La Maladie de Wilson en 60 Questions

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La Maladie

de
Wilson
en 60 questions

Réalisé par l’équipe du site coordonnateur


du CRMR Maladie de Wilson et autres
maladies rares liées au cuivre (Paris).

www.crmrwilson.com
Version initiale en 2018.
Réactualisation en 2021.

Seconde édition - Septembre 2021


SOMMAIRE

LA MALADIE ....................................................................................................................................................................................... 6
1. Qu’est-ce que la maladie de Wilson ?
2. Depuis quand est connue la maladie de Wilson ?
3. En France, combien de personnes sont atteintes de la maladie de Wilson ?
4. La maladie de Wilson est-elle héréditaire ?
5. Comment le cuivre s’accumule-t-il dans l’organisme ?
6. Comment s’expliquent les symptômes ?
7. À quel âge apparaissent les premiers symptômes de la maladie de Wilson ?
8. Quels sont les principaux symptômes révélateurs de la maladie de Wilson ?
9. Quelle est l’évolution de la maladie de Wilson ?
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

LES DIFFÉRENTES ATTEINTES :


HÉPATIQUE, OCULAIRE, NEUROLOGIQUE ET AUTRES............................................................ 13
10. Comment se manifeste l’atteinte du foie dans la maladie de Wilson ?
11. Une forme hépatique de la maladie de Wilson peut-elle évoluer vers une forme
neurologique ?
12. Quels examens permettent de diagnostiquer l’atteinte hépatique ?
13. Les patients avec des atteintes hépatiques sévères sont-ils sujets à développer
d’autres maladies ?
14. Qu’est-ce que l’anneau de Kayser-Fleischer ?
15. Comment évolue l’anneau de Kayser-Fleischer ?
16. Comment se manifeste l’atteinte du cerveau dans la maladie de Wilson ?
17. Comment évoluent les symptômes neurologiques dans la maladie de Wilson ?
18. Quels examens permettent de diagnostiquer l’atteinte du cerveau ?
19. D’autres organes peuvent-ils être atteints dans la maladie de Wilson ?

LE DIAGNOSTIC............................................................................................................................................................................ 20
20. Comment diagnostique-t-on la maladie de Wilson ?
- Les arguments cliniques
- Les arguments biologiques
- Les arguments radiologiques
21. Peut-on diagnostiquer la maladie de Wilson avant qu’elle n’entraine des symptômes ?

LA GÉNÉTIQUE.............................................................................................................................................................................. 23
22. Qu’est-ce qu’une maladie autosomique récessive ?
23. En quoi consiste l’étude génétique ?
24. L’étude génétique permet-elle toujours de confirmer le diagnostic ?
25. Quels sont les risques pour un patient atteint de la maladie de Wilson de transmettre
la maladie à ses enfants ?
SOMMAIRE

LE BILAN CUPRIQUE............................................................................................................................................................. 26
26. P
 ourquoi dans cette maladie qui est une surcharge en cuivre, le taux de cuivre dans le
sang (ou cuprémie) est-il bas ?
27. Le taux de cuivre dans les urines est-il toujours augmenté ?
28. La céruloplasmine est-elle toujours abaissée dans la maladie de Wilson ?

LES TRAITEMENTS.................................................................................................................................................................... 29
29. Comment traite-on la maladie de Wilson ?
30. En quoi consiste un régime pauvre en cuivre ?
31. Dispose-t-on de plusieurs types de médicaments ?
32. En quoi consiste le traitement initial de la maladie de Wilson ?
33. Sur quels critères est basé le choix du traitement ?
34. Quels sont les effets secondaires liés au traitement ?
35. À quels patients propose-t-on une transplantation hépatique ?
36. En quoi consiste le traitement d’entretien de la maladie de Wilson ?
37. Peut-on interrompre son traitement médical ?
38. Le traitement médical est-il toujours efficace ?
39. Le traitement est-il différent chez l’enfant ?
40. Le traitement doit-il être poursuivi pendant la grossesse ?
41. Une patiente atteinte de la maladie de Wilson peut-elle allaiter ?
42. Faut-il se faire vacciner contre les hépatites, contre la Covid-19 ou la grippe,
quand on est atteint de la maladie de Wilson ?
43. Quels traitements complémentaires peuvent être proposés en cas d’atteinte
hépatique ?
44. Quels traitements complémentaires peuvent être proposés en cas d’atteinte
neurologique ?
45. En quoi consiste la prise en charge orthophonique ?
46. En quoi consiste la prise en charge neuropsychologique ?
47. En quoi consiste la prise en charge kinésithérapique ?
48. En quoi consiste la prise en charge psychologique ?
49. Que peuvent apporter les techniques de relaxation ou l’hypnose ?
50. Quel est le rôle de l’assistante sociale ?
51. En quoi consiste la prise en charge diététique ?
52. En quoi consiste le suivi des patients atteints de la maladie de Wilson ?
53. Comment bénéficier de l’Affection Longue Durée (ALD), en France ?
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

AU QUOTIDIEN............................................................................................................................................................................ 43
54. Quelles sont les conséquences de la maladie de Wilson sur la vie quotidienne ?
55. Les patients atteints de la maladie de Wilson peuvent-ils poursuivre leur activité
professionnelle ?
56. Quelles sont les conséquences de la maladie de Wilson pour les enfants ?
57. En cas de handicap persistant, de quelles aides sociales dispose-t-on, en France ?
58. L’entourage ou les aidants peuvent-ils disposer d’une aide ?

EN SAVOIR PLUS........................................................................................................................................................................ 46
59. Où en est la recherche sur la maladie de Wilson ?
Quelles conséquences pour les patients ?
60. Où obtenir des informations complémentaires ?

SPÉCIFICITÉ DE LA PRISE EN CHARGE


DE LA MALADIE DE WILSON EN FRANCE...................................................................................................49
- Le Plan National Maladies Rares
- Le réseau du centre de référence maladies rares, Maladie de Wilson
et autres maladies rares liées au cuivre.

GLOSSAIRE......................................................................................................................................................................................... 51
C’est pour mieux vous informer
sur la maladie de Wilson que
le Centre de Référence Maladies Rares
(CRMR) « Maladie de Wilson et autres
maladies rares liées au cuivre » édite
ce guide pratique. Vous y trouverez
les réponses aux principales questions
que vous pouvez vous poser et qui
concernent la maladie, le diagnostic, le
traitement, le suivi. Chaque patient est
particulier, aussi certaines informations
contenues dans ce guide pratique
peuvent ne pas être adaptées à votre
cas. N’hésitez pas à demander des
compléments d’informations aux
professionnels de santé qui vous suivent.

Le signe * après certains mots renvoie


au glossaire page 51 pour leur définition.

5
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

LA MALADIE

1. Qu’est-ce que la maladie de Wilson ?

La maladie de Wilson est une maladie rare caractérisée par une accumulation
excessive de cuivre dans l’organisme, plus particulièrement dans le foie et le cer-
veau. Fait exceptionnel pour une maladie génétique*, on dispose d’un traite-
ment médical efficace à condition que le traitement soit institué précocement et
poursuivi toute la vie. Lorsqu’elle n’est pas traitée, la maladie de Wilson peut être
mortelle.

2. Depuis quand est connue


la maladie de Wilson ?

La maladie de Wilson a été décrite


en 1912 par un neurologue anglais,
Samuel Alexander Kinnier Wilson
(1878-1937), sous le terme de « Dégé-
nérescence hépato-­l enticulaire
progressive. Maladie nerveuse fami-
liale associée à la cirrhose du foie ».
Il décrit que cette maladie peut
toucher les enfants et les adultes,
avec des lésions du foie et du cerveau.
Il émet l’hypothèse que les anomalies
cérébrales sont liées à un toxique
généré par le foie malade.

6
LA MALADIE

Les grandes étapes de la connaissance de la maladie de Wilson

1883-1898 Westphal puis Strumpel décrivent


la Pseudosclérose (forme tremblante
de la maladie de Wilson)
Kayser puis Fleisher décrivent 1902-1903
l’anneau vert péricornéen
1912 Wilson décrit la dégénérescence
hépato-lenticulaire (forme hypertonique
de la maladie de Wilson)
Hall propose une transmission 1921
génétique autosomique récessive
1929 Vogt montre que la maladie est liée
à une surcharge en cuivre
Cumings propose le BAL ou British 1948
Anti-Lewisite comme traitement
de la maladie de Wilson
1956 Walshe propose la D-Penicillamine
pour traiter la maladie de Wilson
Boudin et Pépin décrivent 1957
les manifestations ostéo-articulaires
de la maladie de Wilson
1961 Schouwink montre que le Zinc
bloque l’absorption du cuivre
Walshe propose la Trientine 1968
comme traitement alternatif
à la D-Penicillamine
1971 Starzl rapporte la première
transplantation hépatique dans
la maladie de Wilson
Scheinberg et Sternlieb soulignent 1984
l’intérêt du dépistage des formes
présymptomatiques
1985 Frydman localise le gène défectueux
sur le chromosome 13
Walshe montre que le 1986
Tétrathiomolybdate mobilise
le cuivre hépatique
1993 Bull, Tanzi, Yamagushi : 3 équipes
identifient indépendamment le gène
ATP7B de la maladie de Wilson
El Balkhi et al. décrivent la méthode 2009
de dosage direct du cuivre
échangeable ou cuivre libre toxique 2011 El Balkhi et al. montrent l’intérêt
du dosage du cuivre échangeable et
du REC (rapport cuivre échangeable/
Guillaud et al. rapportent le 2014 cuivre total) dans le diagnostic de la
bénéfice de la transplantation maladie de Wilson
hépatique dans les formes
hépatiques
Poujois, et al. montrent qu’un dosage
2017 élevé du cuivre échangeable
au diagnostic oriente vers une atteinte
Poujois et al. proposent diffuse en dehors du foie
2020
la transplantation hépatique dans
les formes neurologiques sévères

7
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

3. En France, combien de personnes sont atteintes


de la maladie de Wilson ?

On estime le nombre de personnes atteintes de la maladie de Wilson entre


1 et 3 personnes sur 100 000 ; soit entre 640 et 2100 en France. Une étude épi-
démiologique nationale a permis de recenser en 2013, 907 personnes atteintes
de maladie de Wilson, soit 1,5 personnes sur 100 0001.
Toutefois, des études récentes anglaise et française montrent que la prévalence*
de la maladie de Wilson pourrait être plus importante: de 14 à 26 sur 100 0001.
Il se peut que des patients atteints de maladie de Wilson ne soient pas diagnos-
tiqués, en particulier s’ils présentent des formes peu sévères et peu évolutives.

0,00 - 0,55

0,56 - 1,22

1,23 - 1,74

1,75 - 2,85

Distribution de la prévalence de la maladie de Wilson en France en 2013 (pour 100 000 habitants).

