Cours de Finance À Court Terme

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SUPPORT DE COURS DE FINANCE A COURT TERME

FIN 346
Licence Finance Comptabilité
Semestre 4
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA FINANCE A COURT TERME

L’argent est l’élément vital de n’importe quelle entreprise, bien le gérer est l’une des tâches les
plus importantes pour assurer la survie et la prospérité de toute entreprise. La trésorerie, c'est
le gilet de sauvetage des entreprises (au début, pendant et lors des phases de difficultés).

I. DEFINITION

1- La Finance à court terme


Regroupe l’ensemble des décisions, règles et procédures qui permettent d’assurer, au moindre
coût, le maintien de l’équilibre financier instantané de l’entreprise.

2- La trésorerie
La trésorerie ou l’encaisse disponible représente « l’ensemble des fonds » dont dispose
l’entreprise pour assurer ses payements à court terme et faire face aux échéances que génère
son activité.

3- Les objectifs de la finance à court terme

La finance à court terme doit tout d'abord, permettre à l'entreprise d'éviter la cessation des
paiements (sécurité). Elle doit assurer également, l'utilisation optimale des excédents de
trésorerie et rechercher des moyens de financement à court terme au moindre coût.
(Rentabilité)

II. LES MISSIONS DU TRESORIER

En principe, le rôle du trésorier est défini par les cinq missions suivantes

- Réduire le coût des services bancaires : La direction générale de l’entreprise ne souhaite pas
forcement connaitre le détail des conditions bancaire. Pour réduire les coûts bancaires, on
pense spontanément à la négociation. Certes, même si ce n’est pas toujours le trésorier qui
négocie directement avec le banquier, il lui revient du moins de réaliser tout le travail
préparatoire ;

- Améliorer le résultat financier : Cela signifie concrètement moins de frais ou plus de


produits financiers en fonction du sens de la trésorerie. De multiples tâches contribuent à

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l’amélioration du résultat financier. Le trésorier négociera les conditions de financement.
Pour cela il doit maitriser le calcul du taux effectif global, seule méthode de comparaison
des différentes propositions de crédit. Il attachera un soin particulier à l’élaboration d’une
prévision à deux à trois mois fiables, afin de prendre des décisions de financement ou de
placement les plus justes ;

- Gérer les risques financiers à court terme : Il s’agit essentiellement du risque de change et
parfois du risque de taux. Ces deux domaines sont du ressort du trésorier car ils constituent
des risques financiers, en grande partie à court terme. L’objectif de la gestion du risque de
change est d’éviter les pertes de change. Elle vise à figer un cours de change garantissant
un taux de marge commerciale entre des ventes et des achats libellés dans des devises
différentes. Par contre la gestion du risque de taux vise à figer un taux d’emprunt ou de
placement sur une période future. Le trésorier mettra en œuvre des couvertures en
fonction de l’évolution des taux. Ces couvertures seront mises en place à partir d’un budget
annuel de trésorerie ou d’une prévision glissante à quelque mois ;

- Assurer la sécurité des transactions : C’est une préoccupation grandissante pour les
trésoriers compte tenu du nombre croissant des tentatives de fraude. Pour diminuer les
risques, il convient de mettre en place des procédures internes, d’utiliser les moyens de
paiement et circuits télématiques sécurisés ;

- Assurer la solvabilité de l’entreprise : Par la minimisation des frais financiers en finançant


les besoins à court terme par l’utilisation des crédits les moins chers, et les maximisations
des produits financiers en plaçant les excédents de trésorerie au meilleur taux et sur le
meilleur horizon. Donc le trésorier est le garant de la solvabilité permanente de l’entreprise.

III. LES QUALITES REQUISES

Afin de mener à bien ces différentes missions, le trésorier doit développer une diversité de
compétences comme :
- Organisateur : il doit créer de façon stricte une démarche de gestion quotidienne ;

- Technicien : la gestion de la trésorerie est un domaine technique. Le trésorier devra


maitriser les différentes fonctions de son logiciel de trésorerie, tel que les éléments de
mathématiques financières et le fonctionnement des produits de couverture de change et
de taux ;
- Communicateur : le trésorier est dépendant des fonctions opérationnelles qui doivent lui
fournir de l’information pour alimenter ces provisions. Il convient de convaincre celles-ci de
l’importance de fournir des données exactes en temps voulu ;
- Savoir anticiper : la plupart des décisions sont prises à partir des flux financiers ou de
positions de compte prévisionnel, donc le trésorier doit prévoir les flux futurs de trésorerie

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sur différents horizons de temps : quelques jours, plusieurs semaines ou bien une année. Il
doit aussi savoir quel comportement adopter en fonction des anticipations des taux
d’intérêts. Le trésorier gérant des excédents pourra également faire dépendre l’échéance
d’un placement de ces anticipations sur les taux d’intérêt sur les prochains mois.

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CHAPITRE 2 : LES PREVISIONS DE LA TRESORERIE A COURT TERME

Compétences attendues
A la fin de ce chapitre, il faudra pouvoir élaborer le budget des encaissements et des
décaissements, le budget de trésorerie et les états prévisionnels de synthèse (bilan, compte de
résultat, bilan).

I. Définitions

Les financiers de l’entreprise (directeur financier et trésorier ou le plus souvent l’expert-


comptable de l’entreprise) réalisent des prévisions formalisant les conséquences des décisions
stratégiques de l’entreprise sur différents horizons de temps.

Le plan de financement, permet de vérifier, sur une durée de 3 à 5 ans, que le solde prévisionnel
annuel de la trésorerie est bien positif, autrement dit que l’on aura suffisamment de ressources
durables dans le futur.

