Management: Filière Sciences Economiques Et Gestion
Management: Filière Sciences Economiques Et Gestion
Management: Filière Sciences Economiques Et Gestion
Management
Semestre 2
2019-2020
SUPPORT DE COURS
Objectifs du cours :
Ce cours est une introduction au management et aux différentes activités que ce
terme recouvre. Il vise à fournir un cadre théorique qui permet de doter les futurs
gestionnaires d'une vision plus ou moins claire concernant le fonctionnement réel
des organisations en général, et les entreprises en particulier. Un fonctionnement qui
est déterminé par un nombre de paramètres inter reliés, de diverses natures:
humaine, sociale, organisationnelle, économique, politique, culturelle, etc.
Ainsi, l’étudiant doit être capable :
- de comprendre l’intérêt, les enjeux et l’importance du management;
- d’analyser les notions de base du management;
- d’interpréter les étapes et la logique du développement du management.
Plan du cours :
Chapitre introductif
Section 1 : Les organisations, définitions et rôles.
Section 2 : Le management des organisations, définitions et enjeux
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Chapitre introductif
2
Section 1 : Les organisations, définitions et rôles.
1. Définition
Au fur et à mesure du développement des civilisations, dans toutes les parties du
monde, les organisations sont devenues de plus en plus ingénieuses, complexes, diverses,
qu’il s’agisse d’organisation éphémère ou durable, individuelle ou collective, locale ou
globale. Pour les faire vivre, il faut donc les gérer.
Ainsi, il apparaît que le développement de la vie des hommes, depuis des milliers
d’années, est lié au fait organisationnel.
Il s’agit donc de distinguer, de définir et d’analyser ce que sont aujourd’hui les
organisations et leur management.
Une première définition de l’organisation, celle de S.P. Robins peut être donnée :
« Une organisation est un ensemble de moyens structurés constituant une unité de
coordination ayant des frontières identifiables, fonctionnant en continue n vue
d’atteindre un ensemble d’objectifs partagés par les membres participants. »
a) L’organisation est un lieu de production : l’entreprise est considérée comme une unité de
fabrication de regroupement d’équipements, de procédés et de matériaux qui génèrent des
biens divers.
b) L’organisation est un lieu de distribution de revenus : D’un point de vue économique
général, toutes les entreprises utilisent et rémunèrent les facteurs de production : versement
du salaire en contrepartie d’un travail et distribution de revenus financiers aux apporteurs de
capitaux. Une fonction financière macro-économique importante est assurée.
c) L’organisation est un lieu de relations sociales : Il est possible d’insister sur la
communauté des individus composant une organisation et de s’intéresser alors aux
aspirations et motivations des acteurs, aux relations humaines, individuelles et collectives,
aux conflits et aux compromis à gérer pour maintenir la stabilité de l’entité et réaliser les
actions quotidiennes.
d) Une organisation est un lieu de décision et d’information : Toute entreprise ou
organisation doit faire des choix, doit prendre des décisions qui engagent l’avenir à court ou
long terme ; il faut alors analyser les besoins en informations pour aider à prendre les
décisions au bon moment et tenir compte des acteurs décideurs.
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e) L’organisation comme entité sociale : Une des difficultés majeures pour faire évoluer les
organisations est leur capacité de résistance aux changements, car l’organisation n’est pas
un objet inerte c’est une entité sociale qui a une existence propre.
Une organisation est construite avec des moyens qu’il faut structurés pour réaliser les
activités et atteindre les objectifs. Ceci reste une vision statique insuffisante, car tout au long
de sa vie, une entreprise devra orienter ses décisions et ses actions en fonction des aléas
rencontrés, d’où la fonction du management : Réguler et piloter une organisation.
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Chapitre 1 : Les cadres théoriques du management
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a. Les postulats de Taylor
Les postulats essentiels de la doctrine de Taylor sont :
§ l’homme n’aime pas le travail ; il recherche dans celui-ci une récompense
matérielle ;
§ la spécialisation du travail permet d’améliorer les rendements ;
§ les patrons et les ouvriers ont un intérêt identique : la prospérité de l’entreprise,
les uns pour leurs profits, les autres pour leurs salaires.
Les principes de Taylor ont connu un rapide et immense succès mais la vision simpliste
sur laquelle ils reposent n’a pas tardé à être remise en cause : l’homme n’est pas qu’un
simple outil.
Taylor pense que, pour chaque travail, il existe une méthode d’exécution meilleure que
les autres : the one best way.
