2018 - PNDS - Syndrome D'ondine
2018 - PNDS - Syndrome D'ondine
2018 - PNDS - Syndrome D'ondine
(PNDS)
Syndrome d’Ondine
Texte du PNDS
&
Février 2018
Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
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Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
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SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................ 4
GUIDE ....................................................................................................................... 7
1 INTRODUCTION ................................................................................................... 7
Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
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LISTE DES ABREVIATIONS
Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares de l’Enfant et de l’Adulte / Février 2018
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SYNTHESE A DESTINATION DU MEDECIN TRAITANT
CARACTERISTIQUES DE LA MALADIE
Le syndrome d’Ondine est une maladie génétique rare due à une atteinte du système
nerveux autonome. Il est caractérisé principalement par une hypoventilation alvéolaire
sévère (hypercapnie associée éventuellement à une hypoxémie) due à une anomalie du
contrôle autonomique de la respiration. La dysautonomie touche également d’autres
organes/fonctions, responsable de troubles digestifs (constipation, reflux gastro-
oesphagien), de troubles cardiovasculaires (troubles de conduction cardiaque,
hypotension artérielle), de troubles oculaires, endocriniens, métaboliques,
neurosensoriels ou neurocognitifs, etc... Une maladie de Hirschsprung est associée dans
20% des cas ; une tumeur des crêtes neurales est associée dans 5% des cas ; un déficit
en hormone de croissance associé a été rapporté.
La maladie est à révélation le plus souvent néonatale, plus rarement dans la petite
enfance ou à l‘âge adulte. Des formes familiales existent.
DIAGNOSTIC
Le diagnostic du syndrome d’Ondine est confirmé par l’association d’une hypoventilation
alvéolaire ou d’apnées par anomalies du contrôle central de la respiration, avec la
présence d’une mutation du gène PHOX-2B.
PRISE EN CHARGE
Le syndrome d’Ondine est une maladie sévère, handicapante et à haut risque vital pour
le patient. Il bouleverse la vie de toute la famille.
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• en cas de désaturation, il faut placer le patient sous ventilation mécanique.
Attention : Il ne faut jamais délivrer une oxygénothérapie seule sans
ventilation mécanique ! (risque de coma hypercapnique !)
• la délivrance de certificats médicaux pour la pratique d’activités physiques ou
sportives relève du médecin hospitalier référent et peut nécessiter un bilan auprès
d’un médecin du sport.
ROLES DU GENERALISTE
• Assurer le suivi habituel de tout enfant (croissance, vaccinations, etc..) ou patient
• Veiller à ce que le suivi du syndrome d’Ondine soit réalisé par une équipe habilitée
en lien avec le centre de référence ou de compétence
• Détecter les complications de la maladie et en assurer la surveillance en coordination
avec les équipes référentes
• Assurer le diagnostic et le traitement d’évènements aigus type infections
• Mettre en lien les acteurs favorisant l’intégration sociale, scolaire, professionnelle et
psychologique du patient
CONTACTS UTILES
• Centre de référence des Maladies Respiratoires Rares, Hôpital Universitaire Robert
Debré, 48 boulevard Serurier 75019 Paris
Urgence vitale 01.40.03.22.87 (Service de Réanimation pédiatrique)
Secrétariat 01.86.46.82.70
Site web du Centre de référence du syndrome d’Ondine
http://www.ondinefrance.org/
Site web du Groupe européen du syndrome d’Ondine (EUCHS)
http://www.ichsnetwork.eu/
• Orphanet http://www.orpha.net/
• Associations de patients :
o Association Française du Syndrome d’Ondine
Site web: http://www.afsondine.org
Contact : [email protected]
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TEXTE DU PNDS
1. INTRODUCTION
Le syndrome d’Ondine est une maladie génétique rare (prévalence 1/550000, incidence
estimée à 1/200000 naissances). Il est du à une atteinte diffuse du système nerveux
autonome. La majorité des cas surviennent à la période néonatale. Des formes moins
sévéres peuvent se révéler dans la petite enfance, à l’adolescence ou à l’âge adulte.