Le budget de trésorerie, que nous développerons plus loin, estime les soldes mensuels de la
trésorerie du prochain exercice. Ce document est la résultante de tous les autres budgets issus
de la planification budgétaire (achats, ventes, approvisionnements, investissements,
financement). Le budget de trésorerie vérifie si l’entreprise est en mesure de faire face à ses
engagements à court terme, autrement dit si la liquidité est assurée.

Le plan de trésorerie complète le budget de trésorerie avec l’intégration des crédits et


placements à court terme (et donc de produits et charges à caractère financier) :

- Si la trésorerie finale est excédentaire (T > 0), le trésorier devra rechercher les moyens pour
placer ces excédents et maximiser les produits financiers ;
- Si la trésorerie finale est déficitaire (T < 0), le trésorier devra rechercher les moyens pour
financer ces déficits et minimiser les charges financières.

La fiche en valeur est une gestion de la trésorerie au jour le jour. Cette gestion au quotidien
s’effectue :
- En date de valeur (date effective des virements), et non pas en date comptable ;
- Par type de flux d’encaissements et décaissements (cheque, numéraire, virement, etc.) ;
- En faisant apparaître le solde de trésorerie au quotidien.

II. Le budget de trésorerie : la prévision mensuelle du solde de trésorerie

Le budget de trésorerie permet de recenser les encaissements et les décaissements prévus


avec un horizon au maximum d’une année et avec un rythme mensuel. Le budget de trésorerie
est le budget ultime, et pour l’obtenir il est utile de réaliser plusieurs budgets intermédiaires :

- Le budget des ventes (qui aide à mettre en évidence les créances et la TVA collectée) ;
- Le budget des achats (qui aide à mettre en évidence les dettes et la TVA déductible) ;
- Le budget de TVA pour connaitre la créance fiscale ou la TVA à payer ;
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- Le budget des encaissements ;
- Le budget des décaissements avec la TVA a payer.

✓ Modèle de budget des encaissements


Mois 1 Mois 2 Mois 3
Encaissement des créances au bilan
Créances clients
Créances sur cessions
Créances envers les actionnaires

Opérations de la période
Chiffre d’affaires encaisse TTC
Produits financiers
Cessions d’immobilisations encaissées TTC
Augmentation de capital en numéraire
Subvention d’investissement reçue
Emprunt contracte
Total des encaissements X X X

✓ Modèle de budget des décaissements


Mois 1 Mois 2 Mois 3
Décaissement des dettes au bilan
Emprunt restant à rembourser
Dettes fournisseurs
Dettes de TVA
Dettes sociales
Dettes d’IS
Dettes fournisseurs d’immobilisations

Opérations de la période
Achats décaissés TTC
Charges externes décaissées TTC
Impôts et taxes
Salaires nets payes
Cotisations salariales et patronales
Acompte d’IS
Dividendes payes
Achat d’immobilisation décaissé TTC
Echéances des emprunts contractés
Total des décaissements Y Y Y

✓ Modèle de budget de trésorerie


Mois 1 Mois 2 Mois 3
Solde initiale de la trésorerie au bilan1

Variation mensuelle de trésorerie x -y x-y x-y


Solde finale de trésorerie2

1
Disponibilités -Solde créditeur de banque
2
Solde initiale + Variation mensuelle de trésorerie
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L’ensemble des flux de trésorerie reportés dans le budget de trésorerie doit être exprimé en
tenant compte du mois exact d’encaissement ou de décaissement et des montants TTC. En
effet, même s’il est vrai qu’à l’horizon de plusieurs mois, la TVA n’a aucune incidence en termes
de trésorerie, il n’en va pas de même à court terme.
- Il faut veiller à intégrer les encaissements en TTC et les décaissements en TTC.
- Les décalages de paiement sont impérativement pris en compte.

II.1 Les encaissements du budget de trésorerie

Les encaissements proviennent :


• D’opérations réalisées antérieurement et encaissées au cours de la période étudiée.
Ces créances (envers les clients, les actionnaires, liées à des cessions…) sont inscrites
TTC au bilan qui précède la période étudiée ;
• D’opérations réalisées pendant la période étudiée et qui correspondent soit à des
produits de classe7 (s’ils sont taxables, il faut les exprimer TTC) ou à des encaissements
liés à des opérations de haut de bilan (augmentation de capital appelé et versé, cessions
d’actifs TTC, emprunt contracté).

II.2 Les décaissements du budget de trésorerie

Les décaissements proviennent :


• Du règlement des dettes (envers les fournisseurs, les banques, etc.) inscrites TTC dans
le bilan qui précède la période étudiée ;
• D’opérations réalisées pendant la période étudiée et qui correspondent soit à des
charges de classe 6 (achats de matières premières TTC, autres achats et charges
externes TTC si soumises à TVA, charges de personnel, charges d’intérêts…) ou à des
décaissements liés à des opérations de haut de bilan (paiement d’un dividende, achat
TTC d’une immobilisation, remboursement d’un emprunt…) ;
• De la TVA à payer. La TVA décaissée au cours d’une période est déterminée a partir de
la relation suivante :

(+) TVA collectée exigible de la période de référence (mois ou trimestre)


(–) TVA déductible sur achats de biens et services (mois ou trimestre)
(–) TVA déductible sur immobilisations (mois ou trimestre)
(–) Crédit de TVA non impute et non rembourse de la période précédente
= TVA à payer de la période de référence (payable le mois qui suit)

