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Je souhaite par ces quelques mots, adressé mes chaleureuses remerciements à ce qui
ont de près ou de loin contribué à la réalisation de ce travail de thèse.
J’adresse tout d’abord mes remerciements à M. Mustapha LEMITI, professeur à
l’INSA de Lyon, d’avoir accepté d’être le président de mon jury ainsi que M. Abdelmajid
JEMNI, professeur à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Monastir, et M. Pierre-Olivier
LOGERAIS, Maitre de conférence/HDR à l’Université Paris-Est-Créteil, d’avoir accepté
d’être rapporteurs de ces travaux. Je remercie également Mme. Marion PERRIN, chef de
service au CEA-INES d’avoir accepté d’être membre du jury.
Mes profonds remerciements vont à mon Directeur de thèse, Pr. Christophe MENEZO
pour la confiance qu’il m’a accordé tout au long de la réalisation de cette thèse. Je te remercie
pour ta disponibilité, ton ouverture et ta clairvoyance qui m’ont été un guide précieux au
cours des différentes étapes mes recherches. Merci à Léon GAILLARD, "la force tranquille"
qui m’a toujours soutenu dans mes travaux de recherche du début à la fin "Un homme
d’éthique et d’une très grande valeur morale". Merci pour les compétences que tu as su
partager. Au-delà de l’encadrement, une amitié qui va au-delà des frontières s’est développer
durant cette thèse. Merci également Mohamed AMARA pour son encadrement durant cette
thèse. Mes remerciements vont au Directeur du CETHIL, Pr. Jocelyn BONJOUR pour
m’avoir accueilli dans son laboratoire durant ces années de thèse. Merci également au
Pr. Monika WOLOSZYN, directrice du LOCIE pour m’avoir accueilli dans son laboratoire
lors de la finalisation de ma thèse.
Je remercie le Directeur Général du CERD, Dr. Jalludin MOHAMED et le Directeur
de l’IST, Dr. Mohamed OSMAN pour leur soutien toute aux long de cette thèse. Qu’ils
trouvent ici ma profonde gratitude.
A mes amis du CETHIL et du LOCIE: Nabil (sahit!), AbdelKader, Christophe, Fouad,
Soufiane, Oussama, Ankita et Shyam. Qu’ils trouvent ici mon amitié la plus sincère.
A l’ensemble de mes amis et collègues du GRE: Abdoulkader, Omar et Abdou pour
leur soutien pendant cette thèse.
Je remercie également mes meilleurs amis : Warsama-Kadar, Abdourahman,
Mahamoud, Liban et Ali pour les moments de délire qu’on a passé ensemble durant la thèse et
qui m’ont fait un peu oublié le stress de la thèse.
Finalement, je tiens à remercier du plus profond de mon cœur, ma mère, mon épouse
et mes deux enfants car ils sont l’essence même de ma réussite.
Résumé
L'objectif de ce travail a été de développer un modèle pour prédire le comportement d'une
installation photovoltaïque (PV) dans une zone désertique maritime, afin d'optimiser la
production instantanée et de maintenir les performances au fil du temps. Les données issues
du monitoring d’une centrale solaire ont été analysées afin d’en extraire des indicateurs de
performances et d’étudier l'impact des facteurs climatiques (température, irradiation et dépôts
de poussière). Les méthodes d'analyse de performance, telles que la "transposition aux
conditions de référence" (Ex. PVUSA) et "estimation des mesures de performance" (Ex. PR)
ont été appliquées pour évaluer le taux de dégradation annuel de l'installation. Une première
indication de la durée de vie des installations PV pour le climat de Djibouti a été obtenue,
ainsi qu'une capacité à prédire l'évolution à long terme de cette centrale et des futures
installations PV. Parallèlement, un modèle numérique de l'installation PV a été construit en
utilisant TRNSYS, incluant les modules et les onduleurs, pour retranscrire le comportement
du système PV dans son ensemble, ainsi que les conditions environnementales dans lesquelles
il évolue. Le modèle inclus dans la bibliothèque TRNSYS a été amélioré à l'aide de résultats
expérimentaux, en particulier en ce qui concerne la dépendance thermique. Un modèle
prédictif a donc été développé combinant l'accumulation de poussière, un modèle empirique
de températures et de dégradation du module. Enfin, une étude paramétrique a été réalisée
avec le modèle complet, afin d'évaluer l'impact du nettoyage pour divers scénarios
d’empoussièrement. Les résultats contribueront à l'optimisation de la conception et de
l'exploitation des centrales solaires dans ce type de climat.
Abstract
The objective of this work has been to develop a model for the behavior of a photovoltaic
(PV) plant in an arid zone, to optimize instantaneous production and maintain performance
over time. Monitoring data were collected for a solar power plant, which were then studied to
infer the impact of climatic factors (temperature, irradiation and dust deposits). Performance
analysis techniques including "transposition to reference conditions" (eg. PVUSA) and
"estimation of standard performance measures" (eg. PR) were applied to evaluate the annual
degradation rate of the facility. A first indication of expected lifetime of PV installations for
the climate of Djibouti was thus obtained, as well as a capacity to predict the long-term
evolution of the plant and future installations. In parallel, a numerical model of the
photovoltaic installation was constructed using TRNSYS, including the modules and
inverters, to transcribe the behavior of the PV system as a whole, and also the environmental
conditions in which it evolves. The model included in the standard TRNSYS library was
improved with the aid of experimental results, in particular with regards the thermal
dependence. A predictive model was thus developed combining dust accumulation, an
empirical model of module temperatures and degradation. Finally, a parametric study was
undertaken with the complete model, to evaluate the impact of cleaning schedules under
various dust scenarios. The results will contribute to the optimization of solar power plant
design and operation in this type of climate.
Lettres latines
AM masse d’air
I courant (A)
IL photo-courant (A)
nI facteur d’idéalité
P puissance (kW)
PV photovoltaïque
Rb rapport du rayonnement direct sur la surface incliné à celui sur une surface
horizontale
V tension (V)
Lettres grecques
écart
ρ réflectance du sol
Indices et exposants
AC courant alternatif
b direct
c crête
d diffus
DC courant continu
ref référence
Sigles
La demande mondiale d'énergie primaire a augmenté d'une moyenne annuelle d'environ 1,8%
depuis 2011, bien que le rythme de croissance ait ralenti au cours des dernières années, avec
de grandes variations par pays [1]. La croissance de la demande d'énergie primaire s'est
accrue en grande partie dans les pays en développement, alors que dans les pays développés,
elle a stagné ou même diminué.
Par conséquent, dans un contexte énergétique mondial en pleine évolution marqué par une
diminution des énergies fossiles conventionnelles et des émissions des gaz à effet de serre en
constante croissance, le développement des énergies renouvelables reste le rempart le plus
efficace.
– les installations dites autonomes "off-grid", où l’énergie produite au fil du soleil doit en
général être stockée dans des batteries si l’utilisation n’est pas immédiate ;
Figure 1.3 - Part des installations connectées au réseau et hors réseau 2000-2015 [3]
Figure 1.4 - Evolution des prix des modules PV dans 3 pays indicatifs en USD/kWh [3]
En termes de prix (figure 1.4), le plus bas est enregistré en Chine avec 0,6 USD/Wc.
Cependant, les prix des modules pour les centrales solaire PV à grande échelle ont été
reportés en dessous de ces valeurs moyennes, jusqu'à 0,45 USD/Wc à la fin de 2015. En 2006
le prix des modules était entre 3,5 USD/Wc et 5,5 USD/Wc (figure 1 .4).
La compétitivité du PV est définie par le fait qu’il peut produire de l’électricité à coût plus
faible que d’autres sources d’électricité à un instant donné. Elle est déterminée par le LCOE
"Levelized Cost of Electricity" (coût d'électricité nivelé). Par conséquent, la compétitivité
d'un système photovoltaïque est liée à son emplacement, à la technologie mise en œuvre et au
coût du système photovoltaïque lui-même qui dépend fortement de la nature de l'installation
et de sa taille. Cependant, cela dépendra également des conditions climatiques dans lequel le
système fonctionnera (figure 1.5). En raison de ces conditions climatiques proches de celui de
Dubaï, Djibouti peut être sur le LCOE 2.
Les cellules PV sont basées sur l’effet photoélectrique qui permet la conversion de l’énergie
solaire en énergie électrique. Lorsque qu’un rayonnement lumineux (photon) atteint la surface
d’une cellule solaire, la cellule crée des porteurs de charges comme des électrons et des trous.
Les paires électron-trou qui sont créées dans la zone de charge d’espace de la jonction p- n
sont immédiatement séparées par le champ électrique qui règne dans cette région et entraînées
dans les zones neutres de chaque côté de la jonction. Si le dispositif est isolé, il apparaît une
différence de potentiel aux bornes de la jonction et s’il est connecté à une charge électrique
extérieure, les électrons libres doivent traverser la charge pour se recombiner avec des trous
positifs; le courant peut ainsi être produit à partir des cellules sous éclairage.
Figure 1.7 - Evolution des rendements des cellules de différentes technologies de 1975 à 2017
que les cellules multi-jonctions et simple-jonction (en violet) ont les rendements les plus
élevées suivi des cellules à base de silicium cristallin (en bleu), des cellules en couches
minces (en vert) et des cellules émergentes (en rouge). Parmi les technologies les plus
présentent dans le marché économique, le multi-cristallin a atteint la barre de 21,9% et le
monocristallin a atteint 25,3%.
1.2- Motivations
60 kWc. Cependant, le déploiement massif de cette technologie fait actuellement face à des
défis économiques, technologiques et scientifiques liés en particulier aux conditions
environnementales peu connues et contraignantes.
Djibouti est situé sur la Corne de l'Afrique à 11°30' de latitude nord et 43°00' de longitude est
(figure 1.9). Il se caractérise par un climat maritime désertique [11], avec des températures
élevées tout au long de l'année. Toutefois, il y a deux saisons : une saison «fraîche» d'octobre
à avril, avec de petites pluies et des températures variant de 21°C à 33°C et une saison chaude
de mai à septembre avec des températures variant de 35°C à 45°C et un vent sec chargé de
poussière (Khamsin). Les mois de mai et septembre sont des périodes de transition pendant
lesquelles opèrent des inversions de vents, ce qui provoque une augmentation de l'humidité.
Les précipitations sont basses et irrégulières. Il tombe principalement dans les premières
saisons froides et chaudes.
En conséquence, les principaux objectifs au cours des différentes étapes de ce travail de thèse
sont résumés comme suit :
A partir des données issues du monitoring, le travail consiste tout d’abord à analyser l’impact
des facteurs environnementaux sur les performances de la centrale : climatiques (température,
humidité) et dépôts de poussières. Cette étape doit aboutir à la réalisation d’une
instrumentation adaptée permettant de renseigner notamment : la qualité du rayonnement,
l’influence du vent et l’influence du niveau d’empoussièrement.
En outre, il est nécessaire de pouvoir atteindre une modélisation du champ PV incluant les
modules mais aussi l’ensemble du système PV (onduleurs, rangées PV,…etc). Cette
modélisation sous l’environnement TRNSYS doit permettre de retranscrire le comportement
du système PV dans son ensemble mais également les conditions environnementales dans
lesquelles il évolue. Dans ce sens, les modèles existants seront améliorés, notamment en ce
qui concerne la dépendance thermique et les corrections des effets spectraux. Un modèle
prédictif combinant un modèle d’empoussièrement des panneaux, un modèle empirique des
températures de modules et un modèle de dégradation sera développé. A partir de ce modèle,
une étude paramétrique permettra de mettre en évidence l’influence des paramètres
(empoussièrement, du taux de nettoyage, de la fréquence de nettoyage et la pluie). Cela va
contribuer à l’optimisation de la production de la centrale solaire dans ce type de climat.
Pour atteindre les objectifs susmentionnés et faciliter la présentation des résultats obtenus
dans ce travail de recherche, la thèse est organisée comme suit:
2.1- Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons les différents composants de la centrale solaire PV ainsi
que l’instrumentation pour l’acquisition des données. Puis dans un deuxième, nous nous
penchons sur les données collectées afin de pouvoir les analyser à l’aide d’une approche de
type « fouille de données ». Cela permet notamment de distinguer les données aberrantes des
données à garder pour la suite de notre analyse. Enfin, nous présentons les conditions
environnementales dans lesquelles évolue la centrale en termes d’irradiations reçues, de
températures ambiantes et températures opérantes des modules, de vitesse et la direction du
vent.
Une centrale solaire photovoltaïque a été installée en 2012 sur le terrain du Centre d’Etudes et
de Recherche de Djibouti dans le cadre d’une coopération de la République de Djibouti avec
le gouvernement Japonais pour le projet de promotion de l’énergie solaire photovoltaïque.
Elle a été financée par le gouvernement Japonais par le biais de l’Agence Japonaise de la
Coopération Internationale (JICA). Cette centrale solaire photovoltaïque (302,4 kWc) est la
première raccordée au réseau en République de Djibouti et dans la région de la corne
d’Afrique.
Le parc solaire occupe une superficie de 2138,4 m² avec 1440 panneaux photovoltaïques
(KYOCERA-silicium poly-cristallin) installés (figure 2.1). Chaque panneau est caractérisé par
une puissance crête de 210 Wc. Les caractéristiques des modules PV sont résumées dans le
tableau 2.1. Les panneaux sont agencés en trente rangées. L’assemblage des modules
photovoltaïques est fait suivant une architecture électrique connue : assemblage en série et en
parallèle. Chaque rangée est composée de quatre chaînes de douze panneaux en série. Les
quatre chaînes sont connectées en parallèle pour former une rangée. Chaque rangée est
constituée de quarante-huit panneaux, soit 10,08 kWc par rangée. L’ensemble des panneaux
délivre une puissance totale de 302,4 kWc. Les rangées du champ PV sont dirigés vers le sud
et inclinés de 12°. Le courant ainsi produit par chaque rangée est collecté par les boîtiers de
jonction.
La centrale dispose de trente boîtiers de jonctions. Ces boîtiers sont placés à l’amont de
l’onduleur photovoltaïque (section 2.2.4) et permettent la mise en parallèle des chaînes
photovoltaïques. Chaque boîtier de jonction est composé de cinq disjoncteurs. Quatre
disjoncteurs sont reliés aux quatre chaînes et un disjoncteur principal à la sortie. Ces
disjoncteurs (inter-sectionneurs) disposent d'un pouvoir de coupure et de sectionnement. Ces
boîtiers sont équipés de parafoudre permettant la protection contre les surtensions. Les bornes
positives et les bornes négatives des boitiers de jonction sont raccordées respectivement aux
bornes positives et négatives des modules PV en série.
Un collecteur disposé à l’intérieur de la salle de contrôle collecte le courant électrique issu des
boîtiers de jonctions et les regroupent par dix rangées (100 kW) avant de transmettre
l’ensemble aux trois onduleurs.
ambiante suffisamment basse, afin d’éviter toute surchauffe des onduleurs en évacuant la
charge thermique produite par les pertes de transformation à l’intérieur de la salle de contrôle.
Dans une installation photovoltaïque, l'onduleur (ou inverseur de courant) occupe une place
centrale. Il transforme le courant continu délivré par les panneaux solaires photovoltaïques en
un courant alternatif. Dans une installation raccordée au réseau, l’appareil de conditionnement
de la puissance (onduleur) est l’élément clé, le plus délicat de l’installation. Situé à l’interface
entre le champ PV et le réseau, il doit être adapté aux impératifs techniques et doit assurer la
sécurité de deux sous-systèmes électriques très différents. La centrale dispose de quatre
armoires à onduleurs dont trois fonctionnent continuellement, le quatrième sert de réserve en
cas de panne de l’un des trois onduleurs. Chaque armoire comprend différents éléments
principaux :
- D’un dispositif divisionnaire du courant continu installé dans une autre armoire et
directement lié à la sortie des boîtes de jonctions. Ce dispositif permet de regrouper les
boîtes de jonction par groupe de 10 (100 kW) avant de transmettre le courant continu
aux trois onduleurs ;
- Un dispositif de suivi du point de puissance maximum (MPPT "Maximum Power
Point Tracking" en anglais) qui permet de contrôler la tension et le courant de sortie
des rangées PV pour générer la puissance maximale possible à une certaine irradiation
et à une température donnée. Par ailleurs, il existe de nombreuses techniques MPPT
présentés dans la littérature. La comparaison qualitative entre 19 techniques MPPT est
décrite par Esram et Chapman [13].
Les onduleurs peuvent être équipés d’autres dispositifs pouvant effectuer le filtrage des
harmoniques [19], la correction du facteur de puissance [20], la commande de puissance
réactive [21].
La figure 2.4 montre une photographie des onduleurs dans la salle de contrôle. Les
spécifications techniques des onduleurs sont données dans l’annexe A.1.
Par ailleurs, les armoires sont équipées d’un panneau de contrôle qui est installé sur la façade
de chacune des armoires afin de permettre la visualisation des informations tel que la tension,
le courant, la puissance délivrée, les températures interne et externe, l’irradiation en temps
réel et le mode de fonctionnement.
Il existe deux panneaux d'affichages (figure 2.6), l’un dans la cour du CERD et l’autre dirigé
vers la route. Ils affichent les informations suivantes :
- la production instantanée d’énergie électrique (kW) ;
- la production d’énergie électrique (kWh/jour) ;
- l’estimation de la réduction des émissions de CO2 ;
- la position de fonctionnement du système solaire PV (en panne, en service, en attente
et à l’arrêt) ;
Thermomètre Pyranomètre
Plus récemment en janvier 2015, nous avons installé des capteurs des mesures de la vitesse du
vent et de la température des modules (Voir section 2.5.2).
La centrale est aussi équipée de 14 poteaux (figure 2.8) utilisant des LED pour l’éclairage
pendant la nuit. Ces poteaux ont une hauteur de 2,5 m et les horaires de démarrage et d’arrêt
sont réglés au niveau du panneau de contrôle (figure 2.9).
Eclairage LED
Le panneau de contrôle est un écran tactile placé dans la salle de commande qui permet
d’effectuer certaines tâches telles que :
Les horaires de fonctionnement sont réglés en fonction de la durée d’insolation fournit par la
météo nationale. De plus, le tableau de contrôle permet l’affichage du mode de
Les horaires de fonctionnement sont réglés en fonction de la durée d’insolation fournit par la
météo nationale. De plus, le tableau de contrôle permet l’affichage du mode de
fonctionnement de la centrale et le réglage de la limite supérieure de production d’énergie
électrique.
L’ordinateur permet d’observer ces données en temps réel à l’aide du logiciel « Solar View
System ». Les données sont enregistrées sous forme de registre par : minute, heure, jour,
semaine, mois et année. Cet ordinateur est équipé d’une alimentation sans interruption afin de
prévenir contre toute perte de données lors des délestages du réseau.
Le câblage entre les différentes installations qui composent la centrale solaire photovoltaïque
est montré dans le schéma électrique dans l’annexe A.2. Plus globalement, le schéma
synoptique présenté sur la figure 2.11 montre la chaine de connexion des différentes
installations de la centrale solaire PV.
Lorsque l’alimentation du réseau EdD (Electricité de Djibouti) est coupée du fait d’un
délestage dans la journée, la centrale solaire bascule en mode de fonctionnement
« autonome » de façon automatique. Ce fonctionnement correspond à l’îlotage, définit
précédemment. L’onduleur PC-3 fournit l’énergie nécessaire au fonctionnement des bâtiments
connectés du CERD et ceci en cas de condition d’ensoleillement favorable. Pendant cette
phase, les onduleurs PC-1 et PC-2 sont en attente que l’alimentation du réseau soit rétablie.
Une fois le réseau rétablit le système reprend son fonctionnement normal (raccordement au
réseau).
La maintenance est définie comme "la combinaison de toutes les actions techniques,
administratives et de gestion pendant le cycle de vie d'un élément destiné à maintenir ou à le
restaurer, un état dans lequel il peut effectuer la fonction requise" [26]. La stratégie de
maintenance et d’entretien décrit la manière dont ces actions sont exécutées et combinées
pour atteindre les objectifs de maintenance. Les objectifs possibles sont l'augmentation de la
disponibilité, la minimisation du coût total, l'amélioration de la qualité des produits, la
préservation de l'environnement ou une sécurité améliorée [26]-[27]. L'entretien se divise en
maintenance préventive et corrective (figure 2.14). L'objectif du premier est de conserver la
fonctionnalité d'un élément et d'éviter ainsi les échecs, alors que la maintenance corrective a
lieu après la survenue d'une défaillance et rétablit la fonctionnalité de l'élément.
La maintenance corrective est lancée après la reconnaissance des défauts. L'action corrective
peut avoir lieu immédiatement ou elle peut être reportée conformément aux règles données.
La maintenance périodiquement programmée est une forme de maintenance corrective
différée, puisque les fonctionnalités de l'élément ne seront pas restaurées immédiatement mais
la prochaine fois qu'un événement de maintenance est programmé [26]. Cette stratégie
contribue à éviter les inspections et les réparations inutiles du système et les coûts et les temps
d'arrêt qui en résultent [28].
La maintenance préventive est effectuée pour réduire le risque d'échec ou la dégradation de la
fonctionnalité d'un élément. Il peut être divisé en maintenance prédéterminée et une
maintenance basée sur l'état ("Condition-Based Maintenance"). Une maintenance préventive
prédéterminée peut être effectuée à des intervalles fixes de calendrier ou de temps de
fonctionnement ou selon un autre paramètre d'utilisation [29]. La maintenance préventive
basée sur l’état est exécutée lorsque les indicateurs de détérioration dépassent les seuils
prédéfinis. Une condition préalable est la capacité de surveiller la condition du composant
[28]. Une connaissance suffisante des caractéristiques d'échec des composants est également
nécessaire pour pouvoir anticiper les pannes.
Un plan d’exploitation et d’entretien de la centrale solaire photovoltaïque a été mis en place.
Ce plan de maintenance et d’entretien a été établi avec les différents partenaires du projet
d’installation de la centrale solaire et retranscrit dans le rapport [30]. Ce plan comporte des
fiches permettant de définir un certain nombre de protocoles à mettre en œuvre :
- Répartition des tâches ;
Maintenance et entretien
Toutes les fiches citées précédemment sont répertoriées dans un classeur, afin de garder une
trace de tous les activités d’exploitation et d’entretien de la centrale. L’objectif principal
consiste à pérenniser et optimiser les performances de la centrale solaire photovoltaïque
installée au CERD d’où la nécessité d’établir un plan d’exploitation et d’entretien. Les
mesures prises dans ce plan permettront de prévenir toutes pannes.
Le tableau présenté en A.3 regroupe les tâches à effectuer par les différentes organisations en
charge de la centrale. Ce tableau a été établi par des consultants japonais et les représentants
de différentes organisations en charge du projet de la centrale solaire photovoltaïque.
Il contient certains éléments tels que : le nettoyage, les équipements, l’inspections, les pièces
de rechange, le budget… etc. La gestion des pannes est aussi inclut dans ce tableau.
Le plan d’entretien comporte les prévisions annuelles des différents contrôles à effectuer sur
la centrale solaire : à savoir les contrôles courant, périodique et les nettoyages. Une fiche
(A.4) a été élaborée, elle comporte les dates de déroulement de différentes inspections de la
centrale, le planning et les résultats. Ces derniers consistent à observer si le planning s’est
bien déroulé à la date mentionnée. Ce planning est renouvelable chaque année.
Dans chacune de ces sections, on observe s’il y a des tâches, des détériorations, de la rouille
ou s’il y a un dysfonctionnement des équipements inspectés. Ce type de contrôle se fait de
manière régulière ou irrégulière, par exemple après une pluie ou un vent violent qui pourrait
causer des dégâts.
Cette fiche est placée dans un classeur répertoriant tous les problèmes visuels survenus sur le
système. Ceci permet d’agir sur l’équipement indiqué lors de l’entretien et de la maintenance.
C’est un contrôle qui se déroule une fois tous les deux mois et il consiste à réaliser une
inspection visuelle et électrique des différents composants de la centrale solaire
photovoltaïque. Au cours de ce contrôle, il s’agit d’intervenir sur les différentes sections qui
composent la centrale solaire photovoltaïque. Nous effectuons sur les différents points de
contrôle des mesures et des essais tels que :
En cas de défaillance d’une des composantes de la centrale, nous le signalons dans la fiche de
contrôle périodique (A.6) afin de procéder au remplacement. Par comparaison au contrôle
courant, le contrôle périodique est effectué comme mesures préventives à long terme pour se
saisir de l'état de l'installation photovoltaïque avec plus de précision.
- de 100 kW ou plus, connectée au réseau avec une moyenne tension de 6,6 kV ou avec
une haute tension de 22/33 kV ou plus : une fois tous les deux mois ;
- inférieure à 100 kW, connectée au réseau avec une moyenne tension de 6,6 kV : deux
fois par ans ou plus ;
- de moins de 20 kW, connecté au réseau avec une basse tension 100/200 V : pas
d’intervalle requis.