4. La maladie de Wilson est-elle héréditaire* ?

La maladie de Wilson est une maladie génétique. Elle est liée à un gène défec-
tueux, le gène ATP7B localisé sur le chromosome 13. Ce gène permet la fabri-
cation d’une protéine (la protéine ATP7B) qui régule la concentration du cuivre
dans l’organisme. Chaque individu possède deux exemplaires de chaque gène,
l’un provenant du père, l’autre de la mère. Pour développer la maladie, il faut
avoir reçu deux gènes ATP7B défectueux, un de chaque parent. Un seul gène
défectueux ne cause pas la maladie de Wilson. Aussi, les parents qui ont transmis
un gène défectueux ne sont pas atteints de la maladie de Wilson, ils sont appelés
« porteurs sains » ou hétérozygotes sains.

POUR EN SAVOIR PLUS QUESTION 22

1- Characteristics and prevalence of Wilson’s disease : A 2013 observational population-based study


in France. Poujois A, Woimant F et al. Clin Res Hepatol Gastroenterol. 2017.

8
LA MALADIE

5. Comment le cuivre s’accumule-t-il dans l’organisme ?

Le cuivre est présent dans de nombreux aliments que nous ingérons au quoti-
dien. Dans le corps, il est indispensable, en petite quantité (entre 1,3 et 1,6 mg/j),
pour la fabrication de nombreuses protéines et pour rester en bonne santé. Le
cuivre ingéré est transporté vers le foie où il est stocké.
Lorsque les quantités de cuivre arrivant au foie sont trop importantes, le cuivre
excédentaire est éliminé dans la bile*, grâce à l’intervention d’une protéine trans-
porteuse de cuivre, l’ATP7B. Cette protéine permet également à une autre partie
du cuivre présent dans le foie de se fixer à une molécule, la céruloplasmine, qui va
transporter le cuivre dans le sang et vers les différents organes du corps.
En cas de maladie de Wilson, la protéine ATP7B est défectueuse et l’élimination
du cuivre en excès dans le foie vers la bile se fait mal, conduisant à une accumu-
lation toxique du cuivre dans le foie. De plus, le cuivre qui passe dans le sang, se
fixe mal à la céruloplasmine, et circule sous une forme dite « libre » qui est toxique
pour les différents organes tels que l’œil, le cerveau, les reins etc… L’élimination
du cuivre en excès ne pouvant plus se faire vers la bile et les selles, se fait par
voie urinaire.
Ainsi la maladie de Wilson est au début une maladie du foie; quand les capacités
de stockage en cuivre du foie sont dépassées, le cuivre passe sous une forme
libre et toxique dans le sang et s’accumule alors dans différents organes, comme
le cerveau et la cornée de l’œil. La maladie du foie va devenir une maladie du
foie, de l’œil, du cerveau et parfois d’autres organes. Les traitements médicaux
permettent de capturer le cuivre en excès et de l’éliminer dans les urines (trai-
tements dits chélateurs* du cuivre) et/ou de limiter l’absorption intestinale du
cuivre ingéré (c’est la fonction du zinc).

9
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

Alimentation 3mg/j

Cu = Cuivre
Cp = Céruloplasmine FOIE :
Régulation métabolisme Cuivre

ATP 7 B ATP 7 B
Lie le cuivre à la Passage du cuivre
céruloplasmine dans la bile
Cu
libre

Sang
Cu lié
à la Cp

PASSAGE DANS ELIMINATION


LA CIRCULATION DANS LA
SANGUINE STOCKAGE BILE ET LES SELLES

Métabolisme normal du cuivre dans l’organisme

Alimentation 3mg/j

Cu = Cuivre
Cp = Céruloplasmine ATP 7 B ATP 7 B
Passage du cuivre Passage du cuivre
dans la bille dans la bille

Cu
Sang libre
Cu lié
à la Cp

Cuivre libre toxique dans Accumulation Elimination


la circulation sanguine dans le foie dans les urines

Sang
Œil

Os
Cerveau

Métabolisme du cuivre modifié dans la maladie de Wilson

10
LA MALADIE

6. Comment s’expliquent les symptômes ?

Les symptômes résultent de l’accu-


mulation de cuivre dans les différents
organes. Celle-ci débute dès la naissance,
mais il faut plusieurs années pour que
l’accumulation devienne symptomatique.
Le cuivre s’accumule d’abord dans le foie,
donnant les symptômes hépatiques*,
puis en l’absence de traitements, le
cuivre toxique gagne les autres organes
et principalement le cerveau et l’œil.
Anneau de Kayser-Fleisher

7. À quel âge apparaissent les premiers symptômes


de la maladie de Wilson ?

Les premiers symptômes apparaissent le plus souvent entre 10 et 20 ans, mais


les premières manifestations peuvent être plus précoces ou plus tardives. Aussi,
il faut évoquer la maladie de Wilson à tout âge.

Présymptomatique
250
Hépatique

200 Neurologique

150
Nombre de patients

100

50

0
0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60
Âge au moment du diagnostic (années)

Âge au diagnostic en fonction des différentes formes de la maladie de Wilson (Registre France-2016)

11
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

La maladie étant initialement une maladie du foie, les patients pour lesquels
cette dernière est découverte sur des symptômes en lien avec des problèmes
hépatiques sont plus jeunes que ceux pour lesquels la maladie est découverte
sur des symptômes neurologiques.

8. Quels sont les principaux symptômes révélateurs


de la maladie de Wilson ?

L’accumulation du cuivre débute dans le foie. Pour 47 % des patients, les


premiers symptômes vont être en lien avec cette atteinte du foie : fatigue, perte
d’appétit, nausées, jaunisse (ictère), gonflement de l’abdomen dû à la présence
d’un liquide (ascite*), œdèmes des membres inférieurs.
Dans 32 % des cas, la maladie va se révéler par des symptômes neurologiques
d’aggravation progressive tels qu’un tremblement, des difficultés à articuler
appelées dysarthrie*, des raideurs musculaires appelées dystonies, troubles
de la coordination et de l’équilibre, une baisse des performances scolaires ou
professionnelles. Les premiers symptômes peuvent aussi être des modifications
du comportement et de l’humeur avec irritabilité, anxiété, dépression…
Parmi les autres symptômes qui doivent faire évoquer la maladie, citons, chez la
femme : les fausses couches répétées ou avortements spontanés, les irrégulari-
tés ou l’arrêt des règles.
Dans environ 20 % des cas, la maladie est diagnostiquée lors d’une enquête
­familiale, les patients étant asymptomatiques.

9. Quelle est l’évolution de la maladie de Wilson?

Nous disposons de traitements pour la maladie de Wilson, traitements d’autant


plus efficaces que débutés précocement et poursuivis sans interruption toute la
vie. Dans ces cas, l’espérance de vie est celle de la population générale. Les p
­ atients
suivis en France sont âgés de 5 à 83 ans (la moyenne d’âge est de 25 ans). Lorsque
le diagnostic est porté plus tardivement, le traitement permet le plus ­souvent
d’améliorer les symptômes, certains patients gardant toutefois des séquelles
d’intensité variable. En l’absence de traitement, les symptômes s’aggravent
­pouvant conduire au décès.

12
LES DIFFÉRENTES
ATTEINTES : HÉPATIQUE,
OCULAIRE, NEUROLOGIQUE
ET AUTRES
10. Comment se manifeste l’atteinte
du foie dans la maladie de Wilson ?

Chez toutes les personnes atteintes de


maladie de Wilson, l’accumulation du cuivre
débute dans le foie.
L’atteinte du foie est de sévérité très
variable ; elle peut rester longtemps
silencieuse, se manifester de manière
progressive ou brutale.
L’atteinte du foie peut ressembler à une hépatite virale : fatigue importante, perte
d’appétit, élévation des enzymes hépatiques appelés transaminases* (ASAT et ALAT).
Parfois cette atteinte se manifeste par une jaunisse (ictère avec une coloration
jaune de la peau, du blanc des yeux) associée à un gonflement du ventre dû à
l’accumulation de liquide (ascite), et/ou à un gonflement des chevilles (œdème
des membres inférieurs).
Lorsque le foie est sévèrement endommagé et que son fonctionnement est très
altéré, on parle d’insuffisance hépatique qui peut mettre la vie du patient en
danger.
Enfin l’atteinte du foie peut évoluer vers une maladie hépatique chronique
sévère. Cela correspond à la transformation progressive du foie en un organe
« dur » composé de tissu « cicatriciel » fibreux. Cette maladie hépatique
s’accompagne parfois d’une augmentation de volume de la rate et d’une
dilatation des veines de l’œsophage (varices œsophagiennes).

13
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

11. Une forme hépatique de la maladie de Wilson


peut-elle évoluer vers une forme neurologique ?

Les formes hépatiques peuvent évoluer vers une forme neurologique. Ceci s’ob-
serve essentiellement lorsque les traitements sont arrêtés ou pris irrégulièrement.

LE CUIVRE S’EN VA

JE PRENDS
MES MÉDICAMENTS

LE CUIVRE S’ACCUMULE

JE NE PRENDS PAS

!
MES MÉDICAMENTS

G ER
DAN

12. Quels examens permettent de diagnostiquer


l’atteinte hépatique ?

• Les analyses de sang peuvent confirmer l’atteinte du foie en révélant un taux


élevé de transaminases hépatiques ; mais il faut savoir que ce bilan sanguin de
la fonction du foie peut être normal. En cas d’insuffisance hépatique, les taux
de prothrombine* (TP) et d’albumine* sont abaissés. En cas d’ictère, le taux
de bilirubine* est élevé, en cas de maladie hépatique chronique sévère le taux
de plaquettes* peut être bas. Enfin, l’augmentation du cuivre « toxique » dans
le sang peut s’accompagner d’une anémie* par destruction anormale des glo-
bules rouges.

14
LES DIFFÉRENTES ATTEINTES

Globules blancs

Globules rouges

Plaquettes

• L’échographie hépatique réalisée avec une sonde posée sur le ventre, est un
examen qui permet d’évaluer la taille, la morphologie et la structure du foie et
de la rate. Cet examen indolore peut dans certains cas être complété par une
IRM hépatique.
• Le fibroscan permet de mesurer l’élasticité ou la dureté du foie ; celle-ci est liée
à l’atteinte du foie. Cet examen est indolore et est réalisé avec une sonde posée
sur l’abdomen.
• La biopsie du foie est effectuée dans les cas de diagnostic difficile. Elle permet
de mesurer le taux de cuivre dans le foie et d’analyser finement les lésions qui
s’y trouvent. Elle se fait sous anesthésie locale ou générale.

13. Les patients avec des atteintes hépatiques sévères


sont-ils sujets à développer d’autres maladies ?

Les patients ayant une atteinte hépatique peuvent parfois développer des
tumeurs hépatiques. Donc, le dépistage régulier par échographies hépatiques
voire des examens en imagerie par résonance magnétique (IRM), est indispen-
sable. Le suivi échographique est au minimum annuel, voire semestriel s’il y a des
signes de cirrhose.

