Chapitre 4 Budget de Tresorerie en PDF

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 15

CHAPITRE 4 :

LA GESTION BUDGETAIRE
DE TRESORERIE ET
L’ELABORATION
DES DOCUMENTS
PREVISIONNELS
DE SYNTHESE

1
CHAPITRE 4 : LA GESTION BUDGETAIRE DE TRESORERIE ET
L’ELABORATION DES DOCUMENTS PREVISIONNELS DE SYNTHESE

I) Le budget prévisionnel de la trésorerie


A) Définition de la trésorerie et du budget de trésorerie
1) Définition de la trésorerie
2) Définitions du budget de la trésorerie
B) Objectifs de la gestion de trésorerie
C) Les prévisions de la trésorerie
1) La hiérarchie et l’interdépendance des budgets
2) Les décalages de paiement

II) Budgétisation de la trésorerie


A) Période
B) L’élaboration du budget de trésorerie
1) L’établissement du budget des encaissements
2) L’établissement du budget de la TVA
3) l’établissement du budget des décaissements
a) Les décaissements d’exploitation
a1) Les approvisionnements
a2) Les autres charges soumises à la TVA
a3) Salaires et charges sociales
b) Les décaissements hors exploitation
4) Le budget général de trésorerie

III) Contrôle de la trésorerie


A) Contrôle et cause d’écarts
1) Mobiliser ses créances
2) Recourir aux crédits bancaires
3) Demander des reculs d’échéances aux fournisseurs
4) Limiter les délais de paiement accordés aux clients
5) Retarder des commandes
IV) Elaboration des documents prévisionnels de synthèse
A) Le compte de résultat prévisionnel
B) Le bilan prévisionnel

Exercices

2
La trésorerie constitue un concept clé de la gestion dans la mesure où elle joue un rôle prépondérant dans le
financement de l’activité de l’entreprise. Son évolution permet de caractériser la santé présente (en termes de
solvabilité) ou future (en termes de besoins de financement de l’entreprise).

Le budget de trésorerie sera abordé à l’instar des autres budgets précédents, en trois temps décrivant les trois
étapes de la gestion budgétaire (prévision, budgétisation et contrôle).

L’établissement du budget de trésorerie, du compte de résultat, du bilan et du tableau de financement


prévisionnels permet d’avoir une vue d’ensemble des budgets de l’entreprise sur un horizon annuel.
Le budget de trésorerie est la synthèse de tous les autres budgets. Les documents prévisionnels de synthèse
fournissent des informations essentielles sur les performances futures de l’entreprise.
Les documents de synthèse résultent de la construction budgétaire. Ils permettent d’en mesurer la cohérence à
travers de trois équilibres fondamentaux : l’équilibre de la trésorerie (budget de trésorerie) ; l’équilibre du
financement (bilan prévisionnel) ; la rentabilité de l’entreprise (compte de résultat ou de CPC).

Le budget de trésorerie est un outil de prévision permettant d’apprécier l'évolution des liquidités
d’une société sur un horizon de temps donné et d’anticiper l’impact sur les liquidités des décisions prises
dans chaque centre d’activité et de production de l’entreprise.
Il permet de mieux cerner les rentrées et les sorties de liquidités afin de déceler les risques de cessation de
paiement et d’éventuels excédents inutiles.

Le budget de trésorerie prend en compte les conditions de paiement pour les clients et les
fournisseurs, les investissements, les frais généraux, les dépenses pour la recherche et la formation.

Le budget de trésorerie permet à l’entreprise :


- De chiffrer par période (au jour, au mois, au trimestre…) la situation de trésorerie de l’entreprise,
- Ces prévisions permettront ensuite de piloter la trésorerie : il sera ainsi possible d’anticiper et de trouver
des solutions pour gérer les éventuels creux de trésorerie.

L’utilisation d’un budget de trésorerie est notamment très utile en phase de création d’entreprise
et en phase de développement d’activité, qui sont des étapes sensibles pour la trésorerie.

I) Le budget prévisionnel de la trésorerie (prévisions de la trésorerie)


A) Définition de la trésorerie et du budget de trésorerie

1) Définition de la trésorerie

La trésorerie est un flux de disponibilités transitant par les comptes de trésorerie, alimenté par le fonds de
roulement, les ventes, les recettes extraordinaires et éventuellement les avances bancaires, si nécessaire, et
permettant à l’entreprise de faire face à ses dépenses courantes (achats, frais généraux…) ou inhabituelles.