II.3. Du budget de trésorerie aux états financiers prévisionnels

A l’issue du processus budgétaire et de l’élaboration du budget de trésorerie, il est possible de


construire les états financiers prévisionnels de la période prévisionnelle étudiée.

a. Le bilan prévisionnel à une date donnée

Il est indispensable de partir du bilan initial de la période et de se questionner poste par poste
des opérations de la période les faisant évoluer.
Voici la démarche pour construire le bilan prévisionnel :
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• Pour l’actif immobilisé : à partir de la valeur nette comptable initiale, il faut ajouter la
valeur brute des nouvelles immobilisations mais également retrancher la valeur nette
comptable des immobilisations cédées et diminuer les dotations aux amortissements
de la période ;
• Pour l’actif circulant : il faut inscrire les stocks à leur valeur finale, reprendre les
créances finales lues dans le budget des encaissements puis la trésorerie finale lue dans
le budget de trésorerie ;
• Pour les capitaux propres : il faut ajouter le nouveau capital ainsi que la prime
d’émission (en diminuant éventuellement les réserves si une partie à été incorporée au
capital), ajouter les nouvelles subventions aux investissements et évidemment inscrire
le résultat de la période (calcule par le compte de résultat prévisionnel) ;
• Pour les dettes : il faut reprendre les dettes finales lues dans le budget des
décaissements pour les dettes circulantes et dans le tableau d’amortissement pour
connaitre le capital restant dû des emprunts.

b. Le compte de résultat prévisionnel de la période

Pour construire le compte de résultat de la période, il faut bien relire les informations
prévisionnelles : les montants sont tous inscrits pour leur valeur HT et quelle que soit leur
modalité de règlement. Le résultat de la période est obtenu par différence entre tous les
produits prévisionnels et toutes les charges prévisionnelles. Si la période est inferieure a l’année
(ce qui est fréquent dans les exercices proposes), il sera admis de ne pas tenir compte de la
charge d’IS.

III. La terminologie bancaire et la fiche en valeur

La gestion de trésorerie au jour le jour doit s’effectuer selon les principes retenus par les
banques. Toutes les opérations de débit (décaissements) et de crédit (encaissements) seront
recensées et positionnées dans un cadre journalier, formalisé par un document extracomptable
appelé la fiche en valeur. Elle a pour objectif le suivi de la trésorerie au jour le jour et aide à la
prévision journalière du solde de trésorerie. La prévision de trésorerie prendra en considération
les dates de valeur. La connaissance de la pratique bancaire apparait ainsi comme une nécessité
et suppose pour le trésorier de connaitre la terminologie des documents bancaires.

III.1 Les dates de valeur

Elles se définissent comme les dates effectives de débit ou crédit en compte d’une opération
bancaire. Les dates de valeur se différencient des dates des opérations (un chèque remis ce
jour (J) est souvent crédité sur le compte, en J+2, soit 2 jours plus tard).
L’application des dates de valeur se justifiait à l’origine par les délais nécessaires pour le
traitement des opérations dans le circuit bancaire. Mais la dématérialisation des documents, la
modernisation des traitements, l’informatisation et les moyens actuels de communication ne
justifient plus l’existence de ces dates de valeur. Néanmoins, leur application très fréquente
reste toujours d’actualité, et a l’avantage du banquier qui y voit un moyen complémentaire

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d’obtenir une rémunération des capitaux mis à sa disposition du fait de ces décalages
temporels. De manière générale, on constate :

- Que les opérations d’encaissements (remises de chèques, d’espèces, virements, etc.) sont
créditées en valeur, après leurs dates d’opération (J + x jours) ;
- Que les opérations de décaissements (paiement de chèques, retrait d’espèces, etc.) sont
débitées en valeur, avant leurs dates d’opération (J – x jours). Ce décalage en jours
s’exprime, soit en jours calendaires, soit en jours ouvres.
Définition
Les jours de valeurs sont des jours ajoutés ou soustraits à la durée du calcul pour tenir compte
des dates de valeur. Les jours de valeurs sont fournis dans les énoncés des exercices.

III.2. Les jours calendaires

Ils correspondent aux jours effectifs de la semaine (du lundi au dimanche), soit 7 jours par
semaine ou 365 jours par année civile (366 jours pour une année bissextile).

Application
Un retrait d’espèces est effectué le mercredi (jour J) d’une semaine normale, aux conditions
bancaires en jours calendaires (J–1). A quelle date sera pris en compte le retrait ?
Le mercredi (date de l’opération) étant un jour calendaire, l’opération sera prise en compte le
mardi (J–1) en date de valeur.

III.3 Les jours ouvrés

Ce sont des jours réellement travaillés (ouvrés) par la banque. Pour 1 semaine dite « normale »,
il y a donc 5 jours ouvrés, qui peuvent correspondre :
- Du lundi au vendredi (fermeture de la banque le samedi et dimanche) ;
- Ou bien du mardi au samedi (fermeture de la banque le dimanche et lundi).
Si un jour férié s’intercale dans la semaine, celle-ci ne comportera alors que 4 jours ouvrés.
APPLICATION Nº22
Application
Une remise d’effet à l’encaissement est effectuée ce jour (jeudi), avec pour condition (J+4) en
date de valeur (en jours ouvrés). Déterminez la date de valeur si la semaine est considérée
comme normale (fermeture de l’agence le samedi et dimanche).
En jours ouvres, il faut décompter le vendredi (1er jour ouvre), puis le lundi jusqu’au mercredi
(2e au 4e jour ouvre) de la semaine qui suit. C’est donc le mercredi de la semaine suivante (cela
fait 6 jours calendaires).

