Biologie Végétale - Reproduction Des Végétaux

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Mélanie BART Biologie végétale BPIII

CFPPA Quetigny-Plombière les dijons

Partie III : La reproduction des


plantes à Fleurs (Angiospermes)

Dans la nature, les plantes sont capables de se reproduire par deux voies :

 La voie sexuée, qui va permettre les croisements entre individus, et va


utiliser la floraison, la fécondation, la fructification, la dissémination puis la
germination pour produire de nouveaux individus.
 La voie asexuée, qui va reproduire la plante à l’identique en utilisant le
principe du clonage, grâce aux propriétés de totipotence des cellules
végétales.

I. La Floraison

Communément, la floraison désigne l’épanouissement des fleurs. Mais


avant de fleurir, la plante et plus particulièrement ses bourgeons (terminaux de
préférence) passeront par plusieurs étapes :

 Le virage floral :
o L’induction florale : La plante perçoit des stimuli qui vont l’inciter
à déclencher l’arrêt de la production de bourgeon foliaire pour
favoriser la production de bourgeons floraux. Cette étape est
réversible.
o L’évocation florale : Le bourgeon se réorganise pour déclencher
sa transformation en bourgeon floral.
 L’initiation florale ou différenciation florale : Les ébauches et les
organes de la future fleur se forment. Cette étape, une fois commencée,
est irréversible et aboutit à la floraison.

La capacité des plantes à fleurir va dépendre de plusieurs facteurs :

 Des facteurs internes : liés aux hormones, à la maturité de la plante, ou à


sa programmation génétique.
 Des facteurs externes : liés au climat, aux saisons, à la nutrition et à
l’hydratation de la plante, ou à un stress provoqué.
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a. Influence de la température
Pour acquérir leur aptitude à fleurir, une grande majorité de plantes européennes
vont avoir besoin de subir suffisamment longtemps l’influence de certaines
températures :

 Pour permettre le virage floral certaines plantes ont besoin de subir des
températures basses de façon continue, sur un certain laps de temps,
ce phénomène est appelé vernalisation. Il est réversible et peut être
contrarié par une remontée des températures au cours de la phase
d’induction florale. Même si on estime que toutes les plantes européennes
endémiques (originaires d’europe)y répondent, seules quelques catégories
de plantes y réagiront réellement :
o Les bisannuelles, les vivaces, et les arbustes qui fleurissent
sur le bois de l’année (ex : forsythia) ont absolument besoin de la
vernalisation pour être apte à fleurir.
o Les céréales hivernales comme le blé d’hiver, en auront aussi
besoin, mais seront capable de s’en passer (les rendements seront
du coup moins importants).
o Les annuelles de printemps, et une majorité de plantes pérennes
telles que les arbres fruitiers, n’en ont pas besoin, en revanche,
elles auront besoin du froid pour se mettre en dormance (état de
repos et de vie ralentie).

 D’autres plantes auront à l’inverse besoin de chaleur pour réaliser


l’initiation florale, c’est le cas des bulbes (ex : la tulipe a besoin de
passer par des températures de minimum 30°C ) et des hortensia. Ce
phénomène est appelé thermo-induction.

b. Influence de la durée du jour


Chez de nombreux végétaux la durée du jour, par rapport à celui de la nuit, va
également provoquer l’initiation florale. C’est ce que l’on appelle le
photopériodisme. Ce phénomène est contrôlé, dans la plante, par un pigment
nommé phytochrome, qui en fonction de la lumière captée par celui-ci (lumière
diurne ou nocturne) va déclencher la formation des organes floraux.

Pour que la plante puisse répondre à la photopériode, les cycles photopériodiques


de 24h doivent se répéter sur une certaine durée. L’alternance naturelle des
saisons illustre bien cette alternance de cycle de 24h sur une certaine durée
(l’hiver les jours sont plus courts, à l’inverse, l’été les jours sont plus longs).