L’importance de ce volant de disponibilités, à un moment donné, peut être chiffré. Mais elle varie d’un instant
à l’autre et l’excédent de trésorerie peut rapidement devenir une insuffisante.

Le gestionnaire de la trésorerie pourra soit placer à court terme, ou au jour le jour, cet excédent afin d’éviter
l’accumulation de capitaux improductifs. Parfois, il devra remédier à un déficit par des emprunts à plus ou
moins longue échéance.

3
Les prévisions de trésorerie se font en général en
deux temps :

Si cet état brut n’est pas satisfaisant,


Dans un premier temps, il c’est-à-dire si l’entreprise risque de se
est établi un état brut ou trouver avec une trésorerie négative à
budget de trésorerie brut, certains moments, il est nécessaire
conséquence de la situation d’envisager alors divers ajustements
de départ de la trésorerie et pour pouvoir établir le budget de
des prévisions de recettes trésorerie définitif. Le budget définitif
et de dépenses. doit être équilibré c’est-à-dire présenter
des soldes non négatifs à la fin de
chaque période.

2) Définitions du budget de la trésorerie

- Pierre VERNIMMEN : « Finance d’entreprise » 6ème édition par Pascal QUIRY et Yann LE
FUR. Edition DALLOZ Paris 2005 définit le budget de trésorerie comme suit :
« Le budget de trésorerie enregistre, non seulement les flux de trésorerie existants, mais aussi
toutes les recettes et toutes les dépenses dont l'entreprise prévoit la perception ou
l'engagement, qu'il s'agisse de dépenses et recettes liées au processus d'investissement, au
processus d'exploitation, ou à la politique de financement de l'entreprise. Le budget de
trésorerie est un tableau de bord prévisionnel de l'offre et de la demande de liquidités de
l'entreprise. Il permet au trésorier d'optimiser le résultat financier de la société, en mettant en
concurrence les différentes banques ainsi que les marchés financiers »

- Claude ALAZARD et Sabine SEPARI, contrôle de gestion (manuel et application), 5ème édition,
DUNOD, Paris, France, 2001, P 480, nous donne la définition suivante : « le budget de trésorerie est la
transformation des charges et des produits de tous les budgets précédents en encaissements et en
décaissements… ».
Le budget de trésorerie est un tableau financier qui reprend, mensuellement, tous les encaissements et
décaissements prévisionnels de l'entreprise sur une période définie, souvent de 12 mois. Il est composé de 3
parties : les encaissements (toutes les entrées d'argent) les décaissements (toutes les sorties d'argent) et les
soldes de trésorerie (début de mois, variantions, fin de mois).

4
B) Objectifs de la gestion de trésorerie

La gestion de la trésorerie permet à l’entreprise de faire face à


tout moment aux échéances de ses dettes. La cessation de
paiement est en effet pour elle le risque majeur et la
prévision de ce risque est la condition de sa survie.
Cependant, cette prévision doit se faire au moindre coût :

Un déficit de trésorerie Une trésorerie excédentaire


peut être compensé par a aussi un coût, même si celui-ci
des concours bancaires, n’est pas inscrit dans les charges
mais ceux-ci entraînent un de l’entreprise. Il s’agit d’un
alourdissement des « coût d’opportunité » : Les
charges financières et peut fonds immobilisés dans une
grever la rentabilité de trésorerie pourraient être affectés
l’entreprise. à des emplois générateurs de
profit.

Pour élaborer le budget de trésorerie, l’entreprise doit être en mesure d’identifier les mouvements qui
vont influencer les encaissements et les décaissements de la période analysée.
Ainsi, l’entreprise doit s’acquitter dans les temps de ses diverses obligations (paiement des salaires et
des charges sociales, acquittement de la TVA, remboursement des emprunts, etc.) de manière à éviter les
cessations des paiements tout en veillant à ce que l’éventuel excédent de trésorerie soit placé de manière
à produire des revenus.

C) Les prévisions de la trésorerie

Les prévisions de la trésorerie résultent de la conjoncture de deux éléments :


- Les budgets opérationnels : ventes, production, approvisionnements, investissements ;
- Les décalages de paiement.

