03P28
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UNIVERSITÉ DE BAMAKO
E tu d e p h y to c h i m i q u e d ’u n e p l a n te
a n ti p a l u d i q u e u ti l i s é e a u M a l i : s p i l a n th e s
o l e r a c e a J a c q . (A s te r a c e a e )
JURY :
Président : Pr Moussa Harama
Membres : Dr Elimane Mariko
Dr Benoit Yaranga Koumaré
Directeur de thèse : Dr Drissa Diallo
1
Introduction
2
Introduction
Le paludisme constitue un problème majeur de santé publique avec plus de 36 % de la
population mondiale, soit 2,3 milliards de personnes sont exposées à cette maladie. C’est
en Afrique intertropicale que la situation est la plus préoccupante. Dans cette zone où
vivent plus de 400 millions de personnes, 300 millions seraient infectés, et 120 millions
seraient malades chaque année (Malvy et coll., 2000).
La mortalité due au paludisme est estimée entre 1,5 et 2,7 millions de decès chaque année
dont environ un million d’enfants de moins de cinq ans et fait de cette maladie un fléau
mondial; près de 90 % de ces decès proviennent en Afrique au sud du sahara (OMS,
1998; OMS, 2000). La prise en charge de cette urgence médicale demeure un problème
d’actualité, face à la progression de la résistance à la chloroquine. Les stratégies actuelles
de contrôle de paludisme sont orientées vers la découverte de nouvelles molécules
antipaludiques. En Afrique, les ressources naturelles sont estimées très importantes mais
elles sont peu exploitées. On dénombre près de 50.000 espèces de plantes vascularisées
sur les 250.000 espèces existantes dans le monde entier. La Médecine Traditionnelle est
essentiellement basée sur une utilisation des ressources végétales (TRAORE,1999). Les
plantes ont toujours constitué une source de remède assez utilisée. Des raisons
économiques et socio-culturelles font que plus de 80 % des populations africaines
utilisent la médecine traditionnelle qui demeure un élément indispensable pour la prise en
charge éffective de la santé des populations.
Au Mali, l’Institut National de Récherche en Santé Publique ( INRSP ) à travers son
Département de Médecine Traditionnelle ( DMT ) a mis une recette à base de trois
plantes ( Cassia occidentalis L., Lippia chevalieri M. et Spilanthes oleracea J.) sous le
nom de Malarial 5. Des études beaucoup plus approfondies ont été réalisées par le
département pour améliorer l’efficacité de ce produit. Elles ont permis de montrer des
effets bénéfiques du Malarial 5 dans le traitement du paludisme et de prouver que
l’activité antiparasitaire est essentiellement due au spilanthol extrait de Spilanthes
oleracea. La connaissance des constituants chimiques des plantes facilite l’étude de leur
activité biologique et un meilleur contrôle de qualité en vue d’une préparation
pharmaceutique. C’est dans ce cadre que notre travail a porté sur une étude
phytochimique de Spilanthes oleracea. C’est une plante annuelle de la famille des
3
Asteraceae qui peut atteindre 50 cm de haut. Les feuilles et les fleurs ont un goût piquant
accompagné par un picotement et un engourdissement, ont été utilisées dans
l’alimentation comme une épice, en médecine populaire pour lutter contre le begaiement,
le mal de dent, les affections bucco-dentaires, des gastrites et des maladies de gorges
(Nakatani et Nagashima, 1992).
Le but de notre travail est l’amélioration de l’état de santé des populations par
l’utilisation des médicaments à base de cette plante, en définissant une meilleur méthode
de préparation de ce produit.
4
MOTIVATION
5
OBJECTIFS
Objectif général
Améliorer l’état de santé des populations par l’utilisation des phytomédicaments à base
de Spilanthes oleracea J.
Objectifs spécifiques
♠ Identifier les différents groupes chimiques présents dans les capitules de Spilanthes
oleracea J.
♠ Déterminer les teneurs en eau, en cendres, et en substances extractibles par l’eau des
capitules de Spilanthes oleracea J.
♠ Déterminer la teneur en spilanthol des capitules de Spilanthes oleracea J.
♠ Déterminer la DL50 des extraits aqueux des capitules de Spilanthes oleracea J.
♠ Déterminer la teneur en huiles essentielles de Lippia chevalieri.
6
Chapitre I GÉNÉRALITÉS
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1 Rappels sur le paludisme
1-1 Définition
Le paludisme ( palu: marais) ou malaria ( = mauvais air ) est une érythrocytopathie due à
un hématozoaire du genre Plasmodium. La maladie est transmise par la piqûre d’un
moustique: l’anophèle femelle appartenant au genre Anopheles ( Gentilini 1993 ).
Les quatre espèces plasmodiales parasites de l’homme sont: Plasmodium vivax,
Plasmodium ovale, Plasmodium malariae, Plasmodium falciparum. En général,
Plasmodium falciparum peut causer la mort.
1-2 Répartition géographique
Le paludisme sévit actuellement dans la ceinture de pauvreté du globe. Il est surtout
redoutable en zone tropicale où Plasmodium falciparum est l’agent du paludisme grave
(Gentilini, 1993).
1-3 Cycle des plasmodies :
Plasmodium falciparum évolue chez deux hôtes: l’homme et l’anophèle femelle. Le cycle
comprend deux phases:
une phase de sporogonie ou cycle sexué qui se déroule chez l’anophèle femelle;
une phase de schizogonie ou multiplication asexuée chez l’homme ( Camus et coll.,
1997 ).
1-3-1 Schizogonie ou multiplication asexuée chez l’homme ( Gentilini, 1993, Traoré,
1999 ).
Au cours de la piqûre, un moustique infesté injecte dans un capillaire des sporozoïtes,
formes infestantes contenues dans les glandes salivaires.
Les sporozoïtes ne restent dans la circulation sanguine qu’une demi - heure, ils gagnent le
foie et pénètrent dans les hépatocytes. Le développement et la multiplication des
sporozoïtes repoussent en périphérie le noyau de la cellule.
Le parasite forme une masse multinucléée, appelée schizonte ou corps bleu.
L’éclatement du corps bleu libère de nombreux mérozoïtes qui passent dans la circulation
sanguine. Cette période correspond à la phase d’incubation du paludisme. La durée de
cycle dit exo-érytrocytaire est de sept à quinze jours.
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Les mérozoïtes pénètrent dans les hématies et se transforment en trophozoïtes. Ces
mérozoïtes présentent une affinité pour tous les globules rouges, quelque soit leur stade.
Le trophozoïte se développe, grossit, son noyau se divise, il en résulte un schizonte. Il se
charge progressivement d’un pigment spécifique issu de la dégradation de
l’hémoglobine: ou pigment malarique.
Dans les schizontes mures ou corps en rosace, s’individualisent les mérozoïtes qui seront
liberés lors de l’éclatement de l’hématie. Cet éclatement provoque l’accès thermique
clinique. L’hémoglobine libérée est phagocytée par les polynucléaires ou les
mononucléaires qui deviennent mélanifères. Ils deversent cette charge pigmentaire dans
les tissus, au niveau des cellules du système monocyte-macrophage. Chaque cycle
érythrocytaire dure 48 heures ( fièvre tierce maligne ). Après plusieurs cycles
schizogoniques, apparaissent dans les hématies des éléments à potentiel sexué, les
gamétocytes mâles et femelles.
1-3-2 Sporogonie ou cycle sexué chez l’anophèle femelle ( Gentilini, 1993; Traoré,
1999).
En prenant son repas sanguin sur le sujet parasité, l’anophèle femelle absorbe toutes les
formes parasitaires présentes dans le sang. Seuls les gamétocytes assurent la poursuite du
cycle .
Dans l’estomac du moustique, les gamétocytes mâles se transforment en gamètes mâles
par exflagellation et les gamétocytes femelles en gamètes femelles par expulsion de
corpuscules chromatiniens.
La fecondation de gamètes femelles donne un œuf mobile, l’ookinète qui traverse la paroi
de l’estomac et se fixe au niveau de la face externe formant l’oocyste, dans lequel
s’individualisent les sporozoïtes qui sont les formes mobiles du parasite ( sporogonie ).
L’oocyste éclate et les sporozoïtes gagnent préférentiellement les glandes salivaires de
l’anophèle. De ce réservoir, ils pourront être injectés avec la salive lors d’une piqûre
infestante.
La durée de ce cycle est de douze jours en Afrique tropicale, mais elle peut varier en
fonction de la température. Le cycle s’arrête lorsque la température moyenne est
inférieure à 18ºC.
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1-4 Manifestations cliniques
Les manifestations cliniques du paludisme, diverses dans leur expression et leur gravité,
dépendent à la fois du parasite ( espèce plasmodiale et densité parasitaire ) et de son hôte
( réceptivité génétique et état immunitaire) (Danis, 1991; Gentilini, 1993).
1-4-1 Accès palustres simples : Les accès palustres simples comprennent la primo-
invasion et les accès intermittents.
1-4-1-1 Le paludisme de primo-invasion
Par définition, il apparaît chez un sujet neuf, non immun; c’est à dire chez l’enfant de 4
mois à 4 ans vivant dans une zone endémique, mais aussi à tout âge, y compris chez
l’adulte.
La phase d’incubation dure au moins 7 jours et elle est cliniquement muette. La phase
d’invasion est caractérisée par l’apparition d’une fièvre continue. Le tableau clinique est
celui d’un embarras gastrique fébrile associé à des céphalées et des myalgies.
On peut en outre observer des nausées ou des vomissements et parfois une diarrhée. Le
paludisme de primo-invasion peut évoluer vers l’accès pernicieux.
1-4-1-2 Accès intermittent ou accès palustre à fièvre périodique
Il est caractérisé par des accès thermiques à des rythmes plus ou moins réguliers et des
signes d’accompagnement. Cet accès dure une dizaine d’heures durant lesquelles se
succèdent trois stades: stade de frissons, stade de chaleurs et stade de sueurs. Il débute
brutalement en fin de journée ou la nuit. Cet accès palustre est accompagné par une
splénomégalie et une anémie.
• Stade de frissons: Agité de violents frissons, le malade se plaint d’une sensation de
froid intense, quelque soit la température extérieure. La fièvre s’élève à 39°C, la rate
s’hypertrophie et la pression artérielle baisse. Ce stade dure une heure.
• Stade de chaleurs: Les frissons cessent, la peau devient sèche et brûlante; la
température atteint 40 - 41°C. La rate, toujours palpable diminue de volume. Ce stade
peut durer 3 à 4 heures.
• Stade de sueurs : Les sueurs abondantes baignent le malade, la température s’effondre
brusquement avec une phase d’hypothermie. La pression artérielle remonte; ce stade dure
2 à 4 heures. Il est parfois suivi d’une singulière sensation d’euphorie ou de bien être.
10
1-4-2 Complications
1-4-2-1 Accès pernicieux: Encore appelé neuropaludisme, est caractérisé par une
encéphalite aiguë. Il survient au cours d’un paludisme à Plasmodium falciparum,
préférentiellement chez les enfants de moins de cinq ans en zone d’endémie. C’est un
syndrome à début brutal ou progressif qui dans sa phase d’état se manifeste par une forte
fièvre, des troubles neurologiques ( troubles de la conscience, convulsions, troubles du
tonus, troubles psychiques ), des manifestations viscérales ( hypoglycémie, ictère,
anémie, œdème pulmonaire, insuffisance rénale fonctionnelle …).
Non traité, cet accès pernicieux est fatal en deux ou trois jours. Correctement traité, la
guérison peut se faire sans séquelle ( Gachot et coll. 1998 ).
1-4-2-2 Le paludisme viscérale évolutif : PEV.
