Memoire Version Fiale - M.barry Bem-Dakr

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un peuple-Un but-Une foi


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE ET DE
L’INNOVATION
***********************
BORDEAUX MANAGEMENT SCHOOL-BEM DAKAR

Arrêté d'habilitation institutionnelle N°019534 du 31 MAI 2023

DEPARTEMENT : BEM-Exécutive Education


************************
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de master Exécutive en gestion de
projet

Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de


remboursement : le cas de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide
des Femmes et des Jeunes (DER/FJ)

Présenté par : Sous la direction de :


Mamoudou BARRY Dr. Kesner REMY
Enseignant vacataire à l’UGB

Promotion 20 23-2024
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

DEDICACE
Je dédie ce mémoire à mon père, Mamadou Bobo BARRY (paix à son âme), qui nous a quitté
le 18 Aout 2023. Qu’Allah le tout puissant ait pitié de ton âme Papa, qu’il t’accueille dans le
plus haut degré de son vaste paradis.

Ce travail est avant tout le tien, toutes ses années à m’accompagner depuis la maternelle, à
célébrer toutes mes victoires, à m’encourager à chaque échec, à me soutenir dans toutes les
étapes de mes études. Aujourd’hui tu n’es plus là mais sache que je prie pour toi tous les jours
et je suis tes enseignements à la lettre.

Tu me manques, tu nous as laissé si jeune et si soudainement, la douleur est encore là, mais on
s’en remet à Allah, le tout puissant.

Repose en paix mon Héro, mon professeur, mon confident, mon meilleur ami. Je t’aime.

II
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

REMERCIEMENTS
Mes remerciements s’adressent tout d’abord à mes professeurs et l’administration de BEM
School of Management de Dakar qui m’ont donné de bons enseignements et des outils qui me
seront utiles tout le restant de ma vie.
J’adresse ensuite un remerciement aux travailleurs de la DER/FJ, qui m’ont consacré une partie
de leur temps précieux et qui m’ont donné les ressources dont j’avais besoin à leur niveau.
J’adresse un chaleureux remerciement à mon encadreur Docteur Kesner REMY pour sa
disponibilité et ses recommandations durant toute la rédaction de ce mémoire.
A ma famille, à mes amis, je ne pourrai jamais vous remercier assez pour tout ce que vous faites
pour moi depuis toujours.
Et enfin, je remercie ALLAH, d’avoir mis toutes ces personnes formidables dans le train de ma
vie. LOUANGE A ALLAH, LE SEIGNEUR DE L’UNIVERS ENTIER.

III
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS


3FPT : Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et technique
AFD : L’Agence Française de Développement
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et la Démographie
BAD : La Banque Africaine de Développement
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BNDE : Banque Nationale pour le Développement Economique
CI : Comité d’Investissement
CMS : Crédit Mutuel du Sénégal
DER/FJ : Direction générale de l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes
DI : Direction d’Investissement
IMF : Institutions de Microfinances
IP : Indice de Profitabilité
IRAD : Institut de Recherche sur l’Agriculture Durable
LBA : La Banque Agricole
MPME : Micro, Petites et Moyennes Entreprises
NINEA : Numéro d’Identification National des Entreprises et des Associations
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
OV : Ordre de Virement
PAMECAS : Partenaire pour la Mobilisation et l’Epargne au Sénégal
PAVIE : Programme d’Appui et de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales
PIB : Produit Intérieur Brut
PSE : Plan Sénégal Emergent
PV : Procès-Verbal
RGE : Rassemblement Général des Entreprises
SES : Situation Economique et Sociale
TGE : Taux Global Effectif
TMB : Taux de Marge Bénéficiaire
TPE : Très Petites Entreprises
TRE : Taux de Rentabilité Economique
TRI : Taux de Rentabilité Interne

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

UMOA : Union Monétaire Ouest Africain


VAN : Valeur Actuelle Nette

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Répartition (%) des entreprises sénégalaises par taille selon la région en 2016 ................ 12
Tableau 2: Récapitulatif de la typologie des PME.............................................................................. 13
Tableau 3: récapitulatif des besoins financiers des PME. ................................................................... 14
Tableau 4: Répartition des types d’accompagnements ....................................................................... 26
Tableau 5 : Investissement ................................................................................................................ 53
Tableau 6: Durée de l’amortissement ................................................................................................ 53
Tableau 7: Revenus........................................................................................................................... 54
Tableau 8: coûts des intrants ............................................................................................................. 54
Tableau 9: Charges externes.............................................................................................................. 55
Tableau 10: Charges du personnel ..................................................................................................... 55
Tableau 11 : Coût global du projet .................................................................................................... 55
Tableau 12 : Modalités de prêt .......................................................................................................... 56
Tableau 13: Flux de trésorerie synthétisé........................................................................................... 56
Tableau 14: Critères financiers de la DER/FJ .................................................................................... 57

VI
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

LISTE DES FIGURES

Figure 1: différence entre financement interne et financement externe .................................................9


Figure 2: schéma de l’offre intégrée de la DER ................................................................................. 26
Figure 3 : Organigramme de la DER/FJ............................................................................................. 27
Figure 4: modèle d’analyse ............................................................................................................... 29
Figure 5: demande de financement du micro-crédit ........................................................................... 43
Figure 6: Processus de financement de la DER/FJ ............................................................................ 45

VII
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

LISTE DES ANNEXES


Annexe 1 : Grille d’évaluation synthétisé
Annexe 2 : Investissements
Annexes 3 : Revenus et charges
Annexes 4 : Tableau des flux de trésorerie et critères financiers de décision
Annexe 5: Avis DI
Annexe 6 : Grille d’évaluation

VIII
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

SOMMAIRE
DEDICACE ....................................................................................................................... II
REMERCIEMENTS ......................................................................................................... III
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS..................................................................... IV
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................ VI
LISTE DES ANNEXES ................................................................................................. VIII
SOMMAIRE .................................................................................................................... IX
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................1
Contexte ..........................................................................................................................1
Problématique .................................................................................................................2
Objectifs de l’étude .........................................................................................................4
Annonce du plan .............................................................................................................5
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ...............................................6
Chapitre 1 : Cadre théorique et Revue de littérature.............................................................8
Section 1 : Définition des concepts clés de l’étude ...........................................................8
Section 2 : Revue de la littérature .................................................................................. 19
Chapitre 2 : Présentation de l’organisation et méthodologie de l’étude .............................. 22
Section 1 : Présentation de l’entreprise ..........................................................................22
Section 2 : Méthodologie de l’étude...............................................................................28
DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE DE L’ETUDE............. Erreur ! Signet non défini.
Chapitre 3 : Description de l’existant ................................................................................35
Section 1 : Processus de financement de la DER/FJ : ..................................................... 35
Section 2 : Décision d’investissement et les conditions de remboursement des
financements ................................................................................................................. 44
1.2.1. Validée Rejetée ............................................................................................... 45
Chapitre 4 : Analyse, interprétation des résultats et recommandations .............................. 50
Section 1 : Cas pratique illustratif .................................................................................. 50
Section 2 : Vérification des hypothèses de recherches et recommandations .................... 57
CONCLUSION .................................................................................................................... 65
ANNEXES ........................................................................................................................... 68
BIBLIOGRAPHIE ...............................................................................................................67
TABLE DES MATIERES .................................................................................................... 75

IX
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Résumé
Ce mémoire traite principalement les difficultés des entrepreneurs sénégalais à rembourser leur
crédit reçu pour le financement de leurs projets. Tout au long de la recherche et de la rédaction
nous avons essayé aussi que possible d’apporter des éléments qui faciliteront la compréhension
du fonctionnement de la structure mise en place pour promouvoir l’entrepreneuriat des femmes
et des jeunes au Sénégal, qui est la DER. Nous avons expliqué tout au long son mécanisme de
financement, sa vision et sa stratégie, mais aussi ces limites car aussi efficace et innovante elle
est, elle a des difficultés à amener les bénéficiaires à rembourser leurs dettes. Dans cette étude
vous aurez d’une part le processus de financement de la DER/FJ, la sélection des projets, leur
viabilité. Les mesures de financement de la DER/FJ s’alignent avec les objectifs du Plan
Sénégal Emergent pour la création de richesses et l’inclusion sociale ; des mesures préventives
telles que la sélection rigoureuse des bénéficiaires sont recommandées mais pas toujours
appliquées. D’autre part le non remboursement des financements par les bénéficiaires où nous
constatons les conséquences du non-respect des délais de paiement et des obligations
contractuelles.

Les hypothèses examinées dans le document portent sur divers aspects liés au financement et
au remboursement de la DER/FJ. Elles incluent des hypothèses sur la transparence des
processus de financement, l’efficacité des décisions d’investissement, l’impact des mesures
préventives sur le remboursement et la gestion des risques liées au non-remboursement. A l’issu
de notre travail, nous avons formulé des recommandations visant à améliorer les pratiques de
financement et à réduire les risques de non-remboursement pour les bénéficiaires et l’organisme
financier.

X
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Summary

This brief mainly deals with the difficulties of Senegalese entrepreneurs in repaying their credit
received for the financing of their projects. Throughout the research and writing we have also
tried as much as possible to provide elements that will facilitate the understanding of the
functioning of the structure set up to promote the entrepreneurship of women and young people
in Senegal, which is the DER. We have explained throughout its financing mechanism, its
vision and strategy, but also these limits because as effective and innovative as it is, it has
difficulty getting beneficiaries to repay their debts. In this study you will have on the one hand
the financing process of the DER/FJ, the selection of projects, their viability. The financing
measures of the DER/FJ align with the objectives of the Emerging Senegal Plan for wealth
creation and social inclusion; preventive measures such as the rigorous selection of
beneficiaries are recommended but not always applied. On the other hand, the non-refund of
financing by beneficiaries where we see the consequences of non-compliance with payment
deadlines and contractual obligations.

The assumptions examined in the document cover various aspects related to the financing and
reimbursement of the DER/FJ. They include assumptions about the transparency of financing
processes, the effectiveness of investment decisions, the impact of preventive measures on
repayment and the management of risks related to non-refund. At the end of our work, we made
recommendations to improve financing practices and reduce the risk of non-repayment for
beneficiaries and the financial organization

XI
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

INTRODUCTION GENERALE

1
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Contexte
Dans le contexte de la mondialisation et d'une concurrence féroce, les pays, notamment ceux
en voie de développement sont dans la logique expérimentale de multiples modèles
économiques engagés à bâtir une économie compétitive à l’échelle internationale. C’est ainsi
que souligne le gouvernement sénégalais en 2014, dans le cadre du Plan Sénégal Emergent
autour de la transformation économique, en favorisant l’initiative privée et le développement
inclusif. Ce PSE a pour finalité de placer le Sénégal dans une voie de croissance perpétuelle,
durable. Le rapport de l’ANSD sur la Situation Economique et Sociale (SES Nationale 2014)
mentionnait que « la population en âge de travailler (individus âgés de 15ans ou plus) s’élève à
7 728 868, soit 58,2% de la population totale »1. Cette population majoritairement jeune, faisait
face à une situation de limitation d’insertion professionnelle, le chômage. Pour pallier au
problème de chômage chez les femmes et les jeunes, pour encourager la création d’emploi et
pour promouvoir l’entrepreneuriat au sein de la population, en 2017, par décret n°2017 – 2123
a été créé une structure rattachée au Secrétariat Général e la Présidence de la République, la
Délégation Général à l’Entrepreneuriat des femmes et des jeunes (DER/FJ. Elle a été mise en
place pour lever les contraintes de financements auxquelles les jeunes et les femmes sont
confrontés dans le développement de leurs activités en cohérence avec les objectifs du PSE.

Cependant, les micros, petites et moyennes entreprises ont été identifiées comme l’un des
leviers importants du développement pour avoir un impact positif sur les autres secteurs de
l’économie en termes de création d’emplois, diversification la production et utilisation des
ressources de production pour le financement du développement. Le plan d’action pour le
financement des économies des pays de l’UMOA, adopté par la Conférence des Chefs d’Etats
et de Gouvernements, en juin 2012, prévoit au titre de l’axe stratégique traitant de l’amélioration
de l’offre de services financiers, la mise en place d’un dispositif de financement des MPME par
les établissements de crédits. Un mandat a été confié à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique
de l’Ouest à cet égard.

Dans les pays en développement, les MPME participent à la création d’emplois de 2/3 des
emplois formels, en Afrique subsaharienne jusqu’à 80%, au Sénégal 42%2 des emplois
modernes. Elles sont les soubassements du développement économique et social et les moteurs
de la création d’emplois au niveau local, mais contribuent de plus en plus à relever des défis

1
https://www.ansd.sn/Indicateur/seesnchapitre-emploi
2
https://www.cairn.info/ou-en-est-l-economie-senegalaise-trois-ans-apres--1000000148893-page-1.html

1
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

prioritaires notamment en ce qui concerne le développement durable et la prestation des


services publics.
C’est dans cette perspectives que les autorités étatiques, avec l’appui de leurs partenaires
techniques et financiers, s’installent progressivement dans une logique d’accompagnement de
cette catégorie d’entreprises avec, notamment, la création de plusieurs structures d’appui à la
création, l’accompagnement et le développement d’entreprises telles que la DER/fj.
La DER/fj a dans son mécanisme quatre guichets de financements permettant d’appuyer les
entrepreneurs de façon directe et également d’organiser la structuration de filières viables pour
un plus effet d’échelle :

- Le nano-crédit (crédits entre 10 000 FCFA et 500 000 FCFA)


- Le micro-crédit (financements inférieurs à 1 million de FCFA)
- Le soutien au TPE et MPE (financement entre 1 et 50 millions de FCFA)
- La structuration des chaînes de valeur (financements spécifiques).
Problématique
La question du financement des petites et moyennes entreprises est récurrente partout dans le
monde. Elle est encore plus préoccupante en Afrique subsaharienne, alors même que les MPME
apparaissent comme des acteurs clés pour sortir du sous-développement. Le Sénégal veut
s’assurer un équilibre dans sa parité en mettant l’accent sur les opportunités favorisant
l’entrepreneuriat féminin et des jeunes. L’autonomisation des femmes et des jeunes est au cœur
des politiques engagées et parait comme un levier de développement important. Dans le rapport
de l’ANSD portant sur l’étude de la contribution de l’entrepreneuriat et du leadership féminins
à la valeur ajoutée de l’économie sénégalaise publié en Août 2022 est mentionné « au total,
l’entrepreneuriat et le leadership féminin ont contribué à hauteur de 2 681 milliards à la création
de la valeur ajoutée, soit 22,1% du PIB du Sénégal en 2017 »3 année de création de la DER.
Depuis, plusieurs programmes d’appui financier de la DER tel que le Programme d’Appui et
de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales (PAVIE) aident les MPME à se formaliser et
à créer des emplois, tout en portant une attention particulière aux initiatives renforçant
l’autonomisation des femmes. D’autre part, l’inclusion financière et l’autonomisation
économique des femmes au Sénégal représente un réel défi. Dans les régions rurales, soutenir
les femmes passe d’abord par le changement de normes sociales qui constituent un obstacle

3
https://www.ansd.sn/enquete-et-etude/etude-sur-la-contribution-de-lentreprenariat-et-du-leadership-feminins-
la-valeur

2
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

majeur. En milieu rural, les femmes ont un accès limité aux outils dont elles ont besoin pour
investir dans les activités génératrices de revenus.

L’implication des acteurs publics à travers leurs structures d’accompagnement et d’appui aux
initiatives des jeunes et femmes aujourd’hui a beaucoup amélioré la situation. La formation, la
formalisation, l’accompagnement technique et financier sont des étapes constitutives pour une
meilleure viabilité des initiatives entrepreneuriales. Dans le cadre du financement de ces
entreprises, l’éducation financière, les conditions de vie des femmes, l’analyse de faisabilité
financière doivent représenter en général l’aboutissement de la démarche à suivre dans l’étude
globale de la faisabilité du projet. L’objectif de l’évaluation du mécanisme de financement est
l’évaluation des différents flux du projet pour déterminer sa rentabilité et les conditions de sa
viabilité. La qualité de la décision d’investissement s’améliore en étudiant les projets sous
l’angle risque-rendement plutôt qu’en se limitant au taux de rendement comme critère
d’acceptation ou de rejet d’un projet.

Les bénéficiaires des financements octroyés par la DER font face à des difficultés de
remboursements. Ce problème de recouvrement peut être, causé par la gestion inadéquate des
entrepreneurs, des déficits dans la gestion de leurs entreprises, des erreurs opérationnelles, des
lacunes dans la planification financière entraînant des difficultés économiques imprévues telles
que les coûts inattendus, des fluctuations de marché ou des déficits sectoriels. Un manque de
communication claire entre la DER et les bénéficiaires peut contribuer aux problèmes de
remboursement, et aussi le manque de soutien nécessaire après avoir obtenu le financement. Un
suivi et un accompagnement insuffisants peuvent entraîner des difficultés de remboursement.

