Tir Debout
Tir Debout
Tir Debout
Le tir debout comporte ce genre de difficults qui caractrise le sport en gnral, et les sports dadresse en particulier. Les disciplines qui se tirent dans cette position ont la rputation dtre moins techniques, pour ce qui a trait la posture, que celles qui se tirent laide dune bretelle. Par l mme, la technique de la position debout est souvent dfinie comme allant de soi, et vous entendrez mme parler de positions dites naturelles , ou autres farces de ce genre . La vrit est que la technique de position du tir debout est difficile. La raison de cette difficult est simple Il est trs rare que nous ayons, dans la vie courante, assurer debout des tches qui exigent autant de prcision que celle qui nous permet de tirer un dix au Pistolet Libre. En gnral, les personnes qui ralisent dans leur vie professionnelle des gestes fins travaillent assis !... Nous ne pouvons de ce fait transfrer au tir des aptitudes proches, dveloppes par de longues habitudes,et le tireur debout se retrouve en dbut de carrire aussi dsarm que celui qui entreprend apprentissage du tir couch il doit se colleter avec un ensemble de tches ardues, mais prsentant si lon veut bien nous suivre quelques srieux avantages. Tout dabord, une si belle difficult aiguise lapptit de ceux qui ont les dents assez longues pour se faire un avenir dans notre sport Ceux qui ont cet esprit penser : cest difficile, donc je peux le faire, ceux qui ont compris que les vraies satisfactions se trouvent dans la capacit que lon dveloppe dapprivoiser les animaux rtifs, et de sen trouver ainsi naturellement valoris. Et cest bien le tir debout qui nous ouvre le champ de progression le plus vaste. Chacun commence au bas dune chelle bien haute, et peut goter longtemps au plaisir de grimper jusquau sommet en savourant chaque tape: on stationne parfois longtemps au mme niveau... Le cnacle de ceux qui atteignent le haut de lchelle prsente, dun point de vue strictement technique, une particularit quil vaut mieux admettre tout de suite on parle, du Russe lAnglais en passant par le Franais et lAllemand, le mme langage technique. Les grands tireurs du moment partagent, dans leur majorit, les mmes concepts ;ceux qui caractrisent le tir debout moderne. Mieux encore: les grands pistoliers et carabiniers de ce temps sont daccord sur les quelques points techniques essentiels par lesquels nous commencerons notre tude. il nous faut seulement nous accorder en dfinissant au pralable quelques uns des termes auxquels nous nous rfrerons constamment . STABILITE : Situation dans laquelle se trouve le corps du tireur lorsquil agit pour contrler diminuer les mouvements qui affectent la prcision de placement de son arme par rapport la cible. LE DICTIONNAIRE LAROUSSE nous propose deux belles dfinitions: A propos du nom stabilit, il prcise quen termes de mcanique cest ltat dun solide en quilibre qui tend revenir sa position initiale si on len carte. Une telle intention nous parait caractriser tout fait le projet dun tireur raisonnable. Quant ladjectif stable, nous pouvons lire: qui est dans un tat, dans une situation ferme, solide, qui ne risque pas de tomber. Ceci est galement une belle dfinition de lintention dun tireur davenir propos de sa position debout puisque les notions voques, fermet, solidit, signent toutes deux une position debout efficace. IMMOBILITE : Cest un rve ltat pur car le tireur ne le ralise jamais .Mme lorsquil tire appuy. Cest donc le rve le plus loign de la ralit que puisse faire un tireur debout...
Cet tat ne peut sappliquer pour reprendre la belle image de Franck BRIGGS rapporte par Francisco NETO, qu une carabine ou un pistolet dans sa bote. Ds quon y touche, on lui communique au minimum les mouvements vitaux de notre corps. APPUIS : Sont ainsi qualifies les parties du corps qui nous permettent: De rester en contact avec le milieu. Ce sont les appuis primaires et en tir debout, ce sont nos pieds, seulement nos pieds... De contrler au mieux un pistolet ou une carabine par rapport une base que lon veut stable. Ce sont les appuis secondaires. Au pistolet, il nexiste quun appui de ce type, et cest la main de tir. Cette main assure deux fonctions dont la coordination ne va pas de soi .Contrler avec assez de fermet et de prcision le pistolet, et actionner la dtente. Do les difficults stimulantes que prsente ce tir : ampleur des mouvements, implication du geste de lcher dans la stabilit de larme au dpart du coup, etc... A la carabine, ce sont: a) Le coude (sur le bassin ou la rgion proche) b) La main support correspondante (sous le ft) c) La tte (sur le busc) d) Lpaule (sur la plaque de couche) e) Et enfin la main de tir (sur la poigne) GRAVITE: Il sagit de la force de gravitation exerce sur un corps par un astre (Larousse). En tir cest la force qui attire constamment le pistolet vers le bas, et qui nuit la stabilit du pistolier .La mme force, attirant aussi la carabine vers le bas, sert le carabinier . L se sparent leurs intrts . GRAVITATION : Phnomne en vertu duquel tous les corps matriels sattirent en raison directe de leur masse et en raison inverse du carr de leur distance (Larousse). Nous avons l faire aux phnomnes dattraction, et dj le bon NEWTON montre le bout de son nez... CENTRE DE GRAVITE: De nouveau, nous userons de la bonne dfinition que nous fournit Larousse: point dapplication de la rsultante de toutes les actions de la pesanteur sur toutes les parties dun corps. A propos de tir, nous voquerons souvent le systme compos de lassemblage arme-corps du tireur. Son centre de gravit est toujours plus haut, plus loign des appuis que le centre de gravit du corps seul. Mais il reste au tireur une certaine latitude pour modifier la situation du centre de gravit du systme quil compose avec son outil. Cest ici quinterviennent les choix techniques qui dfinissent son style POLYGONE DE SUSTENTATION: il dlimite laire comprise entre les appuis, et dans laquelle se projette le centre de gravit du systme tireur-arme, cela aussi longtemps que lon ne tombe pas sur le voisin... Mais il est vident que cette projection mme est mouvante lintrieur du fameux polygone, et que lamplitude de ces dplacements est caractristique des aptitudes du tireur. POSTURE, POSITION : forme que prsente le corps du tireur lorsquil est en recherche, en cration de stabilit. La posture en question dpend la fois de sa morphologie, caractre stable auquel il ne peut pas grand chose dautre quen changer un peu le volume, et de limplantation de sa carabine ou de son pistolet, selon ses choix techniques. Le dernier facteur reprsente une variable, le premier une constante (ou une variable tellement lente quon doit lassimiler une constante).
PLACEMENT nous avons l un paramtre majeur de la science de la position, facteur caractrisant prcisment laptitude que se cre le tireur de situer une bonne posture au point prcis quil veut toucher. II existe, en tir debout, bien des moyens dagir dans ce but sur le placement: Orientation et translation des appuis primaires, les pieds. Modification des appuis secondaires. Adaptation de la gomtrie des crosses. Musculation adapte. Tout ceci contribue grandement crer de la stabilit au bon endroit. DUNE APPROCHE COMMUNE AUX CARABINIERS ET PISTOLIERS pourrait dcouler le constat initial suivant: Pour esprer stabiliser un pistolet, une carabine, il faut adopter une position qui permette, tout dabord de stabiliser le corps lui-mme.
Aucune arme de sport autorise ne sort de sa bote munie dun quelconque quipement capable de palier une dficience de stabilit du corps! Ceci fait partie des lapalissades quil faut parfois oser .Combien de tireurs ont cru, et croient encore, dans les vertus de poids additionnels si lourds quaucun tireur de haut niveau noserait les utiliser! La ralit est que le sportif est totalement responsable de la stabilit de son arme .La qualit quil obtient dpend de la stabilit de son corps, qui restera le produit de la qualit de son entranement. Quil soit adepte du pistolet ou de la carabine, il devra tout dabord rgler les problmes que pose la stabilit de son corps seul avant de tenter la greffe de son outil. Et cela commence par la question des APPUIS AU SOL Autrement dit: Comment utiliser ses pieds ?