Il survient en zone d’endémie chez les sujets soumis à des infestations palustres massives
et répétées et ne se soumettant pas à une prophylaxie ou à un traitement efficace.
La symptomatologie du PEV est subaiguëe ou chronique : elle associe une anémie avec
pâleur, asthénie, anorexie, parfois une dypnée, des œdèmes de membres inférieurs, des
souffles systoliques anorganiques. La splénomégalie constante chez l’enfant est
volumineuse et sensible.
Ce tableau d’évolution prolongé entraîne chez l’enfant un retard staturo pondéral parfois
considérable. Chez l’adulte, l’anorexie est très marquée avec nausée, diarrhée, détermine
un amaigrissement rapide ( Danis, 1991 ).
1-4-2-3 La fièvre bilieuse hémoglobinurique :
Il s’agit d’un syndrome lié au paludisme à Plasmodium falciparum plus que d’une forme
clinique de l’affection. Il survient chez des européens expatriés depuis plusieurs mois ou
années en zone tropicale, ayant des antécédents d’accès à Plasmodium falciparum, et
prenant irrégulièrement une prophylaxie et / ou des traitements par la quinine.
Le début est brutal avec lombalgies, pâleur, fièvre. Rapidement apparaissent un ictère,
une chute tensionnelle, une oligurie avec urines rouges ou noires témoignant de
l’hémolyse intravasculaire massive et confirmée par l’anémie, l’insuffisance rénale et
l’hémoglobinurie. En revanche, la parasitémie est nulle ou modérée, ce qui distingue ce
syndrome d’un accès pernicieux ( Danis, 1991 ).
1-5 Diagnostic biologique (Malvy, 2000).
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La mise en évidence du parasite se fait habituellement par l’examen microscopique d’un
frottis mince ou d’une goutte épaisse colorés au Giemsa ou au Field. Dans cette dernière,
les élements du sang sont concentrés sur une surface beaucoup plus petite que dans le
frottis, ce qui accelère la recherche. On peut estimer que l’examen de 100 champs
microscopiques (grossissement 10 fois 100) correspond à un volume de 0,25 µl.
2 Rappels sur les antipaludiques
2-1 Définition
Un antipaludique est un produit naturel ou de synthèse qui, administré par voie orale ou
par voie parentérale, ou encore voie rectale, à dose unique ou à doses répétées permet de
détruire le parasite ou bloquer sa croissance dans le but de prévenir ou de guérir la
maladie palustre ( Gentilini, 1993 ).
2-2 Classification
Plusieurs critères sont utilisés pour classer les antipaludiques.
– Selon l’origine naturelle ou de synthèse du produit: Seule la quinine et les dérivés du
qinghaosu sont extraits de plantes, tous les autres, en premier lieu les amino-4 -
quinoléines sont des produits de synthèse.
– Selon le point d’impact du médicament sur l’un des stades du parasite.
Nous retiendrons la classification selon le point d’impact du médicament sur l’un des
stades du parasite et leur origine ( Danis, 1991 ).
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Tableau NoI : Principaux antipaludiques
Antipaludiques naturels
Alcaloïdes du quinquina
Quinine, Quinidine, Chinchonine, Chinchonidine.
Dérivés du qinghaosu (Armoise)
Artémisinine et ses dérivés: Artéméther, Artééther, Artésunate.
Antipaludiques de synthèse
Amino-4-quinoléines
SCHIZONTICIDES Chloroquine, Amodiaquine, Amopyroquine
Aryl-Amino-Alcools
Méfloquine, Halofantrine
Antifoliques, antifoliniques
Sulfamides, Sulfones, Pyriméthamine, Proguanil
Antibiotiques et divers
Cyclines, Macrolides, Fluoroquinolones, Hydroxynaphtoquinones
GAMETO- Antipaludiques de synthèse
CYTOCIDES Amino-8-quinoleïnes
Primaquine
H3CO
N
Quinine
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Présentation
La quinine est une base bivalente faible, elle donne des sels basiques qui sont en fait des
sels neutres et des sels qui sont des acides.
Les sels utilisés sont le chlorhydrate basique et le formiate basique. Le dichlorhydrate de
quinine se présente en ampoules injectables par voie intraveineuse de 10 ml dosées à
0,10 g ou 0,30 g contenant 82 % de quinine base. Le formiate basique (quinoforme) est
commercialisé en ampoules injectables de 2 ml ( 0,50 g ) dont 88 % de quinine base.
Il existe également un sel de quinine commercialisé sous le nom de quinimax R. Présenté
en ampoules de 0,10 g ( 1ml ); 0,20 g ( 2ml ); 0,40 g ( 4 ml ); en comprimés dosés à 0,10
g et en suppositoires dosées à 0,15g ( enfants ) ou 0,25 g ( adulte ). Le quinimax contient
60 % de quinine.
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2-2-1-2 Le qinghaosu artémisinine
Structure chimique
CH3 CH3 CH3
O O O
CH3 CH3 CH3
O OCH3 OCO---CH2---CH2---COONa
Propriétés pharmacologiques
Cette nouvelle famille d’antipaludéens est en fait une redécouverte des propriétés d’un
arbuste chinois, le qinghaosu ( Artemisia annua L. ), connues depuis vingt siècles
(Imbert, 2000 ).
L’artémisinine, à l’état pur, est couramment utilisée comme médicament antipaludique
en Chine sous forme de comprimés oraux ou des suppositoires. Deux dérivés sont à
présent commercialisés et largement utilisés pour le traitement du paludisme: l’artésunate
et l’artéméther. L’artéméther liposoluble est adminitré en injection intra-musculaire;
l’artésunate, hydrosoluble, peut être injecté en intra-veineuse. La demi-vie d’élimination
est courte ( 4 heures environ ) entraîne, en absence de relais thérapeutique, des rechutes à
court terme. La tolérance clinique est relativement bonne ( Danis, 1991 ).
2-2-2 Les antipaludiques de synthèse
2-2-2-1 Les dérivés de l’amino - 4 quinoléine :
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• La chloroquine
Structure chimique
CH3
C2H5
NH CH CH2 CH2 CH2 N
C2H5
Cl N
Chloroquine
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Présentation
Le sulfate de chloroquine ( Nivaquine R ) présenté sous forme de comprimés blancs dosés
à 0,10 g ou 0,30 g ( Nivaquine forte R ) , d’ampoules injectables dosées à 0,10 g, de sirop
à 5 mg /ml.
R
Il existe d’autres formes commercialisées sous le nom de Résorchine, l’Aralen et
l’Avloclor R en comprimés dosés à 150 mg de base ( Danis, 1991 ).
• Amodiaquine
L’amodiaquine est disponible en comprimés dosés à 150 mg de base ( flavoquine R ) ou
200 mg ( camoquineR ) et en poudre aromatisée dosée à 50 mg pour 5 ml ( flavoquine
poudre ) ou suspension buvable dosée également à 50 mg pour 50 ml ( camoquine
suspension ).
L’amodiaquine était utilisée pendant longtemps en traitement curatif et préventif. Depuis
1986, elle a été reconnue responsable d’effets secondaires redoutables, notamment
d’agranulocytoses ainsi que d’hépatites mortelles chez les sujets sous prophylaxie. C’est
la raison pour laquelle elle n’est plus utilisée qu’en traitement curatif.
2-2-2-2 Les Aryls amino- alcools ( Danis, 1991 ).
• La méfloquine ( LARIAM R )
L’absorption orale, les taux sanguins efficaces apparaissent 4 à 8 heures plus tard. La
demi- vie est longue (
15 à 33 jours ). Elle reste contre indiquée chez la femme enceinte et les enfants de moins
de 15 kg.
La méfloquine est disponible en comprimés dosés à 50 et 200 mg. Elle est utilisée aussi
bien en prophylaxie qu’en traitement curatif.
• L’halofantrine (HALFAN R)
Son absorption est rapide mais variable et la demi- vie est courte. Elle est contre
indiquée chez la femme enceinte. Elle se présente en comprimés dosés à 250 mg et en
sirop buvable de 30 ml à 2 %.
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2-2-2-3 Antifoliques - Antifoliniques
Ce groupe d’antipaludiques connus depuis 1950, agit en bloquant la synthèse des acides
nucléiques de l’hématozoaire. Il comprend des antifoliques ( sulfamides et sulfones ) et
des antifoliniques ( biguanides et diaminopyrimidines).
● Antifoliques
▲ Sulfamides
Ils sont surtout représentés par la sulfadoxine. Ce sont des médicaments ayant une bonne
absorption, une demi- vie d’élimination plasmatique de 7 à 8 jours. Leur activité
schizonticide est bonne quoi qu’un peu lente. La tolérance des sulfamides est en général
bonne, mais ils sont contre indiqués chez la femme enceinte au cours des 2 derniers mois,
et surtout le nouveau né encore plus chez le prématuré
▲ Sulfones
La seule sulfone utilisée est la DAPSONE ( Disulone R ) dont l’absorption est bonne et la
demi- vie d’élimination de l’ordre de 28 jours. L’activité schizonticide est comparable à
celle des sulfamides peut être plus lente encore. A forte dose, elle peut entraîner une
méthémoglobinémie.
Actuellement, sulfamides et sulfones sont toujours utilisés en association avec un autre
antimalarique en particulier avec un antifolinique.
● Antifoliniques (ou inhibiteurs de la DIHYDROFOLATE REDUCTASE )
Deux médicaments sont utilisés: un biguanide ( proguanil ) et une diaminopyrimidine
(pyriméthamine). Ils sont le plus souvent en association avec les antifoliques, leurs
modes d’action respectifs étant synergiques.
▲ Biguanides
Le proguanil a été obtenu en 1944 par CURD DAVEY. Il est utilisé en prophylaxie dès
les années 1950. Ce sont des produits rapidement absorbés par la voie orale. Le pic
sanguin du proguanil est de 4 à 5 heures après l’administration d’une dose unique et sa
demi - vie d’élimination est d’environ 20 heures. Il est métabolisé dans le foie, très
rapidement en cycloguanil dont la structure chimique est très proche de celle de la
pyriméthamine, et qui en fait le composé ayant une activité antimalarique.
R
Le proguanil est commercialisé sous le nom de PALUDRINE et de proguanil DCI. Il
se présente sous forme de comprimés dosés à 100 mg.
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▲ Pyriméthamine
La pyriméthamine est la plus efficace des inhibiteurs de la dihydrofolate réductase
utilisable. La pyriméthamine est absorbée lentement et presque totalement, elle
s’accumule dans le foie. Le taux plasmatique efficace sur les souches sensibles est de
100µg / ml. L’élimination très prolongée se fait par voie urinaire et fécale sous forme
métabolisée. La pyriméthamine passe dans le lait maternel et traverse la barrière
placentaire.
Les dérivés de la pyriméthamine les plus intéressants sont la Métoprime et
Triméthoprime qui sont disponibles sous forme de comprimés dosés à 50 mg
( MALOCIDE R ) ou à 25 mg ( DARAPRIME R )
2-2-2-4 Antibiotiques
Plusieurs antibiotiques ont une activité antiplasmodique sur les modèles expérimentaux,
animaux ou sur cultures in vitro de Plasmodium falciparum. Parmi les nombreux produits
testés d’antibiotiques, 3 classes d’antibiotiques ont été essayées chez l’homme: les
cyclines, les macrolides et les nouvelles fluoroquinolones.
• Cyclines
Les cyclines sont des schizonticides sanguins dont l’activité ne se manifeste qu’à partir
du deuxième jour de traitement. Elles sont actives sur les souches de Plasmodium
falciparum resistantes aux quinoléines. La tétracycline est utilisée en traitement curatif et
la doxycycline ( vibramycine R ) en prophylaxie.
