Tableau de Bord Prospectif Et Performanc
Tableau de Bord Prospectif Et Performanc
Tableau de Bord Prospectif Et Performanc
SOMMAIRE
SOMMAIRE ............................................................................................................................................ i
DEDICACE ............................................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS ...............................................................................................................................iii
LISTE DES ABREVIATIONS ...............................................................................................................iv
AVANT - PROPOS..................................................................................................................................v
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................................vi
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................... vii
RESUME ............................................................................................................................................... viii
ABSTRACT ............................................................................................................................................ ix
INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : ............................................................................................................................ 7
PRESENTATION DE L’ENTREPRISE ET APPROCHE THEORIQUE ............................................ 7
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'ENTREPRISE ....................................................................... 8
CHAPITRE 2 : APPORT DU TABLEAU DE BORD PROSPECTIF POUR LE PILOTAGE DE LA
PERFORMANCE FINANCIÈRE DE L’ENTREPRISE ..................................................................... 14
SECTION 1 : NOTIONS DE TABLEAU DE BORD PROSPECTIF ET DE PERFORMANCE
FINANCIÈRE ....................................................................................................................................... 14
SECTION 2 : TABLEAU DE BORD PROSPECTIF COMME OUTIL DE PILOTAGE DE LA
PERFORMANCE FINANCIÈRE DE L’ENTREPRISE ...................................................................... 27
DEUXIEME PARTIE : ......................................................................................................................... 39
TABLEAU DE BORD PROSPECTIF ET PERFORMANCE FINANCIERE A LA PASTA S.A ...... 39
CHAPITRE 3 : DÉMARCHE D’IDENTIFICATION DU TABLEAU DE BORD COMME OUTIL
DE PILOTAGE DE LA PERFORMANCE FINANCIÈRE ................................................................. 40
SECTION I : ORGANISATION DE L’ENQUÊTE EXPLORATOIRE .............................................. 40
SECTION 2 : MÉTHODES DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES DONNÉES QUANTITATIVES
............................................................................................................................................................... 49
CHAPITRE 4 : CONTRIBUTION DU TABLEAU DE BORD PROSPECTIF AU PILOTAGE DE LA
PERFORMANCE FINANCIÈRE DE LA PASTA S.A. ...................................................................... 52
Section 1 : Caractérisation du tableau de bord prospectif et de la performance financière de LA
PASTA S.A. .......................................................................................................................................... 52
SECTION 2 : ANALYSE DE L’APPORT DU TBP À LA PERFORMANCE FINANCIÈRE DE
L’ENTREPRISE ................................................................................................................................... 62
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 65
RECOMMANDATIONS ...................................................................................................................... 66
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 67
ARTICLES ............................................................................................................................................ 70
ANNEXE : ORGANIGRAMME .......................................................................................................... 73
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 74
REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce à Dieu qui nous a accordé force, santé, courage et persévérance tout au
long de ces années de dur labeur qu’aura durée notre formation.
Qu’il nous soit permis d’exprimer notre gratitude à certaines personnes sans lesquelles ce
travail n’aurait jamais vu le jour.
Il s’agit de :
Pr Jean-François NGOK EVINA, directeur des mémoires des STEG ainsi que tout le
personnel enseignant et administratif de l’ENSET pour les efforts consentis dans le
cadre de notre formation et pour la direction de cette recherche qu’il a assuré.
Mr Joseph Herman TIONA WAMBA pour l’encadrement académique de ce mémoire
et pour tous les conseils prodigués pendant nos multiples entretiens.
Mr Cyrille DJOFANG, Directeur Général Adjoint de LA PASTA S.A.
L’ensemble de mes enseignants de l’ENSET
Mes trois enfants Yann, Yannelle et Yannice pour leur amour et leur humour et mes
fils adoptifs Ricardo, Theodore et Christelle.
Mr Dieudonné Kamdem, PDG du groupe SADIPIN qui a créé le déclic pour que je
retourne à l’école.
Mr Célestin Tawamba, PDG du groupe Cadyst Invest, pour sonsoutien, sa confiance
pour le cadre de la recherche.
Dr Valerie ANABA, qui m’a encouragé fortement pour le choix de L’ENSET comme
cadre de formation, pour son soutien moral.
Ma mère Odette Kimo pour son soutien total et inconditionnel.
Mes frères et sœurs, Fleurie, Jeannette, Anastasie, Jean de Dieu, Astride pour leur
soutien sans faille.
Mon défunt père TOWO TCHAKO Michel, qui aurait eu un immense plaisir de voir
ce projet aboutir.
Yvana Nguepi et Charlie Ngantcha pour leur contribution
Le couple Taho pour leur soutien
Toute la grande Famille Verbum Dei pour leur prière
Yvette DJOMO de regretté mémoire
Denise Siandje de regretté Mémoire
Tous mes camarades de classes de ces deux années CFA4 ET CFA5
Toute la grande famille des enfants KAMENI
DC : Directeur Commercial
DT : Directeur Technique
SA : Société Anonyme
AVANT - PROPOS
Professionnaliser l’enseignement, promouvoir l’adéquation formation – emploi, tels
sont les objectifs des Universités d’Etat avec la mise en place du système Licence – Master –
Doctorat (LMD). Pour ce faire, l’enseignement supérieur, dans cette nouvelle donne, doit
promouvoir des formations pouvant permettre aux étudiants de s’insérer facilement dans le
monde de l’emploi.
C’est dans cette optique que l’Ecole Normale Supérieur de l’Enseignement Technique
de Douala (ENSET) accueille les titulaires du baccalauréat général ou technique pour les
préparer à l’examen national du brevet de technicien supérieur, de licence professionnelle
dans un large éventail de spécialités.
Pour ceux désirant de continuer leurs études, ils ont la possibilité de s’inscrire en cycle
de Master dans les spécialités aussi intéressantes les unes que les autres.
En ce qui nous concerne, nous avons suivis pendant deux années des cours en cycle de
Master professionnel en Comptabilité Finance Audit qui est un cycle comprenant des cours
théoriques et des stages en entreprises ; ceci dans le but de familiariser l’étudiant avec le
monde professionnel.
RESUME
LA PASTA SA est une société Agroalimentaire qui produit la farine de blé et la
semoule de blé dur, principal intrant dans la production des pâtes alimentaires, elle est
l’unique producteur de semoule dans la toute la zone CEEAC et deuxième producteur au
Cameroun depuis plus de 5 ans de la farine de blé. Dans le cadre de son management
décisionnel, LA PASTA SA utilise le tableau de bord classique et non le Tableau de Bord
Prospectif. Notre étude portait sur le thème : TABLEAU DE BORD PROSPECTIF ET
PERFORMANCE FINANCIÈRE D’UNE ENTREPRISE AGRO ALIMENTAIRE : CAS
DE LA PASTA S.A. Cette étude nous a permis de nous poser la question de savoir si
l’utilisation du tableau de bord Prospectif contribue significativement à l’amélioration de la
performance financière de La Pasta S.A. ?». A travers le questionnaire administré à un
échantillon représentatif des employés, nous avons pu constater que le tableau de bord
prospectif et très peu connu et très peu utilisé à LA PASTA SA et que par ailleurs les
principaux indicateurs de performances financières stagnaient ou régressaient, montrant ainsi
par l’absurde la corrélation qui existe entre le TBP et la performance financière. C’est pour
cela que nous avons recommandé à la Direction de LA PASTA SA l’implémentation du TBP,
sa codification comme outil de reporting et son élargissement à l’ensemble des directions
ABSTRACT
LA PASTA is an agri-food company that makes wheat flour as well as wheat semolina
which is the main input in pasta production. It is the unique producer of semolina in the
CEEAC area and has been the second producer of wheat flour in Cameroon for five years. As
part of its decision management, LA PASTA SA uses the classic and prospective dashboards.
Our study was based on the theme “ balanced scorecard and financial performance of an agri-
food business: case study, LA PASTA SA. This study allowed us wonder if the usage of the
balanced scorecard significantly contributes to the financial performance of LA PASTA ?
