THM 2016 WEIL Laurent
THM 2016 WEIL Laurent
THM 2016 WEIL Laurent
fr
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
ANNÉE 2016 N° 317
Par
Laurent WEIL
Né le 1 er
Octobre 1988 à Viriat (01)
1 WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1
Secteur Santé
Charles Mérieux
Et Biologiques (ISPB)
De Réadaptation (ISTR)
Et Assurances (ISFA)
3 WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
Moulin Philippe Nutrition
Négrier Sylvie Cancérologie ; radiothérapie
Neyret Philippe Chirurgie orthopédique et traumatologique
Nighoghossian Norbert Neurologie
Ninet Jean Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Obadia Jean-François Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Ovize Michel Physiologie
Rode Gilles Médecine physique et de réadaptation
Terra Jean-Louis Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Zoulim Fabien Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
4 WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
Rouvière Olivier Radiologie et imagerie médicale
Roy Pascal Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Ryvlin Philippe Neurologie
Saoud Mohamed Psychiatrie d’adultes
Schaeffer Laurent Biologie cellulaire
Scheiber Christian Biophysique et médecine nucléaire
Schott-Pethelaz Anne-Marie Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Tilikete Caroline Physiologie
Truy Eric Oto-rhino-laryngologie
Turjman Francis Radiologie et imagerie médicale
Vallée Bernard Anatomie
Vanhems Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Vukusic Sandra Neurologie
5 WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
Rheims Sylvain Neurologie
Richard Jean-Christophe Réanimation ; médecine d’urgence
Robert Maud Chirurgie digestive
Rossetti Yves Physiologie
Souquet Jean-Christophe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Thaunat Olivier Néphrologie
Thibault Hélène Physiologie
Wattel Eric Hématologie ; transfusion
Flori Marie
Letrilliart Laurent
Moreau Alain
Zerbib Yves
Lainé Xavier
Professeurs émérites
6 WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
Sappey-Marinier Dominique Biophysique et médecine nucléaire
Streichenberger Nathalie Anatomie et cytologie pathologiques
Timour-Chah Quadiri Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Voiglio Eric Anatomie
Farge Thierry
Pigache Christophe
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(CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS
8 WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
A Monsieur Éric BERTHONNAUD, pour votre disponibilité et votre précieuse aide dans l’élaboration
des résultats de ma thèse.
A Messieurs les Docteurs Philippe REBAUD et Tahar AIT-IDIR, pour tous vos enseignements et pour
m’avoir permis d’intégrer votre fabuleuse équipe.
A toute l’équipe de pédiatrie de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône, pour ce travail intense que vous
fournissez, toujours dans la bonne humeur.
A Monsieur le Docteur Didier PILLON, pour m’avoir transmis par ton compagnonnage le sérieux et
l’humanité qui te caractérisent.
A Madame le Docteur Zaza MAKAROFF, pour ton dynamisme et ta joie de vivre, et pour tout ce que
tu m’as appris (surtout à « rester humble »).
A Madame le Docteur Mélika ARMANET, pour m’avoir montré la médecine générale comme elle
devrait toujours être, une vraie médecine de famille.
A tous les médecins que j’ai pu côtoyer, pour m’avoir communiqué leurs savoirs.
A ma Maman, pour le « bon sens » que tu m’as transmis. Tu es et resteras le meilleur des médecins à
mes yeux.
A Bruno, pour m’avoir montré à quel point le métier de médecin peut être passionnant.
A ma Mamy, pour tes encouragements permanents et la valeur du travail que tu m’as inculquée.
A mes frères et sœurs, et mes neveux et nièces, pour tous les bons moments passés ensemble et
ceux à venir.
A tous mes amis, ceux de toujours, ceux de la fac, ceux de l’internat, merci de m’entourer et de faire
de chaque instant une fête !
A Roxane, pour le bonheur d’être avec toi. Tu me donnes chaque jour l’énergie d’être meilleur.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
TABLE DES MATIERES
I. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 14
2) La permanence des soins pédiatriques dans le Beaujolais et dans la région Lyonnaise ............. 14
c. Perdus de vue................................................................................................................................ 20
a. Sexe et âge.................................................................................................................................... 26
c. Niveau de tri................................................................................................................................... 27
a. Sexe ............................................................................................................................................... 28
b. Age ................................................................................................................................................ 29
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d. Horaire de passage ....................................................................................................................... 31
e. Niveau de tri................................................................................................................................... 32
a. Sexe et âge.................................................................................................................................... 42
b. Niveau de tri................................................................................................................................... 43
e. Affluence ........................................................................................................................................ 45
a. Sexe ............................................................................................................................................... 46
b. Age ................................................................................................................................................ 46
d. Horaire ........................................................................................................................................... 47
e. Niveau de tri................................................................................................................................... 47
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5) Caractéristiques des répondants ................................................................................................... 48
a. Généralités .................................................................................................................................... 50
V. DISCUSSION ................................................................................................................................ 51
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ABREVIATIONS
AP = Auxiliaire de Puériculture
IU = Infection Urinaire
JF = Jour Férié
MG = Médecin Généraliste
PH = Praticien Hospitalier
Rx = Radiographie
UP = Urgences Pédiatriques
Sd = Syndrôme
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I. INTRODUCTION
On compte en France 110 services d’urgences pédiatriques parmi les 650 services d’urgences
dont 60% sont mixtes (accueillent enfants et adultes) (1).
En 2013 on comptait 2 347 009 passages aux urgences pédiatriques pour un total de
16 359 205 passages dans les services d’urgences tous types confondus. La tendance générale selon
les services affiliés au Groupe francophone des Réanimation et Urgences Pédiatriques (GFRUP) est à
l’augmentation constante annuelle du nombre de passages notamment avec une augmentation de la
fréquentation en dehors des heures ouvrables, avec un pic d’activité à 18h et les weekends(1).
Durant les heures ouvrables (horaires d’ouverture des cabinets libéraux), les parents devraient
consulter en priorité pour leurs enfants dans le cabinet de leur médecin généraliste ou de leur pédiatre,
en dehors des situations d’urgence vraie.
En cas d’impossibilité de consulter leur médecin habituel ou en dehors des heures d’ouverture des
cabinets libéraux plusieurs solutions sont à leur disposition :
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lendemain pour voir leur médecin traitant. Elle est ouverte de 20h à minuit les jours de semaine,
de 12h à minuit le samedi et de 8h à minuit les dimanche et jours fériés.
Celle de Belleville-sur-Saône accueille les patients les samedis de midi à minuit et les
dimanches et jours fériés de 8h à minuit.
Les patients doivent obligatoirement téléphoner au préalable à un numéro unique pour ces 2
MMG aux heures d'ouverture.
- Les urgences de la Polyclinique du Beaujolais à Arnas qui prennent en charge les urgences
pédiatriques traumatologiques.
- La permanence organisée par le Groupement des Pédiatres Lyonnais prend en charge les
enfants à l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc, dans le 7e arrondissement de Lyon, chaque soir de
la semaine de 20 heures à minuit et de 9 heures à minuit les samedis, dimanches et jours fériés.
- Les Urgences Pédiatriques de l’Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) à Bron sont le centre de
référence local des urgences pédiatriques, au sein du centre hospitalier universitaire de Lyon.
Ce service accueille les enfants de 0 à 18 ans pour des urgences médico-chirurgicales ou
psychosociales. Il comporte 2 secteurs :
o Un secteur de Consultations non Programmées qui accueille les patients triés comme
non graves et qui se compose de 7 box de consultations et d’1 box de prélèvement.
o Un secteur d’« Urgences Vraies » qui accueille la traumatologie et les patients
nécessitant des soins plus importants. Il comporte 6 boxes de consultations, 1 box de
prélèvement, 1 salle de plâtre, 1 salle avec 4 lits d’observation, et 1 salle de
déchoquage avec 2 postes.
Ce service a accueilli 84638 enfants en 2015 dont quasi la moitié de patients non graves (39 964
consultations non programmées soit 47% du nombre total de passages).