III.4 Les heures de caisse

Il s’agit des horaires pour lesquels l’opération sera prise en compte au cours de la journée. Au-
delà de cet horaire (et bien que la banque reste ouverte), l’opération sera prise en compte sur
la journée du lendemain. Ces horaires entrainent évidemment une conséquence directe sur la
détermination de la date de valeur d’une opération.
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Application
L’horaire de caisse d’une banque est de 10 heures à 12 heures ; une entreprise effectue une
remise de chèques le mardi (condition J calendaires + 2). Quelle est la date effective de prise
en compte si la remise s’effectuait soit à 11 heures, soit à 14 heures ?
∙ Si la remise s’effectue le mardi matin à 11 heures, l’opération est prise en compte ce même
jour, avec une date de valeur (J+2) ; l’opération sera créditée le jeudi.
∙ Si la remise s’effectue le mardi après-midi (14 heures), l’opération est prise en compte le
lendemain (mercredi), avec une date de valeur (J+2) ; l’opération sera créditée le vendredi de
la même semaine.

III.5 Le float (ou flottant)


C’est le délai qui s’écoule entre la date de valeur de l’opération et la date de prise en compte.
Pour une opération de crédit, il correspond au nombre de jours pendant lequel les fonds sont
à la disposition de la banque, au lieu d’être crédités sur le compte de l’entreprise. Pour une
opération de débit, il correspond à la différence entre la date de valeur du débit et le jour du
paiement effectif par la banque.
Le float est directement lié aux jours de valeur (jours ouvrés ou calendaires), et il a pour effet
d’offrir à la banque des capitaux d’autant plus rémunérateurs, que le float est important.

III.6 Les jours de banque


Les jours de banque sont ajoutés à la durée du crédit pour accroitre la rémunération de la
banque. S’il y en a, l’information est fournie dans l’énoncé.

III.7 L’échelle d’intérêts


A la fin de chaque trimestre civil, la banque transmet à l’entreprise cliente un arrêté de compte
faisant apparaitre pour la période écoulée :
- la commission de compte (ou commission de mouvement) ;
- les frais de tenue de compte ;
- les intérêts débiteurs ;
- la CPFD (commission du plus fort découvert) ;
- les frais divers ;
- et la TVA susceptible d’être appliquée sur les frais.
L’échelle d’intérêts recapitule dans un tableau les mouvements en capitaux et les soldes
débiteurs et créditeurs, par date de valeur. Ce tableau permet de reconstituer le calcul des
intérêts et des commissions et permet au trésorier de contrôler l’application des conditions
bancaires négociés.

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CHAPITRE 3 : LES MODALITES D’EQUILIBRAGE DE LA TRESORERIE

Compétences attendues

Connaître le principe d’équilibrage pour optimiser les modalités de financement des déficits et
de placement des excédents sur les marchés financiers, minimiser le coût de financement des
déficits de trésorerie, identifier les avantages et les risques des placements de trésorerie.

Le budget de trésorerie permet l’obtention du solde de trésorerie à la fin de chaque mois


compte tenu des prévisions sur l’exploitation et des décisions à venir relatives à l’investisse-
ment et au financement. Ce solde constaté peut donner lieu à des ajustements de l’entreprise
: trop de trésorerie ou pas assez ne peut pas être un état durable ! Comprendre ses modalités
d’équilibrage est l’enjeu de ce chapitre. L’objectif est d’obtenir un solde de trésorerie proche
de zéro : obtenir des ressources au moindre coût pour combler un déficit de trésorerie ou pla-
cer la trésorerie disponible au meilleur rendement. Le plan de trésorerie est le document ob-
tenu une fois tous ces ajustements effectués.

I. L’objectif de trésorerie zéro

I.1 Définitions
La trésorerie zéro est un concept en matière de gestion de trésorerie lorsque la trésorerie est
devenue un centre de profit à part entière.

L’optimisation de la trésorerie passe par l’objectif de la trésorerie zéro qui suppose que :
- Tous les excédents de trésorerie doivent être placés pour en tirer des produits financiers ;
- Toutes les insuffisances de trésorerie doivent être financées au coût le plus faible.

Un solde de trésorerie proche de zéro s’accompagne ainsi d’un résultat financier maximisé :
Les produits financiers sont les plus élevés possible et les charges financières les plus faibles
possible. Le développement technologique comme l’informatisation, les moyens de communi-
cation (Fax, télématique, téléphonie, Internet, etc.), les logiciels ont contribué à l’essor de la
gestion de trésorerie.

I.2 Erreurs fondamentales à éviter dans la gestion de trésorerie


Pour atteindre l’objectif d’une trésorerie zéro, le trésorier doit éviter trois erreurs fondamen-
tales dans la gestion de la trésorerie :
• l’erreur de contre-phase ;
• l’erreur de surmobilisation ;
• l’erreur de sous-mobilisation.

Une gestion de trésorerie performante doit éviter ces trois erreurs, avec une minimisation des
frais financiers et une maximisation des produits financiers.