Through the questionnaire administered to a representative sample of employees, we noticed
that the balanced scorecard was little known and thus not used a lot at PASTA SA and besides
the main financial performance indicators stagnated or regressed , thus showing the
correlation between the TBP and financial performance. That’s why we recommended to the
management team of LAPASTA the implementation of the TBP, its codification and its
expansion to all directions.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
l’État. Mais il s’agit là d’entreprises à forte consonance étatique. Pour ce qui est des
entreprises privées, tel n’est pas le cas. Par exemple, la PASTA SA a jusqu’ici dégagé de forts
résultats positifs. Pourtant, les produits made in Cameroon n’ont pas toujours un bon rapport
qualité /prix par rapport aux produits importés. Il en est ainsi des produits agricoles (cacao,
café) et de l’habillement où l’écart de productivité est parfois de l’ordre de 1à 3 par rapport à
ceux du Sud-est asiatique. A cela, s’ajoute deux raisons au moins ; d’une part le Camerounais
travaille 4 à 6 heures de manière effective par jour, contre 10 à 12 heures en moyenne dans le
Sud Est asiatique. D’autre part, les méthodes de production dans les entreprises
Camerounaises sont encore embryonnaires. ».
décisions. Dans ce contexte, l’information et son partage constitueront plus que jamais une
nouvelle source de richesse pour les entreprises de tous les secteurs en général et pour les
entreprises multinationales en particulier. A cet effet, l’économiste américain Alain Toffler
affirme à propos que : « le nouveau système accéléré de création de richesse repose de plus en
plus sur les échanges de données, d’informations et de savoir »1.
Norton.P et Kaplan.R (1998, p14) poursuivent en disant que «la concurrence n’est
plus industrielle, mais informationnelle », car les entreprises opèrent aujourd’hui dans des
environnements complexes. Il est donc vital qu’elles connaissent parfaitement leurs objectifs
et la manière de les atteindre. Ils poursuivent en disant que pour une bonne performance
financière de l’entreprise il suffit de définir quatre axes au niveau stratégique de l’entreprise
notamment : l’axe finance (mesurant classiquement le niveau et l’évolution des performances
financières de l’entreprise), l’axe clients (qui regroupe les indicateurs qui permettent
d’évaluer ce qui génère une satisfaction présente ou future du client), l’axe processus internes
(qui s’interroge sur la façon dont la gestion des opérations et des processus peut contribuer à
fournir un avantage concurrentiel à l’entreprise) et enfin l’axe apprentissage organisationnel
(qui concerne essentiellement la façon dont on gère les moyens humains et les savoirs en vue
d’atteindre les objectifs stratégiques définis précédemment).
Toutefois, des avancées dans le domaine du contrôle de gestion ont critiqué et donné
des limites aux travaux de Norton. P et Kaplan R. sur le Tableau de Bord Prospectif.
Notamment ceux de Otley (1998)2. Il relève par exemple que la logique du « balanced
scorecard », selon laquelle des employés bien formés conduisent à des processus plus
performants, donc à des clients plus satisfaits et, pour finir, à des actionnaires plus heureux,
est très discutable. Lorino (2000, 2001), pense que la performance dépend du choix
stratégique. Pour sa part, le type de raisonnement axé sur le Tableau de Bord Prospectif est
standard et quelque peu figé. Il se fonde du fait que le modèle causes-effets concourant à
l’élaboration d’un système de pilotage est spécifique à la stratégie et à l’environnement de
chaque entreprise. Et que de surcroît sa construction résulte d’une analyse du système
d’activités de l’entreprise. C’est également le point de vue défendu par Atkinson et al.
(1997).
2
Cités par Christophe Germain et Stéphane Trébucq(2004) p40
3
Idem
4
Cités par Denis Choffel et François Meyssonnier(2005) p8
5
Idem
qu’à La Pasta SA, on assiste à l’existence de vases communicants. On constate également que
tous les soldes intermédiaires de gestion ne présentent pas un solde créditeur. Pour améliorer
cette situation, nous nous posons la question centrale suivante : Comment peut-on utiliser
l’outil de contrôle de gestion qu’est le Tableau de Bord Prospectif pour le pilotage et
l’amélioration de la performance financière de la Pasta SA ?
Il est question pour nous de mener une étude et de montrer principalement que dans le
cas des entreprises locales au Cameroun, le tableau de bord peut contribuer à l’amélioration
de la performance financière.
A travers tous ce qui vient d’être développé plus haut, nous fonderons notre
proposition principale comme suit : « L’utilisation du tableau de bord Prospectif contribue
significativement à l’amélioration de la performance financière de La Pasta S.A. ?».
Ce travail a tout d’abord un intérêt scientifique, dans la mesure où les études jusque-là
faites sur le tableau de bord ont porté sur des entreprises autres que celles à capitaux purement
locaux. Cette étude a également un intérêt professionnel dans la mesure où les résultats y
afférents pourront permettre au sommet stratégique de l’entreprise, de mettre véritablement en
place le nouveau budget programme, pour une bonne.
Il sera question pour nous dans cette partie empirique de définir et arrêter la période
d’étude, l’échantillon et la méthode d’échantillonnage utilisée, de déterminer les variables
explicatives et expliquées, et enfin du test et la méthode statistique utilisée.
Nous mènerons une étude qualitative guidée par une démarche inductive par analyse
thématique du contenu, et nous apporterons des propositions visant à améliorer la
performance de l’entreprise d’accueil.
Notre étude porte sur deux variables dont une dépendante (performance financière) et
l’autre indépendante (tableau de bord prospectif). Elle est subdivisée en deux parties. La
première présente la nécessité d’un tableau de bord pour le pilotage de la performance à
travers la présentation du cadre d’accueil et le rapprochement de ces deux concepts à l’aune
de la littérature existante. La deuxième partie de notre travail porte sur l’aspect purement
pratique du thème et met en exergue la démarche adoptée et les principaux résultats.
PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION DE L’ENTREPRISE ET
APPROCHE THEORIQUE
Nous présenterons dans cette partie l’entreprise objet de notre étude (chapitre 1) ; ainsi
que les concepts de notre thème sur le plan théorique (chapitre 2).
1. Nom de la société
Le PASTA S.A est une filiale de CADYST-INVEST Group, une société de holding
industrielle fondée en 2002 sous la forme juridique d'une société anonyme (SA). Sa vocation
comme une maison-mère, est de soutenir la gestion et la croissance des autres filiales.
CADYST-Invest se concentre ses choix stratégiques et investissement qui en découle de ses
deux activités principales à savoir la transformation des aliments et la santé. Le CADYST-
INVEST Group a son siège à Douala Bonabéri.
2. Localisation
Le CADYST-INVEST Group à son siège à Bonabéri-Douala et son usine de meunerie LA
PASTAS.A se retrouve aussi à Bonabéri non loin de son siège.
Figure 1 : Plan de localisation pour l'usine de meunerie de LA PASTA S.A. (source: Google
maps, 2015)
Création 2002
Forme légale Limited company (Ltd or S.A.)
3.Historique de LA PASTA
Entre 2002 et 2011, la taille du groupe est passé de 100 à 700 employés, les deux
entités et deux marques (LA PASTA et Panzani) coexistent et fonctionnent comme deux
sociétés distinctes. Panzani Cameroun est resté dans son créneau original, production de
spaghettis, tandis que LA PASTA est en pleine expansion dans la production de farine. En
2012, ils ont obtenu la Certification ISO 9001:2008. [47]
a. Réception du blé
Il est reçu deux types de blé, le blé Blanc , Roux et Dur . La réception du blé consiste
à:
• La pesée du camion sur un pont bascule avant le dépotage, lorsqu’ ‘il est plein de blé chargé
au port et après le dépotage lorsqu’il est vide. Cette pesée permet de comparer les valeurs des
masses des camions obtenues au port et à la PASTA S.A afin de détecter d’éventuel
manquement de blé. Après la pesée, un échantillon du chargement est prélevé afin d'être
analysé. On cherche, par cette opération, à évaluer la qualité du blé.
• Le dépotage du blé s’effectue au niveau d’une trémie. Cette dernière est couverte d’une
grille en acier dont l’ouverture permet de retenir les grosses impuretés. La trémie est protégée
par un toit contre les intempéries et en mesure de recevoir un camion entier. La trémie de
réception est munie d’une vis aspiratrice. Il est à noter que la PASTA S.A dispose de deux
trémies servant à la réception du blé, l’une de 1000 tonnes alimentant les silos de 1000 tonnes
et l’autre de 1500 tonnes alimentant les silos de 1500 tonnes.
