2018 - PNDS - Syndrome D'ondine

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 29

Protocole National de Diagnostic et de Soins

(PNDS)

Syndrome d’Ondine
Texte du PNDS

CENTRE DE REFERENCE DES


MALADIES RESPIRATOIRES RARES DE L’ENFANT
HOPITAL ROBERT DEBRE, PARIS

&

CENTRE DE REFERENCE DES


MALADIES PULMONAIRES RARES DE L’ADULTE
HOPITAL PITIE-SALPETRIERE, PARIS

Février 2018

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-1-
Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-2-
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................ 4

SYNTHESE A DESTINATION DU MEDECIN TRAITANT ......................................................... 5

GUIDE ....................................................................................................................... 7

1 INTRODUCTION ................................................................................................... 7

2 OBJECTIFS DU PROTOCOLE NATIONAL DE DIAGNOSTIC ET DE SOINS ........................ 7

3 DIAGNOSTIC ET EVALUATION INITIALE................................................................... 8


3.1 Objectifs ........................................................................................................... 8
3.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) ................................ 8
3.3 Circonstances de découverte/ Suspicion du diagnostic ................................... 9
3.4 Confirmation du diagnostic/diagnostic différentiel .......................................... 10
3.5 Evaluation de la sévérité /extension de la maladie/recherche de comorbidités
/évaluation du pronostic.......................................................................................... 10
3.6 Recherche de contre-indications au traitement .............................................. 11
3.7 Annonce du diagnostic et information du patient………………………………..12
3.8 Conseil génétique…....................................................................................... 12

4 PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE ................................................................... 13


4.1 Objectifs ......................................................................................................... 13
4.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) ............................... 13
4.3 Prise en charge thérapeutique ...................................................................... 14
4.4 Éducation thérapeutique et modification du mode de vie (au cas par cas)…..16
4.5 Recours aux associations de patients.......................................................... ..16

5 SUIVI : CONSULTATIONS ET EXAMENS PARACLINIQUES ....................................... 17


5.1 Objectifs ....................................................................................................... ..17
5.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) ............................. ..17
5.3 Rythme et contenu des consultations ............................................................ 17
5.4 Examens complémentaires ............................................................................ 20
5.5 Autres situations … ........................................................................................ 21

ANNEXE 1. LISTE DES PARTICIPANTS…………………………………………………..24


ANNEXE 2. COORDONNEES DES CENTRES DE REFERENCE, DE COMPETENCES ET DES
ASSOCIATIONS DE PATIENTS .................................................................................... ..25
ANNEXE 3A-3B. ARBRE DECISIONNEL AVANT DIAGNOSTIC GENETIQUE …………….……26
ANNEXE 4. TABLEAU DE SUIVI .................................................................................... …28
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………………………………………29

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-3-
LISTE DES ABREVIATIONS

AAH Allocation aux adultes handicapés


AEEH Allocation d’éducation de l’enfant handicapé
AFSO Association Francaise du Syndrome d’Ondine
ALD Affection de longue durée
AMM Autorisation de mise sur le marché
HTA Hypertension artérielle
HTAP Hypertension artérielle pulmonaire
HVAC Hypoventilation alvéolaire centrale
MDPH Maison départementale des personnes handicapées
PAI Projet d’Accueil Individualisé
PHOX-2B Paired like homeobox-2b
PNDS Protocole national de diagnostic et de soins
RCP Réunion de concertation pluridisciplinaire
RGO Reflux gastro-oesophagien
SNA Système Nerveux Autonome
.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-4-
SYNTHESE A DESTINATION DU MEDECIN TRAITANT

CARACTERISTIQUES DE LA MALADIE
Le syndrome d’Ondine est une maladie génétique rare due à une atteinte du système
nerveux autonome. Il est caractérisé principalement par une hypoventilation alvéolaire
sévère (hypercapnie associée éventuellement à une hypoxémie) due à une anomalie du
contrôle autonomique de la respiration. La dysautonomie touche également d’autres
organes/fonctions, responsable de troubles digestifs (constipation, reflux gastro-
oesphagien), de troubles cardiovasculaires (troubles de conduction cardiaque,
hypotension artérielle), de troubles oculaires, endocriniens, métaboliques,
neurosensoriels ou neurocognitifs, etc... Une maladie de Hirschsprung est associée dans
20% des cas ; une tumeur des crêtes neurales est associée dans 5% des cas ; un déficit
en hormone de croissance associé a été rapporté.

La maladie est à révélation le plus souvent néonatale, plus rarement dans la petite
enfance ou à l‘âge adulte. Des formes familiales existent.

DIAGNOSTIC
Le diagnostic du syndrome d’Ondine est confirmé par l’association d’une hypoventilation
alvéolaire ou d’apnées par anomalies du contrôle central de la respiration, avec la
présence d’une mutation du gène PHOX-2B.

PRISE EN CHARGE
Le syndrome d’Ondine est une maladie sévère, handicapante et à haut risque vital pour
le patient. Il bouleverse la vie de toute la famille.

La prise en charge globale pluridisciplinaire inclut :


• la prise en charge ventilatoire VITALE et systématique chez tous les patients.
L’assistance ventilatoire est menée à vie. Elle est obligatoire pendant le sommeil
et parfois nécessaire à l’éveil, en cas d’infection, de fatigue, etc. Elle est réalisée
le plus souvent par un ventilateur mécanique via une trachéotomie ou un masque,
et dans de rares indications, par un stimulateur respiratoire implanté.
• la prévention, le dépistage et le traitement des conséquences non ventilatoires de
la dysautonomie, et des troubles neuro-sensoriels et neurocognitifs,
• la facilitation de l’intégration sociale, scolaire, professionnelle et psychologique du
patient.

Plusieurs caractéristiques de la maladie sont importantes à savoir :


• la désaturation constatée par oxymètre (< 90%), même en l’absence de
symptôme clinique, est un signe majeur révélant un évènement médical dont il
faut déterminer et traiter la cause en toute urgence.
• La fièvre, les symptômes respiratoires (dyspnée, toux, efforts respiratoires, etc...)
peuvent manquer lors des épisodes infectieux.
• la prescription d’une antibiothérapie doit être précoce et quasi-systématique en
cas d’infections

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-5-
• en cas de désaturation, il faut placer le patient sous ventilation mécanique.
Attention : Il ne faut jamais délivrer une oxygénothérapie seule sans
ventilation mécanique ! (risque de coma hypercapnique !)
• la délivrance de certificats médicaux pour la pratique d’activités physiques ou
sportives relève du médecin hospitalier référent et peut nécessiter un bilan auprès
d’un médecin du sport.

ROLES DU GENERALISTE
• Assurer le suivi habituel de tout enfant (croissance, vaccinations, etc..) ou patient
• Veiller à ce que le suivi du syndrome d’Ondine soit réalisé par une équipe habilitée
en lien avec le centre de référence ou de compétence
• Détecter les complications de la maladie et en assurer la surveillance en coordination
avec les équipes référentes
• Assurer le diagnostic et le traitement d’évènements aigus type infections
• Mettre en lien les acteurs favorisant l’intégration sociale, scolaire, professionnelle et
psychologique du patient

CONTACTS UTILES
• Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares, Hôpital Universitaire Robert
Debré, 48 boulevard Serurier 75019 Paris
Urgence vitale 01.40.03.22.87 (Service de Réanimation pédiatrique)
Secrétariat 01.86.46.82.70
Site web du Centre de référence du syndrome d’Ondine
http://www.ondinefrance.org/
Site web du Groupe européen du syndrome d’Ondine (EUCHS)
http://www.ichsnetwork.eu/

• Centre de référence des Maladies Pulmonaires Rares, Hôpital Universitaire Pitié-


Salpêtrière, 47-83 boulevard de l’Hôpital 75013 Paris
Urgence vitale 01.42.17.85.79 (Service de Réanimation adulte)
Secrétariat 01.42.17.78.59 / 01.42.17.85.74

• Orphanet http://www.orpha.net/

• Associations de patients :
o Association Française du Syndrome d’Ondine
Site web: http://www.afsondine.org
Contact : [email protected]

o Association internationale du syndrome d’Ondine (CCHS Network)


Site web : http://cchsnetwork.org/

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-6-
TEXTE DU PNDS

1. INTRODUCTION
Le syndrome d’Ondine est une maladie génétique rare (prévalence 1/550000, incidence
estimée à 1/200000 naissances). Il est du à une atteinte diffuse du système nerveux
autonome. La majorité des cas surviennent à la période néonatale. Des formes moins
sévéres peuvent se révéler dans la petite enfance, à l’adolescence ou à l’âge adulte.

