I. Qu'est-Ce Que Le Langage?: LAN DU Cours

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PLAN DU COURS

I. Qu’est-ce que le langage?

II. Caractères communs et diversité des langues : existe-t-il des universaux


linguistiques?

III. La langue, objet d’étude : comment fonctionne une langue?

1. Phonétique & Phonologie


2. Morphologie
3. Lexicologie & Sémantique

IV. Le langage, instrument de communication (les théories de la


communication)
V. Langue & société (sociolinguistique)

I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ?

1. Le propre de l’Homme?

2. Aux origines du langage

3. L’exceptionnalité du langage humain : ce qui distingue le langage

humain de celui des autres espèces …

4. Babel et la diversité des langues : aux sources du mythe?

5. La classification des langues

6. Au-delà du mythe, que sait-on des premières langues ?

7. Le propre du linguiste
I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ?

1. Le propre de l’Homme ?

Il existe des civilisations qui ne connaissent pas l’écriture, mais des communautés
humaines qui ne connaissent pas le langage, cela ne s’est jamais vu.

e-
e mu es Sciences du langage / Linguistique Anatomie
R ing
n

faculté système de signes organe

français langage langue langue


anglais language tongue
néerlandais taal tong
allemand Sprache Zunge
espagnol lenguaje lengua lengua
italien linguagio lingua lingua
arabe ‫ال ُّلغ ُة‬ ‫لِسا ُن‬
langage (pour le sens commun)
=
capacité à utiliser n’importe quel système de « signes » pour communiquer.

langage des yeux


langage des abeilles
langage de la mode (R. Barthes)
machines, ordinateurs, langages de
programmation (« alphabet » binaire - 0 et 1 -)

emplois métaphoriques
langage journalistique
langage juridique

= langues techniques / spécialisées


(jargons) à l’intérieur de la langue
langage (pour le sens commun)
⇨ n’appartient pas seulement à l’humain


animaux

L’exemple des singes vervets


https://drive.google.com/file/d/1s8Sgyn0uid5ghD1C34-
Lv752pZ0w8AKp/view?usp=sharing
Les langages animaux ont une finalité plutôt élémentaire
=
signaux de territoires, d’alarme, d’appel, de « drague », de jeux
= réponse à un stimulus

Espèce humaine intimement,


spécifiquement liée au langage au sens linguistique du terme

• variété de réalisations incomparablement plus grande;


• de tous les « langages », le langage verbal / oral humain est le plus
puissant, pouvant outrepasser les obstacles les plus divers.
q u e , le
i n g uisti e ne
En l g a g
r m e lan que
te n e
er n ⇨ faculté que possèdent tous les êtres humains
conc n i c atio
c o mmu a i n s.
(caractère inné - patrimoine génétique);
la s h um
e l e
entr ⇨ pas observable en tant que tel;
⇨ peut être décrit par l’étude des langues (acquises);
⇨ objet d’étude dont on postule l’existence.

Langue

⇨ système de signes vocaux articulés acquis;


⇨ environnement social indispensable (cf. cas des enfants sauvages);
⇨ objet concret, historiquement déterminé;
⇨ peut être analysée, décortiquée, systématisée, apprise, enseignée,
traduite et oubliée …
Pourquoi…
I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ? ... quand ...
... comment ...
l’homme a-t-il commencé
à parler?
2. Aux origines du langage

⚬ Darwin = habilité musicale des premiers êtres humains

⚬ habilité à produire des sons / gestes vocaux simples → partie ancienne de


notre cerveau partagée avec tous les vertébrés

⚬ apparition récente du langage chez Homo sapiens (environ -150.000 ans)


produit direct de l’évolution

⚬ problème double

① évolution ② question : raisons


anatomique / de cette évolution ?
physiologique (de
l’appareil phonatoire)
2.1. L’origine divine

a) tradition biblique, Genèse.


