Pnds Htap Decembre 2007 Vu Doc
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Novembre 2007
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Sommaire
Liste des abréviations .................................................................................. 4
3. Introduction......................................................................................... 8
4. Diagnostic ........................................................................................... 9
Références .................................................................................................... 38
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La circulaire N° DHOS/O4/2007/153 du 13 avril 2007 a pour but d’organiser
centres de référence.
HAS / Service des affections de longue durée et accords conventionnels
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ALD 5 – Hypertension artérielle pulmonaire
3. Introduction
L’objectif de ce Protocole de diagnostic et de soins (PNDS) est d’expliciter
pour les professionnels de santé la prise en charge optimale et le parcours
de soins d’un malade admis en ALD au titre de l’ALD 5 : hypertension
artérielle pulmonaire (HTAP).
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Haute Autorité de santé. Méthode d'élaboration du protocole national de diagnostic
et de soins et de la liste des actes et prestations par le centre de référence d'une
4. Diagnostic
4.1 Objectifs
Détecter et confirmer l’hypertension artérielle pulmonaire.
Classer l’hypertension artérielle pulmonaire en recherchant une
éventuelle pathologie associée.
Évaluer la sévérité et les conséquences socioprofessionnelles ou
scolaires de la maladie.
L’ETT peut également montrer une dilatation des cavités droites associée ou
non à un mouvement paradoxal du septum interventriculaire et l’existence
éventuelle d’un épanchement péricardique. Par ailleurs, l’ETT est
intéressante pour rechercher une dysfonction cardiaque gauche systolique
ou diastolique et rechercher une valvulopathie. Enfin, elle permet de
rechercher une cardiopathie congénitale ou un shunt droit-gauche par
réouverture du foramen ovale.
► Évaluation de la sévérité
Elle a pour but d’évaluer le retentissement fonctionnel de la maladie, mais
également de collecter les éléments pronostiques.
► Bilan complémentaire
Un bilan psychologique est systématiquement proposé.
Une enquête génétique est en règle générale proposée au patient.
Pour compléter ce bilan initial, d’autres examens complémentaires sont
réalisés systématiquement et sont décrits en Annexe 3. Ils peuvent être
adaptés à l’âge du patient et au contexte.
Éducation diététique
Elle a pour objectif de limiter les apports en sel dans l’alimentation.
Utilisation du matériel
Apprentissage de l’utilisation du matériel servant à l’administration des
traitements (programmation de la pompe pour l’époprosténol et le
tréprostinil, utilisation du nébuliseur pour l’iloprost).
Mode de vie
– Limitation des efforts.
– Toutefois, pour éviter un déconditionnement physique excessif,
Association de patients
Traitement initial
En l’absence de données comparant les différents traitements, le choix
du traitement initial dépend autant de l’expérience des équipes que de
l’état clinique du patient et de ses préférences.
La plupart des experts recommandent pour les HTAP sévères en classe
fonctionnelle IV de la NYHA un traitement par époprosténol en perfusion
intraveineuse continue. En dehors de cette situation, il existe plusieurs
alternatives. À partir des données actuelles, un algorithme résumant la
prise en charge est proposé (figure 1, Annexe 4).
Il est important de préciser que cet algorithme ne concerne que les
patients en classe fonctionnelle III ou IV de la NYHA. Il n’existe en effet à
ce jour aucune recommandation de traitement pour les patients en classe
fonctionnelle I et II.
Traitement combiné
Les données sont encore limitées, et il n’existe pas de consensus sur
le traitement combiné. Il est actuellement discuté en deuxième ligne
après échec d’un traitement de première ligne ou dans certains cas en
première ligne chez les patients les plus sévères.
Il associe habituellement un traitement oral (bosentan et/ou sildénafil)
avec un traitement par l’époprosténol ou un analogue de la
prostacycline (inhalé ou sous-cutané).