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3) L’Hôpital Nord-Ouest (HNO) et les Urgences Pédiatriques de l’HNO
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Graphique 1 : Evolution du nombre de passages annuel aux urgences pédiatriques de
Villefranche-sur-Saône
35000
30000
25000
20000
15000
Passage
10000 Hospitalisation
5000
0
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
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c. Filières de soin au sein des urgences pédiatriques
Le tri à l’accueil des urgences pédiatriques de Villefranche-sur-Saône est réalisé par l’Infirmière
Organisatrice de l’Accueil (IOA) en s’appuyant sur une échelle de tri spécifique au service (Annexe 1)
adaptée de l’échelle utilisée à l’HFME, elle-même inspirée de l’échelle canadienne de tri et de gravité
adapté à la pédiatrie (2) qui est la plus fréquemment utilisée dans les services d’urgences pédiatriques
en France (3).
Lorsque les patients et leurs accompagnants se présentent à l’accueil des urgences
pédiatriques, les enfants bénéficient tout d’abord d‘un « quick look » par l’IOA (Annexe 2) grâce au
triangle d’évaluation pédiatrique.
Si le quick look est anormal le patient est installé directement en box de déchoquage pour les
niveaux 1 et 2.
Si le quick look est normal mais que le patient est classé en niveau 3 il est installé dès que
possible en box, sinon il sera réévalué de façon rapprochée.
L’enregistrement administratif est réalisé secondairement ou parallèlement à l’évaluation
complémentaire et au conditionnement de l’enfant.
Dans les autres cas (niveaux 4 et 5) les enfants et leurs accompagnants sont redirigés vers
l’accueil des urgences adultes pour l’enregistrement administratif.
Suite à cet enregistrement les patients sont inclus dans la liste des patients du logiciel
informatique DMU (Dossier Médical des Urgences).
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II. METHODE
1) Population étudiée
a. Critères d’inclusion
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Janv. février Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
Le groupe des PAPEC comprend les patients inscrits administrativement par l’agent
d’accueil administratif des urgences adultes puis évalués par l’IOA et hiérarchisés selon
l’échelle de tri du service, qui quittent ensuite le service des urgences pédiatriques de
Villefranche-sur-Saône avant la consultation médicale.
Le groupe des répondants comprend les PAPEC ayant répondu au questionnaire
téléphonique dans son intégralité.
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b. Critères d’exclusion
Nous avons exclu du groupe des PAPEC les patients non-inscrits administrativement
ainsi que les patients partant au cours de la prise en charge après le début de la consultation
médicale.
c. Perdus de vue
Les patients dont le numéro de téléphone ne figurait pas dans leur dossier médical
informatique du logiciel DMU ou dont le numéro était erroné, étaient considérés comme perdus
de vue, après échec d’une recherche dans l’annuaire.
Les patients dont les parents n’étaient pas joignables au téléphone après 2 rappels à
J3 et à J6 de leur passage aux urgences, ainsi que ceux dont les parents refusaient de répondre
au questionnaire étaient également considérés comme perdus de vue.
Le questionnaire a été élaboré spécifiquement pour notre étude et a été validé par
l’équipe des pédiatres de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône. Les questions fermées à choix
multiples ont été privilégiées pour pouvoir permettre une meilleure interprétation des résultats.
L’âge des patients renseigné dans le questionnaire était ensuite classé selon 6 tranches
d’âge :
- La tranche [0 – 3 mois] comprenait les nouveau-nés et petits nourrissons qui étaient d’emblée
triés au niveau 4 (Annexe 1).
- Les tranches ]3 – 6 mois] et ]6 – 12 mois] comprenaient les nourrissons d’âge moyen.
- La tranche ]12 – 36 mois] comprenait les grands nourrissons.
- La tranche ]36 mois – 6 ans] correspondait aux petits enfants.
- La tranche ]6 – 18 ans] correspondait aux grands enfants et aux adolescents.
Les horaires de consultation des patients ont été fixés selon les horaires de
permanence de soins de la maison médicale de garde de Villefranche :
- La période « Jour » correspond ainsi aux heures ouvrables c’est-à-dire au moment de la
journée où les médecins généralistes et/ou pédiatres libéraux consultent à leur cabinet.
- La période « Garde » correspond aux heures d’ouverture de la maison médicale de garde.
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- La période « Nuit » correspond au moment où ni les cabinets libéraux ni la maison médicale
de garde ne sont ouverts, donc où la permanence des soins pédiatriques est assurée
uniquement par les services d’urgence.
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La Question 10 permet de faire un état des lieux des connaissances sur le
fonctionnement de la permanence des soins.
Le but de cette question est de déterminer le niveau d’information des accompagnants
des PAPEC. Le recours au 15 pour l’orientation médicale et/ou la consultation dans une maison
médicale de garde permettrait de désengorger les services d’urgences pédiatriques. Lorsque
l’accompagnant répondait « Non » à l’une de ces propositions, il lui était expliqué succinctement
le fonctionnement des maisons médicales de garde et de la régulation du 15.
Les appels téléphoniques des accompagnants (numéro renseigné par l’IOA dans le
DMU) ont été réalisés le soir entre 18h et 21h à J3 du passage aux urgences puis si absence
de réponse, un rappel à J6 était effectué. Les appels ont été passés le soir pour pouvoir
joindre au mieux les parents travaillant la journée.
Le questionnaire a été testé durant le mois de décembre 2015. Les parents des PAPEC
du 8 et 9 décembre 2015 ont été joints une fois par téléphone 3 jours après leur passage aux
urgences. 7 parents d’enfants partis avant prise en charge ont pu être contactés parmi les 18
que comptaient au total ces journées. Le taux de réponse lors d’un seul appel était donc
satisfaisant (environ 38%).
L’accueil du questionnaire était plutôt favorable. La durée des appels n’excédait pas 5
minutes. L’étude des temps d’attente et de l’identité de l’accompagnant sont apparues comme
difficilement réalisables à plus grande échelle.
Les premiers résultats de l’étude ont été présentés aux membres de l’association
Courlygones lors d’une réunion de groupe de travail le 29/02/2016. Ceux-ci ont pu émettre leur
avis concernant ce type d’étude et souligner son intérêt dans la recherche d’amélioration de la
permanence des soins pour les enfants.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
L’association Courlygones a été fondée le 26 mars 2002, sous le régime des
associations de type loi 1901. Son équipe est composée de médecins (généralistes et
spécialistes), de paramédicaux (infirmiers, kinésithérapeutes) et de personnel de PMI qui ont
mis en commun leurs savoirs et leurs expériences pour créer différents messages de santé
permettant l'éducation de parents de jeunes enfants lors de situations d'urgence courantes. Les
trois premiers messages de santé (fièvre, gêne respiratoire et diarrhée) ont été diffusés
quasiment à l’identique dans l’édition 2006 du carnet de santé national (page 22 et 23) et la
fiche concernant la fièvre da été insérée dans le carnet de santé du département du Rhône (5).
Ces messages de santé sont en libre accès pour le grand public et les professionnels
sur leur site internet www.courlygones.net. Toutes ces réalisations ont été validées par un
comité scientifique et technique, et le site internet a obtenu la certification « Health on the net »
(HON) depuis le 17 juin 2013.
Par ailleurs, grâce à une convention Courlygones/SAMU 69 Centre 15, une plateforme
téléphonique a été mise en place dans le cadre de la régulation libérale pédiatrique (5).
Les données concernant le sexe, l’âge, le jour et l’horaire de la consultation, et le niveau de tri
des patients ont été extraites du logiciel DMU et consignées dans des tableaux Microsoft Excel. Les
réponses aux questionnaires ont également été consignées dans des tableaux Microsoft Excel. Les
analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel Excel XLSTAT 2013.1.01.