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c. Les avantages du taylorisme :
§ Le taylorisme a entraîné le développement de la production en grande série grâce
à la standardisation des produits.
§ La productivité a été mise en lumière avec l’OST.
§ 1. La division du travail : Elle a pour but d'arriver à produire plus et mieux avec le
même effort. Elle permet de réduire le nombre d'objets sur lesquels l'attention et
l'effort doivent se porter. Elle ne s'applique pas seulement aux besognes techniques
mais à tous les travaux qui mettent en jeu un plus ou moins grand nombre de
personnes.
§ 2. L'autorité : " C'est le droit de commander et le pouvoir de se faire obéir ". Pour faire
un bon chef, l'autorité personnelle (faite d'intelligence, de savoir, d'expérience, de
valeur morale, de don de commandement) est le complément indispensable de
l'autorité statutaire, attribuée par la fonction. Elle est inséparable de sa contrepartie
qui est la responsabilité, incluant la sanction.
§ 3. La discipline : "L'esprit public est profondément convaincu que la discipline est
absolument nécessaire à la bonne marche des affaires et qu'aucune entreprise ne
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saurait prospérer sans discipline."" C'est essentiellement l'obéissance, l'assiduité,
l'activité, la tenue, les signes extérieurs de respect réalisés conformément aux
conventions établies entre l'entreprise et ses agents".
§ 4. Unité de commandement : Pour une action quelconque, "Un agent ne doit recevoir
des ordres que d'un seul chef." Tout manquement à ce principe conduit selon
FAYOL, à un dépérissement de l'organisation.
§ 5. L'unité de direction : " Un seul chef et un seul programme pour un ensemble
d'opérations visant un même but. "
§ 6. Subordination de l'intérêt particulier à l'intérêt général : A laquelle on doit être très
attentif car toutes sortes de causes tendent à l'atténuer; ignorance, ambitions,
égoïsme, paresse, faiblesses, bref, toutes les passions humaines tendent à faire
perdre de vue l'intérêt général en privilégiant le particulier.
§ 7. Rémunération du personnel : Elle est le prix du service rendu. Elle " doit être
équitable et, autant que possible, donner satisfaction à la fois au personnel et à
l'entreprise, à l'employeur et à l'employé ".
§ 8. Centralisation : " La question de centralisation ou de décentralisation est une
simple question de mesure. Il s'agit de trouver la limite favorable à l'entreprise... Le
but à poursuivre est la meilleure utilisation possible des facultés de tout le personnel."
§ 9. La hiérarchie : " La série des chefs qui va de l'autorité supérieure aux agents
inférieurs". Le commandement en fait la voie de communication nécessaire
cependant il faut veiller à éviter une transmission trop longue.
§ 10. L'ordre : Il est à la fois matériel, exprimé par la maxime " une place pour chaque
chose et chaque chose à sa place " et social avec cette adaptation ; une place pour
chaque personne et chaque personne à sa place. L’ordre dépend de deux conditions:
une bonne organisation et un bon recrutement. En oubliant cette simple règle de bon
sens, on en arrive à des situations difficiles à rétablir du fait qu'un certain seuil de
désordre a été franchi.
§ 11. L'équité : La justice s'apprécie en fonction de règles établies, alors que l'équité va
plus loin ; elle est faite des interprétations nécessaires de ces règles, forcément
incomplètes. " Elle demande, dans l'application, beaucoup de bon sens, beaucoup
d'expérience et beaucoup de bonté "
§ 12. La stabilité du personnel : Elle conditionne l'efficacité d'une formation qui est
généralement longue: " il faut beaucoup de temps, en effet, pour faire connaissance
avec les hommes et les choses d'une grande entreprise, pour être en mesure de
décider un programme d'action, pour prendre confiance ensoi et inspirer confiance
aux autres.
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§ 13. L'initiative : C'est la liberté de proposer et d'exécuter. Elle contribue au
développement d'une dynamique car " à tous les niveaux de l'échelle sociale, le zèle
et l'activité des agents sont accrus par l'initiative. L'initiative de tous, venant s'ajouter
à celle du chef et, au besoin, la suppléer, est une grande force pour les entreprises."
§ 14. L'union du personnel : S'il convient de diviser les forces de l'adversaire pour
s'assurer la victoire, il faut à l'inverse favoriser l'union du personnel, l'harmonie des
relations. Pour Fayol, l'abus de communication écrite serait une source de conflits (et
de coûts) et il faut donc en limiter l'usage.
