THM 2018 FRAISSENET Maud

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
ANNEE 2018 N° 14

PLACE DE LA CRYOTHERAPIE CUTANEE


EN MEDECINE GENERALE EN FRANCE :
ETUDE AUPRES DE 698 MEDECINS GENERALISTES

THESE D’EXERCICE EN MEDECINE

Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1


Et soutenue publiquement le 25 Janvier 2018
En vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine

Par FRAISSENET Maud

Née le 10/10/1988 à Bron

Sous la direction du Professeur DALLE Stéphane

FRAISSENET
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1

Président Frédéric FLEURY


Président du Comité de
Pierre COCHAT
Coordination des Etudes Médicales
Directrice Générale des Services Dominique MARCHAND

Secteur Santé

UFR de Médecine Lyon Est Doyen : Gilles RODE

UFR de Médecine Lyon Sud- Doyen : Carole BURILLON


Charles Mérieux

Institut des Sciences Pharmaceutiques Directrice : Christine VINCIGUERRA

Et Biologiques (ISPB)

UFR d’Odontologie Directeur : Denis BOURGEOIS


Institut des Sciences et Techniques Directeur : Xavier PERROT
De Réadaptation (ISTR)
Département de Biologie Humaine Directrice : Anne-Marie SCHOTT

Secteur Sciences et Technologie


UFR de Sciences et Technologies Directeur : Fabien de MARCHI
UFR de Sciences et Techniques des Directeur : Yannick VANPOULLE

Activités Physiques et Sportives (STAPS)


Polytech Lyon Directeur : Emmanuel PERRIN

I.U.T. Directeur : Christophe VITON

Institut des Sciences Financières Directeur : Nicolas LEBOISNE


Et Assurances (ISFA)

Observatoire de Lyon Directrice : Isabelle DANIEL

Ecole Supérieure du Professorat Directeur : Alain MOUGNIOTTE


Et de l’Education (ESPE)

FRAISSENET
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Faculté de Médecine Lyon Est
Liste des enseignants 2017/2018

Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers


Classe exceptionnelle Echelon 2

Blay Jean-Yves Cancérologie ; radiothérapie


Borson-Chazot Françoise Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
gynécologie médicale
Cochat Pierre Pédiatrie
Etienne Jérôme Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Guérin Claude Réanimation ; médecine d’urgence
Guérin Jean-François Biologie et médecine du développement et
de la reproduction ; gynécologie médicale
Mornex Jean-François Pneumologie ; addictologie
Nighoghossian Norbert Neurologie
Ovize Michel Physiologie
Ponchon Thierry Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Revel Didier Radiologie et imagerie médicale
Rivoire Michel Cancérologie ; radiothérapie
Rudigoz René-Charles Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Thivolet-Bejui Françoise Anatomie et cytologie pathologiques
Vandenesch François Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière

Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers


Classe exceptionnelle Echelon 1

Breton Pierre Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie


Chassard Dominique Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Claris Olivier Pédiatrie
Colin Cyrille Epidémiologie, économie de la santé et prévention
D’Amato Thierry Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Delahaye François Cardiologie
Denis Philippe Ophtalmologie
Disant François Oto-rhino-laryngologie
Douek Philippe Radiologie et imagerie médicale
Ducerf Christian Chirurgie digestive
Finet Gérard Cardiologie
Gaucherand Pascal Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Herzberg Guillaume Chirurgie orthopédique et traumatologique
Honnorat Jérôme Neurologie
Lachaux Alain Pédiatrie

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Lehot Jean-Jacques Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Lermusiaux Patrick Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Lina Bruno Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Martin Xavier Urologie
Mellier Georges Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Mertens Patrick Anatomie
Miossec Pierre Immunologie
Morel Yves Biochimie et biologie moléculaire
Moulin Philippe Nutrition
Négrier Claude Hématologie ; transfusion
Négrier Sylvie Cancérologie ; radiothérapie
Neyret Philippe Chirurgie orthopédique et traumatologique
Ninet Jean Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Obadia Jean-François Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Rode Gilles Médecine physique et de réadaptation
Terra Jean-Louis Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Zoulim Fabien Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie

Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers


Première classe

Ader Florence Maladies infectieuses ; maladies tropicales


André-Fouet Xavier Cardiologie
Argaud Laurent Réanimation ; médecine d’urgence
Aubrun Frédéric Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Badet Lionel Urologie
Barth Xavier Chirurgie générale
Bessereau Jean-Louis Biologie cellulaire
Berthezene Yves Radiologie et imagerie médicale
Bertrand Yves Pédiatrie
Boillot Olivier Chirurgie digestive
Braye Fabienne Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ;
brûlologie
Chevalier Philippe Cardiologie
Colombel Marc Urologie
Cottin Vincent Pneumologie ; addictologie
Cotton François Radiologie et imagerie médicale
Devouassoux Mojgan Anatomie et cytologie pathologiques
Di Fillipo Sylvie Cardiologie
Dumontet Charles Hématologie ; transfusion
Dumortier Jérome Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Durieu Isabelle Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Edery Charles Patrick Génétique
Fauvel Jean-Pierre Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie
Guenot Marc Neurochirurgie
Gueyffier François Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Guibaud Laurent Radiologie et imagerie médicale
Javouhey Etienne Pédiatrie
Juillard Laurent Néphrologie

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Jullien Denis Dermato-vénéréologie
Kodjikian Laurent Ophtalmologie
Krolak Salmon Pierre Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Lejeune Hervé Biologie et médecine du développement et de la
reproduction ; gynécologie médicale
Mabrut Jean-Yves Chirurgie générale
Merle Philippe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Mion François Physiologie
Morelon Emmanuel Néphrologie
Mure Pierre-Yves Chirurgie infantile
Nicolino Marc Pédiatrie
Picot Stéphane Parasitologie et mycologie
Raverot Gérald Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
gynécologie médicale
Rouvière Olivier Radiologie et imagerie médicale
Roy Pascal Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Saoud Mohamed Psychiatrie d’adultes
Schaeffer Laurent Biologie cellulaire
Scheiber Christian Biophysique et médecine nucléaire
Schott-Pethelaz Anne-Marie Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Tilikete Caroline Physiologie
Truy Eric Oto-rhino-laryngologie
Turjman Francis Radiologie et imagerie médicale
Vanhems Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Vukusic Sandra Neurologie

Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers


Seconde Classe

Bacchetta Justine Pédiatrie


Boussel Loïc Radiologie et imagerie médicale
Calender Alain Génétique
Chapurlat Roland Rhumatologie
Charbotel Barbara Médecine et santé au travail
Chêne Gautier Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Collardeau Frachon Sophie Anatomie et cytologie pathologiques
Crouzet Sébastien Urologie
Cucherat Michel Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Dargaud Yesim Hématologie ; transfusion
David Jean-Stéphane Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Di Rocco Federico Neurochirurgie
Dubernard Gil Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Dubourg Laurence Physiologie
Ducray François Neurologie
Fanton Laurent Médecine légale
Fellahi Jean-Luc Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Ferry Tristan Maladie infectieuses ; maladies tropicales
5

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Fourneret Pierre Pédopsychiatrie ; addictologie
Gillet Yves Pédiatrie
Girard Nicolas Pneumologie
Gleizal Arnaud Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Henaine Roland Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Hot Arnaud Médecine interne
Huissoud Cyril Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Jacquin-Courtois Sophie Médecine physique et de réadaptation
Janier Marc Biophysique et médecine nucléaire
Lesurtel Mickaël Chirurgie générale
Levrero Massimo Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Maucort Boulch Delphine Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Michel Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Million Antoine Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire
Monneuse Olivier Chirurgie générale
Nataf Serge Cytologie et histologie
Peretti Noël Nutrition
Pignat Jean-Christian Oto-rhino-laryngologie
Poncet Gilles Chirurgie générale
Poulet Emmanuel Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Ray-Coquard Isabelle Cancérologie ; radiothérapie
Rheims Sylvain Neurologie
Richard Jean-Christophe Réanimation ; médecine d’urgence
Rimmele Thomas Anesthésiologie-réanimation ;
médecine d’urgence
Robert Maud Chirurgie digestive
Rossetti Yves Physiologie
Souquet Jean-Christophe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Thaunat Olivier Néphrologie
Thibault Hélène Physiologie
Wattel Eric Hématologie ; transfusion

Professeur des Universités - Médecine Générale


Flori Marie
Letrilliart Laurent
Moreau Alain
Zerbib Yves

Professeurs associés de Médecine Générale


Lainé Xavier

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Professeurs émérites

Baulieux Jacques Cardiologie


Beziat Jean-Luc Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Chayvialle Jean-Alain Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Cordier Jean-François Pneumologie ; addictologie
Daligand Liliane Médecine légale et droit de la santé
Droz Jean-Pierre Cancérologie ; radiothérapie
Floret Daniel Pédiatrie
Gharib Claude Physiologie
Gouillat Christian Chirurgie digestive
Mauguière François Neurologie
Michallet Mauricette Hématologie ; transfusion
Neidhardt Jean-Pierre Anatomie
Petit Paul Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Sindou Marc Neurochirurgie
Touraine Jean-Louis Néphrologie
Trepo Christian Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Trouillas Jacqueline Cytologie et histologie
Viale Jean-Paul Réanimation ; médecine d’urgence

Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers


Hors classe

Benchaib Mehdi Biologie et médecine du développement et de la


reproduction ; gynécologie médicale
Bringuier Pierre-Paul Cytologie et histologie
Chalabreysse Lara Anatomie et cytologie pathologiques
Germain Michèle Physiologie
Jarraud Sophie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Le Bars Didier Biophysique et médecine nucléaire
Normand Jean-Claude Médecine et santé au travail
Persat Florence Parasitologie et mycologie
Piaton Eric Cytologie et histologie
Sappey-Marinier Dominique Biophysique et médecine nucléaire
Streichenberger Nathalie Anatomie et cytologie pathologiques
Tardy Guidollet Véronique Biochimie et biologie moléculaire

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Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers
Première classe

Bontemps Laurence Biophysique et médecine nucléaire


Charrière Sybil Nutrition
Confavreux Cyrille Rhumatologie
Cozon Grégoire Immunologie
Escuret Vanessa Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Hervieu Valérie Anatomie et cytologie pathologiques
Kolopp-Sarda Marie Nathalie Immunologie
Lesca Gaëtan Génétique
Lukaszewicz Anne-Claire Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Meyronet David Anatomie et cytologie pathologiques
Phan Alice Dermato-vénéréologie
Pina-Jomir Géraldine Biophysique et médecine nucléaire
Plotton Ingrid Biochimie et biologie moléculaire
Rabilloud Muriel Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Roman Sabine Physiologie
Schluth-Bolard Caroline Génétique
Tristan Anne Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Venet Fabienne Immunologie
Vlaeminck-Guillem Virginie Biochimie et biologie moléculaire

Maîtres de Conférences – Praticiens Hospitaliers


Seconde classe

Bouchiat Sarabi Coralie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière


Casalegno Jean-Sébastien Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Cour Martin Réanimation ; médecine d’urgence
Coutant Frédéric Immunologie
Curie Aurore Pédiatrie
Duclos Antoine Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Josset Laurence Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Lemoine Sandrine Physiologie
Marignier Romain Neurologie
Menotti Jean Parasitologie et mycologie
Simonet Thomas Biologie cellulaire
Vasiljevic Alexandre Anatomie et cytologie pathologiques

Maîtres de Conférences associés de Médecine Générale

Farge Thierry
Pigache Christophe
De Fréminville Humbert

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COMPOSITION DU JURY

Président du jury :

Monsieur le Professeur MICHEL Philippe


Professeur des universités - Epidémiologie, économie de la santé et prévention

Membres :

Monsieur le Professeur DALLE Stéphane


Professeur des universités – Dermatologie

Madame le Professeur MAUCORT – BOULCH Delphine


Professeur des universités - Epidémiologie, biostatistiques

Monsieur le Professeur ZERBIB Yves


Professeur des universités - Médecine générale

Madame le Docteur CHAPPUIS Pauline


Médecin généraliste

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Le Serment d'Hippocrate

Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination.

J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur
dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de
l'humanité.

J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne
tromperai jamais leur confiance.

Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au-dessus de mon travail.

Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite ne servira
pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai
délibérément la mort.

Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je


perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission.

Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert
d'opprobre et méprisé si j'y manque.

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REMERCIEMENTS

Aux membres du jury qui ont accepté de juger ce travail,


Soyez assurés de mon profond respect.

Monsieur le Professeur Philippe MICHEL, président du jury


Vous me faites l’honneur de présider ce jury et de juger mon travail. Soyez assuré de ma
reconnaissance et de mon profond respect.

Monsieur le Professeur Stéphane DALLE, directeur de thèse


Merci de m’avoir aidé à trouver et à accomplir mon travail de thèse. Merci pour votre soutien.

Madame le Professeur Delphine MAUCORT-BOULCH


Merci d’avoir accepté de juger ce travail, et de votre précieuse aide apportée à la confection
de mon travail.

Monsieur le Professeur Yves ZERBIB


Merci d’avoir accepté de juger ce travail, et d’apporter votre regard de médecin généraliste à
la discussion.

Madame le Docteur Pauline CHAPPUIS


Merci d’avoir accepté de juger ce travail, et d’apporter votre regard de médecin généraliste à
la discussion. Merci de même pour votre disponibilité.

