Oct en Face
Oct en Face
Oct en Face
L’
OCT “en face” est une méthode d’imagerie qui a Définitions
connu un essor important ces 2 dernières années.
Elle permet d’analyser toutes les couches de la ✔✔ Principe (figure 1)
rétine, l’interface vitréomaculaire et la choroïde dans Le principe d’acquisition des images en “en face” est
le plan frontal, “en face”. Cette imagerie donne des de réaliser des coupes (raster) suffisamment serrées
informations complémentaires par rapport à l’analyse (au moins 30 μm d’espacement) centrées sur la zone
des coupes en B-scan horizontales et verticales. Son d’intérêt avec une addition des scans (frame) suffisante.
C-scan
Figure 1. L’OCT “en face”, ou C-scan, est une image reconstruite à partir de B-scan horizontaux et verticaux.
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✔ Analyse
L’OCT “en face” permet une analyse couche par couche
de la rétine et de la choroïde. Cette analyse doit, bien sûr,
être toujours combinée à l’analyse des coupes en B-scan.
Il existe différentes coupes :
• la coupe passant par la limitante interne est utile pour
l’analyse de l’interface vitréomaculaire (traction, trous
maculaires, membrane épirétinienne) et les œdèmes
maculaires ;
• la coupe suivant la membrane de Bruch permet tout
particulièrement d’analyser la choroïde et la rétine b
externe (décollement de l’épithélium pigmentaire, polype,
dégénérescence maculaire liée à l'âge, etc.) ;
• la coupe “transverse” est souvent moins utile et plus
difficile à interpréter (car traversant différentes couches
de rétine).
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a
précise sous la forme de petites formations arrondies
hyper-réflectives au sein du décollement de l’épithélium
pigmentaire hyporéflectif. Le BVN est également bien
visible dans certains cas (figure 3).
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Figure 4. Décollement de l’épithélium pigmentaire (DEP) vascularisé. L’angiographie à la fluorescéine (a) montre une hyperfluorescence
inhomogène et la présence de pin points. L’angiographie au vert d’indocyanine (b) montre bien le lacis néovasculaire qui est également
bien visible sur l’OCT “en face” (c) sous la forme d’un lacis néovasculaire hyperréflectif avec de nombreuses ramifications au sein du DEP.
L’OCT B-scan (d) montre une hyperréflectivité inhomogène au sein du DEP, sans lacis individualisable.
a b
Figure 5. Atrophie géographique. Le cliché en autofluorescence (a) met en évidence la zone atrophique hypo-autofluorescente. L’OCT
“en face” (b) met en évidence la zone atrophique et la zone de progression de l’atrophie (carré bleu), qui n’est pas visible sur le cliché en
autofluorescence.
c
Figure 6. Dégénérescence maculaire liée à l’âge atrophique et
tubulations de la rétine externe. Le cliché en autofluorescence (a)
montre les limites de l’atrophie, qui est hypo-autofluorescente.
L’OCT “en face” (b) met en évidence les tubulations rétiniennes Figure 7. Blanc périveinulaire (BPV). L’angiographie à la fluores-
externes, qui limitent les contours de la zone atrophique sous la céine ( a) met en évidence les tortuosités veineuses et les
forme de cavités hyporéflectives entourées par un liséré hyper- hémorragies. L’OCT “en face” (b) montre l’aspect de BPV : taches
réflectif. L’OCT B-scan (flèche bleue : coupe OCT) [c] localise les hyperréflectives dans la couche nucléaire interne (qui est norma-
tubulations qui se situent dans la rétine externe (flèche blanche). lement hyporéflective).
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a b
Figure 8. Macroanévrysmes veineux chez un patient présentant une occlusion de branche veineuse rétinienne. L’OCT “en face” (a) visua-
lise très bien les macroanévrysmes sous la forme de lésions arrondies à bordure hyperréflective et centre hyporéflectif (flèche blanche).
Sur l’angiographie au vert d’indocyanine (b), les macroanévrysmes sont hyperfluorescents (flèche blanche).
a b c
Figure 9. Ischémie dans une occlusion de branche veineuse rétinienne. L’OCT “en face” montre bien la raréfaction capillaire dans la nucléaire
interne (plexus superficiel) [a] et la plexiforme externe (plexus profond) [b]. L’angiographie à la fluorescéine (c) met en évidence la même
zone ischémique, qui apparaît hypofluorescente. À noter également la présence d’un néovaisseau rétinien (flèche).
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✔✔ OCT “en face” dans les télangiectasies les couches de la rétine, d ’aspect régulier entouré de
maculaires de type 2 logettes régulièrement réparties sur les bords. Dans les
L’OCT “en face” montre une désorganisation de la maille pseudo-trous, les bords sont moins réguliers, ovalaires
capillaire dans 100 % des télangiectasies maculaires avec une membrane épirétinienne (MER) à la surface de
de type 2. Cette désorganisation n’est visible ni sur la rétine responsable de plis ; les logettes, lorsqu’elles
l’OCT B-scan ni sur l’angiographie à la fluorescéine. Elle sont p résentes, sont moins régulières (figure 10).
montre une diffusion des télangiectasies sur les temps
tardifs de l’examen. Les kystes sont également présents ✔✔ OCT “en face” et taches blanches
dans 80 % des cas et bien visibles sur l’OCT “en face”. inflammatoires
L’OCT “en face” est très utile pour le diagnostic et la
✔✔ OCT “en face” dans les trous maculaires compréhension des taches blanches inflammatoires du
et les pseudo-trous fond d’œil.
Il n’est pas toujours aisé de différencier trou maculaire et Dans la choroïdite multifocale, l’OCT “en face” montre
pseudo-trou sur l’analyse du fond d’œil. L’OCT a permis des lésions rondes hyperréflectives dans le plan de l’épi-
d’en faire le diagnostic de façon certaine en montrant thélium pigmentaire correspondant aux foyers hypo
un trou intéressant toutes les couches de la rétine dans cyanescents visibles sur l’ICG.
les trous maculaires (de pleine épaisseur) et un trou Dans le syndrome des taches blanches évanescentes
intéressant uniquement les couches internes de la rétine (Multiple Evanescent White Dot Syndrome [MEWDS]),
secondaire à une membrane épirétinienne qui “froisse” l’imagerie “en face” montre des taches hyporéflectives
la surface rétinienne et entraîne une verticalisation des au niveau de la zone ellipsoïde (disruption de cette zone)
berges de l’entonnoir fovéolaire dans les pseudo-trous. correspondant aux taches hypocyanescentes vues sur
L’OCT “en face” est également très utile dans l’évalua- l’ICG. Ces taches se rétablissent progressivement en
tion des trous maculaires et des p seudo-trous. Dans quelques semaines avec une restitution concomitante
les trous maculaires, il existe un trou intéressant toutes de la zone ellipsoïde (figure 11).
Limitante interne
Nucléaire interne
Zone ellipsoïde
Figure 10. Trou maculaire de stade 3. L’OCT “en face” passant par différentes couches de la rétine montre la régularité des bords du trou, qui
est plus large au niveau de la zone ellipsoïde, la répartition régulière des logettes cystoïdes (coupe passant par la couche nucléaire interne).
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