A cela s’ajoute les conditions de vie et de travail qui peuvent causées des interruptions
d’activités. En juin 2023, une étude de la DER sur les difficultés de remboursement des
financements du nano et micro-crédit, démontre la nécessité d’agir durablement à travers la
création d’un véritable statut de préservation des acteurs de la transformation économique du
pays. Avec plus de 20% des bénéficiaires qui font face à des difficultés liées aux soins
personnels ou familiaux, 14% des entrepreneurs confrontés à un arrêt maladie, et 1/3 des
bénéficiaires des produits d’autonomisation (nano et micro-crédit) en retard de remboursement
pour des raisons de santé.
En nous intéressant à la question de l’évaluation des mécanismes de financement et des causes
liées aux difficultés de remboursement des projets accompagnés par la DER cela nous amène à

3
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

nous poser la question suivante : Quelles sont les causes liées aux non remboursements des
financements par des entrepreneurs bénéficiaires de la DER ?
De cette question principale découlent les questions spécifiques suivantes :
- Quels sont les critères que la DER retient pour assurer le financement des projets des
bénéficiaires ? Quels sont les critères clés qui conditionnent la décision d’investissement des
projets des bénéficiaires de la DER ?
- Le système de suivi se limite-t-il à l’accompagnement financier ? Quand n’est-il de
l’accompagnement non-financier ?
- L’entrepreneuriat féminin est-il contraire aux normes sociales sénégalaises ?
- Quelles sont les mesures mises en œuvre pour répondre aux difficultés de remboursements ?
Ces questions seront traitées à travers le thème suivant : « Evaluation des mécanismes de
financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : cas de la DER/fj ».
Objectifs de l’étude
L’objectif général de notre étude est d’analyser les causes liées aux difficultés de
remboursement des financements de la DER et de façon spécifique il s’agira de :
- Présenter les critères à retenir dans le processus de financement des projets
- Analyser les conditions et l’accompagnement financier et non –financier de la DER
- Identifier les causes de non remboursement des crédits de la DER
- Evaluer l’impact l’entrepreneuriat féminin et des jeunes bénéficiaires de la DER sur la
croissance économique et sociale au Sénégal.
Ces objectifs permettront d’explorer les différents aspects du processus de financement des
projets, de mettre en lumières les difficultés du milieu entrepreneurial afin d’apporter des
informations précieuses pour améliorer le processus. Nous nous évertuerons à la fin de notre
étude d’apporter des solutions susceptibles de répondre aux problèmes liés aux difficultés de
remboursement de crédits des bénéficiaires.

Nous mènerons notre étude selon les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 :
Les critères pour évaluer la viabilité financière d’un projet, le suivi financier et le soutien
technique peuvent aider à réduire le risque de perte financière.
Hypothèse 2 :
La faible intervention de la DER dans l’accompagnement technique pourrait constituer un
véritable handicap à la réussite pérenne des projets des bénéficiaires.
Hypothèse 3 :

4
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Au niveau des activités mises en œuvre, nous assistons à une absence de diversification, à une
reproduction à l’identique et en masse d’activités provoquant ainsi une diminuant de la
rentabilité du projet qui peut entraîner le non remboursement du crédit.
Hypothèse 4 :
Les conditions de vie et de travail, le milieu rural et les normes sociales ne sont pas en faveur
des jeunes entrepreneurs et des femmes.
Annonce du plan
L’objectif de notre travail étant d’analyser les causes liées aux difficultés de remboursement
des financements de la DER/FJ, nous visons également les entrepreneurs à comprendre leur
écosystème, à mieux élaborer leur stratégie en prenant en compte les facteurs de risques pour
mieux affronter les difficultés. Le thème de notre mémoire permet également d’analyser si
l’entrepreneuriat pourrait être un facteur de croissance économique et social dans les pays en
voie de développement tel que le Sénégal par le biais des structures d’appui. Ceci pourrait
expliquer la ferme volonté de l’Etat sénégalais à valoriser la jeunesse et les femmes dans le
secteur privé.

La restitution de ce travail va s’articuler autour de deux grandes parties :

Pour la première partie portera sur le cadre théorique de l’étude. Elle sera devisée en deux
chapitres. Dans le premier chapitre nous étudierons les notions fondamentales pour la
compréhension de notre sujet. Nous avons opté pour une démarche théorique basée sur deux
niveaux d’analyse, une recherche bibliographique et webographique et une revue littérature des
approches de certains auteurs sur la question du financement des initiatives locales. L’objectif
est de décrire tous les aspects théoriques. Le second chapitre, nous présenterons la
méthodologie de l’étude, qui comprendra deux sections aussi. La première concernera la
présentation de la DER/FJ, la deuxième sera consacrée à la méthodologie de l’étude et les outils
d’analyses de données de la DER/fj. Dans le souci de compléter les aspects théoriques et de les
soutenir davantage nous avons jugé utile de présenter un cas pratique.

Ce cas pratique est la seconde partie de notre mémoire. Le premier chapitre de cette partie
traitera la description de l’existant, tandis que le second chapitre comprendra une étude sur le
mécanisme de financement et les causes de non-remboursement du crédit pour aboutir enfin à
la résolution du cas pratique suivi de suggestions et de recommandations.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

PREMIERE PARTIE : CADRE


THEORIQUE DE L’ETUDE

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Selon le Groupe de la Banque Africaine de Développement, au Sénégal, l’entrepreneuriat par


la création des micros, petites et moyennes entreprises constituent un pilier de l’économie,
représentant plus de 80%4 des entreprises et contribuant significativement à la création
d’emplois et à la croissance économique et sociale. Cependant, ces entreprises sont souvent
confrontées à des difficultés de financement, des problèmes de rentabilité et de pérennité, ce
qui limite leur capacité à se développer et à créer de la valeur ajoutée conséquente. Dans ce
contexte, il est important de comprendre le mécanisme de financement qui est utilisé par la
Délégation Générale à l’Entrepreneuriat des femmes et des jeunes à travers les institutions et
les phénomènes qui conduisent aux difficultés de remboursement de crédit des bénéficiaires.
C’est fort de cette raison que nous avons décidé de porter notre étude sur l’évaluation du
mécanisme de financement des projets et les difficultés de remboursement.
Afin de réussir cette analyse, il est nécessaire pour nous d’avoir des notions fondamentales sur
les concepts théoriques du processus de financement et l’écosystème de l’entrepreneuriat au
Sénégal. C’est ce qui justifie cette première partie de notre étude intitulé cadre théorique. Cette
partie est organisée en deux chapitres dont le premier portera sur le cadre théorique et la revue
de la littérature et le deuxième chapitre portera sur la méthodologie et le cadre de l’étude.

4
https://www.afdb.org/fr/topics-and-sectors/initiatives-partnerships/jobs-for-youth-in-africa/the-youth-
entrepreneurship-and-innovation-multi-donor-trust-fund

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Chapitre 1 : Cadre théorique et Revue de littérature


Il s’agira pour nous pour nous dans le chapitre 1 de ce cadre théorique, de définir les concepts
clés de notre thème qui portera essentiellement sur le mécanisme de financement,
l’entrepreneuriat au Sénégal, notions des besoins des MPME au Sénégal, les notions de
remboursement de crédit dans la section 1, et dans la seconde section, nous présenterons
différentes approches des auteurs sur la question du processus de financement et l’écosystème
l’entrepreneuriat.
Section 1 : Définition des concepts clés de l’étude
1. Notion du mécanisme de financement
1.1. Notion de processus
La notion de processus renvoie à plusieurs définitions. Il s’agit d’un enchaînement se déroulant
de manière structurée et progressive (IFACI & amp ; al. 2000 : 65). De façon plus élargie, il
s’agit d’une suite d’actions ou d’activités, structurée et continue, réalisée de manière
séquentielle ou parallèle, combinant et mettant en œuvre de multiples ressources, des capacités
et des compétences, pour produire un résultat ou output (MEIER, 2000 : 164). A ces deux
définitions non exhaustives, nous pouvons ajouter une troisième selon laquelle un processus est
un enchainement d’activités corrélées ou interactives transformant, avec plus-value, des
éléments d’entrée en éléments de sortie (FRECHER & amp; al. 2003 : 9). Cette dernière
définition semble être un résumé des deux précédentes d’où sa nature beaucoup plus complète.
Nous retenons ainsi de ces trois définitions majeures, qu’un processus regroupe plusieurs
activités utilisant un certain nombre de moyens pour atteindre un objectif commun donné.
1.2. Notion de financement
Par financement il faut entendre l’ensemble des ressources financières tant interne qu’externe
à disposition d’une entreprise et lui permettant d’avoir les moyens d’action nécessaire pour
réaliser son activité. Les différentes sources de financement se retrouve au passif du bilan. Elles
forment ensemble les ressources mise à disposition de l’entreprise et représente donc aussi les
dettes de l’entreprise. Leur contrepartie est à l’actif du bilan sous forme de liquidité représente
les moyens d’actions de l’entreprise. Dans le contexte d’une institution financière nous dirons
que, le processus de financement est l’ensemble des étapes qui traitent un dossier de
financement qui s’exécute de l’acceptation de la demande à la mise en place des fonds. C’est
un ensemble d’activité réalisé par les gestionnaires des MPME pour traiter une demande de
financement, il permet à l’analyste chargé du dossier de faire une analyse interne et externe de
la situation de l'entreprise.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Les différentes sources de financement peuvent être regroupe en 2 catégories que nous
définirons dans les lignes suivantes :

Figure 1: différence entre financement interne et financement externe

Le financement des investissements

Financement interne Financement externe

Emprunts
Autofinancement

Augmentation du capital

Apport en compte courant d’associés


Financement participatif

Cession d’actifs Subvention

Source :…..

Financement interne :

Désigne les sources de financement provenant de l'entreprise elle-même, comme la rétention


de bénéfices, l'augmentation de capital, la vente d'actifs ou la réduction de dépenses. Pour
financer un projet ou un investissement, l’organisation peut avoir recours aux modes de
financements internes, c’est-à-dire à l’autofinancement ou à l’apport en compte courant
d’associés.

- L’autofinancement correspond à la capacité de l’entreprise à se financer par ses propres


moyens. Ce mode de financement nécessite un niveau de trésorerie suffisant (Valeurs
mobilières de placement (VMP) + disponibilités − concours bancaires courants soldes
créditeurs de banque).

9
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

- L’apport en compte courant d’associés correspond au versement d’une somme d’argent


par les associés sur le compte bancaire de l’entreprise. Ils sont alors rémunérés avec des
intérêts. L’apport peut être remboursé par l’entreprise dès qu’elle dégage une trésorerie
suffisante.
- La cession d’éléments d’actif qui résulte d’opération hors-exploitation, donc non inclus
dans l’autofinancement. On distingue à ce niveau, les cessions d’actifs industriels et
commerciaux et les cessions d’actifs financiers (titres et valeurs mobilières de
placement)
Le financement externe :

Le financement externe, quant à lui, désigne les sources de financement provenant de sources
extérieures à l'entreprise, telles que l’emprunt, l’augmentation de capital, la subvention ou le
financement participatif (crowdfunding).

- L’emprunt est une somme d’argent prêtée à l’entreprise par un organisme financier en
contrepartie d’intérêts. Il permet d’étaler le financement sur une durée longue et de ne
pas solliciter les associés.
- L’augmentation de capital par apport en numéraire consiste à créer de nouvelles
actions, achetées par des associés ou des actionnaires, anciens ou nouveaux. Ces actions
leur procurent un titre de propriété auquel sont associés un droit de vote et une
rémunération (dividendes). La décision est prise en assemblée générale extraordinaire
(AGE).
- La subvention est une somme versée à l’entreprise par une entité publique (État,
collectivités locales, Union européenne, etc.). Cette somme n’est pas remboursable.
- Le financement participatif (crowdfunding) fait appel au grand public, via une
plateforme Internet. Il peut prendre trois formes : le don (reward crowdfunding) ; le prêt
(crowdlending) ; l’investissement (crowdequity).

Le financement interne est souvent considéré comme plus stable et moins risqué que le
financement externe.

2. Notion de l’entrepreneuriat au Sénégal


2.1.Définition des MPME
Plusieurs définitions se rattachent à la notion de MPME. La loi d’orientation du 07 janvier 2020
relative aux PMEs au Sénégal défini la PME dans son article 3, comme : « toute personne
physique ou morale autonome, commerçante ou productrice de biens et/ou services marchands,

10
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

et dont le chiffre d’affaires hors taxes annuel n’excède pas deux milliards (2.000.000.000) de
FCFA ; toute PME dont plus de 25% du capital est directement détenue par une entreprise
privée ou publique perd cette qualité au sens de la présente loi, à l’exception des sociétés de
capital-risque et des investisseurs institutionnels. »5

Toujours selon la même loi, on distingue 4 types de PME

L’Entreprenant : un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration


prévue dans l’Acte uniforme révisé sur le droit commercial de l’OHADA, exerce une activité
professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole ;

Très Petite Entreprise (TPE) : toute personne, hors entreprenant, physique ou morale, exerçant
une activité professionnelle, civile, commerciale, artisanale, agricole, industrielle ou de
prestataire de services, dont le chiffre d’affaires annuel déclaré hors taxes est inférieur ou égal
à 100.000.000 FCFA ;

Petite Entreprise (PE) : toute personne physique ou morale, exerçant une activité
professionnelle, civile, commerciale, artisanale, agricole, industrielle ou de prestataire de
services, dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est supérieur à 100.000.000 FCFA et
inférieur ou égal à 500.000.000 FCFA ;

Moyenne Entreprise (ME) : toute personne physique ou morale, exerçant une activité
professionnelle, civile, commerciale, artisanale, agricole, industrielle ou de prestataire de
services, dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est supérieur à 500.000.000 FCFA et
inférieur ou égal à 2.000.000.000 FCFA ;

5
https://justice.sec.gouv.sn/wp-content/uploads/textes-reglements/OHADA/Loi-orientation-n-2020-02-du-07-
Janvier-2020-relative-aux-PME.pdf

11
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Tableau 1: Répartition (%) des entreprises sénégalaises par taille selon la région en 2016

Secteur d’activité Entreprena Très Petite Moyenne Grande entreprise

nt petite en- entreprise


entrepri trepris
se e
Agriculture, élévage 0% 100 % 0% 0% 0%
et pêche
Industries 0% 96 % 2% 1% 1%
alimentaires
Industries textiles 98 % 2% 0% 0% 0%
Autres industries 87 % 12 % 1% 0% 0%
BTP 25 % 40 % 16 % 12 % 7%
Commerce 93 % 5% 1% 0% 0%
Transport et 48 % 30 % 11 % 6% 6%
télécommunications
Hôtels, bars et 87 % 12 % 1% 0% 0%
restaurants
Services fournis aux 55 % 33 % 8% 3% 1%
entreprises
Services personnels 89 % 10 % 1% 0% 0%
divers
Source : ANSD, 2017

12
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Tableau 2: Récapitulatif de la typologie des PME

Catégorie d'entreprises Type d'entreprises Chiffre d'affaires annuel


hors taxes
Entreprenant Entrepreneur individuel, Non précisé, sur simple
personne physique déclaration
Très Petite Entreprise (TPE) Personne physique ou morale ≤ 100.000.000 FCFA
Petite Entreprise (PE) Personne physique ou morale > 100.000.000 FCFA et ≤
500.000.000 FCFA
Moyenne Entreprise (ME) Personne physique ou morale > 500.000.000 FCFA et ≤
2.000.000.000 FCFA
Source : La loi d’orientation du 07 janvier 2020 relative aux PME au Sénégal

2.2. Identification des besoins des PME


Les PME sont confrontées à un certain nombre de besoins allant de la qualification des
dirigeants et des agents, à l'organisation de leur travail, à la gestion de leurs activités liées
surtout au financement de leur implantation et du développement de leur entreprise. Le besoin
de financement se manifeste certes au niveau de toutes les entreprises quel que soit le secteur
d'activité, la nature de l'entreprise ou son degré de formalisme, mais le niveau de ce besoin ainsi
que sa spécificité sont différents selon qu'il agisse d'une PME ou d'une MPE, ou encore selon
le stade de développement et la nature du besoin à financer. Nous remarquons que les
promoteurs des PME ont en général une logique d'investissement. Parce que le capital requis
est important, ils font appel à toute sorte de montage : l'épargne des promoteurs, le recours à
des projets, les emprunts sur la base de projets dûment élaborés.
- Les besoins financiers de la PME

Les besoins financiers de la PME sont dans plusieurs cas similaires et sont de plusieurs ordres :

Le besoin de financer l'implantation : souvent le capital disponible est insuffisant pour faire
face aux investissements nécessaires pour le démarrage de l'activité d'où le besoin de recourir
à d'autres sources sur la base de l'élaboration d'un plan d'affaires. Ce dernier doit démontrer
l'intérêt et la rentabilité de l'affaire. Le besoin varie en fonction des fonds propres des
promoteurs et de la nature de l'activité, mais il peut atteindre quelques dizaines de millions de
francs CFA. Il se compose de besoin de financement des investissements et des fonds de
roulement.

13
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Le besoin de financer le développement de l'activité : la croissance de l'entreprise entraîne la


nécessité de se doter de quelques moyens de plus en plus performants d'où un besoin de financer
de nouvelles acquisitions permettant, soit de renouveler les équipements, soit d'acquérir des
équipements additionnels.
Le besoin de financer le fonds de roulement ordinaire : souvent les entrées de trésorerie ne
correspondent pas avec le cycle des décaissements pour le fonctionnement normal de
l'entreprise et conduit à des besoins ponctuels de trésorerie.
Le besoin de financer les marchés spécifiques : la réalisation des commandes implique que
l'entreprise doit disposer de ressources financières au préalable. Il arrive que les clients
apportent des avances, mais aussi dans la plupart des cas, l'entreprise doit trouver des ressources
permettant de produire et d'effectuer les livraisons avant d'obtenir le règlement.
Le besoin de financer d'autres services financiers comme la caution sur marché et la caution
d'avance de démarrage.
Le niveau de ces besoins financiers est très variable mais ils sont souvent de trois types : les
crédits d'investissement, les crédits à court terme (crédit de trésorerie) et les engagements par
signature (caution).
Tableau 3: récapitulatif des besoins financiers des PME.

