P2 Polycopié Pédiatrie Endoc-Neuro-Hémato
P2 Polycopié Pédiatrie Endoc-Neuro-Hémato
P2 Polycopié Pédiatrie Endoc-Neuro-Hémato
Royaume du Maroc
Université Mohammed V
Faculté de médecine et de pharmacie -Rabat
Cours de pédiatrie
ème
4 année de médecine
ENDOCRINOLOGIE PEDIATRIQUE
Pr Rachid ABIELKASSEM
Pr Ahmed GAOUZI
Pr Zineb IMANE
NEUROLOGIE PEDIATRIQUE :
Pr Yamna KRIOUILE
HEMATOLOGIE PEDIATRIQUE :
Pr Mohamed KHATTAB
Pr Mohamed ELKHORASSANI
Pr Laila HESSISSEN
Pr Amina KILI
Pr Maria ELKABABRI
Leucémie aigue
-4-
LE DIABETE DE L’ENFANT
PR Z.IMANE
OBJECTIFS EDUCATIONNELS
PRE-REQUIS :
Cours de physiologie 2ème année de médecine
Cours de sémiologie endocrinienne 3ème année de médecine
ACTIVITES COMPLEMENTAIRES:
Faire et Interpréter une glycémie capillaire au lit du malade
Faire et Interpréter une recherche de sucre et d’acétone à la
bandelette Assister à une consultation de suivi d’un enfant diabétique
Assister à un cours de nutrition de l’enfant diabétique
Définition
Le diabète est l’endocrinopathie la plus fréquente chez l’enfant. Le plus souvent de type 1 à cet
âge, il est grave par ses risques de complications aigues et dégénératives sur le long terme.
On parle d’un diabète chez l’enfant quand la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l ou
quand la glycémie capillaire ou veineuse est supérieure ou égale à 2 g/l à n’importe quel moment
de la journée .Dans la très grande majorité des cas ,on retrouve une glycosurie importante associée
ou non à une cétonurie.
Données épidémiologiques
L’incidence du diabète type 1 est en augmentation dans le monde entier, en particulier dans la
tranche d’âge de moins de 5 ans. Chaque année, 65 000 enfants de moins de 15 ans développent
un diabète de type 1 .
L’incidence diffère d’un pays à l’autre. Au Japon par exemple, elle est de 0.8 / 100.000, alors
qu’en Finlande, elle est de 40 pour 100000.
Au Maroc, s’il n’y a pas de statistique pédiatrique, la dernière enquête nationale du ministère de la
Santé qui date de l’an 2000 a montré que 6,6 % de la population de plus de 20 ans (2 Millions de
personnes) ont un diabète. 100.000 environ sont insulinodépendants. La prévalence chez l’enfant
est estimée à 15000 environ chez les moins de 15 ans
Une étude menée au service de diabétologie pédiatrique de l’hôpital d’Enfants de Rabat a montré
que l’incidence a triplé chez l’enfant de moins de 5 ans sur une période de 15 ans .
Etiologie et évolution
Le diabète de type 1 est dû à la destruction progressive des cellules beta des îlots de Langerhans
du pancréas par un mécanisme autoimmun avec la présence d’autoanticorps : anticorps anti îlots
Langerhans (ICA) ; anticorps anti GAD (glutamic acid decarboxylase) et anticorps anti insuline
(IAA).Il existe une prédisposition génétique avec une prévalence élevée des antigènes HLA DR 3
et DR 4 et surtout l’association des deux.
Plusieurs facteurs environnementaux : virus (coxackie…), toxique, alimentaire (protéines du lait
de vache ou plus récemment gluten) , ont été incriminés dans la genèse du mécanisme autoimmun
dans le diabète type 1 . Les chocs affectifs, les traumatismes, les infections serviraient quand à eux
de facteur révélateur dans le diabète de type 1. Il a été également confirmé que l’alimentation sucrée
ne favorise pas la survenue de ce type de diabète.
insuline à < 0.5U/Kg/j avec une HbA1c à < 7%. Elle est due à une amélioration de la
synthèse et de la sécrétion d’insuline, voire de la sensibilité tissulaire à l’insuline. Elle
dure de quelques mois à un ou 2ans. L’insulinothérapie doit être maintenue.
Physiopathologie:
Chez le nourrisson, l’alerte prend souvent la forme d’une déshydratation (sans diarrhée),
remarquable par sa coexistence avec une polyurie ou du moins d’une diurèse conservée ou d’une
mycose du siège.
Enfin, rarement, la découverte d’un diabète type 1 chez l’enfant est fortuite.
Le diagnostic positif
La présence d’une glycosurie et acétonurie mise en évidence par une bandelette urinaire signe le
diagnostic. Une glycémie capillaire ou veineuse (souvent supérieure à 2 g/l) confirme ce diagnostic.
Le dosage de l’hémoglobine glyquée (HbA1C) n’a pas d’intérêt diagnostique mais permet
d’apprécier l’importance de l’hyperglycémie pré existante au diagnostic et la durée de cette phase
Le caractère auto-immun du diabète est confirmé par le dosage des anticorps : Anticorps
antiGAD (présents dans 80% au début de la maladie), les anticorps anti IA2 (38 à 50%), les
anticorps anti ilots de Langerhans ICA (80%) et les anticorps anti insuline IAA (30 à 40%, plus
fréquemment avant l’âge de 5ans).
Le dosage du peptide C confirme l’insulinocarence
Enfin la recherche des marqueurs génétiques du système HLA confirme la prédisposition
génétique chez l’enfant diabétique type 1 avec la présence de HLA DR3- DQA1*0501 Ŕ DQB1*
201 et/ou HLA DR4- DQA1*0301 Ŕ DQB1* 302 (prédisposantes) .Par contre la présence HLA
DR2- DQA1*0102 Ŕ DQB1* 602 est un facteur plutôt protecteur contre la survenue d’un diabète
type 1.
Faire un diagnostic de diabète auto-immun implique la recherche d’une pathologie auto-immune
assez souvent associée :
La maladie cœliaque: la symptomatologie est rarement typique. Le dépistage se fait par le
dosage des Anticorps antitransglutaminases et/ou antiendomysium. La biopsie jéjunale
confirme le diagnostic
La thyroïdite auto-immune: avec ou sans goitre .Le dépistage se fait par le dosage desanticorps
antithyroïdiens, avec les hormones thyroïdiennes. Le plus souvent il s’agit d’une hypothyroïdie
plutôt qu’une hyperthyroïdie
Autres affections plus rares: anémie de Biermer, insuffisance surrénalienne
Ces pathologies peuvent apparaître en cours d’évolution et il faut les rechercher régulièrement par
la suite au cours de la surveillance
* Traitement à vie
Le traitement commence d’abord par la prise en charge de de l’acidocétose et qui repose sur deux
principes : la réhydratation et l’insulinothérapie par voie parentérale.
-8-
Le traitement après la phase d’urgence a un double objectif : favoriser un mode de vie le plus
normal possible tout en garantissant un équilibre glycémique optimal afin de limiter les risques de
complications à long terme.
La prise en charge est globale et s’organise autour de plusieurs volets : l’insulinothérapie, la
nutrition, l’activité physique ; l’éducation thérapeutique initiale et continue, et le soutien
psychologique
I. L’insulinothérapie
Les insulines utilisées, concentrées à 100 unités/ml (flacons pour seringues et cartouches
pourstylos), sont :
· les insulines rapides dont les effets débutent 15 à 30 mn après l’injection et durent de
5 à 6 heures
· les analogues rapides de l’insuline dont l’action est immédiate et dure 3 heures
· les insulines NPH (semi-lentes ou intermédiaires) qui prennent effet 2 à 3 heures
aprèsl’injection et dont l’action dure de 12 à 15 heures.
· les analogues lents de l’insuline dont la durée d’action est de 24 heures. Ils ne sont pas
utilisés avant l’âge de 6 ans
La prise de l’insuline se fait par voie sous cutanée en alternant les zones d’injection: bras, abdomen,
cuisses et fesses
les pompes à insuline : elles sont indiquées pour les très jeunes enfants (avant 2 ans), en
casd’hypoglycémies sévères non jugulées par l’usage des analogues de la lente ou encore si
mauvais équilibre avec un schéma multi injections bien expliqué et bien appliqué, et pour tous ceux
qui présentent des douleurs liées aux injections . L’usage de la pompe à insuline nécessite une
formation diététique adéquate Son utilisation reste limitée au Maroc du fait de son coût élevé et de
son non remboursement par les compagnies d’assurance
Protocoles thérapeutiques :
Il n’existe pas de schéma idéal pour un équilibre parfait, ni de consensus en matière de protocole
thérapeutique. Deux schémas se dégagent néanmoins :
1) Schéma 2 injections :
Mélange extemporané d’une insuline rapide et d’une insuline intermédiaire : 2/3 de la dose
quotidienne le matin et 1/3 le soir. Le mélange extemporané permet plus de souplesse que les
insulines prémélangées, le rapport entre les 2 insulines pouvant être modifié. Des suppléments sous
formes d’analogues de l’insuline rapide peuvent être adjoints à ce schéma, soit en cas de goûter
l’après Ŕmidi, soit à midi. Considéré comme « conventionnel », ce schéma reste adapté à des pays
où les repas sont pris régulièrement en famille et donne de bons résultats en terme de contrôle
métabolique.
2) Schéma basal bolus:
Il est conseillé de pratiquer des glycémies capillaires 3 à 6 fois par jour avant les repas ,au coucher
et éventuellement au goûter- Les glycémies post prandiales sont rarement demandées en pédiatrie
sauf au goûter ou avant d’installer une pompe éventuellement- et des analyses d’urines par une
bandelette urinaire pour recherche de glycosurie et/ou d’acétonurie au réveil et en cas
d’hyperglycémie. Les résultats sont consignés sur le carnet de surveillance
II. Nutrition
La nutrition doit être adaptée selon l’âge et la croissance normale. Elle doit également garantir la
régularité des apports alimentaires et de la répartition de l’apport glucidique.