APPUIS AU SOL comme ses pieds est une bien malheureuse expression. A propos de tir, il nous faut rtablir la vrit: cest bien ici que naissent la plupart des sensations qui nous permettent dexercer notre intelligence du tir debout, et que se rgulent les grands quilibres de la position. Nous devons dans une intention defficacit, trouver de bonnes solutions au problme contenu dans cette simple question: comment utiliser ses pieds ? Autant vous dire tout de suite quil nexiste pas de rponse universelle. Mais la vtre devra, pour vous assurer un potentiel de progression lev, sinscrire dans une sorte de triangle magique dlimit par les choix suivants: celui qui concerne lcartement des appuis, celui qui intresse la rpartition des pressions sur ces appuis, et enfin celui qui permet dtablir la balance avant - arrire la plus efficace. I. LE CHOIX DU BON ECARTEMENT Toute variation notable de lespacement des pieds dtermine des effets contradictoires. Il est ncessaire de bien les connatre afin de rgler son avantage la contradiction troublante qui suit 1/ Lespacement des appuis rapproche du sol le centre de gravit du systme. Cet aspect est videmment favorable puisquil tombe sous le sens que plus le centre de gravit dun corps est loin de ses appuis, plus son quilibre est prcaire et plus le stabiliser savre difficile. 2/ Mais malheureusement, plus les appuis sont espacs, moins les pieds portent plat. Cette contradiction constante au bel esprit de logique qui sexprime dans la volont dexploiter au mieux les enseignements tirs de la constatation n1 tient au fait que le corps humain nest pas une machine modelable toute situation Nous devons prendre en compte les caractres stables de notre anatomie, dont certains sont de srieux freins lapplication des plus belles thories. Dans le cas qui nous intresse, la limite extrme exploitable sans inconvnient, de cartement des appuis se trouve tre la distance au-del de laquelle les pieds ne peuvent plus porter plat sans une action compensatrice intense des chevilles. Il se trouve que, ds que lespacement des pieds dpasse nettement la largeur du bassin, les axes des fmurs et tibias (axes par lesquels transitent les forces gnres par le poids du systme corps - arme) divergent. Comme il reste prfrable de garder les pieds plat, la transmission au sol des forces voques plus haut se fait au moyen dune flexion latrale des chevilles. Ce mouvement de correction fonctionne bien tant quil sexprime par une faible amplitude du jeu articulaire disponible Au-del dun certain espacement des pieds (pour lequel lon a coutume de se rfrer la largeur des paules), les tensions sur les tissus de la capsule articulaire des chevilles sont telles que lon ne peut empcher le transfert des pressions sur lextrieur des pieds. Cest partir de tels espacements que le sportif ne ressent plus ses pieds parfaite ment plat et quil doit utiliser une grande nergie pour contrler tant bien que mal langle de ses chevilles. Ces positions entranent galement une difficult stabiliser le genou, articulation fragile, tout la fois trs mobile dans le sens antro-postrieur, imite en flexion latrale, et ne disposant pas de bute anatomique tranche (seules des tensions musculaires et ligamentaires peuvent fixer cette articulation ). Lutilisation de chaussures trs rigides, telles quelles sont actuellement autorises aux carabiniers, est une aide au contrle dangles latraux prononcs des chevilles, caractristiques de ces positions aux pieds trs carts Mais cest une aide pernicieuse: dabord, toute chaussure sassouplit quelque peu dans le temps dun tir lorsquon la sollicite fermement, nassurant plus la fin le service rendu au dbut. Ensuite, nous naimons pas beaucoup lide quun sportif puisse compenser une erreur technique fondamentale par lusage dun matriel soi-disant adapt. Ce que les quipements spcifiques peuvent faire de mieux pour un tireur, cest renforcer un peu les aptitudes la stabilit quil sest raisonnablement construites. Enfin, que deviendraient ces tireurs sils devaient revenir lusage de chaussures plus conventionnelles ? Ruiner une carrire pour une affaire de changement de rglement propos de croquenots.
A) lorsque lespacement des pieds va de la largeur du bassin celle des paules les axes du fmur du tibia de la cheville et du pied se trouvent dans le mme prolongement, ou peu sen faut .Les forces qui transitent par ces structures osseuses noccasionnent pas de flexion latrale des articulations et lon ne trouve donc pas de tensions particulires dans les capsules articulaires concernes . Efficacit maximale .
B) Ds que lespacement des pieds dpasse la largeur des paules, il y divergence des segments infrieurs. Lamplitude de la correction quoprent les chevilles reste cependant raisonnable, et les pieds peuvent encore, sans efforts prononcs, rester plat.
C) si lespacement des pieds se trouve tre trs au-del de la largeur des paules, les chevilles se trouvent soumises une tension compensatrice permanente Les genoux souffrent eux aussi: compression sur les mnisques externes, extension des ligaments latraux internes. Le pied ne peut plus tre ressenti plat, puisque les pressions se sont dplaces sur lextrieur
Seul lusage de semelles trs compensatrices, paisses lextrieur et fines lintrieur pourrait corriger ce dernier aspect . Mais elles seraient bien trop paisses pour le rglement... A ceci sajoute, si lon exagre encore lespacement, une fuite du bassin vers larrire, accompagne dune accentuation du creux lombaire. Cette tendance la rtroversion se traduit par une difficult accrue stabiliser le bassin. Et toute instabilit de cette vritable charnire du corps rendra la stabilit gnrale plus ardue. Tant pour le carabinier qui pensez-y bien, sappuie franchement sur son bassin pour crer les conditions dune bonne stabilit verticale de sa carabine, que chez le pistolier, qui ne manquera pas de transmettre son arme une partie des mouvements ayant pour source une dficience de fixation du bassin.
A) A gauche lespacement raisonnable des appuis autorise un placement stable du bassin La courbure lombaire est lgrement rduite Cette aptitude saccorde avec les options a b de la figure n2 .
B) A droite lespacement trs prononc des appuis au sol (voir figure n2, c ) induit naturellement une bascule du bassin vers larrire. La courbure lombaire est fortement accentue, On peut la limite (mais sans aucun bnfice) tirer au pistolet dans cette position .Pour le carabinier, la tache devient difficile, ne serait-ce que par la difficult o lon se trouve de placer les paules en juste place, et de relcher la partie dorsale de la colonne vertbrale. Ce dernier aspect est dterminant si lon veut atteindre un jour une trs grande stabilit..,
Figure n 3: effets dun espacement trop important des pieds sur le placement du bassin. Ce sont des vues de profil des conditions a, b et c de la figure n3.