15
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

14. Qu’est-ce que l’anneau de Kayser-Fleischer ?

L’examen de l’œil est particulièrement


important dans la maladie de Wilson. En
effet, au diagnostic 40 % des patients et
quasiment tous ceux qui ont des symp-
tômes neurologiques ont un anneau
péricornéen, brun verdâtre, doré, carac-
téristique, l’anneau de Kayser-Fleischer.
Cet anneau, exceptionnellement visible
à l’œil nu, doit être recherché en ophtal-
mologie, par un examen spécifique tota-
lement indolore, à la lampe à fente*. Cet
anneau ne modifie pas l’acuité visuelle.
Anneau de Kayser-Fleisher

15. Comment évolue l’anneau de Kayser-Fleischer ?

L’anneau de Kayser-Fleischer disparait sous traitement, d’abord sur les côtés,


puis en bas, et enfin en haut. Cela peut prendre plusieurs années.

Anneau de Kayser-Fleischer Diminution de l’anneau de


au diagnostic : circonférentiel Kayser-Fleischer après plusieurs
années de traitement

16
LES DIFFÉRENTES ATTEINTES

16. Comment se manifeste l’atteinte du cerveau


dans la maladie de Wilson ?

Les symptômes neurologiques varient en fonction des zones du cerveau


endommagées, ils peuvent être isolés ou associés. Il s’agit par ordre de fréquence
de :
• tremblements des bras, des jambes, de la tête
• difficultés à articuler (dysarthrie)
• contractions anormales des muscles qui entrainent des torsions des mains,
des pieds, de la face (dystonie)
• lenteurs d’exécution des mouvements
• difficultés à écrire
• difficultés à avaler (troubles de la déglutition) : dysphagie
• troubles de la coordination et de l’équilibre (syndrome cérébelleux)
• changements de comportement avec désinhibition, addiction, changements
d’humeur, irritabilité, impulsivité, dépression…
• troubles neuropsychologiques associant difficultés de concentration, d’attention,
entrainant un affaiblissement des résultats scolaires ou des difficultés profession-
nelles
Il est important de savoir que les patients présentant des symptômes neurolo-
giques ont toujours une atteinte du foie.

17. Comment évoluent les symptômes neurologiques


dans la maladie de Wilson ?

Les symptômes neurologiques s’aggravent en l’absence de traitement.


Sous traitement, l’amélioration est lente, ne pouvant apparaitre qu’après plusieurs
mois. De plus, lors de l’instauration du traitement, on peut observer une aggrava-
tion des symptômes qui est le plus souvent réversible. Des échelles neurologiques
permettent de suivre précisément l’évolution, par exemple l’Unified Wilson Disease
Rating Scale (UWDRS). L’évaluation des tremblements ou d’une raideur distale peut
être réalisée par des tests d’écriture comme le DPRE (Débit Précision Rythmicité
Echelle visuelle analogique ; T. Peron-Magnan). Ce test est utilisé pour mesurer le
ressenti du patient par rapport à l’écriture. Ecrire le plus vite possible pendant une
minute la phrase « je respire le doux parfum des fleurs », tracer l’intérieur de spi-
rales et enfin slalomer entre des points dans les mêmes conditions.

17
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

Test DPRE (Débit Précision Rythmicité Échelle visuelle analogique)

18
LES DIFFÉRENTES ATTEINTES

18. Quels examens permettent de diagnostiquer


l’atteinte du cerveau ?

Outre l’examen du neurologue, l’examen de référence est l’IRM cérébrale


qui permet de visualiser les lésions du cerveau témoignant de l’accumulation
cérébrale du cuivre et même parfois d’un autre métal, le fer ; celle-ci est le plus
souvent anormale chez les patients ayant des signes neurologiques.

IRM cérébrale IRM cérébrale


normale pathologique
maladie de Wilson

Zones blanches = Accumulation


de cuivre dans les noyaux gris
centraux

19. D’autres organes peuvent-ils être atteints dans la maladie


de Wilson ?

Chez les femmes, les règles peuvent être irrégulières. Cela peut être le premier
symptôme. Avant le diagnostic, les fausses couches sont également fréquentes.
Certains patients peuvent souffrir d’un mauvais fonctionnement des reins.
Les calculs* (lithiases*) urinaires ou bilaires sont fréquents.
Les patients avec forme sévère ayant entrainé un alitement prolongé peuvent
développer une atteinte osseuse. Une carence en vitamine D est fréquente en
hiver et nécessite une supplémentation adaptée.

19
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

LE DIAGNOSTIC

20. Comment diagnostique-t-on la maladie de Wilson ?

Le diagnostic de maladie de Wilson repose sur un faisceau d’arguments cliniques,


biologiques et radiologiques.

Les arguments cliniques


Il s’agit de l’atteinte du foie associée chez certains patients à une atteinte
du cerveau.

- L’examen de l’œil est particulièrement important dans la maladie de Wilson. En


effet, presque 40 % des patients et quasiment tous ceux qui ont des symptômes
neurologiques ont un anneau péricornéen, brun verdâtre, caractéristique. Cet
anneau, exceptionnellement visible à l’œil nu doit être recherché par un examen
à la lampe à fente.
POUR EN SAVOIR PLUS QUESTION 14

Les arguments biologiques

!
Les analyses de sang peuvent confirmer l’atteinte du foie en révélant un taux
élevé de transaminases hépatiques ; mais il faut savoir que ce bilan sanguin
de la fonction du foie peut être normal.

- Le bilan du cuivre associe


• Le dosage de la céruloplasmine : la concentration de céruloplasmine est
abaissée dans le sang.
• Le dosage du cuivre total dans le sang ou cuprémie : le cuivre total
comprend le cuivre lié à la céruloplasmine et le cuivre libre. Il est abaissé.

POUR EN SAVOIR PLUS QUESTION 26

20
LE DIAGNOSTIC

!
La maladie de Wilson est une maladie de surcharge en cuivre localisé
dans certains organes dont le foie, mais le taux de cuivre total dans le sang
est bas !

• Suite aux publications de l’équipe de toxicologie clinique de l’hô-


pital Lariboisière (Paris, AP-HP), il faut ajouter dans le bilan cuprique*
le REC ou Cuivre Echangeable Relatif. C’est le rapport du cuivre libre ou
échangeable (qui est le cuivre toxique) sur le cuivre total dans le sang.
Il est supérieur à 18,5 % chez les patients atteints de la maladie de Wilson1.
• Le dosage du cuivre dans les urines recueillies sur une période de 24 heures
est un élément important du diagnostic. Il retrouve une augmentation du taux
de cuivre urinaire.

- La recherche des mutations génétiques* (diagnostic moléculaire)


La recherche des mutations génétiques permet de confirmer le diagnostic. Plus
de 900 mutations différentes ont été décrites dans la maladie de Wilson et elles
ne sont pas toutes connues.

POUR EN SAVOIR PLUS QUESTION 22

1- Woimant et al. New tools for Wilson’s disease diagnosis : exchangeable copper fraction. Ann.
Trans. Med. 2019.

21
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

Les arguments radiologiques


- L’échographie hépatique permet de mieux apprécier l’atteinte hépatique et de
rechercher une augmentation du volume de la rate. Elle peut dans certains cas
être complétée par une IRM hépatique.

Exemple d’échographie du foie

- L’IRM cérébrale permet de rechercher des lésions du cerveau témoignant de


l’accumulation cérébrale de cuivre ; celle-ci est anormale dans les formes avec
signes neurologiques.

21. Peut-on diagnostiquer la maladie de Wilson avant qu’elle


n’entraine des symptômes ?

On peut diagnostiquer la maladie avant que les symptômes n’apparaissent, à


un stade dit pré-symptomatique, et ce dans la fratrie de la personne atteinte.
Dans cette maladie dite autosomique récessive*, le risque d’être malade pour
les frères/soeurs d’un patient atteint de maladie de Wilson est de 25 %. Il est
donc essentiel de rechercher la maladie chez les frères/soeurs des patients pour
débuter le plus précocement possible le traitement. Cette recherche est
également proposée aux autres membres de la famille (parents, oncles, tantes,
cousins).
Il est réalisé une prise de sang et un examen des urines afin d’y doser le cuivre.
Plus spécifiquement, le dosage de la céruloplasmine, de la cuprémie totale, du
REC - Cuivre Echangeable Relatif et de la cuprurie des 24 heures, ainsi qu’un test
génétique sont effectués. Ces dosages sont faits au sein du CRMR Maladie de
Wilson et autres maladies rares liées au cuivre. Si la maladie est diagnostiquée, un
traitement est mis en place afin d’éviter l’apparition des symptômes.

22
LA GÉNÉTIQUE
22. Qu’est-ce qu’une maladie autosomique récessive ?

Nous avons tous 46 chromosomes : un jeu de 23 chromosomes hérité de notre


mère et un jeu de 23 chromosomes hérité de notre père, soit 23 paires.
• Chaque chromosome contient des milliers de gènes différents
• Chaque gène possède 2 allèles (1 hérité du père et 1 de la mère)
• Le gène de maladie de Wilson est situé sur le chromosome 13
• Plus de 900 anomalies du gène Wilson (ATP7B) ont été décrites
Pour être atteint de la maladie de Wilson, il faut que les 2 allèles du gène Wilson
soient altérés.
Les parents d’une personne atteinte de maladie de Wilson sont porteurs d’un
seul allèle anormal. Ils sont dits hétérozygotes ou porteurs sains car ils ne déve-
lopperont pas la maladie.

Mère hétérozygote Père hétérozygote


Porteur sain Porteur sain

Personne indemne Personne atteinte


(aucune mutation) de la MW
Porteur Porteur
sain sain
Hétérozygote : qui ne
développeront pas la MW

25% 50% 25%

Transmission selon un mode autosomique récessif

23
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

23. En quoi consiste l’étude génétique ?

L’étude génétique consiste à rechercher les mutations du gène de l’ATP7B sur


les 2 allèles du chromosome 13. La détermination des mutations peut être
rapide si le patient présente les mutations les plus fréquentes ; dans les autres
cas, la recherche des mutations peut prendre plusieurs semaines.

24. L’étude génétique permet-elle toujours de confirmer


le diagnostic ?

Plus de 900 mutations du gène de l’ATP7B ont été décrites. Certaines ne sont pas
encore connues. L’expérience du service de Génétique de l’hôpital Lariboisière
(Paris, AP-HP), travaillant avec le CRMR montre que l’identification précise des
2 mutations est actuellement possible dans 98 % des cas. Pour 2 % des patients
atteints de la maladie de Wilson, 1 seule des 2 mutations est actuellement retrou-
vée. Si la symptomatologie clinique et le bilan cuprique sont très évocateurs de la
maladie de Wilson, le diagnostic n’est pas remis en question et le traitement doit
être débuté.

25. Quels sont les risques pour un patient atteint de la maladie


Wilson de transmettre la maladie à ses enfants ?

Le risque pour les enfants d’avoir la maladie de Wilson est évalué à 0,5 %. Le
risque est donc faible mais il est indispensable de dépister la maladie chez les
enfants pour débuter un traitement. Ce dépistage est fait à partir de l’âge de 3 ans.
En théorie, il y a 2 possibilités :
- Le conjoint n’a aucune anomalie sur le gène ATP7B (cas le plus fréquent,
99/100). Tous les enfants sont hétérozygotes – donc porteurs sains ; ils ne déve-
lopperont pas la maladie de Wilson.