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a- L’erreur de contre-phase (ou erreur d’équilibrage)

Cette erreur consiste pour le trésorier à laisser de manière simultanée :


• Des soldes créditeurs (positifs) sur une ou des banques ; ces soldes n’étant pas rému-
nérés entrainent un manque a gagner non négligeable (coût d’opportunité) selon l’im-
portance des sommes et des taux possibles de rémunération ;
• Des soldes débiteurs (négatifs) sur d’autre(s) banque(s) ; ces soldes débiteurs génèrent
des agios d’autant plus élevés qu’ils sont finances par des découverts bancaires. Le
manque à gagner financier d’un cote et le coût financier de l’autre font que l’erreur de
contre-phase est la plus coûteuse.

b- L’erreur de surmobilisation ou de suréquilibre

L’existence de soldes créditeurs de banque dans une entreprise génère un autre coût d’oppor-
tunité, une fois l’erreur de contre-phase traitée. Les produits financiers ne sont pas maximisés.
Ce coût est représenté par le fait que les excédents de trésorerie n’ont pas été placés, ou bien
que ces excédents de trésorerie proviennent de ce que l’entreprise a mobilisé des modes de
financement (escompte, Dailly, affacturage, etc.) qui n’étaient pas nécessaires.

c- L’erreur de sous-mobilisation ou de sous-équilibre

L’entreprise est en situation d’une trésorerie déficitaire. L’erreur de sous-mobilisation résulte


de l’utilisation d’un découvert au lieu de mettre en place des crédits et moyens de financement
moins coûteux. Les charges financières ne sont pas minimisées. Le coût de la sous-mobilisation
est alors représenté par le différentiel entre :
• Le coût du découvert ;
• Le coût d’un autre moyen de financement à court terme (affacturage, escompte, cré-
dits, etc.).
L’évaluation de ce coût suppose l’existence simultanée d’un découvert et d’un autre mode de
financement à court terme.

II. LE FINANCEMENT DES DEFICITS DE TRESORERIE DE COURT TERME


Les principaux moyens de financement des entreprises peuvent être classés selon leur origine
bancaire ou non bancaire.

II.1. Le Financement bancaire

a. Le découvert bancaire

Principale source de financement à court terme des entreprises, le découvert bancaire est
l’autorisation que donne la banque à son client d’être débiteur en compte. Le découvert est un
crédit en blanc, dans la mesure ou le banquier ne peut pas s’appuyer sur une garantie (mobili-
sation de créances). Le découvert est souple d’utilisation et s’adapte parfaitement aux besoins
de trésorerie ponctuels. Le banquier fixe un plafond de découvert à ne pas dépasser.

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Cette forme de crédit est la plus risquée pour la banque, ce qui peut expliquer que son coût
soit très souvent, le plus élevé des modes de financement à court terme. Le coût d’un décou-
vert se calcule trimestriellement à terme échu, et sur la durée exacte d’utilisation. Il n’y a donc
pas d’incidence de majoration de jours calendaires ou ouvrés. Le coût du découvert en francs,
appelé les agios, intègre :
• Les charges financières

Intérêts sur découvert = Montant du découvert × Taux d’intérêt proportionnel × Durée

Comme la durée est souvent exprimée en jours, le taux d’intérêt doit être exprimé en jours (par
la méthode du taux proportionnel). Une année de 360 jours est retenue pour calculer les inté-
rêts.
Si plusieurs périodes de découverts apparaissent sur le trimestre, il faut additionner les charges
financières calculées pour chaque période. Une commission sur le plus fort découvert (CPFD)
exprimée en pourcentage.

La CPFD est plafonnée à la moitié des intérêts débiteurs.

Application

A la fin du trimestre N, une entreprise recoit de sa banque le justificatif, appelé échelle d’inté-
rêts, des intérêts et commissions factures pour les opérations réalisées sur le compte pendant
les 3 derniers mois.

Dates d’opé- Sommes Soldes Dates de Jours Nombres


rations valeur
Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

01/07 - - 40 000 - 01/07 6 240 000


04/07 - 100 000 - 60 000 07/07 12 -
20/07 80 000 - 20 000 - 19/07 8 160 000
24/07 - 50 000 - 30 000 27/07 20 -
14/08 - 170 000 - 200 000 16/08 13 -
30/08 70 000 - 50 000 - 29/08 2 1 000 000
31/08 - 510 000 - 10 000 31/08 17 -
16/09 - 20 000 - 30 000 17/09 14 -

Total 780 000 1 400 000 4 510 000

On sait par ailleurs que les conditions bancaires sont les suivantes :
∙ le taux d’intérêt débiteur est de 13 % ;
∙ la commission du plus fort découvert (CPFD) est de 0,05 %.

Travail à faire : Calculez les agios perçus par la banque

Le coût de revient en % en pourcentage du découvert se calcule de la façon suivante

𝒄𝒐𝒖𝒕 𝒅𝒖 𝒅é𝒄𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒕 𝒆𝒏 𝒆𝒖𝒓𝒐𝒔 365


Coût de revient en % du découvert = 𝒅é𝒄𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒕 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏
× 𝑫𝒖𝒓é𝒆 𝒅𝒖 𝒅é𝒄𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒕 𝒆𝒏 𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔

13
Application
Reprendre l’application précédente et calculer le coût de revient du découvert en %.

b. Les facilités de caisse


Les facilités de caisse correspondent à des découverts bancaires exceptionnels et occasionnels.
Les durées de ce type de crédit sont au maximum de 30 jours. Les facilités de caisse peuvent
être assimilées a une forme particulière de découvert bancaire.

c. Le crédit de campagne

Il a pour objectif de financer des stocks de biens dont la vente s’effectuera de manière différée
dans le temps. Cette forme de crédit se retrouve dans les activités saisonnières (ventes de
jouets, de meubles, de prêt-à-porter, etc.). Le coût de ce crédit est proche de celui d’un décou-
vert bancaire, pour une durée en principe inferieure a 9 mois.

