2000GRE15101 Vigliecca Anne MP Dif
2000GRE15101 Vigliecca Anne MP Dif
2000GRE15101 Vigliecca Anne MP Dif
[email protected]
D 111111{ f 1111
PYODERMA GANGRENOSUM
A PROPOS D'UN CAS APRÈS IMPLANTATION D'UN
STIMULATEUR CARDIAQUE
ET REVUE DE LA LITTÉRATURE.
Anne VIGLIECCA
[Données à caractère personnel]
PYODERMA GANGRENOSUM
A PROPOS D'UN CAS APRÈS IMPLANTATION D'UN
STIMULATEUR CARDIAQUE
ET REVUE DE LA LITTÉRATURE.
Anne VIGLIECCA
[Données à caractère personnel]
REMERCIEJ\tŒNTS
A ma famille,
Ames amis,
To the Doctor Keith Landry and July, (Family Practice, Louisiana), for his good
example of General Practice.
3
Madame Bernadette Maillard et Laetitia pour leur aide et leurs précieux conseils en
informatique.
4
PLAN
1 - INTRODUCTION
II-PRÉSENTATION DU CAS
ID- 1 - DÉFINITIONS :
ID - 2 - ÉPIDÉMIOLOGIE
ID-3-ASPECTSCLINIQUES:
ID - 4 - ASSOCIATIONS MORBIDES :
ID - 6 - DIAGNOSTIC :
ID - 7 - DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS :
ID - 8 - PHYSIOPATHO:LOGIE ET ÉTIOLOGIE :
ID - 10 - ÉVOLUTION ET PRONOSTIC :
ID - 11- TRAITEMENTS :
IV - L'OBSERVATION PRÉSENTÉE:
V - CONCLUSION
VI - RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
VII - ANNEXES :
Le Pyoderma gangrenosum est une dermatose rare. Un cas de Pyoderma gangrenosum après
implantation de stimulateur cardiaque a fait 1'objet d'une observation à l'hôpital de Chambéry dans
A partir de ce cas, seront rappelées les données récentes de la littérature concernant cette
pathologie.
maladie dermatologique de cette patiente avant et après l'épisode de 1995, et également sur sa
maladie cardiologique. Les éléments intéressants issus de cette observation seront aussi développés.
II- PRÉSENTATION DU CAS
12
Mme R. Solange, âgée de 67 ans a été hospitalisée en mai 1995 en Cardiologie pour
diagnostiquée devant une dyspnée et des palpitations, avec une fréquence cardiaque à 25 pulsations
Antécédents :
* Antécédents médicaux :
- Connaissance depuis 1989 d'épisodes de palpitations et de dyspnée, constatation sur les Holters de
bradycardies sinusales avec des pauses n'excédant pas 1,5 secondes. Il était donc décidé d'une
simple surveillance.
urticairienne.
- Hypercholestérolémie,
- Hypertension artérielle.
* Antécédents chirurgicaux :
- Prothèse totale de hanche pour fracture du col fémoral il y a 10 ans,
* Antécédents obstétricaux :
- Trois grossesses, trois enfants en bonne santé,
simplement une « maladie de peau » avec des plaies récidivantes, à cicatrisation difficile. Elle ne
Traitement :
Fénobibrate (Lipanthyl* 200) l/j, Inhibiteur de l'enzyme de conversion Quinapril (Acuitel*) l/j,
Examen clinique :
Un stimulateur cardiaque double chambre avec repli (DDDR) « Chorus Ela 2004 » a
Au cinquième jour suivant l'intervention, le 20/05/95, l'évolution a été marquée par une
élévation thermique à 38°5 avec aspect de nécrose associée à un oedème non douloureux, au site
d'implantation pré pectoral droit (figure 3) Une double antibiothérapie associant un aminoside et un
glycopeptide (Nétromycine* et Vancomycine*) a été débutée après les prélèvements locaux et les
hémocultures, devant une suspicion d'infection du site opératoire. Le traitement local associait des
Deux jours plus tard, la fièvre atteignait 40° et l'on procédait à l'ablation du matériel le
purulent.
Neutrophiles, une C-reative protein (CRP) à 100 mg/l puis à 198 mg/l 48 heures plus tard. Les
l'introduction d'un imidazolé, le Métronidazole (Flagy!*). Cette plaie thoracique avait un aspect
inhabituel phlegmoneux, s'étendait sur au moins 10 cm. Un nettoyage chirurgical était réalisé avec
recoupe large en tissu sain. Trois jours plus tard, lors de la réfection du pansement delto pectoral, on
retrouvait, de nouveau, une très large nécrose. Le caractère bourgeonnant et purulent évoquait une
infection à staphylocoques. La pression des berges nécrotiques (sur 0,5 cm d'épaisseur) laissait
14
sourdre du pus. La nécrose était trop importante et trop rapidement progressive pour être excisée.
Les soins locaux comprenaient l'application de tulle bétadiné et un pansement américain. Les
gauche, d'aspect très proche de celui de la lésion thoracique. (Figure 4). Cette plaie était mise à plat
chirurgicalement le 26/05. Cette plaie malléolaire était profonde, l'excision s'arrêtait au plan
ligamentaire.
L'étude histologique microscopique montrait une ulcération cutanée tapissée par un enduit
fibrino leucocytaire reposant par endroits sur un tissu de granulation riche en néo capillaires et en
présentait une exocytose à polynucléaires et une parakératose en surface. Sous l'épiderme ulcéré, le
derme et l'hypoderme étaient le siège de vastes plages nécrotiques et abcédées. Aucune de lésion
maligne sous jacente n'était mise en évidence. Il s'agissait donc d'une ulcération non spécifique.
L'évolution était donc marquée par une extension des lésions difficilement contrôlables par
surinfection de la plaie par un Protéus Mirabilis sensible, après culture. Au niveau thoracique, la
plaie restait stérile. La culture du prélèvement de cathéter sous clavier ne montrait pas de germe. Les
après une ponction veineuse au pli du coude, plusieurs années auparavant. Un lien de cause à effet
sans facteur infectieux entre ulcération cutanée et geste chirurgical était évoqué. Cet antécédent
associé aux caractéristiques cliniques des lésions actuelles, l'absence de germe retrouvé et leur
évolution ont conduit, après avis dermatologique, au diagnostic de nouvelle poussée de Pyoderma
gangrenosum (PG).
15
Une corticothérapie générale était alors instaurée le 31/05/95 à raison de 1 mg/Kg et par
jour, de Prednisone sous couvert d'une antibiothérapie associant une quinolone, l'Ofloxacine
(Pyostacine*) 2g/j.
spectaculaire des lésions cutanées thoracique et malléolaire, dès les premières 24 heures. Les plaies
étaient le siège d'un bourgeonnement actif, la patiente redevenait donc rapidement apyrétique, le
syndrome inflammatoire biologique se normalisait rapidement avec une CRP à 25 mg/l le 06/06/95,
spécifiques d'organes (anti.muscle lisse, anti reticulum endoplasmique, anti sulfite oxydase et anti
mitochondries) était négative. Absence également d'anticorps anti nucléaires, d'un anticoagulant
circulant de type antiprothrombinase, d'anticorps anti cardiolipide. Les sérologie IDVl et IDV2
étaient négatives. Le dosage du complément montrait des taux discrètement en dessous des valeurs
le service de cardiologie le 16/06 après un mois d'hospitalisation. Les lésions cutanées étaient quasi
guéries, la plaie malléolaire était plus lente à cicatriser. Sans traitement particulier, la fréquence
cardiaque était stable autour de 45 à 50 pulsations par minute. Il n'y a pas eu d'épisode de malaise.
comprenait alors une corticothérapie à dose dégressive sur un mois et un traitement hypotenseur
associant inhibiteur de l'enzyme de conversion et calcium bloquant. En août 1995, soit trois mois
plus tard, les ulcères cutanés thoracique et malléolaire étaient complètement guéris, laissant
ID - 1 - DÉFINITIONS :
sur les polynucléaires neutrophiles ont conduit au concept de« maladies neutrophiliques ». (88)
Ce concept permet également de focaliser les recherches étiologiques vers le rôle des
polynucléaires neutrophiles, les anomalies des polynucléaires pouvant être différentes d'une affection
à l'autre. Deux dermatoses neutrophiliques peuvent être associées entre elles. (88)
- D'une part, la localisation prédominante de l'in:filtrat par les polynucléaires neutrophiles à une des
- D'autre part, l'intensité des destructions tissulaires résultant de la libération des substances
réactives des polynucléaires (décollement dermo épidermique, oedème sous épidermique, nécrose) ;
nécrotiques de la paroi des vaisseaux du derme et ne sont donc pas des vascularites. Dans quelques
L'ensemble des dermatoses neutrophiliques regroupe plusieurs entités (19, 21, 27, 88) :
*Les pustuloses amicrobiennes :La plus typique est la Pustulose sous cornée de
Sneddon-Wilkinson. Il s'agit d'une dermatose chronique rare évoluant par poussées, caractérisée par
des pustules sous cornées stériles. Les lésions sont érythémato-pustuleuses, annulaires et
1
prédominent sur le tronc et au voisinage des grands plis. Cette pathologie touche surtout les femmes
de plus de 50 ans mais des cas infantiles ont été rapportés. L'association à une immunoglobuline
monoclonale A (lgA) est très fréquente. La pustulose sous cornée peut être associée à des maladies
générales comme les polyarthrites et les rectocolites. Parmi les autres pustuloses amicrobiennes, on
peut citer les psoriasis pustuleux généralisés, l'impétigo herpétiforme (pustulose exanthémateuse
épidermiques (localisation de la pustule au centre de l'épiderme et non pas sous cornée, dépôts
d'lgA en réseau), les vascularites pustuleuses, les pustuloses palmo plantaires (placards
plaques rouges ou brunes sur les faces d'extension des articulations. L'infiltrat neutrophilique réalise
surtout les femmes vers l'âge de 40 ans. Dans 90 % des cas, il existe des prodromes mimant une
infection des voies respiratoires supérieures avec une conjonctivite, des arthralgies et des douleurs
abdominales, environ trois semaines avant les lésions cutanées. Ce syndrome est caractérisé par une
infiltration brutale du derme superficiel par des polynucléaires. Il s'agit de papules ou de plaques
érythémateuses infiltrées dermiques et hypodermiques bien limitées à extension centrifuge avec une
dépression centrale. L'évolution peut être pustuleuse voire bulleuse. Il n'y a pas d'ulcération. Les
plaques papuleuses inflammatoires sont douloureuses et associées à une fièvre élevée, des
neutrophile. La fièvre peut être absente. Lors des rares récidives, les lésions cutanées se reproduisent
aux mêmes localisations. Il n'y a pas de vascularite ni de dépôts d'immunoglobulines. Des cas ont
été rapportés chez l'enfant, avec des manifestations cliniques similaires à celles rencontrées chez
Les premiers cas de cette dermatose furent rapporl;és par Brocq-Clément-Simon en 1908.
gangrenosum »car les auteurs pensaient qu'une infection à pyogènes était la cause d'une gangrène
secondaire. Déjà, il était démontré l'existence d'une association des lésions cutanées avec des colites
ulcéreuses, le tube digestif étant alors considéré comme foyer d'infection d'origine.
Par la suite, on démontra que le Streptocoque, ni aucun autre germe n'était incriminé dans la
genèse des lésions cutanées. Néanmoins, en raison de l'apparence clinique de cette pathologie, le
D'autres termes sont parfois retrouvés dans la littérature comme: pyoderma chronicum
ID - 2 - ÉPIDÉMIOLOGIE :
La plupart des études concernant le PG inclut un petit nombre de cas, voire un seul. Des
variantes ou des pathologies ressemblantes sont inclues dans certaines études, d'autres en sont
Selon une étude de Franck C. Powel, sur une période de 10 ans, au Regional Center of
Selon une étude de W.P. Daniel de la Clinique Mayo à Rochester Minnesota, 180 cas ont été
Selon une étude de Von Den Driesch (87), 44 cas de PG furent diagnostiqués entre 1985 et
dans le sud de l'Allemagne peut être estimée à 2 cas par an et par million d'habitants.
A l'Hôpital universitaire de Louisville (USA), Callen mentionne entre cinq et dix nouveaux
par an.
En 1997, plus de 500 cas de PG avaient été publiés dans la littérature. (87)
Le PG affecte essentiellement les adultes sans différence entre les hommes et les femmes, le
pic d'incidence se situant entre 25 et 54 ans. L'enfant et le nourrisson peuvent également être
atteints, mais beaucoup plus rarement : Seulement 3 à 4 % des cas de PG se situent dans cette
tranche d'âge. (19, 27, 72). Les autres dermatoses neutrophiliques seraient plus fréquentes chez les
n'a pas été démontré une quelconque influence de la grossesse sur l'apparition des lésions. (27)
De très rares cas de formes familiales ont été signalés, associées ou non à des affections
ID - 3 - ASPECTS CLINIQUES :
1930. (17)
Initialement, la lésion débute soit par un nodule inflammatoire profondément situé, soit par
une pustule superficielle hémorragique entourée d'un halo inflammatoire. La rupture, en quelques
jours, de ces lésions initiales aboutit à une ulcération. L'ulcération peut aussi survenir de novo sur
une peau apparemment normale après un traumatisme cutané, même minime. (38, 53, 72)
Les bords de cette ulcération sont bien définis, irréguliers, saillants, minés sur leur versant
interne, infiltrés, rouges violacés. Ce bourrelet violacé est le siège de pertuis et laisse sourdre une
La base de l'ulcération est purulente, hémorragique et suintante. La base est recouverte d'un
Des pustules peuvent être visibles en périphérie sur les bords actifs de la lésion ou sur la
base. (19)
La lésion est le plus souvent unique. Il existe également des cas d'ulcérations multiples, les
lésions pouvant être localisées à distance ou bien regroupées et coalescentes. Le nombre de lésions
disséminées. (27)
La distribution est marquée par une nette prédominance aux membres inférieurs,
notamment sur la zone prétibiale. Le PG peut atteindre tous les sites, par ordre de fréquence
décroissante : les membres inférieurs, les membres supérieurs, le tronc et l'abdomen. Des
localisations moins fréquentes ont été décrites : cervico-faciales, médio-faciales, le cuir chevelu, le
22
périnée et les organes génitaux externes. L'atteinte des muqueuses est exceptionnelle: muqueuse
moins symétrique de la lésion pouvant atteindre plusieurs centimètres par jour (27, 38). L'extension
Les ulcérations sont habituellement superficielles mais les perturbations atteignent les
niveaux cutanés en dessous de l'épiderme avec une parfois jusqu'à l'hypoderme. Il existe un
un infiltrat inflammatoire du derme dans 65 % des cas et de l'hypoderme dans 52 % des cas. (12,
38)
La cicatrisation des ulcérations laisse place à une cicatrice fine, atrophique. La visibilité du
lacis vasculaire donne un aspect cribriforme ou de fond d'œil sous un épiderme mince, parcheminé,
dépigmenté au centre, entouré d'une zone hyperchromique. La cicatrisation est lente, à point de
Il existe souvent une fragilité cutanée, surtout au moment des poussées de PG, tant au
niveau des lésions qui peuvent alors être déclenchées par un traumatisme minime, qu'en zone de
peau saine. On peut également observer une hypersensibilité non spécifique. De même, ces
phénomènes pathergiques peuvent favoriser le déclenchement des lésions par des traumatismes
minimes. Ces phénomènes seront abordés dans le paragraphe concernant la physiopathologie. (27)
ci dessus. Habituellement, un seul aspect clinique atteint un patient, mais une combinaison de
plusieurs variantes cliniques peut également être observée chez un même patient.
pustuleux, PG bulleux, PG végétant. Ces différents aspects cliniques sont également associés à des
évolutions, des pathologies systémiques, une histologie pouvant présenter des variations.