Besoins à court terme Fonds de roulement ordinaire

Avance sur le marché

Financement de l'exploitation

Besoins à moyen terme Investissement

Acquisition d'équipements

(neufs ou d'occasion)

Autres services financiers Epargne

Besoins sociaux

Source : nous-même

14
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
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Aux besoins cités ci-dessus, il faut ajouter d'autres plus spécifiques que rencontrent les MPME
dans le cadre de leur restructuration. Dans ce cas précis, s'exprime un besoin de financement
global (fonds de roulement et d'investissement) dont l'objet est d'apporter des ressources
permettant à l'entreprise de mettre en œuvre un plan de restructuration dûment élaboré et
réaliste.
- Les besoins non financiers
Les MPME sénégalaises expriment une batterie de besoins de services non financiers,
notamment en termes de :
Renforcement des capacités des ressources humaines précisément en formation technique et en
gestion d'entreprise ;
Promotion des produits et services artisanaux (encadrement à la recherche de débouchés,
participation aux foires ou à d'autres manifestations commerciales, informations sur le
calendrier des manifestations commerciales, bons de commandes ou de travaux, participation
aux appels d'offres etc.) ;
Amélioration de la qualité des produits artisanaux (brevet, certification, normalisation des
produits, manuel de procédures etc.) ;
Relations de partenariat (inscription dans les chambres de métiers, adhésion à une organisation
professionnelle d'artisans, mise en place d'une nouvelle organisation chargée de répondre aux
demandes des services non financiers des entreprises artisanales).
2.3. L’inclusion financière au Sénégal
Depuis le succès du M-Pesa au Kenya la plus célèbre plateforme de transfert d’argent par
téléphonie mobile, l’inclusion financière a connu une expansion remarquable dans les pays en
voie de développement ces dernières années. L’utilisation du téléphone mobile par les
entrepreneurs en quête de financement pour accroître l’accès aux services financiers a occupé
une place incontournable dans les stratégies nationales et internationales d’inclusion financière.
Nous adoptons donc la définition de Porteous (2007) qui considère l’inclusion financière
comme l’offre des services bancaires classiques comme l’épargne et le crédit, mais aussi des
services de paiement et de transfert par un support de téléphonie mobile.

Dans la stratégie nationale d’inclusion financière du Sénégal 2022-202, il est mentionné dans
l’article 366 portant sur les défis de l’inclusion financière que « de nombreuses contraintes
entravent l’accès et l’utilisation des services financiers au niveau de toutes les couches de la
population, des très petites ou micros entreprises (TPME) et petites et moyennes entreprises

6
https://www.afi-global.org/wp-content/uploads/2022/03/SNIF-Senegal-version-finale.pdf

15
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

(PME) qui sont confrontées à des difficultés d’accès au financement. Elles concernent pour
l’essentiel, l’insuffisance de revenu et le déficit d’information. D’où la faiblesse de la demande
de crédit et l’insuffisance de la sollicitation des instruments de facilitation de l’accès des
TPME/PME au crédit ». L’objectif de cette stratégie est donc d’atteindre un taux d’inclusion
financière de 65% des adultes (soit au moins 80% selon l’optique de l’offre) et de 90% des
PME7.

3. Notion de remboursement de crédit


3.1. Définition de crédit
Le crédit peut être défini comme une opération par laquelle les institutions financières
s’exécutent au profit de leur clients (entreprises ou particuliers) en vue de fournir des capitaux
nécessaires au financement de leurs activités. Nous distinguons les crédits de trésorerie et les
crédits par signature

- Le crédit de trésorerie : c’est l’ensemble des crédits qui font l’objet d’un décaissement
au niveau des banques ou des institutions de micro finance. Dans cette rubrique nous
avons :

Les crédits par caisse qui sont des crédits de durée relativement courte (deux ans maximum).
Ils sont destinés à financer l’activité courante de l’entreprise, c’est-à-dire les besoins de
décalage entre les recettes et les dépenses. Ces crédits sont sollicités par les PME car elles ont
souvent des besoins de trésorerie. On peut en citer plusieurs : le découvert, la facilité de caisse,
l’escompte de papier commercial, les crédits d’épargne, le crédit-bail et le crédit spot pour les
grandes entreprises.

- Le crédit à terme : il se définit comme étant un prêt amortissable selon la durée de vie
indiquée par le contrat. Il s’agit des crédits à court-terme et des crédits à moyen terme.
Les premiers ont une durée maximale de deux ans et servent à financer les besoins
urgents des entreprises. Ils sont essentiellement sollicités pour le financement des
activités comme la pêche, le commerce, le tourisme, l’agriculture, etc. Quant aux
seconds leur durée est relativement longue et est comprise entre l’intervalle de deux à
sept ans. Ils servent au financement de l’acquisition du matériel d’exploitation,
d’équipement, de transport, d’immobilier, etc.
- Les crédits par signature : l’engagement par signature est celui délivré par une banque
pour le compte de ses clients au profit de l’Etat, des collectivités publiques, des

7
https://www.afi-global.org/wp-content/uploads/2022/03/SNIF-Senegal-version-finale.pdf

16
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

établissements publics à caractère industriel et commercial, etc. Les engagements pris


par les banques profitent aux deux parties, car ils leur offrent les avantages escomptés.
- Ils ont pour effet de garantir les obligations à la charge de la clientèle.

3.2. Le remboursement de crédit


L'exercice d'une activité indépendante demande dans la plupart des cas des investissements
financés par une banque ou une institution de micro finance.

Pour les prêts personnels, un calendrier des remboursements est établi lors de la signature du
contrat, l'emprunteur doit alors entamer le remboursement dès la première échéance.

Pour les prêts affectés à l'achat d'un bien ou d'un service, le débiteur n'est tenu de commencer
le remboursement qu'à partir du moment où le bien est livré ou remis. Si ce dernier ne parvient
pas à rembourser les sommes dues, il peut demander à l'établissement qui le soutient un
règlement à l'amiable et obtenir un délai de paiement. Celui-ci n'est pas tenu d'accepter la
demande. S'il l'accepte, l'institution financière peut réclamer une indemnité jusqu'à hauteur de
4% des échéances accordées.

Le non-respect des délais ou d'accomplissement pouvant diminuer les garanties expose les
échéances reportées produisant un intérêt à un taux réduit mais qui ne peut être inférieur au taux
légal. Certaines personnes procèdent à des remboursements anticipés, c'est-à-dire avant la fin
du contrat, mais il existe des cas où l'organisme financier refuse des règlements de ce genre. Le
remboursement anticipé ne semble intéressant que lorsque le taux d'intérêt d'un crédit y compris
les taux avantageux sont supérieurs au taux d'inflation. Il permet en effet de ne plus supporter
le coût du crédit. Notons qu'il peut arriver que le remboursement anticipé ne soit pas avantageux
parce que le remboursement prend en compte beaucoup d'éléments. Ces éléments sont :

- le taux d'intérêt du crédit et le taux d'inflation : plus il est élevé, plus le remboursement
anticipé est avantageux ;

- la durée du prêt : plus elle est importante, plus le remboursement anticipé est profitable ;

- le montant de l'indemnité éventuelle à payer sur le capital restant dû appelé « pénalité de


remboursement ». La possibilité pour l'organisme prêteur d'exiger cette pénalité et son
montant sont également des éléments importants.

Dans le cas des prêts immobiliers, il faut tenir compte de la perte de bénéfice et de la réduction
d'impôts accordées sur les intérêts du prêt lorsqu'on peut y prétendre. La pénalité sur les
remboursements anticipés en cas de prêts immobiliers est supprimée quand il y a vente du bien

17
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

pour les circonstances suivantes : changement du lieu d'activité professionnelle, décès ou


cession forcée de l'activité professionnelle de l'emprunteur ou de son conjoint. Les conditions
de remboursement varient d'un établissement financier à un autre.

3.3. Les conditions de recouvrement


Les impayés constituent l'une des principales causes de défaillance des entreprises. Une
procédure de recouvrement est nécessaire auprès des clients en dépôt de bilan. C'est un
instrument de sensibilisation qui rappelle aux artisans le caractère impératif des règles qu'ils se
sont donnés pour que leur mutuelle remplisse ses objectifs. Accompagnée de lettre de relance
et de mise en demeure, cette procédure s'adresse à ses clients de droit privé (particuliers et
entreprises) qui ne sont pas acquittés de leurs factures dans les délais. Ces relances obéissent à
une procédure et à des délais particuliers.

Plusieurs mutuelles rencontrent des problèmes dans leur fonctionnement surtout quand il s'agit
de la régularité des remboursements des crédits. Le Conseil d'Administratif de ces mutuelles ne
parvenant pas à régler ces problèmes, demande aux membres du conseil de gestion de la base
d'appui de constituer parmi ses membres un comité de recouvrement. Cette instance permet de
faire pression sur les mutualistes et peut demander le soutien des autorités publiques ou prendre
des mesures coercitives comme l'affichage des noms des mauvais payeurs à l'entrée de la base
d'appui.

En cas de retard de paiement, les IMF prélèvent des frais exceptionnels préalablement définis
lors de l'octroi du crédit. Ces frais varient selon les IMF (10% par an au prorata du nombre de
jours de retard à l'UM PAMECAS, 2% du montant du crédit plus 3000 FCFA au CMS, 2% à
l'ACEP et à l'AGETIP)8. La DER quant à elle, ses financements répondent au besoin
d’allègement du coût de crédit, aussi bien en termes de taux d’intérêt que des garanties
demandées aux bénéficiaires.

Les IMF peuvent recourir aux sociétés de recouvrement. Celles-ci doivent impliquer le
fondement de la demande et le détail des sommes déclarées. Les frais de recouvrement entrepris
sans titre exécutoire restent à la charge du créancier. Un avocat ou l'association des
consommateurs peut être contacté.

8
https://www.memoireonline.com/08/08/1506/le-financement-des-pme-au-senegal.html

18
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Section 2 : Revue de la littérature


Approche de quelques auteurs sur l’entrepreneuriat et le mécanisme de financement d’un projet
Les différentes approches sur l’entrepreneuriat et pour évaluer le mécanisme de financement
d’un projet sont largement similaires. Voici quelques exemples d’auteurs et de leurs approches
La théorie de l’entrepreneuriat sur la notion de « la contrainte de la rente entrepreneuriale » de
William Baumol (1960) explore les dilemmes auxquels les entrepreneurs peuvent être
confrontés. Baumol suggère que les entrepreneurs sont constamment aux prises avec le choix
entre deux types d’activités entrepreneuriales : celles qui génèrent des profits en raison de
l’innovation, celles qui cherchent à tirer profit des rentes économiques existantes sans créer de
valeur nouvelle. Dans un contexte où les institutions ou les marchés favorisent l’obtention de
rentes économiques sans encourager l’innovation, les entrepreneurs peuvent être incités à opter
pour des activités qui ne contribuent pas significativement à la croissance économique. Cela
peut résulter en une allocation inefficace des ressources, où les efforts entrepreneuriaux sont
dirigés vers des activités rentables à court terme mais moins propices au progrès économique à
long terme. La contrainte de la rente entrepreneuriale souligne ainsi les défis structurels et
institutionnels qui peuvent influencer les choix des entrepreneurs, impactant potentiellement le
dynamisme économique d’une société. L’encouragement de politiques et de mécanismes qui
favorisent l’innovation plutôt que la recherche de rentes économiques est souvent présentée
comme une manière de surmonter cette contrainte et de stimuler la croissance économique.
Dans son ouvrage “The Entrepreneurial State : Debunking Public vs. Private Sector Myths”
publié en 20139, Mariana Mazzucato remet en question la dichotomie traditionnelle entre le
secteur public et le secteur privé en matière d’innovation et d’entrepreneuriat. Elle explore le
rôle central de l’État dans le financement et la promotion de l’innovation, contredisant l’idée
selon laquelle l’innovation est principalement le fait du secteur privé. Mazzucato soutient que
l’État a joué un rôle crucial dans la création des conditions nécessaires à l’innovation, assumant
des risques et finançant des projets à long terme qui ont souvent conduit à des percées
technologiques majeures. Elle met en lumière des exemples historiques, tels que les
investissements de l’État américain dans la recherche spatiale, pour illustrer comment l’État
peut être un acteur entrepreneurial. L’auteure souligne également que le secteur privé a souvent
tendance à capitaliser sur les succès issus des investissements publics, tandis que les risques
initiaux sont supportés par l’État. Elle plaide en faveur d’une reconnaissance plus juste du rôle
de l’État dans le processus d’innovation et d’une collaboration accrue entre le secteur public et

9
https://www.emerald.com/insight/content/doi/10.1108/JEPP-04-2014-0017/full/html

19
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

le secteur privé. Cet ouvrage a suscité des débats significatifs sur la manière dont la société
perçoit l’innovation et a contribué à remettre en question les conceptions traditionnelles du rôle
de l’État dans l’économie et le progrès technologique.
L’ouvrage “Boulevard of Broken Dreams: Why Public Efforts to Boost Entrepreneurship and
Venture Capital Have Failed - and What to Do About It” de Josh Lerner10, publié en 2009,
examine le rôle de l’État dans la promotion de l’entrepreneuriat et du capital-risque. Lerner
explore les différentes initiatives publiques visant à stimuler l’entrepreneuriat et le financement
des entreprises par le biais du capital-risque. Il examine comment les gouvernements ont tenté
d’encourager l’innovation et de favoriser la croissance des entreprises en fournissant des
incitations, des subventions, ou en établissant des partenariats avec le secteur privé. L’auteur
ne se contente pas d’analyser les réussites, mais met également en lumière les échecs et les
obstacles rencontrés par ces politiques publiques. Il examine les raisons pour lesquelles
certaines initiatives n’ont pas eu l’impact escompté, explorant des facteurs tels que la
bureaucratie, les incitations mal alignées et les défis structurels. Lerner propose également des
recommandations pour améliorer l’efficacité des efforts de l’État dans le soutien à
l’entrepreneuriat. Il suggère des ajustements aux politiques existantes et propose de nouvelles
approches pour maximiser l’impact des investissements publics dans le financement des
entreprises et le développement de l’innovation. L’ouvrage de Lerner offre une analyse
approfondie et critique du rôle de l’État dans la promotion de l’entrepreneuriat, fournissant des
insights utiles pour les décideurs, les chercheurs et les professionnels du secteur.
Joseph Martial Ribeiro (2023 :135)11 considère que la validation d'un projet découle de trois
éléments qui constituent la pierre angulaire de l'évaluation financière : le rendement financier
attendu, le moment auquel se matérialise ce rendement, et le risque associé à ce rendement.
Selon lui, pour faire une bonne évaluation financière d'un projet, il convient d'identifier deux
groupes de critères : les critères statiques et les critères dynamiques. Les critères statiques, tels
que la période de récupération, le taux de rendement comptable et le retour sur investissement,
ne prennent pas en compte la valeur temporelle de l'argent. Les critères dynamiques, tels que la
période de récupération dynamique, la charge annuelle équivalente, la valeur actuelle nette,
l'indice de rentabilité ou le rapport coûts/bénéfice, le taux de rentabilité interne, le rapport
avantage coûts et le taux de rendement interne modifié, prennent en compte la valeur temporelle
de l'argent.

10
https://www.jstor.org/stable/j.ctt7t2br
11
https://books.google.sn/books/about/%C3%89valuation_financi%C3%A8re_des_projets_d_in.html?id=BcSnE
AAAQBAJ&redir_esc=y

20
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Selon Williams et Nadin (2012), l'entrepreneuriat informel comprend les activités économiques
qui se déroulent en dehors des cadres réglementaires formels. Il s’agit d’un secteur important
qui, bien qu’existant en marge de l’économie formelle, joue un rôle déterminant dans le
dynamisme économique des pays en développement (Chen, 2012)12. Malgré leur caractère
officieux, la contribution des entreprises informelles à la croissance économique est indéniable,
notamment à travers la création d’emplois, l’innovation et la satisfaction de besoins locaux qui
ne peuvent être satisfaits par le secteur formel. Les principales contraintes auxquelles sont
confrontées ces entreprises incluent le manque d'accès au financement formel, ce qui limite leur
capacité à se développer ou à innover (La Porta & Shleifer, 2014). Cette limitation est amplifiée
par une faible protection juridique, qui rend les entrepreneurs informels plus vulnérables à
divers risques, tels que l'expropriation, la concurrence déloyale ou les chocs économiques. Dans
le contexte sénégalais, notamment au sein de la Confrérie Mouride, un nombre considérable de
fidèles exploitent une économie informelle. Plusieurs raisons expliquent cette tendance.
Premièrement, le muridisme encourage l'entrepreneuriat avec ses valeurs de solidarité,
d'autonomie et de travail acharné (Cruise O'Brien, 2003)13. Deuxièmement, opérer dans
l’économie informelle permet une plus grande flexibilité, ce qui est essentiel pour répondre aux
besoins changeants des communautés. Enfin, l’entrepreneuriat informel est souvent considéré
comme un moyen de contourner les charges bureaucratiques et les obstacles à l’entrée sur les
marchés formels.

12
https://www.scirp.org/reference/referencespapers?referenceid=1925297
13
https://en.wikipedia.org/wiki/Conor_Cruise_O%27Brien

21
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Chapitre 2 : Présentation de l’organisation et méthodologie de


l’étude
Après la revue de littérature abordée précédemment, qui nous a permis de comprendre la notion
de MPME, les différents types de financement octroyés aux MPME et le processus de
financement de ces entreprises, nous mettrons en relief la méthodologie de l’étude qui
consistera à une présentation de la DER/FJ, puis la présentation de notre modèle d’analyse et
des outils de collecte.
Section 1 : Présentation de l’entreprise
1. Présentation de la DER/fj
La Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) a été
miseen place, pour procéder à une redistribution inclusive des ressources notamment pour les
femmes et les jeunes qui restent la couche de la population la plus affectée par le chômage,
malgré un niveau de croissance soutenu. Sa création fait suite à la volonté manifestée par le Chef
de l’État demettre en place une structure publique capable d’intervenir de façon efficace sur les
questions d’emploi, de création de richesses, d’inclusion socio-économique et d’équité
territoriale.