Ensuite, le blé est transmis vers les silos de stockage par le biais des transporteurs
munis de chaînes dentées et des élévateurs à godets.
La phase de pré nettoyage est essentielle pour un meilleur stockage des produits en optimisant
l'utilisation des cellules, une réduction des poussières en suspension ainsi que des risques
d’explosion et enfin une meilleure hygiène. Elle garantit en outre une protection des machines
et des engins de manutention (chaînes, élévateurs, etc.) et une perméabilisation des sorties des
silos du fait de la possibilité d’aérer les grains par le biais d'un canal d’aspiration, de
« transvidage » ou de « transilage ». Le « transilage » est une opération qui consiste à tourner
le blé sur lui-même ce qui permet de lui insufflé de l’air frais que le « transvidage » est une
opération qui consiste à transporter le blé d’un silo à l’autre.
Afin d’assurer la bonne conservation du blé en limitant les risques d’humidité, de
fermentation, de germination, d’attaque par les charançons, la propreté des silos, il a été
établie des règles de conservation du blé avant et pendant le stockage.
Le nettoyage fait appel à plusieurs méthodes, basées sur les propriétés physiques et
aérodynamiques de la graine de blé. Parmi ces méthodes, on peut citer entre autre
l’élimination des objets métalliques par le magnétique doté d’un aimant rotatif, du tamisage
par le biais du séparateur. Il permet d’extraire les grains étrangers plus gros et plus petit que le
blé. Le dépoussiérage à l’aide du tarare vertical qui fonctionne avec un système d’aspiration,
le classement densimétrique à l’aide de l’épierreur permet d’enlever les pierres et les cailloux
suivant un système d’inclinaison-aspiration-vibration. Après le conditionnement le blé
humide passe par la brosse à blé qui bas le blé, ce qui le rend homogène, élimine les
enveloppes lâches et les impuretés adhérant au grain, et facilite la mouture puis le blé est
soumis à une aspiration pour éliminer les impuretés et les poussières. Enfin il est pesé dans
une balance et dirigé par gravité dans une vis, équipée d’un aimant pour l’élimination des
objets métalliques. Cette vis mène le blé vers le broyeur N° 1. Ensuite, ce blé subit deux
mouillages. Le premier où il reçoit de l’eau puis est déchargé dans le silo de repos pour que
l’eau passe à travers les enveloppes et le germe afin qu’il atteigne l’amande. Le deuxième
mouillage, dans lequel le blé issu du premier mouillage est mouillé pour la deuxième fois et
déchargé dans un autre silo de repos. Ce blé passe ensuite au moulin où il est réduit en farine
et semoule.
Une des critiques généralement formulée à l’égard des tableaux d’abord fréquemment
utilisés en pratique est leur caractère souvent exagérément financier. Si les données
financières sont pertinentes et indispensables au niveau hiérarchique, elles présentent peu
d’utilité au niveau opérationnel qui doit disposer d’indicateurs davantage orientés vers le
pilotage des activités spécifiques à chacun des centres concernés..K
En effet, Camille et David Carassus (2006) ne manquent pas de rappeler que, les
informations de nature comptable et financière ne semblent pas communiquer en interne une
mesure de l’activité pertinente pour la prise de décision. Le fait est que les instruments de
D’après Breid (1994)6, ces insuffisances sont expliquées par trois facteurs : l’horizon
temporel, le niveau de couverture des facteurs contribuant à la performance et la décision
comportementale.7 Au delà de ces trois facteurs d’insuffisances,8 l’utilisation des mesures
comptables et financières ne permet pas non plus d’avoir une vision globale de l’entreprise, en
particulier lorsque celle ci est composée d’unités différentes.
Compte tenu de ces nombreuses limites, plusieurs auteurs suggèrent ainsi la mise en
place de systèmes multidimensionnels de mesure de la performance comme outils de
management complémentaires aux outils traditionnels (Kaplan et Norton, 1992 ; Otley, 1999).
Des efforts ont été accomplis tant en Europe qu’aux États-Unis pour construire des tableaux
de bord mieux adaptés aux besoins mais aucune formulation globale n’avait été effectuée
avant les travaux de R. Kaplan et D. Norton.
Or, pour Kaplan et Johnson (1987), cette nouvelle forme de contrôle de gestion ne
permet ni de mesurer la performance organisationnelle, ni de constituer un outil du pilotage
6
Cité par Camille et David CARASSUS, (2006), p.6
7
Pour plus de détails sur les trois facteurs, se référer à l’article de CARASSUS (2006), mai 2006.
8
dans son mémoire, LOHRI (2000), reprend le schéma de Breid (1994), qui récapitule les insuffisances des mesures comptables et
financières en terme d’évaluation de la performance organisationnelle.
stratégique de l’entreprise. Ces auteurs prônent alors, tout d’abord, une réintroduction de
mesures opérationnelles au sein des outils de contrôle de gestion. Ils proposent, ensuite, de
relier ces niveaux de performance opérationnelle avec la stratégie de l’entreprise.
A son origine, le TBP est conçu par analogie avec le tableau de bord d’un avion
permettant de visualiser rapidement la vitesse, la distance parcourue et les ressources restantes
en essence (Epstein et Manzoni, 1998). Dans cette logique, A. Fernandez (2003) rappelle que
le tableau de bord fournit au pilote toutes les informations nécessaires pour prendre les
décisions adéquates. En le consultant, le pilote constate l’état de la route, la densité de la
circulation, la vitesse de son véhicule, le temps restant avant l’heure prévue d’arrivée et
décide sur l’attitude à tenir. Les auteurs du BSC proposent une approche des tableaux de bord
où les indicateurs mettent en cohérence le pilotage au niveau opérationnel avec la stratégie de
l’entreprise. Le tableau de bord revêt ainsi un aspect prospectif en cherchant à appréhender
non seulement les performances passées mais également les facteurs clés de la performance
future. Il revêt une approche multidimensionnelle de la performance globale. Il doit permettre
de veiller à l’équilibre entre les ambitions d’objectifs à long terme et le caractère plus
immédiat des activités au niveau opérationnel.
Enfin, le volet prospectif se justifie également par le fait que les TBP rééquilibrent
l’importance relative des objectifs à court terme (comme la performance financière) et celle
des objectifs à long terme, centrés sur ce que les dirigeants veulent faire de leur organisation.
Ils sont aussi prospectifs parce qu’en remontant les effets aux causes, les auteurs font
l’hypothèse qu’en s’attaquant aux causes (exemple : l’organisation interne), on améliore les
effets de demain (exemple : les résultats financiers dans le cas des organisations ; l’impact
pour l’administration). Ainsi, le TBP, qui était au départ un outil de mesure, est devenu peu à
peu un outil de management essentiel dans des entreprises industrielles (Général Motor,
Ford), et de service (Metro Bank, National Insurance) Kaplan et Norton (1998). Les premiers
acteurs à l’utiliser dans une entreprise sont des ingénieurs avec la volonté de produire et de
suivre des indicateurs opérationnels de l’activité. Le même principe, guidé par la
connaissance des relations de causes à effets entre processus de production et résultats de
l’activité, est alors appliqué par les dirigeants eux-mêmes pour devenir « un outil de pilotage
devant aider les managers à exercer leurs responsabilités » (Mendoza et Zrihen, 1999) ; ou
bien « une organisation permanente d’informations destinées à déclencher et à orienter
l’action en même temps qu’à illustrer ses effets », Meric (2003).
Le TBP est une approche de tableaux de bord stratégiques considérée par la littérature
anglo-saxonne comme une innovation managériale majeure de ces dernières années (Ittner et
Larcker, 1998) qui s’inscrit dans le courant moderne du contrôle de gestion dit « stratégique ».
De nombreuses définitions sont généralement formulées au sujet des tableaux de bord.