b) Hérodote - Psammétique

2.2. L’hypothèse des sons naturels

La théorie bow-wow Gorille

La théorie pooh-pooh

2.3. L’hypothèse de l’interaction sociale ou


théorie yo-hé-ho ou oh-isse

2.4. L’hypothèse de la gestuelle

2.5. L’hypothèse de la fabrication des


ustensiles - Le cerveau humain

2.6. L’hypothèse de l’adaptation physique


a) conduit vocal
b) dents et lèvres
c) bouche et langue
2.6. L’hypothèse de l’adaptation physique
(suite …)

(d) locomotion bipédique


(e) Larynx et pharynx
(f) développement des capacités du
cerveau

Est-ce l’apparition du
langage (et le développement
cérébral qu’elle a produit) qui est à la
source des capacités intellectuelles
humaines ? Est-ce le
développement cérébral et celui
des capacités intellectuelles
humaines qui a permis l’apparition
du langage ?
On ne peut pas réduire le langage à une évolution biologique / physiologique

évolution qualitative du cerveau

adaptation du corps / vie en société + complexe
(domestication du feu, sédentarisation, construction de l’habitat)

organisation sociale

communication langagière

apparition d’un protolangage (Homo erectus)
mots concrets, sans syntaxe, ni grammaire

informations concrètes → organiser des activités en commun / immédiates
(incapacité à évoquer les évènements passés ou imaginaires)

évènement / évolution génétique → langage humain syntaxique, complexe,
doté d’une grammaire (Homo sapiens).
Quelles sont
les propriétés
distinctives
acquises par le
langage humain à
Les animaux
chaque étape de
communiquent
l’évolution?
Les hommes Où trouver des
parlent homologues
du langage
humain ?

Quelles capacités révèlent les primates non humains


placés à l’école de l’homme ?
I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ?

3. L’exceptionnalité du langage humain :


ce qui distingue le langage humain de celui des autres espèces…

habilité à produire des sons / « gestes vocaux »



partie ancienne de notre cerveau

tous les vertébrés

Pourquoi d’autres espèces n’ont-elles pas développés une capacité similaire?

Qu’est-ce qui dès


lors distingue
fondamentalement le langage de
l’espèce humaine de celui des
autres espèces animales ?
Depuis les années ’50, diverses expériences ont été menées afin
d’apprendre aux singes à « parler ».
https://drive.google.com/ le/d/1sAKk0fSXl2Xj845-Ec2XA2Rnhy37KF1K/view?usp=sharing
03/12/2020 La parole ne serait pas apparue avec Homo sapiens, et ce sont les singes qui nous le disent

Comment produit-on des voyelles ?

① Cathy et Keith Hayes élèvent un chimpanzé dénommé Vicki (’50)


La production de la parole recrute tout un ensemble anatomique qui sert d’abord à assurer les
fonctions vitales : respirer, téter, sucer, mastiquer et avaler (sans s’étouffer en fermant nos cordes

⇩ vocales). Au cours de l’évolution, ces parties du corps ont été détournées, tout en les conservant
intactes, pour jouer de l’instrument vocal.

articulation pénible de quatre vocalisations ressemblant aux mots anglais


Les sons de la parole sont produits par la vibration des cordes vocales qui sont au bas du pharynx, ce

papa, mama, cup et up signal source est modifié par la forme du conduit vocal et émis au niveau des lèvres. En fait ce ne sont
pas les cavités anatomiques invoquées par Philip Lieberman (bouche et pharynx) qui sont à relier avec


la production des voyelles, c’est la forme globale du conduit vocal. Celle-ci est déterminée, pour
l’essentiel, par la position de la langue, de la mandibule et des lèvres grâce à un contrôle précis au

position basse du larynx chez l’Homme favorise l'émission de certains sons


niveau des zones marquées par un point bleu dans la figure ci-dessous, c’est-à-dire le rétrécissement
dans le conduit vocal et l’ouverture aux lèvres.

comme les voyelles [a], [i] ou [u]