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Cette école s’est développée en réaction aux excès du taylorisme qui a engendré des
comportements contraires à son objectif: absentéisme élevé, accidents du travail, etc.
2. L’approche de Lewin
Lewin a introduit dans l’analyse des organisations un phénomène qualifié de ‘’dynamisme de
groupe’’. Sur ce point, ses travaux prolongent ceux de Mayo et les enrichit. Il va s’intéresser au
comportement de l’homme au travail. Il a défini avec Lippit et White, trois types de leadership :
§ Le leadership autoritaire : direction du groupe par des ordres
§ Le leadership par laisser-faire : direction du groupe sans implication émotionnelle
§ Le leadership démocratique : direction du groupe avec prise en compte de ses remarques
et de ses suggestions.
3. L’approche de Maslow
Les deux premiers niveaux correspondent à des besoins primaires. Les trois autres sont dits
secondaires.
Schématiquement, tant qu’un niveau de besoin n’est pas correctement satisfait, l’individu ne
visera pas la satisfaction du besoin placé immédiatement au-dessus. En conséquence, il devient
impossible à une organisation de faire appel à une motivation fondée sur un besoin insatisfait.
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4. L’approche de Herzberg
Herzberg prolonge les travaux de Maslow, pour expliquer la motivation des hommes.
Cet auteur s’est focalisé sur le fonctionnement des besoins. Ainsi, une organisation
doit apporter une réponse satisfaisante aux deux séries de besoins pour :
§ Eviter le mécontentement : conditions de travail et rémunération.
§ Provoquer la satisfaction : élargir et enrichir les tâches des postes de travail alors que
la rationalisation et simplification tayloristes en appauvrissent le contenu.
5. L’approche de Likert
Suite à l’analyse des différences des résultats obtenus par plusieurs directeurs de
compagnies d’assurances, l’auteur a constaté que les directeurs peu performants ont les
caractéristiques suivantes :
§ Leur attention est centrée sur la tâche à accomplir et pas sur les hommes
§ L’organisation classique du travail leur paraît suffisante pour obtenir les
résultats requis des subordonnés
A l’inverse, les directeurs performants cherchent à motiver leurs subordonnés en
comprenant leurs valeurs personnelles.
Les valeurs personnelles de chacun doivent être intégrées pour que les individus
travaillent plus efficacement. Pour ce faire, une organisation reposant sur le travail de groupe
est la plus efficace.
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6. L’approche de Douglas MC Gregor
Mc Gregor est l'un des premiers à rejeter globalement les techniques de
management qui reposent sur la théorie classique (qu'il appelle " théorie X ").
Théorie X Théorie Y
§ Elle se base sur des modèles de l’église § Quand il s’agit d’un travail intéressant
et l’armée non adaptés à la réalité de l’employé se sent motivé de l’assurer.
l’entreprise. § Limiter les sanctions et promouvoir
§ Elle ne prend pas en considération les récompenses.
l’évolution de l’environnement § Placer confiance en les employés,
économique, politique, concurrentiel… favorise leur créativité et leur
§ Elle se base sur l’autorité et ignore la capacité d’innovation.
motivation
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§ Les motivations du décideur : le système de valeurs, les buts, la psychologie, les
comportements du décideur influencent ses décisions bien plus que la logique
intrinsèque du problème à traiter.
§ Les capacités du décideur : les réflexes, les connaissances du décideur limitent sa
compréhension de la situation.
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Appliquée à l’organisation, l’approche systémique conduit à identifier et à formaliser
cinq élémentscaractéristiques :
§ les éléments différenciés sont les fonctions de l’entreprise et les services de
l’entreprise qui ont des objectifs, des moyens, des procédures et des structures
spécifiques mais qui doivent portant travailler ensemble,
§ la frontière du système avec l’environnement est constituée par la structure de
l’entreprise,
§ l’environnement correspond aux partenaires avec lesquels l’organisation travaille,
§ l’objectif générique pour l’organisation est la survie à long terme avec des objectifs
économiques et sociaux transitoires,
§ les procédures de régulation correspondent aux décisions et aux actions menées
par l’organisation pour recentrer le fonctionnement en fonction des objectifs.
a. L’approche de Woodward
Elle remarqua que ni la taille, ni l'histoire de l'entreprise, ni la branche d'industrie
n'expliquaient les différences constatées: les différences provenaient essentiellement de la
technologie développée. Elle distingua la production unitaire ou par petits lots, en grandes
séries et la production continue.