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III. RESULTATS DE L’HIVER
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2) Caractéristiques de l’ensemble des patients
Sur la période allant du 01 janvier 2016 au 29 février 2016, 5103 passages ont été enregistrés
aux urgences pédiatriques de l’HNO Villefranche. Le tableau 1 reprend les caractéristiques de
l’ensemble des patients ayant été admis dans le service sur cette période : sexe, âge, jour et horaire de
consultation, et enfin le niveau de tri par l’IOA.
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a. Sexe et âge
Concernant le sexe (diagramme 1), La différence entre le nombre de filles et garçons n’était
pas significative [test z : p=1.000].
La répartition filles / garçons n’était également pas significativement différente en fonction des
tranches d’âges [test khi² : p=0.673].
Concernant l’âge des patients (diagramme 2) : on observe que la majorité des consultants
(58.3%) était âgée de moins de 6 ans.
Concernant les jours de passage, la différence entre le nombre de passage selon les jours de
la semaine n’a pu être étudiée statistiquement qu’en ré-échantillonnant sur la période du 5 janvier 2016
au 29 février pour avoir le même nombre pour chaque jour de la semaine. Cela donne la répartition
figurant dans le tableau 2 et le diagramme 3.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 2, Diagramme 3 : répartition selon jour de la semaine sur la période du 5 janvier
au 29 février 2016 .
Concernant les horaires de passage (tableau 1) : la moitié (51.7%) des patients sont admis aux
urgences pendant la période « jour », moins de 10% (9,2%) sur la période « nuit » et le reste (39.2%)
le sont pendant la période de « garde ».
c. Niveau de tri
Concernant le tri des patients admis dans notre service, on retrouvait la répartition présentée
dans le diagramme 4 : la majorité des patients était classée comme « non urgent » (niveaux 4 et 5).
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(CC BY-NC-ND 2.0)
3) Caractéristiques des patients partis avant prise en charge
Parmi les 5103 passages, nous avons sélectionné 166 passages correspondant à nos critères
d’inclusion de patients partis avant prise en charge (Groupe PAPEC) dont les caractéristiques ont été
comparées au reste des passages (Groupe Consultants).
a. Sexe
La proportion de garçons et de fille entre les 2 groupes (Tableau 3, Diagramme 5) n’était pas
significativement différente [test khi² : p=0.75]
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b. Age
La répartition selon l’âge des deux groupes étudiés figure dans le tableau 4 et le diagramme 6.
La seule tranche d’âge sur laquelle la proportion d’enfants était significativement différente entre
le groupe Consultants (6,0%) et le groupe PAPEC (0,0%) était la tranche [0-3 mois], [test z : p<0.0001].
Sur les autres tranches d’âge, les proportions d’enfants n’étaient pas significativement
différentes entre le groupe Consultants et le groupe PAPEC [test z : p>0,05 pour chacune de ces
tranches].
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(CC BY-NC-ND 2.0)
c. Jour de la semaine
La répartition en fonction des jours de la semaine est significativement différente entre les 2
groupes [test khi² : p<0.0001] (Tableau 5, Diagramme 7).
En effet, c’était sur la deuxième partie de la semaine que nous avons observé des différences
significatives :
- Sur le jeudi où les PAPEC représentaient 1.7% des passages, la proportion d’enfants était
significativement différente entre le groupe Consultants (13.2%) et le groupe PAPEC (6.6%)
[test z : p=0.001].
- Sur le vendredi où les PAPEC représentaient 1.2% des passages, la proportion d’enfants est
significativement différente entre le groupe Consultants (13.1%) et le groupe PAPEC (4.8%)
[test z : p<0.001].
- Sur le samedi où les PAPEC représentaient 5.2% des passages, la proportion d’enfants est
significativement différente entre le groupe Consultants (15.4%) et le groupe PAPEC (25.3%)
[test z : p=0.004].
- Sur le dimanche où les PAPEC représentaient 5.1% des passages, la proportion d’enfants est
significativement différente entre le groupe Consultants (15.8%) et le groupe PAPEC (25.3%)
[test z : p=0.005]
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Diagramme 7 : Répartitions des patients selon le jour de consultation
Nous avons donc remarqué qu’il y avait statistiquement moins de PAPEC les jeudis et vendredis
et proportionnellement plus de PAPEC les samedis et Dimanches.
d. Horaire de passage
La répartition en fonction de la tranche horaire est significativement différente entre les 2 groupes
[test khi² : p<0.0001].
- Sur la tranche horaire du jour où les PAPEC représentaient 2.4% des passages, la proportion de
PAPEC admis aux urgences le jour (38,6%) était inférieure à celle du reste des passages (52,1%).
- Sur la tranche horaire de la nuit où les PAPEC représentaient 1.7% des passages, la proportion de
PAPEC admis aux urgences la nuit (4,8%) était inférieure à celle du reste des passages (9,3%)
- Sur la tranche horaire de la garde où les PAPEC représentaient 4.8% des passages, la proportion de
PAPEC admis aux urgences durant la garde (57,2%) était supérieure à celle du reste des passages
(38,6%)]
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Diagramme 8 : Répartition des patients selon l’horaire de passage
Groupe Consultants Groupe PAPEC
Globalement il y avait donc plus de PAPEC durant la garde et moins durant la nuit.
e. Niveau de tri
En comparant les deux groupes selon leur niveau de tri, nous avons pu remarquer qu’il n’y avait
pas de patients triés en niveau 2 ou 3 parmi les PAPEC par rapport au reste des passages (Tableau 7
et Diagramme 8).
Pour le niveau 4 où les PAPEC représentent 0.9% des passages, la proportion d’enfants est
significativement différente entre le groupe Consultants (33.1%) et le groupe PAPEC (10.1%)
[test z : p<0.001].
Pour le niveau 5 où les PAPEC représentent 4.3% des passages, la proportion d’enfants est
significativement différente entre le groupe Consultants (61.0%) et le groupe PAPEC (89.9%)
[test z : p<0.001].
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Diagramme 9 : Répartition des patients selon leur niveau de tri
Groupe Consultants Groupe PAPEC
Les PAPEC étaient donc majoritairement triés au niveau 5 donc de plus faible gravité.
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4) Caractéristiques des répondants
Parmi le groupe des PAPEC nous avons pu recueillir 78 réponses à un questionnaire sur
les 166.
Le tableau 8 présente les caractéristiques des PAPEC et celles des répondants
(groupe Répondants).
Les caractéristiques du groupe Répondants ne sont pas statistiquement différentes du groupe
complet des PAPEC pour l’ensemble des critères : Jours de la semaine : p=0.961 (test exact de Fisher),
Horaire : p=0.779 (test exact de Fisher), Age : p=0.995 (test exact de Fisher), Sexe : p=0.725 (test khi²)
et Tri : p=0.986 (test khi²).
Au total le groupe des répondants était donc représentatif de l’ensemble des PAPEC de la
période étudiée.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
5) Réponses au questionnaire
Traumatologique 20
Infectieux/Fièvre 17
Gastro-entérologique 14
ORL 9
Dermatologique 7
Pneumologique 3
Symptômes du Nourrisson 2
Cardiologique 2
Ophtalmologique 2
Neurologique 1
Urologique 1
0 5 10 15 20 25
La gravité ressentie
La gravité ressentie par les accompagnants des PAPEC était plus importante que celle
déterminée par l’IOA à l’accueil grâce à l’échelle de tri. En effet 89,9% des PAPEC étaient triés au
niveau 5 (diagramme 9) contre 13% selon les accompagnants (diagramme 10) et 10,1% des PAPEC
étaient triés au niveau 4 contre 35% selon les accompagnants. Selon les accompagnants certains
PAPEC étaient des cas urgents (50% de Niveau 2 et 3) ou en détresse vitale (2% de Niveau 1).
Niveau 4
35% Niveau 3
41%
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Les motifs de choix de consulter aux urgences
Les motifs de choix de consulter aux urgences plutôt que chez le médecin habituel
(Histogramme 3) étaient dominés par l’inquiétude parentale pour 34 accompagnants (43,6%) et
l’impossibilité de consulter leur médecin habituel pour 29 accompagnants (37,2%). Les répondants
pouvaient donner plusieurs motifs en même temps.