3
Disponible sur le site de l’Afssaps : http://agmed.sante.gouv.fr/htm/3/t2a/html/indt2a.htm
Inhibiteurs calciques
Les inhibiteurs calciques peuvent s’opposer à la vasoconstriction, mais ils
n’ont pas d’effet sur le remodelage vasculaire pulmonaire.
Chez certains patients, la vasoconstriction prédomine largement sur les
phénomènes de remodelage vasculaire, et les inhibiteurs calciques
peuvent apporter un bénéfice clinique. Ces patients « répondeurs » sont
identifiés par un test de vasodilatation aiguë réalisé au cours du premier
HAS / Service des affections de longue durée et accords conventionnels
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ALD 5 – Hypertension artérielle pulmonaire
Analogues de la prostacycline
a. L’iloprost en aérosols
L’iloprost est un analogue de la prostacycline administré par inhalation. Il
nécessite l’utilisation d’un système adapté (nébuliseur produisant des
particules en suspension d’un diamètre de 0,5 à 3 µm pour permettre un
dépôt alvéolaire satisfaisant).
La mise en route du traitement se fait donc toujours en milieu hospitalier.
Indications : l’iloprost est approuvé dans le traitement de l’HTAP
idiopathique ou familiale, de classe fonctionnelle III de la NYHA.
La courte durée d’action de l’iloprost constitue le principal désavantage
de ce mode d’administration, puisqu’il nécessite la réalisation de 6 à 9
inhalations par jour.
La toux et les symptômes liés à la vasodilatation représentent les effets
secondaires les plus fréquemment observés.
b. Le tréprostinil sous-cutané
Le tréprostinil est un analogue de la prostacycline administré par voie
sous-cutanée à l’aide d’un système de mini-pompe semblable à celui
utilisé pour la délivrance de l’insuline chez le diabétique.
La mise en route du traitement se fait donc toujours en milieu hospitalier.
Indications : le tréprostinil sous-cutané est approuvé dans le traitement
de l’HTAP idiopathique ou familiale, de classe fonctionnelle III de la
NYHA.
Les douleurs au point d’injection observées chez 85 % des patients
constituent parfois un facteur limitant à l’augmentation des doses, et
conduisent à l’arrêt du traitement dans environ 8 % des cas.
► Traitement anticoagulant
Il permet de diminuer la mortalité des patients souffrant d’HTAP
(probablement par la réduction des phénomènes de thrombose in situ).
Il est proposé systématiquement pour tous les patients, s’il n’existe pas
de contre-indication. Il repose sur l’utilisation d’antivitamines K, avec un
objectif d’international normalized ratio (INR) entre 1,5 et 2,5. Il est
nécessaire de réaliser un contrôle régulier du niveau d’anticoagulation,
l’insuffisance ventriculaire droite pouvant majorer les effets des
antivitamines K.
► Traitement diurétique
Prescrit en association avec le régime sans sel, il permet de diminuer les
signes de surcharge ventriculaire droite et d’améliorer la
symptomatologie.
La posologie doit être adaptée à la clinique (poids de base, présence
d’œdème des membres inférieurs), mais peut être aussi ajustée en
fonction des pressions de remplissage droite mesurées lors des bilans
hémodynamiques ou estimées sur des paramètres échocardiographiques
(taille de la veine cave inférieure).
Son utilisation à forte dose nécessite une surveillance régulière du
ionogramme sanguin (natrémie et kaliémie) et de la fonction rénale
(créatininémie).
► Digitaliques
Ils peuvent être prescrits en cas de fibrillation auriculaire permanente ou
paroxystique, mais leur utilisation doit être prudente en particulier dans
les formes sévères d’HTAP avec hypoxémie ou en cas d’altération de la
fonction rénale.
► Contraceptifs oraux
Les contraceptifs oraux sont à utiliser avec précaution du fait de l’état
prothrombotique qu’ils induisent. On peut proposer l’utilisation de
► La transplantation
La transplantation pulmonaire ou cardio-pulmonaire représente l’ultime
recours en cas d’HTAP sévère insuffisamment améliorée par un
traitement médical maximal.