Ces contrôles permettent d’anticiper des problèmes éventuels. Après la détection d’un défaut
ou d’une anomalie d’un des éléments de la centrale solaire nous procédons directement à une
maintenance corrective qui peut être immédiate ou différée suivant la gravité du défaut
observé.
Au cours de son fonctionnement, la centrale peut être sujette à une défaillance engendrant une
panne. Par conséquent, nous avons établi une fiche (A.7) répertoriant les anomalies détectées
ainsi que les réparations effectuées. Cette fiche comprend :
A chaque fois, nous avons cherché les solutions adéquates dans le manuel d’exploitation et
d’entretien afin de corriger la panne. Les anomalies et les solutions apportées sont répertoriées
dans la fiche du manuel pour la résolution des problèmes (A.8). Ce manuel résume tous les
problèmes rencontrés et résolus durant l’exploitation de la centrale.
2.3.7- Nettoyage
D'une manière générale, les méthodes de nettoyage de la surface des modules photovoltaïque
n'ont pas été au centre de l’attention des chercheurs [32]. Ce manque d'attention peut résulter
de l'idée que la quantité de pluie dans la région où le système PV est installé, est suffisante
pour nettoyer la surface des modules PV. Les méthodes de nettoyage des modules PV peuvent
être classées comme suit:
- Nettoyage par la pluie : Cette méthode de nettoyage est très volatile et dépend de la
pluviométrie du site. La fiabilité de cette méthode de nettoyage est discutable, en
particulier lorsque la salissure est intensive et que les précipitations ne suffisent pas en
quantité ou en intensité pour laver la salissure des modules [33] ;
- Nettoyage manuel : Cette méthode suit la même procédure que celle utilisée pour
nettoyer les fenêtres des bâtiments. Pour nettoyer la surface de modules PV, des
brosses avec des poils spéciaux sont utilisées pour éviter les rayures des
modules [32] ;
- Nettoyage par une machine mobile : Cette méthode utilise des machines pour effectuer
le nettoyage et un stockage pour l'approvisionnement en eau ou un système d'arrosage
est l'une des meilleures façons de nettoyer la surface des modules PV [34].
Dans cette partie du travail, nous proposons la méthodologie de nettoyage mise en place avec
l’installation de la centrale solaire suite à des tests grandeur nature.
Un nettoyage des panneaux se fait pratiquement chaque début de mois. Ce nettoyage est
enregistré dans la fiche de nettoyage (A.9). Cette fiche comprend la date du nettoyage, la
personne qui a supervisé le nettoyage, les constats avant et après le nettoyage et les matériels
et les équipements utilisés. Un protocole de nettoyage a été érigé dans ce sens après des tests
grandeurs nature.
Deux méthodes sont proposées pour le nettoyage des panneaux solaires photovoltaïques :
Nettoyage à sec
Le nettoyage à sec consiste à nettoyer les panneaux à l’aide des serpillères à coton permettant
d’enlever la poussière. Pour enlever les tâches incrustées sur les panneaux (guano des
corbeaux), il faut utiliser une deuxième serpillère imbibé d’eau.
Pour cette opération de nettoyage à sec, il est décidé de mettre 10 personnes dont chacune
nettoiera 3 rangées. La durée estimée pour le nettoyage de l’ensemble des panneaux pour une
seule personne est de 15 h. Après un test grandeur nature, la durée de travail pour 10
personnes, a été estimé à environ 1 h 30. Après un second test grandeur nature de nettoyage à
sec et en prenant en considération le facteur fatigue des nettoyeurs, cette durée a été revue à la
hausse à 2h. Ce nettoyage doit se faire suivant la direction du vent afin que la poussière ne se
propage pas sur les panneaux déjà nettoyés.
L’eau distillée étant trop chère pour nettoyer les rangées solaires PV de 2138,4 m 2, il est
envisagé de collecter l’eau des climatiseurs. L’eau du réseau n’est pas utilisable car elle est
saumâtre ce qui risquerait de favoriser les phénomènes de corrosion. Cette méthode n’est pas
encore expérimentée, mais le temps prévu pour le nettoyage sera le même que le nettoyage à
sec.
Le nettoyage est prévu tous les mois sauf les mois contenant des jours à forte pluviométrie. Le
nettoyage à sec se fera dix des douze mois de l’année et le nettoyage à l’eau distillée se fera
en principe deux fois par an.
Après une présentation des différents équipements de la centrale solaire PV ainsi que les
opérations d’entretien et de maintenance, il est nécessaire de se pencher sur l’acquisition et le
traitement des données issues du monitoring pour déceler les anomalies observées au cours du
temps.
2.4- Fouille des données issues du monitoring de la centrale solaire/ détection des
périodes de délestage du réseau électrique
Dans les fichiers donnés issus du monitoring de la centrale solaire photovoltaïque plusieurs
paramètres sont enregistrés à savoir des paramètres environnementaux et électriques. Chacun
des paramètres générés est collecté par un système d’acquisition. Toutes les données
électriques sont disponibles pour les trois onduleurs photovoltaïques.
La figure 2.16 représente le nombre de valeurs disponibles par paramètre et par mois durant
les cinq années d’exploitation de la centrale solaire. On remarque sur cette figure que pour
chaque mois, on collecte pratiquement le même nombre de points. A part le mois d’octobre
2014 où la centrale solaire PV était à l’arrêt pendant quelques jours. Les nombre de valeurs
disponibles de données présentées sur la figure 2.16 englobent toutes les données de la
centrale solaire y compris les points de données contenant des valeurs aberrantes. Ces
dernières contiennent les délestages et tous autres bugs des instruments et du système
d’acquisition. Dans ce qui suit, nous essayerons d’identifier et de filtrer les valeurs aberrantes
du jeu de données, afin d’obtenir des données fiables et reflétant les conditions réelles
d’exploitation de l’installation solaire PV.
A Djibouti, le réseau électrique est caractérisé par des délestages assez fréquents et cela se
répercute sur la fiabilité des données issues de la centrale solaire. Sachant que le délestage est
un phénomène très compliqué à déceler, nous allons dans cette partie de notre travail essayé
d’identifier et d’évaluer les périodes de délestages afin de pouvoir mieux les cerner et les
éliminer de notre jeu de données. Pour cette étude, nous travaillons avec des données
recueillies avec un pas de temps d’une minute. Dans un premier temps, nous allons observer
les paramètres électriques mis en jeux lors de la connexion au réseau et lors d’une coupure
d’électricité. Lors de la connexion au réseau électrique, les onduleurs photovoltaïques doivent
être compatibles avec les caractéristiques de la tension des réseaux publics de distribution
d’électricité à basse tension, à savoir :
Pour le cas de cette centrale, on est en triphasé avec des tensions 400 ≤Vac ≤ 420 et une
fréquence variant légèrement entre 49 et 50 Hz. La tension continue (Vdc) est inférieure à
300 V.
Lors de la coupure du réseau électrique, la tension Vac est inférieure à la tension nominale et
la fréquence de l’onduleur 3 se stabilise à 50 Hz. Ceci est le mode de fonctionnement hors
réseau de la centrale qui prévoit que l’onduleur 3 soit actif et que les onduleurs 1 et 2 soient à
l’arrêt. Idc et Iac liés à la variation de l’ensoleillement du site, sont des paramètres assez
fluctuants et ne pourront pas être pertinents pour la détection des délestages (coupure du
réseau électrique). A l’issue de cette première étape, nous distinguons que certains
paramètres électriques sont plus pertinents que d’autre paramètres et vont nous permettre de
détecter ces périodes de délestage du réseau.
Dans un premier temps, nous allons observer les paramètres électriques mis en jeu lors de la
connexion au réseau et lors d’une coupure d’électricité. Pour cela, une sélection de quelques
jours avec et sans coupures d’électricité a été choisie pour détecter les périodes de délestages.
Les jours sélectionnés sont basés sur des observations prises sur le terrain.
Jour ensoleillée
400 1 Jour avec délestage
Puissance 250 1
Irradiation Puissance
Irradiation
200 0.8
Puissance (kW)
150 0.6
Puissance (KW)
200 0.5
100 0.4
50 0.2
0 0 0 0
7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627
Temps 5 Temps (min) 5
x 10 x 10
0 0 0 0
7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627 7.3627
Temps (min) 5 Temps (min) 5
x 10 x 10
Sur la figure 2.18, on peut distinguer que la période de début de délestage, la puissance
électrique de la centrale ne s’annule pas. Cela s’explique par le fait que la centrale solaire
passe en mode autonome dans les 11 secondes (donnée installateur) qui suivent la coupure.
L’onduleur 3 prend le relai ce qui implique que même lors du délestage on a une quantité de
puissance produite. A la reprise du réseau, on identifie sur la figure 2.18 que la puissance de
sortie des panneaux PV s’annule pendant 4 min. Cette période correspond aux temps
nécessaire pour que la centrale PV se reconnecte sur le réseau électrique. Ces informations
sont détaillées sur le zoom effectué sur l’évolution de la puissance pendant la période de
délestage et de reconnexion au réseau de la journée du 3/11/2015.
2.4.3- Tension de connexion au réseau (Vac) et tension continue des rangées PV (Vdc)
Pour valider ces observations et identifier ces périodes de délestages électriquement, on s’est
intéressé au comportement de la tension de connexion au réseau, Vac et la tension du champ
PV, Vdc, présenté dans la figure 2.19. Le carré en pointillé rouge désigne la partie sur
lesquelles on a zoomé pour obtenir les figures de droites. Sachant que les caractéristiques du
délestage sont les mêmes à chaque fois, nous avons choisi le jour avec un délestage
(3/11/2015). Nous remarquons que pour l’ensemble de la journée, la tension Vac reste
supérieure à 390 V, c’est la connexion au réseau. On constate également une chute de tension
du réseau qui provoque le délestage à partir de 10h49. On peut voir sur le zoom de droite que
cette coupure a duré pendant 17 min (les cercles en vert sur le graphique de gauche), le retour
du réseau a eu lieu à 11h05. Le comportement de Vdc est différent de Vac face au délestage,
Vdc augmente et se stabilise autour 330 V.
Figure 2.19 - Vac (en haut) et Vdc (en bas) avec rectangle en pointillé rouge correspondant au
zoom sur le délestage
Maintenant que nous arrivons à distinguer la caractéristique électrique d’un délestage sur la
centrale solaire, d’un passage nuageux ou d’un autre phénomène, nous pouvons élaborer une
identification de différentes anomalies que peut subir de la centrale solaire PV à partir des
données issues du monitoring.
Un dernier critère correspond aux périodes d’arrêts de la centrale. Cela peut être un arrêt
volontaire de la centrale pendant un certain temps pour dépannage ou d’autres arrêts
involontaires. Ce critère correspond dans notre jeu de donnée à (Pdc = *). Ce critère n’est pas
comptabilisé car il est d’office supprimé.
Dans le code MATLAB qu’on a établi pour l’analyse des données issues du monitoring, ces
différents critères sont utilisés pour indexer et identifier les valeurs aberrantes. Les données
que nous possédons étant des données journalières à la minute, nous les avons concaténé afin
d’avoir des données à la minute pour les cinq années du monitoring de la centrale solaire PV.
Les étapes pour les prétraitements des données sont montrées sur la figure 2.20.
Identification des
valeurs aberrantes
Nous observons une masse de point moins dense (en violet) qui se décroche de la masse de
points principaux (en noir). Elle correspond aux périodes ou un et/ou deux onduleurs sont à
l’arrêt parmi les trois onduleurs qui composent la centrale.
Figure 2.22- Nombre de minutes identifiées par les filtres par jour pour 2014 (gauche), 2015
(droite)
Dans le graphique ci-dessus nous estimons les coupures d’électricité moyenne journalière
représentées par Ct1 à 19.89 min et 14.11 min par jour respectivement pour 2014 et 2015. Ct3
correspond au délai entre lever/coucher du jour et démarrage/arrêt de la centrale solaire. Ct3
est de 46.39 min et 39.91 min par jour respectivement pour 2014 et 2015.
Ct2 (Vdc > 320 et Pdc = 0) reste moins significatif avec une moyenne journalière annuelle de
3.41 min et de 2.41 min respectivement pour 2014 et 2015. Le critère Ct4 est pratiquement
nul pour le deux années, ce qui montre que le pyranomètre est très efficient. Le dernier critère
Ct5 est de 5,61 et de 3,03 min par jour pour 2014 et 2015. Les pics de Ct5 qu’on peut
observer sur les deux graphes montrent la durée maximum que l’un des trois onduleurs soit
éteint. Elle est de 662 min (11h) pour 2014 et de 477 min (8h). Cela est dû aux chutes de
tension assez fréquentes pendant l’été qui surviennent avant ou après un délestage et qui
peuvent affecter les onduleurs.
Dans cette partie, nous avons évalué le pourcentage des valeurs mensuelles moyennes
identifiées comme aberrantes par types de critères pour les années 2014 et 2015 (figure 2.23).
Ce pourcentage correspond au pourcentage relatif à chaque critère par rapport à l’ensemble
des données.
Figure 2.23- Pourcentage mensuelles des valeurs aberrantes pour les années 2014-2015
Par comparaison des trois critères d’identification des valeurs aberrantes (n’ayant pas à être
comptabiliser pour l’évaluation des performances en fonctionnement normal), Ct2 restent très
inférieure à Ct1 (période de délestage) et Ct3 (délai entre levée du soleil et la mise en marche
de la centrale solaire et le coucher du soleil et l’arrêt de la centrale). Elle est de 0,24% et de
0,17% respectivement pour 2014 et 2015. La moyenne mensuelle de Ct3 est de 3.3% en 2014
et de 2.8% en 2015. La moyenne annuelle des délestages Ct1 est de 1.4 % en 2014 et 0.97 %
en 2015. Ct4 est pratiquement nulle pour les 2 années. Ct5 est de l’ordre de 0,38% en 2014 et
de 0.21% en 2015.
Dans ce travail, nous remarquons que le maximum des données à filtrer dépasse très rarement
les 5% pour l’ensemble des mois. La moyenne totale des valeurs aberrantes est de 5,32% en
2014 et de 4,13% en 2015. Le maximum est atteint pour les mois de mai et juillet 2014 avec
des valeurs de 10,2% et 11,7%. Les principales anomalies observées sont le délestage, le délai
de démarrage et d’arrêt de production (Ct3) et l’arrêt d’un des onduleurs (ex. le mois de juillet
2014).
Afin de minimiser Ct3, nous devons rectifier les périodes de démarrage et d’arrêt de la
centrale solaire et les caler à la minute près au lever et au coucher du soleil. Les critères Ct1 et
Ct2 dépendent très largement du réseau électrique et ne peuvent être maîtrisés.
Les deux graphiques suivant représentent les données restant après filtrage des valeurs
aberrantes identifiées par les critères 1 à 5. Ainsi, nous obtenons des données ne présentant
aucune anomalie pour les années 2014 et 2015. La masse de points éparpillés collés à la
masse principale correspond à l’effet du Khamsin (vent de sable brûlant) qui contribue à la
diminution de la quantité d’irradiation par soulèvement de poussière et donc de la quantité
d’énergie produite. Cet effet est constaté pour les mois de juin à août pour 2014 et 2015.
Figure 2.24 - Nombre de points restant après filtrage des valeurs aberrantes 2014 (gauche),
2015 (droite)
Le délestage est un phénomène qui affecte la stabilité du réseau qui est soit due à une
surconsommation (déséquilibre entre la production et la consommation électrique) soit à un
problème technique d’interconnexion comme c’est le cas souvent depuis l’interconnexion
entre le réseau djibouto-éthiopien.
Comme on peut observer sur la figure 2.25, le délestage est présent sur toute l’année. Il existe
malgré tout un effet saisonnier car il est plus fréquent en saison chaude qu’en saison fraîche.
Le mois de mai est le mois où le taux de délestage est le plus élevé avec une moyenne pour
les cinq années de 28 h. Ce mois correspond au début de l’été où la stabilité du réseau est
fortement impactée par la hausse de la demande d’électricité pour la climatisation en été.
Au fur des années, on remarque une diminution du délestage, il est passé d’environ 8 jours de
délestage par an en 2012 à environ 3 jours par an en 2016 avec un total de 27 jours par an. Par
ailleurs, nous constatons une amélioration du réseau djiboutien face au phénomène de
délestage certainement due à l’interconnexion. Le tableau 2.3 résume l’évolution du délestage
moyen au cours des 5 années d’exploitation de la centrale solaire.
Pour réaliser l’analyse des conditions environnementales du site, dans cette partie nous
interprétons les données issues des différents capteurs (pyranomètre, thermomètre,
anémomètre et girouette).
d’ensoleillement durant les quatre premières années (février 2012-août 2015) d’exploitation
de la centrale. IPOA est mesuré par un pyranomètre à thermopile (large sensibilité spectrale).
Sur ce graphique, nous observons une alternance entre Tamb et IPOA avec une augmentation de
Tamb et une diminution de IPOA en période estivale et une diminution de Tamb et une
augmentation de IPOA en saison fraîche. La température se situe entre un minimum de 29,4 °C
en janvier 2015 et un maximum de 40,6 °C en juillet 2013. La quantité de rayonnement
solaire reçue varie entre 4,6 kWh/m2 par jour pour juillet 2013 et 6,4 kWh/m2 par jour pour le
mois d'avril 2015. La température ambiante moyenne sur site et l'irradiation reçue sont
respectivement de 34 °C et 5,6 kWh/m2 par jour, avec une variation saisonnière respective de
l'ordre de 11 °C pour Tamb et de 1,8 kWh/m2 par jour pour IPOA. La température ambiante
maximale est atteinte pendant les périodes de rayonnement solaire les plus faibles. Pendant les
mois de juin à août, la réduction du taux de rayonnement solaire atteignant les modules
solaire PV est due à la nébulosité du ciel induit par la levée de poussière causée par le
Khamsin (vent chaud et sec se déroulant pendant 50 jours entre juin et août).
En janvier 2015, nous avons complété les instrumentations existantes de la centrale solaire
avec des instruments pour la mesure de la vitesse et la direction du vent et la température des
modules. Les modules centraux ont été choisis afin d’éviter les effets de bords.
L’instrumentation préétablie de la centrale solaire était insuffisante pour approfondir nos
Figure 2.28 - Thermocouple sur la face arrière (gauche) et sur la face avant (droite) des
modules PV
Pour des mesures fiables de température des surfaces des modules PV, il est important
d’assurer un bon contact thermique avec les sondes, et de protéger des sondes d’autres sources
de chaleur (telle que le rayonnement solaire) tout en évitant de modifier les propriétés
thermiques de la surface (notamment concernant l’émissivité à grande longueur d’onde). Au
lieu d’utiliser des thermocouples préfabriqués, les jonctions de fil de thermocouple ont été
soudées puis collées sur les modules. Pour le collage des thermocouples sur les modules, nous
avons utilisé un ruban adhésif de Kapton 92 (figure 2.28). Nous avons choisi ce type de ruban
pour le collage car il est résistant à des températures extrêmes de (-50°C à +180°C), il assure
un bon contact mécanique avec les modules PV, et l’impact concernant l’émissivité est moins
important que des scotchs métalliques. Pour les sondes installées sur la face avant des
modules, les jonctions ont été protégées par un carré de scotch aluminium pour les mettre à
l’abri du rayonnement de courte longueur d’onde (CLO). Nous avons positionné les fils des
thermocouples sur la face avant en suivant l’espacement entre les cellules et les connexions
afin d’éviter de couvrir les cellules, ce qui réduirait le rendement des modules concernés.
Le montage choisi pour la mesure est représenté sur la figure 2.29. Sachant qu’un
thermocouple est un montage exploitant l'effet Seebeck pour la détermination de la
température. Les points de mesures (soudures chaudes) des thermocouples sont directement
collés à la surface des quatre modules PV comme indiqué précédemment. Nous avons placé
les jonctions froides des thermocouples dans un bloc isotherme (boîte de référence), afin que
les températures des jonctions froides soient plus stables et homogènes. Afin de déterminer la
température de la soudure chaude, il est nécessaire de connaitre la température des « soudures
froides ». Pour cela nous avons installé une PT100 qui permet de contrôler la température des
jonctions froides au sein de la boîte de référence. Puis nous avons reporté les soudures froides
aux bornes de l’appareil de mesure à l’aide de câbles de compensation en cuivre. L’ensemble
bloc isotherme et système d’acquisition est installé dans la salle de contrôle. Le PC dédié à
l’acquisition communique avec le châssis Agilent via une interface Labview VI se composant
d’une simple boucle d’acquisition.
Chacun de ces capteurs est relié à des systèmes d’acquisition. "NRG system symphonie plus"
(annexe A.11) pour l’acquisition des données de la vitesse et la direction du vent et d’un
multiplexeur 34901A (annexe A.12) intégré à un "Agilent 34970A" pour l’acquisition des
données de la température des modules (figure 2.30).
2.5.3- Mise en place et analyse des données issues des capteurs des températures des
modules
Les capteurs de température sont étalonnés par rapport à une PT100 dans un bain à 0°C et un
autre à 40°C. Les différentes mesures des thermocouples ont été corrigées par rapport à
l’étalon et ainsi nous appliquons ces corrections à toutes les mesures prises sur les modules
PV. L’enregistrement se fait avec un pas de 1 minute pour chaque thermocouple. La figure
2.31, représente les mesures après correction des six thermocouples pour une période de six
jours consécutifs (1 février au 5 février 2015). TC1 et TC5 sont installés sur la face avant des
modules et TC2, TC3, TC4 et TC6 sur la face arrière des modules.
k V −V (2.1)
f(V) = ( ) ( )k−1 exp(( )k )
c c c
où f(V) est la fréquence de distribution de la vitesse du vent (V). Les deux paramètres de
Weibull sont habituellement désignés comme le paramètre d'échelle c (exprimé en m/s) et le
paramètre de forme k (adimensionnel).
La distribution Weibull cumulée F (V) donne la probabilité que la vitesse du vent dépasse la
valeur V et est donnée par l'expression:
−V k (2.2)
F(V) = 1 − exp(( )
c
Fréquence de distribution
La figure 2.32 représente la fréquence de distribution annuelle de la vitesse du vent et la
probabilité de distribution de Weibull de la vitesse du vent. Les paramètres k et c caractérisent
le potentiel du vent du site étudié. Ils sont de 1,7 et 3,1 m/s respectivement pour k et c. Les
vitesses comprises entre 4 et 5 ont la plus grande fréquence de distribution de l’ordre de 23%.
Direction du vent
La direction du vent sur le site indique un vent dominant sud-est tout au long de l’année avec
un vent de sud-ouest principalement pendant l’été dominé par le Khamsin : vent chaud et sec
soufflant de l’ouest.
Sur la figure 2.35, nous observons l’évolution horaire de la température ambiante (Tamb), de la
température des modules (Tmod) et de la vitesse du vent. On observe sur cette figure que la
température des modules et linéairement corrélée à la température ambiante. La température
des modules est plus élevée en période de journée que la température ambiante avec un écart
d’environ 20°C pendant les périodes de pics. Par contre, en soirée c’est Tamb qui plus élevée
que Tmod. On observe également que la vitesse de vent est plus élevée en journée qu’en soirée
où elle est inférieure à 1,5 m/s.
2.6- Conclusion
L’intérêt principal de ce chapitre était de cerner la centrale solaire PV, son environnement et
les données qui en découlent. Pour cela, une présentation des différentes installations de la
centrale solaire PV connectée au réseau a été faite, afin de montrer le cheminement du courant
photovoltaïque des panneaux jusqu’à la connexion au réseau et présenter les différents modes
de fonctionnements. Par la suite, les opérations de maintenance et d’entretien sont présentées.
Par ailleurs, les données issues du monitoring de la centrale solaire ont été analysées à l’aide
d’une technique de fouille de données. Les valeurs considérées comme aberrantes (niveaux de
flux solaires, températures physiquement impossibles, valeurs non mesurées en raison d’une
défaillance temporaire du système d’acquisition ou du réseau électrique, etc.) ont été
identifiées et supprimées afin d’obtenir des données fiables et reflétant les conditions réelles
d’exploitation de l’installation solaire PV. Le comportement du délestage du réseau sur la
centrale a été caractérisé et l’analyse de son évolution au cours des cinq années a montré qu’il
a diminué en passant de 8,4 jours en 2012 à 3,1 jours en 2016. Ceci est en partie lié
à l’interconnexion du réseau électrique Djibouto-Ethiopien. Les données environnementales
du site sont également analysées en termes des quantités d’irradiations reçues et de la
température ambiante. Il a été constaté que la température ambiante maximale est atteinte
pendant les périodes de rayonnement solaire le plus faible et vice versa. Des capteurs de
mesures de la vitesse du vent et de la température des modules ont été ajoutés pour compléter
l’instrumentation de la centrale solaire. Ce qui nous va permettre d’établir un modèle de
température des modules (chapitre 5).
Dans les chapitres suivants, nous analyserons les différents paramètres de performances de la
centrale solaire, ensuite nous allons évaluer le taux de dégradation au cours du temps suivant
les méthodes PR et PVUSA, pour enfin atteindre un modèle de centrale solaire.