Inquiétude parentale 34
Pas de RDV 29
Souhait d'expertise 8
Convenance Personnelle 4
Persistance des symptômes 3
Inquiétude grand-parents 2
Adressé Médecin Habituel 2
Adressé radiologue 1
Adressé MMG 1
Inquiétude assistante maternelle 1
Eloignement domicile 1
Habitude 1
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Le départ prématuré du service était dû majoritairement à un délai d’attente trop long pour 28
accompagnants (Histogramme 4) soit 36% des répondants.
Histogramme 4 : Motifs de départ
Délai d'attente 28
Fatigue 9
Rassurés 8
Impératifs personnels 7
Mauvais accueil 4
0 5 10 15 20 25 30
36 WEIL
(CC BY-NC-ND 2.0)
Si on y associait le temps d’attente annoncé, on retrouvait la problématique du temps d’attente
pour 48 des personnes interrogées soit 62% des répondants. Venaient ensuite l’amélioration des
symptômes et le surplus de patients en salle d’attente (20 répondants pour les 2 items soit 26% chacun).
51 PAPEC ont consulté un médecin dans les jours qui ont suivi leur passage aux urgences soit
65 % des PAPEC.
Lieux de consultation
Le lieu de consultation privilégié était chez le médecin généraliste pour 43% des PAPEC
(diagramme 11). Les autres lieux de consultation principaux étaient chez le pédiatre (17%), à la maison
médicale de garde (16%) et dans un autre service d’urgences (14%).
2% 4%
2%
2%
14%
Autres Urgences
MMG
17% MG
16%
Pédiatre
ORL
Dentiste
Ostéopathe
Urgences Villefranche
43%
Parmi les PAPEC, 41 étaient suivis habituellement par un pédiatre (52,6%) et 38 par un médecin
généraliste (47,4%).
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Le tableau 9 nous montre le détail des lieux de consultation selon le suivi habituel de l’enfant.
Délai de consultation
Le délai de consultation était court : 78% des patients consultaient le jour même ou le lendemain
de leur passage aux urgences (Histogramme 5).
25
21
19
20
15
10 7
5 2
0 1 1
0
J0 J1 J2 J3 J4 J5 J6
Seulement 13 patients parmi les 51 ayant consulté un médecin dans les suites de leur passage
aux urgences ont eu besoin d’examens complémentaires. Donc 75% des consultants n’ont pas eu
besoin d’examens complémentaires. 9 examens d’imagerie et 5 examens biologiques ont été prescrits.
7 patients parmi les 51 consultants soit 14% n’ont eu besoin d’aucun traitement.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Le tableau 10 donne des précisions sur les 13 patients ayant bénéficié d’examens
complémentaires.
Tableau 10
On remarque ainsi que parmi les 13 patients ayant eu des examens complémentaires dans les
suites seulement une patiente a eu une issue défavorable. Cette patiente était une fille de 10 mois
amenée par sa mère pour un tableau associant diarrhées et vomissements depuis moins de 24h, le
quick look était normal, les constantes également et elle a été classée en niveau 5 par l’IOA. La mère
et sa fille ont attendu en salle d’attente puis en box durant 2h50 selon l’horaire de départ renseigné dans
le DMU. Elle a ensuite consulté aux urgences de l’HFME alors que son état s’aggravait : le diagnostic
retenu a été celui d’une gastro-entérite virale avec déshydratation. Elle a été hospitalisée durant une
nuit à l’UHCD de l’HFME avec la mise en place d’une réhydratation par voie IV puis a pu regagner son
domicile le lendemain matin.
La connaissance du fonctionnement de la permanence des soins était plutôt bonne : 64% des
PAPEC connaissaient le fonctionnement de régulation par le 15 et 83% connaissaient l’existence des
maisons médicales de garde.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Certains patients ont également proposé de diminuer le nombre de consultations non justifiés
(8%), d’afficher les modalités du tri (8%) et le temps d’attente à l’accueil (8%), d’améliorer l’inscription
administrative pour les étiquettes (3%) et de permettre aux IOA de réorienter les patients non graves
(3%).
Aucun 28
Plus d'effectif 16
Meilleur accueil 9
Affichage tri 6
Affichage temps d'attente 6
Moins de consultations inutiles 6
Meilleures conditions d'attente 5
Améliorer étiquettes 2
Réorientation par IDE 2
Autres 6
0 5 10 15 20 25 30
Nombre de réponses
Dans la catégorie « Autres » on retrouve (cités par une seule personne à chaque fois) : la mise
en place d’un médecin à l’accueil ; l’instauration de consultations programmées comme à la Clinique du
Val d’Ouest ; la création d’une maison médicale de garde avec une salle de radiologie dédiée ;
l’amélioration du tri par l’IOA ; l’augmentation du nombre de fauteuils roulants disponibles ; ne pas
installer en box de consultation avant la consultation médicale.
Concernant les propositions d’améliorations faites aux répondants : 91% étaient favorables à la
création d’une filière de consultations non programmées et 76% étaient favorables à la diffusion de
vidéos d’information en salle d’attente.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
IV. COMPARAISON AVEC LES RESULTATS DE L’ETE
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(CC BY-NC-ND 2.0)
2) Comparaison de l’ensemble des passages en Hiver et en Eté
Sur la période allant du 01 juillet 2016 au 31 août 2016, 4032 passages ont été enregistrés aux
urgences pédiatriques de l’HNO à Villefranche-sur-Saône. Le tableau 11 reprend les caractéristiques
de l’ensemble des patients ayant été admis dans le service sur cette période : sexe, âge, jour et horaire
de consultation, et enfin le niveau de tri par l’IOA.
a. Sexe et âge
La proportion garçon / fille est significativement différente entre la période Hiver et Eté [test khi² :
p=0.013] avec une proportion plus grande de garçons l’été (Tableau 11)
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Les proportions des différentes tranches d’âges sont significativement différentes entre la
période HIVER et ETE [test khi² : p<0.001]. En effet sur la période de l’été il y avait proportionnellement
moins de petits et moyens nourrissons âgés de moins d’un an (Tableau 12) : la proportion d’enfants est
significativement différente entre les périodes Hiver et Eté sur les tranches d’âges : [0-3 mois] [test z :
p=0.014], ]3-6 mois] [test z : p<0.001], ]6-12 mois] [test z : p=0.032].
b. Niveau de tri
Sur la période de l’été comme sur celle de l’hiver il n’y a aucun patient trié au niveau 1 et pour
les niveaux 2 et 3 la proportion d’enfants n’est pas significativement différente entre les 2 périodes [test
z : p=0.717 pour le niveau 2] , [test z : p=0.181 pour le niveau 3] .
Mais la répartition globale en fonction du tri est significativement différente entre les périodes
Hiver et Eté [test khi² : p<0.001] :
- pour le niveau 4, la proportion d’enfants est significativement différente entre les 2 périodes [test z :
p<0.001]
- pour le niveau 5, la proportion d’enfants est significativement différente entre les 2 périodes [test z :
p<0.001]
Effectivement comme on peut le voir sur le Diagramme 12 il y a plus d’enfants triés au niveau
4 et moins au niveau 5 en été qu’en hiver.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
c. Jour de passage
Les 2 périodes (hiver et été) ne comportant pas le même nombre de jours. Un ré-
échantillonnage a été effectué pour obtenir que le nombre de chaque jour de semaine soit identique sur
les 2 périodes (Tableau 14) :
- période Hiver : du 5 janvier 2016 au 22 février 2016.
- période Eté : du 7 juillet 2016 au 31 août 2016 (en excluant le 8, 9, 10, 12, 13, 14 juillet et 15 août)
d. Horaire de passage
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Diagramme 13 : Répartition des patients selon l’horaire
Hiver Eté
La répartition du nombre de passages en fonction de l’horaire est significativement différente entre les
périodes d’hiver et d’été [test khi² : p<0.001] :
La proportion de passages pendant les horaires « garde » et « jour » est significativement différente
entre l’hiver et l’été [test z : p<0.001].
