Pernoud Pernoud: J'élève Enfant
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34 •
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Orifices des canaux galactophores Tél. : 01 40 44 70 70
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• Vous pouvez aussi vous
adresser à la Coordination
française pour l’allaitement
Patience et encouragements
ra
Les débuts de l’allaitement peuvent exiger patience, persévérance
et volonté. Certaines mamans se découragent dès les premiers jours
maternel (COFAM) :
www.coordination-
allaitement.org
• Pour les coordonnées
d’une consultante en
lactation :
www.consultants-lactation.
org
et abandonnent alors qu’elles sont encore à la maternité : trop de
conseils contradictoires, trop de visites (c’est parfois difficile d’allaiter
t
en public) ; ou bien elles arrêtent peu après le retour à la maison.
C’est dommage car si elles étaient soutenues, encouragées, elles
ex
reprendraient confiance en elles-mêmes et pourraient allaiter leur
bébé. Le père
Aujourd’hui, dans le cadre du PRADO (programme et l’allaitement
d’accompagnement de retour à domicile) mis en place par la caisse au sein
d’assurance maladie, une sage-femme peut passer au domicile Le père a toute sa place
et donner des conseils. Il existe de nombreuses associations qui lorsque la mère allaite :
accompagnent les mères désirant allaiter. Ce sont en général des en la confortant dans
réseaux d’aide entre les mères, ce qui simplifie les contacts : vous son choix ; en la rassurant
serez accueillie par des personnes expérimentées, bien formées et lors des moments un peu
disponibles, par exemple pour observer toute une tétée. Dans cette délicats ; en l’aidant à
ambiance de confiance, les nouvelles mamans osent poser toutes s’installer bien confor-
les questions, même celles qui peuvent leur paraître insignifiantes. tablement. En dehors
N’hésitez pas à contacter ces associations (certaines mères le des tétées, les moments
d’échange père-bébé sont
font avant la naissance), elles ont des correspondants dans toute
nombreux : le contact peau
la France. Vous pouvez aussi demander à la sage-femme, ou à la
à peau, le bercement, le
PMI, s’il y a un groupe d’aide à l’allaitement dans votre ville. Dans bain, la sieste…
ces groupes, les mamans trouvent encouragements, soutiens et
conseils.
L’allaitement au sein • 35
it
besoin d’un peu de temps pour trouver le rythme nuit-jour et ne plus
avoir besoin de boire la nuit (p. 43).
ra
À la maternité, on vérifie que le bébé augmente ses rations tous
les jours, même si c’est un « petit mangeur ». Au retour à la maison,
les biberons sont préparés avec du lait 1er âge. Préparez 90 ml de lait
par repas, l’enfant prenant une dose variable entre 60 et 90 ml. Les
« gros mangeurs » peuvent passer à 120 ml à partir de la 3e semaine,
voire la 2e semaine.
Les premières semaines, les bébés ont parfois un peu de peine à boire
les biberons du matin. Ils boivent souvent mieux la nuit. Il ne faut donc
pas chercher à éviter les biberons de nuit tant que les rations de la
t
journée sont un peu justes. Votre bébé fera une nuit plus longue quand
il sera plus « gourmand » pendant la journée.
Pour que le bébé digère bien, il est important de lui donner des
ex
rations équilibrées pendant la journée : ne donnez pas à votre bébé
150 ml de lait sous prétexte qu’il a moins bu que d’habitude, ou
qu’il pleure beaucoup, alors que sa ration habituelle est encore de
90 ml par repas.
Important
Ces chiffres sont donnés à
Quantités de lait en général conseillées titre indicatif. Le médecin
à un bébé de poids moyen indiquera les rations habi-
tuellement nécessaires à
votre enfant en fonction
Âge du bébé Quantité de lait et nombre de biberons
de son âge, de son poids,
Le 1er jour Début de l’alimentation lactée de sa constitution. Mais
re
1 semaine 6 à 8 biberons de 30 à 90 ml* votre bébé, meilleur juge
2e semaine 6 à 7 biberons de 60 à 120 ml de ses propres besoins,
3e et 4e semaine 5 à 7 biberons de 90 à 150 ml aura aussi son mot à dire.