Une mutation hétérozygote du gène PHOX-2B est retrouvée chez les patients, le plus
souvent à type d’expansion d’alanines dans l’exon 3 du gène. La mutation est de novo à
la première génération pour la plupart des patients. La transmission est autosomale
dominante. Le gène PHOX-2B code un facteur de transcription qui est essentiel au
développement du système nerveux autonome central et périphérique dans les phases
précoces de la gestation.
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l’ensemble du territoire. Il permet également d’identifier les spécialités, produits ou
prestations nécessaires à la prise en charge des patients mais non habituellement pris
en charge ou remboursés.
Ce PNDS peut servir de référence au médecin traitant (médecin désigné par le patient
auprès de la Caisse d’assurance maladie) en concertation avec le médecin spécialiste
notamment au moment d’établir le protocole de soins conjointement avec le médecin
conseil et le patient, dans le cas d'une demande d'exonération du ticket modérateur au
titre d'une affection hors liste ou autre aide médico-sociale.
Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes les
comorbidités ou complications, toutes les particularités thérapeutiques, tous les
protocoles de soins hospitaliers, etc.
Le présent PNDS a été élaboré selon la « Méthode d’élaboration d’un protocole national
de diagnostic et de soins pour les maladies rares » publiée par la Haute Autorité de
Santé en 2012 (guide méthodologique disponible sur le site de la HAS : www.has-
sante.fr).
3.1 OBJECTIFS
• Détecter la maladie
• Confirmer le diagnostic
• Apprécier la sévérité et identifier les comorbidités
• Préciser la prise en charge globale
• Délivrer une information génétique
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cardiopédiatres et cardiologues adultes, neuropédiatres et neurologues adultes,
gastroentérologues pédiatres et adultes, endocrinologues pédiatres et adultes,
somnologues, généticiens cliniques, physiologistes, radiologues pédiatres et adultes,
ORL, opthalmologistes, chirurgiens viscéraux,
• Autres professionnels et paramédicaux : infirmier, technicien de ventilation,
psychologue, psychomotricien, orthophoniste, diététicien, assistant social
Les tableaux cliniques révélateurs à ces âges sont souvent trompeurs et nécessitent
une investigation extensive pour confirmer le diagnostic.
Le diagnostic peut être fait au décours d’une enquête familiale chez un patient
porteur de la mutation de PHOX-2B. L’interrogatoire dirigé relève parfois des
symptômes respiratoires ou des malaises jusqu’alors passés inapercus ou sous-
estimés. Les investigations doivent être extensives pour confirmer le diagnostic.
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3.4 CONFIRMATION DU DIAGNOSTIC / DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Le diagnostic du syndrome d’Ondine repose sur l’association de deux critères
majeurs :
• Hypoventilation d’origine centrale ou apnées pendant le sommeil ou/et à l’éveil
• Et présence d’une mutation du gène PHOX-2B.
Diagnostic différentiel
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Diagnostic à la période néonatale
Les élements de gravité sont :
1) la sévérité de la dysautonomie :
• Holter cardiaque de longue durée
• Impédancemétrie ou pHmétrie oesophagienne, manométrie oesophagienne si
disponible,
• Cycle glycémique à la recherche de dysrégulation glycémique
2) et la présence de comorbidités :
• Présence d’une maladie de Hirschsprung associée,
• Risque de tumeur des crêtes neurales en cas de mutation de type non-
expansion en alanines, ou d’expansion longues
• Présence de lésions cérébrales associées à l’IRM cérébrale
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3.7 ANNONCE DU DIAGNOSTIC ET INFORMATION DU PATIENT
L’annonce du diagnostic doit être faite, dans un environnement préservé, en prenant
suffisamment de temps, de préférence en présence des deux parents pour les mineurs.
Elle peut associer le prescripteur de l’examen moléculaire, un expert de la pathologie si
le prescripteur ne l’est pas lui-même et en fonction du contexte, une autre personne de
l’équipe (psychologue, conseiller en génétique, infirmier, etc.).