5
Rappel

Les budgets Définissent les objectifs à atteindre, il existe deux types de budgets
déterminants déterminants : le budget des ventes le plus important car il reflète le niveau
d'activité attendu de l'entreprise et le budget de production.

Les budgets Précisent les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs donc les
résultants budgets déterminants. On peut définir quatre grands budgets résultants : le
budget des approvisionnements, le budget des investissements, le budget des
frais généraux et le budget de trésorerie.

2) Les décalages de paiement

Les activités commerciales engendrent un décalage entre les produits et les encaissements d’un côté et
les charges et les décaissements de l’autre côté.
Le crédit client – fournisseur entraînent des décalages de paiement.
Les modalités de règlement sont 30 jours fin de mois ou 60 jours fin de mois.

Exemple 1
Extrait d’un budget des encaissements, sachant que : 20 % des clients règlent au comptant par chèque, 40 %
des client règlent à 30 jours fin de mois par traite, 40 % des clients règlent à 60 jours fin de mois par traite.
Par ailleurs, les créances clients du 31 Décembre de l’année N-1 sont payées à 70 % en Janvier et 30 % en
Février de l’année N.

Mois Total J F M A M
Créances 300 210 90
31/12/N-1
CA Janvier 250 50 (2) 100 (3) 100 (4)
CA Février 350 70 140 140
CA Mars 400 80 160 160
(1) 210 = 300 x 70 % et 90 = 300 x 30 %
(2) 50 = 250 x 20 %,
(3) 100 = 250 x 40 %,
(4) 100 = 250 x 40 %.

Exemple 2
Extrait d’un budget des approvisionnements, sachant que : 50 % des fournisseurs sont réglés au
comptant par chèque, 50 % des fournisseurs sont réglés à 30 jours fin de mois par traite.
Par ailleurs, les dettes fournisseurs qui s’élèvent à 50 Dhs au 31 Décembre de l’année N-1 sont payées
en Janvier de l’année N.
Les achats du mois de Janvier sont de 80 Dhs, ceux du mois de Février de 90 Dhs et ceux du mois de
Mars de 92 Dhs.

Mois Total J F M A
Dettes 31/12/N-1 50 50 90
Achats Janvier 80 40 (1) 40
Achats Février 90 45 45
Achats Mars 92 46 46
(1) 40 = 80 x 50

6
Le classement des flux prévisionnels de trésorerie
Domaines Nature des flux de trésorerie
d’activité Recettes (+) Dépenses (-)
concernés
Recettes sur opérations d’exploitation Dépenses sur opérations d’exploitation
- Ventes de biens et de services – achats
Opérations
– frais de personnel
d’exploitation
– charges diverses
– impôts et taxes (TVA)
Recettes sur opérations hors exploitation Dépenses sur éléments hors
Opérations - augmentation de capital exploitation
hors - apports des associés - investissements
exploitation - emprunts - remboursement
- cession d’éléments d’actifs - dividendes

II) Budgétisation de la trésorerie

A) Période

La prévision doit être suffisamment à l’avance pour que des mesures préventives puissent être prises. Une
durée minimale semble être donnée par le total : délai d’approvisionnement + délai de règlement puisque
les décisions qui peuvent encore être prises auront normalement leur effet au – delà de cette durée en ce qui
concerne les encaissements.

Exemple
Délai d’approvisionnement = 2 mois ; délai de règlement = 90 jours ; délai minimale de budgétisation = 5
mois.
Généralement, c’est le mois qui est retenu comme période de budgétisation.
B) L’élaboration du budget de trésorerie

L’élaboration du budget de trésorerie nécessite un certain nombre de documents :


Le bilan de l’année précédente qui fournira les soldes des comptes de tiers et généralement, les
montants des charges et des produits à décaisser ou à encaisser au cours de la période considérée ;
Les budgets d’exploitation de l’année en cours devraient être établis compte tenu des différentes
politiques d’achat et de paiement mais aussi de la politique de crédit pratiqué par l’entreprise
Les décaissements et les encaissements.

Le budget de trésorerie est élaboré à partir de plusieurs budgets partiels dont notamment :
- L’établissement du budget des encaissements exprimés en TTC ;
- L’établissement du budget annexe de TVA ;
- L’établissement du budget des décaissements exprimés en TTC ;
- L’établissement du budget général de trésorerie.

