Ald 10 Guide Drepano Adulte Web
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Janvier 2010
Avertissement
Le paragraphe 3.7.3 Hydroxycarbamide a été actualisé en janvier 2014
suite à l’obtention d’une nouvelle AMM pour la spécialité siklos®
Ce document a été validé par le Collège de la Haute Autorité de Santé en janvier 2010.
© Haute Autorité de Santé – 2010
PNDS - ALD 10 - Syndromes drépanocytaires majeurs de l’adulte
Sommaire
Liste des abréviations .................................................................................... 6
Synthèse .......................................................................................................... 7
1. Introduction........................................................................................... 9
1.1. Objectifs.................................................................................................. 9
1.2. Méthode de travail .................................................................................. 9
1.3. Syndromes drépanocytaires majeurs ..................................................... 10
2. Diagnostic et évaluation initiale.......................................................... 11
2.1. Caractéristiques générales ..................................................................... 11
2.2 Objectifs spécifiques du diagnostic ........................................................ 12
2.3 Professionnels impliqués ........................................................................ 12
2.4 Circonstances cliniques du diagnostic et prise en charge ..................... 13
2.5 Examens paracliniques .......................................................................... 13
2.6 Conseil génétique ................................................................................... 17
3. Prise en charge thérapeutique ............................................................ 19
3.1 Objectifs.................................................................................................. 19
3.2 Professionnels impliqués ........................................................................ 19
3.3 Continuité et coordination des soins ...................................................... 20
3.4 Prise en charge des complications aiguës ............................................. 21
3.5 Prise en charge des complications chroniques ...................................... 35
3.6 Situations particulières ........................................................................... 47
3.7 Traitements de fond................................................................................ 49
3.8 Autres traitements .................................................................................. 54
3.9 Traitements déconseillés ........................................................................ 58
3.10 Éducation thérapeutique ........................................................................ 60
3.11 Prise en charge psychologique et sociale .............................................. 69
4. Suivi des patients drépanocytaires adultes ...................................... 71
4.1 Objectifs spécifiques............................................................................... 71
4.2 Professionnels impliqués ........................................................................ 71
4.3 Examens paracliniques .......................................................................... 71
ANNEXE 1. Principales références ............................................................... 73
Synthèse
1. La drépanocytose est une maladie génétique autosomique
récessive par mutation du gène de la β globine. Cette mutation
induit la synthèse d’une hémoglobine (Hb) anormale l’HbS,
principalement responsable de l’ensemble des manifestations
cliniques vaso-occlusives et d’une hémolyse chronique avec
anémie de degré variable.
2. Les syndromes drépanocytaires majeurs regroupent trois
formes génétiques principales: homozygoties S/S, hétérozygoties
composites S/C et S/β°ou S/β+thalassémies. Les formes les plus
sévères sont les homozygoties S/S ainsi que les
S/β°thalassémies. Ces syndromes affectent principalement les
populations d’Afrique sub-saharienne, des Antilles et d’Afrique
du Nord.
3. La confirmation du diagnostic de la drépanocytose repose sur
l’étude de l’hémoglobine. Celle-ci doit être pratiquée à distance
d’une transfusion et selon les recommandations de la société
française de biologie clinique (SFBC). Elle confirme la présence
d’HbS (90 % chez les homozygotes). Le taux d’HbF résiduelle
ont une incidence sur la fréquence des crises.
4. Les sujets hétérozygotes AS, porteurs d’un trait drépanocytaire,
sont en règle générale asymptomatiques. Ils doivent être
dépistés pour leur donner accès à une information génétique. Un
dépistage néonatal ciblé a été mis en place en France depuis
l’année 2000.
5. Un conseil génétique est utile et doit être proposé aux couples à
risque. Son principal objectif est de donner aux parents toutes
les informations leur permettant d’exercer un libre choix éclairé et
le cas échéant, de recourir au diagnostic prénatal
6. La drépanocytose de l’adulte est une maladie complexe, de prise
en charge nécessairement multidisciplinaire.