Elle comprend :
• l’explication du diagnostic et des différents résultats de consultations et
d’examens,
• l’information sur la maladie, son mode de transmission pour la fratrie actuelle et
future (cf. chapitre 3.8 conseil génétique), ses complications associées, le
traitement et ses modalités, ses effets indésirables potentiels,
• l’information sur la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire et d’un suivi
régulier,
• l’élaboration avec le patient et sa famille du projet de soins
• les demandes de consentement pour le génotypage,
• la demande de consentement pour l’inclusion du patient dans le registre national
et international de la maladie,
• la demande de consentement pour la participation à la collection biologique
nationale,
• l’information de l’existence des associations des patients
Le risque de récurrence lié au risque de mosaïque germinale (moins de 10%) doit être
évoqué et peut justifier la proposition d’un diagnostic prénatal pour les grossesses
suivantes.
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4. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
Les recommandations pour la prise en charge thérapeutique se fondent essentiellement
sur la « déclaration de politique clinique de l’American Thoracic Society sur le syndrome
d’Ondine » [Weese-Mayer et al 2010].
4.1 OBJECTIFS
La défaillance majeure est l’hypoventilation alvéolaire centrale car elle affecte tous
les patients. Sa prise en charge est VITALE sous peine de risque de décès brutal ou
de complications sévères, neurologique ou cardio-vasculaire. La dysautonomie est
globale et peut toucher plusieurs organes ou fonctions. Enfin, une maladie de
Hirschsprung ou des tumeurs de la crête neurale peuvent être associées au
syndrome d’Ondine.
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Les professionnels sont :
• Des médecins : néonatologistes, pédiatres, réanimateurs pédiatres et adultes,
pneumopédiatres et pneumologues adultes compétents en techniques de
ventilation, cardiopédiatres et cardiologues adultes, neuropédiatres et
neurologues adultes, gastroentérologues pédiatres et adultes, endocrinologues
pédiatres et adultes, somnologues, généticiens cliniques, physiologistes,
radiologues, ORL, opthalmologistes, pédopsychiatres et psychiatres adultes,
chirurgiens viscéraux, chirurgiens thoraciques, chirurgiens maxillo-faciaux,
anesthésistes, oncologues, gynécologues-obstétriciens
• Des stomatologistes, orthodontistes, infirmiers, techniciens de ventilation et de
nutrition, kinésithérapeutes, psychologues, neuro-psychologues, orthophonistes,
orthoptistes, assistants sociaux.
L’assistance ventilatoire est systématique pendant le sommeil à tout âge et à vie. Chez
les nourrissons et petits enfants, elle est aussi délivrée en sommeil de sieste. Chez tous
les patients, elle est délivrée en sommeil nocturne, toutes les nuits et pendant toute la
nuit. L’observance de la ventilation doit être de 100% chez le patient atteint du syndrome
d’Ondine, sous peine de risque de décès brutal, ou d’accidents neurologiques sévères.
Elle est également nécessaire dans toutes les situations de la vie où la vigilance est
réduite (par exemple : fatigue, état fébrile, somnolence post-prandiale, perte de
connaissance quelle qu’en soit la cause, ivresse aigue, etc..). Quelques patients
nécessitent que cette assistance ventilatoire soit maintenue en permanence, pendant le
sommeil mais aussi à l’éveil.
Dans tous les cas, l’assistance ventilatoire doit imposer la fréquence et le volume courant
(les patients ne déclenchent pas les systèmes de ventilation).
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• La stimulation phrénique implantée. Les conditions à respecter pour recourir à ce
dispositif ont été définies par un arrêté du ministère de la santé1.
Cardiologie
• L’implantation d’un stimulateur cardiaque peut être indiquée chez certains patients
présentant des troubles de la conduction [Antic et al 2006 ; Gronli et al 2008 ; Weese-
Mayer et al 2010]. La présence d’une pause supérieure ou égale à 3 secondes doit
entrainer une surveillance rapprochée par un cardiologue [Gronli et al 2008 ; Weese-
Mayer et al 2010]. Le choix du stimulateur cardiaque doit porter sur un dispositif
compatible avec un éventuel stimulateur phrénique respiratoire.