II.2. Le financement non bancaire

a. L’escompte commercial

Ce mode de financement repose sur l’existence d’une lettre de change (effet de commerce)
comme moyen de paiement a crédit. L’escompte commercial d’un effet de commerce consiste,
pour le fournisseur (remettant de la traite), à céder sa créance (effet) a son banquier qui lui
règle immédiatement le montant (nominal) de la créance, déductions faites :

• d’un intérêt précompte calcule au prorata temporis (sur la base de 360 jours par an) ;
• de commissions diverses liées au service rendu.

Le schéma de l’escompte est le suivant :

Un client remet une traite Le fournisseur ayant un besoin de financement


en paiement prélève sur son portefeuille d’effets un effet qui est
à son fournisseur remis à l’escompte

n
Création de l’effet date de l’escompte échéance de l’effet

Avec (n), la durée entre le lendemain de la date de remise a l’escompte et l’échéance normale
de l’effet de commerce. A cette durée peuvent venir s’ajouter des jours de banque.
Définition
14
Des jours de banque sont des jours à ajouter à la durée du calcul pour tenir compte des temps
de traitements. La banque fixe, en principe, un plafond maximal d’escompte, qui, en cas de
dépassement, entrainera soit un refus, soit l’acceptation, mais à un coût plus élevé.

APPLICATION Nº25
Application :
Une entreprise estime avoir un besoin de trésorerie de 20 000 € entre le 15/06/N+1 (inclus) et
le 15/08/N+1 (inclus) et elle souhaite étudier un financement par l’escompte d’un effet de com-
merce. L’effet de commerce remis à l’escompte le 14/06/N+1 aurait les caractéristiques sui-
vantes :
• montant nominal : 21 000 € ;
• échéance : 31/08/N+1.
Le calcul des agios qui découlent de cette opération d’escompte sera base sur les conditions
bancaires suivantes :
• taux d’intérêt nominal : 12 % ;
• commission fixe : 2 € (la TVA est négligée) ;
• jours de banque : 2.

Pour la détermination du coût de revient de l’opération d’escompte, on tiendra compte des


jours de valeur suivants :
• 1 jour pour la remise d’un effet a l’escompte ;
• et 3 jours pour la remise d’un effet à l’encaissement.

Travail à faire : Calculer le coût en franc de la remise à l’escompte


Définition
Le principal avantage de l’escompte est son coût, souvent nettement moins élevé que celui
d’un découvert. En revanche, l’escompte se fait sur la durée restant à courir jusqu’a l’échéance
de l’effet, alors que le découvert s’adapte à la durée exacte du besoin de financement.

Le coût de revient de l’escompte en % est obtenu de la manière suivante :

𝑪𝒐𝒖𝒕 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒆𝒔𝒄𝒐𝒎𝒑𝒕𝒆 𝒆𝒏 𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄𝒔 365


de revient de l’escompte en % = 𝒔𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒆𝒏𝒄𝒂𝒊𝒔𝒔é𝒆
× 𝑫𝒖𝒓é𝒆 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒆𝒔𝒄𝒐𝒎𝒑𝒕𝒆 𝒆𝒏 𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔

Application : Reprendre l’application précédente et calculer le coût de revient de %

b. L’affacturage ou le factoring
L’affacturage consiste à transférer des créances commerciales d’une entreprise a un établisse-
ment financier (appelé affactureur ou factor) qui se charge du recouvrement et en garantit la
bonne fin, même en cas de défaillance du débiteur.

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Vente à crédit
Client
Fournisseur
(créances)

Contrat d’affacturage

Factor

Le calcul de l’affacturage est, dans sa démarche, le même que celui de la remise a escompte.

c. La cession des créances professionnelles (loi dailly ou l’escompte


dailly)

L’escompte dailly est une procédure par laquelle une entreprise cède des factures, non repré-
sentées par des effets de commerce, à une banque avec laquelle elle a signé une convention
précisant les conditions de mobilisations et de recouvrement des créances.
En principe, sont concernés les factures correspondant à des créances sur les clients ou sur une
collectivité publique (Etat…). L’entreprise récapitule les caractéristiques des créances cédées
(noms des clients, montants, lieu date de paiement, date d’échéance.) sur un bordereau (le
bordereau Dailly) et le transmet, avec les factures, à sa banque qui lui accorde un crédit qui
peut se présenter sous deux formes :
• Un escompte : le compte de l’entreprise est crédité du montant des factures net des
agios.
• Une avance en compte : l’entreprise utilise le crédit sous forme de découvert pour un
montant égal à celui de créances.

Le Dailly devrait être inferieur au taux de l’escompte (les manipulations papier étant beaucoup
moins importantes), mais de nombreuses commissions (commissions de risque et de charges)
viennent s’ajouter et augmenter le coût final.

II.2 Les autres financements non bancaires

a. L’escompte financier
Une entreprise qui accorde habituellement un délai de paiement à ses clients peut leur propo-
ser une réduction de prix (escompte financier) en contrepartie d’un paiement au comptant. La
baisse du prix de vente représente alors le coût à supporter par le fournisseur (l’équivalent d’un

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intérêt) afin d’obtenir un financement à court terme, ce financement correspondant au mon-
tant de la vente TTC diminue du montant de l’escompte accorde.

b. Les crédits garantis (warrants)

Ce crédit consiste à financer un stock par une banque, qui prendra comme en gage les mar-
chandises. Pour cela, le bénéficiaire émet un billet à l’ordre de sa banque. Ce billet financier est
ensuite escompté auprès de sa banque qui prendra en nantissement les marchandises, qui ne
sont pas pour autant bloquées. Cette forme de crédit d’une durée de 90 jours (maximum) est
en pratique utilisée dans les activités agricoles (producteurs de céréales, vins, d’alcools, etc.) et
nécessite le respect de certaines obligations.