7. Le diagnostic et l’annonce de la maladie, la prescription des
traitements spécifiques, l’organisation du suivi pluridisciplinaire
clinique et paraclinique reviennent au médecin spécialisé dans la
prise en charge de la drépanocytose. Ce dernier intervient en
coordination avec le médecin traitant qui joue un rôle essentiel
notamment pour la prise en charge des aspects psychologiques,
la surveillance thérapeutique, la conduite du programme vaccinal
et la reconnaissance des situations d’urgence.
HAS / Service des Maladies chroniques et dispositifs d’accompagnement des malades
Janvier 2010 -7-
PNDS - ALD 10 - Syndromes drépanocytaires majeurs de l’adulte
1. Introduction
1.1. Objectifs
L’objectif de ce protocole national de diagnostic et de soins (PNDS)
est d’expliciter pour les professionnels de la santé la prise en charge
optimale actuelle et le parcours de soins d’un patient atteint de
syndrome drépanocytaire majeur admis en ALD au titre de l’ALD 10,
hémoglobinopathies invalidantes. Ce PNDS est limité à la prise en
charge de l’adulte atteint d’un syndrome drépanocytaire majeur
(SDM). Il complète dans ce domaine le PNDS concernant les
syndromes drépanocytaires majeurs de l’enfant et de l’adolescent et
celui concernant les patients atteints de bêta- thalassémie majeure.
C’est un outil pragmatique auquel le médecin traitant peut se référer
pour la prise en charge de la maladie ou ses complications en
concertation avec le médecin spécialiste.
Le PNDS ne peut cependant envisager tous les cas
spécifiques, toutes les particularités thérapeutiques et comorbidités. Il
ne peut pas revendiquer l’exhaustivité des conduites de prise en
charge possibles ni se substituer à la responsabilité individuelle du
médecin vis-à-vis de son patient. La collaboration avec un centre de
référence ou de compétence pour un recours diagnostique ou
thérapeutique reste indispensable.
Le médecin traitant peut s’y référer pour établir le protocole de soins,
il ne dispense pas d’une collaboration avec le centre de référence ou
de compétence.
1.2. Méthode de travail
Le contenu de ce PNDS est en cohérence avec la recommandation
HAS 2005 pour la prise en charge de l’enfant et de l’adolescent
drépanocytaires. Il s’appuie sur les recommandations spécifiques
pour la prise en charge des complications chez l’adulte rédigées par
les groupes de travail spécialisés des différents centres de référence
et de compétence des syndromes drépanocytaires majeurs (cf.
annexes 2 et 3).
Ces recommandations/fiches de synthèse sont consultables en ligne
sur le site http://www.internistes.org/spip.php/article126. En raison du
manque de données dans les publications concernant les adultes,
elles font largement appel à des consensus professionnels. Par
ailleurs, seules les propositions thérapeutiques définies dans le cadre
de l’AMM et des Protocoles Thérapeutiques Temporaires (PTT) ont
fait l’objet d’une relecture de l’Afssaps.
B/ Imagerie
• Radiographies :
Radiographie de thorax initiale puis selon la symptomatologie
Radiographies des hanches et des épaules initiales puis
selon la symptomatologie
Radiographies du rachis selon la symptomatologie
C/ Autres examens
• ECG et échographie cardiaque pour évaluation de la fonction
ventriculaire gauche, de la valve tricuspide et recherche
d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Ces examens sont
effectués initialement puis en suivi régulier en cas d’anomalie
(cf. chapitre 3.5.5 atteintes cardiaques) ;
• Exploration fonctionnelle respiratoire avec mesure du coefficient
de diffusion du CO (DLCO), gazométrie artérielle et test de
marche de 6 minutes. Elle est réalisée lors du bilan initial pour
servir d’examen de référence, puis devant la présence ou
l’aggravation d’une dyspnée ou après un syndrome thoracique
(après un délai de 3 mois) ;
• Oxymétrie nocturne et/ou polysomnographie nocturne en cas de
déclenchement nocturne de crises vaso-occlusives (CVO), de
priapisme ou de ronflements ;
• Consultation ophtalmologique annuelle pour acuité visuelle,
examen rétinien complet en ophtalmoscopie indirecte aux
3 miroirs (V3M), complété éventuellement par une angiographie
à la fluorescéine. Les traitements et la fréquence de suivi seront
adaptés en fonction des lésions (minimum 1 fois par an) ;
• Consultation stomatologique annuelle pour recherche de foyers
dentaires.