• Un traitement de l’hypotension orthostatique [Trang et al 2005] peut être indiqué. Il
comportera le port de bas de contention et/ou une supplémentation en Chlorure de
Sodium et/ou des médicaments alpha-adrénergiques sympathomimétiques
périphériques.
Gastro-entérologie
• La maladie de Hirschsprung est traitée chirurgicalement par résection des parties
atteintes du colon et rétablissement de la continuité digestive. La cure chirurgicale a
lieu le plus souvent en période néonatale et repose sur différentes techniques
chirurgicales. Les séquelles seront prises en charge par des médicaments permettant
de réguler le transit intestinal.
• Le transit digestif peut être ralenti, responsable de constipation voire d’obstruction par
fécalomes. Un suivi digestif est indispensable.
• Le reflux gastro-oesophagien [Faure et al 2002] doit être traité selon les
recommandations les plus récentes. Le traitement est médicamenteux le plus
souvent, voire chirurgical dans certains cas.
Ophtalmologie
• Les patients souffrant de troubles de l’oculomotricité devront pouvoir bénéficier de
rééducation orthoptique et de chirurgie. Les troubles de la réfraction devront être
corrigés par verres correcteurs.
• Le traitement du strabisme est le plus souvent médical dans les premières années de
vie. Il est exceptionnelement chirurgical
ORL et maxillo-facial
• Les patients trachéotomisés devront pouvoir bénéficier du traitement des granulomes
trachéaux.
• Les patients ventilés au moyens d’un masque devront pouvoir bénéficier des
traitements médicamenteux (incluant vasoconstricteurs locaux et corticoïdes) et
chirurgicaux de l’obstruction nasale (incluant adénoïdectomie et amygdalectomie,
voire turbinectomie).
• Le suivi de la croissance maxillo-faciale et la correction des déformations sont
indispensables chez les patients en ventilation non invasive sur masque, notamment
les enfants.
• L’hygiène dentaire doit être assurée par un brossage régulier et des soins dentaires
des caries.
1
Arrêté du 23 février 2010 relatif à l’inscription du stimulateur phrénique intradiaphragmatique NEURX DPS RA/4
de la société Synapse Biomedical Europe au chapitre 4 du titre III de la liste des produits et prestations
remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale. NOR : SASS1005191A
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Neurologie et psychiatrie
• La prise en charge neuropsychologique doit être précoce, avec rééducation en
orthophonie, psychomotricité, intégration « sensorielle » spécifique et programme
d’éducation spécialisée.
• Les crises convulsives peuvent être secondaires à des épisodes
hypoxémiques/hypoglycémiques, lesquels nécessitent un traitement spécifique. Les
crises convulsives doivent être évaluées et traitées par médicaments anti-
convulsivants si nécessaire. Les patients concernés devront donc pouvoir bénéficier
de tous les traitements de l’épilepsie.
• Un accompagnement psychologique voir une prise en charge psychiatrique du
patient et des proches peut être proposé.
Endocrinologie
• Traitement par hormone de croissance en cas de déficit
• Des troubles glycémiques peuvent nécessiter une prise en charge diététique
adaptée, voire un traitement médicamenteux.
• Les patients devront pouvoir bénéficier des traitements des dysthyroïdies, de
l’hyperprolactinémie
• Le suivi de la contraception sera proposé.
Le mode de vie des patients est impacté par la nécessité d’avoir toujours et partout avec eux
un dispositif d’assistance ventilatoire, que ce soit sur leur lieu de scolarité, d’étude ou de
travail, à domicile ou en voyage.
La conduite à tenir dans les situations particulières doit être passée en revue avec le patient
et la famille (chapitre 5.5).
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5. SUIVI
5.1 OBJECTIFS
• Vérifier l’efficacité de la prise en charge médico-sociale
• Détecter des améliorations éventuelles qui permettraient d’alléger la prise en charge
thérapeutique,
• Détecter l’apparition de complications de la maladie, dont certaines peuvent être liées à
un traitement insuffisamment efficace ou observé,
• Détecter l’apparition de nouvelles défaillances, soit connues dans le cadre du syndrome
d’Ondine, soit encore inconnues du fait de la très grande rareté de la maladie.