Les différents sons en fonction de la position du conduit vocal et des lèvres. Author provided

L’analyse acoustique des sons de parole permet de représenter les voyelles comme un triangle, avec /i
a u/ à ses extrémités : ce sont les voyelles les plus éloignées les unes des autres (d’un point de vue
fi
② Allen et Beatrix Gardner (’60)
• facilité des chimpanzés à imiter
les gestes
• Washoe → entraînement
intensif au système de
communication gestuelle des
sourds Nord-américains.
• vocabulaire de 68 signes =
injonctions (encore!, viens!,
dehors!, etc.) = 150 « mots ».
③ Kanzi (bonobo)
Les chercheurs créent des situations stimulant un langage; utilise
régulièrement 250 symboles (lexigrammes) représentant des mots extraits
d'un répertoire qui en compte 500.
Conclusions de ces expériences

① langage vocal → incapacité des primates à contrôler leurs


organes articulatoires.

② autres formes de langages (gestuel ou symbolique) → suites


répétitives de signes

③ capacité à « communiquer » avec les hommes mais


« énoncés » dépourvus de syntaxe


la différence entre l’homme et les primates est d’ordre qualitatif

mode d’organisation intellectuelle différent (Noam Chomsky).
Ce qui nous distingue des primates
(outre le contrôle des organes articulatoires)

conception descendante du langage

« exceptionnalité » du langage humain

• l’aptitude à (vraiment) référer


langage humain oral articulé ➫ le « mot » exprime le concept / renvoie à la
chose; signaux animaux ➫ dispersion sémantique

• la référence découplée
langage humain ➫ évènement / situation hors contexte; situation non
réalisée / évènement non advenu
• la double articulation & la structure syntaxique
langage humain ➫ répertoires de signes ouverts + signes découpés en
unités signifiantes susceptibles d’être recombinées

• la créativité illimitée
langage humain ➫ créativité virtuellement illimitée

• le caractère dialogique de la communication vocale


émission/réception de signaux animaux = authentique interaction
langagière ?
Une perception biaisée par notre rapport à l’animal ?

Aristote
Humain = animal politique disposant du λόγος (logos)

Descartes
« Animal machine » → non pensant → non doté de langage

Darwin
Conception pyramidale → l’humain au sommet de l’évolution

Aujourd’hui
Conception horizontale / relativiste
le langage ≄ seule utilisation rationnelle → définition plus large
ex. : éthologie
Langage (pour le linguiste)
faculté qui distingue l’espèce humaine des autres espèces animales
mais
les humains disposent de différents « langages » plus ou moins
complexes et structurés :

• le langage gestuel - les comportements cinétiques ; cf. les


• l’usage que nous faisons de l’espace (proxémique) ; primates, par
• signes paralinguistiques ; exemple
+
• l’usage que nous faisons des artefacts ;
• la signalétique routière, l’alphabet Morse, les mathématiques, etc.;
• langages artistiques (extension de sens).
m ue-
Re inges

n Le langage est-il
inscrit dans
notre cerveau?
Une architecture
du cerveau pour
Que nous le langage ?
apprend
l’imagerie
cérébrale?

1. Cortex antérieur (aire de Broca)


2. Cortex postérieur (aire de Wernicke)
3. Cortex moteur
4. Faisceau arqué
Structures spécialisées : hémisphère gauche

Zones du cortex activées Zones du cortex activées


pendant que le sujet lit. pendant que le sujet écoute.

Zones du cortex activées Zones du cortex activées


pendant que le sujet pendant que le sujet
prononce un mot. pense un mot.
I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ?

4. Babel et la diversité des langues : aux sources du mythe?


Hérodote et Psammétique :
le mythe de la langue originelle universelle

L’Ancien Testament, la lingua adamica et Babel


mythe ➔ utopies (langues artificielles)

Faculté ➔ capacité universelle


mais multiplicité des formes

Diversité inscrite dans la géographie

Universaux du langage
e-
e mu es
R ing

n Combien de langues dans le monde ?