Le syndrome d’Ondine est caractérisé principalement par une hypoventilation alvéolaire


sévère due à l’atteinte du contrôle autonomique de la respiration. Cette hypoventilation
est sévère pendant le sommeil et requiert une assistance ventilatoire qui est vitale chez
tous les patients. L’assistance ventilatoire est également nécesaire à l’éveil dans les
premiers mois de vie, ou en cas de surinfections, de fatigue….

La dysautonomie touche également de multiples organes ou fonctions, responsable de


troubles digestifs (constipation, reflux gastro-oesphagien), de troubles cardiovasculaires
(troubles de conduction cardiaque, hypotension artérielle), de troubles oculaires,
endocriniens, métaboliques, neurosensoriels ou neurocognitifs, etc.. Une maladie de
Hirschsprung est associée dans 20% des cas ; une tumeur des crêtes neurales
(neuroblastome, ganglioneurome, ganglioneuroblastome) est associée dans 5% des
cas ; un déficit en hormone de croissance associé a été rapporté.

Une mutation hétérozygote du gène PHOX-2B est retrouvée chez les patients, le plus
souvent à type d’expansion d’alanines dans l’exon 3 du gène. La mutation est de novo à
la première génération pour la plupart des patients. La transmission est autosomale
dominante. Le gène PHOX-2B code un facteur de transcription qui est essentiel au
développement du système nerveux autonome central et périphérique dans les phases
précoces de la gestation.

La prise en charge est globale pluridisciplinaire, centrée sur :


• une prise en charge ventilatoire hautement technique,
• la prévention et le traitement des troubles non ventilatoires
• et l’intégration sociale du patient.

Elle est coordonnée de facon à favoriser le maintien du patient au domicile et sa mobilité


dans la vie de tous les jours, en maintenant la continuité des soins :
• entre l’hôpital et la médecine de ville,
• entre les différentes équipes médicales réparties sur le territoire
• et entre les équipes pédiatriques et adultes.

2. OBJECTIFS DU PROTOCOLE NATIONAL DE DIAGNOSTIC ET DE


SOINS
L’objectif de ce protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) est d’expliciter aux
professionnels concernés la prise en charge diagnostique et thérapeutique optimale
actuelle et le parcours de soins d’un patient atteint du syndrome d’Ondine. Il a pour but
d’optimiser et d’harmoniser la prise en charge et le suivi de cette maladie rare sur

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-7-
l’ensemble du territoire. Il permet également d’identifier les spécialités, produits ou
prestations nécessaires à la prise en charge des patients mais non habituellement pris
en charge ou remboursés.

Ce PNDS peut servir de référence au médecin traitant (médecin désigné par le patient
auprès de la Caisse d’assurance maladie) en concertation avec le médecin spécialiste
notamment au moment d’établir le protocole de soins conjointement avec le médecin
conseil et le patient, dans le cas d'une demande d'exonération du ticket modérateur au
titre d'une affection hors liste ou autre aide médico-sociale.

Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes les
comorbidités ou complications, toutes les particularités thérapeutiques, tous les
protocoles de soins hospitaliers, etc.

Il ne peut pas revendiquer l’exhaustivité des conduites de prise en charge possibles, ni


se substituer à la responsabilité individuelle du médecin vis-à-vis de son patient. Le
protocole décrit cependant la prise en charge de référence d’un patient atteint du
syndrome d’Ondine. Il doit être mis à jour en fonction des données nouvelles validées.

Le présent PNDS a été élaboré selon la « Méthode d’élaboration d’un protocole national
de diagnostic et de soins pour les maladies rares » publiée par la Haute Autorité de
Santé en 2012 (guide méthodologique disponible sur le site de la HAS : www.has-
sante.fr).

Un document plus détaillé ayant servi de base à l’élaboration du PNDS et comportant


notamment l’analyse des données bibliographiques identifiées (argumentaire
scientifique) est disponible sur le site internet du centre de référence
www.ondinefrance.org .

3. DIAGNOSTIC ET EVALUATION INITIALE

3.1 OBJECTIFS
• Détecter la maladie
• Confirmer le diagnostic
• Apprécier la sévérité et identifier les comorbidités
• Préciser la prise en charge globale
• Délivrer une information génétique

3.2 PROFESSIONNELS IMPLIQUES (ET MODALITES DE COORDINATION)


Le diagnostic de la maladie relève du médecin spécialiste (néonatologiste, pédiatre,
réanimateur, chirurgien, pneumologue, généticien clinique, médecin du sommeil).

Le diagnostic, l’évaluation initiale et la prise en charge globale du patient reposent sur


une collaboration pluridisciplinaire et font intervenir – selon l’âge du patient, des pédiatres
ou des médecins adultes:

• Médecins : néonatologistes, pédiatres, réanimateurs pédiatres et adultes,


pneumopédiatres et pneumologues adultes compétents en techniques de ventilation,

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-8-
cardiopédiatres et cardiologues adultes, neuropédiatres et neurologues adultes,
gastroentérologues pédiatres et adultes, endocrinologues pédiatres et adultes,
somnologues, généticiens cliniques, physiologistes, radiologues pédiatres et adultes,
ORL, opthalmologistes, chirurgiens viscéraux,
• Autres professionnels et paramédicaux : infirmier, technicien de ventilation,
psychologue, psychomotricien, orthophoniste, diététicien, assistant social

La coordination est assurée par le médecin référent du service où le patient est


hospitalisé, en lien étroit avec l’équipe médicale du centre de référence ou de
compétence.

3.3 CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE/ SUSPICION DU DIAGNOSTIC


La grande majorité des cas surviennent en période néonatale
• Mauvaise adaptation respiratoire à la naissance
• Désaturation ou/et hypercapnie avec bradypnée et sans signes de lutte
respiratoire
• Cyanose majeure inexpliquée et récidivante
• Malaises graves du nourrison
• Apnées centrales sévères
• Nécessité de ventilation assistée inexpliquée
C’est la persistance des difficultés respiratoires entrainant une hypoventilation
alvéolaire ou la nécessité d’une ventilation assistée sans cause cardiaque,
neurologique ou musculaire qui fait évoquer le diagnostic.

• La découverte d’une maladie de Hirschsprung, surtout dans une forme longue


(colique droite ou pancolique) doit conduire à des investigations pour éliminer ou
confirmer un syndrome d’Ondine associé.

Chez le nourrisson, le jeune enfant, l’adolescent ou l’adulte, le diagnostic est


évoqué devant les symptômes suivants:
• Coma ou troubles de conscience à l’occasion d’un épisode infectieux ou à la prise
de sédatifs,
• Retard à l’éveil ou hypoventilation alévolaire persistante au décours d’une
anesthésie,
• Hypoventilation alvéolaire persistante au-delà de la guérison d’une infection
pulmonaire,
• Hypercapnie chronique ou hypertension artérielle pulmonaire non entièrement
expliquée par une cause cardiaque ou respiratoire
• Malaise ou perte de connaissance lors de séance de natation en apnée, de séjour
en altitude, ou survenant sans cause cardiaque ou neurologique

Les tableaux cliniques révélateurs à ces âges sont souvent trompeurs et nécessitent
une investigation extensive pour confirmer le diagnostic.