Nourrissons de 0 à 3 ans
• Suivi pédiatrique rapproché. Reporter les mensurations, les vaccinations
• Suivi ventilatoire :
o consultation médicale de suivi de l’assistance ventilatoire en pneumologie
ou en réanimation à 1 mois après la sortie, puis tous 3-6 mois jusqu’à
l’âge de 3 ans.
o visite du technicien de ventilation au domicile du patient pour suivi de
l’équipement, relevé d’observance et enregistrement de capnographie au
domicile en ventilation mécanique une fois tous les 4 mois jusqu’à l’âge de
1 an, puis tous les 6 mois jusqu’à l’âge de 3 ans.
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• Suivi cardio-vasculaire annuel avec échographie cardiaque, holter cardiaque de 48-
72h
• Suivi digestif :
o interrogatoire sur troubles alimentaires éventuels.
o rechercher et traiter un RGO
o traiter une constipation souvent présente
o consultation de chirurgie (en cas de maladie de Hirschsprung)
• Suivi ophtalmologique entre 6 mois et 12 mois, puis annuel
• Consultation ORL annuelle en cas de ventilation avec trachéotomie
• Suivi dentaire et maxillo-facial (dès l’âge de 6 mois si ventilation non invasive)
• Bilan biologique annuel : bilan martial (recherche de déficit en fer qui peut accentuer
les troubles respiratoires), bilan hormonal (cycle glycémique, T3 libre T4 libre TSH,
IgF1, prolactinémie et autres selon besoin),
• Hospitalisation pour évaluation globale recommandée une fois tous les 6 mois
jusqu’à l’âge de 3 ans
• IRM corps entier, ou échographie abdominale et pelvienne associée à une
radiographie thoracique en cas de mutation du gène PHOX-2B de type non-
expansion en alanines ou d’expansion longue (à partir de 20/28).
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o visite du technicien de ventilation au domicile du patient pour suivi de
l’équipement, relevé d’observance et entregistrement de capnographie au
domicile en ventilation mécanique une fois tous les 6 mois.
• Suivi cardio-vasculaire annuel avec échographie cardiaque, holter cardiaque de 48-
72h et holter tensionnel de 24h
• Suivi digestif :
o interrogatoire sur troubles alimentaires éventuels
o traiter une RGO
o traiter une constipation si présente
• Suivi ophtalmologique annuel
• Suivi ORL
• Suivi dentaire et maxillo-facial si nécessaire
• Bilan biologique annuel
• Hospitalisation pour évaluation globale recommandée une fois par an
• IRM corps entier, ou échographie abdominale et pelvienne associée à une
radiographie thoracique en cas de mutation du gène PHOX-2B de type non-
expansion en alanines ou d’expansion longue (à partir de 20/28).