• Réponse précise impossible à donner - pour quelle(s) raison(s)?


• Estimation : entre 6500 et 7151

Inventaire encore très approximatif :

• manque de moyens des instances;


• multiplicité + reconnaissance = obstacle à la construction d’une
identité nationale et non patrimoine culturel;
• groupes isolés + souvent peu de locuteurs;
• difficultés terminologiques (langue - langue régionale - dialecte);
• le statut des langues en voie de formation (dialectes en expansion,
pidgins, créoles, langues vernaculaires / langues véhiculaires).
Estimations :
7151 langues répertoriées
Dont environ …
2 300 seraient parlées en Asie (32 %) ;
2 200 sur le continent africain (30 %) ;
1 300 en Océanie (18,5 %) ;
1 100 en Amérique du nord et du sud (15 %) ;
et « seulement » 287 langues seraient parlées en Europe (4 %).

Nombre de locuteurs de chacune de ces langues ?


extrêmement variable : plus d’un milliard de locuteurs (anglais et mandarin) à
quelques milliers voire quelques centaines (le Matukar Panau en Nouvelle
Guinée n’est parlé que par environ 600 individus).

Quelle classi cation de ces langues, sur la base de quel(s) critère(s) ?


Le nombre de locuteurs?
Linguasphere propose un indice de classification qui comporte 10 ordres de
grandeur allant de 9 (1 milliard de locuteurs) à 0 (pour les langues mortes /
éteintes dans le courant du XXe siècle).
fi
Par nombre de locuteurs natifs :
1. Mandarin 6. Portugais 11. Pendjabi 16. Tamoul
2. Hindi 7. Bengali 12. Javanais 17. Min
3. Anglais 8. Russe 13. Wu 18. Coréen
4. Espagnol 9. Japonais 14. Vietnamien 19. Francais
5. Arabe 10. Allemand 15. Tagalog 20. Marathi.

Par nombre de pays dans lesquels les langues sont officielles :


1. Anglais 6. Allemand
2. Francais 7. Italien
3. Arabe 8. Russe
4. Espagnol 9. Mandarin
5. Portugais

Présence des langues sur Internet :


1 Anglais 6. Français
2. Mandarin 7. Coréen
3. Espagnol 8. Italien
4. Japonais ; 9. Portugais
5. Allemand 10. Malais
les chiffres = données brutes souvent critiquables

• langues officiellement distinctes en réalité proches


(hindi en Inde et urdu au Pakistan).

• locuteurs qui pratiquent ces langues à titre de langue seconde


(ex. : anglophones ou francophones d’Afrique).

• nombre de citoyens d’une nation = critère peu fiable.


cf. pratique des dialectes (piémontais, calabrais, toscan, …) ou
d’autres langues (grec, albanais) (statut du sicilien, du sarde ?) en Italie

• critère de distribution territoriale (nombre d’habitants = nombre de


locuteurs) non pertinent.
ex. : « les Belges parlent … le « belge »?
Les classifications fondées sur des critères linguistiques

ⓐ les aires linguistiques


ou critère ou parenté géographique

ⓑ le critère typologique

ⓒ le critère généalogique

Ces trois classifications ont la même légitimité dans la mesure


où elles sont fondées sur trois modalités de relations
entre les langues.
I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ?