La situation est très différente selon que l’adulte pris en charge vient
d’un service de pédiatrie avec un suivi régulier ou s’il n’a pas
bénéficié d’un suivi et d’une évaluation médicale de qualité.
Il faut assurer la continuité des soins :
• Dans le temps :
Le passage de la pédiatrie à la médecine pour adulte constitue un
moment délicat. Une rupture du suivi à ce moment là, même
transitoire, est toujours délétère,
Ce passage doit donc être anticipé et progressif, à un rythme adapté
à la demande du patient sans exclure la famille et organisé par les
deux équipes soignantes concernées. Une période de suivi conjoint
peut se révéler utile.
• Dans l’espace :
Il est souhaitable que le patient soit porteur d’un document dans
lequel sont indiquées les principales informations le concernant : les
antécédents, le type de la drépanocytose, le chiffre habituel de
l’hémoglobine, les consignes transfusionnelles,…
Ainsi, en cas de voyage ou d’hospitalisation dans un autre centre que
celui qui assure le suivi habituel, il y aura continuité dans la prise en
charge.
Le ministère de la santé en collaboration avec les centres de
référence et les associations de patients a élaboré une carte de soins
et d’urgence ainsi qu’une brochure d’information et de conseils qui
constituent un lien minimal entre professionnels prenant en charge
les patients atteints de SDM. Ces cartes sont remises aux patients
par le médecin du centre de référence ou de compétence.
Une coordination doit être mise en place :
• Avec la prise en charge en ville :
Le médecin traitant doit être régulièrement tenu informé de l’évolution
de la maladie, des résultats des examens et de la stratégie
thérapeutique mise en place.
Un contact peut être utile avec les médecins du travail et la MDPH.
• À l’intérieur de l’hôpital :
Le médecin spécialisé dans la prise en charge de la drépanocytose
coordonne le suivi et doit assurer la liaison avec les autres spécialités
(ophtalmologue, dermatologue, orthopédiste, néphrologue,
gynécologue-obstétricien,…) et éventuellement avec le service social
et le psychologue.
Tableau I
Signes de gravité chez un patient adulte drépanocytaire
- Tout signe de gravité respiratoire (cf. tableau IV)
- Tout signe neurologique ou altération de la conscience
- Fièvre élevée > 39°C
- Signes d’intolérance d’une anémie aiguë
- Signes de défaillance hémodynamique
- Défaillance viscérale connue (insuffisance rénale, HTAP)
- Description par le patient du caractère inhabituel de la crise
NB : la grossesse constitue une situation à risque
Tableau II
Indications d’hospitalisation
pour un patient adulte drépanocytaire
- Tout facteur de gravité (cf. tableau I)
- Échec des antalgiques de niveau II à posologie
optimale
- Tout signe inhabituel dans une CVO simple
- Tout signe fonctionnel pulmonaire
- Douleur abdominale aiguë
- Malade isolé, sans aide ni surveillance extérieure
- Impossibilité d’assurer une hydratation correcte
(vomissements, diarrhée…)
Tableau III
Causes des douleurs abdominales
chez un patient adulte drépanocytaire
- Lithiase vésiculaire compliquée (cholécystite, angiocholite...)