- La proportion de passages pendant l’horaire nuit n’est pas significativement différente entre l’hiver et
l’été [test z : p=0.057].
Ainsi en été les patients consultent davantage sur l’horaire de la garde et moins durant la
journée qu’en hiver.
e. Affluence
L’activité aux urgences pédiatriques de Villefranche est plus faible l’été que l’hiver ce qui est
mis en valeur par les calculs ci-dessous.
En calculant la moyenne par jour des passages en fonction de l’horaire, on obtient : 85.1
passages/jour en hiver contre 60.1 passages en été, soit une diminution de 29.4%.
En calculant la moyenne par heure des passages en fonction de l’horaire, on obtient :
- Jour : 5.1 passages/heure en hiver contre 3.2 passages/heure en été, soit une diminution de 37.3%.
- Garde : 4.6 passages/heure en hiver contre 3.8 passages/heure en été, soit une diminution de 17.4%.
- Nuit : 0.9 passages/heure en hiver contre 0.6 passages/heure en été, soit une diminution de 33.3%.
Parmi les 4032 passages, nous avons sélectionné 32 passages correspondant à nos critères
d’inclusion de patients partis avant prise en charge (Groupe PAPEC) dont les caractéristiques ont été
comparées au reste des passages (Groupe Consultants).
Nous avons effectué la même étude statistique de comparaison entre ces deux groupes sur la
période été que sur la période hiver.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
a. Sexe
b. Age
Les proportions des différentes tranches d’âges (Tableau 17) ne sont pas significativement
différentes entre les 2 groupes [test fisher : p=0.426]
c. Jour de la semaine
La répartition en fonction des jours de la semaine est significativement différente entre les 2
groupes [test fisher : p<0.001] parce que 24 parmi les 32 PAPEC de l’été soit 75% des PAPEC étaient
admis aux urgences le weekend (Diagramme 14).
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(CC BY-NC-ND 2.0)
d. Horaire
e. Niveau de tri
La répartition en fonction du tri est significative différente entre les 2 groupes [test fisher : p=0.008]
comme on peut le voir dans le Tableau 18 : tous les PAPEC sont triés au niveau 4 ou 5.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
4) Comparaison des PAPEC de l’hiver avec les PAPEC de l’été
Globalement les PAPEC de l’été avaient les mêmes caractéristiques que les PAPEC de l’hiver :
- Pas de différence de proportion de sexe par rapports aux groupes des consultants.
- Il y a davantage de PAPEC le week-end.
- Il y avait proportionnellement plus de PAPEC durant la garde et moins durant la nuit que le
groupe consultant.
- Les PAPEC de l’été comme les PAPEC de l’hiver étaient des patients non graves
majoritairement triés au niveau 5.
Nous avons observé une particularité des PAPEC de l’été : sur la période été les proportions
par tranche d’âge n’étaient pas différentes du reste des consultants pour toutes les tranches d’âge
contrairement à la période hiver où il n’y avait aucun PAPEC âgé de moins de 3 mois. Cette différence
est finalement peu interprétable étant donné le faible effectif de PAPEC âgé de moins de 3 mois en été :
seulement un enfant.
Parmi le groupe des PAPEC de l’été nous avons pu recueillir 18 réponses à un questionnaire
sur les 32.
Le Tableau 19 présente les caractéristiques des PAPEC et celles des répondants
(groupe Répondants).
Les caractéristiques du groupe Répondants ne sont pas statistiquement différentes du groupe complet
des PAPEC pour l’ensemble des critères : Jours de la semaine : p=0.821 (test de fisher), Horaire :
p=0.723 (test de fisher), Age : p=0.518 (test de fisher), Sexe : p=0.345 (test de fisher), CIMU : p=0.913
(test de fisher).
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Tableau 19 : Caractéristiques des groupes PAPEC et Répondants
Echantillon Nb. Modalité Effectif Fréquence
Jour / Groupe PAPEC 32 Mar. 4 12.5 %
Mer. 2 6.3 %
Jeu. 1 3.1 %
Ven. 1 3.1 %
Sam. 12 37.5 %
Dim. 12 37.5 %
Jour / Groupe Répondants 18 Mar. 2 11.1 %
Mer. 1 5.6 %
Jeu. 1 5.6 %
Ven. 0 0.0 %
Sam. 7 38.9 %
Dim. 7 38.9 %
Horaire / Groupe PAPEC 32 Garde 26 81.3 %
Jour 6 18.7 %
Horaire / Groupe Répondants 18 Garde 15 83.3 %
Jour 3 16.7 %
Age / Groupe PAPEC 32 ]0-3 mois] 1 5.6 %
]3-6 mois] 1 5.6 %
]6-12 mois] 3 16.7 %
]12-36 mois] 4 22.2 %
]36 mois-6 ans] 3 16.7 %
]6 ans-18 ans] 6 33.3 %
Age / Groupe Répondants 18 ]0-3 mois] 0 0. %
]3-6 mois] 1 7.1 %
]6-12 mois] 0 0.0 %
]12-36 mois] 5 35.7 %
]36 mois-6 ans] 4 28.6 %
]6 ans-18 ans] 4 28.6 %
Sexe / Groupe PAPEC 32 F 16 50.0 %
M 16 50.0 %
Sexe / Groupe Répondants 18 F 12 66.7 %
M 6 33.3 %
Tri / Groupe PAPEC 32 4 6 18.7 %
5 26 81.3 %
Tri / Groupe Répondants 18 4 3 16.7 %
5 15 83.3 %
Au total le groupe des répondants était donc représentatif de l’ensemble des PAPEC de la
période étudiée.
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6) Réponses au questionnaire
a. Généralités
La période de l’été comme nous avons pu le voir s’accompagne d’une baisse de l’activité
d’environ 30% ce qui entraîne une diminution du taux de PAPEC de 3,25% l’hiver à 0,79% l’été. Malgré
un taux de réponse au questionnaire meilleur en été qu’en hiver (56,25% contre 46,99%), seulement
18 accompagnants ont pu être joints par téléphone.
Compte tenu de l’absence de différence notable dans les réponses au questionnaire pour les
PAPEC de l’été, nous ne développerons pas les résultats précédemment décrits avec le groupe PAPEC
de l’hiver.
Nous allons détailler ici une journée particulière du mois de Juillet qui souligne différents
facteurs pouvant modifier le nombre de PAPEC. La journée du 9 Juillet 2016 comme on peut le voir
dans l’Histogramme 7 a été une journée de forte affluence pour une journée d’été au service des
urgences pédiatriques de Villefranche-sur-Saône avec 99 passages. La proportion de PAPEC a été
particulièrement importante durant cette journée avec 9 PAPEC soit 8,9% des passages. 5 parents ont
répondu à nos appels téléphoniques dont 4 ayant été admis aux urgences sur l’horaire garde et 1 sur
l’horaire jour. Or un enfant en état de mal épileptique a été amené par ses parents dans la soirée puis
a dû être intubé et transféré en réanimation à l’HFME. Cet évènement a vraisemblablement eu un impact
sur le nombre de PAPEC car 3 des 4 parents joints ayant amené leur enfant aux urgences ce soir-là
disaient être partis après avoir vu un cas beaucoup plus grave arrivé ce qui a minimisé leur problème
personnel et entrainé leur départ prématuré.
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80
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40
20
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V. DISCUSSION
La proportion de garçons était plus importante en été qu’en hiver, il y avait moins de nourrissons
de moins d’un an en été et davantage de patients triés au niveau 4 en été qu’en hiver. Ces constatations
s’expliquent par les motifs de consultation propres à l’été qui sont dominés par la traumatologie. Ces
accidents de la vie courante surviennent essentiellement chez des garçons et après l’âge d’acquisition
de la marche (6). Par ailleurs les patients se présentant pour des plaies sont triés systématiquement au
niveau 4 ce qui a pu donc entrainer une recrudescence d’enfants triés au niveau 4.