Le diagnostic peut être fait au décours d’une enquête familiale chez un patient
porteur de la mutation de PHOX-2B. L’interrogatoire dirigé relève parfois des
symptômes respiratoires ou des malaises jusqu’alors passés inapercus ou sous-
estimés. Les investigations doivent être extensives pour confirmer le diagnostic.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
-9-
3.4 CONFIRMATION DU DIAGNOSTIC / DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Le diagnostic du syndrome d’Ondine repose sur l’association de deux critères
majeurs :
• Hypoventilation d’origine centrale ou apnées pendant le sommeil ou/et à l’éveil
• Et présence d’une mutation du gène PHOX-2B.

Il existe de rares formes atténuées de syndrome d’Ondine où l’hypercapnie est modérée.


Un enregistrement polysomnographique de longue durée par un centre spécialisé de
référence est indispensable lors du diagnostic.

Diagnostic différentiel

• Devant une hypoventilation chronique, il convient d’éliminer une maladie


bronchopulmonaire, cardiaque, neuromusculaire, neurologique ou métabolique
avant de prescrire le test génétique (voir Annexes 3A et 3B).

• Des hypoventilations centrales sans mutation génétique identifiée, sans


anomalies structurelles du cerveau à l’IRM existent. Elles relèvent d’une prise en
charge thérapeutique similaire.

• Le ROHHAD (Rapid-onset Obesity, Hypothalamic dysfunction, Hypoventilation


and Autonomic Dysfunction) est une maladie très rare (estimée à moins de mille
cas mondiaux) qui associe une hypoventilation centrale, une insuffisance
endocrinienne hypothalamo-hypophysaire, une obésité rapide et sévère et des
tumeurs des crêtes neurales type ganglioneurome ou ganglioneuroblastome. La
prise en charge est pluridisciplinaire, le pronostic sévère, le taux de mortalité
élevé.

3.5 EVALUATION DE LA SEVERITE/EXTENSION DE LA


MALADIE/RECHERCHE DE COMORBIDITES/EVALAUTION DU PRONOSTIC

3.5.1 EVALUATION INITIALE


• Examen clinique : examen général, examen neurologique, hypotonie, troubles de
déglutition,
• Bilan neurologique
• Bilan pneumologique
• Bilan cardiologique
• Bilan digestif et chirurgical (en cas de suspicion de maladie de Hirschsprung)
• Polysomnographie de longue durée (avec test de réponse ventilatoire à
l’hypercapnie si disponible)
• IRM cérébrale
• Test génétique

3.5.2 ESTIMATION DE LA GRAVITE


L’objectif est d’évaluer les complications et comorbidités pour guider la prise en charge.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 10 -
Diagnostic à la période néonatale
Les élements de gravité sont :
1) la sévérité de la dysautonomie :
• Holter cardiaque de longue durée
• Impédancemétrie ou pHmétrie oesophagienne, manométrie oesophagienne si
disponible,
• Cycle glycémique à la recherche de dysrégulation glycémique

2) et la présence de comorbidités :
• Présence d’une maladie de Hirschsprung associée,
• Risque de tumeur des crêtes neurales en cas de mutation de type non-
expansion en alanines, ou d’expansion longues
• Présence de lésions cérébrales associées à l’IRM cérébrale

Diagnostic dans la petite enfance ou à l’âge adulte :


• Outre les critères déjà décrits,
• Gaz du sang, exploration fonctionnelle respiratoire,
• Holter cardiaque, holter tensionnel, échographie cardiaque,
• Endoscopie digestive haute si signes de reflux résistant au traitement médical
• Evaluation ophtalmologique pour détecter un éventuel strabisme, rechercher des
troubles de la convergence
• Evaluation neurologique et neuropsychologique
• Evaluation endocrinienne et métabolique
• Evaluation en orthophonie et psychomotricité
• Recherche de lésions cérébrales associées à l’IRM cérébrale
• Autres examens selon signes d’appel

3.6 RECHERCHE DE CONTRE-INDICATIONS AU TRAITEMENT


Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) est indispensable au terme du
diagnostic et du bilan d’évaluation initiale. Cette réunion a pour objectifs :
• de faire le point sur la sévérité de la maladie,
• d’évaluer le pronostic vital et fonctionnel du patient
• et de discuter d’un projet de prise en charge thérapeutique

La sévérité du syndrome d’Ondine est évaluée par le nombre et la sévérité des


défaillances autonomiques associées

L’association à une maladie de Hirschsprung avec atteinte colique longue ou atteinte


pancolique, témoigne d’une forme très sévère de la maladie avec un risque élevé de
mortalité et de handicaps. Elle soulève dans certains cas la discussion de la poursuite ou
de l’arrêt de la prise en charge.

L’association à des complications neurologiques survenant en période néonatale (lésions


ou hémoraggie intracérébrale) est un signe de mauvais pronostic.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 11 -
3.7 ANNONCE DU DIAGNOSTIC ET INFORMATION DU PATIENT
L’annonce du diagnostic doit être faite, dans un environnement préservé, en prenant
suffisamment de temps, de préférence en présence des deux parents pour les mineurs.
Elle peut associer le prescripteur de l’examen moléculaire, un expert de la pathologie si
le prescripteur ne l’est pas lui-même et en fonction du contexte, une autre personne de
l’équipe (psychologue, conseiller en génétique, infirmier, etc.).

Elle comprend :
• l’explication du diagnostic et des différents résultats de consultations et
d’examens,
• l’information sur la maladie, son mode de transmission pour la fratrie actuelle et
future (cf. chapitre 3.8 conseil génétique), ses complications associées, le
traitement et ses modalités, ses effets indésirables potentiels,
• l’information sur la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire et d’un suivi
régulier,
• l’élaboration avec le patient et sa famille du projet de soins
• les demandes de consentement pour le génotypage,
• la demande de consentement pour l’inclusion du patient dans le registre national
et international de la maladie,
• la demande de consentement pour la participation à la collection biologique
nationale,
• l’information de l’existence des associations des patients

L’intervention d’un psychologue est recommandée, souvent au décours de la


consultation d’annonce du diagnostic et au cours du suivi.

3.8 CONSEIL GENETIQUE


Il peut être évoqué dès l’annonce du diagnostic. Cependant, selon le contexte et
notamment chez l’enfant, il peut être préférable qu’une consultation dédiée à la question
du conseil génétique, en présence des parents mais sans l’enfant, soit proposée à
distance.

L’analyse génétique des parents est toujours proposée et recommandée.

L’absence de la mutation chez les parents permet de confirmer le caractère de novo de


la mutation.

La mise en évidence de la mutation ou de mosaique somatique chez un parent de patient


atteint du syndrome d’Ondine a des conséquences sur le conseil génétique (risque de
récurrence élevé chez un autre enfant, voisin de 50 %).

Le risque de récurrence lié au risque de mosaïque germinale (moins de 10%) doit être
évoqué et peut justifier la proposition d’un diagnostic prénatal pour les grossesses
suivantes.

Le risque de transmission de la mutation d’un patient Ondine à sa decendance est voisin


de 50% et justifie la prise en charge du patient avant même le projet d’enfant.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 12 -
4. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
Les recommandations pour la prise en charge thérapeutique se fondent essentiellement
sur la « déclaration de politique clinique de l’American Thoracic Society sur le syndrome
d’Ondine » [Weese-Mayer et al 2010].

4.1 OBJECTIFS
La défaillance majeure est l’hypoventilation alvéolaire centrale car elle affecte tous
les patients. Sa prise en charge est VITALE sous peine de risque de décès brutal ou
de complications sévères, neurologique ou cardio-vasculaire. La dysautonomie est
globale et peut toucher plusieurs organes ou fonctions. Enfin, une maladie de
Hirschsprung ou des tumeurs de la crête neurale peuvent être associées au
syndrome d’Ondine.

L’ensemble des atteintes observées est susceptible d’induire un retentissement


important sur la vie sociale du patient et de la famille.