• Macrolides
Les macrolides ont été utilisés en association avec d’autres antimalariques
(érythromycine, spiramycine ) ou isolément ( clindamycine ) en cas de chimio -
resistance de Plasmodium falciparum. Leur activité est modeste avec les produits
disponibles.
• Fluoroquinolones
Les nouvelles fluoroquinolones pourraient se révéler être des antipaludiques intéressants.
La ciprofloxacine ( Ciflox R ), l’ofloxacine ( Oflocet R ), la norfloxacine ( Noroxine R ) et
l’énoxacine sont à retenir compte tenu de leur caracteristique pharmacologique et de leur
activité in vitro.
2-2-2-5 Associations
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• L’association Sulfadoxine-Pyriméthamine
Cette association synergique agissant à deux niveaux sur la chaîne de synthèse des
acides nucléiques du parasite, est présentée en comprimés dosés à 500 mg de sulfadoxine
et 25 mg de pyriméthamine, ou en ampoules injectables par voie IM ( 400 mg de
R
sulfadoxine + 20 mg de pyriméthamine) ( FANSIDAR ). La pharmacocinétique des
deux produits est assez homogène, la synergie d’activité prouvée entraîne en une prise
unique une disparition de la fièvre et de la parasitémie en 2 à 3 jours sur les souches
sensibles de Plasmodium falciparum. Malheureusement une résistance élevée à la
pyriméthamine entraine souvent un échec du traitement. Le problème de la tolerance dejà
évoqué pour chacun des deux composants de l’association limite son utilisation, du
moins en prophylaxie où le FANSIDARR est contre indiqué (Danis, 1991).
• L’association Sulfadoxine - Pyriméthamine - Méfloquine
Cette triple association proposée dans les années 1950, sous le nom de Fansimef R associe
dans un seul comprimé les composants du FansidarR à 250 mg de Méfloquine. La
synergie d’activité est peu probable.
2-3 Traitement du paludisme au Mali
Chaque cas du paludisme est un cas particulier. En zone d’endémie, les différents
schémas thérapeutiques tiennent compte des facteurs cliniques et épidémiologiques de
chaque pays (Traoré, 1999). Ainsi, au Mali le Programme National de Lutte contre le
Paludisme ( PNLP ) récommande la stratégie suivante:
-L’antipaludique de première intension:
En cas de paludisme sans vomissement, la chloroquine est administrée par voie orale à
raison de 25 mg / kg répartis en trois jours de 10 mg / kg le premier et le deuxième jour et
5 mg / kg le troisième jour. En plus du comprimé, il y’a le sirop diphosphate de
chloroquine pour enfant dosé à 25 mg par cuillerée-mesure.
-L’antipaludique de deuxième intension: La sulfadoxine-Pyriméthamine sous le nom de
Fansidar est utilisée à la dose de 1/ 2 comprimé pour 10 kg, soit 3 comprimés en seule
prise chez un adulte.
-L’antipaludique de troisième intension: Les sels de quinine sont réservés en cas de
paludisme grave et compliqué. La quinine, commercialisée sous le nom de quinimaxR est
la plus utilisée à la dose de 25 mg /kg et par jour pendant 5-7 jours. Elle doit être utilisée
20
par voie intraveineuse ou en perfusion d’une solution de serum glucosé hypertonique en
cas d’hypoglycémie. La quinine base est utilisée à la dose de 8 mg /kg / 24 heures en
prise espacée de 8 heures.
3 Molécules d’origines végétales à activités antiplasmodiques
Le premier antipaludique d’origine végétale est la quinine (alcaloïde) isolée de
Cinchona (Rubiaceae) en 1820 par Pelletier et Caventou. La connaissance de la structure
chimique de la quinine a permis le développement de molécules antipaludiques de
synthèse.
Les molécules antipaludiques d’origine végétale sont de trois types: les alcaloïdes, les
terpènes et les quinones, les composés polyphénoliques et autres produits secondaires.
3-1 ALCALOIDES
3-1-1 Les alcaloïdes indoliques
La-4-méthoxy-1-vinyl ß carboline et la 6-hydroxy-4-méthoxy-1-vinyl ß carboline ont
montré une activité antiplasmodique in vitro sur certaines souches résistantes de
Plasmodium falciparum (N’kunya,1992).
La strychnopentamine et la 3’ 4’-dihydro usambarensine sont isolés chez Strychnos
usambarensis. Elles ont une activité élevée sur Plasmodium berghei (Wright et al.,
1991).
OCH3
R
N
N
H
CH2
R = H la 4-méthoxy-1-vinyl-ß-carboline
R = OH la 6-hydroxy-4- méthoxy-1-vinyl-ß-carboline
N
HO N
H
H3C N
H CH2
N
N
H3C
Strychnopentamine
21
3-1-2 La fébrifugine - l’isofébrifugine
L activité antiplasmodique de l’extrait de plante Dichroea febrifuga (Saxifragaceae) a été
mise en évidence en 1947 par Spencer et al. La molécule active (la fébrifugine) a été
isolée immédiatement en 1948. Cependant sa toxicité a limité son emploi et son
développement (Bruneton, 1987).
3-1-3 Les bibenzylisoquinoléines
3-1-3-1 La tétrandine:
Elle a été isolée chez Stephania tetrandra S. Moore. La plante était utilisée pendant
longtemps dans la médicine chinoise comme antirhumatismale ou analgésique.
La tétrandrine est un dérivé bibenzylisoquinoléine qui a une structure similaire à celle des
amino - 4 et des amino -8-quinoléines .
Ye et Van Duke ( 1989 ) ont montré que la tétrandrine avait une efficacité plus
importante sur les souches sensibles. Combinée à la chloroquine, elle préviendrait
l’émergence de la chloroquinorésistance .
3-1-3-2 La phaeanthine : C’ est un énantiomère de la tétrandrine. La phaeanthine a été
isolée chez Triclisa patence ( Menispermaceae). Elle présente à peu près les mêmes
effets que cette dernière.
Ekong et al (1991) ont montré que la phaeanthine était active in vitro sur Plasmodium
falciparum.
OCH3
H3CO
H3C N N CH3
OCH3
O
O
OCH3
phaeanthine
3-1-4 La 7-O -diméthyltetrandrine et la limacine:
Elles ont été respectivement isolées chez Strychnopsis thouarsu et Spirospermun
penduliflorum thou . Elles ont montré toutes les deux une activité antiplasmodique in
22
vitro (CL50 similaires 740 nM et 789 nM contre 214 nM pour la chloroquine)
(Ratsimamanga et al., 1991).
3-1-5 La berberine
Elle est présente chez les Annonaceae, les Berberidaceae et les Menispermaceae. Son
activité antiplasmodique a été demontrée in vitro mais pas in vivo (Phillipson et
Wright,1991).
3-2 Les terpènes
3-2-1 Artémisinine ou qinghaosu:
L’Artémisinine a été isolée en 1971 par des chimistes chinois à partir d’extrait de feuilles
Artemisia annua (armoise). C’est une plante qui était utilisée traditionnellement pour ses
vertus antipyrétiques et antipaludiques (Bougnoux et Ancelle,1993).
La structure de l’artémisinine a été élucidée en 1973 par Jeremic et al, suivie
simultanément de sa synthèse par d’autres équipes. Il s’agit d’une sesquiterpène
lactonique avec un pont endopéroxyde, indispensable à l’activité antimalarique. Le
qinghaosu est peu soluble dans l’eau.
L’artémisinine et ses dérivés (arthéméther, arthééther, artésunate) constituent une
nouvelle classe de molécules antiplasmodiques efficaces sur les souches résistantes de
Plasmodium falciparum (Carvalho et al., 1991).
3-2-2 La parthénolide
Elle a été isolée de Parthenium mysterophorus (Asteraceae). Son activité
antiplasmodique a été demontrée in vitro.
3-2-3 Les quassinoïdes (triterpénoïdes ).
Ce sont des principes actifs amers présents chez la plupart des Simaroubaceae. Des tests
in vitro sur Plasmodium falciparum ont été effectués sur 26 quassinoïdes ayant 8
structures différentes (Bryskier et Labro.,1988). Il a été démontré que les quassinoïdes
sont des inhibiteurs potentiels de la synthèse protéique chez Plasmodium falciparum et
ont un effet faible sur la glucolyse.
Les triterpénoïdes, tingénone et pristimérine de certaines Celastraceae ont montré une
activité in vitro sur Plasmodium falciparum (Phillipson et Wright, 1991).
23
3-2-4 Les limonoides des Meliaceae :
Certaines limonoides ont été testées in vitro. C’est le cas de la gedunine, de la
dihydrogedunine et de la nimbidine avec des CL50 comprises entre 0,5 et 3 mcg /ml
(Phillipson et Wright, 1991).
3-3 Les quinones, composés phénoliques et autres produits secondaires :
Les naphtoquinones sont actives in vitro sur Plasmodium falciparum. On peut citer le
lapachol rencontré chez les Bignoniaceae. Les naphtoquinones sont désignées pour la
production de nouvelles classes de molécules d’extraction végétale à cause de leur faible
toxicité (N´kunya, 1992 ).
3-3-1 Le gossipol ( polyphénol ) isolé chez le cotonnier (Gossypium sp. ) a également
été trouvé actif in vitro sur Plasmodium falciparum. Certains flavonoïdes (artémetine,
casticine) ont une activité antiplasmodique mais à doses élevées (Phillipson et Wright,
1991).
CHO OH OH CHO
OH
HO
CH3
HO H3C
OH
gossipol
3-3-2 Les cynaropicrines (phénol simple) ont été isolées de Vernonia glutinosa
(Asteraceae). Si l’activité antiplasmodique in vitro est prononcée, in vivo il n’ en est rien
(Bruneton, 1987).
3-4 Plantes antipaludiques
D’après la révue de la litterature plusieurs plantes médicinales sont utilisées dans le
traitement du paludisme. Le tableau NoII présente quelques plantes médicinales utilisées
au Mali dans le traitement du paludisme.
24
Tableau NoII: Liste de certaines plantes utilisées contre le paludisme.
Famille Noms scientifiques Parties utilisées Formes d’utilisation Réferences
Anacardiaceae Sclerocarya birrea Ecorces du tronc Décoction Malgras, 1992
(Hochst)
Balanitaceae Balanites aegyptiaca (L.) Ecorces de racines Macération Diallo, 1999
Del.
Bignoniaceae Stereospermum feuilles plus racines Décoction Malgras, 1992
kunthianum (cham)
25
Chapitre II
Etude monographique de Spilanthes oleracea Jacq.
Asteracea
26
1 Aspect botanique
1-1 Synonymes
Le nom de Spilanthes, donné au genre que nous étudions possède six synonymes (Jellal
et al., 1998 ):
Acmella Rich .
Athronia Neck.
Ceruchis Gaertn .
Mendezia DC .
Pyrethrum Medic .
Spilanthus Linn .
Le genre Spilanthes regroupe 35 espèces tropicales, réparties sur 3 continents: Asie,
Afrique et Amérique. De nombreux auteurs ont donné des descriptions botaniques de
cette plante sous différents noms, ce qui explique la présence de nombreux synonymes
dans la littérature.
Spilanthes africana DC Spilanthes arranaya Gardn.
Spilanthes brasiliensis Spreng. Spilanthes calva DC.
Spilanthes caulirhiza DC Spilanthes costata Benth.
Spilanthes debilis H.B. K.Nov. Spilanthes fusca Hort.
Spilanthes gandiflora Turcz. Spilanthes lobata Blanco.
Spilanthes lundii DC. Spilanthes macroglossa F. Muell.
Spilanthes mariannae DC. Spilanthes mauritania DC.
Spilanthes melampodioides Gardn. Spilanthes melissaefloria Salib.
