Thermodynamique
Thermodynamique
Thermodynamique
Thermodynamique
par Jean-Jacques HERSTAIN 29/03/12
1 Température
1.1 Définitions
• Un système est une portion de l’univers limitée par une surface fermée (réelle ou fictive).
L’extérieur du système est appelé milieu extérieur.
• Un système est en équilibre si aucun des paramètres qui définissent son état ne varie au
cours du temps.
• Un thermomètre est un système So dont l’état est défini par des variables x, y, z,… toutes
fixées sauf une appelée grandeur thermométrique ( x par exemple).
• Le principe zéro de la thermodynamique postule que si deux systèmes sont en équilibre avec
un troisième, ils sont en équilibre entre eux.
x − xG
Ceci permet de définir la température centésimale (échelle Celsius) t = 100
xV − xG
L’unité est le degré Celsius noté °C
Thermodynamique J.J. Herstain
2
Cette définition fait coïncider l’ancienne température avec la nouvelle, mais l’incertitude sur
les basses températures est beaucoup plus faible.
• Loi d’Avogadro
A pression et température données, le volume d’une mole de gaz parfait ne dépend pas de sa
nature.
Notamment : à P=1atm et T=273K, le volume molaire est de 22,4 litres/mole
• Loi de Joule
Propriété énergétique du gaz parfait qui sera étudiée plus loin.
On considère une mole de gaz, m=M masse molaire. En appelant Vm volume molaire du
gaz, on obtient : PVm = MrT
MrT
Or la loi d’Avogadro affirme qu’à P et T données Vm = ne dépend pas de la nature
P
du gaz.
Par conséquent R =M r * ne dépend pas de la nature du gaz.
L’état du système est donc défini par { xi } ensembles des variables d’état extensives xi
Exemple de grandeurs d’état extensives : longueur d’un ressort, surface d’une membrane,
volume occupé par un gaz, angle de torsion d’un fil, masse d’un liquide, nombre de moles
d’un gaz, charge d’un conducteur, moment magnétique d’un aimant…
On dit qu’une transformation est quasistatique si elle est constituée d’une succession
d’états d’équilibre.
A tout instant ses variables d’état sont donc définies.
Seule une transformation quasistatique peut être décrite à tout instant.
Définition : L’énergie interne d’un système est l’énergie microscopique évaluée dans un
repère lié à ce système.
On choisira généralement une référence car l’énergie est définie à une constante près.
L’énergie nucléaire par exemple ne varie pas au cours de transformations classiques. Par
choix de la constante on pourra donc considérer que l’énergie nucléaire est nulle, hypothèse
qu’il faudrait remettre en question lors de transformations faisant intervenir la fission par
exemple.
• L’énergie interne, notée U, d’un système est une fonction d’état extensive.
• La variation d’énergie interne ∆U, d’un système isolé est nulle pour toute
transformation.
**
On peut la considérer comme une des variables d’état extensives xi mais à la différence des
autres qui décrivent des propriétés macroscopiques du système ( longueur, volume etc.)
l'énergie interne décrit microscopiquement le système.
• U étant une fonction d’état, la variation d’énergie interne ne dépend que de l’état initial et de
l’état final (jamais du chemin suivi lors d’une transformation)
∆U = U 2 − U1
Le symbole ∆ est réservé pour exprimer la différence d’une fonction entre deux états.
Exemple : un gaz occupant un volume V est enfermé dans une membrane de surface S.
L’état initial est un cube de volume V1 et de surface S1. L’état final est une sphère de volume
V2 et de surface S2. La variation d’énergie interne est indépendante du fait qu’un état
intermédiaire ait été un cylindre ou un cône.
• Pour une transformation cyclique ou stationnaire la variation d’énergie interne est nulle.
∆U = 0
- Une transformation cyclique est une transformation pour laquelle l’état final est confondu
avec l’état initial.
- Un système subit une transformation stationnaire lorsqu’il interagit avec le milieu extérieur
sans que ses variables d’état ne soient modifiées au cours du temps.
3.4 Chaleur
Tous les xi macroscopiques étant fixés, on laisse l’énergie interne U varier :
Alors par définition de la chaleur Q = ∆U
Les xi étant des paramètres macroscopiques, le système ne peut donc échanger de l’énergie
que sous forme microscopique. (vibrations communiquées à travers la paroi par exemple…)
• Q est un transfert d’énergie microscopique. (ou énergie thermique)
• Q est la chaleur reçue (algébriquement) par le système.
Si Q>0 le transfert d’énergie se produit de l’extérieur vers le système.
Si Q<0 le transfert d’énergie se produit du système vers l’extérieur.
• La paroi du système laisse passer l’énergie microscopique : on dit qu’elle est diatherme.
• Si la paroi n’autorise pas le transfert d’énergie microscopique, on dit qu’elle est
adiabatique : dans ce cas Q = 0.
• La chaleur peut revêtir trois formes :
- conduction : l’énergie se transmet microscopiquement d’atomes en atomes, sans transport
de matière.
- convexion : l’énergie est transportée par brassage du milieu qui est nécessairement fluide.
Il y a déplacement de matière.
- rayonnement : tout matériaux dont la température n'est pas nulle rayonne de l’énergie.
Celle-ci peut se transmettre à grande distance, même à travers le vide.