On privilégie actuellement la réalisation de transplantations
bipulmonaires ou cardio-pulmonaires.
L’indication d’une transplantation est posée systématiquement par le
centre de référence national et/ou son réseau de correspondants, et est
réalisée par une équipe de transplantaion cardio-thoracique spécialisée.
5.7 Prévention
Les vaccinations antigrippale et antipneumococcique sont recommandées.
► Hémoptysie
L’hémoptysie peut survenir au cours de l’évolution de la maladie, et peut
être favorisée par le traitement anticoagulant sans pour autant traduire
une exacerbation de l’HTAP.
Si elle est abondante, l’hospitalisation est systématique pour surveillance
et discussion de la nécessité d’une artériographie bronchique avec
éventuelle embolisation.
► Affections intercurrentes
Une attention particulière doit être apportée en cas de survenue d’une
affection. Une absence de réponse au traitement ou une agravation de l’état
clinique justifie de faire appel à l’avis du centre de référence et/ou son
réseau de correspondants.
Une attention particulière doit être portée aux risques d’interactions
médicamenteuses (cf. AMM et site www.afssaps.fr).
► Avertissement
Les traitements de l’HTAP sont des traitements à vie. Ils ne doivent jamais
être arrêté sans l’avis du centre de référence et/ou son réseau de
correspondants.
Groupe de travail
Philippe CORNET, généraliste, PARIS
Bruno DEGADO, pneumologue, TOULOUSE
Sébastien DUCOURANT, RSI, SAINT-DENIS
Irène FRACHON, pneumologue, BREST
Mélanie GALLANT-DEWAVRIN, Association HTAP France, ASNIÈRES-
LÈS-DIJON
Xavier JAIS, pneumologue, CLAMART
Rémi PECAULT, CNAMTS, PARIS
Martine REIDIBOYM, AFSSAPS, SAINT-DENIS
Christian RICHÉ, pharmacologue, BREST
Gérald SIMONNEAU, pneumologue, CLAMART
Groupe de lecture
Eric HACHULLA, interniste, LILLE
Pascal MAGRO, pneumologue, TOURS
Bruno DEGANO, pneumologue, TOULOUSE
Claudio RABEC, pneumologue, DIJON
Gilbert HABIB, cardiologue, MARSEILLE
Marcel LAURENT, cardiologue, RENNES
Irène FRACHON, pneumologue, BREST
Olivier SITBON, pneumologue, CLAMART
Marc HUMBERT, pneumologue, CLAMART
à l’hypoxie
Bronchopathie chronique obstructive
Maladie interstitielle pulmonaire chronique
Pathologies respiratoires du sommeil
Hypoventilation alvéolaire
Exposition chronique à l’altitude
Anomalies du développement
chronique
Obstruction thromboembolique proximale
Obstruction thromboembolique distale
Obstruction non thrombotique (emboles métastatiques, parasites, matériel étranger)
Groupe 5 : autres
Sarcoïdose, histiocytose X, lymphangiomyomatose, compression vasculaire
pulmonaire (adénopathies, tumeurs, fibrose médiastinale).
ACTES TECHNIQUES
Traitement conventionnel
(Anticoagulants oraux ± diurétiques ± O ± digoxine)
Positif Négatif
Inhibiteurs
calciques
Classe NYHA III Classe NYHA IV
Réponse
persistante ?
Antagonistes des récepteurs de Époprosténol IV
Bosentan oral
l’endothéline
Tréprostinil sous-
Oui Non Bosentan oral cutané
ou
Prostacycline IV
Absence d’amélioration
Époprosténol intraveineux ou aggravation : traitement
combiné ?
Poursuite ou
inhibiteurs Analogues de la prostacycline
Iloprost inhalé, Tréprostinil sous- Atrioseptostomie ?
calciques et/ou
cutané
Transplantation
ou
pulmonaire
Inhibiteurs des PDE5
Sildénafil oral
Références
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de diagnostic et de soins et de la hypertension. J Am Coll Cardiol
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diagnosis of pulmonary arterial
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