1) L’établissement du budget des encaissements


Le budget des encaissements dont les montants sont toutes taxes comprises, est établi à partir :
- Des créances figurant au bilan initial ou de l’exercice précédent ;
- Des autres opérations diverses générant des encaissements supplémentaires ;
- Des opérations encaissées en comptant (règlements et acomptes versés par les clients) ;
7
- Des produits divers encaissés (Intérêts et dividendes perçus, augmentation de capital, emprunts,
subventions…) mais les produits nés durant la période, mais non encaissés, ne concernent pas le tableau des
encaissements mais seront néanmoins inscrits en créance du bilan prévisionnel ;
- Des nouveaux emprunts contractés ou prêts que les débiteurs remboursent.

Deux catégories des encaissements

Encaissements liés à l’exploitation - Ventes au comptant


- Ventes à crédit, etc.
Encaissements hors exploitation - Emprunts
- Cession d’actifs
- Apports en fonds propres, etc.

Budget des encaissements de l’année N

Jan. Fév. Mars ….


Encaissements liés à l’exploitation
Créances du bilan précédent N – 1
Créances
Créances diverses
Ventes TTC
Au comptant
A crédit
Encaissements hors exploitation
Emprunts
Cessions d’actifs, etc.
Total des encaissements

2) L’établissement du budget de la TVA

La TVA est un impôt indirect entré en vigueur au Maroc depuis le premier Avril 1986. Elle est appliquée sur
les opérations commerciales, industrielles, artisanales et de service. Elle s’applique au prix de revient. Le
consommateur final est le redevable réel. C’est l’entreprise qui déclare et paie la TVA.

Conformément aux dispositions de l’article 87 du Code Général des Impôts (CGI), la taxe sur la valeur ajoutée
est une taxe sur le chiffre d’affaires qui s'applique :
- Aux opérations de nature industrielle, commerciale, artisanale ou relevant de l'exercice d'une profession
libérale, accomplies au Maroc ;
- Aux opérations d'importation ;
- Aux opérations visées à l’article 89 du CGI effectuées par les personnes, autres que l'Etat non entrepreneur,
agissant à titre habituel ou occasionnel, quels que soient leur statut juridique, la forme ou la nature de leur
intervention.

8
a) Régime d’imposition

a1) Périodicité de la déclaration

a1.1) Déclaration mensuelle :


Sont obligatoirement imposés sous le régime de la déclaration mensuelle :
- Les contribuables dont le chiffre d’affaires taxable réalisé est égal ou supérieur à 1 000 000 Dhs ;
- Toute personne n’ayant pas d’établissement au Maroc et y effectuant des opérations imposables.

a1.2) Déclaration trimestrielle :


Sont imposés sous le régime de la déclaration trimestrielle :
- Les contribuables dont le chiffre d’affaires taxable réalisé est inférieur à 1 000 000 Dhs ;
- Les contribuables exploitant des établissements saisonniers, des activités périodiques ou des opérations
occasionnelles ;
- Les nouveaux contribuables pour la période de l’année civile en cours.

Budget de TVA
Janvier Février Mars Avril Mai ../..
TVA collectée à verser (1)
TVA récupérable (2)
TVA à payer (TVA collectée – TVA récupérable) (3)
TVA à payer figurant au bilan s’il y a lieu
TVA récupérable (figurant au bilan s’il y a lieu)
Total TVA à payer

(1) reporter ici les montants de la TVA collectée


(2) reporter ici les montants de la TVA récupérable
(3) faites attention aux délais de paiement de la TVA

TVA due du mois Mars =


TVA sur ventes de biens et services encaissés au cours du mois Mars
- TVA sur achats d’immobilisation du mois de Mars
- TVA sur achats et frais réglés de Mars
- Crédit de TVA (février)

3) L’établissement du budget des décaissements.