23
* Le PG malin, considéré par certains auteurs comme une forme clinique particulièrement
létale. Cette forme de PG peut être associée à d'autres pathologies. Les critères diagnostiques, plus
compliquant volontiers de paralysie des nerfs crâniens. Il est plus fréquent chez l'homme que chez la
femme, les bords des ulcérations diffèrent de la description clinique caractéristique et il n'y a pas de
halo inflammatoire. Certains auteurs considèrent cette variante comme une forme de granulomatose
* PG vésiculeux et pustuleux, décrit en 1972 par O'Loughlin et Perry chez deux patients
atteints de colite ulcéreuse, est caractérisé par une éruption pustuleuse stérile n'évoluant pas vers
l'ulcération. La localisation des lésions concerne surtout les extrémités et le sommet du tronc. Ces
lésions étaient apparues chez ces patients lors de sévères poussées de colite inflammatoire et étaient
associées à de la fièvre et des arthralgies. Les pustules peuvent être entourées d'un halo
érythémateux. Cette forme clinique est à rapprocher de la pustulose sous cornée. (72)
* PG bulleux : cette forme clinique fut décrite en_ 1972 par Perry et Winkelmann chez trois
patients atteints de leucémie. Ces lésions étaient caractérisées par des bulles superficielles, plus ou
moins hémorragiques, inflammatoires et douloureuses. Ces lésions n'évoluent pas vers l'ulcération,
pour certains auteurs. Le syndrome de Sweet est assez similaire et la distinction entre le PG bulleux
et Syndrome de Sweet peut être difficile. Les membres supérieurs et la face sont plus souvent atteints
ulcératif, elle est superficielle et non agressive, c'est une forme mineure de PG. Les ulcères sont
végétants et superficiels. Elle atteint préférentiellement le tronc, les bords sont moins colorés et la
base est habituellement non purulente. Cette forme clinique semblerait moins souvent associée à des
pathologies systémiques et répondrait mieux aux traitements simples. L'évolution des lésions est
ID - 4 - ASSOCIATIONS MORBIDES :
Le PG n'a pas, à ce jour, d'étiologie bien définie, mais il a été démontré que cette pathologie
a des associations morbides variées. Chez l'adulte, le PG peut survenir sur un terrain apparemment
sain ou dans un contexte de maladie systémique, d'immunodépression. Environ 50% des patients
atteints de PG ont une pathologie associée. (38, 72). Ces affections associées sont nombreuses et
sans relation pathologique apparente. Le PG peut être révélateur de l'affection ou bien correspondre
à un« accident» intercurrent dans une maladie connue, plus ou moins lors d'une poussée évolutive
de celle-ci. Le contrôle de la maladie associée n'amène pas toujours à la guérison du PG. (72)
La description initiale de PG ulcératif ( 17) concernait cinq cas dont quatre étaient associés à un
Des études récentes ont démontré qu'un tiers des patients présentant un PG typique
(ulcérations) avait des antécédents de maladie digestive inflammatoire. Les Colites ulcéreuses et la
25
maladie de Crohn sont retrouvées dans les mêmes proportions (72) ou avec une prédominance pour
les colites ulcéreuses (53). Les pathologies intestinales inflammatoires font partie des associations
étagée permet de la retrouver dans près de la moitié des cas de PG. La maladie de Crohn s'associe
Le PG a une incidence de 1,5 à 5 % chez les patients atteints colite inflammatoire, selon
certains auteurs (72). Le PG serait présent dans 2 % des cas de maladies intestinales inflammatoires
(82). Le PG est présent dans 0,33 % des cas de maladie de Crohn. (27)
Les signes cutanés peuvent précéder, apparaître aux moments des poussées de la pathologie
digestive, ou bien plusieurs années après le diagnostic de la pathologie digestive. Souvent, ils
apparaissent plus tardivement que. l'érythème noueux et chez les sujets jeunes. Ils sont
constitue pas une thérapeutique pour le PG dans la mesure ou des cas de recrudescente de PG ont été
Le lien entre PG et maladie digestive inflammatoire n'est pas encore bien établi. Une
réaction croisée entre Escherichia Coli et antigènes cutanées est discutée. (72)
Les colites ulcéreuses dont la rectocolite ulcéro-hémorragique ont été la première association
Plusieurs cas de PG péristomial sont décrits après colectomie pour maladie de Crohn ou
une étude de Klein a montré trois cas de PG associé à une diverticulose colique et une polyarthrite.
Ce PG avait guéri dans les trois cas après résection colique (27).
26
- D'autres pathologies digestives ont été mentionnées mais leur survenue concomitante au PG était
Une pathologie rhumatismale est rapportée chez 22 à 50 % des patients atteints de PG (27),
37 % pour FC Powell (72). La fréquence des polyarthropathies est plus élevée dans les séries de PG
associé à des colites que dans les autres associations morbides (27). L'association arthrite et colite
inflammatoire est identique chez les patients porteurs d'une colite inflammatoire qu'il y ait ou non la
Différents types d'inflammation articulaire peuvent être présents mais, le plus souvent, il
s'agit de monoarthrites séronégatives asymétriques et atteignant les grosses articulations pour (72).
Les arthrites séronégatives, les polyarthrites symétriques et les polyarthrites rhumatoïdes sont
considérée comme des associations fréquentes (19). Les spodylarthrites, les ostéoarthrites et les
Les polyarthralgies sont très fréquentes, notamment au cours des poussées de PG. Les
spondylarthrite ankylosante est encore plus rare. Quelques cas de polychondrite avec kératolyse
cornéenne ont été décrits, un cas d'arthrite contiguë au PG dans la littérature. (27, 30, 83)
27
*Les hémopathies : Les hémopathies sont l'une des principales associations morbides du
PG. (27)
- Leucémies :
myéloïde chronique ou aiguë est le plus souvent rapportée, chez l'adulte ou l'enfant. Il existe aussi
avec fièvre et douleur est la plus fréquente. Selon une étude, 25 % des patients décédaient dans les
leucémie semble représenter un facteur de mauvais pronostic (53). Peu de PG sont sensibles à la
chimiothérapie. (27)
Les cas de myélodysplasie associées à un PG décrits dans la littérature ont, pour la plus
part, eu une évolution létale avec transformation leucémique. (27, 75). Elles correspondent à une
souvent de plusieurs années. Il s'agit en majorité de myélome de type IgA. La forme ulcérative est
dans ces cas la plus fréquente. L'lgA pourrait diminuer le chimiotactisme des polynucléaires
(29, 72), plus rarement double IgNlgG, à IgG ou à IgM. Une gammapathie monoclonale est
28
présente chez environ 10 % des patients atteints de PG. Habituellement bénignes, elles peuvent
évoluer vers un myélome. La forme ulcérative de PG est également plus fréquente (27, 72). Les
gammapathies monoclonales à IgA sont classées dans les associations fréquentes. (19)
Les hypogammaglobulinémies : les déficits sont le plus souvent acquis, le PG est en général
majeur avec fièvre. Il peut être déclenché par un traumatisme et répond uniquement aux apports de
gammaglobulines sauf en cas de déficit sélectif en IgA (contre indication). (27, 29)
colon, ovaire, cérébrale, carcinoïde ... (27, 72)) est rare. Pour de nombreux auteurs, l'association PG-
cancer n'est que fortuite ou témoigne de l'existence d'un terrain dysimmunitaire sur lequel peut se
développer une néoplasie. Il existe cependant des cas de PG pour lesquels la néoplasie reste le seul
«facteur déclenchant» retrouvé et pour lesquels l'évolution accompagne celle du cancer, ceci permet
* Foyers infectieux profonds : (27) : Association relativement classique mais dont le lien de
cause à effet reste mal défini (hypothèse du rôle indirect du germe par un mécanisme toxinique ou à
complexes immuns).
29
* Immunodépression : (27)
- Immunodépression thérapeutique ;
polynucléaires).
association au PG au Japon. Le PG est alors sans particularité clinique ni relation anatomique avec
les localisations de l'artérite. Un cas de PG est rapporté chez une femme jeune présentant un
- Dermite herpétiforme
* Autres affections :
- La Maladie de Behçet, mais l'aphtose peut simuler des lésions de PG. (27)
- Dysthyroïdie (72)
- Afibrinogénémie (27)
- Psoriasis (69)
Le traumatisme cutané peut être la seule association du PG. La nature du traumatisme est
très variée et peut être minime: accidentelle (choc, plaie, piqûre d'insecte) ou thérapeutique
pathologie associée et dans 30 % des cas une poussée de PG. Les lésions de PG
apparaissent soit sur le site du traumatisme soit à distance (27). Ces causes traumatiques de PG
Les associations morbides multiples ne sont pas exceptionnelles : colite et polyarthrite, colite
et hépatite, colite et cholangite scléreuse, rectocolite ulcéro hémorragique et syndrome des anticorps
antiphospholipides. La liste n'est pas exhaustive. Une mention particulière est à porter pour les PG
associés à des colites, où la fréquence des polyarthropathies est nettement plus élevée que pour les
Dans 30% des cas de PG, c'est un trawnatisme cutané parfois minime, qui déclenche une
très variée accidentelle ou iatrogène. Dans la moitié des cas, le PG survient chez des patients
porteurs d'une pathologie citée ci dessus (38). D'après Girardin et coll. (44), le PG postopératoire et
post traumatique présenterait certaines particularités comme une évolution centrifuge très rapide, une
importante altération de l'état général, la fréquence des lésions à distance, et une guérison
spectaculaire en deux à trois semaines sans aucune récidive sous traitement corticoïde à la dose de 1
mg/Kg/jour.
Le traumatisme déclenchant les lésions cutanées peut être l'agression cutanée que représente
un acte chirurgical, une injection (artérielle, veineuse, intramusculaire, sous cutanée), des tests
(38, 56)
* :
Chirurgie viscérale :
digestive inflammatoire (maladie de Crohn et colite ulcéreuse), entre 1986 et 1999. Autour des
stomies, les ulcères du PG peuvent être confondus avec des ulcérations purement trawnatiques. (82)
2 - Sur les sites d'une colostomie ou d'une iléostomie chez des sujets porteurs d'une
3 - Après colectomie chez une jeune femme âgée de 16 ans aux antécédents de colite
ulcéreuse avec développement des ulcérations cutanées également aux points de ponctions veineuses.
(56)
32
4 - Une double localisation abdominale de PG chez une patiente âgée de 70 ans atteinte
d'une maladie de Crohn colique quiescente : en zones cutanées soumises à des traumatismes
mécaniques au voisinage de cicatrices opératoires. D'une part sur une zone d'adhérence de poche
collectrice de stomie, d'autre part sur la peau mise en tension en regard d'une volumineuse
éventration. Les agressions mécaniques locales répétées sur des zones cicatricielles interviennent
Crohn. Six autres cas de PG péristomal, associés à une maladie de Crohn et survenus sur les zones
d'adhérence des poches collectrices, près de cicatrices opératoires d'iléostomie, sont rapportés par
diverticulite sigmoïdienne perforée, chez une patiente sans antécédent. Les lésions du PG sont
laparotomie. (38)
6 - Après une cholecystectomie chez un homme âgé de 64 ans, sans antécédent, avec
multiples localisations des ulcérations cutanées et atteintes également sur le site d'une ponction
veineuse. L'apparition du PG avait débuté trois jours après l'intervention par un érythème au niveau
les bords de la cicatrice sont devenus bleus. Une grande ulcération apparaissait au douzième jour.'
Au seizième jour, aucune amélioration n'était notée malgré une antibiothérapie (suspicion d'une
cause infectieuse) et les points de ponctions veineuses au pli du coude devenaient érythémateux. Au
18ème jour, des ulcérations apparaissaient au niveau d'une cuisse et d'un pouce. L'évolution et les
cultures stériles orientaient finalement vers le diagnostic de PG. Le traumatisme cutané était donc en
cause dans le déclenchement des lésions de PG chez ce patient, qui avait pourtant subi six mois
7 - Après une cholécystectomie sur le site de l'incision chez une patiente âgée de 66 ans (7
9 - Après prostatectomie, au niveau des érosions cutanées secondaires aux pinces qui
10 - Après curage ganglionnaire rétropéritonéal chez un patient âgé de 68 ans opéré pour
néoplasie de prostate (prostatectomie), avec apparition au niveau du site opératoire, deux semaines
plus tard, d'ulcérations. Ces ulcérations atteignaient, à trois semaines du jour de l'intervention, une
11 - Trois cas familiaux (une femme, sa mère et sa tante, toutes les trois sans antécédent
12 - Après une intervention pour syndrome de la jonction pyélo-urétérale chez une patiente
lendemain de l'intervention, les suites sont marquées par l'apparition d'une hyperthermie, d'une
amènent au diagnostic de PG. L'amélioration clinique est spectaculaire sous corticothérapie. (42)
14 -Après lobectomie thyroïdienne chez patiente âgée de 30 ans, sans antécédent. Quarante-
huit heures plus tard, apparaît autour de la cicatrice un plastron inflammatoire couvert de vésicules
avec une fièvre élevée à 40°, évoluant vers une large ulcération qui expose les vaisseaux et la
trachée. Parallèlement, le même type de lésion apparaît aux points de ponctions veineuses des plis du
coude. (44)
15 - Après une mastectomie chez une femme âgée de 68 ans aux antécédents de
gammapathie monoclonale, avec des lésions de PG au niveau du site opératoire et à distance. (56)
Chirurgie cardiaque :
2 - Après un pontage coronarien chez un patient âgé de 85 ans aux antécédents de colite
ulcérative, apparition d'ulcération au niveau de l'incision principale, du site donneur et du dos. (80)
34
3 - Après un pontage coronarien chez un homme âgé de 61 ans sans antécédent, avec des
lésions cutanées au niveau du site donneur également, 9 jours après l'intervention. (80)
4 - Après pontages coronariens. Chez un patient âgé de 35 ans avec apparition des
ulcérations au niveau de la cicatrice sternale et des incisions provenant des prélèvements veineux
Chirurgie vasculaire :
2 - Après éveinage chez une femme âgée de 54 ans, sans pathologie sous jacente connue.
