BEN HENNI 2019 Archivage-1

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CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA VIBRATION DES PLAQUES EN MATERIAUX


COMPOSITES SOUS CHARGEMENTS MECANIQUE ET THERMOMECANIQUE

Thesis · July 2020


DOI: 10.13140/RG.2.2.13357.51687

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4 authors, including:

Hassaine Daouadji Tahar


Ibn Khaldoun University of Tiaret
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UNIVERSITÉ DE REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE

ÉCOLE DOCTORALE SCIENCES TECHNOLOGIE SANTE (547)

THÈSE EN CO-TUTELLE
Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ IBN KHALDOUN DE TIARET

Spécialité : Modélisation des Matériaux et des Structures

Et

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE

Discipline : MÉCANIQUE DES SOLIDES, GÉNIE MÉCANIQUE, PRODUCTIQUE, TRANSPORT ET GÉNIE CIVIL

Spécialité : Science de l’ingénieur

Présentée et soutenue publiquement par

Mohamed Amine BEN HENNI

Le 8 juillet 2019

CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA VIBRATION DES PLAQUES EN MATERIAUX COMPOSITES


SOUS CHARGEMENTS MECANIQUE ET THERMOMECANIQUE

Thèse dirigée par M. Tahar HASSAINE DAOUADJI, Professeur, Université Ibn Khaldoun de Tiaret

Et par M. Yuming LI, Maître de Conférences HDR et Boussad ABBÈS, Professseur, UNIVERSITE DE REIMS
CHAMPAGNE-ARDENNE

JURY

M. Hamid ZAHROUNI, Professeur, Université de Lorraine, Metz, Président, Rapporteur


M. Ahmed BOUZIDANE, Professeur, Université Ibn Khaldoun de Tiaret, Examinateur
M. Hassen AIT ATMAN, Professeur, Université Hassiba Benbouali de Chlef, Rapporteur
M. Mohamed AIT AMAR MEZIANE, Maître de Conférences HDR, Université Ibn Khaldoun de Tiaret, Examinateur
Mme Fazilay ABBÈS, Maître de Conférences, Université de Reims Champagne-Ardenne, Co-Encadrante de thèse
M. Tahar HASSAINE DAOUADJI, Professeur, Université Ibn Khaldoun de Tiaret, Directeur de thèse
M. Yuming LI, Maître de Conférences HDR, Université de Reims Champagne-Ardenne, Directeur de thèse
M. Boussad ABBÈS, Professeur, Université de Reims Champagne-Ardenne, Co-Directeur de thèse
Production scientifique

En plus de ce mémoire de thèse, ces travaux ont conduit aux publications et communications
suivantes :

M. A. Ben Henni, B. Adim, T. Hassaine Daouadji, B. Abbès, F. Abbès, Y. Li, et A. Bouzidane. A comparison
of closed-form and finite-element solutions for the free vibration of hybrid cross-ply laminated plates.
Mechanics of Composite Materials, Vol. 55, No. 2 (May 2019).

M.A. Ben Henni, T. Hassaine Daouadji, B. Abbès, B. Adim, Y. Li et F. Abbès. Dynamic analysis for anti-
symmetric cross-ply and angle-ply laminates for simply supported thick hybrid rectangular plates.
Advances in Materials Research, Vol. 7 No. 2 (2018) 119-136.

M. A. Ben Henni, T. H. Daouadji, B. Abbès, Y. M. Li and F. Abbès. Analytical and Numerical Results for
Free Vibration of Laminated Composites Plates. International Journal of Chemical and Molecular
Engineering, 12(6) (2018) 300-304.

M. A. Ben Henni, T. Hassaine Daouadji, B. Abbès, F. Abbès, Y. Li and B. Adim. Numerical analysis for
free vibration of hybrid laminated composite plates for different boundary conditions. Structural
Engineering and Mechanics, Vol. 70 No. 4 (2019).

A. Belkacem, H. D. Tahar, R. Abderrezak, M. A. Ben Henni, Z. Mohamed, B. Abbès. Mechanical buckling


analysis of hybrid laminated composite plates under different boundary conditions. Structural
Engineering and Mechanics, 66(6) (2018) 761-769.

M. A. Ben Henni, T. Hassaine Daouadji , B. Abbès , Y. Li, F. Abbès. Analytical and Numerical Results for
Free Vibration of Laminated Composites Plates, ICPP 2018: 20th International Conference on Polymers
and Polymerization, Paris, France, June 25-26, 2018.

M. A. Ben Henni, B. Abbès, F. Abbès, Y. Li, T. Hassaine Daouadji. Modèles analytique et numérique
pour l’analyse vibratoire de plaques composites hybrides. CSMA 2019, 14ème Colloque National en
Calcul des Structures 13-17 mai 2019, Presqu’île de Giens (Var), France.

M. A. Ben Henni, B. Adim, T. Hassaine Daouadji, A. Bouzidane, Y. Li, B. Abbès. Vibration libre des
plaques en matériau composite. CIMA 2016, International Conference on Mechanics and Aeronautics,
October 18-20, 2016 Algiers, Algeria.

M. A. Ben Henni, B. Adim, T. Hassaine Daouadji, A. Bouzidane, Y. Li, B. Abbès. Contribution à l’étude de
la vibration libre des plaques en matériaux composites. Workshop International Plasturgie (WIP’1) 2016,
29-30 Octobre 2016 à Oran, Algérie.

B. Adim, M. A. Ben Henni, Hassaine Daouadji T., A. Rabahi, M. Zidour. Vibration des plaques stratifiées
en matériaux composites sous divers conditions aux limites. CIMA 2016, International Conference on
Mechanics and Aeronautics, October 18-20, 2016 Algiers, Algeria.

1
Remerciements

Ce travail de thèse a été réalisé conjointement entre l'Université Ibn Khaldoun de Tiaret (Algérie) et
l'Université de Reims Champagne-Ardenne (France). L’ensemble des travaux de thèse ont été effectué
au laboratoire de Géomatique et Développement Durable (LGéo2D) à Tiaret et le laboratoire GRESPI
(Groupe de Recherche En Science Pour L’ingénieur) à Reims.

Je tiens tout d’abord à remercier le Ministère des Affaires Etrangères et du Développement


International (MAEDI), le Ministère de l'Education Nationale de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche (MENESR) et le Ministère Algérien de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique pour le financement du projet PHC Tassili n° 17MDU992 qui m’a permis de mener à bien
ces travaux de thèse.

J’adresse mes remerciements à l'ensemble de mon équipe d'encadrement, le Professeur HASSAINE


DAOUADJI Tahar le directeur de thèse en Algérie pour m’avoir fait confiance et lancer le projet de cette
thèse et sa contribution pour mener à bien ce travail, Monsieur Li YuMing directeur de thèse en France
et Maître de conférences HDR à l’Université de Reims de m'avoir donné la possibilité de faire cette
thèse. Un grand merci également à mon co-directeur de thèse Monsieur Boussad ABBES Professeur à
l’Université de Reims pour ses conseils, sa patience et son encouragement, à mon co-encadrante
Fazilay ABBES Maître de conférences à l’Université de Reims pour tout le soutien et
l’accompagnement.

Je tiens aussi à remercier l'ensemble des membres du jury qui ont accepté de juger mon travail de
thèse : M. Ahmed BOUZIDANE Professeur à l’Université Ibn Khaldoun de Tiaret, M. Hassen AIT ATMAN
Professeur à l’Université Hassiba Benbouali de Chlef, M. Hamid ZAHROUNI Professeur à l’Université de
Lorraine, Metz et M. Mohamed AIT AMAR MEZIANE Maître de Conférences HDR à l’Université Ibn
Khaldoun de Tiaret

Je suis très reconnaissant envers Monsieur Belkacem ADIM Maître de conférences au centre
Universitaire El Wancharissi -Tissemsilt, Algérie pour son soutien aux moments difficiles et pour ses
qualités humaines.
Mes remerciements s'adressent à toute personne ayant contribué d'une manière ou d’une autre à
l’achèvement de ce travail.

2
À mes chers parents

À mes frères et sœurs

À tous ceux qui me sont chers

3
4
Résumé
Ce travail a pour objectif d’analyser le comportement en vibrations libres de composites stratifiés à
fibres hybrides en utilisant d’une part, une théorie d’ordre élevé à quatre variables qui prend en
considération l’effet de cisaillement transverse lors du calcul des déformations ; et d’autre part une
analyse par la méthode des éléments finis. L’équation du mouvement de la plaque stratifiée est
obtenue en utilisant de principe d'Hamilton. Les expressions mathématiques sont obtenues en utilisant
la solution de Navier pour différentes conditions aux limites. Afin de valider les modèles proposés nous
avons d’abord comparé nos résultats avec des modèles existants dans la littérature pour les matériaux
non hybrides. Les modules élastiques de la plaque hybride sont calculés en utilisant la loi des mélanges.
Ensuite, nous avons étudié les effets des dimensions de la plaque, de la fraction volumique et du type
de fibres, de la position des couches (pour le cas de l’hybridation intercouche) ainsi que les conditions
aux limites sur les fréquences fondamentales des plaques composites hybrides. Comme il n’y a aucune
donnée disponible dans la littérature pour les plaques composites hybrides, la solution en éléments
finis a été utilisée pour valider les résultats obtenus par la théorie d’ordre élevé. Les résultats montrent
la bonne précision de la solution analytique proposée pour la prévision des fréquences fondamentales
des plaques stratifiées hybrides. Comme les conditions hygrothermiques généralement dégradent la
rigidité des structures, nous avons étudié les effets de température et de l’humidité sur la stabilité des
plaques composites hybrides et non hybrides. Les résultats obtenus pour les fréquences
fondamentales montrent que les conditions hygrothermiques affectent le comportement des plaques
composites mais à moindre échelle.
Mots-clefs : Plaques composites hybrides, théorie des plaques d’ordre élevé, vibrations libres,
méthode des éléments finis, effets hygrothermiques.

Contribution to the study of vibration of composite material plates under


mechanical and thermomechanical loadings
Abstract
The aim of this work is to analyze the vibration behavior of hybrid fiber composite laminates by using,
on the one hand, the four-variable high order theory taking into account the transverse shear effect
for strain calculation; and on the other hand by the finite element method analysis. The equation of
motion of the laminated plate is obtained using Hamilton's principle. The mathematical expressions
are obtained using the Navier solution for different boundary conditions. In order to validate the
proposed models, we compared our results with existing models in the literature for non-hybrid
composites. The elastic moduli of the hybrid plate were calculated using the law of mixtures. Then, we
studied the effects of the plate dimensions, the volume fraction, the type of fiber, the position of layers
(in the case of interlayer hybridization) on the fundamental frequencies of hybrid composite plates.
Since, there is no data available in the literature for hybrid composite plates, the finite element solution
is used to validate the results obtained by the high order theory. The results show good accuracy of
the proposed analytical solution for the prediction of the fundamental frequencies of hybrid stratified
plates. Hygrothermal conditions generally degrade the rigidity of structures, we studied the effects of
temperature and humidity on the stability of hybrid and non-hybrid composite plates. The results
obtained for the fundamental frequencies show that the hygrothermal conditions can affect the
behavior of composite plates but with a lesser effect.
Keywords: Hybrid composite plates, high order plate theory, free vibrations, FEM, hygrothermal
effects

5
Notations
a Longueur de la plaque
b Largeur de la plaque
h Epaisseur de la plaque
E Module de Young
E11 Module de Young longitudinal
E22 Module de Young transversal
G12, G13, G23 module de cisaillement
ν Coefficient de Poisson
Ec Module d'élasticité du composite

Ef Module d'élasticité des fibres

Em Module d'élasticité de la matrice

V Fraction volumique du composite


Vm Fraction volumique de la matrice
Vf Fraction volumique de la fibre
KL Module de compressibilité latéral total du composite
Km Module de compressibilité latéral de la matrice
Kf Module de compressibilité latéral de la fibre
u, v, w Déplacements suivant les directions x, y et z
u0, v0, Composantes du champ de déplacement sur le plan moyen de la plaque
f (z) Fonction de gauchissement (fonction de cisaillement transverse)

f (z) Première dérivée de la fonction de gauchissement par rapport à z


,  Fréquences naturelles

 x , y ,  z Contraintes normales suivant les directions x, y et z

 xy , xz , yz Contraintes de cisaillement

 x , y Déformations dans les directions x et y

 xy , xz ,  yz Déformations de distorsion

 u 0 ,  v 0 ,  w b ,  w s Champ virtuel de déplacement

wb Composante de la flèche due à la flexion

ws Composante de la flèche due au cisaillement

Nx, Ny, Nxy Efforts normaux de membrane

6
M xb , M yb , M xyb Moments de flexion pure

M xs , M ys , M xys Moments de flexion supplémentaire due au cisaillement transverse

K xb Courbure de flexion suivant x

K xs Courbure de cisaillement suivant x

K yb Courbure de flexion suivant y

K ys Courbure de cisaillement suivant y

K xyb Courbure de flexion suivant xy

K xys Courbure de cisaillement suivant xy

Qyzs , Qxzs Effort de cisaillement pur

m, n Nombres de modes
Aij Termes de rigidité en membrane de la plaque
Bij Termes de rigidité de couplage de la plaque
Dij Termes de rigidité de flexion de la plaque

Aijs Termes de rigidité de la plaque en cisaillement

Bijs Termes de rigidité de la plaque en cisaillement

Dijs Termes de rigidité de la plaque en cisaillement

H ijs Termes de rigidité de la plaque en cisaillement

Qij Coefficients de rigidité

Qij Coefficients de rigidité en fonction de l’orientation des fibres

sij Valeurs propres


{Δ} Vecteur des déplacements

7
TABLE DES MATIERES
Introduction Générale ................................................................................................................ 10
Chapitre I Analyse bibliographique............................................................................................. 14
Résumé du chapitre.................................................................................................................... 16
1 Généralités sur les matériaux composites ................................................................................ 17
Les renforts ........................................................................................................................ 20
Charges et additifs ............................................................................................................. 24
Structures du composite ................................................................................................... 25
Procédés de fabrication des structures composites ......................................................... 27
2. Théories des plaques ................................................................................................................. 31
Théorie classique des plaques minces de Love-Kirchhoff (CLPT) ...................................... 31
Théorie de déformation en cisaillement du premier ordre (FSDT) ................................... 32
Théories de déformation en cisaillement d'ordre élevé (HSDT) ....................................... 33
Théorie zig-zag ................................................................................................................... 36
3. Effet de l’hybridation................................................................................................................. 38
4. Effet hygrothermique ................................................................................................................ 40
5. Conclusion ................................................................................................................................. 43
Chapitre II Comportement vibratoire des plaques composites ..................................................... 44
Résumé du chapitre.................................................................................................................... 46
1. Modèle analytique .................................................................................................................... 47
Les hypothèses de la théorie raffinée d’ordre élevé ......................................................... 47
Cinématique et équations constitutives ........................................................................... 48
Equations gouvernantes .................................................................................................... 50
Solution de Navier pour les plaques stratifiées simplement appuyées ............................ 54
2. Modélisation par éléments finis ................................................................................................ 61
Logiciel Abaqus .................................................................................................................. 61
Modèles numériques......................................................................................................... 62
3. Résultats et discussions ............................................................................................................. 66
Validation des modèles ..................................................................................................... 66
Effet des dimensions de la plaque sur les fréquences propres ......................................... 68
Effet de l’orientation des fibres sur les fréquences propres ............................................. 72
Effet des conditions aux sur les fréquences propres ........................................................ 75
4. Conclusion ................................................................................................................................. 78

8
Chapitre III Analyse et modélisation du comportement dynamique des plaques composites à fibres
hybrides ..................................................................................................................................... 79
Résumé du chapitre.................................................................................................................... 81
1. Hybridation Intrafils................................................................................................................... 82
Propriétés matérielles des composites hybrides .............................................................. 82
Formulation de la théorie raffinée pour les plaques stratifiées à fibres hybrides ............ 85
2. Résultats et discussions ............................................................................................................. 88
Hybridation intrafils........................................................................................................... 88
Hybridation Intercouche ................................................................................................... 96
3. Conclusion ............................................................................................................................... 103
Chapitre IV Modélisation numérique du comportement dynamique et hygrothermique des plaques
composites................................................................................................................................ 104
Résumé du chapitre...................................................................................................................106
1. Effet hygrothermique .............................................................................................................. 107
Propriétés matérielles de composites sous conditions hygrothermiques ...................... 107
Propriétés matérielles du composite hybride ................................................................. 108
Propriétés matérielles du composite non hybride .......................................................... 109
Formulation de la théorie raffinée pour les plaques stratifiées...................................... 110
2. Résultats et discussions ........................................................................................................... 111
Effet hygrothermique sur le comportement des plaques composites non hybrides ..... 112
Effet hygrothermique sur le comportement des plaques composites à fibres hybrides 120
Effet hygrothermique sur le comportement de plaques hybrides intercouches ............ 121
3. Conclusion ............................................................................................................................... 123
Conclusion Générale.................................................................................................................. 124
Bibliographie .............................................................................................................................127

9
INTRODUCTION GENERALE

10
11
Les matériaux composites sont de plus en plus utilisés dans de nombreux domaines industriels tels
que : l’aérospatiale, l’aéronautique, l’automobile et les équipements sportifs. Ils offrent des solutions
technologiques innovantes par rapport aux matériaux traditionnels grâce à leurs avantages tels que :
légèreté, résistance mécanique et chimique, maintenance réduite, liberté de forme, isolation
thermique et électrique. Néanmoins, leur prix et l’impact sur l'environnement restent parmi les
principaux inconvénients. Des travaux ont été menés ces dernières années pour apporter des solutions
aux problèmes environnementaux où des chercheurs ont suggéré l’hybridation des fibres afin
d’obtenir des propriétés optimales du composite pour certaines applications en mélangeant par
exemple des matériaux bio-sourcés qui sont écologiques et renouvelables avec des matériaux
synthétiques.

L’objectif de ce travail de thèse est d’étudier le comportement en vibration libres de plaques


stratifiées antisymétriques en matériaux composites à fibres hybrides : carbone/kevlar, carbone/verre
et kevlar/verre. Les fréquences propres sont calculées en utilisant d’une part, la théorie d’ordre élevé
à quatre variables qui donne une variation parabolique des contraintes de cisaillement à travers
l’épaisseur sans facteurs de correction de cisaillement et satisfait les conditions de nullité de ces
contraintes de cisaillement sur les faces supérieure et inférieure de la plaque ; et d'autre part une
analyse par la méthode des éléments finis à l’aide du code commercial ABAQUS.

Le manuscrit résumant les travaux effectués dans le cadre de la thèse s'articule autour de quatre
chapitres :

Le premier chapitre présente quelques généralités sur les matériaux composites, les théories des
plaques les plus utilisées qui décrivent le comportement statique, dynamique et thermomécanique de
plaques stratifiées. Ce chapitre comporte également un état de l’art des différents travaux réalisés sur
les matériaux composites à renforts hybrides. Nous avons également présenté dans ce chapitre
quelques études sur les effets hygrothermiques qui peuvent dégrader les propriétés élastiques et la
rigidité des structures.

Le deuxième chapitre présente l’étude du comportement vibratoire de plaques stratifiées à


couches croisées (cross-ply 0°/90°) et à couches alternées (angle-ply θ°/-θ°) en composite non hybride
sous différentes conditions aux limites. Les résultats obtenus par la théorie proposée sont comparés
avec les résultats existants dans la littérature et ceux obtenus par la méthode des éléments finis.
Ensuite, une étude paramétrique a été réalisée afin de déterminer les différents facteurs qui affectent
la stabilité de la plaque.

12
Le troisième chapitre est consacré à l’étude du comportement mécanique de plaques composites
à fibres hybrides intrafils (Carbone, Verre et Kevlar) en utilisant la loi des mélanges et la théorie des
plaques proposée dans ce travail. Comme il n’y a aucune donnée disponible dans la littérature pour
les plaques composites hybrides, les solutions obtenues par la méthode des éléments finis ont été
utilisées pour valider les résultats obtenus par la théorie d’ordre élevé. Enfin, les plaques composites
hybrides intercouche (ou couche par couche) ont été étudiées numériquement par la méthode des
éléments finis à l’aide du code Abaqus.

Le quatrième chapitre a été consacré à l’étude des effets hygrothermiques sur la stabilité des
plaques composites hybrides et non hybrides à l’aide de l’approche analytique de Bouakaz et al. Les
propriétés élastiques sont calculées en utilisant la loi des mélanges, l’équation du mouvement de la
plaque stratifiée est obtenue en utilisant de principe d'Hamilton. Les expressions mathématiques sont
obtenues en utilisant la solution de Navier pour différentes conditions aux limites. L’étude des effets
hygrothermiques nous permettent une meilleure compréhension et une meilleure caractérisation du
comportement des plaques composites stratifiées soumises à des charges combinées.

Enfin, nous achevons notre travail par une conclusion générale relative aux résultats obtenus
incluant des perspectives pour des travaux futurs.

13
CHAPITRE I
ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE

14
15
RESUME DU CHAPITRE
Ce chapitre a pour but de donner une revue bibliographique sur les matériaux composites, les
théories des plaques stratifiées, les effets de l’hybridation des fibres et les effets hygrothermiques sur
le comportement des plaques composites stratifiées. Les matériaux composites sont et seront de plus
en plus utilisés dans des nombreux domaines industriels comme les industries aérospatiale et
aéronautique, automobile, secteur médical et les équipements sportifs. Ils offrent des solutions
technologiques innovantes grâce à leurs avantages tels que : légèreté, résistance mécanique et
chimique, maintenance réduite, liberté de forme, isolation thermique et électrique.

Les plaques composites stratifiées sont largement utilisées dans l’industrie, dans ce chapitre nous
présentons les théories des plaques les plus utilisées qui décrivent leur comportement statique,
dynamique et thermomécanique.

Les matériaux composites sont renforcés par des fibres synthétiques telles que la fibre de verre, de
carbone et de Kevlar ou par des fibres naturelles comme la fibre de lin, chanvre, palmier... etc. Les
deux types de renforts présentent des avantages et des inconvénients. En effet, plusieurs études ont
suggéré l’hybridation des fibres pour améliorer le comportement du composite sous différents types
de sollicitations.

Les matériaux composites sont utilisés sous différentes contions aux limites. Ils sont également
soumis à des variations de la température et d'humidité qui peuvent dégrader les propriétés élastiques
et la rigidité des structures. Nous présenterons donc quelques études sur les effets hygrothermiques
pour une meilleure compréhension et une meilleure caractérisation du comportement des plaques
composites stratifiées sous de telles conditions.

16
1. Généralités sur les matériaux composites

Un matériau composite résulte généralement de l’assemblage d’au moins deux matériaux de


natures différentes se complétant pour former un matériau qui a des propriétés plus performantes
que celles de ses constituants pris séparément. Les constituants du matériau composite sont appelés
renfort et matrice. Le renfort, sous forme de fibres ou de particules, assure la tenue mécanique. La
matrice a pour rôle de protéger les fibres ou les particules et de transmettre les sollicitations
auxquelles sont soumises les pièces. Les renforts fibreux peuvent être utilisés sous différentes formes :
fibres longues ou fibres courtes, avec différentes natures telles que les fibres de carbone, de verre,
naturelles... etc. Les matrices sont classées généralement en trois familles en fonction de sa nature :
organique, céramique ou métallique. Nous pouvons également distinguer quelques familles de
composites en fonction du type de matrice et de renforts utilisés telles que :

 Les matériaux composites de grande diffusion (GD) qui représentent 95% des composites
utilisés. Ce sont généralement des résines thermoplastiques ou thermodurcissables
renforcées par des fibres courtes où le taux de renfort avoisine 30%. Leurs propriétés
mécaniques sont faibles. Ils sont produits en grande série avec un coût faible.
 Les matériaux composites de haute performance (HP) qui présentent des propriétés
mécaniques spécifiques élevées. Ce sont les matériaux les plus utilisés en aéronautique et dans
le spatial. Contrairement aux matériaux de grande diffusion, les renforts sont plutôt des fibres
longues et le taux de renforts est supérieur à 50% ce qui influe sur le coût [1].

Composite

Matrice Renfort

Protège le renfort
Assure la tenue mécanique
Transmet les efforts mécaniques

Généralement en résine Généralement sous forme de fibres


Thermoplastique / Thermodurcissable (Longues / Courtes)

Figure 1. 1 Description d’un matériau composite

17
Les matrices
La matrice a pour rôle principal dans les matériaux composites de protéger les fibres de
l’environnement et leur fournir un support latéral. Elle permet également de transmettre les efforts
aux renforts. En fonction de la nature de la matrice, les matériaux composites sont classés en trois
familles, les composites à matrices organiques (CMO) les plus répandues, les composites à matrices
céramiques (CMC) réservés aux applications de très haute technicité comme le spatial, le nucléaire et
le militaire, la troisième famille c’est les composites à matrices métalliques (CMM).

Les composites à matrices organiques (CMO)

Il s'agit des composites les plus répandus car c’est les seuls ayant des coûts unitaires suffisamment
réduits pour pouvoir être produits en grandes séries. On distingue généralement deux types de CMO:
les composites à résines thermodurcissables (TD) et les composites à résines thermoplastiques (TP).