3.5 Travail
Le système possédant des parois adiabatiques, il échange de l’énergie par la variation de la
grandeur d’état extensive xi .
Alors par définition du travail associé à la variable xi Wi = ∆U
Dans la suite, sauf cas exceptionnel précisé, on se place dans un référentiel lié au système.
Attention : W et Q ne sont pas des fonctions d’état : leurs valeurs dépend du chemin
suivi au cours de la transformation.
W n’étant pas une fonction d’état, sa variation n’a pas de sens et on ne doit jamais l’écrire
avec le symbole ∆. Pareil pour Q.
De même pour une transformation élémentaire (il est nécessaire qu’elle soit quasitatique) : la
variation de U peut s’écrire dU (différentielle exacte), mais il faut éviter d’utiliser le symbole
d pour le travail élémentaire ou la chaleur élémentaire.
On écrira donc dU = δ W + δ Q **
Noter que pour écrire dU = δ W + δ Q il est quand même nécessaire que la transformation soit
quasistatique sinon la transformation élémentaire n’existe pas.
δ W = ∑ X i dxi
i
Si la transformation n'est pas quasistatique (pour le système), on ne peut pas évaluer le travail
reçu par le système, mais on peut calculer le travail qui lui est fourni par le milieu extérieur.
dxoi étant la variation de la grandeur extensive xi du milieu extérieur et Xoi sa grandeur
intensive conjuguée, le travail acquis par le milieu extérieur est δ Woi = X oi dxoi (la
transformation du milieu extérieure peut être quasistatique même si la transformation du
système ne l’est pas)
2
or Wi = −Woi et dxi = − dxoi d’où Wi = ∫ X oi dxi
1
2
système
grandeur
grandeur intensive Xi travail δWi travail Wi
extensive xi (quasistatique) (non quasistatique)
∂U
2
∂U
2
∂U
2
∂U
2
fil de
angle α Moment Γ = Γdα W = ∫ Γ e dα
torsion ∂α 1
∂U 2
L’existence de cette équation implique des relations entre les dérivées partielles des
différentes grandeurs.
On peut également dire, du fait de cette existence, qu’une seule des variables conjuguées de
chaque couple est suffisante pour définir l’état du système. (xi ou Xi ; par exemple V ou P)
Exemple d’un gaz réel qui possède une équation d’état, cette dernière n’étant pas connue.
f(n,V,P,T)=0 le nombre de moles n est fixé. On peut donc affirmer que le volume est une
fonction de la pression et de la température : V = V ( P, T )
∂V ∂P ∂V ∂P ∂V
1 − dV = + dT
∂P T ∂V T ∂P T ∂T V ∂T P
Or dV et dT sont indépendants. Pour que cette relation soit toujours vraie, il faut donc que
∂V ∂P ∂V ∂P ∂V
=1 et = −
∂P T ∂V T ∂P T ∂T V ∂T P
∂V 1 ∂V ∂P ∂T
On en déduit : = ∂P et = −1
∂P T ∂P T ∂T V ∂V P
∂V T
Ces deux relations seront toujours vraies pour un gaz possédant une équation d’état. Il est
facile de généraliser ce résultat à un système possédant des variables d’état différentes.
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11
Ces relations peuvent être utiles, notamment, pour les calculs des coefficients
thermoélastiques :
1 ∂V
• coefficient de dilatation isobare : α =
V ∂T P
1 ∂P
• coefficient d’augmentation de pression isochore : β =
P ∂T V
1 ∂V
• coefficient de compressibilité isotherme : χ = −
V ∂P T
∂V ∂P
∂V ∂P ∂T ∂P T ∂T V
De la relation = − 1 on déduit : = −1
∂P T ∂T V ∂V P ∂V
∂T P
− χV .β P
et donc = −1 soit α = χβ P
αV
1 1 1
α= β= et χ=
T T P
• Une transformation spontanée est irréversible (l’état initial n’est pas un état d’équilibre, elle
n’est donc pas quasistatique)
• Une transformation réversible nécessite l’action du milieu extérieur (on dira souvent de
l’opérateur)
4.2 Énoncé
∆S = Sth + Sir **
ou d’une manière différentielle pour une transformation quasistatique dS = δ Sth + δ Sir **
4.3 Conséquences
• Un système isolé subissant une évolution spontanée voit forcément son entropie
augmenter.
Sth=0 et Sir>0 ⇒ ∆S>0 S2>S1
Remarque : Il existe un troisième principe qui postule que la température absolue tend
vers zéro quand l’entropie tend vers zéro, ou de manière équivalente qu’on ne peut pas
atteindre le zéro absolu en un nombre fini d’opérations.
S est une fonction d’état. Comme U, elle caractérise des propriétés microscopiques.
Puisqu'elle est maximum à l'équilibre, il s'ensuit une relation entre S, les variables extensives
xi et l’énergie interne U.
S=f(xi,U) ou en explicitant U à partir de cette équation : U=g(x1,…,xi,…,S)
Lors d’une transformation quasistatique élémentaire, on peut donc écrire :
∂U ∂U
dU = ∑ dxi + dS
i ∂xi ∂S
∂U
par définition de la température thermodynamique : T =
∂S xi
dU = ∑ X i dxi + TdS
i
• La chaleur passe du système le plus chaud ( température la plus élevée) vers le plus froid.