Les objectifs de la prise en charge globale sont de :


• Traiter l’hypoventilation alvéolaire et ses conséquences éventuelles,
• Prévenir, dépister et traiter les atteintes non ventilatoires associées,
• Limiter les conséquences sur la vie sociale, scolaire, et professionnelle du patient
ainsi que sur celle de la famille.

4.2 PROFESSIONNELS IMPLIQUES (ET MODALITES DE COORDINATION)

La prise en charge est organisée de facon à favoriser le maintien du patient au domicile


et sa mobilité dans la vie de tous les jours. Elle s’appuie sur la continuité des soins entre
l’hôpital et la médecine de ville, entre les différentes équipes médicales réparties sur le
territoire, et entre les équipes pédiatriques et adultes.

Elle est coordonnée par un médecin hospitalier (habituellement réanimateur ou/et


pneumologue) en lien avec le centre de référence ou de compétence d’une part et le
médecin généraliste d’autre part

Le réseau s’organise en 4 niveaux :


• Le centre de référence (hôpital Robert Debré, Paris pour les enfants, et hôpital
Pitié-Salpêtrière, Paris pour les adultes).
• Le centre de compétences (actuellement au nombre de 7 : Bordeaux, Dijon, Lille,
Lyon, Montpellier, Nantes, Strasbourg), ou l’hôpital régional,
• Le réseau de proximité qui peut se déplacer au domicile du patient (au minimum :
médecin généraliste ou pédiatre de ville, techniciens de ventilation,
kinésithérapeutes)
• La famille experte, qui est au coeur du système.

De nombreux professionnels de santé sont impliqués dans la prise en charge


pluridisciplinaire des patients porteurs du syndrome d’Ondine. Selon l’âge des
patients, ces professionnels devront être pédiatres, ou familiers de la pédiatrie
lorsqu’ils ne sont pas des médecins.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 13 -
Les professionnels sont :
• Des médecins : néonatologistes, pédiatres, réanimateurs pédiatres et adultes,
pneumopédiatres et pneumologues adultes compétents en techniques de
ventilation, cardiopédiatres et cardiologues adultes, neuropédiatres et
neurologues adultes, gastroentérologues pédiatres et adultes, endocrinologues
pédiatres et adultes, somnologues, généticiens cliniques, physiologistes,
radiologues, ORL, opthalmologistes, pédopsychiatres et psychiatres adultes,
chirurgiens viscéraux, chirurgiens thoraciques, chirurgiens maxillo-faciaux,
anesthésistes, oncologues, gynécologues-obstétriciens
• Des stomatologistes, orthodontistes, infirmiers, techniciens de ventilation et de
nutrition, kinésithérapeutes, psychologues, neuro-psychologues, orthophonistes,
orthoptistes, assistants sociaux.

4.3 PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE


La prise en charge ventilatoire est VITALE [Weese-Mayer et al 2010].

Il n’existe pas de thérapeutique médicamenteuse de la défaillance respiratoire du


Syndrome d’Ondine. Les autres prescriptions thérapeutiques sont possibles dans le
cadre de l’AMM.

L’assistance ventilatoire est systématique pendant le sommeil à tout âge et à vie. Chez
les nourrissons et petits enfants, elle est aussi délivrée en sommeil de sieste. Chez tous
les patients, elle est délivrée en sommeil nocturne, toutes les nuits et pendant toute la
nuit. L’observance de la ventilation doit être de 100% chez le patient atteint du syndrome
d’Ondine, sous peine de risque de décès brutal, ou d’accidents neurologiques sévères.

Elle est également nécessaire dans toutes les situations de la vie où la vigilance est
réduite (par exemple : fatigue, état fébrile, somnolence post-prandiale, perte de
connaissance quelle qu’en soit la cause, ivresse aigue, etc..). Quelques patients
nécessitent que cette assistance ventilatoire soit maintenue en permanence, pendant le
sommeil mais aussi à l’éveil.

Dans tous les cas, l’assistance ventilatoire doit imposer la fréquence et le volume courant
(les patients ne déclenchent pas les systèmes de ventilation).

L’assistance ventilatoire repose sur deux techniques : la ventilation mécanique et la


stimulation phrénique implantée. Celles-ci peuvent être associées chez certains patients
(par exemple, ventilateur mécanique la nuit pendant le sommeil et stimulateur phrénique
implanté le jour à l’éveil).

• La ventilation mécanique. Le ventilateur doit être un ventilateur support de vie, doté


de batteries internes et externes, et des alarmes avec sonnerie. Les patients relèvent
au moins d’une prestation dite « de niveau 3 », réservée à ceux ayant une autonomie
respiratoire inférieure à 8 h et/ou ayant un risque vital en cas d’arrêt de la ventilation
mécanique. Ils bénéficient de deux ventilateurs support de vie. L’équipement de
surveillance au domicile comporte au moins un saturomètre avec alarmes et
mémoire, un saturomètre portatif et le matériel d’urgence. L’interface entre le patient
et le ventilateur mécanique peut être un masque nasal, un masque facial ou une
canule de trachéotomie.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 14 -
• La stimulation phrénique implantée. Les conditions à respecter pour recourir à ce
dispositif ont été définies par un arrêté du ministère de la santé1.

La perméabilité et la fonctionnalité des voies aériennes supérieures ou de la


trachéotomie (selon les cas) doivent être surveillées régulièrement.

Cardiologie
• L’implantation d’un stimulateur cardiaque peut être indiquée chez certains patients
présentant des troubles de la conduction [Antic et al 2006 ; Gronli et al 2008 ; Weese-
Mayer et al 2010]. La présence d’une pause supérieure ou égale à 3 secondes doit
entrainer une surveillance rapprochée par un cardiologue [Gronli et al 2008 ; Weese-
Mayer et al 2010]. Le choix du stimulateur cardiaque doit porter sur un dispositif
compatible avec un éventuel stimulateur phrénique respiratoire.
• Un traitement de l’hypotension orthostatique [Trang et al 2005] peut être indiqué. Il
comportera le port de bas de contention et/ou une supplémentation en Chlorure de
Sodium et/ou des médicaments alpha-adrénergiques sympathomimétiques
périphériques.

Gastro-entérologie
• La maladie de Hirschsprung est traitée chirurgicalement par résection des parties
atteintes du colon et rétablissement de la continuité digestive. La cure chirurgicale a
lieu le plus souvent en période néonatale et repose sur différentes techniques
chirurgicales. Les séquelles seront prises en charge par des médicaments permettant
de réguler le transit intestinal.
• Le transit digestif peut être ralenti, responsable de constipation voire d’obstruction par
fécalomes. Un suivi digestif est indispensable.
• Le reflux gastro-oesophagien [Faure et al 2002] doit être traité selon les
recommandations les plus récentes. Le traitement est médicamenteux le plus
souvent, voire chirurgical dans certains cas.

Ophtalmologie
• Les patients souffrant de troubles de l’oculomotricité devront pouvoir bénéficier de
rééducation orthoptique et de chirurgie. Les troubles de la réfraction devront être
corrigés par verres correcteurs.
• Le traitement du strabisme est le plus souvent médical dans les premières années de
vie. Il est exceptionnelement chirurgical

ORL et maxillo-facial
• Les patients trachéotomisés devront pouvoir bénéficier du traitement des granulomes
trachéaux.
• Les patients ventilés au moyens d’un masque devront pouvoir bénéficier des
traitements médicamenteux (incluant vasoconstricteurs locaux et corticoïdes) et
chirurgicaux de l’obstruction nasale (incluant adénoïdectomie et amygdalectomie,
voire turbinectomie).
• Le suivi de la croissance maxillo-faciale et la correction des déformations sont
indispensables chez les patients en ventilation non invasive sur masque, notamment
les enfants.
• L’hygiène dentaire doit être assurée par un brossage régulier et des soins dentaires
des caries.