Il n’y a pas de régime
2 mois 4 à 6 biberons de 150 à 180 ml
standard convenant à
3 et 4 mois 4 à 5 biberons de 150 à 210 ml tous, sans distinction.
* 30 ml = 30 g
64 •
it
L’heure du biberon :
un plaisir partagé
ra
L’heure du biberon est un merveilleux moment d’intimité et
d’échanges. Le bébé va bientôt reconnaître son biberon, en le palpant,
le touchant, puis en essayant de le prendre. Il le cherche du regard,
boit, puis s’arrête comme s’il attendait un petit mot tendre ou un
encouragement. Ses parents lui répondent. Après le repas, il est
détendu, prêt à communiquer. C’est vraiment un plaisir partagé.
Voici le moment du repas. Lavez-vous bien les mains puis préparez
le biberon. Parfois le lait ne coule pas parce qu’il n’y a pas de passage
t
pour l’air : il ne faut pas visser le bouchon à fond.
Installez-vous confortablement. Placez le bébé au creux de votre bras
et en position assez verticale. Puis mettez la tétine dans sa bouche ;
ex
vous verrez, il saura tout de suite téter. Tenez le biberon de telle sorte
que la tétine soit toujours pleine de lait, sinon le bébé avalerait de
l’air ; n’appuyez pas la tétine contre son nez, il ne pourrait pas respirer.
Si vous voyez que la tétine s’aplatit, dévissez légèrement le bouchon
pour qu’un peu d’air entre dans la bouteille : la tétine reprendra
aussitôt sa forme. L’enfant tète bien si des petites bulles montent
dans le biberon.
Normalement, le repas dure entre 15 et 20 minutes. Certains
nourrissons font naturellement une « pause renvoi » à la moitié du
biberon. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez proposer cette pause à
votre bébé.
Ne laissez pas un bébé boire seul son biberon, c’est dangereux. Il peut
boire trop vite, s’étouffer, avaler trop d’air.
Le repas terminé, faites faire à votre bébé ses renvois en le maintenant
en position verticale. Le rot est l’évacuation sonore de l’air dégluti
et accumulé dans la partie supérieure de l’estomac pendant la
tétée. Il survient en général dans les minutes qui suivent la tétée.
104 •
it
votre chambre de parents. En effet, plus les mois avancent, plus on
s’aperçoit que le bébé réagit aux heures de coucher, aux allées et
venues, aux relations sexuelles. C’est pourquoi, lorsqu’il a acquis un
rythme régulier de sommeil, il a besoin de calme et d’un espace à lui.
Il en est de même pour vous : à chacun son domaine.
ra
Il est des cas où les difficultés matérielles ou de logement sont telles
qu’il n’est pas possible pour un couple ou une mère seule d’avoir
plus d’une pièce. Dans ce cas, le mieux est d’isoler le coin et le lit de
l’enfant, de le marquer d’un paravent, d’étagères, ou d’un rideau. Les
voiles du berceau, ce n’était pas autre chose…
Que penser du « cododo » ? Cette méthode – le bébé dort dans le
lit des parents – est préconisée par certains et souvent déconseillée
par le corps médical. Il semble que dans le lit des parents, le nouveau-
né risque un peu plus l’étouffement, et/ou l’hyperthermie, ceci
t
d’autant plus que la maman aura bu une boisson alcoolisée, ou pris
un médicament pour dormir, ou, pire, fumé au lit. De plus, dans le
« cododo », il est difficile de savoir lorsque tout le monde dort si le
ex
bébé est bien installé sur le dos. Enfin, le lit parental comporte couette
et oreillers, déconseillés dans le lit du nourrisson.
Le sommeil • 105
it
à volonté, il s’endormait en étant bercé par vos allées venues et,
souvenez-vous, il avait plutôt tendance à devenir actif au moment où
vous commenciez à vous détendre. Mais rassurez-vous, le sommeil de
votre bébé va peu à peu se régulariser : en général autour de 3 mois, il Ne couvrez pas trop
pourra dormir la nuit plusieurs heures d’affilée. votre bébé (ses mains
ra
Les deux premiers mois : un rythme de sommeil particulier
La vie du bébé s’organise principalement autour du sommeil et des repas
pendant les premiers mois. En même temps, il va peu à peu s’éveiller,
communiquer : si courts soient-ils au début, les moments d’éveil sont
intenses, pleins d’intérêt pour le monde extérieur, ce monde que dans sa
vie fœtale il avait commencé à percevoir.