Spilanthes oleracea Linn Spilanthes paniculata Wall.
Spilanthes pereguina Blanco. Spilanthes pseudoacmella Murr.
Spilanthes salzmanni DC. Spilanthes tenella H.B. K.Nov.
Spilanthes uliginosa SW.
27
Figure No 1: Plan de Spilanthes oleracea Jacq.
28
1-2 Systématique
Tableau NoIII Position systématique de Spilanthes oleracea
Embranchement Spermaphytes
Sous - embranchement Angiospermes
Classe Dicotylédones
Sous - classe Gamopétales
Ordre Synanthérales
Famille Asteraceae
Série Helianthées
Sous - série Ecliptinées
Genre Spilanthes
Espèce oleracea
29
les fruits sont des akènes qui sont de deux sortes: les akènes issus des fleurs
péripheriques sont triangulaires ou dorsalement comprimés et les akènes issus des fleurs
centrales sont latéralement comprimés et habituellement ciliés aux bords et aux angles.
1.4. Habitat et distribution géographique
Le genre Spilanthes est largement distribué partout dans les tropiques et les subtropiques
et peut être trouvé dans les zones chaudes et humides des deux hémisphères.
Il semblerait que, selon le continent où l’on rencontre la plante, une des trois
dénominations suivantes soit préférentiellement utilisée:
Spilanthes acmella Murr. En Asie: Indochine, Philippines…
Spilanthes uliginosa SW. en Afrique: Mali, Soudan, Niger, Caméroun…
Spilanthes oleracea Linn. En Amérique du sud: Brésil, Chili, Pérou…
La grande diversité des noms serait due aux nombreuses localisations de l’espèce, mais
aussi à quelques variations morphologiques de la plante (différences de couleur et de
taille des organes). De plus, on distingue à l’intérieur de l’espèce des races chimiques;
ainsi, Spilanthes mauritania DC ne contient pas de spilanthol mais une isobutylamide
voisine (Jellal et al., 1998).
2. CHIMIE
Le spilanthol brut est le principe actif contenu dans l’ensemble de la plante qui agit sur
le parasite responsable du paludisme ( Jellal et al., 1998 ).
Le spilanthol a été isolé pour la première fois en 1903 par un chercheur allemand, E.
Gerber. Par la suite plusieurs équipes scientifiques ont étudié la structure et la technique
d’extraction du spilanthol ( Nagashima et Nakatani, 1992; Jellal et al., 1998 ). En 1930,
Asano et Kanematsu ont révendiqué l’extraction du spilanthol pur à partir des capitules
de Spilanthes oleracea. Le spilanthol ainsi identifié était de couleur jaune pâle, âcre,
bouillant à 165oC dont la formule brute est C14H23NO ( Jacobson, 1957 ).
30
- Structures chimiques de quelques composés isolés de Spilanthes oleracea
Amides
CH3 CH2 CH2 CH3
H
C CH CH C C C C NH CH2 CH
CH3
H H
O
CH
CH CH NH CH
CH CH C CH3
CH CH CH2
CH CH
CH O
CH3
Flavonoïdes
OH
OH
HO O
OGlc
OH O
Quercetine - 3 - glucoside
31
HO OH
HO O
GLC RHam
OH O
quercetine - 3 - rhamnoglucoside
OH
GlcO O
OGlc
OH O
Apigenine-7-glucoside
HO
OH
O O
H3O OGlc RhamO
O OH O
Apigénine-7-néohespéridoside
Triterpenoïdes
CH2OH H
O H O H
OH
H O H3C
H H
O
OH H
H
H OH OH OH
Saponoside
3. Utilisations en Médecine Traditionnelle :
Spilanthes n’est pas une plante très connue dans le milieu médical. On le retrouve
cependant dans certaines herboristeries américaines où il est vendu pour ses multiples
propriétés: odontalgique, antifongique, antivirale, immunologique. En Allemagne il est
utilisé pour ses propriétés antifongiques et antibactériennes (Jellal et al., 1998).
32
Spilanthes oleracea est largement utilisé en Afrique, en Asie et Amérique du sud pour
ses propriétés odontalgique, analgésique, hémostatique et cicatrisante. Le tableau suivant
montre les diverses utilisations du Spilanthes sur ces continents.
Tableau NoIV Utilisations du Spilanthes à travers les continents (Jellal et al. 1998).
Parties utilisées Mode Utilisation Lieux
d’administration
Capitules seuls Mastication Calme les maux de dents (la Afrique
mastication provoque des Inde
picotements et un
engourdissement de la bouche
qui disparaissent au bout de
20 minutes sans que la
douleur ne réapparaisse).
Provoque une légère
anesthésie lors de l’arrachage
d’une dent.
Propriétés de tonique
digestif (car il provoque une
hypersalivation).
Infusion Traitement du paludisme. Mali
Mâchés puis Favorise la cicatrisation des Afrique de l’ouest
appliqués en plaies (lors de la circoncision
cataplasme par exemple).
33
Tableau NoIV: ( Jellal et al., 1998 ) suite
Parties utilisées Mode Utilisation Lieux
d’administration
Feuilles seules Décoction Lotion contre les rhumatismes. Philippines
Poudre humide Traite les inflammations buccales Afrique
(lèvres et gencives).
Effet diurétique et antilithiasique.
Friction Calme les éruptions Inde
prurigineuses.
Entre dans la composition de Afrique
collutoires proposés dans le
traitement des maux de gorge.
Racines seules Décoction Lotion contre la gale et le Philippines
Psoriasis.
Effet purgatif.
Feuilles et capitules Mastication Propriétés antiscorbutiques (la Madagascar
plante est riche en vitamine C).
Plante entière Effet vermifuge (contre Madagascar
oxyuroses et ascardioses).
Contre la dysenterie Afrique et Indochine
Décoction Propriétés fébrifuges. Afrique
Calme les douleurs de
l’accouchement.
Traitement des cystites, Inde
néphrites, leucorrhées et
aménorrhées.
Contre le bégaiement.
Contre les morsures du serpent. Cameroun
Friction La plante entre dans la Amérique du sud,
composition d’une dentifrice. Madagascar
Spilanthol Extrait éthéré Propriétés piscicides et Inde
insecticides.
34
4. PHARMACOLOGIE ( Doumbia, 1997; Bocoum, 2001 ).
4.1. Activité insecticide du Spilanthol
Après plusieurs travaux, l’équipe de Trevisson a constaté que le spilanthol a un pouvoir
insecticide proche de celui du DDT, avec un long délai d’action.
. Action sur le charançon du haricot Acanthoscelides obtectus
L’activité insecticide de spilanthol 4mg / ml est comparable à celle de 6mg / ml de DDT.
. Action sur la blatte américaine et la punaise de laiteron
La même équipe a mené des expérimentations sur la blatte américaine et la punaise de
laiteron. Elle a demontré qu’un extrait MeOH des capitules, à la concentration de
0,05mg / ml entraîne 100 % de mortalité des blattes américaines, de même que l’extrait
CHCl3 à la concentration de 10 - 4 mg / ml. Le spilanthol purifié a les mêmes effets à la
dose de 5 - 10 mg / ml.
. Action sur la mouche domestique Musca domestica
La mouche domestique transporte des germes responsables de maladies infectieuses
graves comme le trachome, la fièvre typhoïde, la tuberculose, la lèpre.
Une solution de spilanthol, naturel ou synthétique, à une concentration de 2mg / ml induit
la paralysie de tous les insectes en dix minutes. 26 % de mortalité sont obtenus en
24heures.
. Action sur les larves d’anophèles et de culex
L’extrait éthéré des feuilles et des fleurs de Spilanthes oleracea est toxique envers les
larves d’anophèles et de culex, quand il est testé dans un mélange alcool- savon, par
exemple à une concentration de 1 / 10000.
4.2. Activité molluscicide
L’addition de spilanthol à des concentrations différentes dans des boîtes de pétri
contenant 5 mollusques ( Physa occidentalis ).
TREVISSON et Coll., ont démontré que le spilanthol a une activité cercaricide avec une
DL50 = 50 ppm. Les résultats sont obtenus par l’observation visuelle des boîtes de pétri à
des temps différents.
→ Pour une concentration de 50 mg / litre dans l’eau à 21°C on note:
• l’inactivité des mollusques après 60 minutes.
35
• la mort des mollusques dans les 18heures.
→ Pour une concentration de 250 mg / litre (solubilité maximum du principe actif dans
l’eau) on note:
• L’immobilité des mollusques après 30 minutes;
• L’absence d’émergence de cercaires;
• Le fait que les cercaires placées dans les boîtes cessent de se mouvoir après 5 secondes
et se convulsent après une minute.
L’expérience montre l’intérêt prophylactique du spilanthol dans la lutte contre les
bilharzioses, par son activité molluscicide avec une DL50 = 50 ppm ainsi que par son
activité cercaricide. Cependant, des difficultés apparaissent quant à l’application de ces
données en raison d’une toxicité élevée sur les poissons d’eau douce.
4.3. Activité antipaludéenne
L’activité antipaludéenne du Spilanthes est très peu reconnue dans les pays occidentaux.
En effet, ces derniers ne sont pas confrontés directement au problème du paludisme, ce
qui explique qu’ils ne recherchent pas de façon traditionnelle de lutter contre cette
maladie.
Cependant Richard dans un article consacré au Spilanthes publié en 1996 sur site internet
de Horizon Herb (herboristerie de l’Oregon), cite les propriétés antipaludéennes du
Spilanthes. Il conseille même les personnes qui vont séjourner dans les zones impaludées
de se munir d’une bouteille d’infusion de Spilanthes voire de cultiver la plante (Richard,
1996; Jellal et al., 1998). On retrouve quelques fois cette activité du Spilanthes citée dans
la littérature. L’activité antipaludéenne du Spilanthes est donc connue par delà des
frontières maliennes.
activité antipaludéenne de Spilanthes ont été
Au Mali, des études expérimentales sur l'
effectuées au DMT. Ses propriétés sont traditionnellement connues et reconnues. Le
spilanthol extrait de Spilanthes oleracea qui entre dans la composition d'
un Médicament
Traditionnel Amélioré antipaludéen : le Malarial 5. Deux tests ont été effectués pour
évaluer l’activité schizonticide du Malarial 5.
36
- Un test in vitro sur deux lignées de Plasmodium falciparum: une lignée FCC2
chloroquino-sensitive provenant du Niger et une lignée FZR chloroquino-resistante
provenant des Comores.
- Un test in vivo sur des souris expérimentalement infectées par Plasmodium berghei
(Gasquet et al., 1993).
37
Chapitre III METHODOLOGIE
38
1 Matériel végétal
La drogue était constituée par les capitules de Spilanthes oleracea J. et les feuilles de
Lippia chevalieri M.
Collecte
La drogue constituée par les capitules de Spilanthes oleracea et les feuilles de Lippia
chevalieri a été récoltée dans le jardin expérimental du DMT en Décembre 2001. Un
spécimen est déposé à l’herbier du DMT.
Séchage et pulvérisation
Les capitules de Spilanthes oleracea de même les feuilles de Lippia chevalieri ont été
émondés et séchés à l’air libre, à l’abris de la lumière sur des claies de séchage. Les
capitules et les feuilles ainsi séchés ont été pulvérisés pour obtenir une poudre fine à
l’aide d’un broyeur ( RETSCH SM 2000 ). Ces poudres ont été utilisées pour les
différentes extractions.
2 Extractions
2 - 1 Extractions aqueuses
Nous avons réalisé des différentes extractions dans le but d’en avoir une méthode
standard.
- Décoction à 10 % ( m / v ): 150 g de drogue sont mis dans 1,5 litres d’eau distillée.