Les apports alimentaires sont déterminés d’après le protocole d’insulinothérapie et le niveau
d’activité physique: 3 repas principaux avec une collation de sucres lents à 10h en cas de mélange
rapide et NPH.
III.Activité physique
La pratique régulière d’un sport est très conseillée chez le diabétique type 1. Cela permet d’une
part d’optimiser la sensibilité à l’insuline et d’autre part d’améliorer le moral.
Pour renforcer l’efficacité d’une telle pratique, il est nécessaire d’apprendre à bien la gérer :
· pas de sport si le taux des glycémies est élevé
· diminuer les doses d’insuline avant l’activité physique pour prévenir l’hypoglycémie et/ou
augmenter es apports en glucides.
Complications
Complications aigues
Hypoglycémie:
· Glycémie inférieur à 0,60g/l
· Signes mineurs : pâleur, sueur, tremblement, asthénie, trouble de comportement,
agitation ou révélation nocturne
· Signes majeurs : convulsion ou coma d’installation brutale sans polyurie
· Causes : Omission ou retard d’un repas ; Exercice physique ; Surdosage en insuline
· Traitement urgent : mise au repos ; Apport du sucre : un morceau par 20g de poids
Ou Glucagon ½ (enfant <10ans) à 1mg par voie sous cutanée en cas de malaise avec perte
de connaissance
· Complications chroniques :
2) Le diabète néonatal:
Rare, 1/400000 naissances
Transitoire ou permanent
Risque de récidive à l’âge adulte:50%
3) Le diabète mitochondrial
4) Les diabètes MODY
5) Le diabète de la mucoviscidose
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Conclusion
Une meilleure connaissance du diabète de l’enfant par les médecins, l’accès gratuit aux soins
médicaux, le diagnostic rapide aux bandelettes réactives et le transfert immédiat vers une unité de
diabétologie pédiatrique sont des gestes nécessaires.
Le défi est plus important en termes de santé publique, étant donné que l’incidence du diabète
type1augmente dans le monde et surtout chez l’enfant de moins de 5 ans.
Références bibliographiques
· M.POLAK, J-J ROBERT : Prise en charge du diabète sucré chez l’enfant EMC
(Elsevier Masson SAS), Pédiatrie - Maladies infectieuses, 4-106-A-30, 2009
A l’admission :
· Peser l’enfant
· En cas de coma : vider l’estomac
· Prélèvement biologique en urgence : ionogramme sanguin complet
· Mettre en route les perfusions
I/ Perfusions intraveineuses
1- en cas de collapsus
20ml/kg de sérum salé en 15-20 minutes
2-dans tous les cas (d’emblée ou après flash de sérum salé)
10ml/kg/heure de sérum salé 9‰
Contrôler la glycémie capillaire toutes les 30 minutes
Interrompre la perfusion lorsque la glycémie est <2,5g/l
Arrêter après deux heures quel que soit la glycémie
Pour les 24 heures suivantes : sérum glucosé à 10% 3L/m² avec Nacl : 2g/l
Kcl : 3g/l
GluCa: 1g/l
II/ Insuline
Insuline rapide (Actrapid) : 22unités par /Litre de perfusion (purger la tubulure avec 100 ml de
la solution de perfusion afin que l’insuline se fixe à saturation sur les parois
Chez l’enfant de moins de six ans, on utilise demi-dose d’insuline ( risques
d’hypo+++) III/ surveillance
· Surveillance clinique
Pouls, TA, fréquence respiratoire /toutes les heures jusqu’à normalisation de
l’état clinique. Puis toutes les quatre heures.
· Surveillance de la glycémie toutes les heures (dextrostix)
· Recueil des urines (ne jamais sonder) : sur chaque miction évaluer le sucre et acétone
· Ne pas donner de boisson per os (seulement humecter la bouche)
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OBJECTIF EDUCATIONNELS
Objectifs généraux
Diagnostiquer un retard de croissance statural et reconnaitre les tableaux cliniques des principales
étiologies.
Objectifs spécifiques
PLAN DU COURS
I- INTRODUCTION
II- DEFINITIONS
III- DIAGNOSTIC
IV- ETIOLOGIES
A- CAUSES ENDOCRINIENNES
1. Insuffisance thyroïdienne
2. Déficit en hormone de croissance
3. Hypercorticisme
4. Diabète insulinodépendant mal équilibré
5. Retard pubertaire
B- RETARD DE CROISSANCE AVEC SYNDROME DYSMORPHIQUE (Turner)
C- LES SYNDROMES DE MALNUTRITION OU MALABSORPTION
D- MALADIES CHRONIQUES
E- MALADIES OSSEUSES CONSTITUTIONNELLES
F- RETARD DE CROISSANCE INTRA-UTERIN (RCIU)
G- PETITE TAILLE CONSTITUTIONNEL OU ESSENTIELLE
V- CONCLUSION
RETARD DE CROISSANCE STATURALE
Pr R Abilkassem, Pr A Gaouzi
I-INTRODUCTION
Le retard de croissance staturale constitue un motif fréquent de consultation. Les causes sont
multiples. Les données de l’examen clinique et de la maturation osseuse permettent dans la majorité
des cas d’orienter le diagnostic vers un des grands cadres étiologiques connus, permettant de
préciser le pronostic statural définitif, et surtout de ne pas laisser passer une éventuelle cause
pouvant relever d’une thérapeutique spécifique.
II- DEFINITIONS
Le retard statural se définit par un déficit statural supérieur ou égale à -2 déviations standards par
rapport à la taille moyenne de la population de référence.
On parle de nanisme quand le déficit est supérieur à -4 déviations standards
III- DIAGNOSTIC
L’interrogatoire, l’examen clinique, l’analyse de la courbe de croissance et l’âge osseux sont les 4 piliers
qui orientent le diagnostic étiologique et conditionnent les examens paracliniques.
A) INTEROGATOIRE
1- Antécédents
1-1 Antécédents familiaux
L’existence de petite taille dans la famille évoque :
§ Une petite taille familiale
§ Une pathologie génétique
L’existence de retard pubertaire chez l’un des parents évoque :
§ Un retard simple de puberté
§ Un déficit gonadotrope
Le niveau socio-économique défavorisé fait rechercher une :
§ Carence nutritionnelle
2- Antécédents Personnel :
§ Période néonatale :
- Terme, poids et taille de naissance (Prématurité ? RCIU ?)
- Ictère prolongé orientant vers une hypothyroïdie centrale
- Hypoglycémies, micropénis etictère prolongéorientant vers un hypopituitarisme
§ Alimentation : quantité et qualité des apports nutritionnels
§ Développement psychomoteur
§ Pathologies viscérales connues
§ Niveau scolaire
§ Radiothérapie cérébrale
§ Traitement au long cours (par exemple : corticoïdes)
§ Contexte psychoaffectif.
C) EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
Les examens complémentaires sont orientés par les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique.
1- Evaluation de la maturation osseuse :
Age osseux : Radiographie de la main et poignet gauches par comparaison à l’atlas de Pyle et de
Grulich.
Il doit être comparé à l’âge chronologique et à l’âge statural.
§ Un âge osseux retardé oriente vers :
- Une hypothyroïdie,
- Une maladie cœliaque
- Un déficit en hormone de croissance (GH)
§ Un âge osseux proche de l’âge chronologique oriente vers :
- Retard de croissance intra-utérin
- Petite taille constitutionnelle
- Dysplasie squelettique
- Anomalie chromosomique
2- Recherche d’une malabsorption par la réalisation :
Hémogramme, VS, fer sérique, Ferritine, bilan lipidique, calcémie, phosphorémie, CRP, hémostase
(déficit en vitamine K), anticorps Antitransglutaminase IgA).
3- Recherche d’une maladie rénale par la réalisation :
Bandelette urinaire, urée, créatinine, réserve alcaline, PH urinaire
4- Bilan thyroïdien :T3, T4, TSH
5- Recherche d’un syndrome de Turner : Evoqué de principe chez une fille de petite
taille : Caryotype
6- Cortisolurie de 24 h : Rechercher un hypercorticisme (si prise pondérale excessive).
7- Test de la sueur :Rehercher une mucoviscidose (si arguments cliniques en faveur).
8- Recherche d’un déficit en hormone de croissance :
- IGF-1
- Test de stimulation de la GH pour confirmer le déficit en GH.
- IRM cérébrale et hypothalamo-hypophysaire : Rechercher :Tumeur ou malformation de
- la région hypothalamo hypophysaire.
9- Radiographies osseuses(si suspicion de maladie osseuse constitutionnelle).
IV- ETIOLOGIES
A- CAUSES ENDOCRINIENNES
L’origine endocrinienne peut être évoquée devant un retard statural disharmonieux à vitesse de
croissance très ralentie avec retard de la maturation osseuse.
Tous les axes hypophysaires peuvent être en cause :
1- Insuffisance thyroïdienne
1- 1 Signes cliniques :
Variables en fonction du degré de l’insuffisance thyroïdienne et de sa durée d’évolution
Hypothyroïdie congénitale :
A la naissance : Il faut penser au diagnostic devant :
- Une discordance entre le poids et la taille à la naissance
- Un ictère physiologique qui se prolonge
- Une fontanelle antérieure large
- Une hernie ombilicale
- Une constipation
Le myxœdème congénital survient dans les premiers mois, il se caractérise par :
§ Nanisme disharmonieux
§ Excès pondéral avec un abdomen distendu
§ Macroglossie
§ Peau sèche, épaissie et infiltrée
§ Retard des acquisitions psychomotrices
§ Retard intellectuel
Dans les pays développés le dépistagenéonatal est fait systématiquement par prélèvement sur
papier buvard les premiers jours après la naissance avant l’apparition de signes cliniques pour
éviter le retard intellectuel.
Au Maroc, une étude pilote de dépistage néonatal de l’hypothyroïdie congénitale a été lancé en
vue d’être généralisé.
Hypothyroïdie acquise
Entraîne un ralentissement statural associé à une prise pondérale. Les autres signes cliniques
(lenteur, frilosité, constipation) sont inconstants.
1-2 Diagnostic :
Radiologie :
§ Retard d’apparition de points d’ossification (Radio du genou à la naissance)
§ Dysgénésie épipysaire
§ Age osseux << âge statural < âge chronologique
Dosages hormonaux
§ T3, T4 : taux bas
§ TSH élevé : hypothyroïdies primaires (Thyroïde)
§ TSH basse ou normale : hypothyroïdies secondaires (Hypothalamo-hypophysaire)
1-3 Etiologies :
§ Hypothyroïdies congénitale :
- Dysgénésie (85%) : Morphologie de la thyroïde: Ectopie, Athyroïdie, Hypoplasie
- Dyshormonogénèse (15%) : Morphologie de la thyroïde: Thyroïde normale,
Goitre.
§ Hypothyroïdies acquises :
- Thyroïdites auto-immunes
1-4 Traitement
- Traitement urgent substitutif à vie
-
Levothyrox 6 à 8 microgramme/kg à la naissance puis 100 microgramme/m2
2- Déficit en hormone de croissance (GH) :
2-1 Signes cliniques :
Certains signes sont évocateurs :surtout en cas de déficit congénital :
Micropénis, hypoglycémie, ictère néonatal prolongé
Faciès poupin, front bombé, ensellure nasale marquée, extrémités petites
Surcharge pondérale à prédominance tronculaire,
Ces signes sont inconstants et le plus souvent, le déficit statural paraît isolé.
La courbe de croissance montre un ralentissement conduisant à un changement de couloir
de croissance.
2-2 Diagnostic :
- Dosage statique : dosage IGF (diminuée)
- Dosage dynamique : test de stimulation de GH
- Âge osseux = âge statural <âge chronologique ;
- IRM de la région hypothalamo-hypophysaire systématique
2-3 Etiologies :
Les principales causes de déficit en GH sont :
§ Congénital :
- Génétique(mutation du gène de la GH) ;
- Malformations (agénésie de l’hypophyse, dysplasie septo-optique, interruption de la tige
pituitaire)
-Idiopathique (3/4 des déficits en GH) ;
§ Acquis :
- Tumeurs (par exemple, craniopharyngiome)
- Infiltration de la tige pituitaire (histiocytose X, sarcoïdose)
- Traumatisme crânien
- Irradiation crânienne
2-4 Traitement :
Administration de l’hormone de croissance biosynthétique jusqu’ à la fin de la
croissance.
3- Hypercorticisme
3-1 Signes cliniques :
Il associe un ralentissement statural associé à une prise pondérale.
Sur le plan clinique on retrouve :
- Obésité
- Acné
- Hirsutisme
- Un ralentissement statural associé à une prise pondérale. Vergetures, atrophie musculaire
et hypertension artérielle
3-2 Diagnostic :
- Cortisol libre urinaire des 24 heures, cycle nycthéméral du cortisol plasmatique, ACTH,
tests de freinage à la dexamethasone.
- Âge osseux < âge chronologique
3-3 Etiologies :
§ Secondaire à une corticothérapie prolongée +++
§ Maladie de Cushing (adénome hypophysaire) rare chez l’enfant
4- Diabète insulinodépendant mal équilibré
5-Retard pubertaire :
Il constitue un motif fréquent de consultation pour déficit statural chez le garçon.
5-1 Signes cliniques :
Il s’agit de l’absence de développement de caractères sexuels au-delà de 13 ans chez la fille et au-
delà de 14 ans chez le garçon.
Il conduit à un retard d’accélération de la vitesse de croissance staturale
5-2 Diagnostic
§ Age osseux = âge statural < âge chronologique
§ Testostérone chez le garçon et œstradiol chez la fille, FSH et LH plasmatiques
§ Test au LHRH : un rapport pic de LH sur pic de FSH supérieur à 1 est en faveur d’une
puberté débutante
§ Prolactinémie
§ Caryotype chez la fille
§ IRM hypothalamo-hypophysaire en cas d’hypogonadisme hypogonadotrope.
5-3 Etiologies :
Le retard pubertaire est idiopathique dans 80% chez le garçon et très souvent pathologique chez la
fille.
5-4 Traitement :
Le début de la puberté permet la correction de retard de croissance
Syndrome de Turner :
Définition : Enfant de sexe féminin de caryotype 45 X0 ou mosaïque 45X0 / 46 XX.
Chez toute fille présentant un retard de croissance important, même en apparence isolé, il faut
évoquer un syndrome de Turner et réaliser un caryotype.
1- Signes cliniques :
Syndrome dysmorphique :
§ Pterygiumcoli :Coupalmé
§ Seins écartés
§ Thorax élargi
§ Implantation basse des cheveux
§ Hypoplasie des ongles
§ Cubitus valgus : augmentation de l’ange du coude
Retard staturo-pondéral
§ RCIU à lanaissance (50% cas)
§ Retard statural de constitution progressive à partir de 2ans
§ Retard pubertaire/ retard mental modéré
Malformations viscérales
§ Cardio-vasculaires : coarctation ou anévrisme de l’aorte +++
§ Rénales : rein en fer à cheval
§ Gynécologiques : aménorrhée I / ovaires en « bandelettes fibreuses »
§ ORL : infections à répétitions / surdité mixte (P°/T°)
§ Oculaires : ptosis / épicanthus / myopie
2- Diagnostic :
Caryotype +++ : 45 X0 dans 60% des cas / sinon mosaïque 45 X0/46 XX
3- Traitement :
Pour retard staturo-pondéral : Hormonothérapie substitutive par GH
Pour retard pubertaire : Traitement hormonal substitutif à partir d’un âge osseux de12 ans (Œstrogènes
puis Oestro-progestatifs).
Pr Y Kriouile
OBJECTIFS EDUCATIONNELS
PRE-REQUIS :
Anatomie du SNC
Cours de neurophysiologie 2 ème année
Cours de Sémiologie neurologique 3 ème année
ACTIVITES COMPLEMENTAIRES:
Assister à une séance d’enregistrement d’EEG
Assister à une consultation d’épileptologie
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
I/ DEFINITIONS
II/ EPIDEMIOLOGIE
III/ CLASSIFICATION
1- Selon le type de crises
2- Selon l’étiologie
IV/ DIAGNOSTIC POSITIF
IV/ DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IV/ DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
V/ ETIOLOGIES
1) Chez le nouveau-né
2- Chez le nourrisson
3) Chez l’enfant
4) Chez l’adolescent
VI/ TRAITEMENT
- 22 -
INTRODUCTION
* Les convulsions sont un motif fréquent de consultation pédiatrique
* Elles constituent une urgence diagnostique et thérapeutique
* Les convulsions occasionnelles sont fréquentes chez le nouveau-né, le nourrisson et le petit
enfant
* Les épilepsies sont surtout l’apanage du grand enfant
I/ DEFINITIONS
- Une crise épileptique se définit par l’apparition de manifestations cliniques paroxystiques et
involontaires résultant de décharges brutales, excessives et hyper synchrones de potentiels
électriques au sein d’une population de neurones cérébrales. Son expression clinique dépend de
l’origine et de la diffusion de la décharge neuronale. Ces manifestations cliniques consistent en des
troubles transitoires de la conscience, de la motricité, de la sensibilité, du comportement ou de
troubles sensoriels ou végétatifs.
On ne peut parler de crise épileptique devant un changement comportemental paroxystique sans
décharge neuronale associée
- Convulsion : Lorsque les phénomènes moteurs sont au premier plan, les crises sont désignées
sous le nom de convulsions ou crises convulsives. C’est donc la composante motrice d’une crise
épileptique
- L’épilepsie est une maladie chronique d’origine cérébrale qui se manifeste par la répétition de
crises épileptiques et qui résulte d’une lésion cérébrale ou d’une tendance fonctionnelle du cerveau
à faire des crises.
· Etat de mal épileptique se définit par toute crise épileptique qui persiste suffisamment
longtemps (au delà de 15- 30 minutes), ou qui se répète à des intervalles suffisamment brefs
sans reprise de la conscience entre les crises, pour créer une condition fixe et durable.
L’EME peut être convulsif ou non convulsif
· Le syndrome de menace d’EME est la situation où il existe une reprise de la conscience
entre les crises
II/ EPIDEMIOLOGIE
- 5 % des enfants font au moins une crise avant l’âge de 5ans, dont 75% dont des convulsions
fébriles
- Risque d’apparition d’une épilepsie chez l’enfant :
44% avant 5ans
50% avant 10 ans
80% avant 20 ans
- La prévalence moyenne :
Crises épileptiques : 10/1000 habitants
Epilepsies : 5,8/1000 habitants
- L’incidence moyenne
- 23 -
66,2/100.000/an
III/ CLASSIFICATION
L’interrogatoire, l’examen neurologique et parfois le tracé EEG permettent de classer les crises
épileptiques :
a) Les crises généralisées :
* Elles résultent de décharges épileptiques intéressant d’emblée le cortex des deux hémisphères
cérébraux et se traduisant sur l’EEG par des anomalies paroxystiques bilatérales, synchrones et
symétriques.
* La perte de conscience est l’expression clinique commune des crises généralisées.
* Il existe plusieurs types de crises généralisées : absences, crises myocloniques, cloniques,
toniques, tonico-cloniques et atoniques
b) Les crises partielles :
* Résultent de décharges épileptiques apparaissant initialement dans une partie limitée du cortex
cérébral
* On distingue trois types principaux de crises partielles :
- crises partielles simples (sans altération de la conscience)
. Avec une symptomatologie motrice, ou sensitive, ou sensorielle,
ou Végétative, ou psychiques
- crises partielles complexes (avec altération de la conscience)
. Avec seulement altération de la conscience
. Avec automatismes
. Peut commencer par une crise partielle simple
- crises partielle avec généralisation secondaire
2- Selon l’étiologie
c) Epilepsie symptomatique : Rattachée à une lésion cérébrale ou à une cause bien déterminée.
Implication possible des facteurs génétiques.
V/ DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
VII/ ETIOLOGIES
Varient en fonction de l’âge
1) Chez le nouveau-né :
Les crises sont atypiques, subtiles et discrètes et dominées par les manifestations végétatives
- 25 -
2- Chez le nourrisson
a) Crises occasionnelles
· 1) Convulsions fébriles(CF)
· Définition :
Une CF est un évènement survenant chez un nourrisson ou un enfant entre 3 mois et 5 ans,
associé à de la fièvre sans signe d’infection intracrânienne. La PL est systématique pour
éliminer une méningite, surtout avant 18 mois.