Pour améliorer l’accès des couches vulnérables au financement, la Délégation générale à


l’entrepreneuriat rapide créée en fin 2017, a lancé ses activités le 7 mars 2018. Avec un budget
de30 milliards de FCFA, elle a pour mission de faciliter l’accès au financement des jeunes
hommes de 20 à 40 ans et des femmes.

L’auto-entrepreneuriat mobilise 59,9% des Sénégalais, selon l’Agence nationale de la


statistique et de la démographie (ANSD)14. Malheureusement, cette frange importante de la
population peine àtrouver des financements pour développer leurs activités et participer à la
croissance économique de notre pays.

Doté d’un budget de 30 milliards de FCFA, cette structure, consciente des opportunités qu’offre
l’auto-entrepreneuriat à la fois dans la lutte contre le chômage et le sous-emploi, a pour mission
d’aider les femmes et les jeunes de 20 à 40 ans à trouver des financements sur l’ensemble du
territoire national ;

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https://www.ansd.sn/

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

La Délégation à l’entrepreneuriat rapide travaille directement avec les bénéficiaires et les


soumissionnaires des projets. Les demandes de financement peuvent être faites en ligne avec
un dispositif souple, assurant que les dossiers seront traités avec célérité.

2. Mission et vision stratégique de la DER/fj

La DER/FJ a pour rôle de contribuer à dynamiser l’entrepreneuriat qui constitue la principale


occupation de la population sénégalaise. En effet, près de 60% de la population active du
Sénégalest constituée d’entreprenants individuels tel que le renseigne le Recensement Général
des Entreprises (RGE 2016) conduit par l’Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie (ANSD). La DER/FJ est ainsi appelée, dans son action pour l’entreprenariat au
Sénégal, à faire preuve d’efficacité dans la mobilisation des ressources et dans ses modalités
d’intervention et de souplesse dans ses procédures d’accès au financement.
Ils s’inscrivent en cohérence avec les visées du Plan Sénégal Emergent (PSE), référentiel de
politiques et programmes économiques du Sénégal à l’horizon 2035, pour ce qui est de la
créationde richesses, l’inclusion et la participation active des populations à la croissance et
l’équité territoriale.

L’adoption d’une telle démarche vise à répondre aux exigences de rapidité, de transparence et
d’efficience que s’impose la DER/FJ dans le dessein d’apporter les meilleures solutions et
l’accompagnement adéquat aux femmes et jeunes entrepreneurs du Sénégal. La DER/FJ veut
impacter de façon conséquente la création de richesses et d’emplois en rendant accessible aux
femmes et aux jeunes les moyens de s’impliquer dans la marche de l’économie sénégalaise.
Elle compte promouvoir l’inclusion économique, financière et sociale ainsi que l’équité
territoriale pourune participation active de tous à la croissance et au développement du Sénégal
tel que pensé/formulé dans le Plan Sénégal Emergent (PSE).
Formalisation l’économie :
Le rôle de la DER va au-delà du financement en cherchant à donner un coup de pouce à la
formalisation de l’économie du Sénégal. Depuis le démarrage de ses activités, la DER/FJ aide
à la formalisation des unités, à l’introduction d’opérateurs dans les canaux formels de
l’économie et àune meilleure lisibilité voire traçabilité de la richesse créée par nos populations.

La DER s’illustre ainsi dans l’appui à la formalisation des entrepreneurs, en prenant en charge
lesdifférents documents officiels (Registre de commerce, NINEA et autres documents légaux
requis des entreprises). Cela contribue à l’augmentation du nombre d’entreprises formelles dans
l’économie nationale. De plus, une multitude d’outils ont pu être mis en place pour faciliter

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

partoutdans le pays la formalisation des activités des bénéficiaires de la DER/FJ.


L’inclusion financière :
La DER influe positivement sur l’inclusion financière à travers la bancarisation de ses
bénéficiaires. Un dispositif est ainsi mis en place avec les institutions financières partenaires
pourla mise à disposition des ressources et l’ouverture préalable de comptes bancaires. Une
partie des frais d’ouverture des comptes bancaires est subventionnée par la DER/FJ. Une telle
démarche s’inscrit dans la dynamique de formaliser du mieux l’économie sénégalaise.
La structuration des filières :

La DER compte dans son action structurer toutes les filières porteuses de l’économie
sénégalaise afin d’en faire des gages de croissance. La dynamique envisagée est celle d’une
mise en place d’écosystèmes entrepreneuriaux qui peuvent impulser la création de richesses,
permettre la professionnalisation de métiers, l’acquisition de compétences ainsi que
l’implication des femmes et des jeunes dans l’effort productif.

Une telle démarche est mise en œuvre dans tous les secteurs cibles de la DER/FJ avec la mise
surpied d’initiatives allant dans ce sens.
3. Description des types de financement de la DER/fj :

Les financements de la DER/FJ répondent au besoin d’allègement du coût de crédit, aussi bien
en termes de taux d’intérêt que de garanties demandées aux bénéficiaires. Il s’agit ainsi de
faciliter l’accès au financement pour les entrepreneurs généralement exclus du système
financier classique, afin de leur permettre de démarrer une activité génératrice de revenus ou
d’en consolider une existante.

En effet, la DER/FJ applique un taux d’intérêt de 5% (TEG) sur les financements accordés,
exception faite sur les projets en cofinancement avec les institutions financières pour lesquelles
le taux d’intérêt est plafonné à 8%. Il convient de noter que d’autres mesures
d’assouplissements sont prévues dans une logique de discrimination positive à l’endroit de
couches vulnérables de notre population, notamment les personnes vivant avec un handicap.

La DER/FJ a dans son mécanisme quatre guichets de financements permettant d’appuyer les
entrepreneurs de façon directe et également d’organiser la structuration de filières viables pour
un plus grand effet d’échelle :
Le nano-crédit :
C’est un type de financement très spécifique car il est destiné aux femmes et jeunes qui
s’activent dans les marchés, les quais de pêche ou tout autre endroit regroupant les femmes et

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

les jeunes visés. C’est de petits prêts qui ne nécessitent pas une longue procédure. En moins de
48h, l’intéressé peut disposer le montant demandé à travers des opérateurs financiers avec
lesquels la DER/FJ est en partenariat. Il a été mis en place pour épauler les femmes et jeunes
mais aussi mettre fin au système d’usurier des IMF qui sont trop élevés pour les tiers. La
personne demandeuse du prêt peut demander autant de crédit qu’elle veut suivant son niveau
de remboursement de son prêt.

Les montants varient entre 10.000 frs et 500.000 frs CFA suivant un taux d’intérêt mensuel de
5%
Le micro-crédit :
Il s’agit des financements destinés aux couches les plus vulnérables à titre individuel ou
regroupées en entités sous réserve de la présentation d’un projet économique présentant un
potentiel certain d’effet induit à court terme surson porteur et/ou sur sa communauté. C’est un
financement inférieur à 1.000.000 frs en individuel et 5.000.000 frs CFA en groupement. La
DER/FJ applique un taux d’intérêt de 5% sur les financements accordés.
Le soutien aux TPE et PME :
Ce modèle concerne les Très Petites Entreprises et les Petites et Moyennes Entreprises que là
DER/FJ accompagne dans leur création et leur développement. La DER/FJ travaille également
avec les structuresd’appui à l’entrepreneuriat et l’emploi telles que l’ANPEJ, le FONGIP et le
3FPT pour le financement des projets accompagnés dans le cadre de leurs interventions. C’est
un financement compris entre 1 million et 50 millions frs CFA.
La structuration des chaînes de valeur :
Il s’agit des financements spécifiques destinés à la création et à l’extension des pôles regroupant
toutes les activités d’une filière.

Le triptyque d’accompagnement de la DER/FJ :

Une offre intégrée

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Figure 2: schéma de l’offre intégrée de la DER

Formation Formalisation
Renforcement de capacités,
Accompagnement à l'immatriculation et accompagnement technique.
contribution à l'inclusion financière.

Financement
Financement sous forme de crédit pour toutes
les couches de la population .
Source : plaquette 5ans de la DER

L’accompagnement de la DER/FJ à travers des programmes phares pour une offre dédiée :

Dans la plaquette des 5ans de la DE/FJ, il est mentionné qu’afin de structurer au mieux son
offre de financements et de programmes d’accompagnement technique, la DER/FJ s’est dotée
d’une stratégie d’intervention sectorielle avec une approche axée sur les besoins de ses
différentes cibles.
Tableau 4: Répartition des types d’accompagnements

Accompagnement Financier Accompagnement Non Financier

- PAVIE - Soutien à l’innovation


- Nano-crédit - SEEDS
- Fonds diaspora - Junni Gainde (Graines des
champions) : fabrique des startupers ;
- Fonds de soutien à l’innovation fabrique des champions
- LIONSTCH INVEST
- Mise en place des GUFE
- Programme de Renforcement de la - Programme de renforcements des
Sécurité Alimentaire
capacités
- Programme d’assistance technique

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

- Dhub
- BE YES
- DIGIPME

Source : Plaquette 5ans de la DER/FJ


4. Organigramme
Figure 3 : Organigramme de la DER/FJ

Source : DER/FJ
5. Partenariats de la DER/FJ :
La DER/FJ est une structure qui vient en appui aux mécanismes financiers et non financiers en
charge de l’emploi et de l’autonomisation des femmes. Elle opère dans une logique transversale
etvise l’harmonisation de ses interventions avec les efforts déjà consentis par différents acteurs

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

pourla création d’emplois, la formalisation de l’économie, l’employabilité des femmes et des


jeunes ainsi que leur pleine participation à l’économie.
La DER/FJ, dans le cadre de son intervention, travaille avec les ministères sectoriels, les
agences d’Etat, les établissements bancaires et de crédit, les partenaires techniques et financiers,
les organismes non gouvernementaux et différents acteurs associatifs afin que ses actions
répondent au mieux au besoin de ses cibles.
Plusieurs partenariats ont pu être conclus, témoignant du souci d’harmonisation des réponses
voulues par l’Etat du Sénégal sur les questions de l’emploi, de l’employabilité et de la création
derichesses.

Pour atteindre ces objectifs, la DER/FJ a loué des partenariats avec les
banques, les SFD, lesbailleurs et les structures et programme de l’Etat, nous
pouvons citer entre autres :

- Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE)


- Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)
- La Banque Agricole (LBA)
- Partenaire pour la Mobilisation et l’Epargne au Sénégal (PAMECAS)
- L’Agence Française de Développement (AFD)
- La Banque Africaine de Développement (BAD)
- Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et technique (3FPT).

Section 2 : Méthodologie de l’étude


A travers la revue de littérature nous avons mieux appréhender le concept de MPME, leurs
caractéristiques, leurs importances dans l’économie ainsi que leurs processus de financement.
Nous nous proposons à présent de faire un exposé qui mettra en relief, notre méthode de
recherche. Le but de ce chapitre est de présenter notre méthodologie d'étude, et les outils de
collecte de données nécessaires à l'étude. En effet, notre objectif majeur est de mettre en exergue
le processus de financement des MPME au niveau de la DER/FJ.
1. Présentation du modèle d’analyse

Le modèle d'analyse résume les différentes étapes de la recherche. Nous allons tout au long de
ce « model exposé », présenter l'entité étudiée, décrire son processus d'octroi de crédit aux
MPME, l’analyser afin de déceler ses forces et faiblesses, et enfin, proposer des
recommandations. Les MPME faisant partie du portefeuille clients de la DER/FJ, celles-ci
financent leurs besoins d’investissement et d’exploitation mais exigent en retour un taux

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

d’intérêt jugé attractif pour les MPME et des garanties non contraignantes. Cette situation attire
les MPME quant au recours au financement par la DER/FJ.
Figure 4: modèle d’analyse

Source : nous même sur la base des informations et notre étude sur la DER/FJ

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délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

2. La technique de collecte de données :

Une fois qu’on a déterminé ce que l’on veut recueillir comme informations, il est nécessaire
d’élaborer une stratégie de collecte d’informations, de données, stratégie qui elle-même va faire
appel à des méthodes de recueil d’informations.

Dans le cadre de ce travail, il est indispensable de collecter et de traiter les données en vue de
tirer des conclusions et éventuellement formuler des recommandations. Notre Etude va
essentiellementse baser sur l’analyse des documents qui seront mis à notre disposition par la
DER/FJ. Pour cela,nous avons adopté une approche exploratoire basée sur quatre principales
méthodes :
2.1. L’interview :
Au sens commun du terme, l’interview prend une signification très restrictive, et par ailleurs
non univoque, ainsi qu’en témoignent ces deux définitions :
« L’entretien avec une personne pour l’interroger sur ses actes, ses idées, ses projets, afin soit
d’en publier ou d’en diffuser le contenu, soit de l’utiliser à des fins d’analyse (enquête
d’opinion) » (Petit Larousse, 1988).
Ou encore « l’entrevue au cours de laquelle un journaliste interroge une personne sur sa vie, ses
projets, ses opinions, dans l’intention de publier une relation de l’entretien. » (Petit Robert,
1984).

D’autres approches plus scientifiques mettent davantage l’accent sur la démarche dans laquelle
s’inscrit l’interview, démarche considérée comme une des composantes essentielles de
l’interview. A. BLANCHET (1987, p. 81) considère principalement deux niveaux : d’une part
le niveau général de l’« interview », d’autre part le niveau des « questionnaires (oraux) » et des
« entretiens de recherche » comme éléments d’un sous-ensemble du vaste ensemble des
interviews. Sa définition de l’interview est celle qu’en donnent LABOV et FANSHEL (1977)
: « une interview est un speech-event dans lequel une personne A extrait une information d’une
personne B, information qui était contenue dans la biographie de B. », le terme biographie
reprenant l’ensemble des représentations associées aux événements vécus par B.

Ces différentes considérations nous conduisent à proposer une définition de l’interview comme
méthode au service d’un processus de recueil d’informations. L’interview est une méthode de
recueil d’informations qui consiste en des entretiens oraux, individuels ou de groupes, avec
plusieurs personnes sélectionnées soigneusement, afin d’obtenir des informations sur des faits
ou des représentations, dont on analyse le degré de pertinence, de validité et de fiabilité en
regard des objectifs du recueil d’informations.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Dans les notes qui suivent, le terme « interview » sera plus particulièrement utilisé pour désigner
la méthode, tandis que nous utiliserons le terme « entretien » pour désigner chacune des
entrevues qui composent cette méthode.

Nous avons réalisé notre entretien avec les différents acteurs qui interviennent directement dans
le processus de financement qui sont entre autres l’expert sectoriel et l’analyste financier.
2.2. L’observation :
A son sens premier « Observer est un processus incluant l’attention volontaire et l’intelligence,
orienté par un objectif terminal ou organisateur et dirigé sur un objet pour en recueillir des
informations » (DE KETELE, 1980, p. 27). Il s’agit d’un processus et non d’un mécanisme
simple d’impression par reproduction comme celui de la photocopie. L’observation est un
processus orienté par un objectif terminal ou organisateur du processus d’observation lui-
même. Même l’observation dite libre comporte un objectif : se familiariser avec une situation,
observer un phénomène sous un maximum d’aspects possibles, … Plus cet objectif est clair et
explicite, plus cet acte de sélection s’en trouvera facilité, plus circonscrit deviendra l’objet sur
lequel l’attention est dirigée.

L’observation est un processus dont la fonction première immédiate est de recueillir de


l’information sur l’objet pris en considération en fonction de l’objectif organisateur… Ce
recueil suppose une activité de codage : l’information brute sélectionnée est traduite grâce à un
code pour être transmise à quelqu’un (soi ou autrui). Comme nous le verrons plus tard, de
nombreux systèmes de codage peuvent exister qui peuvent se subdiviser en deux groupes : les
systèmes de sélection, où l’information est codée à partir d’un système ou d’une grille
préétablie, et les systèmes de production où l’observateur doit produire lui-même son système
de codage. C’est par exemple le cas de la technique des incidents critiques, qui consiste à
identifier un incident, une action ou des paroles significatives, et à relater scrupuleusement le
contexte dans lequel cet incident s’est produit, sans émettre d’opinion sur la façon dont les
choses se sont déroulées. Tout comme pour l’interview, le cadre de référence de l’observateur
ou de celui qui planifie l’observation peut jouer un rôle considérable, positif ou négatif selon
les cas.

Au sens dérivé, à l’origine observer signifiait « se conformer à ce qui est prescrit » (se mettre
en position de serf devant la loi) : observer les dix commandements, observer la loi. De ce fait,
on parle d’observance : on surveille, on observe quiconque enfreint la règle pour lui faire une
observation, c’est-à-dire une remarque. Dans le contexte de cet ouvrage, nous n’utiliserons pas
cette signification qu’il est cependant intéressant de signaler pour saisir le champ des

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

connotations de la notion d’observation. Dans les contextes expérimental, clinique et éducatif,


l’observation pourra désigner tour à tour plusieurs significations plus spécifiques dérivées du
sens premier (l’observation conçue comme processus). L’observation sera un objectif à
rechercher ou une aptitude à développer : apprendre à observer, développer le sens de
l’observation. L’observation pourra être considérée comme une méthode pédagogique. «
L’observation est un procédé pédagogique qui consiste à mettre l’élève en contact avec les
objets qui vont, par la perception directe, permettre l’appréhension immédiate des données
(BESLAY in LAFON, 1969, p. 508). On parle de « leçons d’observation », du passage du
concret à l’abstrait, du passage de l’image au concept et, mieux, de la construction active des
concepts ou des lois. L’observation désignera souvent une méthode clinique. Elle est alors «
l’étude complète de la valeur fonctionnelle, du comportement et des conduites d’un être
humain, en tenant compte de ses éléments constitutifs et de sa personnalité dynamique dans sa
totalité et dans son environnement » (LAFON, 1969, p. 507).