Nous avons fait bouillir pendant 10 minutes. Après filtration sur papier filtre, le volume a
été réduit avec un évaporateur rotatif à pression reduite à une température comprise entre
45-50ºC ( Figure No 2 et Figure No 3 ) . Ces extraits ont été lyophilisés puis stockés
dans les flacons en verre avec bouchon.
- Décoction à 2 % ( m / v ): 6 g de drogue sont mis dans 300 ml d’eau distillée puis
bouillis pendant 10 minutes. Après filtration sur papier filtre, le volume a été reduit à
l’aide d’un évaporateur rotatif à pression reduite à une température comprise entre 45-
50ºC ( Figure No 2 et Figure No 3 ). Ces extraits ont été lyophilisés puis stockés dans les
flacons en verre avec bouchon.
- Décoction à 1, 2 % ( m / v ) : 6 g de drogue sont mis dans 500 ml d’eau distillée et
l’extraction a été faite comme precédemment avec les 2 %.
Cet extrait aqueux à 1, 2 % nous a servi de réaliser la chromatagraphie sur couche mince
et l’étude de la toxicité.
39
2 - 2 Extraction des huiles essentielles de Lippia chevalieri
Les huiles essentielles de Lippia chevalieri ont été extraites par un système
d’entraînement à la vapeur.
Il s’agit d’une distillation continue en circuit fermé pendant un temps suffisant pour
entraîner la totalité de l’huile essentielle contenue dans la drogue. L’huile volatile est
entraînée par la vapeur d’eau. Après condensation, l’essence surnage l’eau et on procède
à une mesure volumétrique dans un tube gradué ( Bruneton, 1993 ).
PE = 50g
Duré de l’opération = 4heures.
40
Figure No 2 et No 3
41
3 CARACTÉRISATION
3 - 1 Réactions en tubes
Les études analytiques ont été faites à partir des techniques standards du Département de
Médecine Traditionnelle (DMT) de l’INRSP.
3 -1 -1 Alcaloïdes
Solution à analyser
Introduire 10g de poudre dans un erlenmeyer de 250 ml sur lesquels nous avons ajouté
de l’acide sulfurique dilué avec 50 ml d’eau distillée. Agiter et laisser en macération
pendant 24heures à la température du laboratoire. Filtrer sur papier filtre et laver à l’eau
de manière à obtenir environ 50 ml de filtrat.
Réaction de précipitation
Pour cette caractérisation nous avons opéré avec un témoin: la strychnine.
Prendre 4tubes à essai et introduire 1ml de filtrat dans les tubes n°1 et n°2, 1ml de
strychnine dans le tube n°3 et1ml d’eau distillée dans le tube n°4. Ajouter dans chaque
tube 5gouttes de réactif de Dragendorff.
Prendre une autre série de 4 tubes à essai, introduire 1ml de filtrat dans les deux premiers
tubes,1ml de strychnine dans le tube n°3 et 1ml d’eau distillée dans le tube n°4. Ajouter 5
gouttes de réactif de Mayer dans chaque tube. En laissant réposer pendant 10 minutes, les
résultats ont été évalués comme suite:
Précipité abondant +++
Précipité moyen ++
Précipité louche +
Test négatif 0
Extraction
Introduire 25ml de filtrat dans une ampoule à décanter, le filtrat est alcalinisé avec
l’ammoniaque dilué (1:1) jusqu’à pH= 8 à 9. Ajouter du chloroforme dans un volume
égal à la solution alcaline.
Cette opération a été reprise 3fois au total, réunir les phases organiques et secher sur du
sulfate de sodium anhydre (Na2SO4), puis filtrer et partager en deux parties égales dans
deux capsules.
42
Evaporer à sec; reprendre le résidu de la première capsule par 2ml d’acide chlorhydrique
dilué à 1/10. La solution obtenue a été partagée entre deux tubes à essai et utiliser de
nouveau les réactifs généraux des alcaloïdes ( Mayer et Dragendorff ).
Alcaloïdes des solanacées mydriatiques
Le résidu sec contenu dans la deuxième capsule a été repris par 1ml d’acide nitrique
fumant. Evaporer au BM bouillant jusqu’à sec. Après refroidissement, introduire dans la
capsule 10ml d’acétone goutte à goutte et la solution de KOH à 5 % dans l’éthanol
fraîchement préparée. En présence d’alcaloïdes des solanacées mydriatiques (extrait de
l’acide troponique et du troponol), il se développe une coloration violette (réaction de
Vitali - Morin).
3 -1 - 2 Tétrahydrocannabinol ( THC = Stupéfiant ): Réaction de Beam
Peser 0,5 g de poudre et introduire dans un tube à essai.
Ajouter 5 ml d’éther de pétrole et agiter pendant 15minutes.
Décanter la phase éthero-pétrolique dans une capsule.
Evaporer à sec au BM.
Reprendre le résidu sec par 3 à 4 gouttes de KOH à 5 % dans l’éthanol. La coloration
violette indique une réaction de Beam positive.
3 - 1 - 3 Substances polyphénoliques
Solution à analyser
Introduire 5g de poudre dans 100ml d’eau bouillante contenue dans un erlenmeyer de
250 ml. Arrêter l’ébullition, refermer l’erlenmeyer d’un verre de montre ou le surmonter
d’un entonnoir et laisser infuser pendant 15 minutes. Ensuite filtrer sur papier filtre et
rincer avec un peu d’eau chaude de manière à obtenir 100 ml de filtrat.
Caractérisation
Tanins
Introduire 5ml d’infusé dans un tube à essai. Ajouter 1ml de FeCl3 à 1 %. En présence de
tanins, il se développe une coloration verdâtre ou bleu- noirâtre. La présence de tanins
catéchiques est caractérisée par addition à 5ml d’infusé d’un ml d’acide chlorhydrique
concentré. Porter à l’ébulition pendant 10minutes, il apparaît un précipité rouge soluble
dans l’alcool isoamylique. La différenciation des tanins catéchiques et galliques est
obtenue par la réaction de Stiasny. A 30ml d’infusé à 5 %, ajouter 15 ml de réactif de
43
Stiasny (10 ml de formol à 40 % + 5 ml d’acide chlorhydrique concentré), puis chauffer
au BM pendant 15 à 30 minutes. L’obtention de précipité montre la présence de tanins
catéchiques. Filtrer et saturer 10ml de filtrat avec l’acétate de sodium pulvérisé. Ajouter
1ml d’une solution de FeCl3 à 1 %.
Le développement d’une teinte-noire indique la présence de tanins galliques non
précipités par le réactif de Stiasny. Les tanins peuvent être également précipités par
addition de gélatine à 1% à l’infusé.
Flavonoïdes
A 5ml d’infusé, ajouter 15ml de H2SO4 à 10% puis 5ml de NH4OH dilué au demi. Si la
coloration s’accentue par acidification puis vire au bleu-violacée en milieu basique, nous
pouvons conclure à la présence d’anthocyanes.
- Réaction à cyanidine
Introduire dans un tube à essai 5ml d’infusé, ajouter 5ml d’éthanol chlorhydrique
(éthanol à 95oC, eau distillée, acide chlorhydrique concentré à partie égale = 5ml), puis
quelques copeaux de magnésium et 1ml d’alcool isoamylique. L’apparition d’une
coloration rose-orangée (flavones) ou rose-violacée (flavonones) ou rouge (flavonol,
flavononol) rassemblée dans la couche surnageante d’alcool isoamylique, indique la
présence d’un flavonoïde libre (génine).
NB: Les colorations sont intenses avec les hétérosides flavoniques. La réaction est
négative avec les chalcones, les dihydrochalcones, les aurones, la cathéchine et les
isoflavonones.
Effectuer la réaction de la cyanidine sans ajouter de copeaux de magnésium et chauffer
pendant 10 minutes au BM. En présence de leucoanthocyanes, il se développe une
coloration rouge- cerise ou violacée. Les cathéchols donnent une teinte brun rouge.
3 - 1 - 4 Dérivés anthracéniques
Solution à analyser
- Extrait chloroformique
A 1g de drogue en poudre, ajouter 10ml de CHCl3 et chauffer au BM. Filtrer à chaud et
complèter à 10ml.
- Hydrolysat
44
A une partie du résidu de poudre épuisée par le chloroforme ajouter 10ml d’eau distillée,
plus HCl concentré puis maitenir le tube à essai dans un BM bouillant pendant
15minutes. Laisser refroidir sous un courant d’eau et filtrer.
Caractérisation
- Anthracéniques libres Réaction de Borntrager
Introduire dans un tube à essai 1ml d’extrait chloroformique préparé, ajouter 1ml de
NH4OH dilué au demi puis agiter. La coloration plus ou moins rouge indique la présence
d’anthraquinones libres.
- Anthracéniques combinés
0-hétérosides
Prélever 5ml d’hydrolysat préparé ci dessus et agiter avc 5ml de CHCl3. Soutirer la
phase organique puis l’introduire dans un tube à essai et garder la phase aqueuse.
Ajouter 1ml de NH4OH dilué au demi et agiter.
La présence d’anthraquinones est révélée par l’apparition d’une coloration plus ou
moins rouge. Si la coloration est négative ou faiblement positive, réchercher les :
0-hétérosides à génines réduites
Prélever 5ml d’hydrolysat et ajouter 3 à 4gouttes de FeCl3 à 10 %. Chauffer pendant 5
minutes au BM. Refroidir, agiter avec 5ml de CHCl3. Soutirer la phase chloroformique
et l’introduire dans un tube à essai, ajouter 1ml de NH4OH dilué au demi et agiter. En
présence de produits d’oxydation des anthranols ou des anthranones, la coloration
devient plus intense que précédemment.
C-hétérosides
Reprendre la phase aqueuse qui a été conservée par 10ml d’eau distillée ajouter 1ml de
FeCl3 à 10 %. Maintenir le tube à l’ébullition pendant 30 minutes, puis réfroidir sous un
courant d’eau et agiter avec 5ml de CHCl3. Soutirer la phase chloroformique dans un
tube à essai. Ajouter 1ml de NH4OH dilué au demi et agiter. Une coloration rouge plus
ou moins intense indique la présence de génine de C-hétérosides.
45
Réaction de Brissemoret et Combes: (Differenciation des quinones)
Introduire 1g de poudre de plante dans un erlenmeyer de 250 ml, humecter avec H2SO4
dilué à 10 %. Ajouter 20ml d’un mélange à volume égal d’éther et de chloroforme
pendant 24heures; filtrer et placer 5ml de filtrat dans une capsule puis évaporer à sec.
Reprendre le résidu par quelques gouttes d’alcool à 95°. Ajouter une solution d’acétate
de Nickel à 5%. Selon la nature de la quinone, il apparaît:
benzoquinones: coloration bleue et précipité
naphtoquinones: coloration violette et précipité
anthraquinones: coloration rouge sans précipité.
3 - 1 - 5 Stérols et triterpènes
. Extraction
Introduire dans un tube à essai 1g de poudre et 20ml d’éther. Boucher et agiter, laisser en
contact pendant 24heures puis filtrer et complèter à 20ml par de l’éther.
Caractérisation
Stérols et triterpènes: Réaction de Libermann- Buchard
Evaporer à sec dans une capsule 10ml d’extrait, dissoudre le résidu dans 1ml
d’anhydrique acétique plus 1ml de CHCl3 et recueillir dans deux tubes à essai (l’un
servira de témoin et le second pour la caractérisation). Déposer 1 à 2ml d’acide
sulfurique concentré au fond du tube à l’aide d’une pipette, ne pas agiter. A la zone de
contact des liquides il y a formation d’un anneau rouge brunâtre ou violet, la couche
surnageante devenant verte ou violette révèle la présence de stérols et triterpènes.