δQ δQ
Soit δ Sth = ** et pour une transformation finie : Sth = ∫
T chemin
T
L’entropie échangée peut se calculer sur un chemin connu en fonction de la chaleur échangée.
d’où dU = ∑ X i dxi + δ Q .
i
δQ δQ
On en déduit que dS > * en intégrant : ∆S > ∫
TS chemin
TS
On ne peut pas calculer ∆S directement
δQ
dS ≠ ⇒ δ W ≠ ∑ X i dxi (car dU = ∑ X i dxi + TdS et dU = δ W + δ Q )
T i i
Exemple :
Un litre d’eau isolé thermiquement dans un réservoir calorifugé reçoit un travail de frottement
W grâce à un agitateur magnétique. La transformation est adiabatique. On connaît la capacité
thermique C de l’eau et la température initiale T1.
On veut calculer la variation d’entropie de l’eau.
T2
CdT T2 W
-3 On calcule ∆S réversible : ∆S = ∫
T1
T
∆S = C ln
T1
∆ S = C ln 1 +
C T1
L’état du gaz est défini par ses variables extensives n : nombre de moles fixé, V : volume qui
passe de Vo à 2Vo et énergie interne U .
La variation d’énergie interne Ue de l’ensemble des deux enceinte est nulle puisque la chaleur
et le travail fournis au système sont nuls. W = 0, Q = 0, ⇒ ∆U e = 0 . Si on considère que
l’énergie d’une enceinte vide est nulle, on peut écrire U=Ue et donc ∆U=0.
Expérimentalement, Joule a constaté pour l’air (avec les moyens de l’époque) que la
température finale T2 est égale à la température initiale T1 : T2=T1
Donc U(Vo ,T1)= U(2Vo ,T1) ce qui signifie que U ne dépend pas du volume. U=U(T)
On rappelle qu’un gaz parfait est défini par la loi de Mariotte, la loi d’Avogadro déjà vues
précédemment (qui permettent d’établir l’équation d’état) et
la loi de Joule : L’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa température.
• Un gaz subit une transformation élémentaire isochore (à volume constant) faisant varier
sa température de dT.
δ QV
On peut définir la capacité thermique à volume constant : CV = * rapport de la
dT
chaleur reçue par le gaz, son volume restant constant, à sa variation de température.
or δ QV = dU ( δ W = − PdV = 0) donc dU = CV dT
Si le gaz est parfait, U ne dépend que de T, cette relation entre variables d’état est donc
vérifiée, même pour une transformation non isochore.
C’est la loi de Mayer qui relie capacités thermiques à pression et à volume constants.
On notera CPm et CVm les capacités thermiques molaires à pression et à volume constants.
la loi de Mayer devient alors : CPm − CVm = R *
CP nR
On note γ = en divisant la loi de Mayer par CV on obtient : γ − 1 =
CV CV
nR
d’où CV = *
γ −1
nR T2 V2 nR T2V2γ −1
∆S = ln + (γ − 1) ln * ∆S = ln γ −1
γ − 1 T1 V1 γ − 1 TV1 1
V2 T2 P1 nR T2 P2 nR T2γ P21−γ
= ∆S = γ ln − ( γ − 1) ln ∆S = ln
γ − 1
avec on obtient : *
V1 T1 P2 T1 P1 γ − 1 T1γ P11−γ
T2 P2 V2 nR P2 V2 nR PV γ
avec = on obtient : ∆S = ln + γ ln * ∆S = ln 2 2γ
T1 P1 V1 γ − 1 P1 V1 γ − 1 PV1 1
Attention :
On ne peut appliquer les lois de Laplace que pour des transformations adiabatiques
réversibles.
Pour trouver l’état final du gaz parfait, on doit écrire le premier principe :
∆U = W et la loi de Joule : ∆U = CV ∆T
nR PV − PV
W= (T2 − T1 ) ou W= 2 2 1 1
γ −1 γ −1
Pour un gaz parfait, la loi de Joule permet d’écrire ∆U = 0 car l’énergie interne ne dépend
que de la température.
d’où Q = −W
W = − ∫ PdV si la transformation est réversible.
V2
dV V2 V2
W = − nRT ∫ W = − nRT ln et Q = nRT ln
V1
V V1 V1
V2
∆S = nR ln même si la transformation est irréversible
V1
δQ
d’où le courant de conduction thermique traversant une surface S : iQ = = ∫∫ jQ ⋅ dS **
dt S
jQ = −λ grad T **
λ : conductivité thermique.
T : température
( à comparer à la loi d’Ohm j = γ E = −γ grad V )
∆T iQ
Rth = * et la conductance thermique : Gth = avec ∆T = T1 − T2
iQ ∆T
δQ
= ∫∫ −λ grad T ⋅ dS
dt S
∂T
div jQ + ρ c =0
∂t
Attention : on suppose ici qu’il n’y a pas de création d’énergie thermique à l’intérieur de la
surface S. Dans le cas contraire (Effet Joule, radioactivité, courants de Foucault, dissipation
∂T
magnétique…) l’équation deviendrait div jQ + ρ c = p où p est la densité de puissance
∂t
créée ( P = ∫∫∫ pdτ )
τ
∂T
En régime stationnaire : = 0 ⇒ ∆T = 0
∂t
et div jQ = 0 c’est à dire que jQ est à flux conservatif.