Kaplan et Norton (1998) : « Le TBP est un outil qui fournit aux dirigeants un cadre
de travail complet pour traduire le projet d’avenir et la stratégie de l’entreprise en un
ensemble cohérent d’indicateurs de performance ». Il décline la mission et la stratégie
en objectifs et en mesures qui s’inscrivent sur quatre axes : l’axe financier, celui des
performances vis-à-vis des clients, celui des processus internes et celui de
l’apprentissage organisationnel ;
Alazard et Sépari (2001) « Le TBP est un outil de pilotage relier à la stratégie qui
considère que la mesure de la performance actuelle et future doit intégrer
l’environnement concurrentiel de l’entreprise, le développement des investissements
incorporels, l’insuffisance des indicateurs financiers en tant qu’outil de mesure ». Le
TBP est donc un modèle qui se veut une représentation équilibrée de la performance
dans laquelle, autour du centre de gravité que constituent la vision et la stratégie,
s’articulent quatre perspectives lui permettant de bien manager la stratégie.
Axe
« financier »
Au regard de cette figure, l’on peut dire que le tableau de bord prospectif est un outil
dynamique qui facilite la visualisation de l’intégration des parties prenantes clés de
l’entreprises dans le processus de transformation des inputs en output à des fins de création de
de valeur. Il est aussi souvent présenté comme un outil de pilotage de la performance. Dans le
cadre de ce travail de recherche, nous nous intéressons particulièrement à la performance
financière.
I.2. La performance : définition et dimensions
Nous commençons par définir le concept de performance pour ensuite montrer que la
performance financière dont il est question dans ce travail de recherche est une dimensions de
la performance parmi tant d’autres.
Pour Lebas (1995), la performance n’existe que si on peut la mesurer et cette mesure
ne peut en aucun cas se limiter à la connaissance d’un résultat. Alors, on évalue les résultats
atteints en les comparants aux résultats souhaités ou à des résultats étalons (Bouquin, 2004).
9 La performance en tant que succès n’existe pas en soi. Elle est fonction des représentations de la réussite et varie selon les entreprises et les
acteurs. La performance, résultat d’une action, ne contient pas de jugement de valeur, contrairement à la performance-succès. La
performance-action est un processus et non un résultat qui apparaît à un moment donné dans le temps. Cette performance contient et dépasse
largement la performance-résultat. En effet, elle « inclut les résultats mais aussi les activités, les tâches à accomplir » (Bourguignon, 1995,
p.64). Ce troisième sens est moins courant que les deux premiers, car il est absent de la définition française de la performance.
10
Démarche de recherche permanente et d’analyse des meilleures pratiques, pour ensuite mettre en œuvre des solutions visant à s’en
rapprocher. Michel Gervais (2005 ; p270)
logique financière offre une solution mais qui est depuis longtemps problématique. Bouquin
(2004, p.63) représente la problématique générale de la performance de la manière suivante :
Figure 1 : La performance
Processus
Ressources Résultats
Économie Efficacité
Efficience
Efficience
Mesurer la performance revient à mesurer les trois dimensions qui la composent. Pour
M. Gervais (2005 ; p123), la performance d’un responsable mesure son aptitude à atteindre un
objectif (standard) raisonnable qu’il s’est fixé ou qu’on lui a fixé. La performance exprime
communément un « résultat » obtenu, repéré et mesuré par des variables significatives. Une
entreprise est « performante » lorsque celle-ci, grâce à son potentiel de production, obtient les
meilleurs résultats par rapport aux entreprises de son secteur d’activité.
La performance peut donc être perçue comme un exploit ; c’est notamment le cas d’un
dépassement du résultat initialement attendu compte tenu des conditions d’exploitation. En
gestion, la performance englobe les concepts d’efficacité, réalisation d’un objectif
initialement identifié, et d’efficience, comparaison des résultats obtenus aux moyens mis en
œuvre pour la réalisation de l’objectif. La notion de performance est complexe et multiforme.
On peut toutefois distinguer la performance externe, qui intéresse les différents partenaires de
a. La performance stratégique
De nombreux modèles ont tenté de définir la performance stratégique. Nous
retiendrons dans le cadre de notre étude, nous nous limiterons à la recherche de l’excellence,
la volonté stratégique et le concept de valeur ajoutée.
i. La recherche de l’excellence
La référence à l’excellence comme élément d’appréciation de la performance s’est développée
dans les années 1980 avec la publication des ouvrages tels que le prix de l’excellence par M.
Peters et R. Wattermann. Il relève huit(08) principes dont l’application conduit une entreprise
à la performance :
- Le parti pris pour l’action ou agir avant tout ;
- Rester à l’écoute du client ;
- Favoriser l’autonomie et l’esprit novateur ;
- Asseoir la productivité sur la motivation du travailleur ;
- Se mobiliser autour d’une valeur clé ;
- S’en tenir à ce que l’on sache mieux faire ;
11
P. Voyer, «le tableau de bord de gestion et indicateurs de performance », presse de l’université du Québec, Québec (2001, p84).
L’une des limites de ce modèle basé sur l’excellence est qu’il réduit la performance
stratégique à une application des principes qui ne peuvent servir de base à une évaluation
interne de l’entreprise.
Une entreprise performante doit être capable de créer de la valeur ajoutée. M. Porter
définit la valeur ajoutée comme étant la valeur qu’une firme crée pour ses clients, en plus des
coûts supportés par la firme pour la créer. Une valeur supérieure s’obtient en pratiquant des
prix inférieurs à ceux des concurrents, avec des avantages identiques, ou en fournissant des
avantages uniques compensant les prix élevés13 . Enfin nous pouvons dire que la performance
stratégique dépend des capacités de la firme à trouver des sources de valeur créatrices de
marges, ceci à travers une quête de l’excellence dans le long terme.
12
Marsume, « Encyclopédie de gestion », Economia, Paris, (1997, p1118)
13
M. Porter cité par Marsume (1997, p1118)
b. La performance concurrentielle
Pour M. Porter, la performance de la firme ne dépend pas seulement de la seule action
de la firme, mais aussi de sa capacité d’accommoder à son environnement concurrentiel. Cette
concurrence peut s’exercer : dans le cadre des systèmes concurrentiels, par le jeu des forces
concurrentielles et par l’appropriation des parts de marché. Ainsi, la performance
concurrentielle peut également être assimilée à l’atteinte des objectifs fixés dans un
environnement concurrentiel.
Cette classification des types de performances retenue par Marmuse quatre années
plutôt en plus des performances stratégique et concurrentielle met en place la performance
socio-économique et la performance économique et financière, critères à la base de la
classification de Liouville et Bayard en 2001.
En définitive compte tenu de tous les développements qui précèdent, nous notons sans
nous tromper que le caractère multi dimensionnel de la notion de performance justifie la
panoplie de typologies passée en revue et bien d’autres non évoquées. Après l’inventaire de
ces types de performance le positionnement de notre étude retient la performance managériale
et la performance commerciale deux types de performance qui se justifient par les travaux des
auteurs ci-dessus évoqués. Après cette mise au point, il est important de s’intéresser à la
mesure de la notion de performance notamment ses différents indicateurs ainsi que leurs rôles
dans le domaine de la gestion des entreprises en général et la gestion des PME en particulier.
Après avoir défini la notion de performance, nous nous intéressons aux moyens de
pilotage de celle-ci. C. Selmer (2002) définit le pilotage de la performance
comme « l’ensemble des pratiques formelles qu’une organisation crée pour aider les acteurs
de la performance : qu’attend t’on d’eux, quels sont les moyens à mettre à leur disposition ?
Comment évaluer les résultats obtenus ? ». C. Selmer (2002, p171). D’autres auteurs comme
D. Narcie14, le pilotage se résume aux trois étapes suivantes : La définition de la stratégie, la
mise en œuvre de la stratégie et le contrôle de l’évaluation de l’entreprise.
14
Cité par Vilain
Ils permettent d'étudier le futur et s'y intéresser en fonction des opportunités et de son
savoir-faire. Il existe trois grandes catégories de systèmes prévisionnels notamment le plan
stratégique, qui a pour objectif de définir à long terme (5 a 10 ans) de façon concise et
confidentielle, l'objectif global de la société, ses métiers, les stratégies qu’elle a adoptée vis-à-
vis des concurrents (acquisition, fusion, partenariat, ...). Ensuite, sur le plan opérationnel, ce
document a une vision a moyen terme et comprend premièrement une valorisation de façon
détaillée du programme des investissements techniques et financiers, puis les modes de
financement retenus pour compléter l'autofinancement et des comptes de résultats
prévisionnels. En fin le budget qui constitue la liste des objectifs, à court terme, retenus pour
l'exercice suivant au travers des investissements et de l'exploitation.