Caroténoïdes
Evaporer à sec 5ml d’extrait éthéré dans une capsule, ajouter 2 à 3 gouttes de solution
saturée de chlorure d’antimonieux (SbCl3) dans du chloroforme ou dans le tétrachlorure
de carbone (CCl4). Il se développe en présence de caroténoïdes une coloration bleue
devenant rouge par la suite.
3 -1 - 6 Hétérosides cardiotoniques
Solution à analyser
Introduire 1g de poudre dans un tube à essai, puis ajouter 10 ml d’éthanol à 10%.
Ensuite porter au BM bouillant pendant 10minutes, filtrer sur coton.
46
Caractérisation
Agiter le filtrat avec 10ml de CHCl3 sans formation d’émulsion. Laisser décanter;
soutirer la phase chloroformique et partager entre 3 tubes à essai dans le:
tube n°°1 1ml de réactif de Baljet
tube n°°2 1ml de réactif de Kedde
tube n°°3 1ml de réactif de Raymond- Marthoud.
Puis introduire dans chaque tube 4 gouttes de KOH à 5 % dans l’éthanol fraîchement
préparé. En cas de réaction positive, il se développe les colorations suivantes:
tube n°°1: orangée
tube n°°2: rouge- violacée
tube n°°3: violet fugace.
3 - 1 - 7 Saponosides
Faire un décocté à 1 % , filtrer et ajuster à 100ml après refroidissement. Dans une série
de10 tubes à essai numérotés de 1 à 10, répartir successivement 1, 2 …..10 ml de décocté.
Ajuster le volume de chaque tube à 10ml avec de l´eau distillée .
Agiter chaque tube dans le sens de la longueur pendant 15 secondes à raison de deux (2)
agitations par seconde. Laisser reposer 15mn et mesurer la hauteur de la mousse de
chacun des tubes. Le tube dont la hauteur est de 1cm indique la valeur de l´indice de
mousse.
1000
Indice de mousse =
No du tube à 1cm de hauteur de mousse
3 - 1 - 8 Autres caractérisations
3 - 1 - 8 - 1 Composés réducteurs
Introduire 5ml de décocté aqueux à 10 % dans une capsule et évaporer à sec au BM .
Ajouter au résidu 1ml de réactif de Fehling ( 0,5 ml de réactif A + 0,5 ml de réactif B).
L´obtention d´un précipité rouge - brique indique la présence de composés réducteurs .
47
3 - 1 - 8 - 2 Oses et holosides
Introduire 5ml de décocté à 10 % dans une capsule et évaporer à sec au BM . Ajouter au
résidu 2 à 3 gouttes de H2SO4 concentré. Après 5 minutes ajouter 3 à 4 gouttes d´alcool
saturé avec du thymol. Le développement d’une coloration rouge revèle la présence
d´oses et d´holosides .
3 - 1 - 8 - 3 Mucilages
Introduire 1ml de décocté à 10 % dans un tube à essai, ajouter 5ml d’alcool absolu.
L´obtention d´un précipité floconneux par mélange indique la présence de mucilages.
3 - 1 - 8 - 4 Coumarines ( Fluorescences UV 366 nm )
Evaporer 5ml d’extrait éthérique par macération pendant 24 heures dans une capsule et à
l’air libre. Ajouter au résidu 2ml d´eau chaude. Partager la solution entre 2 tubes à essai
et ajouter au contenu de l´un des tubes 0,5ml de NH4OH à 25 %, mélanger et observer la
fluorescence sous UV 366nm. Une fluorescence intense dans le tube où il a été ajouté de
NH4OH indique la présence de coumarines.
3 - 1 - 8 - 5 Hétérosides cyanogénétiques
Introduire dans un tube à essai environ 1g de poudre, puis 5ml d´un mélange à volume
égal d´eau et de toluène. Bien agiter et nettoyer la partie supérieure du tube à laquelle est
fixé un papier picrosodé à l´aide d´un bouchon (sans tremper dans la solution).
La coloration rouge plus ou moins rapide du papier picrosodé indique la présence
d´hétérosides cyanogénétiques.
3 - 2 Dosage de quelques substances
3 - 2 - 1 Dosage de l’eau :
3 - 2 - 1 - 1 Méthode pondérale :
C’est la détermination de la perte de masse par dessiccation à l’étuve.
- Mode opératoire
Introduire 1 à 2g de poudre, dans les verres de montre préalablement tarés. Placer les
verres contenant la poudre à l’ étuve de 100oC pendant 24heures, puis peser de nouveau
après refroidissement.
Masse drogue essai = Masse totale avant étuve - Tare
Masse eau = Masse totale avant étuve - Masse totale après étuve
Nous avons effectué cinq prises d’essai et consideré la teneur moyenne.
48
3 - 2 - 1 - 2 Méthode volumétrique
C’est le dosage de l’eau par entraînement azéotropique. L’eau est entraînée par
distillation avec un solvant qui ne lui est pas miscible. Le solvant utilisé ici a été le
toluène . La réaction azéotropique se fait à une température d’ébullition constante . Après
condensation par réfrigeration des vapeurs de l’azéotrope, l’eau se sépare et est mesurée
en volume.
- Mode opératoire
Introduire dans un ballon de 250ml, 100ml de toluène et 1ml d’eau distillée. Distiller
pendant une heure de temps pour bouillir l’eau contenue dans le toluène puis laisser
refroidir pendant 30 minutes. Lire le volume ( Vi ) de l’eau avec précision de 0,05ml
près. Ensuite introduire de nouveau dans le ballon une prise d’essai ( P.E ) de 5g de
poudre et distiller pendant une heure de temps pour entraîner l’eau. Laisser refroidir
pendant 30 minutes, puis lire le volume d’eau ( Vf ).
La teneur en eau est exprimée en % par la formule suivante :
Vf - Vi
% en eau = x 100
PE
PE = Prise d’essai
Vi = volume initial
Vf = volume final
3 - 2 - 2 Dosage des cendres
3 - 2 - 2 - 1 Cendres totales
Consiste à incinérer la poudre de drogue puis calciner jusqu’à l’obtention des cendres
blanches .
- Technique
5 creusets préalablement portés au rouge sont refroidis et tarés. Dans chacun des creusets
est introduite une prise d’essai de 1 à 5g . Il s’agit des prises d’essai ayant servi de dosage
de l’eau. Ensuite, ces creusets sont mis en incinération dans le four à 800 o C pendant 4 à
6 heures. Refroidir dans un dessiccateur avant leur pesée. Cette quantité est rapportée à
100g de substance par la formule suivante :
49
Masse des cendres
% cendres totales = X 100
Masse drogue essai
Masse cendres = Masse Totale après calcination - Tare
Masse drogue essai = Masse Totale avant calcination - Tare
3 - 2 - 2 - 2 Cendres sulfuriques à 50%
- Principe . Résulte de la calcination au contact de l’air après attaque par H2SO4. Les
carbonates, les oxalates et les oxydes sont convertis en sulfates non volatiles dont le
residu est pesé.
- Mode opératoire
Porter au rouge pendant 10 minutes un creuset de platine ( silice ). Laisser refroidir et
tarer. Introduire la PE de 2 à 3g dans le creuset de silice, mouiller avec une quantité
suffisante d’acide sulfurique à 50 % d’eau . Chauffer au BM jusqu’à évaporation à sec
puis le placer au four à 800oC. Maintenir la calcination jusqu’à disparition des particules
noires . Laisser refroidir et ajouter une quantité suffisante de H2SO4 dilué à 1/2 puis
évaporer et calciner comme précédemment après refroidir dans un dessiccateur . Le taux
des cendres sulfuriques ainsi calculé est rapporté à 100 g de substance .
3 - 2 - 2 - 3 Cendres insolubles dans HCl à 10%
Ce sont des résidus obtenus après traitement des cendres totales par l’acide
chlorhydrique à 10 %
- Mode opératoire
Ajouter aux cendres totales 20ml de HCl à 10% puis porter à l’ébullition au BM pendant
15minutes. Le décocté est filtré à chaud sur un filtre sans cendre et le résidu insoluble est
rincé par l’eau chaude. Dans un creuset préalablement taré, transférer le papier filtre
contenant le résidu insoluble dans l’acide chlorhydrique à 10 % et faire secher à l’étuve
pendant 24heures. Introduire ce papier filtre et résidu séché dans le four à 800oC pendant
4 à 6 heures puis incinérer et peser de nouveau après refroidissememt . Ainsi nous avons
deduit la quantité par difference de deux pesées. La teneur des cendres totales insolubles
dans l’acide chlorhydrique à 10 % est donnée par la formule :
Masse cendres
% cendres insolubles dans HCl à 10 % = X 100
Masse drogue essai
50
3 - 2 - 3 Détermination des substances extractibles par l’eau
Faire la décoction de 1g de poudre dans 20ml d’eau pendant 15minutes puis laisser
réfroidir pendant 20minutes et filtrer. Mettre le filtrat dans une capsule de masse connue (
n ). évaporer à sec puis repeser la capsule ( n’ ) . La teneur des substances extractibles par
l’eau est rapportée à 100g de substance par la formule suivante:
% des SEE = ( n - n’ ) X 100
3 - 2 - 4 Détermination du pourcentage des alcaloïdes
3g de poudre plus 25ml de H2SO4 à 10 % puis 5ml d’eau distillée, mélanger et agiter avec
un agitateur magnétique. Filtrer et complèter à 50ml avec de l’eau distillée. Alcaliniser
avec NH4OH jusqu’à pH : 8 - 9. Faire l’extraction avec 50 ml de CHCl3, recueillir le
filtrat de chloroforme dans l’erlenmeyer et secher sur sulfate de sodium anhydre
(Na2SO4). Filtrer l’extrait dans une capsule déjà pesée, évaporer au BM puis repeser la
capsule après refroidissement.
S ( masse d’alcaloides ) = Masse de la capsule +substance - Masse de la capsule vide
PE ( prise d’essai ) = 3g . Le pourcentage des alcaloïdes est donnée par la formule
suivante:
S x 100
% des alcaloïdes =
PE
3 -2 - 5 Dosage du spilanthol
Dans le but d’améliorer l’efficacité de Spilanthes oleracea dans le Malarial 5, nous avons
dosé le spilanthol contenu dans les capitules par différentes techniques.
3 - 2 - 5 - 1 Technique d’extraction du spilanthol du DMT
Percolation à froid (1heure 45 minutes) des capitules (10g de drogues) par 100ml de
l’éther diéthylique dans une ampoule à décanter.
Evaporer à sec jusqu’à l’obtention d’une masse verdâtre.
Ajouter au résidu 3 fois 10ml d’une solution hydroalcoolique (60 % éthanol et 40 % eau
distillée) puis concentrer au rotavapor afin d’éliminer l’alcool.
Extraire la phase aqueuse résiduelle par 100ml d’hexane puis concentrer au rotavapor
jusqu’à l’obtention d’une huille jaune pâle. Le produit ainsi obtenu est consideré comme
étant du spilanthol.
3 - 2 - 5 - 2 Extraction au soxhlet par l’hexane
51
Peser 2 échantillons de 6,24g et 7,00g de capitules (frais ou broyés). Introduire dans les
cartouches de papier filtre puis fermer à l’aide de coton de verre.
Placer ces cartouches dans le soxhlet puis remplir celui- ci avec de l’hexane (300ml).
Laisser distiller pendant 8 heures puis concentrer au rotavapor jusqu’à l’obtention d’une
masse verdâtre.