3.1- Introduction
Afin de comprendre d’une part, les performances des systèmes de génération d’électricité à
base d'énergie solaire et, d’autre part, l'impact du climat local, l’installation pilote
photovoltaïque de 302,4 kWc raccordée au réseau va être étudiée. Cette installation est unique
dans cette région et représente un outil de recherche et de développement pour le Laboratoire
des Energies Nouvelles et Renouvelables (LENR) du CERD.
Etant donné que cette centrale photovoltaïque est la première installation photovoltaïque
reliée au réseau électrique de Djibouti, aucune donnée n'est disponible sur les performances
réelles des systèmes photovoltaïques à Djibouti ou dans les mêmes conditions climatiques des
régions côtières de la corne africaines. Le but de ce chapitre est de comprendre le
fonctionnement d’une centrale photovoltaïque raccordée au réseau, dans des conditions
climatiques potentiellement préjudiciables et la tenue de ses performances dans le temps
(arides, poussiéreuses, avec de très faibles précipitations et une latitude faible et donc une
inclinaison faible des panneaux) de Djibouti.
Pour ce faire, nous allons dans un premier temps effectuer un état de l’art des études portant
sur l’analyse des performances de centrales solaires PV sous différentes zones climatiques
ainsi que de l’influence de l’empoussièrement sur les performances. Dans un second temps,
nous présentons les méthodologies d’analyse de performance qui seront implémentées et
adaptées à notre cas d’étude. Dans un troisième temps les données issues du monitoring
pendant quatre années consécutives (2012 à 2015) ont été analysées sur une base horaire,
journalière et mensuelle afin d'évaluer les tendances de performance du système solaire PV
sous les conditions climatiques de type désert maritime. Enfin, l’impact des paramètres
climatiques ainsi que les pertes dues à l’empoussièrement seront estimés.
3.2- Etat de l’art sur l’analyse de performance sous différentes zones climatiques
La performance des centrales photovoltaïques est liée aux conditions météorologiques in-situ
telles que l'irradiation, la température ambiante, l'humidité et la vitesse du vent. Au cours des
dix dernières années, les centrales solaires au sol tendant à se développer, un certain nombre
d'études ont été menées sur l'évaluation de la performance de centrales raccordées au réseau et
installées dans le monde. Ces études examinent les performances des systèmes
photovoltaïques raccordés au réseau dans différentes conditions climatiques, configurations
de montage et technologies PV [35-47].
L'analyse des performances des centrales photovoltaïques sous les conditions climatiques
tempérées ont été rapportées dans [35-36]. Mondol et al. [35] ont analysé la performance d'un
système photovoltaïque de 13 kWc installé en toiture et raccordé au réseau en Irlande du
Nord. Le rendement moyen final (Yf) et le rapport de performance (PR) du système sur la
période de suivi étaient respectivement de 1,69 heure par jour (h/j) et 61%. Dans la même
zone climatique, un autre système PV connecté au réseau de 1,72 kWc installé sur un toit plat
d'un bâtiment à Dublin en Irlande est présenté par L.M. Ayompe et al. [36]. Les résultats de
cette étude indiquent que le rendement final annuel et le rapport de performance étaient
respectivement de 2,41 h/j et 81,5%. Le facteur de charge annuel moyen du système était de
10,1%. Une comparaison de performances avec des systèmes PV provenant d'autres pays
européens (Irlande du Nord [35], Allemagne [37], Pologne [38]) a montré que le rendement
final annuel est plus élevé pour le système installé à Dublin. Cela est en partie lié à la
température ambiante basse et à la forte vitesse du vent spécifique du site.
D'autres études ont rapporté les performances sous climat méditerranéen. Kymakis et al. [39]
ont évalué la performance d’une centrale solaire raccordée au réseau de 171,36 kWc sur l'île
de Crète. Après une année de surveillance, le rapport de performance et les différentes pertes
de puissance (température, salissure et disponibilité du réseau) ont été déterminés. Yf varie
entre 1,96 et 5,07 h/j et PR de 58 à 73% avec un taux de PR annuel de 67,36%. Le facteur de
charge annuel moyen était de 15,26%. Makrides et al. [40] ont analysé les performances de
treize technologies photovoltaïques différentes à deux endroits (Nicosie, Chypre et Stuttgart,
Allemagne), toutes reliées au réseau avec une puissance nominale de 1 kWp. Après
évaluation, les systèmes photovoltaïques installés à Nicosie ont affiché les rendements
énergétiques les plus élevés (4,33 h/j) par rapport à ceux installés à Stuttgart (3,27 h/j). Ceci
est corrélé au niveau d'irradiation annuelle plus élevé à Chypre (1997 kWh/m2) par rapport à
Stuttgart (1460 kWh/m2). En considération des performances des systèmes PV liées aux
recherches susmentionnées, les systèmes PV évoluant sous le climat méditerranéen sont plus
performant que ceux évoluant en climat tempéré. Cela montre que le taux d'irradiation prend
le dessus sur la température de fonctionnement.
Plusieurs études sur l'évaluation de la performance ont été entreprises dans des conditions
climatiques tropicales et chaudes [41-47]. L’analyse de la performance d'un système
photovoltaïque intégré au bâtiment (BIPV) de 142,5 kWc sous le climat tropical de Singapour
a été réalisée par Wittkopf et al. [41]. Le PR était de 81%, le rendement du champ PV (Ya) et
le rendement final (Yf) étaient respectivement de 3,86 h/j et 3,12 h/j. Les rendements du
système et des rangées PV étaient de 11,2% et de 11,8%. De plus, l'impact de l'ombrage,
l'orientation, l'inclinaison et la température du module PV sont également présentés dans cette
étude. La comparaison de performances de différentes technologies PV sous les mêmes
conditions climatiques montre que les modules PV à base de silicium hétérojonction à couche
mince intrinsèque (HIT) et de silicium amorphe (a-Si) sont plus performantes que les modules
à silicium poly-cristallin (p-Si) sous un climat composite (froid en hiver et chaud et humide en
été) [42]. Par ailleurs, une étude de Tripathi et al. [43] a montré que les rangées PV basées sur
du p-Si sont plus performantes sous un climat chaud que les rangées basées sur du silicium
amorphe. Padmavathi et al. [44] ont évalué la performance d'une centrale solaire PV
raccordée au réseau de 3 MWp au Karnataka en Inde. Il a été constaté que PR varie entre
61% et 78% respectivement pour les mois de juin et février 2011. Le rendement de référence
(Yr) et Yf étaient respectivement de 5,36 h/j et de 3,73 h/j. Le facteur de charge de cette
centrale PV est de 12,38% pour 2010 et de 15,69% pour l'année 2011. Les performances des
systèmes PV ont été évaluées dans les conditions climatiques chaudes et désertiques de Sohar
à Oman et Abu Dhabi aux Émirats Arabes Unis [45-46]. Ces travaux ont révélé que le
rendement final est respectivement de 5,14 h/j pour Sohar et varie entre 4,5 h/j et 5,57 h/j pour
Abu Dhabi. En outre, dans la même région de la péninsule arabique, Al-Otaibi et al. [47] ont
présenté une évaluation de la performance sur 12 mois de deux systèmes photovoltaïques
(85,05 kWc et 21,6 kWc) connectés au réseau au Koweït. Le rapport de performance varie
entre 74% et 85% et le rendement final moyen des systèmes PV est de 4,5 h/j. Pour maintenir
ce niveau de performances les rangées PV ont été équipées d'un système de nettoyage
automatisé, ce qui a minimisé l'effet de salissures. Le tableau 3.1 résume les paramètres de
performance des systèmes photovoltaïques dans les différentes conditions climatiques des
travaux susmentionnés. Grâce à ces diverses études, il est possible d'inférer les performances
attendues par zone climatique, bien qu'il soit également évident que des niveaux très variables
peuvent être observés pour différents systèmes PV dans des zones climatiques similaires.
Dans l'ensemble, les centrales solaires PV opérant dans des zones climatiques chaudes et
ensoleillées atteignent les performances les plus élevées en raison des conditions favorables
du rayonnement solaire.
Tableau 3.1 : Évaluation des performances des systèmes PV par zone climatique
3.3- Etat de l’art sur l’effet de l’empoussièrement sur les performances des modules
PV
La quantité d’empoussièrement des panneaux est très variable et est corrélée à des multitudes
de facteurs (figure 3.1) : caractéristique du site d’installation, l’inclinaison des panneaux,
météorologie du site (température ambiante, humidité et vitesse du vent), les propriétés de la
poussière, …etc. [48].
L’encrassement
de la poussière
Température ambiante Vitesse du vent
est influencé
et humidité
par :
L'étude de l'effet de l’empoussièrement (ou salissure) sur les modules PV sur une période de
temps nécessite de surveiller les performances des modules PV pendant cette période de
temps. En faisant cela, l'effet de l’empoussièrement au fil du temps pourra être quantifié. Des
études antérieures ont été menées pour évaluer la perte de performance due à la salissure des
modules PV dans différentes régions [49-54]. Dans une étude conduite par Kleissel et al. [49]
sur 186 systèmes PV en Californie, il a été révélé que le taux d’empoussièrement moyen, en
période sèche, est de 0,051% par jour pour les 186 sites et 7% par an [50]. Kimber et al. [33] a
mené une étude de suivi de l’empoussièrement pour les systèmes PV en Californie et dans la
région sud-ouest des États-Unis. En utilisant des données issues du monitoring toutes les 15
minutes à partir des sites PV, ils ont considéré la perte due à l’empoussièrement comme la
réduction de performance des modules PV dans le temps, après avoir corrigé les performances
par rapport à la température du module. Les auteurs ont également constaté que sans la pluie,
le rendement des modules PV a diminué de 0,1% à 0,3% par jour en raison de la salissure,
avec un taux moyen des salissures de 0,2% par jour pendant les périodes sèches. Cette
constatation de perte journalière équivaut à une perte annuelle d'énergie entre 1,5 et 6,2%
selon l'emplacement du système. Une autre conclusion importante de cette étude a été que la
perte due à la salissure sur les périodes sèches augmente presque linéairement. Caron et
Littmann [51] ont étudié la perte de salissure au cours d’une année pour deux catégories
environnementales différentes: une zone désertique et une zone densément agricole. L'étude a
révélé que dans la région densément agricole, le taux d’empoussièrement mensuel était de
11,5%, contre 1% dans la région faiblement désertique. Dans une étude plus récente, effectué
dans le désert d'Atacama (Chili) sur différentes technologies, il a été rapporté par Fuentealba
et al. [52] que le rapport de performance (PR) a diminué de 4,8% par mois pour la technologie
de couche mince et à un taux de 6,2% par mois pour la technologie multi-cristalline, en raison
de l'accumulation de poussière et des températures extrêmes.
Les études de suivi des salissures sont des études à court terme pour un mois ou deux, et elles
pourraient également être à long terme pour un an ou plus. Un exemple à court terme est une
étude menée dans la campagne du sud de l'Italie par Pavan et al. [53] où deux centrales
solaires de 1 MWc ont été surveillées pendant 8 semaines. Des pertes des performances
résultantes de 6,9% et 1,1% ont été constatées pour la centrale construite sur un sol
sablonneux et la centrale construite sur un sol plus compact, respectivement.
3.4- Méthodologies
Afin d’analyser les performances d’un système solaire PV, des paramètres de performance ont
été spécifiés par l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) et sont décrits dans les normes
standardisées (Commission Electrotechnique Internationale) CEI 61724 [55]. Ces paramètres
sont le rendement de référence (Yr), le rendement du champ PV (Ya), le rendement final du
système PV (Yf), le rapport de performance (PR), les pertes du système (LS) et les pertes
diverses (LC). Ces paramètres sont utilisés pour définir les performances du système dans son
ensemble par rapport à la production d'énergie, les ressources solaires et l'effet global des
pertes du système photovoltaïque. L'ensemble des mesures de rendement examinées dans
cette étude est résumé dans la suite.
Rendement de référence : Yr
Le rendement de référence est le rapport entre la quantité totale de rayonnement solaire IPOA
(kWh/m2) arrivant à la surface des panneaux solaires PV et la quantité de rayonnement de
référence G0 (1kW/m2). Ce paramètre représente le nombre d'heures durant lesquelles
l’éclairement est égal à celui de référence, Yr définit la ressource solaire pour le système PV.
IPOA (3.1)
Yr =
G0
Rendement du champ PV : Ya
Le rendement du champ PV est défini comme le rapport entre l’énergie totale générée EDC
(kWh) par les rangées PV pour une période définie (jour, mois ou année) et la puissance
nominale P0 (kWc) des rangées sous les conditions standard (STC : irradiation : 1000 W/m2,
25°C température ambiante et spectre de référence AM 1.5-G).
EDC (3.2)
Ya =
P0
Le rendement final correspond à l’énergie totale produite par le système PV, E AC (kWh) par
rapport à la puissance nominale installée P0 (kWc). Cette quantité représente le nombre
d’heures pendant lesquelles le champ PV devrait fonctionner à sa puissance nominale.
EAC (3.3)
Yf =
P0
Les mesures ci-dessus sont combinées pour fournir un deuxième ensemble d'indicateurs de
performance.
Rapport de performance : PR
Le rapport de performance PR indique l'effet global des pertes sur la production énergétique
des rangées d'un système PV. Les valeurs de PR indiquent à quel point un système PV
approche les performances idéales dans des conditions réelles d'exploitation. PR est défini par
le ratio entre le rendement final et le rendement de référence, c’est une quantité
adimensionnelle.
Yf (3.4)
PR =
Yr
Les pertes du système LS sont dues aux pertes par conversion des onduleurs (courant continu-
courant alternatif) et elles sont définies par la différence entre le rendement du champ PV (Ya)
et le rendement final Yf.
LS = Ya − Yf (3.5)
Les pertes diverses LC sont définies par la différence entre le rendement de référence et le
rendement du champ PV. Elles représentent les pertes dues aux : températures des panneaux,
câblages, ombrage partiel, pertes spectrales, la salissure, erreurs dans la recherche du point de
puissance maximale, de conversions (DC-AC), etc.
LC = Yr − Ya (3.6)
Le rendement de l'installation peut être évalué en fonction des rendements distincts du champ
PV, du système et de l'onduleur.
Le rendement du champ photovoltaïque est le rapport de l’énergie totale générée par les
rangées PV (EDC) au produit de la quantité d’irradiation sur le plan des panneaux et de la
surface globale du champ photovoltaïque.
EDC (3.7)
ηPV = × 100%
IPOA × Aa
EAC (3.8)
ηSYS = × 100%
IPOA × Aa
L'efficacité de l'onduleur (ηinv) est le rapport de l’énergie totale générée par le système PV à
l'énergie totale générée par les rangées photovoltaïques.
EAC (3.9)
ηinv = × 100%
EDC
Facteur de charge : FC
Enfin, le facteur de charge (FC) est défini comme le rapport de la production annuelle
d'énergie réelle à la quantité d'énergie générée par la centrale solaire photovoltaïque si elle
fonctionnait à puissance nominale maximale (P0) pendant 24 h par jour pendant une année.
EAC Yf Yr × PR (3.10)
FC = = =
P0 × 24 × 365 8760 8760
Les modèles linéaires peuvent être utilisés pour évaluer la performance réelle des installations
PV en transposant la puissance crête aux conditions de référence. Ces modèles comprennent
généralement des coefficients de corrélation pour chaque facteur environnemental qui doivent
être estimés par la régression. Il existe d'autres modèles, tel que SANDIA [56] qui suppose
des corrélations plus élaborées. Le modèle d’évaluation de PVUSA est couramment utilisé
pour évaluer les installations, et a été initialement développé pour les zones climatiques de
l'Amérique du Nord [57]. PVUSA est une méthode de transposition aux conditions de
référence pour l’évaluation des performances d’un système PV. Elle utilise des données météo
du site (irradiation sur le plan des panneaux, température et vitesse de vent) pour l’évaluation
de la puissance aux conditions test (PTC= " PVUSA Test Conditions" en anglais ou
"Conditions Test d’utilisation de PVUSA") définies dans le tableau 3.2. L’évaluation
comprend un modèle simple de puissance en fonction des quantités de rayonnement, de la
température ambiante et de la vitesse du vent (équation 3.11).
L'analyse du modèle PVUSA rapporté dans cette étude ne tient pas compte de la vitesse du
vent, qui contribue généralement à 0,4% du total de la puissance PVUSA calculée [58].
L'équation (3.13) représente une autre mesure de performance qui décrit la puissance de sortie
en fonction de l'irradiation sur le plan des rangées PV et de la température du module.
où:
P: puissance de sortie (kW)
IPOA: Irradiation sur le plan incliné (W/m2)
Tamb: temperature ambient (°C)
WS: vitesse du vent (m/s)
Tmod: temperature des modules (°C)
A, B, C, D, K1 et K2: constantes de régression
Une régression linéaire est effectuée afin de déterminer les constantes A, B, C, D, K1 et K2,
et la puissance attendue peut alors être prédite.
Afin de limiter les effets spectraux, seuls les points correspondant à un rayonnement supérieur
à 500 W/m2 sont utilisés pour l’évaluation du modèle empirique. Cette méthode exploite les
données d’instants pendant lesquels la production est importante. Conséquemment, très peu
de données sont retenues pour le calcul pour les jours nuageux et donc, la signifiance
statistique des résultats est très discutable pour ces jours. Pour une série de donnée étendues
de l’ordre d’une à plusieurs années, ceci peut introduire un biais pour les jours ensoleillés.
Dans ce qui suit, nous allons tout d’abord présenter les performances avant et après filtrage
des valeurs aberrantes. En sus, nous allons présenter l’analyse des performances sur les quatre
premières années d’exploitation afin de ressortir les performances réelles de la centrale PV
sous la condition climatique désertique maritime.
Suite au travail réalisé dans le chapitre 2 (section 2.4) sur la fouille de données effectuées sur
les données à la minute pour détecter les périodes de délestage ou les autres périodes
correspondant à d’autres anomalies du système PV. Dans cette partie, on se propose
d’effectuer l’agrégation des données sur des registres horaires, journaliers et mensuels. Nous
observerons également l’impact du filtrage sur les performances de la centrale solaire.
Dans un premier temps nous observons les données horaires des puissances avant et après
filtrage des valeurs aberrantes.
300 200
Pdc
Pdc
Pdca
Pdca 200 100
Pdca-Pdc
Pdca-Pdc
250
150
200 100
Pdc & Pdca
Pdca-Pdc
Pdc & Pdca
Pdca-Pdc
150 100 0
100 0
50
50
0 -100
La figure de droite correspond à un zoom sur trois jours des puissances horaires Pdc et Pdca
présentées sur la figure de gauche. Ces jours correspondent du 03/11/2015 au 05/11/2015. Sur
le premier jour, on observe que la centrale solaire a subi un délestage du réseau électrique
entre 10h49 et 11h05 (voir figure 2.17 du chapitre 2). Pour ce jour, on observe un léger
décrochage de la courbe bleu dû au délestage. En même temps, nous observons que ce
décrochage est inexistant sur la courbe verte (Pdca) après qu’on ait filtré et moyenné par
rapport au nombre de minutes où le réseau est disponible. Suivant les constatations du site,
le deuxième jour correspond à un jour normal et le troisième jour à un jour pluvieux. Pour
l’ensemble des trois jours, nous observons un délai au début et en fin de journée entre Pdca et
Pdc dû au délai entre le lever et le coucher du soleil et les périodes de démarrage et d’arrêt de
la centrale solaire comme observer dans le chapitre 2 section 2.4.
La figure 3.6 montre l’agrégation des données sur une base journalière. La production
énergétique journalière maximale de la centrale après filtrage atteint 1906 kWh avec une
moyenne annuelle de 1499 kWh pour 2015. L’écart maximal journalier entre Pdca et Pdc est de
284 kWh avec un écart moyen de 48.51 kWh.
2000 300
1800 250
1600 200
1400 150
Pdca & Pdc
Pdca - Pdc
1200 100
1000 50
800 0
600 -50
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Day-2015
Figure 3.6 - Production énergétique journalière avant (bleu) et après (vert) filtrage
Les figures 3.7 représentent le rendement final en fonction du rendement de référence horaire
(figure de gauche) et journalier (figure de droite) pour l’année 2015. Nous représentons
également 3 paliers du rapport de performance (PR=1, PR=0,7, PR=0,6). D’après ces deux
figures, nous pouvons constater que les données après filtrage ont des PR supérieures à 0,7.
Un PR qui tend vers 1 correspond à un système qui s’approche des performances sous les
conditions STC et un PR inférieur à 0,7 doit être suspecté de dysfonctionnement de certains
composants de la centrale solaire (panneaux ou onduleurs), d’ombrage ou d’empoussièrement
excessif des panneaux solaires, etc.
La figure 3.8 représente les données mensuelles du rendement final avant filtrage (Yf) et après
filtrage (Yfa) des valeurs aberrantes. Ces données mensuelles ont été normalisées par rapport
au nombre de jour. Le rendement final est le rapport de l’énergie produite sur la puissance
nominale. Ce rendement a été évalué pour les années 2014 et 2015. La courbe en rouge
correspond l’écart entre Yfa et Yf. Pour l’année 2014, Yf varie entre un minimum de
3.5 heures par jour (h/j) et un maximum de 4.9 h/j. Yfa varie de 3.7 à 5.1 h/j. L’écart moyen
entre Yfa et Yf est d’environ 0.18 h/j. L’écart maximum entre Yf et Yfa est atteint en mai 2014
ce qui correspond au mois où il a eu le plus de délestages (chapitre 2, figure 2.24). Pour 2015,
Yf varie entre un minimum de 3.75 h/j et un max de 4.99 h/j et Yfa varie de 3.9 h/j à 5.14 h/j.
L’écart moyen entre Yfa et Yf est d’environ 0.15 h/j. L’écart maximum entre Yfa et Yf est
atteint en mai 2015. D’où, nous récupérons environ 0.15 à 0.2 h/j pour ces deux années après
prétraitement des données.
1 8
Yfda vs Yrda
0.9 Yrh vs. Yfh Yfd vs Yrd
Yrha vs. Yfha PR=1
7 PR=1
0.8
0.7
6
PR=0.7
Yfh & Yfha (kWh/kWp)
0.6
0.4
4
PR=0.6
0.3
3
0.2
0.1
2
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 2 3 4 5 6 7 8
Yrh & Yrha (kWh/m2) Yrd & Yrda (h/d)
Figure 3.7 - Rendement final en fonction du rendement de référence horaire (fig. gauche) et
journalier (fig. droite)
4 4
0.3
3.5 3.5
Yf & Yfa (h/d)
3 3
YfD
0.15
2.5 2.5
2 2
0.2
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
0 0.1 0 0.1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 14 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 14
Months-2014 Months-2015
Nous avons également évalué le rapport de performance avant (PR) et après filtrage (PRa) des
valeurs aberrantes pour 2014 et 2015. L’écart minimum entre PRa et PR est observé pour les
mois de janvier 2014-2015 (figure 3.9). C’est un mois où l’intensité de délestage est très
faible avec des conditions environnementales optimales. Les écarts sont optimaux avec 4.7%
(mai-14) et 2.5% (sept-15). La moyenne annuelle PR après filtrage est de 83.42 % et de 81.62
% respectivement pour l’année 2014 et 2015. On observe qu’on a une légère diminution de
PR entre 2014 et 2015 d’environ 2%, nous allons vérifier si nous avons toujours ce
0.8 0.8
PRa & PR
PRD
0.02
0.4 0.4
0.02
0.2 0.2
0.01
0 0 0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 14 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 14
Months-2014 Months-2015
Dans ce qui suit, nous allons évaluer l’évolution des performances pour les quatre premières
années. En sus, nous allons évaluer l’impact des paramètres environnementaux du site sur les
performances.
3.6- Analyse de l’évolution des performances d’une centrale solaire pv sous conditions
climatiques sévères
à 460 MWh pour la première année. La centrale solaire PV a généré 7,4% de plus
qu’initialement prévu. La baisse de l’énergie générée pour la période de juin à août de chaque
année est liée à la diminution de la quantité d'irradiation reçue par le champ PV et à
l'augmentation de température sur site (voir figure 2.26 du chapitre 2).
La figure 3.11 illustre le rendement final moyen (Yf), les pertes de système (LS) et les pertes
diverses (LC) pendant les quatre années d'exploitation de la centrale photovoltaïque. Yf, LS et
LC sont exprimés en heure par jour (h/j). Le rendement final mensuel varie avec un minimum
de 3,68 h/j en juillet 2014 et un maximum de 5,43 h/j en février 2013 avec une moyenne de
4,69 h/j. Yf étant la productibilité de la centrale solaire PV est très influencée par la variation
des rayonnements solaires. Nous notons également que Yf est faible pendant les mois d'été de
juin, juillet et août. Bien que non représentée, la variabilité du rendement de référence (Yr) est
similaire à Yf, en raison de la dépendance de Yf à l’ensoleillement du site. Le rendement de
référence est compris entre un minimum de 4,59 h/j (juillet 2013) à 6,36 h/j (avril 2015). Les
pertes LS du système sont relativement stables avec une moyenne de 0,37 h/j, allant d'un
minimum de 0,31 h/j en juillet 2013 à un maximum de 0,41 h/j en février 2013. La différence
entre les pertes du système maximale et minimale est d'environ 0,1 h/j, cela montre que les
onduleurs du système PV sont performants lors de la conversion DC-AC et cela quel que soit
la période de l’année.