 Thermodurcissables (TD)
Les résines thermodurcissables, qui se présentent sous forme d’un liquide visqueux ont des
propriétés mécaniques élevées. Ces résines durcissent après un cycle de chauffage appelé « cycle de
polymérisation ». Les résines thermodurcissables les plus répandues sont les polyesters, les époxydes,
les polyamides et les phénoliques (voir tableau 1.1). Les thermodurcissables sont des polymères qui
ne peuvent être mis en forme qu’une seule fois mais possèdent des propriétés mécaniques et
thermomécaniques élevées par rapport aux thermoplastiques

Tableau 1.1. Les thermodurcissables


Matrices TD Avantages Inconvénients
- Bonne accroche sur fibres de verre - Inflammabilité (sauf résines chlorées)
- Translucidité - Tenue à la vapeur et à l’eau
Polyesters insaturés - Bonne résistance chimique bouillante
- Mise en œuvre facile - Retrait important (6 à 15 %)
- Tenue en température (> 150 °C) - Durée de conservation en pot limitée
- Prix réduit - Emission de styrène
- Tenue mécanique, thermique et - Prix élevé
chimique - Sensibilité à l'humidité
Les époxydes - Faible retrait (1 à 2 %) - Vieillissement sous température
- Excellente adhérence sur les fibres - Sensibilité aux chocs
- Mise en œuvre facile - Temps de polymérisation
Les phénoliques - Bonne tenue au feu - Fragiles, sensibles à l'humidité
- Prix souvent très bas - Se dégradent rapidement
- Dureté élevée - Toxicité en cours de fabrication
- Structure très condensée - Difficiles à mettre en œuvre
Polyimides - bonne stabilité sous hautes - Difficiles à mettre en œuvre
températures (> 250 °C).

18
 Thermoplastiques (TP)

Les résines thermoplastiques sont des chaînes polymères reliées entre elles par de faibles liaisons.
A l’inverse des thermodurcissables, ces résines sont recyclables. La mise en œuvre des
thermoplastiques est réalisation soit par injection pour obtenir des objets moulés, soit par extrusion
pour obtenir (des films, des plaques, des tubes, des profilés, etc.). Les pièces obtenues conservent leur
forme après refroidissement. Grâce à leur facilité de mise en œuvre et de leur faible coût, les TP
représentent le plus grand tonnage en termes de production. Cependant, leurs propriétés
mécaniques et thermomécaniques sont faibles. Parmi les résines thermoplastiques, nous citerons
: le polychlorure de vinyle (PVC), les polyéthylènes (PEBD, PEHD), le polypropylène (PP), le polystyrène
(PS), le polyamide (PA) et le polycarbonate (PC).

Les composites à matrices céramiques (CMC)

Les composites à matrices céramiques sont généralement constitués de multicouches


superposées avec des fibres longues ou courtes. Les renforts et la matrice sont souvent constitués de
carbure de silicium (SiC), de carbone (C) ou d'alumine (Al2O3). Les CMC sont moins répandus que les
CMO pour des raisons de coût élevé. Comme ils ont une très bonne résistance à la température, les
CMC sont généralement utilisés dans l'industrie spatiale et l'aéronautique militaire, et également dans
l’industrie automobile pour la fabrication des disques ou des plaquettes de freins. Les céramiques
possèdent de nombreux atouts tels que la résistance à des températures très élevées, plus légères que
de nombreux métaux, et une bonne stabilité chimique. Toutefois, leur coût de fabrication très élevé
et leur fragilité limitent leur domaine d'utilisation.

Les composites à matrices métalliques (CMM)

Les composites à matrices métalliques sont des matériaux performants, ils ont été développés
pour mettre en harmonie les qualités des métaux avec les structures composites qui ont de bonnes
caractéristiques mécaniques. La matrice dans les CMM est généralement en métal léger (aluminium
et ses alliages, magnésium, titane...) et le renfort peuvent être des particules ou des fibres courtes
céramiques, des fibres longues céramiques ou métalliques avec des propriétés mécaniques
supérieures à celle du métal formant la matrice. Malheureusement, les CMM ont une grande réactivité
chimique car la matrice et le renfort peuvent réagir entre eux et avec le milieu extérieur. Ils sont
destinés à des applications exigeantes à cause de leur coût élevé.

19
Les renforts

Le renfort contribue à améliorer la tenue mécanique (résistance et rigidité) du matériau


composite. Les fibres se présentent sous forme linéique (fils, mèches), tissus surfaciques (tissus, mats),
multidirectionnelle (tresse, tissus complexes, tissage tri directionnel ou plus) [2]. Les fibres de carbone,
de verre et d’aramide sont les plus courantes. Les fibres naturelles d'origine animale ou végétale sont
également utilisées dans certains produits.

La figure 2 montre les différents types de renforts selon leurs origines :

Renfort

Organiques Inorganiques

Polyesters Aramides Minéraux Végétaux

Bois Coton
Céramiques Métalliques
Papier
Jute

Verre Carbone Bore

Figure 1. 2 Types de renforts

Fibre de verre
L’expression fibre de verre désigne un filament de verre extrêmement fin (figure 1.3). Les fibres de
verre sont les plus anciennes (1940), les moins chères du marché et les plus couramment utilisés dans
le renforcement des matériaux composites (95%). Elles sont élaborées par fibrage du verre fondu à
partir de silice et d’additifs. Le verre est coulé en fusion à 1250°C à travers une filière en platine-
rhodium ; après refroidissement, les filaments sont étirés pour obtenir des fibres continues. Les fibres
de verre permettent d’améliorer les propriétés des matériaux, la résistance aux chocs et de réduire le
poids. Elles sont réparties en trois qualités :

 Fibres E pour les composites à grande diffusion (GD) ;


 Fibres D pour les applications dans la construction électrique (circuits imprimés) ;
 Fibres R pour les composites à hautes performances (HP).

20
Figure 1. 3 Fibre de verre

Les fibres de verre sont utilisées pour fabriquer des matériaux composites capables de se
substituer à l'acier. Elles ont des caractéristiques spécifiques comme la transparence, l’excellente
capacité de transmission de la lumière, et sont employées comme fibres optiques dans le domaine
médical (endoscopie) et dans le domaine des télécommunications (la fibre optique). Les principales
utilisations de matériaux composites à fibres de verre sont :

 Le bâtiment et les infrastructures (29%) ;


 Les transports (25%) : avions, TGV…
 L'électricité et l'électronique (16%) ;
 Les sports et loisirs (14%) : perches d'athlétisme, skis et planches de surf…
 Les équipements industriels (11%).
Avantages
 Bonne résistance spécifique (pour le verre R) ;
 Une bonne adhérence entre fibres et les résines (matrices) ;
 De bonnes propriétés mécaniques, mais inférieures à celles de la fibre de carbone ;
 Des propriétés d’isolation électrique acceptables pour la plupart des applications ;
 Tenue à la température élevée ;
 Incombustibilité ;
 Dilatation et conductivité thermique faible ;
 Bon rapport de performances mécanique/prix.
Inconvénients
 Faible module (par rapport au carbone ou à l’aramide) ;
 Vieillissement au contact de l’eau.

21
Fibre de carbone
Les fibres de carbone sont composées principalement d'atomes de carbone. Elles sont
extrêmement fines environ 5 à 10 micromètres de diamètre (figure 1.4). Elles sont produites à partir
de polyacrylonitrile (PAN) en plusieurs étapes : le PAN est initialement oxydé, puis passe à l’étape dite
de « carbonisation », enfin l’étape de graphitisation complète le tout pour obtenir des fibres de
carbone plus rigides. Ce sont les fibres les plus utilisées dans les applications à hautes performances
(aéronautique, construction industrielle, les sports et loisirs). Les fibres de carbone ont une très bonne
conductivité de chaleur et d’électricité.

Figure 1. 4 Fibre de carbone

Avantages
 Excellentes propriétés mécaniques ;
 Très bonne tenue en température (non oxydante) ;
 Une faible dilatation thermique ;
 Bonne conductibilité thermique et électrique ;
 Bonne tenue à l’humidité ;
 Usinage aisé, faible densité et grande souplesse ;
 Une très bonne tenue à la compression (en comparaison à la fibre de verre ou au kevlar).
Inconvénients
 Une mauvaise résistance à l'abrasion et aux chocs ;
 Leur recyclage (broyage problématique) ;
 Cette fibre provoquerait sous certaines formes des risques de cancer du poumon ;
 Prix très élevé.

22
Fibre d’aramide (Kevlar)

Nées dans les années 1960, les fibres d'aramide sont issues de la chimie organique des polyamides
aromatiques. La fibre d’aramide est l’assemblage de filaments jaunes d'une dizaine de micromètres de
diamètre (figure 1.5). Il existe deux types de fibres : les fibres à bas module utilisées pour les câbles et
les gilets pare-balles, et les fibres à haut module employées dans le renforcement des composites à
hautes performances. Les composites renforcés de fibres d’aramide sont ductiles et ont une très bonne
résistance à la chaleur et à la traction. Malheureusement, leur prix est élevé et leur tenue en pression
est faible.

Figure 1. 5 Fibre d’aramide (Kevlar)

Avantages

 Bonne résistance spécifique à la traction ;


 Faible densité ;
 Dilatation thermique nulle ;
 Absorption des vibrations, amortissement ;
 Excellente résistance aux chocs et à la fatigue ;
 Bon comportement chimique vis-à-vis des carburants.

Inconvénients

 Prix très élevé ;


 Faible tenue en pression ;
 Reprise d’humidité importante (4%) ;
 Étuvage avant imprégnation ;
 Faible adhérence avec les résines d’imprégnation ;
 Sensibilité aux UV ;
 Usinage difficile.

23
Autres renforts
 Fibres de bore
Ces fibres sont de gros filaments (diamètre de l'ordre de 100 μm), formées d'une âme (le fil
support) en carbone d'un diamètre d'environ 10 μm et recouvertes d'une couche de bore ou d'une
couche de carbure de silicium.

 Fibres métalliques
Elles sont les plus chères de toutes, en raison de leur difficulté de fabrication comme les fibres
d’acier, de cuivre et d’aluminium. Elles sont utilisées avec des matrices métalliques ou en génie civil et
bâtiment.

 Fibres naturelles
Les fibres naturelles sont des biomatériaux d’origine végétale ou animale, tissées, tricotées ou
tressées. Elles ont été initialement utilisées pour la production de vêtements, tissus, tapis et cordages.
Actuellement, les fibres naturelles sont également utilisées dans l’industrie, dans les applications
automobiles, le bâtiment …etc. Les fibres naturelles permettent de réduire le coût et le poids des
pièces et d'améliorer les perspectives de recyclage et l'impact environnemental.

Les fibres naturelles peuvent être classées en trois grands groupes selon leur origine :

 Les fibres végétales qui comprennent : des fibres provenant des poils séminaux de graines
(coton, kapok), des fibres libériennes extraites de tiges de plantes (lin, chanvre, jute, ortie),
des fibres extraites de feuilles (sisal), de troncs (palmier), d'enveloppes de fruits (noix de
coco).
 Les fibres animales qui proviennent des poils, telles que la toison animale, et des sécrétions
telles que la soie ;
 3) Les fibres minérales telles que l'amiante.

Charges et additifs

Les charges et additifs sont ajoutés au composite afin de lui donner de nouvelles propriétés. Les
charges sont des particules solides d’origine minérales, organiques (végétales ou synthétiques) ou
métalliques. Les charges renforçantes se présentent sous forme sphériques (10 <<150 μm) telles que
les microbilles de verre creuses ou pleines, les microbilles de carbone ; ou non sphériques tel que le
mica sous forme d’écailles. Les charges non renforçantes sont des extraits de roches ou de minerais
(carbonate de calcium, talc, kaolin, silices,…etc.) qui ont pour rôle de diminuer le coût de la résine et

24
d’améliorer certaines propriétés. Les additifs sont la substance ajoutée avec une faible quantité à la
résine pour modifier ou améliorer les propriétés du composite.

Structures du composite

Les structures des matériaux composites peuvent être classées en trois types principaux :

 Les monocouches ;
 Les stratifiées ;
 Les sandwiches.

Les monocouches
Les monocouches ou plis représentent l'élément de base de la structure composite où les fibres
sont agencées en couche fine (quelques dixièmes de millimètre). Il existe plusieurs types de
monocouches : à fibres longues (unidirectionnelles UD (figure 1.6) ou réparties aléatoirement), à fibres
courtes, à fibres tissées.

Figure 1. 6 Une monocouche à fibres longues UD

Les stratifiées
Les stratifiés sont des structures légères de hautes performances mécaniques fréquemment
rencontrés dans les composites. Un stratifié est l’empilement de monocouches les unes sur les autres
(figure 1.7) ayant chacune une orientation propre par rapport à un référentiel commun aux couches
qui est désigné comme le référentiel du stratifié. La fibre peut être longue ou courte, uni- ou bi-
directionnelles, mats ou tissus. L'empilement des couches, la nature et l’orientation de la fibre
permettront d’obtenir les propriétés mécaniques souhaitées.

Les stratifiés sont généralement moins coûteux que les tissus 3D, mais les couches peuvent se
décoller les unes des autres. Un stratifié possédant l'empilement (0, +45, 90, -45) est un stratifié avec
4 couches dans les directions 0°, +45°, 90° et -45° ; l'orientation 0° coïncidant avec la direction « 1 » du

25
repère principal du composite. La stratification n'est pas spécifique aux composites, le contreplaqué
par exemple possède une structure stratifiée.

Figure 1. 7 Les stratifiés [3]

Différents types de stratifiés

Il existe quatre principaux types de stratifiés :


 Stratifié Unidirectionnel : l’orientation des fibres est la même dans tous les plis. Exemple : un
stratifié unidirectionnel à 0°, θ=0° dans les différents plis.
 Stratifié à Plis Orientés ±θ (angle ply) : l’orientation des fibres est alternée d’un pli à l’autre,
(+θ/-θ/, avec θ différent de 0 ou de 90°).
 Stratifié à Plis Croisés (cross ply) : l’orientation des fibres est alternée d’un pli à l’autre,
0/90°/0/90°.
 Stratifié Symétrique : l’orientation des fibres est symétrique par rapport à la ligne centrale du
stratifié, c.à.d. pour chaque pli à angle θ au-dessus du plan médian il y a un pli à angle égal de
l’autre côté du plan médian, θ(z)=θ (-z).

Les sandwichs

Les structures sandwiches ont une très bonne rigidité en flexion et en torsion contrairement aux
stratifiés. Les matériaux composites de types sandwichs sont principalement constitués de deux peaux
(généralement stratifiés) et d’une âme possédant de bonnes caractéristiques en compression et
l'assemblage est réalisé par collage (figure 1.8). Plus épaisse que les peaux, l’âme peut être une couche
légère pleine (bois, mousse, balsa…etc.) ou creuse (alliages métalliques léger, structure en nid
d'abeille, papier…etc.). Les peaux possédant de bonnes caractéristiques en traction, sont
fréquemment des stratifiés à fibres de verre, de carbone, de Kevlar, naturelles ou hybrides ; ou des
feuilles d'alliages légers.

26
L’ensemble âme-peaux se complètent pour avoir une structure rigide et légère, lorsque le
sandwich est sollicité en torsion ou en flexion, les peaux travaillent essentiellement en membrane,
tandis que l'âme travaille essentiellement en cisaillement hors plan (et à des niveaux de contrainte
bien plus faibles).

Figure 1. 8 Exemples de composites sandwichs [3]

Procédés de fabrication des structures composites

La mise en œuvre des structures composites est généralement réalisée par moulage et dépend
de la nature de matrice et des renforts. Les principaux procédés pour les matériaux composites de
grande diffusion et à hautes performances sont décrits dans ce qui suit.

Moulage au contact

Le procédé de mise en forme des composites par moulage au contact est entièrement manuel
(figure 1.9). Les pièces sont réalisées dans un moule à l’aide d’un rouleau à température ambiante et
sans pression. Ce procédé est utilisé pour réaliser des pièces de formes et de dimensions quelconques
pour de petites séries. Le moulage au contact est un procédé facile à mettre en œuvre et peu coûteux
en matériel. Toutefois, il exige une main-d’œuvre qualifiée.

27
Figure 1. 9 Principe du moulage au contact [3]

Moulage par projection simultanée

Le moulage par projection simultanée est une évolution du moulage au contact (figure 1.10). Un
pistolet projette la résine et les fibres coupées dans le moule. L’ensemble est ensuite compacté
manuellement à l'aide d’un rouleau. Ce procédé est réservé également pour les pièces de grandes
dimensions en petites séries avec une cadence de production améliorée.

Figure 1. 10 Principe du moulage par projection simultanée [3]

Moulage par injection

Le moulage par injection est un procédé semi-automatisé. Il consiste à injecter une résine sous
pression dans l’ensemble moule et contre moule (figure 1.11). Les renforts sont placés à l'intérieur
sous forme de mats ou de tissus. Ce procédé est utilisé pour fabriquer des pièces profondes et de
formes compliquées avec des caractéristiques mécaniques élevées.

28
Figure 1. 11 Principe du moulage par injection de résine [3]

Moulage par compression

Dans ce procédé sous pression, le renfort et la matrice sont déposés entre le moule et le contre-
moule (figure 1.12), puis pressés à des températures allant de de 50°C à 70°C à basse pression (< 5
bars) pour le moulage à froid ; et à des températures allant de 80°C à 150°C à haute pression de 10 à
50 bars, pour le moulage à chaud [3].

Figure 1. 12 Principe du moulage par compression [3]

Moulage par enroulement filamentaire


C’est un procédé automatisé adapté aux surfaces cylindriques et sphériques. Le renfort imprégné
dans un bain de résine catalysée est enroulé autour d'un mandrin cylindrique (figure 1.13). Suivant les
mouvements relatifs du mandrin et du système d'approvisionnement en renfort, divers types
d'enroulements sont obtenus [3] : l'enroulement circonférentiel, l'enroulement hélicoïdal et
l'enroulement polaire.

29
Figure 1. 13 Principe du moulage par enroulement filamentaire [3]

30
2. Théories des plaques

Les structures composites multicouches sont de plus en plus utilisées dans divers domaines de
l'ingénierie telle que la construction civile, militaire, aérospatiale, marine et automobile. Elles sont
soumises à différents types de chargements qui nécessitent des matériaux avec des propriétés
mécaniques et thermomécaniques élevées. La modélisation des structures multicouches avec une
forte anisotropie exige des théories d’ordre élevé qui prennent en compte le cisaillement transverse.
En 1888, Love utilisa les hypothèses de Gustav Kirchhoff pour fonder une théorie des plaques minces
également appelée théorie classique (CLPT ou théorie de Kirchhoff-Love). À l’aide des travaux de
Rayleigh [4], Timoshenko [5], Reissner [6] et Uflyand [8], Mindlin a présenté une théorie des plaques
semi-épaisses appelée théorie des déformations du premier ordre (FSDT). La limite des théories
classiques et du premier ordre (applicables pour les plaques minces et semi-épaisses) a mené au
développement de théories d’ordre élevé qui sont venues pour améliorer l'évaluation de la variation
du champ des déplacements à travers l'épaisseur des plaques. Il existe aussi la théorie basée sur
l’élasticité tridimensionnelle (théorie 3D) qui ne fait aucune hypothèse restrictive sur les déplacements
de la plaque.

Théorie classique des plaques minces de Love-Kirchhoff (CLPT)

La théorie classique des plaques minces (CLPT) se base sur les hypothèses de Love- Kirchhoff :
l'épaisseur est faible donc les contraintes dans le sens de l'épaisseur sont supposées nulles,
on reste en petites déformations, les sections normales au plan moyen de la plaque restent
normales lors de la déformation en négligeant les effets de déformation en cisaillement
transverse. Cette théorie est très bien décrite dans Timoshenko et Woinowsky-Krieger [9] et Reddy
([10], [11]) et le champ de déplacements de Love-Kirchhoff s'écrit (figure 1.14) :

 w0
u  x, y, z  u0 x, y  z x

 w0
v x, y, z  v0  x, y  z (1.1)
 y
w(x, y, z)  w0 (x, y)


où :
u0 et v0 : les déplacements de membrane dans les direction x et y respectivement, et w 0 : la flèche
de la plaque,

31
w0
et w0 : les rotations dues à la flexion (sans cisaillement).
x y
Le plan principal de la plaque est le plan (O, x, y) et l’épaisseur est orienté selon l’axe
z   h / 2; h / 2  . Comme ce modèle ne tient pas en compte l’effet de cisaillement transverse, il ne
donne pas des résultats précis pour les plaques épaisses.

Figure 1. 14 Illustration de la plaque de Love-Kirchhoff

Théorie de déformation en cisaillement du premier ordre (FSDT)


Dans des plaques moyennement épaisses, les déformations dues au cisaillement transverse
doivent être prises en compte. La théorie de déformation du premier ordre est issue de la théorie
classique mais qui teint en compte l’effet de cisaillement transverse. Toutefois, il est nécessaire
d’ajouter un facteur de correction de cisaillement car les déformations sont constantes à travers
l’épaisseur de la plaque. Cette théorie de déformation en cisaillement du premier ordre (FSDT) est due
à Reissner [6] et Mindlin [7]. Elle est basée sur l’hypothèse cinématique de Mindlin suivante : la
normale reste droite mais non perpendiculaire à la surface moyenne dans la configuration déformée
à cause de l'effet du cisaillement transverse (Figure 1.15).

Figure 1. 15 Illustration de la plaque de Reissner-Mindlin

32
Le champ de déplacements de Reissner-Mindlin s'écrit :

u  x, y, z   u0 x, y  zx ( x, y)

v x, y, z   v0 x, y  zy ( x, y) (1.2)

w ( x, y, z)  w0 ( x, y)
où :

u0 et v0 : les déplacements de membrane dans les direction x et y respectivement, et w 0 : la flèche


de la plaque,

x et  y : les rotations de la normale au plan moyen autour des axes x et y respectivement.

Théories de déformation en cisaillement d'ordre élevé (HSDT)


Ces théories sont une évolution de la théorie classique des plaques (CPT) et de la théorie du
premier ordre (FSDT). Elles ont pour base un développement du déplacement dans l'épaisseur à l'ordre
deux ou plus. Contrairement aux précédentes théories, les HSDT sont basées sur une distribution non
linéaire des champs à travers l’épaisseur (figure 1.16). Ces modèles n'exigent pas de facteurs de
correction en tenant compte l’effet de cisaillement. Les théories d'ordre élevé sont applicables à
certains types de problèmes (statique, dynamique, flambement,...). Kapania et Raciti [8] ont réalisé
une revue détaillée des théories de déformation de cisaillement utilisés en statique, en vibration et en
flambement de poutres et de plaques composites. Patel et al. [12] ont traité une structure coque assez
complexe géométriquement avec un développement au 3ème ordre, afin d'améliorer l'état de
déformation. Ils ont introduit l'effet de zig-zag qui assure la continuité sur les interfaces, mais le
nombre de paramètres augmente avec le nombre de couches. Zen Wu et al. [13] ont proposé une
théorie intéressante du point de vue résultats sur les contraintes qui assure la continuité sur les
interfaces et les conditions nulles (en bas et en haut). Elle définit sur chaque couche un champ de
déplacement différent et utilise 11 degrés de libertés par nœud. Elle est communément appelée «
High ordre shear refined theory». D’autres auteurs [14-54] ont utilisé des théories d'ordre élevés pour
étudier le comportement des structures (poutres et plaques) en matériaux composites et en matériaux
à gradients de propriétés FGM.

Pour les théories d’ordre élevé, le champ de déplacement est généralement écrit comme suit :

33
w0  x, y 
u  x, y, z   u0  x, y   z  f  z   x  x, y  ,
x
w  x, y 
v  x, y, z   v0  x, y   z 0  f  z   y  x, y  , (1.3)
y
w  x, y, z   w0  x, y  ,

où :

u0 et v0 : les déplacements de membrane dans les direction x et y respectivement, et w 0 : la flèche


de la plaque,

 w0 w 
 ,  : les rotations autour des axes y et x, respectivement avec  
x y x 
x
 x , y  0   y  ,
y
 
f (z) : représente la fonction de cisaillement transverse le long de l’épaisseur contrairement à la

théorie classique où f  z   0 , alors que la théorie de premier ordre f z   z .

Figure 1. 16 Comparaison de la théorie d’ordre élevé (HSDT) avec (CLPT) et (FSDT)

Les différents modèles de la théorie d'ordre élevé


Plusieurs auteurs ont proposé des fonctions de cisaillement f(z) pour les modèles d’ordre élevé qui
sont basés sur une distribution non linéaire des champs de déplacement dans l'épaisseur. La
distribution des contraintes de cisaillement transversales dans l’épaisseur peut prendre une forme

34
parabolique, sinusoïdale comme le modèle de Touratier [14], sous forme hyperbolique comme
proposée par Ait Atmane et al. [15], ou exponentielle comme proposée par Karama et al. [16].

Le tableau 1.2 résume les théories les plus utilisées dans la littérature.