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• une consultation avec une assistance sociale qui assiste les patients dans l’obtention des
droits et aides auquelles ils peuvent prétendre
A visée respiratoire
• enregistrement nocturne de saturation en oxygène et de PCO2 transcutanée en
ventilation assistée pour vérifier l’adéquation des paramètres de ventilation
• polysomnographie en hospitalisation pour vérifier la qualité du sommeil et de la
ventilation sur 24 h
• évaluation de la réponse ventilatoire au dioxyde de carbone pour suivre l’anomalie
cardinale de la maladie, si disponible
• test de marche de 6 minutes pour évaluer les risques de désaturation dans la vie
quotidienne
• épreuve cardio-ventilatoire d’exercice pour guider les patients dans l’intensité de
leurs activités physiques, éventuellement sportives
• explorations fonctionnelles respiratoires pour comprendre les résultats des deux tests
précédents
• radio de thorax
• chez l’adulte, gaz du sang à plusieurs moments de la journée (ils se dégradent
souvent au cours de la journée) et sous assistance ventilatoire
• ionogramme sanguin avec dosage des bicarbonates qui peuvent permettre de
détecter une acidose respiratoire occulte (pendant le sommeil par exemple)
A visée cardio-vasculaire
• échocardiographie pour rechercher l’absence d’hypertension artérielle pulmonaire,
témoin d’une hypoventilation non corrigée
• holter cardiaque de longue durée (recommandée sur 72 heures) pour détecter des
troubles de la conduction
• holter tensionnel sur 24 heures pour détecter des épisodes d’hypotension ou
d’hypertension artérielle
A visée digestive
• impédancemétrie ou pHmétrie pour recherche un RGO persistant
A visée métabolique/hormonal
• glycémie à jeun ou cycle glycémique
• numération formule sanguine,
• bilan martial
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D’autres examens complémentaires peuvent être réalisés en fonction des cas, comme le
dosage des hormones thyroïdiennes, d’hormone de croissance, de la prolactine, une
échographie de la thyroïde
5.5.1 VACCINATIONS
Les vaccinations habituellement recommandées ne sont pas contrindiquées. La prescription
du Synagis est conseillée les deux premières années de vie. La vaccination anti-grippe
annuelle et anti-pneumocoque est recommandée au patient. La vaccination anti-grippe est à
recommander à toute la famille.
La préparation de cette intégration est facilitée par la collaboration entre les professionnels
de l’institution (directeur administratif, pédiatre de secteur ou de la crèche ou de l’école),
l’équipe médicale du centre de référence ou de compétence et la famille. Un projet d’accueil
individualisé (PAI) est établi et mis à jour tous les ans. Un ventilateur mécanique prêt à
l’emploi peut être disponible sur le lieu de la crèche ou de l’école après avis des
professionels de l’établissement.
Il est possible de prévoir une dispense partielle des activités sportives scolaires
Les séjours et sports en altitude ne sont recommandés qu’à moins de 1500m d’altitude (au-
delà, la pression en oxygène dans le gaz inspiré est significativement plus faible que par
rapport le niveau de la mer).
Les voyages en avion (existence d’une dépressurisation dans les cabines des vols
commerciaux) doivent être organisés à l’avance en relation avec la compagnie aérienne et
les médecins référents. Un appareil de ventilation et les accessoires (batteries internes et
externes), le saturomètre et le petit matériel doivent être disponibles dans la cabine pendant
le vol. Il faudra aussi prévoir les démarches avec les compagnies aériennes, les douanes et
les polices des frontières en rédigeant les certificats médicaux nécessaires. En cas de
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voyage à l’étranger, il faudra s’assurer de la compatibilité des systèmes électriques avec
l’alimentation des ventilateurs mécaniques et prévoir d’éventuelles coupures d’électricité.
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L’accouchement correspond à une situation inhabituelle qui implique un effort physique et,
potentiellement, une mobilisation de ressources cognitives. Pour ces deux raisons, les
patientes avec syndrome d’Ondine sont susceptibles d’hypoventiler pendant l’accouchement.
La saturation en oxyègne de la patiente est donc surveillée tout au long du travail et de
l’accouchement. En cas de désaturation, la patiente est placée sous assistance ventilatoire
adaptée, surveillée par le médecin référent habituel ou par l’anesthésiste. En cas de
césarienne, il conviendra de suivre les recommandations applicables en cas d’anesthésie.
A sa naissance, le nouveau-né est pris en charge par l’équipe pédiatrique sur place et
transféré dans le service de néonatologie pour évaluation et surveillance.
5.5.7 SUIVI D’UNE GROSSESSE DANS LE CAS OU L’UN DES DEUX PARENTS EST PORTEUR
DU SYNDROME D’ONDINE.
Si l’un des parents est atteint du syndrome d’Ondine, le risque pour l’enfant à naitre d’être
atteint est de 50%.