Personne atteinte Conjoint sans anomalie


de la maladie de Wilson de la maladie de Wilson

Tous les enfants sont porteurs sains hétérozygotes


24
LA GÉNÉTIQUE

- Le conjoint est hétérozygote (probabilité 1%), porteur sain. Dans ce cas, à


chaque naissance, le risque que l’enfant soit malade est de 0,5 %.

Personne atteinte Conjoint porteur sain


de la maladie de Wilson hétérozygote

Enfants porteurs Enfants atteints de


sains hétérozygotes la maladie de Wilson
(50% des cas) (50% des cas)

Risque d’être hétérozygote


pour le conjoint = 1 %
Soit un risque de 1 %
multiplié par 50 % = 0,5 %
Risque pour leurs enfants
d’être malade = 50 %

En pratique, en dehors de mariage consanguin, on ne connait pas le


statut « génétique » du conjoint. En effet, il n’est pas actuellement
recommandé de rechercher les anomalies génétiques chez un
conjoint non apparenté ; toutes les anomalies du gène Wilson n’étant
pas connues, les résultats de l’analyse génétique pourraient être
faussement rassurants.

25
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

LE BILAN CUPRIQUE

Le bilan cuprique associe le dosage dans le sang de la céruloplasmine, du


cuivre total, du cuivre échangeable, le calcul du REC et le dosage du cuivre
dans les urines.

26. Pourquoi dans cette maladie qui est une surcharge en cuivre,
le taux de cuivre dans le sang (ou cuprémie) est-il bas ?

Le cuivre dans le sang est essentiellement lié à une protéine appelée céruloplas-
mine. En l’absence de maladie de Wilson, la cuprémie totale ou taux de cuivre dans
le sang est essentiellement le reflet du cuivre lié à la céruloplasmine, le cuivre libre
circulant étant en petite quantité.
En cas de maladie de Wilson, le cuivre se fixe difficilement à la céruloplasmine et
circule sous forme libre. La cuprémie totale va être basse car elle reflète essentiel-
lement la part de cuivre liée à la céruloplasmine. Le cuivre sous forme libre aug-
mente mais dans des proportions bien inférieures à la diminution du cuivre lié à la
céruloplasmine.
Le dosage du cuivre échangeable (technique mise en place en 2009 par l’équipe
de l’Hôpital Lariboisière, Paris AP-HP) permet de doser ce cuivre libre. Chez les
patients atteints de la maladie de Wilson, le REC ou cuivre échangeable relatif qui
est le rapport du cuivre libre sur le cuivre total, est augmenté (>18,5 %).

!
La maladie de Wilson est une maladie de surcharge en cuivre localisé
dans certains organes dont le foie, mais le taux de cuivre total
dans le sang est bas !

26
LE BILAN CUPRIQUE

CUIVRE TOTAL = cuivre échangeable (libre) + cuivre lié à la céruloplasmine


REC = Cuivre échangeable (libre) x 100
Cuivre total

Cuivre échangeable
(libre)

Cuivre lié à la Cuivre échangeable


céruloplasmine (libre)
Cuivre lié à la
céruloplasmine
Sujet Sain Sujet Wilson
REC=5 % REC=50 %

h h
Cuivre échangeable (libre) = 1 mol/l Cuivre échangeable (libre) = 2,5 mol/l
h h
Cuivre total = 20 mol/l Cuivre total = 5 mol/l
REC = 5 % REC = 50 %
Sujet Sain Sujet Wilson

Rappel des définitions

27. Le taux de cuivre dans les urines est-il toujours augmenté ?

Le dosage du cuivre dans les urines recueillies sur une période de 24 heures
est un élément important au diagnostic. On y retrouve une augmentation du
taux de cuivre urinaire. Dans la maladie de Wilson, le cuivre ne pouvant plus être
éliminé par la bile et les selles, il est éliminé par les urines. Le taux de cuivre dans les
urines de 24 heures (ou cuprurie des 24h) est augmenté au moment du diagnostic.

Sous traitement, la surveillance de la cuprurie (cuivre dans les urines) est


importante :
• sous chélateur [D-Pénicillamine (Trolovol®) ou Trientine 2HCL (Cufence®) ou
Trientine 4HCL (Cuprior®)], elle reste élevée. Dans ce cas, le médicament chéla-
teur attrape le cuivre et l’élimine dans les urines.
• sous zinc, [(Acetate de zinc (Wilzin®), sulfate de zinc (préparation magistrale)]
l’absorption digestive du cuivre est diminuée, il est éliminé dans les selles. Dans
ce cas, la cuprurie des 24 heures est basse.

27
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

28. La céruloplasmine est-elle toujours abaissée dans la maladie


de Wilson ?

La céruloplasmine est plus souvent basse dans la maladie de Wilson. En effet, la


protéine ATP7B étant déficiente, elle ne permet pas de fixer le cuivre sur cette
protéine. Dans certaines formes hépatiques de la maladie de Wilson, la céru-
loplasmine peut être élevée. Des traitements hormonaux comme la pilule ou la
grossesse peuvent augmenter le taux de céruloplasmine.

CARACTÉRISTIQUES DU BILAN CUPRIQUE AU DIAGNOSTIC :

!
- Céruloplasmine basse
- Cuprémie totale basse
- Cuivre échangeable élevé dans les formes neurologiques2 (>2μmol/l)
- REC élevé (> 18,5 %)
- Cuprurie élevée

Structure de la céruloplasmine vue au microscope électronique.

2. Poujois et al. Exchangeable copper: a reflection of the neurological severity in Wilson’s disease.
Eur J Neurol. 2016

28
LES TRAITEMENTS

29. Comment traite-on la maladie de Wilson ?

Une fois le diagnostic de la maladie de Wilson porté, que le patient présente


ou non des symptômes, le traitement médical doit être rapidement débuté,
associé à un régime pauvre en cuivre.
Ce traitement devra être poursuivi durant toute la vie. En effet, toute interrup-
tion du traitement entraine à plus ou moins longue échéance, une réapparition
ou une aggravation des symptômes, parfois brutalement et le plus souvent gra-
vissime. L’objectif du traitement médical de la maladie de Wilson est de réduire
les lésions causées par le cuivre et d’éviter la survenue de nouvelles lésions.

On distingue deux phases au traitement :


• La phase initiale qui cherche à éliminer le cuivre accumulé dans l’organisme
• La phase d’entretien, lorsque la maladie est stabilisée
Si nécessaire, une prise en charge kinésithérapique, orthophonique et psycholo-
gique est associée.
Dans quelques rares cas, une transplantation hépatique est proposée.

30. En quoi consiste un régime pauvre en cuivre ?

Dans la maladie de Wilson, les experts conseillent de réduire les apports en


cuivre dans les aliments :
• à moins de 1 mg/jour en début de traitement
• à moins de 2 mg/jour (1,3 mg/j pour les femmes et 1,6 mg/j pour les
hommes) quand la maladie est stabilisée
Les aliments qui contiennent beaucoup de cuivre sont les abats, le chocolat noir,
les crustacés et les fruits secs.

29
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions
Ce document montre la teneur en cuivre des principaux aliments

AUTORISÉ
GROUPES < 0,30 mg de cuivre/100 g
• Toutes les eaux minérales (Contrex®*, Volvic®, Evian®) et gazeuzes
• Sodas : Coca cola®, Limonade, Schweppes® (*0,00 mg /100 ml)
• Jus et nectars de fruits : Ex : nectar orange pêche abricot U® (*0,24 mg/l), jus d’orange
Bio carrefour® (*0,25 mg /l), jus à base de fraise (30 %) Granini 1L® (*0,12 mg/l)
Boissons
•C  afé et thé : poudre pour café cappuccino (*0,01 mg /100 g), Lipton® infusion
(*0,002 à 0,004 mg / 1 tasse de 150 ml)
• Boissons chocolatées : Ovomaltine® (*0,14 mg /1 cuillère à soupe = 20 g), Nesquick®
(*0,20 mg /1 cuillère à soupe = 20 g)

Viandes, • Toutes les viandes fraîches, surgelées au naturel, conserves ou au naturel, toutes les
charcuteries ­volailles sauf le canard, tous les gibiers, le lapin
& abats • Charcuteries : salami, saucissons…

• Poissons maigres et gras, crevettes (0,25 mg /1 poignée =100 g), saumon fumé (*0,05 mg /
Produits
2 tranches = 80 g), thon naturel en conserve (*0,03 mg à 0,07 mg / 100 g), sardine à l’huile
de la mer (*0,20 mg / 100 g)

Œufs • Tous autorisés sous toutes les formes

• Tous les légumes verts : frais, surgelés natures, en conserve : brocolis frais
Légumes (*0,18 mg / 200 g), Haricots verts frais (*0,26 mg / 200 g), Haricots verts conserve
et légumes (*0,16 mg / 200 g), Petit pois (*0,30 mg / 200 g), Maïs conserve (*0,05 mg / 100 g),
­Carottes (*0,04 mg / 100 g), Tomate (*0,02 mg à 0,15 mg / 100 g), coulis de tomates
secs
(*0,08 mg / 1 briquette 20 cl), Persil (*0,07 mg / 100 g)

• Pâtes, semoule, riz (sauf riz complet)


Pain • Pommes de terre : ex : pommes de terre frites (0,11 mg / 100 g), Chips apéritifs (*0,026 mg /
et féculents 10 chips soit 23 g)
• Pain : ex : pain blanc (*0,13 mg /100 g)

Fruits • Tous autorisés frais, en conserve, nature, surgelés : Ex. : raisin frais (0,39 mg / 100 g), figue
et Fruits (0,15 mg/1 figue), banane moyenne (0,15 mg/banane), mûres fraîches (*0,10 mg / 100 g),
ananas en boîte (* 0,05 mg / 100 g), mangue fraîche du Pérou (*0,03 mg / 100 g)
secs

• Lait entier, demi-écrémé, écrémé, liquide, concentré, frais, pasteurisé, en poudre, stérilisé
UHT, laitages préparés à base de soja, yaourts, suisses, fromages blancs…
Laitages • Tous les fromages sauf le parmesan : Ex. La vache qui rit® (*0,00 mg/ portion), fromage
pour croque-monsieur Tenery® (*0,00 mg /tranche).