Tableau1.2 Description des différentes théories de plaques


Théorie Intitulé Fonction de Cisaillement f(z) Domaine de validité
CPL, Kirchhoff Théorie classique 0 Plaques minces
Théorie de
FSDT, Mindlin déformation du 1er Z Plaques minces et
ordre moyennement épaisses
Théorie d’ordre z  h2 z 2 
Ambartsumian [11] supérieur    Plaques minces et
2 4 3 
moyennement épaisses
Théorie d’ordre 5  4z2 
Reissner supérieur z 1   Plaques minces et épaisses
4  3h 2 
Théorie d’ordre h z 
TSDPT, Touratier supérieur sin   Plaques minces et épaisses
[14] (trigonométrique)
  h 

Théorie d’ordre 2 z / h


2

ESDPT, Karama [16] supérieur


ze Plaques minces et épaisses
(exponentielle)
PSDPT, Levinson, Théorie d’ordre  4z2 
Reddy [11] supérieur z 1  2  Plaques minces et épaisses
 3h 
(parabolique)

Théorie raffinée des plaques


La théorie raffinée des plaques (RPT : Refined Plate Theory) a été développée par Shimpi [17], Ait
Atmane et al. [15], Kim [18] qui ont utilisé cette théorie pour étudier la flexion, le flambement et les
vibrations libres des plaques starifiées, FGM et sandwich. Dans cette théorie le nombre d’inconnues

est de quatre ( u0 , v0 , wb et ws ) contrairement aux théories classiques qui en comptent cinq

( u0,v0, w0,x et y ). Cette théorie n’exige pas de facteur de correction de cisaillement et donne une
distribution parabolique de cisaillement à travers l’épaisseur de la plaque et satisfait les conditions aux
limites sur les faces supérieure et inférieure de la plaque. Le champ de déplacement de cette théorie
s’écrit :

35
wb w s
u ( x, y , z )  u 0 ( x, y )  z  f (z)
x x
wb ws (1.4)
v ( x , y , z )  v0 ( x, y )  z  f (z)
y y
w ( x , y , z )  wb ( x , y )  w s ( x , y )

Où :
wb, ws sont les composantes de flexion et de cisaillement du déplacement, respectivement.

Parmi les fonctions proposées dans la littérature, nous pouvons citer :


 
 La fonction de Nedri et al. [19] :   h /   s i n  h z /    z  ,

  c o s h  / 2  1   

c o s h   / 2   h /   s i n h  z 
 La fonction d’Ait Atmane et al. [15] : z   h  ,
 c o s h   / 2   1   c o s h   / 2   1 

 1  z  5  z 3 
 La fonction de Shimpi [17] : h       
 4  h  3  h  

Théorie zig-zag

Les propriétés des couches stratifiées peuvent être différentes, comme les plaques multicouches
hybrides (couche par couche) dont les contraintes de cisaillement inter-laminaire et les contraintes
d’interface sont discontinues. Comme les modèles d’ordre élevé n’assurent pas la discontinuité dans
les stratifiés, certains auteurs ont proposé une théorie d'ordre élevé dite théorie zig-zag [20-21], qui
est très efficace pour l'analyse des plaques composites stratifiées et pour mieux décrire les effets
d’interface. Le stratifié est subdivisé en sous-structures (correspondant en fait à chaque couche ou
chaque ensemble de couches), et on utilise pour chaque sous-structure une théorie du premier ordre
ou un modèle d'ordre élevé (figure 1.17). Les modèles zig-zag assurent la vérification des conditions
de continuité sans augmenter le nombre et l'ordre des équations fondamentales de la théorie du
premier ordre, et sans ajouter des coefficients de correction. Plusieurs auteurs ont proposé des
améliorations significatives pour introduire une distribution non linéaire des déplacements [22-23].

36
Figure 1. 17 Champ de déplacements du modèle zig-zag

37
3. Effet de l’hybridation

L’utilisation des matériaux composites renforcés par des fibres synthétiques telles que la fibre de
verre, de carbone et de Kevlar reste fréquente dans tous les domaines industriels grâce à leurs
propriétés mécaniques élevées. Toutefois, leur prix et l’impact sur l'environnement restent parmi les
principaux inconvénients. Actuellement, les fibres naturelles sont de plus en plus utilisées comme
renfort de matériaux composites en raison de leurs avantages. Elles peuvent apporter plusieurs

solutions aux problèmes environnementaux, elles sont écologiques et leurs ressources sont
renouvelables. Néanmoins, leur faible résistance à l’humidité, la sensibilité à l’eau et la faible tenue
mécanique sont des obstacles à l’utilisation de ces nouveaux matériaux. Plusieurs études ont
suggéré l’hybridation des fibres végétales avec les fibres synthétiques pour résoudre ce
problème et développer des matériaux composites hybrides. La technique d’hybridation permet
d’obtenir des propriétés optimales du composite pour certaines applications. Le principe consiste à
combiner des fibres naturelles et synthétiques, deux fibres naturelles ou synthétiques, dans la même
couche ou couche par couche afin d’améliorer le comportement du composite sous différents types
de sollicitations.

Les différents types de combinaison des renforts les plus utilisées sont présentées ci-dessous [55] :

 Intercouche ou couche par couche : constituée d’une suite de couches empilées l'une sur l'autre,
chaque couche est de nature différente (figure 1.18a). D’une manière générale, cette configuration
est la plus simple, la moins chère et la plus utilisée pour produire des composites hybrides ;
 Intracouche : chaque couche étant constitués de fibres différentes au sein du renfort (figure
1.18b), le composite est constitué d’un empilement de cette couche ;
 Intrafils ou fibre par fibre : les deux types de fibres peuvent être mélangés ou combinées au niveau
de la mèche ou de la trame (figure 1.18c).

(a) (b) (c)


Figure 1. 18 Les trois configurations principales des composites hybrides : a) Intercouche,
b) Intracouche, c) Intrafils [55].

38
De nombreux travaux ont été réalisés ces dernières années sur l’effet de l’hybridation des fibres
afin d’améliorer les propriétés du matériau composite. Une hybridation lin-carbone a été réalisée
expérimentalement par Kureemun et al. [56] pour améliorer le comportement en traction du
composite hybride. Le composite est devenu 2,3 fois plus rigide que le composite époxy/lin avec 6%
de la fraction volumique de carbone. L’effet de l’hybridation sur les propriétés mécaniques en traction
et en flexion des composites hybrides à fibres courtes banane-verre/polyester a été étudié par Haneefa
et al. [57]. El Hadi et al. [58] ont testé des composites hybrides lin-verre sous environnement humide
où les résultats ont montré que l'hybridation améliore la résistance à l’humidité et à l'absorption d'eau
du composite. Davoodi et al. [59] ont étudié un matériau hybride kénaf-verre/époxyde pour les pare-
chocs de voiture. Les résultats obtenus ont montré que l’hybridation a amélioré les propriétés
mécaniques par rapport à celles du composite à fibres de verre. L’hybridation par l’empilement de
couches hybride jute-verre a été étudiée par Sabeel Ahmed et Vijayarangan [60] montrant que
l’empilement de deux couches de verre et deux autres de jute équilibre les propriétés mécaniques et
le coût. Une évaluation de l’hybridation sur l’absorption d’eau et le coefficient de diffusion dans un
environnement humide et chaud du composite hybride lin-verre a été réalisée par Saidane et al [61]
pour analyser les propriétés mécaniques et leur évolution fonction du vieillissement. Les résultats
obtenus ont montré que ce type d’hybridation permet de réduire les effets du vieillissement.

En fonction des besoins spécifiques des différentes applications, il est nécessaire de développer des
panneaux sandwichs, en particulier celles à stratifié hybride. Cho [62] a réalisé une étude sur des
panneaux sandwichs pour améliorer la rigidité en flexion, la rigidité en traction / cisaillement et la
charge de flambement afin de minimiser les inconvénients de la rupture et des contraintes résiduelles.
Des panneaux sandwichs avec des peaux hybrides composées de quatre couches de CFRP et quatre de
GFRP et d’une âme nid d'abeilles en aluminium ont été réalisés. Cette conception a permis d'améliorer
les performances des panneaux sandwichs en réduisant le coût et poids.
Des études expérimentales ont été réalisées par Mariam et al. [63] pour étudier les propriétés
dynamiques des stratifiés hybrides de lin et de carbone. Ils ont testé l'effet de l’empilement,
l’hybridation et l’orientation des fibres sur la rigidité à la flexion et l'amortissement des stratifiés non-
hybrides et hybrides. Leurs résultats ont montré que les facteurs de pertes des composites à fibres de
lin sont plus élevés que ceux des composites à fibres de carbone, mais les propriétés mécaniques des
composites à fibres de lin sont moins importantes que celles des composites à fibres de carbone.
D’autres résultats obtenus montrent que les propriétés dynamiques et mécaniques dépendent de la
position des couches de lin et de carbone dans le stratifié.

39
4. Effet hygrothermique

Les matériaux composites sont largement utilisés dans tous les domaines et sous différentes
contions. Ils sont soumis la plupart du temps à des variations de température et d'humidité ou les deux
à la fois (hygrothermique). Les conditions hygrothermiques généralement dégradent les propriétés
élastiques et la rigidité des structures, l'augmentation de la température et la dilatation thermique
sous certaines conditions aux limites peuvent provoquer un flambement thermique car la structure ne
peut se dilater librement. Les plaques en matériaux composites peuvent également être soumises à
des charges hygrothermomécaniques, une combinaison de chargement mécanique et
hygrothermique. L'humidité et la température peuvent aussi avoir un effet significatif sur le
comportement en vibration libre des structures composites stratifiées. L’étude du chargement
hygrothermique permet une meilleure compréhension et une meilleure caractérisation du
comportement des plaques composites stratifiées lorsqu’elles sont soumises à des charges combinées.

Ces dernières années, plusieurs chercheurs ont réalisé des travaux sur les effets hygrothermique et
hygrothermomécanique sur le comportement de plaques composites. Les premiers travaux sur le
comportement au flambement thermique des plaques ont été réalisés par Gossard et al. [64] et
Heldenfels et Roberts [65]. Ils ont étudié le comportement d'une plaque simplement appuyée soumise
à une distribution de température. Whitney et al. [66] ont étudié l'effet de chargements thermiques
et mécaniques ou une combinaison des deux sur le comportement en flexion et en vibration de plaques
composites stratifiées en utilisant la méthode des éléments finis. Sai Ram et Sinha [67] ont étudié les
effets hygrothermiques sur les propriétés de flexion des plaques composites stratifiées en utilisant la
théorie de déformation du premier ordre qui tient compte du cisaillement transverse et en utilisant la
méthode des éléments finis.

Patel et al. [68] ont étudié les effets hygrothermiques sur le comportement de stratifiés en matériau
composites épais en utilisant la théorie d'ordre supérieur pour le flambement, les vibrations et la
réponse en flexion. Carrera [72] a étudié l’influence de la température sur la réponse
thermomécanique de plaques multicouches anisotropes épaisses et minces. Reddy et Hsu [73] ont
présenté des études sur des plaques composites stratifiées soumises à un chargement thermique et
mécanique. Tungikar et Rao [74] ont présenté une solution exacte 3D pour la répartition de la
température et les contraintes thermiques dans des plaques composites stratifiées simplement
appuyées. Hamidi et al. [75] ont proposé une théorie des plaques sinusoïdales pour l'analyse
thermomécanique de la flexion de plaques sandwich FGM. Bouderba et al. [76] ont utilisé une théorie
simple du premier ordre pour étudier la réponse au flambement thermique de plaques sandwich FGM
sous diverses conditions aux limites. Zenkour et al. [77] ont étudié l'influence de la température et de

40
l’humidité sur le comportement de plaques stratifiées à couches croisées reposant sur des fondations
élastiques. Panduro et al. [78] ont présenté l’approche (LW) pour analyser le comportement
hygrothermomécanique de plaques composites à trois couches. Pan et al. [79] ont étudié le
comportement en compression longitudinale de câbles de fibres de basalte tressées 3D dans une plage
de vitesses de déformation comprise entre 1 200 et 2 400 s-1 et dans une plage de températures de 23
à 210 °C en utilisant une analyse expérimentale et la méthode des éléments finis. Ils ont utilisé une
résine époxyde dont les propriétés mécaniques varient avec la température (tableau 1.3).

Tableau 1.3 Les propriétés d’une résine époxy à différentes températures [79].

T (0C) Em (MPa) vm
23 3173 0.33
60 2615 0.33
90 2530 0.33
120 1087 0.33
150 851 0.33
210 797 0.33

Tlidji et al. [80] ont étudié l’effet thermomécanique sur des plaques sandwichs FGM en utilisant
une théorie de déformation de cisaillement d’ordre élevé à quatre variables. Une analyse vibratoire
de plaques composites stratifiées soumises à des changements de température a été réalisée par Liu
et Huang [81]. Une méthode par éléments finis a été proposée par Swamy Naidu et al. [83] pour
l’analyse non linéaire des vibrations libres de coques composites stratifiées dans des conditions
hygrothermiques variables. Les résultats obtenus ont montré que les fréquences fondamentales
diminuent avec l'augmentation de l'humidité et de la température et que les plaques minces sont
sensibles aux conditions environnementales. Hossein et al. [84] ont montré que les fréquences
naturelles et le taux d’amortissement du système diminuent de manière linéaire avec l’augmentation
de température. Tounsi et al. [85] ont analysé le décalage au cisaillement, prenant en compte l'effet
hygrothermique sur les propriétés matérielles du stratifié et évalué l'effet des fissures transversales
sur la réduction de la rigidité des composites stratifiés à couches croisées sous conditions
hygrothermiques. Ameur et al. [86] ont montré la réduction de la rigidité due au vieillissement
hygrothermique en considérant que les propriétés des matériaux des plaques sont dépendantes de la
température et de l’humidité. Bouakaz.K et al. [71] ont utilisé la méthode des éléments finis et une
approche analytique basée sur un modèle élastique pour calculer les contraintes d’interfaces d’une
poutre en I renforcée par des plaques en CFRP sous chargement hygrothermique. Les propriétés
matérielles de la plaque sont considérées comme dépendantes de la température et de l’humidité.

41
Dans les résines, la température transition vitreuse Tg représente la température à laquelle la
matière passe d'un état caoutchouteux à un état vitreux solide (rigide). Elle correspond à un
changement des propriétés mécaniques du matériau (chute du module d'élasticité par exemple). En
effet, Wu. X et al. [87] ont étudié les propriétés thermomécaniques des résines époxydes (SMPs). Les
résultats obtenus ont montré que les modules varient linéairement avec la température jusqu’à 1300C
et une chute des modules intervient pour les températures supérieures à 130 0C (figure 1.19). Cette
dernière représente la température de transition vitreuse Tg. Par conséquent, nous allons étudier
l’effet thermique sur le comportement des plaques composites en résine époxyde pour une plage de
température entre 20 et 120 0C pour que le comportement du composite soit rigide en respectant
l’approche de Bouakaz et al. [71].

Figure 1. 19 Evolution des modules des résines époxydes SMPs en fonction de la température [87]

42
5. Conclusion

Ce chapitre a été consacré à une revue assez large des matériaux composites, leurs différents
constituants, leurs caractéristiques mécaniques, leurs procédés de fabrication, leurs domaine
d’application et leurs avantages et inconvénients. Les composites offrent des solutions technologiques
innovantes qui permettent d'améliorer la qualité des matériaux (légèreté, rigidité…etc.). Toutefois, le
prix, la non-homogénéité de ces matériaux sont souvent un frein à leur utilisation dans différents
secteurs industriels.

Un rappel et une comparaison des théories des plaques a été donnée allant de la théorie classique,
à la théorie du premier ordre et d'ordre élevé pour décrire la déformation des plaques. En général, il
est rare de trouver une théorie qui soit applicable à tous les cas possibles (matériau composite
anisotrope, isotrope, stratification, sandwich, plaque mince ou épaisse) et aux différents domaines
(statique, dynamique et flambage), et qui soit simple et facile et ne coûte pas chère en temps de calcul.
En effet, chacune d'elles présente des avantages et des inconvénients, avec des formalismes différents
selon le domaine d'application.

Les études examinées sur l’hybridation permettent de conclure que cette technique est propre à
un certain nombre de composites, dépend du type de fibres, de leur fraction volumique, de la position
des couches pour le cas des composites hybrides intercouches et des conditions aux limites.

Une étude bibliographique sur l’effet hygrothermique a été réalisée pour voir l’influence de la
température et de l’humidité sur le comportement des structures. En effet, la température et
l’humidité ont un effet important sur les propriétés de ces matériaux. L’effet hygrothermique sur les
propriétés vibratoires d’une structure se présente soit comme un changement des propriétés
élastiques ou soit un changement de l’amortissement.

43
CHAPITRE II
COMPORTEMENT VIBRATOIRE DES PLAQUES COMPOSITES

44
45
RESUME DU CHAPITRE
L’objectif de ce chapitre est d’étudier le comportement vibratoire des plaques stratifiées en
matériau composite en utilisant la théorie raffinée d’ordre élevée à quatre variables qui prend en
considération l’effet de cisaillement lors du calcul des déformations ; et qui vérifie la nullité des
contraintes de cisaillement aux bords supérieur et inférieur de la plaque sans introduire un facteur de
correction. L’équation du mouvement de la plaque stratifiée est obtenue en utilisant de principe
d'Hamilton. Les expressions mathématiques sont obtenues en utilisant la solution de Navier pour
différentes conditions aux limites. Nous allons étudier deux types de plaques stratifiées : les plaques
croisées cross-ply (00/900) et les plaques alternées angle-ply (θ°/-θ°) sous différentes conditions aux
limites, avec une variation du rapport dimension latérale sur l’épaisseur et du rapport
longueur/largeur. Ensuite, nous allons comparer les résultats obtenus par la théorie proposée avec les
résultats existants dans la littérature et les résultats obtenus par la méthode des éléments finis en
utilisant le code commercial ABAQUS.

46
1. Modèle analytique

Les hypothèses de la théorie raffinée d’ordre élevé


On considère une plaque composite stratifiée de longueur a, de largeur b et d’épaisseur h
composée de couches orthotropes avec le système de coordonnées (x, y, z) (Figure 2.1). Les propriétés
mécaniques de ces matériaux dépendent des propriétés des fibres et de la matrice.

Figure 2. 1 Plaque stratifiée en matériaux composites avec un système de coordonnées (x, y, z)

Les hypothèses sont les suivantes :

- La déformation transversale  z et la contrainte transversale normale  z sont négligées.

- Le déplacement transversal w comprend deux composantes : en flexion wb et en cisaillement ws

w( x, y , z , t )  wb ( x, y , t )  ws ( x, y , t ) (2.1)

- Les déplacements u dans la direction x et v dans la direction y sont les composantes d'extension,
de flexion et de cisaillement.

u  u0  ub  u s
(2.2)
v  v 0  vb  v s
- Les composantes de flexion sont définies comme suit :
wb
ub   z (2.3a)
x
wb (2.3b)
vb   z
y

- Les composantes de cisaillement us et vs donnent lieu, en combinaison avec ws à :

47
w s
us   f ( z) (2.4a)
x

ws (2.4b)
vs   f ( z )
y

Cinématique et équations constitutives

En utilisant les équations (2.1) à (2.4), le champ de déplacement peut être écrit comme suit :

wb w
u ( x, y, z, t )  u0 ( x, y, t )  z  f ( z) s
x x
w w
v( x, y, z, t )  v0 ( x, y, t )  z b  f ( z ) s (2.5a)
y y
w( x, y, z, t )  wb ( x, y, t )  ws ( x, y, t )


2
 2 z
2

f  z    z  ze h  (2.5b)
 
 

Et

d( f ) (2.5c)
g z   1 
d ( z)

f z  est la fonction de cisaillement.

Les déformations sont calculées en dérivants l’équation (2.5a) telles que :

 x   x0  zk xb  fk xs
 y   y0  zk yb  fk ys
 xy   xy0  zk xyb  fk xys
(2.6a)
 yz  g  yzs
 xz  g  xzs
z  0

Où :

48
    2 ws 
u 0   2 wb      ws 
0
      k xs   x 2 
 x   x   k xb   x 2   yzs   y 
 0  v 0 ,  b    2 wb  ,  s    2 ws  ,  s   (2.6b)
 y     ky     
 0    y


ky    
k b   y 2 

k s   y 2   xz   ws 
 xy    u 0  v 0   xy    2 wb   xy    2 ws   x 
 y  x    2 xy    2
x  y 
    

Basée sur l'hypothèse que chaque couche possède un plan de symétrie élastique parallèle au plan
(x, y), les équations constitutives pour une couche peuvent être écrites comme suit :

  x  Q11 Q12 0 0 0   x 
   Q 0    y 
 y   12 Q22 0 0
 
 xy    0 0 Q66 0 0   xy  (2.7a)
   0 0 0 Q44

0   yz 
 yz    

 xz   0 0 0 0 Q55   xz 

Q ij sont les rigidités définies en fonction des constantes élastiques dans les axes de la couche :

E1 12E2 E2
Q11  , Q12  , Q22  , Q  G 12 , Q 44  G 23 , Q 55  G 13 (2.7b)
1  12 21 112 21 11221 66

Comme le stratifié est composé de plusieurs couches orthotropes orientées par rapport aux
coordonnées principales du stratifié, les équations constitutives de chaque couche doivent être
transformées en coordonnées du stratifié (x, y).
Les relations contrainte-déformation dans les coordonnées du stratifié de la kème couche sont données
par :

(k ) (k ) (k )
 x  Q11 Q12 Q16 0 0   x 
     
 y  Q12 Q 22 Q 26 0 0   y 
 xy   Q16 Q 26 Q 66 0 0   xy  (2.8)
     
 0 0 0 Q 44 Q 45 
 yz   yz 
 xz   0 0 0 Q 45 Q 55   xz 

Q ij sont données par :

49
Q11  Q 11 cos 4   Q 22 sin 4   2 ( Q 12  2 Q 66 ) sin 2  cos 2 
Q12  ( Q 11  Q 22  4 Q 66 ) sin 2  cos 2   Q 12 (cos 4   sin 4  )
Q16  ( Q 11  Q 12  2 Q 66 ) sin  cos 3   ( Q 12  Q 22  2 Q 66 ) sin 3  cos 
Q 22  Q 11 sin 4   2 ( Q 12  2 Q 66 ) sin 2  cos 2   Q 22 cos 4 
Q 26  ( Q 11  Q 12  2 Q 66 ) cos  sin 3   ( Q 12  Q 22  2 Q 66 ) sin  cos 3  (2.9)
Q 66  ( Q 11  Q 22  2 ( Q 12  Q 66 ) cos 2  sin 2   Q 66 (sin 4   cos 4  )
Q 44  Q 44 cos 2   Q 55 sin 2 
Q 45  ( Q 55  Q 44 ) cos  sin 
Q 55  Q 55 cos 2   Q 44 sin 2 

Equations gouvernantes

Les équations de mouvement sont obtenues en utilisant le principe d’Hamilton :

t
  (U  V  T )dt  0
0
(2.10)

Où :
U est l’énergie de déformation de la plaque dont la variation est donnée par :

 U    ij ij dV   ( x x   y y   xy xy   yz yz   xz xz )dV (2.11)


V V

T est l’énergie cinétique de la plaque dont la variation est donnée par :

t
T  
0 V    u u  v v  w w dVdt     u u  v v  w w  dV
V
(2.12)

En substituant les équations (2.6) à (2.8) dans l’équation (2.11) et en intégrant suivant l’épaisseur de
la plaque, la variation de l’énergie de déformation de la plaque devient :

 U   ( N x x0  N y y0  N xy xy0  M xb k xb  M yb k yb  M xyb  k xyb


A (2.13)
s s s s s s s s s s
 M  k  M  k  M  k  Q    Q   )dxdy  0
x x y y xy xy yz yz xz xz

Les efforts normaux N et les moments résultants M b , M s


et Qs sont alors définies par les

expressions suivantes :

50
h/2 n p Z k 1
N x , N y , N xy     x ,  y ,  xy  dz     x ,  y ,  xy  dz
h / 2 k 1 Z k

h/2 n p Z k 1
M b
x ,M ,M b
y
b
xy     x ,  y ,  xy  z dz     x ,  y ,  xy  z dz
h / 2 k 1 Z k
(2.14)
h/2 n p Z k 1
M s
x , M ys , M xys     x ,  y ,  xy  f ( z ) dz     x ,  y ,  xy  f ( z ) dz
h / 2 k 1 Z k

h/2 n p Z k 1
Q s
xz ,Q s
yz    ( xz ,  yz ) g ( z ) dz    ( xz ,  yz ) g ( z ) dz
h / 2 k 1 Z k

En substituant l'équation (2.8) dans l'équation (2.14) et en intégrant suivant l'épaisseur de la


plaque, les forces et moments résultants sont donnés par :

N  A B Bs     s
 b  s   b  Q yz   A44s A45s   yzs 
M    B D D  k ,  s    s   (2.15)
M s  B s Q A A55s   xzs 
   Ds H s  k s   xz   45

N  N x , N y , N xy  , M b  M xb , M yb , M xyb  , M s  M xs , M ys , M xys 
t t t
(2.16a)

   x0 ,  y0 ,  xy0  , k b  k xb , k yb , k xyb  , k s  k xs , k ys , k xys 


t t t
(2.16b)