NB : En cas de difficultés de trésorerie, l’entreprise peut également négocier un délai de paiement au-
près de ses fournisseurs, dès lors que cela ne remet pas en cause leur relation commerciale.

Travail de l’étudiant : Dans un tableau, faites la synthèse différenciée des moyens de finance-
ment en mettant en relief leurs avantages ainsi que leurs contraintes.

III. LES PLACEMENTS DES EXCEDENTS DE TRESORERIE

III.1 Critères d’appréciation d’un placement


Les principaux moyens de placement des excédents de trésorerie peuvent être classes suivant
les critères de négociabilité. D’autres critères pourraient être retenus (monétaires, obligataires,
etc.). Les critères qui permettent au trésorier de l’entreprise de faire son choix entre divers
placements sont les suivants :
• La rentabilité : elle est calculée a partir des intérêts ou des dividendes, mais aussi a partir
de la plus ou moins-value sur le capital. La fiscalité peut être déterminantes dans le
choix définitif ;
• La sécurité (le risque de perte en capital) ;
• La liquidité, c’est-a-dire la possibilité de récupérer les fonds investis avant l’échéance ;
• La simplicité de mise en œuvre et l’investissement minimal exige.

III.2 Présentation des principaux placements

a. Le dépôt à terme et le bon de caisse

Ces deux types de placement réalisés dans un établissement financier présentent une grande
sécurité, mais, en contrepartie, ils offrent une rentabilité faible et une liquidité réduite (blocage
des fonds). Dans le cas des comptes à terme (ou dépôt a terme), l’entreprise doit prendre l’en-
gagement de laisser une somme bloquée sur un compte. Ce blocage pour une durée détermi-

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née (durée minimale de 3 mois) lui assure de percevoir des intérêts plus élevés qu’un place-
ment plus liquide. Les produits financiers sont calculés sur la base du montant déposé, du taux
d’intérêt et de la durée du blocage (le taux d’intérêt annuel étant transforme en taux propor-
tionnel mensuel). La rentabilité du placement est obtenue en rapportant les produits financiers
encaissés à la valeur du placement.

𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒓𝒔
Rentabilité du placement = 𝑴𝒐𝒏𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒑𝒍𝒂𝒄é

Le bon de caisse est un produit de placement comparable au dépôt à terme. C’est un placement
à terme par lequel, en contrepartie d’un dépôt effectué auprès de sa banque, l’entreprise reçoit
un bon représentatif de sa créance. Sur ce document, la banque reconnaît sa dette et s’engage
à rembourser le capital et les intérêts à une date donnée au déposant ou à tout bénéficiaire
désigné par le souscripteur.

b. Les valeurs mobilières de placement

En comptabilité, les valeurs mobilières de placement sont des titres acquis par l’entreprise à
des fins de spéculation (au contraire des immobilisations financières).

b.1 Les actions

Un investissement en action donne lieu à des dividendes et à une plus-value au moment de la


revente. Les risques associés à la détention d’actions sont réels : en cas de résultats négatifs ou
d’une trésorerie insuffisante ou même d’une décision d’assemblée générale de non-distribu-
tion, les dividendes peuvent ne pas pouvoir être versés. En cas de revente, rien ne garantit que
le cours de revente soit supérieur au cours d’achat (il s’agit d’une moins-value). Néanmoins, à
ces risques plus élevés est associée une rentabilité espérée plus élevée.
Un investisseur, pour prendre le moins de risques, a intérêt à acheter non pas une catégorie
d’actions mais plusieurs catégories.

➢ La diversification et le coefficient de corrélation

On connaît l’adage populaire selon lequel « il ne faut pas mettre tous ces œufs dans le même
panier ». Autrement dit, pour réduire le risque d’un investissement en actions, il est préférable
de constituer un portefeuille avec plusieurs titres. Un portefeuille est un ensemble d’actifs fi-
nanciers. Dans le cadre de la préparation à l’UE de
Finance d’entreprise, il s’agit d’analyser la rentabilité et le risque d’un portefeuille composé de
deux actions. Le coefficient de corrélation permet alors d’apprécier l’efficacité de cette diver-
sification

Un coefficient de corrélation est un indicateur statistique qui mesure l’évolution entre deux
variables, ici l’évolution de la rentabilité de deux titres. Sa valeur varie entre – 1 et 1.

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• Si le coefficient est positif : les rentabilités des titres varient dans le même sens.
• Si le coefficient est négatif : les rentabilités des titres varient en sens contraire.
• Si le coefficient est nul : les rentabilités des titres varient de façon indépendante.

On comprend aisément que la réduction du risque par la diversification d’un portefeuille n’a de
sens que si les rentabilités des titres présentent une corrélation négative ou nulle. Lorsque la
rentabilité de l’un des deux titres diminue, l’autre augmente (et inversement) : le risque du
portefeuille est alors réduit.

➢ La notion de portefeuille efficient


On appelle portefeuille efficient, un portefeuille qui présente le couple « risque – rentabilité »
le plus favorable : pour une rentabilité donnée, il présente le risque le plus faible ou, pour un
risque donne, la plus forte rentabilité.