Parmi les niveaux de tri de l’ensemble des passages on remarquait une majorité de patients
triés aux niveaux 4 et 5 donc non urgents.
Les patients triés au niveau 2 sont installés et évalués immédiatement par un médecin. Ceux
triés au niveau 3 sont généralement installés rapidement et évalués dans les 30 minutes par un
médecin. Ce temps d’attente limité ou inexistant permet d’éviter les départs avant prise en charge.
Sur les périodes étudiées il n’y a eu aucun cas classé niveau 1 car ils sont heureusement rares
et nécessitent souvent une prise en charge pré-hospitalière par le SMUR. Une autre raison pour
expliquer l’absence de patients triés au niveau 1 est qu’il n’y a pas de service de réanimation pédiatrique
au sein de l’hôpital de Villefranche donc les patients à risque vital immédiat sont orientés vers l’HFME.
Notre étude montre qu’il n’y a pas de différence de sexe parmi les PAPEC. Il n’y a pas d’enfant
de moins de 3 mois parmi les PAPEC en hiver et un seul en été, ce qui s’explique par le tri effectué par
l’IOA qui classe systématiquement au minimum au niveau 4 les nourrissons de moins de 3 mois
(Annexe 2) mais qui peut aussi s’expliquer par l’inquiétude parentale qui est plus forte pour les petits
nourrissons et nouveaux nés.
Les PAPEC ont été admis aux urgences surtout les samedis et dimanches alors que l’activité
n’était pas significativement plus forte. Les PAPEC sont des patients de faible gravité car ils
n’appartiennent qu’aux niveaux de tri 4 et 5 faisant d’eux des patients dont le cas est « non urgent ».
On peut donc penser que les weekends les accompagnants de ces patients non graves sont moins
sujets à attendre que les jours où ils travaillent.
L’horaire de passage principal des PAPEC est celui de la garde, ce qui peut s’expliquer ensuite
grâce aux réponses au questionnaire qui indiquent qu’une des raisons principales de consultation aux
urgences des PAPEC est l’impossibilité de consulter le médecin habituel. Les départs prématurés
durant l’horaire de la garde sont également liés à l’afflux de patients durant cet horaire et à l’organisation
familiale (par exemple s’occuper des autres enfants) qui rend l’attente plus compliquée à ces heures.
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c. Réponses au questionnaire
Les motifs principaux de consultation des PAPEC étaient la traumatologie, la fièvre, les
pathologies gastro-entérologiques qui incluaient les gastro-entérites, et les pathologies ORL qui
incluaient les pathologies infectieuses de la sphère ORL. Ces motifs n’ont pas pu être comparés à ceux
du reste des passages mais on peut penser qu’ils sont similaires devant la forte fréquence des
pathologies virales hivernales. Dans la thèse sur l’évaluation d’une échelle de tri réalisée à l’HFME (3)
les principaux motifs de consultation de l’ensemble des passages aux urgences pédiatriques médicales
étaient effectivement les pathologies ORL, la fièvre et les pathologies digestives.
L’importance des consultations pour cause traumatologique parmi les PAPEC peut
probablement s’expliquer par l’offre de soins importante répondant à ce motif : Polyclinique d’Arnas à
proximité immédiate de l’hôpital, clinique du Val d’Ouest…
Le choix de consulter plutôt aux urgences que chez le médecin habituel était influencé
essentiellement par l’inquiétude parentale qu’on retrouvait dans la gravité ressentie par les PAPEC qui
était bien plus importante que le niveau de tri de l’IOA.
L’impossibilité de consulter le médecin habituel était la seconde raison principale de choisir les
urgences. Cette dernière a fait l’objet d’une question dédiée dans l’étude australienne de Ng et Lewena
(7) où 74% des parents interrogés répondaient favorablement à la question « Si votre médecin habituel
avait-été disponible auriez-vous préféré le voir ? ». Cela met en exergue la problématique évidente de
la démographie médicale libérale de premier recours.
Les raisons de départ du service étaient dominées par le délai d’attente ou temps d’attente
affiché, l’amélioration des symptômes et l’excès de patients en salle d’attente qui donne la perception
d’un temps d’attente. On note qu’outre les impératifs personnels ou les besoins de l’enfant (fatigue et/ou
faim) il y avait également la réassurance par l’IOA qui jouait un rôle important.
Suite à leur passage aux urgences une majorité des PAPEC consultaient un médecin pour le
même motif, préférentiellement un médecin généraliste et dans un délai bref. 3/4 de ces patients
n’avaient pas besoin d’examens complémentaires et une seule patiente a dû être hospitalisée pour une
nuit. Ceci corrobore bien la hiérarchisation par l’IOA en faible niveau de gravité selon l’échelle de tri du
service.
Les PAPEC étaient paradoxalement pour la plupart bien informés sur le fonctionnement de la
permanence des soins.
Plus d’un tiers des PAPEC étaient satisfaits de la prise en charge aux urgences pédiatriques de
Villefranche-sur-Saône.
Les améliorations proposées étaient une augmentation de l’effectif soignant et paradoxalement un
meilleur accueil par le personnel pour 12% d’entre eux alors qu’ils n’étaient que 5% à l’avoir cité comme
raison de leur départ. Plus surprenant encore était la proportion d’accompagnants souhaitant que les
consultations injustifiées diminuent alors même que leur motif de consultation personnel était non urgent
selon le tri de l’IOA.
Enfin les propositions d’amélioration faites aux PAPEC de mettre en place une filière de
consultations non programmées et de diffuser des vidéos d’information en salle d’attente étaient toutes
deux majoritairement approuvées.
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2) Forces de l’étude
Nous avons réalisé notre étude dans un service d’urgences pédiatriques avec une activité
variée et assez importante. Ce service d’urgence n’est pas un service mixte, il prend uniquement en
charge les urgences pédiatriques et les résultats obtenus sont donc plus représentatifs des particularités
pédiatriques.
Même si le nombre de perdus de vue est important, le groupe des répondants est représentatif
de l’ensemble des PAPEC sur la période étudiée.
Notre étude a permis d’établir une carte d’identité des PAPEC des urgences pédiatriques de
Villefranche.
Les réponses aux questionnaires ont permis de répondre à notre objectif principal qui était de
déterminer les motifs de consultations et le devenir des PAPEC.
a. Limites de l’étude
Il peut exister un biais de mesure lors des appels téléphoniques car le questionnaire est un
questionnaire oral donc sujet à des réponses influencées par l’examinateur qui le remplit (10).
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(CC BY-NC-ND 2.0)
De façon surprenante l’accueil des parents répondants était plutôt bon et les réponses
courtoises alors que ceci aurait pu être différent si on avait pu obtenir un retour anonyme (par exemple
un questionnaire donné au départ) plutôt que par un entretien direct (7).
Il y a potentiellement aussi un biais de mémoire surtout pour les accompagnants n’ayant pu être
joints que lors du second rappel à J6. Pour diminuer ce biais on pourrait adopter un schéma différent
de rappels téléphoniques en multipliant les rappels sur une plus courte durée (9)
Nous avions envisagé initialement d’étudier les temps d’attente des PAPEC mais l’horaire de
départ renseigné dans le DMU est faussé car il correspond à la clôture par le médecin du dossier et non
au départ effectif. Les délais de prise en charge pour l’ensemble des passages n’ont pas pu être étudiés
car dans le logiciel DMU le délai de prise en charge correspond au temps qui s’écoule entre l’inscription
administrative et l’évaluation par l’IOA.
La gravité ressentie par l’accompagnant pouvait être faussée par l’intitulé des items. En effet le
terme « non urgent » était peu convaincant pour le répondant qui ne pouvait pas concevoir que son cas
n’était pas urgent.
A notre connaissance aucune étude française ne s’est penchée sur la question des patients
PAPEC des urgences pédiatriques. Les articles rédigés à ce sujet proviennent essentiellement de
services d’urgences pédiatriques nord-américains.