 A11 A12 A16   B11 B12 B16   D11 D12 D16 


A   A12 A22 A26  , B   B12 B22 B26  , D   D12 D22 D26  (2.16c)
 A16 A26 A66   B16 B26 B66   D16 D26 D66 

 B11s B12s B16s   D11s D12s D16s   H 11s H 12s H 16s 


      (2.16d)
B s   B12s B22s B26s  , D s   D12s D22s D26s  , H s   H 12s H 22s H 26s 
 B16s B s
B66s   D16s D s
D66s   H 16s H s
H 66s 
 26  26  26

Avec :

n p Z k 1
A , B , D , B , D , H     Q (1, z, z , f ( z ), z f ( z ), f
ij ij ij
s
ij
s
ij
s
ij ij
2 2
( z ))dz (i, j )  (1,2,6) (2.17a)
k 1 Z k

n p Z k 1

 Q g ( z ) dz
2
Aijs   ij (i, j )  ( 4,5) (2.17b)
k 1 Z k

51
t
T     (u u  v v  w  w)dVdt    (u u  v v  w
 w)dV
0 V V

 wb w   w w 


 T    u0  I1u0  I 2 w  I 4 s    v0  I1v0  I 2 b  I 4 s  (2.18)
A  x x   y y 
 u v   2 w
2w b s  2 w
2w s 
b  w
 wb  I1 ( w s )  I 2 ( 0  0 )  I 3 ( 2b  2
)  I 5 ( 2
 )
 x y x y x y 2 
 u v   2 w
2w b s  2 w
2w s  
b  w
 ws  I1 ( w s )  I 4 ( 0  0 )  I 5 ( 2b  2
)  I 6 ( 2
 )   dxdy
 x y x y x y 2  

Où Ii sont les inerties définis par :

n p Z k 1
( I1 , I 2 , I 3 , I 4 , I 5 , I 6 )     (1, z , z
2
, f ( z ), z f ( z ), [ f ( z )] 2 ) dz (2.19)
k 1 Z k

En substituant les équations (2.13), (2.17) et (2.18) dans l’équation (2.10) et en intégrant par
partie, on obtient les équations d’équilibres suivantes :

 N x N xy w  w 
 0 u :   I1u0  I 2 b  I 4 s
 x y x x
 N xy N y w  w
 v0 :   I1v0  I 2 b  I 4 s
 x y y y
 2 b
 2 M xyb  2 M yb  u0 v0 
 wb :  M2 x  2   I1  
w b  
w s   I 2   
 x xy y 2  x y 
 (2.20)
  2w b  2 w b   2w s  2 w s 
 I3  2  2   I5  2  2 
  x y   x y 
 2 s 2 s s
  2 M xs  M xy  M y Qxzs Qyz  u v 
 w :
 s x 2  2  2
   I1  wb  w s   I 4  0  0 
 xy y x y  x y 
  2w b  2 w b  s  2 w
 2w  
  I 5  2  2   I 6  2  2s 
  x y   x y 

Les équations (2.20) peuvent être exprimées en termes de déplacement (u 0 , v 0 , wb et ws )
en substituant l’équation (2.15) dans l’équation (2.20) :

52
 2u0  2u0  2u0  2 v0  2 v0  2 v0
A11  2 A16  A66  A16  ( A12  A66 )  A26
x 2 xy y 2 x 2 xy y 2
 3 wb  3 wb  3 wb  3 wb
 B11  3B16 2  ( B12  2 B66 )  B26
x 3 x y xy 2 y 3
 3 ws 3
s  ws  3 ws 3
s  ws w ws
B s
11
3
s s
 3B16 2  ( B12  2 B66 ) 2
 B26 3
 I1u0  I 2 b  I 4
x x y xy y x x (2.21a)

2u0 2u0 2u0 2v0 2v0 2v0


A16  ( A12  A66 )  A26  A66  2 A26  A22
x2 xy y2 x2 xy y2
3wb 3wb 3wb 3wb
 B16  ( B12  2B66 )  3B26  B22
x3 x2y xy2 y3
3ws 3ws 3
s  ws
3
s  ws w w
 B16s 3
 (Bs
12  2Bs
66 ) 2
 3B26 2
 B22 3
 I1v0  I2 b  I4 s
x x y xy y y y (2.21b)
3 3 3 3
 u0  u0  u0  u0
B 11 3
 3 B 16 2
 ( B 12  2 B 66 ) 2
 B 26
x x y xy y 3
 3v0  3v0  3v0  3v0
 B 16  ( B 12  2 B 66 ) 2  3 B 26  B 22
x 3 x y xy 2 y 3
 4 wb  4 wb  4 wb  4 wb  4 wb
 D 11  4 D 16  2 ( D 12  2 D 66 ) 2 2  4 D 26  D 22
x 4 x 3y x y xy 3 y 4
 4ws 4
s  ws  4ws  4ws 4
s  ws
 D 11s  4 D 16  2 ( D s
12  2 D s
66 )  4 D s
26  D 22
x 4 x 3y x 2 y 2 xy 3 y 4
  u0  v0   b  2 w
  2w  b   s  2 w
  2w  s 
 b  w
 I1 (w  s )  I 2   
  I 3  2
   I 5   
 x y   x y 2   x
2
y 2  (2.21c)

 3u 0  3u 0  3u 0 3
s  u0
B 11s  3 B s
16  ( B s
12  2 B s
66 )  B 26
x 3 x 2y xy 2 y 3
 3v0  3v0  3v0 3
s  v0
 B 16s  ( B s
12  2 B s
66 )  3 B s
26  B 22
x 3 x 2y xy 2 y 3
 4 wb 4
s  wb  4 wb  4 wb 4
s  wb
 D 11s  4 D 16  2 ( D s
12  2 D s
66 )  4 D s
26  D 22
x 4 x 3y x 2y 2 xy 3 y 4
 4ws  4ws  4ws  4ws 4
s  ws
 H 11s  4 H s
16  2 ( H s
12  2 H s
66 )  4 H s
26  H 22
x 4 x 3y x 2y 2 xy 3 y 4
 2ws 2
s  ws
2
s  ws
 A 55s  A 44  2 A 45
x 2 y 2 xy
  u0  v0   b
  2w  b
 2w   s
  2w  s
2w 
 b  w
 I1 ( w  s )  I 4     I 5  2
   I 6   
 x y   x y 2   x
2
y 2 
(2.21d)

53
Solution de Navier pour les plaques stratifiées simplement appuyées
Cas des stratifiées à plis croisés (00/900)

Pour une plaque stratifiée simplement appuyée antisymétrique à plis croisés (cross-ply), les rigidités
suivantes sont nulles :

A16  A26  D16  D26  D16s  D26s  H 16s  H 26s  0


B12  B26  B16  B66  B12s  B16s  B26s  B66s  A45s  0 (2.22)
B22   B11 , B22s   B11s

Les conditions aux limites pour une plaque de dimensions abh sont écrites comme suit :

 wb ws
v0  0, y   wb  0, y   ws  0, y   y  0, y   y  0, y   0

 wb ws
v0  a, y   wb  a, y   ws  a, y   y  a, y   y  a, y   0

 N x  0, y   M xb  0, y   M xs  0, y   N x  a, y   M xb  a, y   M xs  a, y   0
 (2.23)
u x, 0  w x, 0  w x, 0  wb x, 0  ws x, 0  0
 0  b  s 
x
 
x
 

u  x, b   w  x, b   w  x, b   wb  x, b   ws  x, b   0
 0 b s
x x
 b s b s
 N y  x, 0   M y  x, 0   M y  x, 0   N y  x, b   M y  x, b   M y  x, b   0

Ces conditions aux limites sont satisfaites par les champs de déplacement donnés par les
expressions suivantes :

 

 0
u x , y  Umneit cos  x  sin   y  , x 0, a ; y  0, b

m1 n 1

 

0v  x, y    Vmn eit sin  x  cos   y  , x   0, a  ; y   0, b
 m1 n 1
  
(2.24)
w  x, y   Wbmn eit sin  x  sin   y  , x  0, a ; y  0, b
 b 
m1 n 1
  
w  x, y   Wsmneit sin  x  sin   y  , x   0, a ; y   0, b
 s 
m1 n1

Où : Umn , Vmn , Wbmn et Wsmn sont des paramètres arbitraires à déterminer et  est la fréquence

propre associée au m, n  nième mode de vibration,   m / a et   n  / b .

54
En remplaçant les équations (2.23) et (2.24) dans l’équation (2.22), la solution de Navier pour les
stratifiées antisymétriques croisés peut être déterminée à partir de l’équation suivante :

 s11 s12 s13 s14   U mn   m11 0 0 0   U mn  0


s s22 s23  
s24   Vmn   0 m22 0 0   Vmn  0
 12     2 
   (2.25)
 s13 s23 s33 s34  Wbmn   0 0 m33 m34  Wbmn  0
   
 s14 s24 s34 s44  Wsmn   0 0 m34 ms44  Wsmn  0

où :

2 2 3
s 11  A 11   A 66  , s 12    A 12  A 66  , s13   B 11  ,
s 14   B 11s  3

s 22  A 66  2
 A 22  2
, s 23  B 11  3
, s 24  B 11s  3

4 2 2 4
s 33  D 11   2(D 12  2 D 66 )   D 22 

s 34  D11s  4  2 ( D12s  2 D 66s ) 2  2


 D 22s  4

(2.26)
s 4 s s 2 2 s 4
s 44  H 11   2(H 12  2H 66 )   H 22   A 55s  2
 A 44s  2

m11  m22  I1 , m33  I1  I 3 ( 2   2 )

m34  I1  I5 ( 2   2 ) , m44  I1  I 6 ( 2   2 )

Stratifiées à plis alternés et équilibrés (θ°/-θ°)

Pour les plaques stratifiées antisymétriques angle-ply, les rigidités suivantes sont nulles:

A16  A26  D16  D26  D16s  D26s  H16s  H 26s  0


(2.27)
B11  B12  B22  B66  B11s  B12s  B22s  B66s  A45s  0

Les conditions aux limites pour une plaque de dimensions abh sont écrites comme suit :

55
wb w
u (0, y )  wb (0, y )  ws (0, y )  (0, y )  s (0, y )  0
y y
w w
u (a, y )  wb (a, y )  ws ( a, y )  b (a, y )  s (a, y )  0
y y
N xy (0, y )  M xb (0, y )  M xs (0, y )  N xy ( a , y )  M xb ( a, y )  M xs (a, y )  0
(2.28)
w w
v( x,0)  wb ( x,0)  ws ( x,0)  b ( x,0)  s ( x,0)  0
x x
wb w
v( x, b)  wb ( x, b)  ws ( x, b)  ( x , b )  s ( x, b )  0
x x
N xy ( x,0)  M y ( x,0)  M y ( x,0)  N xy ( x, b)  M yb ( x, b)  M ys ( x, b)  0
b s

Ces conditions aux limites sont satisfaites par les champs de déplacement donnés par les
expressions suivantes :

 
u 0 ( x, y , t )   U mn sin(  x ) cos(  y ) e i t
m 1 n 1
 
v0 ( x, y , t )   V mn cos(  x ) sin(  y ) e i t
m 1 n 1 (2.29)
 
wb ( x , y , t )   W bmn sin(  x ) sin(  y ) e i t
m 1 n 1
 
ws ( x, y, t )   W smn sin(  x ) sin(  y ) e i t
m 1 n 1

En remplaçant les équations (2.27) et (2.29) dans l’équation (2.22), l’équation (2.25) peut être
résolue en utilisant les coefficients suivants :

s 11  A 11  2    A12  A66  , s13  (3B16 2   B26  3 )


 A 66  2 , s12
s14  (3B16s  2   B26
s
 3 ) , s22  A66 2  A22  2 , s   ( B   3 B  23 16
3
26
2
)

s 24   ( B 16s  3
 3 B 26s  2
) , s33  D11 4  2(D12  2D66 ) 2  2  D22 4

s34  D11s  4  2( D12s  2 D66s ) 2  2  D22s  4


(2.30)

s 44  H 11s  4
 2 ( H 12s  2 H 66s ) 2  2
 H 22s  4
 A 55s  2
 A 44s  2

2 2
m 11  m 22  I 1 , m 33  I 1  I 3 (   )

2 2
m34  I1  I 5 ( 2   2 ) , m 44  I 1  I 6 (   )

56
Plaques stratifiées croisées (cross-ply) sous diverses conditions aux limites

La solution exacte des équations (2.22) pour les plaques antisymétriques stratifiées croisées (cross-ply)
sous diverses conditions aux limites est donnée selon [27, 28] comme suit :

 Encastrée (C)

wb wb ws ws


u  v  wb  ws     0 à x  0, a et y  0, b (2.31)
x y x y

 Simple (S)

wb ws
v  wb  ws   0 à x  0, a (2.32a)
y y
wb w s
u  wb  w s   0 à y  0, b (2.32b)
x x

Les conditions aux limites des équations (2.31) et (2.32) sont satisfaites par les champs de déplacement
suivants [69] :

u ( x, y, t )  U mn X m ( x) Yn ( y ) ei t
v ( x, y, t )  Vmn X m ( x) Yn( y ) ei t
(2.33)
wb ( x, y, t )  Wbmn X m ( x) Yn ( y ) ei t
ws ( x, y, t )  Wsmn X m ( x) Yn ( y) ei t

Où les fonctions X m (x) and Yn (y) représentent des formes approximatives de la surface déviée de la
plaque. Ces fonctions sont données dans le tableau 2.1 :

Tableau 2.1 Les fonctions admissibles X m (x ) et Y n ( y )

Conditions aux limites Les fonctions X m ( x ) et Y n ( y )

à x=0, a à y=0, b X m (x) Yn ( y)

X m ( 0 )  X m ( 0 )  0
Y n ( 0 )  Y n( 0 )  0

SSSS sin(  x ) sin(  y )


X m ( a )  X m ( a )  0
Y n ( b )  Y n( b )  0

X m ( 0 )  X m ( 0 )  0
Y n ( 0 )  Y n( 0 )  0

CSSS sin(  x )[cos(  x )  1] sin(  y )


X m ( a )  X m ( a )  0
Y n ( b )  Y n( b )  0

57
X m ( 0 )  X m ( 0 )  0
Y n ( 0 )  Y n ( 0 )  0
sin(  x )[cos(  x )  1] sin(  y )[cos(  y )  1]
CSCS
X m ( a )  X m ( a )  0
Y n ( b )  Y n( b )  0

X m ( 0 )  X m ( 0 )  0
Y n ( 0 )  Y n( 0 )  0
2
CCSS sin ( x ) sin(  y )
X m ( a )  X m ( a )  0
Y n ( b )  Y n( b )  0

X m ( 0 )  X m ( 0 )  0
Y n ( 0 )  Y n ( 0 )  0
2 2
CCCC sin ( x ) sin ( y)
X m ( a )  X m ( a )  0
Y n ( b )  Y n ( b )  0

X m ( 0 )  X m ( 0 )  0
Y n ( 0 )  Y n ( 0 )  0

FFCC cos 2 ( x )[sin 2


( x )  1 ] sin 2
( y)
X m ( a )  X m ( a )  0
Y n ( b )  Y n ( b )  0

( )' Désigne la dérivée en respectant la coordonnée correspondante.

En substituant les équations (2.33) et (2.22) dans l’équation (2.21), l’équation (2.25) peut être résolue
en remplaçant les coefficients de l’équation (2.26) par les coefficients donnés par l’équation
(2.34) suivante :

a b
s11    A
0 0
11 
X m''' Yn  A66 X m' Yn'' X m' Yn dxdy
a b
s12    A
0 0
12  A66 X m' Y n'' X m' Y n dxdy

a b
  
s13     B11 X m'' Yn  B12  2 B 66 X m' Yn'' X m' Y n dxdy 
0 0
a b
  
s14     B11s X m'' Yn  B12s  2 B 66s X m' Y n'' X m' Y n dxdy 
0 0
a b
s 21    A
0 0
12  A66 X m'' Yn' X m Yn' dxdy

a b
s 22    A
0 0
22 
X m Yn'''  A66 X m'' Yn' X m Yn' dxdy

a b
s 23     B
0 0
22 
X m Y n'''  B 12  2 B 66  X m'' Y n' X m Y n' dxdy

58
a b
 
s24     B22s X mYn'''  B12s  2 B66s X m'' Yn' X mYn' dxdy  
0 0
a b
s 31    B
0 0
11 X m''''Yn  B12  2 B 66 X m'' Yn'' X m Yn dxdy  (2.34)

a b
s 32    B
0 0
22 
X m Y n''''  B12  2 B 66  X m'' Y n'' X m Y n dxdy
a b
s 33     D
0 0
11 
X m''''Y n  2 D 12  2 D 66 X m'' Y n''  D 22 X m Y n'''' X m Y n dxdy

a b

   D   
s
s 34  11 X m''''Yn  2 D12s  2 D 66s X m'' Yn''  D 22s X m Yn'''' X m Yn dxdy
0 0
a b

  B   
s
s 41  11 X m''''Y n  B12s  2 B 66s X m'' Y n'' X m Y n dxdy
0 0
a b

  B   
s
s 42  22 X m Yn''''  B12s  2 B66s X m'' Yn'' X m Yn dxdy
0 0
a b

   D   
s
s 43  11 X m''''Yn  2 D12s  2 D 66s X m'' Yn''  D 22s X m Yn'''' X m Yn dxdy
0 0
a b

   H   
s
s 44  11 X m''''Yn  2 H 12s  2 H 66s X m'' Yn''  H 22s X mYn''''  A55s X m'' Yn  A44s X mYn'' X mYn dxdy
0 0
a b
K  N cr   
0 0
1 
X m'' Y n   2 X m Y n'' X m Y n dxdy

et l’équation (2.35) suivante :


a b
m 11  I 1 X m' Y n X m' Y n dxdy
0 0
a b
m13  I 2 X m' Yn X m' Yn dxdy
0 0
a b
m14  I 4 X m' Yn X m' Yn dxdy
0 0
a b
m 22   I 1 X m Yn' X m Yn' dxdy
0 0
a b
m 23  I 2 X m Yn' X m Yn' dxdy
0 0

a b
m 24  I 4 X m Yn' X m Yn' dxdy
0 0

a b
m31   I 2 X m Yn X m'' Yn dxdy (2.35)
0 0
a b
m32     I 2 X mYn X mYn'' dxdy
0 0

59
a b a b a b
m33     I1 X mYn X mYn dxdy    I 3 X mYn X Y dxdy    I 3 X mYn X m'' Yn dxdy
m n
''

0 0 0 0 0 0
a b a b a b
m34     I1 X mYn X mYn dxdy    I 5 X mYn X Y dxdy    I 5 X mYn X m'' Yn dxdy
m n
''

0 0 0 0 0 0
a b
m41     I 4 X mYn X m'' Yn dxdy
0 0
a b
m42     I 4 X mYn X mYn'' dxdy , m41  m34
0 0
a b a b a b
m44     I1 X mYn X mYn dxdy    I 6 X mYn X Y dxdy    I 6 X mYn X m'' Yn dxdy
m n
''

0 0 0 0 0 0

Pour obtenir les fréquences, on résout l’équation (2.36) suivante :

  a11 a12 a13 a14   m11 0 m13 m14    U mn  0


   0 m 
  a12 a22 a23 a24  2 22 m23 m24    Vmn  0
    (2.36)
  a13 a23 a33 a34   m31 m32 m33 m34   Wbmn  0
     
  a14 a24 a34 a44  m41 m42 m43 m44   Wsmn  0

60
2. Modélisation par éléments finis

La méthode des éléments finis (FEM en anglais) est l’un des outils de mathématiques appliquées
qui consiste à résoudre numériquement des équations aux dérivées partielles avec des conditions aux
limites. Elle peut être considérée comme un cas particulier de la méthode de Ritz pour la résolution
des équations de manière discrète et approchée. Tous les phénomènes physiques peuvent être décrits
mathématiquement par un système d’équations aux dérivées partielles. En effet, la méthode des
éléments finis est couramment utilisée dans plusieurs domaines tels que la mécanique du solide et du
sol, acoustiques, thermodynamiques, …etc. La discrétisation passe par une redéfinition de la géométrie
en la décomposant en sous-domaines appelés « éléments». Les connections des éléments se font en
certain points d’attache appelés« nœuds». La méthode des éléments finis est bien adaptée à l’analyse
des structures tridimensionnelles complexes ayant des formes géométriques compliquées et sous
différentes conditions aux limites en utilisant des logiciels de simulation tels que le code commercial
Abaqus.

Logiciel Abaqus
Les logiciels de simulation par éléments finis tels que (Abaqus, Ansys…etc.) sont largement utilisés
dans le domaine de la mécanique. C’est des outils numériques permettant de réaliser des expériences
virtuelles en réduisant le temps et le coût de production. Le logiciel Abaqus comme d’autres logiciels
de simulation possède certaines caractéristiques parmi lesquels : le traitement des géométries
complexes, l’étude de phénomènes couplés, l’exploitation directe et rapide des résultats et une
simplicité d’utilisation. Néanmoins, le temps de calcul important pour les modèles réels qui nécessite
des ressources informatiques puissantes peuvent être des inconvénients qui peuvent gêner
l’utilisateur.

Abaqus est composé de deux solveurs principaux :

Abaqus/Standard

Utilise un algorithme implicite adapté aux problèmes statiques


 Code général d’analyse par éléments finis (discrétisation spatiale)
 Résolution basée sur l’algorithme de Newton-Raphson et la méthode de Riks
 Problèmes linéaires et non linéaires
 Géométrie 1D, 2D, 3D et Axisymétrique
 Nombreuses procédures d’analyse dans le domaine temporel et fréquentiel

61
Abaqus/Explicit
Utilise un algorithme explicite « dynamique »
 Analyse non linéaire (discrétisation spatiale et temporelle)
 Problème transitoire et dynamique des structures
 Résolution basée sur la méthode explicite d’intégration en temps
 Possibilité d’analyses quasi-statiques où il existe un comportement non linéaire important.

Modèles numériques

Nous avons simulé le comportement vibratoire de plaques en matériaux composites à l’aide du


logiciel commercial Abaqus en utilisant deux modèles : un modèle coque avec des éléments linéaires
de type S4R et un modèle tridimensionnel à l’aide des éléments linéaires à 8 nœuds (C3D8R).

Figure 2. 2 Types d’éléments utilisés : (a) élément coque S4R et (b) élément tridimensionnel C3D8R

Etude de l’effet du maillage

Dans la modélisation par éléments finis la taille d’éléments influe directement sur la précision des
résultats, plus la taille d’éléments diminue plus la précision des résultats augmente et s'approche de
la solution exacte. Néanmoins, le coût du calcul augmente. Pour effectuer un choix de maillage
pertinent, il est important de comprendre comment les écarts diminuent lorsque la finesse du maillage
augmente et comment choisir le type d’élément. En effet, pour simuler le comportement en vibration
libre de plaques composites, nous avons utilisé deux modèles un modèle tridimensionnel et un modèle
coque.

Afin d’étudier l’effet du maillage, nous avons analysé la fréquence fondamentale d’une plaque
antisymétrique cross-ply (0/90)2 avec a/h=20 et a/b=1. Pour le modèle coque, un élément linéaire de
type S4R avec un maillage structuré ij constitué d'éléments linéaires a été utilisé. La convergence des
maillages du modèle est illustrée sur la figure 2.3. Le modèle converge vers une solution répétable

62
avec un nombre croissant d’éléments. Nous avons choisi un maillage constitué de 40×40 éléments
pour la suite des simulations, car le raffinement supplémentaire du maillage n’affecte pas les résultats.

16.6

16.55

16.5
 Convergence du maillage
16.45

16.4

16.35
10x10 20x20 40x40 80x80 160x160
Nombre d'éléments (ixj)

Figure 2. 3 Convergence de fréquence fondamentale d’une plaque antisymétrique cross-ply (0/90)2 avec
a/h=20 et a/b=1 en maillage coque

Le même exemple que précédemment a été analysé à l’aide d’un modèle tridimensionnel où nous
avons utilisé un maillage structuré ijk constitué d'éléments linéaires à 8 nœuds (C3D8R). La
convergence du maillage est illustrée sur la figure 2.4. Nous constatons qu'avec le raffinement du
maillage, le modèle converge vers une solution répétable avec un nombre croissant d’éléments, et le
raffinement supplémentaire du maillage n’affecte pas les résultats. Nous avons donc choisi un maillage
constitué de 32×32×16 éléments pour la suite des simulations.

k=4 k=8 k=16


8.8

8.7

8.6

8.5

 8.4
Convergence de maillage = 32x32x16
8.3

8.2

8.1

8
4x4 8x8 16x16 32x32 64x64
Nombre d'éléments (ixj)

Figure 2. 4 Convergence de fréquence fondamentale d’une plaque 3D antisymétrique cross-ply (0/90)1


avec a/h=5 et a/b=1

63
Les maillages éléments finis optimaux sont représentés sur la figure 2.5. L’organigramme de la figure
2.6 résume les procédures de calcul analytique et numérique des fréquences naturelles.