Ainsi, l'étude des rapports entre l'organisation et la technologie a permis les constats
suivants:
§ Dans les technologies à production continue, on trouve les hiérarchies les plus
longues, management par comité, proportion faible de personnel de production et
importante du personnel administratif,
§ Dans les technologies de production en grandes séries, on trouve les lignes de
commandes les plus courtes avec moins de managers et d'employés, plus de
personnel de production et des relations inter- divisions complexes,
§ Dans les firmes à production unitaire, la hiérarchie est plus courte, le contrôle
administratif est le plus faible.
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b. L’approche de Burns et Stalker
La structure varie en fonction de la stabilité de l’environnement. Deux facteurs
majeurs: le degré de changement dans la technologie de production et le marché du produit
de la firme
Deux types extrêmes de structures:
§ organiques: faible degré de formalisation, une grande flexibilité, adaptées aux
environnements les plus instables
§ mécanistes: très centralisées, formalisées et hiérarchisées et aux règles
contraignantes, adaptées aux environnements les plus stables.
d. L’approche de Mintzberg :
Il a essayé de faire une synthèse de tous les facteurs de contingence et les intégrer
pour proposer des structures organisationnelles adéquates. Les principaux facteurs de
contingence propres à l’organisation sont : l’âge, la taille, la technologie utilisée, le style de
pouvoir, la stratégie.
Parallèlement, l’environnement est aussi contingent dû à quatre facteurs à savoir : sa
variabilité, sa complexité, sa turbulence, son incertitude.
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Chapitre 2 : Le processus de management
Section1 : La planification
1. Définition et émergence
a. Définition :
Planifier, c’est décider à l’avance de ce qui sera fait, comment, quand et par qui cela
serait fait ?
La planification permet d’établir un rapport entre la situation existante et la situation
souhaitée et de réaliser des choses qui sans elles, ne seraient pas possible. Elle constitue la
fonction de base du management. La fonction de planification comprend des orientations de
l’entreprise dans son ensemble et départements et des sections qui la compose. Elle
suppose le choix des objectifs de l’entreprise, les buts et la définition des moyens de les
atteindre.
b. L’émergence :
§ Vif succès pendant les 30 glorieuses,
§ La crise de 1973; réduit la fiabilité des prévisions et des plans qui en découlent;
l’utilisation de la planification est donc reconsidérée.
§ La planification opérationnelle laisse la place à une planification stratégique
favorisant une démarche plus prospective, plus qualitative et plus souple, prenant en
compte non seulement des dimensions économiques mais aussi et surtout des
données concurrentielles, sociales, politiques et technologiques.
§ L’incertitude des années 90 conforte ce mouvement puisque à la planification
stratégique succède le management stratégique dont l’ambition est de prendre en
compte l’organisation et les processus qui la sous-tendent afin d’être plus global, plus
réactif et plus décentralisé.
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c. Les enjeux de la planification :
§ Détection des points forts et faibles.
§ Détermination des objectifs à court, moyen et long terme.
§ Appréciation des écarts entre la situation actuelle et l’objectif.
§ Identification des activités à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs.
3. Le processus de planification :
Globalement, le processus de planification se compose de quatre principales étapes :
a. Le Diagnostic :
Il s’agit d’analyser l’activité de l’entreprise ainsi que sa position sur le marché afin de
déterminer ses forces et ses faiblesses (diagnostic interne) et les opportunités et les
menaces (diagnostic externe).
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b. La planification stratégique :
La planification stratégique consiste à essayer de lire l'avenir pour se positionner de
façon avantageuse auprès des différents intervenants. Elle demande une attitude proactive
et dynamique et une capacité de s'ajuster aux changements. Elle vise principalement à
définir les grandes orientations et les principaux objectifs qu'une organisation devrait
atteindre pour réussir de façon optimale dans l'avenir.
Autrement, il s’agit d’une démarche méthodique et rigoureuse qui s’engage à :
§ Partager une vision et une mission communes.
§ Fixer des orientations précises.
§ Se donner les moyens nécessaires pour les réaliser.
Les caractéristiques d’un plan stratégique :
§ Doit être clair, positif et inspirant
§ Doit exprimer des projets dans le futur.
§ Doit contenir les éléments suivants :
o Un but significatif par rapport à la raison d’existence de l’entreprise,
o Une image du futur,
o Des valeurs claires (lignes directives).