• Chocolat : Ex. : chocolat blanc, chocolat au lait (0,02 mg / 100 g), Lindt Pyrénéens au lait®
(*0,019 mg / 1 chocolat = 7 g), Ferrero Rocher® (*0,080 mg / 1 chocolat = 12,5 g), Barres
chocolatées : Mars® (*0,07 mg / 1 barre = 50 g), Milky Way® (0,03 mg / 1 barre), Desserts
chocolat : Ex : Crème lactée au chocolat au lait (0,08 mg/pot), Mousse au chocolat au lait du
commerce (0,07 mg / 1 pot), Dany au chocolat® (*0,13 mg / pot), sundae chocolat noisette
(0,05 mg / 100 g), Céréales petit-déjeuner au chocolat : Ex : Choco pops® (*0,21 mg / 60 g)
Sucre,
• Pâtisseries, viennoiseries, gâteaux sans chocolat ou chocolat au lait pour les gâteaux
desserts « maison »
et produits • Glaces et sorbets sans chocolat
sucrés • Compotes, confitures par exemple : Compote pommes-fraises Vergers gourmand®
(*0,04 mg / 100 g), Confiture de fraise (*0,03 mg / 100 g), Gelée de groseille Carrefour®
(*0,02 mg / 100 g), Gelée de groseille Valade® (*0,03 mg / 100 g), crème de marron
(*0,10 mg / 100 g), Compote de pomme (*0,04 mg/ 100 g)
• Autres desserts : Crème dessert (sauf chocolat), semoule au lait Nestlé (*0,01 mg / 100 g),
préparation pour crème anglaise (*0,01mg / 100 g)

Matières
• Toutes les huiles, beurre, margarine, crème fraîche
Grasses

30
AVEC MODÉRATION EXCEPTIONNELLEMENT À ÉVITER
0,30 à 1 mg de cuivre/100 g 1 à 3 mg de cuivre/100 g ≥ 3 mg de cuivre/100 g

• Jus et nectars de fruits : jus de raisins Réa®


(*0,48 mg/l), • Boissons chocolatées : Cacao
• Boissons chocolatées : Poudre de chocolat Van Houten® (*4,8 mg / 100g)
Poulain® (*0,41 mg /1 cuillère à soupe = 20 g)

• Canard (0,46 mg/150 g) • Foies de veau (*de 13 à 18 mg /


•F oie de porc (2,5 mg / 100 g), gésiers
•Rognons (0,68 mg /100 g), cœur (*0,33 mg à de volaille (*1,15 mg / 100 g) 100 g), d’agneau (20,4 mg /
0,66 mg /100 g) 100 g), de volaille (*6,4 mg /
• Pâté de foie de volailles 100 g), de bœuf (3,75 mg / 100 g)
• Foie gras (*0,38 mg /100 g)

•E
 crevisses (2 mg / 100 g), crabe (1,8 mg • Coquille Saint-Jacques (10 mg /
• Calamar (0,52 mg / 100 g), moules (0,40 mg /
/ 100 g), bigorneaux (1,7 mg /2 poi- 3 = 100 g), palourdes (6,1 mg /
200 g), langoustines (0,85 mg / 3 langoustines
gnées = 100 g comestible), langouste 120 g), bulots (6 mg / 100 g),
= 100 g)
et homard (1,35 mg / 100 g) huîtres (4 mg / 6 à 10 huîtres)

• Champignons frais (0,4 mg / 100 g), Soja cuit


(0,32 mg / 100 g)
• Lentilles en conserve (*0,60 mg / 200 g)
• Lentilles cuites (0,66 mg / 200 g)

• Riz complet (*0,38 mg / 200 g)

• Fruits secs : graines de tournesol


• Fruits secs : pruneaux secs (* 0,33 mg / (2,27 mg / 100 g), noix de cajou (2 mg /
5 pruneaux = 100 g), noix (0,44 mg /10 noix 3 poignées = 100 g), noix du Brésil
ou 1,34 mg / 100 g), noix de coco (0,56 mg / (1,76 mg / 25 noix =100 g), graines de
100 g), pistaches (*0,66 mg /environ 65 pista- sésame (1,46 mg /100 g), pignons de pin
ches = 100 g), beurre de cacahuètes (0,70 mg (1,32 mg / 3 poignées = 100 g), noisettes
/ 100 g ou 0,07 mg/ 1 cuillère à café), pâte (1,2 mg / environ 65 noisettes = 100 g),
d’amande (0,50 mg /100 g) noix de Pécan (1,07 mg / 3 poignées =
• Fruits frais : Groseilles (0,81 mg / 100 g) 100 g), amandes (0,50 mg / 50 g),
cacahuètes (1,02 mg / 3 poignées = 100 g)

• Parmesan (0,34 mg /40 g)

• Chocolat : Crunch® (*0,45 mg / 100 g), Nutel-


la® (*0,60 mg / 100 g soit 7 cuillères à café),
Barres chocolatées : Ex : Bounty® (0,26 mg / 1
barre), Snikers® (0,24 mg / 1 barre), Kit Kat®
(0,13 mg / 1 paquet de 4 barres), Smarties®
(0,1 mg / 1 paquet = 40 g), Twix® (*0,22 mg
•C  hocolat : noir (0,65 mg / 2 car- • Chocolat : cacao Van Houten®
/1 paquet de 2 barres), Milka® barre chocola-
rés), chocolat noir Côte d’Or® 70 % (*4,81 mg / 100 g) (le cacao
tée (*0,10 mg / 1 barre de 30 g), Desserts cho-
(*0,27 mg / 2 carrés) peut être utilisé à raison de
colat : Ex : Profiteroles au chocolat (0,18 mg
/ 100 g) • Viennoiserie chocolat : pain au chocolat 10 g dans une préparation)
• Pâtisseries, viennoiseries, gâteaux : pain
d’épices (*0,5 mg / 50 g soit 2 tranches), cé-
réales petit-déjeuner blé soufflé (0,33 mg
/ 60 g), gaufrettes noisettes Favorini®
(*0,39 mg /100 g = 4 gaufrettes)

• Toutes les huiles, beurre, margarine, crème


fraîche

31
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

31. Dispose-t-on de plusieurs types de médicaments ?

Nous disposons de deux types de médicaments :


• les chélateurs du cuivre [D-Pénicillamine (Trolovol®), Trientine 2HCL (Cufence®)
et Trientine 4HCL (Cuprior®)] qui captent le cuivre et l’éliminent dans les urines
• les sels de zinc [Acetate de zinc (Wilzin®), sulfate de zinc (préparation magis-
trale)] qui augmentent l’élimination du cuivre par voie digestive, dans les selles
D’autres traitements, comme le tétrathiomolybdate qui est un chélateur puissant
sont à l’étude.

32. En quoi consiste le traitement initial de la maladie de Wilson ?

Dans les formes hépatiques, le traitement est augmenté progressivement sur


environ un mois.
Dans les formes neurologiques, le traitement initial doit être instauré en
augmentant très progressivement la posologie*, ceci afin de réduire le risque
d’aggravation neurologique qui existe en début de traitement. Cette aggravation
est observée avec tous les traitements ; elle est le plus souvent réversible. Une
surveillance clinique et biologique très rapprochée est indispensable en début
de traitement.
Le risque d’aggravation neurologique initiale pourrait être moindre avec le
tétrathiomolybdate qui réduit l’absorption intestinale du cuivre et qui forme dans
le sang un complexe avec le cuivre et l’albumine, complexe éliminé dans la bile.
Ce traitement fait actuellement l’objet d’études internationales et n’est pas
encore commercialisé en France.
L’amélioration sous traitement n’est pas immédiate et peut n’apparaître qu’après
plusieurs mois (3-6 mois voire plus).

32
LES TRAITEMENTS

Février 2000

Octobre 2003

Amélioration de l’écriture chez un patient suivant bien son traitement

33. Sur quels critères est basé le choix du traitement ?

La maladie de Wilson est une maladie rare et il n’y a pas eu d’études pour compa-
rer les différents traitements.
L’instauration d’un traitement se fait en fonction des symptômes au diagnostic :
• dans les formes neurologiques sévères et dans les formes hépatiques, le
traitement est généralement débuté par la D-Pénicillamine (Trolovol®). Si la D-Pé-
nicillamine (Trolovol®) est mal tolérée, elle est remplacée par un sel de Trientine
2HCL (Cufence®) ou 4HCL (Cuprior®).
• dans les formes neurologiques modérées, le traitement débuté est soit le
Trolovol®, soit le zinc (Wilzin®).
• dans les formes asymptomatiques, le traitement est habituellement le
zinc (Wilzin®).

33
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

La décision est prise au cas par cas et la Haute Autorité de Santé (HAS) recom-
mande de prendre l’avis du Centre de Référence Maladies Rares pour la maladie
de Wilson avant d’instaurer le traitement3.

34. Quels sont les effets secondaires liés au traitement ?

Le Trolovol® ou D-Pénicillamine peut être à l’origine d’une baisse du nombre des


globules blancs et des plaquettes dans le sang, de l’apparition de protéines dans
les urines et plus rarement de maladies auto-immunes* (lupus*, myasthénie*),
réversibles à l’arrêt du traitement. Après plusieurs années de traitement, on peut
constater chez certains patients une peau anormalement ridée. L’apparition de
ces effets secondaires conduit à arrêter la D-Pénicillamine et à remplacer soit par
un sel de Trientine 2HCL (Cufence®) ou 4HCL (Cuprior®) soit par un sel de Zinc.
Les sels de zinc, quant à eux, peuvent entrainer des nausées voire des vomisse-
ments, en début de traitement.
Ce qu’il faut retenir est que le risque majeur est celui de ne pas prendre
son traitement, car cela conduit inexorablement à une aggravation de la
maladie.

35. À quels patients propose-t-on une transplantation hépatique ?

La transplantation hépatique est proposée aux patients présentant une hépatite


fulminante ou une maladie hépatique chronique sévère décompensée.
L’indication de transplantation hépatique reste controversée dans les formes
neurologiques sévères, sans décompensation hépatique, échappant à tous les
traitements médicaux. Elle pourrait arrêter l’aggravation de certaines formes
neurologiques fulminantes résistantes aux traitements habituels4.
Le nouveau foie transplanté dispose d’une protéine ATP7B fonctionnelle permet-
tant de normaliser le métabolisme du cuivre dans le foie. Aussi, les traitements
spécifiques à la maladie de Wilson sont le plus souvent arrêtés ; mais le patient
devra suivre un traitement immunosuppresseur anti-rejet à vie et continuera
à avoir un suivi très régulier.

3- Protocole National de Diagnostic et de Soins


Maladie de Wilson : http://www.cnrwilson.com/maladie-wilson/
4- Poujois, A. et al. Liver transplantation as a rescue therapy for severe neurologic forms of Wilson
disease. Neurology 2020.

34
36. En quoi consiste le traitement d’entretien dans la maladie de
Wilson ?

Une fois la maladie stabilisée, on entre dans la phase dite d’entretien. Le traite-
ment doit être poursuivi à vie.
La posologie du traitement est à adapter individuellement en fonction des données
cliniques et biologiques dont le bilan cuprique (cuivre échangeable et cuprurie).
L’ajustement de la posologie durant cette phase d’entretien est très important
pour éviter un « sur-traitement » et une carence en cuivre.
Lorsque la maladie est stabilisée après plusieurs années de suivi, un traitement ini-
tial par chélateur peut être éventuellement remplacé par des sels de zinc (Wilzin®).
La principale difficulté est l’observance au traitement. En effet, tout arrêt de prise
de médicament conduit à une aggravation de la maladie qui peut être brutale et
non réversible sous traitement médical.
Une prise en charge kinésithérapique, orthophonique et psychologique est sou-
vent associée au traitement médicamenteux.

37. Peut-on interrompre son traitement médical ?

Dans la maladie de Wilson, il ne faut en aucun cas arrêter son traitement. En


effet, l’arrêt du traitement entraîne, dans des délais très variables, mais de
manière constante, une réapparition ou une ré-aggravation des symptômes.
Ces rechutes (hépatiques et/ou neurologiques), souvent brutales, peuvent être
gravissimes, ce d’autant plus que la réponse au traitement est alors souvent
médiocre. Elles peuvent également survenir chez des patients ayant été traités
pour une forme asymptomatique.