Cette tendance a la bascule arrire du bassin en cas dcart excessif tient tout autant aux angles caractristiques que prsente, dans les deux plans, le col du fmur par rapport son axe long quaux consquences de la tension leve des muscles ischio jambiers, qui se trouvent plus ou moins fortement tirs. il sagit l deffets limitant permanents, puisque lis une constance anatomique Donc deffets peu susceptibles dinvolution, moins de croiser entre eux suffisamment de gnrations de tireurs pour que se manifestent les lois par lesquelles DARWIN a expliqu lvolution des espces . Restons srieux: nous sommes l dans le domaine des mauvaises habitudes, celles que lentranement le mieux conduit ne peut transformer en qualits spcifiques. Le tireur les acquiert trs progressivement, dun tir lautre par manque de vigilance. Certaines tireuses ont explor trs avant cette voie limitante Oui, mais elles tirent trs bien aussi, direz-vous. Cest parfois vrai. Mais cette remarque si souvent entendue nest pas une bonne justification ces positions outres. Vous avez tout juste avanc ide que les qualits de position ne sont pas les seules aptitudes dun tireur sportif mettant en oeuvre une technique particulirement complexe. De ce fait, un dficit de position peut tre compens par dautres qualits. Mais on y laisse ncessairement quelque chose de son potentiel puisque lnergie utilise compenser le dfaut ne sera pas disponible pour autre chose. Toute position fausse est une limite la concrtisation totale de son potentiel. Souvenez-vous de ce postulat, qui vaut pour notre projet entier toutes es fonctions automatisables (et la position en est une) doivent coter le moins possible en concentration au moment de la performance. Il. CHOIX DE LA RPARTITION DES PRESSIONS: Il est ici question de la rpartition du poids du systme tireur arme sur les appuis au sol. Si nous revenons au dessin n 1, nous pouvons faire les remarques suivantes: 1/ Par dduction logique, le tireur sera capable de contrler son quilibre sans dplacer les pieds aussi longtemps que son centre de gravit se projettera dans laire du polygone de sustentation. Cest tout de mme le cas le plus frquent 2/ Tant que la premire condition est remplie, lquilibre peut tre contrl, mais avec plus ou moins defforts. Le fait que le tireur reste quilibr sur ses appuis ne suffit pas caractriser une position bien construite chacune des localisations possibles de la projection du centre de gravit dans le dit polygone de sustentation ne peut garantir une position stable et bien conduite. 3/ Par dduction de nouveau, nous pouvons admettre que tout dcalage de la projection du centre de gravit par rapport au centre du polygone de sus tentation correspond une modification de la rpartition du poids entre les deux appuis au sol. Tout tireur normalement constitu tant quip dorigine de terminaisons nerveuses aptes dtecter les variations de pression dans la zone plantaire il peut, en restant attentif ces renseignements, rguler finement la distribution de son poids sur les pieds. Cette rpartition signe la posture du tireur et caractrise tout la fois son style et la valeur de sa technique. La technique du tir debout, vous le comprenez bien, est une construction complexe, dont la matrise demande du temps car tous les lments en sont trs imbriqus, absolument interdpendants. Nous allons pour cette raison placer ici un petit chapitre spcialement important, que nous baptiserons plaidoyer pour inciter les tireurs sportifs fixer leur bassin propos de la valeur technique dune position, les meilleurs spcialistes du moment, tireurs et entraneurs runis, admettent sans rserve la ncessit de disposer dun bassin solidement fix dans le temps dun essai. Les avantages de cette option sont vidents:
Le carabinier sappuie franchement dessus, soit directement (coude gauche en contact avec la crte iliaque correspondante), soit sur la zone proche, dont la stabilit dpend de celle du bassin lui mme Cette rgion du corps recevant le poids complet de la carabine, plus celui du bras qui la contrle, lintrt de disposer dun bassin stable va de soi. Le pistolier, bien quoprant bras franc, retire lui aussi de nombreux avantages dun placement ferme et stable du bassin:
1/ les invitables mouvements qui affectent la stabilit de son pistolet se trouveront dautant plus rduits quils prendront naissance loin des appuis au sol (nous parlons ici des mouvements lis lquilibrage du corps, ceux que Francisco NETO dfinit comme mouvements de premire catgorie. Il tombe sous le sens quun mouvement dont lorigine se situe sur laxe des chevilles se transmet (sil ne fait pas lobjet dune compensation) au pistolet avec beaucoup plus damplitude quun autre prenant sa source dans la partie lombaire de la colonne vertbrale. 2/ La compensation, la rduction des invitables mouvements du corps pouvant nuire la stabilit du pistolet exigent dautant moins dnergie que les conditions suivantes sont runies: - Faible ampleur des mouvements compenser - Nombre rduit des muscles gnrant ces fins mouvements de compensation Si lon admet quune grande partie de ce que lon doit bien appeler lintelligence de la position se manifeste par la capacit quacquiert le tireur de transmettre sa carabine ou son pistolet le moins possible des nombreux mouvements qui affectent la stabilit de son corps, lon doit galement admettre quil est plus simple et plus conomique de rduire, de compenser un faible dplacement quun ample mouvement du corps... Cest bien en cela que stablit la ncessit de stabiliser le mieux possible la base du corps, bassin compris que lon soit carabinier ou pistolier. Cest l que nous revenons logiquement nos appuis Il se trouve en effet que les moyens anatomiques permettant un placement stable du bassin dterminent la fois le choix dune rpartition pied droit - pied gauche de la pression sur ces appuis, et lactivit des groupes musculaires capables de contrler la stabilit du bassin durant le temps dun essai abouti Nous sommes alors en prsence des ralits suivantes, ralits en lesquelles se runissent les intrts communs aux carabiniers et pistoliers - Les positions prsentant la meilleure rpartition des masses sont galement celles qui autorisent la meilleure stabilit du bassin. - Elles se traduisent le plus souvent par une projection du centre de gravit raisonnablement centre dans le polygone de sustentation. Ce centrage est une caractristique majeure de positions debout bio-mcaniquement saines, sans pour autant que lon doive sen tenir une stricte rpartition 5O% / 50%, dailleurs bien difficile apprcier sans appareillage spcialis.
A) Rpartition gale, 50% / 50% ou trs proche le bassin peut tre aisment fix
B) Beaucoup de poids sur le pied avant, peu sur le pied arrire. Traduit une position en quilibre latral dont lorigine se trouve le plus souvent dans un dficit de la fixation du bassin.
C ) Situation trs rare chez un carabinier Possible chez un pistolier qui rentre le bras de tir au-dessus des appuis (retrait des paules ce fut la mode la fin des annes cinquante chez les grands tireurs au pistolet libre tel UMAROV). Le bassin est galement trs difficile contrler dans cette position. La limite du dcalage efficace dans la rpartition Droite-Gauche du poids sur les appuis au sol se situe donc au seuil de fixation du bassin. Il se trouve que les deux groupes musculaires puissants qui sont les plus aptes le contrler, le stabiliser, sont les quadriceps et la portion de la sangle abdominale qui correspond aux grands droits. Or un dsquilibre prononc dans la rpartition des pressions au sol en position debout se traduit presque toujours par un relchement du quadriceps de la jambe dleste. Ds lors que lun de ces puissants muscles est relch le bassin se libre latralement ou tout au moins devient trs difficile fixer. Cest lorigine la plus frquente des gros bougs latraux qui se produisent au moment du dpart du coup... Heureusement, le pied avant peut alors envoyer un signal trs caractristique de cette dangereuse situation: Il ne porte plus plat, les pressions quil reoit se transfrant, dans cette situation vers lextrieur. Cest alors la seule partie latrale du pied qui reoit les pressions, la partie mdiale se trouvant nettement dleste. Dans les cas bien marqus de fuite latrale du bassin, ces sensations de dcalage latral sur le pied avant se trouvent renforces et prcises par une flexion latrale de la cheville correspondante, flexion quaucune chaussure de tir autorise ne peut contrecarrer bien longtemps... Transfert des pressions sur le pied avant, accompagnant la fuite en rotation vers la gauche dun bassin non plac. Ce transfert a pour origine les efforts en rotation externe qui sexercent, dans ce cas, sur le fmur et le tibia. NB: une position caractrise, chez un carabinier par une jambe arrire flchie peut cependant saccompagner de la tonicit ncessaire du quadriceps correspondant.
Figure 5a le pied avant est ressenti comme portant bien plat .Cest le bnfice au niveau des appuis au sol, dun bassin bien plac.
Figure 5b Le bassin, en tournant, a modifi lappui du pied avant: les pressions sont transfres sur le bord latral, la zone mdiane est nettement dleste ,la cheville a tendance la flexion latrale. Ce muscle est en effet apte stabiliser langle cuisse -jambe dans pratiquement toutes les positions de flexion, pour peu quil y soit entran. Mais dans le cas dun carabinier tirant jambe arrire flchie (pour faire monter la crte iliaque ct cible, par exemple, afin de rcuprer quelques centimtres manquants), la tension musculaire ncessaire stabiliser le bassin devra faire lobjet dun long apprentissage. Cest une de ces situations o le tireur pour faire fonctionner une position trop imparfaite, perdra du temps par rapport la concurrence. Dans ce cas prcis, il se privera en effet du bnfice de la rgulation automatique qui stablit spontanment lorsque lon place le bassin sur deux jambes toniques, chaque pieds recevant peu de choses prs la mme charge (cf Figure n 4- a) Et nous revenons au concept dintelligence de la position, puisquil est ici question, de cette notion essentielle dconomie de moyens propos dune intention defficacit maximale. Nous pouvons retenir de ce dveloppement: - Que lon ne se trompe jamais lorsquon opte pour une rpartition quilibre des pressions entre pied gauche et pied droit. - Que, si dsquilibre il y a, seules de faibles diffrences de rpartition entre pied gauche et pied droit permettent de garder un potentiel suffisant de fixation du bassin. - Que le concept de fixation du bassin est un critre dterminant lorsque lon voque un potentiel de stabilit. Cette qualit facilite beaucoup la conduite latrale dune carabine, et le contrle des grands mouvements du corps qui peuvent se transmettre un pistolet. III. CHOIX DE LA BALANCE AVANT - ARRIRE: Si cest faire preuve de comptence au tir sportif que rceptionner et traiter les signaux qui nous viennent de nos pieds, ces derniers peuvent nous donner dautres renseignements de premire importance que ceux que nous avons tudis jusqu prsent: Ils sont galement capables de nous renseigner trs finement sur la qualit de notre stabilit dans le plan antro-postrieur. Lquilibre des pressions orteils - talons est un signe trs prcis de ltat de centrage des masses dans ce plan. Si ce centrage est satisfaisant, il se traduira par des mouvements de bascule (mouvements davant en arrire prenant naissance sur laxe des chevilles) trs rduits. Il se trouve que tous les mouvements ayant les chevilles pour origine sont: - Ceux que lon retrouve avec une grande amplitude (effet angulaire pur li une rotation) la partie suprieure du corps celle qui contrle la carabine ou le pistolet. - Ceux qui exigent les plus grands efforts de compensation si lon ne veut pas mettre en pril la stabilit du pistolet ou de la carabine. Vous paierez tous ces efforts intenses. Mme si vous nen tes pas conscient, toute lnergie consacre la rduction de ces grands mouvements vous cotera. Soyez sr que la quantit dnergie disponible pour un seul essai est tout aussi limite que celle dont vous disposez pour un tir entier.