Comme pour la vernalisation, certaines plantes en auront absolument besoin,


d’autres pourront s’en passer mais feront de moins belles fleurs et en plus petit
nombre, et certaines plantes y sont complètement indifférentes.
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On distingue tout de même deux types de plantes qui réagissent à la


photopériode :

 Les plantes de jours courts : elles ont besoin de jours plus court que la
durée de la nuit pour fleurir (Ex : chrysanthème, kalanchoe, poinsettia)
 Les plantes de jours longs : Elles ont besoin d’une durée de jour plus
longue que la durée de la nuit pour fleurir (ex : épinard, tomate, etc)

Ce phénomène trouve de nombreuses applications en cultures florales et


légumières.

c. Influence de l’alimentation
Chez les plantes l’alimentation minérale peut soit freiner, soit stimuler la floraison. Une
alimentation riche en azote va favoriser l’élongation des tissus végétatifs au détriment de
la floraison. A l’inverse une alimentation riche en CO2 va stimuler la photosynthèse et de
ce fait la floraison.

En culture, il est par exemple fréquent d’abaisser les taux d’azote et d’augmenter les
taux de phosphore et de potassium pour stimuler la floraison.

Un stress hydrique, peut aussi provoquer la floraison d’un végétal.

d. Influence de la plante

Toutes les plantes ont besoin d’atteindre une certaine maturité pour être apte à fleurir,
cette maturité peut dépendre :

 De l’âge de la plante : exemple les fruitiers (matures au bout de 1 à 7 ans) ou


les grand arbres (ex : le chêne ne fait ses premières fleurs qu’à partir de 50 ans)
 Du nombre de nœuds ou d’entre nœuds : exemple la tomate qui n’est aptes à
fleurir qu’à partir de 13 entre-nœuds.

Les équilibres hormonaux de la plantes vont aussi influencer le virage et l’initiation


florale. Des taux élevés de Gibbérelline vont stimuler la floraison, ce taux va varier
en fonction des stimuli que va recevoir la plante.

Pour conclure, la température et la lumière seront les principaux stimuli


déclencheurs de la mise à fleur, ils vont stimuler la production de gibbérellines.
La qualité de la photosynthèse va influer sur la qualité des fleurs et l’âge de la
plante pourra être un frein à sa capacité à fleurir.
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II. De l’ovule à la graine : la fécondation

Pour rappel, chez les angiospermes l’appareil reproducteur se compose :

 Du gynécée : le carpelle qui est constitué de l’ovaire qui renferme 1


ou plusieurs ovules, et du pistil qui porte le stigmate.
 De l’androcée : les étamines qui porte les sacs polliniques qui
contiennent les grains de pollen.

Chez les végétaux angiospermes, la fécondation se produit en plusieurs


étapes :

 Dans un premier temps, le grain de pollen rencontre le stigmate, c’est


la pollinisation. Si le grain de pollen est reconnu par les récepteurs du
stigmate il va émettre un tube séminal (tube pollinique) à l’intérieur du
stigmate, puis du style, jusqu’à l’ovaire.

1
https://svtlyceedevienne.com/spe-svt-terminale/de-la-plante-sauvage-a-la-plante-
domestiquee/reproduction-de-la-plante-entre-vie-fixee-et-mobilite/
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 Lorsque le tube séminal atteint l’ovaire, le grain de pollen libère ses


deux spermatozoïdes et féconde l’ovule : C’est la fécondation. Chez
les végétaux la fécondation à la particularité d’être double ; en effet à
l’intérieur de l’ovule celui-ci se compose de deux parties : l’oosphère qui
correspond au futur embryon de la graine, et deux noyaux fusionnés. Lors
de la fécondation 1 spermatozoïde ira féconder l’oosphère, et l’autre
fécondera les noyaux fusionnés qui constitueront les futures réserves de la
graine.