(a) (b)

Figure 2. 5 Modèles EF utilisés : (a) modèle 3D et (b) modèle coque

64
Début

Modèle Numérique Modèle Analytique

Lecture des données


Création de géométrie (a, b, h, n, m)

Matériau composite
- Choix de nombre de couches
- Choix de l’angle d’orientation
Les propriétés matérielles

Les propriétés matérielles

Maillage Calcul de Qij, , N,


Mb, Ms, Qxz, Qyz

- Conditions aux limites


- Procédure d'analyse (fréquences) Calcul de matrices
- Calcul de fréquences [K] et [M]

Visualisation des
Calcul de fréquences
résultats

Comparaison

Figure 2. 6 Organigramme de calcul de fréquences naturelles

65
3. Résultats et discussions

Dans cette partie, nous allons d’abord présenter une validation du modèle proposé une théorie
raffinée d’ordre élevée à quatre variables avec le modèle éléments finis les résultats des théories issues
de la littérature. Ensuite, nous allons effectuer une étude paramétrique pour déterminer les différents
paramètres qui influencent la stabilité des plaques stratifiées en matériaux composites. Nous avons
choisi de présenter les résultats en quatre parties : la première partie est la validation de nos modèles
avec des modèles existants dans la littérature. La deuxième partie est une étude de dimensionnement
où on va analyser l’effet du rapport latéral sur l’épaisseur et du rapport longueur/largeur sur la
variation des fréquences fondamentales non-dimensionnelles d’une plaque stratifiée simplement
appuyée. Dans la troisième partie, nous allons étudier l’effet de l’orientation des fibres sur les
fréquences naturelles. Quant à la dernière partie, elle sera consacrée à l’effet des conditions aux
limites.

Validation des modèles


Afin de démonter la validité de nos modèles, une comparaison avec d’autre modèles issues de la
littérature : Reddy [25], Adim [26] et la solution exact [24] a été réalisé. Pour analyser les vibrations
libres de plaques composites stratifiées antisymétriques, les fréquences fondamentales sont obtenues
en résolvant le système aux valeurs propres (2.38). Pour les simulations éléments finis, on ne pouvait
pas utiliser un élément coque par ce que le rapport latéral sur l’épaisseur du modèle est inférieur à
10%, a/h=5. Par conséquent, un modèle tridimensionnel constitué d'éléments linéaires à 8 nœuds
(C3D8R) est utilisé pour analyser les fréquences fondamentales adimensionnelles dans cette partie.
Les propriétés géométriques et mécaniques utilisées dans l'analyse par éléments finis sont les mêmes
que celles utilisées dans la méthode analytique pour simuler le comportement en vibration libre de
plaques composites.

La fréquence fondamentale adimensionnelle suivante est utilisée dans la présentation de nos


résultats :

a2 
  (2.39)
h E2

Pour valider nos modèles on utilise les constants matériaux suivants :

E 1 E2  variable, E3  E2 , G12  G13  0.6 E2 , G23  0.5 E2 ,  12   13   23  0.25 (2.40)

66
Tableau 2.2 Fréquences naturelles adimensionnelle d’une plaque carrée stratifiée simplement appuyée
(0°/90°)n avec différents rapports de module pour a/h=5.

E1/E2
Couches Modèle
3 10 20 30 40
Exact [24] 6.2578 6.9845 7.6745 8.1763 8.5625
Adim [26] 6.2168 6.9881 7.8198 8.5028 9.0841
(0°/90°)1 Reddy [25] 6.2169 6.9887 7.8210 8.5050 9.0871
Modèle analytique 6.2188 6.9964 7.8379 8.5316 9.1236
3D FEM 6.2251 6.9464 7.6319 8.1311 8.5159
Exact [24] 6.5455 8.1445 9.4055 10.1650 10.6790
Adim [26] 6.5009 8.1958 9.6273 10.5359 11.1728
(0°/90°)2 Reddy [25] 6.5008 8.1954 9.6265 10.5348 11.1716
Modèle analytique 6.5012 8.1929 9.6205 10.5268 11.1628
3D FEM 6.4981 8.0855 9.3381 10.0927 10.6041
Exact [24] 6.6100 8.4143 9.8398 10.6950 11.2720
Adim [26] 6.5558 8.4053 9.9182 10.8546 11.5009
(0°/90°)3 Reddy [25] 6.5558 8.4052 9.9181 10.8547 11.5012
Modèle analytique 6.5567 8.4065 9.9210 10.8603 11.5102
3D FEM 6.5578 8.3482 9.7631 10.6132 11.1865
Exact [24] 6.6458 8.5625 10.0843 11.0027 11.6245
Adim [26] 6.5842 8.5126 10.0671 11.0191 11.6721
(0°/90°)5 Reddy [25] 6.5842 8.5126 10.0674 11.0197 11.6730
Modèle analytique 6.5854 8.5156 10.0740 11.0309 11.6893
3D FEM 6.5911 8.4924 10.0019 10.9133 11.5303

Le tableau 2.2 résume tous les résultats obtenus pour les fréquences fondamentales de différents
stratifiés carrés à couches croisées antisymétriques (0/90)n=1,5 pour divers rapports de module avec
a/h=5. Les résultats obtenus sont comparés aux solutions exactes obtenues par Noor [24] et à d’autres
résultats analytiques obtenus par Reddy [25] et Adim et al. [26]. Les résultats obtenus par la théorie
raffinée sont comparables à ceux obtenus par les autres théories. En effet, l’écart maximum observé
est inférieur à 6%.

A l’aide de la figure 2.7 montrant la variation des fréquences fondamentales d’un stratifié carré à
couches croisées antisymétriques (0/90)1 pour divers rapports de module avec a/h=5, nous constatons
que le modèle numérique qui prend en considération la déformation selon l’axe z est quasiment
confondu avec la solution exacte. Le modèle éléments finis (MEF) sera utilisé par la suite comme
solution de référence. D’autre part, l’augmentation du rapport E1/E2 conduit à l’augmentation de la
rigidité dans la direction longitudinale. Il est clair que le rapport du module et la séquence
d’empilement ont un impact très important sur le comportement en vibrations des plaques
composites.

67
9,5

9,0

8,5

8,0

7,5

Exact [24]
7,0 Adim [26]
Reddy [25]
Modèle analytique
6,5
3D FEM

6,0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
E1/E2

Figure 2. 7 Validation des modèles analytique et numérique

Effet des dimensions de la plaque sur les fréquences propres


Les tableaux 2.3 et 2.4 donnent la variation des fréquences naturelles adimensionnelles pour une
plaque cross-ply simplement appuyée en matériau composite pour différents nombre de couches et
un rapport de module égal à 40 en fonction du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h et du
rapport longueur/largeur respectivement. Nos résultats sont comparés aux résultats analytiques de
Reddy [25] et Karama [16]. Les résultats obtenus par notre théorie de déformation en cisaillement à
quatre variables et par le modèle éléments finis sont comparables à ceux de la littérature avec un écart
maximum inférieur à 4%. Ces résultats montrent que :
 Les fréquences naturelles adimensionnelles augmentent avec l’augmentation du rapport
dimension latérale sur épaisseur a/h ce qui signifie que les plaques minces sont moins stables
que les plaques épaisses.
 La géométrie de la plaque a un impact très important sur la stabilité, car les fréquences naturelles
adimensionnelles augmentent avec l’augmentation du rapport longueur/largeur.
 Les fréquences adimensionnelles augmentent avec le nombre de couches, la plaque devient plus
stable lorsque le nombre de couches augmente.
La figure 2.8 montre l’effet du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h sur la variation des
fréquences naturelles adimensionnelles d’une plaque (0/90)1 simplement appuyée. Les fréquences
adimensionnelles varient beaucoup jusqu’à un rapport a/h=40 et se stabilisent ensuite. La figure 2.9
montre l’évolution des fréquences naturelles adimensionnelles pour une plaque (0/90)2 simplement

68
appuyée avec la variation des rapports a/b et a/h. Les résultats analytiques sont très proches des
résultats numériques et les fréquences dimensionnelles augmentent avec le rapport a/b.

Tableau 2.3 Effet de la séquence d’empilement et du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h sur la
variation des fréquences naturelles d’une plaque carrée stratifiée simplement appuyée (0°/90°)n.

Nombre a/h
Théorie
de plis 10 20 50 100
Reddy [25] 10.5680 11.1052 11.2751 11.3002
Karama [16] 10.5964 11.1132 11.2764 11.3005
(0°/90°)1
Modèle analytique 10.5811 11.1088 11.2757 11.3003
Shell FEM 10.2523 11.0140 11.2644 11.3018
Reddy [25] 14.8463 16.5733 17.1849 17.2784
Karama [16] 14.8338 16.5683 17.1840 17.2781
(0°/90°)2
Modèle analytique 14.8376 16.5700 17.1843 17.2782
Shell FEM 14.4256 16.4293 17.1661 17.2803
Reddy [25] 15.4632 17.3772 18.0644 18.1698
Karama [16] 15.4702 17.3787 18.0646 18.1699
(0°/90°)3
Modèle analytique 15.4638 17.3768 18.0643 18.1698
Shell FEM 15.2537 17.3089 18.0599 18.1757
Reddy [25] 15.7700 17.7743 18.4984 18.6097
Karama [16] 15.7847 17.7784 18.4991 18.6099
(0°/90°)5
Modèle analytique 15.7739 17.7751 18.4985 18.6097
Shell FEM 15.6790 17.7500 18.5020 18.6178

69
11,4

11,2

11,0

 10,8
Karama [16]
Présente
Présente FEM
10,6

10,4

10,2
0 20 40 60 80 100
a/h

Figure 2. 8 Effet du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h sur la variation des fréquences naturelles
d’une plaque (0/90)1 simplement appuyée

Tableau 2.4 Fréquences naturelles adimensionnelles pour une plaque (0/90)2 simplement appuyée pour
différents rapports a/b et a/h

Théorie a/b
a/h 0.6 0.8 1 1.2 1.6
10 Modèle analytique 11.1720 12.5213 14.6550 17.5174 24.7267
Shell FEM 10.9170 12.3056 14.4212 17.1455 23.7781
Erreur % 2.3358 1.7528 1.6212 2.1691 3.9894
20 Modèle analytique 12.3418 13.9007 16.5047 20.1826 30.2675
Shell FEM 12.2515 13.8255 16.4230 20.0371 29.7911
Erreur % 0.7370 0.5439 0.4975 0.7262 1.2991
50 Modèle analytique 12.7459 14.3829 17.1725 21.1950 32.6888
Shell FEM 12.7312 14.3704 17.1596 21.1707 32.5972
Erreur % 0.1155 0.0870 0.07518 0.1148 0.2810
100 Modèle analytique 12.8071 14.4562 17.2752 21.3534 33.0876
Shell FEM 12.8048 14.4545 17.2736 21.3499 33.0727
Erreur % 0.0179 0.0117 0.0093 0.0164 0.0450

70
35
Modèle analytique ah=10
Modèle numérique ah=10
Modèle analytique ah=20
30 Modèle numérique ah=20
Modèle analytique ah=50
Modèle numérique ah=50
25 Modèle analytique ah=100
Modèle numérique ah=100


20

15

10

0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6


a/b

Figure 2. 9 Evolution des fréquences naturelles adimensionnelles pour une plaque (0/90)2 simplement
appuyée avec la variation des rapports a/b et a/h

Tableau 2.4 Fréquences naturelles adimensionnelles pour une plaque (0/90)2 simplement appuyée pour
différents rapports a/b et a/h

a/h Théorie a/b


10 Modèle analytique 0.6 0.8 1 1.2 1.6
Shell FEM 11.1720 12.5213 14.6550 17.5174 24.7267
Erreur % 10.9170 12.3056 14.4212 17.1455 23.7781
Modèle analytique 2.3358 1.7528 1.6212 2.1691 3.9894
20 Shell FEM 12.3418 13.9007 16.5047 20.1826 30.2675
Erreur % 12.2515 13.8255 16.4230 20.0371 29.7911
Modèle analytique 0.7370 0.5439 0.4975 0.7262 1.2991
50 Shell FEM 12.7459 14.3829 17.1725 21.1950 32.6888
Erreur % 12.7312 14.3704 17.1596 21.1707 32.5972
100 Modèle analytique 0.1155 0.0870 0.07518 0.1148 0.2810
Shell FEM 12.8071 14.4562 17.2752 21.3534 33.0876
Erreur % 12.8048 14.4545 17.2736 21.3499 33.0727

71
35
Modèle analytique ah=10
Modèle numérique ah=10
Modèle analytique ah=20
30 Modèle numérique ah=20
Modèle analytique ah=50
Modèle numérique ah=50
25 Modèle analytique ah=100
Modèle numérique ah=100


20

15

10

0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6


a/b

Figure 2. 10 Evolution des fréquences naturelles adimensionnelles pour une plaque (0/90)2 simplement
appuyée avec la variation des rapports a/b et a/h

Effet de l’orientation des fibres sur les fréquences propres

Les effets de la séquence d’empilement sur la variation des fréquences naturelles d’une plaque
carrée stratifiée alternée (45°/-45°)n simplement appuyée sont résumés dans le tableau 2.5 en fonction
du rapport a/h. Les résultats analytique et numérique sont comparés aux résultats obtenus par Reddy
[25] et Swaminathan [29]. La figure 2.11 illustre le cas particulier d’une plaque carrée stratifiée alternée
(45/-45)2 et qui montre que les fréquences adimensionnelles varient beaucoup avec le rapport a/h
jusqu’à un rapport a/h=40 et se stabilisent ensuite.
La comparaison des fréquences naturelles adimensionnelles d’une plaque carrée stratifiée
simplement appuyée avec différentes orientations des fibres entre la solution analytique et la solution
numérique est donnée dans le tableau 2.6. L’écart maximum entre les 2 solutions n’excède pas les 10%
et est maximale pour le rapport a/h=10 car les effets du cisaillement transverse sont plus importants
pour les coques épaisses. Les résultats sont également représentés sous forme graphique sur la figure
2.12 montrant l’influence de l’angle d’orientation du renfort sur les valeurs des fréquences naturelles.
La fréquence naturelle adimensionnelle augmente avec l’augmentation de l’angle d’orientation du
renfort car la rigidité de la plaque augmente.

72
Tableau 2.5 Effet de la séquence d’empilement sur la variation des fréquences naturelles d’une plaque
carrée stratifiée alternée (45°/-45°)n simplement appuyée

Nombre de a/h
Théorie
plis 10 20 50 100
Reddy [25] 13.2630 14.2463 14.5723 14.6214
Swaminathan [29] 12.9115 14.1705 14.6012 14.6668
(45°/-45°)1
Modèle analytique 13.2931 14.2553 14.5739 14.6215
Shell FEM 12.5620 14.4801 15.0377 15.9747
Reddy [25] 18.3221 21.8063 23.2236 23.4507
Swaminathan [29] 17.8773 21.6229 23.1949 23.4499
(45°/-45°)2
Modèle analytique 18.3063 21.7982 23.2220 23.4503
Shell FEM 17.4880 21.9710 24.0247 24.3692
Reddy [25] 19.2659 23.2388 24.9046 25.1744
(45°/-45°)4 Swaminathan [29] 19.1258 23.1829 24.8959 25.1741
Modèle analytique 19.2744 23.2401 24.9047 25.1745
Shell FEM 19.0412 23.2905 25.1142 25.4121

25

24

23

22

 21 Swaminathan [29]
Présente
20 Présente FEM

19

18

17
0 20 40 60 80 100
a/h
Figure 2. 11 Effet du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h sur la variation des fréquences
naturelles d’une plaque carrée stratifiée alternée (45/-45)2 simplement appuyée

73
Tableau 2.6 Comparaison des fréquences naturelles adimensionnelles d’une plaque carrée stratifiée
simplement appuyée avec différentes orientations des fibres.

a/h
Orientation des plis Théorie
10 20 50 100
Modèle analytique 15.9885 18.0784 18.8395 18.9568
(5°/-5°)3 Shell FEM 14.5964 17.5464 18.7827 18.9827
Erreur % 9.5373 3.0319 0.3024 -0.1364
Modèle analytique 18.3375 21.7187 23.0800 23.2987
(30°/-30°)3 Shell FEM 17.6740 21.6518 23.3730 23.6551
Erreur % 3.7541 0.3090 -1.2536 -1.5066
Modèle analytique 19.0277 22.8759 24.4798 24.7391
(45°/-45°)3 Shell FEM 18.6592 22.9688 24.8444 25.1529
Erreur % 1.9749 -0.4045 -1.4675 -1.6451
Modèle analytique 15.4633 17.3768 18.0643 18.1698
(0°/90°)3 Shell FEM 15.2536 17.3089 18.0599 18.1757
Erreur % 1.3747 0.3923 0.0244 -0.0325

26
Analytique (50/-50)3
Shell FEM (50/-50)3
24
Analytique (300/-300)3
Shell FEM (300/-300)3
22
Analytique (450/-450)3
Shell FEM (450/-450)3
 20 Analytique (00/900)3
Shell FEM (00/900)3
18

16

14
0 20 40 60 80 100
a/h

Figure 2. 12 Effet de l’orientation de fibres sur la variation des fréquences naturelles d’une plaque carrée
stratifiée simplement appuyée

74
Effet des conditions aux sur les fréquences propres

Les fréquences naturelles en mode 1 d’une plaque stratifiée antisymétrique à couches croisées
en matériaux composite sous différentes conditions aux limites en fonction du rapport latéral sur
épaisseur a/h sont présentées dans le tableau 2.7.

Tableau 2.7 Fréquences fondamentales d’une plaque carrée stratifiée pour différentes valeurs du rapport
a/h sous différentes conditions aux limites

Théorie Conditions aux limites


Couches a/h SSSS CCSS CCCC
Adim 2016 [26] 10.5680 16.7080 20.5334
10 Modèle analytique 10.6164 16.8898 20.8400
3D FEM 10.2472 14.6323 17.9423
Shell FEM 10.3365 14.3257 17.5049
Adim 2016 [26] 11.1052 18.4273 23.3691
(0/90)1 20 Modèle analytique 11.1188 18.4853 23.4745
3D FEM 11.0370 17.3592 21.9308
Shell FEM 11.0096 17.2599 21.7838
Adim 2016 [26] 11.2751 19.0320 24.4398
50 Modèle analytique 11.2773 19.0420 24.4586
3D FEM 11.2636 18.5627 23.7303
Shell FEM 11.2600 18.5515 23.7124
Adim 2016 [26] 11.3007 19.1267 24.6117
100 Modèle analytique 11.3002 19.1242 24.6070
3D FEM 11.2972 18.7630 24.0329
Shell FEM 11.2975 18.7648 24.0347
Adim 2016 [26] 15.4632 22.5695 26.3983
10 Modèle analytique 15.4885 22.6697 26.5726
3D FEM 15.2751 19.7506 23.4300
Shell FEM 15.2493 19.5922 23.1887
Adim 2016 [26] 17.3772 28.4105 35.1953
(0/90)2 20 Modèle analytique 17.3840 28.4393 35.2480
3D FEM 17.3152 26.3303 33.1953
Shell FEM 17.3026 26.2449 32.9779
Adim 2016 [26] 18.0644 31.1191 39.9079
50 Modèle analytique 18.0655 31.1240 39.9171
3D FEM 18.1990 30.4203 38.9243
Shell FEM 18.0530 30.2148 38.7421
Adim 2016 [26] 18.1698 31.5756 40.7546
100 Modèle analytique 18.1701 31.5768 40.7569
3D FEM 19.2623 31.7414 40.5844
Shell FEM 18.1687 30.9692 39.8703

Les figures 2.13 à 2.15 montrent la déformée modale et la variation des fréquences naturelles
adimensionnelles en fonction du rapport a/h pour les conditions aux limites SSSS, CCCC et CCSS

75
respectivement. L’écart entre les résultats obtenus par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique pour les plaques simplement appuyées est plus faible que pour les plaques encastrées et
sous conditions mixtes CCSS. Les fréquences naturelles sont maximales pour les conditions (CCCC) et
minimales pour la condition (SSSS) ce qui signifie que les plaques encastrées sont plus stables que les
plaques simplement appuyées.

11,4
Adim 2016 [26]
Modèle analytique
11,2 3D FEM
Shell FEM
11,0

 10,8

10,6

10,4

10,2
0 20 40 60 80 100
a/h
SSSS SSSS

Figure 2. 13 Mode 1 et fréquences naturelles d’une plaque carrée stratifiée SSSS en fonction de a/h

76
25
Adim 2016 [26]
24 Modéle analytique
3D FEM
23 Shell FEM

22

 21

20

19

18

17
0 20 40 60 80 100
a/h

CCCC
CCCC

Figure 2. 14 Mode 1 et fréquences naturelles d’une plaque carrée stratifiée CCCC en fonction de a/h

20

Adim 2016 [26]


19 Modéle analytique
3D FEM
Shell FEM
18

 17

16

15

14
0 20 40 60 80 100
a/h
CCSS CCSS

Figure 2. 15 Mode 1 et fréquences naturelles d’une plaque carrée stratifiée CCSS en fonction de a/h

77
4. Conclusion

Dans ce chapitre, une théorie d’ordre élevé raffinée à quatre variables et des simulations par
éléments finis ont été utilisées avec succès pour analyser le comportement vibratoire de plaques
stratifiées antisymétriques en matériaux composites sous différentes conditions aux limites. La théorie
raffinée d’ordre élevée prend en considération l’effet de cisaillement lors du calcul des déformations
sans besoin de facteurs de correction de cisaillement. Les équations du mouvement ont été
développées en utilisant le principe d’Hamilton. Pour simuler le comportement en vibration libre de
plaques composites nous avons utilisé deux modèles, un modèle tridimensionnel et un modèle coque
en utilisant Abaqus. Les fréquences naturelles prédites par la présente théorie sont comparables à
celles obtenues par les simulations MEF. L’étude paramétrique, nous permet de tirer les conclusions
suivantes :
 L’augmentation du rapport des modules conduit à l’augmentation de la rigidité de la plaque.

 Les fréquences naturelles adimensionnelles augmentent avec l’augmentation du rapport

dimension latéral/épaisseur indiquant que les plaques minces sont moins stables que les plaques

épaisses.

 La géométrie de la plaque a un impact très important sur la stabilité.

 Les fréquences adimensionnelles augmentent avec le nombre de couches, la plaque devient

stable lorsque le nombre de couches augmente.

 L’angle d’orientation du renfort influe d’une façon directe sur le comportement de la plaque.

 Les conditions aux limites ont un impact très important sur la stabilité de la plaque : une plaque

avec les conditions CCCC est plus stable qu’une plaque avec les conditions CCSS qui est plus stable

qu’une plaque avec les conditions SSSS.

78
CHAPITRE III
ANALYSE ET MODELISATION DU COMPORTEMENT DYNAMIQUE DES PLAQUES
COMPOSITES A FIBRES HYBRIDES

79
80
RESUME DU CHAPITRE
Les matériaux composites sont souvent renforcés par des fibres synthétiques telles que la fibre de
Verre, de Carbone et de Kevlar, ces matériaux sont utilisés dans tous les domaines industriels grâce à
leurs propriétés mécaniques élevées. Néanmoins, leur coût et l’impact sur l'environnement restent
parmi les principaux inconvénients.

Afin d’améliorer le comportement du composite, des chercheurs ont suggéré l’hybridation des
fibres. En effet, nous étudions dans ce chapitre le comportement mécanique de plaques composites à
fibres hybrides en utilisant la théorie d’ordre élevé et la méthode des éléments finis. Nous présentons
une hybridation intrafils qui consiste à combiner les fibres (Carbone, Verre et Kevlar) en utilisant la loi
des mélanges, et une hybridation intercouche (couche par couche) à l’aide du code Abaqus. Ensuite,
nous étudions les effets du rapport dimension latérale sur l’épaisseur, du rapport longueur/largeur, de
l’hybridation et de la séquence d’empilement sur les fréquences fondamentales de plaques
composites hybrides sous différentes conditions aux limites.

Comme il n’y a aucune donnée disponible dans la littérature pour les plaques composites hybrides,
la solution en éléments finis est utilisée pour valider les résultats obtenus par la théorie d’ordre élevé.

81
1. Hybridation Intrafils

L’hybridation intrafils consiste à combiner les fibres dans la même couche, un modèle analytique
est présenté en utilisant la théorie de cisaillement d’ordre élevé de plaques. Dans un premier temps,
les propriétés élastiques de la plaque hybride sont obtenues en utilisant la loi des mélanges. Ensuite,
l’équation du mouvement de la plaque stratifiée est obtenue en utilisant le principe d'Hamilton. Les
expressions mathématiques sont obtenues à l’aide de la solution de Navier pour différentes conditions
aux limites. D’autre part, un modèle en éléments finis est utilisé pour valider les résultats obtenus par
la présente théorie afin d’étudier le comportement du composite hybride sous différents types de
sollicitations.

Propriétés matérielles des composites hybrides

Dans cette étude, on considère une plaque composite stratifiée à fibres hybrides, dans laquelle les
couches peuvent contenir deux types de fibres : Carbone/Verre, Carbone/Kevlar et Kevlar/Verre. Les
propriétés mécaniques de ces matériaux dépendent des propriétés des fibres et de la matrice, dont
les quantités dans les matériaux composites sont spécifiées par des fractions volumiques. Le système
de coordonnées de la plaque est illustré sur la figure 3.1.