1
Arrêté du 23 février 2010 relatif à l’inscription du stimulateur phrénique intradiaphragmatique NEURX DPS RA/4
de la société Synapse Biomedical Europe au chapitre 4 du titre III de la liste des produits et prestations
remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale. NOR : SASS1005191A

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 15 -
Neurologie et psychiatrie
• La prise en charge neuropsychologique doit être précoce, avec rééducation en
orthophonie, psychomotricité, intégration « sensorielle » spécifique et programme
d’éducation spécialisée.
• Les crises convulsives peuvent être secondaires à des épisodes
hypoxémiques/hypoglycémiques, lesquels nécessitent un traitement spécifique. Les
crises convulsives doivent être évaluées et traitées par médicaments anti-
convulsivants si nécessaire. Les patients concernés devront donc pouvoir bénéficier
de tous les traitements de l’épilepsie.
• Un accompagnement psychologique voir une prise en charge psychiatrique du
patient et des proches peut être proposé.

Endocrinologie
• Traitement par hormone de croissance en cas de déficit
• Des troubles glycémiques peuvent nécessiter une prise en charge diététique
adaptée, voire un traitement médicamenteux.
• Les patients devront pouvoir bénéficier des traitements des dysthyroïdies, de
l’hyperprolactinémie
• Le suivi de la contraception sera proposé.

Le traitement des tumeurs neuro-endocrines nécessite la collaboration avec des


oncologues, de chirurgiens et des radiologues.

4.4 ÉDUCATION THERAPEUTIQUE ET MODIFICATION DU MODE DE VIE (AU CAS


PAR CAS)

Les actions d’éducation thérapeutiques concernent :


• l’activité physique au cours de laquelle l’hypoventilation peut survenir et être délétère.
Les patients devront alors être formés à surveiller leur saturation en oxygène par
oxymètre. A défaut, la fréquence cardiaque pour laquelle les patients désaturent à l’effort
pourra être évaluée lors d’une épreuve d’exercice. Puis les patients devront être formés à
la surveiller grâce à un cardiofréquence-mètre.
• les activités demandant une concentration importante, susceptible d’aggraver
l’hypoventilation et nécessitant le recours à l’assistance ventilatoire
• l’éviction de la consommation d’alcool [Chen et al 2006] et de stupéfiants, susceptible
d’altérer la vigilance et donc la ventilation
• l’éviction du tabagisme

Le mode de vie des patients est impacté par la nécessité d’avoir toujours et partout avec eux
un dispositif d’assistance ventilatoire, que ce soit sur leur lieu de scolarité, d’étude ou de
travail, à domicile ou en voyage.

La conduite à tenir dans les situations particulières doit être passée en revue avec le patient
et la famille (chapitre 5.5).

4.5 RECOURS AUX ASSOCIATIONS DE PATIENTS


L’Association Française du Syndrome d’Ondine (AFSOndine) est un réseau de solidarité qui
réunit et soutient les personnes concernées par le syndrome d’Ondine et les syndromes
d’hypoventilation centrale rares.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 16 -
Site web: http://www.afsondine.org
Contact : [email protected]

L’association internationale du syndrome d’Ondine dispose d’un site internet


Site web : http://cchsnetwork.org

5. SUIVI

Les recommandations de ce PNDS pour le suivi se fondent essentiellement sur la


« déclaration de politique clinique de l’American Thoracic Society sur le syndrome
d’Ondine » [Weese-Mayer et al 2010].

5.1 OBJECTIFS
• Vérifier l’efficacité de la prise en charge médico-sociale
• Détecter des améliorations éventuelles qui permettraient d’alléger la prise en charge
thérapeutique,
• Détecter l’apparition de complications de la maladie, dont certaines peuvent être liées à
un traitement insuffisamment efficace ou observé,
• Détecter l’apparition de nouvelles défaillances, soit connues dans le cadre du syndrome
d’Ondine, soit encore inconnues du fait de la très grande rareté de la maladie.

5.2 PROFESSIONNELS IMPLIQUES (ET MODALITES DE COORDINATION)


La coordination de la prise en charge globale et la liste des professionnels de santé
impliqués restent les mêmes (chapitre 4.2)

5.3 RYTHME ET CONTENU DES CONSULTATIONS

5.3.1 RYTHME DU SUIVI


La littérature internationale [Weese-Mayer et al 2010] recommande d’effectuer une
évaluation complète à l’hôpital, deux fois par an jusqu’à l’âge de trois ans, puis une fois par
an. En cas de complication, le rythme de consultations devra être augmenté.

Nourrissons de 0 à 3 ans
• Suivi pédiatrique rapproché. Reporter les mensurations, les vaccinations
• Suivi ventilatoire :
o consultation médicale de suivi de l’assistance ventilatoire en pneumologie
ou en réanimation à 1 mois après la sortie, puis tous 3-6 mois jusqu’à
l’âge de 3 ans.
o visite du technicien de ventilation au domicile du patient pour suivi de
l’équipement, relevé d’observance et enregistrement de capnographie au
domicile en ventilation mécanique une fois tous les 4 mois jusqu’à l’âge de
1 an, puis tous les 6 mois jusqu’à l’âge de 3 ans.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 17 -
• Suivi cardio-vasculaire annuel avec échographie cardiaque, holter cardiaque de 48-
72h
• Suivi digestif :
o interrogatoire sur troubles alimentaires éventuels.
o rechercher et traiter un RGO
o traiter une constipation souvent présente
o consultation de chirurgie (en cas de maladie de Hirschsprung)
• Suivi ophtalmologique entre 6 mois et 12 mois, puis annuel
• Consultation ORL annuelle en cas de ventilation avec trachéotomie
• Suivi dentaire et maxillo-facial (dès l’âge de 6 mois si ventilation non invasive)
• Bilan biologique annuel : bilan martial (recherche de déficit en fer qui peut accentuer
les troubles respiratoires), bilan hormonal (cycle glycémique, T3 libre T4 libre TSH,
IgF1, prolactinémie et autres selon besoin),
• Hospitalisation pour évaluation globale recommandée une fois tous les 6 mois
jusqu’à l’âge de 3 ans
• IRM corps entier, ou échographie abdominale et pelvienne associée à une
radiographie thoracique en cas de mutation du gène PHOX-2B de type non-
expansion en alanines ou d’expansion longue (à partir de 20/28).

Enfance et adolescence de 3 à 18 ans


• Suivi médical habituel
• Croissance et puberté : mesure au minimum annuelle des poids, taille, PC. Reporter
les mensurations sur les courbes de croissance
• Suivi ventilatoire :
o consultation médicale de suivi de l’assistance ventilatoire en pneumologie
ou en réanimation une fois tous les 6 mois.
o visite du technicien de ventilation au domicile du patient pour suivi de
l’équipement, relevé d’observance et entregistrement de capnographie au
domicile en ventilation mécanique une fois tous les 6 mois.
• Suivi cardio-vasculaire annuel avec échographie cardiaque, holter cardiaque de 48-
72h et holter tensionnel de 24h
• Suivi digestif :
o interrogatoire sur troubles alimentaires éventuels
o traiter une RGO
o traiter une constipation si présente
• Suivi opthalmologique une fois par an
• Suivi ORL en cas de ventilation avec trachéotomie
• Suivi dentaire et maxillo-facial (obligatoire en cas de ventilation non invasive)
• Bilan neurospychologique recommandé avant l’entrée à l’école primaire et avant
l’entrée au collège
• Bilan biologique annuel : bilan martial (recherche de déficit en fer qui peut accentuer
les troubles respiratoires), bilan hormonal (cycle glycémique, T3 libre T4 libre TSH,
IgF1, prolactinémie et autres selon besoin),
• Hospitalisation pour évaluation globale recommandée une fois par an
• IRM corps entier, ou échographie abdominale et pelvienne associée à une
radiographie thoracique en cas de mutation du gène PHOX-2B de type non-
expansion en alanines ou d’expansion longue (à partir de 20/28).