§ Doit formuler les priorités
§ Doit fixer des objectifs réalisables et mesurables
§ Doit identifier les stratégies d’action.
c. La planification opérationnelle :
Passer de la planification stratégique à la planification opérationnelle, c’est aller du
général au particulier, du long terme au cours terme.
Une fois la stratégie est établie, c'est-à-dire une fois les dirigeants définissent la
mission de l’entreprise, ses orientations et ses missions, ils sont amenés à prévoir la façon
d’utiliser les moyens pour y parvenir, c'est-à-dire mettre à exécution les grandes orientations
retenues dans la planification stratégique.
Planification opérationnelle est la Procédure par laquelle l'entreprise traduit ses
orientations stratégiques en programmes d'action mis en œuvre par tous les services
dans le cadre de leurs activités habituelles.
La planification opérationnelle constitue la tactique pour y parvenir et a pour principal
but :
§ d’obtenir une meilleure structuration et fonctionnement des activités existantes, ainsi
elle s’intéresse davantage à l’environnement interne avec peu de variante externe et
propose des plans des progrès par domaines d’activités,
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§ d’assurer une meilleure programmation des décisions : C’est dans le cadre de la
planification opérationnelle que les décisions stratégiques retenues sont
programmées en recourant à des méthodes.
d. Le budget :
La phase budget vise à traduire, les actions inscrites dans le cadre de la planification,
en termes quantitatifs (temps, équipements, espace, hommes) et monétaires (dépenses,
revenus) à court termes (de 6 mois à 1 an).
Le budget est en réalité un plan à court terme chiffré définissant les responsabilités
des opérationnels chargés de sa mise en œuvre. Il précise le cadre de l’action, l’affectation
des ressources, les moyens utilisés, ainsi que les performances attendues.
Le budget présente un triple intérêt, puisqu’il est à la fois un élément de :
§ Concrétisation : il contraint les responsables à formuler, en termes concret, les
objectifs et les moyens nécessaires inclus dans le plan ;
§ Coordination : il montre l’articulation et les liaisons, en termes numérique et financier,
qui existent entre les actions à mettre en œuvre ;
§ Contrôle : il fournit une base de référence pour contrôler périodiquement les
performances effectivement réalisées
Section 2 : L’organisation
L’organisation est la partie la plus visible du management car elle permet de définir
les tâches à accomplir, de les regrouper et d’établir des liens de subordination, de
coopération et d’information.
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§ des considérations de techniques productives et/ou des considérations financières:
économies d’échelle, taille critique de certains équipements nécessitant des
alliances, éventuellement entre concurrents ;
b. La départementalisation de la structure
La départementalisation correspond à la manière dont les activités sont réparties
dans l’entreprise. Longtemps, le découpage des activités était le seul critère retenu pour
analyser la structure.
Historiquement, Fayol retient un découpage par fonctions qui privilégie l’unité de
commandement.
Taylor préconise un découpage qui met en avant la compétence technique et la
spécialisation.
L’évolution des grandes entreprises ayant des activités diversifiées a poussé vers
une départementalisation basée sur le couple produit/marché.
L’essor de grands projets a conduit les organisations vers un découpage par projet
visant à structurer les actions de groupes de travail temporaires devant réunir des
compétences très diverses.
c. La spécialisation du travail
§ La spécialisation horizontale est la forme prédominante de la division du travail ; elle
correspond au découpage des tâches dans l’ordre séquentiel de leur réalisation tout
au long d’un processus de fabrication. La spécialisation horizontale améliore la
productivité.
§ La spécialisation verticale correspond à la séparation de la réalisation du travail de
son administration, de son contrôle ; autrement dit la spécialisation verticale traduit
l’existence d’un pouvoir hiérarchique.
La définition de ces deux axes de spécialisation du travail, horizontal et vertical,
permet de distinguer :
§ l’élargissement du travail consiste à déspécialiser horizontalement le travail, c’est-à-
dire à intégrer à un poste de travail des tâches au préalable attribuées à plusieurs
postes de travail le long de la même séquence de production ;
§ l’enrichissement des tâches consiste à intégrer à un poste de travail les tâches de
contrôle, éventuellement de préparation (planning, ordonnancement, etc.),
préalablement assurées par un membre de la hiérarchie.
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d. La décentralisation
Ces deux paramètres concernent la délégation de pouvoir et sont donc conditionnés
par les modes de direction.
La centralisation peut se définir par la concentration de tous les pouvoirs de décision
en un seul point de l’organisation, alors qu’une structure est décentralisée lorsque le pouvoir
est dispersé entre de nombreuses personnes.