6.5 Application
Une tige homogène de section s, de longueur L a une de
ses extrémités maintenue à la température T1 et l’autre à
la température T2. Sa surface latérale est isolée de
l’extérieur. Sa masse volumique est ρ , sa chaleur
massique est c, sa conductivité thermique est λ .
Calculer la température en un point d’abscisse x lorsque
le régime permanent est atteint, puis l’entropie créée par unité de temps.
W = Wamont + WT + Waval
2 CD C 'D'
W = − ∫ PdV Wamont = − ∫ PdV
1 = + PV
1 1 Waval = − ∫ P2 dV = − PV
2 2
1 AB A' B '
2
d’où WT = − ∫ PdV − PV
1 1 + PV
2 2 on peut encore écrire : WT = W + ∆PV
1
2 2 2
c’est le travail (algébrique) fourni par le moteur à l’unité de masse de fluide qui a traversé la
machine. wT = w + ∆Pv v est le volume massique du fluide.
on obtient : ∆h = wT + q **
∆h est la variation d’enthalpie massique du fluide, q la chaleur reçue par l’unité de masse.
Cette relation très importante est le moyen d’exprimer le premier principe pour un système
ouvert lors d’une transformation réversible.
(vraie pour toute transformation quasistatique, même irréversible, puisque c’est une relation
entre fonctions d’état)
On obtient : ∆h = wi + q **
Remarque importante : Le travail indiqué est le travail échangé avec la machine. Il devient
égal au travail de transvasement, seulement si l’évolution du fluide est réversible (qf = 0)
Le travail indiqué suppose donc, dans la machine, l’existence de pièces mobiles. Dans le cas
contraire, et quelque soit la transformation, le travail indiqué est nul. (même si wT ≠ 0 )
Pour un liquide incompressible (de l’eau par exemple) l’état de l’unité de masse ne dépend
que de la température. Comme pour un gaz parfait h n’est fonction que de T. En appelant c
la chaleur massique, on obtient donc la même relation : ∆h = c∆T
(
On notera que le fluide 1 a reçu du fluide 2 la chaleur δQ= dm1cP T1' − T1 = dm1∆h1 )
pendant l’intervalle de temps dt. (δWi=0)
δQ
La puissance thermique reçue par le fluide 1 est donc Pth = soit Pth = ∆h1 ⋅ D1
dt
Hypothèses :
• Transformations quasistatiques
• gaz parfait : Pv = rT et dh = cP dT
• hypothèse polytropique : Tds = Adh
vdP
dh = vdP + Tds devient : dh = vdP + Adh soit dh =
1− A
rγ rγ rT dP
comme dh = cP dT ou dh = dT on obtient : dT =
γ −1 γ −1 P 1− A
dT dP γ − 1
donc =
T P γ (1 − A)
dT dP dv dv dP γ − 1
en différenciant Pv = rT : = + d’où : = − 1
T P v v P γ (1 − A)
P2 v
En intégrant de l’état 1 à l’état 2 : ln + k ln 2 = 0 soit Pv k = cste **
P1 v1
rT
en remplaçant P par on obtient : Tv k −1 = cste *
v
rT
en remplaçant v par on obtient : T k P1− k = cste *
P
Ce sont les lois d’évolution polytropiques.
remarques :
si A= 0 k = γ c’est l’isentropique, on retrouve les lois de Laplace.
si A → ∞ k = 1 c’est l’isotherme, on retrouve la loi de Mariotte.
si A= 1 k = 0 c’est l’isobare.
1
si A = k →∞ c’est l’isochore.
γ
2 1 2 1
−
Le travail de transvasement : wT = ∫ vdP wT = vP k
∫P k
dP
1 1
1
k
( vP a été sorti de l’intégrale car il est constant)
1
2
vP 1− k
k 1 1
wT = k
1
P comme vP est constant on peut le réintroduire dans le crochet :
1− 1
k
k rk
wT =
k
[ Pv ]1
2
finalement : wT = ( P2v2 − Pv
1 1 ) ou wT = (T2 − T1 ) *
k −1 k −1 k −1
rγ
A comparer à ∆h = (T2 − T1 )
γ −1
P2
Pi = wi . D
Pi = ( h2 − h1 ) D
1 B − ∫ PdV + PV
WT = − PV 2 C
VB
En faisant la somme de l'aire sous AB (négative), de l'aire sous BC (positive), et de l'aire sous
CD (positive) on obtient l'aire intérieure au cycle ABCD qui peut encore s'écrire :
P2
δ qV = cV dT et δ qV = Tds
cV dT ∂T T
ds = d’où la pente de la courbe : =
T ∂s V cV
∂T
∂s V
Ces deux courbes ont une pente positive et leur rapport : = γ montre qu'une isochore
∂T
∂s P
est toujours plus pentue qu’une isobare en un point du diagramme.
Par ailleurs, en considérant une transformation isenthalpe, courbe proche de l’isotherme (pour
un gaz parfait, dh = cP dT , elles sont identiques) on peut écrire dh = vdP + Tds = 0 . On voit
donc que la pression est une fonction décroissante de l’entropie sur une courbe quasiment
horizontale. Les isobares pour lesquelles les pressions sont les plus élevées seront donc
placées, dans ce diagrammes, en haut et à gauche, tandis que pour les pressions les plus
faibles (gaz parfaits) elles seront placées en bas à droite.