Ils permettent d'interpréter les écarts et prendre les décisions correctives. Afin de
constater et d'analyser a posteriori les performances de l'organisation, il existe différents
moyens tels que la comptabilité générale qui rend compte globalement du résultat d'une
période grâce au compte de résultat et de la situation du patrimoine en fin de période par
l'intermédiaire du Bilan. D'un point de vue du pilotage de la performance, Lorino (1999,
p102) fait un rapprochement de cet outil qu'il est lourd et souvent peu compréhensible pour
les opérationnels. A côté de la comptabilité générale vient la comptabilité analytique de
gestion chaque responsable suit ainsi ses coûts de revient, ses charges, son chiffre d’affaires,
sa marge, sa rentabilité. Le contrôle budgétaire à son tour permet, pour une unité de gestion,
de suivre ses frais de fonctionnement (salaires, frais de déplacement, invitations ...) afin de
les comparer au budget et d'analyser les écarts. Pour Lorino (1999)15 le reporting, ou remontée
des comptes est un système de diagnostic qui doit fournir des images exhaustives et stables
dans le temps afin de pouvoir faire des analyses comparables d'une période à l'autre. Enfin le
tableau de bord qui selon Lorino (1999) s’apparente à un système dédié à l'action en orientant
les comportements collectifs et individuels. Son élaboration se fait donc de manière
participative, de façon à prendre en compte toutes les aspirations des individus, aspirations qui
ne sont pas contraires à la vision globale de l’entreprise.
D’une manière générale, les systèmes traditionnels de contrôle de gestion ont été
largement critiqués dans tous les pays, du fait de la non prise en compte des déterminants non
financiers de la performance et de leur incapacité à s’adapter aux enjeux de la gestion
moderne. La mise en place du BSC par Kaplan et Norton est fondée sur le constat de
dysfonctionnements répétés des systèmes d’analyse de la performance des organisations.
Précisément, avant le développement du modèle TBP, Johnson et Kaplan (1987) avaient
montré la nécessité de relier davantage les performances élémentaires mesurées par le
contrôle « opérationnel », à la stratégie. C’est ainsi une des vocations du BSC que de mieux
intégrer le domaine de la performance opérationnelle et celui des orientations stratégiques au
sein d’un modèle destiné à expliquer la performance globale, appréhendée à travers quatre
axes : axe financier, axe client, axe processus interne, axe apprentissage organisationnel et
innovation.
L’Axe « financier » et l’axe « client » constituent les deux premiers volets du tableau
de bord prospectif.
a. L’axe « financier »
La question principale à laquelle répond l’axe financier du TBP est : « quel regard les
actionnaires portent-ils sur l’entreprise ?». En d’autres termes, il s’agit de s’interroger dans
notre travail sur ce que l’entreprise apporte aux actionnaires ? La réponse à cette question est
la valeur. Malgré les discours des nombreux démagogues, l’entreprise existe pour réaliser un
profit. Lorsqu’un investisseur (fut-il étatique), prend des parts dans un établissement de crédit,
il attend en retour une rémunération justifiant sa confiance et sa prise de risque. (A.
Fernandez, 2003).
Cet axe reprend les grands indicateurs financiers classiques (retour sur investissement,
Cash-flow) ; la nouveauté est dans la volonté de rattacher ces indicateurs financiers à la réalité
client (nouveaux clients, clients ciblés, clients non rentables) ainsi qu’au processus de création
des produits et services (recherche et développement, nouveaux produits et services).
A travers cet axe, il convient, pour un dirigeant, de ne pas uniquement se focaliser sur
le profit, le ROI (Return on Investment), et le cash-flow.20 Ces mesures « classiques » ne
reflètent pas forcement les bonnes informations pour le diagnostic stratégique de l’entreprise.
Il est pertinent de s’appuyer sur les avancées du contrôle de gestion avec d’autres outils tels
que la méthode ABC (Activité Basée sur les Coûts) plus dynamique que les ratios financiers.
Le TBP montre que les indicateurs financiers et non financiers doivent faire partie
intégrante du système d’information. En effet, employés et managers doivent comprendre les
conséquences financières de leurs actes et de leurs décisions. Quant aux dirigeants, il leur
permet de comprendre les déterminants de la performance financière à long terme.
b. L’axe « client »
Même si nous semblons le redécouvrir, la satisfaction du client est bien la règle de
survie de toute entreprise qui plus est une entreprise. Nous ne sommes plus à l’époque où,
grâce à une position dominante inexpugnable (qui résiste aux attaques), une entreprise pouvait
dédaigner ses clients captifs. Aucun avantage concurrentiel durable ne pourra être envisagé
s’il n’a pas pour finalité l’accroissement de la satisfaction du client.
A. Fernandez (2003), rappelle à ce sujet que c’est bien en améliorant ses parts de
marché que l’entreprise affichera une santé durable. Satisfaire le client est un travail de longue
haleine qui va mobiliser les ressources de l’entreprise. Aujourd’hui, il n’existe plus de
clientèle captive, attendant passivement de nouveaux produits et les prix affichés
ultérieurement. Avec la globalisation des marchés, le client est maintenant plus informés à
Kaplan et Norton insistent sur le fait que, grâce à cet axe les managers identifient les
segments de marché visés par leurs départements, ainsi que les indicateurs de performance sur
ces segments cibles.
Cet axe comprend généralement plusieurs indicateurs génériques de ce que doit être le
résultat d’une stratégie clairement formulée et mise en œuvre avec rigueur. Ces indicateurs
clés de résultat concernent entre autres, la satisfaction et la fidélisation des clients existants,
l’extension de la base de la clientèle, la rentabilité par catégorie de clients, la part de marché
sur les segments ciblés.
Grosso modo, Kaplan et Norton (1999), relèvent que les besoins des clients se classent
en quatre catégories : le temps, la qualité, la performance et le service. Les indicateurs de la
perspective client permettent ainsi aux cadres dirigeants d’établir des mesures clés de la
performance (fidélisation, conservation, acquisition etc.), parfaitement adaptées aux segments
visés. Le schéma ci-dessous résume clairement les déterminants de l’axe « client ». Figure 5
Ces indicateurs clés de l’axe client peuvent être résumés dans le tableau ci-dessous :
Une fois ces indicateurs définis, les managers ont une idée précise de l’identité des
segments de marché qui constituent leur cible, et disposent d’un ensemble de mesures pour
chacun. Les indicateurs traduisent les objectifs pour les activités de marketing, commerciales,
logistiques et développement de produits et services.
Les axes processus interne et apprentissage organisation constituent les deux derniers
volets du TBP.
Les dirigeants s’appuient sur l’axe processus interne pour identifier les processus clés
de l’entreprise. L’analyse de Kaplan et Norton (1998), relève deux différences fondamentales
entre la démarche du TBP et les systèmes classiques de visualisation de l’activité, dont le rôle
est de surveiller et d’améliorer les processus existants. Ils vont parfois au delà du seul aspect
financier en incorporant des indicateurs de qualité et de temps, mais il reste axé sur
l’amélioration des processus existants.
Le TBP au contraire met en lumière des processus nouveaux, que l’entreprise doit
parfaitement maîtriser pour atteindre des objectifs qu’elle s’est fixée, tant financier qu’à
l’égard de ses clients. Les indicateurs de processus interne du TBP identifient des processus
dont certains n’existent peut être pas encore, qui jouent véritablement un rôle clé dans la
performance stratégique de l’entreprise.
Le processus d’innovation, phase longue de création de valeur, est, pour bon nombre
d’entreprises, un déterminant plus important de la performance financière future que la phase
courte. Il s’agit donc pour cet axe de s’interroger sur des processus essentiels qui contribuent
à procurer un avantage concurrentiel à L’organisation. L’innovation est à l’évidence un
processus déterminant (importance accordée à la recherche, nombre de brevets déposés,
proportion de nouveaux produits), la qualité du service après-vente est également une des
composantes essentielles de la satisfaction du client. Le processus de production des prêts ne
doit pas être oublié, mais il a toujours été au cœur des préoccupations des managers.