Selon Renard (2017 : 343), la pratique de l’observation physique exige trois (03) conditions :

- L’observation ne doit pas être clandestine : on applique ici également la règle générale
de l’audit interne, celle de la transparence. L’auditeur n’est pas espion, il prévient don
les responsables concernés pour les informer de sa visite et de ses intentions ;
- L’observation ne doit pas être ponctuelle : ou bien elle dure un certain temps, ou bien
elle est répétée à plusieurs reprises. Et cela est la contrepartie de première condition :
peu importe que les intéressés aient été prévenus, l’observation sera toujours
suffisamment complète pour saisir le phénomène dans sa réalité ;
- L’observation doit toujours être validée car elle est incertaine, sauf le cas où elle est
elle- même une validation. En effet, non seulement elle peut être incomplète, mais elle
peut également être réalisé à un moment peu propice, alors que le phénomène
observable ne se manifeste pas.

Notre grille d’observation sur l’évaluation du mécanisme de financement de la DER/FJ et les


difficultés des bénéficiaires dans leur activité va nous permettre de faire l’analyse de la qualité
du crédit ainsi que des différents paramètres qui s’y attachent.
2.3. Le questionnaire d’enquête :
Habituellement, l’enquête est considérée comme une prospection sur un objet, un événement
ou un sujet précis (enquête policière, enquête fiscale, …), dans ce contexte présent nous
entendrons le terme enquête au sens d’une étude d’un thème précis auprès d’une population
dont on détermine un échantillon afin de préciser certains paramètres.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Les thèmes examinés peuvent être extrêmement variés. C’est ainsi que l’on peut tout aussi bien
parler d’enquête dans le domaine économique, démographique, sociologique, politique,
médical, psycho-social, agricole, etc.

Un questionnaire d’enquête est un outil structuré composé de questions standardisées utilisé


pour collecter les données auprès d’un échantillon de personnes dans le but d’obtenir des
informations spécifiques. Ces questions peuvent être ouvertes (demandant des réponses
développées) ou fermées (offrant des options de réponse prédéfinies). Les questionnaires
d’enquête sont largement utilisés dans le domaine de la recherche sociale, marketing et d’autres
domaines pour recueillir des données qualitatives et quantitatives sur divers sujets.

Pour F. BACHER (1982), deux types de problèmes sont susceptibles de relever d’une enquête
: les problèmes de faits et les problèmes de valeurs. Les problèmes de faits concernent des
aspects concrets et observables, tandis que les problèmes de valeurs impliquent des jugements
subjectifs et des préférences.
2.4. L’analyse documentaire :
Selon Paul Otlet (1934) : Pionnier belge de la documentation, Otlet a défini l’analyse
documentaire comme le processus d’analyse, de classement et d’indexation de l’information
afin de faciliter son accès. Suzanne Briet (1951) : Archiviste française, Briet a souligné le rôle
du document dans la communication et a défini l’analyse documentaire comme l’ensemble des
opérations intellectuelles et matérielles qui permettent de connaître un document. Henri La
Fontaine (1933) : Diplomate et bibliographe belge, La Fontaine a contribué au développement
de l’analyse documentaire en la définissant comme la science qui étudie les moyens de
représenter les documents, en vue de faciliter leur utilisation. Ces auteurs ont chacun apporté
leur perspective à l’analyse documentaire, mettant en avant des aspects tels que la classification,
la représentation et la facilitation de l’accès à l’information.
L’analyse documentaire est un processus complexe qui vise à extraire, organiser et représenter
de manière systématique les informations contenues dans un document. Voici quelques
éléments clés du processus :
1. Extraction de l’information : L’analyse documentaire commence par la lecture approfondie
du document pour identifier les informations pertinentes. Cela implique la compréhension du
contexte, des concepts clés et des messages principaux.
2. Classification : Une fois les informations extraites, elles sont classées en fonction de
catégories prédéfinies. La classification facilite l’organisation des documents en groupes
thématiques ou selon d’autres critères pertinents.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

3. Indexation : Chaque document est associé à des termes ou des mots-clés spécifiques qui le
caractérisent. Cela permet de créer des index ou des bases de données facilitant la recherche et
la récupération ultérieures.
4. Catalogage : Les documents analysés peuvent être catalogués, ce qui signifie qu’ils sont
enregistrés dans un système documentaire avec des métadonnées détaillées telles que le titre,
l’auteur, la date, etc.
5. Résumé ou synthèse : Dans certains cas, une analyse documentaire peut impliquer la création
d’un résumé ou d’une synthèse, résumant de manière concise les points clés du document. Cela
peut faciliter une compréhension rapide de son contenu.
6. Normalisation : Certains processus d’analyse documentaire suivent des normes spécifiques
pour assurer une cohérence et une comparabilité maximales entre différents documents.
En résumé, l’analyse documentaire est un ensemble de procédures visant à structurer
l’information, à la rendre accessible et à en faciliter la gestion dans un contexte documentaire
ou informatif plus large. Elle est essentielle pour optimiser l’utilisation des ressources
documentaires et améliorer l’efficacité dans la recherche et l’accès à l’information.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Chapitre 3 : Description de l’existant


Ce chapitre offre une plongée approfondie dans la réalité actuelle en se penchant sur le
processus de financement de la délégation générale à l'Entreprenariat Rapide des femmes et des
jeunes (DER/FJ). En se concentrant sur les mécanismes de financement mis en place, ce
chapitre explore en détail la manière dont la DER/FJ soutient et encourage l'entrepreneuriat des
femmes et des jeunes au Sénégal. En examinant de près les différentes étapes du processus de
financement, des demandes initiales à la mise à disposition des fonds et au suivi des
remboursements, ce chapitre vise à fournir une analyse approfondie des pratiques de
financement adoptées par l'organisme. En mettant en lumière la diversité et la flexibilité des
instruments financiers utilisés, cette section offre un aperçu complet des efforts déployés pour
stimuler le développement économique et promouvoir l'inclusion sociale dans le contexte
spécifique de la DER/FJ.

Section 1 : Processus de financement de la DER/FJ :


1. Le mécanisme de financement
Le mécanisme de financement des projets que la DER/FJ utilise est flexible et diversifié pour
soutenir l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Voici les principales composantes de ce
mécanisme :

Prêts à des conditions avantageuses : La DER/FJ propose des prêts à des taux d’intérêt
compétitifs et avec des conditions de remboursement adaptées aux capacités financières des
emprunteurs. Ces prêts sont destinés à financer les différentes étapes du projet, de sa création à
son expansion.

Subventions : En plus des prêts, la DER/FJ accorde également des subventions non
remboursables pour certains projets, notamment ceux à fort potentiel d’impact social ou ceux
qui présentent des difficultés particulières pour accéder au financement traditionnel.

Accompagnement financier et technique : Les bénéficiaires des financements de la DER/FJ


bénéficient également d’un accompagnement financier et technique. Cela peut inclure des
conseils en gestion d’entreprise, des formations spécialisées, et un suivi régulier pour garantir
le bon usage des fonds et maximiser les chances de succès du projet.

Garanties et cautionnements : Pour faciliter l’accès au financement, la DER/FJ peut également


fournir des garanties ou des cautionnements aux institutions financières partenaires, réduisant
ainsi le risque perçu par ces dernières et facilitant l’octroi de crédits aux entrepreneurs.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Partenariats avec des institutions financières : La DER/FJ collabore avec diverses institutions
financières, telles que des banques commerciales, des institutions de microfinance et des fonds
d’investissement, pour étendre sa portée et offrir un large éventail de produits financiers adaptés
aux besoins des entrepreneurs.

La DER/FJ étant un organe étatique pour faciliter l’accès au financement aux entrepreneurs
exclus du système financier classique, le titre de financement qu’elle octroie est la dette avec
un taux de remboursement relativement faible allant de 0 à 8%. Sa procédure de financement
représente la méthode utilisée par une institution financière pour le traitement de la demande
de financement. Son processus de financement implique plusieurs étapes à savoir :
l’introduction de la demande de financement qui consiste à la soumission du dossier avec le
respect des critères d’éligibilité ; l’analyse de la demande qui consiste à évaluer le dossier sur
les plans financier, social, écologique ; et la mise en place du financement en cas d’acceptation.

1.1. Introduction de la demande de financement :


Les jeunes entrepreneurs intéressés soumettent une demande de financement en fournissant des
informations détaillées sur leur projet d’entreprise. Les conditions d’accessibilité sont les
conditions premières à remplir pour bénéficier d’un financement de la DER/FJ. Ce sont entre
autres :

- Critères d’éligibilité :
⮚ Hommes de 18 à 40 ans ;
⮚ Femmes à partir de 18 ans, sans limite d’âge ;
⮚ Être de nationalité sénégalaise ou une personne morale de droit
sénégalais ;
⮚ Toute activité légale génératrice de revenus sauf le commerce ;
- Documents à fournir :
⮚ Carte Nationale d’Identité ;
⮚ Certificat de résidence datant de moins de 3 mois ;
⮚ Business ou plan d’affaires uniquement pour une demande à partir de
10.000.000 FCFA.

Toute demande de financement ne peut être introduite que lorsque ces conditions primaires sont
remplies.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Le déposant peut être une personne physique, le porteur du projet, le représentant d’une
personne morale ou le représentant d’un groupement d’individus.
Pour introduire la demande de financement, le déposant à la possibilité de se faire enrôler au
Pôle Emploi Entrepreneuriat au niveau des guichets ou en ligne sur la plateforme de la DER/FJ
Enrôlement au niveau des guichets :
Au niveau du guichet, le déposant est accueilli par l’agent habilité par la DER. Ce dernier se
renseigne sur le montant et l’objet du financement demandé afin de pouvoir l’orienter, il vérifie
au préalable que le déposant respecte les conditions d’éligibilité (âge, genre, etc.), en fonction
du montant il vérifie la complétude du dossier en s’assurant que toutes les pièces requises pour
le financement demandé sont présentes dans le dossier, en particulier la copie de la carte
nationale d’identité, le certificat de résidence et le canevas renseigné en rapport avec le montant
demandé et le plan d’affaires pour des projets dépassant 10 millions FCFA. Dans le cas où le
déposant ne disposerait pas de toutes les pièces requises, l’agent habilité par la DER/FJ peut lui
donner rendez-vous et l’inscrire dans le registre des rendez-vous. Une fois l’exhaustivité du
dossier attestée, l’agent habilité par la DER vérifie la file d’attente pour la saisie du dossier. Si
la saisie est engorgée, il donne au déposant rendez-vous un autre jour et l’inscrit dans le registre
des rendez-vous. Dans le cas contraire, il l’oriente à la saisie pour l’enregistrement de son
dossier. Pour l’enregistrement, l’agent habilité par la DER crée un dossier dans le système prévu
à cet effet, il commence par remplir les identifiants du déposant :
Pour les personnes physiques : nom, prénom, date de naissance, genre, etc. ;
Pour les groupements non formalisés dont le nombre de membres est plafonné à 10,
l’identification de tous les membres est requise (nom, prénom, date de naissance, NIN, genre,
etc.)
Pour les personnes morales : nom de la société, siège social, N° RCCM, etc.
Le système vérifie automatiquement le respect des conditions d’éligibilité (âge, genre etc…) ;
il vérifie également dans la base de données de la DER/FJ que le soumissionnaire n’est pas déjà
enregistré, sur la base du numéro de la carte d’identification nationale pour les personnes
physiques ou du NINEA pour les personnes morales. Si tel est le cas le système vérifie, si le
soumissionnaire est déjà bénéficiaire d’un crédit de la DER en cours de remboursement ou
soldé, ou titulaire d’une demande encours de traitement. A la suite de la vérification de
l’encours de crédit, en cas de non remboursement intégral l’enregistrement est rejeté par le
système, il en est de même lorsque le déposant a une demande en cours de traitement. Dans ce
cas, une notification de rejet est envoyée au soumissionnaire en lui en précisant les motifs. Dans
le cas où le crédit est totalement remboursé ou que le soumissionnaire n’est pas déjà enregistré,

37
Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

le système permet à l’agent habilité par la DER de compléter la saisie et le scan du dossier. Le
système n’accepte l’enregistrement que lorsque toutes les informations obligatoires sont
renseignées et les dossiers requis scannés. A l’enregistrement des saisies, le système génère
automatiquement un numéro de dossier unique, un message de confirmation de
l’enregistrement (mail et SMS) est envoyé automatiquement par le système au soumissionnaire.
L’agent habilité par la DER ouvre un dossier physique au dos duquel il appose le numéro de
dossier et imprime un récépissé qu’il délivre au déposant. Il appose ensuite un cachet « SAISI
» sur le dossier, en attente de son classement.
Enrôlement en ligne :

Le porteur de projet accède à la plateforme de la DER en ligne et renseigne les informations


demandées sur le formulaire d’inscription :
Pour les personnes physiques : nom, prénom, date de naissance, NIN, genre, etc. ;
Pour les groupements non formalisés dont le nombre de membres est plafonné à 10,
l’identification de tous les membres est requise (nom, prénom, date de naissance, NIN, genre,
etc.);
Pour les personnes morales : nom de la société, siège social, N° RCCM, NINEA etc....
Le système vérifie que le déposant remplit les conditions d’éligibilité (âge, genre, etc.), si le
demandeur n’est pas éligible, le système refuse l’inscription. Dans le cas où les conditions
d’éligibilité sont respectées, le système vérifie ensuite dans la base de données de la DER/FJ
que le soumissionnaire n’est pas déjà enregistré, sur la base du numéro d’identification
nationale pour les personnes physiques ou du NINEA pour les personnes morales, si tel est le
cas, le système vérifie si le soumissionnaire est déjà bénéficiaire d’un crédit encours de
remboursement ou soldé, ou titulaire d’une demande encours de traitement.
En cas de non remboursement intégral, l’enregistrement est rejeté par le système, il en est de
même lorsque le déposant a une demande encours de traitement. Dans le cas où le crédit est
totalement remboursé ou que le soumissionnaire n’est pas déjà enregistré, le système lui permet
de compléter son enregistrement en accédant au formulaire de dépôt. Il complète la saisie et
scanne les pièces justificatives.
Les pièces justificatives à fournir sont fonction du type de financement sollicité. Elles sont
scannées et jointes au dossier électronique par le demandeur.
Le système n’accepte l’enregistrement que lorsque toutes les informations obligatoires sont
renseignées et les dossiers requis scannés.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