δ q +δ qf
ds = On peut donc interpréter les aires sur ce
T
s2
diagramme : q + q f = ∫ Tds *
s1
L’aire comprise entre une courbe représentant une évolution et l’axe horizontal est égale à la
somme de la chaleur reçue par le gaz et de la chaleur de frottement.
Comme dh = vdP + Tds et que l’on peut passer de A’ à B par une isobare, il vient dh = Tds et
B
hB − hA = ∫ Tds c’est à dire l’aire entre l’isobare et l’axe horizontal, limitée par A’ et B
A'
q=0 qf =0 ∆h = wT
q<0 qf =0 ∆h = wT + q
B
q = ∫ Tds q = −aire ( bBAa ) < 0
A
q=0 qf >0 ∆h = wi wi = wT + q f
B
q f = ∫ Tds q f = aire ( aABb ) > 0
A
q=0 qf >0 ∆h = wi wi = wT + q f
B
q f = ∫ Tds q f = aire ( aABb ) > 0
A
Les horizontales représentent des isenthalpes : dh = vdP + Tds = 0 donc la pression augmente
en sens inverse de l’entropie sur une même horizontale. Les hautes pressions sont à gauche du
diagramme P4 > P3 > P2 > P1
Par ailleurs, l’enthalpie est fonction croissante de la température d’où T5 > T4 > T3 > T2 > T1
La partie droite et basse du diagramme correspond donc aux basses pressions et donc aux gaz
parfaits.
Pi = D ∆h
8.1.1 Source
Une source est un système qui peut échanger avec l’extérieur une variable extensive xi sans
que la variable intensive conjuguée Xi soit modifiée.
Si un système caractérisé par la variable x , échange avec la source ∆x , la source subit une
variation ∆xs = −∆x :
La source reçoit alors un travail Wsource = − X s ∆x et le système : W = X s ∆x
Exemples :
• Un lac de retenue peut échanger avec l’extérieur une masse ∆m d’eau sans que la hauteur
d’eau h par rapport à la base du barrage soit modifiée :
∆x = ∆m X i = gh d’où : W = gh∆m
Il faut bien sûr que la masse d’eau échangée reste petite devant la quantité d’eau du lac !
• L’atmosphère est une source de volume :
∆x = ∆V X i = − Po d’où : W = − Po ∆V
• Un accumulateur est une source de charge :
∆xi = ∆q X = E d’où : W = E ∆q
Exemples :
• océan
• atmosphère
• système eau-glace
On dit qu’un système subit une transformation monotherme s’il n’échange de la chaleur
qu’avec une seule source thermique.
Attention : A la différence d’une transformation isotherme, la température du système n’est
pas forcément constante.
Q1 Q2
∆Stotal = ∆S + ∆S1 + ∆S 2 ≥ 0 avec ∆S1 = − et ∆S 2 = −
T1 T2
Q1 Q2
donc ∆S ≥ +
T1 T2
Les machines réelles sont irréversibles, essentiellement à cause des transferts de chaleurs
qui ne peuvent s’effectuer en un temps raisonnable que si le déséquilibre thermique est
important.
Thermodynamique J.J. Herstain
37
Dans les turbines à vapeur des centrales électriques, on obtient un rendement voisin de
30%, alors que T1 ≃ 600 K et T2 ≃ 300 K soit ρ o ≃ 50% .
Dans les moteurs à explosion, on atteint 25% alors que T1 ≃ 1300 K et ρ o ≃ 75% .
Un réfrigérateur ditherme réversible a une efficacité qui ne dépend que des sources de
T2
chaleur : eo =
T1 − T2
Un réfrigérateur ditherme irréversible a une efficacité inférieure à celle d’une machine
identique fonctionnant de manière réversible : e < eo
Exemple d’un congélateur fonctionnant entre une source chaude à T1=300K et une source
froide à T2=250K
eo=5
8.3.5 Thermopompe
On peut chauffer un local en lui fournissant plus de chaleur qu’on ne
consomme d’énergie. Il suffit pour cela de prélever de la chaleur à une
source froide. Le système fonctionne alors comme un réfrigérateur, mais
en utilisant la chaleur cédée.
On définit l’efficacité d’une thermopompe (on dit encore pompe à
chaleur) :
−Q
e= 1 * avec Q1<0
W
Une thermopompe ditherme réversible a une efficacité qui ne dépend que des sources de
T1
chaleur : eo =
T1 − T2
Une thermopompe ditherme irréversible a une efficacité inférieure à celle d’une machine
identique fonctionnant de manière réversible : e < eo
Exemple :
T1=300K T2=270K eo=10
Dans les systèmes de climatisation, la même machine permet de chauffer l’hiver et de
refroidir l’été.
De même certaines piscines sont couplées à des patinoires.
Qi
Cas particulier : pour une transformation réversible : ∑T
i
=0
i
On a maintenant une infinité de sources à des températures infiniment voisines. Chacune cède
au système une chaleur élémentaire δ Q à la température T.
Le même raisonnement que le précédent permet d’écrire :
δQ
∆S ≥ ∫
Tsource
δQ
Si le système Σ fonctionne de manière réversible, on retrouve : ∆S = ∫ car dans ce cas, le
T
système est à chaque instant à la même température que la source.