Si une grande dpense dnergie est ncessaire pour atteindre la stabilit requise, lnergie restante pour mener (dans de bonnes conditions) lessai son terme risque fort dtre disponible en quantit insuffisante. Autrement dit, lorsquon laisse beaucoup de gomme pour rgler les questions de position, il nen reste plus assez pour franchir la ligne darrive dans de bonnes conditions dadhrence... Il est donc primordial de rduire le plus possible ces grands mouvements qui nuisent tant au tireur sportif lorsquil joue debout. Le remde principal tient dans un bon centrage des masses au-dessus des appuis. Ceci se traduira par une projection du centre de gravit sur la ligne mdiane qui partage dans sa longueur le polygone de sustentation. Dans ce cas, lavant-pied distribue peu de chose prs autant de forces que le talon. Il ny a prdominance nette sur aucun de ces appuis, et la pression au sol des orteils reste faible au point de ntre parfois pas mme perue par le tireur. Figure n 6 Diffrents cas de rpartition des pressions dans le plan antro-postrieur.
A) Position bien construite- lavant-pied reoit autant de pression que le talon, ou peine plus. La pression des orteils reste faible, car les grands dsquilibres sont absents grce aux placements trs justes qui caractrisent les positions efficaces .
B) Franche prdominance sur les talons la fois rare, et catastrophique, car la compensation des dsquilibres ne peut soprer quau moyens de dplacements plus ou moins amples des paules et du bassin, dplacements qui dtruisent chaque fois lorientation du pistolet ou de la carabine Mais cela se voit de temps autre.
C) Prdominance bien tablie sur les avant-pieds Ceci est la consquence dun fort dsquilibre vers lavant, qui peut tre induit par bien des causes; bassin non plac, et
donc corps trop droit La carabine est alors ct de son tireur qui doit lui courir aprs pour mettre loeil en face de lilleton Le pistolier peut faire la mme erreur, qui saccompagne dailleurs souvent dun fort dvers intrieur, Ce dsquilibre se compense,en partie seulement,grce un travail intense des orteils.,mais au prix dune forte dpense dnergie . IV LE PLACEMENT DU BASSIN Lide moderne de la position debout, laquelle se rattachent tant de grandes performances, est soutenue par de solides ralits bio-mcaniques et physiques. Avant dentrer dans le dtail, revenons sur quelques vidences A)Stabiliser le bassin, cest pour le carabinier lassurance de poser sa carabine sur un socle ferme. Cest de ta qualit de cette pose que dpend directement la stabilit verticale de ta carabine Arrivant de tout son poids (auquel sajoute te poids du bras correspondant) au contact, elle sarrte l au plus bas, et hauteur de cible. Cette stabilit verticale aise, sans tension musculaire du train suprieur, est galement la clef de ta stabilit horizontale. Carabiniers, souvenez-vous de ceci H ny a pas de stabilit latrale de ta carabine sans une grande stabilit verticale. Cette aptitude si souhaitable (cest elle qui permet de rduire ensuite lamplitude des carts sur taxe horizontal) se trouve nettement favorise par un bassin bien fix, qui rsistera ainsi ta rotation des paules ncessaire pour venir et tenir en cible. B) Pour le pistolier qui, naturellement, ne pose pas directement son bras de tir sur te bassin, tintrt de sa fixation ferme reste cependant vident a) lorsque te bas du corps est stable, bassin compris, lamplitude des mouvements qui affecteront ta tenue du pistolet se trouve srieusement rduite. La compensation mme des invitables mouvements rsiduels, qui est une expression majeure de lintelligence de la position, est en effet dautant plus rapide et prcise que lamplitude du mouvement rduire est plus faible b) Dans le cas du tir de vitesse il est essentiel pour la prcision de larrive en cible que lnergie dveloppe par le bras durant la monte dplace le moins possible le reste du corps. Cette condition de trouble minimum de la stabilit du corps pendant une monte (ncessairement rapide) du bras est remplie si le bas du corps, bassin compris, est stable. Dans ce cas, outre la facilit accrue raliser une monte prcise, le tireur trouve une plus grande aisance contrler temps les invitables erreurs du geste. Nous nous trouvons alors dans le mme cas que lorsquil sagit de prcision pure les corrections ultimes doivent se faire trs vite, et engendrent ainsi une nergie leve. Souvenons-nous que lnergie croit en fonction du carr de la vitesse, mais que la masse en mouvement importe beaucoup lorsquil sagit de freiner, de rguler harmonieusement un geste lanc aussi prcis quune arrive en cible russie. Dans le cas du tir de vitesse, il va de soi que ces actions si dterminantes de compensations du dernier instant sont infiniment plus simples et plus prcises lorsquelles intressent plutt la partie haute du corps (au-dessus du bassin) que le corps entier. Cest une simple affaire de cohrence de la mise en oeuvre des moyens disponibles. Si nous devions aller au bout de ce raisonnement bas sur les rapports masse - vitesse que prsentent les ultimes mouvements dajustement, nous devrions favoriser les seuls dplacements de la main ou du bras dans la correction des erreurs latrales. Mais il faut dire que ces options sont difficiles exploiter: Toute correction sensible provenant de la main ou du bras modifie non seulement la raction au dpart du coup, mais aussi lalignement guidon - cran de mire ,ncessite de ce fait un dplacement latral de la tte pour revenir la vise correcte, ou une prise dangle bras -
main compensant la variation de langle bras paule ainsi modifi. Le tout dans des dlais trop courts pour assurer la constance de ces corrections.. Pour ces raisons, et notre avis, la seule source prcise permettant de raliser les fins mouvements dajustage sur laxe horizontal reste la rotation du buste sur le socle ferme dun bassin fix. Pour des raisons videntes daptitude et de disponibilit anatomiques, cette rotation est seule garantir un alignement main - bras - tte - paules, que lon tire sur une seule cible (combin) ou, a fortiori, sur une srie de cinq (vitesse olympique). Si carabiniers et pistoliers se retrouvent dans les avantages que leur procure un bassin fermement plac, sils obtiennent ceci par la mise en action des mmes groupes musculaires, ils divergent cependant pour ce qui est de la position quoccupe le bassin par rapport aux appuis C) CHEZ LE CARABINIER la fixation du bassin, outre la fermet quelle induit en position, assure une seconde fonction bien ncessaire le centrage du centre de gravit du systme tireur - carabine dans le plan antro-postrieur. Faute de cette aptitude, il serait en constant dsquilibre vers lavant.
La projection au sol de la carabine se situe loin sur lavant du pied, presque aux orteils Cela traduit le dsquilibre potentiel
Lon voit bien sr que lavance du bassin, saccompagnant tout naturellement dun retrait des paules permet de centrer la carabine audessus des appuis. Le bnfice de ce centrage est vident, surtout si lon examine nouveau la figure 7 a La position dcale droite de la carabine, qui reprsente dj un dcentrage apprciable des masses, saggrave du dcalage correspondant de la tte, qui devra bien aller chercher la ligne de mire! Cinq kilogrammes de carabine + cinq kilos (au minimum) de tte = dix kilogrammes au moins qui se trouvent dcals de manire constante, insistante, ttue dirons-nous mme, durant toute la tentative, au plus haut dun systme instable par nature. Cest ainsi que le tireur peut construire le fauteuil bascule sur lequel il se balancera, en grands mouvements presque horizontaux, autour de laxe de rotation des chevilles Le mode de fixation du bassin est trs simple il suffit, aprs lavoir plac (ce qui correspond une lgre antversion) de lavancer vers les pointes de pieds. Ce mouvement doit avoir lamplitude ncessaire pour que le retrait correspondant des paules fasse la place de la carabine au point que ce se retrouve centre audessus des appuis dans le plan antro-postrieur. La vrification se fait rapidement, par contrle des sensations plantaire . Autre lment de jugement: Si le placement est russi, le tireur trouve sa carabine sous sa tte, sans avoir besoin de dcaler cette dernire pour viser.