L’objectif de cet axe est par conséquent de prendre en compte l’ensemble des processus
internes en particulier l’innovation et la production. Il englobe des indicateurs qui vont
mesurer l’impact des décisions relatives aux processus clés de création de valeur que la firme
met en place afin de répondre efficacement aux besoins de la clientèle (temps moyen d’étude
de dossier, temps de mise à disposition des fonds, temps de réponse aux requêtes adressées
par les clients etc.).
relations de cause à effet entre l’action et son résultat, et la connaissance des effets que
l’environnement exerce sur ces relations. Cela exige un mécanisme grâce auquel le savoir de
l’individu peut être partagé, évalué et intégré au savoir des autres membres de l’organisation.
Pour atteindre un succès durable, une entreprise doit devenir une entité vivante indépendante
qui reflète les valeurs collectives de tous les employés.
Le rôle du leader est de donner naissance à cette entité – de faire émerger le sens de sa
finalité et de sa vision – afin de libérer l’âme de l’entreprise (R. Barret, 1998). Norton et
Kaplan positionnent ce dernier axe comme étant celui qui contient les moyens et les facteurs
permettant d’améliorer les critères des trois autres axes. Ils ont déterminé dans leur livre
« Balanced Scorecard », une hypothèse sur la chaîne des causes à effet amenant à un succès
stratégique : La base fondamentale pour le succès stratégique doit se réaliser avec le
personnel de l’organisation.
En d’autres termes, il concerne les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les
objectifs stratégiques définis. Les composantes de cet axe regroupe pour l’essentiel des
potentialités des salariés (productivité du travail, motivation etc.) et du système d’information
(outre les qualités habituelles, pertinence, rapidité d’obtention, précision etc.). En effet, selon
P. Drucker, l’innovation des personnes créatrices est la seule source assurée du succès et
d’avantage concurrentiel à long terme et que chaque aspect d’une organisation peut être
reproduit par d’autres.
Dans une organisation en croissance, ou la culture encourage les personnes à faire des
suggestions et à remettre en cause le statu quo, il en résulte un flux important de nouvelles
idées générées par les employés. Ces idées sont essentielles au développent futur de
l’entreprise, parce qu’elles viennent des experts qui sont impliqués directement et
quotidiennement dans les processus et métiers de l’entreprise. Dans cette logique, Abdel
kader Baaziz & M. Khelil (2006) soutient que la perspective organisationnelle s’intéresse aux
talents. Elle comprend des indicateurs qui traduisent la création de valeur pour les clients par
l’innovation, par l’exploitation des compétences spécifiques, par l’accroissement de
l’apprentissage organisationnel et par toutes autres actions à moyen et long terme permettant
de développer les actifs intangibles de l’entreprise. Ce dernier axe renseigne sur les
infrastructures que l’entreprise doit mettre en place pour améliorer la performance et générer
la croissance à long terme. Cependant, les moyens restent complexes, onéreux et lourds à
mettre en ouvre.
Dimension
« Apprentissage
organisationnel »
Lorsque nous appliquons ce schéma à une entreprise bancaire, à travers ces quatre
dimensions, deux horizons de temps sont ainsi présentés. Le court et le moyen terme sont pris
en considération par les dimensions « processus interne », « clients », et « résultats
financiers ». Le long terme est lui appréhendé par les dimensions « apprentissage
organisationnelle » et « clients ». Avec cette dernière logique, le BSC prend en considération
le fait qu’un succès sur le long terme est fonction, non seulement, de la capacité de
l’entreprise à apprendre et croître de manière continue, mais aussi de maîtriser le processus
de création de valeur, en particulier vis-à-vis des clients (Brewer, 2002).
Au terme de ce chapitre, il apparaît que le TBP peut être appréhendé comme un outil
ayant vocation, non seulement, à mesurer la performance organisationnelle, mais aussi à
piloter la stratégie de l’entreprise. Epstein et Manzoni (1998) sont, eux, plus précis dans la
description des finalités de cet outil. En effet, ces auteurs indiquent qu’il permet de fournir
Cette partie avait pour objectif de présenter la nécessité d’un instrument de pilotage
de la performance comme le tableau de bord prospectif pour la santé financière d’une
entreprise. Au terme de cette partie, nous avons, dans une première analyse, effectué une
présentation la plus analytique possible de la structure d’accueil qu’est la Pasta SA. Il apparaît
que la Pasta est une entreprise qui a pris conscience de la nécessité de manager sa
performance dans un environnement hautement concurrentiel et par conséquent, imprévisible.
Aussi, dans une seconde analyse, nous nous sommes servis de la littérature existante pour
montrer que le tableau de bord prospectif avait un rôle à jouer dans le management et le
pilotage de la performance de l’entreprise dans l’intérêt de toutes ses parties prenantes. Il
devient donc nécessaire de procéder à une vérification empirique des découvertes théoriques
réalisées dans cette partie. C’est l’objet de la deuxième partie de ce mémoire.
DEUXIEME PARTIE :
TABLEAU DE BORD PROSPECTIF ET
PERFORMANCE FINANCIERE A LA PASTA S.A
L’objet de ce chapitre est de présenter la démarche qui nous a guidés tout au long de la
rédaction de ce travail de recherche. Dans cette perspective, nous allons dans une première
analyse, présenter l’organisation de l’enquête exploratoire réalisée. Dans une deuxième
analyse, nous allons présenter les méthodes de collecte et d’analyse des données mobilisées.
a- Population
b- Échantillon
Toute enquête vise à établir les conclusions ayant une portée générale. Sauf exception,
habituellement l’enquête porte, non sur l’ensemble de la population de référence, mais sur une
fraction de la population appelée échantillon.
Il en découle donc que l’échantillon doit être choisi, selon des critères précis de telle
sorte que, les résultats obtenus soient applicables à la population de référence. Pour cette
Pour les directeurs et sous directeurs, le choix était justifié par leur position stratégique
au sein de l’entreprise et surtout par la relation de leur département et de leurs compétences
dans la mise en œuvre de la stratégie. Ils remplissent donc les critères qualitatifs et quantitatifs
relatifs à l’instrument de mesure et de pilotage de la performance que nous souhaitons
apprécier au sein de la structure d’accueil.
L’enquête a été réalisée à LA PASTA SA sur une période de quatre mois. Précisément
sur la période allant de Mai 2017 à Août de la même année. Cet intervalle de temps nous a
permis d’administrer notre outil de collecte des données, a donné la possibilité aux
responsables ciblés d’apporter quelques éléments de réponses, et nous avons récupéré des
exemplaires administrés.
traitement des informations a été effectué par des regroupements selon la nature des
questions.
L’autre élément pouvant être considéré comme outil de l’enquête est identifié par
l’ensemble des entretiens dont nous avons pu bénéficier.
Ces entretiens ont été menés sous un mode direct et nous ont permis d’échanger sur
des préoccupations d’ordre général tant en contrôle de gestion qu’en management de la
performance. Les informations recueillies nous ont permis de recenser quelques indicateurs
actuels de gestion.
Un autre objectif est de mettre en exergue la corrélation qui pourrait exister entre le
tableau de bord prospectif et la performance des entreprises au Cameroun ; Deuxièmement
d’établir les relations qui existent entre le choix des indicateurs pertinents d’un tableau de
bord et les composantes traduisant la performance de l’entreprise, ensuite mesurer le degré de
dépendance entre les deux concepts. Et finalement de proposer des solutions visant à
améliorer les performances de l’entreprise à partir de cet outil majeur du pilotage des
entreprises qu’est le tableau de bord.
H1 : L’utilisation d’outils modernes du contrôle de gestion tels que le TBP accroît l’action
du contrôle stratégique et donc, facilite la mise en œuvre de la stratégie. 40
Ces deux hypothèses agrégées nous amènent à formuler le modèle théorique d’analyse
suivant :
Figure : Modèle théorique d’analyse
comprendre un phénomène que l’on se propose d’étudier. Par contre, la méthode quantitative
est plus appropriée lorsque l’objectif de la recherche est de quantifier et représenter les
résultats obtenus afin de les généraliser.