Figure 3. 1 Système de coordonnées utilisées pour une plaque hybride intrafils

Le module longitudinal du composite E 1 est donné par l’équation suivante en utilisant la loi des

mélanges [100] :

E1  E (1) (1) (2) (2)


f Vf  E f Vf  EmVm (3.1)

82
(1) (2)
Où E f , Ef et Em sont les modules de Young de la fibre 1, de la fibre 2 et de la matrice

(1) (2)
respectivement, V f , V f et Vm sont les fractions volumiques de la fibre 1, de la fibre 2 et de la

matrice respectivement. Ces fractions volumiques vérifient les relations suivantes :

Vf(1) Vf(2) Vm  1 (3.2)

Vf  Vf(1)  Vf(2) (3.3)

Où Vf est la fraction volumique totale de la fibre.

D’autre part, les fractions volumiques normalisées de fibres sont définies comme suit :

V f(1) V f( 2)
w (1)
f  , w (f2)  (3.4)
Vf Vf

D’où :

E 1  V f  E (1) (1)
f w f  E (f 2 ) 1  w (1)
f    E m 1  V f
  (3.5)

Le coefficient de Poisson dans le plan du composite stratifié hybride12 peut être calculé comme suit :

 1 2  V f  (1 )
f w (1f )   (2)
f 1  w    1  V 
(1 )
f m f
(3.6)

Où  (1) (2)
f et  f sont les coefficients de Poisson du premier et du deuxième type de fibres

respectivement,m est le coefficient de Poisson de la matrice.

Les modules de cisaillement des fibres et de la matrice sont donnés par :

E (1)
f E (2)
f Em
G (1)
f 
(2)
, Gf  , Gm  (3.7)
2 1  (1)
f  2 1  (2)
f  2 1   m 

(1) (2)
Où G f et Gf sont les modules de cisaillement du premier et du deuxième type de fibres

respectivement, Gm est le module de cisaillement de la matrice.

83
Le module de cisaillement total des fibres est donné par :

f w f  G f 1  w f
G f  G (1) 
( 2)
(3.8)

Les modules de compressibilité des fibres et de la matrice sont donnés par :

E (1)
f wf E (2)
f wf Em
kf   , km  (3.9)
3 1  2 (1)
f  31  2  (2)
f
3 1  2 m 

Les modules de compressibilité latéraux des fibres et de la matrice sont donnés respectivement par :

Gf Gm
Kf  kf  , K m  km  (3.10)
3 3

Les modules de cisaillement dans le plan et hors du plan de la plaque composite sont donnés par :

 G f 1  V f   G m 1  V f 
 G12  G13  G m
 G f 1  V f   G m 1  V f 

   (3.11)
  
 Vf
G  G 
m 1

 23  Gm k m  73 G m 
  G f  Gm
 1  V f  2 k m  83 G m 
  

Le module de compressibilité latéral total de la plaque composite hybride est donné par :

Vf
K L  Km  (3.12)
1 1Vf

k f  km  13  G f  Gm  km  43 Gm

Enfin, le module de Young transversal total de la plaque composite hybride est donné par :

2 (3.13)
E2  2
1 1 2  12 

2 K L 2G 23 E1

84
Formulation de la théorie raffinée pour les plaques stratifiées à fibres
hybrides

Cinématique
Le champ de déplacement de la théorie des plaques raffinée est donné par :

 wb ws
u  x , y , z , t   u 0  x , y , t   z x  f  z  x

 v  x, y , z , t   v  x, y , t   z wb  f  z  ws (3.14)
0
 y y

 w  x, y , z , t   wb  x, y , t   ws  x, y , t 

2
 2 z
2

f  z    z  ze h  (3.15)
 
 

Les déformations sont calculées en dérivants l’équation (2.5a) :

 x   x0  zk xb  fk xs
 y   y0  zk yb  fk ys
 xy   xy0  zk xyb  fk xys
(3.16a)
 yz  g  yzs
 xz  g  xzs
z  0

Où :

 u 0    2 ws 
  2 wb      w 
0
      k xs   x 2   s   s 
 x   x  k xb   x 2  
 s    2 ws  ,  yz    y 

 0  v 0 ,  b    wb  ,2
k     (3.16b)
 y     ky       y   s
y 2   xz   ws 
 0   y  k b   y 2  k s  
 xy    u 0  v 0   xy    2 wb   xy    2 ws   x 
  2   2
 y
  x  
  x  y   x y 

Avec l'hypothèse que chaque couche possède un plan de symétrie élastique parallèle au plan (x, y), les
équations constitutives pour une couche peuvent être écrites comme suit :

85
  x  Q11 Q12 0 0 0   x 
   Q 0    y 
 y   12 Q22 0 0
 
 xy    0 0 Q66 0 0   xy  (3.17a)
   0 0 0 Q44

0   yz 
 yz    
 xz   0 0 0 0 Q55   xz 

Q ij sont les rigidités définies en termes de constantes d'ingénierie dans les axes de la couche :

E1 12E2 E2
Q11  , Q12  , Q22  , Q  G12 , Q 44  G 23 , Q 55  G13 (3.17b)
1  12 21 112 21 11221 66

Comme le stratifié est composé de plusieurs couches orthotropes orientées par rapport aux
coordonnées principales du stratifié, les équations constitutives de chaque couche doivent être
transformées en coordonnées du stratifié (x, y).
Les relations contrainte-déformation dans les coordonnées du stratifié de la kième couche sont données
par :

(k ) (k ) (k )
 x  Q11 Q12 Q16 0 0   x 
     
 y  Q12 Q 22 Q 26 0 0   y 
 
 xy   Q16 Q 26 Q 66 0 0   xy  (3.18)
   
 0 0 0 Q 44 Q 45   yz 
 yz   
 xz   0 0 0 Q Q   
 45 55   xz 

Les équations de mouvement sont obtenues en utilisant le principe d’Hamilton :

t
  (U  V  T )dt  0
0
(3.19)

Où U est l’énergie de déformation de la plaque dont la variation est donnée par :

 U    ij ij dV   ( x x   y y   xy xy   yz yz   xz xz )dV (3.20)


V V

Et T est l’énergie cinétique de la plaque dont la variation est donnée par :

t
T  
0 V    u u  v v  w w dVdt     u u  v v  w w dV
V
(3.21)

En substituant les équations (3.16) à (3.18) dans l’équation (3.19) et en intégrant suivant l’épaisseur
de la plaque, la variation de l’énergie de déformation de la plaque s’écrit :

86
 U   ( N x x0  N y y0  N xy xy0  M xb k xb  M yb k yb  M xyb  k xyb
A (3.22)
s s s s s s s s s s
 M  k  M  k  M  k  Q   Q  )dxdy  0
x x y y xy xy yz yz xz xz

La solution exacte des équations pour les plaques antisymétriques stratifiées croisés (cross-ply) sous
diverses conditions aux limites peut être donnée selon [26, 27] comme suit :
 encastrée (C)

wb wb ws ws


u  v  wb  ws     0 à x  0, a et y  0, b (3.23)
x y x y

 Simple (S)

wb ws
v  wb  ws   0 à x  0, a (3.24a)
y y

wb w s
u  wb  w s   0 à y  0, b (3.24b)
x x

Les conditions aux limites des équations (3.23) et (3.24) sont satisfaites par les expressions suivantes
du champ de déplacement [27] :

u ( x, y, t )  U mn X m ( x) Yn ( y ) ei t
v ( x, y, t )  Vmn X m ( x) Yn( y) ei t
(3.25)
wb ( x, y, t )  Wbmn X m ( x) Yn ( y ) ei t
ws ( x, y, t )  Wsmn X m ( x) Yn ( y ) ei t

Pour obtenir les fréquences naturelles, on résout l’équation (3.26) suivante :

  a11 a12 a13 a14   m11 0 m13 m14    U mn  0


   0 m 
  a12 a22 a23 a24  2 22 m23 m24    Vmn  0
    (3.26)
  a13 a23 a33 a34   m31 m32 m33 m34   Wbmn  0
    
  a14 a24 a34 a44  m41 m42 m43 m44   Wsmn  0

87
2. Résultats et discussions

Hybridation intrafils
Pour évaluer les performances de la théorie d’ordre élevé, nous présentons dans ce chapitre une
analyse vibratoire de plaques composites à fibres hybrides (intrafils). Les résultats obtenus avec le
modèle analytique sont comparés à ceux issus des simulations par la méthode des éléments finis. Les
propriétés matérielles des constituants du composite utilisés dans cette étude sont données dans le
tableau 3.1 [3] :

Tableau 3.1 Propriétés matérielles des constituants utilisés

Matériau E (GPa) v
Fibre de Carbone 380 0.33
Fibre de Verre 86 0.22
Fibre d’aramide 135 0.37
Matrice époxy 3.45 0.3

La fréquence fondamentale adimensionnelle suivante est utilisée dans la présentation des résultats
pour la plaque hybride intrafils :

a2 
  (3.17)
h E2

Les fréquences adimensionnelles d’une plaque composite stratifiée (0/90)2 hybride carbone/verre
simplement appuyée sont présentées dans le tableau 3.2 pour différentes fractions de fibre Vf. Les
résultats obtenus par la théorie d’ordre élevé sont comparés à ceux obtenus par la méthode des
éléments finis. On voit clairement que les résultats obtenus par le modèle analytique sont en excellent
accord avec ceux obtenus par les simulations 3D FEM. Cette affirmation est illustrée dans la Figure 3.2
dans laquelle les écarts maximaux de la théorie raffinée par rapport aux simulations 3D FEM sont
inférieurs à 3% pour une large gamme de fractions volumiques de fibres et de pourcentage
carbone/verre. Cette figure montre que les fréquences propres augmentent avec l’augmentation de
la fraction volumique de fibres jusqu’à atteindre leur maximum à Vf =0,45. Ce point représente la
fraction volumique optimale de fibres nécessaire pour atteindre la fréquence naturelle maximale. On
peut également remarquer que les fréquences propres diminuent avec la diminution du pourcentage
de fibre de carbone. En combinant ces deux types de fibres pour obtenir un composite hybride, on
peut remplir différents critères (résistance, économique…) dans différentes applications industrielles.

88
Tableau 3.2 Fréquences d’une plaque hybride antisymétrique (0/90)2 simplement appuyée pour
différentes valeurs de Vf et Wf et pour a/h=20
Wf (%) Vf
Carbone Verre Modèle 0.3 0.4 0.45 0.55 0.6 0.7
Modèle analytique 7.6778 7.8366 7.8598 7.8050 7.7298 7.4857
0 100 3D FEM 7.6737 7.8313 7.8540 7.8000 7.7253 7.4828
Erreur % 0.0534 0.0677 0.07385 0.06415 0.05825 0.0387
Modèle analytique 8.2341 8.4318 8.4593 8.3870 8.2905 7.9783
10 90 3D FEM 8.2254 8.4214 8.4490 8.3173 8.2816 7.9720
Erreur % 0,1058 0,1235 0,1219 0,8380 0,1075 0,0790
Modèle analytique 8.7522 8.9847 9.0165 8.9299 8.8154 8.4448
20 80 3D FEM 8.7391 8.9691 9.0006 8.9149 8.8013 8.4345
Erreur % 0.1499 0.1739 0.1766 0.1682 0.1602 0.1221
Modèle analytique 9.2377 9.5014 9.5371 9.4381 9.3075 8.8848
30 70 3D FEM 9.2191 9.4797 9.5151 9.4172 9.2884 8.8638
Erreur % 0.2017 0.2289 0.2312 0.2219 0.2056 0.2369
Modèle analytique 9.6953 9.9873 10.0267 9.9164 9.7713 9.3012
40 60 3D FEM 9.6711 9.9597 9.9982 9.8896 9.7465 9.2821
Erreur % 0.2502 0.2771 0.2850 0.2710 0.2544 0.2058
Modèle analytique 10.1289 10.4468 10.4894 10.3689 10.2107 9.6971
50 50 3D FEM 10.0989 10.4124 10.4544 10.3357 10.1797 9.6732
Erreur % 0.2971 0.3304 0.3348 0.3212 0.3045 0.2471
Modèle analytique 10.5414 10.8833 10.9290 10.7991 10.6287 10.0749
60 40 3D FEM 10.5053 10.8418 10.8867 10.7592 10.5914 10.0459
Erreur % 0.3436 0.3828 0.3885 0.3708 0.3522 0.2887
Modèle analytique 10.9354 11.2995 11.3480 11.2095 11.0278 10.4366
70 30 3D FEM 10.8993 11.2510 11.2985 11.1628 10.9842 10.4024
Erreur % 0.3312 0.4311 0.4381 0.4183 0.3969 0.3288
Modèle analytique 11.3128 11.6976 11.7488 11.6023 11.4101 10.7839
80 20 3D FEM 11.2640 11.6417 11.6917 11.5482 11.3596 10.7441
Erreur % 0.4332 0.4802 0.4884 0.4685 0.4445 0.3704
Modèle analytique 11.6752 12.0795 12.1332 11.9798 11.7773 11.1182
90 10 3D FEM 11.6194 12.0159 12.0682 11.9178 11.7198 11.0728
Erreur % 0.4802 0.5293 0.5386 0.5202 0.4906 0.4100
Modèle analytique 12.0241 12.4467 12.5028 12.3420 12.1308 11.4408
100 0 3D FEM 11.9612 12.3749 12.4298 12.2728 12.0258 11.3898
Erreur % 0.5259 0.5802 0.5873 0.5638 0.8731 0.4478

89
12,0
Présente Analytique (wf =0%)
11,5 Présente 3D FEM (wf =0%)
Présente Analytique (wf =20%)
11,0 Présente 3D FEM (wf =20%)
Présente Analytique (wf =30%)
10,5 Présente 3D FEM (wf =30%)
Présente Analytique (wf =50%)
10,0
Présente 3D FEM (wf =50%)
 9,5
Présente Analytique (wf =100%)
Présente 3D FEM (wf =100%)
9,0

8,5

8,0

7,5

7,0
0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 0,55 0,60 0,65 0,70
Vf

Figure 3. 2 Effet de la fraction volumique sur la variation des fréquences naturelles d’une plaque carrée
stratifiée en composite hybride Carbone/Verre (0/90)2

Le tableau 3.3 ainsi que la figure 3.3 montrent la variation de la fréquence fondamentale en
fonction du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h d’une plaque composite stratifiée cross-ply à
fibres hybrides carbone/verre pour une fraction volumique Vf = 0,5. On voit clairement que les résultats
obtenus avec le modèle analytique sont en excellent accord avec les simulations FEM, les écarts
maximaux de notre théorie par rapport aux simulations FEM sont inférieures à 3% quels que soient le
rapport dimension latéral/épaisseur et le pourcentage de mélange de fibres. Une augmentation du
rapport a/h entraîne une augmentation de la fréquence fondamentale adimensionnelle et une
diminution du pourcentage de la fibre de carbone (Wf) entraîne une diminution de la fréquence
fondamentale. Cela signifie que la plaque renforcée par la fibre de carbone est plus stable que celle
renforcée par la fibre de verre.
Les effets du rapport longueur sur largeur a/b et du pourcentage de la fibre de carbone Wf sur la
variation des fréquences fondamentales d’une plaque composite stratifiée cross-ply (0/90)2 à fibres
hybrides pour un rapport dimension latérale sur épaisseur a/h=20 et une fraction volumique Vf = 0,5
sont présentés dans le tableau 3.4 et la figure 3.4. Les résultats obtenus avec notre modèle analytique
sont comparables avec les simulations FEM, les écarts maximaux de la théorie raffinée par rapport aux
simulations FEM sont inférieures à 2%. Les courbes montrent que les fréquences fondamentales
augmentent en fonction du pourcentage de mélange de fibres Wf et en fonction du rapport a/b. Les
dimensions de la plaque et le mélange de fibres ont un grand impact sur le comportement vibratoire
des plaques composites hybrides.

90
Tableau 3.3 Fréquences fondamentales adimensionnelles d'une plaque hybride simplement appuyée (Vf
=0.5)

Wf
25% Carbone 50% Carbone 75% Carbone
a/h Modèle 100% 100%
+ + +
couches Verre Carbone
75% Verre 50% Verre 25% Glass
Modèle analytique 7.5341 8.7687 9.7804 10.6370 11.3791
10 Shell FEM 7.5046 8.8455 9.6568 10.4615 11.1510
Erreur % 0.4273 -1.0702 1.2794 1.6679 2.0456
Modèle analytique 7.8486 9.2604 10.4624 11.5184 12.4665
20 Shell FEM 7.8433 9.4249 10.4279 11.4660 12.3946
Erreur % 0.0673 -1.6779 0.3304 0.4570 0.5803
(0/90) 2
Modèle analytique 7.9453 9.4158 10.6836 11.8115 12.8370
50 Shell FEM 7.9497 9.6032 10.6822 11.8072 12.8207
Erreur % -0.0328 -1.9518 0.0130 0.0361 0.1272
Modèle analytique 7.9595 9.4387 10.7165 11.8554 12.8929
100 Shell FEM 7.9633 9.6297 10.7203 11.8590 12.8961
Erreur % -0.0474 -1.9831 -0.0358 -0.0308 0.0249
Modèle analytique 7.6794 9.0247 10.1158 11.0317 11.8198
10 Shell FEM 7.6651 8.9692 10.0542 10.9438 11.7050
Erreur % 0.1861 0.6188 0.6128 0.8029 0.9812
Modèle analytique 8.0057 9.5476 10.8512 11.9904 13.0088
20 Shell FEM 8.0049 9.5405 10.8363 11.9669 12.9755
Erreur % 0.0096 0.07434 0.1378 0.1961 0.2567
Modèle analytique 8.1061 9.7133 11.0911 12.3116 13.4177
(0/90) 3
50 Shell FEM 8.1094 9.7163 11.0932 12.3127 13.4177
Erreur % -0.0413 -0.0307 -0.0192 0.0089 0.0007
Modèle analytique 8.1208 9.7378 11.1268 12.3598 13.4796
100 Shell FEM 8.1249 9.7424 11.2096 12.3650 13.4848
Erreur % -0.0504 -0.0477 -0.04437 -0.0418 -0.0389

15
Présente Analytique (wf=0%)
Présente FEM (wf=0%)
14
Présente Analytique (wf=20%)
Présente FEM (wf=20%)
13
Présente Analytique (wf=50%)

12 Présente FEM (wf=50%)


Présente Analytique (wf=80%)
11 Présente FEM (wf=80%)
 Présente Analytique (wf=100%)
10 Présente FEM (wf=100%)

6
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
a/h

Figure 3. 3 Effet du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h sur les fréquences propres d'un stratifié
composite (0/90)2 hybride Carbone/Verre simplement appuyée, Vf = 0,5

91
Tableau 3.4 Fréquences fondamentales non dimensionnelles d'une plaque hybride (0/90)2 à différentes
valeurs de a/b pour a/h=20, Vf =0.5

Wf (%) Modèle a/b


Carbone Verre 0.6 0.8 1 1.2 1.6
Modèle analytique 5.9163 6.5211 7.8487 9.6132 14.3782
0 100 FEM 5.6157 6.5169 7.8433 9.6048 14.3415
Erreur % 0.3528 0.0644 0.0688 0.0874 0.2559
Modèle analytique 6.7001 7.7282 9.2605 11.3561 17.1046
25 75 FEM 6.6157 7.7131 9.2419 11.4660 17.0005
Erreur % 1.2757 0.1958 0.2012 -0.9585 1.2757
Modèle analytique 7.6843 8.7546 10.4624 12.8313 19.3636
50 50 FEM 7.6558 8.7263 10.4279 12.7743 19.1779
Erreur % 0.3723 0.3243 0.3308 0.4462 0.9683
Modèle analytique 8.5102 9.6868 11.5184 14.1212 21.3064
75 25 FEM 8.4654 9.6133 11.4660 14.0342 21.0298
Erreur % 0.5292 0.7646 0.4570 0.6199 1.3153
Modèle analytique 9.2503 10.4676 12.4666 15.2743 23.0183
100 0 FEM 9.1878 10.4076 12.3946 15.1551 22.6458
Erreur % 0.6802 0.5765 0.5809 0.7865 1.6449

35
Présente Analytique (wf=0%)
Présente FEM (wf=0%)
30 Présente Analytique (wf=20%)
Présente FEM (wf=20%)
Présente Analytique (wf=50%)
25
Présente FEM (wf=50%)
Présente Analytique (wf=75%)
 20 Présente FEM (wf=75%)
Présente Analytique (wf=100%)
15 Présente FEM (wf=100%)

10

0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0

a/b

Figure 3. 4 L’effet du rapport a/b sur les fréquences propres d'une plaque composite stratifiée hybride
Carbone/Verre à structure antisymétrique (0/90)2 simplement appuyée pour a/h=20

92
Le tableau 3.5 montre la comparaison des fréquences fondamentales en mode1 d’une plaque
composite stratifiée hybride sous différentes conditions aux limites et différentes combinaisons de
fibres (kevlar/verre, kevlar/carbone et carbone/verre) pour une fraction volumique Vf = 0,5 et a/h=20.
On voit clairement que les fréquences sont maximales pour la plaque encastrée et minimales pour la
plaque simplement appuyée. Elles sont également maximales pour la combinaison (kevlar/carbone) et
minimales pour la combinaison (kevlar/verre). L’écart entre les résultats obtenus par la méthode des
éléments finis et le modèle analytique pour les plaques simplement appuyées est moins que les
plaques encastrées et mixtes CCSS. La figure 3.5 montre que l’augmentation du pourcentage de la fibre
de kevlar entraîne une augmentation de la fréquence fondamentale adimensionnelle, cela signifie que
les propriétés de la fibre notamment le module de Young influent directement sur la stabilité des
plaques composites stratifiées.

Le tableau 3.6 ainsi que la figure 3.6 présentent les effets du pourcentage de mélange Wf, la
combinaison des fibres ainsi que la séquence d’empilement sur la variation de la fréquence
fondamentale d’une plaque composite stratifiée cross-ply à fibres hybrides pour une fraction
volumique Vf = 0,5 et un apport a/h=20. Les résultats obtenus avec le modèle analytique sont
confondus avec les simulations FEM quels que soient la valeur du pourcentage de mélange Wf et la
combinaison de fibres. Les erreurs maximales de la théorie raffinée par rapport aux simulations FEM
sont inférieures à 2%. On remarque que les fréquences fondamentales adimensionnelles sont
maximales pour les plaques renforcées par la fibre de carbone et minimales pour celles renforcées par
la fibre de verre.

93
Tableau 3.5 Fréquences fondamentales adimensionnelles d'une plaque hybride carrée (0/90)2 pour Vf
=0.5 et a/h=20

Conditions Combinaison de matériaux


Wf (%) Modèle
aux limites Kevlar/Verre Kevlar/Carbone Carbone/Verre
Modèle analytique 7.8487 12.4666 7.8487
0 100 FEM 7.8433 12.8028 7.8433
Erreur % 0.0685 0.5811 0.0685
Modèle analytique 8.1164 11.6971 9.2605
25 75 FEM 7.9984 11.7674 9.2419
Erreur % 1.4755 -0.5972 0.2010
Modèle analytique 8.3821 10.8588 10.4624
SSSS
50 50 FEM 8.2306 10.8272 10.4279
Erreur % 1.8404 0.2923 0.3304
Modèle analytique 8.6412 9.6411 11.5184
75 25 FEM 8.4741 9.8328 11.4660
Erreur % 1.9723 -1.9499 0.4570
Modèle analytique 8.8929 8.8929 12.4666
100 0 FEM 8.7159 8.7159 12.8028
Erreur % 2.0304 2.0304 0.5811
Modèle analytique 12.6128 20.4979 12.6128
0 100 FEM 12.1781 19.0392 12.1781
Erreur % 3.5692 7.6617 3.5692
Modèle analytique 13.0927 19.2532 15.1521
25 75 FEM 12.4471 18.2078 14.4788
Erreur % 5.1866 5.7416 4.6501
Modèle analytique 13.5625 17.8634 17.2172
50 50 FEM 12.8269 16.8555 16.2865
CCSS
Erreur % 5.7345 5.9797 5.7146
Modèle analytique 14.0162 16.2864 18.9700
75 25 FEM 13.2176 15.3645 17.7754
Erreur % 6.0420 6.0003 6.7203
Modèle analytique 14.4535 14.4535 20.4979
100 0 FEM 13.6009 13.6009 19.0392
Erreur % 6.2688 6.2688 7.6617
Modèle analytique 15.9439 25.6140 15.9439
0 100 FEM 15.3358 23.9034 15.3358
Erreur % 3.9652 7.1519 3.9652
Modèle analytique 16.5492 24.1329 19.1331
25 75 FEM 15.6823 22.9044 18.2707
Erreur % 5.5277 5.3682 4.7198
Modèle analytique 17.1395 22.4574 21.6749
CCCC 50 50 FEM 16.1660 21.2352 20.5353
Erreur % 6.0220 5.7554 5.5492
Modèle analytique 17.7077 20.5294 23.7949
75 25 FEM 16.6614 19.3748 22.3704
Erreur % 6.2801 5.9594 6.3677
Modèle analytique 18.2532 18.2532 25.6140
100 0 FEM 17.1461 17.1461 23.9034
Erreur % 6.4567 6.4567 7.1519

94
20
Présente analytique (SSSS)
18 Présente FEM (SSSS)
Présente analytique (CCSS)
16 Présente FEM (CCSS)
Présente analytique (CCCC)
14 Présente FEM (CCCC)

12

10

2
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

wf %

Figure 3. 5 Effet du pourcentage de fibres Wf sur la variation des fréquences propres d'une plaque
composite stratifiée hybride (kevlar/verre) sous différentes conditions aux limites.