Le budget des décaissements regroupe l’ensemble des dépenses prévisionnelles d’exploitation et hors
exploitation relatives à l’activité de l’entreprise. Le budget des décaissements tient compte des
différences de modalités de paiement des clients, des fournisseurs, caisses sociales, Trésor public, etc.
Les flux négatives ou décaissements ont des origines multiples :
-Les achats de matières premières, de marchandises, de services extérieurs ;
-Les dépenses de personnel et les charges et cotisations sociales s’y rapportant ;
-Les impôts et taxes ;
-Les remboursements de dettes financières (intérêts et dividendes versés, remboursement d’emprunts, prêts,
achats de titres).
-Les acquisitions d’immobilisations, les frais généraux, les frais de distribution.

9
a) Les décaissements d’exploitation
a1) Les approvisionnements

Ils sont en principe déterminés à partir des besoins de production correspondant aux ventes prévues.
Les flux de trésorerie correspondants sont déterminés en tenant compte des conditions
des règlements accordés par les fournisseurs.

a2) Les autres charges soumises à la TVA

Budget des charges

Mois J F M A M
Charges de production 12 12 12 12 12
Charges de gestion 8 8 8 8 8
Totaux 20 20 20 20 20

Remarque

Les dotations aux amortissements sont calculées et non des charges décaissées. Elles ne sont donc pas prises en compte
dans des décaissements.

a3) Salaires et charges sociales

En matière de décaissement, il peut exister des décalages : Les salaires d’un mois peuvent être décaissés le
mois suivant ; les charges sociales d’un mois peuvent être décaissées le mois suivant.

Exemple :

Mois J F M A
Salaires nets 40 40 40 40
Charges sociales 16 17 17 17

b) Les décaissements hors exploitation


Exemple :
Annuités d’emprunt, dividendes, impôts du, les bénéfices

Deux catégories des décaissements

Décaissements liés à l’exploitation - Achat


- Salaires, etc.
Décaissements hors exploitation - Investissements
- Remboursements d’emprunts
- Paiements des dividendes, etc.

10
Budget des décaissements de l’année N

Jan. Fév. Mars ….


Décaissements liés à l’exploitation
Dettes du bilan précédent N – 1
Fournisseurs
Dettes diverses
Achats TTC
Au comptant
A crédit
Autres dettes externes
Salaires
Décaissements hors exploitation
IS
Investissements
Dividendes
Remboursement emprunt
Total des décaissements

4) Le budget général de trésorerie

Le Budget de trésorerie fait apparaître à la fin de chaque mois (par sommation de la situation de début de mois
et du flux mensuel net) la situation de trésorerie.
Cette situation traduit soit un excédent (trésorerie positive), soit un besoin (trésorerie négative). Le trésorier
doit alors planifier (plan de trésorerie) le placement des excédents (placements) ou des besoins (recours à des
crédits) entraînant eux-mêmes des produits et des charges financiers.

Le tableau final peut se présenter sous la forme suivante :


J F M A M J J A S O N D
Trésorerie
BL X Y
initiale
Encaissements
Décaissements
Trésorerie
X Y
finale

11
Remarque :
- Le budget de trésorerie fera également apparaître les encaissements et les décaissements qui proviennent des
flux réels de la période précédente : ce sont les dettes et les créances qui figurent dans la situation (bilan)
établie à la fin de la période précédente
- Les ventes non encaissées ou les charges non décaissées au cours de la période du budget constitueront les
créances et les dettes figurant dans le bilan de la période suivante.

III) Contrôle de la trésorerie


Par période, comme pour la budgétisation, le contrôle de la trésorerie doit faire apparaître les écarts entre
réalisations et prévisions pour les encaissements et pour les décaissements.
Les écarts entre encaissements et décaissements peuvent avoir comme origines :
- Des écarts sur autres budgets qui se répercutent sur le budget de trésorerie. Un écart défavorable sur les
ventes entraîne un écart défavorable sur les encaissements ;
- Des écarts sur les décalages de paiement : Le non-respect des délais de paiement par les clients, le retard
sur l’obtention des fonds (apport en capital, subvention, emprunt, etc.) ;
- Des écarts sur les conditions bancaires : L’augmentation des taux d’intérêts, l’augmentation des frais de
traitement, la diminution du découvert bancaire autorisé, etc.