§ La décentralisation verticale consiste à transférer le pouvoir formel de décision
(en totalité ou en partie) vers le bas de la ligne hiérarchique, c’est-à-dire vers le
lieu d’exécution de la décision.
§ La décentralisation horizontale est le passage du contrôle des processus de
décisions à des personnes situées en dehors de la ligne hiérarchique. Ce sont
des individus en position de conseil ou de support logistique qui ont un pouvoir
formel sur les décisions.
Les choix de décentralisation/centralisation sont largement interdépendants avec les
mécanismes de contrôle, de coordination et d’animation.
Caractéristiques de la structure :
§ L’unité de commandement : chaque individu n’a qu’un seul supérieur.
§ Le découpage des activités et donc des responsabilités peut se faire par
fonctions, par unités de production ou zones géographiques, ou enfin par
produits.
§ La structure est simple, claire, très stable mais… rigide ; elle est peu propice à
l’initiative et sujette à des erreurs et des lenteurs dans la transmission de
l’information le long de la ligne hiérarchique.
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a2. La Structure Fonctionnelle
Caractéristiques de la structure :
§ La multiplicité de commandement : chaque subordonné reçoit ses ordres de
plusieurs chefs.
§ La spécialisation offre l’avantage d’une grande efficacité technique.
§ La coordination des activités sous les ordres de plusieurs chefs est source de
conflits ;
§ La dilution de l’autorité et de la responsabilité entre plusieurs chefs ;
§ La circulation de l’information est souvent perturbée.
Caractéristiques de la structure :
§ L’unité de commandement : le pouvoir appartient à des chefs hiérarchiques qui
sont en "Line" (lignes hiérarchiques) et qui disposent d’une autorité générale : Ce
sont les opérationnels.
§ La spécialisation : c’est le fait que les responsables conseillent, mais qui ne
décident pas. Ils observent et sont au "staff" (état-major) : ce sont les
fonctionnels.
§ La spécialisation offre l’avantage d’une grande efficacité technique.
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§ Cumulation des avantages d’une responsabilité claire et d’une compétence dans
la préparation des décisions
§ Le risque très élevé de confusion entre la ligne hiérarchique et la ligne de conseil
§ Les problèmes de circulation de l’information sont amplifiés par la multiplication
des liaisons possibles
§ Une structure coûteuse et lourde à faire fonctionner
Caractéristiques de la structure :
§ Cette structure repose sur une division donnant naissance à la création de sous-
systèmes correspondant soit :
- Aux différents produits ou famille de produits fabriqués
- Aux différentes zones géographiques dans lesquelles opère le système
- Aux différentes catégories de clients
§ Structure composée de plusieurs entités autonomes.
§ La stratégie et la culture d’entreprise sont globales, mais les décisions
d’opérations sont souvent décentralisées.
§ Ses avantages:
- La responsabilité est bien définie au niveau de chaque division ;
- Bonne capacité de réponse stratégique,
- Le contrôle des objectifs tracé à chaque division se fait d’une manière
facile et avec une plus grande efficacité ;
- Allocations efficace des ressources entre divisions;
- Meilleure répartition des risques;
§ Ses limites:
- Mécanisme de coordination complexe qui peut amener à des
incohérences;
- Risque de gaspillage à cause de la duplication des tâches ;
- Risque de perte de tout contrôle de la direction.
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a5. La Structure Matricielle
Caractéristiques de la structure :
§ Conserver une organisation de base par fonction pour les activités courantes;
§ Superposer des groupes ad hoc par produit, par marché ou plus généralement
par projet pour faire travailler des équipes pluridisciplinaires.
§ Ses avantages:
- Elle favorise la décentralisation ;
- Elle facilite la participation des salariés par la décentralisation ;
- Elle améliore la circulation des informations ;
- Elle s’adapte parfaitement aux changements stratégiques, plus de flexibilité ;
- Elle développe la concurrence entre les chefs de projet
§ Ses limites:
- La multiplicité des projets rend difficile la coordination ;
- Elle peut créer des conflits entre les différents chefs de projet.