· Fréquence, âge, sexe :
· 2 à 5% des enfants de moins de 5ans font une ou plusieurs CF (50% de la totalité
des crises observées dans cette tranche d’âge)
· Age : max 2 ème année (6 mois Ŕ 5 ans)
· Discrète prédominance masculine
· Etiologie : fièvre d’installation brutaleet prédisposition génétique:
· Causes : toute maladie fébrile du petit enfant en dehors d’une infection du SNC
· Infections des voies aériennes
· Origine virale
· Rougeole et exanthème subit, oreillons et varicelle
- 26 -
· Vaccinations : coqueluche
· Facteurs familiaux : transmission autosomique dominante avec pénétration
incomplète et expressivité liée à l’âge ou un mécanisme polygénique
· Antécédents familiaux dans 20% des cas
· Traitement prophylactique :
Buts : Diminuer la fréquence des récidives, des séquelles et d’épilepsie succédant aux
CF : Donner de façon continue le phénobarbital (Gardénal 3 à 5 mg/kg/j) ou Valproate de Na
(Dépakine : 25 à 30mg/kg/j) si convulsion fébrile compliquée
b) Epilepsie du nourrisson
EEG
L’EEG inter critique met en évidence une hypsarythmie : ondes lentes et pointes lentes
diffuses, asynchrones avec désorganisation du tracé de fond.
Etiologies
Formes primitives
(1/3 cas : enfant de 6 mois normal jusque là, les explorations restent normales)
3) Chez l’enfant
a- Crises occasionnelles :Rares
Néphropathies aigues, HTA, intoxication, traumatisme crânien, infection, facteurs
métaboliques
- 28 -
b- Epilepsie de l’enfant
b-1 Épilepsie absence infantile :
- La plus bénigne des épilepsies généralisées
- 3-13ans
- Absences brèves, à début et fin brusques, très fréquentes, favorisées par l’émotion, le réveil
et l’hyperpnée
- Souvent avec clonies palpébrales, rarement avec une composante hypotonique, tonique,
végétative ou des automatismes simples
- l’enregistrement EEG montre des bouffées de pointes ondes à 3 HZ, généralisées,
régulières, à début et fin brusques
- traitement basé sur le valproate de Na , sinon éthosuximide
- évolution favorable
b-2) Epilepsie partielle bénigne à pointes centrotemporales :
- âge : 3 à 14ans
- horaire caractéristique : suit le sommeil
- crises à début local : manifestations bucco-pharyngées qui peuvent se généraliser
- examen neuro-radiologique : normal
- EEG : caractéristique
- Traitement : Abstention ou Valproate de sodium
-Evolution bénigne
4) Chez l’adolescent
a- Crises occasionnelles :
- Traumatisme crânien
- Intoxication
- Facteurs métaboliques
- Infection
VI/ TRAITEMENT :
CAT devant une crise convulsive : Arrêter la crise
La crise est le plus souvent brève, cède spontanément et ne nécessite pas de
traitement L’important est d’éviter qu’elle se prolonge ou se répète
- 29 -
Au cours de la crise
Il faut toujours :
· mettre l’enfant en position de sécurité, en le couchant sur le côté, la tête légèrement
plus basse que le corps (sans oreiller)
· lui libérer les voies aériennes en cas de vomissements
· le découvrir (du fait de l’hyperthermie)
· l’observer et le surveiller
· Deuxième administration
· Si la crise persiste ou reprend, ré administrer par voie intra rectale la dose de 0,5mg/kg
de Valium dans les 5 à 15mn suivant la première injection.
· Si la crise ne cesse pas ou reprend : transférer l’enfant d’urgence à l’hôpital le plus proche
· Troisième administration :
Elle est réalisée par voie intraveineuse lente, à la dose de 0,25mg/kg en milieu hospitalier
sous monitoring.
OBJECTIFS EDUCATIONNELS :
1- définir une PFA
2- énumérer les principales étiologies des PFA.
3- conduire une enquête anamnestique, clinique et biologique devant une PFA
4- Citer les caractéristiques cliniques distinctives entre PAA et syndrome de GB
5- Décrire les anomalies biologiques objectivées lors d’une PFA et leurs aboutissants
diagnostiques
REFERENCES
Neuropédiatrie : Gilles Lyon, Philippe Evrard édition Masson : 2000
Cours de sémiologie neurologique 3ème année
PRE ŔREQUIS
Anatomie de la moelle épinière
Sémiologie neurologique 3 ème année
ACTIVITES COMPLEMENTAIRES
Faire un examen neurologique et Rechercher les reflexes chez l’enfant
PLAN DU COURS
I- INTRODUCTION
II- DEFINITION
III- EPIDEMIOLOGIE
IV-LE SYNDROME DE GUILLAIN BARRE
A) Définitions- Généralités
B) Etude clinique
C) Diagnostic positif
D) Traitement
I- INTRODUCTION
Les étiologies des PFA de l’enfant sont diverses, la poliomyélite était pendant longtemps
lapremière cause des paralysies de l’enfant depuis que l’OMS s’est fixée l’initiative de
l’éradication de cette maladie virale, des stratégies ont été établies pour élargir et améliorer la
couverture vaccinale antipoliomyélitique. Ainsi on a pu constater une réduction nette de
l’incidence de la poliomyélite dans de nombreux pays et même la disparition des cas
dansd’autres.
Actuellement, le syndrome de Guillain Barré est la principale affection neuroparalytique
de l’enfant, sa prise en charge thérapeutique pose certaines difficultés. Les polyneuropathies
secondaires sont très rares chez l’enfant.
II- DEFINITION
La PFA est l’expression d’une atteinte nerveuse périphérique paralytique secondaire à des
lésions sur :
· les motoneurones périphériques et cornes antérieures de la moelle
· les racines
· les plexus
· ou les troncs nerveux périphériques
C’est un déficit moteur flasque associé à une hypotonie avec réflexes ostéotendineux
(ROT) abolis
III- EPIDEMIOLOGIE
Expérience de l’hôpital d’enfants de Rabat
· 1990 Ŕ 1996 : sur 100 cas de PFA
· SGB : 91 cas
· Myélopathie : 6 cas
· Polyneuropathies secondaires : 3 cas
· PAA : 0 cas
A) Définitions- Généralités :
· Il s’agit d’une polyradiculonévrite démyélinisante inflammatoire aigue
· Toutes les tranches d’âges sont intéressées, sans différence de sex-ratio
· La lésion histologique étant une démyélinisation segmentaire associée à une infiltration
multifocale de la myéline par des cellules mononuclées et de macrophages
· Les causes de la démyélinisation sont nombreuses?
· Mécanisme : Processus immunologique ?
· Etiologies :
- Facteurs infectieux : infection virale ou bactérienne (CMV, EBV,
virus coxackie, mycoplasma, pneumoniae ; campylobacter Jejuni …)
- Après une vaccination
- 32 -
B) Etude clinique
· Le SGB se caractérise par un déficit moteur flasque ascendant, généralement symétrique.
· Maladie rapidement progressive
· Elle se déroule en 4 phases
· Phase prodromique : épisode infectieux d’allure virale (syndrome grippal,
troublesdigestifs ou éruption fébrile)
· Phase d’extension des paralysies
· Environ 12 jours
· Débute le plus souvent au niveau des membres inférieurs
· Prend une allure ascendante
· Manifestations douloureuses :
· Syndromes révélateurs dans 20% des cas
· Myalgies, rachialgies…
· Sensation paresthésiques désagréables ou hyperesthésie cutanée
· Apyrexie
· Phase de plateau
· Durée variable : quelques jours à quelques semaines
· Sévérité variable
· Signes moteurs
· Paralysie flasque sans amyotrophie, diffuse, symétrique
· Atteinte des membres inférieurs puis les membres supérieurs, ensuite les
muscles du tronc, muscles respiratoires, muscles de la nuque, et muscles
pharyngée
· Les réflexes ostéotendineux sont abolis
· Paralysie des nerfs crâniens
· 34 à 45% des enfants atteints de SGB
· Il s’agit d’une paralysie flasque associé à une paralysie de
la phonation et de la déglutition (IX, XI)
· Paralysie occulomotrice + (diplopie isolée)
· Signes sensitifs
· paresthésies : surtout au niveau des membres
· douleurs musculaires profondes
· déficits sensitifs discrets
· Troubles neurovégétatifs
· L’atteinte respiratoire est de mauvais pronostic
· Poussées d’HTA, troubles du rythme
· Troubles sphinctérien + (rétention d’urine, dysurie)
· Autres signes :
· Méningisme
· Œdème papillaire
- 33 -
· Phase de récupération
C 1-6 mois
C Dans 80% des cas : récupération complète vers 12 mois
· Les séquelles sont modérées et entravent peu ou pas l’activité physique
C) Diagnostic positif :
Au plan clinique :
· Topographie du déficit
· Atteinte symétrique, ascendante
· Aréflexie ostéotendineuse, hypotonie,
· troubles sensitifs associés
· Aspect évolutif
D) Traitement
· surveillance++
· supprimer l’alimentation orale au moindre trouble de la déglutition
· Traitement symptomatique
· ventilation mécanique…
b- Spécifique
· immunoglobulines intraveineuses, échanges plasmatiques
B) Examen clinique :
Mise en évidence du syndrome neurogène périphérique : déficit moteur flasque + ROT abolis.
Analyse topographique du syndrome neurologique : permet de situer le niveau d’atteinte
lésionnel (voir tableau 1)
Examen somatique complet permet d’orienter vers certaines étiologies (syndrome
infectieux lésions cutanées…)
- 35 -
C) Paraclinique
Prélèvement pharyngés et des selles pour recherche de poliovirus
Ponction lombaire (contre-indiquée si niveau sensitif par compression médullaire)
Les résultats du LCR sont d’une grande aide pour étayer le diagnostic étiologique.