11

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
A ma famille, mes amis,

A Tom, ma chicorée des prés que j’aime à la folie, merci de ta présence, de ton soutien et de
ton énorme aide pour ce travail. Je suis « fié » d’être ta Madame Bressan.
A mes parents, qui m’ont permis de pouvoir réaliser ce magnifique métier et qui m’ont
toujours soutenu toutes ses longues années. Merci de m’avoir supporté. Merci maman pour
les petites virées shopping du samedi matin. Merci papa pour tes bons petits plats et ces
petites promenades de fin de journée dans les Monts du Lyonnais. Je ne pourrais jamais
suffisamment vous remercier.
A mon Frangin Manu, pour tous ces bons moments de rigolade et de bons souvenirs
ensemble.
A Séverine et à Floriane, mes supers belles-sœurs qui m’ont toujours soutenues.
A Mimi et à Binbin, pour l’amour et la joie que vous m’apportez chaque jour. Votre Tata
Momo vous fait pleins de cœurs d’amour.
A ma meilleure amie Nanaïs, qui a toujours cru en moi et qui m’apporte son soutien depuis
tant d’année. Merci pour cette belle amitié qui j’espère perdura encore longtemps.
A ma cousine Chérie, merci pour tous ces bons moments. Tu le sais mais t’es comme une sœur
pour moi.
A ma famille, aux cousins, pour tous ses supers moments passés tous ensemble.
A ma belle-famille, Christine, Alain, Floriane, Fred, Mamie Denise et Papi Fernand, merci de
m’avoir si bien accueilli dans votre famille. Et merci pour la super chambre d’hôte.
Aux gueuses de médecine, Amanda, Mammutha caca, La Marine, Leiloute, Malou. Merci pour
ces supers moments de rigolade et ces bons repas.
Aux amis, Neness, Agathe, Audrey, Les Foufous, Carole et Maxime, Salim, Bruno.
A mes maitres de stage, pour leur accueil, leur savoir, et la transmission de l’amour de leur
métier.

12

FRAISSENET
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Table des matières
Liste des abréviations ............................................................................................................................ 15
Introduction........................................................................................................................................... 16
Généralités ............................................................................................................................................ 19
A. La cryothérapie cutanée ............................................................................................................ 19
1) Principes généraux ................................................................................................................ 19
2) Cryothérapie et cryochirurgie ............................................................................................... 19
3) Les cryogènes et le matériel .................................................................................................. 20
4) Les fondamentaux ................................................................................................................. 24
B. La cotation CCAM ...................................................................................................................... 27
C. Les lésions pouvant être traitées par cryothérapie en médecine générale ............................ 28
1) Lésions bénignes.................................................................................................................... 28
2) Lésions précancéreuses ......................................................................................................... 36
D. La Fréquence des consultations pour motif dermatologique en médecine générale .............. 37
E. Offre de soins actuelle et prévisible en dermatologie .............................................................. 38
F. La Formation initiale en dermatologie des médecins généralistes ........................................... 40
1) Durant l’externat ................................................................................................................... 40
2) Durant le DES de médecine générale .................................................................................... 40
3) L’enseignement des gestes techniques en médecine générale ............................................ 41
G. La place de la cryothérapie à visée cutanée dans le monde en médecine générale ................ 41
Matériel et méthodes............................................................................................................................ 42
Résultats ................................................................................................................................................ 46
A. Données démographiques ........................................................................................................ 46
Discussion .............................................................................................................................................. 59
A. Les forces de l’étude.................................................................................................................. 60
B. Biais et limite de l’étude ............................................................................................................ 60
C. Connaissance des médecins généralistes en matière de cryothérapie cutanée ...................... 62
1) Les indications ....................................................................................................................... 62
2) Les contre-indications ........................................................................................................... 63
D. Pratique de la cryothérapie cutanée ......................................................................................... 64
1) Réalisation de cryothérapie cutanée..................................................................................... 64
2) Non réalisation de cryothérapie cutanée .............................................................................. 67
E. Formation des médecins généralistes ...................................................................................... 68
1) Formation à la cryothérapie cutanée .................................................................................... 68
2) Dermatoscopie ...................................................................................................................... 68
Conclusion ............................................................................................................................................. 70

13

FRAISSENET
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Annexes ................................................................................................................................................. 72
Bibliographie.......................................................................................................................................... 77

14

FRAISSENET
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Liste des abréviations

CCAM : Classification Commune des Actes Médicaux

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CUMG : Collège Universitaire des Médecins Généralistes

DEAP: Dimethyl-Ether-and-Propane

DU : Diplôme Universitaire

FMC : Formation Médicale Continue

KA : Kératose actinique

KS : Kératose séborrhéique

URPS : Union Régionale des Professionnels de Santé

15

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Introduction

La cryothérapie par l’application de froid à très basse température, est une technique efficace pour
traiter de nombreuses lésions cutanées bénignes et précancéreuses (1).

Il s’agit d’une des méthodes de choix pour traiter les kératoses actiniques. Elle est aussi une alternative
efficace pour traiter d’autres lésions telles que kératoses séborrhéiques, verrues communes et
plantaires, ou autres (2).

Elle est au cœur de la pratique des dermatologues, en particulier en ambulatoire.

Le cryogène de référence le plus largement utilisé et le plus réfrigérant, est l’azote liquide conservé en
container auto pressurisé, stockable entre autre, en cabinet de ville.

Différentes techniques d’application de l’azote liquide sont possibles en pratique courante. Il s’agit
d’unités cryochirurgicales légères maniables, destinées à traiter des pathologies superficielles et
bénignes (3).

Chaque type de lésion, en fonction de sa localisation, nécessite un temps de congélation, un nombre


de cycle gel-dégel, et un nombre de séances, qui lui est propre (1) (2)(4) .

De plus, depuis quelques années, de nombreux dispositifs contenant d’autres cryogènes tels que le
Dimethyl-Ether-and-Propane, ou encore le protoxyde d’azote sont commercialisés. Ces dispositifs ont
l’avantage d’avoir un coût moindre que l’azote liquide, un stockage plus facile, un temps de
conservation plus important, mais l’inconvénient d’être moins réfrigérants.

La cryothérapie est une méthode plutôt simple d’utilisation, qui présente de nombreux avantages,
peu d’effets indésirables et de contre-indications (1) (2) (4).

De nombreuses lésions cutanées en particuliers bénignes vues en médecine générale peuvent être
traitées par cryothérapie.

L’utilisation de la cryothérapie en médecine générale est possible comme le suggère certaines études
(2) (5) (6) (7) (8) .

En outre, elle nécessite d’avoir reçu une formation sur cette technique : son temps d’application, les
lésions à traiter, les contre-indications, les effets secondaires et les limites (8).

16

FRAISSENET
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Plus que l’acte médical en lui-même, l’utilisation de la cryothérapie nécessite d’être sûre de la nature
de la lésion, pour ne pas enlever à tort des lésions dites bénignes, alors qu’il s’agit en fait d’un
mélanome.

De nombreuses études ont été menées sur les compétences diagnostiques et thérapeutiques en
dermatologie des médecins généralistes, souvent en les comparant avec celles des dermatologues

(9-17). Les compétences des dermatologues étaient sans surprise systématiquement supérieures à
celles des médecins généralistes. Mais toutes ces études permettaient de faire ressortir les problèmes
cutanés pour lesquels les médecins généralistes avaient le plus de faiblesses diagnostiques et
thérapeutiques. Cette difficulté de reconnaissance résulterait surtout pour les lésions précancéreuses
telles que les kératoses actiniques et les lésions cutanées pigmentées telles que les verrues
séborrhéiques. Chaque étude concluait en une nécessité de formation complémentaire.

On peut de même ajouter que la reconnaissance par le dermatologue des lésions cutanées,
notamment pigmentées, passent souvent par l’utilisation d’un dermatoscope. Or peu de médecins
généralistes sont équipés de ce dernier, et peu ont eu accès à une formation à la dermatoscopie (18).
Dans ce contexte, on peut alors s’interroger de la dangerosité de l’utilisation de la cryothérapie
cutanée par le médecin généraliste.

Par ailleurs, face à la diminution croissante des dermatologues par habitant dans les prochaines
décennies, à la difficulté d’accessibilité à cette spécialité dans certaines régions, à l’augmentation
constante des délais de rendez-vous, à la mise en place du parcours de soin depuis 2004, le médecin
généraliste aura probablement de plus en plus un rôle essentiel à jouer dans la reconnaissance des
lésions cutanées et leurs traitements (19-23).

En France, de nombreux gestes techniques spécialisés sont pratiqués par le médecin généraliste (24).

Le médecin généraliste est habilité en France à la pratique de la cryothérapie cutanée (25).

Dans la littérature, on retrouve de nombreux articles traitant de la possibilité d’utilisation de la


cryothérapie cutanée en médecine générale. Mais aucune étude n’évalue la place de la cryothérapie
cutanée en médecine générale, notamment en France. En particulier : la proportion des médecins
généralistes qui sont équipés d’un dispositif de cryothérapie, leur connaissance sur cette pratique, de
l’utilisation qui en est faite, de la formation des médecins qui l’utilisent, des limites que les médecins
se mettent, ou encore des freins à sa pratique.

Dans ce contexte, nous avons décidé de nous intéresser à la place de cette technique en médecine
générale en France.

17

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
L’objectif primaire de cette étude était d’évaluer les connaissances et les pratiques des médecins
généralistes sur la cryothérapie à visée cutanée en soins primaires en France.

Les objectifs secondaires étaient d’évaluer : la proportion du nombre de médecins utilisant un


dermatoscope et le type de formation qu’ils avaient reçu à son utilisation, le type de formation à la
cryothérapie des médecins généralistes et d’évaluer l’intérêt des médecins généralistes pour une
formation complémentaire universitaire en dermatologie.

L’hypothèse de travail était que les connaissances et la pratique de la cryothérapie à visée cutanée en
soins primaires en France étaient faibles.

18

FRAISSENET
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Généralités
A. La cryothérapie cutanée
1) Principes généraux
La méthode consiste en l’application locale de froid de façon chronométrée pour détruire une lésion
cutanée.

En effet, la réfrigération d’un tissu conduit à son changement d’état physique, et selon les conditions
d’application du froid conduit soit à sa préservation, soit à sa destruction. Il en est de même pour les
différents tissus cutanés.

La destruction tissulaire s’obtient par une congélation très rapide, suivie d’un réchauffement lent
durant lequel l’action destructrice va se prolonger. En effet, l’abaissement très brutal de la
température engendre, avant même que le tissu soit solidifié, une micro-cristallisation de l’eau
intracellulaire et des micro-thromboses vasculaires. Tout ce processus va aboutir à une lyse cellulaire.

Les types cellulaires sont diversement sensibles au froid. Les mélanocytes sont les cellules les plus
cryosensibles. Les kératinocytes sont détruits aux environ de -30°C, les cellules tumorales entre -30°C
et -50°C. La particularité essentielle de cette technique est la préservation des protéines fibreuses :
fibres de collagène, cartilage, structures nerveuses (1-8).

2) Cryothérapie et cryochirurgie
Les termes cryothérapie et cryochirurgie ne doivent pas être utilisés de façon interchangeable, même
si dans la littérature anglophone la frontière est souvent franchie.

Si la cryothérapie est l’utilisation du froid pour des applications très variées, parfois non destructrices,
la cryochirurgie sous-entend elle, une application obligatoirement destructrice et donc
nécessairement contrôlée.

Cette distinction qui repose sur une interprétation juste de leurs finalités respectives conditionnera la
qualité et la fiabilité du résultat recherché.

On parle aussi de cryochirurgie pour définir une technique se réalisant uniquement en milieu
spécialisé, qui permet le contrôle précis de la réfrigération et de la destruction lésionnelle.

La cryothérapie s’adressera donc aux lésions bénignes pour lesquelles le résultat cosmétique est
privilégié par rapport à la destruction. Les tumeurs malignes, comme certains carcinomes
basocellulaires ou encore mélanomes de Dubreuilh, ne pourront eux, être traitées que par
cryochirurgie.

19

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Pour les lésions pré cancéreuses, telles que les kératoses actiniques, on utilisera les outils standards
de cryothérapie, mais la finalité qui est la destruction l’emportera sur le côté esthétique. On pourra
donc ici aussi parler de cryochirurgie.

C’est pourquoi en médecine générale et donc dans la présente thèse, il s’agira de cryothérapie,
exception faite pour les kératoses actiniques (1-8).

3) Les cryogènes et le matériel


a) Azote liquide
- Généralités

Par son efficacité clinique, il s’agit du cryogène de référence.

Le point d’ébullition de l’azote liquide est de -196°C. Cet agent permet d’obtenir rapidement la
température tissulaire désirée selon le type de lésions.

Les lésions bénignes sont détruites entre -20°C et -30°C, tandis que les lésions malignes nécessitent
des températures de -40°C à -50°C. Par exemple, l’azote liquide permet de faire passer la température
tissulaire de -25°C à -50°C en 30 secondes.

- Mode de conservation de l’azote liquide

L’azote liquide se conserve dans des containers auto pressurisés rechargeables qui sont stockables en
cabinet. Il existe différentes tailles et modèles de containers. Figure 1

La durée de conservation statique de l’azote liquide varie en fonction de la capacité du container dans
laquelle elle est conservée.

Par exemple, la durée de conservation statique de l’azote liquide est de 4 à 5 semaines pour un
container de 5 litres, et de 14 à 17 semaines pour un container de 50 litres.