Autrement dit, la démarche pour laquelle nous optons est une démarche hypothético-
déductive ; car nous émettons des hypothèses que nous allons vérifier (valider ou infirmer)
par la suite.
Aussi, les attitudes des individus étant en perpétuelles évolutions, elles regorgent
toujours de phénomènes nouveaux qui ne sauraient être appréhendées et expliquées à l’aide
des seules méthodes quantitatives. Dans cette perspective, nous avons jugé utile de recourir
aux méthodes qualitatives de la recherche pour une première analyse.
De plus, le tableau ci-dessous résume les motifs du choix de l’une ou l’autre démarche
dans un travail de recherche en sciences de gestion :
Dans le cadre de notre étude, il est impossible d’observer les attitudes des
responsables clés de l’entreprise ; il est également impossible, compte tenu de leurs emplois
de temps, de réunir les personnes ressource pour un échange simultané. Autrement dit, la
seule méthode de collecte des données auprès des responsables s’avère être l’entretien. De
plus, tel que le soulignent Jolibert et Jourdan, (2006), « L’entretien est aussi plus adapté
lorsque l’étude porte sur le relevé de pratiques individuelles : mettre à jour des logiques
d’appropriation, des processus, des mécanismes de décision ou bien encore, identifier les
phénomènes de compréhension ». L’entretien étant une technique d’extraction de
l’information auprès des personnes ressources (le directeur général, les chefs de services et
autres directeurs de l’entreprise), elle répond au mieux à notre objectif qui est d’appréhender
les points de vue des personnes ressources vis-à-vis de l’outil stratégique qu’est le TBP.
Par contre, l’entretien semi directif laisse au répondant, un degré de liberté assez élevé
réduisant ainsi le risque non seulement d’introduire des biais dans les données (entretien non
directif), mais aussi, d’éviter les conséquences d’un entretien directif. C’est la raison pour
laquelle nous avons opté pour l’entretien semi directif comme type d’entretien.
Le guide d’entretien que nous avons élaboré est structuré en six (04) thèmes. Les titres
de ces thèmes ont été formulés en phase avec les besoins en informations qui nous
permettrons d’atteindre nos objectifs. De ce fait, après avoir opéré un bref détour sur les
éléments du tableau de bord prospectif et la performance financière, l’essentiel de notre
entretien a porté sur l’aptitude du balanced scorecard à créer et à piloter la performance
financière. Les thèmes sont les suivants :
- Le contrôle de gestion ;
- Le tableau de bord prospectif ;
- La performance financière et son management ;
- Le tableau de bord comme outil de pilotage de la performance.
Tels sont les thèmes qui nous ont permis d’avoir une vision holistique du phénomène
« contribution du tableau de bord prospectif au pilotage de la performance financière ». C’est
sur la base des thèmes ci-dessus que ce sont déroulés nos entretiens.
Les résultats des entretiens ont été regroupés à l’aide de la méthode la plus indiquée
qu’est l’analyse du contenu. Mais avant de présenter les résultats desdits entretiens, il importe
de boucler avec les outils de collecte et d’analyse des données fondées sur les méthodes
quantitatives.
Le recueil des données auprès des personnes ressources s’est fait par nous-mêmes en
« face à face », à l’aide de l’outil de collecte des données le plus indiqué pour les recherches
quantitatives : le questionnaire. Mais avant de revenir sur l’outil de collecte des données, il
importe de préciser la technique qui nous a permis de constituer notre échantillon définitif.
Ainsi, la méthode pour laquelle nous avons opté dans ce travail de recherche est la
méthode non probabiliste plus précisément l’échantillonnage au jugé. Cette méthode
implique la sélection d’individus en fonction de l’idée qu’on se fait de la composition de la
population. Les entretiens réalisés auprès des responsables ont été la principale source
d’orientation vers le choix de la méthode d’échantillonnage probabiliste au jugé.
et sur des données sociodémographiques (âge, sexe, revenu, …). C’est un ensemble de
questions qui peuvent des questions ouvertes, fermées ou les deux. En ce qui concerne notre
questionnaire, nous avons utilisé en grande partie des questions fermées (dichotomiques et
d’échelle) dans le but de faciliter leur codification.
En effet notre questionnaire a été construit autour des thèmes qui ont préalablement
permis de construire le guide d’entretien. Il s’agit notamment des thèmes suivants : le contrôle
de gestion ; le tableau de bord prospectif ; la performance financière et son management ; le
tableau de bord comme outil de pilotage de la performance.
La méthode d’analyse des données issues de notre enquête est fondée sur une approche
mixte, elle-même basée sur une multitude de techniques et de tests de vérification
d’hypothèses. En effet, les données collectées via les questionnaires ont premièrement été
codifiées pour une bonne lisibilité et pour faciliter leur insertion dans le logiciel d’analyse et
de traitement des données que nous avons utilisé. Le logiciel d’analyse des données que nous
avons retenu est le logiciel SPSS version « SPSS 17 pour Windows ». En effet, le choix de ce
logiciel tient du fait qu’il est le logiciel le plus approprié et recommandé en sciences de
gestion. Aussi, il regorge de multiples tests qui satisfont nos ambitions, car nous avons
effectué plusieurs tests d’appréciation et de vérification d’hypothèses (tri à plat ; Chi-deux, et
test t de student).
L’analyse des données a été faite en deux grandes phases. D’abord il nous a fallu
effectuer une analyse du contenu pour les entretiens réalisés avec les directeurs. Les résultats
de ces entretiens seront d’ailleurs dégagés dans la deuxième partie de cette section. Elle
consiste à regrouper les réponses fournies par nos répondants afin d’en ressortir un début de
compréhension sur l’utilisation du TBP.
Ensuite vient la phase quantitative dégagée dans le prochain chapitre et qui a consisté
dans un premier temps en une analyse linéaire des phénomènes clés de la recherche à savoir
l'utilisation du tableau de bord prospectif et la performance financière. Puis intervient l’étape
d’identification des variables pertinentes du test pour ressortir les indicateurs les plus
explicatifs et représentatifs des phénomènes étudiés. Enfin intervient le test des hypothèses
proprement dit.
Ainsi, compte tenu de la nature de nos variables, nous envisageons recourir au test du
chi-deux et au test t de student sur échantillon unique pour vérifier la nature d’un tel lien.
Les différents tests ci-dessus seront effectués pour chacune de nos hypothèses
spécifiques. Seule la rétention des deux hypothèses spécifiques (ou l’invalidation des deux
hypothèses) pourra nous permettre de conclure sur la véracité (ou la fausseté) de notre
hypothèse principale.
Dans le cadre de l’enquête, nous avons rencontré des directeurs, sous-directeurs, chefs
de services et exécutants répartis comme suit :
Pour identifier l’approche Tableau de Bord Prospectif, nous avons mis l’accent sur
trois questions de notre questionnaire. La première porte sur la connaissance par nos
répondants de cet outil de gestion. La seconde porte sur l’utilisation des TB traditionnels dans
chacun des services de l’entreprise et la troisième question a trait au contrôle de gestion dans
la structure.
Au regard du tableau ci-dessus, il apparaît que près de 74 % des répondants n’ont pas
connaissance de cet outil stratégique moderne de pilotage qu’est le tableau de bord prospectif.
Nous avons donc logiquement pensé que si tel est le cas, c’est parce qu’ils ont encore recours
au tableau de bord classique pour évaluer leur atteinte d’objectifs. C’est la raison pour
laquelle nous les avons interrogés sur le sujet. Et par la suite sur leur degré d’utilisation de cet
outil plus ou moins dépassé dans une entreprise d’une certaine envergure.
En effet, la lecture du tableau ci-dessus montre que près de 90 % des répondants ont
bel et bien connaissance du tableau de bord classique comme instrument de contrôle de
gestion. Seule une infime frange de répondants (notamment les employés) n’ont pas
connaissance du tableau de bord classique. Il apparaît donc logique de penser que le recours
au tableau de bord classique est plus ou moins fréquent dans notre structure.