Figure n 7b Effet du placement du bassin sur la situation de la carabine par rapport au corps.
Important la lgre antversion du bassin, pralable son avance vers les pointes de pieds, vite laccentuation du creux lombaire. Lorsque cette courbure saccentue en position, cas malheureusement frquent, lon est en prsence dune rtroversion qui se trouve tre une situation aussi dsagrable que peu efficace. Ct dsagrable les pressions se concentrent sur le secteur dorsal des disques intervertbraux ce qui est au moins douloureux, sinon traumatisant long terme. Ct inefficacit la stabilit latrale du bassin sera trs en de de ce quautorise un placement en lgre antversion, et rsistera de ce fait trs mal la rotation des paules ncessaire pour venir se stabiliser fermement face la cible dans le plan horizontal. Dans le cas dun placement russi, la tonicit des muscles fixateurs (essentiellement quadriceps et grands droits) se rgule spontanment, de manire automatique, durant toute la dure de la tentative. Cette rgulation progresse rgulirement en qualit dans le temps, au fur et mesure que les muscles sollicits dveloppent leur aptitude la contraction isomtrique. Cest l que sont intressantes de longues sances, qui reprsentent lentranement foncier spcifique du tireur sportif. Cette rgulation automatique induite est un avantage de poids pour le comptiteur en plus du fait que lintensit du travail musculaire se trouve prcisment ajuste aux besoins rels, la concentration du tireur est disponible pour dautres actions, aux services desquelles elle sera bien plus utile .Il existe un rel avantage technique la mise en action de ces muscles puissants le travail effectuer ntant pas trs intense, ils fonctionnent un faible pourcentage de leur capacit maximale, et de ce fait mme se fatiguent peu. Ils sont dans des conditions daction qui leur permettent de raliser aisment un travail bien rgul, peu sujet aux effets secondaires indsirables qui affectent lactivit dun muscle fonctionnant une valeur leve de son potentiel maximum. Lon vite galement les effets trs dsagrables des trmulations anarchiques propres au fonctionnement dun muscle fatigu. Ces dernires observations nous ramnent une option gnrale de la technique de la position qui intresse autant carabiniers que pistoliers Chaque fois que lon a le choix il faut, pour une mme action, favoriser lactivit de muscles puissants, travaillant un faible pourcentage de leurs possibilits maximales. Cest, entre autres, lune des solides justifications bio-mcaniques des positions plutt de profil en tir au pistolet... Pour en revenir au tir debout du carabinier lon pourrait galement, pour stabiliser fermement le bassin en un point donn, utiliser les fessiers, autres fixateurs potentiels disposition. Mais leur action, ne dispensant pas de celle des abdominaux et quadriceps, se trouverait excessive par rapport la ncessit minimale et suffisante. Elle ne proposerait au tireur, sans autre bnfice, que les inconvnients de toute contraction musculaire pour qui cherche le plus grand calme corporel Un surcrot de ces invitables petites vibrations qui signent toute activit musculaire. Cest un cas de redondance tel quon en constate frquemment dans le domaine du tir debout. D) LE PISTOLIER a lui aussi, nous lavons vu, tout intrt fixer son bassin sur une lgre antversion Dans son cas, et linverse de la situation qui affecte si souvent la stabilit du tireur la carabine, la position du pistolet nest jamais capable, elle seule, de dsquilibrer le corps dans le sens antro-postrieur. Elle ne peut mme pas accentuer un dsquilibre latent. De ce fait, il ne sera jamais ncessaire de prononcer autant lavance du bassin vers les pointes de pieds . Un lger dcalage, celui qui se trouve juste suffisant pour mettre en action les muscles fixateurs (les mmes que ceux qui servent au carabinier) est suffisant pour obtenir la fermet recherche.
Outre les bnfices que nous avons dsigns au dbut de ce chapitre, cette fixation lgrement avance dun bassin bien plac autorisera un relchement trs souhaitable de la partie dorsale du buste. Faute de quoi, le pistolier est quasiment condamn tirer avec le dos compltement tonique, raide comme une planche, ce qui est loin de ne prsenter que des avantages... V. UN DOS COMME AMORTISSEUR (Avantages dun buste mobile et souple sur un socle solide...). O il est question nouveau, du bon Newton... Le tireur peut utiliser son avantage un certain nombre de lois physiques, ce qui rassure les esprits cartsiens, et ne nuit pas aux autres . Parmi elles figure une loi de mouvement qui rgit les notions daction - raction primordiale pour ce qui concerne la technique de notre sport. Nattendez pas de moi que je vous mette le tir en quations.
Jen resterai donc aux influences logiques, aux consquences vrifies sur le terrain des lois physiques et ralits physiologiques intervenant dans la technique de la position. Ce qui suit intresse tout ce qui touche au tir debout, mais constitue galement une ligne de conduite gnrale pour la mise au point de toute autre position. Lide directrice de toute recherche sense sur la position est quelle doit aider le tireur non seulement en lui servant la meilleure stabilit, mais aussi en lui assurant la meilleure raction possible au dpart du coup. Il y a l un compromis trs fin trouver, puisquun comptiteur peut dvelopper un surcrot de stabilit qui, saccompagnant dune dgradation de la raction au dpart du coup, se traduira par des groupements plus grands, qualit de concentration et tous autres lments de la technique restant gaux! Nous sommes l en prsence dune ralit frquente de lentranement au tir, et rgler son avantage ce type de paradoxe fait parti de la science du tireur savant de son sport. Nous sommes donc convaincus que les ralits physiques qui conditionnent la raction dun pistolet et dune carabine au dpart du coup sont des lments qui importent dans le choix et lentrane ment dune position. Mais revenons aux sources Chez les tireurs, la raction est appele recul, mme lorsque les caractristiques de la position et (ou) la trs faible puissance de la munition utilise font que larme ne peut pratiquement pas, reculer! Ds le dbut de sa trajectoire interne, la balle parcourt le canon en dveloppant une nergie qui est fonction de sa masse et de sa vitesse. Cette nergie se communique au lanceur ds que le projectile en a rompu linertie, soit trs tt (des chronophotographies trs haute vitesse ont bien mis en vidence le fait que le mouvement est dj initi lorsque la balle sengage dans la partie raye). Si nous tirions sans la toucher, suspendue dans le vide, avec une carabine statiquement et dynamiquement bien quilibre, son mouvement serait un recul trs pur, sur laxe du canon, et en direction oppose celle de la balle. Ainsi, durant tout le parcours interne du projectile, le canon conserverait son alignement vers le point que lon veut toucher. Nous ne trouverions comme lments perturbateurs que les diffrents effets des vibrations engendres par le dpart du coup. Ces effets, nous en avons eu la preuve il y a peu, sont dailleurs trs diffrents de ce que la thorie nous enseigne... Dans le cas dcole que nous venons dvoquer, le recul naurait aucune influence notable sur la trajectoire, et le tireur pourrait ainsi voir au moment prcis o la balle quitte le canon la mme image de vise que celle qui la incit faire partir le coup. Mais la ralit est naturellement tout autre. Il nous faut bien tenir notre carabine, empoigner notre pistolet! Derrire se trouvent un bras bien allong, une paule, une ligne dpaules visse sur un dos plus ou moins tonique, ce dernier install sur un bassin et des jambes plus ou moins solides. Il y aura de ce fait rsistance plus ou moins prononce, mais rsistance certaine la course vers larrire de la carabine ou du pistolet, qui trouvera sur le chemin de son recul lobstacle du corps du tireur. Les consquences dpendent de la munition Si lnergie du projectile est trs leve (cas habituel des calibres destins aux longues distances), le tireur ne pourra pas vraiment rsister la pousse, quels que soient son poids et sa technique de position. De ce fait le dplacement tangentiel (il y a tout de mme rsistance du tireur, gomtrie excentre, appuis dcals etc.) sera tout de mme trs rgulier dun essai lautre. Nous sommes ici en prsence dune situation qui pardonne normment les erreurs de serrage, de pression, et qui tolre bien les variations dappuis de arme. Si lnergie du projectile est faible au point de ne pouvoir simposer franchement la rsistance du tireur mais suffisante pour mettre franchement en mouvement la carabine ou le
pistolet utiliss pour le tirer (cas du 22 LR), nous avons faire des tirs techniquement trs difficiles. Dans ce cas, larme se dplacera dans le sens de la moindre rsistance, soit une direction tangentielle par rapport la trajectoire qui conduirait rester align avec la cible pendant le parcours de la balle dans le canon .Ceci revient dire que dans le temps o la balle le parcourt, le canon montera, plus ou moins obliquement. Dans ce cas, pour toucher rgulirement le dix, il est essentiel qu chaque essai le canon se trouve face la zone datteinte du dix linstant mme o la balle dbouche. Cet impratif absolu conditionne totalement la technique de la position il faut assurer une trs haute rgularit des appuis (en placement et intensit de serrage) sur la crosse dun coup lautre, et laborer sa position de manire ce que le dplacement radial de la bouche soit le plus rduit possible. De cette manire, les invitables erreurs auront de moindres rpercussions en cible. Figure n 9a) Le recul idal. Beau, mais impossible 9b) Le pire des reculs : pas de recul . Cela ne peu que sauter beaucoup... 9c) La solution avantageuse : le canon recule en montant, car le corps lui laisse cette possibilit. Ceci ne dispense pas dune grande qualit de reproduction des appuis, mais toute option de ce genre rduit srieuse ment la rpercussion en cible des invitables erreurs de position. Cest le meilleur compromis possible, et il existe une quantit phnomnale de possibilits de le russir... Vous ne risquez pas de vous ennuyer lentranement .