(56)
3 - Après éveinage chez une patiente porteuse d'une colite ulcéreuse, présentant des
Chirurgie dermatologique :
1 - Après exérèse d'un épithélioma basocellulaire, sur la zone de prise de greffe, chez un
2 - Après l'excision d'un carcinome baso cellulaire chez une femme âgée de 63 ans,
diabétique. (56)
3 - Après curetage et cautérisation d'un carcinome baso cellulaire chez un homme âgé de
4 - Après greffe de peau, développement du PG au niveau du site donneur, chez une femme
5 - Après l'excision d'un kyste au niveau de l'oreille chez une femme âgée de 49 ans sans
antécédent, avec atteinte du site opératoire et à distance au niveau d'une injection intramusculaire.
(56)
6 -Après excision chirurgicale d'un kyste de l'oreille chez une patiente âgée de 24 ans. (48)
35
Chirurgie orthopédique :
1 - Au niveau des points de suture d'une arthroplastie de hanche chez une patiente
porteuse d'une polyarthrite séropositive. Les ulcérations cutanées se situaient non seulement sur le
site de l'incision mais aussi sur les points d'entrée et de sortie des points de suture. (56)
2 - Après une intervention chirurgicale pour un syndrome du canal tarsien (patiente âgée de
32 ans, sans antécédent particulier). Les ulcérations cutanées étaient apparues 9 jours plus tard. (9)
déformations articulaires chez une patiente âgée de 25 ans aux antécédents de polyarthrite juvénile et
mimant une cellulite accompagnée d'une infection au niveau du matériel implanté. (9)
4 - Après prothèse de hanche chez un patient âgé de 69 ans. L'ulcération, au troisième jour
de l'intervention, concernait toute la cicatrice et le fascia lata était visible. Parallèlement, il existait
* . ..=.
1 - Sur point d'entrée de cathéter veineux central. (47)
2 - Au niveau du site de sortie d'un cathéter veineux central, 6 mois après sa mise en place,
chez un patient âgé de 78 ans aux multiples antécédents. Dans un contexte de fièvre et d'altération de
l'état général, les hémocultures restant stériles et devant la suspicion d'un tableau infectieux, le
cathéter était retiré avec un traumatisme minimum. Trois jours après l'ablation du cathéter, une
ulcération se développait au niveau du site de sortie. Deux ans auparavant, le patient avait présenté
une ulcération au niveau du pli de l'aine suite à la pause d'un filtre cave. Les lésions développées au
niveau de l'implantation du cathéter et du pli de l'aine sont apparues après des traumatismes
minimes associés aux anesthésies locales administrées au patient dans les deux cas. Les injections ne
contenaient pas d'épinéphrine qui peut être éventuellement responsable de nécrose cutanée. (46)
parallèlement des ulcérations au niveau de la cicatrice sternale et des prélèvements veineux (pontage
coronarien). (80)
36
5 - Au niveau de chaque point de ponction veineuse chez un homme de 64 ans porteur d'une
Girardin et coll. (44) rapportent un cas de PG chez un patient dont les lésions cutanées
Plusieurs cas de PG post traumatique chez des patients porteurs de maladie de Crohn ou
rectocolite ont été rapportés : quatre cas sont documentés en région prétibiale après choc direct et un
Armstrong et coll. (4) rapportent le cas d'un PG après morsures de chien aux membres
inférieurs.
Bernard et coll. (12) décrivent un cas de PG ulcératif au niveau de la jambe chez une
ID - 6 - DIAGNOSTIC :
Comme, nous l'avons vu précédemment, le PG peut survenir dans le contexte d'une autre
pathologie associée. Il peut apparaître lors d'une poussée d'une association morbide. Il peut
également la précéder de plusieurs années ou survenir bien plus tard. En précédant une pathologie,
les lésions cutanées pourront conduire à la recherche systématique des associations morbides les plus
courantes. De même, le contexte d'une pathologie connue comme pouvant être associée au PG,
pourra orienter le diagnostic de lésions cutanées vers cette dermatose rare. Associé à une autre
pathologie, le PG peut apparaître spontanément ou être déclenché par un traumatisme cutané. Dans
37
ce cas, on retrouve dans l'anamnèse une agression cutanée accidentelle (choc, plaie, piqûre d'insecte)
Le diagnostic est le plus souvent fait au stade d'ulcérations. Ces ulcérations représentent
parfois le seul motif d'hospitalisation, souvent après échec du traitement des lésions cutanées en
évolutif suffisant, le PG ne parait survenir dans le cadre d'aucune autre pathologie ni d'aucun
*La clinique:
(ulcération à fond nécrotique et bourrelet inflammatoire avec clapiers purulents) et les différents
constituent une aide au diagnostic mais il n'existe aucun marqueur sérologique ni de spécificité
diagnostic de PG. Le taux sérique de la C-reactive protein (CRP) est généralement élevé mais il n'a
pas été établi que l'inflammation du PG induisait systématiquement une production significative de
CRP, ni que la CRP pouvait avoir une valeur de marqueur dans l'évolution du PG.
La vitesse de sédimentation est souvent élevée mais elle peut aussi être normale.
L'examen histologique est peu spécifique mais montre classiquement une nécrose
l'épiderme, avec formation d'abcès, associés à de l'œdème, des dépôts fibrinoïdes, une nécrose de
38
De même que les données histologiques varient en fonction du type de lésion étudiée (forme
- Forme ulcérative :
neutrophiles prédominent dans un infiltrat cellulaire, avec souvent la formation d'abcès (type 3).
Plus en périphérie, au niveau de la zone décollée des berges, l'infiltrat est mixte avec
Le halo érythémateux est plus riche en lymphocytes et en vaisseaux dermiques (type 1).
périvasculaires notamment d'lgM associées à des dépôts de complément (C3) et de fibrine, voire à
des corps cytoïdes, sont présents dans deux tiers des cas. Ces dépôts sont exceptionnellement
lymphocytaire.
retrouver des images de nécrose fibrinoïde pariétale et d'endothélite réalisant un aspect de vascularite
nécrosante. (12)
- Forme pustuleuse :
Les pustules sont périfolliculaires. Les follicules sont dilatés et le siège d'une accumulation
- Forme bulleuse :
L'histologie montre des bulles sous cornéennes, un oedème sous épidermique avec des
oedème.
- Forme végétante :
D'autres lésions sont observées dans des formes chroniques anciennes de PG comme une
histiocytaire. Il peut exister une réaction granulomateuse à cellules géantes avec fibrose et
prolifération vasculaire.
Ils ne sont pas spécifiques, ils ont pour but surtout d'orienter vers une association morbide et
-Glycémie
- Taux sériques des IgA, IgM, lgG, anticorps antinucléaires, des ANCA, des facteurs C3 et C4 du
complément
- Radiographie thoracique
- Échographie abdominale
40
- Biopsies de moelle.
Généralement, on recherche de façon systématique une hémopathie, les autres examens sont
* Critères diagnostiques :
Dans une étude réalisée entre 1985 et 1997, Von den Driesch (87) utilisait des critères
diagnostiques pour le PG. Les patients pour lesquels le diagnostic de PG était retenu, répondaient
Critères majeurs 1- Ulcération (s) primitive (s) stérile (s) ; chronique (s), avec des bords sous -
minés violacés.
Critères mineurs 1- Histologie des bords de l'ulcération: infiltrat neutrophilique du derme avec
ID - 7 - DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS :
Le diagnostic de cette dermatose neutrophilique rare est le plus souvent établi au stade des
qu'après élimination des autres causes d'ulcération cutanée, notamment infectieuses. Il existe de
III - 7 - A - Au stade du début, avant les ulcérations ou pour les formes vésiculopustuleuses :
-L'acné,
- Une folliculite,
- Un érythème noueux,
panniculites.
- Un purpura vasculaire,
- Une pustulose : pustulose sous cornée de Sneddon et Wilkinson pustulose varioliforme aiguë,
pustulose palmoplantaire,
- Syndrome de Sweet,
- Erythème polymorphe,
papuleuse, pustuleuse, vésiculeuse et nodulaire après pontage jéjunal dans le cadre de la chirurgie de
l'obésité morbide).
42
entourée d'un halo érythémateux, au cours de septicémie à bacille pyocyanique (lésion gangréneuse
manifestations cutanées peuvent apparaître, dans la majorité des cas, elles sont le témoin de
imrnunologiques. Elles se traduisent par des faux panaris, des purpuras pétéchiaux ou gangréneux,
septiques tégumentaires.
synergistique.
- Gangrène gazeuse.
- Tuberculose.
cutanée avec l'aspect d'un ulcère de jambe à type de PG (ulcération centrifuge, bourrelet
limitée au derme et plasmocytes abondants, sérologies VDRL et TPHA positives, guérison complète
43
- Tularémie.
d'immunodépression:
- le cytomégalovirus (27) ;
- cryptococcose,
- candidose,
- sporotrichose,
- blastomycose,
- Radiodermites
- granulomatose de Liebow
des cas, la fréquence s'élève jusqu'à 39 % des cas si un syndrome des anticorps antiphospholipides
est associé.
- sclérodermie.
général à des altérations cutanées locales ou locorégionales ; il est le plus souvent superficiel avec
des bords mousses et est peu douloureux. Le siège classique de l'ulcère veineux est périmalléolaire,
sus malléolaire interne ou externe, rétromalléolaire ou sous malléolaire en cas d'ulcère post
phlébitique.
L'ulcération est suspendue, creusante, à l'emporte pièce avec des bords abrupts et une bordure
cyanotique.
-Escarres.
- Nécrobiose lipoïdique chez les diabétiques (9), dermite sclérodermiforme atrophiante entourée
* atteinte centrale: Tabès (syphilis tardive citée plus haut), spina bifida, syringomyélie,
poliomyélite.
- Maladie de Paget.
- Ulcère dans le cadre du Syndrome des Anticorps antiphospholipides (3, 72) : syndrome lié à la
Lupus. L'hyper coagulabilité et les thromboses peuvent conduire à la formation d'ulcères en général
- Maladie de Behçet (pseudo folliculite nécrotique, aphtose, hyperréactivité cutanée non spécifique :
tout traumatisme avec effraction dermique, toute ponction ou injection veineuse induit localement la
- Pyostomatitis vegetans, considéré par certains auteurs comme une variante orale du PG, est
dépend des muqueuse, notamment au niveau buccal. La plus part des patients présentent des
antécédents de colite inflammatoire et des ulcérations cutanées proches de celles du PG peuvent être
présentes. (72)
- Ulcères au cours des hémopathies : I'hyper viscosité sanguine entraînerait une obstruction
artériolaire. Les ulcères sont en général symétriques, bilatéraux, malléolaires et peu douloureux.
*Syndrome de Werner: affection autosomique récessive avec petite taille, apparence sénile
et veineuses (3) ;
46
- Pemphigus végétant,
- Blastomycose,
-Impétigo,
- Pyodermite végétant,
-Maladie de Wegener,
- Maladie de Behçet,
- Syphilis tardive
- Bromides et iodides
- Toxidermies.
-Aphtes
47
- Maladies bulleuses
- Hémopathies
- Carcinomes
- Autres: Lupus, maladies de Crohn, maladie de Horton, maladie de Wegener, granulome malin
Elle a été décrite en 1930 par Brunsting (17). Les lésions du PG étaient considérées comme
terrain débilité. Le stade des lésions cutanées était lié également à l'activité d'une pathologie sous-
jacente (colite ulcérative). Une possible synergie entre les virulences du Staphylocoque et du
Streptocoque était d'ailleurs évoquée suite à l'apparition d'ulcérations cutanées chez un rat à qui
l'on avait inoculé simultanément les deux germes, phénomène qui ne fut pas observé suite aux
injections sous cutanées indépendantes des deux germes (abcès localisés sans ulcération cutanée). La
L'hypothèse d'une infection systémique et de «métastases septiques» était évoquée sans que la
présence de germes dans les hémocultures soit systématiquement prouvée. Selon Brunsting, les
généralisé caractérisé par une diminution marquée des capacités de résistance de l'organisme à
Plus tard, la théorie d'une cause infectieuse suggérée par l'abondance des polynucléaires
neutrophiles fut ensuite démentie, la présence des germes correspondant à une surinfection plus qu'à
un phénomène primitif. Il en était de même pour la présence du virus de l'herpès. (27, 72)
Comme nous l'avons vu, le PG peut s'inscrire dans le cadre d'une autre pathologie.
associations morbides sont nombreuses et leur relation pathogénique avec le PG n'est pas évidente.
maladie auto-immune à part entière (87) : En effet, d'après ces auteurs, on peut distinguer trois
hémopathie. Il n'était pas démontré de différence clinique ni de pronostic entre les PG idiopathiques
et les PG para inflammatoires. Ceci est en faveur de l'hypothèse que le PG serait une maladie à part
entière et pas seulement une manifestation secondaire ni une complication d'une pathologie
prouvée car, dans la majorité des cas, l'évolution de ces pathologies était stable ou en rémission
clinique lors de l'apparition des manifestations de PG. Le PG peut aussi persister avec la même
activité chez les patients atteints d'une maladie de Crohn et ayant subi un traitement chirurgical. Les
évolution, pronostic, traitement) sont donc en faveur de l'hypothèse que le PG correspondrait à une
lui sont associées dans certains cas, semble plus étroite. Plusieurs cas rapportés dans la littérature
suggèrent que les hémopathies prolifératives (leucémies et lymphomes) aient une influence sur
49
l'apparition du PG. De plus, l'association d'un PG avec une hémopathie ou une pathologie maligne
Le PG est souvent constaté chez des personnes qui ont des troubles immunitaires soit dans
les suites d'un traitement, soit dans un contexte de pathologie mettant en jeu le système immunitaire.
Plusieurs théories sont évoquées mais, à l'heure actuelle, aucun déficit immunitaire commun chez les
B - 1 - Immunité humorale :
L'immunité humorale semble normale dans plusieurs études en dehors des cas de
Powell : 11,9% des patients atteints de PG étaient également porteurs d'une gammapathie
monoclonale), mais la relation entre la para protéinémie et les lésions cutanées était, et est encore
mal définie. Les gammapathies à IgA sont les plus fréquentes (des gammapathies associées au PG).