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§ un centre opérationnel : les opérateurs qui effectuent le travail de base de production
des biens et services ;
§ un sommet stratégique : les hauts dirigeants qui définissent la stratégie, les grande
orientations de l’entreprise ;
§ une ligne hiérarchique : la courroie de transmission entre le centre opérationnel et le
sommet stratégique (managers assurant la supervision de leurs subordonnés) ;
§ un groupe de support logistique : les services qui assurent des fonctions qui ne
concourent pas directement à la production mais qui appuient, qui aident les autres
(exemple de services logistiques : un service de restauration, un service médical, un
service de transport,
§ etc.) ; ces services ont la particularité de pouvoir être externalisés assez facilement ;
§ une technostructure : les « analystes » qui planifient, organisent, contrôlent mais sans
autorité institutionnelle ou officielle. Elle produit la standardisation formelle à laquelle
recourt l’organisation pour coordonner le travail.
§ une idéologie : les éléments culturels, tels que des croyances, des valeurs, des
traditions, des comportements, partagés par les membres de l’organisation et la
distinguant des autres.
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Un réseau est constitué d’éléments qui sont reliés entre eux et qui doivent travailler
ensemble. On peut repérer les nœuds, les arcs, les fonctions du réseau et la structure de
contrôle du réseau :
§ les nœuds ou éléments actifs du réseau correspondent aux entités
économiques qui vont coopérer entre elles ;
§ les arcs ou liaisons entre les nœuds sont les procédures, les règles, les
circuits d’information et de décision communs formalisés entre les entités
économiques ;
§ les fonctions du réseau qui permettent son fonctionnement correspondent au
système de gestion de l’organisation ;
§ la structure de contrôle est l’agencement des nœuds et des connexions, c’est-
à-dire les structures organisationnelle, sociale, politique choisies par les
entités.
Les processus structurent toutes les activités qui composent la chaîne de valeur
d’une entreprise. Cette structure décloisonne les fonctions traditionnelles verticales en
découpant de manière horizontale les différentes étapes nécessaires à la réalisation de
l’objectif.
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Section 3 : La direction
La direction de l’entreprise concerne les décisions et les actions pour que les acteurs
travaillent et agissent ensemble.
L’analyse de la fonction de direction d de l’entreprise est au carrefour de trois
domaines d’analyse qui ont chacun leur propre logique :
§ les ressources humaines, car le pouvoir c’est diriger des hommes ;
§ la stratégie, car le pouvoir c’est fixer un projet et le piloter ;
§ la structure, car le pouvoir c’est se donner les capacités d’agir.
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Ce pouvoir des dirigeants non-propriétaires, appelé pouvoir managérial, est
essentiellement justifié par la compétence technique. Les dirigeants ont les compétences
pour :
§ assurer le développement des activités de la firme ;
§ et/ou assurer le paiement de dividendes aux propriétaires ;
§ et/ou augmenter la valeur patrimoniale de la firme.
Toutefois, les méfaits de la gestion technocratique des entreprises seront de plus en
plus relevés par de nombreux auteurs. En fait, le pouvoir des techno-structures
managériales va jusqu’à fausser le fonctionnement des activités économiques car les
managers privilégient leur propre intérêt (salaire, statut, etc.) au détriment de celui de
l’organisation pour laquelle ils sont censés travailler.
En conséquence, des auteurs distinguent dans le pouvoir :
§ la fonction de décision : la capacité de concevoir et de mettre en œuvre un
projet d’activité; c’est le pouvoir des dirigeants mandataires ;
§ la fonction de contrôle ; c’est le pouvoir des propriétaires.
b. le fondement de l’autorité
b1. La distinction du pouvoir et de l’autorité
§ Le pouvoir est la capacité à forcer l’obéissance aux ordres. Le pouvoir suppose
explicitement un système de sanction (exemple : le chef d’atelier a du pouvoir car il
peut faire jouer un système de pénalités si les rendements ne sont pas respectés).
§ L’autorité est la capacité à faire observer volontairement les ordres. L’autorité
suppose l’acceptation de la « domination » considérée comme légitime (exemple : un
responsable a de l’autorité car dès qu’il émet une suggestion, celle-ci est exécutée
par ses subordonnés qui apprécient sa compétence).
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Cette forme d’autorité, certes stable, n’est pas rationnelle car elle ne garantit pas la
«qualité » du leader.
b. Missions actuelles :
Bien qu’exprimés avec des termes divers et quoique élaborés à partir de paradigmes
différents, trois pôles de missions semblent émerger de la littérature organisationnelle et des
pratiques effectives des dirigeants :
§ une fonction économique ;
§ une fonction sociale ;
§ une fonction intégratrice.
La direction doit donner du sens (projet économique), de l’harmonie (projet social) et
de l’ordre (projet organisationnel).