A l’enregistrement de la demande, le système génère un numéro de dossier qui est envoyé par
mail et /ou par SMS au porteur.
1.2. Analyse de la demande
Les demandes sont évaluées par un comité d’experts qui examine les prévisions financières, la
viabilité du projet, son potentiel de création d’emplois et son impact sur la communauté et
l’environnement.
Le processus d'évaluation de la demande de financement commence par une étude de marché
du projet, réalisée par des experts sectoriels. Ces derniers doivent d'abord valider le projet avant
que les analystes financiers puissent effectuer l'analyse financière de l'investissement en se
basant sur les critères financiers retenus par la DER/FJ : la valeur actuelle nette et l'indice de
profitabilité.
Les projets les plus prometteurs sont sélectionnés pour bénéficier du financement de la DER/FJ.
Pour les financements dont le montant est strictement supérieur à 5 000 000 FCFA la DER/FJ
exige un dépôt de 10% du montant du financement soit 1 000 000 FCFA pour un financement
de 10 000 000 FCFA.
Si l'avis financier est positif, l'analyste investissement en charge du dossier propose les
modalités du crédit, à savoir le montant du financement, la durée d'amortissement du prêt, le
différé, le coût du prêt, le plan de décaissement et les garanties en cas de non-remboursement.
Ces garanties peuvent inclure le nantissement du matériel, le nantissement du fonds de
commerce, la caution personnelle et solidaire des actionnaires (CPS), la domiciliation des
recettes, l'assurance décès et invalidité. L'analyste investissement défendra ensuite ces
modalités lors du pré-comité d’investissement, puis éventuellement lors du comité
d’investissement. Si l'avis financier est négatif, l'analyste investissement en charge du projet
devra défendre cet avis lors du pré-comité d’investissement. Ce pré-comité permet de réaliser
un premier tri en se basant sur la grille d'évaluation et les critères financiers de décision, avant
que la demande ne soit présentée au comité d'investissement. Seuls les dossiers validés lors du
pré-comité d'investissement font l'objet d'une présentation au comité d'investissement.
1.3. Mise à disposition des fonds et suivi de remboursement
En cas d’acceptation, la mise en place du financement est lancée par le décaissement des fonds.
A la suite du CI, Un procès-verbal est établi. Ce PV nous informe sur le nombre de dossier
validé avec le montant retenu pendant le CI, et le nombre de dossier rejeté avec les motifs de
rejet. Sur la base du PV, les ordres de virement (OV) sont créés par la DAF et validé par le
secrétaire général et le délégué général.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Après signature des ordres de paiement et des ordres de virement, la DAF envoie par mail, à
chaque IFP, une copie de l’ordre de virement et la liste des bénéficiaires le concernant. Pour les
bénéficiaires n’ayant pas de compte, la DAF envoie également une demande d’ouverture de
compte, puis une demande de paiement. Elle appelle ensuite ses correspondants au niveau de
chaque IFP pour s’assurer de la réception des éléments envoyés et met à jour son fichier de
suivi des dettes pour chaque bénéficiaire en attente du retour des IFP.
Ce fichier récapitule le nom et le prénom des bénéficiaires, la date de naissance, le montant
accordé, l’IFP payeur et le numéro du dossier. Lorsque les fonds sont virés à partir d’une autre
institution pour alimenter les comptes de l’institution payeur, la DAF contacte ses
correspondants pour s’assurer de la réception des fonds au bout de 72h. Par contre si les fonds
sont déjà disponibles au niveau de l’IFP, elle contacte son correspondant au bout de 24 heures
pour s’assurer de la mise en place des fonds pour les bénéficiaires.
Dès que les fonds sont disponibles, la DAF, de concert avec le service informatique, renseigne
la plateforme sur la disponibilité des fonds ; cette action déclenche l’envoi automatique de sms
et mail aux bénéficiaires pour notification. Une fois que le projet est jugé prêt à démarrer, les
fonds sont décaissés pour financer les différentes activités nécessaires à sa réalisation.
Système de suivi des prêts :
Le suivi des prêts est effectué au niveau des banques, microfinances qui ont octroyé le crédit et
au niveau de la DER/FJ par le gestionnaire de portefeuille. La DER/FJ depuis sa mise en place,
lutte pour assurer le suivi des prêts accordés de plusieurs manières, pour s’assurer du bon
déroulement du remboursement des prêts et pour s’assurer du succès des projets financés.
Suivi financier régulier : La DER/FJ effectue un suivi financier régulier des emprunteurs pour
s’assurer que les remboursements sont effectués selon les modalités convenues. Cela peut
inclure des vérifications des comptes, des audits financiers et des rapports périodiques.
Accompagnement technique et formation : En plus du suivi financier, la DER/FJ fournit un
accompagnement technique et des formations aux emprunteurs pour les aider à gérer
efficacement leurs activités et à maximiser leur rentabilité. Cela peut inclure des conseils en
gestion d’entreprise, des formations sur la gestion financière, le marketing, etc.
Visites sur site : La DER/FJ peut effectuer des visites sur site pour évaluer directement
l’avancement des projets financés, identifier les éventuels problèmes et fournir un soutien
supplémentaire si nécessaire.
Communication et support personnalisé : La DER/FJ maintient une communication régulière
avec les emprunteurs pour répondre à leurs questions, les conseiller en cas de difficultés et les
encourager à respecter leurs engagements de remboursement.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Recours en cas de défaut de paiement : En cas de défaut de paiement, la DER/FJ peut mettre en
œuvre des mesures de recouvrement appropriées, telles que des rappels de paiement, des
négociations de rééchelonnement ou des procédures de recouvrement judiciaire si nécessaire.
2. Types de financement :
Pour décrire la procédure de financement, il est nécessaire de décrire la typologie des
financements octroyés par la DER/FJ. Les financements de la DER/FJ répondent au besoin
d’allègement du coût du crédit, aussi bien en termes de taux d’intérêt que de garanties
demandées aux bénéficiaires. Il s’agit ainsi de faciliter l’accès au financement pour les
entrepreneurs généralement exclus du système financier classique, afin de leur permettre de
démarrer une activité génératrice de revenus ou d’en consolider une existante.
En effet, la DER/FJ applique un taux d’intérêt de 5% (TEG) sur les financements accordés,
exception faite sur les projets en cofinancement avec les institutions financières pour lesquels
le taux d’intérêt est plafonné à 8%. Il convient de noter que d’autres mesures
d’assouplissements sont prévues dans une logique de discrimination positive à l’endroit de
couches vulnérables de notre population, notamment les personnes vivant avec un handicap.
La DER/FJ a dans son mécanisme quatre guichets de financements permettant d’appuyer les
entrepreneurs de façon directe et également d’organiser la structuration de filières viables pour
un plus grand effet d’échelle :
2.1. Le nano-crédit :
Le nano-crédit est un type de financement très spécifique car il est destiné aux femmes et jeunes
qui s’activent dans les marchés, les quais de pêche ou tout autre endroit regroupant les femmes
et les jeunes visés. Ce sont de petits prêts qui ne nécessitent pas une longue procédure. En moins
de 48h, l’intéressé peut disposer du montant demandé à travers des opérateurs financiers avec
lesquels la DER/FJ est en partenariat. Il a été mis en place pour épauler les femmes et jeunes
mais aussi mettre fin au système d’usurier des IMF qui sont trop élevés pour les tiers. La
personne demandeuse du prêt peut demander autant de crédit qu’elle veut suivant son niveau
de remboursement de son prêt. Les montants varient entre 10.000 frs et 300.000 frs CFA suivant
un taux d’intérêt 5%. Ce taux d’intérêt est ainsi réparti :
1% est destiné à la DER / FJ ;
2% aux opérateurs partenaires ;
2% au groupement féminin auquel la personne demandeuse de prêt appartient (OPIP).
Ce qui revient à dire que le nano-crédit est purement socioéconomique dans la mesure où il
participe à autonomiser financièrement ces groupements féminins.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

2.2. Autonomisation économique :


Il s’agit de financements destinés aux populations les plus vulnérables, à titre individuel ou
préférablement regroupées en entités, sous réserve de la présentation d’un projet économique
présentant un potentiel certain d’effet induit à court terme sur son porteur et/ou sur sa
communauté. Les modalités de financement sont les suivantes :
Montant maximal : 1 000 000 FCFA en individuel et 5 000 000 FCFA par groupement ou non
Mode de financement : crédit
Financement des MPME :
Ce modèle concerne les micros, petites et moyennes entreprises que la DER accompagne pour
leur développement. Les modalités de financement sont les suivantes :
Financement entre 1 000 000 FCFA et 50 000 000 FCFA
Mode de financement : dette, prise de participation, garantie, cofinancement ou une
combinaison de produits.
Structure de la chaîne de valeur :
En rapport avec les chambres de métiers ou consulaires, les services et institutions spécialisés
d’appui à l’initiative économique, voire d’autres types d’opérateurs privés et de la société civile,
des financements spécifiques sont destinés à la création, à l’extension et à l’animation de pôles
regroupant des corps de métiers ou des activités pouvant être structurées en chaînes de valeur.
Les modalités de financement sont les suivantes :
Montant minimum : 10.000.000 FCFA ;
Mode de financement : dette, prise de participation, garantie, cofinancement ou une
combinaison de produits.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Figure 5: demande de financement du micro-crédit

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Source : plaquette 5ans de la DER/FJ

Section 2 : Décision d’investissement et les conditions de remboursement


des financements
1. Décision d’investissement
La décision d’investissement constitue la phase d’approbation ou de rejet d’une demande de
financement, à la DER/FJ cette décision est prise dans un premier temps lors du pré-comité
d’investissement, avant la décision finale du comité d’investissement.

1.1. Pré-comité d’investissement


Le pré-comité est la première étape de la décision d’investissement, il est présidé par la direction
des risques. Le pré-comité de validation est composé, outre un représentant des risques, de
l’agent DI et DO qui ont travaillé en binôme sur le dossier et de quelques analystes financiers
et sectoriels dont les compétences sont jugées utiles pour fonder les décisions d’investissement.

Le pré-comite permet de s’assurer de la complétude des dossiers (KYC, factures pro-forma ou


devis, plan d’affaires pour les dossiers de plus de 10 millions), de juger de la pertinence du
projet et de redimensionner si nécessaire le montant de la demande à la hausse ou à la baisse.

A l'issue du pré-comité, les demandes de financement sont soit validées, soit rejetées ou
renvoyées pour complément d’information.

Seuls les dossiers validés lors du pré-comité d’investissement feront l’objet de présentation au
comité d’investissement.

1.2. Comité de validation :


Le Comité d’Investissement (CI) est présidé par le Délégué Général ou un représentant qu’il
aura désigné par écrit. Il est composé, outre les directeurs et chefs de services désignés, de toute
autre personne invitée par le Délégué Général et dont les compétences sont jugées utiles pour
fonder les décisions d’investissement. La DI assure le secrétariat du Comité d’Investissement.
Le CI approuve les financements en fonction des enveloppes disponibles pour chaque type de
financement par localité et par secteur d’activité. Pour le financement de l’entreprise et des
chaînes de valeur, le Comité d’Investissement décide des modes de financement qui peuvent
être de la dette, de la prise de participation ou de la garantie.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Figure 6: Processus de financement de la DER/FJ

Manifestati
on de la
demande

Analyse
qualitative de la
demande

Validée Rejetée

Analyse Fin
financière

Pré-comité

Validée Rejetée

Comité Fin

1.2.1. Validée Rejetée

Mise en F
place du IN
crédit

Suivi du crédit Fin


Source : nous-mêmes sur la base du processus de financement de la DER/FJ

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

1.3. Critères financiers pour la décision d’investissement :


Pour qu’un projet soit éligible au financement, il doit répondre aux critères suivants :
➢ Être en phase avec le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui a pour principal objectif de stimuler
l’investissement privé, de diversifier les moteurs de croissance et de renforcer la résilience
économique ;
➢ Avoir un impact socio-économique ;

➢ En fonction du budget disponible pour chaque type de financement ;

➢ Être rentable selon les critères financiers de la valeur actuelle nette et de l’indice de
profitabilité ; C’est ce dernier que va porter notre étude.
En effet, les critères financiers sont les indicateurs sur lesquels une institution financière se
repose pour juger de la viabilité financière d’un projet. Au niveau de la DER/FJ, ces critères
sont au nombre de deux (3) à savoir :
Coût Moyen Pondéré du Capital :

Le cout moyen pondéré du capital qui mesure le rendement attendu par les apporteurs de
capitaux (actionnaire et institution financière) est le taux qu’utilise la DER/FJ dans le calcul de
la valeur actuelle nette.

Valeur Actuelle Nette :

La valeur actuelle nette est le principal critère de décision au niveau de la DER/FJ, elle mesure
la création de valeur induite par l’investissement, le critère de la valeur actuelle nette est
supérieur aux autres critères car elle tient compte du risque, de la totalités des flux génères par
l’investissement, et suppose que les flux intermédiaires sont réinvestis à un taux de rentabilité
égal au coût du capital qui représente le rentabilité attendue par les apporteurs de ressources (
actionnaires et institutions financières).

Les projets sont éligibles au financement si la VAN > 0.

Indice de profitabilité :

L’indice de profitabilité met en relation la valeur créée et le montant de l’investissement., il


mesure la maximisation du profit futur par franc investi et se détermine en effectuant le rapport
entre la valeur actualisée des cash-flows d’exploitation futurs et la valeur actualisée des flux de
capitaux investis, il permet de comparer deux investissements en rapprochant leur VAN de leur
coût initial.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Pour que le projet soit éligible au financement son indice de profitabilité doit être supérieur à 1
(IP > 1).

2. Conditions de remboursement
Les conditions de remboursement des prêts accordés par la DER/FJ peuvent varier en fonction
des modalités spécifiques de chaque prêt et des accords conclus entre la DER/FJ et les
bénéficiaires. Cependant, voici quelques conditions générales qui peuvent s’appliquer :

Taux d’intérêt et frais : la fixation des taux d’intérêt sur les prêts joue un rôle déterminant dans
la capacité des entreprises à rembourser leurs emprunts. La DER/FJ peut proposer des taux
préférentiels pour certains secteurs stratégiques ou pour les entreprises qui s’engagent un certain
nombre d’emplois, les activités néo carbones, etc.

Les prêts de la DER/FJ peuvent être assortis de taux d’intérêt compétitifs, généralement
inférieurs à ceux pratiqués par les institutions financières traditionnelles. Des frais de gestion
peuvent également être facturés.

2.1. Période de remboursement :


La flexibilité des échéanciers de remboursement est essentielle pour s’adapter aux fluctuations
des flux de trésorerie des entreprises. La DER/FJ peut proposer des périodes de grâce initiales
pendant lesquelles les entreprises ne sont pas tenues de rembourser le capital emprunté, ce qui
leur permet de consacrer leurs ressources à la croissance de leur activité.

La période de remboursement peut varier en fonction du montant du prêt et de la nature du


projet. Elle peut être flexible et adaptée aux revenus générés par le projet.

Modalités de remboursement : Les modalités de remboursement, telles que les échéances et les
modalités de paiement, sont convenues entre la DER/FJ et l’emprunteur lors de la conclusion
du contrat de prêt.

2.2. Garanties :
La DER/FJ peut demander aux entreprises bénéficiaires de fournir des garanties pour sécuriser
les prêts accordés. Ces garanties peuvent prendre la forme de cautions personnelles,
d’hypothèques sur des actifs ou d’autres formes de garantie. Cela peut réduire le risque pour la
DER/FJ en cas de défaut de paiement de l’entreprise emprunteuse, tout en offrant aux
entreprises une source de financement à des conditions avantageuses.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

2.3. Suivi et accompagnement :

La DER/FJ peut proposer un suivi régulier et un accompagnement financier et technique pour


aider les emprunteurs à respecter leurs engagements de remboursement et à surmonter les
éventuels obstacles rencontrés.
Les conditions de remboursement des prêts accordés par la DER/FJ sont conçues de manière à
encourager la viabilité financière des entreprises bénéficiaires qui se retrouvent dans la plupart
des cas en difficulté financière. Des mécanismes tels que la restructuration du crédit en
modifiant les termes et les conditions initiaux du prêt. Cette restructuration peut être un report
d’échéance pour prolonger la durée du prêt dans le but d’alléger la charge financière pour
l’entrepreneur ; la réduction du montant du prêt ; suspension d’échéance ; etc.
2.4. Cause de non-remboursement :
Les principales causes de non-remboursement des prêts accordés par la DER/FJ peuvent varier
en fonction de plusieurs facteurs.
Le manque de suivi de la DER/FJ entraîné par un volume énorme de bénéficiaires ;
Le manque de volonté de bénéficiaires « argent de l’Etat, c’est notre argent »
Problème de trésorerie entraînant la mauvaise gestion ;
Les difficultés économiques telles que les fluctuations du marché ;
Des problèmes personnels ou familiaux, tels que des maladies, des accidents, des événements
tragiques, ou des situations de crise, peuvent avoir un impact sur la capacité des entrepreneurs
à rembourser leur prêt ;
Un suivi insuffisant de la part de la DER/FJ ou un manque d'accompagnement des entrepreneurs
bénéficiaires peut également être une cause de non-remboursement.
2.5. Mesures préventives :
Au cours de notre enquête avec un gestionnaire de portefeuille de la DER/FJ, nous avons
énuméré les mesures préventives mises en place. Mais force est de constater que ces mesures
préventives ne sont pas appliquées. Voici une collecte de ces mesures :
Sélection rigoureuse des bénéficiaires : Il est important de mener une évaluation minutieuse des
projets et des entrepreneurs potentiels avant d'accorder un prêt. Cette sélection rigoureuse
permettra d'identifier les projets viables et les entrepreneurs sérieux, notamment les risques de
non-remboursement.
Assurer un suivi régulier des projets financés permet de détecter rapidement les difficultés
rencontrées par les entrepreneurs et de mettre en place des actions correctives. Un suivi attentif

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
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permet également d'anticiper les problèmes potentiels et d'apporter un soutien supplémentaire


en cas de besoin.
Offrir des formations et un accompagnement personnalisé aux entrepreneurs bénéficiaires est
essentiel pour renforcer leurs compétences en gestion, en planification financière, et en suivi de
leurs activités. Un soutien adéquat peut aider les entrepreneurs à mieux gérer leur entreprise et
à améliorer leurs chances de réussite.
Sensibilisation à l'importance du remboursement : Il est essentiel de sensibiliser les
bénéficiaires sur l'importance du remboursement des prêts et des impacts positifs que cela peut
avoir sur leur crédibilité et leur accès aux futurs financements. Une communication transparente
et régulière sur les modalités de remboursement peut encourager les entrepreneurs à honorer
leurs engagements.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Chapitre 4: Analyse, interprétation des résultats et


recommandations
L’analyse et l’interprétation résultats sont une étape cruciale de tout travail de recherche. Dans
ce chapitre, nous analyserons les résultats basés sur notre méthodologie de recherche et sur les
hypothèses que nous avons formulées en amont.

Section 1 : Cas pratique illustratif


Dans cette section nous présenterons de façon pratique le processus de financement de la
DER/FJ à travers un cas pratique.