Tableau 3.6 Fréquences fondamentales non dimensionnelles d’une plaque carré hybride simplement
appuyée (0/90)n pour Vf = 0.5 et a / h = 20
Nombre Combinaison de matériaux
de Wf (%) Modèle
Kevlar/Verre Kevlar/Carbone Carbone/Verre
couches
Modèle analytique 7.7298 11.9703 7.7298
0 100
Shell FEM 7.7276 11.9077 7.7276
Modèle analytique 7.9960 11.3209 9.1129
25 75
Shell FEM 7.9919 11.2720 9.0978
Modèle analytique 8.2582 10.5869 10.2309
(0/90) 4 50 50
Shell FEM 8.2519 10.5514 10.2010
Modèle analytique 8.5119 9.7446 11.1668
75 25
Shell FEM 8.5033 9.7218 11.1208
Modèle analytique 8.7563 8.7563 11.9703
100 0
Shell FEM 8.7454 8.7454 11.9077
Modèle analytique 7.7782 12.1139 7.7782
0 100
Shell FEM 7.7827 12.0959 7.7827
Modèle analytique 8.0515 11.4526 9.1967
25 75
Shell FEM 8.0555 11.4403 9.1975
Modèle analytique 8.3206 10.7042 10.3399
(0/90) 8 50 50
Shell FEM 8.3237 10.6770 103358
Modèle analytique 8.5807 9.8434 11.2943
75 25
Shell FEM 8.5831 9.8409 11.2844
Modèle analytique 8.8312 8.8312 12.1139
100 0
Shell FEM 8.3829 8.8329 12.0959

95
13
Présente analytique (Kevlar/Verre)
100% Carbone Présente FEM (Kevlar/Verre)
12 Présente analytique (Carbone/Kevlar)
Présente FEM (Carbone/Kevlar)
Présente analytique (Carbone/Verre)
11 Présente FEM (Carbone/Verre)

10

9
100% Kevlar

7 100% Verre

6
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

wf %
Figure 3. 6 Effet du pourcentage de fibres Wf sur la variation des fréquences propres d'une plaque
composite stratifiée hybride

Hybridation Intercouche

Nous présentons dans cette partie une analyse vibratoire d’une plaque composite hybride
intercouche, d’une manière générale l’hybridation intercouche est une suite de couches empilées l'une
sur l'autre dont chaque couche contient une fibre différente. En effet, nous étudions le comportement
vibratoire d’une plaque composite antisymétrique hybride intercouche (carbone/kevlar,
carbone/verre et kevlar/verre) avec différentes séquences d’empilement (figure 3.7) en utilisant la
méthode des éléments finis. Les propriétés matérielles des constituants du composite utilisés dans
cette étude sont données dans le tableau 3.1.

Figure 3. 7 Plaque composite stratifiée hybride intercouche

96
Le tableau 3.7 ainsi que la figure 3.8 montrent la variation de la fréquence fondamentale en
fonction du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h d’une plaque composite stratifiée cross-ply
(0/90)2 hybride intercouche pour une fraction volumique de fibres Vf = 0,4. On voit clairement que
l’augmentation du rapport a/h entraîne une diminution de la fréquence propre dimensionnelle
indiquant que les plaques épaisses sont plus stables que les plaques minces. Les fréquences sont
maximales pour la plaque renforcée par la fibre de carbone et minimales pour la plaque renforcée par
la fibre de verre. Pour l’hybridation de couches carbone-kevlar les séquences d’empilement C-K-C-K,
K-C-C-K et C-K-K-C donnent des fréquences différentes indiquant que le choix de l’empilement de
couches a un grand impact sur la stabilité de la plaque composite.

Tableau 3.7 Pulsations propres d’une plaque carrée hybride intercouche simplement appuyée avec
différentes valeur du rapport a/h pour Vf =0.4

a/h
Séquence
Couches 10 20 30 40
Carbone 3.0436 1.6930 1.1546 0.8731
C- K- C-K 2.6756 1.4645 0.9952 0.7516
K-C-C-K 2.5005 1.3405 0.9065 0.6833
C-K-K-C 2.5755 1.3883 0.9399 0.7089
C- V- C-V 2.5701 1.4064 0.9746 0.7218
V-C-C-V 2.2553 1.1931 0.8044 0.6057
(0/90)2 C-V-V-C 2.3879 1.2739 0.8606 0.6485
Kevlar 2.2565 1.1940 0.8051 0.6063
K- V- K-V 2.1321 1.1222 0.7559 0.5689
V-K-K-V 2.0824 1.0925 0.7353 0.5533
K-V-V-K 2.1429 1.1278 0.7596 0.5718
Verre 2.0000 1.0455 0.7031 0.5290

97
Carbone
3,0 C-K-C-K
K-C-C-K
C-K-K-C
2,5
C-V-V-C
Kevlar
2,0 Verre

1,5

1,0

0,5

10 15 20 25 30 35 40

a/h

Figure 3. 8 Effet de la séquence d’empilement et du rapport a/h sur la variation de la pulsation propre
d’une plaque carrée hybride intercouche (0/90)2 simplement appuyée

Une comparaison du comportement des plaques composites stratifiées cross-ply (0/90)2 hybrides
intercouches pour différentes valeurs du rapport longueur/largeur et pour une fraction volumique de
fibres Vf=0,4 est présentée dans le tableau 3.8 et la figure 3.9. L’augmentation du rapport a/b entraîne
une diminution de la fréquence propre. Les fréquences sont maximales pour la plaque renforcée par
la fibre de carbone et minimales pour la plaque renforcée par la fibre de verre. Il est à remarquer que
la séquence d’empilement et les dimensions de la plaque ont un effet considérable sur la stabilité de
la plaque.

Le tableau 3.9 et la figure 3.10 montrent la comparaison des fréquences fondamentales en mode 1
d’une plaque composite stratifiée hybride intercouche sous différentes conditions aux limites et pour
différentes séquences d’empilement de couches : carbone, kevlar, verre et mixte C-K-C-K, K-C-C-K et
C-K-K-C avec une fraction volumique Vf = 0,4 et a/h=20. On voit que les fréquences sont maximales
pour la plaque encastrée et minimales pour la plaque simplement appuyée. Elles sont maximales pour
la plaque renforcée par la fibre de carbone et minimales pour la plaque renforcée par la fibre de verre.
Les résultats obtenus confirme que la position de couches en cas d’hybridation intercouche influe sur
les valeurs des fréquences propres de la plaque.

98
Tableau 3.8 Effet du rapport a/b sur la pulsation propre d’une plaque hybride intercouche simplement
appuyée avec Vf =0.4

a/b
Séquence
Couches 0.6 0.8 1 1.2 1.6
Carbone 1.2554 1.4217 1.6930 2.0699 3.0927
C- K- C-K 1.2138 1.3088 1.4645 1.6899 2.3490
K-C-C-K 0.9790 1.1201 1.3405 1.6421 2.4631
C-K-K-C 1.0215 1.1623 1.3883 1.7015 2.5598
C- V- C-V 1.2027 1.2805 1.4064 1.5892 2.1338
(0/90) 2 V-C-C-V 0.8650 0.9947 1.1931 1.4620 2.1925
C-V-V-C 0.9334 1.0651 1.2739 1.5622 2.3526
Kevlar 0.8647 0.9952 1.1940 1.4628 2.1919
K- V- K-V 0.8493 0.9579 1.1222 1.3455 1.9602
V-K-K-V 0.7854 0.9087 1.0925 1.3381 2.0009
K-V-V-K 0.8136 0.9389 1.1278 1.3817 2.0689
Verre 0.7488 0.8688 1.0455 1.2803 1.9120

Carbone
3,0 C-K-C-K
K-C-C-K
C-K-K-C
2,5 Kevlar
Verre

2,0

1,5

1,0

0,5
0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6

a/b

Figure 3. 9 Effet de séquence d’empilement et du rapport a/b sur la variation de la pulsation propre d’une
plaque carrée hybride intercouche (0/90)2 simplement appuyée

99
Tableau 3.9 Pulsations propres d’une plaque carrée hybride intercouche sous différentes conditions aux
limites pour Vf =0.4 et a/h=20
Conditions aux limites
Séquence
Couches SSSS CCSS CCCC
Carbone 1.6930 2.5996 3.2636
C-K-C-K 1.4645 2.4519 2.8409
K-C-C-K 1.3405 2.0916 2.6365
C-K-K-C 1.3883 2.1826 2.7569
C- V- C-V 1.4064 2.4144 2.7177
V-C-C-V 1.1931 1.8663 2.3542
C-V-V-C 1.2739 2.0141 2.5476
(0/90) 2 Kevlar 1.1940 1.8648 2.3514
K- V- K-V 1.1222 1.8169 2.2033
V-K-K-V 1.0925 1.7003 2.1422
K-V-V-K 1.1278 1.7614 2.2212
Verre 1.0455 1.6239 2.0451

3,5

SSSS
CCSS
3,0
CCCC

2,5


2,0

1,5

1,0

0,5
Carbone C-K-C-K K-C-C-K C-V-C-V Kevlar Verre

Figure 3. 10 Pulsations propres d’une plaque carrée hybride intercouche (0/90)2 sous différentes
conditions aux limites

100
Les effets de positionnement des couches, du nombre de couches ainsi que du type de renfort sur
la variation des fréquences fondamentales d’une plaque composite stratifiée cross-ply simplement
appuyée pour un rapport dimension latéral sur épaisseur a/h=20 et une fraction volumique Vf=0.4 sont
présentés dans Le tableau 3.10 et la figure 3.11. Une augmentation du nombre de couches entraîne
une augmentation de la fréquence fondamentale et une diminution du pourcentage de la fibre de
carbone entraîne une diminution de la fréquence fondamentale. On voit clairement que le nombre et
le positionnement des couches ont un effet important sur la vibration libre des plaques composites
hybrides.

Tableau 3.10 Pulsations propres d’une plaque carrée hybride intercouche simplement appuyée Vf =0.4 et
a/h=20

Nombre Matériaux
de Séquence
Carbone/Kevlar Carbone/Verre Kevlar/Verre
couches
Matériau 1 1.6930 1.6930 1.1940
M1- M2- M1- M2 1.4645 1.4064 1.1222
M2- M1- M2- M1 1.4645 1.4064 1.1222
(0/90) 2 M2- M1- M1- M2 1.3405 1.1931 1.0925
M1- M2- M2- M1 1.3883 1.2739 1.1278
Matériau 2 1.1940 1.0455 1.0455
Matériau 1 1.7725 1.7725 1.2292
M1- M2- M1- M2- M1- M2 1.5248 1.4623 1.1509
M2- M2- M1- M1- M2- M2 1.2369 1.0786 1.0695
(0/90) 3 M2- M1- M1- M1- M1- M2 1.4518 1.3426 1.1336
M1- M1- M2- M2- M1- M1 1.7669 1.7653 1.2271
M1- M2- M2- M2- M2- M1 1.4480 1.3222 1.1508
Matériau 2 1.2292 1.0671 1.0671
Matériau 1 1.7997 1.7997 1.2413
M1- M2- M1- M2- M1- M2- M1- M2 1.5455 1.4817 1.1609
M2- M1- M2- M1- M2- M1- M2- M1 1.5455 1.4817 1.1609
M1- M1- M1- M2- M2- M1- M1- M1 1.7729 1.7659 1.2341
M1- M1- M2- M2- M2- M2- M1- M1 1.7505 1.7391 1.2245
(0/90) 4 M1- M2- M2- M2- M2- M2- M2- M1 1.4579 1.3310 1.1518
M2- M2- M2- M1- M1- M2- M2- M2 1.2645 1.0999 1.0810
M2- M2- M1- M1- M1- M1- M2- M2 1.3136 1.1765 1.0939
M2- M1- M1- M1- M1- M1- M1- M2 1.5275 1.4447 1.1581
Matériau 2 1.2413 1.0746 1.0746

101
1,8
Carbone/Kevlar
1,7 Carbone/Verre
Kevlar/Verre
1,6

1,5

 1,4

1,3

1,2

1,1

1,0
Matériau 1 1-2-1-2 2-1-1-2 1-2-2-1 Matériau 2

Figure 3. 11 Pulsations propres d’une plaque carrée hybride intrafils-intercouche (0/90) 2 simplement
appuyée

102
3. Conclusion

Une évaluation des performances de la théorie d’ordre élevé à prédire les fréquences propres de
plaques composites hybrides a été réalisée dans ce chapitre. Les équations de mouvement ont été
développées en utilisant le principe d’Hamilton. Les expressions mathématiques sont obtenues en
utilisant la solution de Navier pour différentes conditions aux limites. Les fréquences naturelles
prédites par la présente théorie ont été comparées avec celles obtenues par les simulations MEF.
L’hybridation intrafils consiste à combiner les fibres (carbone, verre et kevlar) dans la même couche
en utilisant la loi des mélanges tandis que l’hybridation intercouche (ou couche par couche) a été
présentée à l’aide de code Abaqus. Les résultats obtenus ont montré que la fraction volumique, les
dimensions de la plaque, le type de fibre, la position des couches dans le cas de composites hybrides
intercouches ainsi que les conditions aux limites affectent de manière significative les fréquences
fondamentales des plaques composites hybrides.

103
CHAPITRE IV
MODELISATION NUMERIQUE DU COMPORTEMENT DYNAMIQUE ET
HYGROTHERMIQUE DES PLAQUES COMPOSITES

104
105
RESUME DU CHAPITRE
Les matériaux composites sont soumis la plupart du temps à des variations de température et
l'humidité ou les deux en même temps (chargement hygrothermique) dans certaines applications
telles que l'aérospatiale, l'automobile, la construction navale et les structures en bâtiment.

Les conditions hygrothermiques généralement dégradent les propriétés élastiques et la rigidité des
structures. En effet, nous étudions dans ce chapitre le comportement vibratoire de plaques composites
soumises à une charge hygrothermique. Les modules de l’ingénieur pour les différents cas : composite
non hybride et composite hybride sont calculés en utilisant la loi des mélanges. L’équation de
mouvement de la plaque stratifiée est obtenue en utilisant de principe d'Hamilton. Les expressions
mathématiques sont obtenues en utilisant la solution de Navier pour différentes conditions aux limites.

L’étude de l’effet hygrothermique nous permet une meilleure compréhension et une meilleure
caractérisation du comportement réel des plaques composites stratifiées lorsqu’elles sont soumises à
des charges combinées.

106
1. Effet hygrothermique

Les propriétés matérielles de la plaque composite sont considérées comme dépendantes de la


température et de l’humidité. Les conditions hygrothermiques généralement dégradent les propriétés
élastiques et la rigidité des structures qui influe sur le comportement en vibration. En effet, nous allons
étudier l’effet hygrothermique où la plaque est soumise à différentes valeurs de température et
l’humidité.

Propriétés matérielles de composites sous conditions hygrothermiques


On considère une plaque composite stratifiée antisymétrique hybride à couches croisées (0/90)n,
dans laquelle la plaque peut être hybride intrafils où les couches peuvent comprendre deux types de
fibres : Carbone/Verre, Carbone/Kevlar et Kevlar/Verre, hybride intercouche dont les couches peuvent
comprendre un type de fibres ou non hybride. Les propriétés mécaniques de ces matériaux dépendent
des propriétés des fibres, de la matrice, de la fraction volumique ainsi que des conditions
hygrothermiques. Le système de coordonnées dse plaques est illustré sur la figure 4.1.

(a) (b)

(c)
Figure 4. 1 Système de coordonnées des plaques composites : (a) hybride intrafils, (b) hybride intercouche
et (c) non hybride

107
Propriétés matérielles du composite hybride

On suppose que les propriétés mécaniques de la fibre sont insensibles à la température et


l’humidité tandis que celles de la matrice sont dépendantes. Selon l’approche analytique [71], le
module de Young de la matrice époxy est donné comme suit :

E m  ( 3 .5 1  0 .0 0 3 T  0 .1 4 2 C ) G P a (4.1)

Où :

T  T 0   T et T0  250 C (température ambiante)

C  C 0   C et C 0  0 % en poids de H2O.

Le module longitudinal total du composite E1 est donné par l’équation suivante en utilisant la loi des

mélanges et l’équation (4.1) :

E1  E(1) (1) (2) (2)


f Vf  E f Vf  EmVm (4.2)

Vf(1) Vf(2) Vm  1 (4.3)

Vf  Vf(1)  Vf(2) (4.4)

(1)
V f(1) ( 2)
V f( 2)
w f  , w f  (4.5)
Vf Vf

D’où :

E 1  V f  E (1)
f wf
(1)
 E (f 2 ) 1  w (1)
f    E m 1  V f
  (4.6)

 1 2  V f  (1 )
f w (1f )   (2)
f 1  w    1  V 
(1 )
f m f
(4.7)

(1)
E (1)
f (2)
E (2)
f Em
G f  ,G f  , Gm  (4.8)
2 1  (1)
f  2 1  (2)
f  2 1   m 

f w f  G f 1  w f
G f  G (1) 
( 2)
(4.9)

108
E (1)
f wf E (f 2 ) w f Em
kf   , km  (4.10)
3 1  2 (1)
f  3 1  2 (f 2 )  3 1  2 m 

Gf Gm
Kf  kf  , K m  km  (4.11)
3 3

 G f 1  V f   G m 1  V f 
 G12  G13  G m
 G f 1  V f   G m 1  V f 

   (4.12)
  
 Vf
 
 G 23  G m  1  Gm k  7G 
   1  V f  m 38 m 
  G f  Gm 2km  3 Gm 

Vf
K L  Km  (4.13)
1 1Vf

k f  km  13  G f  Gm  km  43 Gm

2 (4.14)
E2  2
1 1 2  1 2 

2K L 2 G 23 E1

Propriétés matérielles du composite non hybride

Les propriétés mécaniques de la matrice sont aussi dépendantes de la température et de l’humidité


(équation 4.1), le module de Young du composite non hybride est donné comme suit :

E1  Ef Vf  Em(1Vf ) (4.15)

Vf  Vm  1 (4.16)

D’où :

 12  V f f  m 1  V f  (4.17)

109
 G f 1  V f   Gm 1  V f 
 G12  G13  Gm
 G f 1  V f   Gm 1  V f 

   (4.18)
  
 Vf
G  G 
m 1

 23  Gm k m  73 Gm 
  G f  Gm
 1  V f  2 k m  83 Gm 
  

Vf
K L  Km  (4.19)
1 1Vf

k f  km  13  G f  Gm  km  43 Gm

2 (4.20)
E2  2
1 1 2  12 

2 K L 2G 23 E1

Formulation de la théorie raffinée pour les plaques stratifiées


En utilisant les équations (2.1) à (2.4) du chapitre 2, le champ de déplacement de la plaque est donné
par :

 wb ws
u  x, y , z , t   u0  x, y , t   z x  f  z  x

 v  x, y , z , t   v  x, y , t   z wb  f  z  ws (4.21)
0
 y y

 w  x, y , z , t   wb  x, y , t   ws  x, y , t 

Avec :

2
 2 z
2

f  z    z  ze h  (4.22)
 
 

En utilisant les équations (2.6) à (2.35) du chapitre 2, les fréquences propres sont obtenues en mettant
le déterminant de l’équation (4.23) égal à zéro :

  a11 a12 a13 a14   m11 0 m13 m14    U mn  0


 
  a12 a22 a23 a24   0 m
2 22 m23 m24    Vmn  0
    (4.23)
  a13 a23 a33 a34   m31 m32 m33 m34   Wbmn  0
    
  a14 a24 a34 a44   m41 m42 m43 m44   Wsmn  0

110
2. Résultats et discussions

Nous présentons dans ce chapitre l’influence des conditions hygrothermiques sur les fréquences
propres de plaques composites hybrides et non hybrides. Les conditions hygrothermiques
généralement dégradent les propriétés élastiques et la rigidité des structures. En effet, nous avons
étudié l’effet hygrothermique en variant les valeurs de température et l’humidité. Les propriétés
matérielles des constituants du composite utilisés sont données dans les tableaux 4.1, 4.2 et 4.3 [3] :

Tableau 4.1 Propriétés matérielles des constituants utilisés

Matériau E (GPa) v
Fibre de Carbone 380 0.33
Fibre de Verre 86 0.22
Fibre d’aramide 135 0.37
Matrice époxy 3.45 0.3

Tableau 4.2 Propriétés d’une résine époxy sous conditions hygrothermiques.

∆ (℃) ∆ (%) Em (MPa) vm


0 0 3435 0.3
25 25 3324.5 0.3
50 50 3214 0.3
75 75 3103.5 0.3
100 100 2993 0.3

Tableau 4.3 Propriétés élastiques du composite à fibre de carbone sous conditions hygrothermiques.

∆ (℃) ∆ (%) E11 (MPa) E22 (MPa) v12 G12 (MPa) G23 (MPa)
0 0 154061 7454 0.312 3029 2659
25 25 153994 7218 0.312 2933 2574
50 50 153928 6981 0.312 2837 2489
75 75 153862 6744 0.312 2741 2405
100 100 153795 6508 0.312 2645 2320
E33 = E22, v13= v12, G13= G12

La fréquence fondamentale adimensionnelle suivante est utilisée dans la présentation des résultats
pour les plaques non hybride et hybride intrafils :

a2 
 
h E2

111
Effet hygrothermique sur le comportement des plaques composites non
hybrides
Le tableau 4.4 et la figure 4.2 résument les résultats fréquence-fraction volumique d’une plaque
composite stratifiée à fibre de carbone simplement appuyée pour différentes valeurs de température
et humidité (∆ ∆ ). Les écarts maximaux de la présente théorie par rapport aux simulations FEM
sont inférieurs à 4%. Nous remarquons que les fréquences sont maximales pour une fraction
volumique Vf =0.45, cette fraction représente la valeur optimale pour avoir un matériau rigide en terme
de vibration. On voit clairement les effets de conditions hygrothermiques sur les valeurs de fréquences
propres, une augmentation de la température et de l’humidité mène à une augmentation des
fréquences propres adimensionnelles. Cette augmentation est due à la dégradation des propriétés
élastiques du composite montrée dans les tableaux (4.2 et 4.3).

Tableau 4.4 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque carrée stratifiée avec
différentes valeurs de fraction volumique Vf

Vf
∆ (%) ∆ (℃) Modèle
0.3 0.4 0.45 0.55 0.6 0.7
Modèle
11.0250 11.3659 11.4159 11.3045 11.1460 10.6073
analytique
0 0
FEM 10.8215 11.1380 11.1846 11.2765 10.9352 10.4345
Erreur % 1.8803 2.0458 2.0679 0.2480 1.9276 1.6562
Modèle
11.2503 11.5995 11.6507 11.5367 11.3737 10.8206
analytique
25 25
FEM 10.9256 11.4253 11.2925 11.1891 11.0404 10.5508
Erreur % 2.9723 3.1493 3.1720 3.1069 3.0190 2.5567
Modèle
11.2163 11.5643 11.6153 11.5017 11.3393 10.7884
analytique
50 50
FEM 11.0344 11.3573 11.4050 11.3006 11.1502 10.6371
Erreur % 1.6487 1.8223 1.8439 1.7796 1.6957 1.4220
Modèle
11.3375 11.6898 11.7415 11.6265 11.4620 10.9033
analytique
75 75
FEM 11.1479 11.4745 11.5226 11.4171 11.2652 10.7459
Erreur % 1.7003 1.8761 1.8995 1.8342 1.7467 1.4648
Modèle
11.3420 11.6944 11.7462 11.6311 11.4666 10.9076
analytique
100 100
FEM 11.2668 11.5970 11.6455 11.5391 11.3856 10.8598
Erreur % 0.6673 0.8400 0.8650 0.7976 0.7116 0.4399

112
12,5
Analytique 0-0
FEM 0-0

12,0 Analytique 25-25


FEM 25-25
Analytique 50-50
11,5 FEM 50-50
 Analytique 75-75
FEM 75-75
11,0 Analytique 100-100
FEM 100-100

10,5

10,0
0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Vf

Figure 4. 2 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales adimensionnelles d’une plaque carrée
stratifiée (0/90)2 en composite à fibre de carbone en fonction de la fraction de fibres

Le tableau 4.5 ainsi que la figure 4.3 présentent l’évolution de la fréquence fondamentale en
fonction du rapport dimension latérale sur épaisseur a/h d’une plaque composite stratifiée cross-ply à
fibres de carbone pour une fraction volumique Vf = 0,4 sous différentes valeurs de température et
d’humidité. Il est à remarquer que les résultats obtenus avec le modèle analytique sont en excellent
accord avec les simulations FEM et que les écarts entre les deux modèles sont inférieurs à 4%. Ces
écarts diminuent lorsque le rapport a/h augmente, ceci est dû à l'effet de cisaillement transverse. La
figure 4.3 montre que les fréquences propres adimensionnelles sont proportionnelles au rapport
dimension latérale sur épaisseur a/h et les valeurs de température et humidité (∆ ∆ ).

