Parasitoses Digestives
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Parasitoses Digestives
INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
MALADIES INFECTIEUSES
Parasitoses digestives :
lambliase, teniasis, ascaridiose,
oxyurose, amibiase, hydatidose
1-7-100
Dr Patrick HOCHEDEZ
Chef de Clinique Assistant
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1-7-100
Parasitoses digestives :
lambliase, teniasis,
ascaridiose, oxyurose,
amibiase, hydatidose
Objectifs :
– Diagnostiquer les principales parasitoses digestives.
– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
A - Lambliase
1. Parasite
● Giardia intestinalis (anciennement Giardia lamblia).
● Protozoaire flagellé de 10 à 20 m de long, parasite de l’intestin grêle.
2. Répartition géographique
● Parasitose cosmopolite, plus fréquente en zone tropicale.
● Dans les pays développés, elle touche plus souvent les voyageurs au retour d’une région tro-
picale, les homosexuels (VIH+), les crèches et collectivités.
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4. Clinique
● Diarrhée, syndrome dyspeptique, syndrome pseudo-ulcéreux.
● Absence de fièvre, d’épreinte ou de ténesme.
● Rarement responsable d’amaigrissement avec stéatorrhée secondaire à une atrophie villosi-
taire responsable d’une malabsorption.
● Souvent asymptomatique.
5. Diagnostic
● Examens Parasitologiques des Selles répétés : mise en évidence de parasites (trophozoïtes)
très mobiles ou de kystes ovoïdes (mesurant 15x10 mm, contiennent 2 à 4 noyaux et des fla-
gelles regroupés en S).
6. Traitement
● Dérivés nitro-imidazolés : métronidazole (Flagyl) 500 mg/j x 7j ; tinidazole (Fasigyne)
2000 mg en 1 prise.
● Prophylaxie : lutte contre le péril fécal.
B - Taeniasis
2. Répartition géographique
● Parasitose cosmopolite, plus fréquente dans les zones où les mesures de prévention vétéri-
naire sont inexistantes.
4. Clinique
● Troubles digestifs mineurs : troubles digestifs, douleurs abdominales, nausées ; urticaire.
Souvent asymptomatique et découverte des anneaux dans les sous-vêtements ou la literie (T.
saginata surtout).
● En cas de cysticercose humaine (rare en France) : atteinte ophtalmologique, neurologique
(épilepsie, syndrome pseudo-tumoral), cutanée (nodules) ou musculaire (généralement
asymptomatique) .
5. Diagnostic
● Examen Parasitologique des Selles : mise en évidence des anneaux.
● Scotch test à la recherche d’œufs de T. saginata.
● Hyper éosinophilie modérée.
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● En cas de cysticercose : Scanner ou IRM cérébrale, Fond d’œil, radio des masses musculaires
(calcifications).
● Sérologie cysticercose.
6. Traitement
● Niclosamide (Trédémine) 1000 mg x 2 sur un seul jour, à jeun.
● Alternatives : Praziquantel (Biltricide) 10mg/kg en une prise, albendazole (Zentel).
● Pour la cysticercose humaine : albendazole (Zentel) 400 mg x 2 / j pendant 30 jours ou
Praziquantel (Biltricide) 50 mg/kg pendant 15 à 30 jours. Une corticothérapie est souvent
associée.
7. Prophylaxie
● Contrôles sanitaires des viandes de boucherie.
● Cuire suffisamment la viande.
C - Ascaridiose
2. Répartition géographique
● Cosmopolite mais beaucoup plus fréquente dans les Pays tropicaux; rare en France.
4. Clinique
● La phase de migration larvaire peut être responsable d’un syndrome de Loëffler (fièvre, toux
sèche quinteuse en fin de journée, infiltrat radiologique labile avec hyper éosinophilie san-
guine élevée).
● La phase de parasitisme intestinal est caractérisée par des troubles digestifs, nausées, perte
d’appétit, abdomen ballonné et des douleurs abdominales.
● Exceptionnellement, des migrations aberrantes sont responsables d’accidents pseudo-lithia-
siques (ascaridiose hépato-biliaire), de pancréatite aiguë, d’appendicite aiguë, de péritonite.
Une occlusion intestinale est possible par obstruction par un paquet d’ascaris.
● En zone tropicale, l’infestation massive de l’enfant peut être responsable de dénutrition et
d’occlusion intestinale. Des vers adultes peuvent être spontanément rejetés par la bouche, le
nez ou l’anus.
5. Diagnostic
● Hyper éosinophilie au stade de migration larvaire.
● Examen Parasitologique des Selles : mise en évidence des œufs d’ascaris à partir du 60ème
jour post contamination.
● Sérologie (peu utilisée).
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6. Traitement
● Flubendazole (fluvermal) 100 mg x 2/j pendant 3 jours ou albendazole (Zentel) 400 mg en
une prise unique.
D - Oxyurose
1. Parasite
● Enterobius vermicularis.
● Nématode de 10 mm de long.
2. Répartition géographique
● Cosmopolite.
● Parasitose fréquente chez l’enfant (et entourage familial).
4. Clinique
● Prurit anal vespéral ou nocturne, majoré par le grattage.
● Vulvo-vaginite possible chez la petite fille.
● Absence de symptômes digestifs le plus souvent.
5. Diagnostic
● Scotch-test : ruban de scotch appliqué le matin avant la toilette sur la marge anale, puis collé
sur une lame de verre et observé au microscope pour mise en évidence d’œufs clairs (60 x30
_m).