Au-delà de 18 ans et adultes


• Suivi ventilatoire :
o consultation médicale de suivi de l’assistance ventilatoire en pneumologie
ou en réanimation une fois tous les 6 mois.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 18 -
o visite du technicien de ventilation au domicile du patient pour suivi de
l’équipement, relevé d’observance et entregistrement de capnographie au
domicile en ventilation mécanique une fois tous les 6 mois.
• Suivi cardio-vasculaire annuel avec échographie cardiaque, holter cardiaque de 48-
72h et holter tensionnel de 24h
• Suivi digestif :
o interrogatoire sur troubles alimentaires éventuels
o traiter une RGO
o traiter une constipation si présente
• Suivi ophtalmologique annuel
• Suivi ORL
• Suivi dentaire et maxillo-facial si nécessaire
• Bilan biologique annuel
• Hospitalisation pour évaluation globale recommandée une fois par an
• IRM corps entier, ou échographie abdominale et pelvienne associée à une
radiographie thoracique en cas de mutation du gène PHOX-2B de type non-
expansion en alanines ou d’expansion longue (à partir de 20/28).

5.3.2 CONTENU DU SUIVI

Les consultations doivent comporter :


• une consultation de pneumologie et/ou réanimation qui vise à suivre la qualité de
l’assistance ventilatoire mécanique, à détecter des complications pulmonaires,
• une consultation de cardiologie qui vise à vérifier l’absence de cardiopathie droite
(hypertension artérielle pulmonaire en particulier) qui serait secondaire à une assistance
ventilatoire insuffisante, à détecter l’apparition éventuelle de troubles de la conduction ou
du rythme cardiaque, à traiter une éventuelle hypotension orthostatique
• une consultation de gastro-entérologie qui vise à détecter ou traiter un RGO, une
constipation, des sequelles de maladie de Hirschsprung, une atteinte hépatique en
rapport avec des épisodes d’hypoxie
• une consultation d’ophtalmologie qui vise à détecter et prendre en charge les anomalies
de l’oculomotricité intrinsèque et extrinsèque, fréquentes dans le syndrome d’Ondine,
ainsi que les troubles de la réfraction
• une consultation d’ORL qui vise à vérifier l’audition, la bonne perméabilité des voies
aériennes supérieures (que la ventilation soit faite par trachéotomie ou par masque),
• une consultation dentaire ou maxillo-faciale qui vise à vérifier l’état dentaire (risque de
caries en raison de RGO ou troubles de déglutition), détecter et prendre en charge les
anomalies maxillo-faciales (surtout si ventilation non invasive)
• une consultation de neurologie qui vise à détecter ou prendre en charge une épilepsie
par exemple, souvent liées à des épisdoes d’hypoxie
• une consultation d’endocrinologie qui vise à détecter des troubles de croissance, à traiter
des troubles glycémiques, d’éventuelles dysthyroïdies ou d’éventuelles anomalies
endocriniennes. Elle pourrait également suivre une contraception.
• une consultation de psychologie qui vise à évaluer la qualité de vie et aider les patients à
assumer le handicap
• une consultation de neuropsychologie couplée à des tests neuropsychologiques. Il est
suggéré que la ventilation spontanée des patients porteurs du syndrome d’Ondine
consomme des ressources cognitives [Sharman et al 2014 : Tremoureux et al 2014]. Il
est donc nécessaire d’évaluer cette consommation et ses répercussions pour adapter
l’assistance ventilatoire à l’éveil
• une consultation de conseil génétique justifiée en cas de projet de grossesse

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 19 -
• une consultation avec une assistance sociale qui assiste les patients dans l’obtention des
droits et aides auquelles ils peuvent prétendre

5.4 EXAMENS COMPLEMENTAIRES


Les examens complémentaires sont fonction de l’âge et de l’état du patient [Weese-Mayer et
al 2010]. Ils peuvent être réalisés en ambulatoire ou regroupés lors du bilan d’hospitalisation.

A visée respiratoire
• enregistrement nocturne de saturation en oxygène et de PCO2 transcutanée en
ventilation assistée pour vérifier l’adéquation des paramètres de ventilation
• polysomnographie en hospitalisation pour vérifier la qualité du sommeil et de la
ventilation sur 24 h
• évaluation de la réponse ventilatoire au dioxyde de carbone pour suivre l’anomalie
cardinale de la maladie, si disponible
• test de marche de 6 minutes pour évaluer les risques de désaturation dans la vie
quotidienne
• épreuve cardio-ventilatoire d’exercice pour guider les patients dans l’intensité de
leurs activités physiques, éventuellement sportives
• explorations fonctionnelles respiratoires pour comprendre les résultats des deux tests
précédents
• radio de thorax
• chez l’adulte, gaz du sang à plusieurs moments de la journée (ils se dégradent
souvent au cours de la journée) et sous assistance ventilatoire
• ionogramme sanguin avec dosage des bicarbonates qui peuvent permettre de
détecter une acidose respiratoire occulte (pendant le sommeil par exemple)

A visée cardio-vasculaire
• échocardiographie pour rechercher l’absence d’hypertension artérielle pulmonaire,
témoin d’une hypoventilation non corrigée
• holter cardiaque de longue durée (recommandée sur 72 heures) pour détecter des
troubles de la conduction
• holter tensionnel sur 24 heures pour détecter des épisodes d’hypotension ou
d’hypertension artérielle

A visée digestive
• impédancemétrie ou pHmétrie pour recherche un RGO persistant

A visée neurologique et sensorielle


• bilan neuropsychologique avec évaluation du quotient intellectuel, des capacités
d’attention et de mémoire
• bilan ophtalmologique et orthoptique avec au moins fond d’œil, champ visuel, test de
Lancaster
• audiogramme
• panoramique dentaire et radiographies du massif facial en occlusion

A visée métabolique/hormonal
• glycémie à jeun ou cycle glycémique
• numération formule sanguine,
• bilan martial

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 20 -
D’autres examens complémentaires peuvent être réalisés en fonction des cas, comme le
dosage des hormones thyroïdiennes, d’hormone de croissance, de la prolactine, une
échographie de la thyroïde

Recherche de tumeur des crêtes neurales


• IRM corps entier, ou échographie abdominale et pelvienne associée à une
radiographie thoracique pour détecter un ganglioneurome ou un
ganglioneuroblastome dans le cas des patients avec mutation du gène PHOX-2B de
type non-expansion en alanines ou longue expansion (à partir de 20/28).

5.5 AUTRES SITUATIONS

5.5.1 VACCINATIONS
Les vaccinations habituellement recommandées ne sont pas contrindiquées. La prescription
du Synagis est conseillée les deux premières années de vie. La vaccination anti-grippe
annuelle et anti-pneumocoque est recommandée au patient. La vaccination anti-grippe est à
recommander à toute la famille.

5.5.2 VIE EN CRECHE, A L’ECOLE


L’intégration sociale est recommandée dès les premiers âges. Elle peut se faire de facon
progressive pour éviter la fatigue de l’enfant et en fonction des possibilités de surveillance
sur place.

La préparation de cette intégration est facilitée par la collaboration entre les professionnels
de l’institution (directeur administratif, pédiatre de secteur ou de la crèche ou de l’école),
l’équipe médicale du centre de référence ou de compétence et la famille. Un projet d’accueil
individualisé (PAI) est établi et mis à jour tous les ans. Un ventilateur mécanique prêt à
l’emploi peut être disponible sur le lieu de la crèche ou de l’école après avis des
professionels de l’établissement.

5.5.3 ACTIVITES PHYSIQUES, VOYAGES


Les activités physiques et sportives sont encouragées dans l’enfance. Il importe de favoriser
les activités à efforts longs pratiquées sur une durée courte ou moyenne.

Il est possible de prévoir une dispense partielle des activités sportives scolaires

Les séjours et sports en altitude ne sont recommandés qu’à moins de 1500m d’altitude (au-
delà, la pression en oxygène dans le gaz inspiré est significativement plus faible que par
rapport le niveau de la mer).

La nage en apnée et la plongée avec bouteilles sont interdites.