8.4.3 Application
On veut chauffer une masse M=100kg d’eau de la température t1=20° à t2=80°. Quel travail W
consommera une thermopompe réversible, utilisant l’atmosphère à to=20° comme source
froide ?
L’eau dont la température varie, peut être considérée comme une infinité de sources chaudes à
la température T. Chacune cède à la machine une chaleur δ Q = −CdT lorsque la température
passe de T à T+dT , C étant la capacité thermique de l’eau : C=Mc avec c= 4,18 kJkg-1
Qo est la chaleur fournie à la machine par l’atmosphère.
Le travail fourni au gaz durant un cycle est W = WAB + WBC + WCD + WDA
V
avec WAB = nRT2' ln A WBC =
VB
nR
γ −1
(
T1' − T2' ) V
WCD = nRT1' ln C WDA =
VD
nR
γ −1
(
T2' − T1' )
V
V
( V
d’où W = nR T1' ln C + T2' ln A = nR T1' − T2' ln B
VD VB VA
)
On remarque W<0 car VB<VA Il s’agit donc d’un cycle moteur.
Remarque : le choix du cycle de Carnot pour établir cette équivalence n’est pas due au
hasard : c’est le seul cycle ditherme pouvant être réversible. En effet lorsque le gaz n’est pas à
la température T1' ou T2' il ne peut pas échanger réversiblement de la chaleur avec les
sources ; il doit donc être alors thermiquement isolé.
Pour un gaz parfait U ne dépend que de T. dU = CV dT est donc toujours vrai, et pour une
transformation finie : ∆U = CV ∆T **
Attention : Si le gaz n’est pas parfait, ce ne sera vrai que si la transformation est isochore, (ce
qui est réalisé pour un liquide incompressible comme l’eau).
Pour une transformation réversible non isochore : dU = δ W + δ Q
avec δ W = − PdV et δ Q = TdS on peut donc écrire : dU = − PdV + TdS
Si la transformation n’est que quasistatique, cela reste vrai puisque c’est une relation entre
variable d’état.
U doit être ici considéré comme une fonction des variables V et S.
9.2 Enthalpie
comme P2 = P1 = Po ⇒ W = − ( PV 1 1 ) ou
2 2 − PV W = −∆PV
donc QP = ∆ (U + PV )
On retrouve la définition de la fonction enthalpie : H=U+PV **
avec une propriété : QP = ∆H ou δ QP = dH
La chaleur reçue par un gaz lors d’une transformation monobare est égale à la variation
d’enthalpie de ce gaz.
Si le même système subit la même évolution isobare de A vers B mais à la température T+dT,
il reçoit alors une chaleur :
QP + δ QP = H B (T + dT ) − H A (T + dT ) ou encore QP + δ QP = ∆H (T + dT ) = ∆H + d ∆H
d ∆H
On obtient : = CPB − CPA *
dT
Cette formule de Kirchhoff convient pour un équilibre chimique mais peut facilement être
adaptée au changement d’état d’un corps pur. A B
La variation d’énergie libre est égale au travail minimum à fournir à un système pour le faire
passer d’un état à un autre d’une manière monotherme.
Q
∆S étant la variation d’entropie du système : ∆S ≥ soit −Q ≥ −To ∆S
To
En ajoutant la variation d’énergie interne moins le travail reçu par le système aux deux
2
membres de cette inégalité : avec W = − ∫ Po dV = − Po ∆V
1
∆U − W − Q ≥ ∆U + Po ∆V − To ∆S
or T1 = T2 = To et P1 = P2 = Po car la transformation est monotherme et monobare, donc
∆U − W − Q ≥ ∆ (U + PV − TS )
En définissant l'enthalpie libre : G = U + PV − TS * ou G = F + PV * ou encore
G = H − TS **
on obtient : ∆G ≤ 0 * (G est encore appelée fonction de Gibbs)
Remarque :
A la différence de l’entropie qui augmente pour un système isolé, l’enthalpie libre décroît, le
système n’étant pas isolé puisqu’il échange de la chaleur et du volume avec les sources.
Ce sera le cas, notamment, de toutes les réactions chimiques se produisant dans l’atmosphère.
∂G
comme G = H − TS on peut écrire G = H + T
∂T P
H G 1 ∂G
soit en divisant les deux membres par le carré de la température : − =− 2 +
T 2
T T ∂T P
∂ G H
ou encore =− 2
∂T T P T
10 Équilibres polyphasés
10.1 Phase
On appelle phase, toute partie homogène d’un système, séparée des autres parties par une
surface fermée. Les grandeurs intensives y varient de manière continue. (pression,
température, concentrations…)
Exemple : Un clou en fer et une vis en cuivre ainsi que du sucre sont plongés dans un
mélange d’eau, d’alcool et d’huile. Ceci constitue un système de quatre phases.
- L’eau et l’alcool sont miscibles ; le sucre est soluble dans l’eau : l’alcool, l’eau et le sucre
ne constituent qu’une phase.
- L’huile n’est pas miscible à l’eau : elle constitue une phase.
- Le clou et la vis sont solides : ils constituent deux phases.
Plus généralement :
- Tous les gaz sont miscibles entre eux : Un mélange de gaz ne formera qu’une phase.
- Les liquides miscibles entre eux forment une phase. Chaque liquide non miscible forme
une phase distincte.