38. Le traitement médical est-il toujours efficace?

Sous traitement, des régressions parfois spectaculaires d’une symptomatologie


prononcée sont observées. Le plus souvent, l’atteinte hépatique se stabilise, puis
s’améliore. Le tremblement, l’hypertonie* des membres, l’akinésie* répondent
souvent mieux au traitement que les dystonies* axiales, la dysarthrie et les
troubles du comportement. L’anneau de Kayser-Fleischer s’efface tout d’abord
au niveau de ses bords latéraux, pour disparaître le plus souvent complètement.
Toutefois, quelques patients présentent une maladie résistante aux traitements
médicamenteux habituels. Dans ces cas, une transplantation hépatique peut être
discutée.

35
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

39. Le traitement est-il différent chez l’enfant ?

Chez l’enfant, le traitement est le même que chez l’adulte ; la posologie des médi-
caments (chélateurs ou sels de zinc) est à adapter en fonction du poids.

40. Le traitement doit-il être poursuivi pendant la grossesse ?

Pendant la grossesse, il est indispensable de poursuivre le traitement, tout


arrêt pouvant conduire à une aggravation rapide et à une réapparition des symp-
tômes. Les traitements par Trolovol®, Cufence®, Cuprior® ou Wilzin® sont donc
poursuivis à des doses réduites. La fréquence des consultations cliniques de suivi
et des bilans biologiques (dont le bilan cuprique) est plus importante pendant la
grossesse. Après l’accouchement, la dose habituelle du traitement est reprise.

41. Une patiente atteinte de la maladie de Wilson


peut-elle allaiter ?

Il y a peu de données dans la littérature médicale sur les risques de l’allaitement


sous traitement. Celui-ci est en général déconseillé. Toutefois, des allaitements de
courte durée peuvent être décidés en accord avec le médecin au cas par cas avec
le plus souvent une proposition d’alternance entre le lait maternel et le lait en
poudre (l’allaitement maternel se faisant juste avant de prendre le médicament).
Le dosage du cuivre dans le lait maternel peut être proposé pour adapter les
recommandations de l’allaitement.

36
LES TRAITEMENTS

42. Vaccins: faut-il se faire vacciner contre les hépatites,


contre le COVID-19 ou la grippe, quand on est atteint
de la maladie de Wilson ?

Lorsque l’on a une maladie de Wilson, il est très fortement recommandé de se


faire vacciner contre les virus de l’hépatite A et B ; la survenue d’une hépatite
virale risquant d’aggraver la maladie de Wilson. Il n’y a pas de vaccin contre
l’hépatite C qui se transmet principalement par voie sanguine. Attention aux
tatouages et aux piercings qui sont sources d’infections…!!!
La vaccination contre le COVID-19 est fortement conseillée, d’autant plus si le
patient est greffé du foie ou qu’il a une cirrhose ou une atteinte neurologique. De
même, pour la vaccination contre la grippe.

43. Quels traitements complémentaires peuvent être proposés


en cas d’atteinte hépatique?

Lorsqu’il y a une atteinte hépatique, d’autres traitements peuvent être pro-


posés pour :
• les varices œsophagiennes et/ou gastriques compliquant une hypertension
portale ; bêtabloquants, ligature* ou sclérose* de varices
• les œdèmes des membres inférieurs ou l’ascite : régime hyposodé et diu-
rétiques

44. Quels traitements complémentaires peuvent être proposés


en cas d’atteinte neurologique?

Dans les formes neurologiques, peuvent être proposés des traitements pour :
• la dystonie (anticholinergiques, benzodiazépines, injections de toxine botulique)
• le tremblement (bêtabloquants)
• un syndrome dépressif (antidépresseurs, régulateurs de l’humeur)
• les troubles psychiatriques (anxiolytiques, neuroleptiques atypiques de préférence)
• l’épilepsie symptomatique (anti-épileptiques)
Des interventions orthopédiques peuvent être envisagées en cas de déforma-
tions et de rétractions liées aux postures dystoniques.

37
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

45. En quoi consiste la prise en charge orthophonique ?

L’orthophoniste intervient pour réaliser un bilan orthophonique de la voix, de


la parole et de la déglutition. Cet examen permet d’analyser les modifications
de l’articulation, de la voix, du débit de parole, de l’intonation… pouvant gêner la
communication.
Suite au bilan orthophonique, des conseils concernant la déglutition peuvent être
alors proposés au patient et à son entourage, tout comme des moyens permet-
tant de faciliter sa communication, avec, à l’appui, des documents spécifiques à
la maladie de Wilson.
Au terme de l’évaluation, en fonction des résultats et en concertation avec les
membres de l’équipe médicale et non médicale du CRMR pour la maladie de
Wilson, une rééducation orthophonique peut être mise en place. L’orthophoniste
du CRMR est alors en lien avec les orthophonistes prenant en charge le patient à
proximité de son domicile afin de coordonner le suivi orthophonique. Le patient
est ensuite ré-évalué régulièrement lors de ses venues au sein du CRMR afin
d’ajuster au mieux la prise en charge orthophonique.
L’orthophoniste a également une mission d’information et de formation auprès
de ses collègues. !"#$%&$%'()
!"#$%&%'&$(#'&)%&*+&,(--.'#,+/#('&01(#23&!+"(*%3&*+'4+4%5&%/&)%&*+&)64*./#/#('&&

*%"3"40()
Prosodie /%$0!+'/$0"#
Articulation
(intonation, rythme)
!&*()*'(&)*3."0(45#+

459'+$0$0"#
Déglutition
1"02) Voix
(fonction laryngée)
!,)*-(&)*./'"0*12#+
!"#$%&'()
Contrôle
pneumo-
*#(+,"-
4560$)7)8'+(#!()
Débit et Fluence phonatoire
*."#/$"0%()
de la parole (respiration)
4()'/)*/%"'( !"#$%&"'(&)*+

Prise en soin de la communication (voix, parole, langage) et de la déglutition.

38
LES TRAITEMENTS

46. En quoi consiste la prise en charge neuropsychologique ?

La prise en charge neuropsychologique est proposée aux patients ayant des


troubles cognitifs et comportementaux consécutifs à la maladie de Wilson.
Les troubles cognitifs sont constitués par des difficultés touchant différentes
fonctions intellectuelles comme :
• La mémoire : mémoire immédiate ou mémoire plus ancienne, oublis fréquents
des rendez-vous ou des petits objets du quotidien, manque du mot
• Les fonctions exécutives : l’organisation du quotidien, l’attention en simple et
en double tâche, la concentration…
• Les gestes et leurs significations, l’organisation de l’espace
Le bilan neuropsychologique permet d’évaluer chacune de ces fonctions ainsi que
d’apprécier les troubles du comportement (irritabilité, manque de motivation…)
et de proposer aux patients une rééducation spécifique aux difficultés repérées.

47. En quoi consiste la prise en charge kinésithérapique ?

Le kinésithérapeute participe à l’évaluation clinique, avec l’ensemble de l’équipe,


sur le versant fonctionnel locomoteur. Des signes minimes, comme une raideur,
un tremblement, peuvent perturber des gestes fins (ex: écriture), mais peuvent
apparaître également des handicaps plus ou moins invalidants (ex: altération de
la marche).
Le kinésithérapeute évalue, établit un diagnostic kinésithérapique et propose,
dans la mesure du possible, des préconisations sous forme de stratégies
rééducatives. Il est en lien avec ses collègues qui prennent en charge les
patients à proximité de leur domicile. Il a une mission d’information et de
formation auprès de ses confrères et dans le cadre de la formation initiale et
continue des kinésithérapeutes.

48. En quoi consiste la prise en charge psychologique ?

Le psychologue propose des entretiens individuels ou familiaux, ponctuels ou


réguliers pour :
• Accompagner les patients et leur famille face aux réactions émotionnelles
(stress, anxiété, angoisse, tristesse), aux questionnements et aux changements
que peut engendrer l’annonce de la maladie
• Soutenir les patients en cas de difficultés à prendre leur traitement :
En effet, prendre un traitement à vie n’est pas toujours simple. Nombreux sont
les patients qui, à un moment donné, sont en difficulté, parfois sans même

39
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

comprendre pourquoi la prise du traitement leur pose problème. Cette situation


peut entraîner un sentiment de honte, de culpabilité, et même amener les pa-
tients à fuir le milieu médical et à repousser leurs consultations. Si tel est le cas, il
faut savoir que ce problème est fréquent et qu’il existe autant de solutions que de
patients. Il ne faut pas hésiter à en parler au psychologue ou à tout autre membre
de l’équipe médicale.
• Soutenir les proches, notamment les parents pour qui l’annonce de la maladie
est parfois source de culpabilité, ou leurs enfants si besoin.
• Ou toute autre demande d’aide sur le plan psychologique

49. Que peuvent apporter les techniques de relaxation


ou l’hypnose ?

La relaxation peut avoir sa place dans la rééducation. Elle permet au patient


de favoriser le relâchement, de canaliser et d’atténuer l’anxiété, la douleur et le
stress engendrés par la maladie. Différentes techniques existent, on peut citer
Jacobson, Schultz, la relaxation à type d’imagerie mentale.
L’hypnose médicale réalisée par un/e hypnothérapeute (le plus souvent
Ericksonienne) peut être proposée pour aider les patients à gérer l’anxiété,
le stress ou les douleurs.

50. Quel est le rôle de l’assistante sociale ?

L’assistante sociale accompagne les patients ayant besoin d’aide pour leur
insertion dans la vie sociale et professionnelle, pour retrouver ou maintenir
leur autonomie, en coordination avec les partenaires engagés dans le projet
thérapeutique.
Elle informe et oriente, éventuellement instruit, sur les dossiers administratifs
d’accès aux droits ou à des prestations dans le cadre du handicap. Elle reçoit
en entretien les personnes et/ou leurs proches en vue d’une évaluation des
problématiques sociales. Elle participe à la mise en place des aides au maintien à
domicile ainsi qu’à la recherche d’établissements spécialisés si besoin.

51. En quoi consiste la prise en charge diététique ?

Les diététiciens du CRMR Wilson ont élaboré un livret ayant pour objectif de
donner aux patients des conseils pour limiter la quantité de cuivre dans leur
alimentation tout en respectant l’équilibre alimentaire.

40
LES TRAITEMENTS

Un livre de recettes pauvres en cuivre « Recettes façon Wilson » a été rédigé


par le CRMR maladie de Wilson avec l’association de patients, créé et illustré par
une patiente atteinte de la maladie de Wilson. Il est disponible sur demande
à [email protected].

52. En quoi consiste le suivi des patients atteints de la maladie


de Wilson ?