A) Contrôle et cause d’écarts

Il est indispensable de rechercher les causes d’écarts et si c’est possible d’en déterminer les
responsabilités. Ces causes peuvent dépendre :
1) Des services financiers qui n’ont par exemple pas été respecté les prévisions d’échéances ;
2) Des variations d’activité de l’entreprise. Il est nécessaire de mettre en rapport les écarts du budget de
trésorerie et ceux provenant d’autres budgets ;
3) De la conjoncture : variations des prix, variations de salaires… ;
4) Des tiers, notamment des clients qui par exemple ont pu éprouver des difficultés à respecter les échéances.
Ces difficultés peuvent d’ailleurs elles – mêmes s’expliquer par la conjoncture.

L’entreprise peut recourir à plusieurs solutions :

1) Mobiliser ses créances


- Par remise à l’escompte à des effets escomptables ;
- Par des relances en cas de retard de paiement ;
- Par recours à l’affacturage cela permettra de réduire les risques d’impayé, le coût de la gestion des
contentieux et d’accélérer les encaissements.

2) Recourir aux crédits bancaires


- Faciliter de caisses
- Découverts
- Crédits saisonniers ou crédits de campagne

3) Demander des reculs d’échéances aux fournisseurs


A condition que cette solution ne soit que provisoire pour ne pas conduire à une dangereuse accumulation de
dettes. Lorsqu’un tel report a eu lieu, il importe de bien suivre le montant des dettes à court terme pour éviter
que de reports en reports la situation financière ne devienne catastrophique.

12
4) Limiter les délais de paiement accordés aux clients
Ce qui difficile car certains clients ont aussi leurs propres problèmes de trésorerie.

5) Retarder des commandes


A condition, comme il a été dit précédemment, que le budget de trésorerie soit établi sur une durée
minimale au moins égale à « délai d’approvisionnement + délai de règlement ». Dans ce cas
l’incidence d’un règlement peut être détectée avant que la commande correspondante soit passée.
Le stock de sécurité peut alors également servir de sécurité pour la trésorerie.
Une autre manière d’utiliser des stocks pour améliorer une situation de trésorerie peut consister à
recourir exceptionnellement à des ventes en soldes.
Finalement, en fonction des décisions prises, il est établi un budget définitif dans lequel ne doivent
plus apparaître de ruptures de trésorerie.

IV) Elaboration des documents prévisionnels de synthèse


L’élaboration des documents prévisionnels de synthèse permet de vérifier la cohérence de la démarche
budgétaire mise en œuvre avec les éléments définis dans le plan opérationnel. Au niveau comptable, les
documents prévisionnels de synthèse vérifient que les objectifs d’exploitation fixés peuvent être atteints. Le
budget général a un rôle dans la synthèse des prévisions mais ce rôle est plus vaste puisqu’il concerne
l’ensemble des prévisions. Il prend principalement la forme des états comptables obligatoires :
- Compte de résultat (CPC) prévisionnel ;
- Bilan prévisionnel.

A) Le compte de résultat (CPC) prévisionnel

Il a pour but de fournir le résultat global de la période futur étudiée, en rassemblant toutes les charges et tous
les produits, exprimés hors taxes, tels qu’ils ont été estimés dans les différents budgets. Plusieurs présentations
sont possibles, certaine permettent une analyse du résultat global.
- Présentation globale : On reprend dans la partie gauche d’un tableau les charges et dans la partie droite les
produits, comme dans le compte de résultat traditionnel ; le solde du compte donne le résultat prévisionnel de
l’exercice.
- Présentation détaillée : elle est basée sur une analyse mensuelle avec, pour chaque mois, le calcul de la marge
sur coût direct et du résultat.

B) Le bilan prévisionnel

C’est le dernier document présente. Il est obtenu à partir du bilan dressé à la fin de l’exercice précédent et il
représente la situation probable à la fin de l’exercice future.
Les principaux postes du bilan prévisionnel sont déterminés comme suit :
- Immobilisations = Montant à la fin de l’exercice passé + acquisitions de l’exercice future ;
- Amortissements des cessions ;
- Stocks = Montant à la fin de l’exercice futur obtenu à partir du budget de production et du budget des
approvisionnements ;
- Créances sur clients = Montant des créances TTC non encore encaissées à la fin de l’exercice futur (elles
apparaissent généralement en marge du budget des encaissements) ;
- Banque, CCP, Caisse = Solde de la trésorerie à la fin de l’exercice futur, donné par le budget de trésorerie.
- Capital = Montant antérieur + apports – retraits des propriétaires ;
- Résultat = Il est donné par le compte de résultat prévisionnel (montant précédé du signe moins s’il s’agit d’une perte) ;
- Dettes à l’égard des fournisseurs = Montant des dettes TTC non encore payés à la fin de l’exercice futur (elles
apparaissent généralement en marge du budget des décaissements) ;
- TVA à décaisser = Elle concerne la TVA due au titre du dernier mois de l’exercice à venir.
13
Exercice : Société Shopy

La société Shopy SARL a établi le premier trimestre N, les prévisions HT indiquées dans le tableau ci-
dessous.