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Figure 1 : containers à azote liquide

- Coût

Le coût du container est d’environ 1000 euros pour une capacité de 10 L et de 1000 euros pour le
cryo-spray.

En moyenne avec la livraison, il faut compter 3,50 euros par litre.

- Les différentes techniques d’application de l’ azote liquide

La tige avec coton applicateur trempé au préalable dans l’azote liquide

Figure 2 : tige avec coton applicateur trempé au préalable dans l’azote liquide

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Le cryospray

Figure 3 : cryospray

Figure 4 : Modalités d’application d’azote liquide en spray

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La cryosonde

Figure 5 : cryosonde (application directe de la sonde sur la lésion)

b) Autres agents cryogènes


- Dimethyl-Ether-and-Propane (DEAP)

Il s’agit d’un mélange gazeux liquide qui atteint une température d’action d’environ -55°C. Il est stocké
dans un aérosol (80 ml à 170 ml en moyenne). Son application se fait à l’aide d’un applicateur en
mousse avec tige. Son coût moyen est de 90 euros pour un aérosol de 80 ml avec 50 tiges.

Sa durée de conservation est en moyenne de 2 ans dans les conditions optimales de conservation.

Figure 6 : set de cryothérapie à base de DEAP

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- Protoxyde d’azote

Il s’agit d’un gaz qui atteint une température d’action d’environ -89.5°C. Il est stocké dans des
cartouches hermétiques. Ces cartouches sont reliées à un applicateur à buse de projection fixe ou
amovible.

Le coût moyen pour un applicateur de cryothérapie à buse de projection varie de 300 à 500 euros en
fonction qu’il soit fixe ou amovible. Chaque cartouche de protoxyde d’azote sert en moyenne entre
30 et 50 applications d’une dizaine de secondes. Son coût moyen est de 20 euros par cartouche (1-8).

Figure 7 : applicateur de protoxyde d’azote et sa cartouche de rechange

4) Les fondamentaux
a) La durée d’application
- la zone glacée

Il s’agit de la marge blanche obtenue au pourtour de la lésion lors du geste. Elle est en fonction de sa
taille, le reflet de la température visée en profondeur. Par exemple, pour atteindre -50°C au niveau
du derme on doit obtenir une marge blanche de 5 mm au pourtour de la lésion (figure 8).

Elle va permettre une certaine standardisation de la technique.

C’est à partir du moment où la lésion devient toute blanche avec la marge désirée, que commencera
le temps de congélation (temps t0).

Pour les lésions bénignes, détruites entre -20°C et -30°C et superficielles, les marges devront être de
1 à 2mm (figure 9).

Chaque lésion aura donc une marge glacée qui lui est propre (figure 9).

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Figure 8 : illustration de la zone glacée, 5 mm de marge blanche pour atteindre -50°C au niveau du
derme.

- le temps de congélation

Il est établi en fonction du type de lésion et du cryogène employé.


Il ne s’agit pas du temps pendant lequel il faut vaporiser l’azote liquide en fonction de la lésion,
mais du temps qu’il faut pour maintenir la zone glacée de la lésion, appelé temps 0. Par
exemple, une verrue vulgaire nécessitera une zone glacée de 1 à 2 mm et la durée pendant
laquelle l’azote liquide devra être appliqué pour maintenir cette zone glacée sera de 10
secondes.
Alors qu’une verrue plantaire nécessitera une zone glacée de 1 à 2 mm, mais un temps de
congélation de 20 à 30 secondes (figure 9)

- Le cycle gel-dégel

Un cycle gel-dégel se définit par le temps 0 où la zone glacée est visualisée avec la marge
désirée et le temps X ou la lésion blanche a totalement disparue.
En fonction du type de lésion, on aura un nombre de cycles gel-dégel par séance, bien défini.
Par exemple une verrue plantaire nécessitera 2 cycles de gel-dégel, alors qu’une verrue
vulgaire ne nécessitera qu’un cycle (figure 9).

Par ailleurs, en fonction du type de lésion, soit le traitement a été efficace en une seule séance,
soit il faudra plusieurs séances séparées de 2 à 3 semaines.

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Figure 9 : tableau des durées d’application en fonction de la lésion

b) Les avantages de la cryothérapie

Les différents avantages sont les suivants : simple, efficace, à faible risque, technique facilement
maniable, préparation rapide du matériel, à faible risque d’infection, soins de plaies minimes,
technique relativement bien tolérée , facile d’utilisation, bons résultats cosmétiques, pas de nécessité
d’anesthésie locale, absence de suture et possibilité de pouvoir travailler et faire du sport après le
geste.

c) Les contre-indications
Absolues :

 Biopsie nécessaire
 Mauvaise circulation au siège de la lésion
 Mélanome
 Risque élevé d’hypopigmentation résiduelle non souhaitée pour le patient (particulièrement
pour les patients de peau noire)

Relatives :

 Urticaire au froid
 Maladie de Raynaud
 Maladie auto-immune (collagénose)
 Traitement immunodépresseur concomittent
 Cryoglobulinémie
 Myélome multiple
 Endroit à risque de complications : replis nasaux, lésions prétibiales, marges des paupières

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d) Les effets secondaires et les inconvénients
Effets secondaires Précoces :

 Douleur
 Céphalée vasculaire (lésions temporales)
 Syncope vasovagale
 Œdème local
 Phlyctène hémorragique ou non
 Infection
 Mal de tête
 ulcération

Effets secondaires Tardifs :

 Hypopigmentation
 Hyperpigmentation
 Chéloïde
 Onychodystrophie
 Perte de pilosité
 Granulome pyogénique
 Lésion nerveuse
 Rupture tendineuse

Inconvénients :

 Coût
 Absence de contrôle histologique+++ (1-8)

B. La cotation CCAM
La cotation CCAM des actes de cryothérapie cutanée sur lésions superficielles au 1er janvier 2015 (25) :

 QANP005 : séance de destruction de 11 lésions cutanées superficielles du visage ou plus, par


agent chimique ou par cryothérapie de contact.

Prix de l’acte : 34,89 euros

Type d’acte: Acte isolé

Acte pouvant être prescrit et exécuté par toutes spécialités médicales

 QANP007 : séance de destruction de 1 à 10 lésions cutanées superficielles du visage, par agent


chimique ou par cryothérapie de contact.

Prix de l’acte : 28,80 euros

Type d’acte : Acte isolé

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Acte pouvant être prescrit et exécuté par toutes spécialités médicales

 QZNP004 : séance de destruction de 1 à 10 lésions cutanées superficielles par agent chimique


ou par cryothérapie de contact en dehors du visage.

Prix de l’acte : 22,78 euros

Type d’acte : Acte isolé

Acte pouvant être prescrit et exécuté par toutes spécialités médicales

 QZNP005 : séance de destruction de 51 lésions cutanées superficielles ou plus, par agent


chimique ou par cryothérapie de contact, en dehors du visage.

Prix de l’acte : 38,45 euros

Type d’acte : Acte isolé

Acte pouvant être prescrit et exécuté par toutes spécialités médicales

 QZNP012 : séance de destruction de 11 à 50 lésions cutanées superficielles par agent chimique


ou par cryothérapie de contact, en dehors du visage.

Prix de l’acte : 29,90 euros

Type d’acte : Acte isolé

Acte pouvant être prescrit et exécuté par toutes spécialités médicales

C. Les lésions pouvant être traitées par cryothérapie en médecine générale

1) Lésions bénignes

a) Les lésions non pigmentées

- Verrues cutanées non génitales (vulgaires, plantaires et planes)

Il s’agit de tumeurs cutanées bénignes dont la prolifération est induite par un virus de la famille
des Papillomavirus humain. Le mode de contamination est avant tout interhumain (piscines,
salles de sports, intrafamiliale), à partir de microtraumatismes cutanés (petites coupures,
ampoules). Une verrue peut disparaître spontanément par immunisation au bout de quelques
mois d’évolution (environ 2 ans).

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On distingue trois types de verrues cutanées non génitales en fonction de leur localisation :
- les verrues des paumes et des plantes, unique ou multiples (mosaïque) (figure 10).
- les verrues vulgaires ou papillomes verruqueux : principalement sur le dos des mains, le
visage, le cuir chevelu, les genoux. Elles sont rondes et rugueuses, en forme de dôme
(figure 11).
- les verrues planes : elles sont moins surélevées et réalisent de petites surélévations de
couleur rosée. Elles peuvent se trouver dans les mêmes sièges que les verrues du corps.
(figure 12).

Du fait de sa fréquence (1 français sur 4, dont la majorité sont des enfants entre 5 et 15ans),
il s’agit d’une des lésions cutanées les plus fréquemment rencontrées en médecine générale
et où la demande de soins est élevée.
Ce sont des lésions bénignes ayant surtout un préjudice esthétique, mais qui peuvent parfois
se compliquer de douleurs notamment au niveau de la plante des pieds où elles se recouvrent
de corne.

Plusieurs traitements sont possibles dont aucun n’a montré sa supériorité.


Aucun traitement à ce jour ne permet l’éradication du virus causal et seule la destruction de
la lésion visible est possible.

Les différentes techniques de soin sont :


- la cryothérapie cutanée
- les kératolytiques dont le plus utilisé est l’acide salicylique.
- association acide salicylique et cryothérapie
- l’abstention thérapeutique. La grande majorité des verrues régresse spontanément par
immunisation. Il faut donc toujours peser la balance bénéfice/risque.
- autres peu utilisées relevant de la spécialité : destruction chirurgicale, laser CO2,
chimiothérapie locale et immunothérapie locale.

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Figure 10 : verrue plantaire

Figure 11 : verrue vulgaire de la main

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Figure 12 : verrue plane

- Molluscum contagiosum

Il s’agit de tumeurs cutanées bénignes, à type de papules ombiliquées, nacrées, de couleur


chair, fermes, siégeant principalement à la face, aux membres et dans la région ano-génitale
(figure 13). Elles sont causées par un virus appartenant au groupe des poxvirus et se
transmettent par contacts cutanés répétés, par le partage de vecteurs passifs de transmission,
et par la manipulation des lésions (grattage...).
Elles sont très fréquentes chez les enfants et sont un motif fréquent de consultation en
médecine générale où un traitement est souvent demandé par les parents.
Les molluscum contagiosum peuvent aussi survenir chez l’adulte sexuellement actif et chez les
patients immunodéprimés.
L’histoire naturelle du molluscum contagiosum comporte une régression spontanée en
général de 6 mois à 5 ans chez le sujet immunocompétent, raison pour laquelle de nombreux
auteurs jugent inutile et purement esthétique le traitement chez les patients sains.
Par ailleurs le traitement peut cependant se justifier pour limiter la propagation des lésions et
limiter les éventuelles complications de type dermatite, douleur, prurit, réactions
inflammatoires et surinfections bactériennes.

Plusieurs conduites thérapeutiques existent dont aucune n’a montré de supériorité :


-la cryothérapie cutanée

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- curetage ou électrocautérisation sous anesthésie locale, seule ou avec d’autres traitements
(agents cytotoxiques, expression mécanique ou traitements immunomodulateurs).
-abstention thérapeutique et consignes pour limiter la transmission. (limiter le partage de
serviettes par exemple).
- Imiquimod crème (5%)
-Hydroxyde de potassium (10%)
-Autres : perçage, podophyllotoxine et podophylline, expression mécanique du noyau nacré
manuellement ou au moyen de pince après incision du corps du molluscum, cantharidine,
agents kératolytiques, cimétidine orale, laser, cidofovir local.

Figure 13 : molluscum contagiosum

- Molluscum pendulum ou acrocordon ou hamartome mou

Il s’agit de tumeurs cutanées bénignes de la famille des fibromes mous (figure 14). Ils
correspondent à la projection exophytique d’un tissu conjonctif de texture lâche.
Ils surviennent chez l’adulte et prédominent au niveau du cou et des aisselles. C’est une
pathologie couramment vue en médecine générale. Son exérèse est souvent demandée à des
fins esthétiques.

Les traitements de référence les plus efficaces sont l’excision aux ciseaux,
l’électrocautérisation ou le laser.
Les alternatives possibles sont : la cryothérapie cutanée, l’application topique d’acide
trichloracétique, ou l’étranglement à leur base par un fil noué.

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Figure 14 : molluscum pendulum

- Angiomes séniles ou angiomes rubis

Il s’agit de petites lésions bénignes régulières rondes, bien circonscrites, rouge vif, ne
s’effaçant pas à la vitropression, répandues le plus fréquemment au niveau du tronc (figure
15). Elles sont dues à la dilatation capillaire. Leur nombre augmente avec l’âge.
Leur exérèse est purement esthétique.

Les traitements par photocoagulation au laser, par électrocoagulation superficielle ou par


cryothérapie cutanée sont possibles.

Figure 15 : Angiomes séniles

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- Condylome acuminé ou verrue génitale

Il s’agit de verrues liées à des papilloma virus (HPV), se situant au niveau des organes génitaux
externes, le plus souvent au niveau du gland, du prépuce et de la vulve (figure 16). Les
principaux responsables sont HPV6 et HPV11.
Ces HPV sont responsables de verrues et parfois de carcinomes. Ces HPV représentent des IST
et sont en concentration importante dans ces lésions. Les condylomes externes (bénins)
peuvent être responsables de la survenue de condylomes internes (canal anal, urètre, vagin
ou col utérin) qui peuvent entraîner des carcinomes épithéliaux (carcinome du col de l’utérus,
carcinome du canal anal). C’est pourquoi il est important de traiter les condylomes acuminés.