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§ La standardisation est le troisième mécanisme d’ajustement. La standardisation est
un processus d’homogénéisation, mais l’uniformisation peut s’appliquer à différents
paramètres selon diverses modalités :
- la standardisation des procédés de travail correspond à une régulation des flux
de travail par des procédures, des méthodes généralement formalisées dans
des manuels de procédure ;
- la standardisation des résultats fait porter l’uniformisation non sur la façon de
travailler mais sur le résultat à obtenir (exemple : les différents départements
doivent tous dégager une rentabilité nette des capitaux investis d’au moins
15%) ;
- la standardisation des qualifications correspond au cas où l’uniformisation ne
porte pas sur le travail ou les résultats mais sur la formation des individus ; par
un processus de formation ; des façons de travailler sont intégrées par les
individus qui ensuite peuvent coordonner leur travail car ils utilisent des
références communes ;
- la standardisation des normes correspond à une coordination de type «culturel»
car le partage de normes, de valeurs par chacun des membres de l’organisation
permet d’assurer la concordance de leurs actions.
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§ par la communication.
L’entreprise est naturellement un lieu de conflit car des individus, des groupes, aux
aspirations différentes, aux intérêts divergents doivent travailler ensemble. Ces conflits se
résolvent par la négociation, voire par la confrontation mais aussi par l’organisation,
notamment au travers d’une planification stricte du travail qui évite des négociations trop
fréquentes pour ajuster les flux de travail d’un poste à un autre.
Tannenbaum et Schmidt ont proposé en 1958 une typologie des styles de direction
allant d’une position despotique du leader jusqu’au laisser-faire total, classiquement repris
dans le schéma suivant :
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Ultérieurement, Tannenbaum et Schmidt ont considéré qu’il fallait intégrer :
§ l’interdépendance avec l’environnement : le style de direction est influencé par la
nature de l’environnement (hostile, stable, etc.) ;
§ le fait que le dirigeant se voit contesté et qu’il doive négocier avec différents
partenaires
En pratique, le style de direction n’est pas réellement choisi par le leader, il résulte
d’une interrelation entre :
§ le leader : son statut, ses compétences, sa personnalité (et notamment la tolérance à
l’incertitude) ;
§ les subordonnés : leurs aptitudes, leurs motivations, leur implication, leur adhésion
aux objectifs de l’entreprise, leur personnalité (et notamment leur tolérance à
l’ambiguïté) ;
§ le contexte : l’entreprise, les habitudes, l’urgence et la nature de la décision, l’attitude
de l’environnement.
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Section 4 : le Contrôle
Le manager doit s’assurer que les résultats sont conformes aux objectifs. Le contrôle
est donc un processus à la fois actif (action de correction avant la constatation de résultats),
mais aussi réactif (correction après les résultats) fortement développé dans le management.
Selon les modes et les époques, l’approche du contrôle est différente. L’approche
classique favorise le contrôle rigide et traditionnel tandis qu’à l’opposé certaines théories
favorisent la mise en œuvre de l’autocontrôle.
Le contrôle se décompose en 3 phases:
§ La fixation des standards : il s’agit de déterminer des éléments de référence
auxquels est comparé le résultat. Ils sont élaborés en fonction du résultat souhaité,
se rapportent à un élément clé dont l’existence conditionne le succès d’ensemble et
résultent d’une synthèse de plusieurs observations.
§ La mesure et la communication du résultat : les techniques quantitatives de
gestion permettent de mesurer les résultats tandis que la communication vise à
favoriser l’information des acteurs concernés par ces données.
§ L’action corrective : La modification de l’objectif, le renforcement d’un résultat
obtenu ou l’inaction sont les trois voies que peuvent prendre les actions correctives.
Toutefois, elles doivent être prises rapidement et prendre en compte l’ensemble des
éléments qui influencent le résultat.
Quelque soit le mode de contrôle choisi, le management a ici un rôle essentiel pour
prendre en compte les réactions des hommes face au contrôle (absentéisme, apathie, départ
de l’organisation...) surtout s’il est imposé. Sa mise en œuvre doit tenir compte des
aspirations du travailleur. Les standards doivent être négociés et il doit y avoir adéquation du
contrôle avec les autres composantes du management.
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Bibliographie :
§ Christine Harache, Bruno Bachy. Toute la fonction management. Edition dunod 2010.
§ Charreire S., Huault I., Les grands auteurs en management, Éditions EMS, 2002.
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