5. La classification des langues

ⓐ Les aires linguistiques ou la « parenté » géographique

Critères :
① « affinités » entre langues
② pas de relations généalogiques (sinon très lointaines)
③ parlées sur une même zone / aire géographique

caractéristiques structurelles communes

Ex. : chinois et japonais -> pas la même « langue mère »


mais contacts nombreux et de longue date entre les deux cultures
Autre cas d’aire linguistique : les Balkans
parenté lointaine - langues indo-européennes mais groupes différents :
• serbo-croate - bulgare - macédonien = groupe slave
• roumain = langue néolatine
• albanais et grec = groupes spécifiques

Caractéristiques communes qui ne


sont pas celles de leur groupe :
ex. : l’absence d’infinitif (roum.)
« je veux manger »
=
« Je veux que je mange »
ⓑ Le critère typologique

Critères :
⓵ structure des mots (morphologie)
⓶ structure des phrases


deux langues sont typologiquement corrélées
si
elles présentent des caractéristiques communes

une langue peut être corrélée à une autre pour certaines caractéristiques et à
une troisième pour d’autres caractéristiques;

deux langues typologiquement corrélées peuvent ne pas être en relation


généalogique (ex. : anglais et chinois);
Les types morphologiques traditionnellement reconnus sont les suivants :

① langues isolantes;

② langues agglutinantes;

③ langues flexionnelles;

ou

sous-type analytique / polysynthétique.


① langues isolantes

1 mot = 1 seule forme → pas de segmentation / modification

Morphologie / syntaxe → mots / ordre des mots



• substantifs : ni genre, ni nombre, ni cas
• verbes : pas de différence de personne, ni de nombre, ni de temps ni de mode
• diverses relations entre les paroles indiquées par :
- l’ordre des mots (toi frapper moi vs moi frapper toi)
- des « particules » indiquent l’aspect passé / présent / futur ou singulier / pluriel )

ex. (chinois) : Liu Xiuying mai le yi ben shu



mai = acheter
le = passé
yi = un
ben = classificateur (classe des objets à laquelle appartient « livre »
shu = livre
② langues agglutinantes

morphologie / syntaxe = affixes


chaque mot + des affixes
1 affixe = 1 donnée morpho-syntaxique
nombre, genre ou fonction
(nominatif, accusatif, génitif, datif, locatif, ablatif)

ex. (turc) :
ev = maison
evler = les maisons
evlerim = mes maisons
evlerimde = dans mes maisons
③ langues exionnelles
mêlent les relations grammaticales en un seul affixe

√ + affixe(s) - segmentation complexe (impossible de distinguer les


éléments morphologiques)

Ex. (latin):
√ av - + ibus = fonction (ablatif) + nombre (pluriel) sans qu’il soit
possible de distinguer les deux dans la morphologie.

exion externe ou interne :

français : je fais / tu fais / … / nous arabe : √ k-t-b → alternance des


faisons voyelles (brèves)
anglais : I sing / I sang → kataba (il a écrit) / kutiba (il a été
écrit) / kitab (le livre) / katib (écrivain)
fl
fl
④ langues polysynthétiques
Principe des langues agglutinantes mais l’assemblage des éléments
ne permet plus de distinguer le mot de la phrase
Ex. groenlandais

⑤ langues analytiques
Syntaxe (relativement) fixe (+ prépositions pour indiquer la
fonction)
Emploi des pronoms pour indiquer la personne
Ex. Anglais, français, …

La critique du critère typologique


• Continuum langues isolantes – agglutinantes - flexionnelles
(ex. : le français)
• Évolutionnisme : langues flexionnelles = aboutissement.
ⓒ le critère généalogique

Critères :
⓵ 2 langues ∈ même ensemble généalogique si même langue
originelle ou langue mère. Ex. : langues romanes ou néolatines
⓶ unité généalogique maximale = famille linguistique
③ Parenté généalogique ≠ même aire géographique et vice versa

Famille

groupe 1 groupe 2 groupe …

sous-groupe 1a sous-groupe 1c sous-groupe 2a sous-groupe 2b

sous-groupe 1b
I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ?