- Pour que deux solides soient miscibles, il faut qu’ils soient intimement mélangés jusqu’à
l’échelle atomique. Ce n’est pas le cas de la plupart des alliages pour lesquels une
observation au microscope montre de petits domaines de chaque métal séparés les uns des
autres. Par conséquent, on pourra généralement considérer qu’il y a autant de phases que
de solides. L’acier par exemple (Fer + carbone) constitue deux phases, mais la cémentite
(Fe3C) ne forme qu’une seule phase.
Notations :
Le système contient
- e espèces chimiques. Chaque espèce est notée ei .
- ϕ phases. Chaque phase est notée ϕk .
- L'élément ei de la phase ϕk est noté eik et comprend nik moles.
- ni est le nombre de moles de l’espèce ei , toutes phases confondues. ni = ∑ nik
k
–Pk est la variable intensive conjuguée du volume Vk : Pk est la pression dans la phase ϕk .
µ ik est la variable intensive conjuguée du nombre nik de moles de l’espèce eik : µ ik est par
définition, le potentiel chimique de l’espèce ei dans la phase ϕk..
∂U
µik = k
∂nik Sk ,Vk ,n jl ≠ nik
C’est donc la variable intensive énergétique conjuguée du nombre de moles nik.
10.3 Équilibre
• Équilibre thermique : Tk=T Toutes les phases sont à la même température.
• Équilibre mécanique : Pk=P Toutes les phases sont à la même pression.
• Équilibre chimique
Considérons le passage de l’espèce ei de la phase ϕ1 à la phase ϕ2.
Tous les autres paramètres restent bloqués : dV=0 ; dnjk=0 ; dU=0 (δW=0 et δQ=0)
On obtient alors : 0 = TdS + µi1dni1 + µi 2 dni 2
comme le nombre de mole de l’espèce ei se conserve dni1 = − dni 2 .
d’où −TdS = ( µi1 − µi 2 ) dni1
A l’équilibre, l’entropie S du système est maximum : dS=0
d’où µi1 = µi 2
Plus généralement, à l’équilibre, une espèce a le même potentiel chimique dans toutes
les phases. µik = µil = µi **
∂G
dG = − SdT + VdP + ∑ µik dnik µik = **
ik ∂nik T , P ,n jl ≠ nik
Définition : La variance, notée v, est le nombre maximum de paramètres intensifs que l’on
peut imposer à un système sans modifier la nature de l’équilibre.
v=N–R
correspond à une relation par phase. (même si ce n’est pas une relation entre les µ ik , on
doit la compter, puisque les µ ik et les tik ne sont pas indépendants)
cela rajoute donc ϕ relations.
On doit encore tenir compte, éventuellement, de r relations données par des équations
chimiques indépendantes et des contraintes extérieures exigées des conditions initiales.
Exemples :
• Une enceinte contient de l’azote, de l’hydrogène et de l’ammoniac.
Un équilibre chimique est atteint : N 2 + 3 H 2 2 NH 3
Il y a 3 espèces chimiques et une équation chimique : il y a donc c=2 constituants
indépendants.
Les trois espèces sont gazeuses, il n’y a donc qu’une phase.
v=2+2–1 la variance est égale à 3.
cela signifie qu’on peut imposer au système trois paramètres intensifs, sans rompre
l’équilibre (ce qui conduirait à la disparition d’une des espèces)
On peut fixer par exemple la pression, la température et le titre molaire de l’ammoniac.
Hors équilibre, il n’y a qu’une phase, l’équilibre est alors divariant : on peut fixer
arbitrairement la pression et la température.
Équilibre → ←
liquide/vapeur vaporisation liquéfaction, condensation
solide/liquide fusion cristallisation, solidification
solide/vapeur sublimation cristallisation, condensation
solide1/solide 2 allotropie allotropie
L’allure du diagramme P- V serait analogue pour un système constitué de deux autres phases.
Thermodynamique J.J. Herstain
51
Remarque : Quand le corps pur possède très peu d’impuretés, on constate souvent un retard
au changement d’état, c’est à dire que le point représentatif peut dépasser le palier de
changement d’état pour se retrouver dans un état instable. La moindre perturbation (un choc
par exemple, ou la présence d'une impureté) peut mettre fin à cette instabilité et le point
« retombe » spontanément sur le palier de changement d’état.
Le titre en vapeur est proportionnel au segment AM qui est placé du côté du liquide.
n MB
le titre en liquide serait A = 1 − x =
n AB
11.2.1 Définition
En parcourant le palier de changement d’état de A à B, le système subit une transformation
isobare (et isotherme). La chaleur reçue par le système lors de cette transformation est donc
égale à la variation d’enthalpie : QP A→B = H B − H A
Par définition, la chaleur latente de changement d’état est : L = hB − hA ** ( L = ∆h )
C’est la chaleur qu’il faut fournir à un kilogramme du corps pur, pour le faire passe de l’état A
à l’état B de manière isobare.
La chaleur latente peut être définie massique ou molaire : Q=mL ou Q=nLm ;
Lm=ML M étant la masse molaire
Remarques :
- L est une fonction de la température. En effet h est fonction de P et de T, mais P est
fonction de T sur le palier de changement d'état.
- Son nom est trompeur, L(T) est une fonction d’état : L = ∆h
On dit encore : enthalpie de changement d’état.