- Pyélonéphrite aiguë
- Iléus réflexe en réaction à une vaso-occlusion rachidienne ou
à la prise d’opioïdes
- Séquestration splénique ou hépatique
- Ulcère gastroduodénal (prise fréquente d’anti-inflammatoires
non stéroïdiens)
- Pancréatite aiguë
- Insuffisance cardiaque droite
- Infections (virales, paludisme…)
- Autres causes de douleur abdominale non imputables à la
drépanocytose notamment gynéco-obstétricales chez la
femme,
Tableau IV
Critères de gravité
Cliniques :
FR > 30/mn ou FR < 10/min en l’absence de surdosage morphinique,
respiration superficielle, difficulté de parole,
troubles de conscience,
anomalies auscultatoires étendues, insuffisance cardiaque droite.
Paracliniques :
Gazométrie : hypoxie avec une PaO2 < 60mmHg, ne pas se contenter de la
la saturation en O2 par oxymétrie de pouls (SpO2),
pH acide,
atteinte pulmonaire radiologique étendue.
3.4.3.4 Traitement
• Hydratation
• Oxygénothérapie : à adapter selon la SpO2 transdermique (à
maintenir au dessus de 96 %) ou la gazométrie en cas de signes
de gravité, afin d’obtenir une SaO2 ≥ 98 %.
• Analgésie : l’hypoventilation souvent notée lors des syndromes
thoraciques est en rapport avec la douleur pariétale. Un
traitement efficace et rapide de la douleur contribue à son
amélioration.
• Traitement de l’anxiété ; hydroxyzine, 25 à 100 mg par jour selon
la tolérance.
• Les benzodiazépines sont à éviter car en association avec les
morphiniques, elles peuvent favoriser la dépression respiratoire.
• Une prise en charge psychologique par l’équipe soignante (si
nécessaire par un spécialiste) doit être systématique.
• Kinésithérapie respiratoire : travail d’ampliation thoracique à
l’aide de Respiflow®.
• Antibiothérapie si fièvre :
- Si pneumopathie peu grave : amoxicilline 3 g/jour en intra-
veineux (IV) (alternative en cas d'allergie: télithromycine, 2
cp/j en 1 prise)
- Si pneumopathie sévère (choc, ventilation assistée, passage
en réanimation) : association amoxicilline 3 g/jour IV +
spiramycine IV 1,5 MUI x 3/j.
- Le relais oral (amoxicilline 3 g/j ± spiramycine 3 MUI x 3/j, ou
télithromycine 2 cp/j en 1 prise, durée totale 7 jours) doit être
envisagé si les critères suivants sont présents depuis au
moins 24 heures : fièvre ≤ 38,3 °C, FR < 25/mn, pression
artérielle systolique > 90mmHg, SaO2 > 92 %, fréquence
cardiaque < 100/mn, prise orale possible.
• Transfusion ou échange transfusionnel selon le taux d’Hb et en
l’absence d’antécédent d’hémolyse retardée
posttransfusionnelle :
Indications :
- Présence d’un signe de gravité.
- Patient en programme transfusionnel au long cours.
- Anémie avec Hb< 6 g/dl mal tolérée.
- Absence de toute amélioration après 72 heures.
- Femme enceinte ou en post-partum immédiat, période
post-opératoire
3.4.3 Priapisme
3.4.6.3 Paludisme
Le paludisme est une des premières causes de mortalité (par anémie
aiguë et défaillance multiviscérale) chez les patients qui effectuent un
séjour en zone d’endémie.
Seuls les hétérozygotes AS et AC ont une mortalité réduite en cas
de paludisme à P. Falciparum avant l’âge de 5 ans. Ils doivent
bénéficier d’un traitement préventif systématique (non remboursé).
3.5 Prise en charge des complications chroniques
L’os est la cible privilégiée des CVO. Durant les crises, tous les os et
/ou articulations de l’organisme peuvent être atteints. Chez l’adulte,
les os longs, les vertèbres, les côtes et le sternum sont les plus
souvent touchés.
À l’examen clinique, la douleur est spontanée et de type
inflammatoire, évoluant par paroxysmes. La palpation osseuse et la
mobilisation sont très douloureuses. Il peut exister des signes
inflammatoires locaux en regard de l’os atteint. La fièvre est parfois
élevée, en l’absence d’infection. Lorsque la crise atteint les
épiphyses, on peut observer des douleurs et un épanchement
articulaire réactionnel le plus souvent mécanique (< 1000
cellules/mm3 et polynucléaires neutrophiles < 25 ).