Il a été démontré que les immunoglobulines IgA inhibent les fonctions des polynucléaires in vitro
(Van Epps, 1976). En 1980, une étude de Holt montrait une diminution du chimiotactisme des
leucocytes, une migration altérée ainsi qu'une bactéricidie anormale chez des patients atteints de PG
et de myélome à IgA. En 1981, Jones propose une théorie suggérant que les capacités immunitaires
des patients atteints de PG et d'une gammapathie monoclonale pouvaient être altérées par les
paraprotéines responsables d'un blocage des récepteurs des polynucléaires et des monocytes. Cette
théorie d'une altération des capacités immunitaires est d'ailleurs renforcée par l'existence de cas de
Une réaction de type réaction d'Arthus pourrait expliquer l'aspect inconstant de vascularite
avec présence de dépôts immuns périvasculaires : mécanisme à complexes immuns circulants. Dans
la réaction d' Arthus, des antigènes (Purified protein derivative, Candida, streptokinase,
streptodornase ... ) forment avec les anticorps de l'hôte des complexes immuns qui activent le
complément (C3) et provoquent ainsi l'attraction des polynucléaires. Les enzymes lysosomiales sont
50
libérées et causent les altérations tissulaires et fréquemment des lésions de vascularite nécrosante
(83). Dans une étude portant sur 1132 patients atteints de maladie de Crohn, Powell et coll. ont
observé que 1,9% des patients étaient également atteints de PG et que l'activité des lésions cutanées
était souvent parallèle à celles de la pathologie digestive (9). Ces auteurs notèrent que l'augmentation
de la perméabilité de la paroi intestinale associée à la maladie de Crohn avait pour conséquence une
complexes immuns circulants. Il est possible que le PG résulte de la réaction immune à ces dépôts de
complexes immuns dans la paroi des vaisseaux cutanés. Néanmoins, les antigènes endogènes ou
exogènes à l'origine de ces complexes immuns n'ont pas été encore identifiés.
Des signes de vascularite étaient retrouvés à l'histologie dans la majorité des cas étudiés par
Von den Driesch et coll. (87). Il était aussi démontré que les complexes immuns responsables des
signes de vascularite joueraient un rôle plus important dans la pathogénèse du PG que dans les
La responsabilité des autoanticorps retrouvés parfois au cours des colites ulcéreuses, dirigés
contre l'épiderme ou l'épithélium intestinal n'a pas été démontrée dans le PG. (27)
B- 2 - Immunité cellulaire :
* Allergie totale ou partielle aux tests cutanés : PPD (purified protein derivative ), streptokinase,
l'hydrocortisone. (27)
* Anomalie de la migration et/ou de la phagocytose des polynucléaires. Ces anomalies ont été
contestées, la migration ou la phagocytose étant retrouvée soit normale, soit accrue ou bien encore
faut noter que l'association de cette affection à des déficits primaires de la fonction thymo
vers le rôle du polynucléaire neutrophile. Il est probable que les anomalies des polynucléaires qui
causent la pathologie soient différentes d'une affection à l'autre. Les recherches portent sur la cause,
ainsi que sur le mécanisme, de cet afilux de polynucléaires sans origine infectieuse décelable. La
nature des perturbations des polynucléaires neutrophiles est encore mal connue. (33, 88)
terme : soit par une réponse normale des polynucléaires à une stimulation chimiotactique anormale
(antigène microbien, mycosique ou médicamenteux) soit par une réponse chimiotactique anormale
des polynucléaires fonctionnellement déficients. Dans les deux cas, le stimulus chimiotactique doit
être particulièrement puissant puisque l'accumulation dermique des polynucléaires peut survenir
même en cas d'aplasie médullaire (36). Ces deux hypothèses ont été explorées:
Des études ont montré que les polynucléaires sont intrinsèquement normaux
morphologiquement et fonctionnellement. C'est donc leur attraction dans les tissus qui est en cause.
(88)
Le phénomène d' Arthus, déjà évoqué, est également à rapprocher de cette hypothèse. (36)
52
au phénomène d'Arthus avec un rôle important des toxines bactériennes) à la pathogénie de cette
affection (14, 27). Cette notion se rapproche de l'idée défendue par Degos et coll. et Jablonska et
coll., d'attribuer un rôle à un foyer infectieux latent dans l'induction et la pérennisation du PG. (14,
27)
réaction correspond ou phénomène de pathergie et représente une réponse immune cellulaire vers les
tissus antigéniquement modifiés par le traumatisme, chez une personne qui présenterait des troubles
immunitaires. On peut aussi évoquer le phénomène de Koebner qui réalise des dermatoses (psoriasis,
lichen plan, PG... ) sur des zones cutanées traumatisées par des plaies, brûlures, cicatrices
chirurgicales, le plus souvent en l'absence de toute maladie inflammatoire digestive associée. (4, 9,
Des auteurs ont récemment insisté sur les réponses (inflammatoires) des cytokines et
cellulaires après chirurgie. Les cytokines sont produites au niveau des sites chirurgicaux, elles
Plusieurs molécules ont été, par ailleurs, incriminées (14, 27, 36, 71) :
- un facteur sérique présent chez les malades et pouvant, in vitro, accroître la migration des
- !'interleukine 1 (IL. l) qui serait sécrétée par des cellules monocytaires néoplasiques dermiques peu
nombreuses et qui provoquerait ensuite une action chimiotactique sur les polynucléaires. Cette
théorie se heurte au pourcentage faible de cas (13%) ou une hémopathie associée touche la lignée
monocytaire. (36)
53
- les facteurs de croissance hématopoïétique : quelques cas de dermatoses neutrophiliques ont été
observés après des traitements à base de facteurs de croissance hématopoïétiques comme les G-CSF
dont les GM-CSF (granulocyte et granulocyte-monocyte colony stimulating factors), ces molécules
pourraient être en cause dans l'apparition de dermatoses neutrophiliques spontanées ou dans leur
aggravation (50). J.L Perrotet coll. (68) ont constaté que la correction d'une neutropénie par le GM-
intradenniques, s'était, en fait, accompagnée d'une aggravation des lésions d'un PG. Cohen et coll.
(33) ont évoqué une éventuelle responsabilité dans la pathogénie du PG d'une production accrue de
facteurs de croissance comme le G-CSF augmentent la durée de vie des polynucléaires et leur
traitement par ces facteurs de croissance a fait soulever l'hypothèse du rôle des facteurs de
Kaplan et coll. (36) ont également mis en évidence une augmentation du chimiotactisme, de
la phagocytose et de la bactéricidie des polynucléaires, surtout lors des poussées. Oseroff et coll.
(36) retrouvaient des anomalies similaires, qui disparaissaient lors des rémissions cutanées.
intrinsèque du polynucléaire. Bentley-Phillips et coll. (10) ont signalé au cours d'un PG un déficit
polynucléaires peut ne refléter que la nature suppurative du PG, Mc Callet coll. (14) ayant montré
que toute inflammation non bactérienne sévère pouvait s'accompagner d'anomalies qualitatives des
polynucléaires.
Ces anomalies fonctionnelles des polynucléaires ne sont pas constantes car certains auteurs
Bedlow et coll. (8) ont mis en évidence, en 1998, une corrélation entre un déficit congénital
en Bêta 2 intégrine et l'apparition d'un PG. Les Bêta 2 intégrines sont des glycoprotéines
54
hétérodimériques, molécules d'adhésion des polynucléaires leur permettant d'entrer en contact avec
les ligands de l'endothélium, de quitter le compartiment vasculaire pour atteindre ensuite le site de
l'inflammation. Ces intégrip.es jouent ainsi un rôle primordial dans la réponse immunitaire. Le cas
décrit par ces correspondait à une ulcération cutanée nécrotique ressemblant à un PG avec une
faible accumulation de neutrophiles. Les investigations révélaient une absence de CD l la/CD 18 Bêta
2 intégrines sur la surface des neutrophiles du patient. La migration anormale des polynucléaires
pourrait être à l'origine d'une infection cutanée qui initierait alors les lésions PG- like. (8)
anomalies, en particulier immunologiques ont été mises en évidence, mais on ne sait pas le plus
souvent si elles sont à rattacher au PG ou à la maladie associée. On a évoqué le fait que le PG aurait
pu être considéré soit comme une maladie auto-immune pouvant prédisposer au développement
d'une affection maligne, soit comme la résultante d'une dépression de l'immunité consécutive à une
hémopathie maligne ou à un traitement immunodépresseur (2) .Dans le cadre des associations à une
néoplasie, les mécanismes lésionnels les plus discutés sont la fixation d'haptènes tumoraux au niveau
de la peau, l'existence de complexes immuns circulants ou d'une antigénicité croisée entre peau et
tumeur. (7)
GANGRENOSUM :
Plusieurs localisations extra cutanées ont été rapportées dans la littérature. (19, 33, 88, 89)
Des infiltrats neutrophiliques stériles ont été retrouvés au niveau des poumons, du cœur, des
méninges, du tube digestif, des yeux, du foie, de la rate, du pancréas, des ganglions
lymphatiques, des os et des articulations. Les localisations pulmonaires semblent être les plus
fréquentes (19, 40), la réalisation systématique de radiographies thoraciques a parfois conduit à les
55
mettre en évidence alors qu'elles n'entraînaient aucune symptomatologie clinique. Ces atteintes extra
cutanées ont été rapportées au cours des diverses dermatoses neutrophiliques (PG et autres). Il existe
donc des manifestations extra cutanées identiques pour des dermatoses neutrophiliques différentes.
Les atteintes extra cutanées des dermatoses neutrophiliques sont rares et ont une
symptomatologie souvent bruyante et trompeuse (33). Les symptômes cliniques des localisations
viscérales surviennent souvent dans un contexte fébrile avec un syndrome inflammatoire et des
images d'abcès sur les examens paracliniques, ceux-ci faisant évoquer un processus infectieux. La
L'apparition des atteintes extra cutanées est le plus souvent simultanée aux atteintes
cutanées, mais elle peut également précéder de plusieurs _mois, voire de plusieurs années les signes
cutanés ou, inversement, apparaître au cours d'une dermatose neutrophilique déjà connue.
L'évolution ultérieure est variable, les rechutes peuvent n'être que cutanées ou intéresser à la fois la
peau et les viscères. Il n'existe donc pas de parallélisme évolutif strict entre les manifestations
cutanées et leurs manifestations viscérales. En revanche, l'apparition d'une atteinte extra cutanée
d'une dermatose neutrophilique semble le plus souvent observée lors de pathologies sous jacentes
associées. (33)
Costa et coll. (33) rapportent le cas d'abcès ganglionnaires aseptiques associés à un PG:
Une femme âgée de 28 an,s aux antécédents de PG des membres inférieurs présentait un tableau
douloureux abdominal avec fièvre et altération de l'état général. La clinique retrouvait une masse
épigastrique hyperalgique et des lésions papulo pustuleuses au niveau des membres inférieurs. Les
imageries étaient en faveur d'une origine ganglionnaire. L'exérèse chirurgicale confirmait la nature
ganglionnaire, l'histologie montrait un aspect non spécifique de suppuration avec des plages de
Callen (19) mentionne le cas d'un patient âgé de 17 ans avec un nodule pulmonaire dont la
Wang et coll. (89) rapportent le cas d'une femme âgée de 24 ans dont la symptomatologie
associait une dyspnée, une toux sèche, une fièvre et des nodules et plaques ulcérées sur les membres
pleural, la fibroscopie bronchique montrait des nodules blancs. L'histologie des lésions cutanées et
bronchiques révélait un infiltrat à polynucléaires neutrophiles sans autre spécificité. Les recherches
Cartier et coll. (21) rapportent l'observation d'une femme porteuse d'une gammapathie
monoclonale à IgA qui a eu de façon simultanée des lésions cutanées évocatrices de deux dermatoses
fièvre et se manifestaient comme une pneumopathie aiguë fébrile atypique puisque aucun germe
n'était retrouvé à la fibroscopie bronchique, l'imagerie montrait une pneumopathie isolée d'un lobe.
Un autre épisode correspondait à une pleuropneumopathie d'une base. Ces auteurs mentionnent
également quatre observations d'atteinte extra cutanée pulmonaire de PG: sous la forme d'un
syndrome interstitiel pulmonaire bilatéral, sous la forme d'une opacité ronde et d'un épanchement
pleural associé, sous la forme d'une pleuropneumopathie et sous la forme d'une opacité pulmonaire.
l'absence de cause infectieuse ou tumorale et les lésions histologiques pulmonaires (mise en évidence
fréquente d'un infiltrat à polynucléaires ou riche en cellules monohistiocytaires) sont en faveur d'un
Ferrazzi et coll. (40) décrivent le cas de localisations extra cutanées au niveau pancréatique
- subaiguë, chronique, voire sur des années, notamment dans les formes végétantes ;
- sur aiguë, dramatique en quelques jours ou heures, dans les formes superficielles, bulleuses,
- guérison spontanée transitoire possible. Giroux et coll. (45) rapportent un cas de PG péristomal
cadrant de l'abdomen, il était alors noté une guérison spqntanée de l'ulcération. Toutefois, dans les
semaines qui suivirent, les problèmes cutanés réapparaissaient au niveau du nouveau site d'iléstomie.
Dans une étude portant sur 44 patients atteints de PG, Von Den Driesch montre que sur une
- Parmi les PG idiopathiques (20 cas), la moitié d'entre eux avait eu des récidives de
leurs lésions et nécessitait une thérapie continue. Un des patients décédait d'une cause sans rapport
avec le PG. Dans ce groupe de patients, aucune pathologie associée ne put être diagnostiquée
décédait de sepsis dans le cadre d'un PG rapidement progressif. 7 cas justifièrent une thérapie
continue.
58
moitié des patients nécessitaient une thérapie longue afin d'éviter les récidives.
de leur hémopathie. Chez deux d'entre eux, une fonne rapidement progressive de PG bulleux
Dans une étude de Sheldon et coll. (82) portant sur 20 cas de PG peristomal compliquant
une pathologie digestive inflammatoire, entre 1986 et 1999, l'évolution de tous les cas était marquée
par une complète cicatrisation des ulcères après une période de traitement d'en moyenne 11,4 mois.
Le PG peut survenir avant, pendant ou après une poussée d'une pathologie associée (72), les
poussées de PG n'ont pas toujours la même évolution que les pathologies sous-jacentes. (34)
Les différents traitements qui seront développés plus loin, seuls ou en association, sont
habituellement efficaces pour le contrôle du PG. Après complète rémission, les traitements peuvent
progressivement être arrêtés. Cependant des rechutes sont possibles, celles ci sont imprévisibles et
peuvent survenir plusieurs années après l'épisode initial. Par conséquent, la maintenance d'une
thérapie prolongée n'est pas justifiée chez la majorité des patients. (72)
cette pathologie et de l'absence de grande série traitant de l'évolution à long terme dans la littérature.