EMG : Permet d’établir le niveau d’atteinte (corne antérieure, radiculaire, plexus, nerfs
périphériques) et d’établir un pronostic
Autres examens : si suspicion de polyneuropathies secondaires : NFS Ŕ VS Ŕ fonction
rénale glycémie, sérologie HIV…
- 36 -
D) Traitement
Mesures symptomatiques+++
Traitement spécifique variable en fonction de l’étiologie
CONCLUSION
Les PFA représentent un motif peu fréquent d’hospitalisation en pédiatrie. Leur prise en charge
pose, toutefois, des problèmes diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques.
La déclaration des PFA est obligatoire et doit être faite dès l’admission des malades
Afin d’assurer un système de surveillance épidémiologique actif et efficace.
- 37 -
OBJECTIFS:
• Wajcman, Girot, Lantz. Les maladies du globule rouge, Médecine Ŕ Sciences. Flammarion
• Bourillon. Les anémies de l’enfant. pédiatrie pour le praticien.
PRE-REQUIS
ü
Erythropoïèse, physiologie de l’hémoglobine,
ü
Interprétation de l’hémogramme,
ü
Valeur normales de l’hémogramme chez le nourrisson et l’enfant.
ACTIVITES COMPLEMENTAIRES
Analyser un Hémogramme
PLAN DU COURS
DEFINITION :
DONNEES HEMATOLOGIQUES NORMALES DE L’ENFANT
PHYSIOPATHOLOGIE
DIAGNOSTIC POSITIF
PRINCIPALES ETIOLOGIES DES ANEMIES DE L’ENFANT
I. Anémie microcytaire
II- Anémie normocyaire et normochrome
III- Anémie macrocytaire et normochrome
LES ANEMIES HEMOLYTIQUES CORPUSCULAIRES CONSTITUTIONNELLES
I/ ANOMALIE DE LA MEMBRANE (MALADIE DE MINKOWSKI-CHAUFFARD)
II/ ANOMALIES DE L'HEMOGLOBINE
1/ Les thalassémies
2/ La drépanocytose
III/ ENZYMOPATHIES ERYTHROCYTAIRES
1) Le déficit en G6PD :
2) Le déficit en pyruvate kinase
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DEVANT UNE ANEMIE
- 38 -
DEFINITION :
L’anémie est définie par la diminution du taux d’hémoglobine en dessous de 2 déviations standard
(-2DS) par rapport à la valeur normale pour l’âge. L’appréciation d’une anémie nécessite la
connaissance des données hématologiques normales de l’enfant. Il faut également tenir compte
dans l’interprétation du chiffre d’hémoglobine, de l’état d’hémodilution et d’hémoconcentration
de l’enfant.
PHYSIOPATHOLOGIE :
L’anémie est un syndrome qui relève de nombreuses causes. Trois grands mécanismes en sont
responsables :
- Un trouble de la production entraînant une anémie arégénérative
· Soit par anomalie de production : déficit en un des facteurs
nécessaires à l’érythropoïèse
§
défaut de fer : par carence ou par mécanisme inflammatoire (déviation de
§
l’utilisation du fer)
acide folique : en cas de malabsorption
- 39 -
§
vit B12 : permettant la synthèse d’ADN
§
érythropoïétine : en cas d’insuffisance rénale chronique
§
Autres : vitamines B, C, protéines (malnutrition)
· soit par diminution de production :
· insuffisance médullaire
· envahissement de la moelle osseuse par des cellules anormales
ü
Un excès de destruction ou hyper hémolyse entraînant anémie régénérative
· hyperhémolyse constitutionnelle
· déficit enzymatique (G6PD, Pyruvate kinase)
· anomalie de la membrane du GR (Microsphérocytose héréditaire ou
maladie de Minkowski-Chauffard)
· anomalie de l’hémoglobine
· hyperhémolyse acquise : agression des GR
· immunologique : auto-immune, allo-immune
· mécanique : syndrome hémolytique et urémique
· infectieuse : septicémie
ü
Par Perte exagérée de sang
· Aigue : anémie régénérative
· Chronique (perte de fer) : anémie arégénérative
DIAGNOSTIC POSITIF
Données anamnestiques :
Les données de l’anamnèse peuvent aider à élaborer le raisonnement diagnostique ;
· Age et le sexe (la majorité des anémies constitutionnelles sont découvertes avant 1 an
· Origine géographique (hémoglobinopathies)
· Antécédents familiaux : consanguinité, fratrie, anomalie ou pathologie familiale connue
(hémoglobinopathie)
· Antécédents personnels : épisode d’ictère néonatal prolongé, prématurité, gémellité
· Antécédents maternels : multiparité, carence martiale au cours de la grossesse
· Alimentation de l’enfant : allaitement exclusif, trouble de comportement alimentaire
(géophagie : Pica – syndrome)
· Des troubles digestifs : diarrhée chronique de malabsorption, œsophagite dans le cadre
d’un RGO
· Une prise médicamenteuse pouvant expliquer une hémolyse, une anémie mégaloblastique
· Une ingestion de fèves (déficit en G6PD)
Données cliniques :
* Motifs de consultation l’enfant peut consulter pour :
· Pâleur cutanéo-muqueuse (téguments, lèvres et conjonctives)
· Asthénie
· Ralentissement de la croissance staturo-pondérale.
· Signes hémorragiques extériorisés
· Des Signes cardio-respiratoires variables
· Dyspnée d’effort,
- 40 -
* Examens complémentaires :
· L’Hémogramme : son analyse porte sur la lignée rouge et permet d’affirmer le diagnostic,
Les constantes érythrocytaires permettant de distinguer les différentes catégories
d’anémies. L’analyse des autres lignées est obligatoires et peut orienter le diagnostic.
PRINCIPALES ETIOLOGIES
I. Anémie microcytaire
Une anémie est microcytaire lorsque le VGM est ≤ 80 µ3 .
L’anémie microcytaire est généralement due à une synthèse insuffisante d’hémoglobine.
Les anomalies de synthèse de l’hémoglobine peuvent impliquer l’un ou l’autre des 2 constituants
: l’hème et la globine.
- Anomalie de synthèse de l’hème :
* Insuffisance d’apport en fer : carence martiale
* Trouble de l’utilisation du fer par le GR : états inflammatoires
- Anomalie de synthèse de la globine : thalassémies mineures
L’anémie est hypochrome lorsque la TCMH est < 27 pg.
Les anémies hypochromes microcytaires sont fréquentes chez l’enfant, elles sont dominées par
les carences martiales.
1) Epidémiologie:
La carence en fer est fréquente et est souvent nutritionnelle surtout entre 6 mois et 2 ans. Sa découverte
dans la seconde enfance impose de rechercher une hémorragie. La carence en fer constitue, selon
l'O.M.S, le trouble nutritionnel le plus répandu dans le monde, environ 4 à 5 milliards de personnes
sont carencées dans le monde.
Au Maroc, une enquête nationale menée en 1994 a montré que la prévalence de la carence
martiale est de 35% chez les enfants d 6 mois à 15 ans et de 45% chez les femmes enceintes.
2) Etiologies
à
Besoins physiologiques augmentés :
· la prématurité : la prévention doit être systématique
· périodes de croissance rapide : deux premières années et période pubertaire.
à
Carences d'apport et diminution de l'assimilation :
· régime pauvre en fer : erreurs de régimes, diversification retardée
· malabsorption : syndrome coeliaque, chirurgie gastrique, pica- syndrome, entéropathie
au lait de vache.
à
Hémorragies (saignement chronique) :
· hémorragies survenant chez le foetus avant la naissance, pendant l'accouchement ou en
période néonatale,
· oesophagite, maladie chronique de l'intestin, ulcère, polypes, angiomes,
· infestation par des parasites intestinaux : ankylostomes, shistosomes,
· iatrogènes : prélèvements itératifs, en particulier chez les petits enfants.
- 42 -
3) Diagnostic
· Interrogatoire orienté
· Examen clinique complet
à
· Bilan biologique anémie hypochrome microcytaire sidéropénique
(hyposidérémique)
· Hémogramme : il s'agit d'une anémie microcytaire et hypochrome
·Fer sérique : la sidérémie est basse, inférieure à 10 µmol/l. La capacité totale de fixation
de la transferrine est augmentée et le coefficient de saturation est diminué parallèlement au
fer sérique.
· Ferritine sérique : Sa diminution est le témoin le plus précoce d'une carence martiale et
sontaux normal entre 6 mois et 2 ans, est de l'ordre de 30 ng/ml.
4) Traitement
a) Traitement préventif
- la mère doit avoir un apport de fer suffisant durant la grossesse
- l'allaitement maternel doit être recommandé
- Les nouveau-nés à risque (hypotrophe, prématuré) doivent être supplémentés pendant 3 mois.
- Diversification alimentaire à temps, fortification de la farine
- éviter les pertes excessives de fer : traiter les maladies parasitaires, hémorragies lors d'une
gastro-entérite.
b) Traitement curatif
La voie orale est la voie habituelle et on peut utiliser différents sels de fer (Gluconate,
Fumarate, Ascorbate, sulfate,...).
C/ Anémies sidéroblastiques
b- Hémolyse :
à
Les anémies hémolytiques constitutionnelles corpusculaires : Le
GR naît malade, il est vite détruit
- Les anomalies de la membrane : la sphérocytose héréditaire (Maladie
Minkowski Ŕ Chauffard)
- Les anomalies de l'hémoglobine :
· Par défaut de structure : Drépanocytose
· Défaut de synthèse : Thalassémie
- Les enzymopathies : déficit en G6PD ou en pyruvate kinase
è
Les anémies hémolytiques extra-corpusculaires (quasi-exclusivement acquises) :
- Immunologique
- Auto-Immune
- Iso-immune (néonatale)
- Allo-immune (post-transfusionnelle)
- Mécanique : Syndrome Hémolytique et Urémique (SHU)
- Toxique
- Infectieuse
- Septicémie
- Paludisme
- Erythroblastopénie :
- Erythroblastopénie Acquise (auto-Immune, toxique, idiopathique)
- Erythroblastopénie Constitutionnelle : Maladie de Blackfan-Diamond (anémie macrocytaire,
arégénérative. Au médullogramme la Lignée rouge est atteinte : soit absente, soit très pauvre,
soit bloquée aux formes les plus jeunes.