Les périodes de sommeil et de veille rythment nos journées et nos
doivent rester fraîches)
car l’hyperthermie peut
être dangereuse et une
température un peu basse
ne gêne pas le sommeil,
au contraire (p. 20).
nuits. Chez les adultes, et les grands enfants, les 24 heures sont
t
organisées autour de l’alternance jour-nuit. Chez le bébé, pendant les
premiers mois, les rythmes veille-sommeil sont très courts (quelques
heures) et se reproduisent plusieurs fois au cours des 24 heures : c’est
ex
un peu comme si le bébé enchaînait plusieurs journées. À savoir
Cette alternance rapide des périodes de veille et de sommeil explique Durant les deux premiers
pourquoi un bébé ne fait aucune différence entre les périodes d’éveil mois, dormir et se nourrir
de jour et de nuit : il se réveille toutes les 3‑4 heures (parfois plus se répètent tour à tour,
souvent), quel que soit le moment de la journée ou de la nuit. Pour la comme pour permettre
même raison, un bébé a besoin de parfois 8 repas, ou plus, par jour. au cerveau une matu-
Avoir 8 à 12 tétées ou biberons par 24 heures pendant les premières ration rapide. Il est im-
semaines est tout à fait normal ; nourrir l’enfant à la demande répond possible de modifier les
rythmes sommeil/veille
à un besoin physiologique.
de votre bébé ; il est donc
Sommeil agité, sommeil calme. Le sommeil s’organise en cycles, inutile – et déconseillé –
chacun étant composé de deux phases : le sommeil agité et le d’essayer de le « régler ».
sommeil calme. Chez le petit bébé, le sommeil agité est le premier
sommeil, celui qui apparaît au moment de l’endormissement. Il
s’agit d’un sommeil léger, ponctué de divers mouvements et de
toutes sortes de bruits. C’est cependant une phase de sommeil et il
ne faut pas voir ces manifestations comme des signes d’agitation,
de mal-être : prendre votre bébé dans vos bras à ce moment-là, c’est
l’empêcher de passer en sommeil calme, voire risquer de le réveiller.
106 •
it
ra
La journée d’un enfant
lorsque ses parents
travaillent
t
ex
À qui allez-vous confier votre enfant pendant la journée : à une assistante maternelle (que
les parents appellent souvent « nounou »), à une crèche, à une personne qui viendra chez
vous ? La question ne se pose pas vraiment en ces termes car votre choix peut être limité
par les possibilités qu’offre votre quartier ou par des contraintes de budget. Quoi qu’il
en soit, voici les différentes caractéristiques de ces modes de garde. Dans tous les cas,
l’adaptation sera progressive et vous trouverez au chapitre 4 le détail des précautions à
prendre pour que l’enfant s’habitue bien à ce changement.
it
s’il lui sourit, s’il accepte d’être porté dans ses bras, s’il paraît détendu
au moment des retrouvailles, si elle vous fait part de détails de la
journée avec gaieté et gentillesse, c’est gagné, faites-lui confiance. Si
un enfant pleure en arrivant, cela ne signifie pas forcément qu’il y a un
problème mais que la séparation est encore difficile avec sa maman
ra
ou son papa. Par la suite, veillez à ce que l’assistante maternelle
accompagne et suscite les progrès de votre enfant, échangez vos
idées sur l’éducation : soumettez-lui des idées, acceptez qu’elle
vous en donne. Dialoguez avec elle, elle pourra vous rassurer sur
certaines questions : alimentation, sommeil, angoisse de séparation,
agressivité…
Mais si votre enfant est triste et grognon, ou au contraire s’il est
agressif sans raison, ou bien s’il présente des difficultés de sommeil ou
d’alimentation, vous vous demanderez peut-être s’il est heureux dans Quelques chiffres
t
la journée. Rien ne vous empêche de venir une fois à l’improviste, ou 61 % des enfants de
d’interroger des parents qui viennent chercher leur enfant plus tôt et moins de 3 ans sont gar-
voient comment se comporte votre bébé. Cette « surveillance » peut dés principalement par
ex
paraître un peu gênante à exercer mais il est normal d’être vigilant leurs parents ; 19 % sont
lorsqu’on confie son enfant. confiés à une assistante
Si votre enfant doit changer d’assistante maternelle, ou la quitter, maternelle ; 13 % à une
par exemple pour entrer à l’école, conservez des liens avec elle crèche ; 3 % aux grands-
pendant quelque temps, en allant la voir ou en lui téléphonant. Les parents ou membre de
enfants apprécient de retrouver leur « nounou », de constater que les la famille ; 3 % à l’école
(Drees 2014).
liens sont toujours là, d’avoir le récit de souvenirs d’un temps passé
finalement proche.