Les voyages en avion (existence d’une dépressurisation dans les cabines des vols
commerciaux) doivent être organisés à l’avance en relation avec la compagnie aérienne et
les médecins référents. Un appareil de ventilation et les accessoires (batteries internes et
externes), le saturomètre et le petit matériel doivent être disponibles dans la cabine pendant
le vol. Il faudra aussi prévoir les démarches avec les compagnies aériennes, les douanes et
les polices des frontières en rédigeant les certificats médicaux nécessaires. En cas de

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 21 -
voyage à l’étranger, il faudra s’assurer de la compatibilité des systèmes électriques avec
l’alimentation des ventilateurs mécaniques et prévoir d’éventuelles coupures d’électricité.

5.5.4 PRISE DE MEDICAMENTS


La prise de médicaments ou de drogues pouvant diminuer la vigilance est interdite. La
conduite de voiture est possible sous réserve de correction d’éventuelles anomalies
visuelles.

5.5.5 ANESTHESIE GENERALE OU LOCO-REGIONALE D’UN PATIENT PORTEUR DU


SYNDROME D’ONDINE.
L’anesthésie générale ou loco-régionale est possible en milieu hospitalier, sous réserve de la
présence d’une salle de réveil ou d’une unité de surveillance continue ou d’une réanimation.
Dans tous les cas, l’anesthésiste en charge doit être prévenu de l’existence du syndrome
d’Ondine et de ses conséquences avant l’acte. La surveillance doit être accrue dès la
prémédication et jusqu’au réveil complet et définitif. Une bonne ventilation du patient doit être
assurée tout au long de l’acte.

Chez le patient atteint du syndrome d’Ondine, les effets dépresseurs respiratoires de


substances utilisées tels que les morphiniques ou hypnotiques peuvent être de durée plus
longue chez ceux observés chez le sujet sain par ailleurs. L’anesthésie générale sera
réalisée en privilégiant des substances anesthésiques d’action brève et de demi-vie courte.
A cet égard, la phase de réveil est particulièrement critique. Elle devra être réalisée sous une
assistance ventilatoire complète qui ne pourra être levée, chez les patients habituellement
autonomes au plan ventilatoire à l’éveil, qu’après avoir vérifié que le retour à la vigilance était
total et sans risque de détérioration secondaire, par exemple à la suite de la recirculation
d’une substance anesthésique. Il est habituel que le patient reste en surveillance hospitalière
au moins pendant la nuit suivant l’acte

La réalisation d’anesthésie loco-régionale ne pose théoriquement pas de problème chez les


patients porteurs du syndrome d’Ondine (à titre d’illustration, voir [Visser et al 2013]). Il
faudra toutefois veiller à la survenue d’une somnolence, notamment dans le cas d’un acte
chirurgical prolongé, qui pourrait d’accompagner d’hypoventilation. La même surveillance
vigilante et les mêmes précautions doivent être respectées

5.5.6 GROSSESSE ET ACCOUCHEMENT D’UNE PATIENTE PORTEUSE DU SYNDROME


D’ONDINE.
Le projet de grossesse est discuté et préparé en amont avec le médecin référent et le
généticien clinique. Le suivi de la grossesse doit être pluridisciplinaire, associant le médecin
référent pneumologue, l’obstétricien et l’anesthésiste. Ces derniers sont informés des
particularités du syndrome d’Ondine et de ses conséquences. Le cadre doit être une
structure hospitalière disposant d’un service d’obstétrique, d’un service de néonatalogie et
de réanimation.

Il est important pendant la grossesse d’assurer la meilleure ventilation possible de la mère et


donc du foetus, évitant les désaturations et l’hypercapnie. La qualité de l’assistance
ventilatoire est évaluée au minimum tous les mois, idéalement par polysomnographie,
souvent par enregistrement au domicile de capnographie couplée à une oxymétrie en
périodes nocturnes et diurnes.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 22 -
L’accouchement correspond à une situation inhabituelle qui implique un effort physique et,
potentiellement, une mobilisation de ressources cognitives. Pour ces deux raisons, les
patientes avec syndrome d’Ondine sont susceptibles d’hypoventiler pendant l’accouchement.
La saturation en oxyègne de la patiente est donc surveillée tout au long du travail et de
l’accouchement. En cas de désaturation, la patiente est placée sous assistance ventilatoire
adaptée, surveillée par le médecin référent habituel ou par l’anesthésiste. En cas de
césarienne, il conviendra de suivre les recommandations applicables en cas d’anesthésie.

A sa naissance, le nouveau-né est pris en charge par l’équipe pédiatrique sur place et
transféré dans le service de néonatologie pour évaluation et surveillance.

5.5.7 SUIVI D’UNE GROSSESSE DANS LE CAS OU L’UN DES DEUX PARENTS EST PORTEUR
DU SYNDROME D’ONDINE.
Si l’un des parents est atteint du syndrome d’Ondine, le risque pour l’enfant à naitre d’être
atteint est de 50%.

Des possibilités de diagnostic prénatal sont proposées aux parents : biopsie de trophoblaste
entre la 12ème et la 14ème semaine d’aménorrhée, amniocentèse après la 14ème semaine
d’aménorrhée. Le risque de fausse-couche secondaire à ce geste est évalué à 1%. Le
résultat de l’analyse du prélèvement permet de déterminer si l’enfant à naître est atteint. Si
c’est le cas, une interruption de grossesse pour raison médicale, pourrait être réalisée. Si les
parents décident de ne pas interrompre la grossesse alors que l’enfant est atteint, un
réanimateur néonatal devra être présent lors de l’accouchement pour prendre en charge le
nouveau-né et lui fournir immédiatement une assistance ventilatoire.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 23 -
ANNEXE 1
LISTE DES PARTICIPANTS

Ce travail a été coordonné par le Dr Ha TRANG, Centre de référence des Maladies


respiratoires rares (Hôpital Universitaire Robert Debré, Paris).

Ont participé à l’élaboration du PNDS :

REDACTEURS
• Dr Ha TRANG, pédiatre, pneumologue, physiologiste, centre de référence Robert Debré,
Paris
• Pr Christian STRAUS, pneumologue adulte, physiologiste, centre de référence Pitié-
Salpêtrière, Paris
• Mr Philippe IMOUCHA, ex-président de l’association AFSOndine

GROUPE DE TRAVAIL PLURIDISCIPLINAIRE

• Dr Ha TRANG, pédiatre, pneumologue, centre de référence Robert Debré, Paris


• Dr Fawzia HERAUT, neurophysiologiste, centre de référence Robert Debré, Paris
• Dr Jérôme NAUDIN, réanimateur pédiatre, centre de référence Robert Debré, Paris
• Dr Imène BOUJEMLA, ORL, centre de référence Robert Debré, Paris
• Pr Christian STRAUS, pneumologue adulte, centre de référence Pitié-Salpêtrière, Paris
• Dr Claudia LLONTOP, pneumologue adulte, centre de référence Pitié-Salpêtrière, Paris
• Mme Irina GORIOUNOV, psychologue, centre de référence Pitié-Salpêtrière, Paris
• Dr Audrey BREINING, réanimatrice pédiatre, centre de compétences de Strasbourg
• Dr Emmanuelle FLEURENCE, pédiatre, centre de compétences de Nantes
• Dr Marjolaine GEORGES, pneumologue adulte, centre de compétences de Dijon
• Dr Marie LAMPIN, réanimatrice pédiatre, centre de compétences de Lille
• Dr Bruno MASSENAVETTE, réanimateur pédiatre, centre de compétences de Lyon
• Dr Elisabeth QUINTARD, généraliste, en exercice libéral
• Mr Karl LEROUX, directeur, société prestataire de ventilation au domicile ASV Santé
• Mme Xénia PROTON DE LA CHAPELLE, présidente de l’association AFSOndine
• Mme Nathalie FRANCKHAUSER, membre de l’association AFSOndine

Déclarations d’intérêt
Tous les participants à l’élaboration du PNDS ont rempli une déclaration d’intérêt. Les
déclarations d’intérêt sont en ligne et consultables sur le site internet du centre de référence
www.ondinefrance.org.