- 44 -
• Sont liées à un défaut de synthèse du DNA responsable d'une réduction des divisions
cellulaires et d’une prolongation du cycle.
• Elles renferment deux grands groupes étiologiques :
- les anémies mégaloblastiques d'origine carentielle (B12 et/ou folates)
- les états myélodysplasiques primitifs (état pré-leucémique).
• Clinique : asthénie, pâleur cireuse, atteinte des muqueuses buccale et gastrique (glossite de
Hunter, langue dépapillée, troubles digestifs diarrhée), signes neurologiques (syndrome neuro-
anémique : fourmillements des extrémités, ataxie, aréflexie, troubles de la sensibilité parfois
syndrome pyramidal)
• Bilan de diagnostic :
- Myélogramme à la recherche d’une Mégaloblastose (déficit en B12
Folates) ou permettant la découverte d’une Myélodysplasie
- Dosages vitaminiques (folates, B12)
• L’anémie mégaloblastique, rare chez l’enfant, est souvent secondaire à un déficit en acide
folique ou en vitamine B12 :
o Carence d’apport : régime pauvre en folate, malnutrition
o malabsorption digestive : chirurgie ou pathologie du grêle proximal
o utilisation d’antimétabolites (antifolique) qui bloque la synthèse de l’ADN
(méthotrexate, le 6 mercaptopurine).
o Maladie d’Imerslund : le facteur intrinsèque est normal, malabsorption spécifique
de la vit B12 par anomalie des récepteurs iléaux, protéinurie associée.
o Maladie de Biermer : exceptionnelle chez l’enfant (absence d’absorption de
vitB12 par carence en facteur intrinséque)
- 45 -
Les anémies hémolytiques constitutionnelles sont des maladies héréditaires qui se manifestent
plus ou moins tôt chez l'enfant, elles ont des manifestations communes :
- Anémie,
- Ictère,
- Splénomégalie
- Réticulocytose élevée
à
Traitement :
- Hyperhydratation
- Antalgiques : de palier adapté à l’évaluation de la douleur
- Transfusions
- acide folique (activité régénérative de la moelle osseuse)
- antibiothérapie adaptée en cas d’infection
OBJECTIFS
· Reconnaitre et décrire un purpura
· Reconnaitre les éléments de gravité du purpura
· conduire une enquête étiologique devant un purpura
· Décrire les signes cliniques et biologiques du purpura thrombopénique immunologique
(PTI)
· Différencier le PTI aigu du PTI chronique
· Décrire les signes cliniques et la conduite à tenir devant un purpura fulminans
· Décrire les signes cliniques et les complications à redouter devant un purpura rhumatoïde
· Enumérer les principales étiologies du purpura thrombopathique
PRE-REQUIS
Physiologie de l’hémostase
ACTIVITES COMPLEMENTAIRES
Analyser un hémogramme
Interpréter un taux de plaquettes dans le contexte clinique
REFERENCES
Purpuras. P Chastagner Hématologie de l’Enfant. p 244-260 Flammarion
diagnostic des purpuras chez l’enfant 2004: www-sante.ujf-grenoble.fr
PLAN DU COURS
I/ INTRODUCTION
II/ DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
III/ ETIOLOGIES
A-LE PURPURA THROMBOPENIQUE
· Thrombopénies par destruction excessive
· Thrombopénies par insuffisance de production médullaire
B- LE PURPURA VASCULAIRE
· Purpura infectieux
· Purpura rhumatoïde ou syndrome de Schonlein-Hénoch
· Œdème aigu hémorragique du nourrisson
· Autres purpuras vasculaires
· Thrombopathies constitutionnelles
· Thrombopathies acquises
- 51 -
Le purpura est une lésion cutanée liée à une extravasation de sang au niveau du derme.
Il est la manifestation la plus fréquente d’un syndrome hémorragique cutanéo-muqueux, en
rapport avec une anomalie de l’hémostase primaire.
Les étiologies sont multiples et peuvent être en rapport avec :
· Soit une anomalie plaquettaire qui peut être :
· Quantitative = purpura thrombopénique
· Qualitative = purpura thrombopathique
· Soit une anomalie vasculaire = purpura vasculaire
Le purpura chez l’enfant constitue une urgence diagnostique et thérapeutique.
· Epistaxis et gingivorragies,
· Hémorragies digestives, urinaires, conjonctivales, cérébro-
méningées… Il convient d’éliminer :
· Les éruptions s’effaçant à la vitro-pression tels que l’érythème des maladies
éruptives (rougeole, rubéole…)
· Les télangiectasies qui sont des dilatations pulsatiles et anormalies des petits
vaisseaux.
· Les angiomes
· Les piqures d’insectes
· Les ecchymoses dans le cadre d’un syndrome de Silvermann (maltraitance de
l’enfant)
· Préciser les antécédents et les circonstances d’apparition
· Antécédents :
· Hémorragies antérieures :hémorragie à la chute du cordon, hémorragie post-
circoncision ou post vaccination..
· Consanguinité des parents
· Cas similaires familiaux (fratrie, cousin…)
· Eczéma et infections à répétition, maladie auto-immune à expression
systémique ;
.
- 53 -
· Examens complémentaires
· Hémogramme avec numération plaquettaire
· Permet d’identifier les purpuras avec thrombopénie
· taux normal de plaquettes compris entre 150 et 400
éléments/mm3
· manifestations hémorragiques chez l’enfant surtout si
plaquettes < 50 éléments/mm3
· risque hémorragique spontané grave (risque hémorragique
cérébral) si plaquettes < 20 éléments/mm3.
· Permet d’apprécier les autres lignées sanguines :
· Anémie et son type (par phénomène hémorragique ou par
atteinte de la lignée érythrocytaire)
· Anomalie de la lignée leucocytaire.
· Prélèvements infectieux en urgence en cas de suspicion de purpura infectieux:
· Hémoculture +++
· Ponction lombaire (qui peut être différée après le début du traitement
en cas d’altération de l’état général ou d’instabilité
hémodynamique).
· CRP (C reactive proteine), ECBU…
· Groupage érythrocytaire, en prévision d’une éventuelle transfusion
· Bilan complet de coagulation à la recherche de signes de CIVD :
· Taux de Prothrombine (TP),
· Fibrinogénémie,
· Temps de Céphaline Activée (TCA).
· Examens plus spécifiques à l’étiologie suspectée ou affirmée :
· Myélogramme (origine centrale de la thrombopénie)
· Bilan immunologique (test de Coombs plaquettaire)
· Etude des fonctions plaquettaires par un laboratoire spécialisé ( en cas de
suspicion d’une thrombopathie).
- 54 -
III/ ETIOLOGIES
Trois étiologies sont importantes à retenir soit à cause de leur fréquence ou de leur gravité :
· Le purpura fulminans
· Le purpura thrombopénique immunologique
· Le purpura rhumatoide
A/ LE PURPURA THROMBOPENIQUE
On parle de thrombopénie si le taux de Plaquettes est < 150 000/mm3 sur deux hémogrammes
successifs
Le myélogramme permet de différencier une thrombopénie centrale d’une thrombopénie
périphérique.
- Chez l’enfant, le PTI est plus fréquent entre l’âge de 1 an et 7 ans avec un pic à 5 ans. Il
survient généralement chez un enfant préalablement en bonne santé.
- Apparition brutalement au décours d’une infection virale ou d’une façon insidieuse d’un
purpura pétéchial ou ecchymotique, principalement cutané, parfois muqueux. Peuvent s’y
associer d’autres localisations hémorragiques.
La présence de bulles hémorragiques est un facteur de gravité. Le risque est celui
d’hémorragie cérébroméningée notamment dans les premiers jours de l’évolution
- l’examen clinique est habituellement normal en dehors du purpura
- 55 -
Biologie:
Examens limités et orientés
- La numération complète de la formule sanguine (NFS) et le frottis sanguin demeurent le bilan le plus
important dans les cas de PTI à Montre la thrombopénie et sa profondeur
- Les valeurs des deux autres lignées doivent rester dans les normes par rapport à l’âge sauf
saignement actif.
- Le frottis sanguin doit monter une morphologie normale de toutes les lignées cellulaires parfois
quelques plaquettes de grande taille.
- le myélogramme : permet d’affirmer l’origine périphérique de la thrombopénie et d’éliminer
une leucémie à début atypique
- Hémostase normale en dehors d’un Temps de saignement (TS) allongé
- Groupage sanguin, phénotypage et recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) si une
transfusion est envisagée
- Un examen de fond d’œil si une hémorragie rétinienne est suspectée
Dans environ 80% des PTI de l’enfant on assiste à une guérison, avec ou sans traitement, dans les
six mois qui suivent le diagnostic.
1- PTI aigu
· L’abstention thérapeutique
· La corticothérapie
· La perfusion d’immunoglobulines
· Les immunoglobulines antirhésus
Le traitement est indiqué si :
· Syndrome hémorragique marqué ou taux de plaquettes <20 000
éléments/mm3
· Si Taux de plaquettes >30 000/mm3 l’abstention thérapeutique se
discute
· Entre 20-30000/mm3 sans syndrome hémorragique notable on peut
préconiser une surveillance rapprochée.
L’utilisation des transfusions plaquettaires est très limitée dans le PTI. Il convient d’éviter les
traitements par acide acétyl salicylé, les AINS et les injections intramusculaires.
2- PTI chronique
Il se voit chez le grand enfant au delà de 6 ans. IL se définit par une persistance
de la thrombopénie au delà de 12 mois. La probabilité de guérison devient faible. Le
traitement ne se discute que dans le cas du PTI chronique symptomatique.