6. Au-delà du mythe, que sait-on des premières langues ?

e-
e mu es Existe-t-il une langue originelle ? Que peut-on en connaitre ?
R ing

n → Le cas de la famille indo-européenne

Il est communément admis, et personne ne peut envisager sérieusement de


remettre en cause ce fait, que le latin est « l’ancêtre » de l’espagnol, de l’italien,
du français, du roumain, du portugais, etc.
latin latin langues romanes
classique vulgaire Italien français Espagnol Portugais Roumain

sidus stella stella étoile estrella estrela stea


equus caballus cavallo cheval caballo cavalo cal
lapis petra pietra pierre piedra pedra piatrà
os bucca bocca bouche boca boca gurà
ignés focus fuoco feu fuego fogo foc
Mais peut-on reconstituer l’ascendance de toutes ces langues
au-delà de leur langue mère ?

Comment ?
• Une ressemblance évidente… une parenté manifeste

anglais danois allemand néerlandais suédois islandais

livre book bog Buch boek bok bók

père father fader Vater vader far fađir

mère mother moder Mutter moeder mor móđir

demain tomorrow morgen morgen temorgen morgon morgun

apprendre learn lære lernen leren lara lære


• Une parenté plus lointaine…

français mère père frère


sanskrit matar pitar brhatar
grec meter pater phrater
latin mater pater frater
italien madre padre fratello
allemand Mutter Vater Bruder

sanskrit grec latin celtique germanique slave

Il est asti esti est is ist jestu

Ils sont santi eisi sunt it sind sotu


langues généalogiquement apparentées
=
ex. : langues romanes ou néolatines

→ groupe généalogique plus vaste, celui des langues indo-


européennes qui constituent une famille linguistique (unité
généalogique maximale)

→ au niveau inférieur : groupes / sous-groupes rameaux


ex.: allemand / espagnol = famille indo-européenne
groupe langues germaniques / groupe langues néolatines
Reconstruction l’état ancien commun  « langue mère »

proto-indo-européen

o déclinaison des noms

o trois nombres (singulier, duel, pluriel)

o /animé + / vs /animé - /

o modes indicatif, subjonctif, optatif


La famille indo-européenne

• IVe millénaire a.C.n.


• Langues européennes
sauf …

Langues européennes
+
• persan
• pachtou
• hindi
•…
• Un peuple indo-européen? exploitation politique

• diffusion du proto-indo-européen

✝ autres langues
≠✝ autres peuples
cf. colonisation anglaise ou française

• Le français, une langue au carrefour de trois groupes (cf. TP)


groupe germanique – groupe celtique – groupe italique
français
Comment
I – QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ?
décrit-on
une langue ?
7. Le propre du linguiste

e-
mu es
e
R ing En une première approximation, on peut dire que
n

la linguistique est une discipline dont l’objet est la langue,
ou langage verbal.
KLINKENBERG (J.-M.), Des langues romanes,
Paris-Bruxelles, De Boeck & Larcier, 1999, p. 19.

Langage Langue Parole


Manifestations
Faculté que nous tenons Produit social de la individuelles et
de la nature. faculté de langage. momentanées de la
langue.
SAUSSURE (F. de), Cours de linguistique générale
m ue-
Re inges

n Dans le cas de la linguistique, il est particulièrement important
d’insister sur le caractère scientifique et non prescriptif de l’étude : l’objet
de cette science étant une activité humaine, la tentation est grande de quitter le
domaine de l’observation impartiale pour recommander un certain comportement,
de ne plus noter ce qu’on dit réellement, mais d’édicter ce qu’il faut dire.
MARTINET (A.), Eléments de linguistique, Paris, A. Colin, 1996, p. 6.

La linguistique est généralement définie comme


l’étude scientifique du langage.

observation / description des faits → expérimentation → modélisation

les grammaires traditionnelles = prescriptives


la linguistique = descriptive et explicative

… langue et écriture sont deux systèmes de signes distincts : l’unique raison


d’être du second est de représenter le premier.
(F. de SAUSSURE, Cours de linguistique générale, p. 45).
• phonétique

• phonologie

• morphologie

Les domaines de la linguistique • syntaxe

• sémantique

• pragmatique

• lexicologie
Les mots du chapitre …

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