Insuffisance Cardiaque (IC) Chez L'enfant
Insuffisance Cardiaque (IC) Chez L'enfant
Insuffisance Cardiaque (IC) Chez L'enfant
L’insuffisance cardiaque est l’incapacité du coeur à assurer un débit adéquat et une oxygénation
suffisante des différents organes.
L’insuffisance cardiaque est le terme ultime de toutes les cardiopathies qu’elles soient congénitales ou
acquises.
RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
Le débit cardiaque
QC = FC x VES
L’oxygénation du myocarde
durée diastolique/minute
pression en amont
pression en aval
La performance myocardique
La performance myocardique c'est-à-dire le volume de sang éjecté par un ventricule à chaque systole
dépend de 3 facteurs : la précharge ventriculaire, la contractilité myocardique, et la postcharge.
- La précharge : c’est le degré d’étirement des fibres du myocarde qui va déterminer une
certaine tension des muscles. Elle dépend du remplissage ventriculaire, lequel dépend du
retour veineux et de la compliance ventriculaire. L’élévation de la précharge est retrouvée
dans l’insuffisance cardiaque congestive, dans les péricardites. Traitement utilisé : diurétiques
et vasodilatateurs.
- La contractilité myocardique ou état inotrope du myocarde : elle est altérée dans les
myocardiopathies, dans l’infarctus du myocarde par atteinte primitive des artères coronaires
(rares chez l’enfant). Cela entraîne une diminution de l’état inotrope du muscle. Traitement
utilisé : digitaliques.
1
- La postcharge : elle dépend de la résistance à l’éjection ventriculaire et le défaut de
compliance du système artériel. Dans l’IC sévère, on a une augmentation de la post charge
par vasoconstriction artérielle d’où un maintien de la pression artérielle et une répartition
préférentielle du débit sanguin (cerveau, rein …). Traitement utilisé : vasodilatateurs artériels.
- La tachypnée peut être permanente ou d’effort (à la tétée). Elle peut évoluer vers un tableau
de détresse respiratoire avec signe de lutte (tirage…). On peut noter des râles pulmonaires
diffus : crépitants, sous crépitants, ronchi. Parfois on peu avoir un véritable wheezing avec
râles sifflants, surtout en cas de défaillance cardiaque du à un œdème pulmonaire de la
parois des petite voies aérienne. On peut avoir un syndrome obstructif secondaire) à une
compressions des voies aériennes par les veines pulmonaires distendus.
- La toux est souvent présente et est le reflet de l’œdème ou du à une surinfection pulmonaire.
- Hépatomégalie avec reflux hépato jugulaire : l’hépatomégalie peut être pulsatile (surtout
dans les atteintes tricuspides), ne pas la confondre avec une ptose hépatique
- Ascite voir état d’anasarque relativement rare, il est fréquent en cas de péricardite
constrictive.
- Tachycardie à apprécier au repos et en dehors des cris. Le pouls normal peut varier de 120 à
160 battements par minutes. Une fréquence supérieure à 200 par minute est anormale, il
s’agit d’un rythme non sinusal. La tachycardie peut s’associer à un assourdissement des
bruits du cœur.
- Il faut rechercher :
o un souffle
o un frottement
o une bradycardie (fréquence cardiaque inférieure à 60 par minute)
o un bruit de galop
o un collapsus tensionnel : il n’est pas constant, c’est un signe de gravité, avec
agitation, anxiété, teint gris cendré, pouls périphérique filants et mal perçus,
extrémités froides
- une fatigabilité
- une dyspnée d’effort
- une dyspnée paroxystique nocturne
L’examen clinique recherche :
2
- un bruit de galop
- une hépatomégalie
- une turgescence des jugulaires
- un reflux hépato-jugulaire
- des râles crépitants et sous-crépitants
- des œdèmes déclives
- rarement une ascite
DONNEES DE LA PARACLINIQUE
DONNÉES RADIOLOGIQUES
- la taille du cœur (qui est dans la majorité des cas augmenté) grâce à l’évaluation de
l’indice cardiothoracique (ICT). Il peut s’agir d’une hypertrophie globale ou cavitaire.