Le tableau ci-dessus confirme l’idée selon laquelle le tableau de bord classique est
mieux manipulé par les responsables de La Pasta S.A.. On y voit d’ailleurs que plus de 71 %
des répondants l’utilisent très fréquemment. On se pose alors la question de savoir quel est la
fréquence d’usage du TB moderne ou balanced scorecard. Le tableau ci-dessous nous
renseigne à cet effet :
Par contre, s’agissant de l’utilisation du TBP, beaucoup reste encore à faire à La Pasta
S.A.. Bien qu’il y soit déjà une réalité (près de 25 %), il s’agit d’une réalité encore morose. La
nécessité d’implanter véritablement cet outil se pose avec acuité. Pour une analyse
approfondie du phénomène, nous avons interrogé (entretiens ouverts) les personnes ayant
déclaré connaître le BSC sur les avantages et les inconvénients de cet outil. Les réponses
peuvent être synthétisées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 4.6 : Avantages et limites du BSC tel que perçu par La Pasta S.A.
Avantages Limites
- Présenter les agrégats financiers qui - Ne tient pas compte des
doivent permettre la réalisation des bouleversements environnementaux
objectifs financiers et/ou non qui peuvent entraîner des
financiers ; bouleversements fondamentaux ;
Au regard du tableau ci-dessus, il apparaît que les prospects ont une vision beaucoup
plus quantitative du tableau de bord que qualitative. Pourtant, il s’agit bel et bien d’un outil
intégrant aussi bien les indicateurs qualitatifs que quantitatifs. Nous confirmons ainsi la thèse
de la méconnaissance véritable des biens faits du tableau de bord par les personnes ressource
de La Pasta S.A.
Quant à la mise en œuvre du BSC, elle n’est effective dans aucune direction ni même
au service contrôle de gestion. Il est donc possible que La Pasta S.A. rencontre des difficultés
dans la maîtrise d’ensemble et de façon dynamique du processus de pilotage stratégique. Car
les outils traditionnels du contrôle de gestion ne permettent qu’une maîtrise à court terme de
l’activité. Il semble donc que la prédominance des tableaux de bord classiques soit une réalité
au sein de la structure.
Au regard du tableau ci-dessus on peut constater une forte baisse quant au recours du
tableau de bord prospectif que soit pour les chefs de service, les sous-directeurs que les
directeurs de La Pasta S.A. Autrement dit le TBP n’est pas encore véritablement ancré dans
les attitudes managériales des responsables de la structure. Il est donc nécessaire d’opérer une
approche comparative « TBC vs TBP » à La Pasta S.A.
Nous observons que 7,70 % des directions et 30,80 % des sous directions disposent
d’un TBC de nature prospective mais spécifique à leur domaine d’activité. Nous pouvons
citer entre autre : le tableau de bord du budget, le tableau de bord de trésorerie, le tableau de
bord des ressources humaines, la cartographie des risques etc. Ces tableaux n’intègrent pas la
vision multidimensionnelle de l’activité d’une entreprise qu’offre le TBP au sens de Norton et
Kaplan. Ils se présentent uniquement sous forme d’une feuille de route et non sous une forme
d’indicateurs véritables de signalisation de la réalisation ou non des objectifs définis dans le
document de la politique générale de La Pasta S.A. Formellement, aucune direction ou sous
direction n’a mis en place un dispositif d’indicateurs pouvant être consultés en temps voulu.
Ils sont déterminés dans l’exécution des tâches et la réalisation progressive des objectifs.
Notre enquête a mené une analyse approfondie visant à identifier la nature des
indicateurs existants et les plus récurrents sont les suivants :
Fort de ce constat, nous avons interrogé nos prospects sur les réalités du contrôle de
gestion au sein de la structure.
Le premier tableau ci-dessus montre que le contrôle de gestion est bel et bien une
réalité au sein de l’entreprise d’accueil. Mais comme il est coutume, il ne suffit pas que
l’activité existe, encore faut-il qu’elle soit exercée de manière autonome. Le tableau ci-
dessous nous renseigne sur l’autonomie du service de contrôle de gestion.
La lecture du tableau ci-dessus laisse paraître que le contrôle de gestion à La Pasta S.A
est essentiellement géré par les services financiers. Ce qui renvoi à la conception erronée de la
fonction. Il faudrait qu’elle soit autonome comme toutes les autres fonctions de l’entreprise.
Par conséquent, il importe de savoir cette fonction joue le rôle stratégique qu’est le sien selon
les règles de l’art. le tableau ci-dessous nous renseigne sur le sujet.
Pour une analyse approfondie, nous nous sommes intéressés aux outils de contrôle de
gestion les plus empruntés par La Pasta S.A.
Les outils les plus utilisés par le contrôle de gestion sont le budget, la comptabilité
générale et les TB classiques. Les objectifs de ces derniers dépendent étroitement des
orientations budgétaires et comptables de l’établissement et au contrôle des activités de type
reporting. La publication des résultats s’effectuant périodiquement, à échéance fixe (mensuel
et trimestriel), il est possible voir certain que l’on retrouve un décalage avec le rythme
d’évolution naturelle du système. Les événements sporadiques ou réguliers surviennent avec
une fréquence, sans lien particulier avec les échéances prédéterminées de publication de
l’entreprise. Ce qui revient pour un décideur à s’organiser, planifier toutes ces décisions et
naviguer sans visibilité jusqu’à la prochaine publication des résultats en espérant qu’ils ne se
produisent pas d’imprévus.
L’évolution de ces indicateurs ces cinq dernières années est donnée ci-dessous :
Les résultats de l’ANOVA que nous avons réalisée à cet effet sont donnés par le
tableau ci-dessous :
ANOVA à 1 facteur
Factor PERF
Somme des Ddl Moyenne des F Significatio
carrés carrés n
Inter-
42,218 4 10,555 80,326 ,000
groupes
Intra-
5,782 44 ,131
groupes
Total 48,000 48
Au terme de cette section, il apparaît que notre proposition de recherche est validée.
Dans cette perspective, nous pouvons dire avec évidence que le TBP contribue à améliorer la
performance financière de l’entreprise.
scorecard. Dans cette logique, nous avons abouti à la conclusion selon laquelle le tableau de
bord prospectif contribue à améliorer la performance financière de l’entreprise.
Au terme de cette partie, nous avons dans un premier chapitre présenté la démarche
qui nous a guidés tout au long de la rédaction de ce travail et dans un deuxième chapitre nous
avons présenté les principaux de notre travail. La démarche employée est principalement
mixte mais à forte dominance quantitative. Les résultats auxquels nous aboutissons font état
de ce qu’une bonne implémentation de l’usage du TBP contribuerait significativement à
accroître la performance financière de l’entreprise.
CONCLUSION GENERALE
Le présent travail porte sur l’étude du tableau de bord prospectif ou Balance scorecard
et la performance financière dans une société Agroalimentaire cas de LA PASTA S.A entre
mai 2017 et août 2017. Il a pour objectif de mettre en évidence la contribution du Tableau de
bord prospectif sur le résultat financier de LA PASTA S.A.
Après avoir posé les jalons de notre étude en revisitant le cadre théorique et conceptuel
de la balance scorecard, nous avons mis en exergue la démarche méthodologique utilisée dans
le cadre de notre travail, avant de présenter nos conclusions générales, nous avons présenté les
résultats de notre enquête à LA PASTA SA.
RECOMMANDATIONS
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ARTICLES
ANNEXE : ORGANIGRAMME
PDG
Célestin TAWAMBA
DRH DG DCF
R. Sys INFO
RQHSE
CDR Chef R. Logistique
R. Transit
production
R recrutement et
Développement R LAB
C.C R. Maint
R des projets
R Trésor Analyste CQ
SOMMAIRE ............................................................................................................................................ i
DEDICACE ..............................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS ...............................................................................................................................iii
ABSTRACT ............................................................................................................................................ ix
2. Localisation ......................................................................................................................................... 8
I.1.Le tableau de bord prospectif, de ses origines à son acception actuelle .......................................... 14
a- Population ......................................................................................................................................... 40
b- Échantillon ........................................................................................................................................ 40
b.Le questionnaire comme outil de collecte des données auprès des employés .................................... 49
RECOMMANDATIONS ...................................................................................................................... 66
ARTICLES ............................................................................................................................................ 70