Les pertes diverses mensuelles sont beaucoup plus prononcées et se situent entre 0,12 h/j en
décembre 2012 et 1,22 h/j en juillet 2015, avec une moyenne de 0,54 h/j. Ces pertes sont
supérieures à 0,6 h/j pendant environ 20 mois sur les 47 mois d'exploitation de l'installation
solaire photovoltaïque. Ils sont directement liés aux pertes dues à l’empoussièrement des
panneaux photovoltaïques, aux températures élevées des modules pendant la période estivale,
au câblage et à l'ombrage partiel.
Figure 3.11 - Rendement final (Yf), perte du système (LS) et diverses pertes (LC)
La plupart des mois, nous avons un rapport de performance relativement stable autour d’une
valeur de 80%. Les moyennes des PR durant la période d'exploitation, respectivement pour le
champ PV (DC) et le système (AC) sont de 90% et 84%. Il est élevé par rapport aux résultats
des travaux cités dans la première section [47]. Comme mentionné par Lee et al. [59] un PR
supérieur à 80% correspond à un système dont la performance se rapproche de la performance
idéale dans les conditions STC et un système dont le PR est inférieur à 70% devrait être
suspecté de défaillance ou de dysfonctionnement des composants du système (panneaux,
onduleurs, etc.) ou des facteurs environnementaux (ombre à proximité, empoussièrement
excessif des panneaux, etc.). Pour cette centrale installée à Djibouti, la chute du PR en juillet
2015 est certainement dû à des facteurs climatiques pouvant s’avérer sévères tels que des
températures plus élevées et la poussière due au Khamsin qui est un vent chaud, sec et
poussiéreux. Ce soulèvement de poussière induit l'opacité du ciel qui réduit le taux
d’insolation des panneaux solaires PV.
La figure 3.13 montre le rendement mensuel moyen des modules photovoltaïques des quatre
années (2012-2015) de suivi de la centrale. Il se situe entre 10,87% en juillet 2015 et 13,82%
en décembre 2012 avec une valeur moyenne du rendement PV de 12,68%. Le rendement
nominal des modules PV étant de 14,14% dans les conditions STC, par comparaison aux
extremums, nous observons un écart de 0,32% avec le maximum (Déc-12), 3,27% avec le
minimum (juil-15) et un écart de 1,46% avec le rendement PV moyen. A part le mois d’août
2012, les plus faibles valeurs du rendement sont enregistrées les mois de juillet avec 12,3%,
10,95% et 10,87% respectivement pour 2013, 2014 et 2015. La valeur moins prononcée du
rendement PV enregistrée pour le mois de juillet 2015 est liée aux taux d’empoussièrement
des modules PV qui était plus élevé par rapport aux mois de juillet des autres années. Selon la
figure 2.26, juillet 2015 a une température plus basse (Tamb = 38,82°C) et un niveau
d'irradiation solaire plus élevé (IPOA = 5,43 kWh/m2/j) qu'en juillet 2012 (Tamb = 39,7°C, IPOA
= 4,89 kWh/m2/j), Juillet 2013 (Tamb = 40,57°C, IPOA = 4,59 kWh/m2/j) et juillet 2014 (Tamb
= 40,17°C, IPOA = 4,93 kWh /m2/j).
de 92,81% à 92,6% entre 2012 et 2015, respectivement pour les rendements des modules PV,
du système PV et des onduleurs.
La performance des centrales photovoltaïques connectées au réseau est mieux définie par le
facteur de charge (FC) ou "capacity factor" en anglais, qui est le rapport de sa production
réelle en courant alternatif sur une période de temps, à sa sortie nominale s'il était possible
pour elle de fonctionner en pleine capacité sans interruption la même période. La figure 3.14
montre le facteur de charge moyen mensuel pour les quatre années d'exploitation de
l'installation solaire PV de 302,4 kWc. Les FC varient entre 12,76% en juillet 2014 et 22,11%
pour le mois d'octobre 2014, la moyenne sur les quatre années étant de 16,35%. La moyenne
la plus élevée est atteinte la première année avec un FC de 16,77%. Cette valeur des FC est
plus élevée par rapport aux autres centrales solaires photovoltaïques évoluant dans des pays
avec un climat similaire [44]. La baisse des FC est observée pour la période estivale rude de
juin à août. Les facteurs de charges les plus faibles au cours des quatre années d'exploitation
sont enregistrées pour les mois de juillet et sont de 14,32%, 13,09%, 12,76% et 13,11%
respectivement pour 2012, 2013, 2014 et 2015. Comme illustré sur la figure 3.14, le FC est
un paramètre fortement influencé par les variations saisonnières illustrées et cela se traduit par
un écart d'environ 3% entre les mois d'été (juin à août) et les autres mois de l'année. Comme
les valeurs de FC dépendent de l'irradiation solaire et de la température ambiante, la période
de juin à août correspond aux périodes où les températures sont les plus élevées et l'irradiation
la plus faible (Figure 2.26, chapitre 2). C'est la raison pour laquelle le FC diminue pendant
cette période. Un facteur comme l’empoussièrement de l'installation photovoltaïque peut aussi
contribuer à cette diminution.
De plus, le facteur de charge est significatif dans la conception des centrales solaires PV car il
peut estimer si un système solaire photovoltaïque sur un site donné est potentiellement
exploitable.
La comparaison des résultats des performances obtenues au cours du présent travail avec les
résultats des études mentionnées ci-dessus dans le tableau 3.1 indique que le système
photovoltaïque évoluant à Djibouti est comparable à ceux ayant les paramètres de
performance les plus élevés situés à Oman et Abu-Dubaï. Une diminution de la performance a
été observée pour toutes les centrales photovoltaïques installées en climat tropical et chaud
pendant la période estivale de juin à juillet. Plusieurs facteurs climatiques peuvent être
La figure 3.15 représente la puissance de sortie horaire en fonction des quantités d’irradiations
solaires reçues sur le plan des modules PV. On peut observer que la puissance de sortie
augmente linéairement avec l'augmentation des rayonnements solaires incidents. On constate
une masse de points moins dense qui se détache de la masse principale de points. Cela
correspond à la période pendant laquelle les panneaux sont recouverts d’une énorme quantité
de poussière. Étant donné que pour la même quantité de rayonnement solaire reçue sur les
panneaux photovoltaïques, moins d'énergie est produite. Cette période correspond
généralement aux mois de juin à août, pour lesquels le dépôt de poussière observé est
supérieur aux autres périodes.
Le PR indique l'effet global des pertes sur la sortie du système. Cet indicateur est largement
utilisé pour surveiller, valider et garantir la performance du système. Il est affecté par les
variations saisonnières dû principalement aux variations de la température ambiante (figure
3.16), de la vitesse et de la direction du vent et de l'accumulation de poussière.
Selon la figure 3.16, PR varie avec la variation saisonnière de la température ambiante. Cette
variation saisonnière de PR introduit des biais, afin d'éliminer ces biais, nous avons calculé le
PR modifié en utilisant des données climatiques sur site. Plusieurs approches existent et sont
proposées par NREL [60], IEA-PVPS [61]. Notre approche consiste à utiliser le modèle
PVUSA modifié afin de calculer le rapport de performance corrigé pour la température
ambiante PRTamb et le rapport de performance corrigé pour la température des modules
PRTmod.
Pour cela, nous avons choisi trois jours avec la quantité de rayonnement supérieure à
5 kWh/m2/j. Cette valeur est supérieure à 3 kWh/m2/j spécifiée dans l'étude de Dierauf et al.
[60]. De plus, la température est proche des températures quotidiennes de la saison ''fraiche'' à
Djibouti. Ces trois jours ont été choisis dans des conditions où la surface du panneau solaire
PV est propre (après une pluie qui a nettoyé les panneaux comme neuf). Des régressions
linéaires multiples ont été effectuées pour déterminer les coefficients (tableau 3.3) et ainsi
pour calculer le PR modifié pour la température du module et la température ambiante. Les
coefficients négatifs pour C et K2 montrent que le PR diminue avec l'augmentation de Tamb et
Tmod.
La figure 3.17 (a) représente le PR journalier mesurée en utilisant l'équation (3.4) pour
l’année 2014 (courbe noire) et le PR modifiée, corrigée pour la température ambiante (courbe
rouge) et la température du module (courbe verte) en utilisant respectivement les coefficients
de régression dans le Tableau 3.3 et l'équation (3.12) et (3.13).
Également sur la figure 3.17 (a) plusieurs constatations notées sur le terrain visent à mieux
comprendre les changements de PR au fil du temps. Ils servent de points de départ pour
interpréter la variation saisonnière de PR. L'augmentation de PR par étape correspond à
l'intervention humaine pour nettoyer les panneaux et une augmentation soudaine du PR
correspond au nettoyage des panneaux par la pluie. Une chute soudaine de PR correspond à
une défaillance de l'onduleur (l'onduleur 3 de la centrale a été arrêté pendant quatre jours).
Étant donné que nous avons supprimé tous les pannes de la centrale PV de notre ensemble de
données, les pannes de l'onduleur n'apparaissent pas dans la variation journalière de PR.
On peut observer que le PR n'est pas stable et peut varier de 18,6% tout au long de l'année
avec la variation de la météo. En raison de leur correction saisonnière, le PR modifié pour la
température ambiante et la température du module est plus stable et supprime
considérablement le biais saisonnier sur l'année 2014. Les différences moyennes absolues
entre les PR mesuré et corrigé par rapport à la température ambiante est de 5,5%. Alors qu’il
est de 4,5% pour PR mesuré et PRTmod. Cela montre que le PRTmod est plus prévisible de 1%
que le PRTamb. L'écart-type des différences absolues est de 0,6% plus élevé avec la
température ambiante qu'avec la température du module (tableau 3.4). Une meilleure
correspondance avec les variations saisonnières dans PR est indiquée par un écart-type
inférieur. Dans ce cas, le PRTmod est plus précis que le PRTamb, car il prend en compte tant les
effets de la température ambiante que de la vitesse du vent.
Les observations sur place montrent que la poussière s'accumule sur les panneaux
photovoltaïques plus rapidement sur les périodes sèches et chaudes que pendant la saison
«fraîche». Dans les conditions environnementales difficiles, la pluie pourrait jouer un rôle
dans l'évaluation de l'impact de la poussière. Il a été signalé par Adinoyi et al. [62] que la
pluie aide à nettoyer les panneaux et à restaurer sa puissance à des niveaux plus élevés. En
outre, il a été montré par Guo et al. [63] que 5 mm de pluie sont suffisantes pour nettoyer les
modules PV. Selon l'observation sur le terrain, des précipitations successives inférieures à 5
mm pourraient également nettoyer soigneusement les surfaces des panneaux photovoltaïques
et maintenir les performances à un niveau plus élevé. Cela dépend de la quantité de poussière
sur les panneaux photovoltaïques. Plusieurs périodes ont été sélectionnées afin d'évaluer la
diminution moyenne de PR. On a constaté que le PR des modules photovoltaïques diminue en
moyenne de 0,31% à 0,36% par jour en période sèche sans précipitations. Ceci est souvent dû
à une augmentation de la température ambiante et de l'accumulation de poussière. Un moyen
efficace d'évaluer l'impact de la salissure consiste à observer le rapport de performance des
panneaux solaires photovoltaïques avant et après une pluie. Afin de mesurer l'augmentation
du PR des modules PV, nous avons soustrait le PR de 5 jours après une précipitation et le PR
de 5 jours avant une pluie. On a constaté que les PR augmentaient de 6,8 % après une pluie
dans les périodes de sèches. PR augmente de 0,87% à 4,33% après une précipitation en saison
«fraîche» car, pendant cette période, il y a moins de poussière accumulée sur la surface des
panneaux photovoltaïques.
Figure 3.17 - (a) PR mesuré (noir), PR corrigé pour la température ambiante (rouge), PR
corrigé pour la température des modules (vert) (b) perte par salissure (violet) et pluviométrie
journalière
La figure 3.17 (b) montre la différence absolue journalière entre PR corrigé par rapport à la
température des modules et PR mesuré. Elle correspond à la perte par salissure. Sachant que
le PR est normalisé en ce qui concerne l'irradiation et après correction de PR concernant la
température des modules PV, la perte de salissure peut être quantifiée. Comme on peut le
constater à la figure 3.17 (b) après de fortes pluies qui ont nettoyé les panneaux
photovoltaïques référencés dans la figure par "pluie", la perte par salissure tend vers zéro et
augmente graduellement avec l'augmentation des dépôts de poussière sur les modules PV. La
perte par salissures varie entre 0,03% après une pluie qui a bien nettoyé les surfaces des
modules PV et à 14,23% pour les périodes sèches sans précipitations. L'intervention des
agents d’entretien pour le nettoyage des modules PV appelés «nettoyage» sur la figure
3.17 (b) montre que la perte de salissure diminue lentement et tend vers des valeurs
légèrement plus faibles. Le nettoyage par les agents d’entretien augmente le PR de 0,37 % à
0,84 %, il est inférieur comparativement à l’augmentation de PR de 6,8% après une pluie,
parce qu'il n'est pas facile de nettoyer un champ de module solaire PV de plus de 2000 m2
d’un seul coup comme une pluie. La perte de salissure dépend du taux d'accumulation de
poussière sur les modules PV et varie selon la saison. Après deux semaines sans nettoyage des
modules PV, la performance pourrait diminuer de 4,3% à 5,0%. Afin de maintenir la perte
inférieure à 5%, il est recommandé de nettoyer les panneaux photovoltaïques toutes les deux
semaines. Bien que la pluie ait amélioré le rapport de performance des modules solaires PV,
on ne peut pas compter sur le nettoyage du fait de la faible pluviométrie à Djibouti.
3.8- Conclusion
rendement du système PV. Des graphiques en forme d'entonnoir ont été observés en
relation avec la variation saisonnière des rendements des rangées PV.
Le facteur de charge varie entre 12,76% (juil-14) et 22.11 (oct-14). La moyenne
maximale est atteinte pour la première année avec 16,77%, avec une moyenne du
facteur de charge des quatre années de 16,35%.
Par comparaison avec les résultats présentés dans le tableau 1, le système photovoltaïque
évoluant dans les conditions climatiques désert maritime montre des performances énormes.
En outre, les résultats sur l'impact des facteurs climatiques sur le rendement ont été évalués:
4.1- Introduction
Dans ce chapitre, nous allons faire un état de l’art des modes de dégradations des modules en
conditions réelles avec une étude in-situ des modes de dégradations observés pour le cas de la
centrale solaire installé au CERD. On évalue la performance opérante par la méthode de
régression multiple PVUSA et par la méthode PR. L’évolution dans le temps de ces indices de
performance sera utilisée pour l’évaluation de la dégradation des performances et l’estimation
des taux de dégradations durant les cinq années d’opération de la centrale solaire.
est la détérioration progressive des caractéristiques d'un composant qui le constitue et qui peut
affecter sa capacité à fonctionner dans les limites des critères d'acceptabilité et qui est causée
par les conditions d'exploitation du site sur lequel il est installé. L'identification des modes de
dégradation ou de défaillance du module PV et leur fiabilité sur le terrain est un sujet de
recherche important. Les facteurs affectant la stabilité à long terme du module PV pendant
l'essai sur le terrain (la délamination, le bullage aux points de soudure, la dégradation de la
soudure, la génération de points chauds "hotspot", le brunissement de l'encapsulant et la
dégradation des cellules PV, etc.) ont été rapportés par les auteurs [66-68]. La figure 4.1
répertorie les différents types de dégradations que peut subir les modules PV durant leur vie
[69]. Les performances des modules PV sont principalement connues pour les zones
climatiques des USA et de l’Europe. Les différents mécanismes sont liés aux conditions
environnementales, donc pour certains climats l’ordre d’importance des mécanismes peuvent
changer.
Dans l'étape suivante, les types de dégradation des modules PV les plus fréquents selon la
littérature seront présentés. La performance du module PV peut être dégradée en raison de
plusieurs facteurs tels que: la température, l'humidité, l'irradiation, les chocs mécaniques [70].
Chacun de ces différents facteurs nommés peut induire un ou plusieurs types de dégradation
de module tels que:
- Décoloration.
- Délamination.
- Corrosion.
- Fissure ou craquement.
4.2.1- Décoloration
4.2.3- La corrosion
Figure 4.4 - Module PV affecté par la corrosion sur le bord (a) et niveau de la boîte de
jonction (b) [82]
La fissure (craquage) est un problème courant rencontrer dans les modules photovoltaïques. Il
peut se développer à différents stades de la durée de vie du module (figure 4.5); cependant,
elle survient dans la plupart des cas lors de l'installation, de l'entretien et surtout lors du
transport des modules vers leurs sites [76]. En outre, le craquage est affecté par les contraintes
thermiques à haute température d'une cellule et les contraintes thermomécaniques induites par
le cycle thermique [84], les charges mécaniques dues au vent (pression et vibrations) et à la
neige (pression) [85]. Les modules cassés ou avec des fissures peuvent continuer à
fonctionner correctement. Sur la figure 4.5, un module photovoltaïque poly-cristallin fissuré
qui fonctionne pendant cinq ans sans aucune dégradation de puissance notable est représenté.
méthodes à partir des sources citées dans cet article. Les valeurs positives du taux de
dégradation représentent une perte de performance. La moyenne (ligne verticale en pointillé
cyan) et la médiane (ligne verticale en pointillé bleue) sont respectivement de 1.1 %/an et de
0.99 %/an pour toutes les technologies PV citées. Individuellement pour chaque technologie,
les taux de dégradations moyens recensés dans cette étude étaient de 0,89 %/an pour mono-Si,
de 0,81 %/an pour le p-Si, de 1,34 %/an pour a-Si, de 1,86 %/an pour le CIGS, de 1,70 %/an
pour CdTe et pour d'autres technologies en couche mince, le taux de dégradation moyen était
de 2,24% par an. À partir des différences dans les taux moyens de dégradation, il est évident
qu'une distinction doit être faite, en fonction de la technologie PV.
La figure 4.7 montre un histogramme des taux de dégradation divisé par méthodologie
d’évaluation appliquée avec une distribution de valeur extrême [90]. Les méthodologies
appliquées pour l’évaluation des taux de dégradations sont les mesures de courant-tension
(I-V) en conditions contrôlées (barres en bleu) et en conditions réelles d’exploitation (barres
en vert), le rapport de performance et la méthode de régression linéaire PVUSA (barres en
rouge). Une diminution des performances est définie comme un taux de dégradation négatif.
À l'inverse, un taux positif indique une amélioration. La distribution est orientée vers des taux
élevés de dégradation avec une moyenne de 0,8 %/an et une médiane de 0,5 %/an. La majorité
de ces taux déclarés, 78% de toutes les données, sont inférieurs à 1 %/an. Les taux de
dégradations relevés dans cette étude représentent les pays les plus avancées. L’Afrique est
très peu représentée par manque de données. Les types de climat de l’Afrique subsaharienne
ne sont pas représentés. D’où l’intérêt de notre étude qui va contribuer à l’évaluation du taux
de dégradations en zone climatique désertique maritime.
Dans étude très récente datant de 2017, Jordan et al. [91] ont rapporté le taux d'échec obtenus
et l’échec dans le temps en fonction de l'année d'installation (figure 4.8). L'échec dans le
temps est une mesure de fiabilité qui est fréquemment utilisée et représente le taux d'échec en
unités d'échecs d'un milliard d'heures opérationnelles. Des taux d'échec élevés sont enregistrés
pour les installations PV montées en toiture dans le climat chaud et humide (croix verts).
Figure 4.8 - Taux d'échec en %/an (axe gauche) et échec dans le temps (axe droit) des
modules et systèmes photovoltaïques au cours des 35 dernières années couleur codée par
climat et symbole codé par configuration de montage [91]
Par translation aux conditions environnementales mixtes (désertique, chaud et humide) dans
lesquels évolue la centrale solaire PV installée au CERD. On peut s’attendre à des taux de
dégradations compris entre 0.1 et 1 %/an comme observé par les cercles vert et rouge dans la
figure 4.8.
La surveillance à long terme des systèmes PV installés sur le terrain est la norme ultime pour
l'évaluation des dégradations de performance des composants et des systèmes
photovoltaïques. De multiples méthodes d'analyse sont utilisées pour quantifier la production
d'énergie et la dégradation de la puissance au fil du temps, y compris l'analyse du rapport de
performance et l'analyse de régression linéaire multiple de PVUSA.
L’évaluation de la puissance produite change considérablement en fonction de l’irradiation,
de la température et de la vitesse du vent. Depuis 1989, PVUSA ("PhotoVoltaics for Utility
Scale Applications") était utilisée pour évaluer les systèmes PV à partir d’une collecte
continue de données et d’un modèle de régression simple [57]. Le modèle est utilisé pour
estimer la puissance fournie du système dans les conditions de test de PVUSA (PTC)
(tableau 3.2). La méthode possède ses limitations [56] en ce qui concerne:
- la nécessité de collecter des données suffisantes (irradiations, température et vitesse du
vent) ;
- l’insuffisance du modèle pour les faibles éclairements.
Plusieurs travaux rapportés ont utilisé les méthodologies PVUSA et le rapport de performance
pour l’évaluation de la dégradation des performances.
P. McNutt et al. [92] ont observé l’évolution d’une rangée photovoltaïque de 1,5 kWc durant
six ans (septembre 1999 à mai 2006) et ont utilisé la méthode PVUSA. Cette rangée est
composée de modules silicium amorphe. A l’issue de cette étude, ils ont observé une
diminution de la puissance de sortie de 1,7% par an avec une oscillation saisonnière de ± 4%
pendant les 5 dernières années. A. Kimber et al. [93] ont passé en revue la méthode de
puissance PVUSA et présentent deux méthodes complémentaires qui visent à améliorer cette
méthode en termes de précision de modèle et en élargissant l'applicabilité à d’autres saisons.
Ils présentent les résultats d'une évaluation de chaque méthode basée sur une analyse de
régression de plusieurs systèmes PV (12 MW au total) situés dans une grande variété de
climats. Ces systèmes comprennent une variété de technologies photovoltaïques, de
différentes configurations de montage et de taille des rangées PV pour s'assurer que les
conclusions soient applicables à un large éventail de modèles et de technologies
photovoltaïques.
B. Marion et al. [94] ont comparé quatre paramètres de performances (le rendement final, le
rendement de référence, le rapport de performance et la méthode de puissance PVUSA)
suivant leurs pertinences à fournir les informations nécessaires sur les systèmes PV.
Les intervalles de confiance de chacun de ces paramètres ont été déterminés : ±8,4% pour le
rendement final, ± 1,2% pour le rapport de performance et ± 0,7% pour PVUSA. Par
conséquent, il a été déduit que le rapport de performance et la méthode de puissance PVUSA
sont en mesure de détecter les dégradations des performances du système au fil du temps.
Pour différents technologies recensées des taux de dégradations similaires ont été observés.
Après cinq années d’exploitation sous les conditions climatiques potentiellement rudes de
Djibouti, les premiers signes de dégradation sont constatés, ce qui fait l’objectif de la partie
suivante.
Dans cette partie, nous nous intéressons à l’observation in-situ des dégradations des
panneaux. Pour cela, nous avons effectué :
- des inspections visuelles des panneaux solaires du champ PV ;
- quelques mesures de la tension à l’ouverture (Voc) ;
- et des thermographies infrarouges sur certains panneaux présentant ou pas des
défaillances visuelles.
4.5.1- Inspections visuelles
Pendant les différentes inspections visuelles, nous avons choisi 4 panneaux présentant des
caractéristiques de dégradation similaires ou endommagés par une intervention externe (figure
4.9).
P1 : correspond à un panneau dont le verre est fissuré. Les fissures sur le panneau ont été
découvertes le 6 août 2016.
P2 : correspond à un panneau fonctionnant normalement et ne présentant aucun problème
visible.
P3 et P4: sont des panneaux endommagés par une intervention externe "jet de pierre". On
observe des chocs bien distincts sur les photos qui ont causé la fissure des panneaux. Nous les
avons décelés le 12 février 2017. P3 est du côté de la route de Haramous et P4 du côté de la
route de l’aéroport.
(P1) (P2)
(P3) (P4)
Afin d’observer une possible dégradation de la tension des modules PV endommagés, nous
avons mesuré la variation à l’ouverture (Voc) des 4 panneaux solaire PV pendant deux jours
distincts. Les mesures sont effectuées entre 9h30 et 16h30, elles sont regroupées dans la
figure 4.10. La courbe en bleu clair représente la valeur de Voc, dans la fiche technique, elle
est de 33,2 V. Ces tensions varient entre 29V et 30V et se chevauchent la plus grande partie
du temps. Avec ces mesures, nous n’avons pas décelé de différences entre les panneaux
fissurés et le panneau normal ce qui dans un premier temps nous montre que ces panneaux
fonctionnent normalement. Il a été montré par Jordan et al. [95] que le Voc est le moins
dégradé parmi les autres paramètres (Isc, FF, Pmax).