En parallèle, sous l’influence de la fécondation, l’ovaire se transformera


en fruit : la fécondation va générer la production d’une hormone, l’auxine, en
très forte quantité. Cela va stimuler la prolifération de nouvelles cellules au
niveau de l’ovaire et donner les tissus du fruit, c'est-à-dire, venir former le
péricarpe (attention, pour rappel, chez les faux fruits d’autres parties de la fleurs
peuvent se transformer et compléter le fruit).

Pour pouvoir être pollinisés, les végétaux vont employer plusieurs stratagèmes :

 Des modes de pollinisation différents :

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https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/angiosperme/21114
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o L’autopollinisation (autogamie) : le pollen de la fleur féconde le


stigmate de cette même fleur. Ce mode est possible lorsque la fleur
est hermaphrodite, que les étamines sont proche du stigmate, et
que le pollen et l’ovule sont mature au même moment.
o La pollinisation croisée (l’allogamie) : le pollen d’une fleur ira
féconder le stigmate d’une autre fleur. C’est ce qui se passe chez les
fleurs hermaphrodites qui ne répondent pas aux critères de
l’autogamie, et chez les plantes dioïque (fleurs mâle et femelle sur
des pieds différents) et monoïque (fleurs mâles et femelles sur la
même plante).

 Des agents pollinisateurs différents :


o Le vent (anémogamie) : la pollinisation est dite anémophile. Pour
être possible les grains de pollen doivent être de petite taille et
êtres émis en grande quantité. Les stigmates devront eux être longs
et plumeux. Les grains de pollen peuvent parcourir de 10m à
plusieurs km.
o Les insectes (entomogamie) : la pollinisation est dite entomophile.
Elle est réalisée par les insectes butineurs (hyménoptères,
coléoptères, diptères, lépidoptères -> abeilles, papillons, etc.). Pour
être possible les fleurs doivent avoir une morphologie adaptée à
l’insecte pollinisateur, elles doivent pouvoir l’attirer par des couleurs
vives ou une odeur particulière (les fleurs produiront du nectar). Les
grains de pollen seront eux munis de petits crochets pour
s’accrocher à l’insecte. Les stigmates seront visqueux et collants
o Les petits animaux, tels que les rongeurs, certains oiseaux, etc.
o L’eau (fréquent chez les plantes aquatiques ou de bord de rivière )
o La gravité (fréquent chez les plantes autogames), les grains de
pollen doivent êtres lourds.

Pour se disséminer les graines vont aussi employer divers stratagèmes :

 La gravité : par chute des fruits, lorsque le fruit arrive à maturité.(ex :


tomate)
 Par éclatement et dessèchement : le fruit va projeter les graines (ex :
concombre) ou s’ouvrir pour libérer les graines (ex : petit pois).
 Par le vent : le vent va transporter les graines grâce aux ailettes de la
graine.(ex : pissenlit, tilleul )
 Grâce aux animaux : cette voie est très employée par les plantes, elles se
fera soit :
o Par transport, en s’accrochant au pelage des animaux.
o Soit par ingestion (les graines sont peut digestes, l’animal va
manger le fruit, puis rejeter les graines dans ses selles).
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 Par l’eau : l’eau transporte les graines vers un nouveaux lieux que la
plante pourra coloniser (ex : noix de coco).

III. De la graine à la plante : la germination

Une fois le fruit arrivé à maturité et la graine disséminée, la graine va suivre


plusieurs étapes :

 La vie ralentie : lorsque la graine arrive à pleine maturité, elle va


peut à peut se dessécher et va commencer à limiter au maximum
son activité. Cela lui permettra de passer une période défavorable
jusqu’à ce que les conditions favorables à sa germination reviennent.
En règle générale, les semences qui se déshydratent le moins vont
ainsi pouvoir patienter jusqu’à 3 ans maximum, d’autres plus
déshydratés vont pouvoir rester en vie ralentie jusqu’à 15 ans,
certaines comme le rumex sont capables de rester 80 ans en vie
ralentie !