Le suivi régulier des patients atteints de maladie de Wilson est indispensable


pour s’assurer de l’efficacité, de la tolérance et de l’observance du traitement.
La fréquence des consultations est définie par les médecins : d’abord pluri-
mensuelle, puis semestrielle.
Le suivi clinique est multidisciplinaire, réalisé par les médecins spécialisés
(pédiatres, hépatologues et neurologues) et si nécessaire infirmiers, kinésithéra-
peutes, orthophonistes, psychologues, neuropsychologues, assistantes sociales,
diététiciens.
Le suivi biologique comprend :
• le dosage des enzymes hépatiques, de la bilirubine, du taux de prothrombine,
de la numération formule sanguine
• le dosage du cuivre urinaire des 24 heures qui est élevé (jusqu’à 8 mol/jour)
sous traitements chélateurs par D-Pénicillamine (Trolovol®) ou Triéthylènetétra-
mine (Cufence®, Cuprior®) et bas (inférieur à 2 mol/jour) sous sels de zinc
• le dosage du cuivre échangeable ; les trois traitements entraînent une diminu-
tion du cuivre échangeable ou cuivre libre « toxique » sérique
• la protéinurie des 24h et anticorps antinucléaires chez les patients prenant de
la D-Pénicillamine (Trolovol®)

41
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

Une aggravation clinique et biologique doit faire évoquer une mauvaise obser-
vance au traitement.
La surveillance hépatique comprend en plus de l’examen par le médecin et
la prise de sang, la réalisation d’une échographie abdominale annuelle ou
bi-annuelle (si signe de maladie hépatique chronique sévère) associée à un
fibroscan qui mesure l’élasticité du foie.
À plus long terme, quelques rares patients semblent prédisposés à développer
des tumeurs hépatiques, d’où la nécessité d’un suivi régulier par échographie
hépatique voire IRM hépatique.
La surveillance neurologique clinique est complétée en fonction de la décision du
neurologue par un contrôle de l’IRM cérébrale et de l’examen ophtalmologique,
surtout s’ils étaient anormaux lors du diagnostic. Les lésions du cerveau et de l’œil
liées au cuivre s’estompent habituellement au cours du temps.

53. Comment bénéficier de l’Affection Longue Durée (ALD),


en France ?
Le médecin traitant doit remplir le protocole de prise en charge à 100 %, au titre
d’une Affection Longue Durée (ALD 17 : Maladies métaboliques héréditaires
nécessitant un traitement prolongé spécialisé), que l’on doit ensuite adresser au
médecin conseil de sa caisse de Sécurité Sociale. Il faut compter environ 2 mois
pour avoir un accord de prise en charge, dont la durée est de 5 ans. Il faudra
donc penser à en demander le renouvellement. Depuis 2020, le renouvellement
de l’ALD est conditionné à la consultation du patient dans un des centres de
référence ou de compétence du CRMR Wilson dans les cinq dernières années.
Ce protocole permet d’être dispensé de l’avance des frais pour les traitements,
soins, examens… en lien avec la maladie de Wilson et sous réserve de faire appel
à un professionnel qui ne pratique pas de dépassement d’honoraires.

42
AU QUOTIDIEN

54. Quelles sont les conséquences de la maladie de Wilson


sur la vie quotidienne ?

Les conséquences dépendent de la rapidité du diagnostic et de l’observance


quotidienne au traitement. Un patient diagnostiqué et traité précocement pourra
ne garder que peu, voire aucun symptôme. En revanche, lorsque la maladie n’est
pas traitée suffisamment tôt, elle peut être handicapante entrainant parfois une
perte d’autonomie avec des difficultés à la marche, des troubles du langage et de
la déglutition. Ces cas sont heureusement rares actuellement, la maladie étant
diagnostiquée plus rapidement.
Tout patient présentant une maladie de Wilson devra prendre un traitement à
vie, en 2 à 3 prises par jour, le plus souvent à distance des repas, ce qui peut être
contraignant dans la vie de tous les jours.
Un traitement est distribué par les pharmacies hospitalières : Wilzin®. De plus,
le Cufence® Trientine 2HCL doit être conservé au réfrigérateur, à + 4°C. Les
Trolovol® et Cuprior® sont délivrés en officines de ville.

43
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

55. Les patients atteints de la maladie de Wilson peuvent-ils


poursuivre leur activité professionnelle ?

Sauf en cas de troubles neurologiques sévères, les patients atteints de maladie


de Wilson conservent ou reprennent leur activité professionnelle, après quelques
mois de traitement.
Les étudiants poursuivent ou reprennent leurs études avec d’éventuels
accompagnements.

56. Quelles sont les conséquences de


la maladie de Wilson pour les enfants ?

Il est important d’expliquer aux enfants la mala-


die avec des mots simples, et ce dès qu’ils sont
en âge de comprendre. Un livret destiné aux en-
fants et à leur famille a été créé par le CRMR ma-
ladie de Wilson. Il est disponible à l’hôpital ou via
[email protected].
La plupart des enfants est scolarisée ; la scolarité
peut être aménagée grâce à un projet d’accueil
individualisé (PAI) ou un projet personnel de
scolarisation (PPS).
Le traitement peut être difficile à accepter,
surtout à l’adolescence. La famille, l’équipe du
CRMR maladie de Wilson et les psychologues sont là pour aider. La transition
dans le suivi entre les équipes pédiatriques et adultes peut également être
difficile et doit être accompagnée.

57. En cas de handicap persistant, de quelles aides sociales


dispose-t-on, en France ?

Dans le cas où le patient est en situation d’emploi ou indemnisé au titre du


chômage, sous certaines conditions il peut percevoir des indemnités journalières
(IJ) pendant son arrêt maladie. Les IJ sont versées par les Caisses Primaires d’As-
surance Maladie et la durée maximale de versement est de 3 ans.
Si l’état du patient ne lui permet pas de reprendre le travail, une mise en invali-
dité est possible au bout d’une certaine durée d’arrêt maladie. Elle donne droit
au versement d’une pension, sous réserve d’affiliation, calculée selon le salaire.
En fonction de la perte de capacité de travail, on peut être classé en invalidité
de 1ère ou 2e catégorie, situations compatibles avec un travail à temps partiel.

44
AU QUOTIDIEN

Le patient ou le médecin traitant en fait la demande. C’est le médecin-conseil de


la Sécurité Sociale qui donne l’accord.
Dans les autres situations, on peut percevoir l’Allocation Adulte Handicapé (AAH),
qui doit être demandée à la Maison Départementale des Personnes Handica-
pées, sous condition de handicap et de ressources.

58. L’entourage ou les aidants peuvent-ils disposer d’une aide ?

Ces mesures s’appliquent en France :


• Si le proche aidé perçoit la Majoration pour Tierce Personne, tout membre
de la famille qui l’assiste peut être dédommagé. En revanche, lorsque la
personne aidée bénéficie de la Prestation de Compensation du Handicap
(aides humaines), elle ne peut salarier (ou dédommager) son conjoint, ascendant
ou descendant que si elle a besoin d’une aide constante pour les actes de la vie
quotidienne. Quel que soit son état de santé, elle peut salarier d’autres membres
de sa famille sous réserve que ceux-ci soient à la retraite ou aient renoncé
partiellement ou totalement à leur activité professionnelle.
• Le congé de présence parentale est ouvert à tout salarié, dont l’enfant à
charge est âgé de moins de 20 ans et nécessite une présence soutenue à ses
côtés et des soins contraignants.
Ce congé peut être au maximum de 3 ans, en périodes fractionnées ou à temps
plein. Il se demande auprès de la Caisse d’Allocations Familiales afin d’obtenir
le versement de l’Allocation Journalière de Présence Parentale (AJPP) qui se
substitue au salaire, mais dont le montant est plafonné.
• Le congé de proche aidant est un congé non rémunéré, pour les salariés.
L’aidant familial d’une personne handicapée peut suspendre son activité profes-
sionnelle pour s’occuper de ce proche. D’une durée de 3 mois renouvelables, ce
congé ne peut excéder un an pour l’ensemble de la carrière.
• L’affiliation gratuite d’un aidant familial à l’assurance vieillesse permet à l’ai-
dant familial de valider des trimestres pour sa retraite pendant toute la période
durant laquelle il s’occupe de son proche sans qu’il ait besoin de verser des coti-
sations auprès de sa caisse de retraite (sous conditions relatives au handicap de
la personne aidée et aux ressources du foyer).

45
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

EN SAVOIR PLUS

59. Où en est la recherche sur la maladie de Wilson ?


Quelles conséquences pour les patients ?

Si de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années, permettant de


mieux comprendre les mécanismes de la maladie, il reste encore des zones
d’ombre en particulier concernant le métabolisme du cuivre dans le cerveau. La
recherche sur la maladie de Wilson tend à mieux comprendre ces mécanismes.
L’objectif est de développer de nouveaux traitements comme des chélateurs
agissant spécifiquement sur les cellules du foie pour former un complexe avec le
cuivre, éliminé dans la bile.
Bien sûr de multiples interrogations persistent : quels sont les patients chez
lesquels on doit craindre une aggravation de la maladie en début de traitement ?
Quel est le meilleur traitement en fonction de la forme de la maladie et de son
évolution ? Jusqu’à quel point réduire la quantité de cuivre dans l’organisme ?
La recherche concerne également la thérapie génique, les premiers résultats sur
les modèles animaux sont prometteurs et les premières études cliniques chez
l’homme vont débuter en 2021-22.
Des traitements de stimulation de certaines zones du cerveau sont également à
l’étude pour tenter de diminuer les dystonies invalidantes que peuvent présenter
certains patients.
Vous pouvez aider la recherche sur la maladie de Wilson en faisant un don à
l’association « ALIAGE » dont le siège est au Centre de Référence Maladies Rares,
Maladie de Wilson et autres maladies rares liées au cuivre, à l’Hôpital Fondation
Adolphe de Rothschild, 29 rue Manin, 75019 Paris.

ALIAGE
ASSOCIATION POUR LA RECHERCHE
SUR LA MALADIE DE WILSON

46
EN SAVOIR PLUS

60. Où obtenir des informations complémentaires ?

 e Centre de Référence Maladies Rares « Maladie de Wilson et


L
autres maladies rares liées au cuivre » a pour mission d’améliorer
la prise en charge de patients souffrant de ces pathologies. Il est
coordonné par le Docteur Aurélia Poujois et se situe dans le ser-
vice de Neurologie de l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild,
29 rue Manin, 75019 Paris.
Contact : [email protected] ou 01 48 03 62 52
Site web : www.crmrwilson.com

Gm
2  e Centre de Référence Maladies rares « Maladie de Wilson et
L
Maladies rares
Héréditaires du autres maladies rares liées au cuivre » est rattaché à la filière de
Métabolisme Santé maladies rares G2M depuis Avril 2016.
F i l i è r e n a t i o n a l e d e s a n t é

Site web : www.filiere-g2m.fr

La SFEIMA est la Société française pour l’étude des erreurs


innées du métabolisme chez l’adulte.
Site web : www.sfeima-asso.fr

Serveur d’informations sur les maladies rares.