Janvier Février Mars


Achats de marchandises HT 290 000 320 000 360 000
Ventes de marchandises HT 480 000 520 000 650 000

Les conditions de paiement des clients et les informations disponibles sont les suivantes :
- 50 % règlent à un mois ; 50 % règlent à 60 jours fin de mois ;
- Le prix de vente des marchandises comprend 100 % du prix d’achat, 15 % du prix de vente HT, les
frais de distribution, 10 % de vente HT, les frais généraux dont 50 % sont assujettis à la TVA et la
marge bénéficiaire pour le solde. Les fournisseurs sont payés à 60 jours fin de mois.
- Le taux de TVA est de 20 %. Les frais de distribution ainsi que les frais généraux sont réglés au
comptant. La trésorerie initiale est de 15 000 Dhs au 31 / 12 / N.

Travail à faire

1) Quels sont les différents budgets partiels ?


2) Présentez le budget de trésorerie

Corrigé de l’exercice : Société Shopy

1) Les différents budgets

a) Budget des achats

Janvier Février Mars


Prix d’achat HT 290 000 320 000 360 000
Frais HT de distribution 72 000 (1) 78 000 97 500
Frais généraux HT 48 000 (2) 52 000 65 000
TVA Déductible (récupérable) 82 000 (3) 90 000 104 500
(1) 480 000 x 15 % = 72 000
(2) 480 000 x 10 % = 48 000.
(3) 82 000 = 290 000 + 72 000 + 48 000 = 410 000 x 0,20 = 82 000 Dhs.

b) Budget des ventes

Janvier Février Mars


Ventes HT de marchandises 480 000 520 000 650 000
TVA collectée 96 000 104 000 130 000
Ventes TTC de marchandises 576 000 624 000 780 000

14
c) Budget des encaissements

Janvier Février Mars Avril Mai


Ventes TTC 576 000 (1) 624 000 780 000
Encaissements à 30 jours 288 000 312 000 390 000
(1)
Encaissements à 60 jours 288 000 312 000 390 000
(1)
Total des encaissements 0 288 000 609 000 702 000 390 000
(1) 520 000 x 50 % = 288 000 pour le mois de Février et 288 000 pour le mois de Mars car les clients règlent 50 % à un mois ;
50 % à 60 jours fin de mois.

d) Budget de TVA

Janvier Février Mars


TVA collectée 96 000 104 000 130 000
TVA Déductible 82 000 90 000 104 500
(récupérable)
TVA à payer 14 000 14 000 25 500

c) Budget des décaissements

Janvier Février Mars Avril Mai


Fournisseurs TTC 348 000 (2) 384 000 432 000
Frais de distribution 86 400 93 600 117 000
TTC
Frais généraux (TVA / 50 28 800 31 200 39 000
%) (1) (1) (1)
TVA à décaisser 14 000 14 000 25 500
Total à payer 129 200 138 800 529 500 384 000 432 000
(1) 50 % des frais généraux sont assujettis à la TVA :
48 000 / 2 = 24 000 x 1,20 = 28 800
52 000 / 2 = 26 000 x 1,20 = 31 200
65 000 / 2 = 32 500 x 1,20 = 39 000
(2) Les fournisseurs sont payés à 60 jours fin de mois. 290 000 x 1,20 = 348 000

2) Budget de trésorerie

Janvier Février Mars Avril Mai


Solde initial 15 000 -114 200 35 000 114 500 432 500
Montant des 0 288 000 609 000 702 000 390 000
encaissements
Montant des 129 200 138 800 529 500 384 000 432 000
décaissements
Solde de trésorerie en fin -114 200 35 000 114 500 432 500 390 500
de mois

15

Vous aimerez peut-être aussi