1. Etude d’un projet d’investissement : cas de l’entreprise Alpha volaille


1.1. Critères d’éligibilité :
Remplissant les critères d’éligibilité au financement qui sont :

❖ L’obligation d’être une personne physique ou morale ;

❖ L’obligation pour le porteur de projet d’être de nationalité sénégalaise ;

❖ Disposer d’une pièce d’identité national (CNI ou d’un passeport) et d’un


justificatif de résidence (le certificat de résidence pour les résidents sénégalais
et carte consulaire pour les résidents à l’étranger)
❖ Avoir un âge compris entre 18 et 40 ans pour les hommes et plus de 18 ans
pour les femmes ;
❖ Disposer d’un plan d’affaire pour les financements d’au moins 10 000 000 FCFA
Monsieur Sidibé sollicite la DER/FJ pour le financement de son projet de création d’une ferme
avicole (poulet de chair).
1.2.Analyse qualitative :
L’analyse qualitative de la demande de financement de monsieur Sidibé portera essentiellement
sur les informations suivantes :
Entreprise et personnes clés :
A ce niveau nous nous renseignerons sur les informations et les données relatives à l’entreprise
et aux personnes clés de l’entreprise Alpha volaille qui sont les suivantes : Montant de la
demande : 6 500 000 F.
L’identification et visite du site : Le site se trouve à environ 500 mètres du grand marché de
Thiès.
Activité principale et secondaire : Le promoteur est employé éleveur dans une ferme avicole et

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

n’a aucune activité secondaire


Le statut de l’activité : Création Formation : Formation en Aviculture CFRAS de Sandiara
Nombre d’année d’expérience : 5 ans
Nombre d’année d’expérience dans l’auto entreprenariat : 0
Temps de gestion de l’activité : Il compte gérer sa ferme à temps plein
Apport ou capital : Aucun
Actionnariat : Seul actionnaire
Nombre d’emploi créer : 1
Qualification et compétence de l’effectif : Aviculteur
Disponibilité du site : Le site est disponible et appartient au promoteur
Autorisation : Pas autorisation nécessaire à l’exercice de cette activité
Investissement déjà réalisé : Aucun
Fonds de roulement existant : Aucun Charges d'exploitation prises en charge par le promoteur
: Aucune
Saisonnalité de l'activité : Toute l’année
Capacité de production actuelle : 0
Appréciation des hypothèses de réalisation et de l'évolution du CA : Réaliste
Appréciation des charges et de leur évolution : Réaliste
Etats financiers ou Historique des recettes et dépenses disponible : Non
Acquisition des Compétences techniques requises : Oui
Recommandation sur les compétences techniques : Aucune recommandation à faire
Activité du financement proposé après entretient : Aviculture (Poulet de chair)
Information sur l’activité :
Puis nous nous intéresserons à l’activité à financer à travers la recherche des informations
suivantes :
Secteur d'activité : Aviculture

Présentation résumée de l'activité et du projet : Il s'agit d'un projet d’élevage de poulets de chairs
à l'initiative de Monsieur SIDIBE. Le promoteur a une formation en Aviculture CFRAS de
Sandiara, il souhaite à travers ce projet approvisionner les marchés ruraux et urbains. La
consommation de la viande de volaille connait une utilisation quotidienne, elle est fortement
influencée par les Fast-foods, Services traiteurs, hôtels, les grands restaurants et les diverses
cérémonies familiales ( Magal, Gamou, Mawloud, Noel, Korite, Tabaski, Tamkharites ). Le
projet sera localisé à Nianda dans la commune de Mbour non loin des sites touristiques de Saly

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Portugal, Somone et Nguaparou. Nul doute de l'existence de la demande qui reste supérieure à
l'offre.
Analyse du secteur : Secteur d’activité rentable
Description des produits et services - Avantage concurrentiel – Compétitive : Poulet de chair,
le promoteur a passé toute son enfance dans la zone, il bénéficie d’un bon très bon carnet
d’adresse Marché visé (Cible) : les Fast-foods, Services traiteurs, hôtels, les grands restaurants
et les diverses cérémonies familiales ( Magal, Gamou, Mawloud, Noel, Korite, Tabaski,
Tamkharites ) Stratégie commerciale - Canal de distribution : Il compte s’appuyer sur le bouche
à oreille et la communication réseau pour promouvoir son offre.
Fournisseurs (aspects dépendance, conditions de règlement, disponibilité des intrants) :
L’entreprise JAILAXMI le servira de fournisseur pour des poussins et de l’aliment de volaille,
plusieurs autres fournisseurs sont présents sur le marché, le promoteur aura l’avantage de faire
un arbitrage entre les différences offre avant de choisir celle qui lui convient
Clientèle (aspects concentration, solvabilité, pouvoir de négociation) : La clientèle est très
présente dans zone et dans les environs, la clientèle cible est jugée solvable et ne dispose pas
d’une grande marge de négociation
Concurrence directe et indirecte : Il existe quelques concurrents dans la zone mais la demande
reste supérieure à l’offre.
Analyse de l'historique (CA, RN, ratios…) : Aucune historique
"Analyse des données prévisionnelles (Hypothèses, Modèle de revenus, Marges, Evolution de
l’activité : Réaliste
A l’issu de ce questionnaire, l’analyste sectorielle en charge de dossier décidera de la validation
ou de rejeter le projet. Ce questionnaire la représente la grille d’évaluation établi par la direction
des risques.
1.3.Analyse financière :
Investissement et durée de l’activité :

Les investissements pour la réalisation de ce projet sont les suivantes :

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Tableau 5 : Investissement

Eléments Nature Prix

Poulailler (1000 sujets) Travaux/Aménagemen 2 000 000


t

Congélateur Matériel 300 000

20 Mangeoires 18 kg Matériel agricole 140 000

2 Eleveuse radiant Matériel agricole 110 000

20 Abreuvoirs 10L Matériel agricole 76 000

20 Mangeoires 5/6kg Matériel agricole 42 000

20 Abreuvoirs 5L Matériel agricole 36 000

2 Lampe à gaz lumogaz Matériel agricole 36 000

Total 2 740 000

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ

Tableau 6: Durée de l’amortissement

Nature Durée d’amortissement (en


année)

Frais d'établissement 5

Frais de recherche 5

Brevets / licences / INPI 5

Travaux / aménagements 10

Véhicule 5

Mobilier de bureau 10

Ordinateur 5

Matériel 8

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Construction 20

Immobilisation animale et agricole 5

Matériel agricole 3

Logiciels 3

Outillage 2

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ

• Revenus et charges

Les prévisions de revenus et de charges sont détaillées dans les tableaux ci-dessus :

Tableau 7: Revenus

Taux de mortalités des poules 3%.

Produit ou services Quantité Prix unitaire Chiffre


vendus d’affaire
s mensuel

Poulets de chairs 485 2500 1 212 500

TOTAL 1 212 500

Source : nous même sur la base du processus de financement de la DER/FJ

Tableau 8: coûts des intrants

Matière première Quantité Prix Montant BFR à financer (2


et/ou Marchandises mensuelle unitaire total mois)

Mensuel

Poussin d'un jour 500 500 250 000 500 000

Prophylaxie chair 37 17400 610 500 1 221 000

Aliment pour chairs 500 100 50 000 100 000


(démarrage,
croissance, finition)

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Litière 1 6 000 6 000 12 000

Total 916 500 1 833 000

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ


Tableau 9: Charges externes

Charges Quantité Prix Montant BFR à


externes mensuelle unitaire total
financer (2
mois)

Eau et électricité 1 5 000 5 000 10 000

Divers 1 6 000 6 000 12 000

Total 11 000 22 000

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ


Tableau 10: Charges du personnel

Poste Fonction Nom Salaire Total BFR à financer (2


bre mensuel charges mois)
net salariales

Ouvrier Elevageet 1 60 000 60 000 120 000


gardiennage

Total 60 000 120 000

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ


Tableau 11 : Coût global du projet

Montant Apport Emprunt


personnel

Investissements 2 740 000 0 2 740 000

Besoin en fonds 2 041 600 0 2 041 600


de roulement

Total 4 781 600 0 4 781 600

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ

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Tableau 12 : Modalités de prêt

Montant emprunte 4 781 600

Taux intérêt annuel 5%

Durée du prêt 3 ans

Echéance Trimestrielle

Différé 4 mois

Plan de décaissement Décaissement 1 : investissement ;

Décaissement 2 : BFR

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ


- Pour les montants inférieurs ou égaux à 5 000 000 aucun apport personnel demandé
- Pour les montants supérieurs à 5 000 000 la DER exige un apport de 10% du cout globale
du projet.
Tableau de flux de trésorerie synthétisé et critères financiers
Tableau 13: Flux de trésorerie synthétisé

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

CAF 1 313 857 1 993 328 2 405 958 2 796 701 3 212 690

Cash-flow 390 187 1 584 884 2 219 537 2 603 699 3 012 602

opérationnel

Cash-flow 2 740 000

investissement

Dette 4 781 600

Remboursement 744 353 1 545 353 1 624 082 842 809 0


de la dette

Cash-flow de 4 012 246 -1 545 353 - -842 809 0


financement 1 624 082

Trésorerie finale 1 683 521 1 714 930 2 301 849 4 058 308 7 070 911

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Cash-flow 1 626 590 29 320 529 367 1 530 652 2 536 530
actualisés

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ


Tableau 14: Critères financiers de la DER/FJ

Somme des CF actualisés 6 252 462

Investissement 2 740 000

kd 3.5

VAN 3 512 462

IP 2.28

Source : nous-même sur la base du processus de financement de la DER/FJ

2. Comité d’investissement et mise en place du crédit


2.1. Comité d’investissement
A la suite de l’analyse financière, le pré-comité valide de dossier de monsieur Sidibé pour le
montant défini après analyse et le comité en fait de même. Le procès-verbal du comité est établi
et transféré à la direction comptable.
2.2. Mise en place du crédit
A la suite du CI, Un procès-verbal est établi. Ce PV nous informe que la demande de M. Sidibé
a été validé avec le montant proposé par l’analyste financier en charge du dossier, et un détail
comportant toutes les modalités du crédit (Montant du prêt, durée, plan de décaissement, taux,
et les garanties). Les OV sont établi par la DAF et M. Sidibé est alors contacté par message, ou
mail lui informant de la disponibilité de son crédit.
Interprétation des résultats.

Section 2 : Vérification des hypothèses de recherches et recommandations


1.Vérification des hypothèses de recherches
1.1. Hypothèse 1 :
‘’Les critères pour évaluer la viabilité financière d’un projet, le suivi financier et le soutien
technique peuvent aider à réduire le risque de perte financière’’.
Pour justifier cette hypothèse, nous avons effectué une analyse documentaire et voici quelques
études qui appuient l'idée que les critères financiers sont importants pour évaluer la viabilité
financière d'un projet et réduire le risque de perte financière. Dans une étude de Mohammad

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Bani Younes publiée en 2015 dans la revue " L'importance de l'analyse financière pour les
petites et moyennes entreprises " Dans cette étude, l'auteur explique que l'analyse financière est
essentielle pour les petites et moyennes entreprises (PME) pour évaluer leur santé financière et
prendre des décisions éclairées en matière de gestion financière. L'auteur souligne également
que les critères financiers tels que la valeur actuelle nette (VAN), le taux de rendement interne
(TRI), le taux de rentabilité économique (TRE) et le taux de marge bénéficiaire (TMB) sont
utiles pour évaluer la rentabilité d'un projet et réduire le risque de perte financière. En utilisant
les critères financiers, les investisseurs et les gestionnaires peuvent évaluer les risques associés
à un projet et prendre des décisions plus éclairées en matière d'investissement. Par conséquent,
en utilisant ces critères, il est possible de réduire le risque de perte financière en évitant
d'investir dans des projets non rentables ou non viables financièrement. L’évaluation des
mécanismes de financement et le suivi financier peuvent en effet contribuer à réduire le risque
de perte financière dans un projet. L’analyse de la viabilité financière d’un projet permet de
s’assurer que les fonds alloués sont utilisés efficacement et de manière rentable. Le suivi
financier régulier permet de détecter rapidement tout problème financier et de prendre des
mesures correctives avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. De même, le soutien technique
fourni aux porteurs de projet peut les aider à gérer efficacement leurs finances et à éviter les
erreurs courantes. C'est pourquoi l'hypothèse selon laquelle les critères financiers sont utiles
pour évaluer la viabilité financière d'un projet et peuvent aider à réduire le risque de perte
financière est justifiée.
1.2. Hypothèse 2 :
« La faible intervention de la DER/FJ dans l’accompagnement technique pourrait constituer un
véritable handicap à la réussite pérenne des projets des bénéficiaires »
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons mené une étude approfondie auprès des bénéficiaires
et au niveau du pôle d’accompagnement de la DER/FJ.
L'hypothèse selon laquelle la faible intervention de la DER/FJ dans l'accompagnement
technique pourrait constituer un véritable handicap à la réussite pérenne des projets des
bénéficiaires est justifiée par plusieurs facteurs. En effet, le succès d'un projet dépend non
seulement du financement initial, mais également de la qualité de l'accompagnement technique
et du suivi apporté aux bénéficiaires.
Dans le cas de la DER/FJ, il a été observé que l'accent est principalement mis sur l'octroi des
financements, avec peu d'efforts consacrés à l'accompagnement technique des porteurs de
projets. Cette situation peut entraîner des difficultés pour les bénéficiaires, notamment en
termes de gestion de leur projet, de prise de décisions stratégiques, de développement de

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
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compétences entrepreneuriales, etc.


Un accompagnement technique insuffisant peut également conduire à des difficultés de
remboursement des prêts octroyés par la DER/FJ, car les bénéficiaires pourraient rencontrer des
obstacles dans la gestion financière de leur projet, la recherche de débouchés commerciaux, la
résolution des problèmes rencontrés, etc. En conséquence, les projets pourraient ne pas atteindre
leur plein potentiel de rentabilité, ce qui compromettrait la capacité des bénéficiaires à
rembourser leurs dettes.
Ainsi, il est crucial que la DER/FJ renforce son accompagnement technique en mettant en place
des programmes de formation, des sessions de conseil individualisé, des missions de suivi sur
le terrain, etc. Cela permettrait aux bénéficiaires de mieux gérer leurs projets, d'améliorer leur
performance économique et sociale, et in fine de garantir un taux de remboursement
satisfaisant.
1.3. Hypothèse 3 :
« Au niveau des activités mises en œuvre, nous assistons à une absence de diversification, à une
reproduction à l’identique et en masse d’activités provoquant ainsi une diminution de la
rentabilité du projet qui peut entraîner le non remboursement du crédit »

Nos recherches sur les secteurs de financements de la DER/FJ nous ont permis de constater que
65% des financements hors nano-crédit sont repartis entre trois secteurs à savoir les services
(26%), l’agriculture (22%) et l’élevage (16%). Ces secteurs sont considérés comme prioritaires
en raison de leur potentiel de création d'emplois et de génération de revenus pour les jeunes et
les femmes en particulier, qui sont les principaux bénéficiaires de la DER/FJ. En effet, nous
avons recueilli dans les réalisations du PAVIE que dans le secteur de l’agriculture, pour
contribuer à la promotion d’une agriculture innovante, la DER/FJ a financé 15 sociétés
d’intensification de la production agricole à hauteur de 900 millions FCFA, 6,7 milliards pour
la campagne anacarde, 4,3 milliards pour la mise à disposition d’engrais. Tout d'abord, la
diversification des activités est un élément essentiel pour assurer la pérennité et la rentabilité
d'un projet. En se concentrant uniquement sur une seule activité, les bénéficiaires peuvent être
vulnérables aux fluctuations du marché, aux changements de demande des consommateurs, aux
aléas climatiques, etc. Une absence de diversification peut donc limiter les opportunités de
croissance et accroître les risques de pertes financières.

De plus, la reproduction à l'identique et en masse d'activités peut conduire à une saturation du


marché local, entraînant une concurrence accrue et une pression sur les prix. Cela peut aboutir

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

à une baisse de la rentabilité des projets, rendant plus difficile le remboursement des crédits
contractés auprès de la DER/FJ.

En outre, une stratégie de reproduction en masse peut également entraîner une surexploitation
des ressources naturelles, des terres agricoles, des infrastructures, etc., ce qui peut avoir un
impact négatif sur l'environnement et la durabilité des projets à long terme.

Il est donc important pour la DER/FJ de sensibiliser et d'accompagner les bénéficiaires dans la
diversification de leurs activités, la recherche de niches de marché, l'innovation et l'adaptation
aux évolutions économiques et sociales. Cela contribuera à renforcer la rentabilité des projets,
à réduire les risques de non-remboursement des crédits et à favoriser un développement
économique plus durable et équilibré.

1.4. Hypothèse 4 :
« Les conditions de vie et de travail, le milieu rural et les normes sociales ne sont pas en faveur
des jeunes entrepreneurs et des femmes ».

Plusieurs enquêtes sur l’entrepreneuriat en milieu rural mettent en avant toutes les difficultés
que les entrepreneurs rencontrent.

Dans sa revue sur les « défis et opportunités de l’entrepreneuriat agricole en milieu rural :
perspectives et solutions », le Docteur Sophie Leclerc, chercheuse en Développement Rural à
l’Institut de Recherche sur l’Agriculture Durable (IRAD) explore les défis et opportunités
spécifiques auxquels sont confrontés les entrepreneurs agricoles en milieu rural. L’un des points
forts de cette revue est sa mise en évidence des défis structurels majeurs auxquels sont
confrontés les entrepreneurs agricoles. L’auteur analyse en profondeur les fragmentations des
terres, un problème persistant qui limite la productivité agricole et rend difficile l’adoption de
pratiques modernes. De plus, la revue aborde la volatilité des prix des produits agricoles, qui
affecte la rentabilité des exploitations agricoles, qui affecte la rentabilité des exploitations
agricoles et compromet la sécurité financière des entrepreneurs ruraux. L’accès limité aux
marchés et aux infrastructures de transformation est examiné comme un obstacle majeur à la
croissance des entreprises agricoles en milieu rural, entravant leur capacité à commercialiser
efficacement leurs produits et à accéder aux chaînes de valeurs agricoles.

Notre enquête auprès des témoignages des bénéficiaires, nous a permis de savoir que notre
hypothèse est justifiée par :

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Conditions de vie précaires : Dans de nombreuses zones rurales, les infrastructures de base
telles que l'accès à l'eau potable, à l'électricité, aux services de santé et à l'éducation peuvent
être limitées. Ces conditions précaires rendent difficile le développement et la croissance des
activités économiques, ce qui peut décourager les jeunes entrepreneurs et les femmes de se
lancer dans l'entrepreneuriat.

Accès limité aux ressources financières : Les jeunes entrepreneurs et les femmes rencontrent
souvent des difficultés pour accéder au financement nécessaire pour démarrer ou développer
leur entreprise. Les institutions financières peuvent être réticentes à accorder des prêts aux
personnes issues de milieux ruraux ou à des femmes, ce qui limite leurs possibilités de
croissance économique.

Normes sociales et culturelles restrictives : Dans certains contextes, les normes sociales et
culturelles peuvent limiter les opportunités offertes aux jeunes entrepreneurs et aux femmes.
Les stéréotypes de genre, les attentes familiales et les traditions locales peuvent décourager les
femmes et les jeunes de s'engager dans l'entrepreneuriat ou de prendre des risques pour
développer leur activité.