➢ Le risque de marché

Le risque de marche (ou risque systématique) est le risque lié à une baisse générale du cours
des actions. On pose alors l’hypothèse qu’une baisse du marché des actions aurait nécessaire-
ment des conséquences sur les titres que vous détenez. Cette baisse générale des cours est
déclenchée par des facteurs macroéconomiques (taux d’intérêt, taux de change, croissance
économique, etc.) ou politiques (conflits, élections, etc.) qui concernent souvent une grande
partie du marché des actions. Le risque de marché est donc le risque qu’il n’est pas possible de
réduire ou de diminuer (même avec la diversification). On peut apprécier ce risque par le calcul
du coefficient bêta β qui mesure la sensibilité d’une action aux variations du marché. Plus ce
coefficient sera élevé et supérieur a 1, plus les variations du marché seront amplifiées au niveau
du cours de l’action. Ainsi, un coefficient égal à 2 signifie qu’avec une progression du marché
de 1 %, la valeur de l’action considérée augmente de 1 % × 2 = 2 %. Si le cours d’une action
subit des fluctuations plus fortes que l’indice moyen des actions (le cours de cette action chute
plus fortement lorsque la Bourse perd, mais monte plus rapidement lorsque la Bourse pro-
gresse), le risque encouru est plus grand et la rentabilité devra être plus élevée que celle du
marché. Plus le bêta d’une valeur est élevé (ex. : β > 1 ou 2), plus la valeur sera sensible aux
variations du marche (représente par son indice de référence). L’utilité du coefficient β pour
un gestionnaire de portefeuille est évidente. S’il anticipe une hausse du marché, il doit essayer
d’inclure dans son portefeuille des valeurs qui ont un β supérieur a 1. En revanche, s’il anticipe
une baisse du marché, on doit constituer un portefeuille dont le coefficient β est inferieur a 1.

➢ Le risque spécifique

Le risque spécifique dépend de facteurs propres à l’entreprise qui a émis le titre : secteur d’ac-
tivité, rentabilité, qualité des dirigeants. Ce risque peut être attenué par une diversification
des actions et plus généralement des actifs détenus. Un investisseur peut ainsi constituer un
portefeuille dans lequel il y aura :
∙ des actifs risqués (actions) et des actifs non risqués (obligations d’État) ;
∙ ou bien uniquement des actions, mais avec une corrélation négative (actions dont la rentabi-
lité varie en sens inverse).
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b-2 Les obligations

Les obligations sont des titres de créance qui donnent droit a une rémunération (fixe ou va-
riable) et à son remboursement à l’échéance. Elles peuvent être souscrites des leur émission
(marché primaire) ou achetées en Bourse (marche secondaire). La valeur des obligations est
soumise à plusieurs risques : le risque de taux, de liquidité et de contrepartie.

C . Les titres des OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobi-


lières)

Il s’agit, comme leur nom l’indique, d’organismes chargés de collecter des capitaux qui sont
ensuite placés en actions, obligations, produits monétaires, etc. Par une gestion collective des
fonds, ces organismes mutualisent les coûts (gestion, achat et revente, coût de l’information,
etc.) tout en assurant une certaine caractéristique au placement (sécurité, dynamisme, rende-
ment, etc.) en fonction du profil des souscripteurs.
Le développement important des OPCVM est du a des avantages indéniables, parmi lesquels :
- la liquidité des placements ;
- la diversification des risques (géographiques, secteur d’activitéé, placements, etc.) ;
- la spécialisation des placements (actions, produits monétaires, obligataires, dérivés, etc.) ;
- les charges de gestion plutôt faibles ;
- la délégation dans le choix des titres a des « spécialistes ».

Les OPCVM recouvrent deux formes : Les Sociétés d’investissements à capital variable (Sicav)
et Les Fonds de placements communs (FCP)

C .1 Les Sicav

Une Sicav est une forme de société qui a pour objet de réaliser des investissements en titres
(actions, obligations…). L’intérêt principal est la mise en commun des risques et des bénéfices
de ces investissements financiers. Le capital d’une Sicav varie en fonction des nouvelles sous-
criptions et des retraits. Ainsi, chaque actionnaire souscripteur est propriétaire d’une quote-
part de la société.
Chaque action est représentative d’une fraction des actifs détenus et gérés par la société et
donne droit a la perception des revenus distribues par les valeurs mobilières détenues (divi-
dendes, intérêts, plus-values, crédits d’impôt, etc.).

Les Sicav sont cotées en Bourse, ce qui leur confère une grande liquidité, pour un coût (achat,
revente, gestion) dans l’ensemble faible, en comparaison a une gestion directe.

C-2 Les FCP (fonds communs de placement)


Il s’agit de simples portefeuilles de valeurs mobilières détenues en copropriété et composés de
parts qui sont des titres nominatifs. Contrairement aux Sicav, les FCP ne sont donc pas des
sociétés anonymes, ce qui les dispense d’un contrôle légal (commissaires aux comptes, conseil
d’administration) et les rend plus souples dans leur gestion. Les contraintes étant moins

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importantes, l’investisseur se doit d’être encore plus attentif dans le choix de son fonds
commun de placement.
La gestion des FCP étant moins contraignante, ils disposent d’une plus grande liberté de gestion,
ce qui leur confère une plus grande latitude dans le choix des actifs, avec un risque parfois plus
élevé. On peut dire que les FCP ont un caractère moins institutionnel dans leur forme.
Il est fréquent de proposer des FCP monétaires : l’achat et la vente des parts de FCP peuvent
être réalisés à tout moment. Le gain est réalisé par différence entre la valeur d’achat et la valeur
de revente (appelée aussi valeur liquidative) et par les produits financiers.

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