Figure 9a
Ajoutons ces faits indniables une ralit physique pnible pour les tireurs, mme si bien peu sen doutent: dans le cas dun recul trs saut, les variations dun coup lautre se traduisent non seulement par des projections diffrentes en cible linstant o la balle dbouche, mais elles se manifestent galement par des variations sensibles de la vitesse de dplacement de la bouche pendant le temps o le projectile parcourt la longueur du canon. Comme tout dplacement radial du canon communique la balle une vitesse tangentielle la trajectoire idale (qui va loigner durant toute la dure du vol le projectile de sa destination prvue), toute modification dun coup lautre de la vitesse du saut de bouche est un facteur dagrandissement du groupement. Il sagit l dun pur cart angulaire. Ses consquences, faibles dans labsolu la carabine mais consquentes eu gard la petitesse des cibles en usage, restent un problme majeur du tir au pistolet. Si lnergie du projectile est trs faible En effet de par la faible quantit de mouvement lie lnergie trs rduite de la petite balle de 4,5 mm le dplacement tangentiel de la bouche, souvent mme rduit par dauthentiques et trs savants compensateurs, reste ngligeable. Il y a heureusement un corollaire cet aspect simplifiant le temps de fonctionnement des mcanismes air tant beaucoup plus long que celui des engins tirant le calibre 22 LR, le tir 10 mtres fait payer trs cher les erreurs de concentration au moment du dpart du coup. Ceci compense cela, et sauvegarde la difficult sportive de ces disciplines de fond. Cette digression sur les questions de recul nous a tenus bien loin de nos histoires de positions, pensez-vous.. Et bien pas du tout! Nous sommes mme rests en plein dedans (cas du tir 10 mtres), nous retrouvons le cas dun tir techniquement plus facile, qui pardonne davantage les erreurs lies la position elle mme. En effet, la principale caractristique dune position volue, intelligente, est quelle gnre de la stabilit avant et pendant le dpart du coup. Pour obtenir cette qualit en tir debout, il nous reste juste, aprs avoir assur lessentiel de ce que nous avons dvelopp jusquici, apporter notre position sa touche finale defficacit. Cest le propos de la fin de cette tude. Lide directrice du tir debout moderne est que la position favorise, au-del dune stabilit optimale, une qualit de raction se traduisant par un saut de bouche rduit et rgulier. Si lon souhaite rduire lampleur du dplacement radial de la bouche il est ncessaire, la quanti t de mouvement restant gale, que carabine et pistolet puissent reculer (se reporter c de la figure n 9). Pour cela, il faut les installer sur un petit chariot Lexpression est de Franoise Deresse, forte tireuse au pistolet combin, qui a beaucoup travaill la fabrication du sien. Voici le principe au recul, la souplesse du dos doit permettre au pistolet ou la carabine de bousculer son tireur, de le pousser gentiment, le temps que la balle ait quitt le canon. Cette qualit de roulement, de fluidit du buste sur un socle solide et ferme se construit par relchement de la partie dorsale, relchement auquel sajoute celui des paules chez le carabinier trs efficace. Ceci nempche nullement de contrler fermement sa carabine ou son pistolet. Il ne sagit pas dune mollesse gnrale, mais bien dun relchement slectif intressant une zone prcise du buste. Le carabinier trouvera dans le relchement des paules lavantage complmentaire de garder sa plaque de couche au contact de muscles dtendus, masses tout fait aptes absorber le dbut de la course arrire de sa carabine tant quelle peut reculer, elle se dplace radialement peu par rapport la cible... Bnfice associ un dos souple est un parfait pige mouvements et vibrations diverses. Pour dvidentes raisons de stabilit du corps, nous avons souhait une base solide, un bassin ferme maintenu par laction de muscles puissants travaillant capacit rduite. Ces muscles, en tenant le bassin en place et en compensant les invitables erreurs dquilibration, gnrent cependant des mouvements rsiduels qui se manifestent sous forme de vibrations continues (faible amplitude, haute frquente a tremble) Si ces vibrations invitables ne peuvent gner les sportifs en mouvement (ils ne les sentent mme pas), elles sont plutt indsirables chez le tireur bien quelles nempchent pas de tenir les appareils de vise en direction du dix, leur
simple perception est capable dinhiber le lcher. On sempche de tirer le dix face auquel on bouge si faiblement Si le dos est raide comme une planche, il transmettra fidlement la carabine ou au pistolet les bougs de contraction musculaire provenant du bas, et ampli fiera tous les mouvements de dsquilibre, ces derniers se traduisant par de vastes dplacements de larme bien que les carts angulaires en rsultant soit de faible valeur. Si le dos est souple, cette zone se comportera la fois comme un absorbeur de vibrations et comme un rducteur de mouvements tous ces bougs damplitude varie pourront se perdre, samortir dans la zone tampon issue du relchement de lensemble du secteur dorsal chez le carabinier, et de la portion correspondant aux dorsales basses (sensiblement D 7 D 2) chez le pistolier. Cest simple concevoir, trs difficile raliser, mais absolument magique pour ce qui est du potentiel accessible. Faites leffort de travailler assez longtemps pour obtenir cela, vous serez surpris de [ de vos groupements... Voici donc termine cette tude fondamentale du tir debout lintention commune des carabiniers et pistoliers. Nous avons, tout au long, tent de vous rendre sensible au fait que la position debout na rien de naturel. Cest en ralit une somme de gestes techniques rflchis et acquis. Cest une construction, et mme une auto-construction, qui peut tre anarchique, fausse, ou juste et rigoureuse, comme toute construction. Nous esprons vous avoir donn suffisamment dlments pour que la vtre prsente plutt les deux dernires caractristiques voques. Souvenez-vous quune position efficace ne se construit pas linstinct, faute de quoi nous serions tents de nous tenir juste en quilibre, avec la plus faible dpense nergtique possible. Cest souvent ainsi que tiraient nos anciens, qui taient plutt des exploiteurs que des crateurs de stabilit. Depuis, lcole de lEst est passe par l, apportant toute la science disponible et toute la rigueur ncessaire lentranement de positions debout qui permettent, en plus dune grande stabilit, de conduire les vnements, de les programmer et de les ordonner en fonction des ncessits que lon se reconnat. Cest une tout autre dimension dans le vaste espace du tir de comptition.. Il est vain de dpenser son nergie, si rare et si limite, revenir sur les principes qui ont conduit les Russes utiliser au mieux leurs deux pieds Ils ont videmment vu juste il y a bien longtemps de a, au dbut des annes cinquante pour tre plus prcis. Cest en effet cette poque que Bogdanov, grand tireur et technicien de talent (mais qui se souvient encore de Bogdanov?), exprima clairement lessence de ce qui fait la force des grands tireurs actuels. Ceux-ci ont estim prfrable toute remise en question laffinement des connaissances sovitiques. Croyez quil y aura toujours place au perfectionnement des fondements les plus intangibles l se trouve le champ possible des inventions techniques venir... Prenez donc tout de suite le bon chemin, celui que nous avons voulu vous montrer. Et souvenez-vous que savoir comment on doit faire nest pas un savoir-faire, Il faut faire! Dans le cas qui nous a intress jusqu prsent, mettre au point la position qui vous servira fidlement pour votre carrire entire est une tache qui exigera tout de mme quelques belles annes defforts, de rflexion et de joies. Car il sagit de tout autre chose quun pralable ardu et barbant au fur et mesure que votre position debout se perfectionnera, vous en retirerez avantage et plaisir. Je passe prsent le relais aux spcialistes de Tir Passion qui, carabiniers et pistoliers, vous diront comment greffer au mieux loutil afin quil devienne un jour le prolongement naturel par lequel passeront vos fortes intentions. YD, Janvier 1998.