Manque de soutien et de réseautage : Les jeunes entrepreneurs et les femmes dans les milieux
ruraux peuvent souvent manquer de soutien et de réseautage nécessaires pour réussir dans leurs
projets. Le manque d'accès à des mentors, à des formations spécialisées et à des opportunités
de networking peut limiter leurs perspectives de croissance et de succès.

En conclusion, les conditions de vie et de travail, le milieu rural et les normes sociales peuvent
constituer des obstacles majeurs pour les jeunes entrepreneurs et les femmes qui cherchent à
entreprendre dans ces contextes

2. Recommandations
Après avoir identifié les difficultés que rencontrent les entrepreneurs à couvrir leurs
engagements financiers malgré toutes les méthodes d’assouplissements de la DER/FJ, il nous
revient au terme de notre étude faire des propositions de solutions pour cette sortie de crises,
afin d’optimiser et l’accompagnement de la DER/FJ et la pérennité des activités des
entrepreneurs. Ces recommandations visent à améliorer le processus de financement et à
augmenter les chances de succès des projets financés.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

2.1. Pour la DER/FJ :


La sélection des entrepreneurs en allant au-delà du dossier de financement devait être adopté
par la DER/FJ. Le dossier de financement ne détermine que la rentabilité financière grâce à des
outils qu’on appelle les critères financiers tels que la valeur actuelle nette, le coût moyen
pondéré, le taux de rentabilité interne, le coût moyen pondéré du capital investi, l’indice de
profitabilité. Le profil de l’entrepreneur doit être un élément déterminant pour le sélectionner
comme bénéficiaire. Les éléments tel qu’un test d’évaluation cognitive grâce à un formulaire à
remplir à l’inscription. Ce test permettra d’évaluer le niveau de confiance en soi, la
détermination, la réaction face aux risques, le leadership et le goût du challenge. Cette
évaluation en plus de l’évaluation financière permettrait à la DER/FJ de diminuer les causes de
non remboursement des prêts.
Etudier le risque de façon approfondie. La notion d’identification des risques en matière de
financement est très importante. L’environnement de projet est complexe et regroupe un
ensemble d’éléments non négligeables. Tout projet contient des risques internes et externes. La
DER/FJ doit mettre en place une cellule de gestion des risques projets. Cette entité effectuera
une analyse des risques pour déterminer son impact sur le projet et pour influencer la décision
de financement du projet.
Adopter une politique ou une stratégie de ralentissement des financements pour se concentrer
davantage sur les remboursements car à cette allure plus le financement augmente plus le taux
de non remboursement augmente aussi. Ce coup de frein permettra à la DER/FJ d’avoir un œil
sur les activités des entrepreneurs et sur les crédits. Cette politique est envisageable ou en
parallèle transformer certains crédits en subvention de l’Etat.
Ou développer de produits de financement adaptés. La DER/FJ pourrait diversifier ses offres
de financement en proposant des produits spécifiquement conçus pour les jeunes entrepreneurs
et les femmes en milieu rural. Il serait intéressant de mettre en place des lignes de crédit avec
des conditions avantageuses, des garanties flexibles et des délais de remboursement adaptés à
leurs activités.
Initier l’éducation financière dans les formations des entreprises. Au cours de notre étude le
constat a été aussi porté sur la mauvaise gestion du budget des entrepreneurs. Pour la plupart
l’argent de l’entreprise est confondu avec l’argent personnel de l’entrepreneur. Cette éducation
doit pouvoir faire comprendre aux cibles que ce crédit n’est pas un argent de l’Etat car certains
entrepreneurs ont tendance à argumenter leur refus de remboursement en avançant l’hypothèse
que c’est leur argent aussi.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Mettre en place un système de suivi et de monitoring efficace pour s'assurer que les fonds sont
utilisés de manière adéquate et que les entreprises bénéficiaires sont en mesure de rembourser
dans les délais impartis.
La DER/FJ devrait évaluer régulièrement ses processus de financement pour s'assurer qu'ils
sont efficaces et qu'ils répondent aux besoins des porteurs de projets des MPME. Les feedbacks
des clients peuvent aider à améliorer les processus de financement.
La DER/FJ devrait encourager les porteurs de projets des MPME à être transparents dans leur
présentation de projet.
2.2. Pour les bénéficiaires :
Établir un plan d'affaires solide : Il est essentiel pour les entrepreneurs bénéficiaires de la
DER/FJ de mettre en place un plan d'affaires détaillé qui définit leurs objectifs, leur stratégie
de développement, leur plan de financement, ainsi que leur modèle économique. Ce plan leur
servira de feuille de route pour orienter leurs actions et prendre des décisions éclairées.
Suivre des formations et des programmes de renforcement de capacités : Il est recommandé aux
entrepreneurs bénéficiaires de profiter des formations et des programmes d'accompagnement
proposés par la DER/FJ pour renforcer leurs compétences en gestion d'entreprise, en marketing,
en communication, ou en gestion financière. Ces formations les aident à développer les
compétences nécessaires pour faire croître leur entreprise de manière pérenne.
Établir des partenariats stratégiques : Les entrepreneurs bénéficiaires peuvent bénéficier de la
mise en place de partenariats stratégiques avec d'autres entreprises, des fournisseurs, des
distributeurs, ou des acteurs locaux. Ces partenariats peuvent leur permettre d'accéder à de
nouveaux marchés, de bénéficier de synergies, et de renforcer leur positionnement sur le
marché.
Fournir des informations financières claires et détaillées sur votre entreprise, telles que les états
financiers et les flux de trésorerie prévisionnels. Ces informations aideront la DER/FJ à évaluer
la faisabilité et la rentabilité de votre projet.
Faire preuve de transparence et de professionnalisme dans les interactions avec la DER/FJ. Cela
inclut la présentation honnête des risques et des défis potentiels liés à votre projet.
En suivant ces recommandations, les porteurs de projets pourront maximiser leurs chances de
succès dans le processus de financement, développer leur entreprise de manière durable, et
contribuer à la création d'emplois et à la croissance économique de leur communauté.
Les recommandations proposées pour la DER/FJ et les porteurs de projets visent à améliorer le
processus de financement, à augmenter les chances de réussite des projets et à renforcer la
confiance entre les différents acteurs impliqués. En adoptant ces recommandations, l'institution

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
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et les bénéficiaires peuvent travailler ensemble pour réaliser leurs objectifs communs de
développement économique et social.

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CONCLUSION

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délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

L’objectif de notre étude mémoire était d’expliquer les différentes étapes du financement de la
DER/FJ et de mettre en lumière les causes des difficultés que rencontre les entrepreneurs
sénégalais.
Le Sénégal, à l’instar des économies florissantes s’appuie sur le développement durable des
Petites et Moyennes Entreprises, c’est-à-dire à leurs activités diversifiées et novatrices car ne
disposant pas au paravent d’industrie traditionnellement marquée.
Les autorités doivent également continuer à favoriser les relations entre les PME et les grandes
entreprises en développant les relations de sous-traitance, de partenariat qui permettront une
croissance de ces dernières et assurera une meilleure relance économique dans nos pays en voie
de développement.
En conclusion, il est essentiel de souligner l'importance du soutien financier et du renforcement
des capacités pour les jeunes entrepreneurs et les femmes en milieu rural. La DER/FJ joue un
rôle crucial dans l'accompagnement de ces publics cibles en leur fournissant un accès à des
financements adaptés, des programmes de formation et d'accompagnement, ainsi que des
opportunités de réseautage et de partenariats.
Pour garantir le succès des entrepreneurs bénéficiaires, il est primordial qu'ils élaborent des
plans d'affaires solides, suivent des formations pour renforcer leurs compétences, diversifient
leurs sources de financement, et établissent des partenariats stratégiques. En combinant ces
éléments, les entrepreneurs pourront développer leurs activités de manière durable, créer des
emplois, et contribuer à la dynamisation de l'économie locale.
Il est donc essentiel que la DER/FJ continue à soutenir et à accompagner activement les jeunes
entrepreneurs et les femmes en milieu rural, en mettant en place des initiatives ciblées et en
favorisant un environnement propice à l'entrepreneuriat. En travaillant ensemble, ces acteurs
pourront contribuer de manière significative au développement économique et social des
communautés rurales et à la promotion de l'entrepreneuriat comme levier de croissance et
d'inclusion sociale.

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
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BIBLIOGRAPHIE

Livres
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317 pages
2. BOURDIN, J.M., & MANGEOT, M. (2021). Analyse financière des entreprises :Des
concepts fondamentaux aux défis d'aujourd'hui, RB édition, 180 pages
3. DE KETELE, J-M., & ROEGIERS, X. (1991). Méthodologie du recueil d’informations :
fondements des méthodes d’observation, de questionnaires, d’interviews et d’étude de
documents.
4. GRIFFITHS, S., & DEGOS, J.G. (2011). Gestion financière de l'analyse à la stratégie,
éditiond'Organisation 397 pages
5. LETTRE DES POLITIQUE SECTORIELLE DES PME (2010), 41 pages
6. MEIER O. (2000 : 164) Dico du Manager : 500 clés pour comprendre et agir,
EditionDUNOD, 227 Pages.
7. MILLER.C., JONES L. (2013). Financement des chaines de valeurs africaines. FAO
8. PLAQUETTE 5ans de la DER/FJ. (Mars 2023). 23 pages
9. SARR, P. (2012). Le Sénégal : Les idées pour une nouvelle donne, édition
L'Harmattan, 106 pages
10. ST-PIERRE, J., & BEAUDOIN, R. (2003), Les décisions d'investissement dans les PME,
édition Presses de l’université du Québec, 261 pages
Webographie
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financement-des- pmepmi
2. https://www.mfw4a.org/sites/default/files/documents/SA-
PMEALL/Senegal/Documents- strategiques/lettre_politique_sectorielle_2010-
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4. https://www.afdb.org/fr/news-and-events/press-releases/senegal-la-banque-
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soutenir-les-pme-et-la- creation-demplois-en-zone-rurale-30402

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ANNEXES
Annexe 1 : Grille d’évaluation synthétisé

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Annexe 2 : Investissements

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Annexes 3 : Revenus et charges

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Annexes 4 : Tableau des flux de trésorerie et critères financiers de décision

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Annexe 5: Avis DI

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Annexe 6 : Guide d’entretien


Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin d'études au cycle de master en Sciences
de Gestion spécialité Gestion de Projets à BEM (Bordeaux École de Management ) de
Dakar, nous vous sollicitons pour cet entretien. Le thème de notre mémoire porte sur « le
mécanisme de financement et les causes liées aux difficultés de remboursements : cas de la
Délégation Générale à l’Entrepreneuriat des femmes et des jeunes – DER/FJ ».
Toutes les informations que vous nous fournirez resteront strictement confidentielles et ne
seront utilisées que dans le cadre de cette étude.
• Profils des répondants
Sexe : -M F
Ages :

1. Contexte général :
2. Présentations
•Pouvez-vous décrire brièvement le rôle et les objectifs de la DER en matière de financement
des projets ?
•Quels sont les principaux domaines d’intervention de la DER ?
2.Mécanisme de financement :
•Pourriez-vous expliquer en détail le mécanisme de financement utilisé par la DER pour
soutenir les projets ?
•Quels sont les critères de sélection des bénéficiaires pour l’obtention des financements ?
•Quelles sont les conditions de remboursement des prêts accordés par la DER ?
3.Gestion des prêts et suivi :
•Comment la DER assure-t-elle le suivi des prêts accordés ?
•Quels sont les outils et mécanismes mis en place pour garantir le remboursement des prêts ?
4.Causes de non-remboursement :
•Selon votre analyse, quelles sont les principales causes de non-remboursement des prêts
accordés par la DER ?
•Quelles sont les situations les plus fréquentes entraînant des difficultés de remboursement ?
5.Mesures préventives :
•Quelles mesures spécifiques la DER a-t-elle mises en place pour prévenir les situations de
non-remboursement ?
•Existe-t-il des programmes d’accompagnement ou de formation pour renforcer la capacité
des bénéficiaires à rembourser ?

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

6.Impact sur les projets financés :


•Comment les non-remboursements affectent-ils les projets financés par la DER ?
•Quel est l’impact global de ces situations sur les objectifs de développement de la DER ?
7.Perspectives d’amélioration :
•Selon votre expérience, quelles améliorations pourraient être apportées au mécanisme de
financement pour réduire les risques de non-remboursement ?
•Y a-t-il des ajustements potentiels dans la sélection des bénéficiaires ou les conditions de
remboursement ?
ff
Merci pour votre participation !

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

TABLE DES MATIERES


DEDICACE .......................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS ...........................................................................................................................III
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................................................. IV
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... VI
LISTE DES ANNEXES ..................................................................................................................... VIII
SOMMAIRE ....................................................................................................................................IX
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................................1
Contexte .....................................................................................................................................1
Problématique ............................................................................................................................2
Objectifs de l’étude .....................................................................................................................4
Annonce du plan .........................................................................................................................5
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE............................................................................6
Chapitre 1 : Cadre théorique et Revue de littérature .......................................................................8
Section 1 : Définition des concepts clés de l’étude.......................................................................8
1. Notion du mécanisme de financement ............................................................................8
1.1. Notion de processus.................................................................................................8
1.2. Notion de financement ............................................................................................8
2. Notion de l’entrepreneuriat au Sénégal ......................................................................... 10
2.1. Définition des MPME ............................................................................................. 10
2.2. Identification des besoins des PME ........................................................................ 13
2.3. L’inclusion financière au Sénégal ............................................................................ 15
3. Notion de remboursement de crédit .............................................................................. 16
3.1. Définition de crédit ................................................................................................ 16
3.2. Le remboursement de crédit .................................................................................. 17
3.3. Les conditions de recouvrement ............................................................................ 18
Section 2 : Revue de la littérature .............................................................................................. 19
Chapitre 2 : Présentation de l’organisation et méthodologie de l’étude ........................................ 22
Section 1 : Présentation de l’entreprise ..................................................................................... 22
1. Présentation de la DER/fj ............................................................................................... 22
2. Mission et vision stratégique de la DER/fj ...................................................................... 23
Formalisation l’économie :................................................................................................. 23
L’inclusion financière : ....................................................................................................... 24
3. Description des types de financement de la DER/fj : ...................................................... 24
Le nano-crédit : ................................................................................................................. 24

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délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

Le micro-crédit : ................................................................................................................ 25
Le soutien aux TPE et PME : ............................................................................................... 25
La structuration des chaînes de valeur : ............................................................................. 25
4. Organigramme............................................................................................................... 27
5. Partenariats de la DER/FJ : ............................................................................................. 27
Section 2 : Méthodologie de l’étude .......................................................................................... 28
1. Présentation du modèle d’analyse ................................................................................. 28
2. La technique de collecte de données : ........................................................................... 30
2.1. L’interview : ................................................................................................................ 30
2.2. L’observation : ....................................................................................................... 31
2.3. Le questionnaire d’enquête :.................................................................................. 32
2.4. L’analyse documentaire : ....................................................................................... 33
DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE DE L’ETUDE ........................................... Erreur ! Signet non défini.
Chapitre 3 : Description de l’existant ............................................................................................. 35
Section 1 : Processus de financement de la DER/FJ : .................................................................. 35
1. Le mécanisme de financement....................................................................................... 35
1.1. Introduction de la demande de financement : ........................................................ 36
1.2. Analyse de la demande .......................................................................................... 39
1.3. Mise à disposition des fonds et suivi de remboursement........................................ 39
2. Types de financement : .................................................................................................. 41
2.1. Le nano-crédit : ...................................................................................................... 41
2.2. Autonomisation économique : ............................................................................... 42
Section 2 : Décision d’investissement et les conditions de remboursement des financements ... 44
1. Décision d’investissement ................................................................................................. 44
1.1. Pré-comité d’investissement .................................................................................. 44
1.2. Comité de validation : ............................................................................................ 44
1.2.1. Validée Rejetée .......................................................................................................... 45
1.3. Critères financiers pour la décision d’investissement : ............................................ 46
2. Conditions de remboursement ...................................................................................... 47
2.1. Période de remboursement : ................................................................................. 47
2.2. Garanties : ............................................................................................................. 47
2.3. Suivi et accompagnement : .................................................................................... 48
2.4. Cause de non-remboursement : ............................................................................. 48
2.5. Mesures préventives : ............................................................................................ 48
Chapitre 4 : Analyse, interprétation des résultats et recommandations ........................................ 50
Section 1 : Cas pratique illustratif .............................................................................................. 50

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Evaluation des mécanismes de financement et les causes liées aux difficultés de remboursement : le cas de la
délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et de jeunes (DER/FJ)

1. Etude d’un projet d’investissement : cas de l’entreprise Alpha volaille ........................... 50


1.1. Critères d’éligibilité : .............................................................................................. 50
1.2. Analyse qualitative : ............................................................................................... 50
1.3. Analyse financière : ................................................................................................ 52
2. Comité d’investissement et mise en place du crédit ....................................................... 57
2.1. Comité d’investissement ........................................................................................ 57
2.2. Mise en place du crédit .......................................................................................... 57
Section 2 : Vérification des hypothèses de recherches et recommandations ............................. 57
1.Vérification des hypothèses de recherches ......................................................................... 57
1.1. Hypothèse 1 : ......................................................................................................... 57
1.2. Hypothèse 2 : ......................................................................................................... 58
1.3. Hypothèse 3 : ......................................................................................................... 59
1.4. Hypothèse 4 : ......................................................................................................... 60
2. Recommandations ......................................................................................................... 61
2.1. Pour la DER/FJ : ...................................................................................................... 62
2.2. Pour les bénéficiaires : ........................................................................................... 63
CONCLUSION .................................................................................................................................... 65
ANNEXES .......................................................................................................................................... 68
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. 67
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................ 75

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