La question des patients partis avant prise en charge est par contre bien étudiée par de
nombreuses équipes d’urgence adulte en France mais leurs résultats sont peu exploitables pour les
urgences pédiatriques. En effet l’organisation des services et le type de patients consultant sont bien
différents des urgences pédiatriques avec une influence moindre de la saison sur l’activité et davantage
de patients triés comme graves (10).
- Taux de PAPEC :
Le taux de PAPEC enregistré sur l’ensemble de l’année 2015 aux urgences pédiatriques de
Villefranche était de 3,5% ce qui est cohérent avec les taux de PAPEC retrouvés dans la littérature qui
allaient de 1,35 à 12% (7–9,11–17) et avec le taux de PAPEC retrouvé à l’HFME à Bron en 2015 qui
était de 6,1%.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
- Age des PAPEC
Dans notre étude nous n’avons pas retrouvé de différence d’âge entre les PAPEC et le reste
des patients contrairement à certaines études comme celle de Ng et Lewena (7) dans laquelle les
PAPEC étaient surtout des enfants de moins de 6 ans, ce qu’ils expliquent par la difficulté de tolérer
l’attente pour les petits enfants et le fait que les parents des petits enfants s’inquiètent pour des
pathologies peu graves donc sont plus facilement réassurés.
- Gravité :
Toutes les publications consultées s’accordent pour dire que les PAPEC sont des patients non
graves triés aux niveau 4 ou 5 (2,7–9,11–13,15,17).
Ceci est particulièrement souligné par l’étude évaluant la performance de l’échelle canadienne
de tri pédiatrique (2) qui était multicentrique (12 hôpitaux) avec un nombre importants de patients
étudiés (550 940 patients inclus) et qui retrouvait une forte association entre le tri et le nombre de
PAPEC.
- Suites médicales
Les taux de consultation des PAPEC dans les suites de leur passage aux urgences était compris
entre 52,5 et 68,3%(7–9,11) ce qui est cohérent avec notre taux de 65%.
Le lieu de consultation était aussi de façon privilégiée chez le médecin généraliste (7).
Les délais de consultation étaient, comme dans notre étude, assez courts, le jour même ou
dans les 2 jours suivant leur passage aux urgences (9)
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(CC BY-NC-ND 2.0)
- Améliorations
Les améliorations proposées rejoignaient celles trouvées dans notre étude : l’augmentation des
effectifs, l’information des modalités du tri et l’affichage du temps d’attente (7).
La répercussion sur la santé des patients est le principal risque du départ prématuré des
PAPEC. En effet leur état de santé est susceptible de s’aggraver suite à un retard de diagnostic et de
traitement (7,9,20). Ces éventuelles complications peuvent avoir des risques médico-légaux pour les
hôpitaux même si heureusement ces complications sont rares (11).
Pour diminuer ces risques un rappel systématique des PAPEC pourrait être mis en place selon
leur niveau de tri (14), par exemple en appelant les parents des enfants triés au niveau 4 ou plus grave.
L’impact financier doit également être évoqué avec par exemple dans l’étude de Lucaset al (20)
une estimation de 3 millions de dollars de perte par an par hôpital aux Etats-Unis liée au départ
prématuré de ces patients.
Un nombre important de PAPEC peut aussi engendrer une mauvaise image publique pour
l’hôpital et diminuer la satisfaction globale des patients (7,9) c’est-à-dire la perception par les familles
d’avoir été bien reçues et bien soignées sur le plan médical et sur le plan humain.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
6) Améliorations à entreprendre pour la permanence des soins pédiatriques
Prévention primaire
Elle passe par différents moyens, comme l’éducation de leur patientèle par les médecins
libéraux (Médecins Généralistes et Pédiatres). Ils peuvent leur indiquer de ne se présenter aux urgences
qu’après avis médical ou appel au centre 15 et expliquer aux familles que les délais d’attente (hors
urgence vitale) peuvent être longs (3 à 4h en moyenne) (1).
Elle peut passer par la mise en place d’actions de Formation Médicale Continue (FMC) sur
l’urgence pédiatrique à destination des professionnels de santé libéraux qui sont confrontés en première
ligne au problème des consultations non programmées (5).
Elle peut s’appuyer sur des supports déjà existants pour informer sur les motifs de consultation
les plus fréquents (Traumatisme crânien, fièvre, pathologies digestives…) comme les plaquettes et le
site web de Courlygones ou les fiches de l’INPES.
Elle peut aussi se faire via des concepts novateurs comme la mise en place par Courlygones
depuis 2008 d’une plateforme téléphonique en dérivation sur le système utilisé pour la régulation des
appels au SAMU 69. Les répondants Courlygones (puéricultrices, infirmières ou sage-femmes)
interviennent en deuxième ligne après évaluation « classique » par le médecin régulateur, et donnent
des conseils de surveillance adaptés aux pathologies bénignes (5).
Prévention secondaire
La prévention doit aussi se faire au sein même des services d’urgences pédiatriques. Elle peut
passer par la diffusion de vidéos d’information en salle d’attente comme cela a pu être testé à l’HFME
(4).
Elle peut également être faite à la fin d’une consultation aux urgences avec une information
orale et écrite comme cela se fait aux urgences de Villefranche en utilisant des livrets remis aux patients
(Gastro-entérite, Bronchiolite, Asthme, Constipation, Convulsion hyperthermique…).
Ces messages d’information peuvent également être transmis par les infirmières d’accueil
comme a pu le faire l’équipe du service d’urgences pédiatriques de Sainte Justine à Montréal (21) : les
PAPEC étaient classés en deux groupes, un groupe recevait par l’infirmière d’accueil des informations
brèves et les consignes devant les faire re-consulter alors que les membres de l’autre groupe n’avaient
aucune information lors de leur départ. Le critère de jugement principal était le retour aux urgences dans
les 48h et ils ont pu observer une diminution de 2% du nombre de passages dans le groupe qui recevait
les conseils (6,1% de retours contre 8,1% de retours pour ceux sans information lors du départ).
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De même les enfants dont les parents avaient été conseillés par une IDE avant le départ avaient
un risque de complication diminué (16).
Mesures générales
Le nombre de PAPEC est un bon indicateur de performance d’un service d’urgences et peut
être utilisé comme marqueur d’un bon triage (2,7,19,21).
L’American College of Emergency Physicians a fixé le taux de PAPEC cible à 2%. Entre 1998
et 2006 le taux national de PAPEC aux USA était de 1,7% tout service d’urgence confondu. De grandes
variations existaient cependant selon les hôpitaux, jusqu’à des taux de 15% (20). Nous n’avons pas à
notre disposition les statistiques concernant la France mais si notre étude était reproduite dans d’autres
hôpitaux nous pourrions en avoir une estimation.
Fixer des temps d’attente cibles pourrait être utile pour diminuer le nombre de PAPEC. Lucas
et al (20) ont tenté d’établir ces délais : pour les patients triés au niveau 3 le temps d’attente cible était
inférieur à 30 minutes alors que pour les niveaux 4 et 5 le temps d’attente cible était inférieur à 60
minutes pour obtenir un taux de PAPEC inférieur à 2%.
Améliorer la communication
Plusieurs études mettent l’accent sur l’importance de la communication entre les équipes
soignantes et les patients accompagnés de leurs familles pour diminuer le nombre de départ prématuré
des urgences (14,18).
Cette amélioration du dialogue avec la patientèle peut passer par une meilleure information de
l’organisation des soins ou des raisons du retard à la prise en charge (18).
De même annoncer le temps d’attente pourrait réduire le nombre de PAPEC car il permettrait
aux parents de s’organiser, passer des appels téléphoniques ou améliorer leurs conditions d’attente
avec boissons, nourriture et jouets pour l’enfant (19). Améliorer la qualité du temps d’attente permettrait
d’optimiser la qualité des soins (14).
La réévaluation systématique des patients en salle d’attente toutes les 30 à 60 minutes pourrait
également diminuer le nombre de PAPEC et augmenter la satisfaction des patients (18).