A la carabine.
Les bases de la position debout ayant t dcrites prcdemment sur le sentier commun aux carabiniers et aux pistoliers, nous voici la croise des chemins qui, une fois nest pas coutume, va nous loigner les uns des autres. Non pas cause dune quelconque fatalit, nous nous retrouverons bientt autour dautres sujets dignes dun intrt commun, mais parce que pour un temps le sujet qui va nous proccuper tournera spcifiquement autour de nos outils respectifs: Nous en sommes donc au point o il va nous falloir intgrer la carabine dans la position et sa logique de construction, U serait plus juste dailleurs de parler de prise en compte plutt que dintgration car ce dernier terme pourrait laisser croire que la carabine est un lment extrieur la position qui sy intgre sur le tard; ce nest bien sr pas le cas mais la clart du propos impose parfois que la prsentation sloigne quelque peu de la chronologie relle. Voici comment nous comptons ordonner cette prsentation. Dans un premier chapitre nous passerons en revue tous les points de contact entre le tireur et la carabine, en essayant de dtailler autant que faire se peut les diffrentes options qui se prsentent chaque fois ainsi que leurs consquences techniques. Nous verrons dans le deuxime chapitre la notion de placement par rapport la cible, que lon ne peut jamais dissocier de la notion de position si lon recherche lefficacit maximale, Enfin nous terminerons dans le troisime chapitre par un descriptif des grandes variantes dans les positions avec leurs avantages et leurs inconvnients respectifs . Nous avons conscience que cette prsentation dcoupe, dissque, risque de nous loigner de la ralit du tir debout qui est un ensemble harmonieux o chaque paramtre intervient sur le suivant ou les autres environnants; mais elle ne nous en loignera quun temps le temps ncessaire mieux comprendre le rle de chacun de ces paramtres dans le vaste ensemble de la position. Pendant cette priode de recherche pure il ne faut pas esprer obtenir de grand rsultat, et cest logique le but du jeu est tout autre. Comprendre la logique de la position debout est un but en soi qui ne laisse pas de place lexploitation immdiate. Sil faut utiliser une image, prenons celle du chercheur; en phase dtude il ne fait que creuser certaines voies. Le jour o il estime ses travaux aboutis, il entre alors dans la phase de rentabilisation en vendant son brevet ou en lexploitant lchelle industrielle. Le tireur qui affiche des ambitions en position debout ne procdera pas autrement. Il devra accepter de retarder pour un temps la phase dexploitation, le temps de se doter de la comprhension ncessaire des mcanismes qui rgissent cette position. Cest dans ce cadre-l que nous pensons ncessaire de dissquer les paramtres, de les isoler les uns des autres pour dabord, et si possible, en faire un recensement exhaustif et ensuite tre aussi complet et prcis que possible concernant le rle de chacun. Car sil fallait essayer de dfinir le tir la carabine dune manire image, nous pouffions dire que cela revient pour une trs grande part grer des forces. Dans les phases statiques nous parlerons de tensions quelles soient physiologiques ou mcaniques, dans les phases dynamiques il sagira plutt daction et de raction mais tout a nest rien dautre que des transferts dnergie, autrement dit des forces. Toutes ont des directions, des intensits et des points dapplication qui leur sont propres et que le tireur devra essayer de comprendre sil veut tre capable de se construire une technique efficace. Si on parle de stabilit, il faudra organiser des quilibres de forces et apprendre les maintenir longtemps. Si on fait allusion la raction de arme au dpart du coup, on devra davantage jouer sur les points dapplication afin dessayer dorienter de la manire la moins pnalisante quil soit ce mouvement oblig.
Le lcher? Cest une force dont tous les paramtres (intensit, direction choix de linstant de sa mise en application vitesse dapplication etc.) sont dterminants et cest pour cette raison quil est si difficile matriser. Il ne pardonne aucune approximation. Tout a pour expliquer le ton quasi mcanique de ce qui va suivre. Mais le tir debout la carabine ce nest rien dautre une gestion rigoureuse de toutes les forces qui ont leur place dans cet ensemble complexe constitu du tireur et de son arme. Certains esprits grincheux pourraient nous reprocher ce stade du discours de rduire moins que rien la part de posie ou de magie que lon peut lgitimement reconnatre cette discipline. Que nenni ! Si un jour un tireur arrivait effectivement dompter, rationaliser, exploiter toutes ces forces, alors l oui une part de rve sen irait. Mais nous nen sommes pas encore l nous ne faisons qunoncer une intention, nous donnons forme une question prononce par chaque tireur la carabine quoi faire pour se doter des meilleures chances possibles de tirer un beau dix? Il nous semble, et lexprience nous a donn raison, que la rponse se trouve quelque part du ct de lanalyse mcanique qui va suivre, mais il y a de fortes chances pour que nous rvions de perfection pendant longtemps encore... I) Les contacts avec larme. Si nous attachons une importance particulire au point de contact avec la carabine au point den constituer ce premier chapitre cest quils nous paraissent essentiels la bonne construction dune position debout digne de ce nom en terme de gomtrie, mais aussi parce quils reprsentent ce qui est le plus comprhensible pour tout tireur du concret. Sur cette base nous pourrons donc viter les malentendus ou les abs tractions trop pousses. Ces points de contact sont au nombre de cinq la main droite qui serre la poigne, la main gauche qui soutient la carabine, lpaule droite qui accueille la plaque de couche, le pectoral et parfois le biceps qui prennent en pince la partie basse et arrire de la crosse et enfin la tte qui se pose sur le busc. Nous rajouterons cependant un autre point essentiel la position debout, bien quil ne soit pas au contact direct de larme, mais qui fait transiter des forces tellement dterminantes en termes de stabilit et de raction au dpart du coup quon pourrait le croire li la carabine le contact du coude gauche sur le bassin. 1/ La main droite. Le contact privilgi de toute carabine est la poigne qui accueille la main droite. Il sagit dun contact solide mais aussi affectif et nombre de carabines ont t choisies lors dun essayage en fonction de leur seule poigne. Il est donc difficile de ne pas parler de cet accessoire en quelques mots mme sil nous loigne du propos initial. On peut considrer que de par le rglement il existe deux types de poignes celles des armes libres sur lesquelles tout ou presque est autoris jusquau moulage parfait de la main et celles des armes 10 m qui doivent rester neutres, sans asprit, dpourvues de points de repres nets.
Les poignes de carabine standard ici une arme air comprim ne peuvent, de par le rglement, offrir de repres nets. Il incombera aux diffrents volumes, qui devront tre en accord avec la taille de la main, d offrir des repres de placement rguliers.