La crèche collective
Les crèches sont conçues et aménagées pour accueillir des enfants
avant l’entrée à l’école maternelle. C’est un mode de garde collectif
qui se différencie de celui, plus individuel, de l’assistante maternelle.
C’est parfois un critère de choix des parents.
Voici comment est organisée la structure d’encadrement de la
crèche. Il y a d’abord une puéricultrice diplômée d’État (DE), qui,
154 •
it
avec les parents. Lorsque Léon arrive à la crèche le matin, son visage
s’illumine en apercevant Hayat, son auxiliaire préférée !
Il peut arriver que certains bébés aient de la peine à s’habituer au
nombre d’enfants, aux différents adultes. Cela peut vous inquiéter. En
général, la directrice de la crèche, l’auxiliaire référente, parviennent
ra
à vous rassurer et à aider votre enfant à franchir ce cap délicat. C’est
d’ailleurs pour éviter ces réactions que l’intégration à la crèche se fait
toujours progressivement, en une à deux semaines, avant la fin du
congé de maternité. Le changement est également progressif lorsque
les enfants changent de section, c’est-à-dire passent de leur groupe
à un groupe plus âgé, et changent aussi de cadre et d’auxiliaires
de puériculture. Dans certaines crèches les enfants sont répartis en
petits groupes d’âges mélangés. Et dans d’autres, les auxiliaires et
les éducatrices suivent leur groupe d’enfants de leur arrivée à leur
t
départ. N’hésitez pas à parler de ces différentes organisations avec la
directrice qui vous accueillera.
ex
Découvertes et progrès
• Entre 4 et 8 mois l’enfant apprend à se servir de ses mains, comme les images
page 199 le montrent. C’est l’âge de la « préhension » qui change tout dans la vie
de l’enfant. En premier lieu, la main lui permet de faire la connaissance de son corps : il
découvre ses pieds, ses cheveux, ses organes génitaux. Quand l’enfant met ses pieds à
la bouche, quelle jubilation ! C’est Freud qui le premier a mis en avant cette phase de
développement qu’il a nommée autoérotisme, la recherche du plaisir axée sur son propre
corps.
En prenant conscience des contours, d’un « dedans » et d’un « dehors » (sucer son
doigt, attraper son pied), l’enfant commence à construire ce que les pédiatres et les
196 •
it
longtemps le premier instrument de connaissance de l’enfant, et
lorsqu’il suce son pouce ou un objet, il se détend.
Devant une table, sur vos genoux, ou installé dans sa chaise haute,
l’enfant commence à attraper ses petits jeux, d’abord en les grattant,
en cherchant à les agripper car il évalue mal la distance. Si on intéresse
ra
l’enfant à un objet nouveau, il oublie tous les autres. Et si l’objet
tombe, l’enfant l’oublie également. C’est pour cela que les adultes
du monde entier ramassent le jouet et le redonnent au bébé. Mais
bientôt, il va suivre l’objet des yeux, s’en souviendra, et si on pose
l’enfant par terre, il ira chercher le jouet à quatre pattes. C’est son
intelligence sensori-motrice qui est à l’œuvre (p. 217) sur le chemin
de la découverte de la « permanence des objets » (les objets existent
même lorsqu’on ne les voit plus).
• Entre 4 et 8 mois, le bébé va peu à peu découvrir d’autres positions
t
de son corps. Laissez-le faire à son rythme et ne l’installez pas dans
une position qu’il ne maîtrise pas. Ainsi, il n’est pas conseillé d’asseoir
le bébé mais d’attendre qu’il sache le faire tout seul. Les adultes ont
ex
it
de ressources
468 •
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