* Pronostic vital :
-- Pronostic de la pathologie associée :
précédant ou accompagnant une leucémie semble un facteur pronostique péjoratif (27).Von Den
Driesch (87) démontre dans son étude portant sur 44 cas, que l'association du PG à des hémopathies
et à des pathologies malignes est de mauvais pronostic par rapport aux autres associations. La
médiane de survie est alors de 12 mois. Les cas de PG idiopathiques ou associés à des pathologies
59
in:fla.mnlatoires ont un meilleur pronostic, ne sont habituellement pas léthaux. Les PG idiopathiques
-- Exposition anatomique :
Girardin et coll. (44) rapportent le cas d'un PG chez une patiente âgée de 30 ans au niveau
prenant l'aspect d'une large ulcération violine centrée par une désunion cutanée au point d'exposer
Beurey et coll. (13) décrivent un cas de PG cervical chez une jeune patiente âgée de 18 ans
aboutit à une atrophie cutanée souvent majeur, avec visibilité du lacis vasculaire, donnant un aspect
cribriforme, ou en fond d'œil sous un épiderme mince, parcheminé, dépigmenté au centre, entouré
Harris et coll. (48) décrivent le cas d'un PG chez un patient âgé de 24 ans avec ulcération au
niveau de l'oreille. Après traitement par corticothérapie et minocycline, l'ulcère cicatrisait en 5 mois
ID - 11- TRAITEMENTS :
Il existe plusieurs traitements pour le PG. Peu d'entre eux ont fait l'objet d'études sur de
grandes séries (19, 27). L'efficacité d'un traitement peut être variable selon les cas. Elle est aussi
variable au cours des différentes poussées de PG chez un même patient (79) Il est parfois nécessaire
d'associer plusieurs traitements pour obtenir une thérapeutique satisfaisante. Avec des pathologies
associées comme les colites inflammatoires ou les hémopathies, le traitement de ces pathologies sous
60
jacentes peut parfois avoir un effet sur les atteintes cutanées (11, 19). Il n'y a donc pas d'indication
particulière pour chaque traitement ou association de traitements selon les formes cliniques de PG,
les éventuelles pathologies associées, ou le terrain des patients. Il s'agit le plus souvent d'indications
empiriques.
Dans une étude portant sur 44 patients atteints de PG, Von Den Driesch, décrit les
Chacun de ces traitements s'est avéré être efficace. La durée moyenne de traitement était de
4 mois.
Dans une étude portant sur 20 cas de PG péristomal (dans le cadre de colite ulcéreuse et de
maladie de Crohn), Sheldon et coll. (82) rapportent que 70% des cas furent traités efficacement
n'a démontré son efficacité dans tous les cas. Les traitements locaux consistaient en l'application de
gels absorbants. Le traitement médical, pour chaque patient, associait des anti-inflammatoires, des
antimicrobiens et des immunodépresseurs. Les PG associés à des colites ulcéreuses répondaient à des
traitements moins agressifs et cicatrisaient plus rapidement que ceux associés à des maladies de
Crohn.
Les soins locaux des ulcérations doivent être le moins traumatisant possible vis à vis
des tissus afin d'éviter l'aggravation les lésions (41). Le débridement , surtout s'il est
traumatique, est donc à éviter, à cause du phénomène de pathergie (45, 53, 82). Le bain
avec une solution saline ou avec du peroxyde de benzoyle. Les pansements humides et des
(19, 27, 53, 73). Les stéroïdes peuvent être injectés en sous cutané au pourtour de la lésion sous
kératolytique ayant une action antibactérienne sur le Propionibacterium acnés et les staphylocoques)
permettrait une oxygénation tissulaire favorable à la guérison du PG. (19, 27, 45, 73)
aqueuse à 2%, utilisé en topique local 3 fois par jour, il entrâme une sédation rapide de la douleur et
du phénomène d'Arthus évoqué dans la physiopathogénèse du PG (19, 27, 52). Son efficacité est
Cave et Burako:ff (24) rapportent deux cas de PG associés à une colite ulcéreuse, traités
localement avec succès par le cromoglycate disodique. Pour l'un des cas il n'y avait pas de
62
traitement systémique associé. Pour le deuxième cas, le traitement local était associé à une
* L'oxygénothérapie :
- L'oxygénothérapie hyperbare : Elle peut être utilisée en caisson, seule ou en préparation de
greffes cutanées. Cette technique est coûteuse et difficile à réaliser (27). L'oxygénothérapie
Wyrick et coll. (92) rapportent un cas de PG (ulcérations pustuleuses) chez une patiente
âgée de 23 ans : Elle avait bénéficié du traitement associant une corticothérapie orale et sulfone
pendant trois mois sans guérison des ulcérations cutanées. Sur chaque jambe, elle avait des
ulcérations d'une taille 35x15 cm pour l'une et de 9x15 cm pour l'autre. Le traitement fut alors
arrêté et remplacé par l'oxygénation hyperbare en caisson, qui consistait à une exposition à 2,5
atmosphères, 100% d'oxygène, 2 heures par jour. En 72 heures, les lésions cutanées se sont
améliorées sans nouvelle apparition d'érythème ni de pustules. Les lésions extensives cutanées ont
totalement régressé après trois mois de traitement par oxygénothérapie hyperbare. Ces auteurs
partaient du principe que les ulcères du PG sont de nature ischémique, résultant de modifications
vasculaires ou d'une intense vascularite. L'oxygénation hyperbare améliore l'oxygénation des tissus
ischémiques et donc favorise leur cicatrisation. Cette technique serait sans danger en utilisation
-L'oxygénothérapie locale du PG sous sac s'est également avérée efficace et beaucoup plus
* Les greffes cutanées : Elles sont réalisables mais souvent difficiles tant au niveau
de la zone receveuse que. de la zone de prise de greffe. Leur réalisation peut être aidée par
l'oxygénothérapie. (27)
Les greffes cutanées provenant d'un site donneur du patient devraient être évitées d'après
FC Powell et coll. (72) car elles sont le plus souvent inefficaces et sont également souvent associées
immunodépresseurs peut augmenter les chances de réussite d'une greffe cutanée. Cette alternative
* Irradiations locales des lésions et traitement par rayon d'électrons: ont été
* Patch de nicotine: Wolf (91) rapporte le cas d'un PG associé à une colite
inflammatoire pour lequel les lésions cutanées résistaient au traitement par corticoïdes, sulfasalazine
directement sur les ulcères et remplacés toutes les 24 heures. Une nette amélioration des lésions
cutanées était alors observée en deux semaines. Lors d'une récidive avec signes digestifs et cutanés,
le même traitement était entrepris et les ulcères cicatrisaient en trois mois. L'idée d'utiliser la
nicotine venait de l'observation d'une amélioration des symptômes digestifs lorsque ces patients
nicotine avaient entraîné une amélioration des symptômes des maladies inflammatoires digestives.
Dans les cas les plus bénins de PG, les soins locaux comme les pansements humides,
l'élévation du membre atteint, le repos, les topiques ou les injections intra lésionnelles de corticoïdes
D'après FC Powell, les traitements locaux utilisés seuls, sont rarement efficaces.
(71)
Les patients qui ne répondent pas aux traitements locaux ou ceux pour lesquels les
lésions sont sévères et rapidement évolutives, nécessitent des traitements généraux. ( 19)
A-2 - 1 - La corticothérapie :
traitement continu, la posologie recommandée est de 1 à 3 mg/Kg et par jour, dès le début du
64
traitement. Il permet la guérison en quelques semaines ou mois, souvent suivie de rechutes à l'arrêt
Les doses quotidiennes peuvent être progressivement diminuées à partir du moment où les
plaies commencent à cicatriser. L'efficacité des corticoïdes a été documentée par plusieurs études.
(41)
indiquent le contrôle de la pathologie. Les doses initiales doivent être poursuivies jusqu'à ce que
chaque lésion soit cicatrisée et parfois un traitement avec des doses diminuées doit être prolongé afin
lymphoïde). (73)
Wolf et coll. (91) rapportent le cas d'un PG chez un patient atteint d'une colite
inflammatoire, en dehors de toute symptomatologie digestive. La première poussée fut traitée par
cicatrisation des ulcères. La deuxième poussée eut un schéma thérapeutique identique. La troisième
poussée, concomitante à des signes digestifs, dut être traitée par l'association d'une corticothérapie,
de sulfasalazine et d'azathioprine. Les signes digestifs s'amélioraient mais un an plus tard, cette fois,
au troisième jour de traitement, la guérison complète était observée un mois plus tard, la
corticothérapie était alors progressivement arrêtée et la ciclosporine poursuivie pendant trois mois.
Un an plus tard, le patient présentait une récidive de PG dans les suites d'une cholecystectomie, le
traitement associait alors une corticothérapie et de l'azathioprine à 2,5 mg/Kg/jour. Deux jours plus
tard, l'évolution des ulcérations était stoppée et les lésions étaient cicatrisées après trois semaines de
traitement.
65
Giroux et coll. (45) rapportent un cas de PG au niveau d'une iléostomie chez un patient
un traitement par Dapsone* à 1OO mg/jour avait permis une amélioration des lésions cutanées en
quelques jours, en conservant la poche d'iléostomie en place. Après huit semaines de ce traitement,
Les bolus de corticoïdes préconisés par Johnson en 1982 à raison de 1g/ jour pendant 5
jours ont un effet spectaculaire en quelques jours sur la douleur et l'inflammation, dans les quelques
cas rapportés, avec un relais par un autre traitement, mais les effets secondaires des bolus de
corticoïdes sont plus importants (27, 72). Les bolus de corticoïdes ne sont donc pas indiqués en
Des bolus à dose intermédiaire peuvent être utilisés comme le montre un cas rapporté par
Castanet et coll. (23). Il s'agissait d'un PG apparu chez une femme âgée de 37 ans, en dehors de
corticothérapie générale à la dose de 1,25 mg/kg/jour. Une corticothérapie à la dose de 250 mg/jour
en perfusion de 30 minutes était ensuite entreprise, pour une durée de trois jours. Au deuxième jour,
l'évolution était marquée par une sédation des douleurs et l'arrêt de l'extension des lésions cutanées.
Aucun effet indésirable n'était noté. Un traitement de relais par une corticothérapie à la dose de 1
L'intérêt de ces bolus à dose intermédiaire résiderait dans une même efficacité que les bolus à un
lg/jour avec des effets secondaires moindres. L'effet spécifique des doses massives de corticoïdes
serait d'induire une leucopénie profonde transitoire portant sur les lymphocytes T.
A- 2 - 2 - Les immunosuppresseurs :
à la corticothérapie, et leur choix dépend surtout de la pathologie associée au PG. Ils seraient plutôt
recommandés dans les cas de PG idiopathiques et en deuxième intention après les corticoïdes, en
traitements pendant 14 ans en quelques semaines, ou pour un PG associé à une colite ulcéreuse et
une cholangite sclérosante en plusieurs mois (27, 73). La dose requise est de 5 à 10 mg/Kg/jour, et
en dépit de ses effets indésirables, la ciclosporine est un traitement avantageux dans les cas de PG
récalcitrant. Son action interviendrait au niveau des lymphocytes T helper, ce qui diminuerait
ou à des hépatites chroniques avec une efficacité variable (15, 19, 27, 62). Elle fut un des premiers
immunodépresseurs à être utilisée dans le traitement du PG, avec des résultats variables. (76)
recrutement et l'adhésion aux cellules endothéliales des lymphocytes. Nousari (63) rapporte le cas
mycophénolate mofétil à 500 mg deux fois par jour, était ajouté à la ciclosporine et le
corticothérapie. Deux semaines plus tard la dose quotidienne était doublée. Une nette amélioration
était notée au bout de cinq semaines. Les lésions étaient complètement cicatrisées après quatorze
le traitement de PG résistant (72). Abu-Elmagd et coll. (1) ont démontré l'efficacité du FK506 chez
quatre patients atteints de PG extensif, résistant aux traitements plus classiques. Leurs études
67
portaient sur quatre patients atteints de PG associé à des arthrites, des colites inflammatoires ou des
connectivites. Le taux plasmatique de FK 506 était maintenu entre 0,5 et 1,5 ng/l. La cicatrisation
A- 2 - 3- Les antilépreux:
et une action hypothétique sur les lymphocytes (27). Elle est habituellement utilisée dans la
Son efficacité a été prouvée dans plusieurs cas et contestée dans d'autres. La dose habituelle
est de 200 à 400 mg/jour durant un à plusieurs mois. (11, 27, 30)
Berbis et coll. (11) rapportent le cas d'un patient âgé de 36 ans chez qui un PG avait été
traité avec succès par la corticothérapie générale. La survenue d'une osténécrose aseptique de la
hanche avait conduit à l'arrêt de la croticothérapie et la récidive des ulcérations avait nécessité
l'utilisation de la Clofazimine à la dose de 300 mg/jour. La cicatrisation lente à débuter avait été
obtenue complètement après quatre mois de traitement. Une amélioration des lésions serait notée dès
les premiers jours du traitement dans certains cas de la littérature. La clofazimine augmenterait, in
vitro, l'activité phagocytaire et bactéricde des macrophages. Elle stimulerait également l'activité
neutrophiliques semblent efficaces à des doses de 200 à 400 mg/jour (27), voire à des doses
comprises entre 1OO et 200 mg/jour (72), en monothérapie ou en association avec des stéroïdes
oraux. Le mécanisme d'action n'est pas bien connu, mais la Dapsone* aurait un effet sur les
polynucléaires et sur la réponse inflammatoire plutôt qu'un effet antibactérien. (19, 72)
68
dérivés. Elle a une action immunosuppressive, anti-inflammatoire et sur les prostaglandines. Elle est
classée dans la catégorie des anti-inflammatoires coliques. Ses indications habituelles sont le
rectocolite ulcéro-hémorragique est due en partie au 5-aminosalicylate qui a . une action anti-
Elle est efficace à la dose de 0,5 à 1 g/jour dans les cas de PG, en dehors même de toute
pathologie digestive associée. (27). L'utilisation de ces dérivés serait une bonne alternative chez les
patients pour lesquels la corticothérapie est contre-indiquée. La salazopyrine a aussi été utilisée à la
(53)
Scmutz et coll. (79) rapportent un cas de PG sans association morbide (et en particulier sans
association à une pathologie in:flanunatoire colique), initialement traité avec succès par la
Clofazimine lors de quatre poussées précédentes. La récidive suivante ne répondait plus au même
et Minocycline, puis essai de traitement par Thalidomide sans succès, et enfin traitement par la
une posologie plus faible, avait :finalement permis une guérison spectaculaire en deux semaines.
Quelques mois plus tard, apparaissait une nouvelle récidive et la salazosulfapyrine était de 'nouveau
utilisée, à la dose de 4 g/jour pendant 6 semaines et diminution par paliers puis à 0,5 g un jour sur
deux en dose d'entretien pendant deux mois. Ce traitement avait permis une guérison rapide.
69
La Minocycline (Mynocine*), à 300 mg/jour ou à 100 mg 2 fois par jour, a été efficace ainsi
que la rifampicine utilisée par voie générale ou topique. (19, 27). L'efficacité des tétracyclines, de la
vancomycine et de la mezlocilline a été rapportée (72). Selon Powell et coll. (72), l'efficacité de ces
antimicrobiens serait plus due à une action anti-inflammatoire, antichimiotactique plutôt qu'à une
antimicrobienne et un effet leucopéniant transitoire a montré son efficacité dans des cas de PG
.
Efficaces dans un cas de PG associé à une maladie de Crohn. (27)
Beurey et coll. (13) rapportent le cas d'un PG localisé au niveau cervical chez une patiente
âgée de 18 ans, associé à une maladie de Crohn et des perturbations immunologiques (présence
..
:P..:-..4.. .