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Des adaptations d’effectifs ont déjà été réalisées aux urgences pédiatriques de Villefranche -
sur-Saône et se poursuivent actuellement :
En 2009 l’équipe des médecins séniors était constituée de 4 assistants et 1 PH qui assuraient
les tranches horaires 9h-19H et 19h-9h avec un seul médecin pour chaque tranche. Le recrutement de
nouveaux médecins a permis de mettre en place depuis novembre 2014 un renfort de 9-21h, 7 jours
sur 7.
Depuis septembre 2016 l’équipe de médecins séniors se compose de 4 Assistants et 3,8
équivalents temps plein PH. L’objectif est d’arriver à constituer une équipe de 10 équivalents temps
plein en 2017.
Actuellement il y a donc 1 à 2 internes qui travaillent de 9h à 19h, 1 interne de 14h à 23h (en
semaine, ou de 9h à 22h les weekends) et 1 interne de 19H à 9h. 1 médecin sénior travaille de 9h à
19h avec un autre médecin qui travaille de 9h à 21h puis la garde est assurée par un médecin sénior
de 19h à 9h. Un prolongement de la durée du renfort médical de 9h-21h à 9h-Minuit est en cours de
discussion.
Les effectifs et leurs horaires ont été améliorés continuellement et particulièrement depuis 2009.
A partir de 2009 les horaires des infirmières (IDE) et des auxiliaires de puériculture (AP) sont passés
de tranches horaires de 7h30 à des tranches horaires de 12h : de 7h à 19h (jour) et de 19h à 7h (nuit).
De 2009 à 2011, il y avait 2 IDE le jour, 2 IDE la nuit, 2 AP le jour et 1 AP la nuit pour les
Urgences Pédiatriques (UP) et l’UHCD.
De 2011 à 2016 : 2 IDE le jour, 2 IDE la nuit, 1 IOA de 10h à 22h, 2 AP le jour et 1 AP la nuit
pour les UP et l’UHCD.
Depuis juin 2016 : 3 IDE le jour, 3 IDE la nuit, 1 IOA de 10h à 22h, 2 AP le jour, 1 AP la nuit
pour les UP et l’UHCD.
A cela s’ajoute depuis l’hiver 2015 un renfort saisonnier du 1er décembre au 31 mars :1 IDE de
9h à 19h et 1 AP de 19h à 5h, 7 jours sur 7.
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VI. CONCLUSIONS
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Annexe 1 : Echelle de Tri des Urgences Pédiatriques de Villefranche
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Annexe 2 : « Quick look » pédiatrique
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Annexe 3 : Questionnaire utilisé
N° téléphone DMU :
Date de la consultation :
Tri Infirmier : ☐ 1 ☐ 2 ☐ 3 ☐ 4 ☐ 5
Réponse Téléphonique :
1er appel J3 : ☐ répond ☐ ne répond pas
2ème appel J6 ; ☐ répond ☐ ne répond pas
Bonjour, je suis médecin aux urgences pédiatriques de l'hôpital de Villefranche et je réalise une étude concernant les enfants qui
ont consulté dans notre service et qui sont partis avant d'avoir vu un médecin. Nous souhaiterions améliorer notre prise en charge.
Dans cette optique je souhaiterais pouvoir vous poser quelques questions. Le questionnaire ne vous prendra que 5 min de votre
temps. Accepteriez-vous de participer ?
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4) Pourquoi avoir choisi de consulter aux urgences plutôt que chez votre médecin ou pédiatre habituel ?
☐ Adressé par le Médecin/Pédiatre « habituel »
☐ Adressé par le centre 15
☐ Inquiétude
☐ Pas de RDV le jour même / MG ou pédiatre non joignable
☐ Persistance anormale de symptômes
☐ Convenance personnelle : horaires, proximité, finance
☐ Souhait d'expertise : préfèrent l'hôpital, autre avis médical, souhaite un « bilan »
☐ Pas de médecin « traitant »
☐ Habitude
☐ Autre
7)Avez-vous consulté un médecin pour le même motif dans les jours suivants votre passage aux urgences
pédiatriques de Villefranche ?
☐ NON
☐ OUI : où ?
☐ Urgences Pédiatriques de Villefranche
☐ Autre service d'urgences – Lequel ?
☐ Maison Médicale de Garde
☐ Médecin Généraliste
☐ Pédiatre
☐ Autre
Et après quel délai ?
9) Quel traitement ?
☐ Hospitalisation : ☐ Motif médical
☐ Motif chirurgical
☐ Traitement médicamenteux ou autre
☐ Pas de traitement
11) Quels changements selon vous devraient être apportés pour améliorer la qualité des soins aux urgences (à part la
réduction du temps d'attente) ? (plusieurs réponses possibles)
☐ Pas de changement
☐ Meilleur accueil par le personnel
☐ Temps d'attente estimé affiché
☐ Meilleures conditions d’attente
☐ Affiches informant les modalités du tri à l'accueil
☐ Autre
Propositions d’amélioration :
☐ Filière dédiée aux consultations courtes : traumatologie et consultations non urgentes
☐ Vidéos d'information en salle d'attente : sur l'organisation des soins ou sur la prise en charge des symptômes fréquents :
fièvre, soins de nez...
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BIBLIOGRAPHIE
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Le Serment d'Hippocrate
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés
et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque.
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WEIL Laurent – Motifs de consultation et devenir des enfants « partis avant prise
en charge » - Etude prospective réalisée aux Urgences Pédiatriques de l’Hôpital
Nord-Ouest à Villefranche-sur-Saône
RESUME :
INTRODUCTION - METHODE - Etude prospective réalisée en Janvier et Février 2016 (Hiver) puis en
Juillet et Août 2016 (Eté) à l’Hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône. Questionnaire
téléphonique adressé aux parents des enfants inscrits administrativement puis évalués par
l’Infirmière Organisatrice de l’Accueil et hiérarchisés selon l’échelle de tri du service, qui quittent
ensuite le service avant la consultation médicale. Objectif principal : Déterminer les motifs de
consultation et le devenir de ce groupe de patients.
RESULTATS - 166 patients inclus en hiver et 32 patients en été, soit un taux de PAPEC de 3,25%
en Hiver et 0,79% en été. 48,48% des PAPEC ont répondu à notre questionnaire. Le groupe des
répondants était statistiquement représentatif de l’ensemble des PAPEC. Les PAPEC étaient
majoritairement triés en niveau 5 de l’échelle de tri (89,9% en hiver et 81,3% en été). Ils
consultaient principalement pour la traumatologie (26%), la fièvre ou un problème infectieux (22%),
la gastroentérologie (18%) et l’ORL (11%). Les motifs de choix de consulter aux urgences plutôt
que chez le médecin habituel étaient dominés par l’inquiétude parentale (43,6%) et l’impossibilité
de consulter leur médecin habituel (37,2%). Le départ prématuré du service était dû
majoritairement à un délai d’attente ou un temps d’attente annoncé trop long (62%). 65 % des
PAPEC ont consulté un médecin (préférentiellement leur médecin généraliste) dans les premiers
jours qui ont suivi leur passage aux urgences et 75% n’ont pas eu besoin d’examens
complémentaires.
CONCLUSION - Les PAPEC étaient surtout des enfants avec des pathologies peu graves qui étaient
revus par un médecin dans les jours suivant leur passage aux urgences. Beaucoup d’améliorations
sont à mettre en œuvre pour que la permanence des soins pédiatrique reste performante en France.
Le besoin se fait ressentir de fournir des solutions alternatives de soins en dehors des horaires
ouvrables pour les enfants avec les pathologies moins urgentes.
JURY :
Président : Monsieur le Professeur Etienne JAVOUHEY
Membres : Monsieur le Professeur Yves GILLET
Monsieur le Professeur Yves ZERBIB
Monsieur le Docteur Jean STAGNARA
Monsieur le Docteur Julien GOULLARD