Le traitement peut faire appel à :
· La splénectomie si le PTI chronique évolue depuis plus de 12 mois
· Les immunoglobulines intraveineuses
· Un anti CD20 (le rituximab)
- 56 -
· Troubles acquis
· Leucémies aigues,
· métastases de cancers,
· aplasies médullaires,
· diurétiques thiazidiques (toxicité élective sur les mégacaryocytes)
- 57 -
1-Purpura infectieux
· Purpura infectieux méningococcémique, est le plus fréquent. il réalise
deuxtableaux :
· Forme aigue :
- Purpura pétéchial, peu nécrotique, dispersé sans autre signe hémorragique
- Diagnostic facilement évoqué s’il existe une fièvre et un syndrome méningé
- Une nuque souple et une PL normale ne doivent pas éliminer la possibilité
d’une méningococcémie.
· Forme suraigüe ou purpura fulminans de Henoch :
- Purpura très fébrile, d’extension rapide et de caractère ecchymotique ou
nécrotique, s’accompagnant d’un état de choc et d’une pâleur
- Pronostic est lié à la rapidité de la prise en charge :
· Obtention d’une hémodynamique correcte
· Prélèvements bactériologiques qui ne doivent pas retarder
l’antibiothérapie.
· Bilan biologique (NFS, ionogramme sanguin, bilan hépatique, crase
sanguine)
· Autres germes pouvant être en cause : streptocoque, staphylocoque,
septicémieà candida et diverses infections virales.
- 58 -
C- LE PURPURA THROMBOCYTOPATHIQUE
1-Thrombopathies constitutionnelles
· Thrombasthénie de Glanzman
- Thrombopathie par défaut d’agrégation par diminution ou absence de fixation du fibrinogène
par déficit quantitatif et ou qualitatif du complexe glycoprotéique IIb-IIIa
- Transmission autosomique récessive
- Purpura chronique débutant dans la petite enfance
- Hémorragies surtout muqueuses intéressant la sphère ORL chez le petit enfant, digestives,
ménométrorragies
- Taux de plaquettes normal, TS allongé et absence d’agrégation plaquettaire à tous les agents
agrégants
- En cas d’hémorragie grave, la transfusion de plaquettes est efficace. Les hémorragies s’atténuent
chez l’enfant plus âgé et le traitement hormonal pour bloquer les menstruations est souvent
nécessaire chez la fille pubère.
· Dystrophie thrombocytaire hémorragipare (Bernard-Soulier)
- Thrombopathie par trouble de l’adhésion des plaquettes lié à la diminution ou l’absence
de glycoprotéine Ib/IX
- Transmission autosomique récessive, manifestations hémorragiques sévères et précoces dans
les 1ers mois de vie
· Thrombopathies par défaut d’activation et ou de libération
· Syndrome du pool vide
· Syndrome des plaquettes grises
· Anomalies des flux calciques,
· Anomalies du métabolisme de l’acide arachidonique
2-Thrombopathies acquises
· Causes médicamenteuses (AAS et AINS, pénicillines, céphalosporines)
· Au cours de certaines maladies : insuffisance rénale chronique,
défaillancehépatique, leucémie granuleuse…
- 60 -
OBJECTIFS :
REFERENCES :
Le diagnostic précoce des cancers de l’enfant au Maroc:
Le cancer chez l’enfant : Aspect pratiques (www Smhop.org.ma/publication/CancerEnfant)
PLAN DU COURS :
Epidémiologie
Pronostic
- 61 -
Des progrès spectaculaires ont été faits dans la cancérologie pédiatrique grâce à une meilleure
approche de l’épidémiologie, des techniques de l’imagerie et du diagnostic, et enfin à des
possibilités thérapeutiques mieux comprises et adaptées au pronostic.
EPIDEMIOLOGIE
Fréquence : les cancers de l’enfant sont rares, constituant environ 1 pour 100des cancershumains,
ils représentent cependant la première cause de mortalité de l’enfant dans les pays développés.
L’incidence est de 10 nouveaux cas pour 10000 enfants de moins de 16 ans. AuMaroc, selon le
registre du cancer du grand Casablanca, on estime que 1000 enfants de moins de 15 ans et 1200
enfants de moins de 18 ans sont atteints de cancer chaque année.
La génétique tient actuellement une place dans plusieurs cancers de l’enfant. 40 % des
rétinoblastomes bilatéraux sont reconnus relevant d’une hérédité mendélienne.
La connaissance de l’épidémiologie des cancers revêt une importance cruciale pour l’identification
des facteurs étiologiques et le développement de programmes de prévention, de diagnostic précoce
ou de traitements adaptés.
Les cancers les plus fréquents chez l’enfant sont les leucémies aigues. Par ordre defréquence
suivent les tumeurs cérébrales, les lymphomes (maladie d’Hodgkin et lymphomes non hodgkinien),
le néphroblastome (tumeur du rein), le neuroblastome (tumeur du système nerveux sympathique),
le rétinoblastome (tumeur de la rétine), les tumeurs mésenchymateuses malignes (le
rhabdomyosarcome en est le plus fréquent), les tumeurs osseuses (ostéosarcome et tumeurs
d’Ewing)…
àLe mode d’expression clinique du cancer de l’enfant est varié et est peu spécifique ce
qui contribue aux difficultés d’approche des patients et au retard au diagnostic.
àLe diagnostic précoce revêt une grande importance. Les taux de survie sont étroitement
corrélés au stade d’extension de la maladie qui est lui-même dans la majorité des cas corrélé
à la durée d’évolution avant le diagnostic.
- 62 -
àLe médecin devra savoir relever les signes pouvant être en rapport avec un cancer. Des
investigations sommaires doivent être préconisées et le patient adressé à un centre de
référence pour la prise en charge.
1-Les signes en rapport avec la masse tumorale : sont les plus évocateurs.
- Adénopathies et/ou splénomégalie et/ ou hépatomégalie.
- Masse abdominale : lymphomes digestifs, néphroblastomes, neuroblastomes,
hépatoblastome…
- Masse des parties molles : tumeurs mésenchymateuses (rhabdomyosarcome…)
- Tumeurs osseuses : ostéosarcome, tumeur d’Ewing
2- les signes en rapport avec la compression ou l’envahissement locorégional :
- Syndrome cave supérieure : dans les atteintes médiastinales antérieures
- Syndrome d’hypertension intracrânienne : dans les tumeurs cérébrales
- Syndrome de compression médullaire : douleurs neuropathiques, paraparésie
ou paraplégie, troubles sphinctériens
- Syndrome de Claude Bernard Horner (ptosis + myosis + énophtalmie) : en cas
de compression du nerf sympathique par une masse de l’apex pulmonaire.
- Ascite, lymphœdème…
La masse peut être palpable et/ou compressive. Selon son siège, la masse est plus ou moins
expressive. Les signes de compression sont fréquemment retrouvés au niveau des voies aéro-
digestives, du thorax, de l’orbite alors qu’ils sont tardifs au niveau de l’abdomen.
3-Les signes généraux : fièvre, amaigrissement, anorexie, fatigabilité…, ils sont peu
spécifiques du cancer.
4-Les signes en rapport avec la métastase : pulmonaire, hépatique, osseuse, médullaire…
5- Les signes en rapport avec un syndrome paranéoplasique: puberté précoce…
Les retards au diagnostic des cancers de l’enfant sont fréquents car les signes sont généralement
non spécifiques et souvent intriqués : une douleur osseuse est souvent mise sur le compte d’un
traumatisme ou d’une douleur de croissance, un gros ventre, une fièvre trainante, une fatigabilité,
des troubles visuels, des difficultés scolaires…
- 2- 2 l’imagerie
Radiographies standard, échographie, tomodensitométrie, imagerie par résonnance magnétique…
L’imagerie permet de suspecter fortement un cancer, faire le bilan d’extension local, loco-régional
et à distance.
L’imagerie isotopique : scintigraphie osseuse au technétium utile dans le diagnostic positif des
métastases osseuses, scintigraphie à la MIBG (méta- iodo- benzyl guanidine) très utile dans le
diagnostic positif et les localisations secondaires d’un neuroblastome (la fixation du marqueurs se
fait au niveau de la tumeur primitive et au niveau des métastases).
Hormone gonadotrophine chorionique (HCG) : dans les tumeurs germinales malignes sécrétantes
Alphafoetoproteine (aFP) : dans les hépatoblastomes sécrétants, les tumeurs germinales malignes
sécrétantes
Les métabolites des catécholamines urinaires :VMA (acide vanyl mandélique), HVA (acide
homo- vanylique) et Dopamine à dans les neuroblastomes
L’arme thérapeutique essentielle dans le traitement des cancers de l’enfant est la chimiothérapie.
Le cancer de l’enfant est réputé très chimiosensible.
La chimiothérapie est utilisée seule ou associée à la chirurgie et/ou la radiothérapie. Ces 2
dernières armes sont à visée thérapeutique locale.
L’association de ces 3 armes thérapeutiques dépend du type de cancer, de sa localisation et de
son stade.
- 64 -
La chimiothérapiedevient plus agressive et plus courte. Elle essaie d’être moins toxique entenant
comptes des toxicités connues (exemple : cardiomyopathies des anthracyclines). Le nombre de
drogues de chimiothérapie connues n’a presque pas changé depuis les années 1970, mais les
modalités de prescriptions ont changé (nouvelles associations, nouvelles indications, nouvelles
posologies).
La chirurgiese fait de plus en plus conservatrice, chaque fois que le risque vital est exclu.
La radiothérapiea tiré des leçons des séquelles qu’elle a entraînées: elle a moins d’indications,elle
est plus adaptée à chaque enfant (dose totale, dose par séance, champ d’irradiation…)
Les soins de support(supportive care) sont parmi les éléments qui ont participé le plus
audéveloppement de l’oncologie pédiatrique. Ils permettent d’accompagner les symptômes de la
maladie et les effets secondaires du traitement essentiellement de la chimiothérapie.
La transfusion : Les techniques transfusionnelles sont plus sûres, plus spécifiques
Les techniques de réanimation métabolique permettent d’affronter plus aisément les situations
d’urgence métabolique provoquées par le démarrage de la chimiothérapie chez les malades ayant
une masse tumorale importante (ex : leucémies aigues hyperleucocytaires, lymphomes de
Burkitt…) : C’est le syndrome de lyse Tumorale.