* la colectomie :
Dans les cas de colite ulcéreuse ou de maladie de Crohn, elle a des effets inconstants sur la
guérison du PG (27). La chirurgie sur le tractus gastro-intestinal s'est avérée dans plusieurs cas
avoir un effet favorable sur l'évolution du PG. Toutefois, il semble que lorsque l'atteinte digestive
est peu sévère, la chirurgie a des succès limités sur le PG. Il est cependant reconnu par certains
auteurs que la présence de lésions résiduelles, tel un manchon rectal inflammatoire, peut empêcher la
Klein signale trois cas de PG associé à une diverticulose colique et une polyarthrite,
* la chimiothérapie :
La chimiothérapie anticancéreuse ne semble pas influencer les lésions cutanées du PG.
IV - OBSERVATION PRÉSENTÉE
72
*Anamnèse:
L'histoire de PG avait, en fait, débuté chez cette patiente en 1960. Elle était âgée de 30 ans,
lors de sa deuxième grossesse qui se passait sans particularité d'un point de vue obstétrical. A la
suite d'un traumatisme au départ bénin, elle présentait un hématome de la taille d'une noix au niveau
de la jambe gauche. Cet hématome évoluait en plaie ulcérée. La cicatrisation était extrêmement
difficile, l'ulcération étant entretenue par des soins locaux (détersion). Elle avait été hospitalisée à
Romans. La lésion était décrite comme une affection cutanée pyogène évoluant depuis 3 mois. Les
contours circinés se propageaient par l'hypoderme et la lésion était limitée par un bourrelet. Un
curetage chirurgical avait été pratiqué et les prélèvements locaux révélaient la présence d'un
pneumobacille. Outre le traitement chirurgical, la patiente avait bénéficié d'une antibiothérapie par
Pénicilline et Sulfamides associée à des bains antiseptiques. L'ulcération remontait jusqu'à l'aine,
Dugois. L'examen dans le service montrait une plaie de la jambe gauche vaste et purulente,
superficielle, une plaie également de la cuisse sous forme d'une ulcération large. Entre les deux
zones ulcérées, siégeait une zone entièrement eczématisée. Les plaies étaient douloureuses avec une
La biopsie cutanée révélait des microabcès du derme superficiel, moyen et profond, diffusant
dans l'hypoderme et composés d'un magma puriforme et nécrotique avec des polynucléaires plus ou
moins altérés. A distance de ces microabcès, présence d'une réaction inflammatoire de type subaiguë
ou chronique.
73
l'absence de mycose. Les soins locaux consistaient en l'application de pansements humides, avec
Pour ce premier épisode d'ulcération cutanée, la patiente avait été hospitalisée pendant 2
mois, les lésions cutanées ayant, en définitive, persisté plus de cinq mois. Le diagnostic retenu était
inflammatoire identique à celui qui avait précédé le premier épisode des ulcérations. Ce nodule
inflammatoire pré tibial droit avait succédé à une ecchymose à la suite d'un traumatisme. Ce nodule
n'avait pas évolué en ulcération et avait été traité et guéri par Héxomédine* trans-cutanée,
traitement en ambulatoire.
En 1963, la patiente était de nouveau hospitalisée pour une plaie de la crête tibiale droite,
purulente, s'étendant sur environ 10 centimètres et entourée d'un bourrelet noirâtre. Cette plaie avait
succédé à une lésion érythémateuse, douloureuse, apparue 15 jours auparavant, et ayant évolué
fois-ci, les prélèvements étaient restés stériles. C'est alors que le diagnostic de Maladie
Phagédénique (PG) fut posé. Il s'agissait du deuxième cas de cette pathologie vu par le Professeur
Dugois. La Corticothérapie générale, par voie orale, fut introduite: Cortancyl* 10 mg/j. La
cicatrisation évoluait du centre vers la périphérie. La cicatrisation aboutissait par la suite à une peau
atrophique dépigmentée.
En 1966, la patiente présentait une récidive de très petite taille au niveau de la malléole
interne du membre inférieur gauche. La lésion évoluait rapidement favorablement sous traitement
local (Bétnéval- Néomycine*). Pas de notion de corticothérapie générale. La patiente était alors
En 1967, une rechute de PG se présentait comme une dermite eczématifonne associée à une
ulcération sus malléolaire externe gauche. Le déclenchement de la poussée ne semblait pas être
clinique montrait des lésion de grattage. Le traitement en milieu hospitalier associait Bétnéval-
seulement locale.
En 1969, la patiente était hospitalisée pour une hémarthrose du genou gauche nécessitant un
drainage sous anesthésie générale. Suite à deux ponctions veineuses au niveau du pli du coude droit,
pour les besoins des soins périopératoires, apparition de deux tuméfactions blanches. Ces nodules
avaient rapidement évolué vers une nécrose extensive limitée par un bourrelet inflammatoire. La
lésion était suintante et avait atteint la quasi totalité du membre supérieur droit. Le tableau clinique
était accompagné d'une fièvre, d'une asthénie et d'un syndrome inflammatoire. La biopsie confirmait
une nouvelle poussée de PG. Le bilan immunologique était négatif. Le traitement associait un
dans l'observation).
En 1971, la patiente était hospitalisée pour une nouvelle poussée de PG localisée aux deux
jambes jusqu'aux genoux, et aux flancs suite à un traumatisme au niveau d'un genou. Au cours de
cet épisode, il existait donc l'apparition d'autres localisations d'ulcération par rapport au siège du
traumatisme déclenchant. Le traumatisme avait eu lieu un mois avant l'hospitalisation pour cette
nouvelle poussée de PG. Le traitement associait, dans un premier temps pour l'hématome,
Hémoclar*, Alphintem*, anti-inflammatoire non stéroïdien et, dans un deuxième temps, association
de Polymyxine et corticothérapie générale à dose dégressive (Médrol *, dose d' « attaque » inconnue).
début de la corticothérapie, avait été pratiqué et été négatif, avec même une sidération
immunologique.
En 1973, une plaie apparaissait au niveau sus malléolaire externe gauche. L'ulcération
évoluait depuis plus d'un mois et mesurait 1,5 cm de diamètre lorsque la patiente était de nouveau
75
hospitalisée. Un eczéma était associé, au niveau du visage, dans la partie supérieure de la jambe et
(propriétés trophiques), Prymyxine pommade et Benéval Néomycine*. Un traitement par voie orale
était associé : Celestamine* (dose inconnue) et Amphocycline. * Les ulcérations et l'eczéma étaient
excessivement longs à guérir (plusieurs mois). L'eczéma ayant diffusé (cou, deux membres
supérieurs), un bilan allergologique fut pratiqué. Ce bilan était revenu négatif mais sans grande
En 1974, la patiente était de nouveau hospitalisée en Dermatologie pour une plaie de la face
externe de la cuisse droite. Trois semaines auparavant, la patiente avait fait une chute et présentait
un hématome important de la face externe de la cuisse droite. Dix jours après le traumatisme, la zone
rougissait, devenait plus douloureuse et entraînait une boiterie. Ceci avait abouti ensuite à une
était, par endroit, nécrotique, avec suintement de pus, inflammatoire. Une fièvre élevée complétait le
rapide, de l'ordre de 5 cm par jour. La plaie s'étendait du pli de l'aine jusqu'au genou et impliquait
toute la circonférence de la cuisse. Un placard ulcéré en regard de la malléole externe gauche était
apparu secondairement. Sous corticothérapie et antibiotiques, les lésions perdaient de leur caractère
Pansements locaux avec Cortcotulle*. La cicatrisation des ulcérations aboutissait en cinq mois.
En 1984, la patiente présentait un eczéma du pied et des avant bras. Un mois plus tard,
apparaissaient deux ulcères de petite taille au niveau malléolaire externe gauche. Guérison en trois
Entre 1984 et 1999, outre l'épisode de 1995, la patiente n'a pas présenté de réelle récidive
mais des micro-ulcérations dans un contexte d'eczéma craquelé. Ces ulcérations de très petite taille
Leur localisation était classique, aux membres inférieurs essentiellement. Un seul épisode
était localisé ailleurs : au membre supérieur, ce qui représente une localisation fréquente aussi.
Une des ulcérations, au niveau de cuisse droite, avait une extension particulièrement rapide
(description clinique des ulcérations, fièvre et douleur associées). Le mode de début était marqué soit
par un nodule inflammatoire ce qui est également classique, soit par un hématome, soit par les deux
associés. A deux reprises, néanmoins, les ulcérations succédèrent à des lésions eczématiformes.
Quant au facteur déclenchant, à chaque fois que les ulcérations ont débuté par un nodule ou
une ecchymose, on retrouve la notion de traumatisme (choc direct ou agression cutanée par ponction
veineuse). En revanche, lorsque la lésion ulcérative succédait à une éruption eczématiforme, il n'y
avait pas de notion de traumatisme nette à l'anamnèse mais on peut probablement évoquer une
agression cutanée par le grattage ; en effet, des lésions de grattage étaient souvent retrouvées à
l'examen clinique. La récidive de 1973 était marquée par un eczéma associé et qui n'était pas limité
à la zone ulcérée mais diffus. Dans ce cas, le mode de début n'était pas mentionné et la chronologie
de l'apparition de l'eczéma reste incertaine. Comme nous l'avons vu, on peut observer une
hypersensibilité non spécifique et que les phénomènes de pathergie peuvent favoriser l'apparition des
lésions par des traumatismes minimes. En 1966, la patiente a présenté une récidive peu bruyante de
PG alors qu'elle était enceinte de cinq mois. Dans la littérature, il n'a pas été rapporté que l'état
gravide ait une quelconque influence sur le déclenchement des poussées de cette pathologie ; De
même qu'il n'a pas été rapporté non plus que le PG ait une influence sur le déroulement de la
grossesse. (27)
77
générale:
- Une Myomectomie pour fibrome il y a 32 ans avec des suites simples sans ulcération cutanée.
- Une Prothèse totale de Hanche il y a 10 ans avec une discrète ulcération du site opératoire
seulement.
Une infiltration a également été pratiquée pour une périarthrite de l'épaule, sans récidive de
Intervention pour cataracte en hiver 2000, avec application de collyre à base de corticoïdes
en post-opératoire et pendant une semaine. Il n'y a pas eu de ponction veineuse ni d'autre agression
..:.
La patiente ne présente aucun antécédent familial particulier tant chez ses ascendants que
chez ses descendants. Il n'y a, notamment, aucun signe évocateur de maladie systémique. Il n'y a pas
7..:.h.:.. ..
Aucun de ses antécédents ne correspond à des associations morbides connues. La patiente
évoque des allergies multiples à type de réactions urticairiennes. Ces allergies sont
Avec un recul d'évolution suffisamment long depuis les premières manifestations des signes
cutanés (40 ans), on peut donc dire qu'il s'agit chez cette patiente d'un cas de PG déclenché par des
La peau de la patiente est fine et fragile avec une fragilité capillaire (hématomes fréquents),
L'état veineux et artériel des membres inférieurs de la patiente n'a jamais été exploré.
Cliniquement, il n'existe pas de signe d'artériopathie. En revanche, l'état veineux est altéré au niveau
du membre inférieur gauche, siège de la lésion initiale ayant conduit au diagnostic et également siège
-- Depuis 1995 :
Mme R. a présenté une nouvelle récidive en février 1999, à la suite d'un traumatisme
minime au niveau de la malléole externe gauche (choc Cette récidive a évolué sous la forme
de deux ulcérations :
cicatrisation et encore présentes en mars 2000. L'évolution a donc été particulièrement longue et due
au départ à des soins locaux malheureusement trop agressifs, c'est à dire un nettoyage «trop
soigneux» lors des pansements pendant les soins à domicile. En effet, le fait d'enlever les dépôts de
fibrine entretenait l'agression cutanée et donc la « réaction » de PG. Le traitement a consisté en une
corticothérapie générale per os en ambulatoire: Solupred* 20 mg/j avec des fenêtres thérapeutiques,
associée à une antibiothérapie: Pyostacine* 500 mg/j afin de prévenir les surinfections. Le
traitement local : pansements tous les deux jours avec application de cortisone pure puis de
encore poursuivi en mars 2000. L'évolution était marquée par une diminution du diamètre des deux
En août 2000, persistance d'une ulcération de petite taille (1 cm) au niveau malléolaire
externe.
En octobre 2000, les ulcères apparus en 1999, étaient totalement cicatrisés. Mais une autre
ulcération était récemment apparue au niveau prétibial, sans notion, cette fois-ci de traumatisme
déclenchant (à priori), traitée par corticothérapie locale. La corticothérapie générale n'était pas
-- Les cicatrices :
Après chaque lésion de PG, la cicatrisation ne s'est jamais faite avec une restitution de l'état
..
Depuis 1995, il n'a pas été tenté de nouvelle implantation de stimulateur cardiaque. La
Quelques mois après son hospitalisation de 1995, un Holter rythme montrait un rythme
sinusal avec une fréquence cardiaque moyenne à 46 pulsations par minute, sans pause sinusale
prolongée menaçante. La Tension artérielle était équilibréè sous inhibiteur de l'enzyme de conversion
et inhibiteur calcique.
En 1996, l'ECG de repos était en rythme sinusal avec un hémibloc antérieur gauche; la
fréquence cardiaque était à 50 pulsations par minute. A l'échographie, la fonction ventriculaire était
normale. Le Holter rythme sur 24 heures montrait un bloc sino auriculaire avec des pauses
auriculaire. (Figure 6)
En mai 2000, la patiente décrit une dyspnée modérée et quelques palpitations mais n'a pas
ventriculaire gauche avec une fraction d'éjection à 60 %, une oreillette gauche dilatée à 52 mm et
une fuite aortique 1/4. L'enregistrement Holter montrait le passage en fibrillation auriculaire
permanente avec une réponse ventriculaire moyenne à 66/mm, sans épisode de bradyarythmie
intense. (Figure 7) Le traitement proposé associait: Caldine* 4mg lcp/j, Korec* 5mg lcp/j (Tension
80
artérielle à 14/8), Lipanthyl* 200 lcp/j et Kardegic* 160mg/j pour la prévention des embolies à point
de départ auriculaire. Le traitement par antivitamines K a été envisagé mais finalement remplacé par
donc exposant aux risques toujours possibles de déclenchement de poussées du PG aux points de
ponction veineuse. La patiente avait déjà présenté une poussée de PG suite à une ponction veineuse
au pli du coude.
loreillette :
palpitations (accès de tachycardie), et dans deux tiers des cas des syncopes ou des lipothymies (accès
de bradycardies). Des accidents neurologiques révèlent la maladie dans 17 % des cas (complications
emboliques des troubles du rythme supraventriculaires). Il peut exister aussi une asthénie. Un angor
fonctionnel peut survenir lors d'un épisode de tachycardie (25). Les malaises brefs, à type d'éclipse
ou de faux vertiges, sont également des symptômes évocateurs. Dans les formes
paucisymptomatiques, les troubles peuvent aussi se résumer à un déficit intellectuel avec altération
de la mémoire (59).
du temps très lente, sur de nombreuses années Gusqu'à plus de trente ans). Les troubles rythmiques
81
l'installation d'une :fibrillation auriculaire ou d'une bradycardie sinusale permanente. Il peut exister
aussi des troubles conductifs (blocs auriculoventriculaires de tous les degrés, blocs de branche, blocs
intra ou infra hissiens) (25, 60). Les complications cliniques sont donc représentées par des
l'objet de peu d'études dans la littérature. Menozzi et coll. (60) ont réalisé une étude portant sur 35
patients âgés de plus de 45 ans, avec des fréquences cardiaques inférieures à 50 battements par
minute et/ou des blocs sinoauriculaires intermittents, et des symptômes attribuables à une
dysfonction sinusale. La durée du suivi était de 4 ans, sans traitement. Au cours de cette période, 57
différents rythmes. L'examen holter permet de préciser l'enchaînement des différents troubles du
déficiences sinusales (blocs sinoauriculaires, arrêts sinusaux, bradycardies sinusales plus ou moins
prolongées). Les tachycardies correspondent dans 80 % des cas à une fibrillation auriculaire, sinon
ce sont des tachycardies jonctionnelles intra nodales et plus rarement un flutter ou une tachycardie
atriale. (25)
La maladie de l'oreillette a la même fréquence dans les deux sexes et survient principalement
après 60 ans.
L'hypothèse physiopathogénique reste mal définie, une dégénérescence fibreuse est parfois
évoquée. (25)
Le traitement de la maladie rythmique des oreillettes est celui des deux aspects
électrocardiographiques de cette pathologie. Les épisodes de tachycardie peuvent être prévenus par
Williams), mais ces derniers aggravent souvent les bradycardies. Les épisodes de bradycardie font
.. .. . .. . ..
apporte, par rapport à la stimulation ventriculaire monochambre (VVI), des bénéfices sur les
accidents cérébraux et le taux de mortalité de causes cardiologiques (31, 4 3). En effet, ce dernier
supraventriculaires (59). L'évolution vers la fibrillation auriculaire chronique est semble t-il moins
fréquent en mode de stimulation DDD ou AAI (43). Le risque embolique semble également plus
83
fréquent en stimulation VVI (25). Actuellement, la stimulation double chambre est le mode de
2 % par an) (25, 31). L'utilisation de la stimulation double chambre évite le «syndrome du pace
l'oreillette, car expose à l'insuffisance cardiaque et au risque embolique à point de départ cardiaque
par fibrillation auriculaire. La stimulation AAI longtemps préconisée est maintenant relativement
mode de stimulation actuellement retenu est la stimulation double chambre DDD d'autant que les
problème des épisodes de tachyarythmie (repli momentané en mode VVIR). Les incompétences
cardiaque asservi soit de type AAlR soit de type DDDR. Ce dernier type de stimulateur universel
permet de résoudre la majorité des problèmes évoqués ci-dessus (59). Les stimulateurs DDD actuels
.. .. . ..
Les troubles du rythme et de la conduction dans la maladie rythmique des oreillettes peuvent
être à l'origine d'une fréquence cardiaque lente et donc de malaises (indications théoriques de
stimulateur cardiaque). L'évolution peut être, rarement, marquée par l'augmentation spontanée de la
84
fréquence cardiaque. Ceci entraîne aussi une diminution des symptômes. Ces améliorations sans
Dans certains cas, l'évolution de la maladie de l'oreillette peut inéluctablement se faire vers
une fibrillation auriculaire chronique avec une réponse ventriculaire suffisamment rapide pour ne
cardiaque est alors remise en question (60). C'est le cas, finalement, de notre observation.
Classe 1 Soit preuve (travaux publiés) soit consensus général sur le fait que l'implantation est
utile et bénéfique.
l'implantation.
Classe III Preuve établie ou consensus général : implantation inutile voire délétère.
Elles sont soit isolées soit intriquées et peuvent favoriser les complications infectieuses.
regard de la partie proéminente du boîtier, la peau devient indurée, atrophique, rouge avec douleur
augmentée par les mouvements. La peau peut se nécroser. Il s'agit généralement d'infections à bas
nécrose.
*Le Syndrome cave supérieur (avec oedème du cou et du visage) par thrombose de
Leur fréquence serait évaluée à 5 cas sur 717 dans une série japonaise. Elles correspondent
aux complications locales les plus graves, avec une proportion de 2 décès sur 10 patients infectés.
(86)
D'après Da Costa et coll. (35), les infections localisées au site d'implantation sont
rapportées dans 0,5 à 5 % dans les séries les plus récentes avec une moyenne avoisinant les 2 %.
L'incidence des septicémies et des endocardites infectieuses est plus faible, de l'ordre de 0,5 % des
implantations.
La localisation de l'infection (86) se fait au niveau de la loge du boîtier le plus souvent (60
% des cas), au niveau de l'électrode (30 % des cas) ou au niveau des deux.
Leur survenue est le plus souvent tardive par rapport à la date de l'implantation du
inflammatoires qui peuvent être accompagnés de signes généraux (86) . Le délai moyen de survenue
des infections locales serait de 2,5 semaines avec des extrêmes allant de 1 à 56 semaines. Les
infections de sondes surviennent en moyenne 33 semaines après l'implantation avec des extrêmes de
staphylocoque doré étant à l'origine des infections aiguës alors que le staphylocoque epidermidis est
Les facteurs favorisants sont : le diabète sucré, les traitements par corticostéroïdes généraux,
une déficience du système immunitaire, un foyer infectieux à distance, un hématome à la fin du geste
d'implantation. L'expérience de l'opérateur, la longueur de la procédure ainsi que les gestes itératifs
inflammation locale, formation d'abcès. D'autres manifestations peuvent se rencontrer telles qu'une
extériorisation du boîtier, une fièvre isolée traînante, une septicémie ou une endocardite du cœur
droit avec emboles septiques. Les végétations se situent le plus souvent au niveau de la valve
échographie trans thoracique est souvent difficile et nécessite une échographie trans oesophagienne.
La présence de végétations impose l'ablation de la sonde de stimulation, mais cette ablation est
Le diagnostic de certitude se fait sur la mise eµ évidence d'un germe à la culture. Une
bactériémie associée avec le germe du prélèvement local est associée dans 60 % des cas (86). La
certitude diagnostique d'une infection liée au matériel implanté est établie formellement dès lors que
la guérison du syndrome infectieux est obtenue de façon définitive après l'arrêt de !'antibiothérapie.
(35)
Lorsque l'infection des tissus mous apparaît, une antibiothérapie générale adaptée au germe
mis en évidence pourrait suffire dans 30 % des cas à obtenir la guérison. Mais l'ablation du matériel
est généralement nécessaire (86). Le pronostic des septicémies et endocardites est marqué par 30 %
de mortalité. La mortalité. totale serait de 13 % pour les patients traités chirurgicalement avec
87
antibiothérapie associée, contre 32 % pour les patients traités uniquement par antibiothérapie.
Certains auteurs préconisent une antibiothérapie prophylactique pré opératoire. (35, 86)
?..::-.1>.. ..
Elles sont rares. Elles font l'objet de publications isolées et non de séries, d'où la difficulté
Le mécanisme immuno-allergique est évoqué lorsque les prélèvements locaux avec cultures
cardiaque.
Les allergènes invoqués dans les éruptions sont le nickel, le chrome, le titane, la résine
difficile de faire la part des choses entre les composants cités ici et les divers médicaments pris par
les patients lors de ces manifestations allergiques, dans les revues de la littérature.
Un des intérêts de cette observation réside dans la présentation d'un cas typique de PG
En effet, le déclenchement des lésions cutanées faisait suite à une agression cutanée
représentée par l'incision pour la mise en place ensuite du boîtier du stimulateur cardiaque. Ce
boîtier était implanté entre la face antérieure du muscle Grand Pectoral et le tissu adipeux sous
88
cutané. L'agression cutanée pouvait aussi correspondre aux traumatismes des points d'entrée et de
D'un point de vue· clinique, la lésion cutanée au niveau de la cicatrice chirurgicale était
caractérisée par une ulcération nécrotique avec un écoulement purulent et entourée d'une zone
inflammatoire. L'évolution de l'ulcération était extensive sans douleur associée au début. La fièvre le
plus souvent absente au cours du PG (27) était présente dans notre observation dès le début des
la première lésion et du site opératoire, sans qu'il y ait eu de traumatisme. Cette localisation à
distance survenait trois jours après la première manifestation de PG, à un endroit classique (membre
inférieur). Cette deuxième localisation pouvait correspondre soit à une nouvelle poussée de PG post
traumatique, après un traumatisme minime passé inaperçu, soit à une ulcération de novo sur une
chirurgical. Un phénomène d'hypersensibilité peut être évoqué à l'origine de cette lésion à distance.
L'évolution clinique était marquée par une extension centrifuge des lésions cutanées difficilement
contrôlables par les traitements d'une surinfection cutanée post opératoire. Aucun signe clinique ne
neutrophile et CRP élevée associée), des prélèvements infectieux négatifs, des lésions histologiques
Il s'agissait donc d'un cas de PG déclenché par un acte chirurgical et sans pathologie
classiquement associée.
Pour le cas de cette patiente, une question reste en suspens : une corticothérapie intensive
immédiate aurait peut-être permis d'obtenir la guérison de la plaie sans l'ablation du matériel.
L'absence de tels cas décrits dans la littérature ne pennet pas d'avoir de recul suffisant sur cette
89
stratégie thérapeutique. Néanmoins que ce soit dans les cas d'at1ergie ou d'infection, le matériel
pour le traitement de cette poussée de PG. La corticothérapie générale à la dose de 1 mg/Kg et par
jour est le traitement le plus classique, utilisé en première intention pour cette dermatose. L'évolution
était caractérisée 24 heures après l'instauration de cette corticothérapie, par un arrêt de l'extension
des ulcérations cutanées et par une amélioration de l'état général. En une semaine, l'évolution
continuait à être favorable avec une nette amélioration des lésions cutanées, de la douleur, des signes
biologiques inflammatoires et de l'état général. Aucun autre traitement spécifique pour le PG n'avait
Dans le cas d'une éventuelle nouvelle intervention chirurgicale ou tout autre traumatisme
iatrogène chez cette patiente, on pourrait proposer une corticothérapie préventive. Si l'indication
d'un stimulateur cardiaque devenait indispensable, l'intervention pourrait ainsi être pratiquée sous
Armstrong et coll. (4) proposent, pour les patients aux antécédents de PG et nécessitants une
La prévention des agressions cutanées reste un élément essentiel chez cette patiente pour la
prévention des poussées de PG. En particulier, il convient d'éviter le plus possible les gestes avec
effraction de la barrière cutanée les ponctions veineuses par exemple. Ceci a une
conséquence sur la prise en charge du risque embolique de sa maladie de l'oreillette. En effet, les
Long et coll. (56) rapportent un cas de PG post chirurgical chez une patiente porteuse d'une
polyarthrite rhumatoïde, au niveau des berges de l'incision et surtout au niveau des points d'entrée et
de sortie du fil de suture (arthroplastie de hanche). Lors de la même intervention sur l'autre hanche,
du fil sous cutané était utilisé pour fermer la peau et une récidive de PG avait eu lieu mais avec des
ulcérations minimes. Pour cette seconde intervention, la surface de la peau n'avait pas été piquée. Le
fait de piquer la peau tout le long de la suture représentait donc un facteur aggravant net. Des Steri-
strips avaient été utilisés pour fermer la surface. Ces auteurs proposent donc pour les patients aux
Ceci souligne encore une fois l'importance de l'effraction de l'épiderme dans la genèse des
PG post traumatiques.
de pratiquer, dans la mesure du possible, les interventions aux moments ou la dermatose est
quiescente. (56)
.
Nous avons vu précédemment qu'un contexte traumatique ou chirurgical serait présent dans
25 à 30 % des cas de PG, qu'il y ait ou non une pathologie sous-jacente associée.
Dans la littérature, il n'est pas fait de distinction épidémiologique entre les causes
Dans 20 à 30 %. des cas de PG, il n'y a pas d'associations morbides (4). Les PG
Actuellement, en l'an 2000, et d'après les réponses de chacun des Professeurs ou Praticiens
hospitaliers, aucun des services de Chirurgie cités ci-dessous, du CHU de Grenoble n'a été confronté
à cette pathologie :
91
.. . ..
Nous avons vu précédemment le pronostic du PG avec les risques essentiellement de
d'évolution rapide des signes. Ceci souligne donc l'importance de l'instauration d'un traitement
au niveau du site opératoire avec écoulement purulent, réaction inflammatoire et altération de l'état
général évoquent en premier lieu une infection du site opératoire. (Ce problème de diagnostic
différentiel avec des complications septiques a déjà été rapporté dans la littérature (42)). L'absence
d'amélioration des symptômes par l' antibiothérapie et l'absence de germes dans les prélèvements
devraient faire évoquer l'échec de !'antibiothérapie mais aussi un autre processus responsable des
lésions.
De plus, dans le cas présenté ici, les signes locaux et la fièvre élevée à 40° persistant 48
véhiculés par les sondes auriculaires et ventriculaires auraient pu exposer aussi aux risques
d'endocardite bactérienne.
La mise à plat de la plaie chirurgicalement avec recoupe en tissu sain, trois jours après le
début des signes, n'avait pas amélioré les signes et trois jours plus tard, on retrouvait de nouveau une
germe, l'évolution clinique et la mention des antécédents de problèmes cutanés chez cette patiente
suite à une ponction veineuse plusieurs années auparavant avaient orienté vers le diagnostic de PG.
se fait avec une infection du site opératoire. Bennett et coll. (9) rapportent deux cas de PG post-
chirurgicaux pour lesquels avaient été pratiqués des débridements chirurgicaux successifs pour
traiter l'infection suspectée. Ces mises à plat chirurgicales aggravaient en fait les lésions cutanées de
PG. Si des lésions cutanées ne sont pas rapidement améliorées après débridement chirurgical,
administration d'antibiotiques et si les cultures sont stériles, alors le diagnostic de PG doit être
envisagé.
D'après Armstrong et coll. (4), le diagnostic de PG devrait être envisagé devant une lésion
cutanée extensive douloureuse avec prélèvements infectieux stériles et échec de l' antibiothérapie,
Quelques cas de PG post-chirurgicaux, après pontages coronariens ont été rapportés dans la
littérature. D'après les données de la littérature, ces cas sont moins fréquents que les cas de PG après
Un autre intérêt de l'observation présentée réside dans le fait qu'aucun cas de PG après
V - CONCLUSION :
Le Pyoderma gangrenosum (PG) est une dennatose neutrophilique rare. Nous rapportons
dans ce travail le cas d'un PG après implantation d'un stimulateur cardiaque chez une femme
âgée de 67 ans présentant une maladie de l'oreillette. Les manifestations cliniques avaient d'abord
conduit au diagnostic d'infection postopératoire du site d'implantation. L'absence de genne,
l'aggravation des signes (malgré l'ablation du matériel et l'antibiothérapie), l'apparition d'une
deuxième localisation de PG à distance du site opératoire, l'étude histologique et les antécédents de
la patiente ont :finalement fait évoquer le diagnostic de PG. Il s'agissait d'une fonne ulcérative de PG
post chirurgical, sans pathologie habituellement associée au PG.
Le PG peut revêtir différents aspects cliniques. La lésion caractéristique correspond à une
ulcération purulente à base nécrotique d'évolution centrifuge rapide, limitée par un bourrelet violacé
dont la face interne est le siège de clapiers purulents. Les autres fonnes sont : Le PG malin, le PG
vésiculeux et pustuleux, le PG bulleux et le PG végétant ou granulomateux superficiel.
Dans 50 % des cas, le PG a une ou plusieurs associations morbides. Une maladie digestive
inflannnatoire est présente chez un tiers des patients atteints de PG ulcératifs, comme la maladie de
Crohn ou la rectocolite ulcéro-hémorragique. Une pathologie rhumatismale inflammatoire est
associée à 22 à 50 % des cas. Dans 7 % des cas, une pathologie maligne peut être présente
(hémopathies, tumeurs solides). Le PG est parfois associé à d'autres pathologies diverses. Les signes
cutanés peuvent précéder, succéder ou être concomitants de ces associations morbides. Un
traumatisme cutané, iatrogène ou non, peut être associé au PG dans 30 % des cas. Dans 10 à 30 %
des cas, le PG est idiopathique.
Le diagnostic du PG est essentiellement clinique. Un syndrome inflannnatoire peut être
présent. L'histologie est non spécifique, elle montre classiquement une nécrose épidermique, un
infiltrat neutrophilique pouvant atteindre l'hypoderme et parfois des signes de vascularite. Les
prélèvements infectieux sont stériles. Il existe de nombreux diagnostics différentiels.
La physiopathologie et l'étiologie du PG sont encore mal connues. La théorie infectieuse, à
l'origine de l'appellation de cette pathologie, a ensuite été démentie au profit d'une théorie
immunologique. La relation pathogénique entre les associations morbides et le PG reste mal élucidée.
Le PG pourrait correspondre à une maladie auto-immune à part entière. Les manifestations du PG
95
VU ET PERMIS D'IMPRIMER
Grenoble. le: _À 6 / \ 1 / :2_ OO 0
J.L. DEBRU
/
VI - RÉFÉ_RENCES BIBLIOGRAPHIQUES
97
1 -Abu-Elmagd K, Jegasothy BV, Ackerman CD, Thomson AW, Rilo H, Nikolaidis N, Van Thiel
D, Fung JJ, Todo S, Starzi TE: efficacy of FK 506 in the treatment of recalcitrant Pyoderma
gangrenosum. Transplant Proc 1991 ; 23 ; 3328-3329.
3 - Amblard P, Leccia MT: Ulcères de jambe. Encycl. Méd. Chir. (Elsevier, Paris), Dermatologie,
12-695-A-10, 1997, 12p.
4 - Armstrong PM, Ilyas 1, Pandey R, Berendt AR, Conlon CP, Simpson AH: Pyoderma
gangrenosum. A diagnosis not to be missed. J Bone Joint Sorg Br 1999 sep; 81 (5): 893-4.
5 - Asghar SS, Bos ID, Kammeijer A, Cormane RH: immunologie and biochimical studies on a
patient with Pyoderma gangrenosum. Intj dermatol 23, March 1984 :112-116.
6 - Barnes L, Lucky AW, Bucuvalas JC, Suchy FJ : Pustular Pyoderma gangrenosum associated
with ulcerative colitis in childhood. Report of two cases and rewiew of the litterature. J Am Acad
Dermatol 15, 608-614, 1986.
7 - Bayle- Lebey P, Periole B, David JF, El Sayed F, Marguery MC, Moreu- Cabarrot A, Bazex J:
Pyoderma gangrenosum paranéoplasique. Ann Med Interne (Paris) 1995; 146 (8): 587-7.
8 - Bedlow AJ, Davies EG, Moss AL, Rebuck N, Finn A, Marsden RA : Pyoderma gangrenosum in
a child with congenital partial deficiency of leucocyte adherence glycoproteins. Br J Dermatol 1998
Dec; 139 (6): 1064-7.
9 - Bennett CR, Brage ME, Mass DP : Pyoderma gangrenosum mimicking postoperative infection
in the extremities. A report oftwo cases. J Bone Joint Surg Am 1999 Jul; 81 (7): 1013-8.
11 - Berbis Ph, Mege JL, Privat Y : Place de la Clofazimine dans le traitement du Pyoderma
gangrenosum. Mise au point à propos d'un cas avec étude immunologique. Sem Hôp Paris 1987, 63,
n°32, 2642-2649.
14 - Blanc D, Humbert Ph: Pyoderma gangrenosum révélateur d'un myélome à IgA. Sem Hôp Paris
1986, 62, 18, 1237-1242.
15 - Breathnach SM, Wells GC, Valdimarsson H : Idiopathie Pyoderma gangrenosum and impaired
lymphocyte function: failure of azathioprine and corticosteroid therapy. Br J Dermatol 1981, 104,
567.
98
16 - Bretagne JF, Tassou R, Ramée MP, Grossetti D, Chevrant-Breton J, Gastard J: Colite aiguë
grave, cholangite sclérosante primitive et Pyoderma gangrenosum. Gastroenterol Clin Biol, 1982, 6,
448-453.
17 - Brunsting L.A, Goeckerman W.H, O'Leary P.A: Pyoderma (ecthyma) gangrenosum. Clinical
and experimental observations in 5 cases occuring in adults. Arch. Dermatol 1930 22 655-680.
18 - Callen JP: Acute febrile neutrophilic dermatosis (Sweet's syndrome) and the related conditions
of« Bowel bypass »syndrome and bullous Pyoderma gangrenosum. Dermatologie clinics, 3, 1, Jan
1985.
20 - Carr AJ, Percival RC, Rogers K, Harrington CT: Pyoderma gangrenosum after
cholecystectomy. Br Med J 292,15March1986.
21 - Cartier H, Plantin P, Leroy JP, Larzul JJ: Pyoderma gangrenosum, pustulose sous cornée à
lgA et pleuropneumopayhies neutrophiliques récidivantes chez une malade porteuse d'une
gammapathie à lgA. Ann Dermatol Venereol. 1995 ; 122 (3) : 97-101.
24 - Cave DR, Burakoff R : Pyoderma gangrenosum associated with ulcerative colitis : treatment
with Disodium Cromoglyate. The Americanjournal of gastroenterology 1987, 82, n°8.
25 - Chauvin M: Maladie rythmique des oreillettes. Encycl Med Chir (Elsevier, Paris),
Cardiologie-angéiologie, 11-034-C-10, 1998.
29 - Choulot JJ, Saint martin J : Pyoderma gangrenosum associé à un déficit en lgA. Ann Pédiatr
(Paris), 1987, 34, 3 :252.
30 - Claudy AL, Gogue Y, Volle H: Pyoderma gangrenosum associé à une polyarthrite séro
négative. A propos d'un cas. Revue de la littérature. Ann Dermatol Venereol (Paris) 1978, 105 :
701-704.
31 - Connolly SJ, Kerr GR, Gent Met al: Effectes of physiologie pacing versus ventricular pacing
on the risk of stroke and death due to cardiovascular causes. Canadian Trial of Physiologie Pacing
Investigators. N Engl J Med 2000; 11 : 1385-1391.
99
32 - Cooper PH, Innes DJ, Greer KE: Acute febrile neutrophilic dennatosis (Sweet's syndrome)
andmyeloproliferative disorders. Cancer 51: 1518-1526, 1983.
33 - Costa 1, Castanet J, Taillan B, Lacour JP, Perrin C, Chazal M, Mondain V, Ortonne JP:
adénites au cours d'un Pyoderma gangrenosum. Ann Dennatol venereol. 1994 121 (8) : 550-2.
34 - Cox NH, Peebles-Brown DA, MacKie RM : Case report : Pyoderma gangrenosum occuring IO
years after proctocolectomy for ulcerative colitis. Br J Hosp Med 1986, 36: 363.
35 - Da Costa A, Kirkorian G, Chevalier Ph, Cerisier A, Chalvidan T, Obadia JF, Etienne J, Isaaz
K, Touboul P: Infections secondaires à l'implantation d'un stimulateur cardiaque. Arch Mal Cœur
Vaiss, 1998 Jun, 91 :6, 753-7.
40 - Ferrazzi V, Riviere S, Sany J: Association d'un Pyoderma gangrenosum avec une atteinte
hépatopancréatique au cours d'une polyarthrite rhumatoïde. Rev Med Interne 1996; 17 (3): 266-7.
41 - Fulbriht RK, Wolf JE, Tschen JA: Residents' corner: Pyoderma gangrenosum at surgery
sites. J Dennatol Surg Oncol, 1985, 11 : 883-886.
43 - Gillis AM, Kerr CR: Whither physiologie pacing? Implications of CTOPP. Pace vol. 23, Aug
2000 : l193-6.
46 - Gooding JM, Kinney TB, Oglevie SB, Wang-Rodriguez J: Pyodenna gangrenosum twice
complicating percutaneous intervention in a single patient. AJR Am J Roentgenol 1999 May ; 172
(5) : 1352-4.
100
53 - Lear JT, Atheron MT, Byrne JP: Neutrophilic dermatoses: Pyoderma gangrenosum and
Sweet's syndrome. Postgrad Med J 1997 Feb; 73 (856): 65-8.
54 - Ledingham 1, Tehrani MA : Diagnosis, clinical course and treatment of acute dermal gangrene.
Br J surg 1975, 62 : 364-372.
55 - Lin E, Calvano SE, Lowry SF: Inflammatory cytokines and cell response in surgery. Surgery
2000; 127: 117-26.
56 - Long CC, Jessop J, Young M, Holt PJ: Minimizing the risk oj post operative Pyoderma
gangrenosum. Br J dermatol 1992, 127, 45-48.
58 - Maturi MF, Fine JD, Schaffer EH, Minuk GY, Hoo:fnagle JH: Pyoderma gangrenosum
associated with primary biliary cirrhosis. Arch intern Med 1983 ; 143 : 1261-1263.
63 - Nousari HC, Lynch yv, Anhalt GJ, Petri M : The effectiveness of Mycophenolate Mofetil in
refractory Pyoderma gangrenosum. Arch Dermatol 1998 Dec; 134 (12) : 1509-11.
64 - Odeh F : Pyoderma gangrenosum with Koebner effect and Mondor' s disease in the sarne
patient. Dermatologica 1976, 153 : 186- 190.
66 - Parsonnet V : Pacemaker indication revisionism. Pace vol. 23, Aug 2000 : 1197-8.
69 - Phan JC, hargadon AP, Salpeter SR: association between Pyoderma gangrenosum and
psoriasis. Lancet 1996 Aug 24; 348 (9026): 547.
70 - Powell FC, Schroeter AL, Su WPD, Perry HO: Pyoderma gangrenosum and monoclonal
gammapathy. Arch Dermatol 1983 ; 119 : 468-472.
71- Powell FC, Perry HO: Pyoderma gangrenosum in childhood. Arch Dermatol 1984, 120 Jun.
73 - Powell RJ, Holbrook MR, stevens A: Pyoderma gangrenosum and its treatment. Lancet 1997
(Dec 13 ; 350 ' 9093) : 1720-1.
75 - Rouchouse B, Jauberf J, Vasselon C, Brizard CP, Claudy AL: Signes ·cutanés des anémies
réfractaires avec excès de blastes. Ann dermatol venereol 1986, 113 : 441-447.
76 - Rowe IF, Deans AC: Serum C-Reactive Protein measurement in Pyoderma gangrenosum.
Dermatologica 1986; 173: 216-219.
77 - Samuels LE, Kaufinan MS, Kussmaul WG, Brockman SK : Pyoderma gangrenosum and
Myelofibrosis after coronary artery bypass grafting. J Thorac Cardiovasc Surg 1997 Apr; 113 (4):
795-7.
78 - Sanusi ID, Gonzalez E, Venable DD: Pyoderma gangrenosum of penile and scrotal skin. J of
Urology 127, March 1982.
79 - Schmutz JL, Bartin RH, Thess F, Weber M, Beurey J: Pyoderma gangrenosum: thérapeutique
par salazosulfapyridine. Ann Dermatol Venereol 1987, 114: 869-870.
81- Schwartz BK, Clendenning WE, Blasik LG: Pyoderma gangrenosum with HTLV 3 Antibody.
Arch Dermatol 122, May 1986.
82 - Sheldon DG, Sawchuk LL, Kozarek RA, Thirlby RC : Twenty cases of peristomal Pyoderma
gangrenosum. Diagnostic implications and management. Arch Surg 135, May 2000, 564-9.
86- Vigan M, Tennstedt D: Pacemaker et dermatologie. Ann dermatol venerel 2000; 127: 104-9.
87 - Von den Driesch : Pyoderma gangrenosum: a report of 44 cases with follow-up. Br J Dermatol
1997, 137: 1000-1005.
89 - Wang JL, Wang JB, Zhu YJ: Pyoderma gangrenosum with lung injury. Thorax 1999 Oct; 54
(10) 953-5.
91 - Wolf R: Nicotine for Pyoderma gangrenosum. Arch Dermatol 1998 Sep ; 134 (9): 1071-2.
92 - Wyrick WJ, Mader JT, Butler ME, Hulet WH: Hyperbaric Oxygen treatment of Pyoderma
gangrenosum. Arch Dermatol 114, Aug 1978.
VII - ANNEXES
104
04:17:36
t : A r··. ·- · •. , : --
16:42:39
, ·, , _, , , ,, 1. '. 1!1 a. I
......
A .J.
1 .
.:.... c-:J
: .•fl.__..--... _____ ___/\_ _ _ _ _ _ _ _ p..._/'-...•
r
l
SI
1555 1545
Sl
1265
SI
635
SI
520
Sl
430
SI
430
SI
420
Sl
410
SI
1510
SI
-:
: 1 ,_
. '
-:
'
: '
'
' ' • ; '
. ·-: ··
patf.E.nt.
;fa 9a47-ai &. uq:iect abwfu cfe fa uf.E. fz.wnauu..
o11hm: iOUi fa nunae'.E, je n'adnuthai pai cfe (aiu dz. 172Ei
mt.Jica&..i conlu &.i foü k f'h.umanitt.
et
d?eijucf:uE.ux enaeu JnEi o11attui, je und'tai à 'ti en(anti
f'm!huction 9ue j'ai uçue cfe &.u'ti pl-ui.
..Q.u &.i homnu:i m'aca.o4nt &.u't e1li.nu.. il jE. iUÜ à 172Ei f't0172Eiiei .
..Q.u jt: wli coW.TE.'tt d'opp'tobu d mf.pûd cfe JnEi confd.u1 il j!J matzctue.