3 - 2 - 5 - 3 Extraction par l’éther diéthylique
Percolation
Peser exactement 10g d’un mélange homogène de capitules. Introduire dans une
ampoule à décanter puis extraire avec 100ml de l’éther diéthylique. Après la première
percolation (1heure 10 minutes), l’extrait obtenu a été repassé deux fois successivement
2heures 43 minutes et 2heures 7 minutes dans une ampoule à décanter. Evaporer au
rotavapor puis ajouter 3 fois 10ml d’un mélange hydroalcoolique (60 % éthanol et 40 %
eau distillée).
Concentrer au rotavapor jusqu’à l’élimination de l’alcool.
Extraire la phase aqueuse résiduelle avec 300ml d’hexane puis concentrer l’extrait
hexanique au rotavapor jusqu’à l’obtention d’une masse verdâtre.
Extraction au soxhlet
Le marc épuisé par l’éther diéthylique a été repris par l’acétate d’éthyle selon le même
protocole que l’extraction au soxhlet par l’hexane. La durée de l’opération est de 3heures.
4 Chromatographie
4 - 1 Chromatographie sur couche mince: CCM
C’est une méthode physico-chimique de contrôle dont l’adsorbance (phase stationnaire)
utilisée durant nos travaux a été le silicagel 60 F254 Merk sur feuille alumunium. Elle
comprend essentiellement trois phases:
Dépôt
Nous avons mis 10 mg d’extrait à séparer dans 1ml de mélange Méthanol-Eau à volume
égal. Après dissolution nous avons déposé 5 à 10 µl à l’aide d’une micropipette. Les
dépots ont été faits sur la plaque à 1cm du bord inférieur et 1,5cm des bords latéraux. Le
solvant a été évaporé après chaque dépôt à la température ambiante du laboratoire ou à
l’aide d’un séchoir électrique.
Migration
52
Placer les plaques dans une cuve à chromatographier dans laquelle se trouve un solvant
approprié, pour permettre d’observer le déplacement de la phase mobile le long de la
plaque. Après migration, le front du solvant est marqué avec le crayon et la plaque est
séchée de nouveau puis elle est prête pour la révélation.
Révélation
La révélation a été faite à 254nm, 366nm et avec le réactif de Godin, réactif polyvalent.
Chaque spot était caractérisé par sa couleur, sa fluorescence et par son Rf qui doit être
compris entre 0 et 1.
distance parcourue par la substance
Rf =
distance parcourue par le front du solvant
4 - 2 Chromatographie sur colonne
Nous avons utilisé une colonne en verre dont les dimensions sont les suivantes:
Longueur de la colonne: 30 cm
Diamètre de la colonne: 2 cm
Support: charbon actif
Masse du support: 30 grammes.
Montage de la colonne
Après le nettoyage de la colonne, nous avons introduit un coton hydrophile au fond à
l’aide d’une baguette de verre.
Mélanger le support avec le système de solvant d’élution dont le robinet est bien fermé.
Injection
Nous avons mélangé 5grammes d’extraits avec 100 ml d’éther de pétrole. Le mélange est
introduit dans la colonne à l’aide d’une pipette de pasteur.
Débit de la colonne est: 1 ml / minute. Les fractions ainsi obtenues ont été regroupées en
fonction de leur simulitude en CCM puis concentrées. Chaque étape a été observée à
l’UV comme solvant de migration Ligroïne- Acétate d’éthyle ( 1 : 1).
5 Evaluation de la toxicité aigue: détermination de la DL50
5 - 1 Principe
Il consiste à administrer à l’animal une dose unique de produit à tester. L’observation
dure en général 14jours. Ces essais doivent être ménés habituellement chez la souris et le
rat, par deux voies d’administration: voie orale et voie intrapéritéonale. (Traoré, 1999).
53
5 - 2 Matériel
Nous avons travaillé sur des souris femelles OF1 (Oncins France Souche 1) de masse
comprise entre 20 et 25 g, provenant de l’animalerie du Centre National d’Appui à la
lutte contre la Maladie ( CNAM ) à Djikoroni Para. Les souris ont été préalablement
mises à jeûn pendant 18 heures et sont reparties en 4lots de six, dont un lot témoin qui ne
reçoit que de l’eau distillée.
5 - 3 Administration du produit
Les voies d’administration sont au nombre de deux: la voie orale semblable à celle
préconisée chez l’homme et la voie intra - péritonéale susceptible d’assurer la résorption
rapide du produit. L’extrait est dissout dans l’eau distillée ( 0,025 ml pour la voie orale et
0,005 ml pour la voie IP. ).
Les différents animaux ont reçu les doses suivantes: 5000, 3330 et 2220 mg / kg de
souris pour la voie orale et 500, 333 et 222 mg / kg de souris.
5 - 4 Suivie des animaux
Après l’inoculation du produit, le comportement des animaux a été observé pendant
2 heures. Ils sont ensuite remis dans les cages et portés en animalerie où l’on observe la
mortalité pendant 24 - 48 - 72 heures et après 14 jours.
54
Chapitre IV RESULTATS
55
Résultats
1 Extractions
1 - 1 Décoctions
Le tableau suivant donne le rendement des différentes extractions effectuées sur la
poudre des capitules de Spilanthes oleracea.
Tableau NoV Résultat des extractions aqueuses de Spilanthes.
Extraits Masse Extraits (g) Rendement %
10% 16,31 10,87
2% 1,60 26,66
1,2% 1,94 32,33
L’extrait obtenu était dense, sa couleur est brune sombre et sa saveur est très amère.
L’extraction à 1,2 % nous a donné le grand rendement avec plus de 32,33 % d’extraits
aqueux lyophilisés par contre l’extrait à 2 % qui constitue la forme d’utilisation
traditionnelle du Malarial 5 n’a donné que 26,66 %.
1 - 2 Extraction des huiles essentielles
L’extraction d’huile essentielle de Lippia chevalieri nous a fournis un rendement de
0,2%.
56
2 Caractérisation
2 - 1 Les réactions en tubes
Tableau NoVI Présence de substances chimiques.
RECHERCHES RESULTATS
Alcaloïdes Base +++
Sel +++
Flavonoïdes Génines ++ jaune
Hétérosides ++ jaune
Réaction avec FeCl3 +++ bleu - noir
Tanins Réaction avec HCl +++ précipité rouge
Catéchiques +++ bleu - noir
Galliques +++ bleu - noir
Réactif de Keedde +++ rouge-violacé
Hétérosides cardiotoniques Réactif de Baljet +++ orangé
Réactif de Raymond +++ violet fugace
Coumarine fluorescence (UV 366nm) +++fluorescence intense
Stérols et triterpènes Hétérosides-Stéroïdes ++++ vert
Composés réducteurs ++++ rouge-brique
Oses et holosides ++++ rouge
Mucilages ++++ flocons
Leuco-anthocyanes ++ rouge-cérise
57
2 - 2 - 1 Dosage de l’eau
-Méthode pondérale
Tableau NoVII Teneur en eau de la poudre de capitules de Spilanthes oleracea
58
La teneur est calculée selon la formule suivante:
14,6960 + 14,7540 + 14,6300 + 14,9397 + 14,8390
F= = 14,77%
5
O
Tableau N IX Récapulatif des teneurs de certaines substances.
Substances Pourcentage %
Eau Méthode pondérale 6,25
Méthode volumétrique 7
Alcaloïdes 0,23
totales 14,77
Cendres sulfuriques (H2SO4 à 50%) 16
chlorhydriques (HCl à 10%) 25
Substances extractibles par l’eau 20
3 Dosage du spilanthol
Le dosage a concerné des différentes méthodes à partir des capitules secs et frais.
Tableau NOX Récapulatif des teneurs en spilanthol
Méthodes Rendement %
Capitules frais Capitules secs
DMT 1,40 1,55
Extraction par l’éther diéthylique 1,20 10,10
Extraction au soxhlet 0,64 11,00
par l’hexane 0,77 11,83
Les capitules secs sont plus élévés en spilanthol que les capitules frais. La technique
d’extraction au soxhlet par l’hexane nous a donné un rendement de 11, 83 % par les
capitules secs et 0, 77 % des capitules frais. Une technique propre du DMT n’a donné
que 1,55 et 1, 40 % respectivement les capitules secs et frais.
59
4 Chromatographie
4 - 1 Chromatographie sur couche mince
Les extraits aqueux de Cassia, Lippia et de Malarial ont été utilisés dans le but de
diffencier le Malarial du Spilanthes oleracea.
Systèmes de solvants: BAW (60: 15: 25 ),
CHCl3-MeOH- H2O ( 65:35:5 ).
Dépôts: 5 µl
Révélateur: Réactif de Godin
Les Tableaux suivants donnent les références frontales des spots obtenus.
60
Tableau NoXI Résultat de Rf et des couleurs des extraits aqueux dans le système de
solvant BAW à 366nm avant et après révélation au Godin.
Nature Rf avant couleur avant Rf après révélation couleur après
révélation révélation révélation
0,00 jaune
0,40 grise 0,40 jaune
Cassia 0,46 grise
occidentalis 0,59 grise
0,68 verte
0,79 grise
0,00 jaune
0,30 grise 0,30 jaune
Lippia 0,41 bleue 0,41 jaune
chevalieri 0,50 bleue 0,50 verte
0,59 bleue 0,59 jaune
0,70 grise
0,80 jaune 0,80 verte
0,00 jaune
Spilanthes 0,31 grise
oleracea 0,40 grise
0,51 bleue 0,51 verte
0,69 bleue 0,69 jaune
0,82 grise 0,79 verte
0,00 jaune
0,38 grise 0,41 jaune
Malarial 5 0,46 grise 0,46 jaune
0,58 grise 0,50 jaune
0,64 bleue
0,78 bleue 0,78 verte
A 366nm, nous constatons que tous les extraits présentaient le même nombre de spots et
la majorité avait une coloration grise. La coloration jaune (Rf = 0,00) n’a pas migré.
61
Tableau XII Résultat CCM UV 366nm CHCl3-MeOH-H2O
Nature Rf avant révélation Couleur avant Rf après couleur après
révélation révélation révélation
0 jaune
Cassia 0,21 verte 0,31 jaune
occidentalis 0,62 jaune 0,55 jaune
0,89 verte
Lippia 0,28 grise 0,44 jaune
chevalieri 0,56 verte 0,56 verte
0,92 bleue 0,92 verte
0,00 bleue
0,25 jaune 0,42 jaune
Spilanthes 0,59 jaune 0,59 verte
oleracea 0,89 bleue
0,95 jaune 0,95 verte
0,00 jaune 0,45 jaune
0,28 grise 0,55 jaune
Malarial 5 0,55 grise 0,61 jaune
0,66 jaune 0,66 verte
0,95 bleue 0,95 verte
A 366nm, l’extait de Lippia chevalieri présente moins de tâches que les autres.
A 254nm dans les deux systèmes de solvants, les spots apparaissent une coloration noire.
62
Les huiles essentielles
Tableau NoXIV Résultat de Rf et de couleur des HE de Lipia chevalieri dans Ligroïne-
ETOAc (2 : 1) après révélation au Godin .
Nature Rf Couleur
0,22 violette
0,37 violette
HE Lippia 0,47 violette
chevalieri 0,57 rouge
0,70 violette
0,73 violette
63
ANALYSES et DISCUSSIONS
64
Analyses et Discussions
A l’aube du XXIe siècle, le paludisme reste l’une des causes majeures de morbidité et de
mortalité de l’enfant. Des progrès importants ont été enrégistrés à la fin du siècle
précédent dans la compréhension et la prise en charge des formes graves. Ces avancées se
heurtent à des difficiles problèmes thérapeutiques liés à l’extension des chimio-
résistances. Plus que jamais faire reculer le paludisme, un objectif prioritaire de l’OMS,
repose sur plusieurs axes de lutte notamment l’utilisation des moustiquaires imprégnées
et le développement de nouveaux traitements accessibles aux populations( Malvy, 2000 ).