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 24 -
ANNEXE 2
COORDONNEES DES CENTRES DE REFERENCE ET DE
COMPETENCES DU SYNDROME D’ONDINE ET DES ASSOCIATIONS DE
PATIENTS

CENTRES DE REFERENCE
• Centre de référence des Maladies respiratoires rares, Hôpital Universitaire Robert
Debré, 48 boulevard Serurier 75019 Paris
Coordonnateur : Dr Ha TRANG
Urgence vitale 01.40.03.22.87 (Service de Réanimation pédiatrique)
Secrétariat 01.86.46.82.70
Site web du Centre de référence du syndrome d’Ondine
http://www.ondinefrance.org/
Site web du Groupe européen du syndrome d’Ondine (EUCHS)
http://www.ichsnetwork.eu/

• Centre de référence des Maladies pulmonaires rares, Hôpital Universitaire Pitié-


Salpêtrière, 47-83 boulevard de l’Hôpital 75013 Paris
Coordonnateur : Pr Christian STRAUS
Urgence vitale 01.42.17.85.79 (Service de Réanimation adulte)
Secrétariat 01.42.17.78.59 / 01.42.17.85.74

CENTRES DE COMPETENCES
REGION COORDONNATEUR SERVICE VILLE
Sud-Ouest Pr Olivier BRISSAUD Réanimation pédiatrique CHU Bordeaux
Nord-Ouest Dr Jean-Francois LIET Réanimation pédiatrique Nantes
Est Dr Stéphanie PEREZ-MARTIN Pédiatrie Dijon
Nord-Est Dr Marie-Emilie LAMPIN Réanimation pédiatrique Lille
Est Dr Bruno MASSENAVETTE Réanimation pédiatrique Lyon
Sud Pr Gilles CAMBOULIVES Réanimation pédiatrique Montpellier
Nord-Est Dr Audrey BREINING Réanimation pédiatrique Strasbourg

ASSOCATIONS DES PATIENTS


o Association Française du Syndrome d’Ondine
Site web: http://www.afsondine.org
Contact : [email protected]

o Association internationale du syndrome d’Ondine (CCHS Network)


Site web : http://cchsnetwork.org/

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 25 -
ANNEXE 3A
ARBRE DECISIONNEL EN VUE DU DIAGNOSTIC GENETIQUE
EN PERIODE NEONATALE

Hypoventilation alvéolaire
Désaturation ou/et hypercapnie avec bradypnée
Cyanose majeure inexpliquée et récidivante
Malaises graves du nourrisson
Apnées centrales sévères

Eliminer une infection néonatale


Eliminer une cause respiratoire bronchopulmonaire
Eliminer une cause cardiaque
Pas d’argument clinique en faveur d’une atteinte musculaire ou métabolique
IRM cérébrale ne montrant pas de lésion pouvant expliquer les symptômes

Bébé transportable Bébé intubé ventilé

Polysomnographie complète Enregistrement de saturation


de longue durée avec PCO2 en oxygène et de PCO2
si disponible transcutanée de longue
durée

Etude génétique

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 26 -
ANNEXE 3B
ARBRE DECISIONNEL EN VUE DU DIAGNOSTIC GENETIQUE
DANS L’ENFANCE OU AGE ADULTE

Troubles de conscience ou coma inexpliqués


Retard à l’éveil ou hypoventilation persistante au décours d’une anesthésie
Hypoventilation persistante au-delà de la guérison d’une infection pulmonaire
Hypercapnie chronique ou HTAP
Malaise ou perte de connaisance lors d’un séance de natation ou séjour en altitude

• Eliminer une cause respiratoire bronchopulmonaire


• Eliminer une cause cardiaque
• Pas d’argument clinique en faveur d’une atteinte musculaire ou métabolique
• IRM cérébrale ne montrant pas de lésion pouvant expliquer les symptômes
• Polysomnographie complète de longue durée avec PCO2, avec test de réponse
ventilatoire au CO2 si disponible

Etude génétique

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 27 -
ANNEXE 4
Tableau de Suivi (A ADAPTER SELON CHAQUE CAS)

TYPE D’ACTES 0 – 3 ANS 3 – 18 ANS 18 ANS ET +


CONSULTATIONS
Réanimateur 1fois/mois avant âge 1an,
1fois/6mois 1fois/6mois
/Pneumologue puis 1fois/6mois
Cardiologue 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Gastro-entérologue 1fois/an Si besoin Si besoin
Chirurgien viscéral 1fois/an si besoin Si besoin Si besoin
Ophtalmologiste 1fois/an 1fois/an 1fois/an
ORL Selon besoin Selon besoin Selon besoin
Dentiste 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Maxillo-faciale 1fois/6mois après âge 6mois 1fois/an 1fois/an
Neurologue Selon besoins Selon besoins Selon besoins

Visite au domicile
1fois/3mois avant âge 1an
par le technicien 1fois/6mois 1fois/6mois
puis 1fois/6mois
de ventilation

EXAMENS
Enregistrement de 1fois/3mois avant âge 1an
1fois/6mois 1fois/an
PCO2tc puis 1fois/6mois
Polysomnographie 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Echographie cardiaque 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Holter cardiaque 48-72h 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Holter tensionnel 24h 1fois/an 1fois/an 1fois/an
IRM cérébrale 1 fois Selon besoin Selon besoin
IRM corps total ou
Echographie
abdominale/pelvienne 1fois/an 1 fois/2-3 ans
+ radio thoracique
(pour certaines mutations)

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 28 -
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Antic NA, Malow BA, Lange N, McEvoy RD, Olson AL, Turkington P, Windisch W,
Samuels M, Stevens CA, Berry-Kravis EM, et al. PHOX2B mutation-confirmed
congenital central hypoventilation syndrome: presentation in adulthood. Am J Respir
Crit Care Med 2006;174:923–927

2. Chen ML, Turkel SB, Jacobson JR, Keens TG. Alcohol use in congenital central
hypoventilation syndrome. Pediatr Pulmonol 2006;41:283–285

3. Faure C, Viarme F, Cargill G, Navarro J, Gaultier C, Trang H. Abnormal esophageal


motility in children with congenital central hypoventilation syndrome.
Gastroenterology 2002;122:1258–1263

4. Gronli JO, Santucci BA, Leurgans SE, Berry-Kravis EM, Weese-Mayer DE.
Congenital central hypoventilation syndrome: PHOX2B genotype determines risk for
sudden death. Pediatr Pulmonol 2008;43:77–86

5. Sharman M., Gallea C., Lehongre K., Galanaud D., Nicolas N., Similowski T., Cohen
L., Straus C., L. Naccache L. The cerebral cost of breathing: An fMRI case-study in
congenital central hypoventilation syndrome. PLoS One, 2014, 9(9) : e107850

6. Straus C., Trang H., Becquemin M-H., Touraine P., Similowski T.. Chemosensitivity
recovery in Ondine's curse syndrome under treatment with desogestrel. Respir
Physiol Neurobiol 2010;171:171-174

7. Trang H, Girard A, Laude D, Elghozi JL. Short-term blood pressure and heart rate
variability in congenital central hypoventilation syndrome (Ondine's curse). Clin Sci
(Lond) 2005;108:225–230

8. Tremoureux L., Raux M., Hudson A. L., Ranohavimparany A., Straus C., Similowski
T. Does the supplementary motor area keep patients with Ondine's curse syndrome
breathing while awake? PLoS One, 2014, 9(1) : e84534

9. Visser, W. A., Z. Fanyar and E. J. Luiten (2013). "Thoracic paravertebral block for
awake breast surgery in a patient with congenital central hypoventilation syndrome
(Ondine's Curse)." J Clin Anesth 25(7): 604-605

10. Weese-Mayer D, Berry-Kravis EM, Ceccherini I, Keens TG, Loghmanee DA,Trang H.


An official ATS clinical policy statement : congenital central hypoventilation syndrome.
Genetic basis, diagnosis and management. Am J Respir Crit Care Med 2010; 181:
626-44

Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
- 29 -

Vous aimerez peut-être aussi