Des possibilités de diagnostic prénatal sont proposées aux parents : biopsie de trophoblaste
entre la 12ème et la 14ème semaine d’aménorrhée, amniocentèse après la 14ème semaine
d’aménorrhée. Le risque de fausse-couche secondaire à ce geste est évalué à 1%. Le
résultat de l’analyse du prélèvement permet de déterminer si l’enfant à naître est atteint. Si
c’est le cas, une interruption de grossesse pour raison médicale, pourrait être réalisée. Si les
parents décident de ne pas interrompre la grossesse alors que l’enfant est atteint, un
réanimateur néonatal devra être présent lors de l’accouchement pour prendre en charge le
nouveau-né et lui fournir immédiatement une assistance ventilatoire.
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ANNEXE 1
LISTE DES PARTICIPANTS
REDACTEURS
• Dr Ha TRANG, pédiatre, pneumologue, physiologiste, centre de référence Robert Debré,
Paris
• Pr Christian STRAUS, pneumologue adulte, physiologiste, centre de référence Pitié-
Salpêtrière, Paris
• Mr Philippe IMOUCHA, ex-président de l’association AFSOndine
Déclarations d’intérêt
Tous les participants à l’élaboration du PNDS ont rempli une déclaration d’intérêt. Les
déclarations d’intérêt sont en ligne et consultables sur le site internet du centre de référence
www.ondinefrance.org.
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ANNEXE 2
COORDONNEES DES CENTRES DE REFERENCE ET DE
COMPETENCES DU SYNDROME D’ONDINE ET DES ASSOCIATIONS DE
PATIENTS
CENTRES DE REFERENCE
• Centre de référence des Maladies respiratoires rares, Hôpital Universitaire Robert
Debré, 48 boulevard Serurier 75019 Paris
Coordonnateur : Dr Ha TRANG
Urgence vitale 01.40.03.22.87 (Service de Réanimation pédiatrique)
Secrétariat 01.86.46.82.70
Site web du Centre de référence du syndrome d’Ondine
http://www.ondinefrance.org/
Site web du Groupe européen du syndrome d’Ondine (EUCHS)
http://www.ichsnetwork.eu/
CENTRES DE COMPETENCES
REGION COORDONNATEUR SERVICE VILLE
Sud-Ouest Pr Olivier BRISSAUD Réanimation pédiatrique CHU Bordeaux
Nord-Ouest Dr Jean-Francois LIET Réanimation pédiatrique Nantes
Est Dr Stéphanie PEREZ-MARTIN Pédiatrie Dijon
Nord-Est Dr Marie-Emilie LAMPIN Réanimation pédiatrique Lille
Est Dr Bruno MASSENAVETTE Réanimation pédiatrique Lyon
Sud Pr Gilles CAMBOULIVES Réanimation pédiatrique Montpellier
Nord-Est Dr Audrey BREINING Réanimation pédiatrique Strasbourg
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ANNEXE 3A
ARBRE DECISIONNEL EN VUE DU DIAGNOSTIC GENETIQUE
EN PERIODE NEONATALE
Hypoventilation alvéolaire
Désaturation ou/et hypercapnie avec bradypnée
Cyanose majeure inexpliquée et récidivante
Malaises graves du nourrisson
Apnées centrales sévères
Etude génétique
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ANNEXE 3B
ARBRE DECISIONNEL EN VUE DU DIAGNOSTIC GENETIQUE
DANS L’ENFANCE OU AGE ADULTE
Etude génétique
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ANNEXE 4
Tableau de Suivi (A ADAPTER SELON CHAQUE CAS)
Visite au domicile
1fois/3mois avant âge 1an
par le technicien 1fois/6mois 1fois/6mois
puis 1fois/6mois
de ventilation
EXAMENS
Enregistrement de 1fois/3mois avant âge 1an
1fois/6mois 1fois/an
PCO2tc puis 1fois/6mois
Polysomnographie 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Echographie cardiaque 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Holter cardiaque 48-72h 1fois/an 1fois/an 1fois/an
Holter tensionnel 24h 1fois/an 1fois/an 1fois/an
IRM cérébrale 1 fois Selon besoin Selon besoin
IRM corps total ou
Echographie
abdominale/pelvienne 1fois/an 1 fois/2-3 ans
+ radio thoracique
(pour certaines mutations)
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