La phytothérapie, traitement des maladies par des plantes a, depuis quelques années
quitté le stade de la médecine des tisanes pour devenir une méthode thérapeutique utile,
équilibrée. Les plantes médicinales constituent un élément important dans la politique de
notre pays. Telles sont quelques réalités qui nous obligent à améliorer et à utiliser
efficacement nos ressources locales disponibles en grandes quantités et à peu de frais. Le
DMT qui, de nos jours produit sept MTA dont fait partie le MALARIAL5.
Les études expérimentales réalisées par le DMT (Gasquet et coll., 1993 ) pour déterminer
l’efficacité du Malarial 5 ont surtout porté, d'
une part, sur des essais cliniques visant à
autre, sur des expériences in
comparer l’effet du Malarial 5 et de la chloroquine et, de l'
vitro et in vivo destinées à mesurer l’efficacité du Malarial 5 et des plantes qui le
composent. Ces études ont permis de démontrer les effets bénéfiques du Malarial 5 dans
activité antiparasitaire in vitro du Malarial
le traitement du paludisme et de prouver que l'
5 est surtout due à Lippia chevalieri et à Spilanthes oleracea. Ces études aboutissent aux
mêmes conclusions : la quantité de Spilanthes oleracea présente actuellement dans le
Malarial 5 n’est pas suffisante pour permettre une action schizonticide réellement
efficace.
Il faudrait donc pouvoir augmenter la dose de Spilanthes oleracea. Cela s'
avère difficile
compte tenu de son goût piquant et âcre (picotements et engourdissement de la bouche) et
surtout des propriétés anesthésiques locales du Spilanthol. Pour améliorer l'
efficacité
thérapeutique du Malarial 5 par augmentation de la quantité de Spilanthes, il y a donc
lieu de changer de forme galénique en masquant ce goût, par exemple en proposant un
extrait concentré sous forme de gélules.
65
Dans le cadre de nos travaux personnels nous avons effectué une serie d’extractions
aqueuses, puis confirmé la présence de certains constituants chimiques de la plante et de
connaître sa teneur en eau, en cendres et en spilanthol.
Les différentes extractions aqueuses réalisées ont fourni des rendements de 10,87; 26,66
et 32,33 % respectivement des décoctés à 10; 2 et 1,2 %. La meilleure technique
d’extraction semble être la décoction à 1,2% qui a donné le plus grand rendement.
L’extraction d’HE nous a donné 0,2 % comme rendement.
Les essais préliminaires ont révelé:
La présence à des proportions variables des tanins, des flavonoïdes, des composés
réducteurs, des oses et holosides, des alcaloïdes, des coumarines, et des mucilages;
l’absence des dérivés anthracéniques, des saponosides et des hétérosides
cyanogénetiques. La présence d’alcaloïdes a été confirmée par un dosage quantitatif qui a
donné 0,23 %. Ceci est confirmé par les travaux de Greger (1985) qui a trouvé un taux de
0,13 % dans les racines, par contre une absence a été notée par Raszeja (1975) dans la
partie aérienne de la plante. Celà peut s’expliquer par la différence de l’origine de
l’organe à étudier.
La détermination de la teneur en eau par les méthodes pondérale et volumétrique nous a
donné respectivement 6,25 et 7 %. Ces taux inferieurs à 10 % permettent une bonne
conservation des matières végétales. Les cendres totales répresentent 14 % dont ¼ est
insoluble dans l’acide chlorhydrique à 10 %. Celà se traduit par la présence d’éléments
siliceux. La teneur en substances extractibles par l’eau environ 20 % explique la présence
dans la drogue de beaucoup de substances hydrosolubles: les tanins, les flavonoïdes et les
alcamides comme le spilanthol.
Les composés terpéniques confèrent à la plante des propriétés anti-inflammatoires,
antiseptiques et vermifuges. De nombreux flavonoïdes sont capables en raison de leur
richesse en groupes phénols de se fixer sur certaines protéines en enzymes et modifier les
équilibres enzymatiques.
Les tanins possèdent des propriétés astringentes et antidiarrhéiques. Ils sont aussi anti-
inflammatoires dans les brûlures (Paris, 1965).
66
Les alcaloïdes possèdent des propriétés antiparasitaires, antispasmodiques et
antidiarrhéiques. Ils ne peuvent conférer à la plante des propriétés antimicrobiennes qu’à
des doses très élevées (Paris, 1965).
Les coumarines ont surtout la propriété vitaminique P. Les holosides possèdent les
propriétés hémostatiques.
Les teneurs des capitules secs sont beaucoup plus élévées en spilanthol que les capitules
frais. Cet état de fait peut s’expliquer par l’hydrosolubilité des principes actifs comme le
spilanthol. Le meilleur rendement obtenu avec l’hexane confirme des études antérieures
ménées par Jellal et al. (1998 ) qui avaient trouvé par la technique de l’extraction au
soxhlet par l’hexane des teneurs en spilanthol de 12, 02 et 11, 00 % respectivement pour
l’échantillon 6, 24 et 7, 00 grammes.
Les méthodes d’extraction du spilanthol préconisées par les differents auteurs nous ont
été utiles pour un contrôle de qualité des capitules de Spilanthes oleracea. Pour un
contrôle de qualité de routine, il est nécessaire de le faire par rapport à un témoin pur.
Ceci est très important pour mieux différencier le Malarial du Spilanthes, qui est une
plante cultivée, donc difficile à trouver pour les productions.
Par la voie orale jusqu’aux doses de 5000 mg / kg nous n’avons observé aucune
mortalité, donc la DL50 est supérieure à 5 g/kg. Par contre pour la voie intra-péritonéale
nous avons eu 16, 66 % de mortalité à la dose de 500 mg / kg.
Dhar et coll. ont montré que la dose minimum tolérée par voie intra-péritonéale chez la
souris était de 100 mg / kg (Kerharo et Adams, 1974).
67
Conclusion
68
Conclusion
Notre étude sur Spilanthes oleracea s’est déroulée au laboratoire du Département
Médecine Traditionnelle (DMT) de l’Institut National de la Récherche en Santé Publique
(INRSP) courant 2001-2002.
Ainsi dans la perspective de la mise au point d’un médicament traditionnel à base de
cette plante, il nous est apparu nécessaire d’approfondir les recherches sur sa composition
chimique notamment la mise en évidence du principe actif: le spilanthol responsable de
l’activité antipaludique. La revue de la littérature nous a permis dans un premier temps de
collecter des informations sur le paludisme et les travaux antérieurs
sur les données botaniques, chimiques, pharmacologiques et les utilisations en médecine
traditionnelle. Les différentes extractions effectuées nous ont été utiles pour le choix
d’une méhode de préparation de ce produit. Les éléments du contrôle de qualité identifiés
ont été pour les capitules secs:
la teneur en eau est ≤ 7 %
la teneur en cendres totales ≥ 14 % dont ¼ est insoluble dans l’acide chlorhydrique
à 10 %;
La teneur en spilanthol ≥ 11 %
la teneur en substances extractibles par l’eau environ 20 % .
La chromatographie sur couche mince éffectuée nous a permis d’avoir des spots qui
servent de référence. L’étude de la toxicité nous a permis de situer la DL50 supérieure à
5.000 mg / kg pour la voie orale, ce qui constitue la forme d’utilisation traditionnelle du
produit. Au vue de ces résultats, d’autres études beaucoup plus approfondies seraient
necessaire au plan clinique et galénique avant de mettre à la disposition des populations
des gelules à base de l’extrait de Malarial ou de Spilanthes oleracea.
Nous espérons par ce travail avoir apporté notre modeste contribution à la valorisation de
la médecine traditionnelle, car nous pensons qu’à long terme le spilanthol composera un
médicament, aussi efficace contre le paludisme que la chloroquine.
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73
ANNEXES 1
Composition des réactifs:
→Liqueur de Fehling:
Réactif à chaud
Solution A
CUSO4 …………35 g
Eau distillée ………500 cc contenant 5 cc d’H2SO4
Laisser refroidir puis completer au litre avec l’eau distillée
Solution B
Sel de Seignette ……….150 g
Eau distillée ……………500 cc
Refroidir puis ajouter 300 cc de lessive de soude non carbonaté, completer au litre avec
l’eau distillée.
NB: mélanger les 2 solutions à volume égal au moment de l’emploi
→Réactif de Baljet:
Acide picrique ……..1 g
Ethanol 50° qsp ….100 cc
→Réactif de Dragendorff:
Nitrate de Bismuth pulvérisé ……20,80 g
Iode …………………………..38,10 g
Iodure de sodium anhydre …….200 g
Eau distillée ……………………600 cc
Agiter pendant 30 mn
→ Réactif de Godin:
Solution A
Vanilline 1 g + 1000 ml d’éthanol
Solution B
Acide perchlorique 3 cc + eau distillée 100 c c
Mélanger les 2 solutions au moment de l’emploi
Ensuite pulvériser les plaques avec une solution de H2SO4 10 %
74
→Réactif de Guignard:
préparation papier picrosodé
Acide picrique ………..1 g
Carbonate de sodium …10 g
Eau distillée …………..100 cc
→Réactif de Keede:
Acide dinitro 3-5 benzoïque …..1 g
Ethanol 96° qsp ……………..100 cc
→Réactif de Raymond Marthoud:
1-3 m dinitrobenzène ……..1 g
Ethanol 96° qsp …….100 cc
→Réactif de Valser - Meyer
Iodure de potassium ……25 g
Chlorure mercurique ……6,77 g
Eau distillée …………….250 cc
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ANNEXES 2
MATERIELS TECHNIQUES
Extraction
Ballons
Balance analytique de précision detype SAUTER
Bain - Marie
Coton Entonnoir
Lyophilisateur Heto- Drywinner, Model DW 1,0 - 60 E
Flacons
Papier filtre
Rotavapor BUCHI R- 200
Dosage du spilanthol
Pour la percolation
Une ampoule à décanter
un erlenmeyer de 250 ml
Pour l’extraction du spilantol
Un appareil de soxhlet
un ballon à distiller
des cartouches en papier filtre
un chauffe ballon
Une colonne de vigreux
coton de verre
système réfrigérant
Pour l’extraction du solvant
Bain- Marie thermostaté
Rotavapor BUCHI R- 200
CCM
Pipette pasteur
Plaque de silicagel G60 F254
Règle graduée
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Les Révélateurs
Séchoir
UV 3666 et 254 nm
Toxicité
Balance analytique de type SAUTER pour la pesée des poudres
Balance electronique de type SARTORIUS pour peser les souris
Cages
Seringue à insuline de 1 ml facilitant l’administration par voie IP
Seringue en verre pour la voie orale
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RESUME
Nom: DIARRA
Prénom: Makan Négué
Titre de la thèse: Etude phytochimique d’une plante antipaludique utilisée au Mali:
Spilanthes oleracea Jacq.
Année: 2002 - 2003
Ville de soutenance: Bamako
Pays d’origine: Mali
Lieu de Dépôt: Bibliothèque de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-
Stomatologie (FMPOS), Bamako- Mali.
Secteur d’intèrêt: Médecine traditionnelle.
RESUME: Notre travail est une contribution à l’étude phytochimique d’une plante
utilisée dans le traitement du paludisme. Nous avons éffectué des recherches
phytochimiques sur les capitules de Spilanthes oleracea Jacq. Cette étude nous a permis
de procéder à une technique d’extraction et de contrôle de qualité. Nous avons réalisé une
étude de toxicité qui nous a montré que la DL50 était supérieur à 5000 mg / kg de masse
corporelle de souris.
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