfique des pratiques de management participatives et d’une
bonne organisation du travail ;
• Gordon & Di Tomaso (1992) : dans le secteur des assurances, l’adaptabilité est plus
profitable que la stabilité ;
• Calori & Sarnin (1991) : taux de croissance de l’entreprise lié à une orientation vers les
personnes et vers le changement.
Au final, on ne peut pas parler de résultats convergents car on sait que la culture est un construit
multidimensionnel et contingent. A ce jour, les travaux scientifiques ne permettent pas
d’identifier un type de profil culturel associé à une meilleure performance organisationnelle.
71
11. Culture et réactions individuelles
3 mécanismes sous-jacents:
• Affectif: identification à l’entreprise ;
• Cognitif: réduction de l’incertitude ;
• Comportemental: pression sociale.
2 questions:
• Les différents types de culture sont-ils associés à des comportements spécifiques ?
• Quelle est
l’influence de
l’adéquation
individu-
organisation ?
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12. En conclusion
La culture organisationnelle :
• est une construction sociale, fruit des interactions symboliques entre acteurs ;
• dont la cohésion (homogénéité) importe plus que les orientations (types) ;
• est un repère affectif, cognitif et comportemental pour les membres de l’organisation ;
• est levier de coordination et de mobilisation pour l’entreprise ;
• peut être un facteur de stabilité et d’inertie, voire un frein à l’innovation et à l’adaptation.
Ce chapitre propose une synthèse des travaux conceptuels et empiriques concernant les
productions culturelles qui traversent le monde des organisations. Ces travaux aboutissent aux
conclusions suivantes :
La culture organisationnelle est conçue par la plupart des auteurs comme étant
structurée en strates successives dont le niveau d’accès pour l’observateur
extérieur est d’autant plus difficile qu’elles sont profondes : les postulats
fondamentaux (éléments les plus profonds), les valeurs, les normes de
comportement et d’action, et les artefacts (aspects visibles) ;
La culture d’une entreprise peut se mesurer par rapport à quatre dimensions de
valeurs culturelles : la valeur de soutien, d’innovation, de règles et de buts ;
Les sources principales de culture sont les suivantes : le pays, le secteur d’activité,
l’organisation et son fondateur, les métiers et professions, et les groupes de
travail ;
Les dimensions et le profil de la culture organisationnelle influencent et orientent
la socialisation des membres, leurs attitudes envers le travail et l’organisation ainsi
que leur performance individuelle et collective.
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considéré comme valide et être enseignée aux nouveaux membres comme la bonne façon de
percevoir, de penser et de ressentir face à ces problèmes.
Sous-culture : une organisation n’est pas une entité culturellement homogène. Elle est traversée
de sous-cultures qui tendent à refléter les constellations d’interactions formelles et informelles
qui s’y développent.
Culture professionnelle ou de métier : parce qu’ils ont suivis les mêmes parcours de
formation/socialisation avant leur entrée dans l’organisation ou parce que leur activité les
confrontent aux mêmes exigences, les personnes exerçant une profession ou un métier commun
tendent à partager un même système de valeurs.
Approche « émic » : les travaux s’inscrivant dans une perspective « émic » appréhendent les
perceptions culturelles dans les termes mêmes des membres de m’organisation. Ils utilisent des
approches qualitatives, voire ethnographiques, pour cerner la culture d’une organisation dans
toute sa richesse et sa singularité.
Approche « étic » : les travaux s’inscrivant dans une perspective « étic » utilisent des catégories
d’analyses pré-définies et des instruments standardisés en vue de définir les caractéristiques
culturelles d’une organisation.
Approche interactionniste : l’approche interactionniste postule que c’est l’adéquation entre les
valeurs et besoins de l’individu, d’une part, et les caractéristiques culturelles de l’organisation,
d’autre part, qui détermine les réactions et conduites des membres de l’organisation.
Approche situationniste : l’approche situationniste postule que, quelles que soient les valeurs et
préférences individuelles, les spécificités culturelles d’une organisation exercent une influence
forte et directe sur les comportements de ses membres.
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