En sus, nous avons mesuré les résistances d’isolement pour observer les possibles fuites de
courant qui peuvent engendrer l’électrocution. Nous n’avons constaté aucune fuite de courant
pour les panneaux endommagés.
Afin de pousser notre analyse nous allons effectuer des thermographies infrarouges sur ces
quatre modules PV.
température observé étant de 3°C entre le lieu du choc et le reste du panneau on ne peut
dans ce cas parler de hot spot.
(a) (b)
(c) (d)
Figure 4.11 - Thermographie infrarouge des panneaux P1, P2, P3 et P4
Avec cette imagerie IR, nous avons pu déceler que la cause du craquement ou de fissure du
panneau figure 4.11.(a) n’est autre que ces deux cellules qui sont en hot spot avec des
températures supérieures à 60°C et un écart température de 10°C à 15°C avec les autres
cellules. Pour les panneaux présentant des chocs, ces derniers ont provoqué le craquement des
verres des panneaux, ce qui a également causé des hots spots sur d’autres cellules des mêmes
modules PV. La figure 4.12 (a) et (b) montrent ces cellules avec hot spot. Des écarts de 10°C
sont observés entres les cellules avec hot spot et les autres cellules PV. En prenant en image
l’ensemble du panneau cassé du côté de la route de l’aéroport figure 4.12 (c), on peut observer
deux cellules en surchauffe comparées aux autres cellules.
Davis et al. [96] ont rapporté des taux de dégradations élevés pour certaines rangées de
panneaux solaires présentant des hots spots, d’où notre décision de remplacer tous les
panneaux présentant des dégradations (craquement et/ou chocs). Car avec le temps, ces
modules risquent de diminuer significativement les puissances de sorties des rangées dans
lesquels ils se trouvent.
Autre phénomène qu’on peut observer sur les rangées de panneaux solaires est le dépôt de
poussière, comme on peut le constater sur la figure 4.13 (a). C’est un phénomène naturel qui
est lié aux conditions arides du site de la centrale solaire. Le nettoyage des panneaux PV avec
les serpillères en coton qu’on a préconisé dans le chapitre 2 peut provoquer des rayures des
verres des panneaux. Pour le moment nous n’observons aucune rayure des surfaces des
panneaux lors de nos différentes inspections visuelles figure 4.13 (b).
Egalement, sur le site de la centrale nous observons la légère décoloration des panneaux PV,
comme on peut le constater sur la figure 4.13 (c). Cette figure représente un panneau
récemment installé et un panneau qui est installé depuis plus de 5 ans. Ce mode de
dégradation est souvent observé en milieu de vie des modules PV comme on peut le constater
sur la figure 4.1. L’ordre d’importance des mécanismes peut changer suivant les conditions
environnementales, ce qui est justifié pour le cas des modules PV du CERD. Finalement sur la
figure 4.13 (d), nous constatons sur les bords de certains panneaux (intersection entre le cadre
et le verre) une sorte de petites boules élastiques qui ne peut correspondre qu’à l’EVA. Cette
dernière étant une résine à caractère élastomère peut sous certaines températures se dilater et
s’extirper du bord des panneaux.
(a) (b)
(c) (d)
Figure 4.13 - Autres constatations sur les panneaux PV du site
Le modèle de régression linéaire multiple est l’outil statistique le plus habituellement mis en
œuvre pour l’étude de données multidimensionnelles. Selon cette approche, plusieurs modèles
sont générés par une méthode commune de régression linéaire. La formulation matricielle
standard du problème de moindre carrées a été utilisée, définit selon l’équation :
β = (X T X)−1 X TY (4.1)
où β est le vecteur des coefficients, Y est le vecteur des sorties, et X est la matrice
d’informations ou matrice paramètre. Pour être précis, ceci correspond à la méthode des
moindres carrées ordinaires pour laquelle les incertitudes sur les données sont supposés
homogènes. Par exemple, pour le modèle PVUSA, appliqué à une série de n données on a :
Y = [P1 … Pn ]T (4.2)
β = [A B C D]T (4.3)
2 (IPOA ∙ WS )1
(IPOA )1 (IPOA )1 (IPOA ∙ Tamb )1
X=[ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ] (4.4)
2 (IPOA ∙ WS )n
(IPOA )n (IPOA )n (IPOA ∙ Tamb )n
X est une matrice de conception n-par-p, avec des lignes correspondant à des observations et
des colonnes aux variables prédictives. Y est un vecteur n-par-1 d'observations de réponse.
Notons que n doit être supérieur au nombre de coefficients.
La dispersion statistique des points de mesures relatives à la solution est quantifiée par le
coefficient de variation (NMRSE) et l’écart type des estimateurs (RMSE). Ce dernier est
définit par la racine carré de la moyenne des résidus (modèle – mesure) au carré :
(4.5)
RMSE 1 ∑nt=1(ŷt − yt )2
NRMSE = = √
y y n−m−1
L'incertitude dans chaque coefficient (A, B, C et D) est propagée par des coefficients de
sensibilité, qui sont les dérivées partielles du côté droit de l'équation (3.11) du chapitre 3
(p.63) par rapport à chaque coefficient. Les dérivées partielles représentent les éléments de la
matrice paramètre X. L’équation des sommes des carrés est utilisée pour le calcul P :
∂P 2 ∂P 2 ∂P 2 ∂P 2
√
P = ( ) (A) + ( ) (B) + ( ) (C) + ( ) (D)2
2 2 2
(4.6)
∂A ∂B ∂C ∂D
Avec,
∂P (4.6.1)
= IPOA
∂A
∂P 2 (4.6.2)
= IPOA
∂B
∂P (4.6.3)
= IPOA ∙ Tamb
∂C
∂P (4.6.4)
= IPOA ∙ Ws
∂D
Par remplacement de chaque dérivée partielle dans l’équation (4.6) par sa valeur, on obtient la
valeur de l’incertitude sur la puissance PVUSA,
(4.6)’
P = √(IPOA ∙ A)2 + (IPOA
2
∙ B)2 + (IPOA ∙ Tamb ∙ C)2 + (IPOA ∙ Ws ∙ D)2
Les erreurs types des estimateurs ep (A, B, C et D) sont évaluées par l’intermédiaire de
la matrice de covariance.
ep = √diag(C) (4.8)
Après avoir collecté les données, il est intéressant et nécessaire de mettre en place une
procédure de sélection (figure 4.14) pour obtenir un ensemble de données exploitable pour les
méthodologies de PVUSA, PR et η. Comme mentionné précédemment dans le chapitre 2,
toutes les données acquises ne sont pas valides puisque certaines défaillances (du réseau, bug
du système d’acquisition, arrêt de la centrale, …etc.) peuvent engendrer des données
incorrects, donc ce type de données sont filtrés.
Après prétraitement des données, celles presentant des taux d’irradiations inférieures à
500 W/m2 et 800 W/m2 sont ignorées. Les méthodes PVUSA, PR et η ont été utilisées pour
analyser les données expérimentales recueillies pour cette étude. Ce diagramme de sélection
de donnée essentiellement basé pour la méthode de régression multiple PVUSA qui n’utilise
pas les très faible irradiations. Cette méthodologie de sélection de données est implementé
dans le code de calcul MATLAB.
Une première régression linéaire multiple est effectuée sur les données filtrées afin d’en
extraire les coefficients de régressions A, B et C. Une fois ces derniers connus, la puissance
simulée est calculée à partir de l'équation (3.12), chapitre 3 (p.63). Puis, nous avons observé la
puissance simulée en fonction de la puissance mesurée afin d’identifier les valeurs présentant
un écart de 50 kW (figure 4.15, haut).
Les valeurs anormales (en rouge), identifiées par un écart modèle-mesure supérieur à 50 kW,
ont été supprimées du jeu de données (figure 4.15), avant d’effectuer une seconde régression
linéaire multiple et de réévaluer la puissance PVUSA. De cette façon, la première régression a
servi comme filtre de valeurs aberrantes.
Figure 4.15 - Puissance simulée en fonction de la puissance mesurée avant et après filtrage
des écarts supérieurs à 50 kW
Trois solutions fournies par PVUSA dans les conditions PTC (1000 W/m2 ; 20 °C) sont
présentées dans le tableau 4.1 pour les cinq années de données disponibles, correspondant
avant et après prétraitement de valeurs aberrantes. La première solution correspond à
l’application de la méthode PVUSA aux données sans prétraitement des valeurs aberrantes.
Les deuxième et troisième solutions correspondent à l’application de la méthode PVUSA
après prétraitement des données respectivement avec une régression multiple et une seconde
régression multiple. Pour évaluer statistiquement ces différentes solutions, nous avons estimé
les coefficients de détermination (R2), les erreurs normalisées (NRMSE), les erreurs relatives
(P/P) ainsi que les puissances PUSA. Ils sont représentés dans le tableau 4.1.
L’utilisation de la méthode PVUSA avec des données sans prétraitement préalable, nous
induit à des coefficients de détermination assez faible inférieurs à 70% pour les cinq années
d’analyse. Ce qui montre une faible qualité de la prédiction de la régression linéaire multiple.
Egalement, on observe des taux d’erreurs normalisés élevées supérieurs à 11%, ce qui montre
une dispersion des données et des écarts types élevés lors de la régression. Dans un second
temps, nous avons analysé les puissances PUSA après prétraitement des données et une
première régression multiple, nous obtenons des coefficients de détermination supérieurs à
90% et des taux de dispersion de moitié réduites voire plus que la moitié. Par exemple, pour
2014, on passe d’une erreur normalisée de 12,40% à 4,62% ce qui fait un écart de 7,78%.
Avec le prétraitement préalable des données, on obtient une baisse moyenne des erreurs de
6,92% pour NRMSE et de 0,46% pour P/P sur les cinq ans.
Dans l’objectif de toujours amélioré (affiner) la précision des résultats obtenus avec la
méthode PVUSA, nous avons également effectué un filtrage des écarts entre les puissances
simulées et les puissances mesurées supérieurs à 50 kW (Diagramme de sélection des
données) et une seconde régression multiple a été effectuée. Avec cette seconde régression,
on obtient une augmentation de la précision, avec des R2 plus élevé et une légère diminution
des NRMSE de l’ordre de 0.61%. A cela s’ajoute qu’à chacun des étapes les erreurs relatives
diminuent, plus l'erreur relative est petite, plus l'estimation est précise. Cela conforte la
fiabilité de données utilisées pour calculer les puissances PUSA.
D’après les résultats de cette analyse, nous utiliserons dans la suite de ce travail la méthode
PVUSA avec les données prétraitées et la seconde régression multiple.
Dans cette partie, nous avons estimé le nombre de points de puissance utilisés pour la
régression et les coefficients de variation pour chaque puissance (figure 4.16). Le nombre
moyen de points de puissance est de 10130 pour chaque mois de notre étude avec un
minimum de points de puissance en juillet 2013 et un maximum de 12200 pour le mois
d’octobre 2016.
Les figures 4.17 et 4.18 représentent le rapport de performance (PR) et rendement (η)
respectivement des panneaux solaires PV et de la centrale solaire PV pour des quantités
d’irradiations supérieurs à 500 W/m2 et 800 W/m2. Les résultats présentés dans ces figures
sont un exemple d'utilisation de PR et η pour mesurer les variations de performance au cours
du temps.
Une baisse des performances au fur et à mesure des années est observée pour les deux
paramètres de performances étudiés dans cette section. PRac_500 varie de 87% en 2012 à
83,6% en 2016, ce qui fait un écart de 3,4% pour ces 5 années d’exploitation de la centrale.
Cet écart est de 2.6% pour PRac_800 entre 2012 et 2016. Egalement, ηac_500 varie de 12,23%
en 2012 à 11,82% en 2016. Des écarts de 0,41% et de 0.32% sont observés respectivement
pour ηac_500 et ηac_800 entre 2012 et 2016. Nous observons une diminution des écarts entre
la première et la dernière année d’exploitation de la centrale solaire PV en augmentant le seuil
de filtrage des quantités d’irradiations. Par ailleurs, nous observons des courbes plus lisses
pour les performances calculées pour un seuil d’irradiation supérieur à 500 W/m2 que pour un
seuil de 800 W/m2, dû aux nombres de données avec lesquelles s’effectue l’évaluation des
performances.
Malgré que les conditions climatiques n’aient pas évolué durant ces cinq années
d’exploitation de la centrale, la décroissance des valeurs annuelles indiquent une perte et/ou
une dégradation des performances au cours de ces années. Les taux de dégradations des
performances (PR et η) ainsi que la méthodologie utilisée pour son analyse sont présentés
dans la section (3.4.1) du chapitre 3.
La puissance de sortie d'un système PV est très sensible à différents facteurs climatiques tels
que l’ensoleillement, la température ambiante, la vitesse du vent, etc. Par conséquent, il est
important d'établir un ensemble cohérent de conditions de référence pour évaluer la puissance
du système solaire PV (tableau 3.2, chapitre 3). Il est tout d’abord nécessaire de réaliser un
prétraitement des données collectées avant la mise en œuvre de la méthode (Tableau 4.1).
Figure 4.19 - Moyenne mensuelle des puissances dans les conditions PTC
La figure 4.19 représente pour chaque mois les valeurs de la puissance PVUSA de sortie dans
les conditions PTC ainsi que les incertitudes associées. Nous observons sur cette figure des
puissances fluctuantes autour d’une moyenne de 274,50 4,12 kWac. Le mois de novembre
2014 présente la puissance PVUSA la plus élevée avec 326,43 4,71 kWac. Le mois de mars
2015 présente la valeur la moins élevée de PVUSA 237,25 5.61 kWac. Pour la plupart, les
résultats semblent plus importants que ce qui est attendu : la température moyenne d’un
champ PV bien ventilé aux conditions STC est typiquement d’environ 50°C, donc 25°C
supérieur aux conditions STC. Supposant un coefficient de température de 0,5 %/K, la
puissance PVUSA de la centrale à Djibouti devrait être vers 260 kW. La fluctuation (figure
4.19) constatée est certainement due en partie au fait que les conditions du modèle ne
correspondent pas aux conditions réelles d’exploitation de la centrale. Egalement, le problème
est que le modèle PVUSA est une approximation, et si on extrapole aux conditions plus
éloignées des conditions réelles, les erreurs liées avec cette approximation devraient
augmenter. De plus, ces variations des puissances PVUSA peuvent être attribuées à la gamme
de données sur lesquelles la régression est effectuée, aux non-linéarités dans les performances
des modules photovoltaïques et aux variations du spectre solaire.
L’application de la méthode PVUSA pour la centrale à Djibouti et les résultats par mois
indiquent une dispersion assez importante (figure 4.19). L'explication que nous proposons
"pour le moment" est que le modèle est en effet trop simpliste : les corrélations puissance
(rayonnement, température, vent) ne sont pas linéaires dans la réalité. Une façon de diminuer
l'impact de la simplicité du modèle est de modifier les conditions de référence pour que
l'extrapolation soit plus courte. Ici on s’intéresse à utiliser PVUSA pour corriger l’effet météo
et évaluer le taux de dégradation. On ne s’intéresse pas à comparer les puissances PVUSA de
la centrale installée au CERD avec d’autres centrales du monde.
Pour cela, plusieurs couples de conditions tests différentes des conditions test PVUSA ont été
observés. Ces conditions comprennent des températures et quantités d’irradiations différentes
et sont montrées dans le tableau 4.2. Nous avons fait varier les températures en gardant les
quantités d’irradiations constantes et vice versa pour calculer pour chaque couple de
conditions tests les puissances de sorties mensuelles. Pour chaque couple de conditions, nous
avons obtenus les puissances du modèle PVUSA représentés dans les graphiques suivants :
- Le graphique (en haut à gauche) représente les puissances dans les conditions : (700 ;
20), (700 ; 25), (700 ; 30), (700 ; 35) et (700 ; 40);
- Le graphique (en haut à droite) représente les puissances dans les conditions : (800 ;
20), (800 ; 25), (800 ; 30), (800 ; 35) et (800 ; 40);
- Le graphique (en bas à gauche) représente les puissances dans les conditions : (900 ;
20), (900 ; 25), (900 ; 30), (900 ; 35) et (900 ; 40);
- Le graphique (en bas à droite) représente les puissances dans les conditions : (1000 ;
25), (1000 ; 30), (1000 ; 35) et (1000 ; 40);
Figure 4.20 - Modèle PVUSA étudié pour différents couple de conditions tests
Dans les différents graphiques de la figure 4.20, on peut observer qu’en faisant varier la
température tout en maintenant les quantités d’irradiations constantes une baisse de la
moyenne des puissances de sorties. Le choix de la température est important pour la stabilité
de la valeur de puissance obtenue.
Eu égard des différentes couples de conditions tests, nous intégrons des conditions tests
modifiées adaptées aux conditions du site de la centrale solaire PV et en général aux
conditions climatiques de Djibouti. Ils sont déduits à partir des données météo du site. Nous
les nommons "Djibouti Test Conditions" ou DTC (irradiation : 800 W/m2 ; température :
32°C ; vitesse du vent : 2,6 m/s). Par comparaison avec le modèle PVUSA dans les
conditions PTC, ces conditions nous procurent des puissances moins fluctuantes et plus stable
(figure 4.21) par comparaison aux puissances dans les conditions PTC. Ces puissances sont
comprises entre 237,74 3,5 kWac pour le mois juillet 2015 et 279,75 4,53 kWac pour le
mois de novembre 2013, avec une puissance moyenne mensuelle de 262,20 4,12 kWac pour
les cinq années d’exploitation de la centrale.
Une différence dans l’estimation de la dégradation des performances est observée par
changement des conditions de translation. D’où la nécessité d’analyser le taux de dégradation
des puissances pour la période de suivi et d’exploitation de la centrale solaire.
Figure 4.21 - Moyenne mensuelle des puissances dans les conditions DTC
Les méthodes statistiques utilisées pour estimer la tendance de performance au fil du temps
ont un grand impact sur le taux de dégradation résultant. Le but de l'analyse statistique est de
calculer la tendance de la série temporelle de performance PV et de traduire la pente de la
tendance en taux de dégradation annuel, en unité de pourcentage par an (%/an). Les
méthodes basées sur le modèle tel que la régression linéaire, la décomposition classique par
moyenne glissante "Classical Seasonal Decomposition", le lissage exponentiel "Holt Winters"
et la moyenne glissante auto-régressive (ARIMA) nécessitent la spécification d'un modèle
stochastique de séries temporelles alors que les méthodes de filtrage non paramétriques, telles
que la régression locale ou LOESS "LOcally wEighted Scatterplot Smoothing" ne nécessitent
pas de spécification d'un modèle et sont populaires en raison de leur simplicité.
La méthode la plus utilisée dans la littérature est la régression linéaire. Elle est utilisée pour
ajuster l’équation 4.9 à la série temporelle des performances PV.
La méthode de régression linéaire a été utilisée pour générer des droites de tendance de séries
temporelles décrites par l’équation 4.9 à partir des moyennes mensuelles des puissances.
Pt = x1 ∙ t + x2 (4.9)
% x1 ∙ τregress (4.10)
Rd ( )=( ) ∙ 100
an x2
Rd désigne le taux de réduction de performance maximale dans le temps d’un système PV. Il
est communément exprimé en %/an et est effectivement donné en Rd Rd. L’équation des
sommes des carrés est utilisée pour déterminer Rd :
∂R d 2 ∂R d 2
R d = √( ) (x2 )2 + ( ) (x1 )2
∂x2 ∂x1
τregress
≈( ) (x1 ) (4.11)
x2
Le terme avec x2 a un effet minimal sur R d et peut donc être négligé. La contribution
principale provient de l'incertitude de la pente, x1 .
Pour chacun des couples (Irradiation/ Température ambiante) de conditions tests définies dans
le tableau 4.2, nous avons déterminé les taux de dégradation, ainsi que leur incertitudes et les
écarts types (figure 4.22).
Dans cette partie de notre analyse, nous observons qu’en s’approchant des conditions tests
DTC, les incertitudes et les écarts types liés aux taux de dégradation diminuent ce qui
conforte la pertinence de notre de choix. Il est important également de souligner que les taux
de dégradations sont influencés par le choix des conditions de références. Plus on est loin des
conditions du site plus les incertitudes et les écarts types sont élevés.
Dans ce qui suit, nous évaluons les taux de dégradations observés par les différentes
méthodologies.
Des taux de dégradations similaires sont observés pour les méthodes utilisant le rendement (η)
et le rapport de performance (PR). Pour les quantités d’irradiations supérieures à 500 W/m 2,
les taux sont de -0,96 0,37 %/an et -1,01 0,38 %/an respectivement pour la partie DC et la
partie AC du système solaire photovoltaïque. Pour les quantités d’irradiations supérieures à
800 W/m2, ces taux sont de -0,84 0,38 %/an et -0,86 0,38 %/an. Le filtrage des données
dans les deux gammes d'irradiation supérieures à (500 W/m2 et 800 W/m2) donne différentes
taux de dégradation pour PR et η. Une différence moyenne de 0,12 % et de 0,15 est observée
dans PRdc et PRac. Les résultats de la puissance PUSA dans les conditions PTC indiquent que
ce système PV n'a subi aucune dégradation au cours de la période de surveillance et qu'il a
enregistré une augmentation de 0,057 0,68 %/an pour PUSAdc et de 0,085 0,68 %/an pour
PUSAac. Par changement des conditions de référence, nous avons réussi à détecter les taux de
dégradation avec le modèle PVUSA. Le taux de dégradation ainsi obtenu dans ces nouvelles
conditions est de -0.70 0.29 pour PDTCdc et de -0,74 0.29 %/an pour PDTCac. Dans ces
nouvelles conditions DTC, nous obtenons des incertitudes et des écarts-types inférieures à
ceux observées dans les conditions PTC. Par comparaison des méthodologies appliquées, la
dégradation du modèle PVUSA dans les conditions DTC montre les plus faibles taux de
dégradations et incertitudes, cela montre qu’on est plus proche de la réalité avec ces nouvelles
conditions.
Une conclusion préliminaire qu’on peut tirer de ce travail la méthode PVUSA dans les
conditions PTC ne détecte pas la dégradation de performance dans le temps, d’où la nécessité
d’ajuster les conditions aux conditions de référence locale dans lesquels évolue la centrale
solaire, en l’occurrence les conditions DTC.
Sur le site d’une centrale solaire, la vitesse et la direction du vent ont une importance capitale.
Ils participent à la ventilation mais également à l’empoussièrement des panneaux soit par
déposition soit par enlèvement (déplacement). Dans cette partie, nous analyserons le vent sur
le site de la centrale solaire PV (vitesse, direction, fréquence, etc). En sus, nous analyserons
l’influence de la vitesse du vent sur le modèle PVUSA. La vitesse et la direction sont
mesurées par un anémomètre et une girouette installés dans le champ de la centrale solaire PV
sur un mât d’une hauteur de 6 m (chapitre 2).
Afin d’observer le profil de la vitesse du vent, nous avons regroupé dans la figure ci-dessous
la variation horaire mensuelle de la vitesse du vent pour l’année 2015. Ces données sont
générées avec un pas de 10 minutes par le système d’acquisition NRG symphonie (Annexe
A.11). A partir de la figure 4.23, nous observons sur le site de la centrale solaire des vitesses
moyenne horaire de vent supérieures à 2 m/s entre 5h00 et 20h00 pendant toute l'année. Les
pics de vitesse du vent sont atteints entre 8h à 12h avec des vitesses moyennes supérieures à 4
m/s. La vitesse moyenne horaire annuelle est de 2.6 m/s
Après une analyse de la vitesse du vent, nous avons intégré ces profils de vitesses mensuelles
horaires dans le modèle PVUSA afin d’analyser la contribution de la vitesse du vent sur le
modèle. Il faut rappeler que PVUSA n’utilise que les taux d’irradiations supérieurs à
500 W/m2, ce qui coïncide avec les vitesses pics de l’ordre de 4 m/s sur la figure 4.23. Les
résultats ainsi obtenus sont résumés sur la figure 4.24.
300 275
PUSAac PDTCac
PUSAacWs PDTCacWs
290 270
280
265
PDTC et PDTCWs (kW)
PUSA et PUSAWs (kW)
270
260
260
255
250
250
240
230 245
220 240
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Mois Mois
Figure 4.24 - Puissances PVUSA dans les conditions PTC et DTC avec et sans vitesse du vent
Les courbes en bleues et vertes de la figure ci-dessus représentent les puissances fournis par le
modèle PVUSA dans les conditions DTC et dans les conditions PTC respectivement sans la
composante de la vitesse du vent et avec la composante vitesse du vent. Les puissances
moyennes annuelles pour le graphique de gauche sont de PUSAac = 263.8 7.9 kW
(courbe bleu) et PUSAacWs = 264.0 7.7 kW (courbe verte) et les puissances moyennes du
graphique de droite sont de PDTCac = 262.5 7.9 kW (courbe bleu) et PDTCacWs = 261.9
7.6 kW (courbe verte).
L’écart relatif entre les valeurs des puissances est de 1,33 % pour le graphique de droite et
0.82% pour le graphique de gauche. Ce qui nous montre une diminution de l’écart relatif par
changement des conditions tests (en s’approchant des conditions du site). Dans les deux
conditions (avec et sans vitesses du vent) nous observons une bonne qualité de la mesure de la
prédiction de la régression linéaire (R2 > 95%). Les moyennes de coefficient de détermination
sont de 95% pour le modèle sans la vitesse du vent et de 96% sans la vitesse du vent. Les
coefficients de variation moyens annuels sont de 3% et de 2.92% pour respectivement le
modèle sans et avec la vitesse du vent. Cela montre une faible dispersion dans les variables du
modèle et une proximité relative du modèle avec les valeurs réelles.
A part le mois de janvier où les mesures de la vitesse du vent ne sont pas disponibles, on
observe que les puissances sont très proches pour les autres mois, on peut déduire de cette
observation que la contribution de la vitesse du vent à la puissance totale PVUSA n’est pas
très significative comme confirmé par [58]. En plus, la vitesse de 1 m/s déterminée dans les
conditions tests de PVUSA n’est pas trop réaliste car elle ne reflète pas la réalité du site d’où
la nécessité de la remplacer par une moyenne annuelle de la vitesse du vent du site qui est de
2,6 m/s.
La poussière engendre un offset sur la puissance de sortie des panneaux solaires du champ
PV. Une hypothèse de départ consiste à considérer un taux d’empoussièrement constant pour
chaque jour et variable d’un jour à l’autre. De ce fait, il est nécessaire de corriger cet offset
afin de pouvoir calculer la puissance de sortie réelle des panneaux solaires. Pour ce faire, nous
avons calculé à partir des estimations des pertes de performance par salissures les quantités
d’énergies perdues par l’empoussièrement des panneaux. L’équation (4.12) calcule la
puissance corrigée (Pcorrigée) à partir de la puissance mesurée (Pmesurée) et un terme de
correction.
1 (4.12)
Pcorrigée = Pmesurée + δEdc ∙
24 × 60
Avec
Pmax
δEdc = δPR ∙ IPOA ∙ ( ) (4.13)
1000
Une fois que les puissances des panneaux du champ PV ont été corrigées par rapport à
l’empoussièrement, nous avons réévalué les puissances PVUSA dans les conditions PTC et
DTC, avant et après correction. Les résultats ainsi obtenus sont représentés sur les figures
4.25 et 4.26. Les courbes en bleu représentent les puissances calculées par la méthode
PVUSA et les courbes en noir représentent les puissances corrigées pour la poussière.
Sur les figures 4.25 et 4.26, on peut constater que les puissances PVUSA et PDTC corrigés
montrent des valeurs nettement supérieures aux puissances non corrigées. Les écarts moyens
entre ces puissances corrigées et non corrigées pour les cinq années sont de 16,2 kWdc et de
15,4 kWdc respectivement pour le cas de PVUSA et PDTC.
Figure 4.25 - Puissances PVUSA dans les conditions PTC sans correction (courbe en bleu) et
avec correction (courbe en noir)
Figure 4.26 - Puissances PVUSA dans les conditions DTC sans correction (courbe en bleu) et
avec correction (courbe en noir)
Les coefficients de variation sont inférieurs pour le cas des puissances corrigées (2,08%) que
pour le cas des puissances non corrigées pour la poussière (2,81%). Cette correction nous a
permis en plus de corriger l’offset dû à l’empoussièrement des rangées du champ PV, d’avoir
des valeurs de puissances moins dispersées et plus stable au cours des 5 années. Sur les
graphiques de la figure 4.26, il est intéressant de noter que l’écart entre les puissances
(corrigées et non corrigées) est plus ou moins élevé suivant l’empoussièrement des modules
du champ PV. Le mois de novembre 2014 en est un exemple typique où les panneaux sont
nettoyés par la pluie et on voit bien que les puissances corrigées et non corrigées se
chevauchent. Egalement les écarts sont les plus élevés pour le mois d’été. Cela conforte une
fois de plus que notre système est mieux représenté dans les conditions DTC que PTC où les
graphiques sont moins compréhensibles.
Les droites vertes et rouges représentent la régression linéaire des puissances et nous donnent
un aperçu sur le taux de dégradation annuel. Les régressions linéaires effectuées sur les
valeurs mensuelles PVUSA et PDTC (en utilisant le même filtrage décrit précédemment),
nous permet d’évaluer le taux de dégradation pour chacun des cas. Le tableau 4.4 résume les
taux de dégradations et leurs incertitudes ainsi que les écarts-types. Pour les puissances
PVUSA, nous n’observons aucune dégradation, les taux de dégradations calculés pour
PVUSA non corrigés et corrigés pour la poussière sont respectivement de 0,20 0.69 %/an et
de 0,13 0.35 %/an. Pour les puissances PDTC, on a évalué des taux de dégradations de -
0,68 0.29 %/an pour les puissances non corrigées et de -0,03 0,08 %/an pour les
puissances corrigées pour la poussière. Egalement, il est à noter que l’écart type diminue avec
la correction des puissances par rapport à la poussière.
Comme le montre les résultats du tableau 4.4, la correction empirique pour la salissure des
modules a également éliminé par compensation la dégradation des performances, surtout pour
PDTC. Ce résultat indésirable peut être compris en considérant la méthode utilisée pour
corriger les PR pour les pertes induites par la poussière. Rappelons que la correction de la
poussière a été estimée en calculant le PR attendu en fonction de la température du module et
du rayonnement incident mesuré. Les coefficients K1 et K2 dans l'équation (13) du chapitre 3
ont été estimés en utilisant une courte séquence de données correspondant aux jours suivant
une précipitation importante en 2014. Ces coefficients ont ensuite été appliqués pour calculer
Tableau 4. 4 : Mesure des taux de dégradation avant et après correction par rapport à la
poussière
Rd-PVUSA (%/an) Rd-PDTC (%/an)
Ecart type (kWdc) Ecart type (kWdc)
Cas puissance non corrigée 0,2 0,69 -0,68 0,29
(22,12) (9,47)
Cas puissance corrigée 0,13 0,35 -0,03 0.08
(11,71) (2,77)
En supposant que la dégradation soit négligeable par rapport à l'effet de la poussière, il n'est
pas nécessaire de tenir compte du vieillissement dans la correction de la salissure pour de
courts intervalles. Pour des périodes de monitoring plus longues, les coefficients K1 et K2
devraient être réévalués chaque année. En ce qui concerne l'effet de la poussière sur
l'estimation des taux de dégradation, l'incertitude dans la pente PDTC comprend la dispersion
dans les points de données résultant de la salissure. L'utilisation de données correspondant à
des périodes où les rangées PV étaient propres pourrait réduire l'incertitude due à la poussière,
mais un échantillon de données plus petit entraînerait une erreur statistique plus importante.
La pente de régression elle-même n'est pas sensible aux variations saisonnières de la
poussière telles que celles observées à Djibouti (Khamsin), bien que la pente de PDTC puisse
être modifiée si le site est affecté par des changements à long terme dans les conditions
d’empoussièrement. Il faut donc veiller à ce que des changements importants soient apportés
à la fréquence de nettoyage, car cela pourrait introduire une hausse ou une baisse erronée de la
puissance PDTC moyenne par rapport aux années précédentes.
4.11- Conclusion
dégradations sous les conditions climatiques désert maritime. Tout d’abord, notre analyse
s’est portée sur une inspection visuelle des rangées PV afin de déceler les modules présentant
des dégradations. Nous avons complété l’inspection visuelle par une analyse par
thermographie infrarouge, ce qui nous a permis de connaitre les causes et les conséquences de
certaines dégradations observées.
Ensuite, nous avons élaboré une méthodologie de sélection de données pour l’analyse des
performances de la centrale solaire avec les méthodologies PVUSA et PR. Avec l’évaluation
statistique de la méthodologie adoptée pour l’évaluation des puissances de sorties PVUSA,
nous sommes arrivés à une augmentation de la précision et à la réduction des incertitudes
relatives et les dispersions.
L’utilisation de la modèle PVUSA dans les conditions PTC pour l’évaluation de la puissance,
nous a induits à des résultats dont la plupart semblent plus importants que ce qui est
attendu. Pour ce faire, nous avons élaboré des conditions test proche des conditions du site
que nous avons nommé "Djibouti Test Conditions" (DTC). Ces nouvelles conditions de
translation, nous ont permis d’avoir des puissances de sorties qui reflètent la réalité du site.
La méthode de régression linéaire a été utilisée pour l’évaluation des taux de dégradation. Les
taux de dégradations sont résumés dans le tableau 4.3 et varient suivant la méthodologie
appliquée. Avec la méthode PVUSA dans les conditions PTC, on n’observe aucune
dégradation.
Pour le modèle de puissance PVUSA, nous avons démontré que les taux de dégradations sont
influencés par le choix des conditions de références (figure 4.22) et que plus on s’éloigne des
conditions du site plus les incertitudes et les écarts types sont élevés. Une observation de
l’influence de la vitesse du vent sur le modèle de puissance PVUSA, nous a permis de déduire
de cette observation que la contribution de la vitesse du vent à la puissance totale PVUSA
n’est pas très significative.
Enfin nous avons effectué une correction des puissances mesurées pour la poussière sachant
que cette dernière induit un offset. Un terme de correction a été ajouté aux puissances
mesurées. Par la suite, nous avons réévalué les puissances PVUSA dans les conditions PTC et
DTC, avant et après correction. Les résultats obtenus après correction donnent des taux
de dégradations plus faibles. Les incertitudes et les écarts types associés aux taux de
dégradations sont également réduits après la correction à l’empoussièrement.
Dans le chapitre suivant, nous allons élaborer un modèle de centrale solaire PV pour l’analyse
et la prédiction des performances des centrales dans le milieu désertique maritime.
5.1- Introduction
Avec l’augmentation des applications photovoltaïques (PV) et leur très grande variété, une
prédiction précise des paramètres caractéristiques, des modules, des chaines et des rangées de
capteurs solaires PV devient un sujet de recherche essentiel car il est très important d’estimer
au mieux les performances du système à la fois lors des phases de planification et de
conception d’installations photovoltaïques mais aussi lors de leur vie en œuvre afin d’en
identifier d’éventuels disfonctionnements. Les concepteurs ont besoin d'un outil fiable pour
prédire la production d'énergie des modules PV dans des conditions réelles afin de prendre
une décision viable et rentable concernant le choix des modules photovoltaïques à
sélectionner [97-98]. En outre, les ingénieurs ont également besoin d'un outil précis pour
simuler la sortie de puissance d'une installation PV dans des conditions de fonctionnement
réelles pour évaluer les performances énergétiques du système. Cependant, les spécifications
techniques des fabricants des modules PV ne sont que des données ne permettant pas de
déterminer sa production d'énergie dans des conditions réelles, puisque les spécifications sont
obtenues dans des conditions de test standard (STC): rayonnement incident de 1000 W/m2,
une température des cellules de 25°C et une masse d'air de 1,5. Un modèle de prédiction de
l'énergie solaire photovoltaïque générée précis et fiable est donc nécessaire pour évaluer les
performances en conditions réelles [99-100].
D’où l’objectif de ce dernier chapitre qui consiste au développement d’un modèle prédictif de
centrale solaire prenant en considération les conditions du site tel que l’empoussièrement, le
nettoyage, et la dégradation. Dans un premier temps, nous allons présenter un état de l’art des
et les différents outils de modélisations. Dans un second temps, nous allons effectuer une
modélisation de notre centrale avec l’outil TRNSYS et en sus développer un modèle de
température de module basé sur les mesures in-situ et un modèle phénoménologique
d’empoussièrement.
Dans un dernier temps, nous allons assoir la validité de notre modèle prédictif et ensuite
l’utiliser à travers des études paramétriques pour mettre en évidence l’influence des
Une seconde catégorie consiste au modèle à cinq paramètres basé sur l'équation d'une diode
(voir équation 5.1). Les cinq paramètres se composent du photo-courant, le courant de
saturation inverse, la résistance en série, la résistance shunt et le facteur d'idéalité des diodes
des modules photovoltaïques. Ce modèle plus complet que le précédent, permet d’avoir un
résultat plus précis, sans compliquer le calcul. Il est très souvent utilisé dans la littérature [99-
100], [106-107]. Les cinq paramètres développés par De Soto et al. [108] peut simuler avec
précision les caractéristiques I-V, c’est le modèle que nous avons adopté pour notre
simulation.
Outre les modèles basés sur le circuit équivalent de diode, le modèle "simple point" développé
par Sandia National Laboratory (SNL) [109] peut prédire avec précision la production
d'énergie des modules photovoltaïques en silicium cristallin. Cependant il nécessite certaines
entrées qui ne sont normalement pas disponibles dans les fiches techniques fournies par les
fabricants. Certains autres modèles empiriques basés sur le rendement en fonction des
paramètres tels que la température de fonctionnement, l’insolation et la masse d'air qui
décrivent le comportement d'un module photovoltaïque existent et sont étudiés dans [110-
111].
Différents outils de modélisation qui incorporent ces modèles existent et sont proposés dans
ce qui suit.
Les modèles de performance photovoltaïque sont utilisés pour estimer la puissance de sortie
d'un système photovoltaïque, qui comprend généralement des panneaux photovoltaïques, des
onduleurs, des régulateurs de charge, des batteries et d'autres composants (Figure 5.1).
(1) effectuer une analyse détaillée de la performance du système dans des conditions réelles
de fonctionnement,
Divers outils de simulation sont actuellement disponibles pour effectuer une simulation PV
[115]. Certains de ces outils sont résumés dans la section suivante.
Distribution
EDC EAC
Rangées PV
Stockage
Réseau électrique
5.3.1- PVFORM
L’outil PVForm de Menicucci [116] a été l'un des premiers modèles pour les applications
photovoltaïques, qui peuvent analyser et comparer les performances du système dans un ou
plusieurs lieux géographiques avec l'avantage d'intégrer ses coûts. Le modèle a la capacité
d'examiner à la fois les systèmes connectés au réseau et les systèmes autonomes (avec
stockage de batterie) et peut permettre à un utilisateur de modéliser la dégradation du système
ainsi que les effets de changements de charge et de composants sur l’installation.
PVForm a également été conçu pour simplifier et améliorer le modèle SOLCEL [117].
Certaines des améliorations techniques majeures par rapport aux modèles antérieurs
développés par SNL incluent l'évolution des calculs d'insolation solaire pour les orientations
horizontales et inclinées en utilisant le modèle Perez [118-119], un modèle modifié de
coefficient de température de puissance pour la performance du champ PV et l'intégration
d'un modèle thermique pour la température du module par Fuentes [120].
5.3.2- PVSIM
PVSIM a été développé au SNL par King et al. [121] pour mieux comprendre le
comportement électrique entre chaque module dans une même rangée. Plus précisément, il a
été conçu pour élucider l’effet "mismatch" entre les modules et la perte par ombrage. Cette
analyse s'effectue à l'aide d'un modèle de circuit équivalent à deux diodes avec des paramètres
empiriquement dérivés des mesures I-V à des faibles (25°C) et hautes (50°C) températures
des cellules. Le logiciel permet aux utilisateurs d'entrer leurs paramètres pour tracer des
courbes I-V des modules. De là, les utilisateurs peuvent voir comment une rangée
fonctionnerait à différentes températures de fonctionnement.
Le modèle de performance de champ PV de Sandia de King et al. [122] utilise une base de
données de paramètres dérivés empiriquement de modules PV développés par les tests des
modules PV provenant de différents fabricants. Ce modèle est considéré comme un modèle de
composant, car il ne modélise que les modules PV.
Ce modèle calcule Isc, Imp, Vmp, Voc et deux autres valeurs aux points intermédiaires. Des
coefficients empiriques sont également développés pour calculer les paramètres dépendants
de la température (y compris un modèle thermique spécifique au module), les effets de la
masse d'air et l'angle d'incidence sur le courant de court-circuit (Isc) et le type de montage
(monté sur un plan ou intégré au bâtiment). Ce modèle permet également la détermination
d'une "irradiation efficace", qui est la quantité d'irradiation qui atteint effectivement les
cellules après que les pertes soient prises en compte. Elle représente également la part de
l’irradiation solaire utile pour la conversion d’énergie.
La force principale du modèle réside, dans le fait qu’il soit complet du fait qu’il prend en
compte la plupart des phénomènes influençant la puissance de sortie d'un module PV.
Le logiciel SAM a été créé en 2006 par un partenariat entre le National Renewable Energy
Laboratory (NREL) et le Sandia National Laboratories (SNL). Ce modèle est considéré
comme un modèle "système" car il a la capacité de combiner à la fois la modélisation des
performances du système PV et d’effectuer une analyse économique. Une fonctionnalité utile
dans SAM est qu'il fournit l'accès à de nombreux modèles de performance de rangées PV
différents décrits ci-dessous dans le Tableau 1. Deux modèles d’onduleur sont également
utilisés par SAM, un modèle SANDIA et un modèle simple point.
En guise de fichier météo, SAM utilise les données TMY2, TMY3, EnergyPlus météo et
METEONORM. Les modèles de rayonnement sur le plan incliné dans le logiciel SAM
incluent Liu et Jordan [112], Hay et Davies [113], Reindl [114] et Perez et al. [119].
5.3.5- PVWatts
PVWatts est une application Web basée sur un outil de modélisation des systèmes PV
connectés au réseau. Il a été développé par le NREL et est basé sur les algorithmes PVForm
développés par le SNL. Cet outil inclut le modèle de rayonnement de Perez et al., [118-119] et
le modèle de coefficient de température de puissance modifié pour la performance de la
rangée PV.
A partir des paramètres d’entrée fournis (montage et inclinaison des rangées PV, puissance
nominale, facteurs de pertes associés, … etc.) par l’utilisateur, il permet de donner en sortie
5.3.6- PVSYST
PVSYST utilise le modèle de circuit équivalent à une diode pour calculer les performances
dans les modules, et le modèle de Hay [113] pour les rayonnements sur le plan des rangées
PV. On peut également spécifier le modèle de Perez et al. [118-119].
Il prend en considération les effets de d’ombrage, des "mismatch" des rangées PV, les pertes
de tension dues au câblage et la salissure des rangées PV.
A travers ces divers outils de simulation PV existant cité dans la section 5.3, nous avons
sélectionné l’outil TRNSYS pour effectuer nos besoins en modélisation en raison de sa
disponibilité, de sa facilité d'utilisation et de ses divers types intégrés. Parmi les types de
TRNSYS, nous avons le type 194 à 5 paramètres dont le modèle électrique est présenté dans
ce qui suit.
La sortie du système photovoltaïque est prédite en utilisant le type 194 dans TRNSYS. Le
modèle électrique utilisé dans ce type est un modèle à cinq paramètres qui caractérise le
module PV par un circuit équivalent (figure 5.2). Ce circuit comprend une résistance en série,
une diode en parallèle avec une résistance shunt.
Ce circuit équivalent peut être utilisé pour une cellule PV individuelle, un module composé de
plusieurs cellules ou une rangée composée de plusieurs modules [127]. A une température et à
un rayonnement solaire fixe, la relation courant-tension (I-V) de ce modèle est donnée
par l’équation (1) :
V + IR s V + IR s (1)
I = IL − ID − Ish = IL − I0 [exp ( ) − 1] −
a R sh
P=I∙V (2)
Afin de résoudre l’équation I-V, 5 paramètres doivent être connus : le photo-courant (IL), le
courant de saturation inverse (I0), la résistance en série (RS), la résistance shunt (Rsh) et le
facteur d'idéalité modifié définis dans l'équation (3) :
Ns nI KTc (3)
a
q
où la seule inconnue est le facteur d’idéalité nI (égal à 1 pour une diode idéale et généralement
entre 1 et 2 pour une diode réelle), q est la charge des électrons, K est la constante de
Boltzmann (1,381×10−23 J/K), Tc est la température du module et Ns le nombre de cellules en
séries.
Sachant que les mesures des caractéristiques électriques PV sont faites à une condition de
référence standard: rayonnement incident de 1000 W/m2, une température de cellules de
25 °C et une distribution spectrale correspondant à une masse d'air de 1,5. Les mesures des
paires I-V aux conditions de référence sont disponibles dans la fiche technique des modules
PV. Ces mesures sont prises aux conditions de : courant de court-circuit, tension à l’ouverture
et au courant et à la tension au point de puissance maximum. Egalement dans cette fiche, on
trouve le coefficient de température du courant de court-circuit, µIsc et le coefficient de
température de la tension de circuit ouvert, µVoc . De ce fait, pour évaluer les cinq paramètres
de l’équation (1), cinq différentes conditions doivent être connues :
d(IV) dI (7a)
| = Imp,ref + Vmp,ref | =0
dV mp,ref dV mp,ref
Imp,ref dI (7b)
=− |
Vmp,ref dV mp,ref
dI
D’où dV| est donné par :
mp,ref
Pour évaluer µVoc , il est nécessaire de connaitre Voc,Tc , la tension en circuit ouvert à une
température de module proche de la température de référence. La valeur choisie pour la
température du module Tc importe peu que le choix de Tc de 1 à 10 degrés au-dessus ou au-
dessous de Tref ne modifie pas significativement le résultat. La tension de circuit ouvert à la
température Tc (Voc,Tc ) peut être déduite à partir de l'équation (5), si les dépendances de
température pour les paramètres Io, IL et a, sont connues. Mais, puisque Voc ne peut pas être
explicitement résolue dans cette équation, des méthodes numériques spécifiques doivent être
utilisées. En outre, il est nécessaire d'obtenir des relations générales pour les paramètres a, I L
et Io variant avec les conditions de fonctionnement dont notamment la température du module.
La dépendance de tous les paramètres du modèle sur les conditions de fonctionnement est
considérée dans la section suivante.
Une fois que les paramètres de références sous STC sont déterminés par les équations
précédentes, les caractéristiques I-V de la cellule/module/chaîne/rangée PV au STC peuvent
être facilement obtenues. Ensuite, il est nécessaire de généraliser le modèle à d'autres
conditions de fonctionnement avec différents niveaux de rayonnement solaire et température
de fonctionnement. Cette section décrit la dépendance des paramètres à la température et à
l'irradiation.
a Tc (9)
=
aref Tc,ref
De la théorie des diodes [129, 132], Io est affecté par la température et son équation de
modification est donnée par:
3 (10)
I0 Tc 1 Eg Eg
=( ) exp [ ( | − | )]
I0,ref Tc,ref k T Tc,ref T Tc
Eg (11)
= 1 − C(T − Tc,ref )
Eg,ref
où Eg est l'énergie de bandgap du matériel. Eg, ref = 1,12 eV (1.794 × 10-19 J) et C =0,0002677
pour les cellules en silicium.
Le photo-courant (IL) est une fonction linéaire du rayonnement solaire incident. On constate
que le photo-courant dépend du rayonnement solaire absorbé (S), de la température de la
cellule (Tc) et du coefficient de température du courant de court-circuit (μIsc). IL modifiée pour
les conditions de fonctionnement est lié au photo-courant aux conditions de référence (IL,ref)
par :
S M (12)
IL = [I + µIsc (Tc − Tc,ref )]
Sref Mref L,ref
où M/Mref est la masse d’air effectif donnée par la relation empirique développé par king et al.
[133].
4 (13)
M
= ∑ ai (AM)i
Mref
0
Avec ai des constantes pour différents matériaux photovoltaïques [129] et AM la masse d’air:
1 (14)
AM =
cos(θz ) + 0,5057(96,080 − θz )−1,634
S/Sref dans l’équation (12) est le rayonnement solaire effectif absorbé est donnée par la
relation suivante :
Kτα est le modificateur d'angle d'incidence (IAM) qui prend en compte la perte de réflexion
due à l'angle d'incidence du rayonnement sur la surface des modules. IAM est défini comme
le rapport du rayonnement absorbé par les modules PV au rayonnement qui serait absorbé à
l'incidence normale :
τ(θ) (16)
K τα (θ) =
τ(0)
R sh Sref (17)
=
R sh,ref S
Finalement, la résistance en série (Rs) est supposée constante du faite qu’elle est indépendante
de la température et du rayonnement solaire. Elle est donnée par :
R s = R s,ref (18)
Dans ce type 194b, plusieurs paramètres repérés tels que : le modèle de température de
module, les corrections des effets spectraux et les paramètres de la fiche technique peuvent
être sources d’erreur pour son application à la modélisation de notre centrale.
Dans ce qui suit, nous nous efforcerons de palier à ces sources d’erreur afin de mettre en place
un modèle prédictif fiable et reflétant les conditions d’évolution de la centrale solaire à
Djibouti.
Pour notre simulation nous avons choisi le modèle dynamique de De Soto [127], basé sur le
type 194b de TRNSYS. Les composants utilisés pour la validation du modèle sont :
- Lecteur de données, "type 9c" pour lire les données d'un fichier contenant des données
horaires de la température ambiante (Tamb), la température des modules (Tmod),
l'irradiation solaire globale sur le plan incliné (IPOA) et la vitesse du vent (VWind) et les
puissances mesurées PmDC et PmAC..
- Le type 65C, pour l’affichage et l’exploitation des résultats et le type 194b présenté
précédemment.
Nous appliquons à l’entrée du type 194, la quantité d’irradiation reçue sur le plan incliné et la
température du module du site pour prédire la puissance de sortie (PpDC). L’entrée du type
194b a été modifiée pour recevoir la température du module. La figure 5.4 représente le
schéma de liaison des différents composants.
IPOA
Type 9C Type 194b
Tmod
PpDC
Type 65C
PmDC
Pour la validation de notre modèle et l’évaluation des sources d’erreurs, nous avons choisi une
séquence de données après une pluie (effet de la poussière éliminé) avec les données de
températures de modules, de vitesse de vent et les quantités d’irradiations disponibles. Pour
cette séquence, nous avons évalué PpDC que nous avons confronté avec les mesures PmDC.
La figure 5.5 représente PpDC et PmDC en fonction du temps. Dans un premier temps, nous
observons sur la figure que les puissances mesurées sur le site sont supérieures aux puissances
prédites. Dans un second temps, nous avons évalué l'erreur modèle-mesure due au
paramétrage du type 194b (figure 5.5), cela nous donne un écart assez constant de
|-6,14.103| kW le long de cette séquence. Dans un troisième temps, nous supprimons les
corrections des effets spectraux, pour cela nous avons sélectionné des intervalles où l’angle
d’incidence (θ) et d’azimut (θz) sont inférieurs à 60°. De par sa proximité à l’équateur, la
correction des effets spectraux dus à l’angle d’incidence et à la masse d’air ne s’avère pas
nécessaire pour le cas de Djibouti. Ces corrections ont été plutôt établies pour les pays de
l’Amérique du Nord.
A partir de ces approches, nous avons maintenant une séquence "contrôlée" qui nous
permettra d’estimer la précision du modèle de référence.
A partir de la séquence choisie (en bleu sur la figure 5.6) et après avoir négligé IAM et MAM
et introduit les entrées adéquates du type 194 pour la validation de notre modèle, nous avons
obtenu une incertitude sur la prédiction de 1,91.104 kW, ce qui correspond une erreur
systématique sur le paramétrage de -10,4 3.2 % relative à la prédiction.
Cela veut dire que, quand on utilise le modèle pour prédire la puissance d’une séquence
donnée, on doit systématiquement augmenter notre prédiction de 10,4 % pour tenir compte de
l’erreur systématique sur le paramétrage et les calculs des puissances électriques. Par exemple
pour une puissance prédite de 150 kW, nous aurons une erreur systématique de -15,7 kW avec
une incertitude de 4,8 kW. En final, nous aurons une puissance corrigée de 165,7 4.8 kW.
Avec la séquence choisie nous obtenons une très bonne corrélation entre la puissance prédite
et la puissance mesurée avec un coefficient de détermination de 99,78%.
Les valeurs de TNOCT, Ta,NOCT, ηC et τα sont données dans le tableau des paramètres (A.13).
A partir des mesures expérimentales in-situ des températures des modules, de la température
ambiante et des irradiations solaires, nous avons développé un modèle de température de
module (20). Ce modèle de températures des modules est basé sur les données expérimentales
des températures moyennes prises sur les faces arrière de quatre modules des rangées PV de la
centrale solaire. Par souci d’atteindre une meilleure représentativité de ce modèle de
température de module pour les deux saisons, nous l’avons subdivisé en 2 sous-modèles : un
modèle pour la saison chaude de juin à septembre, Tmc (21) et un autre pour les autres mois de
l’année correspondant à la saison fraiche, Tmf (22).
Les coefficients (0,024 ; 0,025; 0,026) des équations (20) à (22) correspondent aux
coefficients de Ross compris entre 0.02 et 0.04 °C.m2/W [138-139].
La figure 5.8 illustre la différence de température horaire entre la température des modules
mesurée et la température ambiante en fonction de la quantité d’irradiation horaire reçue sur
le plan incliné. Le nuage de point en bleu représente la différence de température en fonction
des quantités d’irradiation pour les mois de saison fraiche d’octobre à mai. Le nuage de point
en rouge représente la différence de température en fonction des quantités d’irradiation pour
les mois de saison chaude de juin à septembre. Le nuage de point en noir caché par les nuages
de point en rouge et en bleu représente la différence de température globale en fonction des
quantités d’irradiation sur une base annuelle. Les mois d’été les plus rudes de juin à août,
correspondent à la masse de points en rouge qui se décrochent de la masse de points
principale, cela s’explique par une augmentation de la température ambiante et une
diminution de quantité d’irradiation recue à la surface des modules PV pendant cette période.
Pendant la saison chaude, moins d’énergie est absorbée et donc, en conséquence, moins
d’énergie est à dissiper ce qui conduit à un écart de Tm et Tamb plus faible. La constante de
Ross plus élevée pour la saison fraîche montre une résistance thermique plus importante
pendant cette saison, donc les modules PV auront plus de difficulté à dissiper la chaleur.
Pour la validation des modèles de températures de modules, nous avons choisi quelques jours
suivant un épisode pluvieux et pour lequel les panneaux sont propres et nous disposons la
température des modules, la température ambiante, la vitesse du vent et les irradiations reçues.
Par la suite, nous n’avons sélectionné que les mesures où les angles incidence et d’azimut sont
inférieurs à 60°.
La figure 5.9 illustre les différences entre les températures des modules prédites et mesurées
et la température ambiante en fonction de la quantité d’irradiation reçue sur le plan incliné.
Cette figure montre que la température de module prédite avec le modèle de température du
type 194 (TC) est plus faible que les températures des modules mesurées (Tmes). Nous
observons également que l’écart de température de module prédite pour les mois d’été (Tmc)
et la température ambiante est le plus proche de l’écart de température de module et ambiante
mesuré. L’écart de température utilisant le modèle Tmc est plus proche des mesures comparées
aux résultats obtenues pour le modèle TC de TRNSYS.
Figure 5.9 - Ecart des températures des modules (prédites et mesurées) et des températures
ambiantes mesurées
Dans la figure 5.10, nous avons tracé les températures des modules utilisant les différents
modèles de prédiction des équations (19), (20) et (21) en fonction des températures des
modules mesurées, avec "Accord parfait" désignant les températures des modules mesurées
en fonction d’elles-mêmes.
Nous constatons d’après la comparaison illustrée sur la figure 5.10, que la prédiction utilisant,
le modèle de température de module de l’équation (20) et (21) améliore la prédiction de la
température des modules par comparaison au modèle de température du type 194 (équation
19). Ce qui montre que les modèles de température de modules que nous avons élaborés dans
cette étude est plus proche de la réalité. Le modèle de température pour l’été est encore plus
proche de l’"Accord parfait".
Le modèle de DeSoto du type 194 est basé sur des mesures dans un climat différent de celui
de Djibouti. Ce modèle linéaire n’est pas pertinent si on extrapole pour différents climats. Son
extrapolation pour le cas des conditions de la centrale de Djibouti révèle que la corrélation
n’est pas valide. D’où la nécessité de remplacer ce modèle par les modèles développés au
cours de cette étude.
Figure 5.10 - Comparaison des températures des modules mesurées et prédites utilisant les
équations (19), (20) et (21)
La poussière est constituée de particules diverses qui s'accumulent sur les modules PV et
constituent un élément de salissure. Elle diminue l’intensité des rayonnements absorbés par
les modules PV et par conséquent sa performance (chapitre 3). Le phénomène que nous
allons modéliser est un phénomène qui modifie et/ou diminue la quantité d’irradiation reçue
sur les modules PV. Hors impact thermique dû à une diminution de l’intensité absorbée, on
suppose négligeables d’autres modifications des propriétés physiques telles que l’émissivité
ou la résistance thermique du module PV. Par ailleurs, on suppose qu’il y a une
correspondance entre l’accumulation de poussières et l’atténuation de rayonnement solaire.
Pour nos besoins, on s’intéresse à créer un modèle phénoménologique pour simuler
l’évolution de l’empoussièrement au cours du temps. Ce modèle va prendre en considération
plusieurs paramètres intervenant sur l’empoussièrement des panneaux. Ces paramètres sont le
nombre des rangées PV de la centrale solaire, le taux d’accumulation journalier, le nombre de
techniciens qui interviennent dans le nettoyage, les rangées nettoyées et la durée du nettoyage.
On va également supposer que les techniciens peuvent parfaitement nettoyer les modules PV.
La quantité d’empoussièrement des panneaux est très variable et est corrélée à de multiples
facteurs (caractéristique du site d’installation, l’inclinaison des panneaux, météorologie du
site (température ambiante, humidité et vitesse du vent), la propriété de la poussière) [48].
Dans ce modèle, nous allons considérer la poussière comme facteur qui diminue la quantité
d’irradiation. Cela va entrainer une diminution progressive des quantités d’irradiations
arrivants au niveau des modules PV au fur et à mesure que la poussière s’accumule. D’où
l’entrée du type 194 recevra une quantité d’irradiation modifiée prenant en compte un facteur
K d’empoussièrement. Egalement, il y a le facteur nettoyage qui intervient, ce facteur
correspond au nettoyage des panneaux que ce soit par les équipes de nettoyages ou bien par la
pluie. Dans le chapitre 2, nous avons montré les différentes méthodes de nettoyage que nous
avons testées pour avoir le nettoyage des modules du champ PV. Il a été décidé de faire un
nettoyage des panneaux à sec chaque début de mois à part les mois où il y a la pluie. Dans le
chapitre 3, nous avons évalué les pertes du à l’empoussièrement et on a montré que ces pertes
varient en termes de rapport de performance entre 0.03 % et après une pluie qui a nettoyé les
surfaces des modules PV et 14,23 % pour les périodes sèches sans pluie.
Sachant que nous avons 3 techniciens pour le nettoyage des panneaux et 30 rangées de 48
panneaux. Si on considère que chaque technicien nettoie une rangée PV par jour cela va faire
10 jours. Les observations de terrain ont montré que le nettoyage par une forte pluie est plus
efficace que le nettoyage des techniciens qui dure plus longtemps. Le niveau de poussière est
nul après une pluie et de l’ordre de 10 % après un nettoyage par les techniciens, sachant que
les rangées nettoyées en premier reprennent la poussière au moment que les dernières rangées
sont nettoyées.
I′ = (1 − K) ∗ IPOA (23)
L’élaboration de ce modèle de simulation se fait étape par étape avec les 3 paramètres les plus
importants.
Nettoyage (C)
J+1 (24)
C = { 1, T
∊𝑍
0, autrement
Pluie (R)
panneaux (K=0). Ceci correspond à une pluie R > 5 mm, également nous
négligeons les pluies faibles intensité c’est-à-dire inférieures à ce seuil.
o Les épisodes de précipitation sont considérés comme aléatoires, avec une
fréquence dérivée de la probabilité de pluie. Suivant les conditions climatiques
où se trouve la centrale solaire, on pourra faire varier cette probabilité suivant
la pluie.
o P est une variable booléenne indiquant un épisode de pluie, et q la probabilité
associée.
P(X>q) ~ U(0,1) (25)
Facteur
Nettoyage
poussière Accumulation Pluie ?
?
0<k<1
K jour précédent
Nous avons fait la simulation du modèle de poussière pour l’année 2012 avec la configuration
actuelle en termes de :
- Nombre de techniciens : 3
- Taux de nettoyage par technicien : 1
- Nombre de jour de nettoyage : 10
- Pluviométrie de faible probabilité (1%)
Le modèle de poussière ainsi obtenu pour cette configuration est représenté sur la figure 5.13
avec les barres en bleues représentant les périodes de pluie. Les barres en verts correspond au
nombre de jours de nettoyage par mois et la courbe en orange l’empoussièrement. Nous
observons sur cette figure que le taux d’empoussièrement est nul après chaque événement de
pluie et qu’il diminue après chaque nettoyage des panneaux. Ce modèle confirme bien nos
résultats expérimentaux.
Ce modèle peut être modifié pour différents scénarios possible de centrale solaire en faisant
varier les paramètres suivant les nécessités.
Le modèle prédictif (figure 5.14) que nous proposons ici est constitué à partir des différents
modèles préétablis dans ce travail. Ce modèle est implémenté dans le logiciel de simulation
TRNSYS. Il intègre :
Modèle
poussière
I’
Type 65C
IPOA
Ib M2
Fichier Type 194D
Type 16e
Météo
Id M1
Tmod
IPOA
Modèle Modèle M3
TModule Dégradation
Les performances prédites sont représentées par les symboles génériques suivants :
Les rapports de performance cumulés sont également évalués pour les différentes
configurations :
A partir du modèle prédictif, nous allons dans cette partie effectuée une étude paramétrique
afin d’analyser les performances pour différentes situations.
Une analyse paramétrique ou encore une étude de sensibilité est une étude qui tient compte de
l’influence de différents paramètres sur la solution d’un problème. Dans ce travail, il s’agit
d’une étude paramétrique pour mettre en évidence l’impact des paramètres sur la performance
électrique prédite par le modèle de centrale solaire élaboré.
Pour cela nous avons établi des scénarios multiparamétriques incluant les paramètres de :
Cette incertitude peut être évaluée en générant plusieurs simulations pour la même
configuration et on peut calculer l’écart-type des résultats. En faisant cela, on a estimé une
incertitude de 1,2% sur une prédiction de 11% d’empoussièrement moyen. On suppose que
cette incertitude est pertinente pour l’ensemble des configurations considérées.
Notre analyse paramétrique comprend alors une succession de résolutions correspondant aux
différentes combinaisons de paramètres à étudier. Le nombre de configurations résolues
dépend du nombre de paramètres ainsi que du nombre de valeurs attribuées à chacun des
paramètres. Pour notre cas de figure, le paramètre K prend 3 valeurs (31), N et F prennent
chacun 4 valeurs (42) et le paramètre R prend 2 valeurs (21). Par ailleurs, le nombre de
configurations à simuler pour notre cas est de 96 qui sont présentées dans le tableau en annexe
A.14. Pour chacune des 96 configurations, nous avons calculé les performances cumulées
pour la période simulée.
Les deux graphiques de la figure 5.15 montrent les rapports de performance annuelle M7
(courbe en bleue) et M8 (courbe en vert). Dans cette partie nous ne considérons que R=1%.
L’analyse est la même pour R=5% sauf que les performances augmentent. M7 et M8 varient
en fonction du taux d’empoussièrement, la fréquence de nettoyage et le taux de nettoyage par
technicien. M6 ne varie pas avec les différentes configurations, car elle ne prend pas en
considération la dégradation et l’empoussièrement. Les moyennes annuelles pour les
différentes configurations sont de 101,6%, 95,1%et 94,8% respectivement pour M6, M7 et
M8.
Bien que non représenté, la variabilité des quantités d’énergies annuelles cumulées M2 et M3
est similaire à celle de M7 et M8. Les moyennes de M2 et M3 sont respectivement de
633,7 MWh et de 631,5 MWh. On se rapproche des performances idéales pour des taux de
nettoyage et des fréquences de nettoyage élevées.
A première vue, nous pouvons constater sur la figure 5.16 que les pertes dues à
l’empoussièrement des modules PV (M9) sont assez variables et que les pertes dues à la
dégradation (M10) sont constantes. Les moyennes des pertes pour M9 varient entre 0,04%
pour la configuration (N=9 et F=7j/7j) et de 21,7% pour la configuration (N=1 et
F=10j/2mois) avec une moyenne de 6,5% pour toutes les configurations. En termes d’énergie
cumulée, les pertes moyennes dues à l’empoussièrement sont de 43,3 MWh pour toutes les
configurations. L’écart, très élevé entre le minimum et le maximum, montre que le taux
Quant aux pertes liées à la dégradation (M10) sont de l’ordre de 0,33% pour l’ensemble des
configurations, ou 2.2 MWh pour une installation avec les mêmes caractéristiques que celle
du CERD. La prédiction étant sur une année, les pertes dues à la dégradation ne sont pas
perceptibles sur une année mais cela peut augmenter avec le temps et être plus conséquent que
l’empoussièrement. Plus généralement, nous observons que M9 est largement supérieur à
M10 pour l’ensemble des configurations sauf pour le cas (N=9 et F=7j/7j) où on atteint le zéro
empoussièrement (c’est-à-dire rangées PV propres comme au premier jour).
Dans la suite, nous choisissons M7 pour ne pas considérer la dégradation dans l’évaluation
l’influence des paramètres liés à l’empoussièrement.
La pluie joue également un rôle important dans le nettoyage des panneaux. Pour évaluer
l’influence de la pluie, nous avons simulé les performances ratios des sorties prédites pour une
probabilité (R) de 1% et 5% (figure 5.17). Les moyennes M7 obtenues pour chacun des cas
sont de 95,1% pour R=1% et de 97,8% pour R=5%.
L’écart entre les deux courbes est lié à la fréquence de nettoyage F et au taux de nettoyage N
par technicien, plus la fréquence de nettoyage est élevée plus l’écart se réduit. L’écart moyen
est de 6,1% pour une fréquence de nettoyage de 10j/2mois, 3% pour F=10j/mois et 0.25%
pour F= 7j/14j. Cet écart est quasiment nul pour une fréquence de nettoyage 7j/7j et un taux
de nettoyage N=6 ou 9. Quel que soit le taux d’empoussièrement, la pluie n’a aucune
influence sur la sortie prédite car les rangées PV restent propres pour cette configuration.
Mais en se focalisant sur des programmes de nettoyage plus raisonnable avec une équipe et le
matériel comme ce que nous avons au CERD, on trouve que l’impact de la pluie peut être plus
important.
Egalement, les pertes dues à l’empoussièrement sont estimées à 6,5% pour R=1% et de 3,9%
pour R=5%. Pour un site avec une plus forte probabilité de pluviométrie, on obtiendrait un
gain de 2,6% (17,6 MWh en énergie prédite) qu’un site avec une probabilité de pluie moindre.
ce taux est acceptable pour F=10j/mois et F=7j/14j pour les faibles empoussièrement. Pour
R=5%, N=1 est acceptable pour toute les fréquences de nettoyage sauf pour F=10j/2mois et
K=0,8%. Donc, on peut déduire que pour un site donné il faut considérer la précipitation
avant de proposer le niveau d’entretien.
Pour la suite, nous garderons que les configurations avec une probabilité de pluie de 1% car
cela se rapproche de la réalité du site de la centrale solaire du CERD.
pouvant atteindre 20%, alors qu’avec une fréquence de nettoyage de 7j/7j correspond à un
nettoyage de 100% avec des faibles taux d’empoussièrement de l’ordre de 2 à 4%.
Le taux de nettoyage par technicien est aussi important dans l’analyse du ratio de performance
prédit. La figure 5.20 montre un aperçu du PR annuel en fonction du nombre de
configurations correspondant aux différents taux de nettoyage. On constate sur les graphiques
de la figure 5.20 que le taux de nettoyage par technicien est élevé plus les performances
prédites augmentent. Pour F=10j/mois et K=0,4%, l’impact du taux de nettoyage en passant
de N=1 à N=3 est 3,7%, et de N=3 à N=6 est 1,2%. De N=6 à N=9 l’amélioration est
négligeable. L’écart des performances ratios est très faible entre un N=6 et N=9, de l’ordre de
0,6% (M2=4 MWh). L’idéal étant le taux de nettoyage le plus élevé, mais on pourrait utiliser
un taux de nettoyage N=6 comme un très bon compromis. Cela correspond à 18 rangées sur
30 nettoyées par jour de nettoyage, ou 60% de la centrale. En tenant compte du nombre de
jours par période de nettoyage, c’est à dire 7 ou 10, ceci indique que quasiment la totalité de
la centrale est nettoyée. D’autre part, la probabilité qu’une rangée ne soit pas nettoyée le
premier jour est de 40%, de 0,16% au septième jour et ainsi de suite jusqu’au dixième jour où
elle n’est que de 0,01%. Donc la probabilité qu’une rangée soit nettoyée au dixième jour est
de 99,99%.
Pour un taux de nettoyage de N=1, la probabilité qu’une rangée ne soit pas nettoyée au bout
du septième jour de nettoyage est de 48%, c’est qui fait pratiquement la moitié de la centrale
qui n’est pas nettoyée. Même au bout du dixième jour on a toujours 35% de la centrale qui
n’est pas nettoyé ce qui montre que le taux de nettoyage de N=1 est insuffisant. Egalement
dans nos calculs, nous obtenons la même probabilité de nettoyage pour N=3 et N=6
respectivement dixième jour et quatrième jour. Pour la configuration actuelle de nettoyage de
la centrale du CERD, un taux de nettoyage de N=3 sur 10 jours serait raisonnable.
On observe que le taux de nettoyage est assez sensible à la pluviométrie (voir les points
indiqués par les cercles noirs). Malgré qu’on ait la même probabilité de pluie, il s’avère
qu’une simulation à une autre le taux de pluie varie.
5.9.8- Discussions
Dans cette partie, l’objectif était de simuler à l’aide d’une analyse paramétrique le phénomène
de l’accumulation de la poussière et du nettoyage des modules PV par une intervention
régulière ou par épisode de pluie. Pour cela, l’évolution de la poussière est intégrée comme
entrée d’un modèle de simulation numérique de l’installation au CERD construit sous
TRNSYS avec le Type 194D comme présenté dans la section 5.8.4, en supposant que l’unique
impact de la poussière est une diminution de l’intensité du rayonnement solaire incident sur
les modules PV. Les résultats des simulations ont été comparés en termes de performances
annuelles prédites. En ce qui concerne le phénomène d’empoussièrement, les conditions
climatiques ont été schématisées par deux paramètres : un taux d’accumulation et la
probabilité de pluie. Différents programmes de nettoyage sont considérés en variant deux
paramètres : le taux de nettoyage par jour N et la fréquence des interventions F (7 ou 10
jours).
de 8,2%. Par ailleurs, nous avons estimé la perte moyenne annuelle mesurée à 4,53% et
5,53,6% suivant que le PR soit corrigé par rapport à la température ambiante ou bien par la
température des modules (tableau 3.4, p.77). Le modèle a tendance a surestimé légèrement les
pertes mais on retrouve le même ordre de grandeur. En outre, en gardant les mêmes
conditions climatiques (K, R) qu’au CERD, la simulation indique qu’une hausse de
performance de 3,73% est possible avec N=3 et F=10j/mois, ou 2,5% avec N=1 et F=7j/14j.
Un nettoyage presque parfait est atteint à partir de N=6 et F=10/mois ou N=1 et F=7j7j.
Cependant, cela est impraticable avec les méthodes existantes. En plus, il est à noter que les
conditions de travail sur le site de la centrale rendent le nettoyage manuel difficile pendant
certaines périodes, et donc un programme aussi poussé serait difficile à réaliser.
Pour d’autres climats, les résultats sont différents. L’impact de la pluie sur un taux moyen
d’empoussièrement est particulièrement important pour des programmes de nettoyage moins
fréquents et intenses. En effet, en passant d’un climat de R=1% (<4 jours de pluie par an) à
R=5% (<20 jours de pluie en moyenne), la fréquence de nettoyage actuellement appliqué au
CERD de F=10j/mois serait excessif. Pour le même taux d’empoussièrement, il est possible
de diminuer la fréquence à F=10j/2mois.
En général, les programmes de nettoyage plus intensifs et de plus courte durée s’avèrent plus
efficaces. Les recommandations générales que nous proposons pour la centrale du CERD pour
maintenir les pertes de performance dues à l’empoussièrement inférieures à 5%, sont donc
d’évoluer à une configuration de taux de nettoyage de N=1 à N=3, pour la même fréquence de
nettoyage F=10j/mois. Cette hausse correspond à un nettoyage presque entier de la centrale
après chaque intervention : pour une centrale de 30 rangées et une équipe de 3 techniciens, le
taux N=1 correspond à une probabilité de nettoyage de 10% par rangée par jour ou une
probabilité de 65% qu’une rangée donnée soit nettoyée pendant une intervention durant 10
jours. En allant à un taux de N=3, la probabilité qu’une rangée soit nettoyée, évolue à 30% par
jour, ou 97% après 10 jours. En fait, la qualité de nettoyage avec N=3 dépasse après le
deuxième jour celle de N=1. Afin de pouvoir atteindre ce niveau de nettoyage, soit du
meilleur matériel de nettoyage est nécessaire, soit l’équipe de techniciens doit être triplée en
nombre. Le gain en énergie étant estimé à 24,8 MWh en passant d’un taux de nettoyage de
N=1 à N=3, le gain normalisé par rapport à la puissance crête de la centrale solaire est de
82 MWh/MWc.
5.10- Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons mis en place un modèle prédictif des performances d’une
centrale solaire PV pour les conditions du site de Djibouti. A partir du modèle existant le type
194b, nous avons estimé une erreur systématique sur le paramétrage de -10,4 3,2% lorsque
la source d’information est la fiche technique du fabricant. En plus, nous avons négligé les
corrections des effets spectraux pour cela nous avons choisi des angles d’incidence et
d’azimut inférieurs à 60°, ce qui n’est pas pénalisant pour un site de latitude tropical. Une
confrontation du modèle de température de module du type 194b avec celui de la température
de module développée à partir des mesures du site a montré qu’on est plus proche de la
réalité avec ce dernier.