Il n’existe pas de traitement de référence. Plusieurs techniques peuvent être utilisées,


dépendant de l’expérience de l’utilisateur, du coût, du confort du malade, et des échecs
thérapeutiques antérieurs.

On distingue les traitements par destructions physiques ou par destructions chimiques qui
sont :
* destructions physiques :
-la cryothérapie
- l’exérèse chirurgicale au bistouri, aux ciseaux ou à la curette
-l’électrocoagulation au bistouri électrique
-le laser CO2
*La destruction chimique :

La podophyllotoxine, le Fluorouracil, Imiquimod, l’acide trichloracétique

Figure 16 : condylomes acuminés de la verge

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b) Les lésions pigmentées
- Verrues séborrhéiques ou kératoses séborrhéiques (KS)

Il s’agit de tumeurs épithéliales bénignes et fréquentes en particulier chez le sujet âgé.

Elles sont le plus souvent multiples mais peuvent être unique et apparaissent le plus souvent vers la
quarantaine. Elles épargnent les muqueuses, les paumes et les plantes et se situent le plus souvent au
niveau des zones séborrhéiques du visage, du décolleté ou du dos.

Plusieurs formes cliniques existent. La forme la plus commune est pigmentée, bien limité et comme
posée sur la peau (figure 17). Il existe le plus souvent une surface verruqueuse qui se recouvre
progressivement d’un enduit squamo-kératosique gras. Ces lésions sont souvent prurigineuses. Le plus
souvent le diagnostic est clinique, mais parfois un examen dermatoscopique est requis afin d’éliminer
une lésion de nature mélanocytaire.

Le but du traitement de ces lésions est purement de nature esthétique. Les deux traitements de choix
sont la cryothérapie et le curetage. Un doute diagnostique nécessite un avis spécialisé.

Figure 17 : kératose séborrhéique

- les lentigos solaires

Il s’agit de petites macules hyperpigmentées homogènes, rondes ou ovalaires (figure 18). Elles sont
induites par les ultraviolets pour les lentigos dits « solaires », et apparaissent le plus souvent vers la
trentaine au niveau des zones photo-exposées.

Il s’agit de lésions bénignes.

Son traitement est purement à visée esthétique.

Il existe plusieurs traitements possibles : la cryothérapie, l’acide rétinoïque, le laser CO2, et le peeling.

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En outre il faudra bien s’assurer de la nature non mélanocytaire des lésions.

Figure 18 : lentigo solaire

2) Lésions précancéreuses
- Les kératoses actiniques (KA)

Il s’agit de lésions précancéreuses correspondant à des dysplasies épithéliales. A terme ces lésions
non traitées peuvent donner lieu à des carcinomes épidermoïdes. Dans 15 à 25% des cas, les
kératoses actiniques disparaîtront. La grande majorité va se chroniciser et 5 à 20% se
transformeront en carcinomes épidermoïdes. Le diagnostic est la majorité du temps, clinique et
ces lésions doivent être systématiquement traitées.

Le facteur de risque principal est l’exposition au rayonnement UV. Ces lésions augmentent avec
l’âge et chez les patients ayant un phototype clair (1 et 2).

Il s’agit dans sa forme la plus classique, d’une lésion papuleuse ou d’une plaque érythémateuse et
squameuse en zone photo-exposée (front, scalp, visage, dos des mains). Elle peut en outre être
de couleur rosée, brune, pigmentée ou hyperkératosique. Elles sont souvent multiples, mais il peut
aussi s’agir d’une seule lésion. La peau péri-lésionnelle mettra souvent en évidence des stigmates
de photo-exposition (hypomélanose, lentigos solaires…).

Plusieurs traitements existent :

-la cryothérapie est un des traitements de référence.

-le laser

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-le curetage électrocoagulation

-le 5-FU topique

-l’imiquimod topique

- le diclofénac sodique

-le mébitate d’ingéniol

-la photothérapie dynamique

- le peeling

La méthode choisie sera orientée par le nombre de lésions à traiter, et les caractéristiques du
patient.

Pour des kératoses actiniques isolées ou en petit nombre, la cryothérapie sera le traitement de
choix. Ces lésions pourront donc être prises en charge par le médecin traitant.

Pour des kératoses actiniques multiples ou confluentes, le 5-FU, imiquimod ou la photothérapie


dynamique constitueront les traitements à privilégier. Ces lésions relèvent donc d’un médecin
spécialisé (26-30).

Figure 19 : kératose actinique

D. La Fréquence des consultations pour motif dermatologique en médecine


générale
En France, il est difficile d’évaluer la fréquence des consultations pour motif dermatologique. Selon
l’étude Ecogen réalisée en 2014, elle serait à environ 5% des motifs et résultats de consultation (31).

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E. Offre de soins actuelle et prévisible en dermatologie

- La démographie médicale des dermatologues

Malgré une augmentation de + 7% depuis 2007 des effectifs des médecins spécialistes hors médecine
générale, les dermatologues connaissent une baisse significative de leur effectif. En effet, il existe une
diminution de -8,9% de l’effectif des dermatologues entre 2007 et 2016 en France entière notamment
en libéral, et ceci devrait se poursuivre dans la prochaine décennie (19).

En outre, selon le scénario tendanciel, la dermatologie serait une des spécialités les plus touchée par
la baisse de médecins ces prochaines années, soit -32,2 % entre 2006 et 2030 (23).

Le nombre limité de nouveaux diplômés insuffisant pour compenser le nombre de départs à la retraite
de la génération du « Baby-Boom » et l’augmentation de la population générale expliquerait en partie
ce phénomène.

De plus, cette baisse d’effectif est plus ou moins marquée en fonction des régions. En effet, elle varie
de -3,3% pour la région Grand Est à -16,2% pour la région île de France.

Il existe de même des inégalités en terme de densité de dermatologues par habitants, en effet certains
départements sont en pénurie comme par exemple l’Ain ou le Gers comptant en moyenne 0,8
dermatologue /100000 habitants, alors que d’autres comme par exemple le Rhône ou la Marne,
comptent en moyenne 17,7 dermatologues/ 10000 habitants (19). Certaines personnes sont alors
éloignées d’un spécialiste en dermatologie et le médecin traitant est alors le médecin de premier
recours.

- L’accessibilité au dermatologue et le délai de rendez-vous

Certains départements connaissent donc un accès difficile au dermatologue notamment en zone


rurale, et ceci ne tend pas à s’améliorer.

En effet, en 2006, 54,3% des médecins exerçaient dans un pôle urbain dans lequel existe un CHU, 31%
dans un pôle urbain dépourvu de CHU, 7% en couronne périurbaine ou dans une commune
multipolarisée et 7,7% dans un espace à dominante rurale. Selon le scénario tendanciel, en 2030, le
nombre de médecins diminuerait de 25,1% en zone rurale, de 10,5% en couronne péri-urbaine ou en

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commune multipolarisée, et de 6,2% en pôle urbain sans CHU. En revanche, le nombre de médecins
exerçant dans les pôles urbains avec CHU augmenterait de 5,5% (23).

De plus, on observe ces dernières années une augmentation du délai de rendez-vous et au vu des
données présentées précédemment, tout ceci laisse à penser que çà n’ira pas en s’améliorant.

En effet, selon l’Observatoire de l’accès aux soins réalisé par IFOP pour le cabinet Jalma de 2017, le
délai d’obtention d’un rendez-vous d’un médecin spécialiste libéral hors médecine générale, est passé
de 48 jours à 61 jours en 5 ans.

En ville, en 2017, il faut attendre en moyenne 64 jours pour accéder à une consultation chez le
dermatologue, soit +23 jours qu’en 2012. Il serait également passé de 3,5 jours à 7 jours en médecine
générale.

Ce délai varie également en fonction des départements et des régions.

- Le parcours de soins coordonné s

La réforme du parcours de soins coordonnés est née avec la loi DOUSTE-BLAZY du 13 Août 2004. Le
parcours de soins coordonnés est entré en application le 1er Juillet 2005. Il impose à chaque assuré
social de plus de 16 ans de désigner un médecin traitant de son choix qui sera le coordinateur du
parcours de soins. Le patient doit s’adresser à lui en premier recours. Le médecin traitant peut, s’il le
juge nécessaire, orienter son patient vers un autre professionnel de santé, et l’assuré bénéficie ainsi
d’un remboursement à taux plein. Si le patient ne respecte pas le parcours de soins coordonnés, le
montant du remboursement est amputé de 30%.
Mais l’accès direct peut se faire sans pénalité de remboursement dans certains cas : en cas
d’urgence, pour les consultations en ophtalmologie, odontologie et en psychiatrie pour les moins de
26 ans.
Ce parcours de soins vise à limiter les consultations inutiles et d’éviter les examens et ordonnances
redondantes.
Le rôle de prévention du médecin traitant est aussi renforcé.
Avant la réforme, la dermatologie était la spécialité ou l’accès direct par le patient était le plus
important. En effet, 61% des consultations de dermatologie se faisaient à l’initiative du patient. Suite
à la réforme, l’accès direct chez le dermatologue est passé de 61% à 41%, soit en baisse de 33% entre
2004 et 2006.

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- La place du médecin généraliste

La démographie médicale des dermatologues, la difficulté d’accès au dermatologue dans certaines


régions, l’augmentation des délais de rendez-vous, le parcours de soins coordonné, laisse à penser
que l’activité de dermatologie risque de s’accroître en médecine générale ces prochaines années. La
formation des médecins généralistes à la reconnaissance des lésions cutanée est donc primordiale.

F. La Formation initiale en dermatologie des médecins généralistes

1) Durant l’externat

Lors du 2ème cycle d’études médicales, la formation en dermatologie est essentiellement constituée
d’enseignements théoriques aux travers d’items validés pour l’Examen Classant National. Il n’existe
pas durant cette formation de travaux pratiques basés sur la reconnaissance des lésions cutanées
fréquentes, alors que la dermatologie est une spécialité qui s’acquiert en grande partie en multipliant
les examens de lésions.
Par ailleurs, aucun stage en dermatologie n’est obligatoire, et ceux-ci sont peu nombreux et limités.
Ainsi, l’offre actuelle ne permettrait pas d’envisager un stage en service dermatologie pour
l’ensemble des étudiants.

2) Durant le DES de médecine générale

Le DES de médecine générale comprend six semestres composés d’enseignement théoriques et de


stages pratiques.
Sur le plan théorique, par exemple à Lyon, le Collège de médecine générale ne propose aucune
journée d’enseignement à la dermatologie.
Pour la pratique, aucun stage de dermatologie ne figure dans cette maquette de manière obligatoire.
La formation pratique est principalement délivrée lors de stages ambulatoires de médecine générale
de niveau 1. L’influence et l’acquisition de connaissances dermatologiques est aléatoire en ce sens
où elle repose essentiellement sur l’intérêt porté, les compétences en dermatologie du maître de
stage, et les cas rencontrés. L’absence de cadre formel sur les connaissances de soins

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dermatologiques à acquérir à ce stade, crée donc des disparités et inégalités de formation des
étudiants en sortie du stage de niveau 1.
Par ailleurs, quelques internes motivés trouvent par eux-mêmes des consultations auprès de
médecins dermatologues et se libèrent des journées pour se former.

Il est donc à constater qu’en sortie de l’internat, les médecins généralistes ont reçu une formation
commune théorique à la dermatologie plutôt faible. La formation pratique est quant-à-elle, très
hétérogène en fonction du lieu de stage et de l’intérêt porté par l’étudiant pour cette spécialité.

3) L’enseignement des gestes techniques en médecine générale

L’enseignement des gestes techniques se réalise durant les stages réalisés au cours du 2ème cycle et
du 3ème cycle d’études médicales. Il n’existe pas d’enseignement commun pratique à la réalisation de
gestes techniques. Une liste de gestes censés être acquis durant son cursus existe mais aucun
étudiant à la fin de son DES n’est évalué sur ses capacités à la réalisation de gestes techniques. Là
encore, il existe une grande variabilité dans les compétences du médecin généraliste à la sortie de
l’internat à réaliser des gestes techniques en fonction des lieux de stage où il a pratiqué.

G. La place de la cryothérapie à visée cutanée dans le monde en médecine


générale

Dans la littérature, de nombreux articles issus des USA, du Canada et d’Australie, traitent de la
possibilité d’utilisation de la cryothérapie à visée cutanée en médecine générale. Ceci laisse à penser
qu’il s’agit d’une méthode communément utilisée en médecine générale dans ces pays. Cependant
après recherche, aucun article n’a été trouvé traitant spécifiquement de son incidence dans les
cabinets de médecine générale.

Un article récent Américain, « Cutaneous cryosurgery in the USA », s’est intéressé à l’étude du taux
de traitement par cryothérapie utilisée entre 1993 et 2010 en ambulatoire, aux dermatoses les plus
traitées par cryothérapie, et qui avaient réalisé ces actes.

Il a été trouvé que 82% de tous les actes de cryothérapie de l’étude avaient été réalisés par le
dermatologue, 13,6% par les médecins généralistes et 2,8% par les pédiatres (32). Ceci suggère que
cette technique a une place dans les cabinets de médecine générale aux Etats Unis.

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Matériel et méthodes

Type d’étude

Nous avons réalisé une étude observationnelle descriptive. Elle a été réalisée entre le 6 mars 2017 et
le 16 avril 2017.

L’objectif principal de cette étude était d’évaluer les connaissances et les pratiques des médecins
généralistes sur la cryothérapie à visée cutanée, en France.

Les objectifs secondaires étaient d’évaluer : la proportion du nombre de médecins utilisant un


dermatoscope et le type de formation qu’ils avaient reçu à son utilisation, le type de formation à la
cryothérapie des médecins généralistes, et d’évaluer l’intérêt des médecins généralistes pour une
formation complémentaire universitaire en dermatologie.

La population

Les critères d’inclusion étaient : être médecin généraliste thesé, installé ou non, avoir une adresse mail
valide et provenir des départements issus des DOM-TOM (Réunion et Polynésie Française
exclusivement) ou des sept régions métropolitaines suivantes : Nouvelle-Aquitaine, Auvergne- Rhône-
Alpes, Occitanie, Bretagne, Pays de la Loire, Bourgogne-Franche-Comté, et Grand-Est.

Les médecins de spécialités autres que la médecine générale ou n’étant plus en activité étaient exclus
de l’étude, ainsi que ceux provenant de départements autres que la Réunion, la Polynésie Française et
issues d’autres régions que celles précédemment citées.

Diffusion du questionnaire

Les données ont été recueillies par auto-questionnaire envoyé par e-mail.

Le fait de remplir et de renvoyer le questionnaire faisait office de consentement.

Pour remercier les médecins de leur participation, ils pouvaient s’ils le désiraient, participer à un tirage
au sort qui leur permettait de gagner un dermatoscope. Ils leur suffisaient de laisser leurs coordonnées
dans la rubrique « remarques » en fin de questionnaire ou de me les envoyer séparément par mail.
Afin de garantir l’anonymat, la rubrique « Remarques » a été traitée indépendamment des autres
questions et exclus du traitement des données.

Le questionnaire a été envoyé par e-mail aux médecins généralistes, via les conseils des ordres
départementaux des médecins (Dordogne, Haute-Savoie, Ariège, Aude, Hautes-Pyrénées, l’Ille et

42

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Vilaine, la Sarthe, la Haute Saône, le Haute Marne, les Vosges, La Polynésie Française), via l’URPS de la
région Nouvelle Aquitaine (hors Dordogne) et via le CUMG de l’université de médecine de Lyon-Est.

Nous avions bien spécifiés dans les mails adressés aux Conseils départementaux des Ordres des
médecins, des URPS et au CUMG que nous voulions diffusés notre questionnaire uniquement aux
médecins généralistes, ayant uniquement cette spécialité et exerçant toujours.

La population d’envoie était de 6159 médecins.

Pour les départements suivant (Réunion, Morbihan, Hérault, Tarn-et-Garonne, Finistère, Côte d’Or,
Marne, Meurthe-et-Moselle), nous n’avons pu obtenir de données concernant le nombre de médecin
ayant reçu le questionnaire.

Pour s’assurer de la qualité des entrées, il a été demandé aux médecins de ne répondre qu’une seule
fois au questionnaire. De plus, dans le mail d’envoi du questionnaire, il était bien spécifié qu’il s’agissait
d’une étude de médecine générale qui s’adressait de ce fait, uniquement aux médecins de médecine
générale. Il n’a pas été effectué de relance.

Le questionnaire

Le questionnaire a été réalisé et diffusé à partir de Google Forms.

Le questionnaire a été relu, corrigé et validé par le Professeur Dalle, dermatologue au CHU Lyon-Sud,
et par le Professeur Maucort-Boulch, statisticienne au CHU Lyon-Sud.

Le questionnaire explorait quatre grands axes :

- Données démographiques : lieu d’exercice, département, délai d’attente moyen pour une
consultation sans urgence d’un dermatologue à proximité.
- Connaissances des médecins généralistes en matière de cryothérapie cutanée : indications et
contre-indications.
- Pratique de la cryothérapie cutanée :

si oui : dispositif utilisé, lésions traitées, limites et contrôle des lésions.

si non : la ou les raisons de sa non utilisation.

- Formations en dermatologie des médecins généralistes: utilisation d’un dermatoscope,


formation à la dermatoscopie, formation à la cryothérapie et intérêt pour une formation
complémentaire universitaire en dermatologie.

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Les quatre premières questions étaient pour trois d’entre elles (question 1, 3, 4) des questions
fermées à choix unique, et communes à tous les participants. Seule la question 2 concernant
le département était une question libre.
Si les médecins avaient coché « oui » à la question 4, ils devaient répondre à la question 5, « si
oui, lesquels ? », et choisir parmi une liste de choix. Pour augmenter l’intérêt de la question,
nous avions inséré parmi les choix possibles des réponses erronées.
La question 6 était une question à choix unique. Si les médecins avaient coché « oui » à la
question 6, ils devaient répondre à la question 7 « si oui, lesquels ? », et choisir parmi une liste
de choix. . Pour augmenter l’intérêt de la question, nous avions inséré parmi les choix possibles
des réponses erronées.
La question 8 était une question à choix unique. Si les médecins cochaient « oui » à cette
question, ils étaient directement dirigés et devaient répondre aux questions 15, 16, 17, 18.
Les questions 15, 16, 17, 18 étaient des questions fermées à choix unique ou multiples. Ils ne
répondaient donc pas à la question 19.
Si les médecins cochaient « non » à la question 8, ils étaient directement dirigés à la question
19 et devait répondre à cette celle-ci. La question 19 était une question à choix multiples. Ils
ne répondaient donc pas à la question 15,16, 17, 18.
Puis, tous les médecins étaient redirigés et devaient répondre aux questions 9, 11,13 qui
étaient des questions à choix unique.
Les questions 10 et 12 étaient des questions à choix multiples, et seulement les médecins ayant
répondu « oui » à la question 9 et 11 devaient y répondre.

Nous avons laissé un espace libre pour les commentaires éventuels en fin de questionnaire, et
pour que les personnes souhaitant laisser leurs coordonnées pour le tirage au sort puissent les
noter. Cette rubrique étant traitée totalement indépendamment des autres questions pour
garantir l’anonymat.

Le questionnaire était donc composé de 18 questions fermées à choix uniques ou multiples.


Les médecins répondaient donc au maximum à 17 questions et au minimum à 10 questions.

Le questionnaire est disponible en Annexe 1.

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Analyses des données :

Nous avons analysé les résultats de façon descriptive avec le logiciel Excel 2007.
Puis nous avons réalisé des tests d’association entre variables à l’aide de test du Khi-deux,
grâce au site Biostat TGV 1 .
Nous avons considéré les résultats comme statistiquement significatifs pour un p<0.05.

1
http://marne.u707.jussieu.fr/biostatgv/

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Résultats
A. Données démographiques

A/ Données démographiques
Au total 698 médecins généralistes ont répondu à notre questionnaire. Le calcul du taux de réponse a
été effectué à partir des données fournies par les Conseils départementaux de l’Ordre des médecins,
l’URPS de Nouvelle-Aquitaine et le CUMG de la faculté de médecine de Lyon-Est. Notre questionnaire
a donc été diffusé à 6159 médecins généralistes. Nous avons reçu de ces médecins issus à stricto
sensu de ces départements, 586 réponses, soit un taux de réponse de 9,51%. Par ailleurs, nous avons
obtenus des réponses provenant d’autres départements (Réunion, Morbihan, Hérault, Tarn-et-
Garonne, Finistère, Côte d’Or, Marne, Meurthe-et-Moselle), mais nous n’avons aucune donnée
concernant le nombre de médecins (issus de ces départements) à qui le questionnaire a été envoyé.
Nous ne les avons donc pas inclus dans le calcul du taux de réponse.

Tous les questionnaires ont été inclus dans notre analyse.

Lieu d’exercice de la population

La majorité de la population de l’étude exerçait en milieu semi-rural, soit 49,6% (Figure 1).

22,8%
27,7%

urbain
semi-rural
rural

49,6%

Figure 1 : Répartition de la population de l’étude en fonction du lieu d’exercice.

46

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Répartition de la population d’étude en fonction des départements et des régions

La population de l’étude était issue de 37 départements Français.

Ces départements étaient issus pour 2 d’entre eux des DOM-TOM et pour les autres de 7 régions de
France métropolitaine.

La majorité de la population, soit 27,1%, venait de la région Nouvelle Aquitaine (Tableau 1).

47

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Effectif de la population
Effectif de la population de
Régions Départements d'envoi réponse
Charente (16) 146 7
Nouvelle-Aquitaine Charente-Maritime (17) 315 13
Corrèze (19) 106 7
Creuse (23) 52 4
Dordogne (24) 500 33
Gironde (33) 684 44
Landes (40) 182 13
Lot-et-Garonne (47) 100 5
Pyrénées-Atlantiques (64) 276 9
Deux Sèvres (79) 148 4
Vienne (86) 195 24
Haute-Vienne (87) 235 26
Total 2939 189
Ain (01) 74 26
Ardèche (07) 44 8
Auvergne-Rhône-Alpes Drôme (26) 52 14
Isère (38) 32 6
Rhône (69) 150 49
Haute-Savoie (74) 660 62
Savoie (73) 2 1
Total 1014 166
Ariège (09) 143 16
Occitanie Aude (11) 463 18
Hérault (34) NC 1
Hautes-Pyrénées (65) 280 26
Tarn-et-Garonne (82) NC 1
Total 886 62
Finistère (29) NC 6
Bretagne Ille-et-Vilaine (35) 535 70
Morbihan (56) NC 58
Total 535 134
Pays de la Loire Sarthe (72) 175 25
Total 175 25
Côte d'or (21) NC 1
Bourgogne-Franche-Comté Haute-Saône (70) 230 25
Saône-et-Loire (71) 2 2
Total 232 28
Marne (51) NC 2
Grand-EST Haute-Marne (52) 115 11
Meurthe-et-Moselle (54) NC 1
Vosges (88) 141 22
Total 256 36
Réunion (974) NC 42
DOM-TOM Polynésie Française (98) 122 16
Total 122 58
TOTAL 6159 698
Tableau 1 : Répartition de la population d’envoi et de la population d’étude en fonction des départements et des régions.
(NC : non communiqué)

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Délai d’attente moyen pour une consultation sans urgence d’un dermatologue à proximité

Dans notre étude, le délai moyen pour une consultation sans urgence d’un dermatologue à proximité
était en majorité de 3 à 6 mois (42,3%). Les résultats sont présentés dans la Figure 2.

supérieur à 6 mois 9,2%

de 3 mois à 6 mois 42,3%

de 1 à 3 mois 38,5%

inférieur à un mois 10,0%

0,0% 5,0% 10,0% 15,0% 20,0% 25,0% 30,0% 35,0% 40,0% 45,0%

Figure 2 : Délai d’attente moyen pour une consultation sans urgence d’un dermatologue à proximité

B/ Connaissance des médecins généralistes en matière de cryothérapie cutanée

Les indications

68,8 % (N =480) des médecins généralistes déclaraient connaître les indications de la cryothérapie
cutanée en ambulatoire.

L’indication la plus connue était les verrues cutanées (vulgaires, plantaires, planes) à 99,4%. Les autres
résultats sont indiqués dans la Figure 3.

Le taux de réponses vraies était de 99,3%, contre 0,7% de réponses fausses.

49

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
120,0%

99,4%
100,0%

80,0%

62,7%
60,0% 53,5% 52,1% 50,6%

40,0% 37,3%

20,0%
8,5%
5,4%
0,6% 0,6% 0,0% 0,0% 0,0% 1,3% 0,6%
0,0%

Réponses vraies Réponses fausses

Figure 3 : Proportion des indications des lésions à traiter par cryothérapie cutanée en ambulatoire, déclarées par les
médecins généralistes ayant répondu oui à la question « connaissez-vous les indications de la cryothérapie cutanée en
ambulatoire ? »

Réponse Autre Total des réponses Autre

Très peu de connaissances 1


Petites tumeurs bénignes 1
Lésions préépithéliomateuses 1
Total 3
Tableau 2 : Réponses « Autre » à la question « si oui, lesquels » (question 5)

Les contre-indications

59,5 % (N =415) des médecins généralistes déclaraient ne pas connaître les contre-indications de la
cryothérapie cutanée.

Les contre-indications connues déclarées sont illustrées dans la figure ci-dessous (figure 4).

50

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
120,0%

98,6% 97,2%
100,0%
81,6%
80,0%

60,0%

38,9% 38,5% 36,4%


40,0%
26,1% 29,0% 27,9%
24,0%
20,0% 15,2% 14,5%
7,4% 4,2% 4,2% 1,1%
0,0%

Réponses vraies Réponses fausses

Figure 4 : Contre-indications à l’utilisation de la cryothérapie cutanée, déclarées par les médecins généralistes ayant
répondu oui à la question « connaissez-vous les contres indications de la cryothérapie cutanée en ambulatoire ? ».

Réponse Autre Total des réponses Autre

aucunes 1
Zones de plis palmaires 1
Infection cutanée 1
Total 3
Tableau 3 : Réponses « Autre » à la question «si oui, lesquels » (question 7)

Le taux de réponses vraies était de 82,2%, contre 17,8% de réponses fausses.

C/ Pratique de la cryothérapie cutanée

 26,1% des médecins généralistes (N=182) pratiquaient la cryothérapie cutanée.

Le dispositif le plus utilisé était celui à base de DEAP à 52,7% (N=96) (Figure 5).

51

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
60,0% 52,7%
50,0%
40,0%
29,1%
30,0%
18,1%
20,0%
10,0%
0,0%
réservoir d'azote liquide dispositif à base de DEAP dispositif à base de protoxyde
d'azote

Figure 5 : Proportion du type de dispositif de cryothérapie utilisé par les médecins généralistes qui pratiquent la cryothérapie
cutanée.

Les lésions les plus traitées en médecine générale étaient les verrues cutanées à 99,5% (Figure 6).

120,0%

99,5%
100,0%

80,0%

60,0%
46,7%
43,4%
40,0% 36,3% 34,1%

19,2%
20,0%
2,7% 3,3% 1,1%
0,0%

Figure 6 : Proportion du type de lésion traitée par cryothérapie cutanée, par les médecins généralistes utilisant la
cryothérapie cutanée.

Réponse Autre Total des réponses Autre

Botryomycome (ongle incarné) 1


Petites lésions d’allure bénigne 1
Total 2
Tableau 4 : Réponses « Autre » à la question « quelles lésions traitez-vous ? ».

52

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
3,8%
52,7%

80,8%
toutes les lésions
pigmentées
doute sur la nature précise
de la lésion
lésions atypiques

étendue importante des


lésions
98,4%
pas de limites particulières

88,5%

Figure 7 : Proportion des situations où les médecins généralistes déclarent ne jamais utiliser la cryothérapie cutanée.

62,6% des médecins généralistes utilisant la cryothérapie cutanée (N= 114), déclaraient contrôler
systématiquement à distance l’évolution des lésions traitées après séance de cryothérapie cutanée.

 73,3% des médecins généralistes (N=516) ne pratiquaient pas la cryothérapie cutanée.

La raison la plus citée pour laquelle les médecins généralistes n’utilisaient par la cryothérapie
cutanée était à 73,4%, le manque de formation en dermatologie.
Les autres raisons sont indiquées dans la Figure 8.

53

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
ne voit pas l'intérêt 8,9%

demande insuffisante 24,6%

coût 32,9%

formation insuffisante en dermatologie 73,4%

par peur de mal reconnaitre des lésions 34,1%

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0% 70,0% 80,0%

Figure 8 : Proportion des raisons pour lesquelles les médecins généralistes n’utilisent pas la cryothérapie cutanée.

D/ Formation en dermatologie des médecins généralistes

Dermatoscopie

12% soit (N=84) de la population de l’étude utilisait un dermatoscope.

La formation de ceux qui déclarait l’utiliser est notifiée dans la Figure 9.

60,0% 53,6%
34,5%
40,0%
20,0% 13,1%
1,2%
0,0%
FMC, groupe de diplômes Aucune Autre:
pairs universitaire (DU
ou DIU)

Figure 9 : Type de formation à la dermatoscopie reçue par les médecins généralistes utilisant la dermatoscopie.

Réponse autre Total des réponses Autre

Livres ou revues de dermatoscopie 4


Journées auprès de dermatologues 2
Stages en dermatologie 2
internet 1
Travail personnel 1
Non communiqué 1
Total 11
Tableau 5 : Réponses Autre à la question « si oui : quel(s) type(s) de formation avez-vous reçu à son utilisation ? (
dermatoscope)

54

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Cryothérapie cutanée

6,3% soit (N=43) des médecins généralistes de la population de l’étude déclaraient avoir suivi une
formation à la réalisation de cryothérapie cutanée.

Le type de formation de ceux qui déclaraient en avoir reçu une, apparait dans la Figure 10.

40,0% 37,2%
34,9%
35,0%

30,0%
25,6%
25,0%

20,0%

15,0%

10,0%
4,7%
5,0%

0,0%
FMC, groupe de diplôme universitaire Journées auprès de Autres:
pairs (DU ou DIU) dermatologues

Figure 10 : Type de formation à la réalisation de cryothérapie cutanée reçue par les médecins généralistes déclarant en avoir
reçue une.

Réponse autre Total des réponses Autre

Stage en dermatologie lors de l’externat 4


Stage en dermatologie lors de l’internat 1
En milieu hospitalier 2
Stage de formation initial en dermatologie 2
Maitres de stages 3
lectures 1
Explications auprès de dermatologues 2
Total 15
Tableau 6 : Réponses « Autre » à la question « si oui de quel(s) type(s) ? (cryothérapie)

Formation universitaire en dermatologie

73,5% soit (N=513) déclaraient être intéressés par une formation complémentaire universitaire en
dermatologie.

55

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Analyses bivariées en fonction de la pratique de la cryothérapie cutanée. (Tableau 7)

Dans notre étude, il existait une association significative entre la connaissance des indications et la
pratique de la cryothérapie cutanée (p=3.35x 10-15). Par conséquent, il semblerait que les médecins
généralistes pratiquant la cryothérapie cutanée aient plus de connaissances sur les indications de la
cryothérapie cutanée, que ceux ne la pratiquant pas.

De plus, il existait une association significative entre la connaissance des contre-indications et la


pratique de la cryothérapie (p=2,13 x10-20). Il semblerait donc, que les médecins généralistes
pratiquant la cryothérapie cutanée aient plus de connaissances sur les contre-indications de celle-ci,
que ceux ne la pratiquant pas.

De même, dans notre étude, il existait une différence significative entre l’utilisation de la
dermatoscopie et la pratique de la cryothérapie cutanée (p=0,0013). En effet, il semblerait que
l’utilisation du dermatoscope soit plus importante chez les médecins généralistes utilisant la
cryothérapie cutanée.

De plus, il existait une association significative entre l’utilisation de la cryothérapie et la formation à


son utilisation (p=5,47x10-11). Il paraitrait donc que les médecins généralistes utilisant la cryothérapie
cutanée aient plus reçu une formation à son utilisation, que ceux ne la pratiquant pas.

Par contre, il n’existait pas d’association significative entre l’utilisation de la cryothérapie cutanée et le
délai d’attente pour consulter un dermatologue (p=0,0847)

Analyses bivariées en fonction du lieu d’exercice. (Tableau 8)

Dans notre étude, il existait une différence significative entre le lieu d’exercice et la pratique de
cryothérapie cutanée (p = 0,004). Il semble que la pratique de la cryothérapie est d’autant plus
importante que le médecin est loin des centres urbains.

Il n’existait pas de différence significative entre le lieu d’exercice et l’utilisation d’un dermatoscope par
les médecins généralistes (p=0,06).

Analyses bivariées en fonction du délai d’attente d’un rendez-vous sans urgence d’un dermatologue à
proximité. (Tableau 9)

Dans notre étude, il n’existait pas de différence significative entre le délai d’attente pour obtenir un
rendez-vous et l’utilisation d’un dermatoscope par les médecins généralistes (p=0,74).

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Analyses bivariées en fonction de l’intérêt pour une formation complémentaire universitaire en
dermatologie. (Tableau 10)

Dans notre étude, il n’a pas été montré de différences significatives entre l’intérêt des médecins
généralistes pour une formation complémentaire universitaire en dermatologie et l’utilisation d’un
dermatoscope (p=1).

Il n’a pas non plus été montré de différence significative entre l’intérêt des médecins généralistes pour
une formation complémentaire universitaire en dermatologie et la pratique de la cryothérapie cutanée
(p=0,59).

Pratique de la cryothérapie p
cutanée
OUI NON
Effectif 182 516

Connaissance des indications


de la cryothérapie cutanée
oui 168 312 p=3,35x10-15
non 14 204

Connaissance des contre-indications


de la cryothérapie cutanée
oui 127 156 p=2,13x10-20
non 55 360

Utilisation d'un dermatoscope


oui 34 50 p=0,002
non 148 466

Formation à l'utilisation de la cryothérapie


cutanée
oui 30 13 p=5.47x10-11
non 152 503

Délai d'attente pour une consultation


sans urgence d'un dermatologue
inférieur à 1 mois 11 59 NS (p=0,0847)
entre 1 et 3 mois 65 204
entre 3 mois et 6 mois 87 208
supérieur à 6 mois 19 45

Tableau 7 : Analyses bivariées en fonction de la pratique de cryothérapie cutanée.

57

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Lieu d’exercice p
urbain semi-rural rural
Effectif 193 346 159

Pratique de la cryothérapie cutanée


oui 41 84 57 p=0,004
non 152 262 102

Utilisation d'un dermatoscope


oui 16 42 26 NS
(p=0,068)
non 177 304 133
Tableau 8 : Analyses bivariées en fonction du lieu d’exercice.

Délai d’attente d’un rendez-vous sans urgence chez p


un dermatologue
inférieur à 1 entre 1 mois entre 3 mois supérieur
mois et 3 mois et 6 mois à 6 mois
Effectif 70 269 295 64
utilisation d'un
dermatoscope
oui 7 33 34 10 NS (p=0,74)
non 63 263 261 54
Tableau 9 : Analyses bivariées en fonction du délai d’attente d’un rendez-vous sans urgence chez un dermatologue.

Intérêt d’une formation complémentaire p


universitaire en dermatologie

OUI NON
Effectif 513 185
Utilisation d'un
dermatoscope
oui 62 22 NS (p=1)
non 451 163
Pratique de la
cryothérapie cutanée
oui 137 45 NS (p=0,59)
non 376 140
Tableau 10 : Analyses bivariées en fonction de l’intérêt pour une formation complémentaire universitaire en dermatologie.

58

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Discussion
Dans notre étude, la majorité des médecins généralistes ayant répondu au questionnaire déclarait
connaître les indications de la cryothérapie à visée cutanée en ambulatoire. L’indication la plus connue
déclarée était de loin les verrues cutanées. Pour les autres indications, les proportions de réponses
vraies déclarées chutaient de manière importante.

En outre, la majorité des médecins généralistes de notre étude déclarait méconnaître les contre-
indications de la cryothérapie cutanée. Par ailleurs, pour ceux qui déclaraient les connaitre, les contre-
indications de loin les plus déclarées étaient la suspicion de mélanome, les lésions de diagnostic
incertain et les zones à risques de complications.

Dans notre étude peu de médecins généralistes pratiquaient la cryothérapie cutanée. Le DEAP était le
cryogène le plus utilisé. La lésion la plus traitée était très majoritairement la verrue cutanée. Le doute
sur la nature précise de la lésion était le premier frein à la non-utilisation de la cryothérapie cutanée.

La majorité des médecins généralistes de notre étude ne pratiquait pas la cryothérapie cutanée. La
principale raison citée était une formation jugée insuffisante en dermatologie.

Dans notre étude, très peu de médecins généralistes utilisaient un dermatoscope. Les formations
complémentaires à la dermatoscopie et à la cryothérapie qu’ils avaient reçues étaient de natures très
variées. De même, très peu de médecins généralistes avaient reçu une formation universitaire
complémentaire en dermatologie, même si la majorité d’entre eux se déclarait intéressée par celle-ci.

Notre étude suggère que les médecins généralistes ont des connaissances en majorité bonnes mais
limitées sur les indications de la cryothérapie cutanée en ambulatoire. Les contre-indications de cette
technique semblent elles, moins connues.

De même, notre étude laisse supposer que la cryothérapie est peu pratiquée et peu développée en
médecine générale, et concentrée sur les lésions où la reconnaissance est la plus aisée. La principale
raison qui ressortait de notre étude était le sentiment de manque de formation des médecins
généralistes en dermatologie.

Cette étude nous laisse donc penser que si nous voulons relever le défi d’augmenter la place du
médecin généraliste dans la prise en charge et le traitement des lésions cutanées fréquentes, il faut
avant tout améliorer et développer la formation à leur reconnaissance.

59

FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
Cette formation doit être axée sur la reconnaissance des lésions les plus fréquentes, les signes d’alerte
devant nécessiter un avis spécialisé et surtout être adaptée à la pratique quotidienne du médecin
généraliste.

A. Les forces de l’étude


Nous n’avons pas retrouvé dans la littérature d’autres études qui s’intéressaient à la place de
cryothérapie cutanée en médecine générale en France à proprement parler. Il s’agit de ce fait d’un
premier travail portant sur ce sujet. Nous avons tout de même obtenu des résultats et des idées
intéressantes, avec notamment des données se rapprochant de celles de la littérature.

Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive donc de faible niveau de preuve. Cependant ce type
d’étude paraissait approprié pour dresser un état des lieux de la place de cryothérapie cutanée en
médecine générale.

Malgré le faible taux de réponses, notre échantillon était important et provenait de médecins issus de
nombreux départements aux caractéristiques sociodémographiques hétérogènes.

B. Biais et limite de l’étude


L’utilisation d’un questionnaire numérique a probablement créé un biais de représentativité.

Notre étude s’intéressant à des pratiques et à des connaissances, il existe certainement un biais de
déclaration, malgré l’anonymat des répondants et la confidentialité des résultats.

Il y a également un biais de recueil de données. En effet, les médecins ayant reçu le questionnaire n’ont
pas tous répondu. On peut supposer que seuls les praticiens intéressés par le sujet ont choisi de
répondre.

Le choix de questions à réponses fermées a certainement créé un biais de suggestibilité et de


restriction.

L’importante limite de cette étude est qu’il existe des biais certains de sélection.

Pour commencer, l’effectif de la population d’envoi est très hétérogène en fonction des régions et
des départements. De même, le nombre de départements représentant une région varie de manière
importante d’une région à l’autre. Toutes les régions ne sont pas représentées par tous les
départements qui les constituent. De même tous les médecins des différentes régions n’ont pas pu
être contactés. Notre étude n’est donc pas le reflet de la répartition des médecins généralistes sur le
territoire Français.

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Pour les médecins de la région Auvergne-Rhône-Alpes (hors Haute-Savoie), le questionnaire n’a pu
être envoyé qu’aux Maitres de Stages Universitaires, ce qui a pu créer un biais de sélection dans cette
sous population.

Les différents types d’intervenants dans la diffusion du questionnaire jouent aussi très probablement
un biais de sélection.

Par ailleurs, nous avons reçu des réponses de médecins provenant d’autres départements que ceux
provenant des ordres ou de l’URPS qui avaient accepté de diffuser notre questionnaire. Nous avons
décidé d’inclure les questionnaires des médecins provenant des départements inclus dans les régions
étudiées. Il s’agissait de départements limitrophes aux départements où l’on savait que les ordres ou
l’URPS avaient accepté de diffuser notre questionnaire. On peut supposer qu’ils s’agissent de médecins
ayant encore une adresse e-mail valide sur la liste des Conseils de l’Ordre d’un département et qu’ils
aient changé de départements, mais soient toujours dans la même région.

Pour La Réunion, nous avons décidé de l’inclure dans nos résultats, car le nombre de médecins
généralistes issus de ce département ayant répondu à notre questionnaire était important. La diffusion
du questionnaire s’est probablement faite via l’URPS de la Réunion, car le conseil de l’Ordre
départemental de La Réunion nous avait répondu négativement. Nous n’avons malheureusement pas
réussi à obtenir le nombre de médecins à qui le questionnaire a été envoyé. C’est pourquoi nous ne
pouvons faire qu’une estimation du taux de réponse.

En effet, notre estimation du taux de réponse qui était plutôt bas, s’est basé sur l’inclusion de l’effectif
de la population de réponses où nous connaissions exactement l’effectif de la population d’envoi dont
elle était issue.

En outre, par souci de longueur de questionnaire, nous n’avons pas renseigné certains détails
sociodémographiques comme le sexe, l’âge ou encore les années d’exercices, ou encore l’intérêt des
médecins généralistes pour la dermatologie ce qui a pu entrainer des facteurs de confusions.

On espère que notre population soit représentative des caractéristiques sociodémographiques des
médecins généralistes Français. L’hétérogénéité sociodémographique des départements d’où la
population source provient, la taille de l’effectif statistiquement significatif, le fait que la majorité des
résultats soient comparables avec ceux de la littérature laissent à penser que la population de
répondants est représentative des médecins généralistes Français.

Par ailleurs, notre population provient en majorité d’exercice en milieu semi-rurale, ce qui a
probablement majoré l’effectif de médecins généralistes pratiquant la cryothérapie cutanée. En effet,

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dans notre étude, il a été trouvé une association significative entre le lieu d’exercice et la pratique de
la cryothérapie cutanée.

Au vu de l’importance des biais nous ne pouvons pas généraliser nos résultats. Notre étude est une
première approche permettant d’avoir une première idée sur la place de la cryothérapie cutanée en
France. Elle fait ressortir des idées fortes qu’il serait intéressant d’explorer plus profondément mais ne
nous permet en rien de conclure sur la réelle place de la cryothérapie cutanée en France ou dans les
régions d’où provient la population d’étude.

C. Connaissance des médecins généralistes en matière de cryothérapie


cutanée
1) Les indications
68,8 % des médecins généralistes de notre étude, soit la majorité, déclaraient connaître les indications
de la cryothérapie cutanée en ambulatoire. Aucune étude retrouvée dans la littérature n’évalue cette
question, ce qui apporte des éléments nouveaux.

Ce résultat est probablement surestimé via un biais de déclaration. En effet, la question 5 explorant
« si oui, lesquels ? » était directement visible avec une liste de choix à cocher et donc avec les réponses.
Ceci a pu inciter les médecins à répondre « oui ». Une question ouverte pour cet item aurait
probablement induit moins de réponses positives à la question 4, mais l’interprétation et le traitement
des résultats aurait été beaucoup plus compliqué.

Cependant, le fait d’avoir introduit des réponses fausses parmi la liste de choix augmente la pertinence
de la question. Or le taux de réponses fausses à 0,7% qui est faible, reflète bien le fait que les médecins
n’ont probablement pas répondu au hasard.

On aurait pu penser que la liste soit un peu exhaustive des indications en ambulatoire, mais le fait que
la case « autres » soit peu remplie laisse à penser que notre choix d’indications en ambulatoire soit
pertinent.

Par ailleurs, bien que la majorité des médecins généralistes déclare connaître les indications de la
cryothérapie cutanée en ambulatoire, notre étude laisse supposer qu’il existe une grande variabilité
de connaissances.

En effet, l’indication la plus connue déclarée était de loin la verrue cutanée à 99,4%, alors que la
proportion des autres indications chutait de manière importante.

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Dans les études évaluant les compétences diagnostiques et thérapeutiques dermatologiques des
médecins généralistes, on voit que ceux-ci ont toujours de bonnes compétences à la reconnaissance
et aux traitements des verrues cutanées, des molluscums contagiosum et pendulum. Leur difficulté
résulterait surtout pour les lésions précancéreuses telles que les KA et les lésions pigmentées comme
les KS ou encore les lentigos (10) (12) (13) (14) (17). Ce qui peut expliquer que le traitement de ces
dernières soit moins bien connu.

Pour les molluscums contagiosum et pendulum pourtant de diagnostic aisé pour les médecins
généralistes, l’indication de cryothérapie n’était pas cité de manière aussi importante que pour les
verrues. On peut émettre l’hypothèse que les médecins connaissent mieux les autres traitements de
ces lésions.

2) Les contre-indications
59,5% des médecins généralistes, soit la majorité, déclaraient méconnaitre les contre-indications de
la cryothérapie cutanée. Comme précédemment, aucune étude retrouvée dans la littérature n’évalue
cette question, ce qui apporte des éléments nouveaux.

Ce résultat est probablement sous-estimé via un biais de déclaration. En effet, la question 7 explorant
« si oui, lesquels ? » était directement visible avec une liste de choix à cocher et donc avec les réponses.
Ce qui a pu inciter les médecins à répondre « oui ». Une question ouverte pour cet item aurait
probablement induit moins de réponses positives à la question 6, mais l’interprétation et le traitement
des résultats aurait été beaucoup plus compliqué.

En outre, le fait d’avoir introduit des réponses fausses parmi la liste de choix augmente la pertinence
de la question. Ici contrairement aux indications, le taux de réponses fausses était plus important à
17,8%, ce qui laisse à penser que les médecins soient moins au courant des contre-indications.

En outre, on voit que les principales contre-indications telles que les lésions de diagnostic incertains,
la suspicion de mélanome, les zones à risques de complications, sont cités à plus de 80%, ce qui est
rassurant. Les autres contre-indications moins citées, constituent pour la plupart des contre-
indications relatives et sont plus spécialisées.

Par ailleurs, dans notre étude il a été retrouvé une association significative entre la pratique de
cryothérapie cutanée et la connaissance des indications, et des contre-indications de celle-ci. Ceci
suggère que les médecins généralistes utilisant la cryothérapie cutanée aient de meilleures
connaissances sur celle-ci que ceux ne l’utilisant pas.

Notre étude suggère que les connaissances des médecins généralistes sur la cryothérapie cutanée en
ambulatoire sont insuffisantes. Cependant, s’agissant d’une première étude sur ce type de pratique,

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nous avons choisi de limiter nos recherches sur les connaissances uniquement des indications et de
contre-indications. Il parait évident que d’autres facteurs tels que les effets secondaires, les techniques
d’applications, influent également sur l’évaluation de ces connaissances. Il paraitrait nécessaire de
réaliser d’autres études pour les évaluer.

D. Pratique de la cryothérapie cutanée


1) Réalisation de cryothérapie cutanée
a) La fréquence

26,1% des médecins généralistes de notre étude, soit une minorité pratiquait de la cryothérapie
cutanée. Notre étude suggère que la cryothérapie est une technique peu utilisée en médecine
générale en France. Bien qu’aucune étude n’étudie la place précise de la cryothérapie cutanée en
France, ce résultat est en accord avec d’autres faits de la littérature.

En effet, dans la thèse de Guillaume de Thomas de 2015, uniquement 16% des médecins généralistes
interrogés pratiquaient la cryothérapie par azote liquide et 6% avaient arrêté. Par contre dans cette
étude, uniquement la cryothérapie par azote liquide était étudiée (33).

De même la cotation CCAM de cryothérapie n’apparaissait pas sur la plaquette des cotations
pratiques des actes du médecin généraliste de 2017, contrairement aux biopsies cutanées ou encore
l’exérèse de naevus (34). Ce qui suggère là encore que cette cotation est peu utilisée en médecine
générale, et que la cryothérapie est peu pratiquée.

En outre, notre résultat a probablement été surestimé via un biais de sélection. En effet, les médecins
pratiquant de la cryothérapie dans leur cabinet étaient probablement plus sensibilisés à ce sujet, et
ont donc plus répondu au questionnaire.

De plus, dans notre étude, il existait un lien significatif entre la pratique de la cryothérapie et le lieu
d’exercice. Plus on s’éloignait des centres urbains, plus la pratique de la cryothérapie cutanée
augmentait. Or la majorité de la population de notre étude exerçait en milieu semi-rural ou rural.

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b) Les cryogènes utilisés

Le cryogène le plus utilisé était de loin celui à base de DEAP. Ceci peut probablement s’expliquer par
son faible coût et la facilité de son mode de conservation. En effet, dans les commentaires un certain
nombre de médecins évoquait le coût et les contraintes de stockage de l’azote liquide, comme freins
à l’utilisation de la cryothérapie. Il en était de même dans la discussion de la thèse de Guillaume
Thomas (33).
Notre étude suggère que le type de dispositif de cryothérapie utilisé en médecine générale diminue
avec l’augmentation du prix et la pénibilité de conservation.

Par ailleurs, on peut noter que l’équivalence d’efficacité du DEAP par rapport à l’azote liquide a peu
été étudiée mais semble controversée.
Dans une étude espagnole, il n’avait pas été noté de différences significatives sur l’efficacité et la
tolérance entre le DEAP et l’azote liquide. Mais cette étude présentait de nombreuses limites. En effet,
un faible échantillon de lésions avait été analysé, et il s’agissait uniquement de verrues vulgaires,
planes, filiforme, de molluscums contagiosum et de kératoses séborrhéiques. De plus l’évaluation de
l’efficacité du traitement était uniquement basée sur l’aspect de la disparition des lésions à 15 jours,
mais l’étude des récidives n’était pas réalisée (35).

En outre, dans une revue de la littérature sur la cryothérapie dans le traitement des verrues, il avait
été montré que les données in vitro et comparatives chez l’humain réfutaient le fait que le DEAP soit
aussi efficace que l’azote liquide dans le traitement des verrues (36).
Par contre, pour le protoxyde d’azote, le 2ème dispositif le plus utilisé et atteignant une température à
-89.5°C, il semblerait que son efficacité soit validée (37).

Tout ceci nous laisse alors réfléchir sur l’efficacité du traitement prodigué par les médecins généralistes
utilisant des cryogènes alternatifs.

c) Les lésions traitées

Les verrues cutanées étaient de loin les lésions les plus traitées par cryothérapie en ambulatoire. Le
traitement des autres lésions chutaient de manière considérable.

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On peut émettre l’hypothèse que plus les lésions cutanées étaient fréquentes et de diagnostic aisé,
plus les médecins généralistes traitaient par eux-mêmes les lésions. Ce qui est en accord avec les faits
retrouvés dans d’autres études.

En effet, dans la littérature, les verrues cutanées apparaissaient toujours dans le top 10 des pathologies
cutanées en médecine générale, et leur reconnaissance ainsi que leur traitement étaient souvent jugé
bon (12) (13) (10). Il en était de même dans la thèse de Vanessa Bureaux où les médecins généralistes
déclaraient être à l’aise et traiter par eux-mêmes les verrues (17).

En outre, dans la thèse de Guillaume Thomas, il avait été montré que les connaissances des médecins
généralistes dans le diagnostic, la reconnaissance des KA, était insuffisante et que leur traitement en
médecine générale était faible (33). Il en était de même dans l’étude Halpern et Hanson en 2004, où
on voyait que la majorité des médecins généralistes en France était peu sensibilisée aux KA et qu’une
très faible partie d’entre eux les traitait par eux-mêmes (38).

Par ailleurs, les molluscums contagiosum et pendulum, bien que fréquemment reconnus et traités en
médecine générale, l’étaient peu dans notre étude (24) (39). On peut penser que ces lésions étaient
peut-être moins traitées par cryothérapie et que d’autres techniques alternatives étaient employées.

d) Les limites à la pratique de cryothérapie cutanée

La majorité des médecins généralistes déclarait, ne pas traiter les lésions en cas : doute sur leur nature
précise, un aspect atypique et lorsqu’elles étaient étendues. De plus, la majorité des médecins
affirmait contrôler à distance l’évolution des lésions traitées par cryothérapie. Ce qui est plutôt
rassurant même si ces résultats sont probablement surestimés par un biais de déclaration.

Par contre, dans notre étude, la nature pigmentée de la lésion ne constituait pas le principal frein à la
pratique de la cryothérapie cutanée. Or, dans la littérature, il ressort que l’aptitude diagnostique des
médecins généralistes était vraiment moins bonne pour les lésions pigmentées et monomorphes (12).
On pourrait alors se demander s’il ne serait pas préférable de recommander aux médecins généralistes
de ne traiter aucune lésion pigmentée par cryothérapie. Le fait rassurant était que très peu de
médecins généralistes de notre étude déclaraient traiter les KS ou les lentigos solaires.

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2) Non réalisation de cryothérapie cutanée
La majorité de la population de notre étude ne pratiquait pas la cryothérapie cutanée.
La principale raison qui ressortait de notre étude était une formation insuffisante en dermatologie.

Dans la thèse de Ado Chatal de 2016, 86% des médecins interrogés jugeaient insuffisante la formation
initiale en dermatologie qu’ils avaient reçue. Dans les 5 dernières années, 31% des répondants
n’avaient participé à aucune formation complémentaire, et 54% avaient participé à 1 ou 2 formations.
Et la majorité des médecins interrogés déclarait que participer à une formation complémentaire en
dermatologie leur serait bénéfique (40).

De même dans la thèse de Vanessa Bureaux (17), les médecins interrogés évoquaient la nécessité
d’améliorer la qualité de la formation initiale , notamment en 3ème cycle, avec l’accès à des ateliers
initiant à la petite chirurgie.

Ceci montre le besoin d’améliorer la formation initiale des médecins généralistes notamment en 3ème
cycle.

De ce fait, il pourrait être intéressant, lors des cours organisés par la Faculté en 3ème cycle, de réaliser
des ateliers « dermatologie ». Ceux-ci pourraient se concentrer sur la reconnaissance et le traitement
des pathologies cutanées les plus fréquentes en médecine générale.

Il serait également souhaitable de mettre en place des ateliers « gestes techniques fréquents en
médecine générale », afin de pouvoir uniformiser les compétences techniques des médecins
généralistes. Car comme évoqué dans les généralités, les compétences techniques des médecins
généralistes à la fin de leur cursus varient de manière importante en fonction des lieux de stage, des
maitres de stage, et de l’intérêt porté.

Autres faits importants, les médecins sont dans la majorité motivés pour recevoir des formations
complémentaires notamment en dermatologie, mais il faut que ces dernières soient adaptées à leurs
pratiques et à leur juste besoin.

Il ressort, dans les remarques de fin de questionnaires, que les médecins généralistes seraient
intéressés par des formations en petits groupes, adaptés à leur pratique quotidienne, plutôt auprès
de dermatologues ayant l’expérience de l’ambulatoire.

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C’est ce qui était aussi mis en avant dans la thèse d’Ado Chatal. En effet, les médecins désiraient une
trame de formation axée sur la pratique quotidienne en groupe restreint avec une approche clinique
plus que théorique avec participation active des généralistes pour adaptés au mieux les thèmes de la
pratique quotidienne (40).

Par ailleurs la peur de mal reconnaître les lésions cutanée était le 2ème frein à la pratique de la
cryothérapie cutanée. En effet, l’incertitude diagnostic, et la peur de l’erreur de diagnostic notamment
en dermatologie étaient des raisons souvent soulevées dans d’autres études qui poussaient les
médecins généralistes à adresser leur patient au dermatologue (17) (41).

Le coût était le 3ème frein à la pratique de la cryothérapie cutanée. Les contraintes liées au stockage de
l’azote liquide par rapport à la demande, la faible cotation de l’acte, étaient aussi des points évoqués
dans les remarques. Ces faits avaient déjà été rapportés dans la thèse de Guillaume Thomas (33).

Finalement, par rapport aux contraintes, il est pertinent de se poser la question du réel intérêt de
pratiquer la cryothérapie par azote liquide en médecine générale. Car au final les lésions qui peuvent
être traitées en médecine générale relèvent surtout de l’esthétique, exceptées pour les KA.

E. Formation des médecins généralistes


1) Formation à la cryothérapie cutanée
Dans notre étude, peu de médecins avaient reçu de formation à l’utilisation de la cryothérapie cutanée.
La formation, de ceux qui en avaient reçues une, était de natures très variées, et peu avait réalisé un
diplôme universitaire.

En outre, dans notre étude, il a été mis en évidence un lien significatif entre la formation à l’utilisation
de la cryothérapie cutanée et à son utilisation. Ceci suggère que les médecins généralistes pratiquant
la cryothérapie cutanée sont mieux formés à celle-ci que ceux ne la pratiquant pas.

2) Dermatoscopie
Dans notre étude il ressort : qu’une très faible partie de la population était équipée d’un
dermatoscope. La formation de ceux qui en étaient équipés relevait surtout de FMC et de groupes de
pairs, et qu’une très infime partie de ces médecins avait réalisé un diplôme universitaire. Ceci suggère
que la dermatoscopie est très faiblement utilisée en médecine générale.

Or cette technique permet de mieux caractériser une lésion et il a été montré que la formation à son
utilisation améliorait la prise en charge des patients, en complémentarité avec les spécialistes,
notamment pour le dépistage du mélanome. Mais son apprentissage reste très fastidieux et long. Il

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s’agit d’une des principales raisons pour laquelle la dermatoscopie est peu utilisée en médecine
générale.

Nos résultats sont en accord avec le travail de thèse sur « l’Utilité de la dermatoscopie pour le
dépistage du mélanome cutané en médecine générale ». En effet, dans cette étude il est démontré
qu’une très faible partie de la population de médecins généralistes (3,5%) utilisait un dermatoscope
dont 81,5% pour des lésions non pigmentées et 67,6% pour des lésions pigmentées. Les types de
formations reçues par les médecins qui utilisaient un dermatoscope étaient de natures très variées,
mais très peu avaient réalisé un diplôme universitaire (18).

A noter que très peu de DU de dermatologie à visée des médecins généralistes sont ouverts en France.

Autre fait intéressant de notre étude, il semblerait que l’utilisation du dermatoscope soit plus
importante chez les médecins utilisant la cryothérapie cutanée. On peut penser que les médecins
utilisant un dermatoscope sont plus confiants dans leur diagnostic et traitent du coup plus les lésions.

La formation des médecins généralistes à l’utilisation du dermatoscope représente donc un enjeu


important si on veut relever le défi d’augmenter leur rôle dans la prise en charge des pathologies
cutanées.

Par ailleurs, la majorité des médecins semblait être intéressée par une formation commentaire
universitaire en dermatologie. Ce résultat est probablement biaisé. Comme il a été discuté
précédemment, les médecins semblent plus intéressés par des formations en petits groupes, plutôt
courtes, ciblées sur des pathologies de médecine générale fréquentes, adaptées à leur pratique et
plutôt prodiguées par des médecins ayant une pratique en ambulatoire.

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Conclusion

La cryothérapie cutanée est une technique efficace et simple pour traiter de nombreuses lésions
cutanées bénignes et précancéreuses. Une grande partie de ces lésions est vue en médecine générale.

L’évolution de la démographie médicale laisse à penser que le médecin généraliste aura de plus en
plus un rôle essentiel à jouer dans la reconnaissance des lésions cutanées et dans leur traitement.

En France de nombreux gestes techniques spécialisés sont pratiqués par le médecin généraliste. Mais
aucune étude n’évalue particulièrement la place de la cryothérapie cutanée en médecine générale.

Dans ce contexte, l’objectif principal de cette étude était d’évaluer les connaissances et les pratiques
des médecins généralistes sur la cryothérapie cutanée en soins primaires, en France. Dans un second
temps, nous nous sommes intéressés dans notre population : à la pratique de la dermatoscopie, à la
nature des formations reçues concernant la dermatoscopie et la cryothérapie, ainsi que l’intérêt porté
par les médecins généralistes à une formation complémentaire universitaire en dermatologie.

Nous avons réalisé une étude épidémiologique descriptive en interrogeant 698 médecins généralistes
provenant de 7 régions françaises métropolitaines et de 2 départements issus des DOM-TOM, via un
questionnaire diffusé par mail par les conseils départementaux de l’ordre des médecins, l’URPS de la
région Nouvelle Aquitaine et via le CUMG de l’université de médecine de Lyon-Est.

Malgré de nombreux biais, notamment de sélection, qui ne permettent pas de généraliser nos
résultats, notre étude fait ressortir des idées fortes qu’il serait intéressant d’explorer plus
profondément.

En effet, elle laisse à penser que la cryothérapie cutanée est une technique peu développée en
médecine générale en France et que les médecins généralistes ont des connaissances en majorité
bonnes mais limitées sur les indications de cette pratique en ambulatoire. Les contre-indications de
cette technique semblent elle, moins connues.

De plus, notre étude suggère que la cryothérapie cutanée en France est peu pratiquée par les
médecins généralistes et centrée sur les lésions où la reconnaissance de leur part est la plus aisée.

La principale raison ressortant de notre étude est le sentiment de manque de formation des médecins
généralistes en dermatologie.

Cette étude nous laisse donc penser, que si nous voulons relever le défi d’augmenter la place du
médecin généraliste dans la prise en charge et le traitement des lésions cutanées fréquentes, il faudra

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avant tout améliorer et développer la formation à leur reconnaissance avant de les initier à leur
traitement.

Cette formation doit être axée sur la reconnaissance des lésions les plus fréquentes, les signes d’alertes
devant nécessiter un avis spécialisé, et surtout être adaptée à la pratique quotidienne du médecin
généraliste.

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Annexes
Annexe 1 :

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)
FRAISSENET Maud
Place de la cryothérapie cutanée en médecine générale en France : étude auprès de 698 médecins
généralistes
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RESUME
Introduction : La cryothérapie cutanée est une technique efficace et simple pour traiter de
nombreuses lésions cutanées bénignes et précancéreuses vues en médecine générale. L’objectif
principal de notre étude était d’évaluer les connaissances et les pratiques des médecins généralistes
sur la cryothérapie à visée cutanée en soins primaires en France. Les objectifs secondaires étaient
d’évaluer : la proportion du nombre de médecins utilisant un dermatoscope et le type de formation
qu’ils avaient reçu à son utilisation, le type de formation à la cryothérapie des médecins généralistes,
l’intérêt des médecins généralistes pour une formation complémentaire universitaire en dermatologie.
Méthode : Nous avons réalisé une étude observationnelle descriptive entre mars et avril 2017 portant
sur des médecins généralistes thésés, installés ou non, exerçant dans 37 départements issus de 7
régions Françaises et des DOM-TOM. Les données ont été recueillies par un questionnaire diffusé par
internet et traité anonymement. Résultats : Sur 698 participants, 68,8% des médecins généralistes
déclaraient connaître les indications de la cryothérapie cutanée en ambulatoire. L’indication la plus
citée était la verrue cutanée à 99,4%. 59,5% des médecins généralistes déclaraient ne pas connaitre
les contre-indications de la cryothérapie à visée cutanée. 26,1% des médecins généralistes
pratiquaient de la cryothérapie cutanée. Parmi-eux, 52.7% utilisaient un dispositif à base de DEAP. Les
verrues cutanées étaient les lésions les plus traitées par cette technique à 99.5%. 73,3% des médecins
généralistes ne pratiquaient pas la cryothérapie cutanée. La raison la plus citée était à 73.4%, le
manque de formation en dermatologie. 12% de la population de l’étude utilisait un dermatoscope dont
1,2% avait reçu une formation universitaire. 6,3% des médecins généralistes avaient suivi une
formation à la cryothérapie cutanée dont 4,7% en milieu universitaire. 73,5% déclaraient être
intéressés par une formation complémentaire universitaire en dermatologie. Discussion : Malgré une
faible puissance, notre étude suggérait que les connaissances des médecins généralistes sur les
indications de la cryothérapie cutanée en ambulatoire étaient en majorité bonnes mais limitées. Les
contre-indications de cette technique semblaient elles, moins connues. De même notre étude laissait
penser que la cryothérapie cutanée était peu pratiquée et peu développée en médecine générale en
France. La principale raison qui ressortait était le sentiment de manque de formation des médecins
généralistes en dermatologie. Cette étude nous laissait donc penser que si nous voulons relever le défi
d’augmenter la place du médecin généraliste dans la prise en charge et le traitement des lésions
cutanées fréquentes, il fallait avant tout développer la formation à leur reconnaissance.
_________________________________________ ________

MOTS CLES : cryothérapie cutanée, médecine générale,


lésions cutanées, dermatoscopie, connaissances, gestes techniques
_

JURY :
Président : Monsieur le Professeur MICHEL Philippe
Membres : Monsieur le Professeur DALLE Stéphane
Monsieur le Professeur MAUCORT-BOULCH Delphine
Monsieur le Professeur DUPRAZ Christian
Madame le Docteur CHAPPUIS Pauline
______ _________
DATE DE SOUTENANCE : Le 25 janvier 2017
___________ _______________________
ADRESSE POSTALE DE L’AUTEUR : 15 rue Professeur René Guillet 69003 LYON
[email protected]

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FRAISSENET
(CC BY-NC-ND 2.0)

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