113
Tableau 4.5 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque carrée stratifiée (0/90)2
avec différentes valeurs du rapport a/h pour Vf =0.4

∆ (℃)
a/h ∆ (%) Modèle 0 25 50 75 100
Modèle analytique 11.3659 11.4780 11.5599 11.6443 11.7314
0 FEM 11.1380 11.2104 11.2849 11.3617 11.4407
Erreur % 2.0458 2.3869 2.4367 2.4874 2.5413
Modèle analytique 11.5164 11.5995 11.6852 11.7736 11.8649
25 FEM 11.1720 11.2453 11.1364 11.4519 11.4789
10 Erreur % 3.0826 3.1493 4.9280 2.8094 3.3625
Modèle analytique 11.4270 11.4823 11.5643 11.6489 11.7361
50 FEM 11.2064 11.2807 11.3573 11.4364 11.5175
Erreur % 1.9684 1.7867 1.8223 1.8584 1.8979
Modèle analytique 11.3659 11.4443 11.5252 11.6085 11.6945
100 FEM 11.2768 11.3532 11.4321 11.5132 11.5970
Erreur % 0.7900 0.8021 0.8146 0.8072 0.8407
Modèle analytique 12.4668 12.6136 12.7214 12.8329 12.9485
0 FEM 12.3946 12.4951 12.5985 12.7060 12.8169
Erreur % 0.5827 0.9483 0.9751 0.9983 1.0267
Modèle analytique 12.6642 12.7737 12.8871 13.0047 13.1268
25 FEM 12.4419 12.5438 12.6491 12.8711 12.4896
20 Erreur % 1.7865 1.8329 1.8813 1.9323 1.9863
Modèle analytique 12.5150 12.6193 12.7272 12.8390 12.9548
50 FEM 12.4896 12.5929 12.7002 12.8113 12.9259
Erreur % 0.2030 0.2098 0.2129 0.2165 0.2233
Modèle analytique 12.4668 12.5695 12.6757 12.7856 12.8995
100 FEM 12.5872 12.6943 12.8051 12.9201 13.0388
Erreur % -0.9567 -0.9830 -1.0109 -1.0407 -1.0683
Modèle analytique 12.8008 12.9594 13.0760 13.1970 13.3225
0 FEM 12.7862 12.8962 13.0102 13.1286 13.2517
Erreur % 0.1137 0.4901 0.5055 0.5207 0.5345
Modèle analytique 13.0141 13.1327 13.2558 13.3835 13.5163
25 FEM 12.8379 12.9498 13.0658 13.1864 13.3117
Erreur % 1.3722 1.4125 1.4537 1.4945 1.5367
40 Modèle analytique 12.8528 12.9656 13.0824 13.2035 13.3293
50 FEM 12.8905 13.0043 13.1225 13.2452 13.3719
Erreur % -0.2924 -0.2977 -0.3055 -0.3153 -0.3191
Modèle analytique 12.8008 12.9117 13.0266 13.1456 13.2692
100 FEM 12.9984 13.1163 13.2379 13.3653 13.4969
Erreur % -1.5203 -1.5603 -1.5963 -1.6439 -1.6871

114
14,0
Analytique 0-0
Shell FEM 0-0
13,5 Analytique 50-50
Shell FEM 50-50
13,0 Analytique 100-100
Shell FEM 100-100
12,5

 12,0

11,5

11,0

10,5

10,0
10 15 20 25 30 35 40
a/h

Figure 4. 3 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales adimensionnelles d’une plaque carrée
stratifiée (0/90)2 en composite à fibre de carbone en fonction du rapport a/h

Les fréquences fondamentales adimensionnelles d’une plaque composite simplement appuyée


stratifiée à couches croisées (0/90)2 renforcée par la fibre de carbone en fonction du rapport longueur
sur largeur a/b sont présentées dans le tableau 4.6 et la figure 4.4 pour une fraction volumique égale
à 0,4 et un rapport a/h égale à 20. La plaque est soumise à différentes températures et humidités, les
courbes de la figure 4.4 montrent l’effet des conditions hygrothermiques sur les valeurs de fréquences
propres où on remarque l’écart entre les conditions (0-0,50-50 et 100-100). Il est à noter que les
erreurs maximales de la présente théorie par rapport aux simulations FEM sont inférieures à 4%. Les
fréquences propres adimensionnelles sont proportionnelles à la température et à l’humidité, ce qui
confirme que les conditions hygrothermiques peuvent affecter les fréquences propres de la plaque en
matériau composites.

115
Tableau 4.6 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque stratifiée (0/90)2 avec
différentes valeurs du rapport a/b pour Vf =0.4

a/h Modèle a/b


∆ (%) ∆ (℃) 0.6 0.8 1 1.2 1.6
Modèle analytique 9.2554 10.4697 12.4668 15.2739 23.0162
0 0 FEM 9.1920 10.4094 12.3946 15.1539 22.6406
Erreur % 0.6895 0.5501 0.5819 0.7920 1.6589
Modèle analytique 9.4954 10.7325 12.7737 15.4661 23.5638
25 25 FEM 9.2594 10.4822 12.4783 15.2534 22.7768
20 Erreur % 2.5485 2.3876 2.3667 1.3945 3.4553
Modèle analytique 9.4591 10.6927 12.7272 15.5897 23.4811
50 50 FEM 9.3521 10.5857 12.6004 15.4018 22.9947
Erreur % 1.1440 1.0103 1.0061 1.2201 2.1153
Modèle analytique 9.5889 10.8350 12.8933 15.7910 23.7764
75 75 FEM 9.4006 10.6341 12.6527 15.4600 23.0574
Erreur % 2.0033 1.8895 1.9011 2.1411 3.1181
Modèle analytique 9.5938 10.8450 12.8995 15.7985 23.7874
100 100 FEM 9.4746 10.7134 12.7442 15.5679 23.2020
Erreur % 1.2578 1.2282 1.2185 1.4808 2.5232

24

22
Analytique 0-0
20 Shell FEM 0-0
Analytique 50-50
18 Shell FEM 50-50
Analytique 100-100
Shell FEM 100-100
 16

14

12

10

8
0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6
a/b

Figure 4. 4 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales adimensionnelles d’une plaque
stratifiée (0/90)2 en composite à fibres de carbone pour différentes valeurs du rapport a/b

116
Le tableau 4.7 et la figure 4.5 montrent la comparaison des fréquences fondamentales en mode 1
d’une plaque composite stratifiée à fibres de carbone sous différentes conditions aux limites et
différentes conditions hygrothermiques pour une fraction volumique Vf = 0,4. Les fréquences ainsi que
les écarts sont maximaux pour la plaque encastrée et minimaux pour la plaque simplement appuyée.
Ces résultats confirment les résultats du chapitre 2 et 3, ceci est dû à la rigidité en flexion qui est plus
grande dans les plaques encastrées et moindre dans les plaques simplement appuyées. Les fréquences
propres adimensionnelles varient linéairement avec l’augmentation de la température et de
l’humidité. Il est clair d’après les résultats obtenus que les conditions hygrothermiques influent sur le
comportement de la plaque, mais les conditions aux appuis ont un effet plus important sur les
fréquences propres des plaques composites.

Tableau 4.7 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque carrée stratifiée sous
différentes conditions aux limites pour Vf =0.4

Conditions aux limites


Couches ∆ (%) ∆ (℃) Modèle
SSSS CCSS CCCC
Modèle analytique 12.4668 20.4975 25.6038
0 0 FEM 12.3946 19.0284 23.8875
Erreur % 0.5819 7.7204 7.1850
Modèle analytique 12.7737 20.7394 25.8890
25 25 FEM 12.4783 19.2254 24.1240
Erreur % 2.3667 7.8749 7.3162
Modèle analytique 12.7272 20.9927 26.1867
( 0 / 90 ) 2 50 50 FEM 12.6004 19.2902 24.2021
Erreur % 1.0061 8.8258 8.2002
Modèle analytique 12.8933 21.2582 26.4980
75 75 FEM 12.6527 19.6443 24.6261
Erreur % 1.9011 8.2157 7.6012
Modèle analytique 12.8995 21.5368 26.8238
100 100 FEM 12.7442 19.8680 24.8929
Erreur % 1.2185 8.3992 7.7567

117
28

26 Analytique SSSS
FEM SSSS
24
Analytique CCSS
22 FEM CCSS
Analytique CCCC
20 FEM CCCC

18

16

14

12

10
0-0 25-25 50-50 75-75 100-100
0
ΔC % - ΔT C

Figure 4. 5 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales adimensionnelles d’une plaque
stratifiée en composite à fibres de carbone sous différentes conditions aux limites

Les résultats présentés dans le tableau 4.8 et la figure 4.6 montrent la variation des fréquences
fondamentales adimensionnelles d’une plaque composite stratifiée simplement appuyée à fibre de
(carbone, kevlar et verre) en fonction de la température et de l’humidité. Les résultats obtenus par la
théorie d’ordre élevé sont comparables à ceux obtenus par la méthode des éléments finis. Les erreurs
maximales du modèle analytique par rapport aux simulations FEM sont inférieures à 3%. On constate
que la variation des fréquences est proportionnelle à la température et à l’humidité. Nous remarquons
que les fréquences propres de la plaque renforcée par la fibre de carbone sont maximales et celles
renforcées par la fibre de verre minimales. On peut conclure d’après les résultats obtenus que le type
de fibre a un impact plus important sur les fréquences propres que les conditions hygrothermiques.

118
Tableau 4.8 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque carrée stratifiée
simplement appuyée avec variation des fibres pour Vf =0.4

Matériaux
Couches ∆ (%) ∆ (℃) Modèle
Kevlar Carbone Verre
Modèle analytique 8.8773 12.4667 7.8446
0 0 FEM 8.8628 12.3946 7.8393
Erreur % 0.1632 0.5819 0.0677
Modèle analytique 9.0440 12.7737 7.9662
25 25 FEM 8.9440 12.4783 7.8989
Erreur % 1.1184 2.3667 0.8524
Modèle analytique 9.0172 12.7272 7.9685
( 0 / 90 ) 2 50 50 FEM 9.0295 12.6004 7.9623
Erreur % -0.1380 1.0061 0.0779
Modèle analytique 9.1070 12.8933 8.0140
75 75 FEM 9.1198 12.6527 8.0295
Erreur % -0.1402 1.9011 -0.1926
Modèle analytique 9.1103 12.8995 8.0165
100 100 FEM 9.2159 12.7442 8.1008
Erreur % -1.1457 1.2185 -1.0402

14
Kevlar Analytique
Kevlar FEM
Carbone Analytique
Carbone FEM
12
Verre Analytique
Verre FEM

 10

6
0-0 25-25 50-50 75-75 100-100

ΔC % - ΔT C0

Figure 4. 6 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales adimensionnelles d’une plaque
stratifiée en composite avec différents types de fibres

119
Effet hygrothermique sur le comportement des plaques composites à fibres
hybrides
Le tableau 4.9 ainsi que la figure 4.7 montrent la variation de la fréquence fondamentale en
fonction de la température et de l’humidité d’une plaque composite stratifiée hybride intrafils
(carbone/verre, carbone/kevlar et kevlar /verre) pour une fraction volumique Vf = 0,4 et un rapport
a/h égale à 20. On voit clairement que les résultats obtenus avec notre-modèle analytique sont en
excellent accord avec les simulations FEM, les erreurs maximales du modèle théorie par rapport aux
simulations FEM sont inférieures à 1% quels que soient le type du renfort et les valeurs de la
température et de l’humidité. Une augmentation des conditions hygrothermiques (∆ ∆ ) fait
augmenter la fréquence fondamentale adimensionnelle et le changement de type de renfort change
les valeurs de la fréquence fondamentale.

Tableau 4.9. Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque hybride simplement
appuyée pour Vf =0.4 et a/h=20

Combinaisons
Couches ∆ (%) ∆ (℃) Modèle
Carbone/Kevlar Carbone/Verre Kevlar/Verre
Modèle analytique 10.8528 10.4622 8.3743
0 0 FEM 10.8122 10.4276 8.3645
Erreur % 0.3758 0.3314 0.1175
Modèle analytique 10.9756 10.5784 8.4459
25 25 FEM 10.9328 10.5418 8.4357
Erreur % 0.3914 0.3467 0.1202
Modèle analytique 11.1051 10.7011 8.5218
( 0 / 90 ) 2 50 50 FEM 11.0601 10.6624 8.5109
Erreur % 0.4064 0.3625 0.1276
Modèle analytique 11.2418 10.8305 8.6022
75 75 FEM 11.1943 10.7900 8.5904
Erreur % 0.4238 0.3751 0.1371
Modèle analytique 11.3864 10.9675 8.6875
100 100 FEM 11.3366 10.9247 8.7307
Erreur % 0.4395 0.3912 -0.4943

120
12,0

11,5 Analytique (Carbone/Kevlar)


FEM (Carbone/Kevlar)
Analytique (Carbone/Verre)
11,0 FEM (Carbone/Verre)
Analytique (Kevlar/Verre)
10,5 FEM (Kevlar/Verre)

 10,0

9,5

9,0

8,5

8,0
0-0 25-25 50-50 75-75 100-100

ΔC % - ΔT C0

Figure 4. 7 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales adimensionnelles d’une plaque
stratifiée hybride intrafils

Effet hygrothermique sur le comportement de plaques hybrides


intercouches
Le tableau 4.10 et la figure 4.8 montrent la comparaison des fréquences fondamentales en
fonction de la température et de l’humidité d’une plaque composite stratifiée (0/90)2 hybride
intercouche pour une fraction volumique Vf = 0,4 en utilisant la méthode des éléments finis. On voit
clairement que les fréquences naturelles du système diminuent de manière linéaire avec
l’augmentation de la température et de l’humidité. Les résultats obtenus confirment que le choix de
la séquence d’empilement des couches et le type de renfort ont un effet sur les fréquences propres
par rapport aux conditions hygrothermiques.

121
Tableau 4.10. Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque hybride intercouche
simplement appuyée pour Vf =0.4 et a/h=20

∆ (%) − ∆ (℃)
Séquence
0-0 25-25 50-50 75-75 100-100
Couches
Carbone 1.6920 1.6850 1.6827 1.6706 1.6632
C- K- C-K 1.4635 1.4563 1.4514 1.4414 1.4338
K-C-C-K 1.3396 1.3328 1.3270 1.3189 1.3118
C-K-K-C 1.3871 1.3790 1.3752 1.3623 1.3537
C- V- C-V 1.4054 1.3982 1.3933 1.3834 1.3758
(0/90)2 V-C-C-V 1.1922 1.1853 1.1795 1.1715 1.1644
C-V-V-C 1.2727 1.2636 1.2597 1.2452 1.2358
Kevlar 1.1929 1.1851 1.1772 1.1692 1.1610
K- V- K-V 1.1211 1.1132 1.1051 1.0970 1.0888
V-K-K-V 1.0914 1.0839 1.0762 1.0684 1.0606
K-V-V-K 1.1266 1.1181 1.1095 1.1008 1.0920
Verre 1.0444 1.0363 1.0281 1.0198 1.0114

1,7
Carbone
C-K-C-K
1,6
K-C-C-K
C-K-K-C
1,5 C-V-V-C
Kevlar
1,4 K-V-V-K
 Verre
1,3

1,2

1,1

1,0

0,9
0-0 25-25 50-50 75-75 100-100
0
ΔC % - ΔT C

Figure 4. 8 Effet hygrothermique sur les fréquences fondamentales d’une plaque stratifiée hybride
intercouche

122
3. Conclusion

L'objectif principal de ce chapitre était l’évaluation de l’approche analytique de Bouakazet.al [71] à


prédire les fréquences propres de plaques composites sous conditions hygrothermiques. Nous avons
étudié une plaque composite à fibre de carbone, une plaque hybride intrafils et une plaque hybride
intercouche, les propriétés élastiques du composite ont été calculées en utilisant la loi des mélanges.
Les fréquences naturelles prédites par notre théorie raffinée ont été comparées avec celles obtenues
par la méthode des éléments finis en utilisant Abaqus. Les propriétés matérielles de la plaque
composite sont considérées comme dépendantes de la température et de l’humidité. Les résultats
obtenus ont montré que les conditions hygrothermiques peuvent affecter le comportement des
plaques composites mais moins que les autres paramètres.

123
CONCLUSION GENERALE

124
Les matériaux composites sont de plus en plus utilisés dans des nombreux domaines industriels
grâce à leurs avantages. Néanmoins, leur prix et l’impact sur l'environnement restent parmi les
principaux inconvénients. Leur utilisation dans les divers industries nécessite d’améliorer la
connaissance de ces matériaux. En effet, des travaux ont été menés ces dernières années pour
apporter des solutions aux différentes sollicitations notamment les vibrations, le flambement et les
conditions hygrothermiques. Récemment, des chercheurs ont suggéré l’hybridation des fibres afin
d’obtenir des propriétés optimales du composite pour certaines applications en combinant des fibres
naturelles et/ou conventionnelles.

Ce travail constitue une contribution à la compréhension du comportement des composites à fibres


hybrides sous chargement mécanique et hygrothermique en utilisant une théorie d’ordre élevé et une
analyse par la méthode des éléments finis.

Une étude bibliographique a été nécessaire pour donner une vision assez large des matériaux
composites, leurs différents constituants, caractéristiques mécaniques, procédés de fabrication,
domaine d’application et leurs avantages et inconvénients. Une comparaison des théories des
plaques : la théorie classique, du premier ordre et d'ordres élevés a été réalisée afin de choisir la
théorie qui donne des résultats précis. Les études réalisées sur l’hybridation permettent de conclure
que cette technique est propre à un certain nombre de composites, dépend du type de fibres, de leur
fraction volumique, de la position des couches en cas de composite hybride intercouche et des
conditions aux limites. Une étude bibliographique sur l’effet hygrothermique a été également réalisée
pour voir l’influence de la température et de l’humidité sur le comportement des structures.

La théorie d’ordre élevé raffinée à quatre variables et une simulation par éléments finis ont été
utilisées avec succès dans le deuxième chapitre pour analyser le comportement vibratoire des plaques
stratifiées antisymétriques en matériaux composites sous différentes conditions aux limites. La
présente théorie prend en considération l’effet du cisaillement transverse lors du calcul des
déformations sans besoin de facteurs de correction de cisaillement. Les équations de mouvement ont
été développées en utilisant le principe d’Hamilton. Un modèle tridimensionnel et un modèle coque
ont été utilisés à l’aide d’Abaqus pour valider le modèle analytique.

Le troisième chapitre a été consacré à l’évaluation des performances de la théorie d’ordre élevé à
prédire les fréquences propres de plaques composites hybrides. Les équations de mouvement sont
développées en utilisant le principe d’Hamilton. Les modules élastiques de la plaque hybride ont été
calculés en utilisant la loi des mélanges. La plaque hybride intercouche (ou couche par couche) a été
étudiée à l’aide de code commercial Abaqus.

125
L'objectif du quatrième chapitre était l’évaluation de l’approche analytique issue de [71] à prédire
les fréquences propres de plaques composites sous conditions hygrothermiques. Les propriétés
matérielles de la plaque composite sont considérées comme dépendantes de la température et de
l’humidité. Nous avons étudié l’effet hygrothermique sur la variation des fréquences propres de
plaques composite à fibre de carbone, hybride intrafils et hybride intercouche en variant les valeurs
de la température et de l’humidité. Les propriétés élastiques du composite ont été calculé en utilisant
la loi des mélanges. Les fréquences naturelles prédites par notre théorie des plaques ont été
comparées avec celles obtenues par la méthode des éléments finis.

Les travaux menés dans cette thèse ont montré que les fréquences propres des composites sont
dépendants de plusieurs facteurs. Les résultats obtenus ont montré que le rapport des modules, les
dimensions de la plaque, la séquence d’empilement, d’orientation des renforts ainsi que les conditions
aux limites ont un impact très important sur la stabilité de la plaque. La fraction volumique, le type de
fibre et la position des couches dans le cas des composites hybrides intercouches affectent de manière
significative les fréquences fondamentales des plaques composites hybrides. Par ailleurs, les
conditions hygrothermiques peuvent affecter le comportement des plaques composites mais de
manière moindre que les autres paramètres.

Les travaux réalisés dans cette thèse permettent d’envisager des perspectives dans le domaine des
matériaux composites. Nous en citons quelques-unes :
 Etudier les vibrations forcées des plaques stratifiées en matériaux composites.

 Utiliser la théorie d’ordre élevé pour étudier le comportement des plaques composites
sandwichs.
 Etudier l’hybridation fibres synthétiques-fibres naturelles et 100% naturelles en utilisant la
théorie d’ordre élevé.
 Etudier le comportement en vibration des plaques stratifiées 3D en utilisant la théorie d’ordre
élevé.

126
BIBLIOGRAPHIE
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[2] L. Gornet, Généralités sur les matériaux composites, École Centrale de Nantes, 2011, HAL Id: cel-

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Lavoisier, 2012.

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l’étude de la vibration libre des plaques en matériaux composites. Workshop International Plasturgie
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[105] B. Adim, M. A. Ben Henni, T. Hassaine Daouadji, A. Rabahi, M. Zidour. vibration des plaques stratifiée
en matériaux composites sous divers conditions aux limites. CIMA 2016, International Conference on
Mechanics and Aeronautics, October 18-20, 2016 Algiers, Algeria.

133
Contribution à l’étude de la vibration des plaques en matériaux composites sous chargement mécanique et
thermomécanique
Ce travail a pour objectif d’analyser le comportement en vibrations libres de composites stratifiés à fibres hybrides en utilisant
d’une part, une théorie d’ordre élevé à quatre variables qui prend en considération l’effet de cisaillement transverse lors du calcul
des déformations ; et d’autre part une analyse par la méthode des éléments finis. L’équation du mouvement de la plaque stratifiée
est obtenue en utilisant de principe d'Hamilton. Les expressions mathématiques sont obtenues en utilisant la solution de Navier
pour différentes conditions aux limites. Afin de valider les modèles proposés nous avons d’abord comparé nos résultats avec des
modèles existants dans la littérature pour les matériaux non hybrides. Les modules élastiques de la plaque hybride sont calculés
en utilisant la loi des mélanges. Ensuite, nous avons étudié les effets des dimensions de la plaque, de la fraction volumique et du
type de fibres, de la position des couches (pour le cas de l’hybridation intercouche) ainsi que les conditions aux limites sur les
fréquences fondamentales des plaques composites hybrides. Comme il n’y a aucune donnée disponible dans la littérature pour
les plaques composites hybrides, la solution en éléments finis a été utilisée pour valider les résultats obtenus par la théorie d’ordre
élevé. Les résultats montrent la bonne précision de la solution analytique proposée pour la prévision des fréquences
fondamentales des plaques stratifiées hybrides. Comme les conditions hygrothermiques généralement dégradent la rigidité des
structures, nous avons étudié les effets de température et de l’humidité sur la stabilité des plaques composites hybrides et non
hybrides. Les résultats obtenus pour les fréquences fondamentales montrent que les conditions hygrothermiques affectent le
comportement des plaques composites mais à moindre échelle.

Mots-clefs : Plaques composites hybrides, théorie des plaques d’ordre élevé, vibrations libres, méthode des éléments finis, effets
hygrothermiques.

Contribution to the study of vibration of composite material plates under mechanical and thermomechanical
loadings
The aim of this work is to analyze the vibration behavior of hybrid fiber composite laminates by using, on the one hand, the four-
variable high order theory taking into account the transverse shear effect for strain calculation; and on the other hand by the finite
element method analysis. The equation of motion of the laminated plate is obtained using Hamilton's principle. The mathematical
expressions are obtained using the Navier solution for different boundary conditions. In order to validate the proposed models,
we compared our results with existing models in the literature for non-hybrid composites. The elastic moduli of the hybrid plate
were calculated using the law of mixtures. Then, we studied the effects of the plate dimensions, the volume fraction, the type of
fiber, the position of layers (in the case of interlayer hybridization) on the fundamental frequencies of hybrid composite plates.
Since, there is no data available in the literature for hybrid composite plates, the finite element solution is used to validate the
results obtained by the high order theory. The results show good accuracy of the proposed analytical solution for the prediction
of the fundamental frequencies of hybrid stratified plates. Hygrothermal conditions generally degrade the rigidity of structures,
we studied the effects of temperature and humidity on the stability of hybrid and non-hybrid composite plates. The results
obtained for the fundamental frequencies show that the hygrothermal conditions can affect the behavior of composite plates but
with a lesser effect.

Keywords: Hybrid composite plates, high order plate theory, free vibrations, FEM, hygrothermal effects.

Discipline : MÉCANIQUE DES SOLIDES, GÉNIE MÉCANIQUE, PRODUCTIQUE, TRANSPORT ET GÉNIE CIVIL
Spécialité : Science de l’ingénieur

Université Ibn Khaldoun de Tiaret


Université de Reims Champagne-Ardenne
LGéo2D
GRESPI - EA 4694
BP 78 Zaaroura, 14000 Tiaret, Algérie
Campus Moulin de la Housse, 51100 Reims, FRANCE

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