Site web : www.orpha.net

L’association française Bernard Pépin pour la maladie de Wilson


a pour objectifs :
- d’aider les patients atteints de maladie de Wilson et leur
famille en leur apportant une aide morale et matérielle
- d’informer la population sur cette maladie
- de sensibiliser le corps médical pour un diagnostic précoce
- de contribuer à la recherche: génétique, physiopathologique
et thérapeutique
Contact : [email protected]
05 45 91 12 29 ou 06 47 43 22 71
Site web : www.abpmaladiewilson.fr

Le site européen EuroWilson contient des informations à pro-


pos de la maladie de Wilson qui peuvent intéresser à la fois les
patients, leur famille et les professionnels de santé.
Site web : www.eurowilson.org

Alliance européenne d’associations de patients et de personnes


actives dans le domaine des maladies rares.
Site web : www.eurordis.org

47
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

Où obtenir des informations complémentaires ?

Association loi 1901 créée en octobre 2011, « Maladies Rares Info


Services » est un dispositif de téléphonie en santé dédié aux mala-
dies rares. Il est destiné aux malades, à leurs proches ainsi qu’aux
professionnels de santé. Vous pouvez vous exprimer librement
et être écouté(e) au cours d’une conversation où votre anonymat
sera respecté.
Contact : 01 56 53 81 36
Site web : www.maladiesraresinfo.org

La mission de l’Alliance Maladies Rares est de susciter, de dé-


velopper, sur les questions communes aux maladies rares et
aux handicaps rares, d’origine génétique ou non, toutes actions
d’information, de formation, d’entraide, de revendication et de
recherche.
Site web : www.alliance-maladie-rares.org

L’objectif de la Fondation Maladies Rares est de développer la


recherche dans le domaine des maladies rares pour favoriser
l’émergence de nouvelles thérapeutiques et également pour
améliorer le parcours de vie des patients et de leur entourage.
Site web : www.fondation-maladiesrares.org

48
SPÉCIFICITÉ
DE LA PRISE EN CHARGE
DE LA MALADIE
DE WILSON EN FRANCE

Le Plan National Maladies Rares (PNMR) :


La France joue un rôle pionnier dans le domaine des maladies rares : elle est
le 1er pays en Europe à avoir élaboré et mis en œuvre un plan national. En 2003
un plan stratégique pour améliorer la prise en charge des personnes atteintes
de maladies rares a été mis en œuvre. Ce 1er PNMR (2005-2008) a, entre autres,
permis d’identifier les centres de référence et de compétence. Le 2d PNMR
(2011-2016) a vu la création des filières de santé maladies rares. Le 3e PNMR
(2018-2022), s’inscrit dans la continuité du 1er PNMR avec la création de
23 filières de santé s’appuyant sur 387 centres de référence et 1 800 centres
de compétence pour un suivi global et au plus proche des personnes malades.

Le réseau du centre de référence :


Les patients atteints de la maladie de Wilson sont pris en charge au sein du
réseau du Centre de Référence Maladies Rares (CRMR) « Maladie de Wilson
et autres maladies rares liées au cuivre ».
Le CRMR est coordonné par le Docteur Aurélia Poujois et se situe dans le service
de Neurologie de l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, 29 rue Manin 75019
Paris.
Le CRMR a été labellisé par le Ministère de la Santé et des Solidarités, en octobre
2005 et re labellisé en septembre 2017. Depuis juin 2016, il fait partie de la Filière
G2M (Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme).
Le CRMR associe des équipes cliniques aux compétences complémentaires pour
permettre une prise en charge optimale du patient atteint d’une maladie de
Wilson, et ce, de l’enfant à l’adulte.

49
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

Les missions du CRMR sont de :


• Structurer l’offre de soins
• Coordonner la prise en charge du patient
• Prendre en charge les patients car le diagnostic et le traitement
sont particulièrement complexes
• Organiser des consultations multidisciplinaires
• Définir les référentiels et protocoles thérapeutiques
• Informer et former les professionnels
• Coordonner les activités de recherche
• Assurer la veille épidémiologique et le suivi des patients

Sur le territoire, le réseau est constitué d’un centre coordonnateur, d’un


centre constitutif et de huit centres de compétence.

Association Bernard Pépin


pour la Maladie de Wilson
Hôpital Lariboisière

Dr Dominique Debray PARIS


Dr Valérie Canva
APHP, Necker
CHRU de Lille Dr Aurélia Poujois
Hôpital Fondation Rothschild
Dr Edouard Bardou-Jacquet LILLE
CHU de Rennes
Dr Rodolphe Sobesky
Paris SUD APHP, Paul-Brousse, Bicêtre
PARIS
Paul-Brousse - K. Bicêtre
RENNES
BESANÇON
Dr Claire Vanlemmens
Pr Victor de Ledinghen CHU de Besançon
CHU de Bordeaux LYON
BORDEAUX Pr Alain Lachaux
HFME de Lyon

MARSEILLE
Dr Frédérique Fluchère
TOULOUSE
APHM, La Timone

Dr Fabienne Ory-Magne
CHU de Toulouse
Centre coordonnateur
Centre constitutif
Centre de compétence

50
GLOSSAIRE

Acuité visuelle : L’acuité visuelle est la capacité à distinguer nettement des petits
détails à proche ou longue distance.

Akinésie : L’akinésie est une lenteur d’initiation et de réalisation des mouvements.

Albumine : L’albumine est la protéine la plus représentée dans le sang. Une


baisse d’albumine dans le sang survient essentiellement lors d’une insuffisance
hépatique ou d’une maladie rénale.

Anémie : L’anémie est une baisse anormale des globules rouges dans le sang.

Ascite : L’ascite est définie comme la présence d’un liquide non sanglant dans la
cavité abdominale.

Autosomique récessive : Une maladie est transmise selon le mode autoso-


mique récessif si le gène en cause est porté par un autosome et si la présence
de deux allèles mutés du gène est nécessaire pour que la maladie se manifeste.
• Homozygote : Un homozygote est un individu qui porte deux allèles identiques
d’un même gène. Ce gène est alors à l’état homozygote.
• Hétérozygote : Un hétérozygote est un individu qui porte deux allèles différents
d’un même gène. Ce gène est alors à l’état hétérozygote.

Bilan cuprique : Le bilan cuprique est un bilan sanguin et urinaire servant à


déterminer le taux de cuivre dans le sang et les urines.

Bile : La bile est un liquide visqueux, de couleur jaune ou verdâtre, produit par
le foie.

Bilirubine : La bilirubine est un pigment jaune, produit de dégradation de l’hémo-


globine mais aussi d’autres hémoprotéines dont l’accumulation anormale dans le
sang et les tissus détermine un ictère, qui peut relever de causes très diverses.

51
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

Calcul rénal : Les calculs rénaux sont des formations semblables à des pierres se
développant au niveau des reins et des voies urinaires.

Chélateur : Substance capable de former avec le cuivre ou d’autres métaux un


complexe éliminable dans les urines.

Dysarthrie : La dysarthrie est un trouble de l’exécution de la parole et de son


contrôle. Elle donne lieu à une altération de la voix, de l’articulation, de la vitesse
et de la mélodie de la parole. La dysarthrie peut rendre les patients difficiles à
comprendre.

Dystonie : trouble du tonus musculaire caractérisé par des contractions muscu-


laires involontaires, prolongées, d’une ou de plusieurs parties du corps, respon-
sables d’attitudes anormales.

Hépatique : Qui constitue le foie ou qui se rapporte au foie.

Héréditaire : Qui se transmet selon les lois génétiques de l’hérédité.


 érédité : Transmission des caractères génétiques des parents à leurs descen-
H
dants.

Hypertonie : Exagération du tonus musculaire qui se manifeste par une augmen-


tation de la résistance du muscle lors de son étirement.

Hyposodé : Le régime hyposodé restreint les apports en sel dans l’alimentation.

Lampe à fente : Sorte de microscope muni d’un dispositif d’éclairage, une fente
lumineuse, permettant d’étudier la cornée et le cristallin.

Ligature : Opération chirurgicale qui consiste à serrer un lien autour d’un vais-
seau.

Lithiase : Constitution de calculs au niveau des reins ou des voies urinaires


(lithiase rénale), dans la vésicule biliaire (lithiase vésiculaire), …

Lupus : Le lupus est une maladie auto-immune chronique, de manifestations


diverses, qui peut atteindre un ou plusieurs organes.

52
GLOSSAIRE

Maladie auto-immune : Les maladies auto-immunes résultent d’un dysfonc-


tionnement du système immunitaire qui s’attaque aux constituants normaux de
l’organisme.

Maladie génétique : Les maladies génétiques désignent l’ensemble des mala-


dies qui sont causées par un ou plusieurs gènes défectueux ou par une anomalie
chromosomique. Elles peuvent être héréditaires ou non.

Mutation génétique : Une mutation génétique est une altération du matériel


génétique de la cellule qui peut être à l’origine d’une maladie génétique.

Myasthénie : La myasthénie est une maladie neuromusculaire, qui entraîne une


faiblesse musculaire d’intensité et de durée variables.

Posologie : Chaque médicament que l’on prend a des doses, minimale et maxi-
male, à respecter afin d’être efficace. La posologie est l’étude de ces doses.

Prévalence : Nombre de personnes atteintes par une maladie. Elle s’exprime en


générale pour 100 000 personnes.

Prothrombine : Le taux de prothrombine est une analyse de biologie médicale


utilisée pour évaluer la coagulation sanguine.

Sclérose : La sclérose des varices consiste en l’injection intraveineuse d’un pro-


duit qui va créer une lésion inflammatoire de la veine et entraîner son occlusion.

Taux de plaquettes : Les plaquettes sanguines sont des petites cellules que l’on
trouve dans le sang au même titre que les globules rouges et les globules blancs.
Elles ont un rôle essentiel dans la coagulation.

Transaminases : Les transaminases sont des enzymes présentes dans de nom-


breux organes. Un taux augmenté de transaminases est le reflet de lésions du
foie, du cœur ou des muscles.

53
Ce guide pratique, coordonné par le Dr France Woimant,
le Dr Aurélia Poujois et Mme Emeline Ruano, a été élaboré en 2018
par les professionnels du site coordonnateur de l’hôpital Lariboisière (Paris)
sous l’égide du CRMR maladie de Wilson et autres maladies rares liées au cuivre.
En septembre 2021, il a été mis à jour par les professionnels du site coordonnateur
de l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild.

Nous remercions l’Association Bernard Pépin pour la maladie de Wilson


pour sa relecture et ses suggestions.

© photos : D.R. - © Pixabay


Graphisme : tcgraphite

55
La Maladie
de
Wilson
en 60 questions

56
ALIAGE
ASSOCIATION POUR LA RECHERCHE
SUR LA MALADIE DE WILSON

Ensemble, soutenons
la recherche en faveur
des patients atteints de
la Maladie de Wilson
C:10 - M:60 - J:100 - N:0 Police CoconOT-Regular

C:0 - M:50 - J:100 - N:100 ABCDEFGHIJKLM


NOPQRSTUV WXYZ
Faites un don
C:100 - M:30 - J:15 - N:0

C:0- M:0 - J:0 - N:85 123456789


à ALIAGE
Centre de Référence Maladies Rares
Maladie de Wilson
Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild
29, rue Manin - 75019 Paris
[email protected]
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Brochure disponible auprès du centre de référence


ou par mail [email protected]
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LA MALADIE DE WILSON
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