 La dormance : d’autres graines vont à contrario rentrer en sommeil


profond, stopper toute activité, et perdre leur aptitude à germer
y compris au retour de conditions favorables. Seule la levée de
dormance permettra la germination de la graine. Elle peut avoir
plusieurs origine :
o raisons morphologiques : les téguments de la graine ne
permettent pas à l’embryon de capter les stimuli extérieurs
(tégument imperméable à l’eau, à l’oxygène, qui contient des
substances qui vont empêcher le développement de l’embryon).
Pour lever la dormance, le téguments devra être incisé ou
fortement imbibé sur une longue durée.
o Dues à l’embryon : tant que la graine est sur son pied mère,
l’embryon reste dormant, ou lorsque l’embryon vient à manquer
d’oxygène, subit des températures trop élevées, en bref des
conditions défavorables durant sa vie ralentie, celui-ci peut
entrer en dormance pour se protéger. Le mécanisme est
hormonal. La stratification 3 ou le semis hivernal, grâce au
froid, suffira généralement à lever la dormance.
o La photosensibilité : certaines graines ne pourront pas germer
si elles sont exposées à la lumière, ou à contrario si elles sont
plongées dans l’obscurité, alors que d’autres ne seront pas

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Application de températures basses durant plusieurs semaines
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sensible à la lumière (cela dépend des espèces). Elle est due au


phytochrome, des conditions lumineuses favorables lèveront la
dormance.

 La germination : Au retour des conditions favorables, la graine va peu


à peu s’imbiber d’eau, se réhydrater, l’embryon va sortir de son
état de vie ralentie et va poursuivre sont développement. A la
levée, l’embryon et les cotylédons se développent, jusqu’à ce que
l’embryon atteigne le stade de plantule et deviennent autonome et
forme un nouvel individu.

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Germination d’une graine de haricot.

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https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/germination/55257
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IV. La multiplication asexuée

Lorsque la multiplication par voie sexuée est difficile, les plantes sont capables
d’adopter d’autres stratégies pour assurer leur pérennité. Elles vont utiliser la
multiplication végétative, et produire des clones strictement identiques aux pieds
mère.

Cette multiplication n’est possible que parce que les cellules végétales sont
totipotentes : c'est-à-dire qu’elles peuvent se spécialiser (ex : en cellule de
feuille), puis se déspécialiser pour reprendre une nouvelle spécialité (ex : la
cellule de feuille devient cellule de racine).

Pour se multiplier elles vont utiliser préférentiellement :

 Leurs tiges :

o C’est le cas des plantes qui vont marcotter : Lorsque la tige va entrer
en contact avec le sol celle-ci va fabriquer de nouvelles racines au
niveau d’un nœud et produire un nouvel individu.(ex : chèvrefeuille,
ronces).

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http://blog.ac-versailles.fr/formationcapa/public/multiplication/la_multiveget.pdf
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o C’est le cas des bulbes qui vont produire de nouveaux bulbilles chaque
années.(ex : tulipe, jacinthe, ail)

o Ou bien des plantes qui vont stolonner : le stolon est une tige modifiée
caractéristique des plantes acaules et qui porte un bourgeon terminal à
son extrémité qui en se développant va donner un nouvel individu (ex :
pomme de terre, chlorophytum, fraisier)

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https://www.safranduterroirtarnais.fr/le-safran-de-lalbigeois/botanique-et-culture
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http://svt4vr.e-monsite.com/pages/6eme/colonisation-plante/la-multiplication-
vegetative.html
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 Leurs racines : c’est le cas des plantes qui drageonnent, ou plus


communément qui font des rejets (ex : framboisier, raisinnier)

Ces multiplications naturelles ont inspiré depuis des décennies, les techniques actuelles
de multiplication végétatives des plantes par les producteurs, et ont contribué à l’essor
de nouvelles techniques en laboratoire.

A titre d’exemple, le bouturage, la greffe, les techniques de marcottage utilisées en


horticulture, et les cultures in vitro utilisées en laboratoire, découlent directement des
capacités des végétaux à se reproduire par voie végétative.

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https://www.aquajardin.net/forum/viewtopic.php?f=3&t=7040

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