- une hypertrophie auriculaire gauche se traduit par un arc moyen gauche saillant
pouvant donner une image de double contour en dedans ou en dehors.
o opacités peu denses, diffuses, floues, non systématisées, qui sont réticulo
nodulaires
o parfois possibilités d’œdème interstitiel sous forme de ligne interlobaire (grand
enfant et adulte).
3
L’ELECTROCARDIOGRAMME
Il permet de :
L’ÉCHOGRAPHIE CARDIAQUE
Elle est devenue capitale, elle met en évidence la lésion et permet de calculer :
- la performance du myocarde
- la pression artérielle pulmonaire
- l’éjection ventriculaire
CATHÉTÉRISME ET ANGIOGRAPHIE
LA BIOLOGIE
- Gaz du sang et équilibre acido-basique : très souvent il y a une acidose mixte PaO 2 et
PCO2
- Ionogramme sanguin, glycémie, fonction rénale, calcémie : Na+ par rétention, K+,
glycémie, calcémie normal.
- NFS : anémie qui est un facteur aggravant.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- affection respiratoire aigue (bronchiolite) ou chronique (sclérose pulmonaire primitive) qui peut
se compliquer d’une défaillance cardiaque droite : c’est le cœur pulmonaire
o un souffle de shunt peut ne pas être audible le 1 er mois, ou être masquer par une
tachycardie ou des crépitants.
o la cyanose peut être due à une insuffisance respiratoire, la cyanose d’origine
cardiaque ne disparaît pas sous oxygène.
- Le gros cœur radiologique n’est pas un élément constant : faire attention aux faux aspects de
gros cœur radiologique.
4
- de dyspnée
- d’oedèmes périphériques
- d’hépatomégalie
LES ETIOLOGIES
CAUSES CONGÉNITALES
CAUSES ACQUISES
Infectieuses
Toxiques
Métaboliques
AUTRES
TRAITEMENT
BUTS
5
MOYENS
Mesures hygiéno-diététiques
- repos au lit : obligatoire en position demi assise, tête et épaule a 45 degré, soit avec le lit, soit
avec un oreiller. On peut porter le nourrisson sur ses cuisses genoux et jambes pendantes.
Intérêt : diminuer le retour veineux.
- régime hypo ou désodé et normo protidique : on peut utiliser des laits de régime en évitant les
laits à haute teneur protidique. Lait hyposodé (Pennac®)
Moyens médicamenteux
o moins de 3 kg : 15 µg / kg / jour
o 3-6 kg : 20 µg / kg / jour
o 6-12 kg : 15 µg / kg / jour
o 12-24 : 10 µg / kg / jour
o au delà de 24 kg : 7 µg / kg / jour
- les autres drogues inotropes positifs : ce sont les agonistes des bêtarécepteurs, il s’agit
d’agents puissants à utiliser sous monitoring :
o Dopamine (Dobutrex®) : c’est une catécholamine à utiliser dans l’IC aigue avec
collapsus et choc, posologie : 5 à 10 µg / kg / min
o Dobutamine® : dans les défaillances cardiaques aigues avec choc, posologie : 5 à 10
µg / kg / min
- les vasodilatateurs : ils entraînent une relaxation du muscle lisse vasculaire au niveau
artériolaire et veineux d’où une diminution des résistance vasculaires périphériques et
diminution de la post charge et donc amélioration du dédit cardiaque.
- les diurétiques :
o oxygénothérapie
o ventilation artificielle
o corticothérapie
o antibiothérapie
o traitement d’une tare associée
6
INDICATIONS
- mesures hygiéno-diététiques
- digitaliques
- diurétiques (furosémide)
- vasodilatateurs : IEC
- En cas d’IC modérée (stade II) : régime, Digoxine per os, plus ou moins furosémide per os
- En cas d’IC sévère ou prolongée (stade III) : mesures hygiéno-diététiques, Digoxine per os,
furosémide per os, Captopril per os
- En cas d’IC sévère avec bradycardie type BAV ou de choc cardiogénique quelconque +
collapsus : donner Dopamine + Vasodilatateur puissant.