Une standardisation existe de fait sur les poignes des armes 10m et il faut reconnatre quelles sont tout fait convenables pour ensemble des tireurs. Les quelques exceptions pour qui ce nest pas vrai ne devront pas hsiter adapter le volume de la poigne leur main par enlvement ou ajout de matire Ce quun tireur doit attendre dune bonne poigne cest quelle induise un placement rgulier de la main droite dans tous les axes et surtout quelle permette lindex la fois de se prsenter naturellement sur la queue de dtente et de travailler en toute indpendance. Les volumes sont pour beaucoup dans cette bonne adquation entre loutil et lutilisateur. Les poignes trop maigres donnent limpression de ne pas vraiment pouvoir tenir la carabine, comme si on ne russis sait bien la contrler qu la condition de la serrer trs fort. Une poigne trop volumineuse se dtectera plus facilement la main ne peut se relcher sous peine de ne pouvoir rester en place, elle semble oblige de se cramponner au lieu de se positionner, et lindex a la plupart du temps du mal arriver jusqu la queue de dtente. On peut vrifier la justesse des volumes dune poigne par un test simple en position, pendant une vise, il suffit daugmenter rapidement la tonicit de la main. Si la carabine reste normalement pointe vers la cible, la poigne convient. Si la carabine bouge franchement dans une direction donne, il faut revoir les volumes et les rpartir de manire plus uniforme dans lensemble de la main, ou choisir un placement de main plus adquat si cest possible. Ce test nous amne la question de la tonicit de la main droite pendant le tir. Doit-elle tre tonique ou relche? Il est ncessaire quelle soit tonique pour plusieurs raisons - le contact affectif privilgi quelle constitue avec larme serait sous exploit en cas de relchement. - la possibilit de contrle de la stabilit de la carabine par le biais de cette main nexiste quavec un minimum de tonicit dans ladite main. - un relchement de la main correspond souvent une attitude gnrale dattente du rsultat plutt qu sa recherche, or, comme nous le verrons plus tard, un tireur qui nest pas actif est un tireur en mauvaise posture. - la main droite est la fondation sur laquelle sappuie lindex pour son travail infiniment fin et prcis sur la queue de dtente. Cette fondation se doit de prsenter un minimum de solidit. Quantifier cette tonicit serait un exercice prilleux par manque de rfrences communes. Une bonne approximation semble pouvoir tre donne en tenant la carabine de cette seule main droite, canon vers e bas (culasse ouverte bien sr..). La tension que lon exerce spontanment pour ne pas laisser chapper lobjet nous place dans la valeur moyenne. Il va de soi quensuite toutes les diffrences individuelles sont admises, en prenant garde de ne pas trop sapprocher des extrmes o il risque de se passer ceci : - excs de tension les muscles des flchisseurs fatiguent, trmulent et font eux seuls vibrer la carabine. Il est difficile de dissocier lindex, la dtente parat trop lgre. - insuffisance de tension la main droite descend, se positionne diffremment non seulement dun coup sur lautre mais aussi dans le temps dun mme essai. Le placement de lindex sur la queue de dtente est irrgulier et le poids de dtente semble lourd. Nous aurons loccasion dy revenir, mais il est bien entendu quil existe un lien troit entre la tonicit de la main droite et le poids de dtente. Dans leur gamme respective, les deux doivent voluer en parallle car lindex ne peut pas tre dissoci de lensemble de la main du point de vue de la tension musculaire. une tenue ferme de la main droite il faudra donc associer un rglage lourd du poids de dtente et inversement. Un tireur qui souhaiterait essayer diffrents types de serrage de main droite devra donc penser modifier les poids de dtente en consquence. Ce lien peut aussi tre lorigine de certains dsagrments propres la comptition; il arrive assez frquemment que parmi les effets de la tension lie lenjeu, le tireur serre davantage la main droite et ne reconnaisse plus sa dtente.
Une main droite trop relche finit toujours par glisser le long de la poigne et se retrouve basse. L index ne travaille plus dans laxe mcanique de la dtente dont le poids semble alors varier. Sensuit gnralement une perte de confiance dans le lcher et toute une cohorte de dsagrments lorigine insouponne. Pour le tir 50 m o tout le monde dispose maintenant damies libres ou assimiles, le fait de pouvoir faonner la poigne sans limite jusquau moulage de lempreinte de la main ne reprsente pas forcment que des avantages. Du point de vue de la rgularit des placements cest proche de la perfection, mais cet excs de confort induit frquemment des relchements dans la tonicit de la main. Limpression de toujours retomber dans des marques parfaites endort quelque peu la vigilance et tend crer des erreurs. Le mme principe sapplique au repose- paume, accessoire qui a tendance disparatre, mais que lon trouve frquemment sur des carabines qui affichent plus dune dizaine de printemps. Il permet coup sur de reprer le placement vertical de la main, mais il incite aussi la paresse et une main qui sappuie sur lui de plus en plus sans en avoir lair va perturber la rgularit des ractions de deux manires par la diminution de sa tonicit mais aussi en appli quant une force nouvelle sur un point de la crosse relativement excentr. Lquilibre gnral des forces se modifie insidieusement, la raction change, le groupement se dplace et on perd quelques prcieux points. Il ne faut pas non plus perdre de vue que le volume de la main volue de manire assez sensible, en particulier en fonction de la temprature. Un moulage trop prcis ne sera donc pas toujours aussi confortable quon pourrait le supposer. Enfin, et nous en aurons fini avec les poignes, rien ne dit que du point de vue du transfert des forces de la main la poigne, les formes obtenues par moulage soient les meilleures.
Un fort serrage de la main droite saccompagne la plupart du temps dune position plus haute. Attention aux tremblements qui pourraient apparatre avec la fatigue. Le poids de dtente doit tre en accord avec la tension de la main : dans la moyenne haute. Lors de la prise dempreinte la matire pteuse aura toujours tendance aller des zones de plus forte pression vers les zones de libert cest--dire quelle sen ira de l o on en aurait besoin pour un contact franc pour se retrouver l o elle ne sert rien... Noublions pas que le contrle prcis du serrage ncessite une dformation des masses musculaires de la main et que les dites masses ne peuvent se dformer sur des surfaces moules lorsquelles sont au repos... Autre sujet de rflexion concernant la main droite: existe t - il une position prfrentielle? Si cette question est pose cest quil existe plusieurs possibilits. Elles sont en fait au nombre de deux et concernent particulirement le pouce soit il enveloppe la poigne et vient se placer en opposition lindex, soit il reste lev la manire de lauto-stoppeur et se trouve globalement dans laxe du canon. Ces deux choix prsentent la fois les avantages et les inconvnients suivants : - POUCE FERM: la tenue de la poigne est ferme et autorise un bon contrle de arme mais toute contraction du pouce, en particulier au dpart du coup, peut la dstabiliser car lappui intervient perpendiculairement laxe de tir, dans une direction o rien dans la position nest prvu pour sopposer un mouvement. Dans le tir 50 ou 300 mtres ce problme sera plus flagrant qu dix mtres car lapprhension du recul de arme induit plus frquemment ce type de crispation. Autre inconvnient ventuel Le pouce et lindex se trouvant pratiquement en opposition, il ne saurait y avoir de mise en tension du pouce lors par exemple dune tenue trs ferme de la main droite sans tension quivalente de lindex avec tous les inconvnients que cela suppose quant la qualit du lcher. - POUCE LEV cette position est naturellement moins tonique que la prcdente donc moins rassurante au sens o lon a moins limpression de tenir la poigne et de pouvoir la contrler, mais le pouce tant dans laxe longitudinal de larme, toute crispation indue ou modification de tonicit sera sans consquence sur la stabilit latrale de la carabine. Sur laxe longitudinal, tout est dj organis pour sopposer entre autre au poids de larme, et les quelques frasques du pouce disparatront sans problme dans cet ensemble. Subjectivement, le placement vertical du pouce donne aussi parfois limpression de librer lindex. Cette libert facilite notamment beaucoup la prparation du lcher pour ceux qui osent, ou les lchers rapides, pour ceux qui savent. Vous laurez compris pouce enveloppant ou lev il existe l deux coles. La premire est sensiblement plus rpandue que la seconde qui est elle-mme plus souvent le propre de tireurs bien entrans. On peut coup sur conseiller un pouce enveloppant pour un dbutant mais il faudra absolument que le jour o il aura pris confiance il essaye de le lever. Comme un symbole?
Les points de contact avec larme auxquels il convient dajouter le contact du coude gauche sur le bassin sont autant de points par lesquels transitent des forces dterminantes dans la stabilit de lensemble tireur-carabine. La construction dune position debout efficace ncessite de connatre le rle de chacun de ces points et 1exploitation de la position impose dy porter une attention toute particulire.