Dans ce chapitre, nous avons également développé un modèle dédié à l’empoussièrement basé
sur les constatations du site (modèle phénoménologique). Enfin, nous avons implémenté nos
différents modèles dans TRNSYS afin d’assoir notre modèle prédictif et de l’analyser pour
différentes configurations de nettoyage et d’empoussièrement à l’aide d’une analyse
paramétrique. Les résultats de cette analyse montrent que la simulation est cohérente avec les
résultats expérimentaux obtenus dans le chapitre 3. Une hausse importante de performance est
possible avec une équipe plus grande ou une meilleure méthode de nettoyage. En passant à un
taux de nettoyage de N=1 à N=3, on peut investir 4 592 000 * 0,3024 FDj/an. Le gain pour le
CERD est de 1 388 620.8 FDj/an (USD 7934.976). Avec le gain obtenu, il n’est pas possible
de recruter 6 autres techniciens sachant que le salaire brut d’un technicien est d’environ
696 000 FDj/an. De ce fait, nous recommandons de rendre le nettoyage plus efficace en
mettant au point d’autres techniques de nettoyage.
En dépit du fort potentiel solaire dont elle bénéficie, il existe actuellement un nombre très
limité de centrales solaires en République de Djibouti. En outre, peu de données sont
disponibles concernant la performance réelle des installations opérant dans des conditions
climatiques poussiéreuses et désertiques. L'objectif principal de ce travail de thèse a été de se
pencher sur ces conditions opérantes, de cerner leurs impacts sur l’évolution des performances
et de développer un modèle capable de mieux prendre en compte le comportement d'une
installation photovoltaïque (PV) dans une zone désert maritime. Cet outil vise à réaliser des
prédictions sur les productibles et d'en optimiser la production instantanée et de maintenir les
performances au fil du temps. Pour atteindre cet objectif, le travail s’est appuyé sur une
centrale PV dont l’instrumentation a été complétée afin d’en réaliser un suivi en vraie
grandeur. Grâce à ce démonstrateur implanté au CERD, nous avons pu bénéficier d’un grand
nombre de données s’étalant sur une période de cinq années. Les études ont donc pu porter sur
l’analyse des performances de la centrale solaire, l’évaluation des taux de dégradation au
cours du temps ainsi que le développement d’un modèle prédictif intégrant les conditions
environnementales du site de l’installation de cette centrale solaire.
Le chapitre 2 a présenté un aperçu global des différents éléments constituants (des panneaux
solaires jusqu’à la connexion au réseau) l’installation solaire photovoltaïque de 302,4 kWc
connecté au réseau. Une première analyse des données électriques et environnementales
collectés a été présentée. A l’aide d’une technique de fouille de données issues du monitoring
de la centrale solaire, les valeurs considérées comme aberrantes (niveaux de flux solaires,
températures physiquement impossibles, valeurs temporairement non mesurées en raison
d’une défaillance temporaire du système d’acquisition ou du réseau électrique, etc.) ont été
identifiées et supprimées afin d’obtenir des données fiables et reflétant les conditions réelles
d’exploitation de l’installation solaire PV. Le comportement du délestage du réseau sur la
centrale a été caractérisé et l’analyse de son évolution au cours des cinq années a montré qu’il
a diminué en passant de 8,4 jours en 2012 à 3,1 jours en 2016. Ceci est lié à l’interconnexion
du réseau électrique djibouto-éthiopien. Les données environnementales du site ont été
également analysées en termes des quantités d’irradiations reçues, de la température ambiante,
de la température des modules et de la vitesse et la direction du vent.
Le but principal du chapitre 3 était d’examiner les performances de cette première centrale
photovoltaïque connectée au réseau au cours des quatre premières années d'exploitation. La
norme CEI 61724 a été appliquée, et une technique d'analyse spécifique pour évaluer l'effet
des facteurs climatiques. Le rendement moyen mensuel des rangées PV et le rendement final
étaient de 5,1 h/j et 4,7 h/j respectivement. Le rapport de performance (PR) moyen pour les
rangées et le système PV était respectivement de 90% et de 84%. Le rendement moyen
mensuel des rangées PV et du système étaient respectivement de 12,68% et de 11,75%. La
variation saisonnière du rendement des rangées PV s'est révélée suivre une forme
« d'entonnoir » avec un minimum centré sur le mois de juillet. En comparant les résultats des
paramètres de performances de cette installation aux résultats rapportés par d'autres
installations fonctionnant dans diverses conditions difficiles, un climat désert maritime peut
s'avérer moins préjudiciable. L'impact de la température ambiante et des pertes induites par la
salissure a été évalué, révélant une réduction du rapport de performance de 0,7 % pour chaque
élévation de 1°C dans la température ambiante quotidienne. La correction liée à la poussière a
été estimée en calculant le PR (Performance Ratio) attendu en fonction de la température du
module et du rayonnement incident mesuré. La variation des pertes causées par
l’empoussièrement des modules PV a été estimée à 0,03% après une forte précipitation et à
14,23% pendant les périodes poussiéreuses sèches. Enfin, pour maintenir les pertes de
performances des modules à moins de 5%, un programme de nettoyage est recommandé
toutes les deux semaines. Les résultats obtenus dans ce travail serviront de base de
comparaison pour les centrales photovoltaïques installées dans les mêmes conditions
climatiques (région côtière de la corne de l'Afrique) ou dans le reste du monde.
site ont été élaborées et sont nommées "Djibouti Test Conditions" (DTC). Ces nouvelles
conditions de références ont permis d’obtenir des puissances de sorties qui reflètent la réalité
du site. Pour le modèle de puissance PVUSA, il a été démontré que les taux de dégradations
sont influencés par le choix des conditions de références et que plus on s’éloigne des
conditions du site plus les incertitudes et les écarts types sont élevés. La méthode de
régression linéaire a été utilisée pour l’évaluation des taux de dégradation. Les taux de
dégradations sont respectivement de -0,0730,38 %/an pour PRac, de 0,110,67 %/an pour
PVUSAac et de -0,730,29 %/an pour PDTCac. Avec la méthode PVUSA dans les conditions
PTC, on n’observe aucune dégradation. Enfin, une correction par rapport à la poussière basée
sur la méthode développée dans le chapitre 3 a été appliquée sur les puissances mesurées. Par
la suite, les puissances PVUSA dans les conditions PTC et DTC ont été réévaluées avant et
après correction. La correction empirique pour la salissure des modules a également éliminé
la dégradation des performances, surtout pour PDTC. Les incertitudes et les écarts types
associés aux taux de dégradations sont également réduits après la correction à
l’empoussièrement.
Dans le chapitre 5, un modèle prédictif d’une centrale solaire en milieu rigoureux a été
développé. Pour ce faire, à partir d’un modèle existant le type 194b de TRNSYS, nous avons
développé le type 194D. Les erreurs sur les paramétrages des fiches techniques ont été
estimées et les corrections des effets spectraux ont été négligées. Un modèle de température
de module global et deux modèles de températures pour chacune des saisons ont été
développé. La constante de Ross plus élevée pour la saison fraîche montre une résistance
thermique plus importante pendant cette saison. Les modules PV auront, par conséquent, plus
de difficulté à dissiper la chaleur. Une confrontation avec le modèle de température de module
du type 194b a montré qu’on est plus proche de la réalité avec les modèles empiriques
développés dans ce travail. En sus, un modèle dédié à l’empoussièrement basé sur les
caractéristiques du site (modèle phénoménologique) a été développé. En outre, les différents
modèles ont été intégré dans TRNSYS afin d’assoir notre modèle prédictif. Finalement, une
analyse paramétrique a été menée pour différentes configurations de nettoyage et
d’empoussièrement. Il en ressort qu’il y a une hausse de performance par rapport à la
configuration actuelle soit en augmentant le taux de nettoyage de N=1 à N=3 avec la même
fréquence de F=10j/mois ou en augmentant la fréquence de nettoyage de F=10j/mois à
F=7j/14j avec le même taux de nettoyage de N=1. En outre, la qualité de nettoyage avec N=3
dépasse après le deuxième jour celle de N=1 en termes de probabilité qu’une rangée soit
nettoyée. De plus, les fréquences et le taux de nettoyage peuvent être revus suivant la
pluviométrie du site. Finalement, le gain en énergie lié à l’augmentation du taux de nettoyage
a été estimé à 82 MWh/MWc, ce qui correspond à un gain de 4 592 000 FDj/MWc (ou 1 388
620.8 FDj/an) pour la centrale du CERD.
Les résultats de cette recherche montrent que cette centrale photovoltaïque de 302,4 kWc
fonctionne efficacement dans des conditions environnementales difficiles de Djibouti et
maintient sa performance relativement bien dans le temps. Cela pourrait constituer une
incitation pour les investisseurs pour le développement futur d'une installation solaire
photovoltaïque connectée au réseau. En outre, les résultats de la thèse mettent en avant
l’impact du nettoyage et la nécessité de le prendre en compte lors de la conception de
l’installation afin d’en réaliser un dimensionnement plus précis. Enfin, les données fournies
dans ce travail seront une base de comparaison pour d'autres centrales photovoltaïques
installées dans des conditions climatiques similaires, et en particulier la région côtière de la
corne de l'Afrique.
6.2- Perspectives
Cette thèse établit une nouvelle direction pour la recherche relative sur les centrales solaires à
Djibouti. Sur la base de la recherche présentée dans cette thèse, certaines des études qui
peuvent être réalisées à l'avenir sont présentées ci-dessous.
D’un point de vue de la modélisation, le travail réalisé ne représente qu’une première étape
sur la mise au point d’outils adaptés à ces conditions de fonctionnement non étudiées jusqu’à
ce jour. Sur les bases de ce modèle, il est nécessaire de pouvoir intégrer à l’échelle de chaque
composant PV, une prise en compte des modes de dégradation ainsi que d’aller plus loin sur
la prise en compte de la poussière à partir d’un modèle physique incluant les effets
thermiques. Ce point peut représenter un intérêt, à l’échelle internationale, pour la prise en
compte de ces effets en milieu urbain au sein duquel un dépôt de poussière aura comme
origine non pas le sable mais la pollution. A l’échelle des rangées, il est indispensable
d’améliorer aussi la finesse de la prédiction en prenant en considération l’effet de
« mismatch » engendré par un fonctionnement différentiel d’un module par rapport à un autre
(échauffement, masque, différents niveaux d’empoussièrement, etc.). Enfin à l’échelle de la
centrale elle-même, il est nécessaire de compléter les travaux engagés à travers une meilleure
description du délestage du réseau électrique.
Les modèles numériques des installations solaires sont alimentés par des données
météorologiques, soit issues directement des mesures in-situ, soit au travers des modèles
physiques des phénomènes environnementaux. Nous avons apporté quelques précisions quant
aux conditions de fonctionnement de la centrale du CERD mais la compréhension du climat
de Djibouti reste à être mieux cernée. Ceci concerne plus particulièrement l’évolution
saisonnière et journalière du rayonnement solaire. Il manque encore des données pour
caractériser le double effet de la poussière suspendue dans l’atmosphère et l’accumulation de
poussière sur les surfaces des panneaux solaires. On peut envisager des études expérimentales
et numériques pour évaluer les caractéristiques de l’empoussièrement à la surface des
modules PV et tenir compte de la modification spectrale de l’irradiation due à la poussière
suspendue dans la prédiction énergétique. En outre, une analyse de l’évolution du spectre
solaire est nécessaire ainsi que son influence sur les réponses électriques des modules. Au-
delà d’une méthode de nettoyage "traditionnelle" manuelle, d’autres méthodes de nettoyages
plus performantes font l’objet d’innovations en cours de mise au point : la méthode nano-film
à auto-nettoyage avec film super-hydrophobe ou film super-hydrophile et la méthode de
nettoyage électrostatique développé par CleanFIZZ devront être testées et évaluées sous les
conditions climatiques de Djibouti.
Ces perspectives de développements numériques doivent bien entendu s’appuyer sur des
expérimentations qui seront développé au CERD. Concernant les modes de défaillances des
modules ou du système dans son ensemble par exemple, il sera développé un banc de test de
différents modules et de différentes technologies visant à identifier d’une part les défaillances
et d’autre part la dynamique conduisant à une diminution des performances dans le temps.
Nous pouvons aussi renforcer ce point à partir de l’utilisation de panneaux âgés de plus de 20
ans.
nécessaire pour la reproductibilité du même type de projet de centrale solaire ou des centrales
solaires de plus grandes envergures à l’échelle du mégawatt.
Spécification de l’onduleur
- Tension nominale AC : Système triphasé à 400V (tension ligne à ligne)
- Tension nominale AC en mode autonome: 380 V (tension ligne-ligne, avec charge)
- Fréquence nominale AC : 50 Hz ± 3%
- Puissance nominale AC : plus de 100 kW par onduleur
- Plage de tension DC: 0V ~ 500V ou plus
- Plage de tension de commande DC : 320V (ou inférieure) à 400V (ou supérieur)
- Rendement de conversion : 93% ou plus (opération nominale)
- Courant harmonique : facteur de distorsion total de 5% ou moins, à chaque ordre de
3% ou moins (opération nominale)
Mode de fonctionnement
1. Fonctionnement normal (suivi du point maximal de puissance pour la connexion au
réseau)
2. Fonctionnement au délestage (contrôle de tension AC constant pour le mode autonome)
― Manipulation ― ―
2. Equipements
1 série 2 séries ― ―
3. Clés
-Stockage
5. Pièces de -Inventaire ―
rechange
-remplacement
(Ministère de
l’Enseignement
6. Si la disposition -discuter avec Supérieur)
de budget est MENSUR ― ―
requise (achat) - discuter avec
MEERN
(achat)
-Planification
― ― ―
7. Formation
-Mise en œuvre
Réception de
8. Utilisation ― ― ―
publique visite
Flux en cas d’apparition d’un problème non résoluble avec les manuels :
FEVRIER MARS
Jour Date Planning Résultats Jour Date Planning Résultats
M 1 J 1
J 2 V 2
V 3 S 3 C.C
S 4 D 4
D 5 L 5
L 6 M 6
M 7 M 7
M 8 J 8
J 9 V 9
V 10 S 10 C.C
S 11 D 11
D 12 L 12
L 13 M 13
M 14 M 14
M 15 J 15 Nettoyage
J 16 V 16
V 17 S 17 C.C
S 18 D 18
D 19 L 19
L 20 M 20
M 21 M 21
M 22 J 22
J 23 V 23
V 24 S 24 C.C
S 25 C.C D 25
D 26 L 26
L 27 M 27
M 28 M 28
M 29 J 29 C.P
V 30
S 31 C.C
Résultats
Sections (présence ou
Points de contrôle Composante Type d'anomalie
absence
N°
d'anomalie)
a) Tâches et détérioration sur les
surfaces en verre ou d’autres
matériaux
Rangées de
b) Corrosion et rouille sur le
cellules PV
châssis
c) Détérioration sur le câblage
extérieur (câblage de connexion)
a) Corrosion et détérioration sur
Boîte de l’armoire
jonction et b) Détérioration sur le câblage
TD Box extérieur (câblage de connexion)
c) Etat du pyranomètre *
a) Corrosion et détérioration sur
l’armoire
b) Détérioration sur le câblage
extérieur (câblage de connexion)
c) Vérification de l’aération
Armoires (ouverture d’aération, filtres à
dans la salle air de la climatisation, etc.)
de contrôle d) Bruit, odeur ou fumée
anormaux, surchauffe anormale
e) Affichage anormal sur l’écran
f) Etat de production
g) vérification de la température
préétablie
a) Corrosion et détérioration sur
l’armoire
b) Détérioration sur le câblage
Commutateur extérieur (câblage de connexion)
de charge c) Bruit, odeur ou fumée
anormaux, surchauffe anormale
d) Affichage anormal sur
l’écran
a) Tâches et détérioration sur les
surfaces en verre ou d’autres
matériaux
Panneaux
b) Corrosion et rouille sur le
d’affichages
châssis
c) Détérioration sur le câblage
extérieur (câblage de connexion)
1. Date de détection
2. Intervenants
3. Equipements
4. Nature de
l'anomalie
5. Causes
6. Date de réparation
7. Intervenants
8. Mesures prises
pour
la réparation
Commentaire:
Page Date de
Date Composante Symptôme Mesures
résolution
10
11
12
10
11
12
Général
Modèle SymphoniePLUS®3
Capacité de mesure
Collecte de données
Taux d'échantillonnage 1 Hz
Communications
Vitesse (voies/s) 60
Courant maxi 1A
1 Mode 2
2 Module short-circuit current at reference conditions 8.58 A
3 Module open-circuit voltage at reference conditions 33.2 V
4 Reference temperature 298 K
5 Reference insolation 1000 W/m2
6 Module voltage at max power point and reference 26.6 V
conditions
7 Module current at max power point and reference 7.9 A
conditions
8 Temperature coefficient of Isc at (ref. cond) 0.00501
9 Temperature coefficient of Voc (ref. cond.) -0.12
10 Number of cells wired in series 54
11 Number of modules in series 12
12 Number of modules in parallel 120
13 Module temperature at NOCT 322 K
14 Ambient temperature at NOCT 322 K
15 Insolation at NOCT 800 W/m2
16 Module area 1.35 m2
17 tau-alpha product for normal incidence 0.95
18 Semiconductor bandgap 1.12
19 Value of parameter a at reference conditions 1.486
20 Value of parameter I_L at reference conditions 8.6 A
21 Value of parameter I_0 at reference conditions 0.00000000166 A
22 Module series resistance 0.2952
23 Shunt resistance at reference conditions 127
24 Extinction coefficient-thickness product of cover 0.008
25 P_max_inv 3000000 W
26 V_max_inv 500 V
27 V_min_inv 0V
28 tare 0
29 LU_inv 194
Etude K N F P
1 0,004 1 10j/mois 0.01
2 0,006 1 10j/mois 0.01
3 0,008 1 10j/mois 0.01
4 0,004 3 10j/mois 0.01
5 0,006 3 10j/mois 0.01
6 0,008 3 10j/mois 0.01
7 0,004 6 10j/mois 0.01
8 0,006 6 10j/mois 0.01
9 0,008 6 10j/mois 0.01
10 0,004 9 10j/mois 0.01
11 0,006 9 10j/mois 0.01
12 0,008 9 10j/mois 0.01
13 0,004 1 7j/14j 0.01
14 0,006 1 7j/14j 0.01
15 0,008 1 7j/14j 0.01
16 0,004 3 7j/14j 0.01
17 0,006 3 7j/14j 0.01
18 0,008 3 7j/14j 0.01
19 0,004 6 7j/14j 0.01
20 0,006 6 7j/14j 0.01
21 0,008 6 7j/14j 0.01
22 0,004 9 7j/14j 0.01
23 0,006 9 7j/14j 0.01
24 0,008 9 7j/14j 0.01
25 0,004 1 7j/7j 0.01
26 0,006 1 7j/7j 0.01
27 0,008 1 7j/7j 0.01
28 0,004 3 7j/7j 0.01
29 0,006 3 7j/7j 0.01
30 0,008 3 7j/7j 0.01
31 0,004 6 7j/7j 0.01
32 0,006 6 7j/7j 0.01
33 0,008 6 7j/7j 0.01
34 0,004 9 7j/7j 0.01
35 0,006 9 7j/7j 0.01
36 0,008 9 7j/7j 0.01
37 0,004 1 10j/2mois 0.01
38 0,006 1 10j/2mois 0.01
39 0,008 1 10j/2mois 0.01
40 0,004 3 10j/2mois 0.01
Actes de conférences
[1] Data for 2010-2014 from International Energy Agency (IEA), World Energy Outlook
2016 (Paris: 2016), http://www.worldenergyoutlook.org/publications/weo-2016/.
[2] Renewables 2017 global status report, http://www.ren21.net/wp-
content/uploads/2017/06/17-8399_GSR_2017_Full_Report_0621_Opt.pdf
[3] IEA-PVPS, Trends 2016 in photovoltaic applications. Survey Report of Selected IEA
Countries between 1992 and 2015. Report IEA - PVPS T1 – 30: 2016.
[4] http://www.nrel.gov/pv/assets/images/efficiency_chart.jpg (08/2017), “This plot is
courtesy of the National Renewable Energy Laboratory, Golden, CO.”
[5] Data collection survey on geothermal development in Djibouti, October 2014, Draft
Final Report, Japan International Cooperation Agency, (basé sur une source de
l’Electricité de Djibouti).
[6] Renewables Readiness Assessment: Djibouti, IRENA, may 2015
[7] Least Cost Electricity Master Plan, Djibouti, Parsons Brinckerhoff, November 2015
[8] Vision Djibouti 2035, République de Djibouti chapIII-3-P7. 2014.
[9] Contribution prévue déterminée au niveau national de la République de Djibouti,
Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Environnement. Août 2015.
[10] Plan énergétique national, Institut Supérieur d’Etudes et de Recherche Scientifiques
et Techniques de Djibouti, United Nations Development Programme (DJI/86/012 ;
DJI/86/U71), P138. July 1987.
[11] Dunham, D. "Building for the maritime desert: Climate, construction, and energy in
Djibouti" Arlington, Virginie: VITA, 1983.
[12] Norme internationale CEI 60529, degrés de protection procurés par les enveloppes
(Code IP) http://www.parstasis.com/wp-content/uploads/2015/04/IEC-60529-IP-
Code.pdf
[13] T. Esram, P.L. Chapman, “Comparison of Photovoltaic Array Maximum Power Point
Tracking Techniques,” IEEE Transaction on Energy Conversion, vol.22, no.2, pp.439-
449, June 2007.
[14] F. Blaabjerg, R. Teodorescu, M. Liserre, A.V. Timbus, “Overview of Control and
Grid Synchronization for Distributed Power Generation Systems,” IEEE Transactions
on Industrial Electronics, vol.53, no.5, pp.1398-1409, Oct. 2006.
Prénoms : Daha
TITRE : Modélisation et analyse expérimentale d’une centrale solaire photovoltaïque en milieu désertique maritime
RESUME :
L'objectif de ce travail a été de développer un modèle pour prédire le comportement d'une installation
photovoltaïque (PV) dans une zone désertique maritime, afin d'optimiser la production instantanée et de maintenir
les performances au fil du temps. Les données issues du monitoring d’une centrale solaire ont été analysées afin
d’en extraire des indicateurs de performances et d’étudier l'impact des facteurs climatiques (température,
irradiation et dépôts de poussière). Les méthodes d'analyse de performance, telles que la "transposition aux
conditions de référence" (Ex. PVUSA) et "estimation des mesures de performance" (Ex. PR) ont été appliquées
pour évaluer le taux de dégradation annuel de l'installation. Une première indication de la durée de vie des
installations PV pour le climat de Djibouti a été obtenue, ainsi qu'une capacité à prédire l'évolution à long terme de
cette centrale et des futures installations PV. Parallèlement, un modèle numérique de l'installation PV a été
construit en utilisant TRNSYS, incluant les modules et les onduleurs, pour retranscrire le comportement du
système PV dans son ensemble, ainsi que les conditions environnementales dans lesquelles il évolue. Le modèle
inclus dans la bibliothèque TRNSYS a été amélioré à l'aide de résultats expérimentaux, en particulier en ce qui
concerne la dépendance thermique. Un modèle prédictif a donc été développé combinant l'accumulation de
poussière, un modèle empirique de températures et de dégradation du module. Enfin, une étude paramétrique a
été réalisée avec le modèle complet, afin d'évaluer l'impact du nettoyage pour divers scénarios
d’empoussièrement. Les résultats contribueront à l'optimisation de la conception et de l'exploitation des centrales
solaires dans ce type de climat.
MOTS-CLÉS : centrale solaire photovoltaïque, analyse de performance, méthode PVUSA, Performance Ratio, taux de
dégradation, TRNSYS, modèle d’empoussièrement, modèle prédictif, climat désertique maritime, Djibouti
Président de jury :
Composition du jury :
JEMNI, Abdelmajid Professeur des Universités Ecole National Ingénieur Monastir Rapporteur
LOGERAIS, Pierre-Olivier Maître de Conférences HDR Université Paris-Est Créteil Rapporteur
PERRIN, Marion Docteur/chef de service CEA-INES Examinatrice
LEMITI, Mustapha Professeur des Universités INSA-LYON Examinateur
AMARA, Mohamed Chargé de Recherche CNRS Examinateur
Gaillard, Léon Docteur Université Savoie Mont Blanc Invité