Si BU négative Si BU positive
Recherche de microalbuminurie Dosage de protéinurie sur un
(sur échantillon d’urines du matin, échantillon (urines du matin,
rapporté à la créatininurie) rapporté à la créatininurie) et/ou
protéinurie des 24h
3.5.3.2 Hématurie
En cas d’hématurie totale macroscopique, il est recommandé de
réaliser un examen cytobactériologique des urines et une
échographie rénale voire une TDM afin de vérifier l’existence
éventuelle d’un obstacle, d’un calcul ou d’une tumeur.
Le traitement recommandé comporte le repos au lit et le maintien
d’un débit urinaire élevé associé aux traitements étiologiques.
• Prévention
Chez des patients recevant des transfusions itératives, la surcharge
en fer peut être minimisée par un échange manuel (saignée/
transfusion) et surtout par la technique d’échange transfusionnel sur
machine d’hémaphérèse appelée érythraphérèse.
Cette dernière est à préférer chez des patients stables en programme
d’échange transfusionnel au long cours avec voies d’abord veineuses
accessibles.
Il convient de comptabiliser les volumes globulaires reçus par ces
patients polytransfusés.
• Diagnostic
Il faut surveiller la ferritinémie et le coefficient de saturation de la
transferrine chez les patients polytransfusés car ces paramètres sont
corrélés au nombre de culots globulaires transfusés.
Le bilan martial doit être effectué en situation basale, c’est-à-dire à
distance d’une transfusion ou d’une crise (la ferritinémie pouvant
augmenter au cours de celle-ci). Idéalement le délai doit être d’au
moins 4 semaines après transfusion.
En présence d’une hyperferritinémie > 1000 µg/l avec coefficient de
saturation > 40 % ou dans le cas de patients polytransfusés (plus de
20 culots reçus), la quantification de la surcharge en fer se fait par
dosage des transaminases couplé à une IRM hépatique.
3.7.3 Hydroxycarbamide
L’hydroxycarbamide ou hydroxyurée a prouvé son efficacité à réduire
la fréquence et la sévérité des crises douloureuses chez l’enfant et
l’adulte ainsi que les récidives de syndrome thoracique aigu chez les
adultes.
3.8.1 Oxygénothérapie
Les indications d’oxygénothérapie chez les patients drépanocytaires
adultes sont les suivantes :
• CVO ou autres complications aiguës. Le débit est de
2 à 3 litres/mn, à adapter selon la saturation afin d’obtenir une
Spa O2 ≥ 98 %)
• Persistance d’une hypoxie avec PO2 < 80 mmHg à la sortie
d’une hospitalisation. La prescription est de courte durée
(1 mois), à réévaluer lors de la consultation de contrôle.
• CVO de déclenchement nocturne ou priapisme. Une
oxygénothérapie nocturne doit être discutée et une obstruction
des voies aériennes supérieures recherchée.
• Dernier trimestre de grossesse au cours duquel peut survenir
une hypoventilation pouvant relever d’une oxygénothérapie à
domicile.
3.8.6 Contraception
Toutes les formes de contraception peuvent être proposées en
respectant leurs contre-indications habituelles.
• Contraception du lendemain
Elle peut être prescrite chez les patientes drépanocyrtaires en
conseillant une bonne hydratation et le repos au calme après la
prise orale afin de prévenir une éventuelle CVO.
Morphiniques à domicile.
3.10.1.1 Boissons
La déshydratation est un facteur favorisant et aggravant les CVO. Il
faut donc apprendre aux patients à boire au moins 2 litres par jour. La
quantité est à augmenter selon l’activité physique, la chaleur
ambiante, l’importance de la sudation, les vols long-courriers.