● Examen parasitologique des selles : souvent négatif.
● Les adultes peuvent être mis en évidence dans les selles ou au niveau de la marge anale.
6. Traitement
● Flubendazole (Fluvermal) 100mg en une prise ou albendazole (Zentel) 400mg en une prise
unique. Le traitement doit être renouvelé 15 jours plus tard.
● Traitement systématique de l’entourage.
● Chez l’enfant, les ongles doivent être courts et brossés pour prévenir l’auto-infestation.
E - Amibiase
1. Parasite
● Entamoeba histolytica, protozoaire parasite du colon humain.
● Existe sous une forme pathogène hématophage (Eh histolytica) et une forme non pathogène
(Eh minuta) dont les kystes constituent la forme de résistance et de dissémination.
2. Répartition géographique
● Pathologie fréquente dans les pays en voie de développement.
● Dans les pays à haut niveau d’hygiène, la parasitose est plus souvent diagnostiquée chez le
voyageur au retour d’une zone tropicale ou chez le patient immunodéprimé (VIH+).
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b) Amibiase hépatique
– Elle survient dans le même temps ou à distance d’une amibiase colique (symptomatique ou
non).C’est la plus fréquente des localisations extra-intestinales.
– Le patient présente une hépatomégalie douloureuse et fébrile.
– Les abcès du pole supérieur du foie peuvent être responsables d’une douleur irradiant à
l’épaule droite +/- associée à un épanchement pleural et d’une toux à l’inspiration profon-
de (syndrome phrénique).
– Les abcès péri-hilaires peuvent être responsables d’ictères par obstruction.
– En l’absence de traitement, l’amibiase hépatique se complique d’une augmentation de volu-
me des abcès puis de leur rupture (risque vital) dans le péritoine, la plèvre ou le péricarde.
– Diagnostic :
* Syndrome inflammatoire majeur avec hyper leucocytose à PN.
* Echographie ou scanner : présence de formations liquidiennes abcédées, siégeant le plus
souvent dans le lobe droit.
* Sérologie amibiase positive.
* L’examen parasitologique des selles est peu contributif.
* La ponction n’est pas réalisée en routine, elle met en évidence un liquide épais stérile
inodore (" pus chocolat ").
– Diagnostic différentiel : abcès bactériens, kyste hydatique du foie surinfecté, cancer primi-
tif du foie.
c) Amoebome
– Pseudotumeur inflammatoire (rare) localisée le plus souvent au niveau du cæcum et du sig-
moïde.
– La biopsie met en évidence des amibes, les examens des selles sont habituellement négatifs
et la sérologie est positive.
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e) Amibiase infestation
– Portage asymptomatique découvert lors d’un examen parasitologique des selles.
5. Traitement
a) Amibiase colique
– Amoebicide tissulaire de type métronidazole (Flagyl) 1,5 g à 2 g par jour (ou autre nitro-5-
imidazolé : tinidazole, ornidazole) pour une durée de 10 jours, par voie parentérale en cas
de forme sévère.
– Traitement complété par un amoebicide de contact (Intetrix 4 gel/j 10 jours).
– En cas d’amibiase colique maligne la prise en charge est médico-chirurgicale.
– L’amebome est traité par amoebicide tissulaire et par chirurgie en cas d’échec.
– Le portage asymptomatique est traité par amoebicide de contact.
b) Amibiase hépatique
– Métronidazole (Flagyl) pour une période de 10 jours puis prescription d’amoebicide de
contact.
– L’amélioration clinique et biologique est rapide sous traitement ; la normalisation de l’écho-
graphie peut prendre 6 mois et les anticorps persister jusqu’à un an. L’absence d’évolution
favorable nécessite un drainage chirurgical.
F- Hydatidose
1. Parasite
● L’hydatidose (echinococcose hydatique, kyste hydatique) est due à Echinococcus granulosus,
parasite de l’intestin du chien.
2. Répartition géographique
● Largement répandue, surtout dans les régions d’élevage : bassin méditerranéen (Maghreb,
sud de la France, Corse), Amérique du Sud, Australie.
libère dans l’estomac un embryon hexacanthe qui franchit la paroi intestinale, gagne la veine
porte puis le foie et plus rarement le poumon et les autres viscères. L’embryon hexacanthe
donne naissance à un kyste hydatique contenant un liquide eau de roche et des scolex (sur
ses parois internes) qui peuvent donner de nouveaux kystes.
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4. Formes cliniques
5. Diagnostic
● La sérologie hydatidose est l’examen fondamental.
● Les examens d’imagerie mettent en évidence les kystes de contenu liquidien : échographie
ou scanner (indispensable pour le bilan pré-opératoire).
● L’ASP permet parfois de voir une calcification du kyste ou une déformation de la coupole dia-
phragmatique en brioche.
● NFS : absence d’éosinophilie sauf en cas de fissuration.
● La ponction biopsie hépatique est contre indiquée en raison du risque de dissémination !!
6. Traitement
a) Chirurgical +++
– Ablation complète du kyste en évitant tout essaimage, parfois précédée d’une stérilisation par
solution hypertonique ou eau oxygénée.
– Technique de Ponction-Aspiration-Injection-Réaspiration (PAIR) sous contrôle échogra-
phique (avec de l’éthanol à 70 % minimum) chez les malades inopérables.
b) Médical
– En complément du traitement chirurgical : albendazole (Zentel) pendant plusieurs mois.
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POINTS FORTS
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