- Tout point du palier de changement d’état est un état d’équilibre, la transformation qui va
de A à B est donc réversible et la chaleur à fournir pour passer de B à A est donc
QP B→ A = − L
- Une transformation qui se ferait à température et volume constant (dans une enceinte
close) ne serait pas réversible car la pression variant, le système ne serait pas en équilibre ;
la chaleur reçue par le système serait égale à la variation d’énergie interne QV A→B = ∆U et
donc différente de la chaleur latente L.
or dGA = VA dP − S A dT et dGB = VB dP − S B dT
(dP et dT ne sont plus nuls car on n’est plus sur le palier de changement d’état, nA ou nB sont
égaux à 1 ou 0 et ne varient plus)
dP
donc VA dP − S A dT = VB dP − S B dT soit S B − S A = (VB − VA )
dT
dP
finalement L = T ( vB − vA ) ** c’est la formule de Clapeyron.
dT
Conséquence :
Pour la très grande majorité des corps purs, le volume massique
augmente lorsqu’on passe à un état plus désordonné. En général
v B − v A > 0 ; L et T étant également positifs, la pente de la
courbe de saturation est presque toujours positive.
Partant du point critique on peut également tracer des courbes, ensemble des points où le titre
est constant : ces courbes sont appelées isotitres.
Les tubes de Natterer contiennent un corps pur dans un volume fermé, la proportion de liquide
et de vapeur étant différente dans chaque tube. On augmente la température et on voit le
ménisque séparant les deux phases se déplacer vers le haut, vers le bas ou rester immobile
selon la proportion liquide-vapeur initiale.
Pour le tube 2 le ménisque disparaît d’un seul coup lorsqu’on atteint le point critique.
La variance v = 1 + 2 − 3 = 0 .
Le système est invariant, c’est à dire qu’aucune variable
intensive ne peut être modifiée sans sortir des limites de
l’équilibre.
Au point triple :
L fusion = hliquide − hsolide
Lvaporisation = hvapeur − hliquide
12 Machine à vapeur
K→D l’eau est chauffée et vaporisée dans la chaudière. Elle reçoit de la chaleur.
D→E la vapeur est surchauffée.
E→F la vapeur se détend dans la turbine. Elle fournit du travail.
F→A La vapeur se transforme en eau dans le condenseur. Elle cède de la chaleur.
A→B l’eau est comprimée dans la pompe alimentaire pour pouvoir pénétrer dans la
chaudière. Le travail nécessaire est prélevé à la turbine.
B→K l’eau est préchauffée dans l’économiseur grâce à la chaleur récupérée dans le
condenseur, puis chauffée avant d’entrer dans la chaudière.
Remarque : le point K est très proche du point B, de sorte à ce que la courbe AB est souvent
considérée comme confondue à la courbe d’ébullition AK.
Au point E la vapeur est sèche. On dit qu’elle est surchauffée et on appelle surchauffe la
différence de sa température avec la température de vapeur saturante à la même pression :
θ = TE − TD
de vaporisation de l’eau.
Le segment KD est le palier de changement d’état sur
lequel l’isotherme et l’isobare sont confondues. Par un
raisonnement analogue à celui du § 11.1 on démontre le
théorème des moments donnant le titre en vapeur
KM
x=
KD
La surchauffe θ se lit aisément sur ce diagramme : c’est
θ = TE-TD
F
hF − hA = ∫ Tds en effet AF est
A
aussi isobare et dh = vdP + Tds
hF − hA = Aire ( aAFf )
E
de même : hE − hB = ∫ Tds
B
( BKDE est une isobare )
hE − hB = Aire ( aAKDEf )
wT = −Aire ( AKDEF ) .
Le travail massique indiqué de la vapeur dans la turbine est wi = hF − hE car la détente est
adiabatique.
soit encore : wi = ( hF − hA ) − ( hE − hB )
F
hF − hA = ∫ Tds hF − hA = Aire ( aAFf )
A
E
de même : hE − hB = ∫ Tds
B
hE − hB = Aire ( aAKDEGg )
q f = Aire ( gGEFf )
Il s’ensuit que le travail de transvasement massique est l’aire intérieure au cycle affectée d’un
signe moins :
wT = −Aire ( AKDEF ) .
wi
On appelle rendement de la turbine η = rapport du travail indiqué au travail de
wT
hF − hE
transvasement réversible correspondant. η=
hG − hE
wT
On appelle, à l’inverse, rendement d’un compresseur η = rapport du travail de
wi
transvasement d’une compression au travail indiqué.
On remarque que ces rendements tendent vers 1 quand les machines deviennent réversibles.
Le titre en vapeur à la sortie de la turbine se lit en cherchant l’isotitre passant par le point F
placé sur le pallier de changement d’état à la pression de sortie.
Remarque :
Une détente isenthalpe (dans un tuyau
calorifugé, par exemple) correspond à une
droite horizontale EE’ dans le diagramme.
Une telle détente a souvent pour effet
d’augmenter la surchauffe en même temps
qu’elle fait décroître la température.
θ’>θ TE’<TE
N
En régime permanent dH entrant = 0 on obtient donc : ∑h D
k =1
k k = 0 **
On peut généraliser à un système non isolé en régime permanent (recevant une puissance
N
thermique Pth et une puissance indiquée Pi ) : ∑h D
k =1
k k + Pth + Pi = 0
∑D
k =1
k =0 *
Exemple du séparateur :