Le traitement des infections fait appel à des protocoles antibiotiques adaptés à l’écologie
bactérienne et microbiologique de chaque centre. L’utilisation de facteurs de croissance
hématopoïétiques (G-CSF) permet de raccourcir la durée de la neutropénie et de respecter les
intervalles entre les cures de chimiothérapie.
Le traitement de la douleur est un impératif dans les services d’oncologie pédiatrique : douleur
liée à la maladie ou la douleur liée aux gestes diagnostiques et thérapeutiques invasifs.
Le support nutritionnel : traitement des troubles digestives et nutritionnels occasionnés par la
tumeur et la chimiothérapie fait souvent appel, au début du moins, à la nutrition parentérale.
Le traitement et la prévention des vomissements : Certaines drogues de chimiothérapie étant
très émétisantes.
- 65 -
PRONOSTIC
L’évolution sans traitement est toujours fatale en quelques semaines ou quelques mois. En
revanche, les tumeurs de l’enfant sont très sensibles au traitement et on peut assister à des fontes
tumorales spectaculaires en quelques jours sous l’effet de la chimiothérapie.
Le pronostic initial a bénéficié d’une meilleure connaissance de critères précis dans chaque type
de cancer, ceci permettant d’alléger le traitement des formes de bon pronostic et d’alourdir celui
des formes de mauvais pronostic.
CONCLUSION
Le cancer de l’enfant reste une pathologie rare dans la pratique médicale. Son mode d’expression clinique
est varié et peu spécifique ce qui contribue aux difficultés d’approche des patients. Le diagnostic précoce
revêt une grande importance. Les taux de survie sont en effet étroitement corrélés au stade d’extension de
la maladie qui est lui-même dans la majorité des cas corrélé à la durée d’évolution avant le diagnostic. Le
pédiatre ou le médecin généraliste devra savoir relever les signes pouvant être en rapport avec un cancer.
Des investigations sommaires doivent être préconisées et le patient adressé à un centre de référence pour la
prise en charge par une équipe pluridisciplinaire.
- 66 -
REFERENCES
Le diagnostic précoce des cancers de l’enfant au Maroc :
www Smhop.org.ma/publication/CancerEnfant.
PRE-REQUIS
Cours d’hématologie 3éme année de médecine
PLAN DU COURS
I/ DEFINITION
II/ EPIDEMIOLOGIE
III/ ETIOLOGIES
IV/ ASPECTS CLINIQUES DES LEUCEMIES
AIGUËS a/ Signes d’Insuffisance médullaire
b/ Syndrome tumoral
c/ Syndrome de leucostase
d/ Douleurs osseuses
e/ Infiltration des organes extra-hématopoïétiques
V/ DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
VI/ BILAN D’UNE LEUCEMIE AIGUË
· Bilan à visée diagnostique
· Bilan à visée pronostique (bilan d’extension)
· Bilan à visée thérapeutique
I/ DEFINITION
II/ EPIDEMIOLOGIE
Les leucémies aiguës représentent 30% des cancers de l’enfant âgés de moins de 15 ans. La
fréquence est variable selon le type : LAL = 75% et LAM = 15 à 20% (l’inverse chez l’adulte). Les
LA se voient dans les deux sexes et à tous les âges, y compris à la naissance.
III/ ETIOLOGIES
Aucune étiologie n’est retrouvée dans 90% des cas. Dans les autres cas, ce sont des facteurs à
risque. On peut citer :
• Trisomie 21,
· maladie de Fanconi
• Déficits immunitaires
• Leucémie myéloïde chronique
• Radiations ionisantes
• Benzène ; hydrocarbures ; solvants ; pesticides
• Radiothérapie et chimiothérapie (alkylants, étoposide)
• Virus (ex : Epstein Barr Virus ; HTLV-1)
- 68 -
Les symptômes apparaissent en quelques mois ou en quelques jours selon la gravité du type de LA.
L’intensité et l’association des signes cliniques sont variables d’un malade à l’autre. Ils ne sont pas
spécifiques des LA, mais plus ou moins évocateurs selon la richesse du tableau clinique.
b/ Syndrome tumoral
• Adénopathies superficielles le plus souvent cervicales
• Adénopathies profondes médiastinales et/ou abdominales.
• Splénomégalie et / ou hépatomégalie
c/ Syndrome de leucostase
Il s’observe essentiellement dans les formes très hyperleucocytaires (GB > 100.000/mm3):
• Manifestations pulmonaires identiques à celles de l’œdème pulmonaire
• Manifestations neurologiques : troubles de la conscience, signes déficitaires
V/ DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
• Aplasie médullaire
Dans ce cas il n’existe pas de syndrome tumoral. Le myélogramme montre une moelle pauvre
et graisseuse, mais non blastique. Dans ce cas, la biopsie Ostéo-médullaire est impérative. Elle
ne montre pas de myélofibrose et élimine le diagnostic de LA.
• Leishmaniose viscérale
Le tableau clinique peut simuler celui d’une LA (fièvre, pâleur, splénomégalie et pancytopénie).
Les leishmanies peuvent être mises en évidence sur le myélogramme. La sérologie leishmaniose
est positive.
· Mononucléose infectieuse
- Elle associe typiquement une angine, des adénopathies avec ou sans hépatosplénomégalie.
- NFS : hyperleucocytose avec des grands lymphocytes hyperbasophiles.
- Pas d’anémie ou thrombopénie dans les formes habituelles.
- Diagnostic : MNI test positif ; sérologie EBV positive.
La prise en charge des LA dépend du bilan d’extension et des facteurs de risque qui sont à
déterminer avant tout traitement :
• Radiographie du thorax à la recherche d’adénopathies médiastinales
• Echographie abdominale à la recherche d’adénopathies profondes ou d’autres lésions
• Etude du LCR (Ponction lombaire) à la recherche d’un éventuel envahissement blastique du
LCR
• Immunophénotypage des blastes.
• Caryotype des blastes = étude cytogénétique à la recherche d’anomalies de nombre
et/ou de structure
• Biologie moléculaire (étude moléculaire) des blastes, si disponible
Les facteurs de pronostic ont été mieux définis dans les LAL. Ils reposent sur des critères liés
au malade (âge et sexe) et à la maladie (clinique, biologie).
D’autres examens sont nécessaires, soit pour une évaluation des risques du début du
traitement, soit à titre de référence pour des examens de contrôle ultérieur :
• Groupage sanguin + phénotypage érythrocytaire
• Recherche d’agglutinines irrégulières
• Ionogramme sanguin (natrémie, kaliémie, calcémie, phosphorémie)
· uricémie, urée, créatinine
• Bilan d’hémostase
• Bilan hépatique
• LDH
• ECG et échocardiographie
• Fond d’œil
• Sérologies virales : Hépatites B et C, CMV, HIV
- 71 -
Les LAL et les LAM sont curables respectivement dans 70% et 50% des cas. Après un traitement
préparatoire de 12 à 48 heures, la chimiothérapie débute par l’induction de la rémission et se
poursuit par différentes étapes variables selon le type de LA et la forme pronostique.
e- Mesures adjuvantes
• Transfusion de concentrés érythrocytaires et plaquettaires selon les données de l’hémogramme
• Prévention et traitement des infections
• Soutien psychologique et social du patient, de ses parents, de sa fratrie et de son entourage.
f- Rechutes
• Les rechutes peuvent être médullaires (30% des cas), neuroméningées (5-10% des cas)
testiculaires (5%), ovariennes (1-2%) et/ou oculaires.
• Les rechutes se manifestent le plus souvent par des anomalies de l’hémogramme, l’apparition de
douleurs osseuses, une intolérance au traitement d’entretien, une hypertension intracrânienne, une
atteinte des nerfs crâniens, une prise de poids importante et/ou une augmentation du volume d’un
testicule.
• La thérapie cellulaire demeure en général le seul espoir de guérison de ces rechutes.
C’est dans les LAL que les facteurs pronostiques sont les mieux définis. Les formes pronostiques
dans les LAL nécessitent des approches thérapeutiques adaptées. Les éléments suivants sont des
facteurs pronostiques de la LAL chez l'enfant :
Le nombre de GB lors du diagnostic est considéré comme l'un des plus importants facteurs
pronostiques. Les enfants dont le nombre de GB est bas (inférieur à 50 000 cellules/mm3) ont un
meilleur pronostic que les enfants dont le nombre de GB est plus élevé.
2- L’âge
L'âge au moment du diagnostic est un facteur pronostique important. Les enfants âgés entre 1 et
10 ans ont un meilleur pronostic que les enfants âgés de plus de 10 ans et les nourrissons de
moins de 1 an.
3- Le sous-type de LAL
Les enfants atteints d'une LAL pré-B ou pré-B précoce ont généralement un meilleur pronostic que
ceux qui sont atteints d'une leucémie à cellules T.
4- L’atteinte du SNC
Les translocations chromosomiques sont le résultat d'un échange de matériel génétique entre les
chromosomes. Les enfants porteurs de la t(12;21) ont un meilleur pronostic, tandis que ceux qui
sont porteurs de la t(9;22), t(1;19) ou t(4;11) ont un pronostic plus sombre.
7- La réponse à la chimiothérapie
Les enfants dont la leucémie répond rapidement au traitement (la chimiothérapie) ont un meilleur
pronostic que ceux dont la leucémie ne répond pas rapidement ou qui ne sont pas en rémission à la
fin du traitement d’induction.
CONCLUSION
La leucémie aiguë est une maladie à plusieurs facettes qui diffèrent par le type de prolifération
blastique, la présentation clinique initiale, l’approche thérapeutique et l’évolution. Elle est curable
grâce à l’adaptation de l’intensité du traitement aux facteurs de risque. En règle générale, il est aisé
pour tout praticien de reconnaître une LA devant l’un des signes de l’insuffisance médullaire et /
ou les anomalies de l’hémogramme. Néanmoins, il demeure indispensable de confier initialement
au spécialiste toute LA, afin qu’il détermine le pronostic et définisse le protocole de prise en charge.
Par la suite, une collaboration avec le pédiatre ou le médecin de proximité est nécessaire afin de
mener le traitement dans les conditions les plus confortables pour l’enfant et sa famille.