Vitamine D
L’existence d’une carence profonde en 25-OH vitamine D3
(25-OH-D3) a été rapportée chez plus des deux tiers des adultes
drépanocytaires. Elle est parfois associée à une hyperparathyroïdie
secondaire. Elle peut rendre compte ou aggraver une ostéopénie
voire une ostéoporose chez l’adulte jeune.
Calcium et phosphore
La calcémie totale et ionisée est le plus souvent dans les valeurs
normales basses. Une hypocalcémie vraie est rare.
La phosphorémie est le plus souvent normale mais peut parfois être
élevée à la fin de la puberté.
L’apport en calcium est nettement inférieur aux apports journaliers
recommandés pour la population adulte générale (800-1000 mg/j), du
fait d’habitudes et de goûts alimentaires chez le patient
drépanocytaire.
En cas d’ulcères cutanés, le zinc peut être proposé aux patients (hors
AMM).
Folates
Une carence en folates (vitamine B9) est très fréquente du fait de la
surconsommation secondaire à l’hémolyse chronique et d’un déficit
alimentaire.
Vitamine B12
La carence en vitamine B12 est exceptionnelle et il n’existe pas de
spécificité du métabolisme de la vitamine B12 chez le patient
drépanocytaire. La substitution systématique n’est pas
recommandée.
Fer
Le problème est le plus souvent celui d’une surcharge martiale liée
aux transfusions itératives et à l’hémolyse chronique. Une
microcytose n’est pas synonyme d’une carence martiale (alpha-
thalassémies fréquentes).
A/ Indication de l’oxygénothérapie
D/ Prévention thrombo-embolique
Il n’y a pas d’indication spécifique pour la drépanocytose. Pendant le
vol, contention veineuse et déplacement en cabine sont conseillés.
En cas d’antécédent thrombo-embolique ou de facteurs de risque,
l’injection d’une héparine de bas poids moléculaire 2 et 4h avant
l’entrée en cabine est prescrite.
Cas des patients SC
Pour ces patients qui présentent une viscosité sanguine accrue,
l’indication d’une saignée doit être discutée en fonction de la
symptomatologie et de la concentration en Hb.
A/ Vaccinations
Les règles de vaccination pour les voyageurs atteints de
drépanocytose ne diffèrent pas de celles applicables pour les
voyageurs sains. La préparation du voyage constitue une bonne
occasion de vérifier le statut vaccinal. En revanche, la réalisation de
certains vaccins du voyageur est souvent freinée par leur caractère
non remboursable.
B/ Paludisme
La drépanocytose ne protège pas contre l’infestation palustre. La
prophylaxie anti-paludéenne doit donc être rigoureuse chez les
patients drépanocytaires car une infection par plasmodium falciparum
peut entraîner des complications graves liées à l’hémoglobinopathie
et à l’hyposplénisme ou au contraire à l’hypersplénisme dans les
formes à rate persistante (crise douloureuse, aggravation aiguë de
l’anémie, état de choc, surinfection à pneumocoques ou salmonelles,
etc).
C/ Antibiothérapie
Schéma de suivi
Caractérisation initiale des valeurs individuelles de référence :
Hb, VGM, % HbF, LDH, numération des globules rouges,
polynucléaires et réticulocytes, creatininémie, etc.
6. Cole TB, Sprinkle RH, Smith 11. Hardwick WE, Givens TG,
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National Acute Chest Syndrome
Centres de compétence :
Participants à la relecture :
Michel ANSELME, SOS Globi, Paris
Dora BACHIR, hôpital Henri Mondor, Créteil
Emmanuelle BERNIT, AP-HM, Marseille
Véronique BOURHIS, CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Corine CHARNEAU, CH Basse-Terre, Guadeloupe
Françoise DRISS, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre
Sébastien DUCOURANT, RSI, Lille
Maryse ETIENNE-JULAN, CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Francis GASPARI, CNAMTS, Paris
Christian GODART, SOS Globi, Créteil
Yannick LEBORGNE SAMUEL, CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Nathalie LEMONNE, CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Marianne De MONTALEMBERT, Hôpital Necker-Enfants Malades,
Paris
Nathalie MOREAU-LEMONNE, CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe